Le sac, le vulgaire sac de papier brun, celui qui jure, celui que je triture de mes doigts fatigués.
Y'a plus aucune peinture sous mes ongles, sur mes mains. Ni sur mes vêtements, ni dans mes cheveux. Et Noah qui est là, j'ignore où, mais qui erre dans les bureaux qui s'étalent devant mes yeux voilés. Noah qui s'est caché au studio de Bailey il y a un peu plus d'une semaine maintenant, Noah qui a tout abandonné un matin parce que c'était trop, que tout était trop pour lui. Il m'avait avertie pourtant, il m'avait dit, il avait donné le signal d'alarme et je ne l'avais pas entendu. Ou du moins, je ne l'avais pas compris comme il le fallait, comme j'aurais dû. Et dans toute cette histoire, dans tout ce stress, dans toutes ces nuits à pas dormir et ces journées à snobber mes pinceaux, à tourner en rond, à décortiquer chaque mot, chaque geste, chaque silence, chaque absence, j'en étais venue à la simple et unique conclusion que je n'étais pas fâchée. Je n'étais pas en colère, je ne lui en voulais pas. Je n'étais pas prête à resserrer son couvre-feu, encore moins à le disputer à la seconde où ses yeux trouveraient les miens. Je n'étais plus inquiète de savoir où il se trouvait, j'étais bien loin d'être angoissée à me douter que depuis l'instant où Bailey avait identifié la présence du gamin dans ses locaux, rien ni personne n'aurait pu lui faire du mal, le mettre en danger. J'étais triste, j'étais dépassée, j'étais pensive, j'étais noyée ; mais je n'étais pas fâchée.
C'est une épreuve de laquelle je me serais passée, bien évidemment. C'est un comportement qui me laissera marquée pour beaucoup trop longtemps aussi, je le savais d'avance. Et pourtant, lorsque je passe la porte du studio de Bailey, lorsque je choisis les escaliers plutôt que l'ascenseur, lorsque je ralentis la cadence pour m'appuyer contre le premier mur à portée, fermer les yeux, inspirer à fleur d'un coeur qui brûle contre mes tempes, lorsque l'univers semble vouloir opérer la plus lourde et oppressante des pressions sur ma cage thoracique ; à aucun moment je ne craque.
Je sais ce que Noah a voulu faire par là, de manière drastique j'en conviens, mais je comprends. Je sais qu'il a voulu penser à lui et uniquement à lui, qu'il a été égoïste pour la plus bénéfique des raisons. Il a appris si jeune à céder son bonheur au profit de machines et autres diagnostics de maladies - et maintenant, il peut enfin choisir quand et comment aller mieux. Chaque jour de ma vie dédié à toujours, le plus possible, faire passer l'univers entier avant moi. Et un gamin d'à peine 9 ans qui me fait réaliser aussi clairement que possible que c'en est assez. C'en était assez pour lui, suffisamment qu'il avait tenu à fuir, à reprendre des forces, à se recentrer sur lui-même et que sur lui-même. S'il pouvait le faire, je le pouvais aussi.
« Je... » j'ai fini par arriver au point de rendez-vous que Bailey m'a donné il y a une poignée de minutes. Son visage est bien moins épuisé que la dernière fois où l'on s'est vus, je sais qu'il ne se serait jamais pardonné de me garder séparée de Noah encore longtemps, même si lui autant que moi comprenait l'urgence de laisser vivre à notre fils l'indépendance qu'il voulait tant trouver. « Ce n'est pas grave s'il n'est pas prêt. » je dédouane, lui laissant une porte de sortie si entre temps, il a changé d'avis. Je ne souhaite pas le forcer, j'ignore même si c'est une bonne chose, vraiment, que je sois ici, que je dérange leur cocon, même si on m'y a dûment invitée. « Je suis passée à la pharmacie chercher ses renouvellements. Tout est là. » le sac, le fameux, aux coins pliés et repliés encore, que je tends à Bailey. Même mouvement que celui que j'ai fait une semaine plus tôt, quand il l'a découvert ici.
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7494 POINTS : 870
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
Bien sûr que le petit garçon est au courant. Je lui ai apporté ses médicaments et surtout de la nourriture depuis cette fameuse nuit où j’ai découvert qu’il avait choisi mon bureau comme lieu de cachette ultime. Il sait que je sais et pourtant, je ne me suis jamais imposé à lui. Je voulais lui laisser le choix, lui donner le temps surtout. Noah n’a pas fui son foyer, sa mère et son quotidien pour rien. Il y a une raison là-dessous. Il avait laissé des indices, donner des signes de faiblesse et nous n’avons pas été assez à l’écoute pour tout comprendre, pour décrypter son mal-être. La fuite a semblé être une solution pour lui et, dans le fond, je ne peux que le comprendre. J’aimerais tellement pouvoir fuir mon quotidien parfois, juste pour m’enfermer dans une bulle, pour tout mettre en pause et prendre le temps. Mes responsabilités d’adultes m’en empêchent, m’entravent dans une routine qui souvent m’étouffe. Noah n’est qu’un enfant, il a vu une échappatoire et c’est engouffrer dedans sans réfléchir aux conséquences. Il a besoin de ce temps pour lui, besoin de faire comme s’il était soudainement devenu invisible pour tout le monde, seul dans cette bulle qu’il s’est choisi. Que son refuge soit mon bureau me touche autant que cela me détruit le cœur à petit feu. Je ne cesse de me demander si je dois y voir un signe, si je dois comprendre quelque chose au travers de ce signal. J’aurais pu m’imposer pour lui en parler dès que je l’ai découvert, mais j’ai préféré observer de loin, imposé cette distance entre nous afin de respecter ses choix. Pour son bien.
Depuis que je l’ai retrouvé, je me suis imposé dans mon bureau en une seule occasion. Je savais Noah cacher alors je suis entré dans la pièce afin de récupérer mon ordinateur portable et tout ce dont j’avais besoin pour travailler. J’ai bien vu les pieds du petit garçon qui dépassait un peu de derrière le canapé, mais j’ai fait comme s’il n’était pas là. J’ai pris ce dont j’avais besoin et je suis reparti en fermant la porte derrière moi. Une manière silencieuse de lui faire savoir que je n’étais pas loin, mais que je lui laissais toute la place dont il avait besoin. Après cela, je ne suis entré qu’une fois par jour. Toujours tard le soir, alors que Noah dormait profondément rouler en boule sur le canapé. La première fois, je lui ai déposé son sachet de médicaments et une barre de céréales. Les jours suivant, je lui ai amené des sachets remplis de nourriture et toujours accompagner d’un post-it avec un simple, je t’aime inscrit au stylo noir. Hier soir, lorsque je suis venu vérifier que tout allait bien, Noah m’avait laissé un dessin et il avait posé la photo de nous deux qui traîne toujours sur mon bureau, par dessus. J’ai compris qu’il avait probablement besoin d’aide et j’ai envoyé un message à Ginny. Il était temps que la famille se retrouve.
Je suis au studio en bas, en train de jouer un air familier au piano lorsque j’entends la porte du fond claqué et des pas se rapprocher. Je me tourne à l’instant où Ginny franchi le pas de la porte. De suite, je la trouve fatiguée, comme à bout de souffle et j’ai pour réflexe de me lever pour aller à sa rencontre. Comme si elle allait s’écrouler à tout instant. Je sens qu’elle ne va pas bien, qu’elle s’inquiète, qu’elle doute. Je lui souris tendrement, l’accueil chaleureusement ici. Elle en a besoin. Je lui fais signe de s’approcher du piano, le dessin de Noah s’y trouve. « Hier soir, il avait laissé ça sur la petite table où je lui mets ses repas. » Je laisse la maman observer le dessin et la photo qui l’accompagnait. Je n’ai pratiquement pas dormi, cherchant à comprendre le message, à tout déchiffrer, mais dans le fond, je crois que l’on a tout simplement besoin de faire cela ensemble. En famille. « Je crois qu’il est prêt, mais qu’il sait tout simplement plus comment nous le dire. » Je hausse un peu les épaules et me tourne vers Ginny. Elle a laissé la porte entrouverte et j’ose espérer que Noah est en train de se balader comme je l’ai souvent vu faire durant la semaine. Que ses petites oreilles traînent dans un coin et qu’il va entendre cela, comme le petit lutin malin qu’il est. Et même s’il n’entend rien de ce qui va se dire à cet instant, je serais certain de le répéter devant lui. « Il se cache dans mon bureau, j’ai juste fait comme si je ne savais pas. J’ai bossé ici toute la semaine, je suis pratiquement pas rentré chez moi, j’observais de loin. » Je me retiens de lui promettre, je sais qu’elle me fait confiance, elle m’a fait confiance pendant une semaine. D’un petit signe de tête, je me montre le canapé présent dans la pièce et on s’y installe en silence. « Avant d’aller le voir, je crois que l’on a besoin de discuter tous les deux Gin. » À nouveau, je lui souris, comme pour lui rassurer que rien de grave ne ressortira de tout cela, bien au contraire. « Je suis tellement désolé, tu sais… D’avoir dit que j’avais besoin de m’éloigner de vous. C’est tellement faux. Le pire mensonge que je n’ai jamais prononcé. » Et elle sait que des mensonges, j’ai dû en raconter tout un tas au cours de ma vie. « En réalité, j’ai cruellement besoin de vous, mais je crois que j’avais un peu perdu de vu la place que je pouvais avoir dans vos vies à tous les deux. Tu m’as ouvert les yeux, mais c’est Isy qui a surtout fini le travail. » Je ris un peu nerveux malgré tout. « Je suis désolé d’avoir mis tout ce temps, d’avoir encore tant douté, mais Gin… Sache que je ne vous mettrais jamais de côté complètement, que c’est impossible pour moi et je… Je veux pas que l’on marche sur des œufs lorsque l’on se retrouve dans la même pièce, je déteste ça. » Je hoche un peu la tête et soupire longuement avant de state the obvious. « Je sais que tu le sais déjà, mais j’ai besoin de le dire de manière une peu officielle, je sais pas… Je… Jill et moi on… On est ensemble. Véritablement ensemble. Et cette fois, je veux que ça fonctionne et je veux plus me cacher, mais surtout, je… » Et soudainement, j’ai la sensation qu’un poids énorme se soulève de mes épaules, que je me sens mieux, prêt à affronter le reste surtout. « Et en ce qui concerne Noah… Tu n’as jamais été une mauvaise mère et je me déteste d’avoir jugé ta façon de l’élever alors que soyons clair, tu as fait un job extraordinaire avec lui, Gin. Tu as un petit garçon si intelligent, si mature, si sensible aussi et j’ai pas su le voir quand il le fait. Et comme un con, je me suis éloigné de vous après le divorce, alors qu’il avait encore besoin de moi. » Un nouveau soupire, comme pour me donner du courage alors que ce que je vais dire me semble désormais si clair, si limpide. « Je serais jamais son père biologique, mais sache qu’il sera toujours MON fils. J’ai honte de l’avoir mis de côté pour me concentrer sur des problèmes d’adultes, sur des titres officiels et des conneries de biologie. J’ai vraiment honte, tu sais… On doit en parler avec lui, mais je pensais que… Que peut-être, ce serait bien que l’on se retrouve tous les trois. À notre façon. Avant d’intégrer nos nouvelles vies au milieu de tout ça. Tu… Tu vois ? »
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel
La voix de Bailey s'élève, j'en oublie le piano, j'en oublie le studio, j'en oublie le sac entre mes mains que je lui tends à la première occasion, j'en oublie la vie entière.
Je crois qu’il est prêt. Il se cache dans mon bureau. Je suis pratiquement pas rentré chez moi, j’observais de loin. Avant d’aller le voir, je crois que l’on a besoin de discuter tous les deux Gin. Avoir dit j’avais besoin de m’éloigner de vous. C’est tellement faux. Le pire mensonge que je n’ai jamais prononcé. Jill et moi on… On est ensemble. Véritablement ensemble. Et cette fois, je veux que ça fonctionne et je veux plus me cacher. Je serais jamais son père biologique, mais sache qu’il sera toujours MON fils. Que l’on se retrouve tous les trois. À notre façon.
Ses mots tournent et retournent. Certains me font mal, d'autres me font du bien. J'ai besoin qu'il parle, je l'écouterais encore des heures durant. J'ai besoin qu'il dise tout ce qu'il lui passe par la tête, j'ai besoin qu'il mette des phrases sur tout, tout ce qui se trame en lui. Je ne supporte plus nos silences, ne les ai jamais aimés, toujours détestés à m'en rendre malade. Ceux des derniers jours envolés, le simple fait qu'il m'ait invitée à venir ici vaut tout l'or du monde à mes yeux. Qu'il veuille y être, qu'il soit là pour nous, qu'il reste stoïque, qu'il existe, juste qu'il se tienne devant moi, suffit à calmer mon coeur qui manque un tour pour en accélérer dix autres.
« Merci, pour ça. Pour tout. » je suis à bout de souffle, mes poumons laissent enfin s'échapper un soupir de soulagement, ou ce qui pourrait s'en rapporter de plus proche. Le silence qui s'installe maintenant n'a rien à voir avec celui qu'on a laissé s'immiscer avant de chacun exploser, il n'a rien à voir avec quoi que ce soit de négatif tant il me fait penser à ce cocon que l'on reconstruit, nécessaire, notre bulle qui nous a sauvés autant l'un que l'autre, mais surtout l'un avec l'autre durant des années. C'est Bailey qui est là, c'est véritablement lui, il s'est retrouvé, et il m'a retrouvée à travers. « Je suis désolée, aussi, tellement. » je n'accepterai jamais ses excuses s'il ne me laisse pas formuler les miennes à son intention. « Je - j'avais pas à te dire tout ça, surtout pas de la façon dont je l'ai fait. J'avais juste peur que si je choisissais mes mots, que si je tentais de faire doucement, tu ne comprennes pas à quel point t'es important. » il tournait, trop vite, trop fort dans sa tête. Jadis, il se maudissait, il regrettait, il se propulsait au rang du méchant, de l'intrus, et je le voyais dégringoler sans jamais pouvoir le ramener suffisamment à la surface pour le sauver de ses démons, mêmes démons qui lui avaient soufflés tant de doutes, tant de peur, tant de peine à l'oreille, pendant beaucoup trop de temps. « C'est pas que de lui que tu t'es isolé Bailey et ; et ça m'a fait peur. On est une famille, on est une équipe. Une équipe particulière j'en conviens, mais on a toujours fait de notre mieux ensemble. C'est pour ça qu'on est encore là. » le jour où Noah est parti, c'est là où j'ai réalisé que je les avais perdu tous les deux.
Le cocon, la bulle, j'y reviens, j'y peux rien, il le faut. « Si on fait ça, si on s'isole à trois je... j'aimerais qu'on en discute avec Jill et Isy. Que tout le monde soit au courant, qu'il n'y ait pas de cachettes ou de secrets ou de désaccords. » je sais qu'il est bien loin de vouloir leur cacher quoi que ce soit, tout comme je comprends, et désire bien plus ardemment qu'il pourrait s'en douter, que l'on retrouve notre noyau avant de faire un premier pas dans le monde, à nouveau. Une question de jours, d'heures, je l'ignore, mais je nous connais, je sais exactement que si l'on brusque, si l'on tente de jouer aux plus forts, si l'on évite de connaître nos faiblesses et d'en tirer profit, ce ne sera qu'un nouveau compte à rebours. Qu'un nouveau décompte vers le prochain drame, vers les prochaines blessures. Isy et Jill étant parties prenantes de nos vies désormais, il m'apparaît donc impossible, voir même cruel de les couper de notre réflexion, de ne pas leur faire une place, même dans l'attente, même dans l'apprivoisement des uns et des autres.
J'inspire un peu plus profondément maintenant, Bailey qui personnifie ma bouée de sauvetage maintenant comme toujours. « Ça ne m'étonne pas, tu sais. Que Noah soit venu se cacher ici. » un fin sourire vient se loger sur mes lèvres. Il y reste, contrairement à tous ceux qui ont tenté de faire la même chose durant les derniers jours. « Il a toujours adoré venir au studio. Même quand Eliott était là. » une façon détournée, mais une façon tout de même, de m'assurer que son frère n'était pas ici, que nous étions bel et bien seuls.
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7494 POINTS : 870
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
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J’avais ce besoin vitale, primaire d’avoir une discussion avec Ginny. Depuis ce fameux brunch, il semblait que tout partait de travers entre nous. Incapable de trouver le temps de se parler, d’échanger, nous nous étions enfermés dans une bulle bien différente de celle que nous avions pour habitude de partager. Un mur, c’était érigé entre nous alors que nous nous étions promis de ne jamais en arriver là. À trop vouloir essayer de faire au mieux pour tout le monde, j’ai fini par prendre conscience que je n’avais pas forcément pris les meilleures décisions. Je m’étais éloigné d’eux sans véritablement me retourner. Je pensais que l’on avait besoin de cela et je m’étais clairement trompé. On avait besoin des uns et des autres. Alors, aujourd’hui, je fais tomber les masques. Je ne cache plus rien à mon ex-femme. Elle connaissait déjà mes doutes, maintenant elle à le droit d’avoir accès aux restes. Plus de mensonges, de faux-semblants, de compromis. Simplement une vérité qui se doit de trancher, de remettre les choses en place, mais surtout qui se doit de nous rapprocher. Je m’excuse, lui assure ne pas avoir été le meilleur. Je lui dis la vérité en ce qui concerne ma relation avec Jill. Je lui dis tout et surtout, je lui répète à quel point elle est une bonne mère. Je m’en veux tellement d’avoir osé faire des réflexions sur sa manière d’élever Noah alors que je suis clairement celui à blâmer sur le sujet. Pour la première fois depuis bien longtemps, je vide mon sac. Je parle sans me stresser, sans me demander comment cela sera reçu. Je parle pour me libérer.
Et soudainement, le silence s’abat entre nous. Et le vent tourne. Je sens ce poids énorme se soulever de mes épaules et Ginny qui retrouve son souffle. On va enfin pouvoir se reconstruire. « Merci, pour ça. Pour tout. » Nos regards se croisent et je comprends à cet instant, que tout ira mieux. Je me perds dans son regard alors qu’elle se confond en excuses. Je réalise que notre mal-être a mis les mauvais mots sur nos émotions. On s’est embrouillé, mélanger les pinceaux. On, c’est perdu en cours de route et il a fallut que notre fils décide de fuir pour que l’on en prenne pleinement conscience. Je n’arrive pas à lui en vouloir de toute manière. Elle a voulu m’ouvrir les yeux alors que je jouais à être trop borné. On s’y était clairement mal pris. Je ne lui en veux pas. Ou tout du moins… Je ne lui en veux plus. J’aime Ginny d’une manière inexplicable. Je ne pourrais jamais mettre des mots sur ce qui nous lie. C’est quelque chose d’indescriptible et qui nous liera à jamais. C’est entre nous. Nous deux et en réalité nous trois. Il ne faut pas oublier Noah dans l’équation. C’est pourtant ce que j’ai fait ces derniers temps et j’apprends seulement maintenant que j’ai réellement fait du mal à ma famille. « C'est pas que de lui que tu t'es isolé Bailey et ; et ça m'a fait peur. On est une famille, on est une équipe. Une équipe particulière, j'en conviens, mais on a toujours fait de notre mieux ensemble. C'est pour ça qu'on est encore là. » Je tends la main pour prendre la sienne avant de lui sourire. « On est une famille. » C’est le plus important. Il y a mon couple avec Jill et ma famille avec Ginny et Noah. Les deux vont ensemble, indissociable à mon bonheur. Et je vais devoir apprendre à gérer les deux sans plus jamais blesser personne. « Je me suis perdu en cours de route. » C’est un fait. Un constat. « Et on doit se reconstruire ensemble. »
Alors, je lui fais part de mon idée. Du fait que l’on doit prendre le temps, Noah, elle et moi, pour se retrouver. On doit s’isoler, se recentrer sur nous-même. Et je ne peux qu’approuver lorsqu’elle me demande d’impliquer Isy et Jill dans tout ce processus. « Oui, ils ont le droit de savoir et d’être impliqué à leur manière aussi. » Je confirme et en même temps, j’ai peur. Je sais parfaitement que Jill ne comprendra pas, qu’elle sera jalouse et qu’elle va probablement m’en vouloir parce qu’il s’agit de Ginny. Et je ne vais pas lui cacher. « Ça ne va pas être simple avec Jill… » Un soupire s’échappe d’entre mes lèvres. « Elle… Elle déteste que je parle de toi, que j’affirme être aussi proche de toi, que j’ose dire que je t’aime d’une manière que je ne saurais jamais pouvoir décrire, mais qui ne ressemble en rien à l’amour que je ressens pour elle. Et… Je veux pas que ça se répercute sur toi. » Jamais. Elles sont constamment en conflit et je ne veux pas m’ajouter à l’équation même si dans le fond, c’est déjà le cas depuis des années. « Je lui en parlerais, mais je vais lui imposer un peu cette décision… Je veux pas avoir à faire un choix et je serais clair là-dessus. » Je veux pas avoir à me séparer de l’une d’entre elles, jamais. « J’ai compris que je ne devais plus m’imposer dans votre relation, mais il faut pas me demander de choisir entre vous, j’en suis incapable. » Elles se sont infiltrées dans ma vie de deux manières différentes et j’ai besoin d’elles pour fonctionner.
Notre conversation se dirige de nouveau vers Noah et je pense au petit garçon qui doit se croire projeter dans son propre petit monde là-haut dans mon bureau. J’ai tout de même hâte de le retrouver. Mais lorsque Gin prononce le prénom de mon frère, je perds immédiatement le sourire. « Il est là. » Je me reprends bien rapidement. « Enfin… En Australie. Je l’ai juste envoyé à Melbourne pour un temps. » J’ai cédé un artiste à mon frère pour qu’il dégage du studio et qu’il ne s’impose pas, qu’il ne vienne par perturber Noah. « Il est censé rentrer dans deux jours… » Et c’est bien pour cela que j’ai demandé à Gin de venir aujourd’hui. Pour éviter Eliott au possible. Je soupire n’ayant pas réellement envie de me concentrer sur Eliott ce soir. « Enfin… On va voir Noah ? » Je souris et me lève tendant une nouvelle fois ma main à Gin. Lorsqu’elle se retrouve debout devant moi, je n’hésite pas un instant à la prendre dans mes bras. « On va arranger les choses, je te le promets. » J’embrasse tendrement sa joue et l’entraîne alors dans le couloir en direction de mon bureau.
Lorsque l’on arrive en haut des escaliers, on aperçoit de suite Noah, assis à la table basse, probablement en train de dessiner. En silence, je me tourne vers sa mère. « Tu veux y aller en premier ? »
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« On est une famille. » je ne le retiens pas, le soupir de soulagement qui franchit mes lèvres de l'entendre enfin le dire, enfin y croire aussi. Parce que pendant toutes ces années, il y avait toujours eu un voile dans son regard, toujours eu une retenue dans ses paroles lorsqu'il mentionnait notre famille. Aujourd'hui pourtant, je pourrais jurer qu'il en est entièrement convaincu, et c'est tout ce dont j'ai toujours rêvé pouvoir enfin confirmer. « Je me suis perdu en cours de route. Et on doit se reconstruire ensemble. » « L'important c'est que tu aies retrouvé le chemin vers nous. » l'important c'est que tu sois là aujourd'hui Bailey, que tu y aies cru, que tu sois revenu, que tu l'aies voulu.
Et notre famille, elle a besoin de temps. Elle a besoin de s'adapter, elle a besoin de se retrouver. Il le comprend aussi bien que moi, même si je tente de mettre un point d'honneur sur les nouvelles variables de l'équation. Ceux qui n'étaient pas là avant, pas dans ces rôles-là du moins, il y a des années. Ceux qui ont su prendre une place qui leur appartient à eux et à personne d'autre, mais qui doivent composer avec un noyau particulier auquel s'adapter ne sera pas de tout repos. « Oui, ils ont le droit de savoir et d’être impliqué à leur manière aussi. » j'inspire, sachant qu'il reste également un autre joueur particulièrement important, celui à qui Bailey n'a jamais rien pardonné, celui qui viendra probablement troubler le peu de calme qu'on arrive à trouver. Pourtant, je ne me pardonnerais jamais de ne pas le mentionner. « Je sais que t'aimeras pas l'entendre, mais Ezra aussi, il sera impliqué à sa manière. » je laisse le temps qu'il faut au Fitzgerald de mettre ses idées en place, ne brusque rien dans ses réflexions, même si je sens toutes mes pensées se vriller à la recherche des siennes à déchiffrer dans son regard voilé. « Ça ne va pas être simple avec Jill… Elle… Elle déteste que je parle de toi, que j’affirme être aussi proche de toi, que j’ose dire que je t’aime d’une manière que je ne saurais jamais pouvoir décrire, mais qui ne ressemble en rien à l’amour que je ressens pour elle. Et… Je veux pas que ça se répercute sur toi. » hum. « C'est un peu trop tard pour ça. » qui glisse de mes lèvres un peu trop vite, la relation entre ma soeur n'ayant jamais été quelque chose de facile à comprendre, à vivre. Pourtant depuis les derniers événements et notre conversation à coeur ouvert, j'ose espérer qu'elle voit un peu mieux l'ensemble de tout ceci, et la relation que j'entretiens avec l'homme qu'elle aime d'un autre oeil, moins agressif, moins méfiant. « Je lui en parlerais, mais je vais lui imposer un peu cette décision… Je veux pas avoir à faire un choix et je serais clair là-dessus. » « Elle ne te demandera pas ça. Elle sait comment Noah compte pour toi. » que je finis par avancer, parler pour elle que je ne m'autorise jamais, pourtant je ne doute absolument pas des positions de Jill sur le résultat final de tout ceci. « Je ne peux pas te promettre qu'elle sera d'accord et en paix avec toute cette histoire, mais je connais ma soeur, je sais qu'elle ne fera jamais rien pour t'empêcher d'être là pour Noah. Peu importe de quelle façon. »
« J’ai compris que je ne devais plus m’imposer dans votre relation, mais il faut pas me demander de choisir entre vous, j’en suis incapable. » après des années à tenter de jouer aux médiateurs, après des dizaines de tentatives à essayer de nous trouver un terrain d'entente quand finalement rien n'y est, Bailey décide aujourd'hui de calmer le jeu, de faire confiance tout en préservant ses forces pour d'autres batailles. « T'auras pas besoin de choisir. Promis. » ma promesse qui sonne un peu trop sérieusement, toutefois je réitère, j'espère aussi. Je sais que théoriquement, de mon côté je céderai toujours ma place à Jill si elle doute de ma sincérité. Je n'avais jamais été forte sur les combats, et encore moins sur ceux qui je le savais, blessaient les gens autour de moi. Pourtant j'ignore en pratique ce que cela donnera ; sachant que Bailey faisait partie des personnes que j'aimais le plus sur cette planète et que donc, en tout temps, son bonheur passerait avant celui de qui que ce soit d'autre. Je réfléchis trop fort et trop vite, évite son regard quand je sens qu'il cherche le mien.
Mentionner son frère ajoute un drôle de filtre sur la conversation, je m'en veux tout de suite de l'avoir fait. Bailey qui d'office ramène le sujet principal de ma venue ici sur le tapis, je réalise que bêtement, lâchement, je tentais de gagner du temps. Mes mains sont moites et mon coeur est serré, le contact des bras du Fitzgerald qui me serrent contre lui, de ses lèvres qui se perdent sur ma peau suffit à me ramener à ici et à maintenant, à hocher doucement de la tête lorsqu'il avance finalement la suite. « Enfin… On va voir Noah ? On va arranger les choses, je te le promets. » j'hoche docilement de la tête, mes doigts qui trouvent les siens sans la moindre intention de les lâcher. « Tu veux y aller en premier ? » égoïstement, je veux accepter, égoïstement, je pense céder en une fraction de seconde à me précipiter seule vers mon fils. Pourtant, je répète notre entente, j'en fais notre promesse. « Ensemble. »
La silhouette de Noah que je reconnaîtrais entre mille, sa tête penchée, son corps recroquevillé au sol alors qu'il gribouille, qu'il dessine en silence, que je l'observe avec Bailey à mes côtés, appuyée dans l'embrasure de la porte. « Hey, bonhomme. » ma voix est douce, dénuée de toute agressivité, de toute peine, de tout reproche. Je souhaite juste lui souligner notre présence, sans le brusquer, sans lui faire peur. « On arrive à un bon moment? » que je finis par demander, lorsqu'il tourne son regard vers nous, par-dessus son épaule. Il est épuisé, des cernes sur son visage le confirment que trop bien. Ses cheveux sont désorganisés, ses vêtements froissés, il a maigri un peu, je pourrais le jurer. Mais il sourit, et là, de suite, mon coeur s'allège un peu plus. « Attends, deux secondes. » mes lèvres se pincent, l'attente est insoutenable mais j'hoche de la tête, accepte sa demande sans insister, tout de même curieuse de voir ce sur quoi il travaille lorsque sa tête retourne vers son dessin, que j'entends à nouveau le bruit rassurant d'un crayon traçant ses secrets. Jusqu'à ce que le rythme ralentisse, jusqu'à ce que la voix de Noah ne perce le silence. « Ok, là vous pouvez venir. » et j'initie le mouvement, m'approche, arrive à sa hauteur la main de Bailey toujours dans la mienne. La bande dessinée sur laquelle Noah travaillait précautionneusement que je ne regarde pas du tout, mère indigne, me penchant toutefois à sa hauteur pour finir par embrasser le plus lentement, le plus doucement du monde son front, ma paume libre lovée derrière sa nuque. Je t'aime. Tu m'as manqué.
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7494 POINTS : 870
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
« L'important c'est que tu aies retrouvé le chemin vers nous. » Le parcours fut long. J’ai oublié beaucoup de choses en cours de route. Je me suis perdu. Persuadé que notre séparation avait signé la fin de mon appartenance à tout cela. Je ne savais plus où j’en étais et il a été nécessaire que l’on me remette les idées en place. Pour la première fois en dix ans, je suis fier d’assumer mes choix. Ils sont ma famille. Je n’ai jamais choisi d’épouser Ginny, je n’ai jamais choisi de devenir le père de substitution de Noah, mais dans notre malheur, on a réussi à créer quelque chose d’unique. Un lien qui n’appartient qu’à nous et que nous avons cruellement besoin de restaurer après les derniers événements. Nous avons besoin de nous recentrer, de nous reconnecter. Un temps pour nous avant de doucement mélanger nos vies ensemble à nouveau. Cette fois-ci, personne ne doit se sentir mis de côté. Personne même lui… « Je sais que t'aimeras pas l'entendre, mais Ezra aussi, il sera impliqué à sa manière. » Un soupire m’échappe tandis que je ravale toutes les remarques incendiaires qui me viennent en quelques secondes. Si je pensais avoir perdu ma place l’espace d’un instant, à mes yeux Ezra n’avait jamais eu la sienne. Il est là sans trop savoir pourquoi. Vestige d’un amour passé, obligation de sang. Loin d’être un père. Remarque que je garderais pour moi. Ce n’est pas le moment. Je sais que Ginny fait de son mieux, qu’Ezra essaye lui aussi. Ce n’est pas ma place de dire quoique ce soit et pourtant… « Implique-le autant que tu veux, mais sans moi… » Je suis prêt à faire des efforts pour que tout se passe bien, pour que tout le monde aille bien, mais il y a des choses sur lesquelles je ne céderai jamais. Il n’est jamais venu chercher Ginny et Noah. Il ne c’est soucier d’eux que lorsque nous sommes revenus et depuis il enchaîne les faux pas, les maladresses et tout ce qui ne va pas. Je sais qu’il est le père de Noah et je ne refuserai jamais cela au petit garçon, mais ça n’ira pas plus loin. Je ne m’impliquerai pas auprès d’Ezra, jamais. « Je me sens pas capable de le faire. » tentais-je de justifier auprès de la jeune femme. Dans le fond, je sais qu’elle comprend. Elle sait. Je n’ai pas pardonné à son frère, je ne pardonnerai rien à Ezra. C’est comme cela. C’est ma rancune à moi, ma manière de les protéger, comme je peux. « Je m’imposerai pas. » Je ne m’imposerai plus comme j’ai pu le faire à l’époque de l’hospitalisation de Noah. J’ai appris de mes erreurs. Que ce soit pour Noah ou pour les sœurs McGrath. « C'est un peu trop tard pour ça. » Une pique que je me prends en pleine tête et qui blesse plus que de raison. « Je n’ai jamais voulu tout cela. » Je n’avais pas demandé à tomber amoureux de l’autre sœur, de celle qui était devenu ma belle-sœur. Je n’avais pas demandé à me retrouver au milieu de leurs querelles. Jamais. « T'auras pas besoin de choisir. Promis. » Et pourtant, j’ai constamment l’impression de devoir choisir, de devoir faire attention à ce que je dis à l’une à propos de l’autre. Une danse sur un pied, en équilibre précaire. « Inconsciemment, vous me demandez constamment de choisir. » dis-je doucement sans aucun reproche dans la voix. Un simple constat qui m’attriste bien trop souvent. Je n’en dirais pas plus. On doit arrêter avec les reproches. C’est un fait et je l’ai accepté. Je ne serais pas celui qui arrivera à réconcilier les sœurs McGrath. L’une sera toujours ma meilleure amie, mon double. L’autre devient doucement la femme de ma vie. L’une m’a fait grandir, l’autre va me rendre ma liberté pour de bon. Et dans ma vie, l’une ne va pas sans l’autre.
Elle essaye de gagner du temps Ginny. Elle me parle de mon frère alors que son fils est juste à l’étage du dessus. Il est là, mais j’ai la sensation de la voir terrorisée. Cette fugue la détruite, je le vois. Alors, lorsqu’elle glisse ses doigts entre les miens, comme pour se donner du courage, je serre un peu sa poigne. Tout ira bien. On monte les escaliers en silence, nos doigts soudés ensemble, rien ne pourra les séparer. On doit le faire ensemble. Devant la porte, on hésite, ensemble. Noah ne nous a pas entendues, perdu dans son monde de couleur et de dessin enfantin. L’espace d’un instant, une pensée fourbe me fait savoir que je n’ai pas ma place ici. Une pression de la main de Ginny dans la mienne me rappelle nos paroles. Nous sommes une famille. On doit faire cela ensemble.
Elle se jette à l’eau la première, tout en douceur, sans précipitation. « On arrive à un bon moment? » - « Attends, deux secondes. » Noah bien trop concentré qui souhaite terminer sa tâche avant de nous accorder de son temps. Un rire doux s’échappe d’entre mes lèvres tandis que Ginny se tourne précipitamment vers moi, probablement surprise de m’entendre rire. Je lève les yeux au ciel avant de plonger mon regard dans le sien. « Il est comme toi. » Une copie conforme de sa mère d’artiste et c’est avec fierté que je l’affirme. Je ne compte plus le nombre de fois où la brunette m’a demander d’attendre avant de m’accorder pleinement son attention. Ils ont ce besoin de se dédier entièrement à leur art sans que l’on ne vienne les déranger. La langue tirée sur ses lèvres roses, Noah donne quelques coups de crayon supplémentaires avant de se tourner vers nous. « Ok, là, vous pouvez venir. » Et Ginny qui se précipite. Sa main toujours ancrée dans la mienne. Un tendre baiser et les yeux de Noah qui tombent sur nos doigts enlacés. Ma respiration qui se coupe un instant alors que les yeux du petit garçon se rempli d’étoiles. « Vous vous êtes réconciliés ?! » Instinctivement, je vais pour lâcher les doigts de mon ex-femme, mais cette dernière me retient dans une poigne qui signifie tout. Ne pas oublier que j’ai ma place. « On a discuté oui. » Je souris à Noah qui attrape la main libre de sa maman et nous entraîne sur le canapé qui lui sert de lit depuis près d’une semaine. Un instant, on reste là tous les trois. Sans rien se dire. Puis Noah qui se lève et qui doucement vient se faire une place juste entre nous. Ma main qui vient caresser sa tignasse brune et mes lèvres qui se posent sur son front. « Tu as encore besoin de temps tout seul ou tu aimerais discuter un peu ? » Je ne cherche pas à le précipiter, juste savoir où il se situe. Savoir ce dont il a besoin. « J’étais pas vraiment tout seul, tu m’as trouvé tout de suite pop’s. » Un petit rire qui s’échappe d’entre ses lèvres et un sourire sur les miennes. « Je te connais bien bonhomme. » Il hoche la tête et se tourne vers sa maman. « Je suis désolé maman, mais… Je voulais vraiment que le temps ce stop, un peu. » Et ses mots qui brisent mon cœur. « Je voulais être tout seul. » Une crise d’adolescence bien avant l’âge, mais qui peut lui en vouloir. J’étais exactement comme lui à son âge. [color=#cc9900]« J’ai entendu votre dispute le soir après la réunion avec mon professeur. » Il nous a entendu nous déchirer à propos de son éducation. La culpabilité vient immédiatement perturber ma respiration, mais je reste concentrer sur ce que nous raconte le petit garçon. Il a besoin de vider son sac. « Et si je partais, vous étiez obligé de vous parler sans vous disputer. » - « On se dispute plus. » Je m’empresse de lui promettre. « J’ai bien aimé être tout seul. » Et je comprends… Je lui ai fait confiance toute la semaine, je ne suis pas venu le materner, je l’ai laissé gérer à sa manière.
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel
« Inconsciemment, vous me demandez constamment de choisir. » je sais. Je sais, et je déteste ça, qu'il soit pris indéfiniment entre Jill et moi, qu'il l'ait été à chaque jour de sa vie depuis qu'on la mis sur mon chemin. Je déteste qu'il ait caché son amour pour elle pendant des années, je déteste que même encore aujourd'hui nos rancoeurs et nos drames de famille ponctuent leur histoire qui pourrait pourtant être si belle s'ils pouvaient enfin la ivre à deux plutôt qu'à mille. « Je ferai attention. Pour vous deux. » et elle est étrange, cette promesse-là. Elle est étrange parce qu'il est mon ex-mari, parce qu'elle est ma soeur. Elle est étrange parce qu'elle a été précédée de presque dix ans à les cacher, à l'encourager à aller la rejoindre, à garder le secret qu'eux-même se voilait d'assumer. Elle est étrange mais elle est sincère, et de toutes les forces qu'il me reste même si je suis littéralement vidée ces derniers jours, je ferai tout en mon pouvoir pour qu'ils se choisissent eux avant de choisir quoi que ce soit d'autre.
Et Noah et là. Noah est là, il dessine, il nous demande d'attendre, la main de Bailey sur laquelle la mienne se resserre. « Il est comme toi. » « T'es pas mal dans le genre toi aussi. » parce que oui, je suis celle qu'on pointe du doigt à chaque fois où Noah est dans sa tête, je suis celle à qui il est facile de le rattacher parce que je suis toujours comme ça. Mais Bailey a ses moments, Bailey l'artiste au piano, Bailey l'intense à l'écriture. On faisait une drôle de famille d'introvertis, et pourtant, on ne s'était jamais autant tout dit. « Vous vous êtes réconciliés ?! » Fitzgerald qui est diplomate, les blessures qui restent, stagnantes, qui reprennent du mieux mais qui devront incessamment se régler. La pression des derniers jours a tout précipité, mais ce seront les actions des prochaines semaines qui seront déterminantes pour nous tous, je le sais autant que lui. « On a discuté oui. »
Mes pas que je ne précipite que lorsque le gamin nous donne le feu vert. « Tu as encore besoin de temps tout seul ou tu aimerais discuter un peu ? » ma silhouette le rejoint, se poste au sol, c'est avec un naturel alarmant qu'on retrouve notre cocon Noah et moi, une seconde, juste une avant de revenir à la réalité. « J’étais pas vraiment tout seul, tu m’as trouvé tout de suite pop’s. » ils se parlent et ils se comprennent et ils se sourient. Je savais que Noah était en sécurité ici, jamais je n'aurais douté de tout ce que Bailey avait mis en place pour s'assurer qu'il soit confortable, que sa fuite ne soit que plus bénéfique. « Je te connais bien bonhomme. » pourtant, le soulagement que je ressens dans tout mon corps quand il pose sa petite tête ébouriffée sur mon épaule, que son menton piquant entre dans ma clavicule, là, de suite, je souffle enfin, je respire à nouveau.
« Je suis désolé maman, mais… Je voulais vraiment que le temps ce stop, un peu. Je voulais être tout seul. » il inspire, il chuchote mais Bailey est assez proche de nous qu'il entend tout, que je veux qu'il entende surtout. « J’ai entendu votre dispute le soir après la réunion avec mon professeur. » ma main se perd dans ses couettes, mes doigts défont avec une tendresse infinie un des milliards de noeuds qui s'y referont assurément dans les secondes qui suivront. « Et si je partais, vous étiez obligé de vous parler sans vous disputer. » « On se dispute plus. » c'était pas dans notre habitude, non plus. Ça l'était pas mais à ce moment-là, il avait fallu. « J’ai bien aimé être tout seul. »
« Y'a pas de mal du tout à vouloir être seul bonhomme. Je suis fière que tu aies décidé de penser à toi et à ton mieux-être avant tout le reste. » mes lèvres se posent doucement sur son front, j'insiste pour rattraper tous les jours où je n'ai pas pu le faire, et tous les autres au cas où. « Par contre, ça peut pas être comme ça à toutes les disputes, tu sais. » mes prunelles viennent doucement s'accrocher aux siennes, son visage qu'il redresse pour bien nous voir, pour me montrer qu'il écoute lui aussi. « Tu feras quoi, quand Bailey me volera la dernière part de dessert? Qu'il gagnera par miracle à Mario Kart? » un fin sourire espiègle se dessine sur mes lèvres, Noah roule des yeux comme pour relancer un énième débat où on avait statué en duo que jamais le Fitzgerald n'arriverait à nous battre, peu importe ses efforts. La coupe aux McGrath. Il pouffe de rire, reprend calmement son sérieux ensuite. « C'est important de s'écouter, mais c'est important aussi de pas aller dans les extrêmes à chaque fois. » je sais que ça marinera dans sa tête, je sais qu'il y pensera jusqu'à ce qu'il trouve son équilibre, je sais qu'il fera des erreurs encore, qu'il ressentira trop vite et trop fort. Mais on ira un pas à la fois, un bobo après l'autre.
Il a lové sa tête dans mon cou, Bailey est venu se joindre à nous. « Tu nous montres tes dessins? » d'un hochement distrait, Noah reprend où il en était quand on est arrivés, quand on s'était incrustés dans son monde qu'il nous a laissé visiter aujourd'hui. « Y'en a un pour toi, et un pour Bailey. Un pour Jill, et un pour Isy aussi. » les feuilles défilent, les noms aussi. « J'ai pas fini celui d'Ezra ni celui d'Aude. » « Ça fait beaucoup de monde ça. » que je tente, tranquillement, mon bras se resserrant autour de ses épaules quand il narre les différentes scènes, que mes iris s'accrochent à ceux de Bailey, échos à notre discussion, au besoin de se retrouver aussi. « Je m'habitue. » oh je sais, bonhomme. Tu t'y habitues parfois bien mieux que nous.
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7494 POINTS : 870
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
Enfin, on retrouve Noah. Il est là, il va bien et il nous accepte dans son monde. Elle lâche ma main pour le retrouver. Elle attendait ça depuis si longtemps. L’espace d’un instant, mes anciens démons tentent de reprendre leurs places de manière sournoise. Un instant, je pense à m’effacer afin de les laisser tous les deux. Mais elle me rattrape Ginny. Un regard et je comprends que ma place est ici. Je ne dois pas bouger. On en a longuement parlé, j’ai ma place ici. J’ai surveillé, protéger Noah cette dernière semaine. Elle ne m’en veut pas. Elle a compris à quel point, c’était nécessaire et déjà le petit garçon tente de l’exprimer à sa façon. Je viens m’asseoir près d’eux et je l’écoute lui expliquer à sa maman qu’il voulait être seul. Mon cœur se serre à entendre sa petite voix tenter de mettre des mots sur ses pensées, ses émotions. Dans le fond, elle a probablement raison. Il n’est pas ma chair et mon sang, mais il est comme moi. On est comme ça. Un peu introverti, un peu trop facilement perdu dans notre monde, un peu trop rapidement agressé par les émotions. Je ne changerai cela pour rien au monde.
Je lui promets que les disputes sont derrière nous, sans savoir que quelques semaines plus tard, les disputes auront raison de nous. Sur l’instant, je veux lui promettre que tout ira bien que sa famille sera toujours debout pour lui. Toujours. Ma main se glisse dans sa tignasse ébouriffée et je lui souris tendrement. Mon petit bonhomme. Je reste à leurs côtés, mais je laisse Ginny faire. Elle a besoin de retrouver son fils. Ils ont besoin de reconnecter rien que tous les deux. C’est vital pour eux. Elle lui explique, il lui montre. La raison et l’imagination qui se rencontre. Noah qui concilie avec tout ce monde qui l’entoure. Ce grand garçon qui comprend bien mieux que nous, qui pardonne, qui avance. Il est l’exemple que l’on devrait tous suivre. On devrait retrouver notre part d’innocence. Mettre au placard, les lames et les larmes, pour vivre un peu mieux ensemble. Il s’habitue et on devrait faire de même. Je me penche vers Ginny. « S’il y arrive alors nous aussi. » Rien de plus. Une promesse qu’on va essayer même s’il faut s’abîmer, même s’il faut se perdre en chemin.
Noah relève la tête vers moi et je lui fais signe de venir plus près. Un instant, je le prends sur mes genoux et on se perd dans notre bulle. Ma main sur celle de Gin pour ne pas la blesser, pour ne pas la laisser à part. Je viens coller mon front à celui de Noah et murmure pour nous. Des promesses que je ne briserai plus jamais, un avenir meilleur, une sorte de pacte entre nous. Juste nous deux. Il hoche la tête, accepte et embrasse ma joue avec force. « Je vais vous laisser tous les deux. Je suis pas loin, je serais au piano, rejoignez moi quand vous voulez. » Comme avant. Eux un peu dans leur monde, pour se retrouver, pour que mère et fils s’aiment en paix. Et moi jamais bien loin à les attendre, à être là pour eux. Jamais loin. Jamais, je lui ai promis.
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel