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 crying lightning (alfie)

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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyMar 19 Nov - 15:16

@Alfie Maslow & Emma Said your mistaken if your thinking that I haven't been called cold before As you bit into your strawberry lace. And then a flip in your attention in the form of a gobstopper Is all you have left and it was going to waste

Emma avait toujours été du genre à ne pas laisser son esprit filer à des utopies lointaines, se plaisant à penser qu’elle était cartésienne, pragmatique ; ce qui n’était pas totalement faux. La brune n’était pas vraiment un exemple de sagesse (pas du tout même) mais sous ses boucles brunes de scientifique se trouvait toutefois un océan de pensées dont le seul cheminement était d'aller trouver des explications rationnelles à des problèmes qui l’étaient tout autant. Aujourd’hui pourtant, et bien qu'elle ne s'encombre d'ordinaire jamais de réflexions inutiles, l'idée de savoir comment dissoudre le corps d'Alfie sans éveiller les soupçons sur sa disparition et terminer en prison à perpétuité au passage, l’occupait grandement, voire même, lui faisait du bien au moral. Ce songe relevant complètement de son imagination (quoique) l’avait apaisée durant le trajet en voiture jusqu’au stade de football dans lequel Anabel avait match cet après-midi, car cela avait beau lui avoir arraché la langue d’avoir demandé de les accompagner, Emma avait débarqué chez son ex avec quarante minutes de retard (mais douchée et habillée, ce qui était un exploit un samedi avant treize heures) et l’idée de demander à une enfant de six ans de courir après un bus pour limiter la casse n'était pas des plus envisageables, quand bien même la petite brune avait de l’énergie à revendre. Emma n’avait pas posé de questions sur le ravalement de façade (ou l’éboulement) d’Alfie lorsqu’il avait ouvert la porte, et n'avait pas non plus commenté les paroles de sa filleule qui demandait avec une fierté trop étincelante pour être honnête : « Et pourquoi t’as pas de voiture toi Emma ? » non. La brune s’était contentée d’être un trésor de patience qui tirait la gueule et de se mordait le bout de la langue sur le siège passager en attendant d'arriver à destination. Elle n’avait pas dit le moindre mot ou presque, se contentant d’un « Merci » qu’elle aurait volontiers ponctué d’un « connard » si Anabel n’avait pas été dans les parages, parce qu’elle en était persuadée ; Alfie n’était pas innocent au fait que sa filleule soit au courant de sa dangerosité avérée derrière un volant. Même si elle avait d’autres compétences en réserve, dont celles de faire disparaître un corps. Qu’il n’oublie pas.

***

De la boue jusqu’aux oreilles, des vêtements ruinés, une bosse sur le front, mais le sourire immense de la victoire en guise de récompense, Anabel était digne de faire partie d’une pub pour un concentré de lessive ultra efficace. Heureusement pour Emma, ce n’était pas son problème, et c’est avec un sourire magistral qu’elle accueillait l’écrasante (en toute impartialité) domination de l’équipe de sa filleule sur les autres minis. « On peut aller prendre une glace maintenant ? » A une distance raisonnable, la brune félicitait la petite d’un high five en wifi, hésitant entre la passer au karcher (qu’elle n’avait pas) et celle de la rouler dans un sac plastique histoire qu’elle ne ruine pas ses fringues. « Ouais euh … je sais que je t’avais promis mon petit chat mais tu es recouverte de boue. On va chez Alfie. Je suis sûre qu’il aura de la glace. » Peut être une variété dégueulasse au quinoa. Quoique, Emma espérait que pour la fillette, l’anthropologue ait décidé d’investir dans des Cheerios et autres kinders surprise. Anabel était sage en général, mais personne n’était à l’abri d’une crise de nerfs, et maintenant qu’il l’avait récupérée à temps plein ou presque … mieux valait prévenir que subir. « Donc on prend le bus ? » et qu’elle continue d’enfoncer le clou en plus. « Ouais, mais tu verras c’est pas loin. » à peine vingt minutes. En compagnie d’une petite motte de terre. Joie, grande joie.

***

La chaleur du jour était écrasante (un phénomène amplifié par l’effet four du bus dans lequel Emma et Anabel se trouvaient) et si point positif : la boue avait séché, limitant les risques de tâches, point négatif il y avait aussi, à savoir : la boue avait vraiment bien séché, augmentant l’effort qu’il faudrait à fournir pour que la fillette reprenne une teinte normale. Qu’importe, sitôt l’enfant remise à bon port, la Lawson se disait que ce ne serait plus son problème. Après un court trajet, chacune put reprendre son espace vital et sitôt l’appartement d’Alfie atteint, Anabel s’était empressée de faire éclater sa joie au grand jour dans un tonitruant « ON A GAGNEEEEE » qu’elle braillait sitôt la porte ouverte. Jalouse (un peu) Emma avait observé la gamine se ruer dans les jambes d’un Alfie toujours aussi amoché, et refermant la porte derrière elle, elle croisait les bras contre sa poitrine, comme pour signifier qu’elle avait besoin de parler en attendant que sa filleule ait terminé ses effusions de joie. « Du savon de Marseille et de l’huile de coude. Si elle a des irritations j’espère que t’as des crèmes adaptées. Sinon file  la pharmacie. Vu la gueule que t’as ils risquent même de te filer des tubes en rab. » et elle arquait le sourcil, s’avançant d’un pas comme pour l’observer un peu mieux à la lumière du jour l’air de dire « tu t’es pas loupé » bien qu’en soit, elle s’en moquait un peu. « Et elle veut de la glace, un truc bon. » Précision ô combien importante, même si Anabel lui avait déjà raconté qu’elle adorait manger des grillons. Une chose qu’Emma et sa passion pour les gâteaux industriels avaient bien du mal à intégrer. « Enfin je te laisse gérer. Vu qu’on m’a accordé tout juste assez de confiance pour récupérer le chien. » Un chouïa (beaucoup) piquée par la décision de Stephen, la brune s’accordait toutefois de jeter un regard à la ronde pour essayer de voir l’environnement dans lequel évoluerait désormais sa filleule. C’était toujours mieux que chez les grands parents, mais Alfie restait Alfie pour elle.  
 
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyDim 1 Déc - 21:30


EMMA & ALFIE ⊹⊹⊹ Said your mistaken if your thinking that I haven't been called cold before As you bit into your strawberry lace. And then a flip in your attention in the form of a gobstopper Is all you have left and it was going to waste.

« Si elle vient pas, toi tu viens, hein ? » Si la porte d’entrée était transparente, on aurait facilement pu mettre « All By Myself » de Céline Dion en fond sonore tant Anabel illustre parfaitement cette chanson ; la tête et la main appuyées contre le bois, son regard en dit long sur son inquiétude quant au retard dont Emma se rend coupable. « Elle va arriver, ne t’en fais pas. » Assis en tailleur par terre face à sa filleule, Alfie esquisse un sourire pour parfaire son rôle de soutien moral. « Oui, mais si elle vient pas ? » « Elle va venir. » Sinon, je me charge personnellement de lui éclater la tête. « Mais si elle a oublié ? » « Elle n’a pas oublié. » Non, elle a une très bonne mémoire, ne t’en fais pas pour elle. « Et si on arrive en retard ? » « Vous ne serez pas en retard. » Parce que je vais vous y conduire, malheureusement. Et cela nécessite une grande préparation psychologique pour lui et pendant un instant, il se surprend à apprécier Emma et son retard qui lui permet de s’y préparer. Un dernier coup d’œil à l’horloge de la cuisine, et Alfie se lève pour s’emparer de ses clefs de voiture sur lesquelles il souffle pour ôter la poussière qui s’est accumulée depuis la dernière fois où il en a eu besoin, puis de ses lunettes nouvellement acquises (on dit merci le traumatisme crânien d’avoir troublé sa vision). « 3, 2, … » Et Emma tambourine à la porte d’entrée, permettant à Alfie d’échanger un regard complice avec sa filleule, l’air de lui confirmer « je te l’avais dit » avant de conserver ses clefs cachées dans son dos, juste pour le plaisir de l’entendre supplier (oui, il aime penser que c’est ainsi qu’elle formule les choses) de les emmener au stade. « Et pourquoi t’as pas de voiture toi Emma ? » Que demande sa filleule, et Alfie retient un fou-rire en se mordant la lèvre, bien qu’il n’en pense pas moins et qu’Anabel soit en mesure de lire dans ses pensées « parce qu’il ne vaut mieux pas, voyons ». Une phrase qui pourrait tout autant s’appliquer à lui et à sa conduite de grand-mère, jamais au-dessus des limitations, et … jamais vraiment calé sur celles-ci tout court, en fait. Mais mieux vaut être trop prudent que pas assez, et c’est malgré tout à l’heure qu’il dépose les deux filles, non sans adresser un « mi coche es tu coche » avec son sourire de connard sur les lèvres à une Emma qui lui claque aussitôt la porte au nez. Adressant un regard à travers le rétroviseur à une Anabel encore assise à l’arrière, c’est un pouce en l’air et un grand sourire sur les lèvres qu’il se veut bien plus aimable avec l’enfant : « tu les exploses, on est d’accord ? » et l’air enjoué d’une Anabel qui hurle un grand « ouiiii » qui martyrise son crâne encore fragile est la meilleure des réponses à cet ordre.

Il a longuement hésité à annuler ses impératifs du jour pour assister au match d’Anabel, et peut-être qu’il aurait dû. Mais même son rendez-vous chez l’orthoptiste est une perspective plus réjouissante que d’accompagner Emma sur le bord d’un terrain où les points à compter n’auraient pas été entre les deux équipes, mais bien entre les deux adultes aux échanges souvent dénués d’amabilité. Il ne s’en plaint pas, Alfie, il sait qu’il est responsable de la situation (enfin, non, il ne prend qu’une partie des torts, faut pas déconner), et de toute façon, il n’est pas offusqué qu’on le maltraite de la sorte, au contraire. Il ne le dira pas, mais il a de l’affection pour Lawson senior et ça lui manquerait fortement qu’elle ne soit pas là dans son quotidien pour se foutre de lui (mais le plaisir est partagé, alors tout va bien). Malgré tout, son état étant ce qu’il est, Alfie n’aurait pas eu l’énergie de la supporter un après-midi entier, et il ne peut pas mettre le bon déroulement de sa convalescence de côté. Car aujourd’hui, ce sont ses yeux qui sont au centre de son attention, et si Alfie accepte sans sourciller de porter des lunettes le temps qu’il faudra pour récupérer l’intégrité de ses capacités visuelles, il accepte un peu moins les difficultés liées à son œil gauche dont la motricité lui fait défaut. Tout est devenu une épreuve ; lire un livre est compliqué avec un œil qui refuse de bouger, sortir en pleine journée est un calvaire avec une telle sensibilité à la lumière, sans parler de l’air de con (plus que d’habitude, s’entend) que cela lui donne de désormais loucher.

Une fois le rendez-vous terminé, l’anthropologue rentre aussitôt chez lui, et si son premier réflexe consiste à se mettre des gouttes dans les yeux, le second est de s’enfermer dans sa chambre, plongée dans l’obscurité, pour diminuer ce mal de crâne constant, mais qui connaît des pics insupportables. Il lui reste une bonne heure avant que la voix stridente d’Anabel vienne mettre un terme à sa quiétude, autant la mettre à profit du mieux qu’il peut en s’offrant un repos qu’il a souvent jugé inutile. Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour s’endormir, sa fatigue ne diminuant pas depuis son agression, et c’est la sonnette de l’interphone qui l’oblige à sortir de sa torpeur. Il lui faut quelques instants pour qu’il parvienne à stabiliser sa vision et se lever sans risquer de s’éclater dans un meuble, puis d’aller déverrouiller la porte pour mieux permettre à Anabel de (presque) défoncer celle-ci avant de finir sa course dans ses jambes, lui faisant perdre un équilibre précaire accentué depuis quelques semaines. Il manque de tomber en arrière, se rattrape en s’accroche au plan de travail à côté de lui, et il serait tenté de prendre la petite dans ses bras pour la faire sauter en l’air, mais il se ravise en songeant qu’il ne va probablement que l’éclater à terre. « Bravo championne ! » Qu’il s’enthousiasme en lui ébouriffant les cheveux, plissant les yeux lorsqu’il récupère sa main pleine de saletés et qu’il daigne s’arrêter un peu plus sur l’état de sa filleule, puis de son appartement maintenant que son regard se pose sur les traces de boue qu’elle a semée depuis la porte d’entrée. Juliana va l’achever, c’est certain. Finalement, c’est vers Emma qu’il relève le regard, et comme si elle anticipait ses commentaires, elle reprend la parole, non sans le détailler comme une bête de foire. « Oh moi ça va bien, merci Emma, ma fracture du crâne commence à se résorber, et j’ai presque plus de trous de mémoire. » Il s’arrête un instant. Est-elle seulement au courant ? Il ne saurait dire, car outre le fait que de lui-même il tend à garder cet incident sous silence, sa mémoire lui fait cruellement défaut depuis des semaines, et il n’est même pas en mesure de se souvenir de son séjour à l’hôpital ou des jours qui ont suivi sa sortie. Mais tout cela n’atteint pas sa malice, et il s’agenouille auprès d’Anabel. « Je peux pas te faire de trop gros câlins, mais ta marraine m’a soufflé à l’oreille qu’elle prenait tous les câlins que je peux pas te donner ! Alors, j’aimerais bien que tu célèbres ta victoire avec elle. Pour moi. » Qu’il demande, un regard de chat Potté en prime. Emma est bien trop propre pour avoir célébré avec la petite qui n’attend que ça, et comme il ne peut pas tomber à la renverse à cause d’une tornade qui fonce sur lui, il peut déléguer cela. Et ça ne manque pas, puisque la petite ne se fait pas prier pour sauter vers sa marraine, devant l’air ravi (et sadique) d’un Alfie ravi d’avoir ruiné le t-shirt en soie ou il ne sait pas quel tissu d’Emma. Se relevant, il essuie sa main sur son pantalon avant de prendre le chemin de la cuisine, tentant de faire abstraction de la pique d’Emma. « Je dois avoir ça. » Il précise avant d’ouvrir le congélateur. Fouillant entre les glaces au quinoa et au cactus maison, il trouve une survivante ; un pot industriel de glace au chocolat, qu’il tend à Anabel. « J’aime pas le chocolat ! » Qu’elle s’offusque en fronçant les sourcils. « Bah y’a deux semaines, t’aimais ça. » Et la petite croise les bras, avant de le défier du regard. « C’est pas vrai ! Tu sais pas ! » Euh ? Alfie reste interdit un instant, le regard qui oscille entre l’enfant et sa marraine. C’est une blague entre elles, pas vrai ? « Euh et les gâteaux au chocolat qu’on a fait les deux ? » « J’aime pas ça ! » Qu’elle hausse la voix devant un Alfie qui commence à paniquer. Comment on calme cette petite chose, qui est en train de taper du pied et qui semble prête à hurler ? Un regard de désespoir en direction d’un Emma qui ne le voit pas (ou ne veut pas le voir), et une Anabel qui insiste : « Je veux une glaaaaaaace. » « Oui, oui, j’ai compris. » Qu’il répond un peu paniqué alors qu’il fouille le reste du congélateur dans la précipitation, à la recherche du graal qui parviendrait à désamorcer la bombe. Pitié, pitié, pitié. Bingo. « Vanille ? » Suspens, et un Alfie au bord de la syncope. « D’accord. » Et il peut à nouveau respirer. Il lui tend la glace en question, et songe à l’excuse qu’il pourra fournir à Jules puisqu’il vient de piocher dans sa réserve, mais à choisir, il préfère encore les hurlements de Jules que ceux de la gamine (rapport à la tessiture moins aigüe et donc plus agréable de sa petite amie). « Et on discutera de ton attitude, jeune fille. » Qu’il finit par l’avertir alors qu’il lui tend une glace et a une seconde d’inattention pendant laquelle elle prend la direction du canapé en sautillant. « ANABEL NO-. » Anabel yes, alors qu’elle saute sur le canapé avec ses habits couverts de boue. « Jules va me tuer. » Qu’il songe à voix haute en se retournant vers une Emma qui poursuit la prospection des lieux, comme il l’avait laissée quelques instants auparavant. Et soudain, la panique le gagne à nouveau, parce que les relations sont suffisamment tendues avec les parents Forbes pour ne pas qu’elle appuie leurs craintes selon lesquelles Alfie n’arrivera pas à garantir une stabilité à l’enfant. « Toujours en vie ? » Oui, mais encore ? « Le chien. » Noyer le poisson ? Jamais. « Cramey, c’est ça ? » Presque. « C’est un gentil chien. » Il en sait rien. « Il a un panier ? » On s’en fout. « C’est important, le panier. » Fondamental, même. « Des croquettes adaptées ? » Ça mange, quoi, exactement ? « Il a pas de super reins. » Il a jamais demandé. « Enfin, il paraît. » C’est possible. « À boire ? » Oui, s’il vous plaît. « T’as soif. » C’est une évidence. « Tiens. » Qu’il conclut en lui collant une bouteille en plastique sortie du réfrigérateur entre les mains, devant la mine sceptique d’Emma. « Robinet en panne, c’est ça ou rien. » Presque en panne, c’est un périmètre sous scellée qu’il faut contourner. Et puisque la jeune femme semble être trop occupée à jauger les lieux pour les quitter, il finit par se retourner pour verrouiller l’entrée, avant de s’emparer d’une bouteille à son tour, son regard passant de son ex à sa filleule ; rien ne va dans cette situation.
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyLun 9 Déc - 17:54

Elle lui en aurait collé des « mi coche es tu coche » , car si Emma arrivait d’ordinaire à relativiser quant au fait d’avoir raté cinq fois son permis, lorsque le Maslow se mettait en tête de lui rappeler qu’elle avait besoin de lui pour accomplir ses devoirs de marraine correctement elle contenait difficilement ses envies de meurtre. A son sourire de parfait connard elle lui aurait volontiers rétorqué par l’exhibition de son majeur manucuré, mais Anabel étant dans les parages la brune se retint. Elle trouvait de toute façon rapidement une façon de se venger, car lorsque le match fut terminé c’était une gamine couverte de boue qui revenait avec un sourire immense, et Emma l’avait évitée de justesse. Oui, elle était fière, et oui elle avait effectivement prévu de l’emmener manger une glace à l’issue de cette écrasante (objectivité quand tu nous tiens) victoire, mais son chemisier de soie étant ce qu’il était … non. Très peu pour elle. Elle avait préféré laisser le soin à Alfie de gérer la mini Forbes, et après que les deux aient tant bien que mal (plutôt mal en réalité) géré les transports en commun pour venir jusqu’à Toowong, ce fut la même gueule cassée qui leur ouvrit la porte. « Bravo championne ! » Sans l’ombre d’un doute leur seul point de convergence (à bien y réfléchir il devait y en avoir d’autres mais ni Emma ni Alfie ne se donnait la peine de creuser dans cette voie) Anabel se vit féliciter par son parrain, et si son habitude à faire la gueule n’était pas si tenace, la brune en aurait presque esquissé un sourire. A la place elle avait plutôt haussé un sourcil sur les traits tuméfiés du Maslow, s’en inquiétant au passage. Enfin, dans les grandes lignes. « Oh moi ça va bien, merci Emma, ma fracture du crâne commence à se résorber, et j’ai presque plus de trous de mémoire. » Presque plus de trous de mémoire, hein. Et puis c’était quoi cette histoire de fracture du crâne ? Elle plissait le regard, s’apprêtant à répondre quelque chose en langage codé pour ne pas heurter la sensibilité de sa filleule en lançant de but en blanc un « qu’est ce que t’as foutu ? » que Rachel ne lui aurait pas pardonné de là où elle était, mais se ravisa pourtant, suivant Alfie et son idée derrière la tête du regard. Ce mec ne faisait rien de façon innocente. « Je peux pas te faire de trop gros câlins, mais ta marraine m’a soufflé à l’oreille qu’elle prenait tous les câlins que je peux pas te donner ! Alors, j’aimerais bien que tu célèbres ta victoire avec elle. Pour moi. » Connard. La fillette ne s’était pas faite prier pour foncer sur Emma, car si elle ne lui en avait pas laissé le droit jusque-là son parrain avait fait voler ses interdits, et s’il était hors de question pour elle d’entrer en conflit avec l’anthropologue devant elle, dans sa tête elle l’avait déjà tué dix fois. De la boue séchée s’accumulant sur son débardeur et son jean, la brune s’était rapidement retirée de l’étreinte de sa filleule, profitant de l’épisode « je veux une glace » pour se défaire d’une ou deux tâches dans l’évier de cuisine. « Je dois avoir ça. » Elle avait prévenu que la gamine voulait quelque chose de gourmand et non ses trucs bizarres de type bizarre, puis c’était sans prononcer le moindre mot qu’elle observait la scène qui se jouait devant elle, un air contrarié sur le visage. C’était si compliqué de lui refourguer de la glace avec des brisures de cookie et une tonne de chantilly par-dessus ? Ah, mais pour ça il faudrait qu’il ait quelque chose d’un peu fun dans son frigo. « J’aime pas le chocolat ! » Oh oh, la coquine. Evidemment qu’elle aimait ça, mais il fallait lire entre les lignes et comprendre qu’elle voulait LA coupe parfaite. Ou alors elle avait envie de jouer avec les nerfs du Maslow. Dans tous les cas ce n’était pas son problème. « Bah y’a deux semaines, t’aimais ça. » Les bras croisés, Anabel le fixait avec un air de défi dans le regard. Eh ben bon courage. « C’est pas vrai ! Tu sais pas ! » Tout aurait été beaucoup trop drôle si Emma ne sentait pas la crise arriver. S’adossant sur le plan de travail, elle laissait toutefois faire Alfie sans intervenir, prête à fouiller le frigo à la recherche d’une bombe de chantilly et les placards pour y trouver des paillettes si cela pouvait calmer sa filleule. « Euh et les gâteaux au chocolat qu’on a fait les deux ? » « J’aime pas ça ! » Caprice dans 3..2.. « Je veux une glaaaaaaace. » « Oui, oui, j’ai compris. » 1.. ½… « Vanille ? » Emma haussait le sourcil, attendant la réponse de sa filleule comme dans un film à suspens, et ô miracle : « D’accord. » Soulagement. La brune sentait ses épaules se relâcher, bombe désamorcée, nul besoin de quitter l’appartement en catastrophe, car si elle n’était pas du genre à rester pour discuter (surtout avec Alfie) elle avait néanmoins tiqué à trous de mémoire et l’idée de voir la prunelle de ses yeux perdue de vue par un abruti à la gueule pétée ne l’enchantait pas des masses. « Et on discutera de ton attitude, jeune fille. » Cause toujours. La gamine prenait la direction du canapé, ce dernier ayant pour même destin celui de son débardeur de soie, visiblement. « ANABEL NO-. » Trop tard petit chat, trop tard. « Jules va me tuer. » Oui, il y avait des chances. « C’est marrant ça, le karma. » Haussant les épaules, la brune n’avait pourtant pas le moindre sourire pour orner ses lèvres de reine des glaces, plus du genre sorcière blanche qu’Elsa. Ce n’était pas tant d’être ici que d’avoir ruiné son chemisier qui l’agaçait ; dans le fond elle avait besoin de sentir que tout allait bien. Clairement ça n’avait pas l’air. « Toujours en vie ? » Hein ? « Le chien. Cramey, c’est ça ? C’est un gentil chien. Il a un panier ? » D’accord, donc Alfie avait vraiment pété un plomb. « C’est important, le panier. Des croquettes adaptées ? Il a pas de super reins. Enfin, il paraît. » Oula. Déballant un tas de conneries sans lui laisser l’opportunité d’en placer une (elle notait toutefois d’appeler Stephen pour s’assurer que son chien n’était pas une bombe à retardement qui allait lui claquer entre les doigts) Emma restait bras croisés, sourcils froncés, sans trop savoir si Alfie nous faisait une crise de panique où s’il était dans son état naturel. Ce n’est pas comme s’ils s’échangeaient d’ordinaire plus de trois mots. « À boire ? T’as soif. Tiens. » Et joignant le geste à la parole, il lui refourguait une bouteille d’eau en plastique entre les mains. Ok, donc définitivement quelque chose clochait. « Robinet en panne, c’est ça ou rien. » Seigneur qu’est ce qu’elle s’en foutait de la tuyauterie. Reposant la bouteille sur le plan de travail, Emma l’observait la contourner pour verrouiller la porte d’entrée, son regard passant d’Anabel à elle. Mais c’était quoi son problème, hein ? « C’est quoi tout ça ? » Et si la brune ne se sentait pas légitime de connaître le pourquoi du comment son ex se retrouvait avec la gueule cassée et des réflexes qu’elle ne lui reconnaissait pas, depuis qu’Anabel entrait en ligne de compte elle ne se privait pas de formuler des inquiétudes. Aussi bien pour lui que pour elle même si ça lui écorchait la langue de l’avouer. « Et qu’est ce qu’il t’es arrivé ? T’as le visage encore plus bizarre que d’habitude. » Elle pinçait les lèvres, sans trop savoir si elle pouvait s’aventurer dans ce sujet librement. « Du genre à effrayer les gosses. T’as un train de retard pour Halloween tu sais. » Cette histoire ne la concernait pas toutefois pas, alors elle enchaînait. « Le chien a un panier des croquettes, ouais. » Croisant ses bras contre sa poitrine, Emma avait fini par répondre au reste, sans trop savoir si c’était pertinent. Au moins elle tenait la conversation entre deux questions. « Ça va avec Anabel ? » Non pas qu’elle s’en inquiète, mais un nouveau déménagement était un nouveau bouleversement pour la fillette, bien que ce soit chez quelqu’un qu’elle adorait et qu’elle semblait se porter comme un charme. « Je veux dire. Tu gères ? » C’était plutôt ça la vraie question. Est-ce que tout allait bien se passer pendant l’absence d’Holloway.
 
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyDim 22 Déc - 4:19

Et dire que les Forbes comptaient inscrire Anabel au catéchisme en guise d’activité extra-scolaire. À la voir lui foncer ainsi dans les jambes à lui en faire perdre l’équilibre, couverte de boue et avec cet enthousiasme contagieux suite à sa victoire, Alfie a la confirmation qu’il a bien fait de se battre pour faire accepter l’idée qu’il serait capable de s’occuper de la petite, parce qu’il n’est pas certain que sa filleule aurait été aussi libre de faire ce qui lui plaît si elle avait dû vivre avec ses grands-parents. Non, il en est même persuadé, et nulle doute qu’il aurait fait de son mieux pour aider Anabel à supporter les dimanches à la messe et les longues heures d’apprentissage du Nouveau Testament, et peut-être même qu’il lui aurait donner quelques idées afin de rendre dingues ses grands-parents et s’assurer qu’ils la retirent de telles activités au plus vite car ils auraient difficilement accepté la réputation qu’elle aurait pu leur faire. C’est quelque chose qu’il ne peut pas enlever à Emma malgré l’état de leurs relations : si son état de santé n’avait pas connu d’améliorations, il aurait tenté de convaincre tout ce petit monde qu’elle aurait été la mieux placée pour lui succéder (non sans accentuer le fait que, justement, elle arrive en seconde position sur la liste juste après lui et qu’il reste celui qui l’a battue – puisque tout est propice à la compétition entre eux), car aussi pénible (pour ne pas carrément dire chiante, imbuvable, insupportable, désagréable, épouvantable – et la liste des qualitatifs pourraient continuer des heures, il a eu le temps de les peaufiner avec les années) la Lawson puisse se montrer avec lui, il n’en demeure pas moins qu’elle est une marraine formidable qui a à cœur le bonheur d’Anabel et que c’est au moins un point sur lequel ils arrivent à se mettre d’accord. Mais plutôt crever que d’admettre ça à la reine des glaces, et rien que cette pensée positive à l’égard de son ex doit être contrebalancée par un coup foireux histoire de remettre les compteurs à zéro. Ainsi se permet-il de diriger Anabel dans les bras d’Emma pour soulager sa conscience qui vit mal le fait de s’être montrée aussi douce à l’égard d’une Emma qui n’en mérite pas tant (rappelons qu’elle a balancé ses affaires en plein milieu de la rue, et que s’il s’en foutait pas mal de récupérer ou non ses vêtements, il pardonne difficilement le fait d’avoir jeté un ticket de cinéma au dos duquel il avait noté une superbe recette de boulettes au quinoa et grillons qu’il n’a jamais retrouvée par la suite). Et si un bref instant il observe Anabel tâcher avec beaucoup trop d’entrain le chemisier d’Emma au point d’être désolé de ne pas jouer avec l’adulte mature (avant de se souvenir que… il n’a jamais joué à l’adulte mature), Alfie est presque fier de lui alors qu’Emma balance des ordres comme si Anabel était son problème et qu’il avait tout intérêt à satisfaire les désirs de la petite. Oh, wait. Et il déteste d’autant plus Emma alors qu’Anabel semble s’être transformée en gremlins (c’est pas censé s’activer après minute, ces petites choses ?) et qu’il ne l’a jamais vue dans un état pareil. Oh, bien-sûr, Rachel et Stephen avaient déjà mentionné à plusieurs reprises les crises qu’elle était capable de faire, mais il n’y avait jamais été confronté directement, ce qui laissait penser que « Anabel la terreur » était une légende urbaine, une de laquelle il serait volontiers resté dans l’ignorance de son existence. Un regard à Emma, un à Anabel, puis un retour sur Emma, avant de reporter son attention sur Anabel, Alfie passe d’une à l’autre en espérant y déceler un indice qui lui indiquerait qu’elles sont de mèche et que le but est de l’emmerder en juste retour de son comportement envers Emma. Mais non, celle-ci est occupée près de l’évier, et Anabel ne démord pas : elle n’aime plus le chocolat, alors qu’il est persuadé qu’elle aurait encore pu s’en enfiler par intraveineuse deux semaines plus tôt. Est-ce qu’Emma a remplacé la gamine durant leur absence ? Est-ce qu’elle s’est pris un coup sur la tête ? Est-ce qu’elle est payée pour faire sa crise ? Et surtout, est-ce qu’il y a un bouton arrêt sur l’enfant ? Car qu’on se le dise, il n’a pas signé pour ça, ah ça non, lui il veut la gentille Anabel, celle qu’il voit de temps à autre et qui n’est pas chiante, sans quoi il demande un remboursement. Ça ne marche pas comme ça ? Oui, et les Forbes n’ont pas manqué de le souligner à plusieurs reprises en estimant que s’occuper d’Anabel ne pouvait pas être un énième caprice et qu’il ne pourrait pas la confier à quelqu’un d’autre dès qu’il en aurait marre, comme à cet instant. Mais il n’en a pas l’attention, trop préoccupé par le fait de prouver aux autres (et à lui) qu’on peut lui faire confiance et qu’il sait prendre ses responsabilités, aussi maladroit qu’il puisse être. Et finalement, il parvient à trouver un terrain d’entente, même si cela implique de croiser les doigts pour que Jules n’ait pas envie de terminer son pot de glace vanille ce soir, histoire qu’il puisse lui en racheter un en douce dès le lendemain et éviter ainsi d’être tué dans d’atroces souffrances. Mais visiblement, sa survie, autant Emma que sa filleule s’en foutent royalement lorsque l’enfant saute sur le canapé, dégueulassant le tissu au passage et signant définitivement l’arrêt de mort d’un Alfie qui ferme les yeux un court instant d’inquiétude en songeant à la confrontation avec Jules, car il aura beau frotter autant qu’il le souhaite, sa petite amie a un radar et ne manquera pas de comprendre qu’un accident a eu lieu. Avec un peu de chance, il aura oublié tout ceci d’ici demain matin, la furie de Jules au passage, ahah. « Gnangnangnan, c’est marrant ça, le karma. » Qu’il imite machinalement en grimaçant et en empruntant une voix suraigüe, ne s’excusant même pas auprès d’Emma lorsqu’il réalise que cette imitation foireuse n’était pas que dans sa tête et qu’elle y a assisté aux premières loges. De toute façon, il oublie bien vite cette petite scène alors qu’Emma semble sceptique quant à sa capacité à gérer ses nouvelles responsabilités, ne manquant pas de passer les lieux au rayon x qu’est son regard et il jure, qu’il sent son jugement même si elle ne pipe pas mots. Or, il ne peut pas se permettre de laisser tomber Anabel seulement parce que son ex a la rancune tenace et estime qu’elle n’évolue pas dans un environnement qui est adéquat pour elle, donnant ainsi raison à l’ensemble de la famille Forbes-Maslow. Alors il est nécessaire de réagir, et vite, et comme souvent lorsqu’Alfie doit se sortir d’une situation déplaisante, il part en roue libre. Enchaînant les phrases juste par nécessité d’occuper l’espace, ce ne serait pas si étonnant s’il ne s’était pas soudainement trouvé une passion pour Cramey et pour cette porte d’entrée qu’il ne lâche plus depuis son retour à la maison. Emma n’est pas dupe, et pour autant, il persiste et signe en hurlant presque un « hein ? » de surprise, se voulant parfaitement innocent alors qu’il jette un coup d’œil sur la bouteille qu’il lui a collé entre les mains. « Une bouteille d’eau plate ? » Il demande en revenant à son niveau, en désignant l’objet du doigt alors qu’il se saisit à son tour d’une bouteille dont il vide les trois quarts du contenu pendant qu’Emma formule des interrogations plus claires, comme si cela lui permettait d’échapper à des réponses qu’il ne saurait donner. Alfie finit par bouchonner la bouteille qu’il garde dans une main alors que l’autre vient frotter ses paupières, ultime tentative pour gagner du temps et comprendre quelle réponse Lawson Senior attend, ou du moins, laquelle il peut se permettre de formuler sans se retrouver avec un appel de l’avocat des Forbes dès le lendemain matin. « Je te rappelle que tu l’aimais beaucoup, ce visage bizarre, il y a quelques années. » Qu’Alfie souligne d’abord avec son sourire satisfait sur les lèvres, usant de la méthode qu’il connaît le mieux pour faire face aux situations gênantes comme celle qui se joue à cet instant. « Sérieusement, qui s’attarde encore sur le calendrier à notre ère ? On nous ré… ri… rabâche qu’il ne faut pas attendre le 14 février pour fêter la St-Valentin, bah j’ai décidé de faire pareil avec Noël. » Presque. « Ho… Halloween. » L’angoisse qu’il ressent à l’idée de décevoir Stephen et de trahir Anabel ne cesse d’augmenter, et l’anthropologue perd ses moyens ; lui donnant l’impression de piétiner tous les efforts entrepris au cours des dernières semaines, depuis sa sortie d’hôpital. « C’est cool. » Qu’il souligne vis-à-vis du chien alors que son regard se perd sur cette bouteille qu’il tient en main et que son pouce vient jouer avec le capuchon. « Ça va. » Avec Anabel, oui. Avec Jules, moins. Avec moi-même, pas du tout. « Je gère. » Qu’il rétorque machinalement, vieille habitude lorsque la question se pose : il gère. Il gère toujours, quand on lui demande. « C’est rien, tout ça, juste un... » Foutu cambrioleur (il paraît) qui m’a tabassé sous mon toit, le même toit sous lequel vit Anabel, mais t’inquiète pas il est toujours en liberté, ahah. Il se tirerait définitivement une balle dans le pied et perdrait le peu de contrôle qu’il a sur la situation. Il en a encore un minimum ; il ne tient qu’à lui de savoir l’utiliser à bon escient. Mais il ne peut pas se contenter de réponses courtes parce qu’elles sont celles qu’il parvient à formuler sans hésitation, et Alfie finit par relever le regard vers Emma. Elle n’a pas un mauvais fond, après tout. Peut-être qu’elle peut comprendre. De toute manière, à part lui expliquer la situation, il ne peut pas faire grand-chose : il a l’impression qu’elle s’est convaincue qu’Anabel serait mieux ailleurs, partout, tout comme elle-même serait probablement mieux loin d’Alfie à en croire le ton et les regards qu’elle lui adresse. « Il y a rien à dire. Un type m’a agressé, un soir. » Il soupire en haussant les épaules avant d’avoir un large (faux) sourire. « Ou une nana, si tu veux passer aux aveux, ça é… ad… aiderait la police. » Il tente un clin d’œil de celui qui demeure valide, mais il ressemble probablement plus à un camionneur de film d’horreur qui cherche sa future victime. Bon. Il aura essayé. « Vu que c’est pas moi qui peut le faire, hein, avec ma mémoire de merde. » Il force un sourire, agacé par cette situation et cette impression d’être pris au piège par lui-même, avant de laisser échapper un soupir et reprendre un minimum de sérieux. « Ça va et je gère, même si t’as pas l’air d’y croire. » Qu’il ajoute en faisant passer son regard autour de lui comme Emma l’a fait quelques instants auparavant. « Mais comme tu peux le co… cou… le, euh, voir, il y a pas de couteaux qui traînent, j’ai installé une sécurité à la porte du balcon et aux fenêtres, elle a son espace, les produits mé… ménagers lui sont inaccessibles, enfin ça va. On gère, Jules m’aide beaucoup. » Et il ne lui en sera jamais suffisamment reconnaissant. « J’ai une tabl… un tableau, là, qu’il dit en désignant le tableau en liège près de l’entrée, avec tous les numéros d’urgence, le plan … le planning d’Anabel et tout ce qui est important. » Il finit par se déplacer de quelques pas pour s’approcher d’Emma alors qu’il lui tend son téléphone. « J’ai des rappels sur mon téléphone, aussi, pour pas que j’oublie d’aller la chercher à l’école ou ce genre de trucs, tu peux vérifier. » Finalement, il relève les yeux pour capter le regard d’Emma, et peut-être qu’il lui offre le regard le plus sincère qu’il ne lui ait jamais adressé. « Ça va, on gère, il répète, alors je sais pas si tu fais cette surveillance pour toi ou les Forbes. » Il poursuit, un peu plus calme et à même de retrouver ses mots. « Mais vous pouvez me faire confiance. » Même si, moi, je me fais pas confiance.
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyDim 29 Déc - 0:01

Qu'on se le dise, Emma n'en avait strictement rien à faire du canapé d'Alfie ni même de l'état dans lequel il terminerait si sa copine (qui tenait étonnamment longtemps en la compagnie de cette pile électrique) venait à découvrir qu'Anabel l'avait copieusement sali, mais quelque part il y avait quelque chose dans l'attitude de sa filleule qui dérangeait la chimiste, bien qu'elle se garde de formuler quoique ce soit pour intervenir. Son parrain faisait au mieux pour lui garantir un équilibre, et elle le savait, alors plutôt que de saper sa confiance en gueulant et râlant à tout bout de champ elle se contentait d'assister à un spectacle qui lui plaisait plus ou moins. « Gnangnangnan, c’est marrant ça, le karma. » Amusant. Vraiment. Emma levait les yeux au ciel face aux singeries du Maslow, peu (voire pas) offusquée par son attitude de gamin. D'autant plus qu'elle l'avait cherché même si l'avouer constituait une violation de ses principes les plus profondément ancrés. Alfie avait l'air paumé. Encore plus taré que d'habitude, et si son visage tuméfié ne constituait pas un indice énorme (spotlight rouge et lumineux) sa façon de se comporter en blablatant sur le chien était le témoin d'un dysfonctionnement latent. « hein ? » Sérieusement ? C'était lui qui faisait celui qui ne comprenait pas ? « Une bouteille d’eau plate ? » Oui, une bouteille d'eau plate. Avec du plastique. Des composantes controversées. Tout comme ce qu'il y avait dans l'eau du robinet. Mais où était le filtre en charbon ? Les gourdes en aluminium ? Les carafes filtrantes ? Non pas que ce soit l'élément le plus étrange de cette conversation. D'ailleurs la brune ne faisait pas de remarques là dessus, se contentant de poser ce qu'il lui avait refourgué entre les mains sur le plan de travail en émettant ses questionnements avec prudence ; une prudence relative mais Emma restait Emma après tout. « Je te rappelle que tu l’aimais beaucoup, ce visage bizarre, il y a quelques années. » Eh. Certes, mais c'était il y a une éternité. "J'étais pas la seule. C'est pour ça que t'es dans cet état ? Quoique. Je m'en fiche." Et pour appuyer ses paroles, elle les balayait d'un mouvement du bras. Malgré tout Emma cherchait à comprendre, à en savoir plus. Officiellement pour Anabel, officieusement car Alfie avait toujours fait partie de son entourage plus ou moins proche. Par Rachel, puis par leur filleule. « Sérieusement, qui s’attarde encore sur le calendrier à notre ère ? On nous ré… ri… rabâche qu’il ne faut pas attendre le 14 février pour fêter la St-Valentin, bah j’ai décidé de faire pareil avec Noël. » Essaie encore. « Ho… Halloween. » Yep. Bien sûr. Hochant la tête, dubitative, Emma soufflait un "Evidemment" qui n'était pourtant pas révélateur du fond de sa pensée. Le rassurant ensuite quant au bien être de Bruley dans sa nouvelle demeure en compagnie des Lawson (omettant de préciser que Joey était la pire babysitter au monde) la chimiste s'enquit de la situation de la petite tête brune de Rachel, cette dernière réchappant d'un nouveau séjour chez les Forbes au profit d'une cohabitation avec Alfie. « C’est cool. » Pour le bouledogue. Elle hochait la tête, ne loupant pas du regard son pouce qui jouait avec le capuchon de sa bouteille. « Ça va. Je gère. » D'accord. Emma hochait du menton, se laissant retomber sur le plan de travail. Après tout Anabel avait l'air en pleine forme. Bien plus que lui. Ce qui l'amenait à lui demander pourquoi il avait l'air d'être passé sous un bus dont les roues étaient cloutées. « C’est rien, tout ça, juste un... » Un quoi ? Elle penche la tête sur le côté, s'approche d'un pas avant de se raviser et de se reposer à nouveau dans l'espace qu'elle s'était octroyé dans la cuisine. « Il y a rien à dire. Un type m’a agressé, un soir. » Donc il y avait tout à dire. Ce n'était pas anodin, ça n'avait rien anodin, et si jamais Emma ne pouvait pas se targuer de connaître suffisamment Alfie pour noter des différences dans son comportement elle ne pouvait s'empêcher de relever des réflexes qu'elle ne lui connaissait pas. Mais elle la bouclait. Par fierté, par principe aussi. « Ou une nana, si tu veux passer aux aveux, ça é… ad… aiderait la police. » Il venait d'essayer un clin d'oeil ou il nous faisait un AVC ? "Quitte à finir en taule j'aimerais au moins être celle qui a commis le délit, tu m'excuseras." Non pas que l'idée de lui en coller une était au programme. Du moins, pas dans cette réalité. « Vu que c’est pas moi qui peut le faire, hein, avec ma mémoire de merde. » C'est que il ou elle ne devait pas y être allé avec le dos de la cuillère, et ça l'inquiétait. Qu'est ce qu'il avait encore fait pour se retrouver dans une situation comme celle là ? "Tu veux dire que tu ne sais pas qui t'as fait ça ? T'as même pas une idée ? Et ... ça peut recommencer ?" Elle se mordait le bout de la langue pour retenir ses interrogations, éviter de l’ensevelir sous les questions, mais dans les faits cette histoire ne rentrait pas dans les cases de ce qu'elle était en mesure de comprendre, car le Maslow avait beau être une véritable tête à claques elle ne lui savait pas des ennemis si déterminés à lui refaire le portrait. « Ça va et je gère, même si t’as pas l’air d’y croire. »  Ouais. Même si ce n'était pas exactement ce qu'elle avait dit. Ni voulu l'air de dire. Elle faisait la gueule tout le temps, c'était un peu un état constant. "Minute papillon. J'ai rien dit de tout ça." soulignait elle en relevant l'index, par esprit de contradiction. Dans les faits elle était (un peu) d'accord. « Mais comme tu peux le co… cou… le, euh, voir, il y a pas de couteaux qui traînent, j’ai installé une sécurité à la porte du balcon et aux fenêtres, elle a son espace, les produits mé… ménagers lui sont inaccessibles, enfin ça va. On gère, Jules m’aide beaucoup. » Et heureusement qu'elle était là, Jules, parce qu'avec son mec incapable de prononcer un mot sans bégayer, la tornade Anabel ne devait pas être facile à gérer. « J’ai une tabl… un tableau, là, avec tous les numéros d’urgence, le plan … le planning d’Anabel et tout ce qui est important. » Alfie avait désigné un tableau en liège. Officiellement Emma imaginait que cela aurait dû la rassurer. Officieusement elle avait l'impression qu'il freezait complètement. « J’ai des rappels sur mon téléphone, aussi, pour pas que j’oublie d’aller la chercher à l’école ou ce genre de trucs, tu peux vérifier. » Comment ça ne pas oublier d'aller la chercher à l'école ? Et pourquoi il lui tenait le téléphone pour qu'elle vérifie ? Pourquoi cherchait il à la convaincre là où d'ordinaire elle l'aurait imaginé déborder de confiance en lui ? Bordel il était Alfie ? « Ça va, on gère, alors je sais pas si tu fais cette surveillance pour toi ou les Forbes. » Oula, comment ça pour les Forbes ? « Mais vous pouvez me faire confiance. » Du bout des doigts, Emma avait repoussé le téléphone qu'il lui tendait, secouant du menton en se décollant du plan de travail pour faire quelques pas et arpenter la pièce de vie. "T'es gonflé de penser que je te surveille, et encore plus de penser que je sois là à regarder autour de moi pour faire un rapport aux parents de Rachel." Car elle les détestait presque autant que lui. Se penchant pour attraper une poupée, Emma se relevait et pointait le Maslow de l'index. "Je te fais confiance. Parce que j'ai pas le choix. En revanche t'as besoin de t'endurcir, parce qu'elle a l'air de devenir sacrément capricieuse." Peut être que c'était car Anabel voyait son équilibre de nouveau bouleversé, qu'elle était à un age où elle testait ses limites. La brune n'en savait rien, mais devrait sans doute se poser sur le sujet un de ces quatre. "Sérieusement Alfie. Je sais pas ce qui t'es arrivé, et du regard, elle balayait de nouveau sa silhouette, mais c'est la prunelle de mes yeux cette gamine et même si je sais qu'elle l'est pour toi aussi t'as l'air ... différent." Différent étant un terme bien trop vague mais qui lui permettait de ne pas enfoncer davantage le clou sur sa gueule de travers et son attitude étrange. "Bon, tu me montres où elle dort ? Sa chambre ? Je veux voir où elle accroche les dessins qu'elle fait." Ceux qu'elle dessinait, son jardin secret, son espace personnel qu'elle bâtissait et que personne ne pouvait bouleverser. Pour l'instant.  
 
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyLun 10 Fév - 13:13

Deux choses : la première est qu’il doit vraiment faire de son mieux pour que ses réflexes lui reviennent, sans quoi il aurait probablement pu courir après Anabel et attraper celle-ci pour l’empêcher de s’asseoir sur le canapé en étant dans cet état (probablement en l’assommant par terre car il l’aurait fait voltigée comme une pauvre toupie lorsqu’il aurait entrepris de la faire virevolter d’un demi-tour pour la mettre sur le chemin de la salle de bain). La seconde : il a beaucoup aimé sa vie et n’a pas beaucoup de regrets quant à celle-ci, maintenant qu’il est venu de faire le point sur celle-ci alors qu’il s’apprête à en être privé ; parce que Jules n’aura problème aucun scrupule à l’étrangler, pour le plus grand bonheur d’une Emma qui ne semble attendre que ça depuis le jour où il a eu le malheur de fricoter avec le voisin. À cela, il peut en ajouter une troisième : penser à établir des rencontres avec son ex dans un endroit neutre, mais surtout pas dans cet appartement où il perd toute contenance à mesure que les minutes défilent et que le comportement de sa filleule ainsi que le regard de sa marraine lui donnent furieusement envie de sauter par la fenêtre (et autant dire que s’il vivait au premier, il l’aurait probablement déjà fait). Même la bouteille d’eau qu’il colle entre les mains d’Emma ne semble pas faire taire cette dernière qui ne s’y intéresse guère et préfère l’observer comme s’il débarquait d’une autre planète ; mais depuis le temps elle ne devrait pourtant plus s’offusquer de sa manière d’être. Elle aimait bien celle-ci, fut un temps, autant qu’elle aimait ce visage « bizarre » qu’elle décrit, et tout ce qui y est rattaché, alors il est mal venu de sa part de se permettre un quelconque commentaire. Alfie se mord la lèvre pour ne pas rire alors qu’elle précise qu’elle n’était pas la seule, conscient que d’acquiescer ne ferait qu’accentuer les tensions entre eux et sur l’éventuel rancœur quant à la manière dont les choses se sont terminées entre eux – pour sa défense, même elle l’aurait quitté pour le voisin si elle s’était donné la peine de s’intéresser un minimum à lui. Mais elle s’en fiche, ce à quoi Alfie se contente de hausser les épaules et de demeurer silencieux ; il n’a pas envie de donner des explications à quiconque, encore moins à elle alors que son regard le met toujours plus mal à l’aise et qu’il cherche à reprendre un minimum confiance en tentant de maîtriser la conversation ; aussi maîtrisée puisse-t-elle être alors qu’on parle d’un foutu chien qui n’intéresse personne (à part Joey peut-être, mais le chien n’étant pas une femelle – il lui semble – pas sûr qu’il y trouve véritablement un intérêt). Pourtant, alors qu’Anabel est introduite dans l’équation, tout devient plus concret et Alfie est forcé de faire un effort et de cesser de trouver des parades pour se défiler quant à son sort ; laisser Emma dans l’inconnu risque d’impliquer trahir Anabel ; et Alfie n’a aucune intention de se séparer de l’enfant et de rejeter la tâche qu’on lui a confiée : il compte bien faire de son mieux pour assurer auprès d’elle, faisant ainsi taire toutes ses mauvaises langues qui ne lui imaginent pas une once de responsabilités (et ils ont raison). « Boh, tu peux toujours tenter ta chance, pas sûr que mes réd, réflexes me permettent de me défendre, c’est le bon moment. » Il souligne pour Emma, son sourire d’imbécile qui reprend naturellement place sur ses lèvres. Dieu sait qu’elle a dû imaginer la scène un nombre incalculable de fois (il ne peut pas lui en vouloir ; la réciproque est vraie, et même lorsqu’ils étaient « ensemble » ; mais pour sa défense, il y trouvait un petit quelque chose d’excitant que de réduire Emma au silence dans son esprit). Toutefois, face aux questions d’Emma, son sourire disparaît et l’agacement reprend le dessus ; non il n’en sait rien, non, il n’a pas une vague idée, et ça l’énerve suffisamment pour ne pas appuyer tous ces questionnements auxquels il perd espoir d’y trouver des réponses. « Ah, je me le souhaite pas, en tout cas. » Quant à l’hypothèse que ça recommence, et il force un léger rire. « Un cambrioleur. Issue classique quand t’as le malheur d’être présent, il paraît. » Il conclut en levant le pouce en l’air dans une campagne de pub digne de Facebook. Non, il n’en sait rien. Mais il imagine, et il invente, plutôt que l’idée qu’Anabel ne soit pas en sécurité se fraie un chemin dans l’esprit de la brune. Et le sien, aussi. Mais il gère, Alfie, et le verbaliser peut l’aider à croire à cette affirmation, alors qu’Emma prétend qu’elle n’a pas mis en doutes ses capacités. Come on, il la connait assez pour ne pas avoir une totale confiance en ce qu’elle peut dire. « Oh papillon, on en revient à l’époque des surnoms mignons ? » Qu’il s’amuse avec son sourire de connard sur les lèvres, préférant accentuer l’agacement qu’il se sait capable de provoquer auprès de la jeune femme pour qu’elle se concentre sur autre chose que la situation actuelle, bien que l’époque des surnoms mignons… n’ait jamais vraiment existé. Enfin, il s’en souvient pas, mais il faut dire qu’Alfie a souvent été mécanique dans sa manière de s’adresser aux autres, et les surnoms affectueux qui ont pu s’échapper d’entre ses lèvres n’avaient souvent que vocation de satisfaire son partenaire du moment pour qu’il soit satisfait à son tour, voyez. Tentant d’énumérer (péniblement) les efforts fournis depuis qu’Anabel est à sa charge, Alfie ressemble plus à un ado de quinze ans tentant de s’exprimer face à son crush qu’à un adulte de trente ans passé supposément bien dans ses baskets, mais eh, s’il a envie de régresser, c’est son choix (non). Essoufflé à la fin de sa tirade (et il a sérieusement l’impression d’être Stevie dans Malcolm, bordel), Emma repousse le téléphone qu’elle lui tend – fort heureusement, elle aurait pu être tentée de fouiller et de découvrir que « reine des glaces » est bien son surnom dans son téléphone, modifié à intervalle régulier avec « Miss porte de prison » et « balai dans le cul », sans parler de la photo peu flatteuse qui lui est associée et de la sonnerie de l’Exorciste qu’il trouve particulièrement adaptée. M’enfin. Il s’égare, comme souvent. « Excuse, t’appréciais seulement la, putain, comment il peut gagner un argument s’il sait pas les formuler ? décoration, peut-être ? » Non, mais qu’elle le prenne pour un con, tiens. Oui, bon, elle l’a assez fait par le passé (à charge de revanche, il était pas beaucoup mieux), ce n’est pas un bon argument. « Alors déjà, Lawson, deux choses. » Qu’il débute en s’approchant, suffisamment pour que la poupée tendue heurte son torse, et qu’il s’en saisisse fermement pour l’arracher des mains d’Emma. « On pointe pas les gens du doigt, et encore moins en prenant ainsi Daisy à paris, parti ! » Non, mais. Est-ce que Daisy est sa préférée et celle vers qui il se tourne naturellement quand Anabel lui demande de jouer avec elle ? Ça se pourrait. Alors autant qu’elle reste neutre dans ce « conflit », sans quoi elle n’aura plus les faveurs d’Alfie. « Ensuite, elle est capricieuse parce que tu viens niq… perturber, les règles que j’essaie de mettre en place. » Genre, pas de glace en guise de repas. Bon. En soit, avec Alfie, il y a pas de glace tout court, ou alors une glace lactose free, végétalienne et exemptée de matière grasse. Mais est-ce vraiment qu’une histoire de glace ? Probablement que non, et qu’il paie pour cet équilibre précaire qu’il lui impose. Fronçant les sourcils aux prochaines paroles d’Emma, Alfie tente de regagner son calme. « Tu le dis toi-même, elle l’est pour moi aussi et je t’assure qu’elle a tout ce dont elle a besoin, et qu’elle l’aura toujours. » Il souligne, alors qu’Emma continue ce qu’il perçoit comme une inspection et qu’il reperd toute la confiance gagnée ces dernières minutes. « Euhhhh. » Dis quelque chose, merde. « Tu fais pas une inspection, là, peut-être ? » Un peu moins agressif, non, peut-être ? Passant une main sur son visage, Alfie affiche un fin sourire. « Désolé. Pour ça, et pour, enfin, les Forbes. C’est juste que, enfin, j’en ai marre d’avoir l’es-l’impression de devoir toujours me justifier. » Et il y en a toujours eu marre, sauf que cette fois-ci, il ne peut pas se permettre de remettre les autres à leurs places ou se barrer en levant son majeur. C’est plus compliqué, donc. « Sa chambre, oui. » J’ai un putain d’appartement de deux pièces et demi parce que je pensais jamais avoir une putain de gamine sous mon toit, merci Emma, si tu veux vraiment qu’elle aille une chambre, c’est à la cave que ça se passe, je t’assure que les rats la traiteront bien. « Hm, oui, bref, sa chambre, je, eum. » Il fait quelques pas, jusqu’à arriver dans le salon, et s’avère coupé par l’enfant. « C’EST ICI ! » Qu’elle hurle presque, sans bouger du canapé, ayant bien compris qu’il est conseillé de limiter ses mouvements. « Euh oui, c’est ici. » Qu’il marmonne, un peu étouffé, avant de très vite tenter de reprendre le dessus. « MAIS ! Elle a un lit, hein, il est juste là, derrière le sa-capa-canapé. » « C’est un lit tipi, on peut lever le mas et ça fait forteresse ! » Amen. Double ration de glace pour la gamine, qui parvient – sans le vouloir – à sauver son parrain. « Voilà. Un lit tipi, c’est cool, tu vois, elle adore. » Bien-sûr, ça remplace le fait de ne pas avoir d’espace privé, hein. « Sinon, la journée, elle a notre chambre. » Parce qu’il n’a pas grand intérêt pour celle-ci, alors c’est devenu un joyeux bazar entre ses affaires, celles de Jules, et les jouets d’Anabel éparpillé partout. « Je dors même avec Jules ! » « Euh, oui parfois, je lui laisse ma place. » Il ne précise pas que c’est principalement parce qu’il est incapable de trouver le sommeil et que ça l’arrange bien de squatter le salon alors que l’enfant peut prétendre à un espace qui ressemble à une vraie chambre. « Euh, là, c’est son armoire. » Qu’il désigne du bout du doigt le meuble dans un coin de la pièce. « Bah ses dessins, ils sont un peu partout. » Qu’il ajoute en tournant un peu sur lui, désignant le frigo autant que le mur contre lequel se situe le meuble de la télévision. « Je lui prête mon ba-bureau, c’est pas comme si j’en avais besoin. » Vu que de toute façon, c’est pas comme si j’avais vraiment un taf, en ce moment, hein, ahah. « T’avais pas des dessins pour Emma, d’ailleurs ? » Il questionne en se tournant vers l’enfant, qui finit par se lever du canapé. « Oui ! » Se saisissant de la main de sa marraine, elle tire cette dernière jusqu’au coin bureau emménagé vers l’entrée, sous les encouragements d’un Alfie sagement immobile à quelques mètres d’elles. « Et prends le temps de tous lui les montrer, hein. » De bien appuyer sur combien t’es créative en étant ici et que, forcément, t’es super heureuse, allez. Lui, de son côté, c’est bien contre le mur que sa tête s’appuie un bref instant, avant que son regard s’ancre sur la baie vitrée qui donne sur le balcon et qu’il en revienne à ses priorités : pourquoi est-ce qu’il n’a pas voulu un premier étage ?
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyMer 12 Fév - 13:38

Elle avait trouvé Alfie encore plus étrange que d'habitude, et bien que dans son esprit il demeurait dans un état à mi chemin entre le type chelou et l'atypique gênant (à son sens) Emma se mettait en tête que quelque chose clochait, et c'était sans doute car Anabel était dans les parages et qu'elle savait la prunelle de ses yeux sous la responsabilité d'un mec qu'elle ne pouvait plus voir en peinture là où l'on ne lui avait accordé que Bruley le bouledogue. Elle se fichait bien de la bouteille d'eau qu'on lui avait mise entre les mains, tout comme de la discussions sur les croquettes hypoallergéniques et le panier du chien. Elle avait besoin de savoir que tout était en ordre pour sa filleule qui avait déjà bien assez souffert de perdre sa maman sans que son controlfreak de beau père ne la confie au Maslow et à sa gueule de travers. « Boh, tu peux toujours tenter ta chance, pas sûr que mes réd, réflexes me permettent de me défendre, c’est le bon moment. » Au moins il avait toujours un air d'abruti qui lui était familier, et si pour la forme elle arquait le sourcil, dans le fond la Lawson se retenait de sauter sur ces aveux déguisés pour tenter de comprendre si tout était en ordre et si cette incertitude au sujet de ses réflexes ne constituait pas un danger imminent pour Anabel. Déjà parce qu'elle n'était pas la mieux placée pour parler, et ensuite car elle ne remettrait jamais en cause la capacité d'Alfie à prendre le relais sur l'éducation de la gamine. Un "Me tente pas." balancé dans un sourire hypocrite constituait une réponse satisfaisante à ses yeux, et elle finissait par croiser les bras contre sa poitrine dans la posture de la parfaite connasse avant de relancer une salve d'interrogations sur le pourquoi du comment sa tête de gland passé sous les roues d'un tracteur. « Ah, je me le souhaite pas, en tout cas. » Emma penchait la tête sur le côté, s'imaginant brièvement l'oeil au beurre noir l'oeil au beurre noir avant de se dire qu'un second passage à tabac enverrait Alfie dans les bras du Seigneur. « Un cambrioleur. Issue classique quand t’as le malheur d’être présent, il paraît. » Pouce en l'air et rire forcé, la brune ne trouvait rien à répondre à son ex qui ne soit ni 1) déplacé ni 2) intrusif. Non pas qu'elle en avait quelque chose à faire, ou peut être un peu quand même, mais ce n'était pas son rôle de commenter, aussi se contentait elle de pincer les lèvres, de retenir un "investis dans un système d'alarme ultra performant et achète un malinois à qui tu n'apprendras pas à faire la macarena" et de tenter de ne pas avoir l'air aussi pédante que d'habitude. « Oh papillon, on en revient à l’époque des surnoms mignons ? » D'accord, donc là, elle souhaitait que le cambrioleur revienne pour achever son oeuvre, et désolée du traumatisme Anabel. "Tu peux pas juste accepter le pseudo compliment et passer au dessus ?" Sa langue sifflait presque, puis elle ouvrait et fermait ses mains dans un geste incontrôlé, comme pour tenter de ne pas l'étrangler. A ce moment présent, elle maudissait Stephen et la terre entière de la faire se trouver dans cette pièce, mais Alfie finissait par parler de la petite tête brune de Rachel, entre deux respirations saccadées, et si elle refusait le téléphone qu'il lui tendait pour prouver sa bonne foi, ce n'était pas tant par envie de jouer à la paniquée de service que pour lui prouver qu'elle ne le pensait pas si stupide. Enfin, pas pour ça du moins, même s'il avait osé insinuer qu'elle pouvait être en mission de reconnaissance pour les parents Forbes ; l'affront suprême. « Excuse, t’appréciais seulement la décoration, peut-être ? » Elle fronçait les sourcils, à pas grand chose de lui foutre son poing dans la gueule. "C'est ma filleule abr...argh. Et je te rappelle qu'elle a plus que nous maintenant que l'autre débile de kiné est parti vivre à l'autre bout du monde pour se la jouer mère Thérésa à sauver la veuve et l'orphelin du lumbago. J'en ai rien à carrer de ta foutue décoration. J'ai droit d'avoir ma place dans sa vie et de m'assurer que tout va bien, et c'est pas me la jouer espionne infiltrée que de vouloir en apprendre plus." Non, elle n'avait pas le moindre droit là dessus, mais elle désirait l'avoir, et elle l'avait toujours pris. Anabel n'était pas de son sang, Rachel n'avait été qu'une étoile filante dans sa vie, mais Emma avait un lien avec les deux qu'il était impossible de nier. N'en déplaise à Alfie, elle serait là ... et lui aussi visiblement, puisqu'il s'approchait de sorte à heurter la poupée avec laquelle elle le menaçait. « Alors déjà, Lawson, deux choses. » Barbie quittait sa main, et la brune regrettait presque de ne plus rien à voir à serrer pour canaliser ses nerfs. « On pointe pas les gens du doigt, et encore moins en prenant ainsi Daisy à paris, parti ! » Daisy. Daisy. Bordel qu'est ce qu'on en a à foutre de Daisy ? « Ensuite, elle est capricieuse parce que tu viens niq… perturber, les règles que j’essaie de mettre en place. » Ah ouais ? Emma croisait les bras contre sa poitrine rétorquant : "Lesquelles ? Celles ou tu t'interposes pas et où elle te mène par le bout du nez ?" car clairement, des règles elle n'en voyait aucune et ce n'était pas joli joli de lui remettre ça sur le dos. Le ton toujours aussi ironique, Emma ne faisait pourtant pas l'affront au Maslow de remettre sur le tapis l'épisode de la glace au chocolat, ni celui du canapé plein de boue, car elle avait un bon fond et une âme généreuse (tout à fait) et peut être aussi parce que le brun semblait devenir plus calme. « Tu le dis toi-même, elle l’est pour moi aussi et je t’assure qu’elle a tout ce dont elle a besoin, et qu’elle l’aura toujours. » Oui, elle le savait, mais ça ne faisait pas tout bien que pour le moment c'était nécessaire. Capitulant dans un haussement d'épaules, Emma finissait par vouloir une visite guidée de l'espace de vie de mini-Forbes, ce à quoi un : « Euhhhh. » lui faisait de nouveau perdre patience et serrer la machoîre. « Tu fais pas une inspection, là, peut-être ? » Ses yeux allaient brièvement de son visage à sa ceinture, et l'idée de réduire à néant la lignée Maslow popait dans son esprit comme un sauvetage de l'humanité toute entière. Elle allait clairement finir par imploser sans pouvoir faire grand chose, mais finissait par se raviser lorsque l'anthropologue reprenait : « Désolé. Pour ça, et pour, enfin, les Forbes. C’est juste que, enfin, j’en ai marre d’avoir l’es-l’impression de devoir toujours me justifier. » Cette fois, ce fut son tour de ne pas trop savoir quoi répondre. Elle avait toujours l'air aussi aimable qu'une porte de prison, était toujours aussi souriante que lors d'un enterrement, mais acceptait le fait qu'il valait mieux mettre sa fierté de côté si Alfie baissait la garde, bien qu'elle ne prenait pas forcément bien qu'il pense qu'elle soit là pour lui demander des comptes. "Si je te demande si tout va bien ça veut pas dire que je remet en cause ta capacité à la gérer. Et c'est la fille de sa mère, donc ouais, y'a des chances qu'elle te mène par le bout du nez super vite. J'en ai strictement rien à faire de comment tu comptes gérer tout ça, je veux juste pas être mise à l'écart." C'était tout, et déjà suffisant pour une Emma qui désirait n'en avoir plus rien à faire d'Alfie Maslow depuis un moment déjà. « Sa chambre, oui. » Oui, sa chambre. « Hm, oui, bref, sa chambre, je, eum. » Alors, il fallait commencer par choisir une porte, ce serait déjà un bon début. Elle avait presque l'impression d'être en bonne voie lorsqu'il fit quelques pas vers le salon, mais c'est Anabel qui décidait de se montrer la plus efficace en beuglant : « C’EST ICI ! » depuis le canapé. « Euh oui, c’est ici. » Comment ça c'est ici ? Emma ouvrit la bouche, la refermant aussitôt, sans trop savoir si on se moquait d'elle où si le message était on ne peut plus clair. « MAIS ! Elle a un lit, hein, il est juste là, derrière le sa-capa-canapé. » « C’est un lit tipi, on peut lever le mas et ça fait forteresse ! » Ok, donc deux certitudes ; Anabel vivait dans le salon, et Alfie rempotait un point de plus dans le rôle du parent cool en faisant passer un amas de draps pour une construction à en faire pâlir le château de Cendrillon. Au moins la gamine semblait heureuse, et c'était le principal. « Voilà. Un lit tipi, c’est cool, tu vois, elle adore. » Oui, pour voir elle voyait. Elle n'était pas contre l'idée, et se contentait d'hocher le menton poliment quelques fois qu'on lui ferait remarquer qu'elle n'a pas son mot à dire. « Sinon, la journée, elle a notre chambre. » C'était bien, au moins pour avoir autre chose que potentiellement la salle de bain pour s'isoler, non pas qu'elle pense que ce soit nécessaire pour une enfant de six ans mais peut être que si après tout. « Je dors même avec Jules ! » « Euh, oui parfois, je lui laisse ma place. » Et la copine ne disait rien ? Vraiment ? Emma arquait le sourcil, proposant : "Bah, si t'as besoin de .... t'aérer tu peux me la déposer. J'essaierai de mettre un scotch sur Joey pour pas qu'il répète les dialogues de son prochain film." sans quoi il était possible qu'Anabel en apprenne bien trop sur la vie, et elle était trop jeune pour ça. « Euh, là, c’est son armoire. Bah ses dessins, ils sont un peu partout. » Son regard passait du coin de la pièce au réfrégirateur, puis au meuble de télévision, guidée par les indications d'Alfie. « Je lui prête mon ba-bureau, c’est pas comme si j’en avais besoin. » Comment ça ? "Tu bosses plus ?" Les sourcils froncés, Emma avait parlé trop vite, piquée d'une curiosité qu'elle aurait mieux fait de garder pour elle et qu'elle réfrénait d'un mouvement du bras. "J'ai rien dit. Ça me concerne pas." pas de flicage, pas d'inspection. « T’avais pas des dessins pour Emma, d’ailleurs ? » Ohoh, pas une énième patate, pitié. Le sourire crispé, la chimiste se vit entraîner vers le fameux bureau par sa filleule bien trop enthousiaste, et encouragée par son parrain qui précisait : « Et prends le temps de tous lui les montrer, hein. » Argh. Ben voyons. "La c'est toi." Ah. Anabel avait pointé de l'index un dessin d'un stade de foot sur lequel une sorte de bâton agrémenté d'une boule (elle) courait après une autre boule (le ballon, sûrement) ; les beaux arts ce n'était pas pour tout de suite. "Tu le mets à ton bureau ?" Oui, évidemment, comme tous les dessins qu'elle entreposait dans une chemise estampillée "abstrait" et qui traînait au fond de son tiroir ; quelque part, c'était bel et bien à son bureau. "Oui évidemment. Mes collègues vont être terriblement jaloux." Ses collègues n'en auraient rien à cirer. Heureusement que la petite ne mettrait jamais un orteil dans son labo pour vérifier que sa marraine mentait éhontément. "Et là c'est Bruley, et Joey..." et visiblement Anabel avait décidé de représenter toute la famille Lawson jusqu'aux hypothétiques enfants d'Emma. Un grand moment. "Tu savais que Joey allait se marier ?" qu'elle balançait un peu plus fort à l'attention d'Alfie, portant malgré tout une grande attention à ce que lui montrait sa filleule de peur de se faire réprimander par cette dernière.  
 
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyDim 16 Fév - 20:01

Contrairement à ce qu’il aime laisser penser, il n’est pas stupide, Alfie, et les cases qui semblent lui manquer sont une impression née de sa personnalité parfois considérée comme trop exubérante. Pas que cela lui fasse réfléchir quant à sa manière d’être ; oh ça, non, jamais, plutôt crever que de tenter de rentrer dans des moules pour satisfaire autrui. Pourtant, peut-être que ceci l’aiderait à se mettre moins d’individus à dos ; et que cela aurait pu lui éviter la situation dans laquelle il se retrouve aujourd’hui. L’anthropologue a beau se satisfaire de la thèse du cambriolage qui a mal tourné parce que c’est celle qui lui permet le plus de distance psychologique quant aux événements, mais il n’est pas sans savoir que la perspective d’une revanche est parfaitement cohérente compte tenu de ses antécédents. Véritablement emmerdeur aux notions de respect biaisées, la plaisanterie n’est finalement pas si déplacée ; et peut-être qu’Emma a fait partie un jour ou l’autre de la liste d’individus rêvant de lui coller un poing dans la gueule, lui foutre le feu, le dépecer vivant ou simplement l’écraser à l’aide de leur voiture – option pour laquelle ne peut pas opter Emma, ahah. Et probablement que cette dernière fait toujours partie de la liste en réalité, car cette tension qui est présente entre eux aujourd’hui est loin d’être inédite. Il ne peut pas s’en offusqué, Alfie, puisqu’il prend un certain plaisir à provoquer celle-ci – mais il faut dire qu’Emma lui tend souvent des perches, aussi, et que dans un sens c’est sa manière de lui montrer son affection, bien plus qu’il n’était capable de le faire quand ils étaient « ensemble ». « Tant pis pour toi, c’est pas ra-rétroactif. » Car la tenter, c’est très exactement ce qu’il est en train de faire, d’autant plus à présent qu’Alfie n’a pas beaucoup d’autres occupations que celle de faire chier son monde – un domaine dans lequel il excelle déjà, mais où il cherche à atteindre la perfection, au détriment d’Emma. Dans tous les cas, il faudra trouver quelqu’un d’autre pour finir le travail maintenant que la brune s’est désistée et que le remake du scénario vécu il y a quelques mois semble compromis. Il l’espère, du moins, car outre le fait qu’il aimerait bien avoir le temps de cicatriser avant de remettre ça ; Alfie est surtout partisan de l’originalité et, à choisir, il préfère avoir le droit à de la nouveauté plutôt qu’une nouvelle rencontre avec l’évier. Comprenez, c’est quand même pas le meilleur pour les dents, hein. Vaut mieux en rire qu’en pleurer. « Pardon. » Il débute en pinçant les lèvres par la suite alors que la langue d’Emma siffle, posant même sa main sur le cœur pour prétendre à de réelles excuses. « Faut me comprendre, tu m’as pas habitué aux compliments. » Il ajoute, en haussant les épaules et en affichant son sourire d’emmerdeur. Il entend un râle de Rachel dans sa tête et il jure, vraiment, qu’il fait de son mieux avec Emma pour ne pas se la mettre à dos plus que cela ne semble déjà être le cas. Mais c’est plus fort que lui quand il voit Emma, telle un sims, elle est toujours suivie d’un faisceau lumineux indiquant qu’elle est une cible facile – ce qui ne veut pas dire qu’elle l’est réellement. Au contraire, son répondant est tranchant et c’est peut-être la raison pour laquelle Alfie prend autant de plaisir à tenter de (gentiment) la malmener. Toutefois, son humeur à peu près détendue s’estompe très vite lorsqu’il a l’impression de faire face à un agent double, venu en mission de reconnaissance et du cynisme, c’est de la froideur qui se veut attaquante qui s’échappe des lèvres du brun. Relevant les sourcils alors qu’elle manque de l’insulter, l’air de lui suggérer de céder – et il vendra l’idée que c’est pour son bien, qu’il faut savoir dire ce que l’on a sur le cœur même si ça consiste à traiter quelqu’un d’abruti, tout ça, la vérité est surtout qu’il en saisirait l’occasion pour narguer éternellement Emma quant au fait que « pouhahah abruti elle l’a pas entendu de moi, hein, mauvaise marraine, bouhou, shame on you sur trois générations, allez, dix, histoire d’être sûr que ta ligne ne se reproduise pas plus ». Toutefois, il écoute avec attention la jeune femme, même si elle déblatère bien plus que de raison, c’est insupportable. Oh wait. Et là, il se rend compte d’à quel point il doit être fatigant pour les autres lorsqu’il n’arrive pas à s’arrêter. Non, ça ne doit pas être pareil, il n’a pas une petite voix haut perchée ascendante hautaine, ça change tout. Il manque d’éclater de rire à sa description de Stephen, mais préférant finalement opter pour un froncement de sourcils accusateur #brocode oblige. Mais il se veut véritablement offusqué lorsqu’elle sous-entend qu’il a remis en question sa place dans la vie d’Anabel, et Alfie lève les yeux au ciel alors qu’elle persiste à continuer et qu’il finit par lui coller sa main sur la bouche pour qu’elle se la ferme… ça tombe bien, en fait, elle vient de terminer. Et là, il se haït lui-même, d’avoir supporté tout ce discours alors qu’il aurait pu la réduire au silence rapidement s’il avait suivi sa seconde envie – la première consistant à trouver du scotch pour la bâillonner, mais well, pas devant Anabel et de toute évidence son plan aurait été vite déjoué d’ici qu’il fouille tous les tiroirs pour mettre la main sur le trésor. « Ta négativité, c’est pas bon pour les chakras d’Anabel, ni les miens. » Qu’il justifie, posant une nouvelle fois sa main sur son torse et fermant les yeux un bref instant, usant d’une voix mielleuse à souhait – façon gourou, histoire de lui rappeler des souvenirs familiaux. Bon. Il va s’en prendre une, c’est quasiment certain à présent, mais il l’aurait bien cherché, alors faute à moitié avouée, à moitié pardonnée, non ? Et s’il peut concevoir qu’elle souhaite être tenue au courant de la situation, il apprécie moins la manière de critiquer l’éducation qu’il offre à Anabel qui… est inexistante, en réalité. Disons plutôt qu’il ne souhaite pas chambouler les principes de Rachel, puis de Stephen, et s’il rappelle à l’ordre l’enfant, il essaie de trouver le juste milieu entre ne pas s’opposer à la manière dont elle a été éduquée jusqu’ici – sachant que ce n’est pas son rôle – et celui de poursuivre celle-ci puisqu’elle est toujours en phase d’apprentissage. Pour autant, il n’a pas l’impression qu’il soit question d’un élevage en stabulation libre ; il n’est peut-être pas aussi ferme qu’il ne le devrait, mais il n’est pas aussi je m’en foutiste qu’on ne pourrait le croire. « T’es là depuis dix minutes, viens pas croire que t’es en position de ja-juger. » Il se contente de répondre en croisant à son tour les bras, soutenant son regard, le sien envoyant quelques éclairs pour appuyer ses propos. Car le jugement, il est bien présent cette fois-ci, et les rôles se sont inversés. Raison pour laquelle il se veut plus calme, en réalisant qu’il n’est pas beaucoup mieux d’avoir insinué toutes ces choses quelques minutes plus tôt. Et surtout, parce qu’ils arrivent sur un terrain d’entente : le bien-être d’Anabel leur importe plus que tout le reste. Même si à première vue, on pourrait croire qu’Alfie se fiche bien d’avoir sa filleule sous son toit et n’a pas adapté son appartement à celle-ci puisqu’elle n’a pas d’espace à elle. Le problème n’est pas sa volonté, mais la configuration de cet appartement. Assez grand pour un deux pièces et demi et un jeune couple, trop petit pour une famille dysfonctionnelle. Au moins, le salon reste suffisamment grand pour parvenir à faire un coin à Anabel, aménagé de manière à ce qu’elle en soit satisfaite même si elle ne possède pas quatre murs et une porte à elle. Ça n’empêche pas Alfie d’être piqué, suivant le regard d’Emma et déplaçant ses mains au niveau de son entrejambe par réflexe, avant de prendre sur lui. C’est stupide, et même si Emma et lui ne seront probablement jamais les meilleurs amis du monde, ils partagent cet objectif commun sur lequel il se repose à nouveau pour parvenir à regagner son calme. « Tu penses que c’est ce que je fais ? Ou que je pourrais faire ? » Il demande, plus posé, et presque une pointe d’inquiétude dans sa voix quant aux interprétations qu’Emma a pu faire. « Tu seras jamais mise à l’en-écart, Emma. Peu importe ce qui se passe entre nous, tu fais partie de sa vie et ce sera toujours le cas. » Il lui assure, tentant même un sourire (mince, le sourire, n’abusons pas, c’est Emma qu’il a face à lui). « J’suis peut-être, le son de sa voix s’abaisse alors qu’il mime sur ses lèvres la petite pute du quartier, reprenant son intonation, il poursuit, mais je suis pas un, il mime une nouvelle fois le mot sur ses lèvres, connard sans cœur. » Il conclut, et c’est bien assez pour aujourd’hui dans la catégorie « déclaration à ma pire ennemie que je ne pensais pas même formuler sous la contrainte » (la contrainte étant ici le regard qu’elle a porté sur ses parties). Et même si Alfie est sincère, peut-être qu’il n’est pas totalement désintéressé non plus de se montrer soudainement plus sympathique auprès d’une Emma en passe de visiter ce qui est la chambre d’Anabel. Heureusement, celle-ci le sauve de son malaise alors qu’elle présente les lieux avec une certaine joie ; preuve en est qu’il a plutôt bien géré la chose même dans un espace aussi restreint. « Je t’aiderai à le maîtriser au besoin. » Pour coller le scotch sur la bouche de Joey, parce que malgré toute l’affection qu’il a pour Lawson junior qui est devenu un véritable ami, il est évident qu’il ne veut pas que ce dernier corrompe Anabel. Alors il n’est pas question de seulement « essayer », mais d’y parvenir et il est parfaitement disposé à apporter son aide. « Et j’espère que tu sais que ce n’est pas juste quand j’ai « besoin de m’aérer » que je peux te la dis-déposer. » Il souligne, car même si l’enfant n’est pas une balle qu’ils peuvent se renvoyer sans cesse quand l’un ou l’autre en a besoin ou envie, il ne veut pas priver Anabel de moments passés en compagnie de sa marraine (même si à ses yeux il ne comprend pas vraiment ce qu’Anabel peut trouver de si génial chez Emma pour l’adorer à ce point, hein, qu’on se le dise). Il est pas chiant, Alfie, et du moment qu’elle ne débarque pas à l’improviste chez lui, Emma peut bien réclamer plus souvent la présence de la petite si elle le désire. « Arrêt maladie. » Il se contente de souligner à la question retirée d’Emma, pointant du doigt sa tête, parce que même si ça ne la concerne effectivement pas, ce n’est pas non plus un secret. « Ça laisse du temps pour jouer à la poupée ou s’imposer les mercredis mi-mercerie avec les autres mères. » Oui, parce qu’Alfie est une super maman, c’est bien connu. Et oui, pour le bien d’Anabel, il s’impose les réunions hebdomadaires avec les parents des copines, quelques heures interminables où il apprend que l’aîné Conway a fait pipi dans le distributeur de savon des profs ou que la maman de la petite Maggie a osé lui donner une mousse au chocolat comme récréation ; bref des informations de la plus haute importance qu’Alfie est ravi de connaître (non) (oui, en réalité, puisqu’il doit bien souvent se retenir d’exploser de rire tant ce sont des choses qu’il a été capable de faire en tant qu’élève, et qu’il serait capable de faire en tant qu’adulte – presque – responsable). « C’est fantastique, tu devrais venir. » Il assure, et là, son visage s’illumine. « Mais carrément que tu devrais venir ! » Qu’elle subisse ça, elle aussi, et qu’il ait une camarade de galère. Qui sait, ça pourrait les aider à tisser des liens. Anticipant un potentiel refus ou au mieux une excuse foireuse, Alfie use de son arme secrète. « Hein, Anabel ? » Et le cri suraigu de la gamine vaut toutes les réponses du monde alors qu’Alfie hausse les épaules en croisant le regard d’Emma, l’air désolé (il ne l’est pas du tout). Il profite toutefois que l’enfant soit trop occupée à montrer l’ensemble de son œuvre à sa marraine pour s’écarter de quelques pas, laissant Emma enregistrer ce flux d’informations tandis qu’il essaie de songer à d’éventuelles façons de sauver les apparences – faut dire que la situation n’est pas des mieux présentée, quand bien même elle lui assure ne pas être là pour juger. Il ne revient à lui que lorsque la voix d’Emma s’adresse à lui et il lui faut plusieurs minutes – et un bon nombre d’expressions faciales traduisant d’un potentiel AVC ou de l’encaissement de la nouvelle – pour qu’il ne daigne répondre. « Euh, non, non, je crois pas. » Il avoue, alors qu’il se précipite sur son téléphone pour retracer son historique de messages avec Lawson Junior, à vrai dire il n’est pas à l’abri de l’avoir appris et de l’avoir oublié – c’est même très probable. En attendant, il relève les yeux vers Emma, imaginant que, amnésie ou non, elle est à même de lui donner toutes les réponses aux questions qu’il se pose désormais. « Avec quoi ? » Excusez-le, on parle de Joey, c’est la première option, avant la suivante qu’il propose : « qui, je veux dire qui ? » Mais très vite, un large sourire apparaît sur son visage. Joey marié, bordel, en voilà une perspective incroyable. « Quand ? Comment ? Pourquoi ? » Il a trouvé un rôle, au moins, avec ça, j’espère ? « J’te jure que si je suis pas son garçon d’horr-honneur, je le défo... » Croisant le regard d’Anabel, il affiche un large sourire et un air angélique. « Défie. Au bras de fer. Comme tous les adultes le font quand ils sont en cor-conflit, la violence c’est pas tendance. » Pouce en l’air et clin d’œil en prime, terminant son slogan de propagande à l’encontre d’Anabel, Alfie relève les yeux vers Emma, avide d’obtenir plus de détails.
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyMer 19 Fév - 13:10

Qu'on ne se méprenne pas, Emma ne souhaitait pas le malheur des gens (ou du moins pas souvent), mais lorsqu'il était question d'Alfie, la brune ne pouvait pas vraiment nier qu'elle avait déjà eu quelques idées le concernant pour faire progresser la science. Rien de bien méchant. (faux) « Tant pis pour toi, c’est pas ra-rétroactif. » Elle haussait les épaules, se souvenant qu'il était un petit con et qu'il trouverait d'une façon ou d'une autre l'occasion de s'amuser avec ses nerfs pour la pousser à commettre l'irréparable. C'était commun, et presque devenu la base de leur relation au fil des années. Une grenade dans chaque main derrière les sourires polis sur les photos d'anniversaire d'Anabel. C'était pourtant pour elle qu'Emma mettait de l'eau dans son vin (ce qui n'était pas des plus évidents dit comme ça) et qu'elle en venait même à prétendre qu' il n'était pas si terrible dans le rôle du parent-relais. « Pardon. » Une main sur le cœur feignant d'être touché, il répondait à sa moquerie en se moquant ; au moins il restait constant. « Faut me comprendre, tu m’as pas habitué aux compliments. » Ah ça. "Faut croire que je suis devenue une femme pleine de surprises. Habitue toi. J'aurais pas envie que tu nous claque une crise cardiaque parce que tu t'attendais pas à l'une de mes phrases." Ou du moins, uniquement pour éviter à Anabel un nouveau traumatisme, car dans les faits le ton parfaitement neutre qu'elle utilisait ne trompait personne. Mais là encore elle ne souhaitait pas le malheur d'autrui, vraiment. Ou peut être un peu si le destin se manifestait, car des raisons d'espérer qu'Alfie rende son dernier soupir, ce dernier lui en donnait à la pelle, à commencer par suggérer qu'elle était là en pseudo reconnaissance pour les Forbes. Primo, elle n'avait pas que ça à foutre, surtout si ça impliquait de se rendre chez Alfie. Deuxio, Rachel ne méritait pas qu'on ternisse sa mémoire à ce point, et tertio, certes, Emma était une connasse, mais pas à ce point. Question de principes, bordel. Lui livrant ce qui lui passait par la tête en s'épargnant de l'insulter davantage, la Lawson se vit réduite au silence par la main qu'il lui collait sur la bouche, et clairement, si elle n'avait pas peur de finir en taule pour violences sur une personne diminuée, son index aurait fini ensanglanté entre ses dents. « Ta négativité, c’est pas bon pour les chakras d’Anabel, ni les miens. » Bon. La voix sucrée était clairement de trop, et soudainement c'était l'image de ses parents qui remplaçait le faciès boursoufflé d'Alfie. Depuis qu'ils avaient viré spiritualité à faire le tour de l'Australie au volant de la love machine, les deux lui rabrouaient sans cesse qu'elle était aigrie et finirait seule dans son labo. Une définition du bonheur à ses yeux, mais qui ne convenait pas au plus grand monde, et visiblement le Maslow était du même avis. "Si j'en avais quelque chose à faire je te promets que ça me briserait le coeur, mais là non. Pas vraiment." Et elle ne disait même pas ça pour jouer à la plus stupide, car c'était la vérité la plus vraie. Elle avait tendance à se fermer à quiconque n'était pas du même avis qu'elle, et en l’occurrence si elle se permettait de quelques [s]conseils[/s] remarques au sujet du comportement d'Anabel, ce n'était pas tant pour se voir remise en cause plus que pour établir un simple constat. « T’es là depuis dix minutes, viens pas croire que t’es en position de ja-juger. » Elle était là depuis dix minutes et la gamine faisait de la merde, entre le caprice pour la glace et le barbouillage du canapé. La brune aurait aimé penser que ce n'était pas son problème, car ce ne devait pas être son problème, mais c'était plus fort qu'elle et elle n'appréciait pas voir son avis (ok, son jugement s'il voulait) relégué au second plan. Même si effectivement, elle était là depuis dix minutes et que cet épisode n'était peut être que passager. Coucou mauvaise foi, dear old friend. Ce n'était pas comme si Alfie la ménageait de toute façon, car toutes ces piques qu'il lui avait envoyées avec l'image qu'elle n'avait absolument pas à intervenir dans la vie de cette petite qu'elle aimait plus que tout la faisait se sentir comme une inconnue, et elle détestait ça au point de montrer les crocs et d'affirmer qu'elle serait toujours là pour Anabel quitte à devoir supporter sa tête d'abruti jusqu'à ce que Holloway revienne et/ou que la gamine soit assez grande pour passer son permis et venir à ses entraînements de football sans avoir besoin d'un adulte pour ne pas se faire kidnapper en chemin. « Tu penses que c’est ce que je fais ? Ou que je pourrais faire ? » Alfie semble soudainement plus calme, ou du moins, il n'a pas l'air d'avoir envie de lui sauter à la gorge et c'est l'une des premières fois depuis longtemps qu'elle l'entend avoir l'air de se soucier de ce qu'elle disait pour de vrai. "Je pense pas. Mais c'est pas comme si on pouvait s'encadrer." Ni même qu'ils avaient déjà eu l'occasion d'aborder des sujets aussi concrets. Emma avait toujours été un drôle de personnage, du genre à s'enfermer dans une carapace à laquelle elle même de semblait pas trouver la clé. Un feu d'artifices d'émotions et de sentiments contradictoires, et si d'ordinaire elle arrivait à tout envoyer bouler en sortant son majeur, quand il était question d'Anabel il valait mieux qu'elle mette de l'eau dans son vin et accepte ce qu'Alfie avait à lui dire sous peine de se voir reléguée aux oubliettes. S'il le voulait, il le pouvait. « Tu seras jamais mise à l’en-écart, Emma. Peu importe ce qui se passe entre nous, tu fais partie de sa vie et ce sera toujours le cas. » lui assurait il pourtant, et en retour elle hochait le menton, imprimant ses paroles pour tenter de s'en rassurer. Le Maslow tentait un semblant de sourire, et pour le coup, la brune en aurait presque cru à un mirage. Si ça se trouve elle était en train de rêver tout ce qu'il se passait. Ce qui serait bien pitoyable, clairement. « J’suis peut-être la petite pute du quartier, mais je suis pas un connard sans cœur. » A voix basse, Alfie était venu apporter une précision qui n'était pas nécessaire mais qui faisait sourire Emma au point d'apaiser un peu la peur panique qu'elle ressentait de devenir une ombre. Stephen n'avait jamais rien dit lorsqu'elle se pointait chez lui pour embarquer Anabel (principalement car il n'en avait absolument rien à faire) mais avec l'anthropologue c'était une autre paire de manches, et un temps d'adaptation était nécessaire pour calmer la tornade émotionnelle qu'elle était. "C'est bien que tu l'avoues enfin. Si tu pouvais juste faire une annonce publique histoire de redorer mon image auprès de mes voisins. Je suis encore cataloguée comme la tarée qui jette des fringues du quatrième étage." Pas que ça l'embête. Ou du moins, pas vraiment. Être la vieille harpie de l'immeuble avait des avantages : au moins personne n'osait l'approcher, mais les messes basses qu'elle percevait à chaque syndic de copropriété commençaient à la chauffer, bien qu'elle ne puisse pas tout remettre sur une rupture vieille de cinq ans et qu'elle avait peut être cette réputation car elle tirait la gueule à tout bout de champ. Anabel au moins, semblait ne pas tenir rigueur de l'amabilité de sa marraine, et lui faisait visiter ses appartements avec une bonne humeur qui valait pour deux. Alfie faisait de son mieux pour lui assurer un espace de vie équilibré, et si pour le moment ça fonctionnait, Emma se doutait que de ne pas pouvoir cloisonner la fillette dans une chambre de temps en temps pouvait être un brin compliqué pour les nerfs, et proposait volontiers de venir la récupérer de temps à autres. Comme quoi elle n'était pas totalement Belzébuth revenu parmi les vivants. « Je t’aiderai à le maîtriser au besoin. » Joey arrivait à se montrer au niveau d'Anabel lorsqu'elle était dans les parages, principalement car elle avait le même âge mental, mais il restait Joey, et si même Alfie s'en rendait compte ... « Et j’espère que tu sais que ce n’est pas juste quand j’ai « besoin de m’aérer » que je peux te la dis-déposer. » Il y avait les entraînements de foots aussi, mais si Alfie consentait à lui ramener la gamine pour les traditionnelles journées pyj + totally spies du dimanche, elle en serait ravie, même si officiellement elle prétendrait qu'il y aurait une activité plus épanouissante au programme. « Arrêt maladie. » Elle s'était risqué à lui demander pourquoi il ne travaillait pas, et la réponse était surprenante. Alfie Maslow prenait un arrêt maladie. Une première. Un bouton off existait donc sur cet homme. « Ça laisse du temps pour jouer à la poupée ou s’imposer les mercredis mi-mercerie avec les autres mères. » Seigneur Dieu. Un frisson lui parcourait l'échine, et relevant le menton elle demandait : "Sur un banc dans un parc ? Avec un banana bread et le résumé des derniers épisodes de Grey's Anatomy ?" histoire de rester dans le cliché. Elle ne pouvait pas lui retirer le fait qu'il s'impliquait dans la vie de la fillette, et qu'il était donc plutôt doué là où elle se serait déjà brouillée avec la moitié de l'école et aurait jugé du regard tous les parents qui mettaient des plombes à récupérer leurs gamins histoire de s'entretenir personnellement avec la maîtresse. Un supplice. « C’est fantastique, tu devrais venir. » Non. Pas du tout. « Mais carrément que tu devrais venir ! » Oh. Emma se fige, lui glisse un regard totalement différent du sien. Celui d'une biche prise dans les phares d'une voiture. "Tu sais comme moi que c'est une très mauvaise idée." Du moins, sauf si l'idée était de prouver au monde qu'elle était instable et incapable de se tenir sans balancer une remarque déplacée. Pour sûr, Karen et sa fille Kimberly finiraient par se voir conseiller une thérapie, et Anabel ne serait plus invitée nulle part. « Hein, Anabel ? » Connard. La gamine n'avait pas perdu une miette de la discussion et se mettait à hurler de façon bien trop heureuse pour qu'elle puisse simplement dire "non" comme elle mourrait pourtant d'envie de le faire. "Je te déteste cordialement." finissait elle par souffler dans un sourire crispé, à l'abri des oreilles de sa filleule qui n'avait miraculeusement pas perdu d'audition à l'issue de ce cri magistral. Cette dernière l'embarquait d'ailleurs pour lui montrer ses talents d'artiste, et entre deux faux-compliments, Emma annonçait à Alfie que Joey allait se lancer dans la fabuleuse aventure qu'était le mariage pour des raisons qui dépassaient totalement le bon sens. Non pas qu'elle soit plus réfléchie que lui mais tout de même. « Euh, non, non, je crois pas. » Blondinet n'avait donc pas mis le Maslow au courant. Ou alors, à le voir se précipiter sur son téléphone pour scroller frénétiquement peut être que si et qu'il cherchait à se rassurer sur le fait qu'il ne devenait pas encore sénile. « Avec quoi ? » Avec quoi. C'était Joey mais quand même. « qui, je veux dire qui ? » Emma hausse les épaules en guise de réponse, tentant de se rappeler de l'épisode où Joey lui avait annoncé participer à cette émission et où elle l'avait royalement envoyer se faire foutre en le plantant sur un trottoir jusqu'à ce qu'il se fasse enlever par un psychopathe de passage. Ce n'était malheureusement pas arrivé. « Quand ? Comment ? Pourquoi ? » La perspéctive semblait enchanter Alfie, et Emma finissait par détacher son regard des dessins d'Anabel pour l'observer le sourcil arqué. "Marié au premier regard. J'avais un peu de mal à croire qu'il y ait une femme sur terre qui a des compatibilités avec lui. Mais visiblement on va avoir droit à un cataclysme." Et tant que ça ne se passait pas dans son appartement, elle se foutait bien de la nana en question. Du moins, c'était la version officielle. Joey était son petit frère, et à défaut d'avoir des parents qui tenaient la route il restait sa seule famille. De quoi lui donner l'envie de vouloir sauver les meubles. « J’te jure que si je suis pas son garçon d’horr-honneur, je le défo... » Seigneur. Emma levait les yeux au ciel, faisant glisser ses mains contre les oreilles d'Anabel qui s'en défaisait en secouant la tête. Chipie. « Défie. Au bras de fer. Comme tous les adultes le font quand ils sont en cor-conflit, la violence c’est pas tendance. » Ahah. "Tu devrais la noter celle là, pour ton club du mercredi le jour ou Jason tire les cheveux de Jennifer." L'index relevé, Emma pointait Alfie avec un sourire, revenant toutefois rapidement au sujet initial, à savoir la connerie magistrale de bébé Lawson. "Il va vraiment le faire Alfie. Il va vraiment se marier pour passer à la télé. A ce stade j'aurais limite préféré qu'il fasse de la téléréalité. Imagine il nous ramène une pauvre tarée qui vit au milieu de l'outback ? Du genre à chasser les serpents à mains nues où à pratiquer le sexe tantrique au milieu de mon salon ?" Le pire serait en fait qu'il se marie à une personne tout à fait normale et banale, mais Emma ne l'avouerait jamais. Les lèvres pincées, elle remontait le menton vers Alfie en tenant fermement la tête de sa filleule pour préserver son audition un court instant. "Et s'il se reproduit ? Non parce qu'il est là aussi le problème." Pour peu qu'il y ait une émission qui lui propose dix mille dollars (voire même une cargaison de snickers, son frère n'était pas bien difficile à amadouer) pour filmer la naissance de son gamin il serait capable de le faire, et ça, pour Emma, c'était inenvisageable. Relâchant la tête d'Anabel, elle laissait cette dernière attraper sa boîte de crayons pour courir vers la table basse, lui laissant ainsi l'opportunité de croiser les bras contre son buste pour interroger Alfie du regard. "Là c'est le moment où tu me dis que c'est trop cool et que tu vas sortir ton costume à paillettes ?" Car elle se doutait bien qu'elle serait la mégère incomprise, mais ça lui avait fait du bien de vider son sac.  
 
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyVen 6 Mar - 20:26

En réalité, qu’Emma soit avare en compliments n’a jamais été un problème pour l’anthropologue, peu réceptif aux petits mots bienveillants – principalement parce qu’il n’en fait lui-même pas l’usage. Mais il est vrai que d’aussi loin qu’il s’en souvienne, il n’a jamais entendu Emma faire preuve d’une quelconque gentillesse auprès d’autrui. Sans être foncièrement méchante, la brune n’est simplement pas dotée du moindre capital sympathie envers les autres, raison pour laquelle il est en droit d’être surpris par ses mots – même si on peut pas vraiment appeler ça un compliment et qu’elle exagère très légèrement. « M’habituer ? » Qu’il répète, écarquillant légèrement les yeux sous la surprise. « Ça veut dire que c’est devenu un mode de vie ? » Première nouvelle. « Tu ten-tiendras pas deux semaines. » Des fois que son avis l’intéresserait. « Et je suis très ven-vexé que tu me sous-estimes ainsi, j’suis plus résistant que ça. » Il soupire en levant les yeux au ciel un bref instant ; hors de question qu’Emma Lawson soit responsable de sa mort : ce serait faire plaisir à la jeune femme et qu’on se le dise, Alfie ne compte pas lui faciliter la vie de cette façon. Bien au contraire, il s’est presque donné pour mission de pourrir celle-ci après la manière dont elle s’est permise de pourrir son estime de lui (pourtant d’apparence intouchable) durant les quelques temps où ils ont eu une « relation » qui n’en avait le nom que sur le papier. Et dans la continuité des choses, il ne serait pas étonné qu’elle soit ici pour bousiller ses efforts auprès des Forbes et d’Anabel. Et même s’il sait que la brune ne porte pas les parents de Rachel dans son cœur – qui le peut, en même temps – il n’empêche que la fierté d’avoir mis en évidence les incapacités d’Alfie doit probablement primer sur la raison, et il ne serait pas étonnant que sa visite ne soit pas aussi courtoise qu’elle en a l’air – enfin, autant que peut le prétendre Emma avec son air de connasse sur le visage. Il constate rapidement qu’il a touché un point sensible et d’aussi loin qu’il s’en souvienne, la Lawson n’a jamais prononcé autant de mots en sa présence depuis plusieurs années. Il pourrait presque être touché s’il ne décelait pas certaines accusations dissimulées dans son discours, et la potentialité qu’il remette en question sa place de marraine dans la vie d’Anabel. Il est évident que si ça ne tenait qu’à lui, Emma ne ferait pas partie du tableau pour des raisons évidentes, or il n’a absolument pas son mot à dire du moment que la petite fille est épanouie. Et si le bonheur de mini Forbes passe par des après-midis avec sa marraine, qu’il en soit ainsi. Fatigué de suivre cet enchaînement de mots qui ne font plus sens après la seconde phrase pour lui (et la situation aurait été pareille même s’il disposait de toutes ses fonctions cognitives, son cerveau ayant cette étrange tendance à occulter les dires d’Emma dès qu’elle ouvre la bouche), il lui plaque une main sur la bouche et se surprend presque à avoir l’entier de celle-ci lorsqu’il l’enlève. « Wow, t’es pas tant concernée que ça par ta filleule, au final. » Rapport à ses chakras qu’il faut préférer et lesquels Emma vient allégrement de piétiner en estimant ne pas en avoir grand-chose à faire. Tout comme il s’en fiche bien des principes d’éducation qu’Emma tente de partager, car jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas en dix minutes qu’elle peut se permettre de juger du comportement d’Anabel. Certes, Alfie aurait bien pris la gamine à parti pour lui expliquer tout ce qui ne va pas dans son attitude, mais ce moment relève de l’exception dans le quotidien qu’ils partagent désormais, Stephen ayant fait un travail exemplaire lui facilitant la tâche durant son absence. Emma affirmant une nouvelle fois son désir de ne pas être mise à l’écart, Alfie finit par reprendre son sérieux ; car si sa première envie est de hurler sur une Emma qui lui prête de fausses intentions, il n’oublie pas que sa filleule a malheureusement des oreilles et qu’il se doit de faire attention aux mots qui franchissent ses lèvres. Mais il n’apprécie guère cette façon de faire qu’Emma interprète comme étant la sienne, à mille lieux de la vérité. « Tu ne peux pas m’encadrer, moi j’aime bien te faire ch... t’embêter. » Oui, bon, il joue sur les mots, mais dans le fond ce n’est pas tout faux ; de la longue liste des gens avec lesquels Alfie entretient une certaine inimité, le nom d’Emma tend à être en fin de liste. « Mais nos affinités personnels n’entrent pas en mo-matière quand ça concerne Anabel. » Il reprend, plus sérieux. « Je cherche son bonheur, et même si je comprends pas comment ça peut être possible, tu y contribues, ça s’arrête là. » Et finalement, la mauvaise foi est un art qu’ils partagent. Car en vue de la manière dont la petite lui conte les journées passées avec sa marraine, il peine sans difficultés à comprendre pourquoi Anabel adore ces moments entre filles. Emma n’est peut-être pas douée avec les 99% de la population, il n’en demeure pas moins qu’elle est proche de la perfection avec Anabel (et la réponse est oui, ça le tue de l’admettre). Et parce qu’il n’apprécie guère cette sincérité qu’Emma fait ressortir en lui par obligation, il ne manque pas de ponctuer l’échange avec une réflexion ayant pour but de rappeler l’atmosphère tendue qu’il existe entre eux et dans laquelle ils semblent tous deux plus à l’aise. Et c’est pourtant un échange de sourire qui lie les deux adultes pendant un instant, avant qu’un bref rire s’échappe des lèvres d’Alfie. « N’en demande pas trop non plus. » Qu’il souligne avant de jeter un coup d’œil en direction d’Emma. « Tu devrais plutôt me remercier, j’ai permis de prouver qu’il ne fallait pas se fri-frotter à toi. » Non, la raison est que le caractère d’Emma est particulier. Pas que ça le dérange, en réalité, lui qui tend à apprécier les gens qui sortent de l’ordinaire, mais la précision est importante pour ne pas qu’il accepte plus de torts qu’il n’en a déjà pris dans la tension qu’il existe entre eux. Laissant finalement Anabel faire le tour du propriétaire, Alfie reste en retrait. La vérité est qu’il ne s’en fiche pas tant que ça de l’avis d’Emma, et qu’elle reste une figure importante dans la vie de l’enfant et que, dans un sens, il a autant besoin de son approbation que celle des Forbes. Or, il tend à la demander à des individus qui ne le supporte pas, rendant l’attente du verdict particulièrement angoissante pour un Alfie qui est pourtant loin d’être anxieux de nature. Mais Emma n’a pas l’air particulièrement outrée par le manque d’intimité dont bénéficie Anabel, Alfie ayant toutefois tenté de faire son mieux malgré la disposition de l’appartement – pas prévue pour accueillir une autre personne que Jules et lui, même s’il ne compte pas préciser que le déménagement est prévu. Parce que ça ne la regarde pas et qu’elle s’en fiche probablement de sa vie, bien qu’elle se permette une question quant à son travail. L’arrêt maladie a été pris de force suite à son agression, sans quoi il ne serait probablement pas là à échanger des banalités avec Emma, mais bien dans son bureau à l’université. Secouant la tête pour acquiescer aux propos d’Emma, il précise : « sans gluten, le banana bread » car dans l’univers du mercredi mercerie, c’est un détail qui a toute son importance. Et le genre de détail qui rend fou un Alfie pourtant très à cheval sur l’alimentation ; mais il ne supporte pas ses rendez-vous du mercredi où il doit prétendre être quelqu’un qu’il n’est pas, ce type stable et parfaitement normal alors que c’est tout ce qu’il exècre. Mais il doit se forcer pour le bien d’Anabel, et il ne trouve d’ailleurs pas très juste qu’il soit le seul à assumer les mauvais côtés de son rôle de gardien, raison pour laquelle lui vient en tête une idée qui lui semble fantastique sur le moment, approuvée par nulle autre qu’Anabel, cette enfant à laquelle Emma ne peut rien refuser. « Fais-le pour elle. » Qu’il justifie avec une légère moue, avant d’afficher son sourire de parfait emmerdeur. « C’est justement parce que c’est une mauvaise idée que c’en est une excq-excellente ! » Il s’exclame, en ce qui pourrait être sa philosophie de vie. « Mercredi 15h, je passe te prendre, sois prête. » Oh, les mercredis mercerie viennent de prendre une tournure bien plus plaisante. La conversation, quant à elle, prend une tournure bien plus surprenante alors qu’il apprend le futur mariage de Joey, duquel il n’a pas été mis au courant – ou qu’il a tout simplement oublié, ce qui est fort probable. D’abord surpris, Alfie s’avère ensuite curieux et presque enchanté par cette nouvelle ; il faut dire qu’en ce moment il n’a pas d’autres choix que de vivre la vie des autres par procuration pour avoir un peu de piment dans son quotidien et que cette annonce intervient donc au bon moment. « Évidemment, c’est pour passer à la télé, il est génial ce co-… camarade. » Et tout de suite, tout prend une dimension plus compréhensible, à une seule condition : qu’il soit évidemment le garçon d’honneur, sans quoi Joey serait catalogué faux frère. Levant les yeux au ciel alors qu’Emma couvre les oreilles d’Anabel, l’air de dire qu’elle exagère et qu’il arrive à se gérer en présence de l’enfant, il finit par hausser les épaules. « C’est ce qui me permettra de devenir le led-leader du club. » Qu’il dit fièrement, s’imaginant déjà sur un trône entouré de tous les parents d’élève, une écharpe « parrain de l’année » et une couronne sur la tête, asseyant sa supériorité sur ses semblables (plus que d’habitude, s’entend). Finissant par froncer les sourcils, Alfie s’offusque de la suite des propos d’Emma. « Hé, ce serait quoi le problème ? » Est-ce qu’il se sent légèrement vexé parce qu’il est ce pauvre taxé qui a déjà vécu au milieu de l’outback en faisant des rituels en tenue d’Adam et en mangeant du serpent ? Parfaitement. « Parce qu’à ce taux-là, suffisait de demander et je l’épousais, moi, ton frère. » Il s’amuse avec un léger rire avant d’esquisser un sourire alors qu’Emma tente de préserver l’innocence d’Anabel. « C’est pas grave, vous achèterez un congélateur. » Qu’il rétorque couvrant à son tour les oreilles d'une Anabel devenue un ballon entre eux avant qu’elle ne retourne à ses coloriages. Et puis, l’illumination au moment où Emma reprend la parole. « AH MAIS CARRÉMENT. » Qu’il s’excite, des paillettes dans les yeux et, bientôt, sur son costume. « Ton frère est majeur, laisse-le faire ses ef-expériences, même si ça te dépasse. » Qu’il finit par souligner en reprenant un air plus sérieux sur le visage. « Et entre nous, tu trouves pas que ça lui correspond parfaitement ? » Car que Joey se marie est une information surprenante, à la limite de l’absurde. Qu’il le fasse pour passer à la télé, par contre, est cohérent avec le personnage et, dans un sens, contribue à son épanouissement, ce qui devrait être l’essentiel. « Je trouve ça génial, parce que c’est totalement lui. Et, peut-être qu’il a trouvé sa va-vocation, en fin de compte. » D’abord mariés au premier regard, puis un parcours dans le monde de la télé-réalité, une pseudo carrière et une presque reconnaissance, tout ce que Joey a toujours voulu. « Non, moi, ce dont je m’inquiète surtout, c’est de savoir si je dois te prévoir un lit dans la future chambre d’Anabel, avant que tu tues toute la colocation, ou si tu vas en profiter pour reprendre ta liberté. » Parce qu’elle peut râler autant qu’elle le souhaite sur son petit frère, sur la manière dont il l’agace et sur à quel point elle le déteste ; les faits sont là, et elle ne semble pas décidée à le dégager de son canapé ou à prendre de la distance, preuve en est que le cordon est peut-être plus difficile à couper qu’elle le hurle à tort et à travers.
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyLun 30 Mar - 12:20

« M’habituer ? » Oui, bon. Certes. Emma ne deviendrait certainement jamais cette sorte de femme douce et sympathique qu'elle dépeignait. Cela ne faisait pas d'elle quelqu'un de mauvais -pas totalement- mais puisque ça venait d'Alfie, la chimiste se sentait obligée de contredire. « Ça veut dire que c’est devenu un mode de vie ? Tu ten-tiendras pas deux semaines. » Elle ne tiendrait pas deux heures. Tiens, d'ailleurs sa gorge fourmillait, comme prise par une crise d'urticaire. « Et je suis très ven-vexé que tu me sous-estimes ainsi, j’suis plus résistant que ça. » Bah, vu son état c'était à prouver encore. Emma en venait d'ailleurs à le jauger du regard quelques secondes, sans relever. Sa resting bitch face habituelle en disait déjà suffisamment long sur le fond de sa pensée, et puis de toute façon, Alfie heurtait son ego à son tour, alors dans un sens ... c'était mérité. Il pouvait penser d'elle ce qu'il voulait -après tout elle lui donnait des billes assez régulièrement pour qu'il se montre médisant- s'il y avait bien un sujet sur lequel la brune était capable de montrer les crocs -pour de vrai- c'était Rachel, et mini Rachel. Jamais elle n'aurait été à l'envers des convictions de son amie la plus proche, jamais elle n'aurait trahi sa mémoire en s'alliant à ses parents pour discréditer Alfie. Si la Lawson se fichait bien du sort de son ex compagnon, force était de constater qu'il avait été l'une -si ce n'est la- personne la plus proche de la dentiste de la naissance au caveau, et qu'importe sa tête de gland elle ne lui retirerait jamais ce fait. « Wow, t’es pas tant concernée que ça par ta filleule, au final. » A pas grand chose de se montrer violente, Emma préférait songer à autre chose, se demandant encore pourquoi elle avait franchi le seuil de la porte de cet appartement plutôt que de filer sitôt Anabel déposée. Cet échange ne rimait plus à rien, et elle posait les mots sur ce qu'elle ressentait ; à savoir qu'ils ne pouvaient pas se voir en peinture ni l'un ni l'autre. « Tu ne peux pas m’encadrer, moi j’aime bien te faire ch... t’embêter. » Et pour cette raison elle devrait livrer ses nerfs en offrande ? "Oh, ben t'aurais du le dire plus tôt. J'aurais ralenti mon mode de vie sympathique et attendrissant histoire qu'on puisse continuer à s'écharper joyeusement." Faux. Absolument. Mais Alfie reprenait plus sérieusement, alors d'un claquement de langue elle s'en tenait là. « Mais nos affinités personnels n’entrent pas en mo-matière quand ça concerne Anabel. Je cherche son bonheur, et même si je comprends pas comment ça peut être possible, tu y contribues, ça s’arrête là. » Blablabla, la vile parole du crapaud n'atteint pas la blanche colombe qu'elle est. "Je suis la marraine cool depuis que t'as repris le flambeau de l'éducation. Et je te rappelle que Joey vit chez moi. C'est presque comme si elle avait un deuxième animal de compagnie." qu'elle rétorquait en balayant sa remarque d'un mouvement du bras. Ne manquerait plus qu'elle se colle une paire de lunettes sur le nez pour parfaire le cliché et on y était presque. Après tout, ce n'était pas vraiment comme si elle pouvait se targuer de remporter toutes les manches. Alfie et Emma en étaient arrivés à ce point du conflit si destructeur, que chacune des actions qu'ils pourraient intenter l'un contre l'autre se solderait en la mort prématurée du continent Australien -par erreur, un mauvais dosage de nitro est si vite arrivé- et si pour l'heure seuls les voisins de la brune avaient pâti de la mésentente des deux, maintenant qu'ils s'échangeaient Anabel les choses seraient (peut être) un poil différentes. « N’en demande pas trop non plus. » et comment ça une déclaration publique serait too much ? Arquant le sourcil, Emma accueillait le coup d'oeil glissé par l'ennemi avec amusement ; comme quoi Satan pouvait parfois savoir se servir de ses zygomatiques. « Tu devrais plutôt me remercier, j’ai permis de prouver qu’il ne fallait pas se fri-frotter à toi. » Mouais. "Jamais de la vie. Mais j'apprécie le geste." ce qui en soi était déjà une grande avancée. De toute façon, la seule qui était véritablement à craindre ici, c'était Anabel. Armée de son adorable bouille à qui personne ne pouvait dire non, évoluant en milieu hostile (celui des écoles primaires pleines de microbes et de maîtresses dégainant un "vous tiendrez le stand de chamboule tout à la kermesse ?" à tout bout de champ) la petite tête brune était une adversaire féroce en ce qui était question de plonger l'adversaire dans une situation déplaisante, et sans qu'elle ne le voie venir, Emma venait de se trouver conviée au traditionnel rendez vous des commères aux côtés d'Alfie, un bonheur. « sans gluten, le banana bread » Hinhin. Hochant le menton, elle précisait même d'un ton las : "Avec de la farine de coco pour faire baisser l'indice glycémique et une cuisson maîtrisée pour que ça rende bien sur Instagram ?" #healthy #ausecourssortezmoidela. Il n'était pas question qu'elle mette un orteil là dedans, pas même pour les beaux yeux de sa filleule. « Fais-le pour elle. » Quoi ? Finir en prison pour meurtre ? A nouveau le sourire de parfait connard d'Alfie se loge sur ses traits, et Emma ne peut que lui rendre la pareille histoire de rester cordiale et de ne pas laisser son majeur se dresser de façon impromptue. "C'est justement dans son intérêt qu'il vaudrait mieux que je n'y aille pas." grommelait-elle pour finir, bien que ce soit inutile au possible puisque Alfie précisait : « C’est justement parce que c’est une mauvaise idée que c’en est une excq-excellente ! Mercredi 15h, je passe te prendre, sois prête. » A ce moment précis, dans son esprit le Maslow était décédé douze fois, et jamais au grand jamais Emma n'aurait été aussi ravie de se voir conférer les pouvoirs sataniques que Joey lui prêtait, car Anabel braillait et hurlait à la joie, alors qu'elle se voyait soudainement condamnée à une peine de prison ferme chaque mercredi. Un autre qui se condamnait à la perpétuité, c'était Lawson junior et sa volonté stupide de balancer un "je le veux" à une inconnue. Comment et pourquoi cette idée aussi cruche lui était venue ? Emma n'en avait pas la moindre idée. Toujours est il qu'elle se retrouvait désormais face à ce fait sans pouvoir rien y changer, et glanait quelques informations auprès d'un Alfie ... qui n'en avait pas, visiblement. « Évidemment, c’est pour passer à la télé, il est génial ce co-… camarade. » Génial, brillant même. Finalement c'était peut être lui qui devrait accompagner l'anthropologue aux mercredis en folie du jardin d'enfant. « C’est ce qui me permettra de devenir le led-leader du club. » Foutu club d'andouilles, oui. Joey allait se marier. Joey. Allait. Se. Marier. La phrase tournait en boucle sans faire sens, et alors qu'elle espérait récolter un chouïa plus de la part d'Alfie -mauvais bail, très clairement- Emma avait fini par revenir sur terre alors que toutes ses interrogations furent déboutées par un « Hé, ce serait quoi le problème ? » qu'elle jaugeait sincère. Il ne voyait vraiment pas le problème. « Parce qu’à ce taux-là, suffisait de demander et je l’épousais, moi, ton frère. » Ew. Non. Le regard plissé, les sourcils froncés, Emma venait soudainement de se prendre +20 ans de rides d'expressions dans la face en s'imaginant cette union diabolique entre Lucifer et Belzébuth. "Non, mais ça va pas. Jamais de la vie." car plutôt crever que de se retrouver encore plus liée que ça par le Maslow, et que Joey avait déjà suffisamment fait n'importe quoi avec sa propre vie. Malgré tout ce qu'elle pouvait faire pour se contredire, Emma n'en restait pas moins la grande sœur qui se préoccupait de voir son cadet filer droit alors que ses parents avaient tout plaqué pour vivre leur meilleure vie dans la love machine. Il était hors de question que leur famille parte encore plus que ça à la dérive par un mariage stupide destiné à divertir la plèbe entre deux diffusions des marseillais. Et si ils venaient à faire des enfants pour remonter le taux d'audience, hein ? « C’est pas grave, vous achèterez un congélateur. » Dix points pour Gryffondor. Yes. "Faudrait virer les cornets Miko mais ça peut le faire. J'espère qu'elle accouchera en hiver, on aura moins de trucs dans les bacs." Tant qu'à se moquer allègrement du genre humain, autant y aller jusqu'au bout. Puis Anabel avait les oreilles couvertes alors ... pourquoi pas. Cette dernière s'en moquerait, et se réjouirait certainement presque autant que son parrain à l'idée de se retrouver affublée d'une tenue de carnaval pour célébrer l'union de son copain de coloriages. « AH MAIS CARRÉMENT. » Wouhou. Le costume à paillettes ressort du placard. "Remarque si tu le mets y'a moyen que tout le premier rang, mariée comprise, perde dix dixième à chaque oeil. Elle pourra plus signer et bam. Plus de mariage." C'est qu'elle était ingénieur, la petite. Et surtout qu'elle avait beaucoup d'espoir. « Ton frère est majeur, laisse-le faire ses ef-expériences, même si ça te dépasse. Et entre nous, tu trouves pas que ça lui correspond parfaitement ? » Alfie avait repris, un brin plus sérieusement, et Emma plissait les lèvres pour toute réaction immédiate. "C'est pas parce que ça lui va que c'est bon pour lui. Il est pas obligé de rester un abruti toute sa vie." et l'anthropologue était mal placé pour dire le contraire puisque même lui était casé et avait une situation stable. Joey avait beau être un esprit libre -les effets de l'herbe- il n'en demeurait pas moins un crétin fini qui n'avait ni diplôme ni boulot. Emma se refusait à lui sauver les miches toute sa vie, et rien, pas même les liens du sang, n'y changerait quoi que ce soit. « Je trouve ça génial, parce que c’est totalement lui. Et, peut-être qu’il a trouvé sa va-vocation, en fin de compte. »  Clairement, mais le fait que ce soit "totalement lui" n'effaçait rien au caractère éphémère de son indépendance financière et permanent de son union à venir. "Se marier ou faire de la téléréalité ? Tu me diras dans les deux cas il faut être carrément idiot pour se lancer alors ça change quasi rien mais quand même." Emma ne digérerait pas de si tôt la nouvelle, et s'inquiétait grandement bien qu'il faille beaucoup -beaucoup- pour qu'elle l'avoue. "Je veux pas qu'on l'associe à l'idiot du village. Parce que certes, il l'est, mais il ne mérite pas qu'on le catalogue chez les débiles finis. L'image va lui coller aux fesses toute sa vie, et déjà qu'il avait du mal à trouver un boulot ... là à part des pubs pour du shampooing ou sortir un single de R'n'b ... enfin dans tous les cas ma salle de bain est condamnée à être le théâtre de ses conneries jusqu'à ce que je sois vieille et aigrie, et je refuse de l'avoir dans les pattes encore un an de plus." Car elle vivait dans le déni complet. Déjà en mettant la cause de tous ses malheurs sur le dos de son frère, et ensuite en refusant d'admettre qu'elle s'en faisait pour lui. Emma aurait certainement besoin d'une bonne thérapie, mais cette dernière devant durer un siècle avant d'être efficace, la brune faisait tout aussi bien de se calfeutrer dans sa bulle de soucis, et d'ailleurs, Alfie en soulevait un et pas des moindres. « Non, moi, ce dont je m’inquiète surtout, c’est de savoir si je dois te prévoir un lit dans la future chambre d’Anabel, avant que tu tues toute la colocation, ou si tu vas en profiter pour reprendre ta liberté. » Hein ? Hors de question qu'ils roucoulent sous son toit. Et puis quoi encore ? "Partager un trois mètres carrés avec Anabel dans ton salon avec ta copine qui risque de me hurler dessus si je laisse traîner de l'acétate d'éthyle sur la table basse, je sais pas bien si c'est pire que de me coltiner les marseillais sur mon canapé à longueur de journée mais je note l'idée si je finis pas en taule, merci." une option probable tant son degré de patience frôlait le néant, surtout avec Joey. "Puis dans tous les cas il est hors de question que je laisse blondinet ramener son plumeau. J'ai promis de veiller sur lui, j'ai pas signé pour toutes les cruches de passage. Par contre je dis pas qu'il risque pas de venir squatter chez toi si je le fous dehors. J'ai bien fait de venir visiter. T'inquiètes, il prendra pas beaucoup de place. Tu lui donnes des chocapics trois fois par jour et c'est réglé." et pour appuyer ses propos, la brune relevait le pouce en l'air avec un sourire bien trop forcé pour sonner vrai.           
 
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Message(#)crying lightning (alfie) EmptyLun 11 Mai - 20:16

S’il a tendance à appréhender les rencontres avec Emma de par la façon dont le passé leur a démontré qu’elles peuvent souvent (toujours) tourner au vinaigre, il se surprend aujourd’hui à trouver cet affrontement presque divertissant. Oh, n’allez pas croire qu’Emma ne lui tape pas sur les nerfs, c’est une constante chez la jeune femme, mais disons que la routine imposée par son état n’est jamais malmenée, et qu’il se raccroche à chaque élément qui pourrait le divertir et lui changer les idées. En l’occurrence, entendre une Emma s’agacer contre lui semble être le highlight de sa journée. Si de manière générale Alfie est constamment dans la provocation avec elle, aujourd’hui ne fait pas exception à la règle et il y éprouve un plaisir qu’il n’essaie même pas de dissimuler. Il joue, il l’agace, s’étonne qu’elle puisse formuler des compliments, affiche un large sourire alors qu’elle sert les dents et affiche cette moue qu’il ne reconnaît que trop bien pour souvent en être à l’origine. L’agacement d’Emma en est presque sa fontaine de jouvence, et il ne pourrait se nourrir que de ça pour le restant de ses jours. Mais malgré son envie de toujours trouver de nouvelles variantes pour exaspérer la marraine d’Anabel, ce statut lui donne aussi une protection qu’il ne lui aurait pas accorée dans d’autres circonstances ; et le fait qu’il ne peut pas se permettre tout ce dont il rêve, au risque de réellement être à l’origine d’une troisième guerre mondiale dont sa filleule serait un dommage collatéral. Alors il se modère, il souligne qu’il ne s’agit pas tant de sadisme qu’une façon de faire qui relève d’une habitude et qu’il a appris à apprécier avec le temps. Un fin sourire sur les lèvres, Alfie hausse les épaules face à la répartie d’Emma. « Attent-attendrissant n’est pas un mot que tu peux utiliser à ton égard. » Et il continue, même s’il reprend rapidement son sérieux alors que la priorité n’est plus de titiller Emma, mais bien de lui confirmer qu’elle aura toujours une place dans la vie d’Anabel. Ou du moins, au cours des prochaines semaines, tant qu’il a la responsabilité de la fillette. Il peut être un sacré abruti quand il veut – on peut même dire un vrai connard – si Alfie est égoïste, la seule personne pour laquelle il met ce trait de caractère de côté est mini-Forbes. Ses intérêts seront toujours prioritaires sur tout le reste, et elle pourrait bien avoir pour meilleur pote Satan qu’il l’accueillerait les bras ouverts (et dans un sens, c’est un peu la situation actuelle). Laissant échapper un rire alors qu’elle compare Joey avec un animal de compagnie, son esprit de compétition – particulièrement exacerbé en compagnie d’Emma – ne manque pas de refaire surface. « Prends pas la confiance, c’est une histoire de quelques sa-semaines, après je reprends ma première place. » Il souligne, parce qu’il ne manquerait que ça : qu’à termes, Emma reste la préférée de sa filleule. Non, nope, no way, c’est hors de question qu’il assiste à un tel désastre sans tenter de changer le cours des choses. C’est Anabel et lui contre le reste du monde, et puis Emma en guest de temps à autre, mais ça s’arrête-là.

Et si Alfie veut bien faire un geste en direction d’Emma pour admettre à demi-mot qu’elle est essentielle à la vie de la petite, il ne faudrait pas qu’elle en demande trop et qu’elle exige des excuses de sa part auprès du voisinage qu’ils ont, il est vrai, souvent malmené vu la façon dont ils s’écharpaient déjà quand ils se fréquentaient plus régulièrement. Outre le fait que s’excuser n’est pas une façon de faire dont il a l’habitude, cela lui parait surtout inapproprié compte tenu de la situation : elle devrait plutôt le remercier d’avoir fait d’elle une vraie sorcière à laquelle il ne faut pas se frotter. Il est persuadé qu’elle est bien plus tranquille depuis que les voisins l’ont vue massacrer des fringues à l’aide d’une paire de ciseaux et hurler des dizaines d’injures comme si elle était un inépuisable dictionnaire de synonymes. « Comme tu veux. Je suis capable de m’auto-congel-congratuler, et j’ai bien raison, j’ai quand même participé à créer la légende. » La légende, aka Emma la furie, Satan, la sorcière de Logan City, peu importe le petit surnom (faut dire que, le concernant, c’est carrément une dissertation plutôt qu’une liste qu’il peut fournir de tous les sobriquets qu’il a collés, un jour ou l’autre, à la jeune femme). Mais il devrait peut-être rester modeste s’il ne veut pas risquer de contrecarrer le plan qu’il a désormais en tête ; parce qu’en agissant de la sorte, il est probable que lors du prochain mercredi de souffrance qu’il devra s’imposer avec les parents des camarades d’Anabel, il se retrouve seul alors que la perspective d’être accompagnée par Emma lui apparaît comme l’idée du siècle. Oh, bien-sûr qu’elle va souffrir, bien-sûr qu’elle risque de commettre un meurtre, mais c’est très exactement pour cela qu’il a besoin d’elle à ses côtés. « Exactement ! Tu vois, t’as tout compris, tu fais déjà partie de la bande ! » Qu’il se réjouit, tapotant dans ses mains comme le gamin surexcité qu’il est désormais. Il n’en a que faire de l’opposition d’Emma, son avis n’a pas d’importance puisqu’Anabel est tout aussi surexcitée que lui, et qu’il n’y a que ce que l’enfant veut qui soit valable. Désolée ma vieille, t’es aussi coincée que moi maintenant. Parce qu’après tout, elle est sa filleule aussi, et il n’y a pas de raisons qu’elle n’écope que des aspects sympathiques de ce rôle. Va falloir qu’elle y mette un peu du sien, et qu’elle souffre aussi.

Du moins, c’était l’idée avant d’apprendre qu’elle doit déjà suffisamment souffrir avec la perspective d’avoir une future belle-sœur sur son canapé (parce qu’il n’imagine pas Joey trouver un appartement de sitôt vu la façon dont il prend plaisir à squatter celui de sa sœur et à rendre celle-ci dingue). Et si la surprise d’apprendre que Lawson Junior compte se marier à une illustre inconnue prend Alfie de court, c’est néanmoins en accord avec la personnalité de Joey. Il ne l’aurait jamais imaginé unir son destin à quelqu’un, mais tant qu’à le faire, autant que ce soit un gros doigt d’honneur aux valeurs traditionnelles du mariage. Alfie approuve cette idée, contrairement à Emma qui s’avère bien plus concernée par les décisions de son frère qu’elle ne le laisse paraître en temps normal. Si dans un premier temps il s’en amuse, soupirant un « tu rates un beau-frère d’excel-exception » alors qu’elle balaie la perspective que ce soit lui qui unisse son destin à celui de Joey, ajoutant un « tu vois, y’a toujours des solutions ! » à l’évocation de la place dans le congélateur pour y caser un futur bébé, il reprend son sérieux rapidement. D’abord parce qu’il est véritablement enjoué d’avoir l’opportunité de sortir son costume à paillettes qui prend la poussière dans son armoire, riant alors qu’il hausse les épaules : « tu le vois que je peux être utile ! », mais aussi et surtout parce qu’il constate que la jeune femme a réellement l’air préoccupée. Elle fait usage de sarcasme, mais les interrogations qui sont les siennes démontrent qu’elle s’en soucie bien plus qu’elle ne veut le faire croire. « Et tu lui l’as dit, ça ? » Il demande, en lui adressant un regard du coin de l’œil alors qu’il croise à nouveau les bras sur son torse. Loin de lui l’envie d’être un thérapeute de famille, mais son argument se tient, sauf qu’elle ne l’adresse pas à la bonne personne. « Je veux dire, sérieusement, et pas en l’atte-attaquant ou en lui donnant l’impression que tu sais toujours mieux que lui. » Qu’elle le veuille ou non, c’est l’impression qu’elle laisse sur d’autres, lui compris, et ce n’est pas toujours évident d’accorder du crédit à ses propos lorsqu’elle agit de la sorte et parle avec ce ton. « La télé-réalité. » Il précise par la suite, constatant à nouveau qu’elle prend les choses bien trop à cœur, laissant apercevoir une réelle inquiétude pour son frère. Un côté d’Emma dont il n’avait jamais douté, mais qu’il ne voyait que trop rarement pour se souvenir de son existence, raison pour laquelle il tente de ne pas faire usage de plus de provocations et de parler entre adultes. « Remarque, c’est plus toi qui va l’avoir dans les pattes, justement. » Elle devrait plutôt s’en réjouir, ayant enfin trouvé l’opportunité de se débarrasser du jeune homme, elle qui en rêve depuis des années. « Je pense que s’il arrive à se faire de la tho-thune à partir de cette idée, c’est loin d’être l’idiot du village. » Et pourtant, Alfie déteste la télé-réalité (même si sa réaction a pu laisser penser le contraire), autant dire que ça lui coûte d’admettre cela. « On ne l’associera pas à ça, Emma. D’abord parce qu’il aurait pu faire pire émission, et puis parce que la télé-réalité, toutes ses conneries, c’est entré dans la ca-culture populaire, ça dérange plus personne. » Même si cela devrait, mais c’est un avis purement personnel. « Et c’est pas comme si tu frère allait se chercher un job dans les finances ou le droit, hein. » Oh pitié, non. Tant mieux pour Joey, et pour le reste du monde, aussi. « Mais j’en reviens au même constant, il faut que tu lui en parles. » Pas juste de sa mauvaise idée, mais de toutes ses inquiétudes qu’elle souligne et auxquelles son cadet n’a probablement pas songé. Et si Emma se soucie de son frère, de son côté Alfie tend à se soucier de la jeune femme – même si ça ne l’enchante pas. C’est l’occasion rêvée pour elle de profiter de virer son frère, et si elle ne le fait pas, il n’est pas sûr que sa santé mentale survive. « Hé, j’essaie d’aider, alors tu baisses d’un ton. » Il soupire en levant les mains à mi-hauteur pour prouver son innocence et sa bonne foi. Oh, bien-sûr que lui aussi aimerait éviter une colocation et qu’il n’espère évidemment pas en arriver là, mais au moins, il pourra prétendre s’être senti concerné et avoir proposé une solution pour ne pas que la jeune femme finisse par massacrer toute sa maisonnée quand on lui demandera de témoigner dans cette affaire. Laissant échapper un rire alors qu’elle retourne la proposition contre lui, Alfie finit par faire les gros yeux et secouer rapidement la tête pour s’opposer à cette idée lorsqu'il comprend qu'elle est sérieuse. « Jamais de la vie ! » Non, il apprécie Joey, c’est un de ses meilleurs potes, mais il ne faut pas déconner. « Il fi-fantasme sur Jules ! » À en croire la conversation qu’ils ont eue il y a quelques temps et la façon dont Joey ne cessait de rabâcher à quel point il trouvait un petit côté sexy à la bibliothécaire. « Alors que tu sois contre son mariage, je peux comprendre, mais que tu sois pour le sacrifice de mon couple, ça passe mal. » Et c’est paradoxal, même si en soit il pourrait comprendre l’esprit de vengeance. « Contente-toi de supplier la pro-production qu’ils lui refilent une meuf avec appart’. » Et puis, ça le frappe, comme une évidence. « Tiens, d’ailleurs, t’as la certitude que ce sera une nana ? » Si ça se trouve, elle aura un beau-frère, et elle se rendra compte à quel point il aurait été préférable que ce rôle soit occupé par Alfie.

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