L’enfant était seul, l’enfant avait l’air perdu. Il gambadait tout seul depuis au moins … quoi ? Vingt secondes. Une éternité pour Charlie, dont tous les sens sont désormais liés au bien être des enfants du monde entier - rien que ça. Elle s’est entraînée à deviner l’âge des enfants dans la rue (une passion comme une autre, sûrement), et elle ne donne pas plus de deux ans à celui ci. Cela ne fait que l’inquiéter encore plus, encore plus rapidement, d’autant qu’en regardant distraitement les alentours aucune paire d’yeux autres que les siens ne semblent être tournés en sa direction. Le petit n’a pas l’air paniqué pour autant mais sans aucun doute qu’à cet âge la notion de danger ou de solitude n’est pas encore réellement ancrée. Il a peut être marché quelques pas de trop et oublié de tourner à droite, un moment d’inattention est bien vite arrivé - surtout à cet âge. Elle a mille scénarios en tête qui pourraient expliquer l’absence de parents autour de lui et elle n’est pas si paniquée qu’on pourrait le croire, seulement attendrie par son expression chérubine et ses joues gonflées.

Elle remet à plus tard l’idée de se rendre à son rendez vous et bifurque naturellement en la direction du petit garçon vers lequel elle s’agenouille naturellement et à qui elle parle plus doucement qu’elle ne l’aurait fait pour aucun adulte. Tout le monde fait ça avec les enfants, elle déteste autant qu’elle sait apprécier cette attitude. ”Tu t’es perdu ?” Il ne répond pas, le petit brun, il se contente de baisser les yeux vers son gobelet en plastique et l’étudier comme s’il s’agissait là d’un œuf perdu de Fabergé ou de la Huitième Merveille du monde. Loin de le prendre pour elle même, la blonde se contente de ramener une mèche de cheveux derrière son oreille et de proposer sa main au garçon pour qu’il puisse l’agripper. Hors de question qu’elle perde cet enfant perdu. Elle s’adapte à son rythme, un pas après l’autre, une distraction après l’autre (et entre les cris de certains, le bip des machines, les blouses de diverses couleurs des infirmiers, les inconnus qui s'émeuvent bien trop rapidement de cette pseudo scène de famille, … il y a de quoi) pour enfin arriver à l’accueil de l’hôpital.

Posant ses mains dessous les aisselles du garçon, elle le fait grimper sur la tablette de l’accueil pour le présenter à la secrétaire. La blonde continue cependant de lui occuper les mains pour ne pas qu’il s’amuse à laisser des traces de doigts sur la vitre fraîchement nettoyée, ce qui semble pourtant le passionner. La situation est rapidement expliquée et elle fait un appel aussitôt, sans aucune nouvelle information sur le garçon qui semble se confondre dans son mutisme.

@Aedan Collins

chaos within tragedy

charlie & aedan

Et nous revoilà une nouvelle fois de retour à l’hôpital. Cet endroit ou les souvenirs de mon père mourant sur un lit d’hôpital me hante depuis des années. Je n’ai jamais aimé les hôpitaux, en même temps qui les aiment ? Mais c’est ici même, du côté des adultes, qu’il y a des années auparavant, j’ai vu mon père mourir à petit feu, un souvenir qui aujourd’hui ne fait qu’accroître ma peur de voir ce qu’il va arriver à mon fils. Il y a tout juste deux semaines je suis venu ici avec Nolan, inquiet parce que cela faisait quelque temps qu’il n’avait pas l’air bien, et il n’avait fallu que quelques heures avant que le médecin ne m’annonce le pire. Mon fils souffre d’un cancer, une leucémie. Il a bien sur tenté de me rassurer en me disant que cela a été découvert tôt, que beaucoup d’enfants s’en sorte même si cela demande quand même un traitement lourd, mais tout ce qui me tourne dans la tête depuis ce jour-là, c’est ce mot de cancer… Saleté de putain de cancer. C’est pour cela que je me retrouve à nouveau dans ces couloirs beaucoup trop blancs à mes goûts. Tout ici me rend mal, l’odeur trop propre, la couleur, ses gens habillés de blouse, mais je tente de ne pas sembler trop inquiet. Nolan a besoin de son père, il a besoin de moi et je ne peux pas me permettre de me perdre dans ces foutues peurs. « Dada. L’a soif. » Je lui souris et embrasse sa tempe avant de l’asseoir sur le siège à côté de moi. « Reste là, je vais te chercher de l’eau mon cœur d’accord ? » Il hoche la tête et je m’éloigne rapidement, une bouteille à la main à la rechercher d’une fontaine à eau. Je finis par la trouver et y rempli la bouteille, pour ensuite reprendre la direction de l’endroit où j’ai laissé mon fils. Pourtant lorsque j’y arrive, le petit brun n’est plus assis la ou je vais laisser et tout d’un coup, la panique prend le dessus. « Okay respire Aedan, respire, il ne peut pas être bien loin. » Je me répète ses mots calmement en me mettant à chercher le petit garçon. C’est alors qu’un appel provenant de l’accueil se fait entendre pour un petit garçon de la description de Nolan et il ne me faut pas plus de 2 secondes pour débarquer en courant devant l’accueil. Je remarque alors tout de suite mon petit garçon assis sur le haut de la tablette de l’accueil et d’un coup, je me sens soulagé. Je crois qu’en à peine quelques minutes j’ai dû prendre vingt ans d’un coup. « Nolan ! » Je m’approche de mon fils et le prends doucement dans mes bras. « Tu m’as fait peur, je t’avais dit de ne pas bouger bud. » Je tente de contrôler ma voix pour ne pas trop inquiéter le petit garçon quand même et il pointe alors du doigt une jeune adulte blonde. Nolan a toujours été un peu timide, pas trop du genre à beaucoup parler quand il est en présence d’inconnu, mais devenant pourtant des fois une vraie pipelette avec ses proches. « C’est la dame qui t’a retrouvé ? » Il hoche la tête et je dépose un baiser sur sa tempe avant de me tourner vers la blonde. Je reconnais alors Charlie, l'ex copine de Kane que j'ai rencontré à la caserne il y a quelque temps. « Oh. Hey salut Charlie. Je vois que t'as rencontré Nolan. » Je lui adresse un sourire. « Je m’étais juste éloigné deux secondes pour aller chercher de l’eau parce qu’il avait soif. » Je lui adresse un nouveau sourire et me tourne vers mon fils. « Bud, je te présente Charlie, c'est une amie à papa. » Je remarque alors le ventre arrondi de le jeune femme. J'ignorais qu'elle est enceinte, et encore plus qu'elle est de Kane.

@Charlie Villanelle

Lorsque le garçon tend subitement les deux bras vers l’avant, le premier réflexe de Charlie est de tendre brusquement entre lui et le vide pour lui éviter de chuter. Ce n’est qu’après qu’elle entend un homme crier un prénom et, après s’être retournée, elle comprend rapidement que cet enfant et le sien et elle finit par abaisser sa garde pour le laisser le prendre dans ses bras, largement rassurée. Elle a sans doute sur-réagit mais elle n’a jamais rien su doser dans la vie, imaginant le tout complètement noir ou blanc mais jamais ô grand jamais à base de nuances de gris diverses et variées. Si elle avait attendu quelques dizaines de secondes elle aurait sans doute reconnu la silhouette familière d’Aedan et l’enfant celle de son père, mais elle était trop pressée de déjà le signaler comme enfant perdu pour croire une seule seconde que son père était dans les parages et inquiet de l’avoir laissé filer.

Elle attrape la main du bambin dirigée en sa direction et sourit tendrement à sa réaction, heureuse de le voir rassuré de retrouver la présence protectrice de son père. Elle ne savait même pas que le pompier était père, alors c’est pour dire. Son visage rayonne quand il joue avec ses doigts et elle avoue n’avoir aucune honte à faire passer son père au second plan dans l’ordre de ses priorités. ”Salut Nolan.” Elle est ravie d’apprendre que le gamin perdu a un nom sur lequel elle peut aisément s’appuyer désormais. Le père profite de son silence pour expliquer brièvement la situation à la blonde, comme s’il ressentait le besoin de se justifier, et les yeux bleus de la jeune femme passent du plus jeune à l’aîné sans que son visage ne change d’expression. Elle finit par venir ébouriffer les cheveux de l’enfant une simple seconde pour le taquiner comme lui s’est joué d’elle à ne pas vouloir parler. ”Que d’aventures. Je ne savais pas que tu avais un fils.” Honnête, la traductrice annonce de but en blanc. Ils sont des sortes d’amis d’amis, des connaissances qui se saluent d’un bout à l’autre de la caserne. Il est celui qu’elle entrevoit entre deux interventions, celui qui apparaissait dans l’ombre de Kane alors que ses yeux étaient seulement visés sur le blond, comme toujours. Il détenait toujours son monopole, du temps où elle pouvait se permettre d’encore aller le voir à la caserne. Elle a appris à connaître les lieux par coeur et ses habitants avec.

Alors qu’elle cesse d’embêter le jeune enfant, sa main vient naturellement se reposer sous son ventre sans qu’elle ne cesse de sourire à Aedan, sans raison aucune. Elle n’a pas non plus de raison d’être triste, alors par défaut elle affiche toujours un sourire sur son visage pâle. ”Il est malade ? Tu es malade ? Vous rendez visite à quelqu’un ? Tout va bien ? Une intervention ? Non, il ne serait pas là sinon … Pardon, ça ne me regarde pas, je pose trop de questions.” Ce n’est même une curiosité maladive qui l’agite mais seulement le besoin de s’assurer que la terre entière est en bonne santé après qu’elle ait cessé de jouer son rôle d’ange gardien pendant autant de temps. Elle a beaucoup de retard à rattraper, désormais. ”Tu vas bien, depuis le temps ?” Depuis qu’elle essaye doucement mais sûrement de laisser Kane vivre une vie dans laquelle elle n’est pas là.

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charlie & aedan

J’ai toujours été un peu genre papa poule depuis la naissance de Nolan. Au début, ca n’avait pas été facile, il faut l’avouer, j’ai beau avec cinq petites sœurs, je n’ai jamais eu d’enfant et croyez-moi, ca change la vie. J’ai du tout apprendre de A à Z, passant par les couches, les biberons, les coliques, la varicelle, les dents, et tout ce qui s’en suit. Mais dans le fond, je ne pense pas avoir surprotégé Nolan un jour. À mes yeux il doit apprendre par lui-même, comment tout enfant. Bien sûr, je ne le laisserais pas aller mettre les doigts dans une prises, mais les enfants apprennent de leurs erreurs, en tout cas c’est comme ca que moi j’ai appris. Alors je laisse souvent mon fils testé des choses, grimper, se créer des aventures et devenir un vrai petit guerrier. Dans le fond, il a beau ressembler beaucoup à sa mère physiquement, il me ressemble beaucoup mentalement. Nous sommes tous les deux un cascadeur, mais surtout du genre très chill. Nolan a toujours été un bébé super facile, à toujours faire pleins de sourire et maintenant qu’il commence à grandir, il garde ce côté-là que j’aime beaucoup. C’est d’ailleurs pour cela que lorsque je le retrouve il n’a pas l’air le moins affolé. Il est là, assis sur le comptoir de l’accueil et m’adresse un grand sourire en me tendant les bras lorsqu’il me voit. Depuis l’annonce de sa maladie, je dois avouer que j’ai tendance à un peu stressé et là, pour le coup, je deviens un papa trop protecteur, mais qui peut m’en vouloir ? Je me tourne alors vers la personne qui semble l’avoir retrouvé et reconnaît bien vite ce visage si familier. Je lui adresse un sourire et la remercie avant de lui présenter Nolan. C’est d’ailleurs à lui qu’elle s’adresse et mon fils lui retourne un grand sourire. Du haut de ces deux ans c’est déjà un vrai charmeur. « Eh oui. Je n’en parle pas forcément à tout le monde, ca doit être pour ca que tu savais pas. » Je n’ai pas honte d’être papa, bien loin de là, au contraire Nolan est ma plus grande fierté, mais il m’arrive de temps en temps de ne pas parler de lui quand je rencontre des gens. « Je vois que toi aussi, tu vas avoir un petit ou une petite bientôt. Tu en es à combien ? » Je ne connais pas énormément Charlie, mais je l’ai toujours trouver vraiment gentille lorsque je la croise à la caserne.

La blonde me questionne alors sur ma présence à l’hôpital et pendant quelques secondes, je me rends compte que j’avais tout oublié. Pendant l’espace d’un instant je ne pensais plus au fait que nous sommes là pour faire des examens à Nolan afin d’en savoir plus à son cancer. Et à vrai dire je ne sais même pas vraiment quoi ou comment répondre à la jeune femme. « On est là pour Nolan. Il… Enfin les médecins doivent lui faire des examens. » Je lui adresse un sourire un peu forcé parce que de parler de cela, même de penser à cela me fait vraiment mal. J’aurais préféré que ce soit moi qui sois malade plutôt que lui. « Je vais bien, c’est gentil. Et toi alors ? » Je l’entraîne sur le côté pour qu’elle s’assoir sur les banc de la salle d’attente. « Tu es venu pour voir comment va bébé ? Tu sais ce que tu attends ? » J’ai toujours un peu regretter de ne pas pouvoir être présent pour la grossesse de Deborah, de ne jamais avoir entendu le cœur du bébé et de n’avoir que quelques échographies souvenirs. Je n’ai jamais eu l’annonce de savoir si elle attendait une fille ou un garçon. Cependant, j’accepte comme les choses se sont passées et tout ce qui m’importe aujourd’hui c’est d’être là pour Nolan.

@Charlie Villanelle

« Eh oui. Je n’en parle pas forcément à tout le monde, ca doit être pour ca que tu savais pas. » Conciliante, la blonde hoche la tête avec un sourire sur le bout des lèvres, le temps que ses yeux dévient des siens un instant, qu’ils s’attardent sur le carrelage blanc et inanimé de l’immeuble, qu’ils se gorgent d’un peu de courage avant de remonter. Elle ne peut pas li en vouloir d’être discret sur sa vie privée. Ils ne sont même pas amis, seulement … ami d’ami ? Et lui pense sûrement qu’elle est encore la petite amie de Kane alors qu’elle pense qu’il vit donc le parfait idylle avec la mère de son enfant parfaitement sain. Un monde de mensonges et de non-dit, voilà ce dans quoi ils vivent. Heureusement que le sourire de Nolan est là pour tout faire oublier à la blonde, elle qui s’imagine déjà recevoir le même de la chair de sa chair.

« Je vois que toi aussi, tu vas avoir un petit ou une petite bientôt. Tu en es à combien ? » Il choisit ses paroles, énonce les deux possibilités de sexe pour l’enfant. Elle sourit, replace ses mains sous son bas ventre alors que ses yeux retrouvent à nouveau la force de croiser les siens et d’enfin laisser Nolan en paix. ”En effet, j’en suis presque à sept mois. C’est difficile de passer inaperçu maintenant.” Et le temps passe lentement, si lentement. Un jour après l’autre, ce n’est définitivement pas assez rapide pour la faire rencontrer son enfant. Elle a envie de plus, elle a envie de tout parce qu’au moins quand il sera là elle pourra arrêter de paniquer pour tout et pour rien. La blonde ne s’épanche pas sur le sujet puisqu’elle se doute bien qu’il ne s’agit là que de questions d’usage et de politesse mais à chaque fois qu’elle parle de son enfant, son visage s’illumine.

Quand le visage d’Aedan se referme quelque peu, elle en fait de même par mimétisme autant que par inquiétude. Les hormones l’amènent à avoir encore plus d’empathie pour le reste du monde ; elle qui était déjà une véritable éponge à sentiments. « On est là pour Nolan. Il… Enfin les médecins doivent lui faire des examens. » La réponse est bien plus inquiétant qu’elle n’est rassurante, à cause du flou général qui l’entoure notamment. Tout ceci soulève plus de questions qu’elle n’en répond mais la blonde ne dit rien. Ils ne sont pas intimes, il ne lui doit absolument rien. Leur vie privée doit rester la leur, elle n’a pas à s’y immiscer et elle a encore moins la force de gérer les problèmes des autres en plus des siens. La pensée est égoïste mais douloureusement réaliste. ”T’es déjà un vrai petit guerrier, alors.” Son attention revient sur Nolan, elle se souvient ô combien elle détestait être ignorait quand les adultes parlaient entre eux comme si elle n’était pas là, qu’ils parlaient d’elle à la troisième personne plutôt que de directement lui demander son avis.

Le sourire d’Aedan, elle lui rend. La question, elle ne la lui reposera plus. « Je vais bien, c’est gentil. Et toi alors ? » La réponse officielle c’est oui, l’officieuse stipule que c’est encore bien plus compliqué que ça ne le devrait et que la personne à côte d’elle chaque soir dans son lit n’est pas la bonne. Elle n’a pas la force de mentir et c’est à son tour de se contenter d’un sourire forcé suivi d’un haussement d’épaules. Heureusement, la discussion et les priorités dérivent peu à peu, elle se laisse entraîner près du banc sur lequel elle s’asseoit sans faire de cinéma.  « Tu es venu pour voir comment va bébé ? Tu sais ce que tu attends ? » Le sujet de la maternité en tant que tel est plus facile à aborder, tant qu’il n’est pas question de l’autre part des deux parents. ”C’est un petit garçon. Je viens faire mes examens de routine, c’est devenu ma seconde maison mais on s’était bien gardé de me parler que ça arriverait.” Elle rigole brièvement, affiche un sourire enfantin, se moque de tous ces détails qui sont bien le cadet de ses problèmes. ”Vous vous en sortez, à la caserne ? Avec tout ce qu’il se passe en ce moment … Kane fulmine de ne pas pouvoir vous aider en ce moment, il tourne en rond. Je crois qu’il a même décidé de combattre les feux avec un pistolet à eau.” Nouveau sourire pour dédramatiser. Ou tenter, en tout cas.

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charlie & aedan

Effectivement arrivé à six-sept mois pour quatre-vingt-dix pourcents des femmes il devient difficile de cacher son ventre lorsque l’on est enceinte. Et je ne peux m’empêcher de remarquer le sourire qui apparaît sur le visage de la blonde lorsque je lui parle de son bébé. Elle a l’air épanoui et ravi à l’idée d’accueillir un petit bébé dans maintenant quelques semaines. J’aurais adoré vivre cette expérience de grossesse avec Deborah, de pouvoir prend soin d’elle alors qu’elle portait notre fils, mais les choses en avaient été différemment et je me dis que peut être la prochaine fois sera différente. « Oui ca c’est sûr. Félicitation en tous cas. Je suis surprise que Kane ne m’ait rien dit. » Kane devait surement être content à l’idée de devenir papa, ou tout du moins s’est ce que je pense, mais je peux peut être me tromper. Puis en même temps, j’ai beau travailler avec le blond, nous ne sommes pas pour autant extrêmement proche. Je dirais que nous sommes collèges, mais je n’irais peut-être pas jusqu’à dire amis. C’est alors que Nolan pointe du doigt le ventre de Charlie et prend la parole d’une toute petite voix. « L’a le bébé ? » Je lui adresse un sourire et souris également à Charlie avant de répondre au petit brun. « Oui bud. Charlie a le bébé qui grandit dans son ventre, tu sais comme dans le livre que tu aimes bien. » Le petit garçon hoche la tête et serre son doudou un peu plus contre lui.

Puis bien sûr Charlie me questionne sur notre présence ici et ne préférant pas rentrer dans les détails pour le moment, je lui annonce simplement que Nolan est là pour quelques examens. Examens qui vont déterminer quel type de traitements devra recevoir le petit garçon. Je dois avouer que de voir son enfant traverser cela n’est vraiment pas quelque chose de plaisant, mais pourtant si un médecin ne m’avait pas annoncé cela, jamais je n’aurais pu deviner que Nolan est malade. Il est un peu plus grognon que d’ordinaire certaines jours, mais qui peut lui en vouloir ? Cependant à part cela il ne montre pas vraiment plus de fatigue ou de symptômes. C’est impressionnant comme les enfants peuvent des fois vous surprend avec leur force à endurer des maladies sans jamais rien montrer ou sans jamais se plaindre. J’adresse un sourire à Charlie et me tourne ensuite vers Nolan qui lui adresse un sourire timide. « Ca c’est sûr. Un vrai champion, hein bud ? » Nolan se cache alors le visage dans mon cou, faisant un peu le timide et je viens doucement caresser son dos.

C’est à mon tour de demander à la blonde comment elle va, mais sa réponse ne semble pas extrêmement positive. Me doutant qu’elle n’a pas envie de trouver s’étaler sur le sujet, je préfère ne pas insister et la questionne alors plutôt sur le bébé. J’ai toujours aimé les enfants et sur ce sujet là je suis plutôt curieux. « C’est génial ca. Tu vas voir, ca change la vie d’être parent. » Mon début en tant que papa n’avait pas été facile, ca ne l’ai d’ailleurs toujours pas, mais je ne changerais ce rôle pour rien au monde. Nolan est la meilleure chose qui me soit jamais arrivé et la personne que j’aime également le plus. « J’y suis un peu moins souvent depuis quelques semaines mais on s’en sort oui. Et j’ai cru comprendre qu’il tournait un peu en rond. Mais je suis sûr que si il est encore un patient, il pourra revenir en premier plan bientôt. » Je lui adresse un sourire et hésiter quelques secondes avant de reprendre la parole. « Tu sais si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, parler, des conseils ou quoi, je vais te donner mon numéro de téléphone. Je suis pas un expert, mais des fois quand on a un nouveau bébé c’est pas évident et si jamais je peux t’aider… » J’attrape un bout de papier de ma main de libre, calant mon fils contre ma hanche et note mon numéro avant de lui donner.

@Charlie Villanelle

« Oui ca c’est sûr. Félicitation en tous cas. Je suis surprise que Kane ne m’ait rien dit. » Elle n’aura eu que quelques dizaines de minutes de répit avant que ne soit abordé le sujet de Kane de la manière la plus erronée qui soit. La faute à elle, aussi, d’avoir parlé de lui tantôt en utilisant comme excuse leur travail ; elle aurait dû prévoir qu’il en arriverait bien vite à créer des liens de cause à effet dans son esprit alors que rien de tout cela ne pourrait d’avantage être éloigné de la vérité. Kane père, lui qui ne veut surtout pas d’enfant. ”On est ensemble que depuis quelques mois.” Sous entendez qu’il n’est donc pas le père, sous entendez que cette charge n’est pas la sienne et qu’il se contente seulement de ramasser Charlie à la petite cuillère après chaque nouvelle épreuve qu’elle se croit (à tort) capable de traverser toute seule. Il n’est pas le père mais il aurait toutes les qualités requises pour l’être, si jamais il n’était pas aussi obstiné. Mais tout ça, bien sûr, cela fait beaucoup à raconter à une simple connaissance. Charlie se contente donc du small talk qui a bien des avantages à ses yeux, comme celui d’éviter de trop exposer sa vie personnelle qui a tout sauf fière allure. Heureusement que Nolan est présent pour détendre l’atmosphère et dévier peu à peu le sujet de l’attention, passant de l’enfant à naître à celui déjà bien présent parmi eux. La peluche qu’il sert entre ses doigts pottelés lui fait penser à celle qu’elle a offert à Tim et rien que pour ça, elle pourrait en être émue aux larmes si le contexte de l’hopital ne la rebutait pas tant.

Il se veut rassurant à propos de la place que retrouvera bientôt le blond à la caserne, ce qui rassure Charlie autant que ça ne l’effraye. Elle sait qu’il se sentira bien mieux une fois qu’il sera retourné travailler et qu’on lui occupera l’esprit mais elle sait aussi que son travail n’a rien de tout repos ou de totalement sécuritaire. Ces points là réveillent la future maman au fond de son coeur et elle se met à se créer une infinité de scénarios dans lesquels la fin passe de mauvaise à mortelle en un rien de temps. Quoi qu’il en soit, elle n’a plus son mot à dire sur ses choix de vie, sans doute qu’elle ne l’a même jamais eu, comme il en a été de même pour lui.

La blonde ne serait pas elle même si elle ne niait pas l’évidence et dès lors qu’il lui tend le bout de papier avec son numéro inscrit dessus, elle ne peut pas s’empêcher de sourire doucement. Le tout s’accompagne de paroles qui se veulent rassurantes mais qui, finalement, ne le sont pas du tout. Elle ne se vexe pas pour autant mais perçoit le tout comme une tentative pour venir en aide à une futur maman qui a l’air totalement paumée - et c’est ce qu’elle est, oui, mais jamais elle ne l’avouera. ”Merci.” Elle ne rappellera jamais, n’enverra aucun message non plus. La fierté est bien trop grande pour qu’elle ne puisse s’autoriser ce genre d’écarts, d’autant que cela signifierait le mettre au courant de toute la suite improbable événements l’ayant conduite jusque là - ce qui semble inimaginable. ”A mon tour, si jamais tu as des problèmes pour garder Nolan un jour, pense à moi. On est déjà de supers amis lui et moi, pas vrai boo ?” Le garçonnet ne répond pas mais affiche un sourire un peu plus accentué en même temps qu’il se mordille le bout des doigts en signe de timidité. ”Ou même si vous souhaitez seulement sortir avec la maman, ça ne me regarde pas. Je suis prête à accepter n’importe quelle excuse, il est adorable.” Son coeur fond désormais à la vue de n’importe quel enfant, heureusement que la loi lui interdit de tous les adopter, elle a déjà bien assez à faire de son chien et de son propre enfant à venir - en plus de tous les autres problèmes qui gravitent autour de sa tête.

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charlie & aedan

C’est bien tout à fait mon genre ca, de mettre les pieds dans le plat alors que Kane n’est pas le père. En même temps il est vrai que je n’aurais pas dû assumer quelque chose, mais je ne peux pas non plus deviner que le petit ami de la blonde n’est pas le père du bébé qu’elle porte. Heureusement pour moi, Charlie n’a pas l’air de se vexer ou de prendre mal le fait que je me sois trompé et que j’ai tiré des conclusions. Je lui adresse cependant quand même un sourire désolé. « Désolé, puis ce sont pas mes affaires après tout. » Il est bien vrai que Charlie et moi ne nous connaissions pas tant que au final, elle est une connaissance plus que vraiment une amie pour le moment, même si je l’apprécie beaucoup. Bien vite Nolan pose une question curieuse sur le ventre de Charlie, sur le bébé et cela détend un peu l’atmosphère. La blonde le regarde d’ailleurs avec les yeux pleins d’étoiles et j’en devine bien vite qu’elle aime beaucoup les enfants. « Tu vas voir, c’est magique de devenir parent. »

Nous parlons quand même rapidement de Kane, de ce qu’il vit à la caserne et je lui affirme que je suis sûr qu’il finira par reprendre ses fonctions complète bientôt. Cela n’a pas vraiment l’air de rassurer la jeune blondinette, ce que je peux comprendre. Le métier de pompier n’est pas ce qu’il y a de plus rassurant, on prend des risques tous les jours et c’est un métier dangereux, mais heureusement nous ne sommes jamais seul et l’esprit d’équipe est essentiel dans ce genre de métier.

Puis mon instinct de père reprend le dessus et je lui note mon numéro sur un bout de papier en lui expliquant que si elle a besoin de quoi que ce soit il ne faut pas qu’elle hésite. Je me doute qu’elle doit être bien entourée, qu’elle ne doit sûrement pas avoir besoin de moi, mais je ne peux m’empêcher de quand même le lui dire. Je lui adresse un sourire et Nolan fait bien de même. Il a beau être timide au premier abord, il reste quand même un sacré charmeur. « C’est gentil, j’y manquerais pas si jamais j’ai besoin. » Il est assez rare que je confie Nolan à quelqu’un d’autre que quelqu’un de ma famille, pas que je ne veux pas, mais simplement que le fait d’avoir ma mère et cinq sœurs me donnait déjà beaucoup de potentiel baby sitter. Il est des fois garder par des amis proches, mais cela est assez rare que les membres de famille aient tous quelque chose de prévu le même soir. Puis Charlie mentionne la maman de Nolan et bien sûr, je pense à Deborah, la maman qui ignore que j’ai obtenu la garde de notre fils, qui ignore que je l’élève seul depuis des années. Je ne vais pas dire tout cela à la blonde, parce qu’après tout on ne se connaît pas vraiment et elle n’a pas besoin de savoir tous les détails de ma vie privée, mais je ne peux m’empêcher de lui répondre quand même. « C’est gentil, mais c’est juste lui et moi. Hein bud ? » Nolan me sourit et hoche la tête. La relation que je partage avec mon fils a toujours été quelque chose de spécial à mes yeux et il a bien assez de présence féminine dans sa vie pour ne pas avoir besoin d’une mère, qui en plus ne veut pas de lui. J’adresse un sourire à Charlie. « En tous cas, prends soin de toi et de bébé. »

@Charlie Villanelle