Noël approche à grand pas et cela n’a jamais été ma période l’année. Petit, je le fêtais avec ma grand-mère et ma tante, puis lorsque ma grand-mère est décédée et que ma tante à commencé à le passer séparément, je me suis retrouvé à ne plus du tout fêter Noël. C’est devenu une période dont je n’étais pas vraiment fan, pendant des années, je n’ai pas fait de cadeaux, je n’ai pas passé de fêtes en famille et j’ai toujours préféré passer mon 24 et mon 25 enfermés chez moi à travailler. Je l’avais fêté quelques fois avec Cora, parce qu’elle m’y avait un peu forcé, il faut l’avouer. Ce n’est qu’en 2016, lors de mon retour en Australie après mon divorce que les choses ont changé. Cora m’a fait réaliser que cette période l’année n’est pas si horrible et que c’est une occasion de passer du temps avec sa famille. Pour moi famille n’est pas quelque chose au sens littéral, parce qu’il faut bien avouer que je n’ai plus vraiment de famille reliée par le sang depuis longtemps, mais quelque chose que l’on choisit. Je me suis rendu compte que ma famille, la personne avec qui j’ai envie de passer Noël est tout simple Cora et quelques-uns de mes amis les plus proche. Alors chaque année, nous passions Noël ensemble et elle est l’une des rares à qui je prends le temps d’acheter des cadeaux. Cette année, cependant, je me suis également promis d’acheter quelques choses pour ma cousine et quelques-uns de mes amis, mais bien sûr nous sommes le 23 et je n’ai toujours rien acheté. Comme d’habitude, je m’y prends aux derniers moments parce que j’ai repoussé le shopping jusqu’aux derniers moments parce que je n’aime pas spécialement cela. Lorsque j’ouvre les yeux ce matin, il est à peine six heures et demi, mais je me sens en pleine forme. Pris d’un élan, je décide alors de partir faire un footing. Une petite heure plus tard, je me glisse sous la douche puis enfile un short et un t-shirt parce qu’il commence déjà à faire chaud dehors. Profitant de m’être levé tôt, et espérant ne pas avoir trop de monde, je monte en voiture et conduit jusqu’au centre-ville. Je me gare et commence à faire quelques boutiques, essayant de trouver des idées de cadeaux pour Cora, Elora et quelques autres. Quelques heures plus tard, les mains un peu plus pleines, et plutôt fier de ce que j’ai pu trouver comme idée, je décide d’écouter les grognements de mon ventre et d’aller me chercher quelques choses à manger. Je vais fourrer les cadeaux dans ma voiture, les cachant un peu avant de me diriger vers une petite boutique de sushis. Cherchant ma carte de crédit dans mes poches et ne faisant pas vraiment attention où je marche, je finis par rentrer dans quelqu’un. « Oh désolée je ne… » Je m’arrête en reconnaissant ce visage familier d’une très jolie petite blonde. J’ai rencontré Daisy en 2018 lorsqu’elle est venue passer une audition pour mon film et je me rappel parfaitement d’elle. « Hey salut Daisy. » Je lui adresse un grand sourire. « Comment tu vas ? »
Daisy n'aimait plus les rassemblements, ce qui était certainement dû à son ambiance familiale chaotique. Il fallait dire que vivre avec neufs frères et soeurs, trois mères par dessus le marché, cela avait de quoi vous dégoûter des fêtes de Noël. Ces derniers temps, la ville était à feu et à sang pour ce genre de raisons et Witter jouait la carte de l'incompréhension la plus totale, errant dans la rue à la recherche de tout et de rien, juste de quoi occuper son cerveau pour ne pas avoir penser à penser aux choix hasardeux qu'elle avait faits récemment. Cette histoire de cambriolage avec Carter la travaillait plus que cela n'aurait dû mais elle s'était engagée alors, il fallait supposer qu'elle allait jusqu'au bout maintenant. Dire qu'à la base, elle avait juste désiré devenir actrice: certes, ce n'était pas un fantasme commun et il y avait pas mal de risques dans ce genre de business mais clairement pas autant que la voie qu'elle avait suivi en s'engageant en sein du Club. Maintenant, son existence était liée à cette organisation et elle aurait beau vouloir changer de mode de vie, on ne lui laisserait pas d'autre choix de que mourir pour une liberté qu'elle n'obtiendrait pas. On pouvait dire qu'elle avait le moral dans les chaussettes, oui, elle qui n'avait pas fêté Noël et toutes ces fêtes depuis qu'elle avait quitté la demeure Witter. Alors, pourquoi se traîner dans le centre de Brisbane un jour de foule? Pour passer inaperçue et peut être pour trouver la robe idéale pour son gala du lendemain où un tas de clients pourraient être présents et l'argent qu en découlerait ne serait pas dérisoire, de cela elle en était convaincue. Daisy avait fait quelques boutiques avant de tomber sur la perle rare et elle rangeait son porte monnaie dans son sac au moment de se télescoper avec un homme tout aussi tête en l'air qu'elle. La blonde releva un doux regard vers l'inconnu en question, s'apprêtant à se répandre en excuses également mais elle resta bouche bée avant de se mettre à sourire en reconnaissant Matthias. Elle l'avait connu plus ou moins par hasard mais il était une porte d'entrée non négligeable dans le monde du cinéma et rien que pour ce fait là, Daisy n'avait pas envie de le froisser. "Un réalisateur de renom qui fait ses courses de Noël? T'as l'air chargé, je peux t'aider?" Il avait apparemment une grande famille ou des tas de festivités à venir, ce qui détonnait largement avec les emplettes de Daisy. Une simple robe, basta. "La routine, disons. Et toi, tes projets de films?" Forcément, elle était intéressée, si seulement elle pouvait quitter le Club... Si seulement elle pouvait changer de vie, oui, mais c'était trop tard pour elle, évidemment.
Je me souviens parfaitement de Daisy, cette petite blonde avec un énormément talent, et une bouille absolument adorable. Bien qu’elle n’ait pas été retenu pour mon film lors de son audition, je l’ai quand même toujours garder en tête pour un jour, pour un autre projet peut être parce que je sais à quel point elle a du potentiel et que, je dois bien l’avouer, l’idée de découvrir un nouveau talent me ferait vraiment plaisir. Avec mon emploi du temps un peu overbooké je n’ai jamais eu le temps de la recontacter, ni même de l’inviter à dîner comme j’ai voulu le faire de nombreuses fois, mais je le ferais quand les choses seront un peu moins la course. Je me suis d’ailleurs promis d’organiser un repas en invitant également Heather et Lizzie parce que je sais qu’elles se connaissent et qu’elles partagent leurs passions du cinéma. Lorsque j’ai rencontré Daisy, il y a maintenant presque deux ans du coup, je savais qu’elle finirait pas percer un jour, même si ce n’est pas encore arriver, je n’en doute pas. Mais je me doute aussi que les choses ne sont pas faciles dans sa vie, elle ne m’en a jamais parlé, elle ne c’est même jamais plaint le moins du monde, mais il y a quelque chose dans son regard. Je lui adresse un sourire et lui donner une accolade rapide, cela me fait vraiment plaisir de la voir. « Un réalisateur de renom qui fait ses courses de Noël ? T'as l'air chargé, je peux t'aider ? » Je laisse échapper un petit rire. « De renom, t’exagères un peu quand même. Mais ca va ne t’en fait pas. » Je lui adresse un nouveau sourire et pose les sacs que je tiens à la main par terre. « La routine, disont. Et toi, tes projets de films ? » « Ben écoutes, ca avance. Je pense que tu verras bientôt mon film à l’écran. » Le montage avance à bon rythme et le trailer du film est enfin fini ce qui annonce les choses. Réalisant mon premier film à gros budget, et surtout un film pas mal attendu, je dois avouer que cela me rend quand même un peu nerveux. Je ne doute pas que le film marchera un minimum, mais je crois que je ne m’attend pas non plus à ce que cela fasse des folies. « Dis, j’allais aller manger parce que je meurs de faim, tu te joins à moi ? Je t’invite. » J’ai toujours adoré proposer à mes amis de venir manger avec moi et même si je ne connais pas énormément Daisy, je sais que j’apprécie beaucoup sa présence et que cela me fera plaisir. « Puis en plus, tu tombes bien je veux te parler d’un truc. » Le scénario que je suis en train de rédigé n’est pas encore vraiment prêt d’être fini, mais j’ai déjà quelques visages familiers avec qui j’aimerais travailler sur ce projet dont Heather, Daisy et peut être Lizzie. Je lui adresse un nouveau sourire et l’entraîne vers un petit restaurant dans une petite ruelle, un de mes resto préféré et qui en général et en plus assez calme. « Ca me fait plaisir de te voir en tout cas. »
Daisy croisait rarement des connaissances dans les rues de Brisbane, elle essayait de faire profil bas quand elle était en public de peur de tomber sur un client et se retrouver dans la panade. Quand on faisait partie du Club, il fallait toujours jouer le rôle de l'incognito, pas forcément ce que la jolie fleur préférait en tant qu'ambitieuse actrice mais avait-elle le choix? D'autres étaient morts pour moins que cela avec l'organisation et la blonde savait que le Club ne plaisantait pas sur les règles. Alors, elle suivait le mode opératoire, s'amusait avec ses clients le soir venu et quand elle redevenait une civile lambda, elle se cachait toujours derrière dix mille apparats pour ne pas qu'on la reconnaisse. Jusque là, le pot aux roses avait toujours marché: il y avait la Daisy escort et la Daisy civile qui ne dérangeait personne. Elle espérait sincèrement que jamais ses deux mondes ne se rencontreraient car elle sentait déjà que les conséquences seraient terribles pour elle. En attendant, elle pouvait profiter d'une vie simple lorsque le soleil brillait et quel plaisir de se retrouver nez à nez avec un Matthias, les bras plein de cadeaux, semblait-il. Il avait l'air d'être de bonne humeur, ou en tout cas épanoui, ce qui signifiait potentiellement que son projet était en train d'aboutir, il était vraiment chanceux. "T'as trouvé des distributeurs? Mais c'est une excellente nouvelle ça! Tu me préviendras quand il y aura une date de sortie officielle dans ce cas!" Elle ne cracherait pas non plus sur une projection en avant première mais Daisy n'allait tout de même pas lui demander de contourner deux ou très règles pour ses jolis yeux. De toute manière, le film n'était pas encore proche de sortir et il était question de profiter de la chaleur des fêtes qui arrivaient, la jolie fleur souriant à son comparse en entendant sa proposition. "Et bien, avec plaisir. Surtout si t'as un truc à me dire..." Elle le suivit entre les ruelles du quartier jusqu'à ce qu'ils se posent à la terrasse d'un restaurant, Daisy le regardant avec intérêt parce qu'il allait devoir cracher le morceau, sous peine de subir un chantage affectif digne d'une Witter. "Dis moi tout, mon cher. Je suis tout ouïe." Elle faisait sa jolie fleur, prête à être cueillie parce qu'elle savait que c'était une part du job et puis, son métier l'y aidait beaucoup maintenant qu'elle était une experte du charme. Même si elle en avait honte, pour sûr.
Le film avance, et la sortie prévue pour l’an prochain me rend un peu nerveux. Je suis toujours un peu nerveux avant la sortie d’un de mes films, ce qui est normal, je le sais bien. Mais cette fois-ci, c’est encore différent parce que le film est bien plus attendu que ce que je n’ai jamais fait. Mais cette fois-ci, c’est encore différent parce que le film est bien plus attendu que ce que je n’ai jamais fait. Je sais que les choses se passeront sûrement bien malgré les critiques négatives et je peux certainement compter sur mes proches pour me soutenir même si le film fait un total flop. « T'as trouvé des distributeurs? Mais c'est une excellente nouvelle ça! Tu me préviendras quand il y aura une date de sortie officielle dans ce cas! » « Oui, tout est quasiment bouclé. On bosse sur le montage, mais encore quelques mois et de boulot et tout sera fini. Normalement il devrait sortir courant 2020. » Je lui adresse un petit sourire, ayant bien de prévu une avant-première avec des gens du milieu, des journalistes, mais également beaucoup de gens que j’ai moi-même envie de voir lors de cet événement. « Il faudra d’ailleurs que tu me files ton adresse mail pour que je puisse te faire parvenir ton invitation pour l’avant-première. » Sur ces mots, j’entraîne mon amie dans une petite rue que je connais par cœur et l’invite à s’installer en terrasse d’un petit restaurant. Heureusement les parasols sont sortis et l’ombre me fait du bien. J’adore l’été mais ma peau de roux n’apprécie pas trop le soleil, surtout avec une journée aussi ensoleillé que celle d’aujourd’hui. Je commande tout de suite une grande carafe d’eau avant de prendre le menu en remerciant le serveur. Il ne faut que quelques secondes avant que Daisy ne me questionne pas sur mon nouveau projet. « Dis moi tout, mon cher. Je suis tout ouïe... » Je ris légèrement en remplissant les deux verres d’eau. « Impatiente mademoiselle ? » Je lui adresse un sourire taquin, repose la carafe et bois une gorgée d’eau fraîche bien nécessaire avec cette chaleur avant de reprendre la parole. « Je suis en train d’écrire un nouveau scénario. C’est loin d’être fini, mais si jamais ca t’intéresse toujours de te lancer dans le métier d’actrice… J’aurais sûrement un rôle à te proposer. » En général, il y a toujours le procédé des auditions, de voir plusieurs personnes et de choisir la meilleure, mais il m’arrive souvent de ne pas faire cela. Souvent je contacte la personne qui me plaît pour le rôle, ou celle que j’ai repéré et je leur proposer le script, je leur propose de lire l’idée et de me dire si elle veut le rôle ou non. Pour cette fois-ci, j’ai vraiment envie de donner une chance à Daisy, de la voir à l’action et de lui permettre d’avoir une chance de vivre de son rêve. Je reporte alors mon regard sur le menu. « Commande tout ce que tu veux. »
Un jour, peut être, son rêve se réaliserait. En attendant, la belle blonde devait faire preuve de la plus grande des patiences car le temps n'était pas encore de son côté. Elle était bien trop engagée dans les bas fonds de la criminalité pour se sortir de là en vie. On ne quittait pas le Club, pas quand on tenait à refaire sa vie ensuite, on la passait plutôt à l'intérieur d'un cercueil. Rien que d'y penser, Daisy en avait froid dans le dos mais c'était le chemin qu'elle avait choisi, croyant que de l'argent facile serait la solution à tous ses maux. Ce n'était clairement pas le cas: elle vivait encore avec le traumatisme de son viol dès qu'elle fermait les yeux et il n'y avait pas l'ombre d'une résurrection qui se manifestait quand elle essayait de trouver l'école de théâtre idéale. Ce projet semblait tomber à l'eau de plus en plus et la jolie fleur avait peur de ne plus jamais pouvoir prétendre à quoique ce fut. Néanmoins, un coup de pouce du destin n'était jamais impossible, la preuve puisqu'elle se retrouvait en face de Matthias, un homme de pouvoir dans le milieu qu'elle convoitait et il avait l'air de l'apprécier suffisamment pour envisager de passer au moins un court moment avec elle. Tout n'était pas perdu, à partir de là. "J'ai une carte donc attends... Tiens, je compte être présente, bien sûr." Elle avait fouillé dans son sac de Mary Poppins pour lui tendre ladite carte de visite, ne sachant pas si Calloway allait suivre ses directives et l'inviter au final. Au moins, il l'invitait au restaurant, pour parler d'un nouveau projet, elle s'en doutait. Avec son air charmant, Daisy s'assit en face de lui et l'interrogea, elle n'était pas reconnue pour sa grande patience pour sûr. "Toujours. Un rôle pour moi? Tu me rends très curieuse là... Je vais avoir des infos ou tu vas me laisser trépigner encore un moment?" Jamais personne ne lui avait présenté la moindre opportunité et si elle n'était pas aussi professionnelle, des larmes auraient certainement roulé sur les joues de Daisy. Elle s'en empêcha, restant droite et fière en observant Matthias puis vaguement la carte, la faim ne la tiraillant plus autant maintenant qu'il avait parlé d'un film. "Je prendrai ce que tu prendras, c'est pas la nourriture mon principal intérêt maintenant... Tu sais très bien ce qu'il en est. Je veux tout savoir et promis, je resterai sage comme une image." Ce qu'elle ne savait plus faire depuis deux bonnes années. Daisy était mouillée dans bien trop d'affaires délicates pou s'en sortir aussi aisément mais elle avait encore le droit de rêver, non?
Je prends toujours un grand plaisir à inviter des amis et des proches à mes premières, à voir leurs retours et leurs avis sur mon travail. Alors bien sur inviter Daisy me semble quelque chose d’essentiel. Je suis sûr que cela la ferait encore plus rêver avant que je ne puisse lui proposer un projet avec moi. « J'ai une carte donc attends... Tiens, je compte être présente, bien sûr. » Je saisis la carte qu’elle me tend. « J’espère bien que tu seras là oui. » Je lui adresse un sourire avant de prendre avec elle la direction de l’un de mes restaurants préférés. Celui-ci est tenu par des amis que j’ai rencontrés à d’autres amis et je venais y manger assez souvent, initiant également souvent des amis à moi. La blonde assise en face de moi me demande alors impatiemment de lui parler de mon projet, mais malheureusement je ne vais pas lui donner plus d’informations qu’elle n’a déjà. Je ne parle jamais vraiment de mes projets aux gens avant qu’il ne soit complétement fait et fini, peut être à l’exception de Cora, qui est l’une des rare personne que j’appel en cas de panne d’inspiration ou si j’ai besoin d’avis. Je connais Cora depuis nos dix-neuf ans et elle est la seule qui a cette place spéciale dans ma vie, cette place qui fait qu’elle est au courant de beaucoup de choses avant tout le monde et l’une des rares à qui je parle de tous mes projets. « Toujours. Un rôle pour moi? Tu me rends très curieuse là... Je vais avoir des infos où tu vas me laisser trépigner encore un moment? » « Il va falloir que tu t’armes de patience, je n’ai pas encore fini le scénario donc pour le moment je ne donne pas de détails. Mais dès que c’est prêt tu seras une des premières au courant, ca je peux te l’assurer. » Je lui adresse un sourire avant de reporter mon regard sur la carte du menu. Je dois avouer que le burger végétarien avec les frites à la patate douce me donne bien envie et me calera sûrement bien jusqu’à ce soir. « Je prendrai ce que tu prendras, c'est pas la nourriture mon principal intérêt maintenant... Tu sais très bien ce qu'il en est. Je veux tout savoir et promis, je resterai sage comme une image. » Je ris légèrement. « Je te dis, va falloir être patiente. » Je fais signe au serveur et commande alors deux burger accompagnés de frites. « Mais toi qu’est ce que tu me racontes sinon ? Comment tu vas ? » Cela fait plusieurs mois que je n’ai pas croisé Daisy et que je ne sais donc pas vraiment ou elle en est dans son envie de devenir actrice. Déjà je suis sur qu’elle n’a pas lâcher son rêve vu qu’elle s’intéresse à mon scénario et à mon idée, mais a-t-elle avancé un peu ? Ca je l’ignore. Je prends une gorgée de mon verre d’eau en la regardant.
Daisy avait envie de mûrir, de rentrer dans un nouveau monde, un univers qui ne la blesserait pas autant que le Club et ses bas fonds. Ce n'était pas si simple puisque la criminalité avait été la source même de ses plaisirs ces dernières années, mais ne méritait-elle pas mieux au final? Elle n'en savait rien, la jolie fleur, elle n'avait connu que la désolation depuis son enfance, à vivre dans une maison bordélique et avec des règles incompréhensibles. Après tout, Witter ne savait toujours pas qui était sa véritable mère parmi les triplées et cela l'avait tuée de longues années. Maintenant, elle s'en fichait, du moins, c'était ce qu'elle disait parce qu'elle avait décidé de mettre sa famille à l'écart, de se concentrer plutôt sur la nouvelle qu'elle s'était faite au fil des ans. Rien d'exceptionnel, elle devait se réduire à sa colocataire, à Carter et d'autres personnes du Club, rien qui ne présageait une reconversion sereine. Pourtant, elle voulait encore y croire puisque Matthias était face à elle et qu'il avait un projet à lui proposer. La curiosité de la jeune blonde était piquée au vif mais forcément, le brun n'allait pas lui fournir le moindre détail, pas tant qu'il n'aurait pas totalement terminé de mettre sur pied le projet. Daisy fit une fausse moue boudeuse, en se concentrant sur la carte des menus, choisissant le premier qui passait au moment où le serveur passa pour eux. Elle avait juste envie d'un verre de vin alors, elle en profita également, tant pis s'il faisait encore jour et que cela faisait mauvais genre pour une femme de son style. Daisy voulait profiter de ses retrouvailles avec Calloway, celui-ci choisissant de prendre des nouvelles et la belle blonde ne put que se mordre la lèvre, sans vraiment savoir quoi répondre. Rien de glorieux ne lui arrivait ces derniers temps et hors de question qu'elle parle de ses activités nocturnes, sous peine qu'il change d'avis concernant le rôle qu'il désirait lui proposer. Daisy devait être intelligente, faire attention au moindre mot qu'elle prononçait pour ne pas décevoir cet ami en devenir. "Et bah écoute ça va, mais j'ai rien à raconter vraiment. J'ai passé quelques castings sans succès, donc je suis toujours une parfaite inconnue aux yeux de ce monde, je sais pas si j'ai le talent suffisant mais si tu me fais confiance... Je ferai de mon mieux, je t'assure. Et toi, quoi de neuf à part tes films à succès?" Elle lui fit un clin d'oeil, il avait l'air d'avoir une vie tellement plus agréable que la sienne mais dans le fond, Witter ne le connaissait pas tellement, c'était peut être l'occasion rêvée pour changer ce fait d'ailleurs.
Malgré mon enfance, malgré le fait que ma mère avait passé des années et des années à me dire que je n’arriverais à rien, que je n’étais qu’un bon à rien, je m’en sorti. Certes, cela n’a pas toujours été facile, il a fallu se battre, afin d'arriver à croire en moi, de croire que je puisse réussir, mais pourtant aujourd’hui, je me sens chanceux et épanouie dans ce que je fais. Mais le plus important, c’est surtout qu’en dépit de tout cela, j’ai toujours cette énergie positive qui fait que j’ai toujours tendance à voir le meilleur des gens, que j’ai tendance à toujours croire en tout le monde. Alors oui, je crois en Daisy, je crois en son talent, au fait que c’est une femme bien et qu’elle mérite de réussir dans le domaine. Bien que ce domaine du cinéma ne soit pas facile, qu’il peut être cruel, je sais qu’elle pourrait réussir, je le sens. Je suis donc prêt à lui donner un rôle, à lui donner une chance parce que je prends très fortement que beaucoup de monde l’aimerait beaucoup. Je lui dis alors qu’il faut qu’elle soit patiente et elle se contente de m’adresser une petite moue, ce qui me fait rire je dois bien l’avouer. J’aime beaucoup Daisy et je veux vraiment collaborer avec elle, alors si je lui dis que je l’embaucherais, c’est que je le ferais, je ne reviens jamais sur mes paroles. « Et bah écoute ça va, mais j'ai rien à raconter vraiment. J'ai passé quelques castings sans succès, donc je suis toujours une parfaite inconnue aux yeux de ce monde, je sais pas si j'ai le talent suffisant, mais si tu me fais confiance... Je ferai de mon mieux, je t'assure. Et toi, quoi de neuf à part tes films à succès? » « Bien sûr que t’as le talent suffisant, ca j’en suis sûr. Je t’ai vu jouer, et même si le rôle a été pris par quelqu’un d’autre je suis sûr que tu finiras par trouver quelque chose. » Je sais qu’elle va réussir, je le sens et j’ai confiance en elle pour cela. « Écoute sinon… Ben pas grand chose tu sais. Mon quotidien. Je passe du temps au refuge et dans mon association, je fais de la photo et je passe du temps avec des amis. » Quand elle me demande cela je ne peux m’empêcher de penser à Cora. Je pense toujours à Cora, un peu trop d’ailleurs depuis quelque temps d’ailleurs, et même si je tente de ne pas le faire… Je secoue légèrement la tête et adresse un léger sourire à la blonde en face de moi. « D’ailleurs si jamais t’as besoin de head shot pour tes castings ou si tu veux faire un book ou quelque chose comme ca un jour, tu hésites pas à me contacter, je t’aiderais avec plaisir. » Avec Daisy il y a cette connexion que je ne m’explique pas. Je me sens comme une obligation de l’aider, de la protéger, mais je ne sais pourquoi. « Et d’ailleurs si jamais t’as besoin de parler, ou de quoi que ce soit, tu n’hésites pas non plus. »
Daisy avait toujours fait ce cauchemar où on riait d'elle alors qu'elle était sur scène, qu'elle avait enfin le rôle de sa vie. En fait, elle conservait encore de son enfance un manque de confiance profond, certainement apporté par la difficulté qu'elle avait eu à grandir dans son environnement familial. C'était peut être pour cette raison qu'elle ne faisait que reculer l'échéance pour l'entrée dans une école de théâtre car cela faisait déjà de nombreux mois que Witter avait le pécule suffisant pour les frais d'une année de formation. Elle avait peur, la jolie fleur, peur de ne pas être à la hauteur, de se rendre compte que tous ses camarades de promotion avaient bien plus de talent qu'elle. Non, Daisy ne voulait pas faire tâche aux côtés de tous ces petits jeunes qui avaient sûrement eu l'aide de papa et maman pour se retrouver dans un tel contexte. Daisy, elle, n'avait jamais été aidée par personne et elle n'allait sûrement pas avouer que si elle avait gagné le pactole, c'était en couchant avec des personnes qui la payaient pour cela. Après tout, la blonde avait encore un minimum de respect envers elle-même pour cacher sa double vie et puis, elle savait pertinemment que les gens ne comprendraient pas. En conséquence, elle n'en parlerait sûrement pas à Matthias, même s'il avait l'air d'être prêt à lui offrir toute sa confiance dans un rôle et dans un repas partagé autour d'une météo agréable mais Witter devait se protéger, absolument. Elle souriait donc, en écoutant les récits du brun, celui qui semblait avoir la vie la plus normale possible quand elle n'avait jamais réussi à en avoir une plus de trente secondes d'affilée et quelque part, elle l'enviait pour cela. Entre autres choses. "J'espère, on verra... Pour le moment, c'est pas ça. T'as une association? Tiens, je savais pas." Daisy en apprenait tous les jours sur ces gens qu'elle rencontrait bien souvent mais avec qui elle ne partageait pas tant. Il fallait dire que la blonde avait tellement été concentré sur ses petites misères ces derniers temps qu'elle n'avait pas eu vraiment de temps à concentrer à des gens comme Matthias. "Je serai fortement intéressée par l'idée. Avec toi pour un book, je gagnerai tous les rôles, je pense et t'es sûrement hyper créatif pour que j'attire le regard des producteurs." Pas de la mauvaise manière, elle l'espérait puisque Daisy avait clairement trop vendu son corps déjà pour envisager de le faire dans cette profession dont elle était amoureuse depuis qu'elle savait à peine marcher. "La même chose pour toi, mon cher, je suis une super oreille, il paraît. Du moins, c'est ce que dit ma coloc' et une amie que je croise souvent à l'hôpital quand je gère aussi mon association." Elle se faisait un sang d'encre pour tout le monde sauf elle-même, la pauvre fleur, si inoffensive, si mal aimée mais un jour, peut être, le destin tournerait et Witter brillerait.
Des fois, je me dis que j’accorde peut-être trop ma confiance, que je vois peut-être trop les gens comme des êtres bons, mais je ne peux m’empêcher. Avec mon passé, on aurait pu penser le contraire, pensé que j’aurais du mal à laissé des chances aux gens, à trouver le bon en eux, mais ce n’est pas le cas. Pour ce qui est boulot et vie de tous les jours, je laisse toujours les gens la chance de voir le meilleur d’eux même, mais lorsqu’il s’agit de vraiment me lier avec quelqu’un, de vraiment le laissé entrer à cent pourcent dans ma vie, c’est là que les choses deviennent plus compliquées. J’ai toujours eu ce mur qui au fond me protège de la vie de dehors, et qui m’interdit de trop me confier aux gens, de trop m’ouvrir. Quand on me voit, je suis souriante, joyeux quatre-vingt-dix neufs pourcents du temps, on aurait sûrement confiance en moi, mais pour que je m’ouvre vraiment, que je me confie, il en faut beaucoup. Rares sont les personnes qui me connaissent vraiment dans le fond, qui connaissent mes réels questionnements et mes réels doutes. Étant donc comme ca, je me doute que Daisy n’allait pas se confier à moi alors que nous nous connaissions si peu. Nous parlons donc d’un sujet que je connais, d’un sujet sauf. « J'espère, on verra... Pour le moment, c'est pas ça. T'as une association? Tiens, je savais pas. » « C’est pas vraiment mon association, mais j’en fais partie depuis des années. C’est une sorte d’association grand frère, pour aider les jeunes en difficultés ou situation familiale compliquées. » Cette association est l’un des rares endroits où il m’arrive un peu de parler de mon passé, de ma mère et de mon vécu de tout ce qu’il s’est passé dans mes trente deux ans d’existence. Je lui adresse alors un sourire et nous commandons nos plats rapidement. Mon ventre gargouille d’ailleurs à ce moment-là, me rappelant que j’ai vraiment faim. Je parle ensuite à Daisy de faire un book, de l’aider peut-être pour quelques castings. « Je serai fortement intéressée par l'idée. Avec toi pour un book, je gagnerai tous les rôles, je pense et t'es sûrement hyper créatif pour que j'attire le regard des producteurs. » Je ris légèrement. « Peut être pas tous les rôles, mais si ca peut t’aider, je veux bien t’aider avec grand plaisir. Tu me diras quand tu es dispo et on se callera une date. » Je lui adresse un nouveau sourire et j’ajoute que si jamais elle a besoin de quoi que ce soit d’autre, je suis disponible pour elle. « La même chose pour toi, mon cher, je suis une super oreille, il paraît. Du moins, c'est ce que dit ma coloc' et une amie que je croise souvent à l'hôpital quand je gère aussi mon association. » « C’est noté. » Je bois une gorgée d’eau. « Je ne me rappelais pas que tu avais une association pour l’hôpital. Tu fais quoi exactement ? » N’étant pas moi-même un grand fan de ses endroits-là, je crois que je ne pourrais pas devenir bénévole dans un hôpital. Je préfère me contenter de mes animaux et de mes jeunes.
Daisy n'était pas quelqu'un qui se concentrait trop sur ses propres problèmes: si c'était le cas, elle passerait sûrement la majorité de son temps en pleurs à attendre que l'instant s'évapore. Elle avait bien trop vécu pour son jeune âge et elle espérait que le dicton disait vrai, que la roue allait tourner un jour ou l'autre, même si son optimisme se faisait la malle depuis quelques années. Il y avait encore un miracle possible, il ne pouvait pas en être autrement puisque la belle blonde avait de longues années à vivre et elle espérait qu'elle les vivrait loin du Club. Pour le moment, ce n'était pas une option envisageable puisque Witter n'avait pas assez de connaissances influentes en dehors du gang pour imaginer s'en sortir sans une égratignure. Elle avait quelques amis certes, mais aucun qui pourrait la protéger de gens comme ceux du Club, des gens véreux qui feraient tout et n'importe quoi pour s'enrichir. Quelque part, la jolie fleur était devenue comme eux, même si elle faisait comme si elle valait bien mieux qu'eux lorsqu'elle ne travaillait pas pour eux: pourtant, elle était devenue vénale avec le temps car l'appel de l'argent était bien plus fort que n'importe quelle autre drogue, aussi puissante fut-elle. "Oh, vraiment? Et t'as rencontré des gens intéressants? Je veux dire, t'as vraiment réussi à apporter ton aide?" Dans le fond, ils faisaient la même chose de leur temps libre, sauf que Daisy le perdait avec des soldats qui n'avaient plus la moindre envie de vivre. Alors, elle espérait que c'était plus agréable du côté de Matthias. En tout cas, il n'avait pas l'air des plus traumatisés en mentionnant son expérience, cela voulait certainement dire que les choses se déroulaient à merveille. "Je suis dispo tous les jours, tu sais. C'est plus toi et ton emploi du temps de ministre qu'il faut gérer, non?" C'était l'avantage de travailler la nuit pour sûr, Witter avait tous ces après midis pour se prélasser et ne rien faire du temps alors, il était sûrement temps qu'elle trouve à s'occuper, surtout pour envisager sa future reconversion professionnelle. "Oh, pas grand chose, j'interviens auprès d'anciens soldats en proie au stress post-traumatique, c'est pas très concluant, je t'avoue, c'est spécial comme monde, je suppose qu'il y a de quoi faire mille films dessus d'ailleurs." Si Calloway voulait s'y coller, il avait de la ressource mais Daisy n'était pas sûre de vouloir observer le résultat, elle en souffrait trop au quotidien, en témoigna le voile qui se posa sur ses yeux au moment de terminer sa phrase.
J’ai toujours pensé qu’il est important de donner du temps pour les autres quand on le peut, de se rendre utile et de donner en retour. Malgré le fait que je suis loin d’être réalisateur à million pour le moment, j’ai toujours eu bien assez pour vivre tranquillement et j’ai donc toujours trouvé cela important de pouvoir aider mon prochain. C’est d’ailleurs comme ca que j’en suis arrivé à donner de mon temps au refuge pour animaux, mais également dans cette association pour les jeunes en difficultés. Sans trop aidé dans les détails de mon passé, je tente d’être là pour des adolescents qui ont des familles compliqués, ou très peu présentes pour eux, tout comme je l’ai eu moi-même. Ce n’est pas toujours simple de me rendre la bas, parce que cela peut me rappeler de mauvais souvenirs, mais ses jeunes en ont besoin. « Oh, vraiment? Et t'as rencontré des gens intéressants? Je veux dire, t'as vraiment réussi à apporter ton aide? » Je hausse les épaules et lui adresse un léger sourire. « Oui y a pleins de jeunes qui sont adorable, juste des familles et des situations compliqués. J’essaye d’aider au mieux, mais ce n’est pas toujours évident tu sais. Puis ils ont tous des situations bien différentes les unes des autres. » Chaque personne est unique, et chaque histoire l’est également, c’est ce qui rend les choses parfois difficile. Mais lorsque je peux aider un jeune, c’est toujours quelque chose qui fait chaud au cœur. Je change alors de sujet et discute rapidement avec Daisy de pouvoir lui faire un book pour que cela puisse peut-être l’aider dans sa carrière. « Je suis dispo tous les jours, tu sais. C'est plus toi et ton emploi du temps de ministre qu'il faut gérer, non? » Il est vrai qu’entre les associations et le boulot je n’ai pas beaucoup de temps pour moi. « Je regarderais ca et je te dirais. Je t’enverrais un message pour te dire des que je suis libre. » Je lui adresse un sourire alors que le serveur fini par apporter nos plats et les dépose devant nous. Je prends une première bouchée tout en écoutant mon amie me parler de son association de soldats. « Oh, pas grand chose, j'interviens auprès d'anciens soldats en proie au stress post-traumatique, c'est pas très concluant, je t'avoue, c'est spécial comme monde, je suppose qu'il y a de quoi faire mille films dessus d'ailleurs. » « C’est sûr que ca doit pas être évident tout le temps. T'en a pas qui sont violents avec ce genre de traumatismes ? » J’ai déjà vu des émissions et entendu des choses sur le stress post-traumatique et il semblerait que ce ne soit pas du tout quelque chose de facile à gérer, que cela peut souvent amener au suicide ou au grave problème psychologique. « J’espère que tu fais attention à toi quand même. »
Daisy aurait aimé être plus présente pour son entourage mais depuis qu'elle était entrée au Club, la jeune femme avait bien du mal à concilier sa vie personnelle et professionnelle, peut être par honte avant tout. Elle se voyait mal arriver lors des repas dominicaux pour annoncer qu'elle était escort pour des malfrats qui possédaient plus ou moins tous les gros business de Brisbane. Ses mères avaient beau être ouvertes d'esprit, elle n'en accepterait pas pour autant la descente aux enfers de leur fille. Elles se sentirait sûrement fautives de ne pas avoir vu l'affaire arriver, mais comment les blâmer alors qu'elles avaient eu dix enfants sur les bras? Certes, elles n'avaient jamais donné le bon exemple avec tous les mensonges qu'elles avaient dits, tous les secrets qu'elles avaient gardés mais elles avaient essayé de faire de leur mieux, ce qui n'était peut être plus le cas du côté de chez Daisy. Elle s'était laissé emporter par l'argent, par la facilité qu'on pouvait avoir à en obtenir lorsqu'on était dans des situations aussi propices que la sienne et voilà où le tout l'avait menée, vers le vice, vendant son corps aux plus offrants et refusant en conséquence de se regarder dans le miroir alors qu'elle avait toujours eu un joli minois. Daisy ne se voyait plus de la même manière mais les autres arrivaient encore à la considérer comme la femme douce qu'elle avait été, souriant à son interlocuteur alors qu'il parlait de son expérience dans une association similaire à celle de Daisy. Que pouvait-elle ajouter? Elle n'était plus aussi altruiste que lui, elle ne pensait qu'à elle, la jolie fleur, se perdant dans la contemplation du monde autour pour mieux se sublimer elle-même. Elle ne fit même pas attention aux plats qui arrivèrent, son téléphone vibrant à plusieurs reprises. Si l'envie de l'ignorer était forte, elle ne le put en lisant un des messages codés du Club. C'était une urgence et tout le monde devait se ramener au QG pour un plan d'envergure. Tant pis pour le repas mais en un sens, cela évitait à Witter de parler de son expérience avec des hommes violents, elle n'en était pas capable. Elle se releva, un peu paniquée et maladroite. "Je suis désolée, Matthias, j'ai une urgence absolue au boulot, je dois partir mais... On s'appelle, hein? Désolée, vraiment." Elle allait devoir courir pour arriver à temps, Daisy avait peur, si peur de l'avenir mais elle voulait y croire encore un peu en se dirigeant vers son petit enfer personnel, d'un pas déterminé.
Je ne peux m’empêcher de me montrer un peu protecteur, un peu inquiet devant Daisy. Je ne la connais peut-être pas encore tant que cela, mais il y a quelque chose. Au milieu de cette force il y a aussi cette vulnérabilité que l’on peut très vaguement deviner. On peut voir un peu de détresse dans son regard et je ne peux donc m’empêcher de penser qu’il y a quelque chose dans sa vie qui est dur. Sauf que, bien sur, je ne veux pas être le mec relou qui insiste, ce n’est pas mon genre, alors je lui fais juste comprendre que je suis là pour elle, qu’elle peut m’appeler ou venir me voir quand elle veut parce qu’au fond c’est la vérité. Mais ce qui m’inquiète encore plus, c’est cette expression qui apparaît sur son visage lorsque son téléphone bip plusieurs fois. Ca semble… grave ? Je ne sais pas vraiment deviner son expression, mais elle a l’air d’avoir un peu peur et j’ai presque envie de venir lui dire que ca ira, mais elle est plus rapide que moi. « Je suis désolée, Matthias, j'ai une urgence absolue au boulot, je dois partir mais... On s'appelle, hein? Désolée, vraiment. » Elle se lève d’un coup, n’ayant même pas touché une seule bouchée de son assiette. « Non, c’est rien. » Je lui adresse un petit sourire qui se veux rassurant et je ne peux m’empêcher de lui rappeler que je suis là pour elle. « Bien sur, on s’appelle. Et si jamais tu as quoi que ce soit tu n’hésites pas okay ? » Pourquoi est ce que j’ai cette impression qu’elle a des ennuis ? Ou alors qu’elle a quelqu’un dans sa vie qui ne devrait pas y être. Je la regarde alors s’éloigner, un peu inquiet je dois bien l’avouer, mais ne pouvant pas vraiment faire quelque chose. Je me contente de prendre quelques bouchées de mon repas avant de prendre le reste à emporter. Je n’ai soudain plus très faim et je préfère prendre le chemin de chez moi.