Il les remarque les frissons, il les voit facilement parcourir sa peau alors que la brise australienne n'y est strictement pour rien. Il en est le seul et unique responsable Jack, quand il ressert l'étreinte de son bras autour de ses épaules, qu'il murmure à son oreille, les paroles qui s'y cassent et la chaleur qui fait le reste. « Le consentement tu sais, c’est important. » « Je consens. » ses lèvres s'égarent et dérivent, il se moque, il pique le sourire en coin qu'elle entendra sans aucun doute. Il n'y est pas encore alors que les contacts se limitent, mais il s'en rapproche et c'est tout à son honneur à voir à quel point elle se cambre, à quel point elle aussi, est consentante.  

« Je vais pas te demander si on va chez moi ou chez toi. On va chez moi. » les voitures glissent en echo sur le bitume, les rues sont animées malgré l'heure plus que tardive. Il s'allume une nouvelle clope Jack, il l'écoute lister chaque étape et jouer à celle qui semble avoir besoin du contrôle, besoin de tout prévoir et prédire à la seconde. Il se laisse couler lui, il laisse le temps filer et il s'y accroche quand il en a envie, un peu comme à sa nuque à elle, qu'il n'a doucement pas lâché depuis qu'il sont sortis. Son pouce trace des arabesques imaginaires sur la ligne qui définit l'arc de sa nuque jusqu'à sa mâchoire, il la sent qui se contracte alors qu'elle dicte encore leur suite. « T’as une voiture ? Ou j’appelle un taxi ? » « On a bu. Ça serait pas raisonnable de conduire. »

Pas raisonnable, qui le fait rire, l'éclat qui charme, le regard avec.
Et même s'il rigole Jack, ça l'empêche pas d'attraper ses lèvres à elle au vol, de les presser des siennes une seconde et une autre. Il s'amuse, il se moque, il renchérit aussi, un baiser qui n'a rien de raisonnable, lui non plus.

« Tu veux t’amuser ? » ses mains courent sur ses hanches, ses flancs qu'il arrive à découvrir sous les tissus qui crissent au fil de ses doigts inquisiteurs. Il embrasse sa nuque et sa mâchoire maintenant, comme simple et officielle réponse. Elle parle et il écoute, leur dynamique lui va parfaitement, alors que la voiture s'immisce dans la nuit et que les prunelles de Raelyn se retrouvent illuminées par les lumières de la ville qui bordent leur sillage.

« T’amuser encore plus je veux dire ? » il pouffe contre sa clavicule, la ramène à lui alors qu'elle se décale, ses cuisses de parts et d'autres des hanches d'Epstein se pressant alors qu'elle part à la recherche d'un sachet, cachets qu'il ne voit pas tout de suite. Probablement qu'il les ignore Jack, les pilules, probablement qu'il se dit que ce sera plus facile ainsi. « Moi je veux m’amuser. » mais elle rompt leurs baisers, énièmes échanges qu'elle couronne d'une drogue posée tout doucement, d'une délicatesse inouie sur sa langue.

Il fait fi, évite ses lèvres, évite de regarder le sachet qu'elle brandit toujours. Il sent ses lèvres à lui se serrer, sa mâchoire pareille, et il est idiot Jack, il est un véritable raté. Quand il se demande s'ils étaient bleus ou verts, les cachets. S'ils étaient marqués ou anonymes, s'ils goûtaient le citron ou l'herbe. Il a tout pris et il a tout goûté - avant. Il le goûte même, sur sa peau, ce qui ne fait aucun sens. Les nuits à abuser, les jours d'après à regretter. Il tremble maintenant Jack, il tremble et ne peut plus mettre ça sur ses baisers à elle, sur les frissons qu'elle provoque le long de sa colonne vertébrale. « J’ai pleins d’autres choses à la maison. » il ment au monde entier en disant que depuis sa cure, tout va, qu'il y arrive. Mais il n'y a pas une journée où il n'y pense pas.

« Non. » qu'il souffle, inaudible, profitant d'un feu rouge pour se décaler à son tour. Elle retrouvera sa place à ses côtés, celle qui lui assure qu'elle rentrera sagement, seule, chez elle. Lui, il ouvre la portière, lui il a déjà les pieds posés sur le bitume. Encore une poignée de secondes et le feu virera de nouveau au vert. Un dernier regard, la paume ancrée sur la porte ouverte qu'il fermera d'office après de brèves excuses qui n'en ont pas l'air.

« Pas ce soir. » qui sonne comme un pas encore. Il se déteste, il se hait, et il quitte la diagonale du taxi aussi.

Elle est belle, elle est magnifique Rae - il regrette déjà ce soir, il regrettera encore plus la prochaine fois. La porte du véhicule se referme, il s'engouffre dans la nuit. Pas encore.