"Ohana" means family. Family means nobody gets left behind.

aylin & aedan

Cela fait des années que je prends mon rôle de grand frère au sérieux, que je me dis que c’est mon rôle de veiller sur mes sœurs et sur ma mère. Depuis le décès de mon père, il y a maintenant près de quinze ans, je suis devenu le seul homme de la maison, le seul à voir vraiment le chagrin de ma mère et ses difficultés à tout donner pour nous. Alors j’ai rapidement commencé à l’aider, à faire le plus de choses possibles dans la maison, à m’occuper de mes sœurs, à les emmener à l’école, à leurs activités, et tout le reste. Puis quand j’ai eu l’âge, j’ai trouvé du travail pour que les finances de la maison remontent un peu, que nous puissions vivre plus facilement. Ma mère a pu arrêter de travailler deux travails et a pu se poser un peu pour s’occuper un peu de plus de mes sœurs. Aujourd’hui encore j’aide ma famille, bien que mes sœurs soient aujourd’hui toute en âge de travailler et que ma mère ait un bon travail. Puis les choses n’ont pas été simples pour toute. Aylin a eu un parcours particulièrement difficile et j’ai tenté de l’aider de mon mieux, mais ca n’a pas été facile. L’important pourtant c’est qu’elle est à présent clean et elle s’en soit sorti. Après sa deuxième overdose elle avait fait un tour en cure de désintoxication puis était venu vivre avec Nolan et moi pendant une petite année. Aujourd’hui elle a repris son indépendance, elle vit seule mais je ne peux cependant m’empêcher de m’inquiéter, de vouloir toujours vérifier qu’elle va bien et qu’elle n’a pas besoin de parler. Je sais que je suis des fois un peu trop protecteur mais je me refuse de perdre une de mes sœurs un jour, surtout si je peux essayer de l’aider à s’en sortir. Assis dans la voiture en direction de chez ma sœur, je regarde donc rapidement dans le rétroviseur alors que Nolan s’assoupit dans son siège automobile. Je n’ai parlé à personne de sa maladie et j’ai peur que la nouvelle n’entraîne Aylin dans de nouveaux problèmes parce que je sais à quel point elle tient à mon fils. Je soupire légèrement avant de me garer devant l’immeuble de ma sœur. Je l’avais aidé à trouver un appartement et même si ce n’est pas un endroit immense, au moins elle a son petit chez elle et elle retrouve un peu plus son indépendance. Je viens rapidement prendre mon fils dans mes bras et attrape de l’autre le repas que j’ai amené avant de monter les marches pour sonner. Quelques secondes plus tard, le visage familier de ma sœur apparaît à la porte et je lui adresse un sourire. « Salut ma belle. » Je viens embrasser sa tempe par habitude et lui donne une rapide étreinte en déposant les sacs de nourriture sur la table basse. « Je peux juste coucher Nolan sur ton lit ? » Elle hoche la tête et sans attendre je vais coucher le petit garçon endormi sur le lit de ma sœur. Je lui mets une couverture pour pas qu’il n’ai froid et rejoins la blonde au salon. « Désolé, il s’est endormi dans la voiture, il était fatigué. Ca va toi ? »


@Aylin Collins

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La relation que j’ai eue avec mes sœurs, et en particulier avec Aylin n’ont pas été simple. Depuis la mort de notre père, j’ai dû endosser un rôle que je n’étais pas vraiment prêt à prendre à l’époque. J’avais dû devenir l’homme de la maison, la présence masculine et au fond cela m’a bien souvent pesé. Bien sûr que j’aime mes sœurs et ma mère, je serais prêt à absolument tout pour elle, et c’est encore le cas aujourd’hui, mais des fois, j’aurais aimé pouvoir avoir un break et être juste un gosse pour la journée. Notre histoire m’a donc fait grandir plus vite, prendre des responsabilités et me battre pour le bien-être de ma famille. Aujourd’hui je ne regrette rien, je suis même plutôt fier de qui je suis. Avec Aylin les choses ont toujours été délicates, elle a toujours été une enfant un peu renfermée et ainsi l’adolescence et le début de l’âge adulte l’ont mené sur un chemin difficile. Un chemin qui fait que je n’ai jamais cessé de m’inquiéter pour elle, jamais cessé d’essayer de l’aider alors qu’elle avait longtemps refusé de se faire aider afin de s’en sortir. Je me souviens parfaitement des deux nuits où on m’a appelé pour m’annoncer que ma sœur avait fait des overdoses et bien que j’ai eu envie de lui crier dessus, j’avais fait le contraire. Il y a une raison derrière tout cela et c’est après sa deuxième overdose qu’Aylin a enfin accepté de me laisser l’aider, de se battre pour s’en sortir. Aujourd’hui, bien qu’elle soit clean, je ne cesse cependant pas de m’inquiéter, pour elle, je crois que je le ferais toujours au fond. Je ne pourrais jamais me faire à l’idée que l’une de mes sœurs soient en danger. C’est pour cela que je prends soin de venir la voir aussi souvent que possible, même si ce n’est que cinq minutes, mais juste pour vérifier qu’elle va bien. C’est pour cela que je prends soin de venir la voir aussi souvent que possible, même si ce n’est que cinq minutes, mais juste pour vérifier qu’elle va bien. Elle déballer les sachets de nourriture et je dois avouer qu’avec la journée charger que j’ai eu, j’ai la dalle. Ma sœur me rétorque alors que je n’ai pas besoin de venir tous les soirs et je me contente de hausser les épaules. « Je sais, mais j’aime bien. » Je venais pour voir si elle va bien certes, mais je viens aussi parce qu’elle reste avant tout ma petite sœur et que j’aime passer du temps avec elle. « J’ai pris tes plats préférés, comme d’habitude. Prends celui que tu veux et je prendrais ce qui reste du coup. Laisse-moi juste le truc non épicé pour No quand il se réveillera. » Ayant maintenant un boulot qui paye plutôt bien, je ne me prive jamais de gâter et de faire plaisir aux gens que j’aime et, comme la dit Aylin, elle est loin de s’en plaindre. Je me relève alors du canapé et vais vers le frigo pour m’attraper un coca frais. « Je te prends aussi un truc dans le frigo ? » J’attends la réponse de ma sœur et revient m’installer près d’elle en lui donnant sa boisson et prenant une gorgée de la mienne. « Ca va sinon ? Comment se passe le boulot ? » Je me sers un peu du plat dans une assiette.

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Cela n’a peut-être pas toujours été facile, mais j’ai toujours pris mon rôle de grand frère au sérieux. Le rôle de celui qui doit récupérer ses sœurs à l’école, qui doit les aider à se préparer, qui doit leur faire à manger alors que notre mère bossait comme une folle pour que nous ne manquions de rien. Heureusement aujourd’hui, notre mère a pu ralentir un peu, profiter plutôt du calme. Elle est devenue la baby sitter official de Nolan et au final je crois qu’elle préfère ca plutôt que de travailler comme une folle. Nous avons donc toujours été plutôt proches, même si avec Aylin cela resté la relation la plus compliqué. Elle n’avait jamais trop accepté que je prenne la place de notre père, que je me retrouve dans ce rôle de figure et pendant des années notre relation a été assez conflictuelle. Heureusement, les choses se sont bien arrangés et nous sommes vraiment proches. L’année ou elle a vécu à la maison avec Nolan et moi je crois l’a beaucoup aidé à avancer et à se sortir la tête de l’eau et de la voir enfin aller bien me fait vraiment plaisir. Je la regarde d’ailleurs s’installer sur le canapé et lui adresse un grand sourire avant d’aller à la cuisine pour nous chercher à boire. Je remarque une bouteille d’alcool dans le frigo, mais décide de ne rien dire. Je sais que je dois faire confiance à Aylin, que je ne dois pas douter qu’elle finisse par replonger. Je crois en elle bien sûr, je sais que contrairement à sa première overdose, cette fois ci elle n’a aucune envie de replonger. Je viens alors m’assoir près d’elle et me sers mon plat. Je ris légèrement en l’entendant me dire que si elle devient grosse ca sera ma faute. « Même si tu deviens grosse tu seras quand même géniale donc on s’en fiche. » Je souris et viens déposer un baiser sur sa tempe avant de m’installer à mon tour au fond du canapé. Je prends une première bouchée avant de lui demander un peu des nouvelles de son boulot. « Tu devrais peut être essayer de lui parler, avant qu’elle ne finisse par te faire péter un câble. » Et puis bien sur elle finie par me demander comment je vais et sur ce coup-là, c’est moi qui aurais bien envie d’un bon verre d’alcool fort. Je ne sais pas si c’est le bon moment pour lui annoncer pour Nolan, à vrai dire il n’y a pas vraiment de bons moments pour annoncer ce genre de choses, mais il va falloir que je finisse par le faire. Dans le fond j’ai peur que ce genre d’annonce la fasse replonger et je n’en ai aucune envie, alors pendant quelques secondes je ne sais pas vraiment quoi dire. « On va dire que c’est un peu compliqué. Le boulot tout ca ca se passe bien, mais… » J’hésite et fini par pousser un soupire et me passer la main dans la nuque. « C’est à propos de Nolan, Aylin. » Rien que le fait de mentionner ca me donne envie de tout casser ou alors de me mettre à pleurer. « Il est malade. Vraiment malade. » Et je suis incapable pour le moment d’en dire plus. Je pose l’assiette que je tenais dans les mains sur la table basse et me repasse une nouvelle fois la main sur le visage. « Les médecins lui ont découvert une leucémie. Ils ont bon espoir qu’il guérira, mais… Enfin, ca reste un cancer… »

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Même si les choses n’ont pas toujours été faciles entre Aylin et moi, je me suis toujours promis d’être présent pour elle. Je prends mon rôle très au sérieux et je ne laisserais jamais mes sœurs dans des problèmes, je serais toujours là pour elles quand elles en ont besoin. Alors même si Aylin et moi ne nous étions pas parlées pendant cinq ans, je suis vraiment heureux qu’aujourd’hui les choses se soient bien arrangés et qu’elle aille mieux. Cela me fait chaud au cœur de voir que nous sommes à nouveau proches, que les choses se sont arrangés et que nous ayons pu récupérer le temps perdu. Malgré cela, je ne peux quand même m’empêcher de m’inquiéter toujours un peu pour elle, parce que c’est rôle puis parce que je ne veux pas à nouveau avoir la peur de risquer de la perdre. Je la laisse se servir pour le repas et lui adresse un sourire. « Ca fait jamais de mal de faire du sport tu sais. » Je suis moi-même un grand fan de sport, même si en ce moment alors la nouvelle de la maladie de Nolan et les boulots je n’ai pas trop le temps. Puis j’écoute alors ma sœur me parler de son travail. Je sais qu’Aylin a un caractère assez fort et qu’elle ne se laisse pas faire, c’est d’ailleurs des fois ce qui peut lui poser problème. « Oui, soit patiente et peut être que ca s’arrangera un peu. »

Puis comme je m'étais douté, ma sœur finie par me demander comment je vais. Je n’ai jamais été doué pour mentir et encore moins à ma famille, alors je me dis que je dois peut-être lui dire la vérité. En soit moi je vais bien, c’est plutôt Nolan qui ne va pas très bien. J’hésite quelques instants, mais fini par lui expliquer, par lui dire pour le cancer de Nono et je vois le visage de ma sœur se décomposer. Je sais à quel point elle tient au petit garçon, encore plus depuis qu’elle vécue avec nous pendant un an, je sais qu’elle l’aime énormément et je ne peux qu’imagine ce que cela crée en elle. « J’en sais rien Aylin… Crois-moi, j’aurais préféré que ce soit jamais le cas, mais… Les médecins ont été clairs. » Il n’y a pas eu d’erreur de diagnostic, ca j’en suis sur. « Il va commencer les chimios bientôt, mais… Enfin il faudra que je l’annonce à maman et aux filles aussi. » Annoncer la nouvelle n’a rien de plaisant, bien au contraire, mais ce n’est pas le genre d’informations que je peux garder pour moi pendant des mois. Les gens vont finir par remarquer qu’il se passe quelque chose et je préfère qu’il l’apprenne venant de moi plutôt que de n’importe qui d’autre. « Je sais que c’est dur à avaler. »

@Aylin Collins

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Il est vrai qu’au contraire d’Aylin, j’ai toujours été plutôt sportif. Depuis tout petit je suis quelqu’un d’actif, qui aime plus passer du temps dehors à courir ou à être à la plage que de passe mon temps dedans. L’avantage de vivre en Australie, et en particulier à Brisbane c’est qu’il ne fait jamais froid, même l’hiver y est doux, ce qui permet de passer beaucoup de temps dehors. Puis ma mère ayant été championne de surf lorsqu’elle était adolescente, c’est elle qui nous avait tous mis sur une planche de surf lorsque nous avions à peine quelques mois. C’est d’ailleurs ce que j’ai également fait avec Nolan peut de temps après sa naissance et depuis il en demande toujours plus. Nolan me ressemble beaucoup sur ce point-là et il adore passer son temps à courir partout, à grimper, et à barboter dans l’eau tout le temps. Je ne peux m’empêcher de rire un peu en entendant la remarque de ma sœur. « Oui c’est vrai. Mais je désespère pas. » Je lui adresse un sourire.

Nous mangeons tranquillement tous les deux, discutant un peu de son travail, de choses simples avant d’en venir à un sujet plus délicat. Il fallait que je finisse par parler de la maladie de Nolan a ma famille et même si je n’ai moi-même pas encore complétement avaler la pilule, il est temps. Je veux croire que les choses iront bien, que Nolan guérira parce que les médecins s’occuperont bien de lui, mais je ne peux m’empêcher aussi d’avoir peur que ce ne soit pas le cas. La dernière fois que quelqu’un a eu un cancer dans la famille c’était mon père, et il ne s’en était pas sorti. Je me doute qu'Aylin pense sûrement à la même chose et je sais à quel point le décès de notre père a également été difficile pour elle. Je pousse un léger soupir et me passe la main sur le visage. « Ses traitements vont bientôt commencer, mais je vais m’arranger pour être là. Je veux pas le laisser seul. » L’idée de laisser Nolan à l’hôpital tout seul m’angoisse grandement et je sais bien que si j’ai besoin d’aller bosser et que quelqu’un reste avec lui pendant ce temps je pourrais compter sur Aylin, tout comme sur ma mère et mes autres sœurs lorsque je leur aurais dit. Pour le moment je n’ai pas encore trouvé le courage d’en parler à mes mères. « Mais si j’ai besoin, j’hésiterais pas. » Je lui adresse un léger sourire et c’est à ce moment-là que la voix un peu endormie de Nolan s’élève. « Dada ? » « On est au salon mon grand. » La petite silhouette encore à moitié endormi de Nolan apparaît dans le salon et il vient directement sur moi en tendant les bras. Mon fils a toujours eu besoin d’un peu de temps en se réveillant que ce soit le matin ou pour ses siestes. Je le prend doucement contre moi alors qu’il se frotte les yeux et frotte doucement ses yeux. « Tu as bien dormi bud ? » Il hoche la tête et fait un léger sourire à Aylin.

@Aylin Collins

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Il allait avoir besoin de moi, mais d’elle aussi. Il allait avoir besoin de sa famille tout simplement, d’avoir ses proches autour de lui pour le rassurer et je comptais bien essayer de le laisser tout seul le moins souvent possible. Mais d’annoncer cela à ma sœur, me brise le cœur. Je vois son visage se décomposer et je déteste la voir pleurer, la voir malheureuse. Si j’avais pu, bien sûr que j’aurais aimé que tout cela ne soit qu’un vieux cauchemar, que rien ne soit vrai, mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Je sais à quel point elle tient à Nolan, à quel point elle l’aime et elle serait prête à tout pour lui, je sais que d’entendre ce genre de nouvelles n’est sûrement pas ce qu’elle veut entendre. Je prends doucement sa main dans la mienne parce qu’à vrai dire, je ne sais pas quoi dire de tout seul. J’aurais préféré que ce soit à moi qu’on apprenne une leucémie et non à lui, un petit gamin de deux ans et demi, mais la vie est ainsi. Je la vois qui s’apprête à dire quelque chose alors que la voix de Nolan s’élève depuis la chambre de ma sœur. Quelques secondes plus tard, il se glisse dans mes bras et se frotte un peu les yeux, à moitié réveillé. Aylin lui adresse un sourire, faux certes, mais un sourire et je ne peux m’empêcher de sourire à mon tour. Elle lui indique qu’il a encore grandi ce qui ne manque jamais de faire sourire le petit garçon. Nolan a toujours adoré Aylin, le fait qu’elle ai vécu chez nous durant une année lui manque des fois et il adore lorsqu’il a la possibilité d’avoir des sleepover. « Ben ui tata. L’a suit ‘rand ! » Réponds le petit garçon en sortant quelques instants son pouce de sa bouche. Aylin vient lui caresser les cheveux, mais je remarque rapidement qu’elle a du mal à retenir ses larmes. Elle s’excuse et sort sur le balcon. Je sais à quel point c’est dur de digérer la nouvelle, parce que moi-même, je n’arrive toujours pas à l’accepter. Je finis par asseoir le petit garçon à côté de moi et embrasser son front. « Tu regardes le dessin animé mon cœur, je vais voir tata d’accord ? » Il hoche la tête et je fais passer la télé sur une chaîne de dessin animé. Je me faufile vers le balcon ou se trouve ma petite sœur et sans un mot, je viens la prendre dans mes bras. Je caresse doucement son dos. « Ca va aller Aylin… Tu sais que No est un battant, comme son père. Puis j’ai trouvé de bons médecins. » Bien sûr que j’allais tout fait pour que Nolan puisse recevoir les meilleurs de soins et qu’il s’en sorte. A peine deux ans et demi et ce gamin est déjà plus robuste que moi. Je viens prendre doucement le visage de ma sœur dans mes mains et essuie ses joues. « Tu sais bien que les Collins sont des battants, regarde toi. » Bien sûr que je suis fier de ma sœur, fier qu’elle se soit battu et qu’aujourd’hui elle s’en sorte.

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Je sais à quel point ce genre de nouvelles secoue, je sais que c’est dur à entendre, mais j’ai besoin que ma famille soit au courant, j’ai besoin qu’ils sachent ce qu’ils se passent. Bien sûr que ce n’est pas évident à encaisser, que cela rappel de mauvais souvenirs, que ca fait penser à notre père, mais je sais aussi que le cancer de Nolan a été décelé plutôt que celui de notre père. Je regarde ma sœur s’éloigner sur le balcon et mon cœur se serre dans ma poitrine. J’aurais aimé ne pas à avoir à annoncer ce genre de chose, surtout par rapport à un gamin de deux ans et demi. J’aurais préféré que ce soit moi à la place de mon fils, que ce soit moi qui doive recevoir de la chimiothérapie et des traitements lourd, mais malheureusement, ce n’est pas ainsi que ca marche. J’installe le petit brun sur le canapé et lui lance un dessin animé avant de rejoindre ma sœur et de venir la prendre dans mes bras. Je caresse son dos, la laissant pleurer doucement. Elle en a besoin et cela ne fait pas de mal de les laisser aller de temps en temps. « Je sais, crois moi je sais. Mais il faut qu’on reste positif. Il faut pas qu’on pense au pire. » Pourtant, alors que je prononce ces mots là, je ne peux quand même m’empêcher de penser au pire, de penser que ce n’est une gastro ou une grippe, mais un cancer dont souffre mon petit garçon de deux ans. Je viens doucement essuyer les joues de ma sœur avant d’embrasser son front. Lorsque ma sœur me dit qu’elle n’a rien d’une battante cela me met un peu en colère, j’ai horreur qu’elle se descende comme cela, qu’elle ne se croit pas forte. « Arrête de dire ca. Tu t’en ai sorti, alors que rien ne t’y forcé. Alors si tu es une battante. » Aylin aurait pu choisir de ne jamais abandonné la drogue, de ne jamais se battre pour rester en vie. Elle aurait pu baisser les bras et continuer de foutre en l’air sa vie, mais elle ne l’a pas fait. « Moi je sais que t’es un battante et même si toi tu n’y crois pas, c’est la vérité. » Oui, elle n’a peut-être pas envie de croire à cela, mais j’y croirais pour nous deux. « Et puis tu t’en es sorti, et Nono va avoir besoin de toi tu sais. » Je sais qu’Aylin n’allait pas l’abandonner, je la connait assez pour savoir qu’elle sera la première à être là pour le petit garçon et à se battre pour lui. Je sais qu’elle aime mon fils, et c’est tout ce qui compte en ce moment.

@Aylin Collins

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Moi non plus je n’arrive pas à croire que Nolan puisse être malade, moi non plus je n’arrive pas à encaisser la chose, et pourtant il le faut. Il le faut pour lui, pour ce petit bout d’humain qui va devoir subir de lourd traitement dès les mois à venir et qui aura besoin de tout le monde, de toute sa famille et de gens qui peuvent lui donner le sourire. Lorsque l’on regarde Nolan, on ne pourrait pas se douter qu’il est malade parce qu’en soit rien n’a vraiment changé, il est toujours aussi actif, aussi souriant et même si c’est sieste sont un peu plus longue qu’habituellement, il n’a pas l’air malade. Je tente alors de réconforter doucement ma sœur, de lui dire que les choses vont bien se passer, parce que oui, je veux qu’elles se passent bien, je refuse de penser au pire. « Les médecins vont bien s’occuper de lui, puis je vais demander à ce qu’Isaac suivent ca de près aussi. » Isaac connait Nolan. C’est lui et son ex fiancée Chloe qui ont recueilli et qui se sont occupé de Nolan le premier mois de sa vie, en attente des résultats du test de paternité que j’avais dû prendre. Alors lorsque j’ai découvert la maladie du petit brun, j’ai immédiatement pensé à Isaac, à lui demander de garder un œil sur Nolan, sur son dossier et de me tenir informer si jamais les médecins ne le faisaient pas. Isaac est infirmier et je sais que je peux lui faire confiance. Je tente alors de rassurer un peu plus ma sœur, de lui dire que dans la famille on est des battants, parce que c’est la vérité après tout, et même si elle ne veut pas l’entendre, je n’en pense pas moins. « Moi je vais bien Aylin, je t’assure. » Depuis d’années je porte les choses sur mes épaules, je dois bomber le torse et être là pour les autres que c’est devenu comme une seconde nature. Oui, bien sûr que c’est dur d’apprendre cela, mais je le garde pour moi, parce que je n’ai pas l’habitude de me confier, et que je préfère que cela reste ainsi. J’adresse un sourire à ma petite sœur et prends sa main. « Allez viens on va voir Nolan, avant qu’il ne mange tout et qu’il ne nous reste plus rien. » Je lui adresse un sourire et l’entraine à l’intérieur ou le petit garçon n’a pas bougé. Assis sur le canapé, il regarde la télévision, son doudou tenu contre lui, visiblement ne nous ayant même pas remarqué. Je viens me poser à côté de lui. « Tu as faim mon cœur ? » Il tourne la tête vers moi et la hoche avant d’offrir un sourire à Aylin et de changer de place pour être assis à côté d’elle. « L’as faim aussi tata ? »

@Aylin Collins