Il propose ses bonnes mains pour préparer le petit déjeuner de la blonde (en lui proposant seulement une variété de cuisson pour ses oeufs, certes) mais elle se montre rebelle dès le matin et opte pour un simple café qu’elle se prépare elle même. Il la reconnait bien là et sûrement qu’à sa place il aurait eu le même genre de réaction, ce qui est une bonne raison pour lui d’afficher son premier sourire en coin de la journée. Son ouïe devient alors parasitée par le capharnaüm de la machine mais cela n’empêche pas son toucher de sentir l’air qu’elle dégage dans son dos et son odorat de déjà reconnaître le parfum naturel de sa peau. Il ne fait toujours aucun geste de plus, se concentre sur la poêle avec laquelle il joue pour parvenir à la parfaite cuisson de son omelette. « C’était la première et dernière fois, que les choses soient claires. » C’est plus fort que lui, il ne peut pas s’empêche de rire brièvement ; la faute à l’émotion sûrement. Il dégage son bras gauche et vient le placer rapidement autour des épaules de la petite blonde, laquelle il rapproche plus significativement de lui cette fois ci. Ses doigts jouent de ses cheveux et caressent son cou par la meme occasion, il en profite pour abaisser sa tête à sa hauteur et lui murmurer quelques mots dans l’oreille. ”Bien sûr, boss.” Des paroles en l’air, ça semble lui plaire. Elle statue beaucoup de choses avant de rapidement revenir sur ses pas et il aime la voir aussi indécise et incapable de contrôler ses propres désirs et émotions. Est ce que pour autant il compte respecter ce choix et ne pas chercher à la faire flancher, à nouveau, maintenant que l’alcool ne peut plus être une excuse ? Absolument pas.

« T’habitue pas à ça gamin. » Raelyn la rebelle, Raelyn qui ne se laisse plus faire maintenant que le soleil s’est levé à nouveau. Elle est à moitié nue (si on considère qu’un bas compte pour la moitié des habits) et compte réellement sur le fait que Tobias sera entre temps devenu un garçon sage et obéissant, capable de simplement repasser le bas de la porte d’ici une dizaine de minutes. Comme si c’était aussi simple, avec lui. Ce serait d’un ennui mortel et elle même le sait. ”Toi non plus.” Il affirme pourtant, sûr de lui à son tour alors qu’il ne sait même pas réellement de quel ça il est question. ”Fais les courses, la prochaine fois. L’est vide ton frigo. Tes placards pareil.” Oh, mince, est ce que ça serait en contradiction avec ce qu’il vient à peine de lui dire ? Sûrement. Il faut croire. Tant pis, alors, parce qu’il n’a jamais été aussi sérieux. C’en est presque curieux qu’il n’ait pas trouvé de toiles d’araignées nulle part dans sa cuisine tellement elle n’a pas l’air de lui servir très souvent, ou de lui servir tout court. S’il est amené à revenir ici (ce qui semble être le cas, surtout depuis qu’elle s’efforce de lui faire croire le contraire) il tient à avoir de quoi l’occuper dès le matin qui résulte entre autre chose que de faire brûler ses jolis rideaux perlés. Ils sont beaux, très beaux, c’est indéniable. Imaginez donc à quel point Tobias pourrait les sublimer avec quelques flammes, de ci de là. ”Mais pense pas que j’suis ta pute. J’te rends seulement service pour l’rôle qu’on t’a donné.” Ce fameux rôle consistant à lui coller au cul.Tobias ne ment qu’à moitié, cette fois ci, lui qui tient bien trop à sa liberté pour qu’elle ne puisse croire qu’il lui appartient, même s’il ne semble s’agir que de bons moments à passer entre adultes. Même à ce propos là, Tobias ne saurait obéir bien longtemps. Son addiction ne réside pas dans le sexe, il ne voulait pas voler la vedette à son aîné. Il a dû se contenter du feu et des drogues, un mélange aussi envoûtant qu’explosif. Le feu, les drogues, et l’interdit. Si elle s’avère devenir accessible il s’en ennuiera bien trop rapidement, sûrement avant même qu’ils ne puissent s’amuser une simple seconde fois. C’est pourquoi il continue de jouer à ce jeu avec elle, celui ci dans lequel chacun pose ses limites et barrières pour mieux les franchir et outrepasser ensuite. C’est toujours la partie la plus amusante, quand finalement tous les jolis mots ne s’avèrent n’être que des mots. Sans doute que pour cette raison les doigts de Tobias glissent déjà de son cou à sa clavicule, jouant avec l’os et les creux qui l’entoure, pas encore décidé de savoir si oui ou non ils devraient recommencer à jouer. ”Quand tu parlais de première et dernière fois, t’parlais des pilules violettes, uh ? Vraiment affreuses, celles là, j’espère qu’elles v’naient pas du gang, j’veux pas refourguer cette merde.” Il arrête le feu, fait glisser l’omelette dans la première assiette qu’il a réussit à dégoter et en découpe un morceau avec le bout de sa fourchette. Le brun se retourne, s’adosse au plan de travail et en profite pour observer la blonde des pieds à la tête, un sourire en coin, ses yeux bleus plongés dans les siens - pour ne pas qu’ils se posent ailleurs, sur une zone bien moins accessible en temps normal. Il lui tend la nourriture, l’approche de sa bouche. ”Mange. T’vas t’casser en deux sinon, après.” Elle est si fine, Raelyn. Il ne faudrait pas qu’il lui arrive malheur.

Et s’il n’est pas sa pute, alors tout est permis. Ce n’est absolument pas ce qu’il aurait dû en conclure du regard sérieux qu’elle lui tend et des mots qui le sont tout autant, mais c’est ce qui se passe dans son cerveau en tout cas. S’il n’est pas sa pute, s’il coûte bien trop cher pour une pareille chose, alors ça veut dire qu’il va devoir jouer un autre rôle et sans doute même que ce dernier sera créé sur mesure pour lui. C’est classe, c’est attirant, c’est grisant et surtout, surtout, c’est tout sauf ennuyant. Il part à la découverte de quelque chose de nouveau et tant que cela restera aussi inconnu qu’interdit, il continuera de s’y perdre corps et âme parce que c’est ce qu’il sait faire de mieux. Ils savent déjà tous deux ce dont il en retourne à propos de leur relation et de cette nuit supposée unique qui n’en finira sûrement jamais.

Il la laisse s’extirper de son étreinte sans aucun mal, en oublie son parfum un instant avant de se retourner à son tour et la voir se démener pour arriver à se poser sur le comptoir de sa cuisine. La femme face à lui n’a plus rien à voir avec celle qui l’a accueillie dans le laboratoire du gang il y a de ça plusieurs jours déjà, Tobias a l’impression de découvrir une nouvelle part de sa personnalité qu’elle ne dévoile pas à beaucoup de monde. Et sans doute qu’il aurait raison, pour une fois, cet imbécile. Il est un cas à part et il le sait, il ne va pas se faire prier pour s’en vanter autant que nécessaire. Sans doute même plus que nécessaire ; plus que permis aussi. « Je vais pas me casser. » Elle affirme alors qu’il lui a tendu le précieux échantillon de repas et déjà posé une main sur son genou, seulement pour des questions de se repérer dans l’espace et rien de plus. Il a ses yeux perdus dans les siens comme s’il était encore en train de faire une énième bataille de regard avec son aîné ; il ne peut pas tout gérer en même temps. Les mots de la blonde le laissent avec un sourire sur le visage parce que c’était exactement ce qu’il voulait entendre.

Elle le mène à lui et ses pas suivent naturellement. Il se montre docile, ce qui n’arrive absolument jamais dans sa vie, peu importe le contexte. Sauf cette fois-ci, parce qu’il en connaît déjà l’issue et que jouer l’amuse encore. Il a sa main ouverte en sa direction, la lui offre sans offrir aucune résistance ni même se garder aucune protection pour lui même comme il le fait toujours. Il frissonne légèrement en la sentant remonter le long de son avant bras, suivant le tracé des différentes cicatrices l’accompagnant depuis plus ou moins longtemps. Les yeux du brun se focalisent tantôt sur l’expression de son visage, tantôt sur ses doigts et la trace délicate qu’ils laissent derrière. Elle ne l’avait pas habitué à ça, jamais. « Ton père te cognait ou t’as juste jamais eu la moindre notion de limite ? » La question l’amuse autant que l’étonne, et si la situation avait été différente sans doute qu’il aurait pris le temps de lui répondre avec une touche de sincérité enfouie dans ses paroles narquoises. Et alors que ses doigts ont dépassé la limite de la jonction entre bras et avant bras, le regard bleuté du Doherty ne lâche plus ses yeux. Soudainement, il n’en a plus grand chose à faire que de manger son petit déjeuner ou même éviter qu’elle ne se casse. ”C’est vraiment d’mon père dont tu veux parler, là ?” Oh, il en aurait des choses à raconter sur lui, ça oui, mais plus tard. Un autre lieu, un autre contexte, un tout autre moment mais pas celui-ci parce qu’il a déjà une idée bien arrêtée sur le déroulement des choses. Il attend que les mains de la jeune femme terminent leur épopée dans son cou avant de se rapprocher à nouveau d’elle, déliant ses jambes pour ne s’arrêter que lorsque les os de son bassin sont arrêtés par le bois du comptoir. Ses propres mains remontent lentement le long des cuisses de la blonde sans qu’il ne la quitte jamais des yeux, s’attardent un instant sur son sous vêtement pour en jouer avec les fils, l’une se pose à la base de son dos, l’autre remonte dangereusement au centre de son torse sans jamais errer ailleurs. Il n’a besoin que d’une simple seconde de plus avant de céder le premier et de l’embrasser à nouveau, avec vigueur cette fois ci. Sa première main se loge entre son cou et sa mâchoire, la seconde continue de remonter le long de son dos, la menant à se cambrer légèrement. Lorsqu’il en a assez, lorsque l’enfant turbulent qu’il est en demande déjà plus, il laisse ses deux mains redescendre sur son seul habit et l’attrape délicatement de chaque côté pour ensuite le faire glisser le long de ses jambes fuselées. Il ne cesse jamais de l’embrasser, Tobias, parce que malgré tout ce qu’il pourra dire elle a ce côté enivrant auquel il a du mal à résister. Il le fait, pourtant, parce que sa nature première est d’être un con et que cela ne changera jamais.

Il détache ses lèvres des siennes dans un sourire, garde l’objet de dentelles entre ses doigts avant de le faire tourbillonner dans les airs au fur et à mesure que ses pas s’éloignent d’elle pour mieux le mener dans le selon, là où il part en quête de ses habits. Il a même l’audace de siffler, bien trop fier de lui pour ne pas oser le montrer. Il enfile rapidement son pantalon ; met plus longtemps à retrouver son tee shirt sur le canapé ; en profite pour prendre une petite portion de cocaïne parce qu’il lui faut ça pour tenir toute une journée. ”Tu m’le laisses ? Ca comblera les daddy issues, aucun doute.” Il est déjà sur le seuil de la porte, le Doherty, une cigarette entre les lèvres, un briquet qu’il cherche encore au fond de son sac, le bas de dentelle qui dépasse de la poche avant de son jean dans laquelle il l’a rangé sans crier gare.

Tout ceci est un jeu et il aime bien trop jouer pour que ce soit sain. "S'il te plait, boss."