Le Deal du moment : -17%
SSD interne Crucial SSD P3 1To NVME à ...
Voir le deal
49.99 €

 Canari : contre-attaque - Keewe #2

Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptyLun 25 Nov 2019 - 22:33

Canari : contre-attaque@Joseph Keegan
Le petit bar sur la rue Vulture à Highgate Hill, vendredi, vers 23h. Vers 23h, c'est vague comme demande, tout de même. Fidèle à moi-même, c'est avec très exactement sept minutes de retard que j'arrive à la rue indiquée dans le message de Joseph. Nous sommes vendredi, et je n'ai jamais été aussi anxieuse de voir passer les jours. Bored de Billie Eilish dans les oreilles, je m'avance vers ce qui me semble être le plus petit bar de la rue. Arrêtée devant la façade colorée, je lève les yeux vers l'enseigne qui indique 'open' aux passants. A cette heure-ci, la rue n'est peuplée que de jeunes gens en quête de fête et de distraction. Le bar a l'air, lui aussi, plein. Et même si Joseph a promis qu'il savait ce qu'il faisait, je ne peux pas m'empêcher d'être inquiète.

Parce que je le sens parfaitement bien, le sachet collé contre la peau de ma poitrine. Je ne cesse de m'empêcher d'y porter la main, afin de vérifier sa présence. Ce serait inutile. Je le sens tellement que j'ai l'impression de me balader avec une bombe. Une part de ma conscience voudrait lui rendre, lui demander d'effacer mon numéro et mon existence de son esprit. L'autre moitié est paralysée, déjà trop lancée dans la course. Et c'est tant pis pour moi.

Je resserre mon gilet noir sur mes épaules, comme pour me protéger, et passe la porte, non sans avoir presque arraché les écouteurs de mes oreilles. La musique et le bruit me happent, je balaie l'endroit du regard. Mes yeux se posent enfin sur Joseph et je me dirige d'abord vers le comptoir pour commander à boire : un diabolo menthe et une bière pour Joseph. Je me fraye un chemin au milieu des gens, manque de me faire renverser le contenu du verre que je tiens dans la main droite sur le tee-shirt. Le bar rempli laisse étrangement une impression de chaleur, et j'ai pourtant froid. Je suis certaine que c'est à cause du sachet que je sens contre ma peau. Un verre dans chaque main, je me plante devant la table qu'occupe Joseph, dans un coin de la pièce. « Je t'ai pris une bière pour me faire pardonner d'avoir dit que t'avais l'air d'avoir l'âge de Jésus. Même si j'avais en tête Jésus avant qu'il ne cane. » Les verres touchent la table et je m'installe devant Joseph. « C'est quand même galère à trouver, ton bar. » que je marmonne en tirant la chaise. Nos voisins de table sont assez loin et pourtant je me penche en avant, comme pour lancer une confidence un peu inquiète, du genre à faire battre mon cœur encore plus vite qu'il ne le faisait déjà. « J'ai... rien pris depuis la première fois. » Trop effrayée des effets, trop anxieuse à l'idée de voir Yoko passer la porte de ma chambre, ou que Clément ne débarque à l'improviste.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptyJeu 28 Nov 2019 - 22:44

Le rendez-vous était officiel : Joseph reverrait son étoile vendredi soir dans un bar bien plus louche que le premier. Il avait envoyé le dernier message en se mordant la lèvre inférieure, conscient qu’il emportait la jeune femme dont il ne connait pas encore le nom dans une danse empoisonnée. Lorsqu’elle l’avait informé qu’elle n’avait pas encore touché à la drogue en dehors du jour de leur rencontre, il s’était senti rassuré : rassuré qu’elle ne l’ait pas écouté. Parce qu’il ne faudrait jamais écouter les mots d’un homme qui a pour motivation un besoin égoïste.

Attablé dans le fond du petit établissement presque plongé dans la noirceur depuis que le soleil s’est glissé sous les draps, Joseph glisse dans sa manche de sa veste une liasse de billets verts que lui tend l’un de ses clients fidèles. Un type blanc, maigre, le portrait parfait de ce que deviendra le dealer s’il ne cesse pas de consommer sa marchandise. Après avoir jeté un coup d’œil autour d’eux, Joseph sort de sa poche un sachet plein, gourmand, et il se refuse le contact visuel en l’enfonçant dans la paume squelettique de l’homme qui se met automatiquement à baver comme un chien devant un os encore couvert de viande rouge. Il faut dire que son apparence délavée est convaincante : aucun être humain censé n’aurait envie de voir ce reflet dans le miroir. Sans un mot, le malade remercie sa source de poudre d’un signe de la tête et se redresse vivement sur sa chaise pour rejoindre la sortie le plus rapidement. Joseph ne lui accorde plus aucun regard et reporte son intérêt vers les quelques têtes présentes dans le bar. C’est un endroit moins visité, plus intime, le lieu parfait pour paraître complètement douteux. Malgré tout, jamais la présence de policiers n’a été signalée ici et c’est bien la seule raison pour laquelle Joseph campe encore ici dans le haut de son arbre, perché comme le vautour qui attend qu’une gazelle succombe sous la chaleur du désert. Tandis qu’il fait craquer son briquet sous la clope qu’il coince entre ses lèvres, la jeune femme qu’il attendait apparaît comme une mouche dans une soupe. Il termine d’allumer son bâton en posant ses yeux sur la bière devant lui et il tire une latte, un sourire malin étirant ses lèvres closes. Il rejette toute la fumée par ses narines et prend la parole : « Évite d’me comparer à Jésus, peu importe duquel tu parles. » Il déteste déjà son prénom à la connotation religieuse et il le supporte depuis trop longtemps – c’est effectivement la spécialité des prénoms : coller à la peau du cul comme une infection transmise sexuellement. « Ce sont mes bars préférés. » Des petits bars camouflés entre deux immeubles plus gros, ceux qui se font remarquer par seulement les yeux les plus concentrés. Joseph la remercie discrètement pour la bière et débarrasse sa cigarette d’un peu de cendre en portant sa boisson gratuite à ses lèvres. Il hausse un sourcil quand la jeune femme se penche vers lui comme pour lui murmurer un secret. « Et j’imagine que t’as accepté d’me revoir parce que t’as aimé la première fois, c’est ça ? » Un sourire soulève la commissure de ses lèvres. « Ou, alors, j’suis d’excellente compagnie. »  
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptyMer 4 Déc 2019 - 10:55

Canari : contre-attaque@Joseph Keegan
Dans ce bar, on s'attendrait presque à voir surgir la mafia des placards. Il est définitivement plus étroit et plus spécial que le bar précédent. Je ne sais pas si j'en suis rassurée, ou si c'est tout le contraire. Mais je fais confiance à Jo. Je crois. Je pose la bière devant Joseph, prend place en face de mon interlocuteur, tente de me faire pardonner - à moitié - pour ma blague un peu douteuse sur son âge. Je hausse les épaules lorsqu'il me demande de ne pas le comparer à Jésus. Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça. Trente-trois ans, c'est quand même un bon âge pour mourir. Mes yeux se posent un peu partout dans le bar, sur les visages rougeauds des types au comptoir. Des types qui doivent s'y installer si souvent, que je suis presque certaine qu'ils sont du genre à réclamer 'leur place' lorsqu'ils sont en visite quotidienne dans cet endroit étrange. Je croise le regard d'un type qui n'a pas cessé de m'observer depuis que je suis entrée. Il ne fait même pas semblant. Je tente la tactique du 'je te fixe dans les yeux' pour lui faire détourner le regard. C'est souvent la meilleure technique, dans les transports en commun, en plus d'être un fantastique exercice de confiance en soi. La grande perche détourne le regard au bout d'environ cinq secondes et je compte un point de plus en 'bataille de regard' dans ma tête, léger sourire aux lèvres.

Mes doigts trouvent le verre froid de mon diabolo menthe. « Tes bars préférés sont un peu louches. Mais c'est cool. » 'Cool' n'est probablement pas l'adjectif adéquat, mais c'est celui que j'ai choisi. La menthe pétillante s'étale sur ma langue à mesure que je bois. « C'est pas bon pour la santé, de fumer. » que j'ajoute en observant Joseph et sa cigarette. Je n'ai jamais touché à une seule cigarette de toute ma vie. Paradoxal de parler de santé en prenant de la cocaïne. Mais chut, je suis encore en mesure de dire stop. Mon corps ne réclamera jamais rien que je ne puisse lui refuser. Je suis forte. « M'oui. Mais je... ouais. » Je me suis accoudé à la table comme une enfant ennuyée, le poing écrasé contre la joue. Mon index fait des arabesques sur le bois où sont posés nos verres. « T'es de bonne compagnie. Enfin, j'ai confiance en toi. J'ose pas en prendre seule. J'ai déjà essayé mais j'ai toujours peur qu'on entre dans la pièce, même si elle est fermée à clef alors je m'arrête toujours avant de me lancer. Et j'ai peur que le fait qu'elle soit fermée à clef me rende louche. J'ai peur de faire une overdose, de prendre ça n'importe comment. Accompagnée c'est pas pareil. Bien accompagnée c'est encore mieux. » Les derniers mots de ma tirade sont murmurés sur un ton plus bas, alors que je plante mon regard dans les prunelles de Joseph. « T'en prends jamais, toi ? Même qui ne soit pas de ta marchandise ? » Je me demande où il la trouve, d'ailleurs, sa marchandise. Est-ce que c'est si facile de s'en procurer ? « J'aimerais bien essayer, heu... Par le nez. J'ai lu je sais pas où que c'était plus fort. » Ouais, les insomnies en quête de réponses sur le net, ça me connaît, désormais. Il ne faudrait pas que les flics tombent sur mon historique de recherche.

Moi quand j'ai écrit 'Mais chut, je suis encore en mesure de dire stop. Mon corps ne réclamera jamais rien que je ne puisse lui refuser. Je suis forte.':
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptySam 7 Déc 2019 - 2:22

Il ne sait pas pourquoi il a accepté de la revoir. Il ne sait pas pourquoi il a tout simplement accepté de répondre à ses messages alors qu’ils étaient complètement ridicules. Tous les deux ne font pas partie de la même génération et, pourtant, Joseph a laissé son doigt appuyer sur « envoyer »  à de nombreuses reprises et il s’est surpris à sourire à quelques-unes de ses réparties. Elle est jeune, son étoile. À son âge, il venait à peine de vendre son premier sachet de poudre pour se rendre compte qu’il est tellement plus facile de travailler illégalement : chaque gramme de cocaïne rapporte tellement plus que des centaines d’heures à bosser derrière une caisse, à l’épicerie ou dans un café. Malgré la simplicité de ce commerce au noir et son apport surprenant en billets verts, Joseph ne ressent pas la même adrénaline qu’avant. Il travaille seul, Freya et les autres ne mettant pas les pieds dans cette « sale besogne ». Peut-être qu’il a besoin d’un plus grand divertissement et ce serait la raison pour laquelle il a donné rendez-vous à la jeune femme ce vendredi soir. D’ailleurs, il ne sait toujours pas son prénom, à celle-là.

« Il n’y a pas plus louche que moi, ici, t’as pas à t’en faire. » Même s’il avait opté pour un ton humoristique, ses propos n’étaient pas moins véridiques. Il est celui qui se ferait clouer au sol si des flics débarquaient à l’improviste et, si la peur de faire face une nouvelle fois à la justice l’a toujours accompagné dans ses activités illicites, elle ne l’a jamais empêché de tendre la main vers son but. Le garçon hausse un sourcil lorsque sa nouvelle compagnie se permet de donner son avis quant à la fumée qu’il ingère volontairement. « C’est pas bon pour la santé d’accepter d’me revoir. » Oups, ces mots ont glissé hors de sa bouche sans qu’il ne puisse les arrêter. Après avoir tiré une troisième latte sur son bâtonnet à l’embout de braise, il plante ses yeux dans ceux de l’étoile pour écouter ses confessions d’une oreille attentive. Il est surpris d’apprendre qu’elle lui fait déjà confiance : elle manque visiblement de figures sur lesquelles se fier. Une petite âme seule à Brisbane qui se laisse guider par ses rêves. Qui serait-il pour l’empêcher de faire ce qu’elle a envie de faire ? « Tu penses trop. Tu réfléchis autant avant d’prendre un cachet pour soigner tes migraines ? » La prochaine question de la novice le laisse hésitant un moment. Elle ne peut pas encore lire les signes sur le corps d’un addict et il n’a pas l’intention de lui dévoiler les marques bleuâtres et les cicatrices sur son avant-bras : une image à faire frissonner un gamin. « Si, il faut bien que j’teste c’que j’vends pour m’assurer que la qualité est là. » Une fois. Une seule fois. Il a glissé la seringue dans sa veine et a hésité avant d’appuyer sur le piston. Mais il a fait confiance à Lou : elle a côtoyé le club et c’est cette organisation qui l’a fourni en magie après sa sortie de prison. Pourtant, il avait senti que quelque chose clochait et avait préféré ne plus jamais mettre cette poudre sous son nez, continuant de s’approvisionner via la véritable source. Le garçon se débarrasse d’un peu cendre par-delà la table et hausse un sourcil. « Ouais, c’est plus fort que par la bouche. » Il pourrait s’arrêter là et la laisser expérimenter mais la seule bonne part de lui l’oblige à la prévenir : « Mais ça t’ferait sniffer. Sans arrêt. Comme si ton nez coulait tout l’temps. Ça irrite le nez, ça chauffe. » Il est peut-être un peu trop honnête. Mais il parle par expérience : si lui a opté pour la seringue, c’est bien parce que cette méthode se camoufle plus facilement. Il suffit de couvrir son bras d’un vêtement ample et le tour est joué. « Tu sais, j’ai l’impression que la coke te tente parce qu’elle t’a permis de réaliser un de tes rêves. Avoir tous les yeux rivés vers toi. » Il l’interroge du regard et continue : « Si t’as envie d’en profiter au maximum, on s’en fiche d’la façon que tu l’entres dans ton corps. La coke est là pour tripler le plaisir, elle n’en invente pas. » Il porte sa bière à ses lèvres pour rincer le fond de sa gorge et conclue : « Y’a pas un truc que t’as toujours eu envie d’faire ? »          
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptyDim 8 Déc 2019 - 18:29

Canari : contre-attaque@Joseph Keegan
Oui, son bar est louche. Les gens qui le peuplent le sont encore plus. Et je suis pourtant sûre de pouvoir affirmer que Jo' n'est définitivement pas le plus adapté à ce paysage défraîchi. Je secoue la tête lorsqu'il reprend mon idée de mauvaise santé. « On ne va pas jouer aux frères et sœurs, hm ? » J'ai déjà assez donné avec le mien. Je suis certaine que lui aussi, il s'est mis dans dans des histoires pas possibles. Enfin, lorsqu'il voudra bien un jour m'en parler. Pour l'instant, c'est le point mort.

Joseph se met à parler de cachets pour les migraines et je lui rétorque presque que ce n'est pas la même chose. Mais au final, peut-être bien que je me prends un peu trop la tête. Personne ne viendra m'emmerder. Et puis, je fais ce que je veux, dans ma chambre. « Tu testes ? Vraiment ? » Je ne m'attendais pas à ça. Je m'imaginais probablement que la règle numéro, c'était justement de ne jamais consommer la marchandise. Au final, ce n'est qu'un argument de plus : il faut que je me détende. Je continue de siroter ma boisson, pensive. J'ai vraiment envie d'essayer par le nez, si c'est plus fort. Mais la précision apportée par Joseph me dissuade et je repousse l'idée d'un léger rictus, grimace un peu dégoûtée. « M'ok, je vais rester avec la manière de la première prise, dans ce cas. » C'est peut-être pas trop mal. Et puis, c'est récréatif. Je n'en ai pas vraiment besoin, même si l'effet était absolument incroyable la dernière fois.

Sa remarque me fait rougir, je le sens. J'ai l'impression qu'il a vu à travers moi comme un livre ouvert. Ce n'est même pas un truc que je m'avoue à moi-même. Mais je sais que Joseph a raison. La sensation de lumière, presque palpable, je peux encore la ressentir en échos. Elle est la seule chose qui me fait parfois poser la main sur ce maudit sachet de poudre, qui remplit ma tête de 'et si' trop sonores. Je ne peux qu'opiner du chef, détourner le regard pour faire comme si ma boisson devenait soudain intéressante au possible. Ça fait deux fois qu'il emploie ce mot, coke, que je me suis inconsciemment interdit d'utiliser. Il me semble trop dangereux, presque sale. Un peu effrayant, mais pourtant fascinant. Lumineux. « Tripler le plaisir, hein. » Ça semble facile : choisir une situation géniale et pas trop dangereuse, puis s'éclater. Je pense à la scène. Au théâtre. Cette sensation de liberté qu'il est parfois si difficile d'atteindre, en compagnie des membres de la compagnie. Ces barrières que je pourrais faire sauter en un claquement de doigts - en un rail - pour ne me concentrer que sur les choses essentielles : mon ressenti des choses, ma capacité à en réaliser de grandes. « Un grand film. J'aimerais être à l'affiche d'un grand film. Je veux le grand monde, la grande vie. » Pas rester éternellement en colocation, pas changer de petits boulots tous les trois mois. « J'ai fini de me prendre la tête. » Je fait tinter mon verre contre le sien, termine mon diabolo menthe d'une traite. « Tu veux pas qu'on bouge ? J'ai envie d'une prise, mais pas ici. » Au théâtre. Je veux aller au théâtre, il ne doit y avoir personne dans les locaux, à cette heure-ci.

WOOTWOOT:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptySam 14 Déc 2019 - 19:37

Le visage de sa sœur se projette dans le fond de son crâne et il secoue vivement la tête pour se débarrasser de cette image de petit ange parfait qui lui taperait probablement sur les doigts s’il le trouvait dans ce bar ce soir. Si Lily a toujours préféré éviter Joseph, c’est bien pour ne pas jouer à la mère poule avec lui : elle aurait tant de choses à lui reprocher, de la façon qu’il s’habille à l’attitude nonchalante qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. Elle et lui sont deux opposés qu’il vaut mieux séparer le plus souvent possible. « Pitié, non. » qu’il répond en grimaçant, préférant tout de suite changer de sujet pour ne pas laisser la voix de Lily résonner plus longtemps dans sa tête.

Bien obligé d’admettre qu’il a testé la marchandise pour rassurer la jeune consommatrice, il hausse mollement les épaules sans avoir envie de s’étendre davantage sur ses habitudes malsaines. « Ouais, ne me dis pas que j’ai l’air à jeun ? » Il accompagne sa question d’un large sourire faux et il se désigne d’un mouvement presque artistique afin de la laisser analyser la personne qu’elle a devant lui : un homme aux cernes creux, aux cheveux qui semblent avoir été victimes d’une catastrophe nucléaire et au teint pâle comme un galet. C’est seulement après qu’il se rend compte qu’il ne donne pas une excellente image à la drogue qu’il tente de vendre et il se reprend avec la prochaine question de son étoile : « Bonne idée, c’est la meilleure méthode pour ne pas ressembler à moi. Que des avantages… Des avantages à profusion. » Il se noie dans son propre mensonge et, pour retrouver son aise, il se rince la bouche avec un peu de bière en se permettant d’observer les alentours pour éviter de voir la réaction de la jeune femme. Au fond de lui, c’est un combat qui fait rage : une part de lui voudrait pousser l’innocente hors du bar et lui ordonner de ne plus jamais le contacter et l’autre part souhaite l’emporter dans sa folie pour… ne plus être seul ? C’est seulement lorsqu’il sera trop tard qu’il se rendra compte de l’égoïsme dont il fait preuve en luttant contre la voix qui le supplie d’épargner celle qui a encore un avenir tracé devant elle. Celle qui semble motivée par les faisceaux de lumière pointés en sa direction et par la vague d’applaudissements qui lui serait offerte après une prestation. Elle n’est pas difficile à cerner, la petite. Elle est comme beaucoup de jeunes femmes : à la recherche d’un moyen pour briller. Parfaitement conscient de sa malhonnêteté, il utilise cette faille qu’il a trouvée chez elle pour l’inciter davantage à se laisser tenter par une seconde consommation de cocaïne. Son intérêt est rapidement capté et un sourire forcé étire les lèvres du garçon. « Yep. » qu’il confirme. Trois fois plus de plaisir. Et trois fois plus de conséquences. Il les voit, les étoiles, dans ses yeux. C’est une galaxie entière qui miroite dans ses iris noirs. Il l’écoute d’une oreille attentive tandis qu’elle lui révèle la réelle motivation derrière ses agissements et il observe les traits de son visage comme s’il était soudainement devenu directeur de casting. « T’as la gueule pour avoir un premier rôle. » Il est sincère. La beauté de la jeune femme est indéniable. Il voit déjà sa silhouette séparer deux immeubles à Time Squares. Il soulève son verre, trinque avec elle et avale une longue gorgée de bière sans grimacer avant d’hocher vigoureusement la tête, comme si la proposition de son étoile était une révélation. « Bonne idée. » Il se redresse après avoir tâté les poches de son jean pour s’assurer de n’avoir rien perdu et il termine son verre en quelques gorgées avant de s’approcher de sa compagnie pour lui tendre son bras afin qu’elle s’y accroche comme une célébrité en talons hauts : « Tiens, pour t’aider à visualiser ton futur. » Il lui offre un clin d’œil puis la dirige vers la sortie du bar sombre et c’est au moment où il pose son pied sur le tapis jonchant le sol devant la porte que cette dernière s’ouvre vivement. Il lui suffit d’apercevoir un seul pixel bleu sur la chemise d’un officier de police pour bondir à quatre mètres de là. La première cachette qu’il déniche est une table à banquettes vide : il se glisse en dessous d’elle comme un gamin qui joue à la cachette avec ses parents.

« Bonsoir mademoiselle. » Commence le premier policier en s’agrippant à sa ceinture garnie d’armes et de papiers de toutes sortes. « On a reçu l’appel d’une jeune femme qui signalait la présence d’un homme à l’allure dangereuse ici. C’est vous qui avez appelé ? » La porte se referme derrière et la chaleur australienne disparaît pour laisser la place à l’air climatisé de l’endroit.    
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptyMer 18 Déc 2019 - 12:17

Canari : contre-attaque@Joseph Keegan
Je contemple devant moi un Joseph qui se met en scène, qui se vante de son apparence de type 'qui n'a pas l'air à jeun'. « T'es pas si pire. », je commente, le sourire aux lèvres. C'est vrai, y'a peut-être plus louche que lui, dans le bar. Genre le type accoudé au comptoir qui me fixait tout à l'heure. « Tu manques juste un peu de soleil. Ma mère disait qu'il suffit de se pincer les joues pour paraître plus réveillé. » Un geste que j'ai effectué le lendemain matin de la première prise, l'autre soir. Ça ne m'a pas sauvé des cernes et de l'air un peu ébahi qui hantait mon visage comme un vieux fantôme. Trop vieux pour moi, le fantôme. J'ai vingt-trois ans. Je ne bois pas d'alcool pour éviter ces matins de gueule de bois qui m'en donnent dix de plus.

Jo' achève de me convaincre de continuer à m'amuser avec la neige sans en prendre par le nez. J'opine du chef, l'imite lorsqu'il boit en portant mon propre verre à mes lèvres. Les bulles piquent encore ma langue, j'ai l'impression de ne pas pouvoir me faire à la sensation. Lorsque Joseph parle de premier rôle, je sens un sourire étirer les commissures de mes lippes d'une façon presque non consentie. Le brun vient de me voler un sourire lumineux; je ne tente même pas de masquer la fierté qui doit se dégager de mon visage. « Tu trouves ? » Bien sûr, qu'il trouve. Je suis faite pour ça; la scène. Je vois déjà mon visage passer sur les gigantesques panneaux luminescents des avenues des villes les plus brillantes, ventant la grande qualité des films et des pièces de théâtres dont les affiches portent mon nom... en immenses lettres capitales. Je termine mon verre et commence à reprendre le peu d'affaires que j'avais mis de côté en m'asseyant - à savoir mon sac à main - pour quitter l'endroit. Je suis soulagée. Le sachet que je transporte avec moi, fermement collé à ma poitrine, semble soupirer de soulagement. J'attrape le bras de mon aîné avec un sourire immense, envoie mes cheveux derrière moi d'un mouvement fluide et théâtral. Tenir le bras de Joseph me donne l'impression de pouvoir marcher sur le monde. Je m'imagine descendre la rue avec R.I.C.O. en fond sonore, comme dans un excellent film.

Et comme dans un excellent film, les flics déboulent dans le bar, et je me retrouve dépourvue de compagnie en moins de temps qu'il ne faut pour dire 'ouf'. Les policiers sont deux. Des hommes. J'efface aussitôt mon air hébété. C'est l'heure, Murphy, de sortir tes meilleures armes. « Oui, c'est moi. Je dois faire une déposition ou... Enfin, je peux partir ? Je ne me sens pas vraiment en sécurité, ici. » Le policier le plus proche de la porte balaie l'endroit du regard. Je baisse d'un ton, croise les bras et resserre mon gilet autour de mes épaules. « J'aimerais plutôt sortir, si ça ne vous embête pas. Je vous ferai la description du type, je crois que dès qu'il m'a vu aller aux toilettes pour passer mon appel, il a compris. J'avais juste peur qu'il ne me suive dehors. » Le patron du bar s'est approché. Les policiers lui posent des questions sur la fréquentation de son bar, ses horaires d'ouverture, ils demandent des papiers compliqués que le patron étale sur le comptoir sale. Un policier est toujours près de la porte.

C'est alors qu'elle sort des toilettes, la fille qui a vraiment dû appeler les flics. Et la voilà qui s'approche, qui explique qu'elle est celle qui a passé l'appel. L'autre policier, celui qui était proche de la porte, s'approche de moi. Il n'a pas vu Joseph, il doit probablement se dire que toutes les personnes qui pourraient sortir de là sont à portée. « J'comprends pas, je vous assure que c'est moi qui vous ai appelé. » J'affiche ma mine la plus offusquée, m'apprête à la traiter de menteuse lorsque le gardien de la paix demande à la femme de lui montrer ses papiers d'identité... qu'elle n'a pas sur elle. Je m'empresse de sortir les miens. La carte verte est attentivement étudiée par le policier. « Oui, c'est moi sur la photo. Je fais jeune, mais j'ai vingt-trois ans. » que je lance en reprenant ma carte. « Mais puisque je vous dit que c'est moi, j'ai appelé les fli- la police ! C'est cette fille, qui était avec le type louche, en plus ! » Je hausse un sourcil, me défend des accusations alors que l'autre demoiselle détaille aux policiers des choses qu'elle croit avoir vu : un échange de sachet louche, de l'argent blanchit... Je lève les yeux au ciel et le policier qui était auparavant proche de la porte s'avance encore. Lorsqu'il m'annonce vouloir procéder à une palpation corporelle de sécurité, je réfute connaître mon droit à demander une personne du même sexe... qu'ils n'ont visiblement pas sous la main. C'est du temps de gagné. « Le barman vous a vu entrer avec quelqu'un, mademoiselle. Il est où, ce monsieur ? C'est votre compagnon ? » « Il a dû partir. On peut poursuivre cette conversation dehors ? Je ne veux pas faire de scandale devant le reste du bar. C'est mon ex-compagnon. Je suis enceinte, vous comprenez ? Je devais me mettre d'accord sur certaines choses avec lui. C'est pour ça qu'elle nous a entendu parler d'argent, je crois. Si je vous ai appelé, c'est pour un autre monsieur, qui était assis là où vous vous trouvez. Un homme grand, blond. Je crois qu'il avait les yeux verts, mais je ne suis pas sûre... » Je prépare les larmes, qui font déjà briller mes yeux. Mais l'autre est formelle. Elle campe sur ses positions. Les policiers, eux, doivent être en train de nous maudire dans leurs têtes. Ils ont probablement autre chose à faire. Et je voudrais savoir Joseph déjà loin, en fuite, quelque part. Je voudrais le savoir très loin, avec le sachet collé à la peau de ma poitrine, qui rend mon corps lourd comme le plomb et fragile comme une plume de canari.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptySam 28 Déc 2019 - 19:19

Les deux sourcils de Joseph s’haussent en réaction à la réplique très peu rassurante de la jeune femme. Prenant tout de même la discussion à la légère – parce qu’il en a rien à foutre de son apparence –, il se permet une petite plaisanterie qui a pour but de clore le sujet superficiel : « Je manque de soleil ? C’est le comble pour un australien, ça. » Et, seulement pour faire plaisir à la jeune, il se pince une joue, comme s’il allait récupérer un teint flamboyant grâce à cette seule manœuvre digne d’un épisode de télémarketing. Il conclue ensuite en scellant ses lèvres avec son verre de bière encore plein.

Même s’il se déteste de réaliser qu’il a déjà une certaine emprise sur son étoile, un sourire fier étire ses lèvres lorsque le visage de la complimentée s’illumine à la suite de ses belles paroles pleines de fausses promesses. Il ne peut pas lui offrir la célébrité et il le sait : il n’est pas directeur d’une agence d’acteurs et tout ce qu’il peut lui apporter est un bon moment éphémère et un fou rire. Il n’est pas têtu, il ne s’imagine pas pouvoir faire des rêves de Murphy une réalité. Mais ça lui fait plaisir de la faire sourire parce que ça a toujours été comme ça qu’il arrivait à gonfler son cœur de joie. Il a besoin de se savoir important pour les autres et chaque ricanement de la jeune femme lui donne l’impression que, au fond, il pourra l’aider d’une manière ou d’une autre. « Ouais, je trouve. J’suis même certain que d’ici à peine quelques mois, je devrai lever ma tête pour te regarder dans les yeux. » Parce qu’elle sera surélevée sur une scène, ou parce que les affiches de ses films seront installées dans le haut des édifices. Sans plus attendre, pour alimenter la soif de succès de la jeune, il lui offre son bras et tous les deux se dirigent vers la sortie comme deux stars sur le point de se marier devant les caméras. Cependant, à la dernière seconde, les portes du bar s’ouvrent brusquement et c’est la simple vue de silhouettes bleues qui mettent le feu au cul de Joseph. En seulement quelques secondes, il se retrouve accroupi sous une table inoccupée et son cœur se débat dans sa poitrine pour sortir d’ici. La voix d’un policier s’élève dans le bar soudainement silencieux et Joseph se retrouve surpris d’entendre celle de Murphy en retour. Ses lèvres s’entrouvrent : il est bouche-bée. Naïf, il ne pensait pas qu’elle essayerait de le protéger parce que… il ne le mérite pas, si ? La discussion s’enflamme de plus en plus et une seconde femme entre dans la partie, ébranlant davantage les policiers qui tentent du mieux qu’ils peuvent pour comprendre la situation qui se contredit d’une part et de l’autre. Les deux soi-disant victimes se confrontent et cette agitation féminine – bah quoi, elles ont une voix aiguë, c’est agressant une voix aiguë – agit comme un barrage pour l’un des flics qui sort son carnet et qui note ce que toutes les deux ont à dire, attentif et ferme. L’autre uniforme bleu garde son attention rivée vers les tables du bar, là où il analyse chaque visage. C’est au moment où aucun œil n’est posé sur lui que Joseph se hisse hors de sa cachette en prenant bien soin de se dissimuler derrière un comptoir. Bientôt, il se sent scruté par une dizaine de clients qui semblent comprendre qu’il est la raison de tout ce chahut. Un garçon lève le doigt et un premier mot dénonciateur s’échappe de ses lèvres. C’est à ce moment que les jambes du fautif s’activent et il bondit dans la salle de bain pour s’enfuir par la fenêtre qu’il avait explorée un peu plus tôt dans la soirée, réflexe d’un criminel qui se prépare toujours pour l’inattendu. « EH ! » s’exclame un des poulets en s’élançant dans la direction de l’ombre de Joseph. « ARRÊTE TOI, EH ! » Mais, quand il arrive dans la salle de bain, seule une énorme coquerelle l’accueille dans le coin de la pièce. Il jette un coup d’œil par la fenêtre ouverte et lance un juron en ne voyant que la silhouette fantomatique de son coupable au loin. Il revient vers son collègue d’un pas lourd et mécontent avant de l’inciter d’un coup de coude à le suivre jusqu’à la voiture. L’autre soulève les mains en direction de ses interlocutrices et, devant les larmes de Murphy, il se pince les lèvres et secoue la tête, incapable de supporter ces petits yeux gorgés de tristesse : « Retournez chez vous, toutes les deux. Ce genre d’endroit n’est pas à fréquenter pour des femmes comme vous. » Un peu sexiste, ouais. Et il s’élance vers la sortie du bar pour rejoindre son collègue. Les sirènes de la voiture se mettent à hurler dans la nuit et disparaissent en décrescendo au coin de la rue, là où Joseph a pris la fuite. Mais il est bien caché. Il ne se fera pas prendre deux fois.

« Rejoins-moi devant théâtre. »
C’est le sms qu’il envoie à la jeune femme lorsqu’il sort de la ruelle dans laquelle il s’est dissimulé. Il a bien l’intention de la remercier comme il se doit : elle vient de sauver sa liberté et aucun bien ni argent pourrait valoir le prix de ce qu’elle représente pour lui.        
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptyMer 1 Jan 2020 - 21:00

Canari : contre-attaque@Joseph Keegan
On arrive à l'instant fatal, l'élément qui dénouera la situation dans cette tragédie grecque. Les policiers s'agacent, ils en ont probablement déjà assez de cette soirée rocambolesque. C'est alors qu'un cri dénonciateur s'élève. Et voilà que le climax est atteint, que le dénouement est proche lorsque Joseph prend la fuite du côté du fond du bar. Un des policiers le poursuit, mais il est probablement trop tard. J'espère qu'il est trop tard. Je ne m'autorise une respiration que et uniquement lorsque notre antagoniste ressort de la petite pièce, bredouille. Le voilà qui s'empresse de pousser son collègue dehors, lui qui n'a pour nous qu'un regard de pitié et des mots que je n'entends même pas. Lorsque les sirènes s'éloignent un peu, je m'empresse de ressortir du bar, sous les insultes de l'autre mégère qu'un jeune homme vient tenter de contenir.

Sur le trottoir, je guette. Pas de Joseph dans les parages. Je ne le reverrai probablement pas avant un petit moment. Voilà une nouvelle qui ne m'enchante pas vraiment, mais je m'y conforme, un peu sonnée par les événements. Avec lenteur, je prends le chemin de mon chez-moi. Il ne faut pas beaucoup de temps à mon téléphone pour sonner à nouveau.

Je rejoins le théâtre en quatrième vitesse, les bras croisés et le gilet bien serré sur ma poitrine. Nous n'en étions pas trop loin, heureusement pour mes petits pieds et mes petites jambes qui souffrent de la course à travers la ville, faute de trouver des transports pour me rendre sur le lieu du rendez-vous. J'y attends seule en shootant dans les cailloux qui se trouvent sur les marches du parvis, mon sac bien contre moi. L'endroit est vraiment désert. Rien n'est au programme du théâtre ce soir, il doit être complètement vide. Je ne suis jamais venue ici de nuit. Jo' ne débarque qu'une minute ou deux après moi. Pour contenir mon impatience, je me suis mise à jouer avec le sachet que je lui ai acheté l'autre soir. Cette bombe que les policiers auraient pu trouver sur moi s'ils avaient su se montrer plus téméraire, s'ils n'avaient pas voulu faire valoir mes droits. « Dommage que y'avait pas de directeur de casting dans le bar, hein ? » que je lance à Joseph, les bras croisés et le sourire goguenard. « La prochaine fois que tu dois t'échapper de quelque part, appelle moi, j'suis super forte pour inventer des conneries. » Une vraie comédienne.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptyDim 5 Jan 2020 - 23:59

Joseph a glissé entre les doigts de la justice pour une énième fois et, ce, d’une façon qu’il aurait préféré éviter. Faire passer la largeur d’un corps d’homme entre une fenêtre et un mur n’est pas ce qu’il y a de plus glamour. Il a dû en tirer une de ces gueules lorsqu’il tentait vainement d’attraper le rebord de la grosse poubelle extérieure afin d’avoir un meilleur appui. Mais il avait réussi à fuir le regard du policier qui a probablement seulement aperçu la semelle de sa chaussure – et il en faut plus que ça pour identifier un suspect à travers une foule.  

Alors il court jusqu’à ne plus sentir ses jambes et jusqu’à ce que ses poumons lui supplient d’arrêter. Il se réfugie dans une ruelle qu’il considère sécuritaire après un seul coup d’oeil et il décide de tout de suite rassurer celle qui lui a sauvé la peau avec ses talents d’art dramatique. Il lui en devra une. Il n’attend pas de recevoir de réponse de la part de la jeune femme qu’il se met automatiquement en route vers le théâtre au centre-ville, un établissement probablement fermé à cette heure. Quand il arrive, il découvre la silhouette de son étoile séparant le parvis du théâtre en deux parties égales. Aussitôt, un sourire étire ses lèvres et il décide d’arrêter quelques secondes pour admirer la scène qui s’offre à ses yeux : une lumière orangée provenant des réverbères projette les ombres en direction de la porte d’entrée du grand immeuble. La jeune femme semble tellement grande perchée sur la dernière marche, les mains dans les poches mais la tête haute. S’il n’était pas encore convaincu du caractère ambitieux de celle-ci, ce soir il découvre la prestance d’une star. Considérant qu’il a assez longtemps observé la scène, il se décide enfin à signaler sa présence en frottant volontairement ses semelles contre le béton jusqu’à ce qu’il arrive à la hauteur de Murphy alors qu’elle fait l’éloge de ses propres talents d’actrice. Il arbore un sourire fier quand il vient coincer le menton de la plus jeune entre ses doigts pour clouer son regard au sien dans l’ultime but de lui offrir les remerciements les plus dignes. « Yep, j’suis impressionné. » Impressionné par son talent, ou impressionné par le simple fait qu’elle ait décidé de mentir devant des policiers pour le sauver, lui. Elle a sacrifié l’honnêteté pour venir en aide à un homme qui n’aurait pas mérité une telle protection. Il observe ses iris, à la recherche de la raison pour laquelle elle a décidé d’agir ainsi mais il décide de simplement accepter ce cadeau. « J’sais pas comment te remercier. » Il continue, sans relâcher le visage de Murphy. Toutefois, son attention dévie une seule seconde vers le théâtre qui les regarde de haut. « T’penses qu’on peut entrer sans s’faire taper sur les doigts ? » Et il allonge la distance entre eux pour s’approcher de la porte d’entrée de l’établissement qui semble à première vue verrouillée. Il ne lui suffit d’une seule tentative pour conclure qu’ils ne pourront effectivement pas entrer si facilement. Il se recule alors de quelques pas pour analyser les murs. « Il doit y avoir une fenêtre à quelque part. Une fenêtre qui n’a pas été fermée, il fait tellement chaud en ce moment. » Il pivote la tête vers la jeune femme et lui fait signe de le suivre. Comme deux criminels en pleine élaboration d’un futur plan, ils longent la façade extérieure du théâtre à la recherche de la moindre faille qui leur permettrait d’entrer.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptyDim 12 Jan 2020 - 22:44

Canari : contre-attaque@Joseph Keegan
Au moins, après une série de rebondissements pareils, on ne meurt pas de froid. Mon petit gilet est seulement supposé me protéger des frissons qui se sont pourtant installés le long de ma peau, sous ma chair. Tremblements de stress, d'autre chose ? Tout s'estompe lorsque enfin, Joseph paraît. Lorsque enfin, je l'accueille de mon sourire goguenard, de mes manières de comédienne. Ici, nous sommes sur mon territoire - un théâtre. Ici, je n'ai pas le temps de me laisser aller à la colère - parce que cette soirée aurait pu dégénérer en moins de temps qu'il n'en faut pour dire 'ouf'. Mais tout va bien. Tout va étrangement trop bien. Les doigts de Jo', sur mon menton, font revenir les frissons. « Bien sûr que t'es impressionné. » que je ricane, à peine a-t-il terminé sa phrase. Mes mots marchent sur les siens alors que je joue encore avec le sachet qui se trouve entre mes doigts.

« J'sais pas de quoi tu veux me remercier, il s'est rien passé. » Je hausse les épaules. Non, rien du tout. D'ailleurs, on pourrait oublier. Les policiers ont déjà oublié mon visage. Le patron du bar aussi, pour sûr. Et je ne remettrai jamais les pieds dans son établissement. Tout va bien. Personne n'est mort. Je préférerais qu'on passe à autre chose. Au lieu de ça, je me retiens, un sourire aux lèvres, de lancer un 'quoi ?' à Jo, dont les pupilles sont enfoncées dans les miennes comme deux couteaux. Mon interlocuteur laisse dériver son attention du côté du théâtre et de sa façade un peu menaçante - que l'on pourrait aussi qualifier de vieillissante. Si on peut y entrer ? Je suis sûre que oui. Le brun s'éloigne déjà, je me rapproche de l'angle du bâtiment d'un pas mesuré. « Peut-être. Y'a probablement pas de gardien. » Qu'y a-t-il à garder, de toute manière, à part de vieux costumes défraîchis... un peu de matériel de régis ? Je ne met pas beaucoup de temps à suivre Joseph le long du bâtiment, les yeux attentifs à toute ouverture potentielle. Mes doigts parcourent une fenêtre, au rez-de-chaussée. Fermée, évidemment. La fenêtre suivante se montrera probablement plus conciliante, vu son état déplorable. Un coup d’œil aux carreaux m'indique que nous nous trouvons du côté de la pièce où sont entreposés une partie des costumes du théâtre.

Mes mains se couvrent d'éclats de peinture à mesure que je tente de relever la fenêtre. Je la sens capricieuse, mais pas fermée. « Elle est vieille. 'Faut la pousser et la remonter en même temps, je pense. Tu veux pas essayer ? » Parce que je m'esquinte les mains. Je me tourne à nouveau vers Joseph, à qui je laisse la place pour tenter sa chance avec la fenêtre. « C'est dans tes habitudes ? De forcer les théâtres. T'es un artiste dans l'âme ? » que je lui lance, la voix un peu moqueuse. « T'es fort pour t'en échapper, des fenêtres, en tous cas. T'aurais dû voir la tête du policier quand il est ressorti de là-bas dedans sans t'y trouver ! » Je sais très peu de chose à propos de Joseph, au final. Il me vend de la cocaïne, mais il fait aussi peut-être tout autre chose. Pour chasser toutes les idées qui pourraient me venir ensuite, je me concentre à nouveau sur cette vieille fenêtre récalcitrante, le sourire aux lèvres. « Ouvre, j'ai trop hâte de te voir passer une robe de comtesse du XVIIIe siècle. Ça sera ma récompense pour t'avoir tiré des griffes- ou plutôt des pattes des poulets. »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptyJeu 23 Jan 2020 - 17:18

Deux âmes qui sembleraient perdues mais qui ne le sont pas réellement : si Joseph a choisi de donner rendez-vous à Murphy devant le grand théâtre de Brisbane, c’était bien pour lui permettre de se sentir comme l’étoile qu’elle est. Il n’a pas peur des répercussions de ses gestes car il a l’impression que tous les flics sont en train de le chercher ailleurs, là où il ne se trouve pas et là où il ne posera pas les pieds avant plusieurs jours. Il est chanceux, quand même : les poulets n’ont pas vu son visage. Il s’en est sorti sans une seule égratignure et Joseph considère que, s’il peut rire en ce moment, c’est seulement grâce à la jeune femme qui l’a sauvé sans rien demander en retour. Elle est géniale, cette petite, et il doit la remercier comme il se doit. Alors, il tente de lui partager sa reconnaissance mais elle fait comme si jamais la péripétie ne s’était produite. Un sourire à la fois surpris et réconforté étire les lèvres de Joseph et il hoche doucement la tête après avoir vu la lueur d’astuce traverser la pupille du petit canari et il comprend qu’elle n’a pas l’intention de parler de ses méfaits plus longtemps : elle accepte la personne qu’il est et la vie qu’il a décidé de mener. Wow. S’ils s’étaient côtoyés un peu plus longtemps, il l’aurait peut-être embrassée.

Mais il relâche son menton et libère son visage pour détourner son attention vers le théâtre barricadé de l’intérieur. « T’as probablement raison, y’a rien à garder. » Ses mains curieuses se baladent sur la façade extérieure comme s’il mesurait la largeur du grand établissement impressionnant. Par réflexe, il scrute les alentours et les nuages par-dessus la ville à la recherche des reflets des lumières bleues et rouges des voitures de police. Rien ne l’alarme et il se remet à explorer les murs du lieu qu’il veut pénétrer sans que les sirènes ne se mettent à hurler. Il se fait suivre par Murphy et la regarde souvent pour s’assurer qu’elle n’a pas trouvé un recoin fragilisé dans verrous. Ses yeux d’experte repèrent une vieille fenêtre qui semble dater de l’époque où le téléphone était encore relié par des fils. Elle fait part d’une réflexion pertinente et, aussitôt, Joseph hoche la tête et la rejoint à sa hauteur pour tâter la fameuse fenêtre qui pourrait leur permettre d’entrer. Sans attendre, il exerce une première pression et la vitre bouge très légèrement. « Nope, j’fais ça pour toi. C’est toi l’artiste. » Il lui offre un sourire plein de malice et se remet à la tâche. Quelques craquements prometteurs se font entendre et le garçon se pince les lèvres, plus concentré que jamais. Il ne veut pas endommager les lieux, il n’a jamais été le genre de personne qui tire du plaisir dans la destruction de biens d’autrui. Au fond de lui, la notion de respect est toujours bien encrée et il ne pourra jamais s’en débarrasser. « Ouais, j’ préfère éviter de jouer avec les flics une seconde fois, du coup j’verrai probablement jamais la tête d’un poulet qui n’m’a pas chopé. » Et ce n’est pas un deuil difficile à faire. La fenêtre s’ouvre d’un petit centimètre et le visage de Joseph se voit traverser d’un rictus victorieux. Murphy se fait plus impatiente mais partage un argument qui n’encourage pas le garçon à se dépêcher. « Ah non, tout mais pas ça. Les costumes sont tous à toi, ils ont ton nom imprimé dessus. » Un énième couinement se fait entendre et la fenêtre s’ouvre entièrement. Silencieux, le garçon jette un coup d’œil à l’intérieur du théâtre en tendant le cou et, sans avertir sa compagnie, il se hisse sur le rebord et se retrouve rapidement dans les lieux étouffants de chaleur. Il tend sa main à la jeune femme pour l’aider à grimper à son tour et, une fois tous les deux sains et saufs dans le théâtre, il invite l’autre à le guider : « Je te laisse passer devant, je ne connais pas du tout cet endroit. J’suis certain que t’es l’genre de fille qui demande des tickets de théâtre à Noël. » Il s’empare de son téléphone dans sa poche et l’utilise comme lampe de poche. Ils se trouvent dans une petite pièce suffocante dans laquelle vibrent machines et appareils à l’utilité inexplicable pour celui qui n‘y connait rien en machinerie. « P’tain, on est entré dans une usine par erreur, ou quoi ? » Il plaisante, le ton ricaneur, en se dirigeant vers la porte de sortie de la pièce.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptySam 8 Fév 2020 - 22:41

Canari : contre-attaque@Joseph Keegan
C'est toi l'artiste. Il ne sait pas combien il me donne à rougir, avec ses répliques bien senties. Moi, je redresse le menton, fière comme un paon, le dos bien droit devant cette fenêtre qui ne sera bientôt plus très close. Je le regarde faire, attentive à ses faits et gestes. Il a l'air de s'y connaître, quand même, en ouverture de fenêtre. Moi, la seule fenêtre que j'ai un jour forcé était celle de ma chambre d'ado, pour faire le mur. Quand mon frère n'habitait plus avec mon père et moi, elle n'avait plus rien d'intéressant, cette baraque. La vieille fenêtre du théâtre se met bientôt à grincer, à couiner de douleur. On la croirait animée. « Bingo. », que je ricane en la voyant céder doucement. Bientôt, nous serons à l'intérieur. Le frisson de l'interdit gronde doucement dans mes reins, bientôt chassé par un rire provoqué par la réplique de Joseph à propos du policier. « Lui il avait l'air triste de ne pas te voir, en tous cas. » Pour sûr. La capture aurait probablement refait sa soirée. Au lieu de ça, il s'est retrouvé avec des nanas pleurnicheuses et un patron peu content de voir des policiers débouler dans son établissement.

La fenêtre cède enfin, sur les commentaires de Joseph. « Oh allez, t'enfileras bien une robe ! S'il te plaîîît... », que je fais en m'avançant vers lui, les mains jointes. Les robes, je les ai trop enfilé. J'aime énormément les porter, mais il est beaucoup plus drôle de jouer à la costumière. J'ai peut-être raté ma vocation, finalement. J'attrape la main tendue de Joseph, grimpe sur la fenêtre. Mes bras se sont couverts de chair de poule malgré la chaleur ambiante. C'est probablement l'effet du bon stress, du frisson de l'interdit. Je me coule dans le théâtre, jette un regard circulaire à l'endroit alors que Joseph termine de se glisser dans la pièce sombre. « Je suis le genre de fille qui se fait inviter au théâtre. Nuance. » Bien évidemment. Ou alors, je supplie Clément de me prendre quelques invitations pour les prochaines représentations, lui qui fait désormais partie de la troupe de professionnels. Je suis habile pour m'arrange, de toute façon. Mes doigts se posent sur le matériel un peu poussiéreux, entassé dans la pièce. Ils ne font pas le ménage, ou quoi ? Dans un coin, un carton rempli de costumes prend également la poussière. La lumière amenée par Joseph donne un côté sacrément lugubre à l'endroit. Je m'avance vers la porte dans un grincement de planches. « Ouh, je sais où on est. Viens. »

Sans plus d'hésitation, je sors également mon téléphone et passe la porte qui donne sur un corridor. Devant nous se trouve une autre porte, qui mène à une salle remplie de costumes. J'attrape, sur mon passage, un chapeau sur lequel est planté une immense plume d'oie rouge. « Je serai le ménestrel. Et toi... Et toi... » Mes yeux se promènent sur un tas d'accessoires étiquetés. « Mmh... Attends... » Je coince le téléphone entre mes dents et farfouille dans un carton. Enfin, ma main tombe sur un casque de militaire rouillé. Le sourire victorieux, je viens poser le casque sur la tête de Joseph et retire le téléphone d'entre mes incisives. « Voilà ! Tu seras mon acolyte. En avant, général- heu... Trouve nous des noms cools. » Je me détourne ensuite pour sautiller dans la direction du fond de la pièce, qui n'est en fait que le prolongement des coulisses. Une porte plus tard, nous nous trouvons enfin sur le théâtre, derrière les rideaux foncés. « Elle est pas très grande, cette salle. » Mes doigts courent le long des pendrillons disposés sur les côtés de la scène. En contre-bas, l'orchestre. C'est une scène surélevée. Mon genre de scène préféré. « On a bien fait de rentrer. C'est génial, le théâtre, de nuit. » Mes yeux retrouvent ceux de Joseph, qui luisent dans la pénombre. « Tu veux enfiler une robe, avant qu'on ne rejoue Roméo et Juliette ? Tu fais Juliette, évidemment. Mais il te faut une robe. » Je le charrie, évidemment. Après tout, c'est lui, qui m'a donné rendez-vous au théâtre.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 EmptySam 15 Fév 2020 - 4:53

Il ne se rend pas vraiment compte de la manipulation perpétuelle qu’il afflige à Murphy en la couvrant de compliments et en la comparant à l’étoile la plus lumineuse dans le voile céleste. S’il était si gentil avec elle le premier jour où ils se sont rencontrés, c’était bien pour la charmer et l’attraper dans son filet afin de faire d’elle une future cliente. Toutefois, s’il continue aujourd’hui à agir ainsi, c’est plutôt parce que c’est lui qui est tombé dans son filet ; elle a fait preuve de loyauté envers lui en mentant devant deux policiers qui auraient pu l’embarquer si elle avait commis la moindre faute. Mais elle est une excellente menteuse et elle avait usé de son don pour sortir Joseph de la mauvaise situation sans rien demander en retour, si ce n’est qu’un de passer une bonne soirée en sa compagnie. Et il se devait de la remercier comme il se doit en l’invitant là où elle rêve de se dresser fièrement, sur une scène éclairée par les projecteurs, devant une foule éblouie.

Une fois à l’intérieur du théâtre, à première vue coincé dans une sorte de grenier dans lequel s’accumule la poussière, Joseph lève les yeux au ciel lorsque la jeune femme insiste pour qu’il porte une robe, une activité à laquelle il ne s’adonnera jamais. Il a encore sa crédibilité à préserver. Il se contente d’émettre une sorte de plainte rauque pour refuser une deuxième fois de se vêtir d’un vêtement féminin. Perdu comme Nemo, il abandonne rapidement et donne les rênes à Murphy qui saura probablement mieux les guider ici (comme si elle était déjà rentrée par infraction par cette fenêtre, évidemment). « Je suis le genre de fille qui se fait inviter au théâtre. Nuance. » Un sourire amusé étire ses lèvres tandis que ses doigts glisser le long du mur, alors qu’il suit la jeune femme à travers les boîtes remplis de décors passés dates. « Je ne serai pas surpris de te voir animer les Oscars dans quelques années. » Un autre compliment qui lui échappe de la bouche sans qu’il ne puisse le contenir. Il faut croire qu’il a réellement espoir de la voir devenir une vraie célébrité, celle qui inspire les grands titres des journaux. « Ouh, je sais où on est. Viens. » Il la suit docilement, beaucoup moins attiré qu’elle vers tous ces costumes et accessoires qui parsèment le corridor, mais tout de même intrigué lorsqu’elle se met à fouiller dans une boîte jonchant le sol. Il la regarde jouer la comédie en ricanant, les mains dans les poches, et il ne bronche pas quand elle vient lui écraser un casque militaire sur le crâne. Machinalement, il le replace afin qu’il soit plus confortable. « J’vais réfléchir à des noms géniaux et te recontacter avec une idée formidable. Pour le moment, j’arrive pas à réfléchir. » (en vrai, j’ai réfléchi pendant une dizaine de minutes et je n’ai absolument rien trouvé de marrant, je suis si désolée) Quelques pas de plus et ils se retrouvent perché sur la scène devant une large pièce plongée dans le noir. Il récupère son portable et allume la lumière afin de mieux observer les lieux dans lesquels il n’est jamais allé. « Je la trouvais très grande. » Il répond, étranger à ce genre d’endroit. « On a bien fait de rentrer. C'est génial, le théâtre, de nuit. » Un léger sourire soulève la commissure de ses lèvres alors qu’il repose les yeux sur Murphy. S’il y a bien quelque chose de génial ici, selon lui, c’est sa prestance à elle. La pièce est plongée dans le noir mais elle semble à nouveau éclairée maintenant qu’elle se tient sur scène. « Je t’ai dit que je ne mettrai pas de robes. » Il répond en marmonnant, juste avant de s’approcher d’elle pour se placer à sa hauteur. « Et puis, je ne connais pas cette pièce. Cependant, je sais comment on pourrait animer la scène autrement. » Et il glisse sa main dans sa poche pour s’emparer d’un petit sachet de poudre qu’il montre à la jeune femme. Il interroge ensuite Murphy du regard : « T’as encore le tien, j’espère. »
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty
Message(#)Canari : contre-attaque - Keewe #2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Canari : contre-attaque - Keewe #2