Tous ces rires, tous ces sourires et discussions animées, et Wylda, au milieu de la fête, complètement paumée. Nate lui avait fait la surprise d’inviter tous ses amis chez lui et de lui organiser une fête de départ, pour qu’elle ait l’occasion de revoir tout le monde une dernière fois. Elle avait été vraiment surprise par son attention, et extrêmement touchée, mais elle avait du mal à accepter le fait qu’elle partait. D’ici quelques jours, elle serait dans le hall de l’aéroport, valise en main, le cœur en mille morceaux de devoir laisser Nate avec qui elle commençait tout doucement à trouver un rythme qui lui plaisait. Elle n’avait pas mis de mots sur ses peurs, et encore moins sur ses sentiments, et son petit ami ne se doutait probablement pas qu’ils étaient si intenses. Elle baissa son regard vers son –cinquième ?- verre de bière et le releva pour observer Nate qui discutait avec un de leurs amis. Il était si beau comme ça, quand il souriait à pleines dents et qu’il rayonnait de bonheur. Elle aurait préféré ne pas développer de sentiments pour lui, ça aurait été tellement plus facile de partir loin de lui, mais Wylda n’était pas connue pour choisir la facilité dans sa vie. Elle termina cul sec les quelques gorgées qui lui restait dans son verre et le déposa sur la table basse qui était face à elle. Elle se leva rapidement, peut-être un peu trop aux vues de sa tête qui tournoya quelques secondes. Elle retrouva son équilibre et marcha d’un pas déterminé vers son petit ami. Elle sourit au jeune homme qui était face à lui, histoire de lui faire comprendre que leur discussion était terminée et qu’elle avait besoin de Nate pour elle toute seule. Elle attendit qu’il s’éloigne pour passer ses bras autour de la taille du brun et blottir son visage contre son torse. Elle prit une grande inspiration, une grande bouffée de son parfum qu’elle essayait de sauvegarder dans son esprit, pour pouvoir la ressortir plus tard, quand elle serait seule et triste « Merci encore pour la soirée… T’es le meilleur. » Elle releva son visage vers lui, observant ses traits, mémorisant chaque petit détail, jusqu’à la fossette qu’il avait quand il lui répondit par un sourire. Elle posa un doux baiser sur ses lèvres pour le remercier et se reblottit dans ses bras, bercée par la musique qui passait sur les enceintes. Elle sentait que la tristesse commençait à l’envahir, car elle savait pertinamment que c’était l’une des dernières fois qu’elle pouvait être dans ses bras, qu’elle pouvait embrasser ses lèvres et sentir son cœur battre contre sa poitrine. Au lieu de lui dire toutes ces choses, de tout simplement lui dire qu’elle l’aimait, elle choisit la fuite, ce qu’elle avait toujours fait dans sa vie. Que ce soit avec sa mère, ou avec Nate, elle avait choisi le même mode d’action : tout garder pour elle, pour ne rien tenter de peur de faire pire que mieux. Elle se détacha un peu de Nate et plongea son regard dans le sien « Je vais aller marcher un peu dans le quartier, j’ai besoin d’un peu d’air frais. » Elle se hissa sur la pointe des pieds, déposant un baiser sur ses lèvres, plus insistant cette fois. Elle passa ses doigts dans la nuque de son petit ami et accentua la pression sur ses lèvres, comme pour lui faire comprendre tout ce qu’elle ressentait autrement que par les mots. Elle se recula, l’observant une dernière fois en souriant « Je reviens vite. ». Elle s’éloigna, gardant sa main dans la sienne jusqu’au moment où ils étaient trop éloignés pour se tenir par la main et se tourna pour rejoindre l’entrée de la maison. Son regard fut attiré par le trousseau de clés qui était suspendu à un clou. La clé de voiture de Joyce était dessus, et la brune se saisit du trousseau. Elle avait bien besoin de conduire pour se vider l’esprit, et elle n’avait pas pris sa voiture ce soir. Elle ferma la porte derrière elle et appuya sur le bouton de la clé pour ouvrir la voiture. Elle s’installa rapidement au volant, s’observant une dernière fois dans le rétroviseur en soupirant et démarra. Elle choisit de conduire sur les petites routes de campagne, qui étaient vides à cette heure tardive, et ça lui faisait un bien fou. Elle appuya sur l’accélérateur, frôlant les 100km/h et ses pensées allaient à la même vitesse. Nate, le grand départ, la séparation, la fin de ces quelques semaines qui avaient été parfaites à ses yeux, cet amour qui contre toute attente s’était développé, le début à la Marine, la vie seule sur Sydney, l’éloignement avec sa famille. Elle appuya encore sur l’accélérateur, l’aiguille qui indiquait la vitesse devenait folle. Elle aperçut une lumière au loin et son regard fut complètement déstabilisé. Elle donna un coup de volant brusque pour se détourner de sa direction et la voiture atterrit brutalement dans un arbre qui était sur le côté de la route. Wylda fut projetée en avant, retenue par sa ceinture et son air-bag qui s’était ouvert. Elle perdit conscience pour ce qui lui avait semblé être quelques minutes. Elle ouvrit les yeux doucement, clignant à plusieurs reprises pour tenter de replacer les choses dans leur contexte. Elle détacha sa ceinture et sortit de la voiture. Elle approcha sa main de ses lèvres, choquée par l’état de la voiture « Eh merde… ». Elle tourna en rond, ne sachant pas quoi faire. Les larmes commençaient à lui monter aux yeux. Un accident de voiture sous alcool c’était la fin assurée de ses rêves de marine. Elle saisit son téléphone portable, appuya sur le prénom de Nate et l’appela « Décroche, décroche… ». Elle tourna en rond autour de la voiture, constatant à chaque minute de nouveau dégâts. La voix du brun se fit entendre au bout du fil « Nate, j’ai merdé… ». Elle éclata en sanglots et se laissa tomber dans l’herbe « J’ai pris la voiture de ta mère, j’avais besoin de conduire… ». Elle arracha des poignées d’herbe « J’ai eu un accident, je suis pas très loin de la maison, au niveau d’un gros arbre… ». Elle renifla un gros coup « Je suis désolée… ». Les larmes coulaient sur ses joues et elle attendit l’arrivée de Nate. Elle n’était pas énormément blessée mais avait quand même quelques plaies sur le corps, et le visage. Elle plongea son visage dans ses bras, pleurant tout ce qu’elle avait. Elle était déjà triste avant ça, mais là c’était la goutte de trop, elle ne pouvait plus retenir.
La soirée était une réussite, l’ambiance était festive, joyeuse et tous (ou presque) avait répondu présent à l’invitation pour célébrer le début de la nouvelle vie de Wylda. Officiellement cette fête était un moyen de réunir tout le monde, pour permettre à tous de souhaiter bonne chance à Wylda pour la suite de sa vie. Officieusement, Nate espérait qu'en réunissant tout ses amis que Wylda renonce bêtement à l’idée de tout quitter. Quitter Brisbane, quitter sa famille, quitter ses amis et le quitter lui. Il ne pouvait pas lui montrer que son départ l’affectait, il ne pouvait pas supplier la jeune femme de rester pour lui parce qu’il la voulait heureuse et épanouie et il ne pouvait pas lui demander de choisir. Peut-être aussi, un peu par lâcheté de peur d’entendre le choix de Wylda. Parce que tout était finalement encore récent entre eux, alors qu'il avait l'impression de connaître la jeune femme depuis toujours. Il en avait mit du temps à la séduire, à lui faire comprendre que les sentiments amicaux avaient laissé place à des sentiments différents. Il avait mit du temps et il avait galéré à la faire craquer et alors qu’il l’avait enfin convaincu, elle allait partir. Avant même qu'il n'ait eu le temps de lui dire comme elle était importante à ses yeux, comme ses sentiments étaient forts. Ils étaient jeunes, ils étaient tout les deux un peu casse-cou, avides de sensations et d'expériences, et ils vivaient les choses avec conviction, sans trop réfléchir finalement. Alors, s'il avait du montrer ses sentiments pour la jeune femme, pour la faire craquer, il n'était pas du genre à s'épancher trop sur ce qu'il ressentait. Et ce soir, il était heureux de pouvoir trouver la force de faire abstraction de tout ce qui était lié au départ de Wylda. De pouvoir mettre de côté, toutes les questions laissaient en suspense, que ni elle, ni lui ne semblait vouloir aborder entre eux et de l'impact direct du choix de vie de Wylda sur leur histoire encore récente. Nate souffrait du choix de Wylda, il souffrait d'autant plus qu'elle n'avait même pas laissé de place à la discussion, elle avait prit sa décision et l'avait imposé à eux, sans tenir compte de ce que le brun pourrait ressentir. Mais un peu par fierté, mais aussi par respect pour Wylda, il ne le montrait pas. Mettant de coté ses émotions, et concentrant son esprit sur le présent, sur l'idée de profiter de la vie toujours à fond. Et cette soirée, même si elle était un cruel rappel du départ de plus en plus imminent de Wylda, permettait à Nate de profiter, après deux, trois verres bien venus, il arrivait à sourire, et à discuter avec leurs amis communs, se laissant entraîner dans des discussions passionnées sur le sport, ou sur les futurs expériences que Nate allait tenter. Il en arrivait même à oublier que tout ce petit monde était là pour fêter le départ de sa petite-amie et il se retrouvait lui aussi à profiter de la soirée, de l'ambiance, de l'alcool et de la musique. La seule personne dont il ne profitait pas vraiment, c'était Wylda finalement. Elle était sollicitée par tous, et le brun avait l'impression de ne pas l'avoir vu de la soirée, peut-être était-ce finalement pour ça qu'il allait bien ? Qu'il pouvait oublier que chaque moment qui passait, était un moment de plus qui les emmenaient vers la fin de leur idylle ? Et Nate n'était clairement pas prêt à la voir partir à l'autre bout du Pays, il ne le voulait pas, mais il savait aussi que le choix ne lui était pas laissé et qu'il n'aurait pas d'autre option que d'accepter la décision de la si indépendante Wylda Ashby.
Il était debout, à discuter avec l'un de ses anciens coéquipiers quand elle s'était postée devant lui, faisant fuir d'un sourire le malheureux à qui elle venait de faire comprendre qu'il était de trop. Nate regardait sa petite-amie, et il la sentait inquiète, perturbée du moins pas réellement radieuse. Et avant qu'il n'ait pu la questionner, elle s'était blottie contre son torse, ses bras autour de la taille de Nate. D'abord surprit par le geste de Wylda, il n'avait pas mit longtemps à la serrer dans ses bras à son tour, déposant ses mains sur le bas des reins de sa petite-amie. « Merci encore pour la soirée… T’es le meilleur. » Nate déposa un léger baiser sur le front de Wylda au moment ou elle décollait son visage du torse du brun, et il lui sourit sincèrement parce qu'il était heureux là. A cet instant, il l'était parce qu'il avait Wylda dans ses bras, et qu'il aurait aimé pouvoir prolonger ce moment indéfiniment. Wylda déposa un baiser bien trop doux et trop bref aux yeux de Nate, mais il s'en contentait. Il se contentait de tout ce qu'elle voulait bien lui donner de toute façon, parce que c'était elle. C'était Wylda et qu'il avait eu tellement de mal à la séduire, qu'il appréciait ces petits moments à deux. Il les appréciait d'ailleurs de plus en plus, et il se rendait compte à l'instant que dans quelques jours il n'aurait plus le loisir de regarder cette femme, de toucher cette femme. D'instinct ses bras musclés s'étaient resserrés entre un peu sur le corps de sa petite-amie, leurs corps collés l'un à l'autre, ils se laissaient bercer par la musique, silencieux. Et Nate n'était finalement plus réellement heureux alors qu'il sentait le souffle de Wylda contre lui, parce qu'il réalisait que c'était peut-être la dernière fois qu'il partagerait un moment comme celui ci avec Wylda. Nate ne voulait surtout pas risquer de briser cet instant entre eux, alors il ne disait rien. Il laissait leurs deux corps se mouvoir dans un mouvement unique au son de la musique. Après quelques minutes enlacés l'un contre l'autre, Nate avait senti Wylda se détacher peu à peu de lui, il ne voulait pas qu'elle parte, ni maintenant, ni dans quelques jours et pourtant il ne l'avait pas retenu. « Je vais aller marcher un peu dans le quartier, j’ai besoin d’un peu d’air frais. » Son regard plongé dans celui de Wylda, il en était désormais sur, il ne pouvait pas la voir partir loin de lui. Mais avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoique ce soit, Wylda les avait entraîné dans un baiser bien plus passionné que le précédent. Nate n'avait pas hésité à prolonger ce moment, ramenant une nouvelle fois le corps de sa petite-amie contre lui alors que leurs lèvres l'une contre l'autre, exprimaient des sentiments qu'ils étaient incapables d'évoquer avec des mots. Elle était la première à détacher ses lèvres de celle de Nate, et à nouveau elle se reculait, brisant la proximité entre eux. Seules leurs mains étaient encore liées. « Je reviens vite. » Non, reste s'il te plaît. Nate avait eu envie de lui dire ces quelques mots, mais il n'avait rien dit par peur de finir par en dire trop. « Ne t'éloignes pas trop c'est ta fête quand même. » Ne t'éloignes pas tout court aurait été plus juste, mais Nate ne voulait pas faire ça à Wylda. Il en mourait d'envie de lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur, mais il ne pouvait pas venir perturber l'avenir de Wylda. Il l'aimait, c'était une réalité, il aimait cette femme et peut-être qu'il l'avait toujours aimé, même quand il faisait croire qu'ils n'étaient qu'amis. Mais il ne pouvait pas lui infliger la responsabilité de choisir, de renoncer à sa carrière pour lui. Parce qu'il l'aimait peut-être trop pour la voir renoncer à son rêve. Alors il l'avait juste regardé quitter la soirée, un sourire sur les lèvres, figé sur les lèvres alors qu'il n'avait plus du tout envie envie de rire ou de sourire. Il lui avait laissé de l'espace et alors qu'elle quittait la soirée, un de ses potes était arrivé par derrière, lui tapant l'épaule tout en rappelant une anecdote à laquelle Nate faisait semblant de s'intéresser. Sauf qu'il ne pouvait pas être réellement là, il pensait à elle et à ce départ qui annonçait déjà la fin de leur histoire. Il s'était prit une bière, le regard fixant la porte d'entrée sans même s'en rendre compte, attendant qu'elle revienne. Il n'allait jamais réussir à accepter son départ, il le savait, mais comme un con, il était incapable de lui dire tout ça, parce qu'il préférait souffrir que la faire souffrir elle. Alors, il était resté immobile, son verre à la main se refusant à retenir la femme qu'il aimait. Les yeux dans le vide, il n'était plus du tout dans l'ambiance de la soirée et il était tellement loin qu'il avait failli passer à côté de son téléphone qui vibrait dans sa poche se jean. « Je te manque déjà ? » Il avait vu le prénom de sa petite-amie apparaître sur l'écran et il ne voulait pas qu'elle puisse sentir son malaise, alors il avait répondu avec une blague mais qui vu les circonstances, n'était pas très opportune. « Nate, j'ai merdé... » Les pleurs de Wylda, son ton de voix, tout semblait bien trop grave d'un coup, et le visage de Nate s'était fermé dès qu'il avait entendu la voix de son interlocutrice. Il s'était précipité dans une pièce plus calme, loin du bruit et de l'agitation. « J'ai pris la voiture de ta mère, j'avais besoin de conduire... » Putain non pas ça Wylda. Nate avait bien senti l'alcool quand ils avaient échangé ce dernier baiser, il savait qu'elle avait bu, trop bu pour conduire. « J'ai eu un accident, je suis pas très loin de la maison, au niveau d'un gros arbre... » Merde, merde, merde. Nate encaissait l'information, Wylda avait eu un accident, et forcément son cœur s'était mit à battre plus rapidement craignant pour la santé de la femme. « Je suis désolée... » Nate n'en avait rien à faire de ses excuses, il ne voulait qu'une chose, savoir comment elle allait et il voulait la rassurer parce qu'elle semblait si fragile au téléphone. Et, il ne pouvait pas la prendre dans ses bras. « C'est rien, ça va aller. Hein. Tout va bien se passer. Dis moi que tu vas bien. Dis moi que tu n'as rien, c'est tout ce qui compte. » Il voulait la rassurer, mais au fond c'était aussi lui qui avait besoin d'être rassuré. Il entendait la voix de Wylda, elle était consciente mais ça ne permettait pas d'écarter toutes inquiétudes. « J'arrive, ne bouge pas. » C'était très con comme remarque, bien sur qu'elle n'allait pas bouger. « Tu ne raccroches pas, je veux t'entendre d'accord. Je trouve une voiture et j'arrive. Wylda je t'interdis de raccrocher, d'accord ? » Il attendait une confirmation de sa part, il tentait de rester calme, aussi calme que possible pour éviter l'effet de panique qui viendrait le parasiter et l'empêcher de réagir convenablement. Il devait être réactif, il devait le faire pour elle et même s'il entendait les larmes de sa copine à travers le téléphone, il ne devait pas se laisser dépasser par ses émotions et ses peurs. Il s'était précipité à l'intérieur, recherchant son meilleur ami. « Mec, j'ai besoin de ta voiture. » L'inquiétude de Barnes était réelle, visible et surtout incompréhensible. Et ce mec lui posait tout un tas de questions auxquelles Nate ne prenait pas le temps de répondre. « J'ai besoin de ta voiture. » Il répétait la même phrase en boucle, mais ça ne semblait pas suffisant pour convaincre son meilleur ami de lui prêter les clés de sa voiture, surtout considérant l'attitude de Nate. « Wylda a eu un accident, je dois la rejoindre. » Et cette fois, tout était plus claire et sans laisser de place à la discussion, Nate s'était précipité dehors, sans les clés mais avec son meilleur pote pour le conduire sur les lieux de l'accident. « Tu dois me dire ou tu es, un gros arbre Wylda c'est vague. » Il cherchait des informations, questionnant de manière méthodique Wylda mais après quelques minutes, la communication entre les deux fut rompu, Nate savait à peu près sur quelle route Wylda venait d'avoir son accident mais ne plus entendre la voix de Wylda le rendit fou et Nate donna un violent coup de poing dans la boite à gant. Il n'était plus très loin d'elle, il le savait et il commençait à réellement s'inquiéter pour elle et il détestait l'idée qu'elle soit seule, il détestait de se sentir impuissant. Au loin, Nate apercevait les phares arrières encore allumés de la voiture de sa mère, il soufflait plusieurs fois essayant de canaliser ses émotions, pour ne pas se laisser déborder une fois sur place. La voiture de son ami n'était encore pas totalement à l'arrêt que Nate était déjà sur la route. Et avant même de voir Wylda, il avait vu la voiture encastrée dans l'arbre, la carrosserie enfoncée, les airbags ouverts et ce fut que quelques secondes plus tard, que son regard se posa sur la silhouette de Wylda. Son cœur s'était accéléré, encore un peu, alors que ses yeux observaient avec insistance sa petite amie assisse à même le sol. Incapable de détourner son regard, il avait couru à ses côtés, s'agenouillant devant elle. Il avait déposé sa main sur le genou de la jeune femme avec une délicatesse inhabituelle. « Wylda regarde moi, dis moi que tu vas bien. » Il avait besoin de l'entendre de sa bouche, de la voir et de s'en assurer par lui même. Et quand elle avait relevé la tête, il avait vu ses larmes et sa lèvre ensanglantée. « On doit appeler les secours. » La vue du sang avait suffit pour l'affoler, et ce n'était pas tant la vue du sang mais c'était son sang à elle qui le rendait aussi pâle. Son sang et ses larmes. Il effleura le visage de Wylda, n'osant pas trop la toucher de peur de la blesser, et pourtant il mourrait d'envie de la serrer contre lui, de la protéger. Il aurait du la retenir, il aurait du l'empêcher de partir, mais il ne l'avait pas fait et maintenant il était assit sur le sol à côté de la carcasse de la voiture de sa mère et de sa petite-amie blessée et en larmes.
( feat. Wylda )
Spoiler:
@Wylda Ashby Promis après je fais plus court, je voulais poser le contexte
Céder aux avances de Nate avait été laborieux et compliqué pour Wylda. Elle avait longuement hésité, le repoussant à plusieurs reprises, sortant avec d’autres personnes comme pour lui prouver qu’elle n’avait pas besoin de lui, et refusant toutes ses propositions de rencards plus ingénieuses les unes que les autres. Pourtant un jour elle avait finalement lâché prise, elle avait fait tomber les barrières, l’avait laissé l’embrasser et s’était même surprise à aimer ce doux moment. Elle avait eu si peur de perdre leur lien si spécial qu’elle s’était complètement menti à elle-même tout ce temps. Nate lui plaisait, et bien plus, elle avait des sentiments pour cet homme qui était dans sa vie depuis son enfance. Il ne leur restait plus que quelques semaines, quelques dizaines de jours à partager tous les deux et elle s’en irait, laissant cette douce histoire en suspens, sans l’avoir vraiment entamée, sans avoir réellement eu le temps de l’apprécier. Elle s’était dit que c’était parfait, que de cette façon elle n’aurait pas le temps de vraiment s’attacher, et encore moins de tomber amoureuse. Elle avait été naïve, car au fond, même avant de se mettre officiellement avec lui, elle avait tout doucement commencé à tisser ce lien au fond d’elle, sensible à ses attentions et ses compliments. La séparation n’en était que plus difficile, mais elle n’avait pas le choix, son avenir en dépendait. Elle ne pouvait pas lui demander de la suivre, tout comme il ne pouvait pas exiger qu’elle reste à Brisbane. C’était donc comme ça que leurs chemins se séparaient, juste après s’être rassemblés. Cette soirée était supposée être un moment joyeux, un moment où ils pourraient faire semblant, faire comme si la brune n’allait pas être dans un avion quelques jours plus tard, mais c’était trop difficile pour elle de faire semblant. Elle était triste, elle ne pouvait pas le nier. Elle détestait ressentir cette tristesse, mais elle était bien là, cachée au fond de son cœur, à côté de ses sentiments pour Nate, dans le coin des choses qu’elle ne dévoilait pas, qu’elle gardait précieusement pour elle. Car dévoiler ses sentiments c’était rendre la chose encore plus réelle, c’était prendre le risque de faire encore plus de peine à son petit ami, et prendre le risque d’entendre qu’il avait également des sentiments pour elle. Elle ne savait pas comment elle était capable de recevoir ça, comment une telle information pourrait l’influencer, ou non, dans son choix de départ. Alors elle se taisait, se contentant de gestes doux, de baisers et d’étreintes passionnées pour montrer ce qu’elle ressentait sans parler, comme pendant ce câlin qu’ils partageaient pendant la soirée. Elle se sentit obligée d’interrompre ce moment de douceur entre eux, de se détacher de lui maintenant pour être plus apte à se détacher de lui dans quelques jours « Ne t'éloignes pas trop c'est ta fête quand même. ». Elle lui adressa un dernier sourire, et s’éloigna doucement, le laissant à sa fête, entouré de leurs amis. Elle savait pertinemment que conduire n’était pas forcément la meilleure idée dans son état, mais pourtant une petite voix dans sa tête lui chuchotait qu’elle était capable de prendre le volant. Sa tête ne tournait pas tant que ça, et elle marchait droit, alors conduire droit ne devrait pas être si compliqué, et puis elle ne comptait pas aller à des kilomètres non plus. Les mains serrées sur le volant et le regard fixé sur la route, elle avançait, sans trop penser, sans réfléchir, juste pour éloigner ses pensées de l’homme qu’elle aimait tant et que pourtant, elle s’apprêtait à quitter. L’accident qui suivit fut violent mais bref, enfin du moins c’est l’impression qu’elle eut. Appeler Nate avait été une évidence, il s’agissait de la voiture de sa mère, et elle ne pouvait pas appeler les secours sans prévenir son copain en premier lieu « Je te manque déjà ? ». Sa voix résonnant dans le téléphone lui mit du baume au cœur, mais elle ne pouvait s’empêcher de pleurer, complètement bouleversée, que ce soit par l’accident ou par son départ imminent, mais elle se contentait d’affirmer que c’était uniquement à cause de l’accident. Elle ne répondit pas à sa question, lui expliquant du mieux qu’elle pouvait la situation « C'est rien, ça va aller. Hein. Tout va bien se passer. Dis moi que tu vas bien. Dis moi que tu n'as rien, c'est tout ce qui compte. ». Elle releva ses bras un par un, inspecta ses jambes et releva son t-shirt pour vérifier qu’elle n’avait aucun éclat dans le ventre « Je vais bien, j’ai réussi à sortir de la voiture… ». Elle n’était blessée que superficiellement, avait quelques plaies non profondes, et la lèvre ouverte mais elle avait évité le pire, sans doute grâce à l’air bag qui s’était correctement déclenché « J'arrive, ne bouge pas. ». Elle hocha la tête, réalisant quelques secondes plus tard qu’il ne pouvait pas la voir et se sentant tout de suite très stupide « Merci Nate… » Elle renifla bruyamment, essuyant son nez avec la manche de sa veste et passant ses doigts sur ses paupières gonflées par les larmes qui coulaient sans cesse depuis le choc « Tu ne raccroches pas, je veux t'entendre d'accord. Je trouve une voiture et j'arrive. Wylda je t'interdis de raccrocher, d'accord ? ». Elle décolla le téléphone de sa joue et chercha le niveau de batterie sur l’écran. 5%, il avait plutôt intérêt à la trouver vite, car elle ne pourrait pas maintenir la conversation trop longtemps. Elle recolla son portable contre son visage « J’ai presque plus de batterie, je t’en prie fais vite… ». Elle laissa couler de nouvelles larmes, de la peur mélangée à de la culpabilité. Elle avait gâché la fête de Nate, avait crashé la voiture de sa mère et en plus avait mis en danger son futur dans l’armée. Elle pouvait être vraiment stupide parfois. Au lieu de parler à Nate, de lui dire tout ce qu’elle pensait, elle avait préféré tout oublier en conduisant bourrée, et voilà où ça l’avait mené « Tu dois me dire ou tu es, un gros arbre Wylda c'est vague. ». La brune se releva, se servant de sa main libre comme appui et grimaça quand elle prit appui sur ses jambes. Elle marcha quelques pas qui furent très douloureux, et réalisa qu’elle devait s’être tordue la cheville. Elle chercha des informations supplémentaires, observant la route aux alentours « Il y a un panneau de limitation de vitesse juste avant l’arbre, c’est tout ce que je vois ici Nate. ». Elle espérait qu’il la trouverait facilement, et qu’elle n’allait pas rester des heures seule dans l’obscurité « Mais je suis partie depuis pas longtemps, je suis pas loin et j’ai jamais tourné, je suis sur la route principale. ». C’était quand même une information primordiale à lui donner pour qu’il puisse la trouver rapidement. Elle n’entendit plus la voix rassurante de son petit ami à l’autre bout du fil « Allo ? Nate ? ». Elle éloigna le téléphone et constata que l’écran était devenu noir. Ses yeux se remplirent une fois de plus de larmes et elle retourna à son arbre pour s’asseoir à son pied « Putain ! ». Elle enfouit son visage dans ses bras, laissant son téléphone tomber sur le sol. Quelques minutes plus tard, une main rassurante se déposa sur son genou et elle reconnut instantanément la douceur de Nate « Wylda regarde moi, dis moi que tu vas bien. ». Elle releva son visage vers lui et ne put s’empêcher de pleurer une fois de plus, soulagée de le voir face à elle, soulagée de ne plus être seule dans ce merdier « Je vais bien, je vais bien… ». Elle posa sa main sur la sienne, entremêla ses doigts aux siens, rassurée par ce contact, heureuse de le sentir proche d’elle « On doit appeler les secours. ». Elle secoua la tête instinctivement « Non non pas besoin regarde, je vais bien… ». Elle chercha à accrocher son regard, voulant le rassurer « En plus ils risquent d’appeler les flics, et Nate si ça finit sur mon casier je suis foutue… ». Elle ravala sa salive, prenant conscience de l’ampleur des choses en mettant des mots dessus « Putain je suis trop conne… ». Elle plaqua son visage dans ses mains, pleurant de nouveau à gros sanglots, se sentant affreuse d’avoir agi de la sorte et ne sachant plus quoi faire pour se démener de la situation « On a pas le choix, on peut pas sortir la voiture d’ici nous même, il faut qu’on appelle une dépanneuse mais ils vont forcément appeler les flics… ». Elle tourna son visage, incapable de réfléchir correctement. Elle essaya de se relevant, s’aidant de Nate et tentant de lui cacher le fait que sa cheville était blessée également. Elle se retrouva debout, face à lui et chercha du réconfort et des réponses dans ses yeux « Je suis désolée… ». Elle ne savait pas quoi dire de plus, et elle se blottit dans ses bras, fermant les paupières comme pour remonter le temps ou se réveiller d’un affreux cauchemar.
Quelques minutes plus tôt, Nate parlait sport avec ses potes, du moins les écouter parler l'esprit perdu dans les pensées du départ prochain de sa petite amie. Il ne le montrait pas, il ne faiblissait pas, mais cette situation lui pesait sur le cœur. Et son esprit fonctionnait à plein régime pour tenter de se sortir de cette situation inextricable. Tout était trop récent pour que leur relation ne résiste à la distance que Wylda avait choisit de leur imposer et en même temps, tout était trop récent pour que Nate ne renonce à leur histoire, parce qu'il voulait avoir une chance avec Wylda. Parce que si leur couple était récent, leur histoire à eux deux avait commencé il y a bien longtemps et l'affection qu'il ressentait pour la jeune femme n'était pas pas récente. Il tenait à elle, et il ne voulait pas la perdre. Il ne pouvait pas se résoudre à perdre sa petite-amie et sa meilleure amie. C'était avec elle qu'il se testait, qu'il découvrait son goût pour l'aventure et les sensations fortes. C'était avec elle qu'il repoussait ses limites, c'était elle qui le poussait à aller plus loin, à tenter de nouvelles choses. Parce qu'ils étaient pareils et Nate ne voulait pas perdre ce lien si particulier qu'il avait construit au fil des années avec l'aîné des Ashby. Nate ne voulait pas qu'elle parte, mais il n'avait guère le choix. Ce n'était pas qu'il n'avait pas son mot à dire, mais surtout que Wylda ne lui avait pas demandé son avis. Ni en tant que petit-ami, ni en tant qu'ami tout court. Alors, il se taisait ne voulant pas rendre la situation plus compliquée pour eux deux, qu'elle ne l'était déjà. Se comportant comme un petit-ami exemplaire, organisant cette fête en son honneur, tout en espérant au fond de lui pouvoir la faire changer d'avis sans même avoir à lui révéler sa peur de la voir s'envoler à l'autre bout du Pays. Quelques minutes plus tôt, il n'allait pas véritablement bien, mais son couple bien qu'instable, le reste semblait tenir debout. Quelques minutes plus tôt, il faisait semblant d'écouter ses potes, de rires avec eux et si son esprit n'était pas véritablement là, il était encore assez calme. Mais c'était quelques minutes avant que son téléphone ne sonne. Quelques minutes avant que la voix de Wylda ne lui indique qu'elle avait eu un accident. Quelques minutes avant que les larmes de sa petite-amie ne viennent lui faire perdre tout son contrôle et pourtant il ne pouvait pas craquer lui aussi. Pas avant de l'avoir retrouvé. Pas avant de s'être assuré qu'elle allait bien et que derrière ses larmes il n'y avait pas de blessures sérieuses. Il devait être prêt d'elle, il devait la protéger c'était son rôle non ? Et elle venait d'avoir un accident en partant de la fête qu'il avait organisé. S'en voulant à lui, bien plus qu'à elle, les quelques minutes passées dans la voiture de son pote à chercher le lieu de l'accident avaient été compliquées à gérer pour l'Australien, qui devait tout faire pour ne pas se laisser déborder par son stress et son inquiétude. Mais il n'avait plus la voix de Wylda dans son téléphone, il ne l'entendait plus et au fond de lui, il savait qu'il ne pourrait être soulagé qu'une fois qu'il aurait vu l'état de la jeune femme de ses propres yeux. Une fois qu'il aurait pu la prendre dans ses bras et s'assurer qu'elle allait réellement bien. Du moins physiquement, parce que les larmes qu'il avait entendu ne laissait que peu de doutes sur l'état émotionnel de sa petite-amie.
Enfin il arrivait sur les lieux, et il n'avait pas mit longtemps avant de se précipiter vers la silhouette de sa petite amie assisse sur le sol, la tête cachée entre ses bras. Et ce fut quand elle avait relevé la tête pour répondre à Nate, qu'il avait vu le sang sur son visage. Et elle pouvait, à présent, lui assurer qu'elle allait bien, il ne voyait plus que le sang qui provenait de sa lèvre. Et il le savait Nate qu'une lèvre pouvait saigner et que ça n'avait rien de dramatique, mais il avait tellement eu peur pour sa petite-amie quand il avait entendu le mot accident, que même une si petite blessure semblait devenir grave. Parce qu'il voyait l'état de la voiture, il voyait les larmes de Wylda et il avait peur même s'il ne pouvait le montrer. « Non non pas besoin regarde, je vais bien… ». Et elle pouvait très bien lui dire qu'elle allait bien, encore et encore, Nate ne pouvait se résoudre à la croire sur parole, il avait bien trop peur pour la santé de Wylda, bien trop peur de la blessure grave, invisible qui viendrait lui arracher sa petite amie. « En plus ils risquent d’appeler les flics, et Nate si ça finit sur mon casier je suis foutue… » Et là ou lui pensait à la santé de la jeune femme, elle ne voyait que sa carrière. 'Je suis foutue'. Nate était touché par les mots de Wylda qui semblait maintenant s'inquiéter des conséquences de son geste, sauf que pour Nate, l'état de la voiture, les flics, les répercussions, ça n'avait que peu d’intérêt à côté de la santé de Wylda. « Tu dois te faire examiner le choc a du être violent. » L'état de la voiture semblait en tout cas allait dans ce sens. Elle devait être prise en charge, c'était la seule chose à laquelle il pouvait penser. De nouveaux sanglots provenant de sa petite amie, l'avait fait réagir. Et peu à peu, il prenait réellement conscience de l'ampleur de la situation. Sa petite-amie, alcoolisée venait d'avoir un accident avec la voiture de sa mère, à quelques jours de rejoindre l'armée. Et si elle semblait s'inquiéter bien plus pour la présence des policiers que pour sa propre santé, Nate commençait à comprendre les enjeux. Elle n'avait pas peur pour sa vie, pour sa santé, elle avait juste peur pour sa carrière, parce qu'il n'y avait que ça qui comptait finalement pour Wylda. Et puisqu'elle n'était pas capable de prendre soin d'elle même, Nate n'avait pas le choix que de le faire pour elle. Parce qu'il tenait à elle, parce qu'il la voulait heureuse aussi. « On a pas le choix, on peut pas sortir la voiture d’ici nous même, il faut qu’on appelle une dépanneuse mais ils vont forcément appeler les flics… ». La dépanneuse, les flics, mais c'était une ambulance que Nate voulait absolument pour elle et si la suite des événements les obligerait à faire face à la police, Nate allait gérer pour elle, pour eux. « Je te promets de te protéger mais on doit appeler les secours. » C'était sorti ainsi, alors qu'elle s'appuyait sur lui pour se relever, Nate descellant sans mal les difficultés et la douleur que ce simple geste pouvait provoquer à Wylda. Il la connaissait par cœur, et il l'avait aidé sans rien ajouter, ouvrant juste ses bras pour qu'elle puisse s'y réfugier. « Tu me fais confiance Wylda ? Je vais trouver une solution. » Il la sentait si vulnérable, si fragile à ce moment blottit dans ses bras qu'il ne pouvait la laisser gérer seule. Et alors que Wylda était blottie dans ses bras, Nate avait fait signe à son pote de partir, lui demandant d'un geste simple de garder le silence sur toute cette histoire. Il aurait des explications à fournir, mais pour le moment, il ne pouvait se concentrer que sur sa petite-amie et toujours en tenant d'un bras Wylda, comme pour lui éviter de trop s'appuyer sur son corps visiblement douloureux, Nate avait sorti son téléphone pour composer le numéro des secours, sans attendre l'accord de la jeune femme. « Oui allô, je suis Nathanaël Barnes, j'ai eu un accident de voiture, je vais bien mais ma petite-amie est blessée. » Toujours Wylda dans ses bras, il répondait aux diverses questions des secours, précisant qu'il était le chauffeur. Il lui avait dit qu'il trouverait une solution, et il l'avait trouvé. Ne lui laissant pas le choix, ne lui demandant pas son avis, pour lui éviter d'avoir l'opportunité de refuser. Il lui avait promit de la protéger, jusqu'au bout et c'était ce qu'il faisait, il protégeait sa petite-amie, enfin la carrière de sa petite-amie. Et même s'il détestait son choix de carrière, son choix de partir, il voulait juste qu'elle soit heureuse et il avait conscience qu'elle ne le serait jamais réellement si elle venait à être privé de cet objectif. « Ils vont arriver. » C'était tout ce qu'il avait ajouté, ne cherchant pas à s'expliquer ou à ajouter quoique ce soit. Il avait fait ce qu'il devait faire, elle n'avait plus qu'à le suivre dans son mensonge, c'était tout ce qu'elle devait faire. Accepter de le laisser la protéger et porter la responsabilité de l'accident.
La brune avait conscience qu’elle envoyait leur couple vers la fin avant même qu’il n’ait réellement le temps de commencer, mais que pouvait-elle faire d’autre ? Elle avait devant elle la chance de sa vie, une opportunité qu’elle n’aurait pas deux fois, et l’occasion de réaliser l’un de ses plus anciens rêves. Elle tenait à Nate, c’était indéniable et elle avait accepté cet attachement qui lui avait tant fait peur, mais pas au point de renoncer à cette vie, pas au point de renoncer à son envie d’aventure, à sa soif de sensations. Elle avait donc décidé pour deux, sans lui laisser l’occasion d’argumenter, en imposant seulement son départ comme la seule option envisageable. Elle avait beau être une intrépide, se dire que d’ici quelques jours leurs petites habitudes seraient terminées lui serrait le cœur. Se réveiller contre lui, leurs membres entremêlés, sa peau nue contre la sienne, ses lèvres à la naissance de son cou, toutes ces petites choses qui faisaient qu’elle avait fini par développer tout un tas de sentiments nouveaux à son égard, elle allait devoir y renoncer. Alors ce soir elle avait du mal, elle avait du mal à encaisser, à faire bonne figure comme elle l’avait fait depuis sa décision, et elle avait besoin de souffler loin de lui. Elle ne voulait pas lui montrer ses failles, sa tristesse et elle ne voulait surtout pas qu’il sache que ça l’atteignait réellement. Elle savait pertinemment qu’une fois loin de lui, elle pourrait laisser couler les larmes sans retenue, elle pourrait enfin ouvrir les vannes et hurler sa douleur, mais elle devait tenir encore quelques jours et donner le change. Cet accident c’était peut-être une métaphore de leur couple. Cette union fragile qui fonçait droit le mur, toujours à cause de Wylda et uniquement à cause d’elle. Elle n’était pas dupe, elle savait très bien que si sa vocation lui avait permis de rester à Brisbane, elle aurait sans doute passé les prochaines années aux côtés de Nate et leur couple aurait eu le temps de réellement s’épanouir. Elle entendait bien que Nate était inquiet et elle s’en voulait énormément. Elle lui faisait déjà du mal en s’envolant à l’autre bout du pays, et pour en rajouter une couche elle crashait la voiture de sa mère quelques jours avant son départ. Les minutes pendant lesquelles elle attendit Nate dans le noir lui parurent interminables et elle espérait que le brun allait arriver avec toutes les réponses à ses questions, en faisant envoler ses doutes et ses peurs. Quand il arriva enfin, la brune le rassura rapidement sur son état pour qu’il se calme et ne s’inquiète pas plus. Elle avait échappé au pire, elle en avait conscience, cet accident aurait pu lui coûter la vie ou même l’handicaper gravement. Elle posa des mots sur sa peur par rapport à son avenir. Un tel accident, avec qui plus est de l’alcool dans le sang, pouvait lui coûter sa place dans l’armée, et elle refusait d’y renoncer maintenant qu’elle était si proche du but « Tu dois te faire examiner le choc a du être violent. ». La brune secoua la tête, ne voulant pas que son petit ami ne s’inquiète inutilement « Je suis sûre que j’ai rien, plus de peur que de mal. ». Elle se mit à pleurer, ne voulant pas voir les policiers impliqués là-dedans, ne voulant pas prendre le risque de tout perdre. Elle avait merdé, elle le savait, mais elle n’avait pas envie que cette erreur signifie le point final à ses rêves « Je te promets de te protéger mais on doit appeler les secours. ». La brune ne répondit pas, se blottissant seulement contre le torse de Nate, laissant sa chaleur la réconforter et endormir un peu sa douleur. Elle était morte de trouille, mais elle était plus rassurée de savoir qu’il était là pour elle, et sa présence permit à son cœur de se calmer, de reprendre un rythme normal « Tu me fais confiance Wylda ? Je vais trouver une solution. ». Elle releva les yeux vers lui, relâchant la pression, le laissant gérer, lui donnant son entière confiance « J’ai confiance en toi Nate. ». Et il savait pertinemment qu’elle était honnête. Il était l’une des rares personnes à qui elle faisait confiance, et elle savait qu’il ne mentait pas quand il affirmait qu’il trouverait une solution. Son oreille posée sur la poitrine de son copain, Wylda se laissa bercer par le rythme de son cœur, qui était plus rapide qu’à son habitude, sans doute à cause du stress qu’elle avait du lui causer et elle se sentit immédiatement mal d’en être la cause « Oui allô, je suis Nathanaël Barnes, j'ai eu un accident de voiture, je vais bien mais ma petite-amie est blessée. ». Wylda ravala sa salive en écoutant le discours de Nate. Il était en train d’expliquer qu’IL avait eu un accident de voiture, qu’IL avait foncé dans un arbre. Il allait porter le blâme pour elle, et elle se sentit submergée d’amour à cet instant précis. Jamais personne n’avait fait un tel sacrifice pour elle, elle se sentait perdue face à tant de gentillesse, face à tant de compassion. Il raccrocha et serra un peu plus la brune contre lui « Ils vont arriver. ». Elle ne savait pas quoi dire, ne savait pas quoi faire, mais elle savait pertinemment qu’elle ne pouvait pas rester muette face à un tel geste. Elle se décolla un peu de Nate, plongeant son regard encore brillant de larmes et teinté par l’émotion dans celui du brun « Merci Nate… Je t’… ». Elle s’arrêta en plein milieu de son mot, réalisant que si elle prononçait ces mots, elle ne pourrait plus les reprendre, et leur séparation n’en serait que plus difficile « Je te remercie. ». Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, et encore moins le temps de réfléchir à son silence qui voulait tout dire, et posa ses lèvres sur les siennes. Elle fronça légèrement les sourcils, surprise que ce geste provoque de la douleur en elle, et se recula tout en continuant d’observer Nate « Je suis vraiment désolée, j’ai gâché ta soirée… ». Elle afficha une mine réellement déçue et posa sa joue contre le torse de Nate, profitant des quelques instants de calme avant que les secours n’arrivent.
Ils étaient là tout les deux, enlacés au milieu de la nuit, avec les phares de la voiture toujours allumés qui venaient rappeler l'accident et tout ce qui le précédait. Le départ de Wylda de sa propre fête, les clefs qu'elle avait emprunté, et cet accident qu'elle avait eu. Ce coup de téléphone paniqué que Nate aurait du mal à oublier, tant il avait eu la peur de sa vie. Il s'était retrouvé dans un état de panique comme il ne l'avait jamais été et pourtant, il était plutôt du genre à savoir gérer ses émotions, il n'aimait pas paniquer, il n'aimait pas perdre le contrôle parce qu'il devait inefficace et inefficacité était une des choses qu'il détestait réellement. Mais Wylda, lui faisait découvrir des facettes de lui qu'il ne connaissait pas. Elle avait un pouvoir sur lui et elle n'en avait même pas conscience. Et lui, malgré les sentiments qu'il avait pour elle, il restait impassible, ne tentant même pas de la retenir parce qu'elle n'aurait pas voulu qu'il le fasse, alors il se pliait à se que voulait la jeune femme. Comme si ses propres sentiments ne valaient rien à côté de ce qu'elle désirait. Il s'oubliait à ses côtés, et il n'avait jamais vécu de telles émotions, si forte. Elle était la première à mettre en évidence les faiblesses de Barnes, elle était la première qui pouvait le rendre vulnérable et il ne s'en inquiétait même pas. Acceptant d'être cet homme pour elle, acceptant de s'oublier pour elle. Il ne lui avait pas crié dessus, il ne lui avait même pas montré la moindre émotion négative, ni colère, ni rancœur, il ne lui avait pas reproché son comportement pourtant si irresponsable, il n'en avait pas eu ni la force, ni l'envie. Il l'avait trouvé si fragile qu'il avait eu comme premier réflexe, celui de vouloir la protéger. En temps normal, elle n'en avait pas besoin, elle savait se protéger toute seule et il aimait aussi cette part d'elle même, forte et sûre d'elle. Mais ce soir là, ils étaient tout deux visiblement atteints et submergés par leurs émotions et leurs peurs. Lui avait peur pour elle, elle pour sa carrière, mais ils étaient enlacés l'un, l'autre et Nate avait prit les choses en main, parce qu'il le devait. Il devait trouver une solution pour faire en sorte que lui comme elle puisse sortir de ce moment sans trop de dégâts. Il ne pouvait pas se résoudre à refuser d'appeler les secours, mais il ne pouvait pas briser sa carrière avant même qu'elle ne commence, juste pour calmer ses peurs à lui. Alors il lui avait promit de la protéger, il lui avait promit alors qu'elle se blottissait contre lui. Il allait protéger sa carrière, cet élément qui allait les séparer, il allait tout faire pour l'aider à le quitter et c'était horrible pour lui mais il devait penser à elle. Parce que c'est ce qu'il faisait tout le temps. Il avait grandi avec elle dans les parages, jamais loin et s'il l'aimait, il devait penser à son futur, il devait être altruiste et lui prouver qu'il ne voulait que son bonheur. « J’ai confiance en toi Nate. » Il n'avait pas réellement besoin qu'elle ne le dise, mais c'était tout de même important de l'entendre, cette confiance était la base de leur amitié, puis de leur nouvelle relation. Il venait de lui promettre de la protéger, et il allait tenir parole. Et alors que la tête de Wylda se poser contre son torse, il réfléchissait et des dizaines de scénarios se formaient et se démontaient dans son esprit. Il n'était plus en mesure d'être totalement lucide, alors qu'il aurait bien eu besoin de toutes ses facultés pour les sortir de cette situation. Et finalement, il avait prit son téléphone et il s'était laissé guider par son instinct, il devait juste être convaincant, croire en ce qu'il racontait et il verrait plus tard pour le reste. Il lui fallait juste protéger Wylda, et pour ça, il avait trouvé la solution. Trouver un autre responsable et c'était lui qu'il s'apprêtait à mettre en avant pour honorer sa promesse. Il avait arrêté de réfléchir, il avait arrêté de craindre pour la suite des événements, les secours allaient arriver et c'était tout ce qu'il voulait finalement. Que Wylda soit prise en charge, qu'on le rassure sur l'état de santé de sa petite-amie et qu'il puisse respirer parce qu'il avait l'impression de ne plus en être réellement capable. Il avait senti la jeune femme se décoller un peu de lui, il n'aimait pas ça, il la voulait contre lui, il voulait sentir son souffle dans son cou pour s'assurer qu'elle allait bien. Leurs regards se croisèrent, un échange fort, pleins d'émotions alors que les yeux de Wylda trahissaient encore les larmes qui avait coulé en nombre. « Merci Nate… Je t’… » Il s'était presque senti soulagé quand elle s'était tue parce qu'il ne voulait pas que ces mots ne soient à jamais lié à ce moment tragique dans leur histoire. Il ne voulait pas l'entendre lui dire pour la première fois qu'elle l'aimait alors qu'elle était sans doute sous le choc de cette soirée. « Je te remercie. » Il n'avait pas eu le temps de répondre qu'elle s'était empressée d'emprisonner les lèvres de Nate avec les siennes, le privant de sa capacité à parler et à réfléchir. Parce qu'il aimait cette femme comme il n'avait jamais aimé personne, il aimait ses lèvres aussi et ce baiser était intense tant ils étaient tout deux à bout de nerf. Il ne la quittait pas des yeux, et il avait vu les marques de douleur sur le visage de Wylda, il n'aimait pas ça, vraiment pas et il espérait que les secours arriveraient vite. Même si cela signifierait qu'il devrait se détacher d'elle et la laisser partir. Il avait déposé un baiser sur son front, déposant juste ses lèvres avec délicatesse, effleurant sa peau pour ne pas risquer de la blesser. Il avait si peur pour elle, qu'il n'osait plus bouger pour ne pas la casser. « Je suis vraiment désolée, j’ai gâché ta soirée… » Nate soufflait légèrement, pas que cette remarque l'agaçait mais si elle savait comme il se moquait de sa soirée à ce moment précis. « Tu aurais pu te tuer. » Il l'avait dit sans réfléchir, sans même lui reprocher, juste parce qu'il avait besoin de l'évacuer, pour se rendre compte de ce à quoi ils venaient d’échapper tout les deux. Elle était là dans ses bras, attendant les secours, et Nate commençait à réaliser tout ce qu'il venait de se passer. Il commençait à souffler après de longues minutes de panique intérieure. Elle allait s'en sortir, et elle allait partir, c'était ainsi. « Je ne pourrais pas te protéger la bas, promet moi de prendre soin de toi. » Ce n'était sûrement pas la chose à aborder, mais il s'était refusé à le faire jusqu'à présent et Wylda s'était enfuie de sa fête de départ, alcoolisée et avait fini par foncer dans un arbre. Alors, ils devaient affronter la vérité, tous les deux et Nate savait que l'ambulance serait là assez vite pour mettre fin à leur discussion si elle venait à dégénérer. « Pourquoi tu es partie ? Pourquoi tu as conduis ? » Il n'était même pas sûr de vouloir entendre la réponse à cette question. Il ne savait pas s'il serait en mesure de gérer si Wylda venait à lui dire qu'elle souffrait à l'idée de le quitter. Il se refusait depuis plusieurs jours à tenter de la retenir, il se refusait de le faire parce qu'il pensait que c'était le mieux pour elle, mais si elle venait à douter devant lui alors il aurait du mal à l'idée de la laisser partir. Ils étaient tout les deux alcoolisés, leurs émotions venaient d'être mises à rude épreuve et ce n'était sans doute pas le meilleur moment pour aborder ce sujet, mais c'était trop tard, il avait posé cette question. Et il ne ferait pas marche arrière, parce qu'il avait besoin de savoir si Wylda prenait la bonne décision, si elle était certaine de ne jamais regretter, parce que lui le savait, il allait regretter de la laisser partir sans rien faire.
Wylda était quelqu’un qui avait énormément de mal à exprimer ses sentiments. Vous l’entendrez rarement prononcer les mots « Je t’aime », même dans le cadre de sa famille. Elle avait ce côté détaché, presque distant, qui pouvait lui donner une apparence froide et sans cœur alors qu’au fond ce n’était pas du tout le cas. Elle était maladroite dans sa façon de montrer son affection et se contentait de taquiner ses proches au lieu de les prendre dans ses bras. Avec Nate elle avait découvert autre chose car il s’agissait de son petit ami. Elle avait mis du temps à se montrer tactile et intime avec lui, car elle était complètement gauche dans sa façon d’être, mais les choses étaient venues naturellement et maintenant elle avait du mal à se passer de ce côté-là de leur relation. Les mots tabous n’avaient jamais été prononcés, mais ils avaient été exprimés par moments, dans leurs étreintes passionnées, dans leurs baisers et dans leurs nuits partagées. Il était temps pour eux de renoncer à ça, de tourner la page et de se séparer. Quand elle y pensait, la brune avait réellement du mal à s’imaginer avec quelqu’un d’autre, à devoir recommencer tout depuis le début, devoir s’ouvrir de nouveau et tout reprendre. Elle envisageait son séjour à Sydney en tant que solitaire et cela lui convenait parfaitement, surtout qu’elle aurait probablement un peu de mal à se faire à son récent célibat. Aujourd’hui Nate lui montrait son amour d’une autre façon, en se sacrifiant pour elle, en prenant la responsabilité de ses erreurs et se faisant passer pour l’auteur de cet accident. Elle était submergée par ses émotions, l’alcool les amplifiant d’autant plus, qu’elle en resta muette, se contentant de se blottir contre Nate. Wylda n’avait vraiment pas hâte que les secours arrivent mais c’était trop tard, l’appel avait été passé et il n’était qu’une question de minutes avant que les gyrophares ne se fassent apercevoir au loin. La brune avait conscience que son copain était inquiet pour sa santé, pour ses blessures – qu’elle considérait comme mineures – et elle accepterait de passer tous les examens possibles et inimaginables pour le rassurer, pour le remercier également de son sacrifice. Ils échangèrent un baiser passionné, rempli de tous les sentiments qui ne s’exprimaient que de cette façon-là et la brune s’excusa piteusement, d’avoir ruiné cette soirée qui avait été organisée pour elle « Tu aurais pu te tuer. ». Elle ravala sa salive, encaissant sa remarque et baissant son regard. Elle n’avait pas envie de se disputer avec lui mais elle savait pertinemment qu’elle avait merdé ce soir, et il était en droit de lui en vouloir « Oui, mais je vais bien. ». Elle releva les yeux vers lui, cherchant à accrocher son regard et lui adressant un sourire pour le rassurer sur son état. La situation aurait pu être bien plus catastrophique, mais elle allait bien, elle était en vie, elle était consciente et elle n’avait blessé personne en heurtant cet arbre « Je ne pourrais pas te protéger la bas, promet moi de prendre soin de toi. ». Elle hocha la tête lentement, déposant un baiser rapide sur sa joue au passage « T’en fais pas, je suis une grande fille, tout ira bien. ». Elle sentit à son regard qui s’était un peu durci que ça ne suffisait pas, qu’il avait besoin de l’entendre lui promettre « Je te le promets Nate. ». Elle espérait qu’avoir formulé la promesse le rassurerait, et qu’il serait peut-être plus serein à l’idée de la laisser partir aussi loin « Pourquoi tu es partie ? Pourquoi tu as conduis ? ». Non, elle ne pouvait pas lui donner la vraie raison de son coup de sang. Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle souffrait de son départ, et qu’en réalité elle était folle amoureuse de lui. Là, tout de suite, elle avait envie que les secours arrivent et que leur discussion soit interrompue, mais ce ne fût pas le cas, et elle devait lui donner une réponse « J’en sais rien, j’ai pas réfléchi, j’ai beaucoup trop bu… ». Il n’obtiendrait rien de plus d’elle, elle ne pouvait pas lui laisser entrevoir ses sentiments et sa peine, c’était bien trop risqué. Elle aperçut au loin une lumière bleutée et elle plissa légèrement les yeux « Les secours arrivent… Tu restes avec moi hein ? ». Elle n’avait pas envie de devoir aller à l’hôpital sans lui si jamais des examens complémentaires s’imposaient.
ILes dernières minutes avaient été d'une intensité rare et Nate avait agit, réagit sans vraiment se laisser le temps de réfléchir. Parce qu'il était question d'un accident qui impliquait la femme dont il était follement amoureux. Parce que, s'il s'était laissé le temps de réfléchir, il aurait paniqué et ce n'était pas ce dont Wylda avait besoin. Il l'avait entendu à sa voix, il l'avait su au moment ou il l'avait vu, vulnérable, assisse sur le sol à coté de la voiture dont il ne doutait pas qu'elle allait être classé épave par le premier expert venu. Alors une fois les secours prévenus, Wylda dans ses bras, il s'était laissé quelques secondes pour réaliser. Pour réfléchir et pour prendre conscience de la réalité des événements. Cette femme qu'il aimait sincèrement aurait pu se tuer ce soir, avec la voiture de ses parents, en quittant la fête qu'il lui avait organisé. Et il savait qu'il allait la perdre, dans quelques jours, elle serait à l'autre bout du Pays, et il prenait peut-être conscience pour la première fois, de la souffrance qu'il allait ressentir au moment ou elle quitterait sa vie. Il avait grandit avec cette fille jamais très loin, et elle allait partir, pour une autre vie, sans lui. Et si elle allait bien, ou du moins elle le prétendait, Nate lui commençait peut-être à réaliser la douloureuse tâche qui l'attendait. Il voulait son bonheur, c'était tout ce qu'il comptait à ses yeux, et c'était pour ça qu'il avait décidé de la laisser partir, mais alors qu'il s'inquiétait pour elle, il savait qu'une fois partie, il ne pourrait plus rien faire pour elle. Ni la protéger, ni l'aimer. Il allait la perdre et si cette idée lui faisait un mal de chien, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour elle, encore et toujours. Même une fois partie, même loin de lui, même dans les bras d'un autres, Nate craignait pour la santé, pour la vie de Wylda. Et c'était sans doute dans l'espoir naïf d'apaiser ses craintes, qu'il lui avait demandé de lui promettre de prendre soin d'elle, la bas. Loin. Dans un univers dangereux. « T’en fais pas, je suis une grande fille, tout ira bien. » Ça ne suffisait pas à l'Australien qui venait de récupérer sa petite amie à coté d'une voiture encastrée dans un arbre. Non, c'était sûrement pas suffisant pour calmer ses inquiétudes et elle avait du le sentir puisqu'elle lui avait promis. « Je te le promets Nate. » Il n'avait que les mots pour se rassurer, que les mots de Wylda auxquels se raccrocher puisqu'une fois dans l'avion, elle serait livrée à elle même et lui n'aurait plus la possibilité de lui venir en aide. « N'oublie jamais cette promesse. » 'A défaut de ne jamais m'oublier.' Pourquoi devait-elle partir si loin ? Pourquoi devait-elle le laisser derrière elle pour réussir sa carrière ? Et si le départ s'annonçait difficile, avec cet accident elle venait de rendre les choses encore un peu plus douloureuses. Et Nate devait comprendre, il devait savoir pourquoi elle avait fait une telle chose. Pourquoi, elle avait fait preuve d'autant d'irresponsabilité ce soir précisément. S'accrochant peut-être à l'idée folle qu'elle ait pu changer d'avis ? Parce que s'il ne s'était pas encore écroulé c'était finalement parce qu'il gardait peut-être l'espoir jusqu’au dernier moment, qu'elle ne change d'avis. Il savait que ce n'était pas dans le tempérament de Wylda de renoncer, mais il l'aimait et ça le rendait peut-être con, ou naïf ou idiot. Mais il acceptait d'être idiot, s'il l'était à ses côtés. « J’en sais rien, j’ai pas réfléchi, j’ai beaucoup trop bu… ». Il n'avait pu retenir un soupir de déception. Il savait qu'elle lui mentait, qu'elle cachait la vérité, parce qu'il connaissait Wylda Ashby mais finalement, c'était parce qu'il la connaissait si bien, qu'il savait qu'il n'aurait rien à attendre de plus de la futur militaire. Elle ne se dévoilerait pas, pas maintenant qu'elle allait partir, et Nate n'avait pas d'autres choix que d'accepter. Encore accepter parce qu'il avait accepté qu'elle parte, il avait accepté de la laisser s'envoler alors il devait maintenant assumer et se taire pour rendre les choses moins compliquées pour eux. Pour elle. « Les secours arrivent… Tu restes avec moi hein ? » Il n'avait même pas vu les secours arriver, il n'avait pas entendu les sirènes qui étaient plus fortes à mesure que les voitures se rapprochaient d'eux. Il avait les yeux rivés sur Wylda et l'esprit perdu dans toutes les choses qu'il se retenait de lui dire. « Je ne te quitte pas. » Il avait gardé pour lui le 'jamais' parce qu'il savait que c'était une chose qu'il ne pourrait pas respecter. « Je veux juste être certain que tu ailles bien. » Physiquement et émotionnellement. C'était absolument tout ce qui comptait aux yeux du brun, la santé et le bonheur de Wylda. Et pour ça, il était prêt à sacrifier son propre bonheur, et sa propre carrière, juste pour elle, pour une fille. Mais pas n'importe laquelle, Wylda. Il l'a serra dans ses bras une dernière fois, avant que les secours n'interviennent, avant que les secours ne s'inquiète de l'état de santé de Wylda, avant que la police ne vienne s'interposer entre eux pour les premières questions. Il déposait un baiser sur le front de Wylda, avant de prendre sa main et de la guider vers le camion des secours qui venaient de s'arrêter. Il ne pouvait plus rien faire pour elle, plus rien à part lui tenir la main et lui montrer qu'il était là tant qu'on le laissait être là. Parce que c'était son rôle, et l'endroit ou il avait envie d'être. Avec elle.
Wylda, qui était d’ordinaire calme et gardait toujours son sang-froid, avait laissé la panique l’envahir. L’alcool n’aidant pas à avoir les idées claires et ordonnées, elle avait tout de suite imaginé les pires scénarios, ne voyant que le négatif de la situation et ne parvenant pas à trouver des solutions envisageables. Elle avait conscience qu’elle aurait pu se tuer dans cet accident, mais c’était le cadet de ses soucis quand elle pensait à son futur, à ses envies de Marine, à son projet qui se rapprochait et qu’elle risquait d’envoyer en l’air. Elle était attachée à Nate, d’une façon dont elle n’avait jamais été attachée à personne, mais cela ne lui suffisait pas à rester ici. Elle avait besoin de plus, elle refusait de s’enterrer ici, dans une famille qui s’écroulait, dans une ville qui ne lui permettait pas de réaliser ses rêves. Elle serait devenue folle si elle n’avait pas eu cette opportunité, si elle n’avait pas réussi à obtenir cette place dans l’armée. La brune avait des rêves de grandeur, et malgré son amour pour le brun qui lui faisait face, ce n’était pas assez. Bien-sûr, elle aurait préféré pouvoir concilier les deux, le garder près d’elle, l’emmener à Sydney et ne plus le quitter, mais la séparation était inévitable et l’hésitation n’avait pas eu sa place dans le cœur de la jeune femme. Sa carrière était son unique préoccupation en cet instant, et elle avait peur que cet accident ne fasse obstacle à son projet. C’est fou comme une soirée pouvait tout changer, mais elle refusait que les choses soient bouleversées à cause d’une stupide erreur, à cause de quelques grammes dans le sang. Elle promit à Nate de faire attention quand elle serait loin de lui, quand il ne serait plus là pour veiller sur elle, pour la sortir de situation délicate comme celle qu’ils étaient en train de traverser « N'oublie jamais cette promesse. ». Elle hocha lentement la tête, déposant un baiser sur ses lèvres pour sceller cette promesse. Elle refusait de lui donner la véritable raison de cet écart, il ne pouvait pas savoir à quel point cette décision la tourmentait. Elle ne pouvait pas laisser place au doute, autant pour elle, que pour lui. Une séparation franche et brutale était la meilleure idée pour tout le monde, et grâce à ça, il pourrait sans doute tourner la page plus facilement, peut-être même en transformant son amour pour elle en haine. Sa bouche esquissa une grimace à l’idée que le brun qui l’enlaçait actuellement puisse un jour la haïr, mais elle dissipa son trouble, ne voulant rien montrer et reporta son attention sur son petit ami. Les secours se rapprochaient, la peur de Wylda grandissant à mesure que la lumière bleue avançait sur la route « Je ne te quitte pas. ». Elle plongea son regard dans le sien, profondément rassurée par sa présence. Savoir qu’elle ne serait pas seule à l’hôpital était un soulagement « Je veux juste être certain que tu ailles bien. ». Elle hocha la tête, se laissant guider vers le camion des secours, se laissant examiner par les professionnels, obéissant aux consignes qu’ils lui dictaient au fur et à mesure de l’examen « Il vaudrait mieux vous emmener à l’hôpital pour faire une radio de cette cheville, je pense qu’elle est juste foulée mais c’est très gonflé donc je voudrais être sûr. ». La brune grimaça, elle espérait ne pas s’être cassé la cheville, c’était la dernière chose dont elle avait besoin. Elle reprit la main de Nate dans la sienne, entremêlant ses doigts aux siens. L’infirmier dut remarquer son geste car il se tourna vers lui, levant les yeux de son dossier « Il va falloir que vous restiez ici monsieur, au moins jusqu’à l’arrivée de la dépanneuse, vous pourrez rejoindre votre petite amie plus tard. ». Nouvelle grimace sur le visage de la jeune femme, elle allait devoir se séparer de lui quelques temps. Elle se releva pour passer ses bras autour de son cou, le serrant contre lui, enfouissant son visage dans son cou « On se retrouve après ? ». Elle avait envie de passer chaque nuit qu’il lui restait à Brisbane avec lui, et refusait qu’un médecin un peu têtu l’en empêche.
( feat. Nate )
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@Nate Barnes si tu es partante on peut clôturer ce rp et en lancer un dans le présent pour les retrouvailles ?