we were together, i forget the rest.

CASEY & AARON.

(décembre 2013)

Il avait beau vivre à Brisbane depuis maintenant presque dix ans, Aaron n'était pas sûr de s'habituer un jour complètement au fait de fêter Noël sous le soleil australien, gardant des souvenirs impérissables des Noëls passés sous la neige de Londres. Des images qui lui revenaient fréquemment à cette période de l'année, et qui répandaient toujours dans l'air une certaine nostalgie – mêlée à la satisfaction de goûter aujourd'hui à d'autres plaisirs qu'à enfiler une paire de moonboots pour aller chercher un sapin avec son père. Il lui arrivait souvent de repenser à ce qu'il n'aurait jamais connu s'il n'avait pas quitté Londres, et aux personnes qui n'auraient jamais fait partie de sa vie s'il y était resté, et une partie de lui admettait à chaque fois qu'il lui aurait manqué quelque chose s'ils n'avaient pas été là. Casey, notamment, sans qui il avait du passer les deux dernières semaines parce que son boulot l'avait comme souvent tenu éloigné de Brisbane. Et si chaque voyage n'était jamais tout à fait évident quand comme eux on partageait une relation où leurs deux boulots prenaient déjà beaucoup de place, cette fois ne pas l'avoir eu à ses cotés à l'approche d'une période qui lui inspirait autant de sentiments contradictoires, l'avait réellement affecté. Aaron savait pertinemment que ce serait toujours comme ça, que c'est eux qui devraient s'adapter à cette dynamique et au fait de ne pas toujours pouvoir passer autant de temps à deux qu'ils le voudraient, mais certains jours étaient plus difficiles que d'autres. Certains jours, il voudrait juste pouvoir vivre une histoire normale, sans embûche, parce que ses sentiments eux n'avaient jamais souffert de ces éloignements, et pourtant la raison finissait toujours par lui revenir : son boulot était aussi au centre de sa vie depuis qu'il avait récemment lancé sa start-up non sans sacrifices, et ce serait toujours un problème. Aujourd'hui, heureusement, Casey rentrait de son dernier voyage et c'est un Aaron il est vrai impatient de pouvoir à nouveau pleinement profiter de lui qui était parti le chercher à l'aéroport. On crevait de chaud dehors, sa main moite n'avait pas quitté la sienne depuis qu'ils étaient sortis de sa voiture et c'est un soupire soulagé qu'il poussa en l'attirant à l'intérieur de cette villa décidément trop grande pour lui tout seul. Avec Casey dans les parages, c'était plus vivant et ça aussi ça lui avait manqué.

« Pose ta valise ici, j'ai un truc à te montrer. » Il intima doucement, un sourire un peu énigmatique au coin des lèvres tandis qu'il traversa l'entrée à toute hâte pour l'attirer jusque dans le salon. Au centre de celui-ci, impossible à manquer, trônait un large sapin. Vide, nu, mais d'un vert éclatant. « J'ai été acheter un sapin, je me suis dit que ça te ferait plaisir de le trouver à ton retour. » C'était plus cette envie que celle de répandre l'esprit des fêtes dans cette demeure qui l'avait animé lorsqu'il avait été le chercher, parce que s'il savait une chose au sujet de Noël c'était qu'il rassemblait généralement les membres d'une même famille autour d'un arbre soigneusement décoré, et qu'en la matière Casey avait un parcours plus difficile encore que le sien. Alors c'était sa façon de compenser, ce vide mais aussi toutes les fois où il n'avait peut être pas été autant à la hauteur qu'il l'aurait voulu, ou aussi attentif qu'il l'aurait du. Et un moyen qu'il avait trouvé pour lui exprimer ce que tout ça, et eux, symbolisaient pour lui. « J'avais prévu de le décorer avant que tu le vois, mais j'ai terminé tard au boulot et... » A quoi bon lui servir une excuse qu'il avait déjà assez entendu, une excuse qui trop souvent s'immisçait dans leur relation quand il voudrait simplement pouvoir dégager plus de temps. Mais comme Casey avec ses déplacements professionnels, ce n'était pas une chose sur laquelle il avait le plein contrôle. « On pourra le décorer ensemble demain, si tu veux. » Il proposa, comme un plan de secours plus attirant maintenant que Casey était là, et alors que le dimanche il y avait toujours moins de risques que les autres jours qu'il soit happé par son boulot. Aaron jaugea le sapin une seconde avant d'aligner un pas vers Casey pour déposer une main sur sa joue et emprisonner ses lèvres dans un baiser quelques instants. « J'avais hâte que tu rentres. T'as pas idée à quel point. » Désespérément hâte en fait, parce qu'il n'était déjà pas patient de nature, pas suffisamment serein non plus pour ne pas être tenté de l'imaginer se perdre dans d'autres bras que les siens quand ils ne se trouvaient pas au même endroit – une preuve de paranoïa plus qu'un manque de confiance en Casey – mais que plus il avait le sentiment d'être en dessous de tout, plus il crevait de peur qu'il le réalise aussi. Il faisait des efforts, il essayait vraiment, mais ce n'était jamais parfait et il aurait mérité que ce le soit.

 

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CASEY & AARON.

(décembre 2013)

C'est le cœur rempli d'impatience à l'idée que cette villa retrouve l'âme qui la quittait chaque fois que Casey était appelé à voyager pour son boulot qu'Aaron accueillit le retour de celui-ci, pas décidé à perdre une minute de plus après ces dix jours de séparation. Parce qu'ils avaient beau avoir l'habitude que leur travail respectif ne leur permette pas toujours de passer autant de temps ensemble qu'ils le voudraient, une partie de lui ne s'habituerait jamais tout à fait à l'idée de voir partir Casey pour plusieurs jours pendant que lui attendait avec rien d'autre pour se consoler que des appels et des messages dont il avait un peu tendance à abuser, il le reconnaissait. C'était peut être une des conséquences d'une enfance et adolescence relativement solitaires, du fait d'avoir perdu sa mère très jeune et d'avoir vu son père se remarier à un âge où plus que jamais il aurait eu besoin de se sentir à sa place au sein de sa famille. Aaron était devenu légèrement dépendant à l'affection des autres, un état qu'il cachait toujours relativement bien mais qui ne faisait plus le poids dès lors que l'une des seules personnes à vouloir vraiment aujourd'hui faire partie de sa vie lui était arrachée pour plusieurs jours. Ce qui expliquait en partie la hâte qu'il eut de faire découvrir à Casey la surprise qu'il lui avait concocté. Une surprise qui, s'il craint au début qu'elle puisse raviver certains souvenirs douloureux chez son petit-ami, fut au contraire accueillie par ce dernier avec une émotion palpable. Contagieuse, aussi, à en juger par le sourire plus tendre qu'Aaron étira lorsque Casey l'étreignit pour le reprocher de lui. Sans aucun doute, ces moments-là aussi lui avaient manqué, comme ceux qu'il espérait bien partager avec lui une fois les formalités de son retour derrière eux. « Ça fait des jours que je dors mal parce que le lit devient toujours affreusement froid quand tu t'absentes. » Et il détestait ça, sentir l'absence de Casey peser jusqu'au creux de celui-ci, même alors qu'en plein mois de décembre ce n'était généralement pas la chaleur qui manquait à Brisbane. « Ta chaleur et tes bras me manquaient. » Il souffla à son oreille, après être revenu capturer ses lèvres dans un baiser qui plus que jamais avait le goût de délivrance. Si ça ne tenait qu'à lui, il s'enfermerait avec Casey dans leur chambre pour les prochains jours juste pour retrouver ses étreintes et compenser toutes celles qu'ils n'avaient pas partagé, mais ce serait oublier quel bourreau de travail il était depuis plus d'un an et quelle place centrale avait déjà pris son boulot dans sa vie. Une situation qu'il craignait souvent de voir les éloigner.

Et si bien sûr la perspective de fêter Noël avec lui était douce et agréable quand on savait qu'en général les fêtes de fin d'années avaient quelque chose de déprimantes pour lui, ce fut ses prochaines paroles qui valurent à Aaron de relever la tête et d'étirer un sourire curieux. « Un cadeau, pour moi ? » Il demanda, d'un air faussement surpris mais réellement touché. Ce n'était pas si inhabituel que Casey lui rapporte quelque chose de ses voyages, lui donnant chaque fois l'impression qu'il avait été avec lui, mais ça n'en était pas moins une attention qui savait toujours lui faire plaisir parce qu'elle lui donnait l'impression de compter et qu'il avait tendance à poursuivre ce sentiment malgré lui depuis toujours ou presque. Alors, prolongeant le baiser qu'il vint déposer sur ses lèvres, c'est sans se détacher qu'Aaron prit ensuite un air un peu plus entendu au moment de souffler. « Tu ruines rien du tout, tu n'as qu'à pointer du doigt l'endroit où tu l'as caché, et je ferai comme si je l'avais trouvé tout seul... » Casey devait maintenant le savoir, si Aaron ne raffolait pas toujours des surprises quand elles étaient susceptibles de lui déplaire, il lui faisait en revanche toute confiance pour avoir visé juste et était parfaitement incapable de faire comme s'il ne lui avait rien dit maintenant qu'il savait que quelque part dans sa valise l'attendait un cadeau. Plus que les vestiges d'une enfance dorée où les cadeaux n'avaient pas tout compensé, c'était surtout sa curiosité et son impatience qui ici parlaient. « La doublure intérieure. Je suis sûr que tu l'as caché dans la doublure intérieure... Non ? » Ou bien c'était trop simple et il prendrait le risque de déranger toute l'organisation de la valise de Casey en fouillant hasardeusement à l'intérieur. Et dieu sait que le désordre n'était pas pour lui plaire, une réalité que la vie de couple arrivait plus ou moins à gommer avec le temps mais qui ferait sans doute toujours partie de lui. « Dis-moi ce que je dois faire pour que tu me dises au moins ce que c'est. » Le ton de sa voix, légèrement malicieux, trahissait aisément le fait qu'il sache par quels moyens il pouvait généralement convaincre Casey de lui dire ce qu'il voulait entendre, tout comme le fait que ses mains soient parties caresser sa nuque et ses lèvres embrasser minutieusement la peau de son cou.

 

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CASEY & AARON.

(décembre 2013)

La solitude, il l'avait trop longtemps subie étant plus jeune pour délibérément la rechercher aujourd'hui, et c'est la raison pour laquelle Aaron avait chaque fois tant de difficulté à laisser repartir Casey. C'était toujours pour le boulot, et si quelqu'un pouvait comprendre qu'on y accorde beaucoup d'importance c'était bien lui, qui avait constamment la tête dans le sien depuis que James et lui avaient lancé leur start-up, une poignée de mois plus tôt. Pour autant il n'aurait pas pensé que sa relation avec Casey et son envie de voir les choses durer se heurteraient si férocement au reste. Aujourd'hui, il ne supportait pas d'être abandonné dans cette grande villa par un Casey très demandé hors de Brisbane, et ces retrouvailles chaleureuses n'étaient qu'un moyen qu'il avait trouvé pour le lui exprimer. Aaron s'en rendait compte aujourd'hui, il ne profitait jamais assez des moments qu'ils passaient ici, jusqu'au prochain voyage de son compagnon ou le prochain dossier qui l'amènerait à ne plus compter ses heures au boulot. Il s'en rendait compte, et se sentait investi d'une mission destinée à préserver leur relation et faire les efforts nécessaires pour que Casey et lui ne laissent pas la situation les consumer. Les mots du photographe lui réchauffèrent le cœur, et Aaron déposa un doigt contre ses lèvres pour l'empêcher de s'excuser davantage, dans un sourire qui cherchait à ce qu'il ressente combien il n'avait déjà plus envie de penser aux moments qu'ils n'avaient pas partagé pour se concentrer sur ceux que cette soirée leur offrirait. Les yeux clos, blotti entre ses bras, l'anglais songea qu'on ne lui avait jamais montré ni donné autant que Casey depuis qu'ils étaient ensemble, et repensa à toutes les fois où – sans doute rongé par la crainte de n'être jamais totalement accepté pour une partie de lui qu'il savait susceptible de le priver de l'amour de son propre père – il s'était demandé s'il y aurait seulement quelqu'un pour l'aimer, malgré tout. Or ici, rien que cette histoire de cadeau lui donnait enfin l'impression de compter, vraiment, pour tout ce qu'il était. « Tu sais que t'étais pas obligé, au moins ? » Il souffla, dans une esquisse plus douce, et parce qu'aussi matérialiste pouvait-il être parfois être un peu malgré lui, en grande partie parce qu'il n'avait toujours connu que l'opulence et les démonstrations d'affection essentiellement symbolisées par des présents, il n'y avait ce soir pas de plus cadeau que Casey puisse lui faire que celui d'être là, simplement. Pourtant, sa curiosité était telle qu'il se savait parfaitement incapable d'attendre pour savoir, raison pour laquelle ses lèvres avaient rapidement trouvé le chemin de son cou, déposant ici et là des baisers censés prouver à Casey qu'il lui avait manqué, mais était aussi déterminé. « Ça a l'air de te faire beaucoup d'effet, pour quelqu'un d'incorruptible. » Étouffant un rire contre sa peau, Aaron se détacha quelques secondes pour retrouver le regard de Casey, dont l'air manifestement troublé n'était pas sans lui donner envie de continuer, aventurer ses lèvres sur chaque parcelle de peau qui se présenterait, pour l’inonder de sa chaleur. « Je suis sûr que t'as aucune envie que je sois sage... » Pas plus que lui n'avait envie de remettre à demain des moments qu'ils avaient enfin tout le loisir de partager, sans que leur boulot respectif ne les réquisitionne. Alors, souriant aux quelques mots que Casey lui souffla, pas tout à certain d'en avoir entendu chaque bout tant ses propres sens étaient en éveil et ses pensées brouillées de sentir ses mains et ses lèvres s'affairer à leur tour dans des gestes troublants, Aaron poussa un soupire qui lui donnerait une petite idée de ce qu'il désirait aussi. « Tu lis dans mes pensées. » Il expira contre ses lèvres, laissant à peine le temps aux mots de résonner autour d'eux pour glisser sa main dans la sienne et l'attirer à l'étage. Arrivant devant la porte de la chambre, l'anglais attira Casey à l'intérieur et partit reconquérir ses lèvres une fois près du lit qui dès ce soir retrouverait sa chaleur. Ses mains posées contre son torse le firent reculer jusqu'aux bords du matelas, où il le fit s'asseoir et sentit aussitôt ses doigts glisser d'eux-mêmes jusqu'aux boutons de sa chemise, qu'ils firent sauter un à un jusqu'à ce que plus un seul ne reste à défaire et que le bout de tissu soit prié de disparaître. Là, il retrouva son étreinte au moment de lui grimper dessus, ses mains entourant son visage auxquelles elles offrirent des caresses tendres, teintées du désir autant que des sentiments qui ici rendaient ses gestes plus pressants, comme la passion qu'il sentit l'emporter au moment de revenir goûter à ses lèvres. « Tu sais quand tu vas devoir repartir ? » Les mots filtrèrent entre deux baisers, peut être parce qu'il n'y avait rien qui l'effraie plus que de voir Casey repartir pour une dizaine de jours. Son regard plongeant dans le sien, il se mit pourtant à sourire, ses mains passant de sa nuque à ses épaules, puis à son buste. Il avait toujours aimé sa façon de le regarder, mais plus encore la façon dont il se sentait quand ses yeux ne regardaient que lui. « J'aimerais que la prochaine fois ce soit ensemble qu'on prenne cet avion. » Il souffla à son oreille avant que ses mains n’atterrissent cette fois à auteur de sa boucle de ceinture, dans un désir peut être inconscient d'influencer au moins en partie la réponse que cette confession lui inspirerait. Et ce, même si une partie de lui avait conscience que quoi qu'il veuille, ce serait toujours compliqué.

 

we were together, i forget the rest.

CASEY & AARON.

(décembre 2013)

C'était comme si Casey savait chaque fois quoi dire et quoi faire pour lui voler un sourire, qu'il soit rongé par le stress du fait des aléas de son boulot, vexé pour un motif parfaitement insignifiant ou, comme ici, affecté par ces quelques jours de séparation qui certains moments lui avaient paru des semaines. Cette histoire de cadeau, c'était non seulement une attention qui ne pouvait qu'attendrir un Aaron beaucoup plus sensible à ces petites preuves d'amour quotidiennes qu'il le prétendait à l'époque où il vivait encore en célibataire, mais aussi une pensée délicieusement agréable que d'imaginer qu'au milieu d'un voyage chargé mais surtout crucial, Casey avait pensé à lui autant que lui l'avait fait depuis Brisbane. Aaron avait longtemps redouté que le fait d'avoir proposé à Casey d'emménager avec lui dans cette villa lui donne la fausse impression qu'il ne savait apprécier que ce qui s'apparentait au luxe, à l’opulence, et pourtant il était l'un des seuls à avoir compris tout ce que renfermait en réalité cette apparence légèrement vernie et superficielle pour n'importe qui ne connaîtrait que son nom ou le milieu dans lequel il avait grandi. Casey ne lui avait jamais donné l'impression de n'être qu'un de ces gosses de riches qu'on dévisageait à l'université et qui pour ça se sentaient investis du besoin de travailler deux fois plus dur, rien que pour se sentir légitimes où qu'ils aillent. Et Aaron n'avait pas besoin d'avoir son cadeau entre les mains pour pressentir qu'une fois encore, il avait compris que ce n'était pas le prix qu'il pouvait mettre qui avait la moindre espèce d'importance à ses yeux. Casey lui avait offert son cœur, c'était bien le présent le plus précieux qu'il puisse lui faire et chaque pression de ses lèvres contre sa peau était une manière de le lui exprimer, mieux encore qu'avec des mots. Car si ces retrouvailles avaient le goût d'une chose, c'était de délivrance, que chaque recoin de son corps ressentait à mesure que leur proximité physique grandissait et qu'il paraissait évident qu'ils n'attendraient pas d'avoir défait la valise de Casey pour pleinement se retrouver. Sa main glissée dans la sienne, il l'attira ainsi sur ce lit qu'il avait parfaitement refait quelques heures plus tôt mais qu'à cet instant il se fichait bien de déranger. Assis à califourchon sur ses genoux, ses yeux le caressant comme ses mains étaient occupées à le faire maintenant qu'il l'avait débarrassé de sa chemise, Aaron se laissa aller à un aveu qui ressemblait plus en réalité à une supplique déguisée, lui qui supportait de moins en moins bien ces séparations malgré ce qu'elles avaient de très agréables lorsque sonnait l'heure des retrouvailles. Alors, laissant les doigts de son compagnon s'infiltrer sous le tissu de son t-shirt, il sourit contre ses lèvres et se sentit rougir. « Mon cœur, ce serait vraiment parfait. Si je m'en empêchais pas, je ferais mes valises sur le champ. » Et peu importe que ses pensées soient légèrement influencées par la chaleur de leur étreinte et la passion avec laquelle leurs lèvres s'unirent à nouveau les unes aux autres, Aaron n'avait aucun mal à s'imaginer le tableau tel que Casey le lui décrivait, paradisiaque en tous points. Peut être parce que des vacances, avec lui et loin de son ordinateur, c'était ce dont il avait besoin pour laisser voguer ses pensées loin d'ici. « Tes photos m'ont jamais autant manqué que depuis qu'on bosse avec un nouveau photographe. Non seulement il est loin d'avoir ton talent, mais en plus je peux même pas me rincer l’œil comme avec toi. » Un sourire mutin étira cette fois le coin de ses lèvres, signe qu'il en rajoutait un peu, peut être, puisque son objectivité avait fichu le camp le jour où son regard avait croisé celui de Casey et où il avait su qu'il lui plaisait et n'était pas qu'un type vraisemblablement doué dans ce qu'il faisait. Après ça, lorsque les choses s'étaient concrétisées entre eux, il était apparu plus professionnel de mettre entre parenthèse leur collaboration et de laisser Casey se consacrer à d'autres contrats que celui qui le liait occasionnellement à urEvent. « Mais je sais, je sais, on avait dit qu'on parlait pas de boulot... » Il reprit à son oreille, entre deux soupires expulsés par ses lèvres au contact de celles de Casey sur son torse, à présent dépourvu de tissu à son tour. Ses baisers lui faisaient l'effet d'un feu qui prendrait au fond de son ventre pour se propager au reste de son corps, et s'il ferma les yeux pour en savourer l'intensité, c'est dans des gestes aventureux et empressés que ses mains défirent pour de bon sa boucle de ceinture. Un obstacle de moins dressé entre Casey, son désir et lui. « Laisse-moi me faire pardonner. » Et tandis que ses paumes devinaient sans mal la bosse formée par son pantalon et laissant entrevoir que l'envie l'avait assaillie lui aussi, Aaron ne se départit pas de son sourire malicieux au moment de l'en débarrasser, laissant retomber le vêtement au sol tandis que ses mains caressèrent ses cuisses et que l'une d'elles glissa habilement à l'intérieur de son boxer dans des caresses qui n'avaient rien de sages, rapport aux quelques mots qu'il lui avait soufflé un peu plus tôt. Entendant la respiration de Casey s'accélérer et son corps répondre à ses gestes, l'anglais poursuivit avec plus d'ampleur, ses doigts affairés à dompter et aiguiser l'instrument de son désir, désirant embraser son bas-ventre après ces quelques jours où la séparation physique avait été par moments insurmontable. Ses lèvres repartant butiner sa peau, son souffle chaud caressa sa nuque avant de s'entremêler au sien, lorsqu'il lui délivra un baiser aussi tendre que passionné qui les fit basculer contre le matelas. Sans plus qu'Aaron ne pense à cet instant ni au boulot, ni à ces projets de vacances encore légèrement incertains.