Jill est sortie de l'hôpital depuis peu. Elle sort de chez Bailey pour aller voir Ariane. Elle a dû promettre de ne pas rentrer tard, de ne rien boire et rien prendre. Juste de passer faire une surprise à Ariane pour lui dire qu'elle était enfin sortie de l'hôpital et qu'elle allait bien. Et aussi pour enfin sortir de la maison de Bailey. Elle aimait vivre avec lui, mais elle avait besoin d'air. Elle n'a pas envoyé de message à Ariane, espérant la surprendre au maximum. Elle arrive devant la porte et toque à de nombreuses reprises. Sans aucune réponse. C'est la seule adresse qu'elle connait et elle soupire devant la porte. Elle décide de se poser sur un banc à côté de l'appartement, se disant qu'elle finirait peut-être par rentrer. Elle traine sur son téléphone pendant une bonne heure, sans envoyer de message à personne à part une question à Ariane. Elle ne répond pas. Elle décide d'écouter un peu de musique, au moins, elle prenait l'air, même si c'était seule.
Quelques minutes plus tard, son téléphone s'éteint, et Jill grogne. Elle aurait dû rester chez elle. « Fait chier... » Elle se lève du banc pour essayer de trouver quelqu'un avec un téléphone, appeler Bailey pour qu'il vienne la récupérer. Elle vérifie aussi si il y a un taxi quelque part. Elle se maudit de pas avoir prévenu Ariane avant. Elle se retourne et voit une brune s'approcher de la porte. Elle sonne aussi à de nombreuses reprises. « Si c'est une certaine Ariane que tu viens voir, ça fait plus d'une heure que j'attends et elle donne aucun signe de vie... » Même si elle ne cherchait pas Ariane, il y avait certainement de grandes chances pour qu'elle ai un téléphone. « Désolé mais, est ce que t'aurais un téléphone ? Je suis en rad de batterie... » Jill s'approche d'elle et se retrouve à nouveau devant la porte de l'appart d'Ariane.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la rencontre impromptue avec Nino et sa fille, quelques heures auparavant m’a laissé un goût amer. J’ai toujours du mal à intégrer que la mauvaise graine Italienne a une progéniture, et le fait que Vitto ne m’en ait pas encore parlé alors que le sujet a été abordé il n’y a pas si longtemps que ça m’a piqué au vif. J’ai tenu quelques jours à me taire, mais là il faut vraiment que j’en parle à quelqu’un. Et la personne toute désignée pour ça semble être Ariane, qui, oh surprise, se trouve habiter au même endroit qu’un certain Italien. Quelle coincidence. Je sors de chez moi à la hâte, prenant à peine le temps de mettre un peu d’ordre dans mes affaires de boulots, éparpillées sur la table-basse du salon, et me rends en vitesse chez Ariane.
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Quand j’arrive devant leur porte, je ne fais aucunement attention à ce qui m’entoure. Je me contente de toquer à la porte, puis sonner plusieurs fois, avant de me rendre à l’évidence: Ni Ariane ni Vitto ne sont chez eux en ce moment. Eh merde. « Si c'est une certaine Ariane que tu viens voir, ça fait plus d'une heure que j'attends et elle donne aucun signe de vie... » Je sursaute presque, et me retourne pour apercevoir la brune qui se trouve dans mon dos. Je ne sais pas du tout qui est cette fille, je ne l’ai jamais vue. Mais ça doit forcément être une amie d’Ariane, ou au moins une de ses connaissances. Je marmonne. « Mais où est-ce qu’elle est passée encore… » Je me retourne vers l’inconnue avec un petit sourire sur les lèvres. « Une heure? T’es vraiment patiente. » Sous-entendu, moi j’aurais pas attendu plus de cinq minutes, elle est pas là elle est pas là, point. Je me serais contentée de lui envoyer un message lui demander de me rappeler ou de passer dès que possible, mais je ne me serais pas attardée, ça n’en vaut pas la peine. L’inconnue se rapproche de moi, jusqu’à venir devant la porte elle aussi. « Désolée mais, est ce que t'aurais un téléphone ? Je suis en rad de batterie... » Pendant quelques secondes, je la regarde, suspicieuse. J’hésite un peu. Après tout, donner son téléphone a une inconnue, ce n’est pas vraiment quelque chose de recommandé… Il ne manquerait plus qu’elle se barre avec en courant, et là ma soirée serait vraiment foutue. Et taper un sprint en escarpins n’est pas vraiment l’idée du siècle selon moi, de toute façon. Mais il y a quelque chose qu’elle dégage qui m’intrigue un peu. Sur le coup, j’aurais dit de la tristesse, mais c’est un peu différent. Et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Alors, après une courte hésitation, je lui tends le téléphone, surveillant tout de même, guettant le moindre mouvement qui pourrait être annonciateur de fuite. Mais l’inconnue n’en fait rien. « Tu devais avoir quelque chose d’important à lui dire si tu as attendu aussi longtemps, je me trompe? » Je ne vois que ça, sinon pourquoi poireauter aussi longtemps? Autant envoyer un texto, ou laisser un mot dans la boîte aux lettres si, comme l’inconnue, on est en manque de batterie. Je continue, consciente que poser des questions à quelqu’un qu’on ne connaît absolument pas peut-être légèrement mal vu. « Tu n’est pas obligée de me répondre. C’était plus une supposition qu’une question appelant une réponse. »
(c) AMIANTE
Dernière édition par Gaïa Salvatori le Sam 11 Jan 2020 - 19:27, édité 1 fois
Jill est dehors, heureusement qu'il ne fait pas trop froid. Elle serait sûrement morte congelée en attendant qu'Ariane veuille bien rentrer chez elle. Mais ça fait plus d'une heure qu'elle attend. Elle a eu le temps de respirer, et de réfléchir pendant tout ce temps seule. Ça lui fait du bien de s'isoler. Elle en avait assez d'être surveillée par tout le monde depuis son overdose. Tous ces changements dans sa vie la perturbe encore beaucoup. Il y a Bailey, heureusement qu'il est là, sinon, elle n'aurait jamais tenu aussi longtemps sans céder à nouveau à la drogue et aux soirées. Mais elle doit tout changer à ses habitudes, à tout ce qu'elle faisait depuis son adolescence.
Elle reste sur ce banc de très longues minutes à pianoter sur son téléphone. Et le temps passe, la batterie se décharge sans qu'elle ne s'en rendre vraiment compte. Son téléphone s'éteint et elle ne sait pas vraiment quoi faire. « Toi aussi t'as eu la bonne idée de venir la voir sans lui demander avant ? » Jill avait eu cette idée, elle n'avait pas vraiment réfléchi à vrai dire. Elle cherchait juste un bol d'air frais. Et Ariane avait été pour elle le meilleur choix sur le moment. « J'avais besoin de sortir, donc je suis restée dehors, j'avais pas vraiment d'autres choses à faire. » Elle ne va pas s'étaler sur le sujet. Cette fille n'est encore qu'une inconnue et Jill ne fait pas confiance à n'importe qui. Elle tente de lui demander son téléphone, pour pouvoir appeler Bailey, ou un taxi. Elle essaie d'appeler Bailey une première fois mais tombe sur la messagerie, elle grogne. « C'était pas important, j'avais juste besoin de la voir pour relâcher la pression, pour me changer les idées surtout en fait ! Et toi ? T'avais aussi besoin de la voir ? » Jill observe la brune qu'elle ne connait pas encore, mais qui a l'air assez sympathique. Alors elle lui sourit en lui rendant son téléphone. « Bon il répond pas, mais merci quand même... »
« Toi aussi t'as eu la bonne idée de venir la voir sans lui demander avant ? » Je hausse les épaules. Oui apparemment moi aussi j’ai fait cette erreur. Moi qui pensait pouvoir passer une soirée tranquille avec mon amie, et espérait pouvoir me décharger de ce qui me tourmente, pour aujourd’hui c’est raté, et bien raté. « D’habitude il n’y a pas de soucis, elle est toujours là. » Mais il faut bien des exceptions à la règle de temps en temps. Après tout, Ariane ne vit pas uniquement que pour être mon amie, ça se saurait. Quand je lui dis qu’elle est patiente, elle ne tarde pas à se justifier, et sa réponse, brute et honnête me laisserait presque perplexe. « J'avais besoin de sortir, donc je suis restée dehors, j'avais pas vraiment d'autres choses à faire. » Simple et efficace, pas besoin de s’attarder sur le sujet. Et je ne vais pas chercher à en savoir plus, du moins pour l’instant. On ne se connait pas assez pour qu’elle éprouve l’envie de se confier, ce que je comprends parfaitement. La batterie de son téléphone apparemment à plat, elle me demande de lui prêter le mien, ce que je fais après une certaine hésitation. Elle tente un premier numéro pendant que j’attends patiemment, les bras croisés, vaguement perdue dans mes pensées, me demandant ce que je vas bien pouvoir faire de ma soirée. L’appel est un échec, et elle marmonne. « Tu devais avoir quelque chose d’important à lui dire si tu as attendu aussi longtemps, je me trompe? » « C'était pas important, j'avais juste besoin de la voir pour relâcher la pression, pour me changer les idées surtout en fait ! Et toi ? T'avais aussi besoin de la voir ? » La brune m’observe attentivement, attendant une réponse. « C’était un peu pour la même chose que toi en fait. J’avais besoin de lui parler, de lui demander des conseils. Mais ça parait compliqué finalement. » Je soupire, résignée. Pendant ce temps, l’inconnue a eu l’occasion d’essayer un - ou plusieurs - numéros, sans plus de succès visiblement. Elle me tend l’appareil, que je récupère. « Bon il répond pas, mais merci quand même... » Et un silence s’installe après un « pas de soucis » marmonné de ma part. Nous ne bougeons ni l’une ni l’autre, contre toute attente. Je songe un instant à appeler Vitto, mais j’oublie rapidement l’idée. J’ai encore besoin de réfléchir un peu sur ce que je vais lui dire, et comment. Mettre les pieds dans le plat ou y aller de façon plus subtile? Je pourrais aussi appeler Grace, elle aussi est une oreille attentive. Mais il y a plus simple. « Si tu as vraiment rien d’autre à faire… Ça te dirait d’aller manger un truc? Ou boire un verre? N’importe où du moment qu’on est plus dehors ça m’irait. » Comme elle aussi ne semble pas avoir envie de rentrer chez elle, ça paraît être la solution toute trouvée pour le moment. « Ce serait un bon moyen de relâcher la pression, et comme on ne se connaît pas plus que ça, je ne te jugerais pas, quoi que tu décides de dire. » Et si elle préfère se taire, tant pis.
Jill attend depuis quelques temps devant la porte d'entrée de l'appartement d'Ariane. Elle n'a plus de téléphone, et elle doit être à 2h à pied de la maison de Bailey ou de son appartement. Et la brune qui toque à la porte et la seule personne sur qui elle peut compter pour l'aider. « Oui c'est pour ça que j'ai pas vraiment hésité à faire le déplacement ! » Ariane était toujours fourrée ici en général. Il suffit que Jill décide de venir pour discuter et elle part faire sa soirée ailleurs. Ça ne l'étonne pas vraiment Jill au final. Elle aurait peut-être dû lui envoyer un message pour être sûre de ne pas se retrouver toute seule devant une porte fermée. Elle lui demande son téléphone. Bien évidemment Bailey ne répond pas... Ce n'est vraiment pas son jour de chance. La brune venait aussi pour discuter avec Ari, et elle se retrouve aussi devant le porte, assez frustrée. « On se retrouve toutes les deux devant une porte fermée avec pleins de choses à dire... » Et Jill sourit à l'inconnue à qui elle rend le téléphone.
Jill s'apprêtait à partir, faire 2h de marche dans les ruelles de Brisbane pour atteindre un des deux endroits où elle peut dormir. Elle descend les marches en rentrant les mains dans ses poches avant de se retourner vers la brune qui l'interpelle. Elle lui propose de sortir et Jill sourit. Autant la suivre. « Oui pourquoi pas ! Autant en profiter... » Et puis cette fille a l'air sympa. Jill avait besoin de sortir, de se changer les idées. Et quoi de mieux pour ça qu'une nouvelle rencontre. « C'est parfait ! Aucune des deux jugera l'autre alors ! » Jill lève la main droite comme pour le jurer en riant. « Tu veux aller où ? Je m'appelle Jill au fait ! »
L’inconnue me rend mon téléphone avec un sourire. « On se retrouve toutes les deux devant une porte fermée avec pleins de choses à dire... » Contre toute attente. Moi qui était certaine de trouver Ariane ici ce soir, ou même son Italien de colocataire. N’importe qui qui aurait pu ouvrir la porte et m’éviter d’attendre dehors dans le noir. Mais comme aucun des deux ne semble être joignable en ce moment, autant passer à autre chose. C’est pour cela que je propose à la brune qui me fait face d’aller manger un bout quelque part, ou pour boire si elle préfère. La réaction de la jeune femme ne se fait pas attendre, elle me sourit. « Oui pourquoi pas ! Autant en profiter... » Je lui souris à mon tour, bien décidée à profiter de ma soirée malgré l’absence remarquée de mon amie rousse. « Ce serait un bon moyen de relâcher la pression, et comme on ne se connaît pas plus que ça, je ne te jugerais pas, quoi que tu décides de dire. » « C'est parfait ! Aucune des deux jugera l'autre alors ! » Exactement. Rien de mieux que cela, qui sait, peut-être que l’inconnue brune sera de bon conseil. Cette dernière lève sa main droite comme pour faire un serment, comme pour assurer de sa bonne volonté. Bizarrement, je ne l’imagine pas le moins du monde dans le jugement cette fille. Va savoir pourquoi. Je lui souris. « Tu veux aller où ? Je m'appelle Jill au fait ! » Je me retourne et lui fait signe de me suivre. Je ne sais pas encore où nous allons aller, mais on finira bien pas trouver quelque chose. « Gaïa. Et je n’ai pas vraiment d’idées pour l’instant, si toi tu en as une n’hésite pas. Et sinon, on finira bien par trouver un bar, un snack ou je ne sais pas quoi d’autre. T’es venue à pied? » La jeune femme m’a emboité le pas, et nous commençons à marcher. Nous nous éloignons de l’appartement pas à pas, passant devant plusieurs pavillons, nous rapprochons peu à peu d’un endroit que j’ai aperçu plusieurs fois, sans jamais avoir eu l’occasion d’y entrer. Le Pub McTavish. De ce que j’ai entendu, cet endroit sera parfait pour notre petite soirée improvisée. Je me tourne vers Jill, juste derrière moi. « Ça te va? Il paraît que c’est pas mal du tout. En plus je meurs de faim. » Et j’ai assez marché aujourd’hui pour avoir envie de faire une pause, avec un verre et quelque chose à grignoter. De plus, l’ambiance qui s’échappe du pub à chaque fois que la porte s’ouvre ne fait que renforcer mon idée que c’est l’endroit tout indiqué pour ce soir.
Finalement, la soirée s'annonce moins mauvaise que prévu. La fille rencontrée a l'air sympa, et elle propose à Jill de passer cette soirée avec elle. Autant en profiter, elle ne sera pas partie de chez Bailey pour rien. Elle veut prendre du temps pour elle. Prendre l'air. Et elle va peut-être se faire une amie. Ou elles auront juste une conversation. Une longue conversation à cœur ouvert. Avant de partir pour ne plus jamais se revoir, mais Jill sent que le courant passe bien. Cette brune semble être une personne de confiance. « Je suis d'accord, je sens qu'on peut passer une bonne soirée. » Et le sourire revient sur le visage de Jill. Elle va tout faire pour profiter.
Elle donne son prénom, parce qu'elles ne se sont pas encore présenté. La brune s'appelle Gaïa, Jill tâchera de ne pas l'oublier. « Oui j'avais envie de marcher... ça faisait un long moment que je n'étais pas allée à l'extérieur ! On peut rentrer dans le premier truc qu'on croise, je meurs de faim ! » Heureusement Jill avait pensé à prendre de l'argent, elle en aura certainement besoin. Elle suit Gaïa dans les rues de Brsbane en commençant à discuter. Elle s'arrête devant le McTavish, Jill connait bien ce bar. Elle y a travaillé en revenant de Londres, avant de mettre tout le monde au courant de son retour. Elle avait passé de très longues soirées très arrosées. Elle sourit en le hochant la tête. « C'est parfait ! Et oui, c'est un endroit sympa ! On va très bien manger ! » Jill pousse la porte en souriant à la brune. Il n'y a pas encore trop de monde dans le bar, elles devraient être tranquille pour discuter pendant quelques temps. Elle cherche une table et s'assoit en levant la main vers un des serveurs pour demander les cartes. « J'ai été barmaid ici il y a quelques temps, on devrait être servi rapidement ! » Elle l'espérait, parce qu'elle ne tiendrait pas bien longtemps encore l'estomac vide.
La brune en face de moi se fait de plus en plus souriante à mesure que le temps passe. L’atmosphère est plus légère, c’est plus agréable. L’incident avec Ariane -ou plutôt sa non-présence- est presque totalement oubliée de mon côté. C’est bien dommage, car la rousse aurait pu être une bonne écoute en ce qui concerne la situation, à défaut d’être de bons conseils. Mais tant pis, la rencontre avec Jillian m’aura permis de rebondir, et peut-être que la jeune femme pourra apporter un oeil neuf, ce ne serait pas de trop. Énumérant les différentes possibilités qui s’offrent à nous, l’interrogeant au passage au cas où elle aurait une idée d’endroit où se poser, et elle m’offre une réponse négative, malheureusement. Pas grave, en cherchant on finira bien par trouver quelque chose de pas trop mal. Après un court moment, je finis par lui demander si elle aussi est venue à pied. « Oui j'avais envie de marcher... ça faisait un long moment que je n'étais pas allée à l'extérieur ! On peut rentrer dans le premier truc qu'on croise, je meurs de faim ! » Je souris, et commence à marcher, Jillian sur mes talons, à la recherche du premier bouiboui qui pourrait nous offrir la possibilité d’un verre et de quelque chose à manger. Finalement, le fameux bouiboui tant recherché finit par prendre la forme d’un pub, le McTavish, tant de fois aperçu mais encore jamais testé. De ce que j’ai entendu dire, c’est plutôt sympa, que ce soit au niveau de l’ambiance ou de ce qu’on y sert, alors pas de quoi se questionner trop longtemps. Quand je propose l’endroit à Jillian, son visage s’illumine, alors qu’elle hoche la tête. « C'est parfait ! Et oui, c'est un endroit sympa ! On va très bien manger ! » Le commentaire me laisse penser que la brune connaît bien le bar, ce qui ne fait que renforcer l’idée que cet endroit est le bon. Je la laisse donc passer devant en éclaireur, et la suit dans la seconde, l’atmosphère chaleureuse mais encore calme au vu de l’heure me berçant à la seconde où j’ai passé la porte. Jillian nous déniche une table sans le moindre souci, dans un coin où nous pourrons discuter tranquillement sans être importunées. La brune lève une main pour appeler un serveur, qui nous voit immédiatement et commence à se diriger vers nous. « J'ai été barmaid ici il y a quelques temps, on devrait être servi rapidement ! » Voici donc la raison pour laquelle elle semble si à l’aise entre ces murs: elle y a déjà travaillé. Curieuse, je dévisage la jeune femme alors que le serveur arrive à notre table, souriant et nous passant à chacune une carte. « Ah oui? Pendant combien de temps? Pourquoi avoir arrêté? » Un -gentil- interrogatoire commence, guidé par l’envie de la connaître un peu mieux, même si le début de son portrait ne doit contenir que les détails insignifiants qu’elle acceptera de me donner. Où elle a travaillé, ce qu’elle aime faire pendant son temps libre… Rien de trop sérieux en soi, à moins qu’elle ait besoin de parler sur des sujets plus sérieux, qui demandent plus une oreille attentive qu’un jugement; surtout pas un jugement. Après un court moment de réflexion, dû au fait qu’il n’y a pas non plus 36 choix sur la carte, chacune a fait son choix quant à ce qu’elle veut manger et boire, et le serveur repart, cartes en main, en nous garantissant que ce ne sera pas long.
Elles marchent les deux filles qui ne se connaissaient pas il y a encore quelques minutes. Elles discutent un peu le long des rues de Brisbane, peut-être que Jill allait se faire une nouvelle amie. Elles se retrouvent dans un bar que Jill connait bien. Un bar dans lequel elle a travaillé pendant quelques semaines quand elle est rentrée à Brisbane. Quand personne ne savait encore qu'elle était là, que même son frère pensait qu'elle était encore à Londres. Même ses parents ne savaient pas qu'elle était partie. C'était arrivé après un énième rendez-vous chez le psychologue, une nouvelle menace d'hospitalisation parce qu'elle avait décidé qu'elle ne voulait plus prendre son traitement. Alors, la meilleure solution, c'était de partir. Mais elle en voulait à tout le monde encore, parce que personne ne lui avait demandé si elle voulait rester seule à Londres avec les parents. Matt était parti, Ginny aussi, mais elle non. Elle avait été embarqué de force par ses parents dans un hôpital, et personne à part Hugo ne lui avait rendu visite.
Elles s'assoient autour d'une table, et Gaïa commence à poser des questions. « Oui c'était un petit boulot pour quand je suis revenue. C'était juste quelques semaines, ou quelques mois je sais plus vraiment. » Elle était dans un tel état tous les soirs qu'elle ne saurait même pas dire combien de temps elle a travaillé ici. « Je me lasse rapidement de mes boulot ! Tu fais quoi toi ? » Jill change souvent, même si, pour le moment, elle a posé ses valises au DBD pour une durée indéterminée. Et Jill a une question qui lui brûle les lèvres, parce qu'elles se sont rencontrés devant chez Ariane, le même soir. « Comment tu connais Ariane ? » Jill pose son verre devant elle et se concentre sur ce que dit Gaïa. Elles vont certainement passer une bonne soirée.
Le fait de la voir si à l’aise dans ce lieu que nous avons trouvé presque par hasard me pousse à poser des questions. Une seconde plus tard, elle me dit qu’elle a travaillé ici, pendant un temps, et, curieuse, je ne peux m’empêcher de lui demander combien de temps elle y est restée et pourquoi elle a arrêté. « Oui c'était un petit boulot pour quand je suis revenue. C'était juste quelques semaines, ou quelques mois je sais plus vraiment. » C’était il y a longtemps alors, pour qu’elle ne parvienne pas à s’en souvenir. J’en viens rapidement à en déduire qu’elle est de Brisbane, mais qu’elle en est partie un temps, avant de revenir. Qu’est-ce qui l’a poussée à partir, ses études, sa famille, un petit copain? Et pourquoi est-elle revenue? Tant de questions qui se bousculent dans ma tête mais qui semblent trop personnelles pour être posées aujourd’hui. Une autre fois peut-être, si l’occasion se présente. « Je me lasse rapidement de mes boulot ! Tu fais quoi toi ? » Je souris. Effectivement, Jillian a l’air d’être d’une de ces filles qui sont comme un courant d’air; bel et bien là et disparue dans la seconde qui suit, qui va là où elle a envie d’aller. Sur ce point là, on est bien différentes, on ne peut pas dire que j’aie beaucoup changé de domaine de boulot ces dernières années. De continent ça oui, mais pas de compétences. « Comment tu connais Ariane ? » Sa première question va me servir de tremplin pour répondre à la deuxième. La jeune femme pose son verre, l’air soudainement beaucoup plus intéressée par ce que je vais lui dire que par sa boisson. « Je suis journaliste. Et contrairement à toi, je ne me suis pas encore lassée. » Et je ne pense pas que je m’en lasserai un jour. Premièrement parce que j’adore ce que je fais, et deuxièmement parce que j’ai travaillé tellement dur pour me faire un nom dans le milieu qu’en changer maintenant et recommencer à zéro me tuerait certainement. « J’ai pas eu beaucoup de jobs différents. J’ai commencé à Rome dans un petit journal, j’ai gravi les échelons un par un, changeant d’employeur au passage de temps en temps, et finalement, j’ai atterri ici, où j’ai fini par trouver un nouveau boulot. Le dernier en date. C’est pas le meilleur que j’ai eu, c’est certain, mais c’est pas le pire non plus, alors je m’en sors bien, pour une étrangère. » Je fais une pause, prend une gorgée de mon verre. Je repense à tout le chemin que j’ai effectué ces dernières années, et un pincement au coeur arrive sournoisement, alors que les paysages italiens défilent devant mes yeux pourtant bien ouverts. Je soupire. « Et Ariane, je l’ai rencontrée il y a un moment maintenant. C’était à un truc pour le boulot, je me rappelle même plus quel évènement c’était. Mais je m’ennuyais à mourir, et elle était là, pétillante au milieu de tous ces gens ternes. On a tout de suite bien accroché. » Ça me paraît si loin maintenant. Je fais de la main un signe au serveur pour savoir quand va arriver ce qu’on a commandé à grignoter. Le temps file et je meurs de faim. Puis je redonne toute mon attention à Jill. « Et toi alors, comment tu la connais Ariane? »
Elle n’avait pas prévu de passer la soirée avec quelqu’un d’autre qu’Ariane Jill. Elle voulait pouvoir discuter de tout et de rien avec son amie qui était là quand elle a fait son overdose. Elle aurait pu la rassurer aussi, même si Ariane est passée de nombreuses fois à l’hôpital quand Jill y était encore. Mais elle a croisé une certaine Gaïa. Une femme qu’elle n’avait jamais vu et qu’elle ne connaissait pas avant de la trouver devant la porte de chez Ariane elle aussi. Alors Jill l’a suivi, elle a besoin d’air, besoin de sortir et de se changer un peu des idées. Alors elle profite de la soirée Jill, elle discute et elle écoute. Ca lui avait manqué de rencontrer de nouvelles personnes, et Gaïa a vraiment l’air d’être une fille gentille. Alors elle n’est pas hostile Jill, elle parle calmement, elle répond aux questions et elle en pose aussi.
Jill hausse un sourcil quand la brune lui dit être journaliste, elle ne connait pas beaucoup de journaliste, alors elle se penche un peu en avant pour continuer de l’écouter. “T’as certainement trouvé ta vocation.” Et ça, c’est bien pour elle. Jill n’a jamais vraiment cherché pour quoi elle était faite. Elle préfère travailler dans les bars, et faire la fête pendant des heures au lieu de trop réfléchir. Mais son overdose lui permet de réfléchir, et de lui montrer que son corps a des limites. “T’as beaucoup voyagé pour le boulot ? Ou tu viens juste pas de Brisbane ?” Jill pose peut-être des questions indiscrètes mais elle s’en fiche, elle est intéressée par les réponses. “C’est quoi le meilleur job que t’ais eu ?” Elle sourit en buvant un peu dans son verre, est ce qu’il y a tant de facettes que ça dans le métier de journaliste ?
Et elles parlent d’Ariane, leur amie commune. “Oh donc vous vous connaissez depuis un bout de temps ?” Elle ne connait pas vraiment la vie d’Ariane Jill. “Elle est avec mon cousin. Mais elle m’a surtout sauvé d’un mec un peu lourd pendant une soirée, et on se ressemble pas mal. Donc on s’entend vraiment bien et j’avais l’impression de ne pas l’avoir vu depuis des semaines. J’avais besoin d’un peu d’air.” Et, si elle ne l’a pas trouvé grâce à Ariane, elle le trouve un peu grâce à Gaïa.
Quand je lui parle de mon métier, la brune se penche un peu plus vers moi, un sourcil levé, l’air plus intriguée encore. Je lui explique les grandes étapes de mon parcours, sans pour autant m’attarder sur les détails. Je lui dis l’essentiel, que j’ai gravi les échelons petit à petit à force de travail acharné, que j’ai changé d’employeur plusieurs fois, avant de changer de continent. Radical. Sans surprise, je me garde bien de lui dire que ce nouvel emploi que je viens de décrocher sur le sol australien m’a fait redescendre au rang de quasi larbin de service, et on ne peut pas dire que ça ait été facile d’accepter ça. « T’as certainement trouvé ta vocation. » Je hausse les épaules. Si on peut dire. Je ne sais pas si on peut parler de vocation quand on sait depuis toujours ce qu’on veut faire, qu’on en a jamais douté. On parle de vocation quand on fait un métier dont on rêve, moi je fais simplement le métier pour lequel je suis faite. Et c’est sûrement un peu pour ça aussi, autre la justice, que j’aime autant ce que je fais. Si je devais dresser un portrait maladroit de mon interlocutrice, je parierais sur le fait que garder un emploi n’est pas son style. Je l’imagine plus versatile, du genre qui se lasse vite et qui ne tient pas en place. Sur ce point, nous sommes assez différentes, ce n’est rien de le dire. « T’as beaucoup voyagé pour le boulot ? Ou tu viens juste pas de Brisbane ? » Je souris en me remémorant certains voyages que j’aie pu faire pour le boulot, chassant de mon esprit les quelques autres qui m’avaient rendue dingue, à deux doigts de m’arracher les cheveux de la tête. « Alors oui, j’ai beaucoup voyagé pour le boulot, un peu partout, dès qu’il y avait un évènement qui sortait de l’ordinaire. Il m’arrivait même d’être sur un continent le matin, et de me retrouver sur un autre dans la soirée. J’allais où on me demandait d’aller, et j’en profitais autant que possible sans négliger le travail. » Surtout pas en négligeant le travail. C’est bien la dernière chose qui me viendrait à l’esprit. « Et je ne viens pas de Brisbane, ça je ne te l’apprends pas. Je ne suis même pas née sur ce continent… Mais bon, on s’y fait je suppose. » Et même, ça n’empêche pas le mal du pays de revenir te cogner en pleine face de temps à autre, histoire de ne pas se faire oublier. Jill me pose une autre question, qui porte sur le meilleur job que j’aie pu avoir, et qui me pousse à réfléchir. « Si je devais en choisir un, ce serait le job que j’avais en travaillant pour Il Messaggero, un grand quotidien à Rome. J’ai bossé longtemps pour eux, j’ai couvert énormément d’évènement, ça a forgé ma réputation de journaliste. » Je bois une gorgée de mon verre en voyant Jill faire de même. Je l’avais presque oublié celui là, plongée dans mes souvenirs romains. Le sujet de la conversation dévie jusqu’à revenir sur Ariane. La brune me demande comment on s’est rencontrées, je lui explique simplement. « Oh donc vous vous connaissez depuis un bout de temps ? » Je prends un instant pour réfléchir, calculant mentalement. « Ça commence à faire un moment oui, plusieurs mois, voir même un an, pour être honnête je ne me rappelle pas de la date exacte. » Et curieuse, je lui retourne la question, comment est-ce que Jill a rencontré la rouquine? « Elle est avec mon cousin. Mais elle m’a surtout sauvé d’un mec un peu lourd pendant une soirée, et on se ressemble pas mal. Donc on s’entend vraiment bien et j’avais l’impression de ne pas l’avoir vu depuis des semaines. J’avais besoin d’un peu d’air. » J’écarquille les yeux, surprise. Ariane? Maquée? Bon sang, ça fait bien trop longtemps que je ne l’ai pas vue. La petite cachottière… Ça me fait tout drôle de l’imaginer en couple. « Tu viens de m’apprendre le potin de l’année. Jamais j’aurais parié qu’Ariane était de nouveau avec quelqu’un… Comme quoi tout peut arriver. » Pour ce qui est de la ressemblance entre les deux femmes, plus je discute avec Jill et plus elle me paraît flagrante. Le caractère est similaire en bien des points. « Ça fait longtemps? Je veux dire, qu’elle t’a sauvée du mec lourdingue. C’est une spécialiste pour ça d’ailleurs, même si elle sait aussi bien foutre la merde quand elle veut. » Je roule des yeux en me remémorant la fois où elle avait voulu me caser -pour la nuit- avec un barman beau gosse mais avec un cerveau de bulot, lui assurant que j’étais totalement attirée par son sex appeal. Bon courage pour s’en débarrasser après ça… Mais mon amie en couple… Et puis d’un coup, sans prévenir et sans savoir pourquoi: « Et toi alors tu as quelqu’un? Ou tu es aussi compliquée qu’Ariane pour te trouver quelqu’un dont tu ne te lasses pas au bout de 5 minutes? » Aussi compliquée qu’Ariane… Ou que moi. Sur toutes les conquêtes que j’aie pu avoir, il n’y en a qu’une seule et unique qui ait jamais été assez intéressante pour que j’y revienne. Pathétique.
Elle ne s’attendait pas à ce genre de soirée. Elle voulait voir Ariane, passer une soirée à se plaindre et à se faire engueuler parce qu’elle s’apitoie sur son sort. Jill a toujours aimé voyager, alors parler voyage avec une inconnue ne la gêne pas. “Moi je suis née à Brisbane mais j’ai aussi voyagé à travers le monde. Seulement pour le plaisir par contre.” Elle n’avait pas de travail, pas d’attaches qui l’empêchaient de profiter à longueur de journée. Elle ne sait pas pourquoi elle a fini au restaurant avec une femme qu’elle ne connait pas, elle devrait retourner chez elle après tout ce qu’il s’est passé, Bailey doit être en train de s’inquiéter. Elle a tenu sa promesse, elle n’a rien bu et n’a rien pris comme drogue, il ne lui en voudra pas d’être allée prendre l’air le temps d’une soirée. Jill hoche la tête, à l’écoute de tout ce que la brune peut bien lui raconter.
Et elles parlent d’Ariane. La jeune femme est absente ce soir et Jill ne saura pas où est ce qu’elle a décidé de s’enfuir pendant cette soirée. “Je savais pas que c’était un secret.” Elle a peut-être fait une erreur en donnant cette information à Gaïa. “Ca a l’air de bien se passer.” Même si elle ne cherche pas tous les détails Jill. Elle préfère les laisser gérer leur relation tous les deux. “Ca doit faire quelques mois aussi. Elle m’a vraiment sauvé et un autre type qui était avec nous lui a réglé son compte.” Auden a explosé sa tête contre le lavabo, et elle aurait aimé être présente pour voir l’état de son visage en sortant des toilettes. “Je suis aussi compliquée qu’Ariane en temps normal, mais j’essaie une relation sérieuse en ce moment.” L’histoire avec Bailey est terriblement compliquée et je ne compte pas détailler ce soir, surtout pas à une personne que je connais à peine.
Au fil de la conversation, j’apprends que la brune, née à Brisbane, a elle aussi pas mal voyagé, que c’est une baroudeuse qui n’a pas peur d’explorer. Qu’elle l’a fait uniquement pour le plaisir, ce que je conçois bien sûr. Mais ça m’apprends surtout qu’effectivement elle n’a pas dû garder très longtemps un même emploi, mais enchainer les petits jobs à droite à gauche, sans réellement aimer ce qu’elle faisait, ou du moins pas tout le temps. Quel dommage. Même si la plupart de temps elle a l’air d’humeur plutôt amicale et joyeuse, je ne peux m’empêcher de remarquer de temps à autre quelques attitudes que je pense être de la nervosité. Et si je suis certaine d’avoir visé juste, qu’il y a bien quelque chose qui la tracasse, je vais bien me garder de lui demander ce que c’est. Après tout, on ne se connait que trop peu pour aborder des sujets qui pourraient être trop personnels. J’essaye de ne pas trop y penser, exclue l’idée que je pourrais être à l’origine de ce stress intermittent, moi, en tant qu’inconnue. Et la conversation revient rapidement sur notre dénominateur commun, à savoir Ariane. Et quand Jill m’apprend que la jeune femme rousse est en couple, je tombe des nues. La petite cachottière. Comme quoi on peut en apprendre tous les jours. Alors que j’écoute toujours la brune d’une oreille, je commence à imaginer un plan machiavélique pour cuisiner Ariane à notre prochaine rencontre, avant de lui faire cracher le morceau à elle. Je souris, en l’imaginant nier tout en bloc, sans savoir que moi je sais déjà tout. Jillian me raconte que ça a l’air de bien se passer entre eux, ce qui ne me parait pas impossible, mais c’est quand elle précise que ça fait quelques mois que je tique. Mon amie rousse a du bien évoluer depuis la dernière fois que nous nous sommes vues, parce que la Ariane que moi je connais avait pour habitude de saboter ses relations, intentionnellement ou non. Alors là… Je sors mon téléphone, pianote rapidement un message pour Ariane et lui envoie, en espérant qu’elle me répondra assez vite pour qu’on puisse se voir dans la semaine. Si j’ai bien des choses à lui raconter, il semblerait qu’elle aussi, finalement. Je range le téléphone, et me concentre à nouveau sur ma compagnie du soir. Souhaitant relancer la conversation, vaguement irritée qu’Ariane n’ait pas daigné me faire part des derniers potins et la curiosité prenant le dessus, comme souvent, je demande à Jillian si elle aussi est en couple. “Je suis aussi compliquée qu’Ariane en temps normal, mais j’essaie une relation sérieuse en ce moment.” Je l’ai vue se raidir un tout petit peu, et comprend vite qu’il ne sert à rien de s’attarder sur le sujet, elle n’en dira pas plus. Tant pis. Je lui souris, espérant ainsi détendre l’atmosphère. Je ne suis pas là pour l’interroger sur sa vie sentimentale. « Essayer? Je te souhaite bien du courage alors, et j’espère que ça marchera, si c’est vraiment ce que tu veux. » À la suite de ma phrase, un visage familier, italien, apparaît en flash dans mon esprit, mais je le chasse bien vite. Je reverrais Vittorio bien assez tôt. Le plat de tapas tant attendu arrive enfin, et je prends à peine le temps de remercier la serveuse avant de piquer dans le plateau. Mon ventre qui criait famine se calme enfin, et je décide de faire un pas vers Jillian, puisqu’elle a accepter d’en faire un petit vers moi en répondant à ma question indiscrète. « Moi aussi j’ai du mal avec ce qui est sentimentalement sérieux. J’ai trop souvent préféré mon boulot à une vie de couple alors… Pour l’instant je suis satisfaite de ce que j’ai, et on verra ce que ça donne dans l’avenir. » J’ai un sourire en coin. Je déguste un autre tapas, puis mon téléphone vibre. Je jette rapidement un coup d’oeil à l’écran prend connaissance du contenu du message affiché… La suite de ma soirée vient de se préciser.
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