| Cigarettes after sex - Tobias&Molly |
| | (#)Lun 16 Déc 2019 - 1:26 | |
| Cigarettes after sex
J'ai un rendez-vous ce soir. J'ai essayé les sites de rencontre. C'est Daisy qui me l'a conseillé. Elle m'a aidé à créer un compte un soir où on discutait de relations amoureuses dans la cuisine. Elle m'a dit que je pouvais avoir de bonnes surprises. Qu'il y aurait peut-être un mec bien qui entrerait dans ma vie pour une fois. Alors j'ai tenté le coup, j'ai discuté et j'ai fini par accepter un rendez-vous ce soir. Avec un mec de mon âge, qui avait l'air adorable. Je suis arrivée en avance, je déteste être en retard. Et j’attends, complètement stressée. Les minutes passent. Et mon rendez-vous a déjà 30 minutes de retard. Alors je lui cherche des excuse, les transport ? La maladie ? Je ne sais pas. Mais il doit bien avoir une raison valable. Je lui envoie quelques messages et après 45 minutes, je commence à me dire qu'il ne viendra pas. Je décide de me risquer à commander une bière, alors que je ne bois que très rarement. Je dois rentrer à l'appartement dans un bon état pour éviter l'interrogatoire de Daisy sur comment ça se sera passé. Je regarde autour de moi, tout le monde s'amuse. Je souris en voyant le monde, je ne fais jamais vraiment partie de la foule qui s'amuse en général. Mais ce soir, j'étais prête à changer mes habitudes. Je n'aurais pas dû, encore une fois j'aurais dû rester au refuge, ou blottit dans mon plaid devant une série. Mais non. J'ai voulu essayer d'être une femme comme les autres, et c'est encore une fois un échec cuisant. Je finis mon verre et je me lève, prête à sortir et rentrer chez moi. Je me pose devant le bar et appuie mon dos contre un mur, j'observe les gens passer, comme j'ai toujours aimé le faire. Je respire un peu l'air frais du soir, avant de commencer à marcher jusqu'à mon appartement. Je baisse la tête pour regarder mon téléphone une dernière fois, aucune nouvelle. Et quand je relève la tête, je croise le regard d'un homme inconnu devant moi. Je ne peux plus bouger, plus parler, tellement je suis happée par l'intensité de son regard. |
| | | | (#)Mer 18 Déc 2019 - 2:47 | |
| Il a plus de clopes, le Doherty. C’est quelque chose qui n’arrive jamais. Un bon Doherty a toujours une clope quelque part, comme d’autres gardent des bonbons dans la doublure de leur veste de chic type qui bosse dans n’importe quel CBD du monde. Tobias il a rien de tout ça et il a encore moins de clopes ce qui le rend dingue. Il est certain qu’on les lui a volé, celles qu’il garde toujours dans la poche arrière du même pantalon qu’il continue de mettre au fil des jours. Toujours au même endroit, toujours le même pantalon. Certaines choses sont prévisibles chez lui et ça ça en fait parti. Mais ce soir ce n’est pas sa soirée, ce soir le monde entier a décidé de se liguer contre lui et ce n’était vraiment vraiment pas le moment pour le mettre en rogne parce qu’il avait mille autres problèmes à gérer mais certainement pas un manque de clopes. Il en a besoin. Il a plus besoin de ça que de boire ou manger comme la plupart des êtres humains. Elles sont son oxygène à lui, son oxygène pollué dont personne ne voudrait mais dont lui raffole depuis plus de dix ans déjà. On lui dit qu’il ne fait que rapprocher l’heure de sa mort et il ne voit pas en quoi c’est une mauvaise chose au vu de la manière dont le monde le traite. Ce n’est que la suite logique des choses, même le plus saint des saints y passera à son tour - alors comment dire que le pire saint des faux saints de l’univers sait déjà que son heure arrivera tôt ou tard. A ce rythme, ça sera sûrement plus tôt que tard.
Heureusement pour lui, même largement alcoolisé avec un parfum fait de Scotch, il sait toujours se débrouiller. En tant que bon gamin des rues il a su apprendre tout ce qu’il y avait à savoir pour se mouvoir correctement entre les ombres en tout genre dans les ruelles étroites de la ville. Et il a vu Batman, aussi. A un cinépark, une fois. Il voulait impressionner une fille - il ne se souvient pas de comment ça s’est terminé, mais il sait comment les parents se font dépouiller de leur porte monnaie. Pourtant ce n’est pas ce qu’il veut, il cherche seulement des clopes. A défaut d’en trouver des vraies il folle le tabac à rouler, il vole tout ce qui va avec parce que même s’il trouve ça dégueulasse c’est un cas d’urgence. Ses mains tremblent, sa concentration est inexistante. A peine la bien volé il se retourne et tombe nez à nez avec une parfaite inconnu, laquelle garde la bouche ouverte si longtemps qu’elle aurait pu avaler dix mouches. Ca l’agace, cette attitude, à Tobias. Alors il souffle, il lève les yeux au ciel, il rage déjà d’être tombé sur le seul mouton égaré à une heure si tardive de la nuit. La nuit, justement, ce n’est pas son monde à elle. C’est écrit sur son front, c’est écrit sur son visage sans imperfections. Sa main se pose sous son menton pour le lui faire refermer et il s’assoit sur le perron de l’immeuble, idéalement situé à côté d’eux. Le tabac est là, la feuille et là, le filtre avec. Tout au singulier, parce que c’est un impossible qui pense pouvoir réussir du premier coup alors que ses mains tremblent.
Ses yeux bleus se relèvent vers la seule chose qui pourrait peut être l’aider, et par chose il entend la brune qui est en train de devenir une statue de cire tellement elle reste immobile. Ses yeux bleus remontent en sa direction et cette fois ci il se force à ne rien dire, à ne pas la faire fuir. Seulement un instant, parce qu’il a besoin de ses mains. ”Roule moi la.” Il utilise le ton le plus doux qu’il connaissance, le même qu’utilisait Wren quand il s’adressait à leur mère. Avant qu’elle ne soit totalement folle. En attendant, pour occuper ses mains et son esprit, c’est son briquet qu’il sort de sa poche avant et qu’il s’amuse à allumer et éteindre rien que pour voir la flamme naître, encore et encore dans la nuit noire et ennuyante.
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| | | | (#)Mer 18 Déc 2019 - 5:33 | |
| Cigarettes after sex
Je suis totalement seule ce soir, et je me demande ce que je suis censée faire après m'être pris un râteau monumental. Je pourrais pleurer, m'écrouler, ou sauter sur le premier mec mignon que je trouve pour le ramener chez moi. Mais non... Je reste positive, comme toujours, c'est mon leitmotiv. Je ne veux pas désespérer après seulement une tentative. Et puis, s'il n'est pas venu, c'est qu'il avait une raison, ou qu'il est simplement pas fait pour moi. Je sors prendre l'air. Je n'ai jamais réellement était fan de ce genre d'endroit bruyant et bondé de monde. Surtout quand je n'ai personne, aucune amie ni sœur avec qui terminer ma soirée. Je me pose quelques secondes avant de devenir complètement muette devant un beau brun qui passe devant moi. Il a l'air énervé, perdu aussi un peu. Mais je plonge dans son regard en moins d'une seconde.
Je ne bouge pas, je parle même pas. Il ne parle pas non plus et ne fait que s'asseoir juste à côté de là où je me suis posée. J'attends qu'il me vire, ou qu'il me dise que je fais tâche. Mais rien, à part un « Roule moi la. » Je tourne les yeux vers lui, je ne comprends pas tout de suite de quoi il parle. Je ne fume pas, je bois très peu et je me suis jamais drogué. Ça ne m'a jamais attiré. Ça me terrorise plutôt. La peur de perdre le contrôle, ou de bien trop m'amuser pour ne pas avoir envie de plonger la tête la première dans tout ça. Alors je regarde ses mains, il tient du tabac et des feuilles à rouler je crois, je n'ai jamais fait ça. « Oooooh un cigarette ? Désolée je sais pas faire ça... » Je baisse la tête, soudainement un peu honteuse de mon manque d'expérience. Même si je manque d'expérience dans certainement tous les domaines. Je me décolle du mur, je ne sais pas quoi faire. Si je dois parler ou non, si je dois quand même essayer de faire ce qu'il me dit. « Tu devrais essayer de trouver quelqu'un qui sait le faire... Je peux pas t'être d'une grande utilité. » Et je continue de le regarder, assis là, à chercher désespérément quelqu'un qui pourra l'aider. |
| | | | (#)Jeu 19 Déc 2019 - 7:26 | |
| « Oooooh un cigarette ? Désolée je sais pas faire ça... » Elle a ce “oh” beaucoup trop allongé qui l’énerve, elle a cette question rhétorique (même s’il ne connait pas le mot) qui l’agace, elle a ce don de se confondre en excuses qui le rend fou. En somme elle est aussi blanche qu’une colombe de merde et ça n’a aucun intérêt dans la vie, une colombe de merde. C’est même pas un animal de compagnie, ce genre de truc. Si on le tue, il n’y a pas grand chose à manger. Ca sert seulement à faire des peintures, à l’utiliser en symbole pour des trucs de merde et erronés en qui plus personne ne croit - mais ça fait cool, une colombe, vous comprenez. C’est juste un pigeon passé sous un pot de peinture et tout le monde en fait toute une histoire. C’est ce qu’est cette fille, quelqu’un de lambda passé sous un pot de peinture. Ca la rend belle mais pas plus utile pour autant, loin de là. Elle fait seulement perdre de son précieux temps à Tobias et, encore pire, ça lui fait perdre de la patience qu’il n’a absolument pas.
« Tu devrais essayer de trouver quelqu'un qui sait le faire... Je peux pas t'être d'une grande utilité. » Merci Captain Obvious, qu’est ce qu’on ferait pas sans toi. Alors il ne répond rien, il rage en silence, il roule des yeux sans que personne ne puisse le voir, caché sous sa capuche, pas aidé par la pénombre envahissante de la nuit. Il tente de déposer le tabac sur la feuille mais même pour ce geste si simple réalisé un milliard de fois il tremble trop. D’habitude il a toujours de véritables cigarettes pour ce genre de moments mais cette fois ci il a merdé, vraiment merdé. ”Arrive.” Arriver, c’est le verbe venir pour lui. C’pareil, qu’il argumente au premier venu lui reprochant de mal utiliser ce mot. Il sait qu’il manque de beaucoup de connaissances au sujet de la langue mais ce n’est pas pour autant qu’il compte se remettre en question ou faire des efforts. Après avoir déposé le filtre à l’extrémité de la feuille, il dépose le tout entre les mains de l’inconnue faute d’avoir meilleure main d’oeuvre sur laquelle se reposer pour le moment. Il fait avec les moyens du bord, à son plus grand désespoir, parce qu’il sait déjà qu’il n’est pas prêt de pouvoir la fumer sa clope. ”Roule. Faut que ça s’tasse.” Il a aucune pédagogie, aucune patience, aucune envie d’apprendre quoi que ce soit à qui que ce soit. Ce n’est pas le but de l’opération, il a seulement besoin de fumer et il fera avec ce qu’elle aura su arriver à faire. ”Bon par contre j’pas toute la nuit donc active.” Trop gentille, trop lente, trop parfaite pour être intéressante. Plus vite elle aura terminé et plus vite il pourra la laisser retourner dans sa tour d’Ivoire pour qu’elle retrouve son prince, son cheval blanc, et tout le blabla qui va avec.
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| | | | (#)Ven 20 Déc 2019 - 16:17 | |
| Cigarettes after sex
Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas comment m'y prendre. Je m'éloigne pas de cet inconnu alors que je le devrais peut-être. Je reste plantée là, à le regarder. Il s'assoit et je continue de parler. Je parle toujours quand je suis nerveuse. Et ce mec me rend assez nerveuse, je sais pas pourquoi ni comment. Il me rend nerveuse et je ne bouge pas. J'attends que lui aussi me parle. Je lui dis que je n'ai jamais roulé de clope. Sous entendu que je n'ai jamais fumé. Même pas pour tester. Quand les jeunes de mon âge faisaient de nouvelles expériences je restais dans ma chambre et je bachotais pour être la meilleure de ma classe. Pour pouvoir quitter le lycée et enfin rejoindre ma sœur à Brisbane.
« Arrive » Je regarde quand même autour de moi pour être sûre que c'est à moi qu'il parle. Personne autour. Alors je m'exécute. Je pose mes genoux devant lui pour être à sa hauteur. « Roule. Faut que ça s'tasse. » Je hoche là tête en posant mes doigts de chaque côtés du papier en essayant de faire ce qu'il me dit. Je suis les indications à la lettre, mais il n'est pas très loquace. Comme si je pouvais deviner ce que je devais faire comme par magie. Je souffle doucement pour me calmer, je m'y reprend plusieurs fois. « Bon par contre j'pas toute la nuit donc active. » Je crois à nouveau son regard et je fronce les sourcils pour me concentrer. « Plus facile à dire qu'à faire. » J'arrive à faire quelque chose d'assez homogène, et de plutôt bien roulé à mon sens. Même si en soi je n'en ai aucune idée. « Je fais quoi après ? » Je garde mes doigts sur le papier, de peur de tout faire tomber si je bouge d'un centimètre.
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| | | | (#)Sam 21 Déc 2019 - 9:49 | |
| « Plus facile à dire qu'à faire. » ”C’est pas mon problème ça.” Les filtres sont inexistants chez Tobias et il répond à la brune au quart de tour sans même penses à ses paroles ou à ses possibles conséquences sur elle - tout simplement parce que ça ne l’intéresse pas, tout simplement parce que tout ce qui ne le touche pas directement n’a aucune sorte d’importance à ses yeux, ça en a encore moins si ça se répercute sur une vulgaire inconnue. Il ne prend pas le temps de se préoccuper d’elle et ses yeux bleus restent seulement concentrés sur la feuille de papier qu’elle roule de manière maladroite mais si si catastrophique que ce à quoi il pouvait s’attendre.
« Je fais quoi après ? » Sans répondre quoi que ce soit, il pose ses mains sur ses poignets à elle pour ramener la cigarette roulée près de lui et en lécher le bout de la feuille. Il mime ensuite le besoin de rouler la cigarette parce que là, comme ça, il va clairement pas pouvoir fumer grand chose et ça l’agace encore plus qu’elle ne pense pas d’elle même à terminer le boulot. Il sait rouler depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne. Il s’occupait des cigarettes de son père quand ce dernier était trop alcoolisé pour le faire, qu’ils n’avaient pas l’argent nécessaire pour s’en acheter des vraies, des dures, des normales. Ils sont des Doherty après tout, la précarité et les excès en tout genre les ont toujours définis. Tobias a appris à faire vite et bien sous peine de recevoir un coup de la bouteille d’alcool (vide, sacrément vide) à l’arrière du crâne. Il ne frappera pas Molly, ça serait stupide, mais il reste bien heureux qu’elle arrive plus ou moins bien à terminer son travail.
Ses doigts se posent une dernière fois autour de la cigarette pour tenter d’harmoniser le tout mais, encore une fois, il perd rapidement patience. Il fera avec ce qu’il a, donc, et c’est avec son briquet préféré qu’il enflamme le bout de la ligne pour enfin aspirer quelques bouffées aussi assassines que salvatrices. ”Tu comptes t’transformer en statue d’cire ?” Voilà au moins une expression qu’il connaît, qu’il vulgarise seulement en crachant ses mots plutôt qu’en les articulant - mais il n’y a rien de surprenant là dedans.
Il finit par souffler et lui tendre la cigarette du bout des doigts, plantant enfin ses yeux dans les siens. ”Allez tire un coup, t’es trop tendue c’chiant.” La générosité des Doherty à son paroxysme, toujours à chercher de nouvelles personnes avec qui chuter.
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| | | | (#)Dim 29 Déc 2019 - 20:27 | |
| Cigarettes after sex
J'essaie, je fais de mon mieux. Je tremble un peu, alors je respire lentement pour ne pas me précipiter. Ça ne ferait qu'aggraver la situation. Je fais tourner le papier entre mes doigts et ça m'a l'air de prendre forme. « C'est pas mon problème ça. » Il est très agressif mais je n'arrive pas à l'être aussi. Ce garçon m'intrigue, et je n'ai jamais été méchante. Ce n'est pas dans ma nature. « ça peut l'être si j'arrive pas au bout ! » Je ne le regarde pas, je soupire, j'aurais dû me taire. Ou j'aurais pas dû lui adresser la parole tout court.
Je lui demande ce que je dois faire pour continuer, c'est bien la première fois que je fais un truc pareil. Tout ce côté, j'ai besoin d'apprendre, de découvrir, de profiter, ne m'a jamais attiré. Je n'ai jamais ressenti le besoin d'être comme tous les jeunes de mon âge. Mais je sens que ce mec pourrait me faire accepter n'importe quoi, et je ne comprends pas comment, en si peu de temps, il pourrait avoir un tel pouvoir. Je secoue la tête. J'étais prête à me relever quand ses mains s'accrochent à mes poignets. Ses mains tremblent, elles sont glacés. Mais ce contact fait naître un long frisson tout le long de ma colonne vertébrale. Pourquoi comme ça ? Pourquoi lui ? Alors que je peux sentir à des kilomètres qu'il n'est pas bon pour moi. Je fonce tête baissée, comme toujours... On arrive enfin à finir de rouler cette cigarette et je me lève. J'effleure mon poignet droit et je l'observe, sans rien dire de plus. « Tu comptes t'transformer en statue d'cire ? » Je secoue la tête et relève mes yeux vers lui pour sortir de mes pensées. « Oui... Enfin non... Pardon, je devais partir de toute façon je veux pas te déranger... » Je regarde à droite et à gauche, il n'y a quasiment personne à l'extérieur à part nous deux. « Allez tire un coup, t'es trop tendue c'chiant. » Je fronce les sourcils. Je devrais pas faire ça. Non. « Ok je veux bien. » Après tout, il n'a pas l'air si méchant. Il voit juste que je suis tétanisée, stressée, et beaucoup trop perturbée par lui et son regard. Je prends la cigarette entre mes doigts. Je fais exactement ce qu'il me montre, j'aspire et et je finis par m'étouffer. Prévisible. Je mets ma main contre ma bouche. L'odeur et le goût son affreux. Et il n'y a pas l'air d'avoir un grand effet. "Pourquoi les gens fument ?"
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| | | | (#)Lun 30 Déc 2019 - 18:43 | |
| Elle lui répond mais lui n’entend qu’un bourdonnement, qu’une sorte de faible gémissement tentant de lui dire quelque chose mais dont les mots se sont perdus dans l’air, parce que finalement rien n’arrive jusqu’à son cerveau. Elle ne dit rien d’assez intéressant pour qu’il perde son temps à analyser l’information alors que, finalement, tout ce qu’il veut c’est se faire une simple clope et que cela ne relève pas de l’impossible. Si même lui est capable de le faire, cela ne fait qu’appuyer encore un peu plus l’idée selon laquelle c’est accessible à tout le monde. Même à la première fille de bonne famille croisée dans la rue à une heure discutable.
Finalement la brunette n’est pas si inutile qu’elle semble l’être puisqu’elle arrive à lui faire sa cigarette et il n’attend pas une seule seconde de plus avant d’en prendre une longue bouffée salvatrice - dans son esprit seulement. A court de patience, il la presse déjà d’en prendre à son tour. Il n’y a même pas de drogue, dedans, pour une fois, seulement une dosse sans doute bien trop élevée de nicotine pour tout être humain. Elle murmure des excuses, se perd dans ses mots. Tobias ne dit rien, ses yeux bleus figés dans son regard fuyant. Tout son être est prêt à craquer à la moindre sollicitation, au moindre argument de plus tendant à la laisser choir avec Tobias pour ce soir. Une simple cigarette, c’est tout ce dont il s’agit, il n’y a rien de dangereux ni même d’illégal là dedans ; de quoi est ce qu’elle pourrait bien avoir peur, alors ? Ce n’est pas comme si elle allait tomber dans le monde de la criminalité à cause d’un simple écart d’une nuit dans son code de conduite sûrement bien trop ennuyant pour que le brun ne l’écoute lui conter.
Et enfin, elle cède. Ses doigts s’accrochent à la tige, ceux de Tobias la lâchent en même temps qu’il tente de les réchauffer entre eux pour calmer ses tremblements débiles. Un sourire en coin grandit peu à peu quand il le voit tirer dessus et, de manière assez prévisible, s’étouffer. Il reprend l’objet en même temps qu’elle crache ses poumons, pas étonné pour un sou. Des effets, il en a vu en tout genre, d’une simple toux à une overdose, de pupilles grossies à des veines explosées, de maux de tête à une overdose mortelle. Il a vu en une vingtaine d’année bien plus que la plupart des gens ne sauraient voir durant toute leur vie, une nouvelle raison pour lui de se sentir supérieur quelles que soient les circonstances. ”Tout l’monde tousse au début. On pense que c’est l’pire truc du monde, que c’est dégueulasse. Mais finalement on y r’vient. Toujours.” Et ça s’appelle une addiction, et ça commence toujours de cette manière ci. Pour tout. Même pour la cigarette. Et quand la nicotine ne suffit plus, on passe à la cocaïne, à l’ecstasy, à l’héroïne. Les variantes sont nombreuses et infinies, les manières de mourir le sont tout autant. ”A toi d’me dire. Pourquoi t’as accepté la clope d’un inconnu ? C’est qu’t’en avais envie, au fond. Ça t’attire. C’est mal donc c’est cool, uh ? Dis moi qu’j’ai tort, brunette.” Elle a fumé une cigarette et elle se pense sûrement déjà à la tête d'un gang.
Dernière édition par Tobias Doherty le Mer 1 Jan 2020 - 18:33, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 31 Déc 2019 - 20:39 | |
| Cigarettes after sex
Il fume et je le regarde. Je ne peux pas m'en empêcher. Il a quelque chose d'hypnotisant. Son regard est électrique, magnifique. Il sait ce qu'il fait, je peux voir que c'est un automatisme chez lui. Ça fait certainement partie de sa vie depuis de nombreuses années. Il me la tend et je le prends. J'imite ses gestes, j'inspire, certainement un peu trop fort et j'ai la tête qui tourne. Je m'étouffe, j'ai l'impression que je vais tousser jusqu'à la fin de ma vie. Je sais que cette unique bouffée de nicotine n'aura aucune incidence sur moi ou ma santé. Je l'espère en tout cas. Je ne trouve même pas ça très agréable les premières minutes. J'essaie de pas tousser, je veux pas attirer l'attention de qui que ce soit, ou gêner des gens. Imaginaire, puisqu'il n'y a personne à moins de 10 mètres de nous. Je me sens coupable d'avoir essayé. Est ce que je deviens comme toutes ces filles qui se sentent obligé de faire des trucs illégaux pour paraître intéressante ? Même si la cigarette n'est pas illégale. C'est une addiction. Et à mon sens ça devrait l'être. Mais je ne pense pas que je devrais dire ça devant cet inconnu. Il reprend sa cigarette et se remet à fumer. Je le regarde, impressionnée qu'il ne soit pas dans le même état que moi. Pendant une seconde j'arrive à oublier que ce mec a dû certainement tout essayé dans sa vie. Et au fond ça m'impressionne, ça m'impressionne autant que ça peut me terrifier.
Je l'écoute parler, j'observe certainement un peu trop ses lèvres avant de détourner le regard une seconde et le regarder à nouveau dans les yeux. Lui ne détourne pas le regard, comme si il pouvait sentir à quel point j'étais déstabilisée. « Pour l'instant je continue de penser que c'est le pire truc du monde et que c'est dégueulasse. En plus ça fait aucun effet, rien du tout. A part le fait que je vais certainement devoir me brosser les dents une centaine de fois avant de me débarrasser de cette odeur. » Je passe ma main devant ma bouche pour essayer de sentir mon haleine. Je secoue la tête en étant à deux doigts de m'étouffer de nouveau. Une cigarette et j'ai l'impression d'avoir commis un crime contre l'humanité. Très vite, beaucoup de questions se bousculent dans ma tête. Qu'est ce que mes parents en auraient pensé ? Qu'est ce qu'Allie, Elo et Daisy en penseraient ? Je soupire. Et il se remet à parler. « J'en ai aucune idée, j'ai toujours su dire non... » Et je suis de nouveau happée par ses yeux. « J'ai jamais été attiré par le danger, désolée de te décevoir. C'est une erreur, j'étais déprimée... Je crois que je vais rentrer, tu passeras une bien meilleure soirée sans la petite fille qui ne connait rien à rien. » Oui, si on parle de ça je ne connais rien. Si on parlait de maladie chez les animaux, de sciences, j'aurais pu en parler pendant des heures et des heures. Mais là, perdue dans ses yeux, je n'arrive pas à bouger, et pas vraiment à parler non plus. Dans quoi je suis en train de m'embarquer ?
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| | | | (#)Mer 1 Jan 2020 - 19:28 | |
| Elle a une incroyable capacité à se plaindre, pour la si petite taille qu’elle a. Chaque mot qui sort de sa bouche est une nouvelle plainte contre la cigarette, contre ses vapeurs, contre ses effets et pour le coup, l’absence d’effets. Elle pense avoir pris de la kétamine en intraveineuses, elle pense réellement que l’effet sera immédiat et qu’elle va se sentir flotter dans les airs pendant quelques minutes. Elle est fun, la petite. Elle est de ceux qui volent une sucettes à quelques cents et qui s’imaginent déjà derrière les barreaux jusqu’à la fin des temps. Ce n’est même pas illégal ce qu’elle vient de faire là ; tant de crédulité dans une seule et même personne fait doucement sourire le brun. Il avait déjà vécu bien pire à à peine dix ans et franchi le cap du monde criminel à treize. Alors, vraiment, prendre une seule latte d’une simple cigarette à la vingtaine bien tassée ; ça le fait doucement rire. ”Tu pensais que ça aurait quoi comme effet, petite ? Si t’veux des effets, faut essayer autre chose.” Toujours assis sur le palier de porte d’un inconnu, mes yeux bleus ne la lâchent plus à travers l’obscurité. Elle est debout, face à moi, elle pourrait faire un pas en arrière et continuer ainsi sans jamais se retourner si c’est réellement ce qu’elle souhaite. Elle n’en fait rien, pourtant, elle reste là sans jamais bouger et seulement se plaindre. Cela doit signifier que l’urgence de la situation n’a en réalité absolument rien d’urgent, que même si elle passe son temps à se plaindre cela ne veut rien dire, au fond.
”Elle m’amuse, pourtant, la petite fille qui ne sert à rien.” Ce qu’il y a de pratique, au moins, avec Tobias, c’est qu’il ne ment jamais. S’il dit qu’elle l’amuse c’est qu’elle l’amuse vraiment ; même s’il se garde bien de lui dévoiler les raisons exactes de cet amusement. Elle est une petite âme perdue qui n’a rien à faire ici, et lui ne s’y sent pas non plus à sa place pour des raisons opposés. A ses yeux, cette rue est trop sage, trop clean, trop éclairées ; pour la brune il est bien trop tard et elle n’a pas avec elle une armée de sosie pour se rassurer. Elle se croit déjà en Enfer, lui est dégoûté d’apercevoir le Paradis des gens ennuyant et bienheureux. ”Ce sont les effets, que tu recherches ? Tu seras bien moins ennuyante si tu t’essayes à aut’ chose, crois moi.” Il a déjà un sourire aussi faux que narquois sur le visage, déjà prêt à sortir un joint déjà roulé d’une de ses poches. Elle n'a besoin que d'une simple impulsion, il le lit dans ses yeux. |
| | | | (#)Jeu 2 Jan 2020 - 2:48 | |
| Cigarettes after sex
Il fait nuit, bien trop nuit. J'aurais dû rentrer chez moi il y a bien longtemps d'ailleurs. Ou chez ce mec qui n'est jamais venu. Et je me mets même à fumer, juste un peu certes. Mais pourquoi je fais ça ? J'en ai aucune idée. Pourquoi il me fait cet effet ? Pourquoi j'ai l'impression qu'il va m'entrainer vers le fond et que je vais le suivre sans réfléchir ? Il n'a pas l'air si méchant. C'est pour moi qu'il propose ça. Pour que je sois moins stressée. Petite fille perdue dans un monde inconnu. J'ai l'impression d'être une enfant, qui ne sait rien à rien. Ça ne m'a jamais dérangé, mais aujourd'hui, je me sens bête. Bête et fragile. Comme toujours en fait. Petite, il m'appelle petite et je grimace « Petite ? ». On doit avoir le même âge. Je sais que je fais jeune, mais quand même. « ça fait déjà une bonne première expérience pour une soirée non ? » Il va dire que non. Je le sais. Mais j'ai déjà franchi une de mes limites.
Qu'est ce que je dois faire ? Je pars en me disant que je le reverrai certainement jamais ? Et il vaudrait mieux pour moi que je le revois pas. Mais je suis bloquée. Il n'arrête pas de me regarder, pourquoi il fait ça ? Cette soirée m'a épuisé, et j'aimerais être dans mon lit pour pouvoir déprimer une soirée tranquille avant de repartir du bon pied. Parce que tout s'arrange toujours, c'est comme ça. Il dit que je l'amuse, et ce sourire me fait perdre pied... Alors je souris, certainement niaisement. Mais j'aime cet échange. « C'est bizarre je suis rarement la fille amusante ! » Je suis plutôt la fille à qui on demande des conseils. Celle qui écoute toujours tout le monde. Mes pieds ne bougent toujours pas. Mes yeux non plus. « Je cherche pas d'effets.... Je me drogue pas... » Je secoue la tête entre chaque réponses. J'essaie de me convaincre certainement. « Tu me trouves ennuyante toi aussi tu vois ! » J'esquisse un sourire en coin, c'est pas la première fois qu'on me le dit. « Et quoi t'es le genre de type qui a tous les trucs possibles et imaginables sur lui ? » Autant essayer d'en apprendre un peu plus sur lui. « Je cherche pas d'effets, je voulais juste être moins déprimé... »
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| | | | (#)Jeu 2 Jan 2020 - 3:58 | |
| Première soirée. Tobias imprime ces mots dans son esprit, se les répète encore et encore alors qu’il n'écoute pas tout le reste qui continue de sortir de sa bouche. Sa patience est déjà épuisée, il a l’esprit ailleurs, il observe des gamins se prendre pour des caïds au loin, ceux là même qui à défaut de se battre contre des moulins ont pris pour cible des poubelles. Il regarde sa fumée se perdre dans la nuit noire et rare de la ville, il regarde les étoiles rester immobiles et ô combien ennuyantes dans le ciel australien. Il regarde le chat errer dans l’espoir de trouver un peu de nourriture, sort un sandwich vieux de trois jours du fond de son sac, lequel a laissé une large et généreuse trace de mayonnaise dans le fond. Il le brûlera sûrement demain, ce sac de merde, vu que Freya refusera de le lui laver - quelle conne. Il s’intéresse à tout pendant une seconde avant d’aussitôt s’en lasser et laisser ses yeux se poser ailleurs pour inlassablement retourner vers elle et son visage de porcelaine, trop angélique pour être réel. Si elle parle de première soirée, cela signifie qu’elle en envisage une seconde. L’idée le fait sourire, mille mauvaises, très mauvaises, idées s’entassent déjà dans son esprit de petit merdeux.
Elle se plaint de tous les maux de la Terre et plutôt que de l’ennuyer encore plus, cela a plutôt tendance à le faire rire. Au rire de la brune s’ajoute, rare, celui de Tobias. Ce n’est sans doute pas une bonne nouvelle pour personne qu’il se mette à rire et que, par conséquent, il s’intéresse un minimum à la situation. Et à elle. ”Être ennuyant ça peut s’arranger.” Oui, bien sûr qu’il l’a entendue quand elle a dit ne pas se drogue, quand elle a réitéré ses paroles stipulant qu’elle n’était pas la fille amusante et qu’elle ne cherchait aucun effet. Il a tout entendu, Tobias, mais c’est entré par une oreille et ressorti par l’autre ; tout simplement parce que se souvenir de ce genre de détail ne l’intéresse pas. Il en a connu par dizaines des discours de la sorte provenant de personnes qui pensaient réellement ce qu’elles disaient. Mais au final, ils ont tous été égaux dans la déchéance. « Et quoi t'es le genre de type qui a tous les trucs possibles et imaginables sur lui ? » Elle a assurément regardé trop de Disney, voilà qu’elle le prend pour la génie de la lampe ou Merlin l’enchanteur. Pas une seule seconde elle ne pense aux hyènes de la savane, la sombre idiote insouciante.
Il finit par se relever et essuyer du revers de la main les traces de poussière sur son jean - comme si ça avait une quelconque importance à ses yeux. ”Nan, pas sur moi. Mais chez moi, ouais.” Depuis que le #6 Fortitude Valley est devenu le QG de La Ruche, il ne pourrait pas être plus proche de la réalité. Il ne dit pas toujours des conneries, le cadet. Parfois il lui arrive aussi de dire la vérité, quand elle n’est pas trop ennuyante.
« Je cherche pas d'effets, je voulais juste être moins déprimé... » Et il s’apitoierait presque sur son sort, Tobias, si jamais il en avait quelque chose à foutre d’elle ou de ses sentiments. Mais désormais il la voit comme un jouet, comme une arme qu’il peut utiliser comme bon lui semble si jamais il arrive à la garder entre ses mains assez longtemps. Et pour ça, il ne sait que trop bien y faire, Tobias. Elle est déjà perdue alors qu’elle ne le sait même pas, et le piège se referme définitivement sur elle lorsqu’il prend une dernière bouffée de cigarette et retient la fumée dans sa bouche avant d’embrasser la jeune femme brune. Il a une main qui effleure à peine sa mâchoire, il a ses lèvres qui découvrent les siennes avec pudeur (quelle ironie), et il a toute sa fumée qui se retrouve dans sa bouche à elle, sans qu’elle ne le lui ait demandé. L’échange ne dure que quelques secondes à peine mais il n’a pas besoin de plus, déjà bien trop sûr de lui. Il la quitte sur un sourire en coin en même temps qu’il repose son hoodie sur son crâne. ”Ca devrait aller mieux, là. Bonne soirée brunette.” |
| | | | Cigarettes after sex - Tobias&Molly |
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