Est-ce qu’il y a encore des personnes dans le monde qui n’ont jamais vu un film Harry Potter ? Oui. Apparemment oui. Et sans vous mentir, ces personnes-là je les juge très fort. Vraiment très fort. À la limite, que vous n’ayez jamais lu les livres, je peux l’accepter. Il y a en a sept et la plupart sont assez gros alors soit. Je peux passer au-dessus. Mais les films…non sérieusement c’est un scandale. Moi je suis une grande fan d’Harry Potter, une Potterhead affirmée et fière de l’être. J’ai vu les films et lu les livres, je peux passer des heures et des heures à parler et à débattre sur l’univers d’Harry Potter. Alors quand au détour d’une conversation banale j’ai appris qu’Emma ne connaissait pas ces films et qu’elle n’en avait jamais vu aucun, j’ai vraiment cru que mon cœur ne résisterait pas à cet aveu.je peux pas être amie avec quelqu’un qui n’a jamais vu tous les films au moins une fois. Alors j’essaie de l’initier même si je vois bien qu’elle ne semble pas apprécier. La semaine dernière je lui ai montré le premier film et j’espère qu’elle en a retenu les éléments principaux parce que ce soir nous allons regarder la chambre des secrets. Il me semble que c’est le plus long des huit films – et pas forcément le meilleur – mais nous sommes samedi soir et j’espère qu’elle est bien reposée parce qu’elle n’a pas intérêt à s’endormir devant. On ne s’endort pas devant Dobby qui essaie de sauver Harry. Alors oui, il s’y prend très mal, mais c’est l’intention qui compte, non ? Il est vingt heures, je viens de recevoir les pizzas et c’est presque dans la minute qui suit qu’Emma débarque chez moi. Quel timing. Pour l’occasion je porte fièrement mon t-shirt aux couleurs de ma maison ; Serpentard – oui j’ai fait le test Pottermore qui m’a placé dans cette maison. Et c’est tant mieux parce que sérieusement, s’il m’avait placé à Gryffondor je l’aurais tellement mal vécu. – Et je me demande si elle captera la référence de mon t-shirt. J’espère. Elle a quand même vu le premier film. Et en plus Emma, c’est clairement une Serpentard elle aussi. « Tu veux que je te fasse passer un test pour savoir si t’as retenu les éléments essentiels du premier film ? » Je lui demande d’un air innocent mais presque sincère. Bah oui parce que si elle n’a rien retenu elle va encore me poser des questions débiles ou elle fera des remarques inutiles. En fait, je suis blasée d’avance parce que je suis sûre qu’elle n’a rien retenu et que je vais avoir envie de la frapper tout le long du film. Je passe une main dans mes longs cheveux tout en me dirigeant vers la cuisine. « Tu bois quoi avec ta pizza ? » Je sors deux verres et une bouteille de coca que je pose sur la table basse du salon. Juste au-dessus de ma télé j’ai un tableau qui représente la carte du Maraudeur, et je me demande si après avoir vu le prochain film elle comprendra enfin le clin d’œil de cet élément de décoration. Cette femme me désespère et son manque de culture cinématographique est affligeant. Mais petit à petit j’essaie de rattraper ça. Si déjà grâce à moi elle peut voir tous les Harry Potter, ce sera déjà mieux que rien. « Je suis sûre que tu vas bien l’aimer celui-là, mais tu verras le meilleur c’est le troisième pour moi. » Je lui dis tout ça, et je sais qu’au fond elle en a rien à foutre, ce qui sincèrement me désole beaucoup. Mais il faut que je lui trouve un élément de motivation pour ne pas abandonner en plein milieu de la saga. Elle a commencé alors elle terminera. Je m’assieds sur le canapé, le film est prêt à être lancé moi je n’attends que son signal. Je me sers un verre de coca et je prends une part de pizza. Sérieusement, les pizzas c’est la vie. Et je pourrais me nourrir de ça tous les jours. « Si ça peut te motiver sache qu’Helena Bonham Carter joue dans Harry Potter. Et elle est super canon quand même. » Bon, par contre ce que je ne lui dis pas c’est qu’elle n’est clairement pas mise en valeur dans son rôle de Bellatrix Lestrange. Enfin, j’espère qu’elle sait qui est Helena Bonham Carter quand même, c’est une actrice connue mais venant d’Emma je m’attends vraiment à tout. Mais personnellement, Bellatrix c’est de loin mon personnage préféré de la saga. Elle est complètement tarée je vous l’accorde et je cherche pas à le nier. Mais sa folie me fait rire, et le super jeu d’actrice de Madame Helena Bonham Carter y est aussi certainement pour quelque chose. Je lance le film quand elle me dit qu’elle est prête, et nous voilà partie pour deux heures de bonheur devant la meilleure saga. Les plus grands cinéphiles diront certainement que c’est clairement pas la meilleure saga de l’histoire du cinéma mais pour moi elle l’est et de loin. Le film commence sur les Dursley qui sont en train de se préparer pour un diner auquel Harry n’est bien évidemment pas convié. Rien n’a changé et tout est toujours pareil ; Dudley sourit comme l’imbécile qu’il est, Pétunia et Vernon parlent à Harry comme s’il était la dernière des merdes, ils le regardent d’un air suspicieux et haineux, et Harry quant à lui, il se laisse marcher sur les pieds en se disant qu’il sera bientôt de retour à Poudlard.
@Rosalie Lovegood & Emma ⊹ happiness can be found even in the darkest of times if one only remembers to turn on the light
Emma avait fait l'effort pour Rose, mais rester assise quasiment deux heures à regarder un film où des gamins se font envoyer par leurs parents inconscients dans une école au fin fond du Royaume Uni remplie de Trolls et de types louches n'avait rien de bien réjouissant à ses yeux. Autant, l'idée de se poser devant certains films qu'elle comprenait lui était intéressante, autant Harry Potter ne figurait pas vraiment en tête de liste des univers qu'elle affectionnait. La brune avait de toute façon promis de regarder les huit, et étape 2 du marathon oblige, elle avait sauté dans un métro juste après son coma du samedi après-midi pour rejoindre l'appartement de Rose chez elle, dans Redcliffe. L'idée de passer un peu de temps loin de chez elle ne la déplaisait pas ; déjà puisqu'elle appréciait passer du temps avec la brune sans que l'une et l'autre ne s'écharpe, mais ensuite puisque tout le temps qu'elle passait loin de Joey l'empêchait de se retrouver emprisonnée pour meurtre. Et c'était bon à prendre. Il était vingt heures et quelques minutes lorsque Emma débarqua, immédiatement attirée par l’odeur de pizza et le regard interloqué par le tshirt de la jeune femme. Ça lui disait quelque chose mais … « Tu veux que je te fasse passer un test pour savoir si t’as retenu les éléments essentiels du premier film ? » Ah ? Donc Harry Potter c’était du sérieux. La brune fronçait les sourcils, haussant les épaules avec un air faussement assuré. « T’inquiète je gère. Un directeur pédophile, des gamins qui se prennent beaucoup trop le chou pour défendre leurs maisons et des profs qui ne se posent pas de questions quand ils disparaissent pour aller se foutre sur la gueule avec des trolls. » et elle se débarrassait de sa veste, de sa paire de chaussures, puis suivait Rose du regard alors que cette dernière se dirigeait vers la cuisine. « Tu bois quoi avec ta pizza ? » Emma s’était dirigée vers le salon, se posant en tailleur dans le canapé en répondant « N’importe, ce que tu veux. » pourvu que ça me tienne éveillée. Non pas qu’elle doute de sa capacité à garder les yeux ouverts après une sieste digne d’un coma, mais presque. « Je suis sûre que tu vas bien l’aimer celui-là, mais tu verras le meilleur c’est le troisième pour moi. » Mouais. Plus intéressée par la pizza que le film, la brune en attrapait une part, la mordant par le bout dans la foulée sans toutefois trouver quoi commenter. Oui ? Non ? Elle était déjà impressionnée par le fait de tenir une série de huit films … « Si ça peut te motiver sache qu’Helena Bonham Carter joue dans Harry Potter. Et elle est super canon quand même. » Hele quoi ? Emma fronçait les sourcils, mais tenait toutefois suffisamment à sa vie pour ne pas heurter Rose, alors … elle brodait tandis que le générique commençait. « Oh c’est vrai ? J’adore cette actrice. Elle a joué dans quoi déjà … ? » Non pas qu’il y ait une chance qu’Emma connaisse l’un d’eux. Ou peut-être une infime. Miniature. Riquiqui. « C’est quand même drôlement louche comme façon d’élever des gosses. Et genre, à aucun moment la protection de l’enfance est passée par là ? » Outre le fait que les trois zigotos fixaient le pauvre Charlie avec un air mauvais sur le visage, Emma se demandait vaguement ce qu’il en était du réalisme en se nourrissant d’une nouvelle part de pizza. « Mais ? Ch’est quoi che truc là ? » Le fromage encore pendouillant au bout des lèvres, Emma venait de découvrir Dobby sautillant sur le lit de Charlie sans que ce dernier ne s’en inquiète vraiment. Oh tiens, un putain d’Elfe sur son lit, tout était normal.
Ne pas aimer Harry Potter c’est une chose que je peux potentiellement accepter – enfin même si j’ai beaucoup de mal à comprendre comment on peut ne pas aimer une saga aussi incroyable – mais ne jamais avoir vu un film, c’est presque inadmissible. Je ne peux pas laisser ça passer c’est au-dessus de mes forces. Alors si je dois attacher Emma pour qu’elle regarde les huit films sans broncher je le ferais sans la moindre hésitation. Et elle a regardé le premier avec plus ou moins d’attention. Je ne suis pas sûre qu’elle ait réellement apprécié le premier film, mais je me dis qu’à partir du troisième elle devrait commencer à entrer un peu plus facilement dans l’univers. L’ambiance change à partir du troisième film et la réalisation d’Alfonso Cuarón est incroyable. Enfin je sais qu’il ne vaut mieux pas que je l’emmerde ave ces détails alors je me contente de lui demander si elle a besoin d’un test pour que je puisse voir ce qu’elle a retenu du premier film. Histoire que je puisse voir si elle a été un minimum attentive ou non. « T’inquiète je gère. Un directeur pédophile, des gamins qui se prennent beaucoup trop le chou pour défendre leurs maisons et des profs qui ne se posent pas de questions quand ils disparaissent pour aller se foutre sur la gueule avec des trolls. » Si j’étais en train de boire quelque chose à ce moment-là je serais certainement morte étouffée. Le directeur pédophile, bon je peux lui accorder. Enfin plus ou moins. La relation entre Dumby et Harry a toujours été extrêmement louche et je l’ai toujours trouvé beaucoup trop proche de son petit élève favori. Les gamins qui se prennent trop le chou pour défendre leur maison…oui mais non. Moi à leur place je sais que j’agirais de la même manière, quand je participe à quelque chose je veux gagner. Et en ce qui concerne le manque de questionnement des profs je ne peux qu’être d’accord avec elle. Je ris doucement, mais je ne sais pas si c’est nerveux ou s’il s’agit d’un rire sincère. « Ouais enfin, t’as pas tort sur tout mais j’espère que t’as pas retenu que ça. » J’ose espérer qu’elle a retenu le nom des personnages principaux voire même les caractéristiques de chacune des quatre maisons. Bon, peut-être que je lui en demande un peu trop pour le coup. Avant de lancer le film je m’éclipse dans la petite cuisine un court instant lui demandant ce qu’elle aimerait boire. « N’importe, ce que tu veux. » Je hausse les épaules tout en attrapant deux verres dans les placards et une bouteille de coca et je finis par m’installer à ses côtés nous servant un verre de soda chacune. Je lui parle d’Helena Bonham Carter qui pourrait être une motivation comme une autre pour regarder les prochains films. Non seulement parce que c’est une très bonne actrice, le personnage de Bellatrix est super intéressant mais aussi parce qu’elle est hyper canon. « Oh c’est vrai ? J’adore cette actrice. Elle a joué dans quoi déjà … ? » Je suis presque étonnée qu’elle semble réellement connaître cette actrice. Étonnée mais aussi soulagée. Le film vient d’être lancé, je m’assieds au fond du canapé tout en lui donnant son verre de coca. « Plein de films mais elle en a fait beaucoup avec Tim Burton. » Elle connait bien Tim Burton…non ?! Tout le monde le connait et elle a bien dû voir au moins Charlie et la chocolaterie ou bien Alice au pays des merveilles. J’angoisse à l’idée d’entendre sa réponse. Les yeux rivés sur la télé, j’attrape une part de pizza et commence à manger. « C’est quand même drôlement louche comme façon d’élever des gosses. Et genre, à aucun moment la protection de l’enfance est passée par là ? » Elle se pose beaucoup de questions mais pas les bonnes. Je mange tranquillement ma part de pizza et je ressens presque un pincement au cœur quand Dobby fait sa première apparition à l’écran. Dobby deserved better. Je revois la scène de sa mort, je le revois dire avec fierté qu’il est maintenant un elfe libre et qu’il compte bien sauver Harry Potter et ses amis. Je le revois mourir dans les bras d’Harry et mon cœur se brise un peu. Dobby méritait une fin heureuse. Et c’est avec ces pensées en tête que je lâche un petit soupir apportant mon verre à mes lèvres pour en boire quelques gorgées. « Mais ? Ch’est quoi che truc là ? » Je me tourne vers elle, et je ne peux pas m’empêcher de rire doucement en voyant le fromage qui est encore en train de pendre au bout de ses lèvres. Oh bah tiens, elle est très sexy comme ça. « C’est Dobby l’elfe de maison. » L’elfe de la famille Malfoy mais je ne peux pas lui spoil ça. Et surtout, est-ce qu’elle se souvient des Malfoy ? J’espère. J’adore Lucius moi. Mais bon, là pour le moment Dobby demande à Harry de ne pas retourner à Poudlard, il se frappe la tête des dizaines de fois en répétant sans cesse ’méchant Dobby, méchant Dobby.’ Et là une scène intéressante arrive, Dobby et Harry se retrouvent dans la cuisine des Dursley, l’elfe claque des doigts et le gâteau se met à flotter dans les airs pour atterrir dans la femme. Harry a bien l’air con et moi ça me fait presque rire. Vernon installe des barrières à la fenêtre d’Harry mais elles ne resteront pas là très longtemps puisque Fred – paix à son âme –, George et Ron viennent libérer Harry. « Ça doit être cool avoir une voiture volante. » Je dis en terminant ma part de pizza. « Enfin pour ça faut encore avoir le permis. » Bah oui c’est pratique. Quoique, Fred et George n’ont pas le permis et pourtant les voilà au volant de cette voiture bleue.
Elle avait résumé avec plus ou moins de brio (oui) le premier film dont la tentative de visionnage s’était faite sans piquer du nez ; un exploit. Certes elle avait râlé, était restée dubitative, avait fait des commentaires douteux, mais Emma ne s’était pas endormie et elle en tirait la plus grande fierté. Plus que sept à tenir. Joie. « Ouais enfin, t’as pas tort sur tout mais j’espère que t’as pas retenu que ça. » t’in-quiète. Un large sourire au coin des lèvres, le pouce relevé, la brune faisait comme si tout allait bien alors qu’au fond, Wikipédia risquait de lui sauver la mise un paquet de fois. Elle-même avait du mal à comprendre le pourquoi du comment elle avait plus de facilités à retenir toutes les composantes d’une solution chimique complexe que le scénario d’un stupide film pour gamins, mais les goûts et les couleurs ne se discutaient pas, et Emma aurait toujours plus d’intérêt pour la chimie que pour le cinéma. Rose avait disparu dans la cuisine pour aller leur chercher à boire, et Emma avait laissé la brune choisir pour elle, comme c’était souvent le cas. Elle n’était pas des plus compliquées, du moins si, mais pas pour les choses basiques de ce genre-là et en l’occurrence, le coca irait très bien. Avec un peu de chance le sucre la tiendrait éveillée. Lançant le film, Rosalie évoquait le nom d’une actrice qu’elle avait déjà oublié, et pour éviter de friser l’exclusion sans sommation de cet appartement Emma jouait la comédie. Ou plutôt elle essayait. « Plein de films mais elle en a fait beaucoup avec Tim Burton. » Bordel, c’était qui Tim Burton maintenant ? « Ah ouais je vois. » Non elle ne voyait pas du tout, mais plutôt que de sortir une connerie elle se taisait. Mieux valait. Les premières minutes du film filaient, et avec elles l’impression d’être figés dans l’irréalisme. Le gosse qui se fait maltraiter par sa famille d’adoption … très clairement le sujet n’était pas à prendre à la légère, mais Emma n’avait aucun sens de l’humour, et plutôt que de répondre Rose mangeait sa pizza tranquillement. Bon, la prochaine fois elle la bouclerait. Wait. C’est pile une seconde après ces grandes révélations qu’un putain de gnome fit son apparition à l’écran, et tandis qu’elle commentait –tout fromage dégoulinant- Rose se moquait doucement, ce à quoi Sœur Sourire réagissait d’un froncement de sourcils. Heeey. « C’est Dobby l’elfe de maison. » Ah ben dit comme ça c’est tout de suite plus réaliste. Un elfe. De. Maison. « Attends genre comme dans le seigneur des anneaux ? » Oui parce que récemment elle avait regardé, et clairement les elfes ne ressemblaient pas à ça. « … parce que là on dirait plutôt une version rabougrie. Un défaut de fabrication, une connerie de ce genre. » Dans tous les cas on était loin des grands blonds chelous de l’autre film culte auquel elle n’avait rien compris. Le regard oscillant entre sa pizza et l’écran, Emma aurait presque commencé à piquer du nez si la scène n’était pas devenue … étrange. Charlie se retrouvant à faire léviter un gâteau (qui avait l’air dégueulasse) dans les airs avant d’arriver sur la tête d’une bonne femme et de se retrouver enfermé dans sa chambre. Littéralement. « Ouais ben tu vas dire que je radote mais sérieusement, ces gens sont pas nets. » Et la réponse est oui, elle faisait un effort pour ne pas laisser tomber en cours de route. Emma n’était pourtant pas au bout de ses surprises, et lorsqu’une armée de roux (qui lui disait vaguement quelque chose) venait défoncer la fenêtre pour kidnapper le gamin, la première réaction des parents fut donc « Il s’échappe » plutôt que « Bordel Hortensia notre fils » … hinhin ? « Ah ben cool, Charlie quitte sa maison de fous pour aller dans une autre. » Du moins elle imaginait, mais peu désireuse de se prendre un coup de coussin elle arrêtait. « Ça doit être cool avoir une voiture volante. » Emma arquait le sourcil, se projetant vaguement avant d’hausser les épaules. « Au moins tu limites le risque de collision avec les piétons. » Et la réponse est oui, elle avait déjà manqué l’obtention de son précieux sésame en frôlant la décapitation d’un caniche. « Enfin pour ça faut encore avoir le permis. » Se laissant retomber sur le dossier du canapé, Emma soupirait lourdement à l’idée. « Tu sais que je l’ai encore raté ? D’un TOUT petit peu de rien du tout. » et elle illustrait son propos en relevant la main, laissant un très mince espace entre son pouce et son index. « Des rats. Vraiment. » Et non, il était hors de question d’avouer que c’était elle le problème, jamais de la vie.
Je commence à me demander très sérieusement ce qui a bien pu se passer dans la vie d’Emma pour qu’elle ait une culture cinématographique aussi catastrophique. Ne pas être un grand fan de cinéma je le comprends et je peux même l’accepter parce que je suis moi-même pas forcément la plus grande connaisseuse en matière de cinéma mais il y a un minimum à avoir tout de même. Et même le minimum elle ne l’a pas malheureusement pas parce que même en lui parlant de Tim Burton j’ai l’impression de lui parler chinois. « Ah ouais je vois. » J’espère bien qu’elle voit sinon je la juge très fort. Encore plus que je ne l’ai jugé quand j’ai appris qu’elle n’avait jamais vu un film Harry Potter. Le film commence et Emma commence ses réflexions en parlant de l’éducation qu’Harry reçoit des Dursley et elle n’a pas tout à fait tort. Ce couple est détestable, presque autant que Dolores Ombrage. Enfin non peut-être pas, elle c’est bien le personnage que je déteste le plus de la saga. Même Voldy est beaucoup plus sympathique qu’elle. M’enfin dans tous les cas, Ombrage c’est pas encore pour maintenant mais quelque chose me dit qu’elle ne la portera pas non plus dans son cœur. En même temps est-ce que vous connaissez des personnes qui aiment sincèrement Ombrage ? Mais pour l’instant je la laisse faire la connaissance de Dobby, l’elfe de la famille Malfoy. « Attends genre comme dans le seigneur des anneaux ? » Ah parce qu’elle connait le seigneur des anneaux ? Elle n’est pas tant un cas désespéré. Bon par contre je doute très fort qu’elle ait vu ces films. « Ouais non, Dobby et Legolas c’est pas le même genre d’elfe. » Je ris, je me moque clairement d’elle oui mais en même temps elle le cherche, non ? « … parce que là on dirait plutôt une version rabougrie. Un défaut de fabrication, une connerie de ce genre. » Bon, bon. Elle est bien mignonne Emma, je l’aime bien. Je vous assure. Mais je ne peux pas la laisser rabaisser Dobby. Manque plus qu’elle se mette à traiter Fred et George. Je me tourne vers elle pour la regarder et lui dis d’un air très sérieux. « Non alors par contre y’a des personnages qui sont intouchables Lawson. Genre Dobby, ou Fred et George par exemple. C’est ce genre de personnage que tu peux pas te permettre de ne pas aimer ou de rabaisser. Dobby il est…génial. » Paix à son âme. Elle doit me prendre pour une folle mais en même temps c’est vrai non ? Même si dans les films il n’est pas autant exploité que dans les livres. On aime Dobby. Tout le monde aime Dobby. Je mange ma part de pizza sans jamais quitter l’écran des yeux et en voyant la tête du gâteau qui vient de tomber sur la dame je me dis qu’ils ne perdent pas grand-chose parce qu’il n’a franchement pas l’air ouf. « Ouais ben tu vas dire que je radote mais sérieusement, ces gens sont pas nets. » Elle fait une véritable fixette sur la bizarrerie des Dursley, ce qui m’amuse. Comme si elle n’avait que ça à dire sur ces films. Ça et rabaisser Dobby aussi. « Ouais tu radotes. » Je lui réponds simplement avant de terminer ma part de pizza. Mais je reprends la parole, la bouche encore à moitié pleine. « On se demande même lequel d’entre eux c’est le pire. » Parler la bouche pleine, c’est tellement peu glamour. Mais en même temps je suis pas là pour être belle et bien élevée. De toute façon je suis même pas sûre de pouvoir dire que j’ai été bien élevée quand on voit le milieu dans lequel j’ai grandi. Bref. Fred, George et Ron libèrent Harry de sa mini prison et je lui fais part de mon envie d’avoir une voiture volante. Pour ça il faut déjà avoir son permis, ce qui n’est pas mon cas. Je n’ai absolument jamais conduit, pas une seule fois mais en même temps ça me motive pas plus que ça. Sauf si on me donne la possibilité d’avoir une voiture volante, là c’est différent. « Au moins tu limites le risque de collision avec les piétons. » Un petit rictus se fait entendre alors que je me sers une deuxième part de pizza. « Peut-être que comme ça tu l’aurais plus facilement. » Ou pas. Je la taquine mais au moins elle a le mérite d’essayer, même si à chaque fois le résultat n’est pas positif. « Tu sais que je l’ai encore raté ? D’un TOUT petit peu de rien du tout. » Je suis incapable de savoir combien de fois elle a tenté de le passer, mais en tout cas on peut clairement dire qu’elle est déterminée. « QUOI ? Encore ? » Bon, on peut faire plus compatissante comme pote quand même. « T’as fait quoi cette fois pour le louper ? » Je lui demande, mi-étonnée mi-blasée. Je ne sais pas pourquoi elle s’acharne mais je commence à me demander si elle ne devrait pas se remettre en question. En tout cas le jour où elle arrivera à enfin avoir son fameux permis je ne suis pas sûre d’accepter de monter dans sa voiture. Je tiens à ma vie quand même. Un minimum. Et elle n’a pas vraiment l’air très douée au volant.
Emma faisait l’effort pour Rose, mais dans les faits elle n’était pas la plus calée cinématographiquement parlant. Si elle arrivait à retenir des procédés chimiques tous plus complexes les uns des autres, en ce qui concernait le septième art elle était au niveau moins sept de la culture. Elle faisait pourtant mine de savoir qui était ce Phil Bufton, Downtown, Harrington, quelque chose dans ce genre-là, pour ne pas se voir être foutue dehors, mais plus elles avançaient dans le film et plus la brune sortait les rames. Au secours. Après les tuteurs inconscients, c’était au tour de l’elfe de venir faire son apparition dans cette série de films vraisemblablement écrite par un taré sous champis. Au moins dans le seigneur des anneaux les elfes étaient plutôt stylés. « Ouais non, Dobby et Legolas c’est pas le même genre d’elfe. » Legolas, quelle idée. Mordant dans son bout de pizza, Emma se retenait de formuler une nouvelle remarque, car celle concernant l’aspect physique de la créature n’avait pas fait sourire Rose. Pas du tout même. La psychologue s’était retournée vers elle avec un jugement dans le regard qui tranchait nettement avec sa profession. Bravo bravo, belle preuve de compréhension mademoiselle Lovegood. « Non alors par contre y’a des personnages qui sont intouchables Lawson. Genre Dobby, ou Fred et George par exemple. C’est ce genre de personnage que tu peux pas te permettre de ne pas aimer ou de rabaisser. Dobby il est…génial. » Elle arquait le sourcil, génial ok mais pour l’instant on aurait surtout dit une sorte d’image de synthèse genre meme bizarre. Qu’importe. Emma retenait qu’il fallait qu’elle la boucle à son sujet et terminait sa part de Pizza, se laissant retomber dans les coussins sitôt cette dernière engloutie. Elle mourrait de faim, et heureusement qu’elle n’avait pas l’estomac sensible car la famille de Charlie était hyper (hyper) dérangeante. « Ouais tu radotes. » Pour la forme Emma lui balançait le coussin à sa droite, bien qu’elle sache pertinemment que Rose avait raison. Cette dernière reprenait la parole, mordillant en même temps un bout de pâte « On se demande même lequel d’entre eux c’est le pire. » Y en avait-il seulement un pour rattraper l’autre dans ce film ? La brune se retenait d’un nouveau commentaire mais n’en pensait pas moins. Glissant ses jambes sous elle pour s’asseoir en tailleur, elle posait ses coudes contre ses cuisses avant d’appuyer son menton sur ses mains, pensive (non). Une armée de roux vint ensuite kidnapper le gamin à l’aide d’une voiture volante, et s’il s’agissait effectivement d’un film, il n’empêchait que les parents n’étaient pas inquiétés le moins du monde de voir leurs gamins en kidnapper d’autres en pleine nuit. Tout allait bien. « Peut-être que comme ça tu l’aurais plus facilement. » Connasse. Emma tournait vivement la tête vers Rose, ouvrant et refermant la bouche l’air de dire « elle a osé. » car oui, elle avait osé. La dangerosité de la Lawson au volant était de notoriété publique, et c’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle s’autorisait à expliquer qu’elle avait raté son permis pour la cinquième fois consécutive. Oui. « QUOI ? Encore ? » « J’AI PAS FAIT EXPRES. » La chimiste s’était défendue par automatisme, mécanisme d’auto défense qu’elle avait adopté après son deuxième échec. C’est qu’elle commençait à être rodée. « T’as fait quoi cette fois pour le louper ? » La psychologue semblait blasée, et en toute honnêteté si Emma pouvait comprendre elle n’en demeurait pas moins campée sur ses positions. A savoir que ce n’était pas sa faute. « Je trouve que c’est pas juste de faire passer les épreuves à la sortie des écoles c’est tout. » Et la réponse était [i]oui(/i] elle trouvait que les enfants de moins d’un mètre devraient porter des gyrophares et des plots au-dessus de leurs têts pour qu’on les repère. D’autant plus que ce genre de trucs courrait partout. La brune ignorait soigneusement le regard de son amie, craignant d’y lire le jugement, alors reportant son attention sur la télévision elle découvrit l’un des seuls personnages censé de ce film en la personne de cette rousse un brin toquée qui hurlait sur ses gamins. « Ah, enfin un parent responsable dans cette maison. » Du moins, presque. La scène qui suivait était un peu louche mais atteignait son paroxysme lorsque le père fit son apparition et demandait ce qu’il en était du canard en plastique pour le commun des mortels. « Il est sérieux là ? A la place de Molly –notez qu’elle avait retenu le prénom- je l’aurais zigouillé sur place. Il pouvait pas parler de l’avancée des énergies vertes ? D’un truc un peu plus utile qu’un foutu canard ? » Elle avait encore du mal à intégrer qu’il s’agisse avant tout d’un film de divertissement pour le jeune public, quand bien même elle aurait argumenté que les plus jeunes feraient mieux de s’intéresser d’ores et déjà à leur environnement sans quoi ils finiront par éteindre leur planète à petit feu.
Elle semble avoir vu le seigneur des anneaux et ça je vous avoue que c’est une surprise énorme. Bien que je ne sois pas une fan inconditionnelle de ces films, je les ai tous vus et j’affectionne particulièrement Legolas. En même temps, Orlando Bloom quoi… Quelle femme saine d’esprit ne tomberait pas sous le charme de cet homme ? On va pas se mentir, il a un charme fou quand même. Qu’importe, ces films sont des grands classiques du cinéma et au moins je sais qu’Emma n’est pas une véritable cause perdue. Du moins avant que je n’apprenne qu’elle n’ait vu aucun Star Wars ou Retour vers le futur parce que la connaissant il y a de fortes chances qu’elle n’ait vu aucune des deux trilogies. Enfin même si pour Star Wars il y a maintenant trois trilogies mais bon, soit, passons. Elle ose critiquer Dobby – oui je vous jure qu’elle a osé – et ça, c’était la chose à ne pas faire. C’est ce que je lui dis, je lui explique qu’elle a dépassé les bornes. Et je suis à moitié sérieuse. Bien sûr qu’elle a le droit de ne pas aimer Dobby ou de se foutre un peu de sa gueule, mais pas trop quand même. Il est précieux ce petit elfe. Et il a suffi d’une réflexion de ma part sur le permis pour qu’Emma me confie l’avoir de nouveau raté. Oui bon est-ce que je suis étonnée ? Pas vraiment, non. Mais par contre elle devrait sérieusement se remettre en question Lawson parce que c’est loin d’être la première fois qu’elle loupe son examen pour obtenir le précieux permis. « J’AI PAS FAIT EXPRES. » Elle se défend comme une enfant de dix ans et je pouffe un peu de rire face à sa réaction. C’est drôle. Je me doute bien qu’elle n’a pas fait exprès mais j’attends plus d’explications que ça. Alors je la regarde avec légère insistance tout en lui demandant de m’expliquer quelle erreur éliminatoire elle a bien pu faire cette fois. « Je trouve que c’est pas juste de faire passer les épreuves à la sortie des écoles c’est tout. » Une nouvelle fois, je ris. Qu’est-ce qu’elle essaie de me dire là ? Qu’elle a écrasé un môme ? « T’as tué un enfant à la sortie de l’école ? » Je lui demande d’un air très sérieux. Pas de jugement de ma part Emma, promis. J’aime pas les gosses alors si elle me confesse un meurtre elle peut compter sur moi pour garder son secret. Vous voyez que je peux être sympa moi aussi ? « Un de plus, un de moins, c’est pas bien grave on est plus à ça prêt. » J’hausse les épaules. Oui oui ce sont toujours des enfants dont je suis en train de parler. Donc là vous me voyez à nouveau comme une garce sans cœur c’est ça ? Peut-être que je le suis au final. Mais ça sert à rien les enfants, à part gueuler, courir partout, pleurer et nous faire chier. Jamais de ma vie je n’aurai un de ces trucs-là je peux vous l’assurer. « Non mais plus sérieusement il s’est passé quoi ? Me dis pas que t’as failli écraser un gosse ? » Il n’y a pas de jugement dans ma voix ni dans mon regard. Je cherche juste à comprendre un peu mieux pourquoi pour la cinquième fois consécutive elle n’a pas réussi à avoir son putain de permis. Ça commence à devenir grave, là. Ou bien inquiétant au choix. Ou peut-être même les deux. Oui ça doit être ça. Je reporte mon attention sur la télé, croquant à nouveau dans ma part de pizza. « Ah, enfin un parent responsable dans cette maison. » Elle parle de Molly et elle a plutôt raison. Elle semble être la seule à se rendre compte que ses enfants viennent de kidnapper leur pote tout en volant la voiture de leur père alors qu’aucun d’eux n’a le permis. Parce que certes, Harry est traité comme la dernière des merdes chez son oncle et sa tante, certes – même si je n’affectionne pas particulièrement le personnage – je pense pouvoir tout de même dire qu’il mérite mieux que cette éducation qu’ils lui donnent. Mais ce n’est pas pour autant que l’arracher de son domicile sans l’autorisation de ses tuteurs est acceptable. C’est pas normal. Clairement pas. « Il est sérieux là ? A la place de Molly je l’aurais zigouillé sur place. Il pouvait pas parler de l’avancée des énergies vertes ? D’un truc un peu plus utile qu’un foutu canard ? » Elle a retenu le prénom de maman Weasley et j’ai presque envie de pleurer tant je me sens fière d’elle. « Ben après il a tout le temps qu’il veut pour le bombarder de questions, il est censé rester chez eux jusqu’à la rentrée. » Et puis c’est qu’un film. Et les Weasley c’est clairement pas des lumières – désolée je suis pas fan de cette famille. À part Fred et George. – Ginny débarque en demandant si quelqu’un n’aurait pas vu son pull et sa mère lui répond que la dernière fois qu’elle l’a vu, c’était son chat qui le portait – oui je sais, on se passera de commentaires. – Je soupire, levant les yeux au ciel. « Elle, un an plus tôt elle voit Harry environ dix secondes et depuis elle a un putain de crush sur lui. Pire personnage de cette saga. » Et je suis presque sérieuse. Bon, la Ginny des livres est bien moins énervante que celle des films mais quand même… Elle me tape sur les nerfs. Et les voilà maintenant tous avec leur lettre de Poudlard en main, tout le monde utilise correctement la poudre de cheminette sauf Harry qui ne semble pas capable de prononcer Chemin de Traverse correctement. « Il est vraiment pas doué je me demande comment Hermione fait pour les supporter Ron et lui. » Elle mérite mieux comme potes quand même. Bref ils finissent tous par se retrouver au Chemin de Traverse et Gilderoy Lockhart est sur le point de faire sa première apparition. Il me tarde d’entendre Emma le descendre sur place.
Elle ne savait pas pourquoi Rose prenait aussi mal le fait qu'elle ait pu maltraiter verbalement cette image de synthèse, mais soit. Emma haussait simplement les épaules, se notant mentalement de ne plus parler de Toby sous peine de finir à la porte. Tant qu'elle n'avait pas le droit de rouler en toute légalité la brune serait un angelot, car mine de rien le trajet de Redcliffe à Logan City était un petit périple et si elle ne savait déjà pas coordonner ses pieds au volant d'une voiture, il était inutile de préciser qu'elle était un danger public à vélo. Pas que d'ailleurs. Le dernier échec en date à l'obtention de son permis de conduire était tout récent, et évidemment, Emma avait une excuse. Bien sûr qu'elle n'avait pas fait exprès. Elle était une brillante scientifique après tout, conduire était à la portée du tout venant ... c'est qu'il y avait forcément le mauvais sort qui l'avait prise pour cible. Rose avait pourtant ri en l'écoutant se justifier, se moquant gentiment. Heureusement pour elle, la brune était la seule et unique personne au monde dont elle acceptait les moqueries. « T’as tué un enfant à la sortie de l’école ? » lui avait elle demandé ensuite le plus sérieusement du monde, comme si ce fait aurait pu être envisageable. Et quelque part elle n'avait pas vraiment tord. "Non !" ... mais clairement ça aurait pu. Devant son air renfrogné, la psychologue ne cédait de toute façon pas à l'effroi, alors elle se radoucissait un peu. « Un de plus, un de moins, c’est pas bien grave on est plus à ça prêt. » Vu sous cet angle ... il y aurait aussi pas mal de gens à éliminer. Après tout on était sept milliards non ? « Non mais plus sérieusement il s’est passé quoi ? Me dis pas que t’as failli écraser un gosse ? » Elle haussait les épaules se laissant retomber négligemment sur un coussin. "Je trouve que c'est plutôt la faute des concepteurs automobiles. Non mais très sérieusement. T'as vu l'épaisseur d'un montant de bagnole ? La visibilité est réduire à quoi ... aux trois quarts. Ce pauvre enfant aurait été la victime d'une grave négligence de la part des services de contrôle de l'état." ... et la réponse est oui, elle croyait aux conneries qu'elle débitait. Emma avait tendance à avoir un ego démesuré lorsqu'il s'agissait de sujets qui remettaient en question ses capacités intellectuelles et motrices. Elle aurait prétendu n'importe quoi pour ne pas avouer qu'elle ne savait pas conduire, y compris qu'elle était la seule à pâtir d'un pseudo problème qui concernerait des millions d'individus. Malgré tout, comme pour cesser de parler de ce permis qui l’obsédait sans qu'elle ne réussisse à l'avoir, Emma replaçait son attention sur le film, notant qu'il y avait enfin une sorte de parent responsable à l'écran. Plus ou moins, mais c'était déjà ça. On ne pouvait pas en dire autant du mari de la rouquine, qui non content de féliciter ses gamins d'avoir volé une bagnole se retrouvait maintenant à demander au gamin à lunettes l'utilité d'un canard en plastique. Ben voyons. « Ben après il a tout le temps qu’il veut pour le bombarder de questions, il est censé rester chez eux jusqu’à la rentrée. » Mouais mais la première concernait un truc en plastique ? Emma arquait le sourcil, soupirant en laissant son visage se nicher sur l'accoudoir. Promis elle faisait des efforts, mais là c'était un tantinet compliqué pour elle, d'autant plus qu'une gamine aussi rousse que les autres (peut être qu'ils étaient de la même famille ? genre des cousins ?) fit son apparition à l'écran. « Elle, un an plus tôt elle voit Harry environ dix secondes et depuis elle a un putain de crush sur lui. Pire personnage de cette saga. » D'accord. C'était donc ça ce qui expliquait son air timbré et pas le fait que sa mère lui sorte le plus normalement du monde que son chat se retrouvait avec son pull sur le dos. "Je dis rien, je me ferais ma propre idée et mon palmarès t'en fais pas." et pour l'instant l'espèce de grand dadet poilu qui dirigeait l'école était en tête de liste, suivi de près par Charlie qui, non content de retourner dans son école se retrouvait désormais à galérer utiliser les moyens de transports locaux. Comme quoi, même chez les sorciers c’était compliqué. « Il est vraiment pas doué je me demande comment Hermione fait pour les supporter Ron et lui. » Ron et Hermione ce devaient être les deux gamins avec qui il était resté dans le premier film. Sans doute. Emma se gardait bien de poser des questions, se focalisant sur le film de façon silencieuse jusqu'à ce qu'un blondinet détraqué et adulé par les mères de famille ne fasse son entrée en piste. Gilderoy Lockhart. Même son nom puait l'embrouille. "Sérieux ? Le mec a l'air d'un guignol.. ça pue l'arnaque à des kilomètres. Comment ? ..." Non, c'en était trop pour elle, trop pour qu'elle ne trouve comment terminer sa phrase, d'autant plus que Charlie venait d'être pris en photo avec cette pseudo star et qu'un autre blondinet tout aussi timbré que l'autre se retrouvait désormais à jouer les dramaqueens en compagnie de son père. Ce film semblait encore plus insensé que le précédent, et alors qu'elle pensait que l'éducation de ces pauvres gamins ne pouvait pas être pire ... le mec de la boutique se trouvait être leur professeur pour une année. La bonne blague. Emma se plaquait une main sur le front, laissant ses doigts filer dans ses boucles brunes. "Mais c'est une blague ... ils étaient vraiment obligés de changer pour LUI ?" Oh il était inutile de préciser qu'elle avait déjà oublié que l'ancien enseignant de défense contre les forces du mal avait terminé tragiquement dans le volet précédent ; Emma restait Emma après tout.
Si je vous dis que je ne suis pas vraiment étonnée d’apprendre qu’Emma n’a encore une fois pas eu son permis ne m’étonne pas du tout, est-ce que ça me fait passer pour une connasse ? En tout cas il me tarde d’entendre quelles sont ses excuses cette fois. La voir échouer cinq fois à l’obtention de ce permis ne me motive pas à essayer de le passer moi aussi. Même si les transports en commun commencent à me taper sur le système, je préfère aller au travail en vélo plutôt qu’essayer de passer cet examen qui me permettra d’être au volant d’une voiture. Elle commence par me parler d’enfants et de sortie d’école et tout de suite, je me demande si elle a la mort d’un mioche sur la conscience. Bien que, en soit, je connais la réponse. Si elle avait écrasé un enfant elle ne serait pas dans mon canapé ce soir, mais plutôt derrière les barreaux. "Non !" Un fin sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Ben quoi ? C’est pas de ma faute si elle aurait très bien pu être responsable de la possible mort d’un enfant. "Je trouve que c'est plutôt la faute des concepteurs automobiles. Non mais très sérieusement. T'as vu l'épaisseur d'un montant de bagnole ? La visibilité est réduire à quoi ... aux trois quarts. Ce pauvre enfant aurait été la victime d'une grave négligence de la part des services de contrôle de l'état." Elle me fait rire. Littéralement. Je suis en train de ma foutre de sa gueule, mais m’en voulait pas elle me tend la perche là. Emma est d’une telle mauvaise foi c’est hallucinant. « Non mais sérieusement remets-toi en question. T’es nulle au volant. T’es même un danger public. » C’est vrai, impossible à nier. Louper son permis une fois, ok ça peut arriver. Deux fois, pareil, suffit de tomber sur un inspecteur connard qui s’est levé du mauvais pied. Mais à partir de la troisième fois là il est temps de commencer à se poser des questions. « SI un jour t’as ton permis… Bon je dis bien si un jour t’arrives à l’avoir hein. Rappelle-moi de jamais monter dans une voiture si c’est toi au volant. » Et je suis presque sérieuse. Je tiens à ma vie. Pas des masses, pas énormément. Mais quand même un peu. En tout cas au moins ses petites histoires ont le mérite de m’amuser et de toujours me faire un peu rire. Emma au volant, faites attention à vous. Et plus particulièrement à vos enfants apparemment. Mais au moins on ne peut pas lui enlever une chose ; elle est tenace et quand elle veut quelque chose elle ne s’arrêtera jamais jusqu’à ce qu’elle l’obtienne. Bref, je reporte toute mon attention sur la télé toujours en mangeant ma part de pizza. Parce que putain qu’est-ce que c’est bon cette merde. Je vais devoir aller courir demain si je ne veux pas prendre un kilo parce que malheureusement je grossis beaucoup trop vite. Honnêtement si j’avais l’honneur de faire partie de ces personnes qui peuvent manger une pizza et un mcdo par semaine, je le ferais. Le gras c’est la vie. Harry et le gang de roux débarquent au terrier et la mère leur passent un savon – normal. – Mais est-ce que je suis la seule à avoir toujours trouvé que Molly aimait un peu trop Potter ? Sérieusement, regardez-moi le sourire qu’elle lui lance, on dirait qu’elle l’aime bien plus que ses propres enfants. En même temps quand on regarde sa famille – sauf Fred et George – ça se comprend. C’est pas des lumières ses fils. Et je vous parle même pas de Ginny qui ne se pose pas des questions quand sa mère lui annonce le plus normalement du monde que leur putain de chat avait sur le dos son pull. Apparemment c’est normal chez les Weasmoches. "Je dis rien, je me ferais ma propre idée et mon palmarès t'en fais pas." Oh je m’en fais pas. J’espère surtout qu’elle va aimer les bons personnages et détester ceux qui sont détestables. « En tout cas j’ai déjà ma petite idée sur ceux que t’aimeras pas. » Inutile de lui citer des noms, elle va les oublier à coup sûr. En tout cas Gilderoy Lockhart vient se faire son apparition à l’écran et je sais que lui, elle ne va pas l’aimer. En même temps qui aimer Lockhart ? Personne. Faut pas craquer quand même. "Sérieux ? Le mec a l'air d'un guignol.. ça pue l'arnaque à des kilomètres. Comment ? ..." Si elle savait que le mot guignol n’est même pas assez fort pour le décrire. Je m’assieds en tailleurs sur le fauteuil, me penchant vers la table pour boire quelques gorgées de mon verre. "Mais c'est une blague ... ils étaient vraiment obligés de changer pour LUI ?" … elle est sérieuse ? Donc j’ai la confirmation qu’Emma a définitivement oublié le premier film. Je prends un coussin pour lui envoyer en pleine tête. « Mais t’as déjà oublié le premier film ou quoi ? » Je lui demande d’un air presque indigné. « Sache que chaque année le prof de cette matière va changer. Y’a comme une malédiction. » Bon pas une réelle malédiction mais c’est tout comme. Toutes les élèves regardent Lockhart avec de yeux en cœur et je me suis toujours demandé si j’étais la seule à ne pas le trouver beau ? Je fronce les sourcils. « Le mec n’a aucun charme, aucun charisme, rien du tout. Je comprends pas ce qu’elles toutes avec lui. Il a un sourire d’imbécile quand même. » Un sourire à la Colgate pas charmant pour un sou. Enfin quand on sait qu’Hermione pécho Viktor Krum et termine mariée à Ronald Weasley, on comprend très vite que ses goûts envers la gente masculine laissent à désirer. En même temps vous allez me dire, qu’il n’y avait pas beaucoup de beaux gosses à Poudlard. Même Draco, j’ai beau aimer ce personnage, il n’est pas spécialement hyper canon.
Emma préférait remettre en question l'intégralité du parc automobile mondial plutôt que de se dire qu'elle seule avait un problème derrière le volant. La brune n'avait même aucun souci à l'avouer bien que Rose ne se privait pas de se foutre littéralement de sa gueule en riant sans gêne. Heureusement (façon de parler) qu'elle était la seule et unique personne en ce monde à obtenir la clémence de la Lawson sans quoi il y avait des chances qu'elle se braque et quitte la pièce en lui dégainant son majeur manucuré sous le nez. « Non mais sérieusement remets-toi en question. T’es nulle au volant. T’es même un danger public. » Dur. Une moue offusquée (carrément) sur le visage, Emma se retenait difficilement de ne pas partir. Déjà que le film était merdique. « SI un jour t’as ton permis… Bon je dis bien si un jour t’arrives à l’avoir hein. Rappelle-moi de jamais monter dans une voiture si c’est toi au volant. » La brune croisait les bras contre sa poitrine, pinçant les lèvres avant de répondre. "Ok Lovegood, mais faudra pas pleurer quand je passerai devant chez toi cheveux aux vents avec ma décapotable flamboyante." Elle s'imaginait déjà dans un bolide, mais c'était aussi risible que plausible, alors mieux valait ne pas trop se formaliser. Cette soirée relevait de toute façon déjà du comique, ou alors de l'absurde, car c'était bel et bien le seul et unique mot qui lui passait à l'esprit à mesure que le film filait. Entre les gamins qui venaient enlever Charlie dans une voiture volante, la mère complètement timbrée, le père tout autant, le prof dramaqueen et tout le reste, il n'y avait que peu (voire pas) de crédit à accorder à cette histoire si bien que la chimiste en venait à se demander pourquoi un tel engouement autour de cette saga. Rien n'avait de sens, et chaque personnage amenait son lot de conneries qui dépassait l'entendement. « En tout cas j’ai déjà ma petite idée sur ceux que t’aimeras pas. » Emma hochait la tête. Rose la connaissait suffisamment pour savoir après tout, et sur ce point la brune lui faisait entièrement confiance ; elle le faisait souvent après tout même si son esprit de contradiction prenait le dessus une majeure partie du temps.
Affalée sur le canapé (le glamour s’était fait la malle il y a bien longtemps) Emma se relevait d’un bond en apprenant que le blond du magasin était devenu prof en quelques minutes à peine. Et c’était quoi ce délire ? Il n’y avait pas de concours dans ce pays de cinglés ? On confiait les gamins au premier venu pourvu qu’il ait une belle gueule ? «[color=#003366] Mais t’as déjà oublié le premier film ou quoi ?[/i] » Ohoh. Alerte rouge. Emma se posait en tailleur, haussant les épaules en attachant ses cheveux dans un chignon mal défini. « Bien sûr que non. » Bien sûr que oui. Elle ne se souvenait déjà pas du nom du protagoniste alors celui du prof de sport … « Sache que chaque année le prof de cette matière va changer. Y’a comme une malédiction. » Eh ben dis donc, on était pas sortis de l’auberge avec une histoire pareille, pourtant la chimiste hochait la tête, la bouclant pour éviter de se voir être foutue à la porte. « Je suis quand même pas bien sûre qu’on puisse les plaindre vu les brêles qu’ils choisissent. C’est pas un cadeau ce mec vaut mieux qu’il se barre à la prochaine rentrée. » D’autant plus que ça semblait être une matière importante. M’enfin. Aussi assidue que possible, Emma patientait, regardait le film jusqu’au moment où Blondie donnait son premier cours. Et quel cours. « Le mec n’a aucun charme, aucun charisme, rien du tout. Je comprends pas ce qu’elles toutes avec lui. Il a un sourire d’imbécile quand même. » Ce qui était surtout très dérangeant, c’était que des gamines à peine sorties de la primaire puissent crusher sur un vieux moche. « Il est peut être blindé. » Gold digger dans l’âme, la brune essayait de trouver des explications rationnelles à une scène qui aurait dû faire pâlir la protection de l’enfance, d’ailleurs, il n’y avait pas que ça qui aurait du secouer les consciences. En plus d’être con, le type avait amené des bestioles bleues qui avaient foutu un bazar monstre et déchiré les manuels de ces pauvres élèves qui devraient rendre des comptes à leurs parents. Bien, beau message. Emma soupirait, se plaquant la paume du main sur le front jusqu’à voir Hermione résoudre le carnage d’un coup de baguette magique. « Alors oui au féminisme, par contre, elle aurait pu commencer par là dès le départ la gosse. » Plutôt que de se la jouer Madame je-sais-tout, mais c’était un autre débat et au moins, elle se la jouait adulte responsable là où même ses profs avaient échoué.
Elle est bien gentille Emma mais si elle n’a jamais réussi à avoir son permis il doit bien y avoir une raison à ça. Elle est clairement pas faite pour la conduite, c’est tout, c’est pas grave. Elle aussi, elle va devoir se mettre en tête qu’elle passera le restant de sa vie dans les transports en commun ou que le vélo restera son meilleur ami encore pour très longtemps. Moi je me suis bien faite à l’idée. Bon la différence entre elle et moi c’est que moi j’ai jamais essayé de passer cet examen, je me suis même jamais retrouvée au volant d’une voiture. Pas que ça me fasse peur, ça ne me dit juste rien. Je taquine Emma en lui demandant si elle a manqué de tuer un enfant pendant son examen. Enfin je la taquine oui et non, parce que ma question est presque sérieuse. Elle croise les bras contre sa poitrine avant de ma répondre. "Ok Lovegood, mais faudra pas pleurer quand je passerai devant chez toi cheveux aux vents avec ma décapotable flamboyante." Je l’imagine déjà au volant d’une voiture de sport, décapotable, l’air si fier et elle prendrait un malin plaisir à venir jusqu’à chez moi en voiture pour me prouver que j’avais tort. J’en suis sûre. Mais en même temps elle aurait raison à sa place je ferais la même chose. « Hâte de voir ça. » Je lui réponds, un fin sourire aux lèvres. Et c’est vrai, je vous assure que j’ai hâte de la voir au volant d’une voiture qui envoie du lourd, mais c’est clairement pas demain que ça va arriver. « Tu devrais demander à quelqu’un qui a déjà son permis de t’aider. » Cette fois je ne me moque pas je suis sincère et très sérieuse. Mais connaissant Emma je suis presque certaine qu’elle aurait du mal à demander de l’aide même si elle en a besoin.
Plus le film avance et plus j’ai l’impression de perdre Emma et je commence aussi à me rendre compte qu’elle semble avoir complètement oublié le premier film ou du moins avoir oublié la fin… « Bien sûr que non. » Mais oui bien sûr. Je ne sais pas ce qui me retient de la mettre dehors – je suis peut-être un peu dans l’excès oui. – Si en fait, je sais totalement ce qui me retient. C’est Emma. Venant d’elle j’accepte des choses que je n’accepterais pas d’autres. « Je suis quand même pas bien sûre qu’on puisse les plaindre vu les brêles qu’ils choisissent. C’est pas un cadeau ce mec vaut mieux qu’il se barre à la prochaine rentrée. » Si elle avait. Si elle savait que ce trou du cul c’est bien plus qu’une simple brêle. Parce qu’en plus d’avoir une sale tête et une personnalité à gerber le mec n’a pas de couille. Enfin il n’a rien pour lui quoi. « Spoiler alert : il va se casser. » Même si techniquement il ne va pas vraiment quitter l’école, il va juste finir à l’hôpital Sainte Mangouste pour s’être auto-oublietté mais elle n’est pas obligée de connaître tous les détails. Je lui ai déjà lâché un spoiler en lui disant qu’il ne sera pas dans le prochain film. On arrive au premier cours de Lockhart et je lui fais part de mon incompréhension sur le soi-disant charme de ce professeur. « Il est peut être blindé. » Ouais, sortir et se taper un mec parce qu’il est riche et qu’il peut lui apporter quelque chose elle est habituée à ça, elle. Moi aussi vous allez me dire, j’ai fait ça pendant plusieurs années. Cet imbécile de prof a ramené ses lutins de Cornouailles et il n’est même pas capable de les gérer. Tu parles. C’est pas avec lui qu’ils vont apprendre beaucoup de choses cette année. Pauvres gosses. Je viens vraiment de montrer un signe d’empathie envers des enfants ? C’est nouveau, ça. Et comme toujours c’est Hermione qui sauve tout le monde. « Alors oui au féminisme, par contre, elle aurait pu commencer par là dès le départ la gosse. » Je lâche un rire à sa réflexion. Oui et non. Je ne suis pas une grande admiratrice de Granger, mais là elle a géré. « Ouais enfin tu retiendras quand même que c’est la gamine de douze ans qui a réussi à gérer la situation alors que le prof est parti se réfugier dans son bureau. » À peine narcissique d’ailleurs le mec avec tous les tableaux à son effigie accroché au mur. Le film continu et les réflexions d’Emma ne s’arrêtent pas. Au moins elle ne s’endort pas c’est déjà ça. On arrive vers la fin et Potter, Weasmoche et le trou du cul de prof viennent d’être séparés alors qu’ils se sont rendus dans la chambre des secrets pour sauver Ginny. « J’aimerais bien parler Fourchelang moi aussi. » Et je suis presque sérieuse en plus. Pas que la langue soit belle ou agréable à entendre mais c’est une manière comme une autre de se démarquer des autres, non ? « Ils auraient pu faire cette scène au ralenti avec en fond une musique dramatique. » Je dis, alors qu’Harry court vers Ginny qui est allongé par terre. Bah alors c’est pas vraiment le moment de faire une sieste ma petite. Oui, désolée, je n’aime vraiment pas ce personnage et ne parlons même pas de la « romance » Harry/Ginny que je n’aimais déjà pas beaucoup dans les livres, mais alors dans les films les sentiments d’Harry sortent de nulle part, ça a été très mal fait.
Elle l'aurait son permis un jour, et très clairement, Rose se mordrait les doigts d'avoir remis en cause ses compétences. Du moins dans l'esprit d'Emma, les choses se profilaient ainsi. La chimiste était persuadée que sa persévérance finirait par payer tout comme elle l'avait fait lors de ses études, mais si les chiffres et la science rentraient aisément dans ses méninges, l'on ne pouvait pas vraiment en dire autant de sa coordination mains/pieds qui laissait fermement à désirer. « Hâte de voir ça. » Lawson hochait la tête, répondant sans réfléchir un : "Moi aussi." qui laissait deviner que même elle n'y croyait pas. Crap. « Tu devrais demander à quelqu’un qui a déjà son permis de t’aider. » Gnagnagna. C'était déjà fait, mais cette conversation stérile pouvait certainement durer des heures tant les deux auraient toujours des arguments à dégainer. Les ressources étaient inépuisables lorsqu'elles concernaient la faculté d'Emma à conduire. Un cas désespéré.
Le film n'était pas en reste non plus du côté des incohérences, comme lorsque le blondinet du début était nommé prof de sport. Ben voyons. Il était sans aucun doute le pire enseignant possible, et même si la psychologue commençait à émettre de sérieux doutes sur la capacité de son amie à replacer correctement les éléments du premier film dans le second, Emma restait persuadée que c'était bullshit sur toute la ligne, mais elle faisait l'effort. Parce que Rosalie aimait ce film, et qu'elle se décidait à y mettre du sien pour elle. Uniquement. « Spoiler alert : il va se casser. » Et bon débarras. La chimiste opinait du chef, les sourcils froncés. Elle était dans un état de concentration optimale, car si la science lui parlait il n'en valait pas de même pour les divertissements qui nécessitaient qu'elle rassemble une mémoire bien trop peu coopérative. Toujours est il qu'en attendant elle se livrait à un constat assez simple : les gamins étaient encore une fois totalement livrés à eux même dans cette saga et peu importe qu'ils crushent sur un vieux dandy ou non. Mouais. Alors qu'une gosse venait d'arrêter les lutins bleus laissés en chantier par blondinet, Emma n'avait pu s'empêcher de faire une nouvelle remarque quant à la cohérence à laquelle il faudrait certainement organiser des funérailles à ce rythme. « Ouais enfin tu retiendras quand même que c’est la gamine de douze ans qui a réussi à gérer la situation alors que le prof est parti se réfugier dans son bureau. » Elle haussait les épaules, se retenant de balancer un "je préfère le rayer de ma mémoire" en pensant que cette phrase puisse être mal interprétée. A vrai dire elle y mettait vraiment du sien pour apprécier mais dans les faits autant se rendre à l'évidence : Emma n'avait aucune sensibilité face au septième art. Ni aux autres sûrement. Le film avait continué dans un silence presque religieux, à peine ponctué par des soupirs où des "maaaais ?" que al brune balançait avant de se reprendre, mordant l'intérieur de sa joue pour s'épargner un coup de coussin que Rose lui aurait asséné si elle continuait à tout massacrer. C'était vers la fin (elle l'espérait du moins) que le silence fut rompu ; une remarque de la psychologue auquel Emma réagissait par un éclat de rire. « J’aimerais bien parler Fourchelang moi aussi. » Hein ? Mais pourquoi ? Le sourcil relevé, la brune soufflait un : "Je vois pas pourquoi t'en aurais besoin mais soit, chacun ses envies après tout." tout en haussant les épaules, sans trop savoir si Rosalie était sérieuse ou non. Très honnêtement, Emma mentirait si elle avouait avoir compris quelque chose au film. Dans les faits elle en avait vaguement cerné la trame, mais il ne fallait pas espérer grand chose d'elle au huitième épisode ... « Ils auraient pu faire cette scène au ralenti avec en fond une musique dramatique. » Charlie se prenait pour une Pamela Anderson à courir vers la rouquine à moitié morte au sol, et si la brune ne comprenait pas bien pourquoi il le faisait, la suite ne l'aidait pas à y voir beaucoup plus clair. Qui était ce type là à la coiffure bizarre ? Et à son sens c'était complètement con de vouloir tuer un gamin avec un serpent plutôt que de le bazarder d'un coup de couteau. " ... donc il parle de le tuer pendant une demie heure mais au lieu de le faire il ... ok, je te promets de plus râler." Pour illustrer ses propos, la chimiste mimait une clé avec laquelle elle scellait ses lèvres entre elles, et elle avait presque réussi à tenir sa langue jusqu'à ce que Blondinet refasse son apparition après que le piaf orange ait régénéré. "Ah mais il est re là lui ! Tu m'étonnes qu'il revienne plus dans les prochains films ... il a l'air encore plus taré que d'habitude." La tête penchée sur le côté, la brune ne savait pas encore bien si tout ça était normal ou si Rose risquait à tout moment de lui balancer un coussin. Avec cette saga elle marchait sur des œufs.
Voir Emma au volant d’une voiture, c’est quelque chose que j’espère voir et très vite. Enfin d’un côté oui j’ai envie de voir ça mais de l’autre j’ai de gros doutes sur ses capacités à conduire sans risquer de tuer deux ou trois personnes au passage. J’essaie de croire en elle et d’être une bonne amie je vous assure. Mais être quelqu’un de bien, une amie qui supporte et croit en ses potes c’est beaucoup trop fatiguant. Alors je préfère rester moi-même, mais elle ne peut pas m’en vouloir elle me connait, elle a l’habitude. "Moi aussi." Je me tourne vers elle lui offrant un sourire extrêmement forcé. Très bien. Je sens qu’inconsciemment je viens de lui lancer un défi et que dans quelques semaines je vais la voir débarquer chez moi au volant d’une voiture décapotable. Du moins j’espère qu’elle aura la décence d’esprit de choisir une décapotable, elle m’a parlé de cette voiture moi je demande à voir ça. Le film continu et plus les minutes passent plus j’ai l’impression qu’elle le déteste. Bon je peux la comprendre elle vient de faire la connaissance de Lockhart et ce personnage est totalement détestable. Je sais qu’Emma n’aime pas ce film, je le sais ça se voit et il faudrait être complètement con pour ne pas s’en rendre compte. Mais pourtant elle ne lâche pas, elle suit – ou du moins elle essaie – et surtout ; elle ne s’endort pas. Et je me demande très sérieusement pourquoi elle accepte de s’infliger tout ça qi elle n’aime pas cette saga. Moi à sa place je ne le ferais pas, je me serais déjà cassée en l’envoyant chier. Parce qu’on ne me dit pas ce que je dois faire, jamais, personne. Mais je suis reconnaissante envers elle et sa loyauté d’être restée assise sur ce canapé pendant plus de deux heures à regarder un film qu’elle n’aime pas et qu’elle ne comprend d’ailleurs très certainement pas non plus. Je l’entends râler ou s’indigner à certains moments. Quand je suis d’accord avec elle je l’encourage mais sinon, je me tais. C’est moi qui finis par briser le silence en lui confessant mon envie de savoir parler Fourcheland et ne me demandez pas pourquoi je viens de dire ça, je n’en ai aucune idée. En soit parler une langue étrangère que personne d’autre ne parle ou ne comprend, je pense que c’est ça qui m’attire. "Je vois pas pourquoi t'en aurais besoin mais soit, chacun ses envies après tout." Je ne sais pas ? Mais un peu d’imagination Emma enfin. J’hausse simplement les épaules, mes pieds sont posés sur la table basse, je suis affalée sur mon canapé. Très glamour. Très sexy. Mais c’est Emma et avec elle je sais que je ne dois pas faire semblant, c’est ce que j’aime dans notre amitié. On s'accepte tel qu’on est et on ne se juge pas. Même si quelque fois elle a tendance à me taper sur les nerfs mais ça, elle le sait aussi et je suis sûre que la réciproque est vraie. " ... donc il parle de le tuer pendant une demie heure mais au lieu de le faire il ... ok, je te promets de plus râler." Oui je sais et pour une fois je suis plutôt d’accord avec elle. Il est pas très doué le petit Jedusor. « Mais t’as compris qui s’était au moins ? » Est-ce qu’elle a compris que Tom Jedusor = Voldy ? En soit, j’espère que oui parce qu’il le dit même très clairement. Mais je pense que la bonne question serait de lui demander si elle se souvient de qui est Voldemort mais je préfère ne rien lui demander. J’ai beaucoup trop peur de la réponse qu’elle va me donner parce que je sens qu’elle va me blaser au plus haut point. Au point où on en est je ne serais même pas étonnée d’avoir qu’elle ne serait même pas capable de me citer le nom des quatre maisons de Poudlard. Emma Lawson est un cas désespéré. "Ah mais il est re là lui ! Tu m'étonnes qu'il revienne plus dans les prochains films ... il a l'air encore plus taré que d'habitude." Quoi ? Oh mon dieu. Je soupire et lève les yeux au ciel. J’abandonne. Vraiment. Je vous assure. Je lâche l’affaire. Harry a une énième conversation beaucoup trop profonde avec Dumby et ensuite il sort de son bureau en appelant Lucius. Il lui donne le journal, que Lucius donne à Dobby, celui-ci l’ouvre pour trouver une chaussette dedans. J’attends forcément une réflexion de la part d’Emma. « T’as compris pourquoi il a fait ça au moins ? » Elle est censée me dire que oui, elle a compris qu’Harry a caché une chaussette dans le journal pour que Lucius offre sans le savoir un vêtement à Dobby dans le but de le libérer. Elle est censée me répondre ça, mais je serais étonnée qu’elle le fasse. Je suis sûre qu’elle a déjà oublié cette histoire de vêtement pour libérer un elfe de maison et elle a même peut-être déjà oublié qui est Dobby et quel est son lien avec la famille Malfoy. D’ailleurs Lucius est à deux doigts de tuer Harry en brandissant sa baguette et en criant – d’une manière extrêmement étrange et flippante d’ailleurs – Avada Kedavra. « C’est un sortilège impardonnable, c’est pour tuer quelqu’un. » Je lui explique, parce qu’après tout je suis sûre qu’elle ne connait pas ce sortilège et qu’elle ne comprendra donc pas la scène. Je vous assure qu’avec elle, je m’attends à tout.
Emma ne savait ni quand ni comment elle se procurerait une voiture décapotable, mais elle le ferait, et elle débarquerait devant chez Rose avec le sourire de la parfaite connasse bien trop fière d'avoir fait mentir la société en prouvant qu'elle était une parfaite conductrice. Ou presque. A défaut d'avoir son permis de conduire, du jour ou son patron l'avait prise pour son assistante en lui demandant de louer une voiture en son nom elle avait une copie de tous les documents et ne se privait pas de les utiliser et se donner l'illusion de n'avoir besoin de personne pour rouler. Sûrement une belle erreur mais elle n'hésiterait pas à renouveler l'expérience pour prouver à Rose que l'échec dans l'obtention de son précieux sésame n'était dû qu'à un mauvais alignement les astres. Pour l'heure, la brune se notait simplement de ne pas oublier de passer klaxonner devant chez Rose au volant d'un bolide et suivait le film avec autant d'attention qu'elle le pouvait. C'est à dire très peu, mais Emma était au maximum de ses capacités. Pour la mise en scène elle avait même posé son menton sur son poing, le regard plissé comme si elle y comprendrait quelque chose ... même si dans les faits elle avait décroché. Charlie avait une vie beaucoup trop compliquée pour un gamin de dix ans. « Mais t’as compris qui s’était au moins ? » Il y avait un type qui parlait de buter le gamin avec sa cicatrice en forme d'éclair depuis environ 30 minutes sans jamais le faire. C'était pas comme s'il était shooté aux hormones et aux stéroïdes, mais soit. Pourquoi pas. "Ouais ouais. Le mec chelou c'est l'autre mec chelou en forme de nain de jardin à la fin du premier." un truc de ce genre. Quand bien même si c'était faux Wikipédia se chargerait de rétablir la vérité. Après huit films n'importe qui se serait paumé après tout, la page devait être bien remplie. Elle l'espérait. Avec Rosalie elles n'en étaient qu'au deuxième opus et elle se sentait déjà perdue. Mieux valait prendre les devants et se faire un refresh entre chaque film. Pour le moment la chimiste avait l'impression d'avoir presque tout saisi et de ne presque pas avoir râlé, mais heureusement la fin approchait et c'était désormais une blondinette qui commençait à menacer le nain de jardin du début. « C’est un sortilège impardonnable, c’est pour tuer quelqu’un. » qu'explique la psychologue sans toutefois trouver écho dans les méninges de Lawson senior. Pourquoi est ce qu'il voulait tuer l'elfe hein ? "Très honnêtement ce serait plutôt son coiffeur qui mériterait l'adava kedutruc." Parce qu'on aurait dit le lévrier afghan d'une vieille bourge de Spring Hill. Mais qu'importe. Le film touchait à sa fin sans qu'elle ne comprenne trop comment ni pourquoi 1) la protection de l'enfance n'était toujours pas passée par là et 2) pourquoi ils se prenaient tous autant le chou pour des conneries. Si Charlie était le problème ils pouvaient toujours le zigouiller pour de bon. Au lieu de quoi ils avaient prévu huit films. Bien. La suite risquait d'être longue, mais elle avait promis de regarder ... et soit. Si elle avait survécu au Seigneur des anneaux elle pouvait survivre à Harry Potter.