Debout devant la porte de cette villa dont je connais tous les recoins, je suis pris d'une certaine hésitation. Est-ce vraiment le moment de venir déranger Jameson ? En ais-je réellement le droit, après être parti quasiment du jour au lendemain il y a deux ans ? N'ais-je pas perdu mon droit de véto en partant à l'autre bout du monde ? Jameson ne m'a jamais enchaîné, elle m'a toujours donné toute la liberté nécessaire pour mon épanouissement personnel. Je ne lui dois rien, en vrai, et pourtant je lui dois tout. Si je suis revenu ici, à Brisbane, c'est en parti pour elle car, mine de rien, cette femme me manque. Du genre cruellement. Nous avons gardé un peu contact les mois qui ont suivi mon départ, mais malheureusement l'adage 'loin des yeux loin du cœur' n'a jamais été aussi vrai qu'avec nous. Les appels ont fait place aux sms qui eux furent de plus en plus espacé avant de s'évaporer totalement. Ça m'embêtait sincèrement, mais qu'aurais-je pu faire ? J'ai refais ma vie en Irlande et je suis sûr qu'elle m'a rapidement oublier.
Soupirant doucement, je baisse le poing et déglutis, pinçant les lèvres. Si elle m'a oublié, si elle n'a pas essayé de maintenir le contact, peut-être avait-elle une raison ? Peut-être voulait-elle me rayer totalement de sa vie ? Si c'est le cas, ais-je réellement le droit de venir la déranger ici aujourd'hui ? Je me mordille la lèvre inférieure puis prend une profonde inspiration et secoue la tête, me disant que je suis idiot de me poser trop de questions. Et que, de toute manière, pour avoir des réponses à ces questions il va falloir que je tente. Tant que je reste planté là, comme un con, devant la porte de cette grande maison, je ne saurais jamais ce que Jameson pourrait pensé de mon retour en ville.
Alors, soufflant, je relève le poing et l'abat trois fois rapidement sur le bois de la porte, attend une seconde puis toque à nouveau deux fois plus doucement. Ce qui était fun avec Jameson c'est que nous avions un code. Ou plutôt que je lui en avais imposé un à l'époque. Elle, en tant que femme libre et indépendante ne s'y tenait pas toujours, mais moi, à chaque fois que je passais chez elle, je m'annonçais de la façon adéquate. S'il y avait une urgence, je toquais quatre fois rapidement -ou je martelais simplement la porte avec fermeté jusqu'à provoquer une réaction chez ma maman de coeur- , si je venais avec des mauvaise nouvelle je donnais trois petits coup, si c'était une bonne nouvelle s'en était trois mais rapidement. Et si je venais en simple visite, j'avais instauré le code tel que je l'ai réalisé à l'instant. Peut-être que Jameson s'en rappellera ? Peut-être m'a-t-elle oublié mais que ces bruits lui reviendront à l'esprit ? Je n'ai absolument aucune idée de la réaction que ma venue va engendrer chez la jeune femme, ainsi, me reculant légèrement, je décide de m'attendre à tout. Je prépare mon corps à amortir une baffe, mes oreilles à un déchirement de tympans à cause de la voix stridente qui m'engueule et même mes côtes à souffrir d'une étreinte violente et pleine d'amour.
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Je traversai l’allée d’un pas rapide et retrouvai avec soulagement l’obscurité apaisante de ma demeure. Après la journée interminable que je venais de passer, j’avais hâte de décompresser au calme. Une main appuyée contre la porte que je venais de refermer, je retirai mes chaussures à talon, savourant la sensation du sol plat sous la plante de mes pieds. Bordel de merde quelle putain de torture ! Je lâchai un soupir en les rangeant soigneusement dans le petit meuble prévu à cet effet et je me débarrassai de mon sac et de mon manteau. D’un pas dolent, je remontai le couloir en direction de ma cuisine et caressai le crâne de Freyja qui venait à ma rencontre. Je crevais d’envie de me glisser dans un bon bain et de m’étendre sur mon lit avec un bouquin, mais je sentais qu’il fallait d’abord pourvoir au besoin de mon estomac. Je m’installai donc à table, piochant directement dans le panier en carton du restaurant vegan où je m’étais approvisionnée sur la route. Pas très écolo, d’accord, mais je défiais quiconque ayant une existence aussi millimétrée que la mienne d’y trouver le temps de cuisiner des petits plats faits maison. Et si je ressentais une vague gêne à cette pensée, il y a bien longtemps que ces petites dissonances du quotidien n’éveillaient plus en moi la moindre culpabilité. Les heures que je passais à négocier avec les décideurs et épingler les entreprises polluantes avaient plus d’impact que celles que je pourrais libérer pour mener un mode de vie sans le moindre déchet. Les deux combats se valaient mais peu de personnes pouvaient mener le mien alors je laissais ces aménagements aux autres sans vouloir regarder qu’à force de lutter contre ce problème de société, j’avais fini par en faire partie. La vérité est que si j’avais sans hésitation sacrifié mon existence, je n’étais pas prête à sacrifier mon confort. Sinon je me terrerais dans les forêts comme Kyte ou je pourfendrais les océans comme Martin. Nous représentions tous les trois une facette différente du mouvement qui nous avait rapprochés, et clairement j’avais choisi la voie la plus socialement acceptable, celle qui me permettrait d’avoir un semblant de normalité. Au moins je suis toujours en vie pour continuer le combat… J’espérais sincèrement qu’ils pouvaient tous les deux en dire autant. Mais sans nouvelles de leur part, j’étais dans l’ombre, comme à chaque fois.
Des coups frappés à ma porte me tirèrent de mes pensées. Freyja s’agita étrangement tandis que je tendis l’oreille, sourcils froncés. TAP-TAP-TAP. Tap-Tap. Je tressaillis en reconnaissant l’un des codes un poil enfantins que Martin s’était acharné à m’apprendre dans une autre vie. Il utilisait tellement ces petits coups insupportables qu’ils avaient fini par s’implanter malgré moi dans ma mémoire et je m’étais prise à les attendre et même les apprécier, comme une grande sœur tolère les lubies mignonnes mais puériles de son petit frère survolté. Mais ce soir ce n’était pas possible, Martin ne pouvait pas être derrière la porte parce qu’aux dernières nouvelles il s’était établi dans mon pays, à l’autre bout du monde. Se pouvait-il que la bouteille de vin rouge que je m’étais ouverte me tourne déjà l’esprit ? Ce n’est que lorsque Freyja laissa échapper un petit couinement plaintif que je compris qu’il y avait réellement quelqu’un à la porte. Et vu son attitude particulièrement méfiante, il s’agissait sans le moindre doute d’un homme. « Reste là. » J’intimai en me redressant. Je n’attendais la visite de personne, et mes amis les plus proches me connaissaient assez pour savoir que je préférais recevoir un sms avant de les voir se presser sous mon porche. La plupart respectaient ce souhait et évitaient tout bonnement de s’approcher de ma tanière sans y être invités. Sauf Martin, mais tout dans mon être luttait contre l’idée qu’il puisse se tenir derrière la porte. Et si ce n’était pas lui, le fait que mon visiteur nocturne connaisse le code qu’on se réservait ne présageait rien de bon. Arrivée derrière la porte, j’étais quasiment persuadée de me trouver face à un marin à l’allure sombre venu me pourfendre pour avoir coulé son entreprise de merde, et qui aurait retrouvé ma trace après avoir noyé Martin dans ses filets. (Ouai, faut pas croire, je menais une existence plus dangereuse qu’on ne l’imagine au premier abord). Et comme appeler les flics ne me traversait plus l’esprit depuis mon passage en centre de redressement, je ne pouvais compter que sur moi-même pour assurer ma sécurité et celle de ma louve. C’est donc la main sur un chandelier décoratif en métal forgé que j’ouvris la porte d’un coup sec, persuadée que ma meilleure chance de survie était encore de bénéficier d’un minimum d’effet de surprise.
La surprise, c’est moi qui l’ait eue en reconnaissant mon visiteur une micro seconde avant que mon arme ne s’abatte sur son crâne. Quoi que vu son expression il semblait tout aussi hébété que moi. « Bordel de merde ! » Je jurai dans un souffle en laissant retomber l’œuvre en métal sur les pierres de mon allée. Martin, c’est vraiment toi, t’es vraiment là ! Une vague d’émotions passablement contradictoires me submergea et alors pour éviter de sombrer dans ce tumulte inconvenant je me concentrai sur celle que je pouvais identifier et accepter le plus facilement : la colère. « Mais ça va pas de te pointer comme ça au milieu de la nuit ? J’ai failli t’assommer bon sang ! » Je l’engueulai sans perdre de temps, les sourcils froncés et les traits sacrément fermés. Et lui en face il souriait. Putain je pourrais le crever ! Mais la lueur d’amusement mêlée de nostalgie dans son regard gris sombre eut raison de moi et sans comprendre ce que je faisais je franchis la distance qui nous séparait pour le serrer dans mes bras. « Merde alors, je peux pas le croire. » Je soufflai en m’imprégnant de sa présence, retrouvant les odeurs et les sensations que je lui associais. Une lumière s’alluma dans la maison en face, et me souvenant soudain que ma voisine était une sacré commère, je m’écartai un peu rapidement. « Rentre. » J’intimai d’un ton sec en m’écartant pour le laisser passer. Je ramassai mon chandelier et refermai la porte derrière nous avant de reposer la relique sur le petit meuble dans l’entrée. « Mais qu’est-ce que tu fous là ? » Je demandai en le dévisageant, un peu inquiète malgré son code qui indiquait que tout allait bien. « Et surtout : tu pouvais pas m’envoyer un texto avant de débarquer ? »
FRIMELDA & MODS WHITEFALLS
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Je m'attendais à tout avec Jameson. Vraiment à tout. Mais est-ce que je m'attendais à devoir user mes reflex pour ne pas me prendre le coin de porte dans la figure ? Non. M'attendais-je ensuite à recevoir un putain de coup de chandelier sur ma tempe ? Encore moins. Une micro seconde, pendant lequel mon regard croise celui de Jameson, un court temps de latence pendant lequel je l'observe, priant pour qu'elle me reconnaisse assez tôt. Elle se fige dans son mouvement, abaisse l'objet métallique et … m'engueule ? J'arque un sourcil, inclinant légèrement la tête sur le côté et ne peut empêcher un sourire presque moqueur se dessiner sur mes lèvres. « T'as pas changé dis donc ...» soufflais-je « Et après on dit que c'est moi qui agit avant de réfléchir hein !» je laisse échapper un rire avant de me retrouver dans les bras de la jeune femme.
Fermant les yeux, je referme mes bras autours d'elle et soupire doucement. Cette proximité m'avait manqué tout comme toutes les sensations qui viennent avec elle. L'odeur singulière de Jameson, la force de son étreinte et l'amour qu'elle y met. Tout cela est quelque chose que jamais personne n'a pu me donner, seule l'avocate détient le secret de ces rapprochements sans arrières pensées. J'avoue essayer de la retenir d'avantage, de faire durer le câlin un peu plus longtemps tant je suis bien là, dans ses bras, mais je la laisse finalement se reculer. D'un ton sec, elle m'intime de rentrer et je ne me le fait pas prier deux fois.
Passant à côté d'elle, je la laisse ramasser le chandelier et entre dans la villa. Et c'est là, à ce moment même, que j'ai réellement cette impression d'être de retour à la maison. Retrouver cette maison qui n'a pas changée, toujours aussi ordonnée, toujours aussi soignée avec toujours la même odeur, me donne une sensation de bien être voire carrément de plénitude. Je m'en viens à espérer que Jameson garde toujours le même thé dans son placard, mais cette dernière me sort de mes pensées, me demandant ce que je fais là et surtout si je pouvais pas la prévenir avant de débarquer 'au milieu de la nuit'
« Au milieux de la nuit … ?» reprenais-je «Attend, tu t'es fais tellement vieille en deux ans que 21h c'est 'le milieu de la nuit' pour toi ? » me moquais-je avant de rigoler en secouant la tête «Écoute, je connais tes horaires. Je sais que t'es jamais de retour avant 20h-20h30 voire parfois carrément 21h. Donc je pouvais pas débarquer avant parce que j'avais pas envie de me retrouver là comme un con » j'hausse les épaules « Et effectivement, j'aurais pu te prévenir par sms avant mais ...» j'écarte les bras en signe d'innocence « J'avais envie de te faire la surprise parce que je sais combien tu aimes les surprises» (l'ironie dans ma voix est bien audible : je sais parfaitement à quel point elle déteste les surprises) « Donc ...voilà. Après si tu veux, je peux repartir hein !» reprenais-je subitement en faisant un pas vers la porte « C'est comme tu veux. Ou bien tu m'invites à boire un verre de vin avec toi, ou alors tu me met à la porte » je lui adresse un sourire tout ce qu'il y a de plus innocent avant d'enfoncer mes mains dans les poches de mon pantalon. Je lui laisse le choix, mais en fait pas vraiment.
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Les yeux écarquillés d’un air franchement interloqué, Martin s’étonna de mon choix de mots. Piquée à vif, je rongeai mon frein en lui lançant un regard de travers. Comment ça ‘tu t’es faite tellement vieille’ ?! P’tit con va, t’as pas changé… « Vingt et une heure trente. » Je corrigeai d’un ton un peu vif, comme si cette malheureuse demi-heure pouvait rattraper à ses yeux mon statut nouvellement gagné de grand-mère acariâtre. N’empêche que j’étais un peu surprise et étrangement flattée qu’il se souvienne encore si bien de ma routine. D’autres personnes auraient peut-être trouvé cette habitude un peu inquiétante voire carrément digne d’un serial killer, mais je l’interprétais plutôt comme une preuve d’affection. Fallait-il que mon cœur soit désespérément vide pour que je m’accroche à ce genre de détails pour savoir qu’une personne au moins dans ce bas monde tenait à moi autrement que comme la personne qui sauverait leur peau lors d’un procès… « Je me suis levée à 5h ce matin et la nuit est tombée depuis un moment. Alors ouai, ce soir c’est le milieu de la nuit pour moi. » J’argumentai en balayant l’air d’un geste expéditif de la main, comme pour le défier de répliquer. Mais sans prêter la moindre attention à mes protestations, Martin enchaîna sur mon autre reproche : son horrible petite manie de débarquer sans prévenir, tout particulièrement quand je l’imaginais à l’autre bout de la planète. Les bras croisés, je le dévisageai en haussant un sourcil alors qu’il se justifiait en me précisant de la manière la plus ‘Martin’ qui soit (à savoir la plus horripilante), qu’il avait décidé de me faire la surprise tout simplement parce qu’il savait pertinemment que j’avais horreur de ça. « T’as vraiment pas changé toi, hein ? » Je lançai en secouant la tête, incapable de retenir un petit sourire qui se dessinait au coin de mes lèvres et touchait déjà mes yeux, adoucissant mon regard.
Malgré son passage en Irlande (aka le lieu le plus authentique que j’ai visité à ce jour), Martin ne s’était visiblement pas débarrassé de son grand amour pour les sorties théâtrales car il s’élança vers la porte avec un ultimatum un peu facile et un sourire empreint d’une innocence moyennement crédible. Il savait comme moi que je n’allais bien évidemment pas le foutre à la porte. Pas après deux ans d’absence. Pas alors que j’ignorais combien de temps il allait rester dans ce maudit coin de la planète où je m’étais coincée. Alors je fis durer un peu le moment par plaisir, haussant les sourcils comme pour le défier de mettre son plan à exécution. Et toi gamin, tu partirais comme ça, sans protester, si je te disais de me laisser tranquille ? Tout bien réfléchi, je n’avais pas envie de le découvrir. Alors avant qu’il n'achève de mettre la main sur la poignée, je levai les yeux au ciel. « Sois pas si dramatique et ramène toi dans le salon. » J’ordonnai en me dirigeant vers la cuisine. Comme il ne pouvait pas gagner sur toute la ligne, je sortis deux verres à whiskey de mon placard et mon meilleur irlandais avant de revenir vers lui, Freyja louvoyant sur mes talons avec une attitude un peu sauvage et défensive. « Ça va lui prendre un moment de se réhabituer à ta présence. » Martin et Gabriel étaient peut-être les deux seuls hommes que ma louve supportait sans gronder, et quelque part je me suis toujours demandée si c’était parce qu’ils étaient aussi les seuls que j’ai ramené ici et avec qui j’étais simplement amie, sans la moindre ambiguïté.
« Comme tu reviens d’Irlande et que j’ai eu une journée de merde je me suis dit qu’on allait sauter le vin et passer directement au whiskey. T’en es ? » Sans véritablement attendre sa réponse, je débouchai ma bouteille, et versai deux généreuses doses dans nos verres respectifs. Puis je me suis confortablement installée dans mon canapé, j'ai pris mon verre et ramené mes pieds contre moi. « Sláinte gamin, aux aventures qui t’éloignent de ces terres et t’y ramènent, et à tes récits que j’ai hâte d’entendre. » Je trinquais selon les traditions de ma terre d’origine, avec lesquelles il devait être sacrément familier depuis le temps. Ouai, j’avais du mal à me l’avouer, mais je ne pouvais m’empêcher de ressentir une pointe de jalousie en l’imaginant vagabonder entre mes vertes collines. Je humai le liquide ambré et pris une bonne gorgée pour la faire passer, puis relevai les yeux vers Martin. « A ce propos, t’as pas répondu à ma première question : qu’est-ce qui t’amène ? » Je poussai un soupir, consciente de lui faire subir ma frustration sans qu’il le mérite réellement. Ce n’était pas sa faute si mes associés tendus du string m’emmerdaient sévère, ou si j’étais incapable de prendre deux semaines de vacances pour m’aérer l’esprit dans ce pays qui me manquait tant. « Mais plus important encore : comment vas-tu ? » J'ajoutai alors d'une voix plus douce, autorisant mes émotions à s'exprimer dans mon regard pour peut-être pour la première fois de la soirée.
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Jameson ne changera jamais. Précise et pointilleuse, elle est maniaque sous bien des points. Autant en ce qui concerne son travail que l'organisation de sa maison et maintenant aussi l'heure à laquelle je débarque. Pour toute réponse, je roule simplement des yeux, lui laissant ainsi la victoire de cette première bataille. De toute manière elle fera tout pour avoir le dernier mot, autant le lui laisse de bon cœur ! Elle précise finalement qu'elle s'est levé à 5h et que la nuit est tombée depuis bien longtemps ce qui fait donc que son argument du 'milieu de la nuit' soit amplement justifié d'après elle. « Pas besoin de te justifier mamy» j'appuie bien sur ce dernier mot, montrant que Jameson est passé du statut de 'maman' a celui de 'grand mère'. Un sourire idiot ne quittant plus mes lèvres depuis longtemps, j'observe la jeune femme avant de lui avouer que j'avais envie de lui faire la surprise en venant ici. Mon sourire s'agrandit encore plus alors que Jameson souffle, désespérer, que je n'ai pas changé «ça te rendrait trop triste que je change ! » m'exclamais-je en écartant les bras, innocent.
Théâtrale, comme j'aime tant l'être face à l'avocate, je m'avance finalement à nouveau la porte en lui disant que je peux très bien repartir et la défie du regard de ne pas me retenir. Nous soutenons nos regard respectif et une petite partie de moi commence à paniquer à l'idée que Jameson ne me retienne pas. C'est donc, dans un léger soupire de soulagement, que je l'écoute me dire d'aller dans le salon. Je ne me le fait pas dire deux fois et la suis donc dans ledit salon où je me laisse tomber sur le canapé qui a bien trop souvent accueillit mon postérieur il y a un peu plus de deux ans. Mon regard se posant sur Freya, je tend la main vers la chienne qui finit par prendre refuge derrière sa maîtresse. Celle-ci précise que l'animal va devoir se réhabituer tout doucement à ma présence et revient avec deux verres de whisky. Elle précise que le fait d'avoir eu une journée de merde et que je vienne d'Irlande suffirait à justifier le fait de passer directement à l'alcool fort. « Oh mais avec plaisir !» m'exclamais-je en me redressant, laissant Jameson nous servir deux verres.
Je lève le mien avec un large sourire «Sláinte ma chère ! » répondais-je en trinquant contre son verre avant de prendre une gorgé du liquide ambrée et si délicieux « Ah, ça en rappelle des souvenirs» soufflais-je allant me reculer contre le dossier tandis que Jameson reprend que je n'ai pas répondu à sa première question : qu'est-ce qui m'emmène ici. Mais plus sérieusement : comment est-ce que je vais ? «Je suis ici, à boir un whisky avec la personne de Brisbane qui m'a le plus manqué depuis mon départ … un peu que je vais bien ! » assurais-je avec un clin d’œil à l'attention de Jameson « Pour ce qui m'emmène ...eh bien … j'ai envie de dire 'la vie'» haussais-je les épaules, mystérieux «J'ai divorcé et donc plus rien ne me retenais en Irlande. J'ai de nouveau eu cet appel au voyage et ça faisait plusieurs mois que j'étais prit de cette envie de revenir à Brisbane. Je me suis donc lancé le défis de faire Galway -Brisbane sans prendre l'avion. J'ai traversé l'Europe en stop jusqu'à Moscou où j'ai pris le transsibérien jusqu'à Pékin. Là je suis tombé sur mes anciens collègues des Sea Shepherd et ...j'avais trouvé mon transport pour le reste de mon voyage » c'est, le regard brillant et avec passion que je raconte cette aventure hors norme « J'ai débarqué il y a deux jours et ...je t'avoue que j'ai joué avec l'idée de venir toquer directement chez toi en arrivant au port pour savoir si tu pouvais m'héberger, mais au final je me suis dit que c'était peut-être un peu trop 'gros' même pour moi et mon culot» je laisse échapper un rire et secoue doucement la tête en prenant une gorgé de mon whisky « Donc ...Voilà. Pour l'instant j'ai élue domicile dans une des auberges de jeunesse de la ville et j'ai repris contact avec Robin. Avec un peu de chance je pourrais emménagé avec elle et sa coloc. Ça pourrait être pas mal en vrai ! » j'hoche doucement la tête, priant sincèrement que tout se passe comme prévu
«et toi alors ?» demandais-je «Tu te bats contre qui ces derniers temps ? Je t'en supplie, dis moi que c'est Adani et leur projet de merde de construire la plus grande mine de charbon à moins de 10 km de la grande barrière de corail ! »
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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
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C’était devenu un automatisme depuis longtemps, à tel point que mes gestes s’effectuaient sans que j’ai besoin d’y penser. L’inclinaison du coude, le verre qui s’appuyait délicatement contre mes lèvres encore peintes d’une couleur framboise, le roulement de poignet destiné à envoyer la première gorgée dans le fond de mon gosier. Je la gardai en bouche quelques secondes, savourant la brûlure de l’alcool sur ma langue tandis que son arôme fort et familier envahissait mon palais en même temps que sa promesse de détente se diffusait dans mes veines, apaisant mes nerfs surchargés. Mais je n’avais pas un problème avec la boisson, non. J’étais juste irlandaise. Et pour moi ces quelques mots gravés sur mon passeport justifiaient l’habitude bien ancrée qui rythmait mes soirées depuis maintenant des années. Déjà plus sereine, je m’enfonçai confortablement dans mon canapé, repliant mes jambes contre moi pour mieux écouter Martin me conter ses aventures. Et je devais admettre qu’il commençait fort, balançant droit dans mon cœur son affection que je n’avais jamais trop su comment recevoir. Émue, je hochai la tête avec un sourire où se mêlait réserve et tendresse. Toi aussi tu m’as manqué, gamin. Que je lui dirais, si j’en avais la capacité. Mais il me connaissait assez pour connaître les mécanismes que je déployais pour tenter de garder tout le monde à distance. Il en avait peut-être mieux conscience que moi-même, et je crois qu’il me comprenait, dans le fond. Du moins il savait que la force de notre lien ne tenait pas dans ces déclarations que j’étais incapable d’exprimer, mais dans les milliers de kilomètres que j’étais prête à parcourir pour le tirer d’affaire lorsqu’il se faisait arrêter injustement à l’autre bout de la planète.
Inspirée, je lançai une playlist de folk rock un peu soft en fond sonore pendant qu’il me racontait comme la vie l’avait ramené jusqu’à moi ce soir. Je haussai un sourcil surpris et légèrement inquiet alors qu’il m’apprit l’air de rien qu’il venait de divorcer. La suite de son récit me rassura cependant car il semblerait que mon Martin ait rapidement retrouvé son véritable amour : le large. Un sourire complice au coin des lèvres, je hochai la tête en l’écoutant me parler du périple qui l’avait amené de Galway jusqu’à Brisbane sans grimper dans le moindre avion. Mon sourire s’agrandit à mesure que je me laissais porter par ses aventures, visualisant sa traversée de l’Europe en stop, son épopée au cœur de la Russie, et ses retrouvailles avec la flotte qui l’avait arraché à l’Australie des années plus tôt. « Le moins qu’on puisse dire c’est que tu ne t’es pas laissé dépérir… ça a dû être une sacré aventure. » Je commentai avec un petit rire sincère, heureuse de retrouver le Martin que je connaissais, avec son énergie à revendre et ses idées loufoques. « Quand je pense que je n’ai même pas eu le temps de rencontrer ta femme ! Bordel tu vis tellement vite que ça me donnerait presque le vertige. » Je plaisantai, toutefois vaguement attristée de constater l’étendue majeure de ce pan de sa vie que je venais de manquer. C’était idiot, car même si je m’évertuais à l’appeler « gamin » pour honorer la tradition un peu étrange que Kyte avait instaurée à notre rencontre durant mon adolescence, je savais douloureusement que Martin n’était pas mon rejeton. Malgré tout, je me surprenais parfois à me complaire dans ce rôle et des surnoms affectueux qu’il voulait bien me donner. Comme si je pouvais à travers lui faire l’expérience de ces bribes de sentiments maternels que je n’aurai peut-être jamais la chance d’éprouver.
Martin m’appris alors qu’il était revenu à Brisbane depuis deux jours, et qu’il avait hésité à venir frapper à ma porte pour me demander de l’héberger. Je laissai échapper un rire franc alors qu’il m’avouait que ça lui semblé un poil trop culotté. « J’aurais probablement fait mine de te mettre à la porte, oui. » Je le taquinai en reprenant une gorgée de mon whisky. « Mais tu sais que j’aurai fini par t’autoriser à squatter la chambre d’amis – pour quelques jours du moins. » J’ajoutai avec un clin d’œil complice. Il fallait bien que cette pièce joliment décorée me serve à quelque chose, après tout. Mes visiteurs étaient rares, et j’acceptais peu de personnes dans l’intimité de ma demeure, mais Martin en faisait définitivement partie. Toutefois, j’étais heureuse qu’il ait pu se rapprocher de certaines de ses connaissances pour former une colocation certainement plus jeune et plus fun que ce qu’il aurait pu avoir ici. « Ça me semble être une excellente idée. » J’approuvai donc avec un sourire, assez admirative de sa capacité à nouer et renouer des relations.
Après m’avoir conté ses aventures, il voulut évidemment savoir comment j’avais occupé ma vie ces derniers mois. Se doutant probablement que mes aventures sentimentales étaient aussi arides et inexistantes qu’à son départ, il me questionna directement sur ma carrière et mes combats. Un pli se dessina au coin de mes lèvres alors que je débouchai la bouteille de whisky pour remplir nos verres déjà trop vides à mon goût. « Secret défense gamin, tu sais bien que je ne peux pas parler de ces choses-là. » Je répliquai d’un ton neutre en portant le liquide ambré à mes lèvres. Puis je lui lançai un coup d’œil complice et levai l’index avant d’ajouter. « Mais je peux t’assurer que tu ne serais pas déçu. » Il était encore trop tôt pour crier victoire, bien évidemment, mais je n’étais pas femme à laisser de connards corrompus régner en maîtres sur les plaines et les océans. J’aurais pu épiloguer quelques minutes de plus mes dernières victoires, celles qui étaient parues dans la presse, mais je n’en ressentais ni le besoin, ni l’envie. Du reste, je suspectais Martin d’en avoir entendu parler sur les réseaux animalistes et parmi les protecteurs de l’environnement. « Sinon je me suis remise au yoga, ça me fait du bien. Et je continue de faire des manifestations – véritablement pacifistes cette fois. » Je précisai avec un petit rire, hommage à la blague qu’on partageait avec Kyte à une époque où le pacifisme, justement, ça ne nous connaissait pas vraiment. Martin et lui avaient continué dans cette voix, et moi je m’étais rangée… pour la deuxième fois de ma carrière d’activiste. Mon mentor me disait toujours qu’il n’y avait jamais deux sans trois, et j’espérais vraiment qu’il se trompait, que ces jours où la violence entachait mon combat étaient derrière moi. Et pourtant. « Enfin sauf la semaine dernière : un connard m’a renversé des tripes de porc à la gueule, j’étais avec une amie qui a le sang un peu chaud... autant te dire qu'on lui a sérieusement passé l’envie de recommencer. » Et forcément j’ai pas pu m’empêcher de lâcher un sourire malicieux, parce que ça faisait du bien, dans le fond, de se lâcher un instant. De libérer la nature un peu rebelle, un peu sauvage, que je m’efforçais de garder en cage le reste du temps. Cependant je n’avais pas l’intention de trop m’étendre sur le sujet, d’ici que ça lui donner des idées… alors je décidai de réorienter rapidement la discussion sur lui. « Et ton envie de revenir sur Brisbane, tu comptes l’écouter plus de quelques jours ? » Je demandai innocemment, comme si je ne ressentais pas un petit tressaillement dans mon cœur à l’idée qu’il puisse s’évanouir dans l’immensité du globe quelques instants à peine après que je l'ai enfin retrouvé. « Je veux dire, c’est quoi ton plan pour la suite ? » Si plan il y avait… car je savais que Martin gardait ses options aussi ouvertes que je m’acharnais à contrôler les miennes.
FRIMELDA & MODS WHITEFALLS
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
C'est comme cela que j'imaginais nos retrouvailles à Jameson et moi : assit chez elle, sur le canapé de son immense salon, sa chienne furetant à nos pieds et faisant de timides et hésitantes tentatives de m'approcher, à siroter un whisky de qualité et à discuter de tout et de rien. C'est avec une joie toute particulière que j'explique les raisons de mon arrivée à Brisbane, me trouvant presque philosophique à dire que c'est la vie qui m'emmène ici. Je souris, je compte avec avidité, joie, mettant l’intonation quand il le faut, ajoutant les gestes à mes paroles, bref, je racontes mon récit comme si je revivais à nouveau. Alors que je met des mots sur mon vécu, je me rappelle de toutes les sensations que j'ai pu découvrir, toutes les odeurs, tous les sentiments et ressentiments, les joies, les peines, les douleurs, tout ce qui a fait de ce voyage de plusieurs mois quelque chose d'incroyable.
Je suis persuadé que Jameson savoure mon récit et je met un point d'honneur d'y inclure quelques détails intéressant « C'était bien plus qu'une aventure à mes yeux» annonçais-je en souriant doucement «C'était ...un mode de vie. J'ai retrouvé ce petit truc qui me faisait vibrer, cette sensation de plénitude et de n'appartenir qu'à moi-même » dans un soupire je me laisse tomber contre le dossier du canapé, un sourire béat sur le visage « Franchement, c'était incroyable et indescriptible. Même mon séjour en Irlande !» je me redresse en faisant face à Jameson «Tu m'as tellement parlé de ce pays et je ne peux qu'approuver tout ce que tu as dit ! » je reprend une gorgé de ma boisson «La vie y est si agréable et douce, il y a une énergie dans l'air qui serait presque palpable. Mes séances de méditations n'ont jamais été aussi puissante que là-bas, clairement » ajoutais-je en changeant de position, m'installant en tailleur face à mon amie
«Et Eirean était la fille parfaite » ajoutais-je « Je l'ai rencontré peu après mon arrivée à Galway et je suis tombé sous le charme. Nous avons rapidement acheté une petite maison dans un village côtier que nous avons aménagé à notre guise. Eirean elle a le même mindset que moi. Nous avons vécu de façon minimaliste, zéro déchets, avec notre petit potager. Nous étions des hippies des temps modernes, adepte de longues randonné et de roadtrip avec notre vieux van aménagé» je soupire doucement, un sourire nostalgique venant se greffer sur mon visage « Tu l'aurais adoré, vraiment» assurais-je, persuadé que mon ex-femme aurais totalement été au goût de ma maman de cœur.
Après avoir rapidement évoqué mon futur dans la vieille -futur auquel je n'accorde que peu d'importance tant je vis au jour le jour- je tente de me renseigner d'avantage sur les actions juridique de Jameson mais celle-ci se ferme comme une huître et je grimace de déception lorsqu'elle me dit que tout cela est classé secret défense. Je le sais bien qu'elle n'a pas légalement pas le droit de m'en parler, mais j'avais un petit espoir qu'elle accepte de transgresser une seule fois cette règle.
Me rassurant toutefois que je ne serais pas déçue, elle m'explique faire quelques manifestations réellement pacifiste -je laisse, moi aussi, échapper un petit rire à cette blague- avant de froncer les sourcils lorsqu'elle m'apprend qu'on lui renverser des tripes de porc dans la gueule «Mais les gens sont tellement con » soufflais-je en secouant la tête, roulant des yeux « Sérieusement, ils voulaient prouver quoi ? » demandais-je « j'espère que ton amie lui a bien fait comprendre que c'est un connard et qu'il mérite réellement la façon dont ça s'est terminé» je pince les lèvres « J'espère qu'elle lui a bien refait le portrait façon cubisme» reprenais-je en pinçant les lèvres avec une petite référence à l'expression préférée du vieux type bizarre qui a été notre mentor à tous les deux.
Au final, alors que je tend la main vers Freya qui approche timidement son museau de mes doigts, Jameson souhaite savoir si je ne reste que quelque jours. En soit, elle souhaite savoir si j'ai un plan ou non. « Mon plan c'est ne pas avoir de plan» dis-je en me redressant lorsque Freya repart, pensant sans doute qu'elle a eu assez d'interaction sociale avec moi aujourd'hui «Franchement, est-ce que tu m'as déjà vu avoir un plan un jour ? » demandais-je avec amusement avant de finir mon whisky «Alors certes, j'ai l'attention de trouver un boulot et de me poser un peu ici parce que je pense sincèrement que Brisbane est la meilleure maison pour moi mais, une fois que l'argent revient sur mon compte, je vais rapidement retourner sur les routes seulement en mode voyage, avec un retour à Brisbane. Et je vais reprendre les activités avec les Sea Shepherd, gonfler les rangs d'autre groupes d'activisme et participer à des manifestations. De façon totalement pacifiste, évidemment» ces derniers mots sont dit sur un ton des plus ironique. D'autant plus que Jameson sait parfaitement que je n'arriverais jamais à me ranger totalement. Je l'ai fait pendant 2 ans, mais le terrain me manquait beaucoup trop.
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
J’aimais bien l’entendre parler, Martin. Quand il me contait ses aventures, j’avais presque l’impression de faire un bout de chemin avec lui. J’imaginais son mode de vie, sur un bateau, sur la route, un sac en bandoulière et à peine de quoi manger jusqu’à la prochaine étape. C’était d’autant plus agréable d’écouter ses histoires que je n’avais pas la moindre envie de les vivre. Ma période nomade était derrière moi depuis longtemps, et s’il m’arrivait encore de camper quelques jours en pleine nature, je me complaisais dans le confort moderne de ma villa. En revanche, j’ai pas pu empêcher mon cœur de louper un battement quand il a voulu me parler de l’Irlande. Des années après, c’était plus fort que moi : j’avais encore l’impression d’y avoir laissé un petit bout de mon âme. Alors ouai, je le croyais sur parole quand il me disait à quel point la vie y était agréable, et me décrivait cette énergie revitalisante qu’il y a ressentie. « Y’a pas deux endroits comme ça au monde. » J’approuvai avec un sourire entendu. Ce qui était très con, au demeurant, parce qu’en général, chaque lieu sur terre est unique, chargé d’une atmosphère bien spécifique. Et c’est grâce à ces variations subtiles qu’on se sent un peu plus à sa place dans certains pays plutôt que d’autres. Visiblement inspiré par les souvenirs de mes vertes collines, Martin s’est redressé sur son siège pour me parler d’Eirean, l’irlandaise avec qui il a vécu durant son séjour à Galway. Il disait que c’était la femme parfaite et à l’entendre je comprenais pourquoi. C’était comme s’il avait trouvé à l’autre bout du monde une partenaire avec exactement les mêmes valeurs que lui et un mode de vie auquel il aspirait. J’essayais de les imaginer, s’installant dans leur maison côtière, s’occupant de leur potager, vivant le parfait amour… jusqu’à ce qu’il parte. Il me disait que je l’aurais adorée et je n’avais pas tellement de doutes sur la question. « Je l’ai adorée à partir du moment où tu m’as dit qu’elle était irlandaise. » Je plaisantai avec un clin d’œil taquin. J’ai pris une gorgée de mon whisky et fait tourner le liquide brûlant sur ma langue avant de l’avaler, mes sourcils d’encre légèrement froncés. « Elle m’a l’air d’être une femme vraiment géniale. Et t’en parles avec tellement d'affection, encore aujourd’hui… alors j’arrête pas de me demander : qu’est-ce qui t’a poussé à divorcer ? »
Après un bref interlude sur mes projets de boulot (que je ne pouvais bien évidemment pas partager et Martin le savait très bien, ce qui ne l’empêchait jamais de tenter sa chance) on en est venus à parler de ma dernière manifestation en date, qui ne s’était pas déroulée de façon aussi pacifiste que je l’aurais voulu. La réaction du militant ne s’est pas fait attendre : malgré les années d’activisme qu’il cumulait à présent, il était toujours comme moi choqué par la connerie humaine. A sa question de rhétorique, je répondis avec un haussement les épaules. « Je ne crois pas qu’il voulait prouver quoi que ce soit. Juste faire chier pour extérioriser sa colère sur la mauvaise cible. » Mon métier et mes engagements m’avaient appris depuis longtemps à ne plus prendre personnellement les attaques des gens que mon idéologie m’amenait à confronter. Bien sûr, il m’arrivait encore d’être blessée, écœurée ou encore énervée, comme ce jour-là. Mais ce soir, je ne ressentais rien. Car ces émotions passagères filaient aussitôt pour ne pas m’encombrer de regrets stériles ou d’inquiétudes infondées. La remarque de Martin réveilla cependant un peu de ma furie passée et je n’ai pas pu m’empêcher de hausser un sourcil de défi alors qu’il me disait espérer que mon amie ait donné à l'autre connard la leçon qu’il méritait. T’as oublié que je sais aussi cogner gamin ? Alors ouai, peut-être que mon tailleur hors de prix et mon air tiré à quatre épingles ne donnait pas vraiment l’impression que j’étais capable d’utiliser la violence. Et pourtant, y’a pas à dire, j’étais un peu vexée qu’il semble avoir oublié si rapidement toutes les fois où nous avions affronté ensemble des merdeux agressifs lors de nos différentes missions et manifestations. « Disons qu’on lui est tombées dessus comme Charybde et Scylla alors il doit toujours chouiner en pansant les plaies infligées à son égo. » J’ai répliqué avec un petit sourire au souvenir de l’état dans lequel on l’avait laissé. Oh, on n’y était pas allées à la Kyte non plus. Mais disons qu’après avoir compressé sa gorge sous mon talon le temps de l’éduquer, on l’avait laissé baigner dans son sceau de sang histoire de lui faire goûter sa propre méthode. Ariane n’avait pas lésiné non plus sur la leçon et il va sans dire que le résultat était plutôt satisfaisant pour nous et humiliant pour lui.
Bercée par le son de nos voix, Freyja s’est timidement approchée de Martin. Elle le reconnaissait, j’en étais certaine. Mais les hommes, ça n’avait jamais été son truc, et puis il n’était pas passé à la maison depuis des lustres. Un sourire attendrit aux lèvres, je l’ai regardé renifler la main de Martin puis battre en retraite rapidement pour se poster à côté de mes jambes. Je secouai la tête, vaguement amusée par son caractère craintif et si loin des bêtes sauvages assoiffées de sang dépeintes par les films et la littérature. Parlant de créature un peu sauvage… Martin m’appris sans grande surprise que son plan était de ne pas en avoir et j’ai laissé échapper un petit rire. « Le contraire m’aurait étonné… » Il a fini son whisky d’une traite et j’en ai profité pour nous resservir tous les deux pendant qu’il m’expliquait comment il comptait occuper ses prochains jours. Recherche d’emploi dans un premier temps, de quoi payer un loyer et remplir son compte en banque tout en profitant un peu de cette ville où il se sent bien. Un repos éphémère, comme c’est toujours le cas avec Martin, car à peine arrivé, le voilà qui me reparlait déjà de rejoindre les Sea Shepherd et de parcourir avec eux les océans pour faire régner l’ordre et participer à des manifestations 'pacifistes'… évidemment. « T’es incorrigible. » J’ai pas pu m’empêcher de répondre avec un sourire en coin. Puis j’ai repris une gorgée du whisky, pensive. « Tu sais, c’est marrant parce que la semaine dernière j’ai rencontré un mec en randonnée. On s’est retrouvés coincés dans un abri toute la nuit pendant une averse et alors forcément ça nous a amené à discuter. On a parlé de ce que ça faisait, de sentir qu’on avait sa place quelque part. J’ai réalisé que je n’ai jamais vraiment ressenti ça, et je sais pas pourquoi. » J’ai fait une petite grimace avec le coin de ma lèvre, l’air de dire ‘on s’en fout, c’est pas la question’, parce que c’est vrai, je me fichais pas mal de savoir pourquoi j’étais pas foutue de prendre racine dans ce bas monde, alors qu’une partie de moi en crevait d’envie. Non, ma grande question, c’était pourquoi Martin ne semblait pas en ressentir le besoin. Pourquoi il avait quitté une femme qu’il me décrivait comme parfaite, pourquoi il ne supportait pas de rester plus de quelques mois au même endroit et sautait aussi vite que l’éclair sur le pont d’un bateau dès que l’occasion se présentait. « Et toi, c’est ce que tu ressens quand t’es sur les routes ? L'impression d'être à ta place ? » Je me suis alors entendue lui demander.
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J'avais presque oublié combien il est plaisant de parler avec quelqu'un qui est sur la même longueur d'onde et qui nous comprend alors que nous-même nous nous perdons dans nos propos. Jameson est ce genre de personne que j'affectionne tout particulièrement et avec qui je pourrais discuter pendant des heures et des heures. Quand je lui parle de l'irlande et de mon amour que je ressens pour ce pays, je vois bien dans le regard de la jeune femme qu'elle me comprend et c'est un doux sourire qui prend place sur mon visage lorsqu'elle me dit qu'il n'y a pas deux endroits sur terre comme celui-ci. «Exactement » dis-je en hochant doucement la tête, prenant une gorgé de mon whisky qui me rappellent instantanément la côte nord-ouest où Eirean et moi avons vécu plusieurs mois.
D'ailleurs, en évoquant mon ex épouse, j'informe Jameson qu'elles se seraient vraiment bien entendue puis hausse les épaules quand elle me demande pourquoi je l'ai quitté « Mauvaise communication» répondais-je « Quand on s'est rencontré elle m'a assuré n'avoir aucun problème avec le fait que je ne veuille pas d'enfants» je relève mon regard sur l'avocate « Tu connais ma position là-dessus» qui repose surtout sur le principe écologique : un gosse ça pollue, ça consomme, on est déjà trop sur terre et je ne veux pas qu'un être innocent grandisse dans ce monde pourrie jusqu'à la moelle. «Mais au final elle m'en parlait de plus en plus, essayait de me résonner. Elle avait vraiment envie d'avoir des enfants et c'est ce qui nous a séparé. Elle mérite d'avoir la vie qu'elle veut et ce n'est pas avoir moi qu'elle pourrait l'avoir » car la procréation fait partie de ces sujets sur lesquels je ne peux décemment pas changer d'avis.
Jameson me parle ensuite d'une scène dans laquelle je ne l'imagine que trop bien : assaillir un homme qui a fait un peu trop le malin et le blesser dans son ego. J'avoue que je me met a rire de bon cœur, parvenant parfaitement à imaginer la scène avec les mots de Jameson qui blessent autant voire plus que ses poings « That's my girl» que je dis en levant mon verre elle avec un clin d’œil avant de le vider d'une traite. Me penchant en avant, je pose le verre sur la table et observe ma maman de cœur s'emparer de la bouteille pour le remplir à nouveau. La gratifiant d'un sourire, je reprend le verre en main puis me laisse choir contre le dossier du canapé en soupirant doucement alors que je lui explique que mon plan pour l'avenir c'est de ne pas avoir de plan. C'est ensuite un sourire et dans un haussement d'épaule innocent que j'accueille les paroles de Jameson qui me dit que je suis incorrigible. «On ne change pas un équipe qui gagne hein » dis-je avec malice avant de prendre une gorgé de ma boisson.
Puis nous tombons dans le plus philosophique. Me contant une anecdote où elle a du se réfugier de la pluie avec un inconnu, Jameson m'explique n'avoir jamais ressentie le côté « avoir sa place quelques part » et me demande si, lorsque je suis sur les routes, je suis 'à ma place'. Je fronce légèrement les sourcils et laisse passer un temps pour réfléchir à ce que je vais dire puis me redresse et hoche doucement la tête «En fait, j'ai tellement voyagé dans ma vie que j'ai l'impression de n'avoir ma place nulle part et en même temps j'ai ma place partout » je souris doucement, amusé «Tu vois ce que je veux dire ? Genre ...je sais pas, j'arrive à être bien partout, à trouver rapidement de nouvelles habitudes et tout ça » j'hausse les épaules « Je suis flexible, je ne me prends pas la tête pour des futilités. Mais ce qui me pèse de plus en plus c'est justement le fait de ne pas avoir d'accroches et d'être toujours en décalage avec les autres. Non pas qu'ils soient moins évolués, mais peut-être plus bornée et n'ont pas cette ouverture d'esprit qui nous est confiée lorsqu'on passe son temps à vadrouiller partout» je pince les lèvres en un sourire «Pour te répondre, du coup : oui, je me suis à ma place quand je suis sur les routes car je n'ai de comptes à rendre à personne et je suis mon seul maître, le seul décisionnaire sur ma vie et les choix que je fais. » concluais-je dans un hochement de tête.
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Tout en sirotant mon whisky, je l’observais, songeuse. La première chose qui m’avait frappé en le trouvant sur le pas de ma porte, c’est que Martin était identique à lui-même. Farceur, énergique, plein de vie. Mais alors qu’il me parlait de son épopée irlandaise et de la femme qu’il y avait aimée, je remarquais surtout les différences. Car il y avait dans ses propos et dans son regard une expérience qui ne s’y trouvaient pas avant son départ. T’as muri gamin. Je songeais en l’écoutant m’expliquer les raisons de sa rupture, une mauvaise communication. Étrangement, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que je n’avais jamais eu ce problème avec mes ex… probablement parce que nous n’avions jamais atteint un niveau d’intimité qui permette de se découvrir de telles divergences. L’histoire que Martin me racontait était vieille comme le monde. Elle voulait un enfant, il n’en avait jamais éprouvé le moindre désir. Elle pensait pouvoir s’en passer par amour mais les mois et les années passant, le manque s’est creusé en elle au point qu’elle espère pouvoir le faire changer d’avis. Une boule s’est formée dans ma gorge et je l’ai faite passer avec une grande rasade de whisky. « T’as pris la bonne décision. Mieux vaut rester intègre même si ça fait un peu mal plutôt que la bercer de faux espoirs. » Ils étaient jeunes, ils auraient tout le temps de panser leur cœurs brisés et de retrouver l’amour avec un partenaire plus adapté à leur vision de la vie. Elle aurait tout le temps de faire un gosse avec un autre. Clairement, mieux valait se rendre compte de ces différences d’aspirations à leur âge... plutôt qu’au mien.
Pour oublier ce sujet plutôt inconvenant – voir passablement douloureux – je me suis concentrée sur la discussion, qui s’éloignait des relations pour se rapprocher de nos idéaux. Un sujet avec lequel j’étais tout de suite beaucoup plus à l’aise. Alors que je lui contais mes aventures avec Ariane, je vis le regard de Martin s’éclairer. Il me félicita d’un clin d’œil et j’ai secoué la tête avec un sourire. Là où il voyait une victoire, je voyais un pas en arrière. Martin et Kyte avaient toujours opté pour des formes d’activisme un peu plus sauvage, un peu plus violente que celles auxquelles je me cantonnais, pour tenter de ne pas entacher le travail que je faisais en tant qu’avocate avec celui que j’effectuais comme activiste. Et pourtant, ils le savaient tous les deux, un truc en moi grondait et s’arque boutait pour les suivre au bout du monde et mettre avec eux le feu aux poudrières. J’avais néanmoins fait mon choix des années auparavant. Je n’avais pas envie d’être une hors la loi, de sacrifier entièrement mon existence et mon confort à cette cause. Je lui avais déjà quasiment tout donné, elle n’aurait pas en plus de cela ma liberté. Peu importait à quel point ça me démangeait. Martin le savait. Je crois que quelque part il le comprenait et le respectait. Tout comme moi j’avais abandonné l’idée de le convaincre de s’assagir, de suivre mon chemin plutôt que celui de mon mentor. « On ne change pas une équipe qui gagne. » Je répétais en levant mon verre, un sourire complice et un peu triste sur mes lèvres. Parce que j’avais beau accepter cette réalité, ça ne m’empêchait pas de m’inquiéter pour eux dès qu’ils s’absentaient de longs mois sans plus donner la moindre nouvelle.
C’est peut-être ce contraste entre nous qui me poussa à m’interroger plus avant sur ce qui le poussait à s’aventurer comme ça sur les routes sans vouloir s’attacher trop longtemps à un lieu. Après un court silence, il m’appris qu’il avait tellement voyagé au court de sa vie que lui non plus n’avait jamais l’impression d’être sa place nulle part. Paradoxalement, il se sentait aussi chez lui partout. Je sentis un sourire se dessiner sur mes lèvres et hochai la tête. Pour voir ce qu’il voulait dire, ouai, je voyais tout à fait. Arrachée à l’Irlande dans mon plus jeune âge, j’avais maladroitement replanté mes racines à Vancouver pour tenter de survivre. Et puis j’avais enchaîné les destinations. Boston. Brisbane. Toronto. Londres. Glasgow. Dublin encore. Paris. Sydney. Brisbane à nouveau. Les villes s’étaient enchaînées à un rythme effréné. J’avais des habitudes et des rituels dans chacune. Mais des racines dans aucunes. Mon cœur était resté pour toujours attaché à une Irlande qui n’existait plus, celle de mon enfance. Idyllique, intouchable, inatteignable. Mes souvenirs m’y rappelaient éternellement, tiraillaient en moi, car aucun billet d’avion n’avait plus le pouvoir de m’en rapprocher. Ma relation avec Aodhan m’avait offert une sorte de catharsis, l’occasion de faire l’amour à cette période révolue afin de mieux pouvoir lui dire au revoir. Alors comme Martin, je ne me sentais chez moi nulle part… et partout à la fois. J’avais fait la paix avec ce sentiment étrange, même si contrairement à lui, je ne l’éprouvais pas avec la même légèreté. Parce que j’avais connu ce sentiment par le passé. Et parfois le manque de stabilité, de racines et de sens à mon histoire revenait m’étreindre jusqu’à m’étouffer, jusqu’à ce que je le chasse avec un verre de whisky. Ma psy appelait ça une peur existentielle, la peur du vide que nous ressentons tous et que nous cherchons continuellement à fuir. Ou peut-être que comme Martin, j’étais fatiguée par cette impression de dériver à l’infini, sans accroche. De ne pas oser m’attacher à ceux que je rencontrais, de ressentir comme une distance creusée par un mélange de cultures si vastes que je ne me reconnaissais plus vraiment dans aucune. « Je vois ce que tu veux dire. » Je répondis avec un sourire en coin. Dans le fond, les autres voyageurs étaient peut-être les seuls qui pourraient vraiment nous comprendre. Et encore, les liens que nous pourrions tisser au coin du feu, un verre à la main, ne pourront jamais vraiment supplanter à la sensation de sécurité qui étreint peut-être les âmes lorsque des amis d’enfance traversent les âges ensembles et se soutiennent à travers les coups durs. « T’es trop indépendant pour ton bien, tu sais ? » Je ne pus m’empêcher de répondre à sa dernière remarque - au demeurant fort romanesque et séduisante. Un sourire fier au coin des lèvres, je levai le verre à mon tour et lui adressai un clin d’œil comme il l’avait fait quelques minutes plus tôt. « And that’s my boy. » Je conclus en imitant son parler. « Bon retour à la maison, gamin. »
FRIMELDA & MODS WHITEFALLS
follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.