An empty throne placed in the dark - Daisy&Molly

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An empty throne placed in the dark

Je viens de faire des courses, pour ma coloc et moi. Je vis avec Daisy depuis quelques temps déjà. C'est une amie que j'ai réussi à garder depuis que je vis à Brisbane, une des seules personnes qui était là pour m'aider quand Allie est partie, et que Pete m'a quitté une nouvelle fois sans vraiment me donner de raison. Je monte les escaliers pour aller jusqu'à l'appartement, chargée comme un mulet. Je me balade avec au moins 4 sacs pleins à craquer. J'ouvre la porte et laisse tous les sacs au milieu de chemin en soupirant bruyamment. « Daisy t'es là ? » Je m'avance jusqu'à la cuisine pour attraper un verre d'eau. Elle est peut-être en train de travailler. Elle n'a jamais vraiment voulu me dire ce qu'elle faisait. On a un grand appartement, et je ne paye rien pour y vivre avec elle. J'ai déjà tenté de lui poser quelques questions, mais elle détourne toujours la conversation. Alors je ne la force pas, je lui fais confiance, elle m'en parlera quand elle sera prête.

J'entends un bruit vers sa chambre et je décide de me caler devant sa porte, je n'oserais pas entrer sans frapper. Alors je toque tout en lui parlant. « J'ai encore fait les courses à ta place ! Je suis épuisée ! La prochaine fois tu te débrouilles, je te laisserai mourir de faim si il le faut. » Faux. Elle sait très bien que si elle a besoin de quelque chose, ou qu'on a plus rien à manger j'hésiterai pas une seule seconde à faire le même trajet pour qu'on puisse remplir toutes les deux nos estomacs. « Je vais préparer un truc tu veux quelque chose ? » Et voilà. A peine quelque minutes et tout ce qui c'est passé est oublié, comme d'habitude je propose mon aide, je fais attention à elle. Comme j'ai toujours fait attention à toutes les personnes qui voulaient bien rester proche de moi assez longtemps.

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Daisy et son pétrin habituel, à compter le nombre de billets qu'elle terrait fièrement dans un tiroir de son bureau. Elle ne voulait pas qu'on trouve sa petite cachette secrète, là où elle mettait toutes ses économies pour sa future école de théâtre, même si, plus le temps passait et plus le concept lui échappait. Elle était trop ancrée dans le Club pour envisager de s'en échapper: on ne la laisserait pas partir, elle ne le savait que trop bien. Alors, pour l'heure, elle fermait les yeux sur sa réalité, refermant le placard sans plus de cérémonie, réfléchissant à sa tenue du lendemain. Un nouveau client voulait dire qu'elle devait faire des efforts exceptionnels pour correspondre à ses attentes, l'argent qui en découlerait était bien trop précieux pour qu'elle le laisse lui filer entre les doigts. Witter avait la tête dans les nuages, comme souvent et elle fut réveillée par la voix de Molly à travers la porte de la chambre, apparemment exaspérée d'avoir fait les courses pour deux. Daisy s'avouait très mauvaise ménagère: elle était bien trop souvent de sortie le soir pour envisager pouvoir assumer en journée. Misérable jeune femme qu'elle était, la blonde se laissait aller à l'oisiveté, comptant peut être un poil trop sur sa douce colocataire. D'ailleurs, elle alla ouvrir la porte pour la rejoindre dans la pièce de vie: si elle était là, autant se montrer, non? "T'as rangé les courses? Parce que je peux t'aider pour me faire pardonner, tu le sais." Elle lui fit son sourire enjôleur, celui qui embobinait une bonne partie de ses clients mais avec Molly, il n'était pas faux contrairement à celui qu'elle faisait à tous les porcs qui la touchaient pour une poignée de monnaie. "On se fait des crêpes, alors? Et comme ça, tu pourras tout me dire sur ce qui se passe pour toi, récemment... En espérant qu'il y ait aucune mention de Pete dans le récit." Elle lui fit un clin d'oeil parce qu'elle ne savait que trop bien que cet homme était l'épine dans le pied de son amie. En attendant, Daisy s'engagea dans la cuisine et sortit les ingrédients nécessaires pour leur recette, toute souriante de passer un petit instant avec Molly.

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J'attends qu'elle m'ouvre, comme à chaque fois que je vais toquer à sa porte. Je l'entends trafiquer quelques trucs avant qu'elle ne sorte sa petite tête toute souriante. Je lui souris en retour en posant un baiser sur sa joue. Je n'avais aucune réelle rancoeur contre elle, je n'arrivais jamais à rester énervé contre les gens en général, et c'était encore pire quand il s'agissait de de mes amis. Et je serais vraiment prête à tout pour elle, elle était beaucoup trop importante pour que je lui en veuille plus de 5 minutes. « T'as rangé les courses ? Parce que je peux t'aider pour me faire pardonner, tu le sais. » Je ris en voyant son sourire, ce sourire auquel personne sur cette planète ne peut résister. « Non j'ai tout laissé par terre, alors je dis pas non à un peu d'aide, j'ai acheté assez de truc pour qu'on meurt pas de faim pendant des mois ! » et je la suis vers la cuisine. Elle a l'air toute heureuse et ça continue à me faire rire. « Pourquoi t'es si joyeuse Dais' ? » J'aimais savoir qu'on pouvait partager tout ce qui nous rendait heureuse.

« On se fait des crêpes, alors ? Et comme ça, tu pourras tout me dire sur ce qui se passe pour toi, récemment... En espérant qu'il y ait aucune mention de Pete dans le récit. » Je souris en entendant le mot crêpes. Je fouille dans tous mes sacs pour l'aider à trouver les ingrédients nécessaires. Mais mon visage se rembrunit quand elle fait mention de Pete. Je sais qu'elle ne l'aime pas vraiment. Mais il ne m'avait pas donné de nouvelle depuis vraiment longtemps, pas un texto, rien du tout. Mais je me reprends vite, et je lui souris pour qu'on continue cette conversation sans qu'elle ne s'énerver. « Des crêpes, carrément ! » Je reviens dans la cuisine les bras chargés. « Ok, je le mentionne pas alors. J'ai rien à dire de toute façon. Tu veux que je te raconte quoi ? Ce qui se passe au boulot ? Parce que, à part le boulot, j'ai pas grand chose à raconter ! » Je fais des allers-retours, sans vraiment croiser son regard. « Et toi ? Raconte moi aussi ce qui se passe pour toi ! »

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Elles avaient cette douce complicité depuis les prémisses, certainement parce qu'elles se ressemblaient énormément à l'époque. Toutes les deux si délicates, de jolies fleurs qui se laissaient avoir par leur chère naïveté, l'une comme l'autre. Daisy avait fini par changer après l'épisode avec son petit ami de l'époque et son entrée fracassante dans le monde de l'économie souterraine. Elle restait une jolie fleur si douce mais il y avait tout de même un goût de piquant qui restait sur les pétales et personne ne pouvait réellement l'atteindre. Witter avait tout simplement fermé son coeur et il n'y avait que quelques exceptions qui pouvaient se targuer d'être proches d'elles. Molly en faisait partie, elle et ses courses au beau milieu de la semaine alors qu'elles devaient sûrement avoir tout un tas d'ingrédients qui traînaient dans les placards mais elle était comme cela, elle avait toujours besoin de prendre soin des autres et Daisy, elle ne désirait plus que la protéger. "Ca m'étonne pas de toi ça, tiens. Moi, joyeuse? Je suis comme d'habitude, non? Je sais pas, on a qu'à dire que c'est le beau temps dans ce cas." En réalité, elle voyait son tas d'argent augmenter au fur et à mesure et Daisy sentait la porte de sortie si proche mais elle ne pouvait pas en parler à Molly, elle avait bien trop honte de sa profession, quelle disgrâce. "Je sais pas, ce que tu veux, je pensais que t'étais la vie passionnante entre nous deux, me serais-je trompée? Et bien écoute, moi rien non plus pour être honnête. Je passe sûrement trop de temps à l'hôpital pour cette association là... Peut être que je devrais arrêter, je sais pas si c'est bien de remuer les choses comme ça." Son viol en réalité mais même ce mot là, Daisy ne pouvait pas le prononcer. Au bout du compte, elle était la plus fragile deux, qui l'aurait cru?

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On se retrouve toutes les deux à s'affairer à ranger les courses, puis sortir tous les ingrédients pour faire les crêpes. Je salive déjà rien qu'à l'idée de les manger. Je m'amuse et je souris à Daisy qui a l'air elle aussi de bonne humeur. Je sens qu'on va passer une bonne fin d'après-midi. Je finis de ranger les courses et commence à aider Daisy à sortir tous les ingrédients et les ustensiles nécessaires. Je me concentre pour ne rien oublier, tout en continuant de discuter avec ma coloc. On était toutes les deux de nature joviale, et rien qu'à parler de nourriture, on avait un sourire grand jusqu'aux oreilles. « Oui toi joyeuse ! Mais j'aime te voir comme ça, ça me donne le sourire aussi ! » et je lui un clin d’œil en ébouriffant ses cheveux. Je regarde par la fenêtre, et je vois que le temps est nuageux. « Mouais, pas sûre que ce soit le temps qui te mette dans cet état mais ça peut être une excuse acceptable. » Je hoche la tête, ne voulant pas la forcer de me parler si elle ne le veut pas.

Je ris en l'écoutant parler, c'était une boule d'énergie. On continuait de s'affairer dans la cuisine, et je l'aidais à faire la pâte. Je sortais la poêle et les assiettes du placard en attendant que Daisy ai fini de remuer. « Que j'étais la plus passionnante ? Tu sais très bien que ma vie se résume à métro boulot dodo en ce moment. » Je soupire, il ne se passait vraiment pas grand chose. Ça me désespérait un peu mais je gardais le sourire, je savais que ça m'arriverait un jour, que je trouverai la bonne personne et que je vivrai une belle histoire. « Tu penses que c'est bon pour toi ? Il faut que tu continues si tu aimes ça et que c'est bon pour tout le monde. Sinon, c'est que c'est pas fait pour toi, que tu dois continuer à chercher ta voie. » Je la regarde dans les yeux en posant ma main sur son épaule, toujours compréhensive et rassurante.

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La confiance ne venait pas naturellement à Daisy. Faire entrer de nouvelles personnes dans son cercle fermé était quelque chose qu'elle avait bien du mal à faire depuis cette histoire avec Ilan. Elle avait toujours peur qu'on lui brise le coeur, qu'on laisse des marques sur son corps qui paraissait si frêle et cette fois, Witter savait qu'elle se défendrait. Elle ne laisserait plus personne la posséder de la sorte, forte tête et indépendante malgré sa douceur exacerbée, la belle Witter savait ce qu'elle valait désormais. Molly lui ressemblait beaucoup sur ce point et l'avoir rencontrée à un moment clé de sa vie avait réellement aidé la jolie fleur. Son amie et colocataire avait toujours été présente lors des moments les plus difficiles à vivre et la blonde espérait qu'elle avait été à la hauteur pour lui rendre la pareille, même si son métier ne lui permettait pas toujours d'être là quand il le faudrait. Au moins, Daisy avait toujours un sourire à lui offrir, des mots doux à prononcer, en espérant que ce serait suffisant pour que Molly ne pose pas trop de questions sur son mode de vie. Oui, elle avait honte de lui cacher quelque chose d'aussi important mais la blonde refusait de se faire juger pour ce choix obligatoire qu'elle avait dû faire, le manque d'argent encore et toujours, un fléau qui la poursuivait même à l'âge adulte. "Tant que je te rends joyeuse, moi ça me va! C'est le seul objectif de ma vie, à l'heure actuelle même." Et ce n'était même pas un mensonge, Daisy n'avait pas grand chose pour elle dernièrement. Elle s'offrait pour quelques billets, côtoyait surtout des personnes peu fréquentables et au final, elle regrettait l'adolescente qu'elle avait été avant de se retrouver dans cette sphère infernale de la criminalité. "Oh bah t'es pas drôle, Mollynette! Si aucune de nous a quelque chose raconté, on va s'ennuyer en mangeant nos crêpes, hein!" La roue tournerait certainement: elles étaient toutes les deux encore bien jeunes et leurs aventures n'en étaient qu'à leurs balbutiements, c'était un fait. "Disons que je le fais par culpabilité... Enfin, je sais pas, je veux juste pas que d'autres femmes subissent la guerre en étant un dommage collatéral. Mais je vais ruiner l'ambiance si on parle de ça, parle moi plutôt de chiots ou de chatons, peut être." Molly avait de la chance d'avoir trouvé sa vocation et de pouvoir en vivre, Daisy, elle était très loin du compte et dieu seul savait si elle atteindrait ce fameux Graal de la comédie un jour.

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J'attrape mon téléphone que j'avais laissé à côté des courses pour mettre de la musique, je ne lance pas de suite ma playlist de Noël, il est un peu tôt, même si elle est déjà toute prête. Je ne pense pas que je tiendrais sans mettre au moins une fois all I want for christmas is you. Et Daisy le sait bien. Alors je lui tends mon téléphone en hochant la tête. « Choisis ! Qu'on puisse danser pendant qu'on prépare ces crêpes ! » et je lui souris en attrapant le fouet. Attendant impatiemment de voir ce qu'elle va bien pouvoir choisir. On continue de discuter. « Tu me rendras toujours joyeuse Dais... T'es vraiment adorable ! » je suis vraiment touchée par ce qu'elle me dit, moi aussi je veux juste qu'elle soit heureuse, je ne supporterais pas qu'elle aille mal ou que quelqu'un la blesse, elle est bien trop importante pour moi. Nous sommes maintenant bien trop proche et mon seul but, dans la vie, c'est que les gens que j'aime soient heureux. « Si tu vas bien, c'est le principal ! » Je hoche la tête en continuant de remuer la pâte.

Je n'ai pas grand chose à raconter, elle sait déjà tout de ce que je fais dans ma vie, je suis une très mauvaise menteuse et je n'aime pas lui cacher des choses. « Alors, si je te parle tu racontes des trucs aussi ! » Elle sait très bien que je n'aurais rien de croustillant à lui raconter. « Je bosse pas mal en ce moment, c'est fou le nombre d'animaux abandonnés en ce moment, ça me déprime... Je suis pompier volontaire, et j'ai rencontré personne depuis un bout de temps... Mais je perds pas espoir tu me connais. » Je fais un sourire, je reste optimiste, positive, c'est toujours plus fort que moi. Elle se confie un peu sur ses activités, et je la regarde, légèrement inquiète. Je lâche le saladier et pose mes mains sur ses bras. « Tu ruines pas l'ambiance, on peut en parler si ça te soulage ou si t'as besoin que je t'aide, tu sais que je suis là pour toi ? » J'attends de voir si elle veut continuer d'en parler, je ne la forcerais pas. « De chiots ou de chatons ? Je vais certainement ramener quelques bébés qui ont été abandonnés avant d'avoir été sevrés, faudra leur donner le biberon ça t'intéresse ? » Ce n'était pas la première fois que je ramenais des animaux du refuge à l'appartement.

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Daisy n'était jamais la plus à l'aise lorsqu'il était question de parler d'elle. La blonde était plutôt du genre à écouter plutôt qu'à parler, c'était sûrement le lot quotidien des jeunes femmes qui avaient dû survivre au beau milieu d'une ribambelle de gamins qui bataillaient pour trouver la place. Witter n'avait jamais eu la sensation de l'avoir trouvée, en tout cas, pas du côté de sa famille. Elle avait préféré s'en détacher dès que ce fut possible, avide de libertés et de nouveaux espaces, relativement claustrophobe du placard à balais qui lui servait de chambre lors des dernières années de vie commune avec le reste de la fratrie. Depuis, Daisy essayait de voir du monde, de ne pas s'enfermer dans la routine et surtout, elle refusait qu'on l'enferme dans un lieu étroit, elle préférait les grandes prairies et écoutait les oiseaux, même si ce n'était pas le sujet de conversation à l'heure actuelle. Choisir une musique, elle? Daisy allait sûrement éviter les quelques mélodies qui lui servaient à faire un strip tease dans d'autres circonstances, choisissant un bon vieux morceau de rock pour mixer les ingrédients de la pâte à crêpes. "Pas autant que toi, mais je m'y attelle." Elle lui fit un clin d'oeil parce que c'était vrai, Molly était tellement innocente en comparaison mais c'était le prix à payer quand on vendait son âme au diable pour une ambition déplacée, la jolie fleur devait vivre avec les conséquences de ses choix, toujours. "Et t'arrives à caser tout ça sur un emploi du temps? Bordel, j'ai la coloc' la plus efficace de la planète: véto, pompier, elle fait les courses... Tu t'arrêtes jamais, en fait. Et pour le mec, t'en fais pas, la madame Irma que je suis sent que ça va venir vite." La jeune Oakheart le méritait en tout cas, contrairement à elle. Daisy était trop tombée dans la disgrâce pour envisager de se relancer dans une relation mais ce n'était pas le discours qu'elle se devait de tenir face à la brune. "Tu sais, il y a plus grand chose à en dire depuis que j'ai largué Ilan... La vie continue, comme on dit." Elle avait atrocement souffert et pourtant, on ne le lisait pas nécessairement sur elle, la blonde haussant simplement les épaules, cachant sa peine. Encore et toujours. "Tu me sens capable d'une telle responsabilité, vraiment? Tu veux les garder ou c'est juste pour dépanner? Je suis pas une bonne vétérinaire, contrairement à toi. Je suis que Daisy." Et parfois, elle aimerait vraiment être n'importe qui d'autre.

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Elle met du vieux rock, et je sautille dans la cuisine comme une folle. Même si je ne fais pas souvent la fête, j'adore la musique, et j'adore danser. Alors je danse et je la laisse gérer la pâte. En continuant de vérifier pour être sûre qu'elle ne fait pas n'importe quoi. C'est sacré les crêpes. Alors je la surveille, on sait jamais. Et on discute en même temps. Ces moments m'avaient manqué. J'aime être avec elle, et j'aime surtout quand on parle de tout et de rien comme ça. J'adore l'avoir comme colocataire, elle n'est pas envahissante, on se laisse de l'espace quand on en a besoin. On est pas collé l'une à l'autre sans arrêt. Et pourtant, on peut passer de supers moments ensemble.

Je lui raconte ce que je fais de ma vie. Ça se résume à métro, boulot, dodo. J'aime ma vie, même si elle est sans folie. La nouveauté me fait encore bien trop peur. Alors je me fais mon train train quotidien. « Tu sais comment je suis, j'ai besoin de toujours être active et de bouger, sinon, je deviendrai folle. Je croise les doigts Dais, ce serait cool que je tombe enfin sur quelqu'un de bien... » Je regarde dans le vide, pensive. Quelqu'un de différent de Pete, qui me permettrait d'enfin l'oublier. Parce que je sais pertinemment que je dois l'oublier, même si je sais que ça n'arrivera jamais. Ce mec est un de mes nombreux point faible. « C'est pareil pour toi, je sais que tu trouveras quelqu'un, tu le mérites tellement ! » Elle est adorable, et elle mérite quelqu'un de bien.

Des chatons. Quoi de mieux pour remonter le moral des troupes ? Une portée de chatons abandonnés dont il faut s'occuper, je suis sûre qu'elle va adorer ça. « C'est moi qui m'en occuperais à plein temps, mais ton aide est la bienvenue ! Bien sûr que tu es à la hauteur ma belle ! On les gardera pas longtemps, juste le temps qu'ils soient sevrés. Après je les ramènerai pour qu'ils soient adoptés ! Ça te va ? T'es pas obligée tu sais ... » Je ne voudrais pas lui imposer tout ça. C'est pas parce que j'aime avoir des animaux chez moi qu'elle va apprécier aussi.

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Voir une Daisy aux fourneaux était un fait bien rare depuis quelques années. La belle blonde n'avait pas vraiment le temps de jouer les femmes au foyer, pas quand elle devait se retrouver aux bras d'hommes véreux, cherchant à enrichir toujours plus le Club. Elle était clairement tombée du mauvais côté de la balance mais se mettait des oeillères sur la question parce qu'elle avait peur de se retrouver déçue de ce qu'elle était devenue. Witter s'était toujours dit qu'elle ne ressemblerait jamais à une de ses mères mais il s'avérait que, plus le temps passait, plus elle se risquait à devenir le même cliché ambulant. Daisy aurait dû fuir, arrêter d'avoir ce rôle de femme fatale alors qu'au fond, elle n'était qu'un oiseau blessé, à l'agonie. Elle n'y arrivait pas pour le moment, même si elle souriait face à sa jeune amie en mixant la pâte à crêpes: à croire que la blonde était devenue une excellente menteuse avec le temps. "Au pire, je t'emmène à Ibiza l'été prochain, comme ça on s'amuse et je te trouve un mec parfait. Ticket gagnant assuré, non? Quant à moi, on verra ce que ça donnera." Daisy n'était pas certaine de vouloir se retrouver au sein d'une relation amoureuse tout de suite, même si cela faisait désormais plus de deux années qu'elle était célibataire. Elle ne se remettait pas de ce qu'elle avait vécu et trouvait tous les stratagèmes possibles pour ne pas avoir à y penser. C'était clairement idiot de sa part mais la jolie fleur ne voulait plus souffrir, elle préférait amplement s'enfermer dans le mensonge et penser aux chatons qui arriveraient à l'appartement incessamment sous peu. "Oh mais ça me ferait plaisir, t'en fais pas. Quand j'étais petite, j'ai jamais eu le droit d'avoir d'animaux, trop de bouches à nourrir déjà alors, ça m'a toujours manqué. Ils arrivent quand?" Elle était impatiente déjà alors qu'elle servait la première crêpe à sa colocataire, en lui faisant un clin d'oeil amusé.

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Je cours dans la cuisine, je vérifie que Daisy ne fait pas n'importe quoi. On a fait de la pâte pour au moins 10 personnes. Mais quand il s'agit de sucre, je peux manger comme 4. Alors je sors tout sur la table, prête à faire des montagnes de sucre, nutella et chantilly sur une seule crêpe. J'en bave d'avance. Et on parle de nos vies en général. De nos vies sentimentales en particulier. Ce sujet est toujours compliqué, autant pour l'une que pour l'autre. Moi je n'oublie pas Pete, et elle elle n'oublie pas son ex non plus. Alors on en parle toutes les deux, on peut au moins essayer de se comprendre. « A Ibiza ? Tu sais que je suis jamais partie de l'Australie ! J'en ai même jamais vraiment fait le tour ! » Je secoue la tête en riant à toutes ces idées. Elle sait que si elle propose ça un jour, je la suivrai. Sans opposer aucune résistance. « Est ce que le mec parfait existe, c'est un autre débat ! » Et je vole une crêpe pour la manger alors qu'elle n'a même pas tout cuit. « Tu trouveras... » Et je veux la rassurer, je veux l'aider à aller mieux. Alors je propose les chaton, ça marche toujours les chatons non ? Je n'étais pas sûre qu'elle dise oui, mais ces pauvres petites bêtes m'avaient trop fait pitié au refuge. Alors je vais vers ma chambre. « J'espère que tu m'en voudras pas ! » Je récupère un panier dans lequel dorment déjà 5 chatons minuscules. Ils ne doivent pas avoir plus d'une semaine, et ont été lâchement abandonné dans un sac poubelle. Personne ne devrait être capable de faire des trucs pareils à de si jolies petites bêtes. Je fais mon plus grand sourire à Daisy. « Il faut les laisser bien au chaud, ils sont encore très fragiles. » Je lui donne quelques indications nécessaires si elle n'a jamais eu d'animaux de compagnie. « Je vais t'apprendre, tu vas voir ! Ça sera cool ! ».

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