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 Fantôme du passé

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Message(#)Fantôme du passé EmptyMar 3 Déc 2019 - 23:54


fantôme du passé
Elle avait eu besoin de souffler, de prendre un peu l’air. Ces derniers temps, elle réfléchissait trop, travaillait trop et ça ne lui ressemblait pas. Trop de responsabilités et une fois de plus, elle avait fui en avant, peu encline à laisser la routine des adultes s’installer trop férocement dans sa petite vie insouciante. Ce n’était pas son genre d’être sérieuse à ce point et elle avait eu ce besoin express d’y remédier. Quoi de mieux pour ça que de passer la soirée avec un ami à découvrir un bar de Brisbane qu’ils n’avaient encore jamais fait ? Rien, littéralement rien de mieux ! Elle se réjouissait de cette idée, elle l’attendait sagement accoudée au comptoir en échangeant quelques mots avec le barman. Et puis, il avait annulé, par un simple SMS. Rien de grave mais il avait oublié qu’il avait quelque chose à faire d’important. De quoi la décevoir, forcément mais pas de quoi lui en vouloir, ils pourraient se refaire ça une autre fois, ce n’était pas gênant… hormis peut-être que ça faisait de suite plus alcoolo de boire toute seule dans son petit coin mais est-ce qu’elle en avait quelque chose à foutre du regard des autres ? Sûrement que non. Alors instinctivement, ses iris se redressaient sur le maître des lieux. « Je peux avoir un mojito framboise s’il te plait ? » Un instant de flottement, très court puis son interlocuteur daignait enfin lui répondre. « Je termine mon service pour ce soir mais mon collègue est arrivé, il va pas tarder, je vais lui dire de faire ça. » Un simple sourire de courtoisie qu’elle lui rendait naturellement et qu’elle accompagnait d’un léger hochement de tête signifiant qu’il n’y avait pas de souci et qu’elle allait patienter. Quant à lui, il disparaissait par une porte pour rejoindre son remplaçant de la nuit.

« Hey Dude, tu es presque en retard, j’ai cru que tu arriverais jamais. » lançait-il à Aedan alors qu’il récupérait ses affaires dans son casier, prêt à s’en aller le plus rapidement possible pour profiter de sa nuit à son tour. « Il  y a une brune au bar, elle attend que tu lui fasses un mojito framboise. Tu la repéreras assez facilement, elle est toute seule, vers la gauche. » Et pour le reste, il n’avait rien de vraiment concret à lui dire. Les autres clients étaient servis et si de nouveaux étaient arrivés, Aedan avait tout intérêt à se dépêcher avant que des petits malins ne se servent eux-mêmes derrière le bar. « Bonne soirée et bon courage. » parce que lui-même savait que parfois, bosser dans un bar, c’était pas évident de jongler avec les humeurs alcoolisées des uns et des autres. Deborah, quant à elle, ne relevait pas de suite le regard de son téléphone portable quand Aedan prenait sa place derrière le comptoir, trop occupée à répondre à son ami et bien loin de s’imaginer qu’elle allait lui faire face. Cette idée était si loin d’elle que le sourire qu’elle avait jusque-là sur la trogne disparaissait instantanément quand elle redressait enfin son visage. Sa silhouette, elle l’aurait reconnu entre milles… et elle aurait pris ses jambes à son cou. Si elle n’était pas déjà assise, pour sûr qu’elle en serait tombée sur le cul. Aedan était là, à quelques pas d’elle, concentré sur la confection du cocktail. Elle pourrait s’en aller discrètement, comme si de rien était mais son corps entier refusait de lui répondre, hors de contrôle. Son palpitant faisait littéralement n’importe quoi, coincé entre la panique, le stress et la surprise. Elle était comme scotchée sur la chaise, jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour se tirer (comme toujours avec elle) parce que le regard du blond venait de s’ancrer dans le sien. Le souffle coupé, le cœur au bord des lèvres, elle ne savait pas comment réagir, quoi faire et encore moins quoi lui dire. « Salut... » C’était un bon début. Pitoyable, certes, mais un début quand même. « Je crois que ce mojito est pour moi. » Et elle s’enfonçait encore plus dans le pathétique et surtout dans son incapacité à faire face à la réalité et mettre les choses à plat. Faire semblant, faire comme si, c’était bien aussi, non ? Moins risqué que d’aborder les choses qui fâchent.
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Message(#)Fantôme du passé EmptyMer 4 Déc 2019 - 11:08

ghost of the past
deborah & aedan


Tout ce qui me traverse l’esprit ces derniers temps, c’est l’annonce que le médecin m’a faite. Le mot cancer tourne et tourne dans ma tête et j’ai l’impression de me noyer à petit feu. Comment cela peut-il être possible ? Comment un gamin de deux ans peut-il se retrouver avec un cancer du sang alors qu’il commence à peine sa vie. Cela me rappel lorsque mon père nous avait annoncé, à moi et à ma mère, qu’il était malade, qu’il n’y avait pas grand-chose à faire parce que cela avait été repéré tard. Heureusement pour Nolan ce n’est pas le cas, le médecin est optimiste, il pense que les chimiothérapies feront effet, mais il y a toujours des chances que le cancer soit plus agressif qu’il ne le pense. A chaque fois que mon esprit pense à cela j’ai l’impression que je n’arrive plus à respirer, que je ne sais plus comment respirer. Je ne suis déjà pas fan des hôpitaux, mais alors de savoir que Nolan allait devoir y passer des jours, voir des mois ne me réjouissait en rien. Cela fait maintenant quelques jours que l’on m’a annoncé la nouvelle et je n’arrive toujours pas à l’avaler si bien que je n’ai encore rien dit à ma mère, à mes sœurs ou à qui que ce soit d’ailleurs. Je ne sais pas comment leur annoncer parce que je sais que ma mère va sûrement s’effondrer en apprenant la nouvelle. Je soupire et me passe une main sur le visage avant de regarder l’heure. Il faut que je me prépare parce que je commence le boulot dans pas longtemps, et même si je n’ai pas la tête à cela, je n’ai pas le choix. J’ai déposé Nolan quelques heures plus tôt chez ma mère pour la nuit et même si j’ai eu beaucoup plus de mal de d’habitude à le laisser, j’ai tenté de ne rien le laissé paraître. Je me glisse alors sous une douche brûlante et y passe quelques minutes essayant de me changer les idées avant de me sécher et d’enfiler un jean avec le t-shirt du bar. J’attrape mon sac, mes clés de voiture et vais m’installer au volant pour prendre la route vers le boulot. L’avantage de bosser de nuit c’est que les routes sont vite et qu’il ne me faut qu’une vingtaine de minutes pour me glisser dans la garage près du bar où je travaille. J’écoute mon collègue me passer une première commande pour une femme au bar et je hoche la tête, tentant de lui adresser un léger sourire avant d’attacher mon tablier autour de ma taille. Je salue mon autre collègue et vais me glisser derrière le bar afin de préparer le mojito framboise demandé. Encore un peu dans mes pensées, je ne remarque pas tout de suite la brunette assise toute seule au bar. Ce n’est que lorsqu’on mon regard croise le sien que je la reconnais. Deborah. « Salut… » Je manque de lâcher le verre que je tiens dans la main, mais me reprends et m’approche d’elle pour déposer le verre devant elle. « Je crois que ce mojito est pour moi. » ‘Reste zen Aedan, reste zen, respire,’ je me répète. « Je vois que t’as pas changer tes habitudes. » Des paroles sèche, peut être un peu plus sèche que je ne les aurais voulu, mais au fond elle le mérite bien. De l’avoir en face de moi, je remarque les traits que Nolan tient d’elle, ses traits que j’aime tellement. Pourtant, je suis en colère contre elle, je lui en veux toujours d’avoir abandonné notre bébé il y a deux ans. « Il te faudra autre chose ? » Je n’ai aucune envie de me lancer dans une conversation avec elle, surtout en ce moment alors je tente de m’échapper comme je le peux.

@Deborah Brody
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Message(#)Fantôme du passé EmptyLun 9 Déc 2019 - 19:07


fantôme du passé
Elle ne s’attendait pas à cela. Ce soir, elle était venue dans ce bar pour se détendre, passer un moment avec un ami et elle se retrouvait aussi tendue que le string de Kim K, assise en face de celui qui s’apparentait à un ex. Jamais ils ne s’étaient officiellement mis ensemble, jamais ils n’avaient parlé de sentiments. Ils n’avaient même pas fait preuve du comportement d’un couple en public et pourtant, il avait suffi de les regarder. Les sourires tendres, les regards enjôleurs, la complicité, l’affection. Ça transpirait de tous leurs pores et personne n’avait été dupe, sauf peut-être eux-mêmes, trop bornés pour assumer quoi que ce soit, trop peureux aussi certainement. Alors oui, elle avait la sensation d’être face à un ex sans qu’il n’en soit vraiment un et si habituellement, elle s’entendait plutôt bien avec ses anciennes relations, ça devenait de suite plus compliqué quand il s’agissait d’Aedan. Elle avait fui et même si elle ne lui devait aucune explication et qu’elle était persuadée qu’il n’était au courant de rien concernant sa grossesse et la naissance sous x de l’enfant, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être tendue comme si tout se lisait dans les traits de son visage. Autant dire que le ton relativement froid qu’il utilisait à son égard ne l’aidait pas à se détendre. Un ‘merci’ presque murmuré traversait le seuil de ses lèvres alors qu’elle profitait enfin d’avoir son verre entre les mains pour baisser le regard et ne plus le regarder en face, triturer le verre comme n’importe quelle personne stressée aurait tendance à le faire. « Il parait qu’on change pas une équipe qui gagne. » Il l’avait assez connu pour savoir que le mojito était l’alcool qu’elle supportait le mieux et qu’elle aimait le plus également. Elle ne les comptait plus le nombre de mojitos qu’il lui avait fait, dont des recettes test qu’elle avait plus ou moins approuvées avec plus ou moins d’enthousiasme.

« Non merci, ça ira pour le moment. » Et elle n’osait plus parler, elle n’osait plus le regarder. Elle était là sans être là. Elle voulait se faire toute petite et disparaitre. Fuir était sa première envie, comme d’habitude, mais une partie d’elle était ravie de le revoir. De son côté, elle n’avait aucune raison de ne pas apprécier sa présence, persuadée que s’il avait été au courant de sa grossesse, il aurait pris autant soin d’elle que du bébé – exactement comme il le faisait aujourd’hui sans qu’elle ne soit au courant. Elle n’avait rien à lui reprocher, absolument rien, alors forcément, le voir réveillait des souvenirs agréables, quand bien même ils étaient un peu entachés par son départ précipité. Ils avaient vécu de beaux mois et son cœur s’en souvenait peut-être trop férocement pour son propre bien-être. Elle s’en souvenait comme si c’était hier, de ses sentiments qui commençaient à naitre pour lui sans être capable de savoir si la réciproque était vraie. Ça lui avait fait peur et sa grossesse avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase de ses craintes, la poussant à fuir tout ça parce que c’était trop et qu’elle n’avait jamais à même de supporter autant de pression et de responsabilités. Mais ce n’était pas parce qu’elle avait fuit qu’elle n’avait pas regretté de le laisser derrière elle. Elle en avait même pleuré alors maintenant qu’il l’avait devant elle, elle se refusait de louper l’occasion même si la réponse d’Aedan risquait de lui faire du mal parce qu’elle n’en attendait pas moins qu’un énorme vent ou une réflexion acerbe. « De tes nouvelles. C’est ça qu’il me faut. » disait-elle alors qu’elle avait patiemment attendu qu’il finisse de servir un autre client. Elle haussait les épaules alors que son regard revenait vers le sien, non sans avoir avalé une grosse gorgée de son cocktail pour se donner bêtement du courage. « Je pensais pas te recroiser ici après tout ce temps. » Bien entendu, elle savait qu’il était originaire d’Australie, que sa famille vivait ici mais lorsque sa grand-mère était décédée, il était resté en Irlande et elle s’imaginait bêtement qu’il aurait pu y rester même après son départ ou même simplement migrer ailleurs que dans cette ville. Après tout, nombreuses sont les personnes qui ne vivent plus dans leur ville de naissance. « Ça me fait plaisir de te voir. » Un aveu, à demi-mots. « Qu’est-ce que tu deviens ? »
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Message(#)Fantôme du passé EmptyMar 10 Déc 2019 - 5:57

ghost of the past
deborah & aedan


Je sais que le jour ou je recroiserais Deborah finirait par arriver. Brisbane a beau être une grande ville, ce n’est pas non plus comme si nous vivions à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. Je me suis souvent dit que c’est mieux si je ne la recroisais pas, parce que je lui en veux pour beaucoup de choses, mais d’un autre côté, j’ai espéré que ce jour arriverait, pour que je puisse la revoir et lui parler. J’ai imaginé tout un tas de scénario différent dans ma tête. Je lui en veux bien sûr, mais je ne pensais pas que de me retrouver face à elle réveillerais autant de colère et d’amertume. Avec le temps, j’ai accepté son choix, ou du moins, j’ai essayé de le faire. Puis au final, je me suis fait ma petite vie avec Nolan, nous avons monté notre routine tous les deux et nous n’avons besoin de personne d’autre. Pourtant de me retrouver face à elle, à ce visage doux, à ses yeux dans lesquelles j’avais tant aimé me perdre, je ne peux pas m’empêcher de ressentir des choses, d’avoir de bons souvenirs qui me viennent en tête. Dans le fond, l’histoire que j’ai vécue avec Deborah, si on peut appeler ca une histoire m’avait beaucoup fait de bien dans le passé, elle avait été là dans une période difficile de ma vie et pour cela je lui en suis toujours reconnaissant. Ce mix de feeling que je ressens me perd un peu et je ne sais pas vraiment comment gérer nos retrouvailles, mais il faut croire que mon cerveau le fait automatiquement et choisi d’être contre elle. « Il parait qu’on change pas une équipe qui gagne. » Je me souviens parfaitement de la boisson préférée de Deborah, je sais que c’est sa marque de fabrique et visiblement même après une grossesse cela n’a pas changer. « Non merci, ça ira pour le moment. » Je lui adresse un léger sourire et m’éloigne pour m’occuper d’un autre client. Je dois avouer que si je n’étais pas seul, j’aurais sûrement demandé à mon collègue de s’occuper de Deb, mais malheureusement je me retrouve tout seul à devoir faire face à mon travail et à un problème dans ma vie. « De tes nouvelles. C’est ça qu’il me faut. » Je ne peux pas m’empécher de laissé échapper un léger rire ironique. Après tout ce temps elle se plante comme un cheveu sur la soupe et elle demande de mes nouvelles comme si de rien n’était. Elle n’est peut-être pas au courant que je sais qu’elle a été enceinte et que j’ai la garde de notre fils, mais je dois bien avouer que la trouve un peu déplacer. Je relève la tête vers elle. « Sérieux ?! Trois ans plus tard, tu débarques comme ca et tu veux de mes nouvelles ? » Il faut croire que la colère que j’éprouve envers elle et plus forte que le reste pour le moment parce que si je ne me retiens pas, je serai capable de lui lâcher bien des choses à la figure. « Je pensais pas te recroiser ici après tout ce temps. » « Pourtant, tu savais parfaitement que je vis à Brisbane. » Je lui réponds un peu froidement. « Okay respire Aedan, ne t’énerve pas. » Je me dis intérieurement. Je ne vais sûrement jamais la revoir après ce soir alors rien ne sers de me prendre la tête et de m’énerver. Elle fait parti de mon passé et je crois qu’il est plus raisonnable que cela reste ainsi. Je n’ai pas envie qu’elle sache pour Nolan, je n’ai pas envie qu’elle vienne dans sa petite vie qui est déjà bien assez perturbée par l’annonce de sa maladie pour le moment. « Ça me fait plaisir de te voir. Qu’est-ce que tu deviens ? » Je relève une nouvelle fois la tête vers elle, ne sachant pas vraiment comment j’ai envie de lui répondre. Je prends une grande respiration pour tenter de ne pas trop m’énerver parce qu’il faut l’avouer, dans le fond moi aussi je suis contente de la voir, de la voir qu’elle va bien. Je crois que ma bonté me perdra un jour. Même après ce qu’elle a fait, je me soucis quand même de son bien-être et de son bonheur et je crois que c’est peut-être le pire. Mais je ne vais pas lui avouer parce que j’ai quand même un peu de fierté. « Comme tu le vois, je suis barman. Et toi ? Je vois que tu n’es pas retourné t’installer à Dublin. »


@Deborah Brody
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Message(#)Fantôme du passé EmptyMar 10 Déc 2019 - 13:22


fantôme du passé
Elle était tellement loin de s’imaginer qu’Aedan riait nerveusement parce qu’il était au courant de tout et qu’aujourd’hui il était seul à assumer un petit garçon. Fatalement, elle pensait bêtement qu’il riait de cette façon parce que c’était improbable qu’elle lui demande seulement de ses nouvelles après tant de temps. Et c’était le cas, en partie. Le ton était monté d’un coup dans le bar et ça en faisait froncer les sourcils de la brune. Elle avait presque envie d’hausser les épaules et de lui balancer un bête ‘bah oui’ mais ce n’était pas suffisant et ça ne lui ressemblait pas. Elle préférait lui répondre avec un ton posé mais qui restait ferme, montrant clairement que ça lui plaisait que moyennement de se faire presque engueuler comme une gosse. « Si tu préfères qu’on s’ignore comme deux gamins abrutis incapables de parler entre adultes, dis-le moi tout de suite et je m’éclipse au fond du bar. Je ne suis pas venue ici pour me battre avec toi et encore moins pour me justifier. » Parce que dans sa tête, elle était persuadée que pour lui, elle était juste partie et même si elle pouvait comprendre que sur le coup, ça aurait pu être blessant, elle trouvait injuste qu’il lui en tienne rigueur trois ans après justement. L’eau avait coulé sous les ponts, il avait sûrement rencontré d’autres filles, avait eu d’autres aventures, pas de quoi en faire un cake qu’elle soit partie sans le prévenir… ou peut-être que si quand on savait la complète histoire, ce qu’elle ignorait entièrement, bien entendu.

« Et alors ? » Cette fois, elle haussait bel et bien les épaules et elle exposait l’évidence. « Je suis Irlandaise et je suis devant toi actuellement. Tu aurais très bien pu changer de ville ou même ne jamais revenir. » Tout était possible après tout, rien ne les rendait prisonniers de leur terre natale. C’était l’avantage de leur génération : la capacité à changer facilement d’endroit. Il suffisait d’avoir un billet de train ou d’avion pour ça – ou avoir le culot de frauder mais ça, c’était une autre histoire. C’était la raison de leur retrouvaille d’ailleurs : la facilité qu’avait eu Deborah à venir chez son frère pour mieux se cacher du monde, de ses parents, d’Aedan. Oui, elle s’était cachée parce qu’elle n’avait pas imaginé une seule seconde qu’il aurait voulu de cet enfant alors elle était partie, à regret. C’était la peur de sa réaction – et celle de ses parents – qui l’avait poussé à s’en aller mais certainement pas lui dans son entièreté. Lui, tout entier, lui avait manqué et elle ne s’était pas abstenue de lui dire, en choisissant d’autres mots, certes et en profitant de l’instant pour lui demander ce qu’il devenait. Rien d’autre qu’un barman selon ses dires mais elle ne s’attardait pas sur ça ni même sur la question qu’il lui renvoyait. Elle s’intéressait à la suite. « J’ai quitté mon pauvre boulot de caissière et je travaille en mairie maintenant mais c’est pas la question… Comment est-ce que tu sais que j’habite ici ? » Parce qu’il avait bien dit ‘tu n’es pas retournée t’installer en Irlande’, comme s’il savait qu’elle était partie pour emménager ici, qu’elle n’était pas ici en vacances. Sur le moment, le stress était monté sans qu’elle ne comprenne bien pourquoi, comme si elle craignait qu’il soit au courant de tout, absolument tout.
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Message(#)Fantôme du passé EmptyMar 10 Déc 2019 - 14:22

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« Si tu préfères qu’on s’ignore comme deux gamins abrutis incapables de parler entre adultes, dis-le moi tout de suite et je m’éclipse au fond du bar. Je ne suis pas venue ici pour me battre avec toi et encore moins pour me justifier. » C’est un peu l’hôpital qui se fou de la charité quand même quand on y pense. Elle est partie sans même me prévenir, sans même me faire le moindre signe, et en plus enceinte de notre fils et c’est moi qui agis comme un gamin abruti ? Je n’ai pourtant pas envie de me battre non plus, je n’ai jamais aimé le conflit mais je ne peux pas m’empêcher de rétorquer. « C’est toi qui dit ca ? Toi qui t’es barré sans me dire quoi que ce soit et sans jamais me rappeler et qui maintenant revient comme une fleur. » Je lui dis très calmement. Oui, parce que j’ai beau être un peu en colère contre elle, il en faut plus que ça pour m’énerver pour de vrai. Je lui en veux, mais pourtant, je ne peux m’empêcher de la trouver vraiment belle. Pourquoi faut-il qu’elle soit aussi belle et aussi attirante ? C’est tellement plus facile de lui en vouloir quand elle ne se trouve pas devant moi. « Et alors ? Je suis Irlandaise et je suis devant toi actuellement. Tu aurais très bien pu changer de ville ou même ne jamais revenir. » Jamais je n’aurais pu abandonner ma famille, jamais je n’aurais pu laisser ma mère et mes sœurs seules ici. Deborah l’a peut être fait, elle est peut être parti à l’autre bout du monde pour retrouver son frère, mais je ne pourrais jamais faire cela. « Tous mes amis et ma famille sont ici. J’ai beau aimé l’Ireland, c’est ici chez moi. » J’aime Brisbane, c’est une ville qui est cher à mon cœur et je n’ai jamais ressenti le besoin de partir vivre ailleurs. J’adore voyager bien sûr, découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures et j’essaye de le faire aussi souvent que possible, mais ma maison c’est Brisbane. Puis avec Nolan, je ne peux plus me permettre de partir aussi facilement, de quitter le pays comme ca, sur un coup de tête. Mais bien sûr ca Deborah l’ignore, elle ne sait pas que j’ai acquéris la garde de notre petit garçon et ce n’est d’ailleurs pas dans mes projets de le lui dire pour le moment. Deborah me demande d’ailleurs ce que je deviens, ce qui a changé dans ma vie et bien sûr la première pensée qui me vient c’est de dire que je suis papa, mais je me retiens de lui en parler. Cela fait deux ans que Nolan est ma plus grande fierté, que je le mentionne au moins toujours une fois dans la conversation, mais la je me fais violence pour ne pas le faire. « J’ai quitté mon pauvre boulot de caissière et je travaille en mairie maintenant, mais c’est pas la question… Comment est-ce que tu sais que j’habite ici ? » Bien joué Aedan, les pieds dans le plat. Je ne laisse cependant rien paraître et lui répond en me servant un verre d’eau. « Je t’ai déjà croisé en ville. » Après tout ce que n’est pas improbable. Malgré la grandeur de Brisbane je peux reconnaître Deborah entre mille et après ce qu’elle m’a fait, je peux tout à fait lui dire que je n’avais pas spécialement eu envie de venir lui parler. « Je suppose qu’on finira toujours par se croiser quelque part. » Et cette idée me partage lourdement. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose de savoir que je puisse croiser Deborah n’importe où, et encore plus que je puisse la croiser en étant avec Nolan. Je pourrais toujours trouver une excuse, dire qu’il n’est pas d’elle, mais j’ai beau lui cacher la vérité, je ne suis pas un menteur. Pourtant l’idée que Deborah apprenne la vérité me rend nerveux, je ne sais pas si j’ai envie de la voir débarquer dans la vie de Nolan alors qu’il a une vie stable.

@Deborah Brody
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Message(#)Fantôme du passé EmptyMar 10 Déc 2019 - 17:08


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« Oui c’est moi qui dit ça parce qu’il me semble pas avoir signé un quelconque contrat qui stipulait que je devais t’informer de mes moindres faits et gestes. Tu n’es pas le seul à qui je n’ai pas dit aurevoir, les autres ne m’en font pas tout un foin. »Est-ce qu’elle le mettait volontairement au même niveau que ses autres amis ? Oui parce qu’au fond, elle refusait toujours de voir les sentiments qu’elle avait développé pour lui et la souffrance qu’ils avaient engendrés au moment de le quitter. C’était plus facile de faire semblant que ça ne l’avait pas touché et qu’il n’avait pas compté plus que les autres. « Et arrête de dire que je reviens comme une fleur comme si te voir ce soir était voulu. Je ne reviens pas comme une fleur, le hasard fait que. C’est tout. Si tu t’attends à ce que je m’excuse, je ne le ferais pas et je ne suis même pas désolée pour ça. » De son côté, elle ne se gênait pas pour faire sentir la colère qui commençait à monter et faire circuler son sang plus vite. Pour ce qu’il savait – ou du moins ce qu’elle pensait qu’il savait – elle le trouvait gonflé alors que la vérité voulait que si elle n’était pas tombée enceinte, c’est lui qui serait repartie sans se retourner pour ne plus jamais revenir. Et puis merde, elle n’avait pas envie de se justifier d’un truc qui datait de trois ans déjà et qu’elle était tout à fait en droit de faire sans devoir lui en parler. Elle lui avait dit qu’elle ne voulait pas se battre et il en rajoutait une couche alors forcément, elle se fermait un peu plus. Elle n’aurait jamais dû la commencer cette foutue conversation, se contenter de changer de bar, boire son verre et se tirer.

Elle aurait pu continuer ainsi, c’est ce qu’elle avait commencé à faire. Elle n’avait pas relevé que ses amis et sa famille était ici et qu’il lui semblait évident d’être revenu. Elle s’était fermée à la discussion jusqu’à ce que sa curiosité ne soit piquée à vif par des mots bancals employés par le grand blond. Evidemment qu’elle se demandait comment il pouvait être au courant qu’elle avait emménagé ici et non pas qu’elle était de passage. C’était une meuf et les meufs ça repère toujours les trucs bizarres – sauf pour Joseph mais il fallait croire qu’elle portait des œillères pour lui. Et eux, les mecs, ils trouvent toujours de quoi répondre. Il l’avait bêtement déjà croisée, une justification bête et méchante comme on dit tant elle coulait de source. « J’imagine que tu supposes bien. » Des mots presque murmurés alors qu’elle venait d’avoir le malheur de le fixer dans les yeux et de s’y perdre entièrement. Il avait toujours eu, ce pouvoir attractif sur elle. Ça serait mentir que de dire qu’elle ne le trouvait pas aussi charmant qu’avant, si ce n’était plus encore. Alors sa salive, elle l’avalait difficilement alors qu’elle s’autorisait une longue gorgée de son cocktail pour mieux décrocher son regard et se donner un peu de courage de rester face à lui sans bouger le moindre cil. « Ça fait longtemps que tu es revenu ? » Demandait-elle innocemment, pas encore consciente que sa réponse pourrait influencer ses angoisses.
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Message(#)Fantôme du passé EmptyMer 11 Déc 2019 - 6:12

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Peut-être qu’au final nos vies sont mieux ainsi, peut être que nous ne sommes pas fait pour faire partie des vies de l’un l’autre. Oui, les souvenirs que j’ai avec Deborah ont une place importante dans mon cœur, oui je m’étais attaché à elle durant le temps ou nous avons eu notre histoire, mais je n’ai plus confiance en elle dans le fond. Elle m’a caché quelque chose de beaucoup trop gros pour que je puisse lui refaire confiance un jour. Il m’arrive bien sur de repenser à elle de temps en temps, surtout en voyant ses traits dans le visage du petit Nolan, mais je ne suis pas sûr que la faire revenir dans nos vies soit une si bonne idée. Je veux que mon fils ai une vie stable, quelque chose dans laquelle il se sente bien et je ne suis pas sûr que Deborah ai sa place le dedans. Elle reste sa mère bien sûr, mais sa mère qui l’a abandonné sans même un regard en arrière. J’aurais pu lui dire la vérité, lui annoncer pour Nolan, mais je ne me sens pas prêt à le faire, surtout en ce moment. « Oui c’est moi qui dit ça parce qu’il me semble pas avoir signé un quelconque contrat qui stipulait que je devais t’informer de mes moindres faits et gestes. Tu n’es pas le seul à qui je n’ai pas dit aurevoir, les autres ne m’en font pas tout un foin. » Je laisse échapper un soupire et me frotte les yeux déjà épuise de cette conversation. Deborah est têtue, je m’en souviens parfaitement, mais comme elle l’a si bien dit, je n’ai pas envie de me battre non plus. Je n’ai pas le courage pour cela ce soir et, en plus, je deteste le conflit. « Ouais, laisse tomber. » Je me prends un grand verre d’eau et le bois d’une traite. Pourquoi est ce que je suis venu bosser ce soir déjà ? Pourquoi est ce que je n’ai pas dit à mon patron que je devais m’occuper de Nolan ? « Et arrête de dire que je reviens comme une fleur comme si te voir ce soir était voulu. Je ne reviens pas comme une fleur, le hasard fait que. C’est tout. Si tu t’attends à ce que je m’excuse, je ne le ferai pas et je ne suis même pas désolée pour ça. » « Oh crois moi, je te connais assez pour savoir que tu ne t'excuseras pas. » Je connais un minimum le caractère de Deborah, je sais comme elle est et je sais parfaitement que je n’aurais aucune excuse. Et puis à vrai dire, ce n’est pas vraiment à moi qu’elle devrait donner des excuses, mais plutôt à son fils qu’elle abandonné. En fait, c’est cette histoire en particulier qui me met en colère contre elle, sans ca les choses seraient bien différentes. Si il n’y avait pas eu d’enfant impliqué, si Nolan n’existait pas, les choses seraient différentes. Je m’éloigne quelques instants afin de servir un autre client avant de revenir prêt de la brune. Plus cette conversation avance et plus la bouteille de whisky devant moi me donne envie aussi. Je sais parfaitement que je n’ai pas le droit de boire au travail, mais cette soirée commence déjà à me donner mal au crane. « J’imagine que tu supposes bien. » Je hausse les épaules. Il faut croire qu’il n’y a pas qu’elle qui est douée pour mentir, pour cacher des choses parce qu’elle ne semble se douter de rien, mais en même temps pour cela, il aurait fallu qu’elle voie mon fond d’écran de portable ou qu’elle me pose des questions sur le bracelet que je porte autour du poignet. Ce bracelet a été confectionné par Nolan lorsqu’il a passé une après-midi chez ma mère et depuis, je ne m’en sépare plus. Je relève alors le regard vers Deborah et mes yeux rencontrent les siens. Pendant quelques secondes, j’oublie complètement que je lui en veux et j’ai l’impression d’être reparti quelques années en arrière quand la seule chose que je voulais, c’était de me retrouver dans ses bras et d’oublier le reste du monde. A cette époque-là, tout était encore simple. « Ça fait longtemps que tu es revenu ? » Je baisse le regarde pour regarder le verre que je suis en train de laver dans mes mains. « Ca fait 3 ans. Je suis rentré en novembre 2016, après avoir trié et ranger les affaires de ma grand-mère. J'avais plus vraiment de raison de rester. » Une période difficile dont je me souviens parfaitement.

@Deborah Brody
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Message(#)Fantôme du passé EmptyMar 17 Déc 2019 - 20:30


fantôme du passé
Elle était en train de lui raconter les pires bobards de la Terre. Certes, ils ne s’étaient pas engagés l’un envers l’autre dans les mots. Oui, jamais ils ne s’étaient dit que l’un devait informer l’autre de ce qu’il faisait. Mais ce qui les avait liés à l’époque, cette relation qu’ils entretenaient ensemble sans y poser le terme, ça aurait dû l’obliger à lui dire qu’elle s’en allait. Mais le jour où elle s’était échappée de chez lui après une dernière nuit d’amour pour mieux monter dans un avion, elle n’avait pas trouvé le courage de le réveiller pour lui dire aurevoir. Parce qu’elle aurait pleuré, parce qu’elle aurait dû lui expliquer et qu’elle n’aurait pas pu lui cacher. Alors à défaut de savoir lui mentir, elle n’avait rien dit et elle avait fui. Il ne s’imaginait pas ce qu’elle avait traversé pendant des mois et il était loin de s’imaginer comme ça l’avait déchiré de part en part de sortir de la maternité sans leur bébé dans les bras. C’était trop facile de catégoriser une mère qui abandonne son enfant, tellement plus facile de l’accuser au lieu de se mettre à sa place. Peut-être qu’un jour, elle aurait l’occasion de lui expliquer tout ça mais encore fallait-il qu’elle ose lui dire – ou qu’il ose l’informer de la vérité. L’un et l’autre n’était définitivement pas doués mais ils étaient si opposés qu’ils se complétait sans trop difficulté. Quand la colère de Debbie montait, Aedan gardait son calme et savait calmer le jeu simplement en abdiquant. Un signe de faiblesse pour certains, plus un signe d’intelligence dans ce cas-là.

Alors le calme revenait et elle se perdait un peu à le regarder. Pas franchement enchantée de constater qu’il lui faisait encore autant d’effet, elle le quittait du regard et posait une question banale entre deux gorgées de cocktail. La réponse ne tardait pas, sans rien de plus. Il se contentait de répondre à ses questions et s’occupait à autre chose sans lui adresser plus de mots qu’il ne fallait. Il lui répondait sûrement par politesse sans envie de s’attarder. Elle aurait pu lui faire remarquer qu’elle avait compris, qu’il n’avait sûrement pas envie de lui parler. Elle aurait dû finir son verre et simplement se casser de là avant de se faire encore plus de mal. C’était trop tard. Trois ans. Il était revenu il y a trois ans, soit peu de temps après elle. Elle comprenait. Son cœur loupait un battement à cette idée. Et s’il l’avait croisé alors qu’elle était plus enceinte que jamais ? La panique ne se lisait pas sur son visage mais plus elle lui posait de questions, plus c’était le bordel dans sa tête, sans qu’elle soit capable de l’exprimer parce que ça voudrait dire qu’elle sera obligée de tout lui expliquer. « Tes sœurs devaient être contentes que tu reviennes. » Et c’est tout ce qu’elle trouvait à dire parce qu’il n’y avait rien d’autre à dire – ou elle ne voulait pas, plutôt.

Elle ne se sentait pas à l’aise. Elle ne se sentait plus à l’aise. Elle n’était pas taillée pour faire face à cela alors sans attendre une seconde de plus, elle vidait son verre presque d’une traite. « Je vais rentrer chez moi. » Parce qu’elle avait la sensation de ne plus rien avoir à faire ici et que sa présence dans ce bar n’était, de toute façon, pas désirée. D’autant plus qu’elle avait la possibilité de s’en aller quand Aedan, lui, était coincé par son obligation de travailler. Sortant un billet de son sac, elle le coinçait sous son verre. « Tu n’as qu’à garder la monnaie. Au revoir, Aedan. » Elle ne sentait pas bien. Juste ces mots, ça lui faisait mal et elle voulait bêtement s’en aller avant d’avoir trop mal et d’être incapable de contrôler ses émotions. Sans se retourner, elle quittait alors son tabouret de bar et poussait la porte de l’établissement, retrouvant la chaleur étouffante des rues australiennes en dépit de la nuit tombée depuis un moment.
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Message(#)Fantôme du passé EmptyMer 18 Déc 2019 - 8:41

ghost of the past
deborah & aedan


Je me suis toujours dis que si un jour je me retrouvais face à Deborah a nouveau je saurais exactement quoi lui dire, que je saurais lui en vouloir comme je devrais lui en vouloir. Et pourtant maintenant qu’elle est en face de moi, je ne sais plus. Bien sur que je lui en veux d’avoir abandonné Nolan, surtout quand on sait à quel point ce gosse est génial, mais en même temps, je ne peux résister à son visage. Je suis complètement partagé entre l’envie de lui parler de notre fils, de lui expliquer à quel point elle a fait une erreur en l’abandonnant, mais en même temps je n’ai pas envie de lui parler du petit garcon parce qu’elle ne mérite pas de le savoir. Je me suis toujours dit que Brisbane est une ville assez grande pour ne pas qu’elle apprenne la vérité, pour que cela passe bien loin d’elle et que l’on fasse notre vie chacun de notre côté, et pourtant nous voilà ici, l’un face à l’autre à ne même pas savoir vraiment quoi se faire. Une partie de moi aurait envie de quitter mon boulot, de l’emmener dans un coin tranquille et l’embrasser, comme au temps ou nous étions en Irlande, parce qu’au fond elle me manque, mais l’autre partie de moi n’a plus jamais envie de la voir et c’est compliqué pour moi de savoir comme agir avec elle. Je sais que si je deviens trop bavard, si j’ouvre trop ma bouche je finirais par lui dire pour Nolan et en ce moment il a déjà assez de problèmes pour ne pas en plus avoir une mère qui ne veut pas lui dans les parages. Alors je m’en tiens à simplement répondre aux questions, donnant le minimum d’informations. « Tes sœurs devaient être contentes que tu reviennes. » « Oui, plutôt. » Elles l’ont été, c’est vrai. Mes sœurs et moi avons toujours été très proche même si ma famille n’est pas toujours de tout repos et que depuis que je suis rentré d’Irlande les choses n’ont pas été simple. Aylin avait fait une overdose et été venue vivre chez moi pendant près d’un an. Je m’apprête à reprendre la parole en regardant Deborah finir son verre cul sec, mais elle est plus rapide que moi. « Je vais rentrer chez moi. » Elle se lève aussitôt et dépose un billet sur le comptoir devant elle. J’ai envie de lui dire de ne pas partir, que ca m’a fait plaisir de la voir, parce que dans un sens c’est la vérité, mais je ne peux m’y résoudre. A vrai dire si elle reste je ne sais pas quoi lui dire. Depuis maintenant deux ans ma vie tourne autour de Nolan alors qu’est ce que je peux lui raconter sans lui avouer la présence de notre fils dans ma vie ? Je me passe rapidement une main sur le visage et ouvre la bouche, mais la referme aussitôt, ne trouvant aucun mot. « Tu n’as qu’à garder la monnaie. Au revoir, Aedan. » « Bye… » Je prends le billet avant d’ajouter quelques mots sans être sûr qu’elle les entendent. « Prends soin de toi. »

@Deborah Brody

- RP fini -
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