| This world’s anguish is no different from the love we insist on holding back. ¤ Timlie |
| | (#)Mer 25 Déc 2019 - 0:19 | |
| Timothy Decastel, travailler dans un bar? L'idée semblait surréaliste mais le pauvre brun n'avait pas eu tellement d'autres choix depuis qu'il avait mis sa carrière militaire en pause pour accueillir son petit garçon. Il avait encore du mal à s'y faire mais bon dieu, ce qu'il pouvait sourire quand il y pensait. Ce soir-là, il n'avait pas spécialement le temps de réfléchir à tout cela parce qu'il était en plein service et qu'il paniquait comme jamais de devoir gérer autant de verres d'un coup. Voilà pourquoi ses morts lui manquaient, ils étaient patients et ne requéraient pas son attention immédiatement. Là, Tim suait sang et eau à essayer de suivre le rythme des commandes tout en cassant le moins de verres possibles et forcément, le résultat était pitoyable. Decastel était totalement dépassé et il s'en rendit bien compte lorsqu'on lui hurla dessus que ce n'était pas cette bière qui avait été commandée mais celle d'à côté, autant dire que Timothy se répandit en excuses, finissant par faire tomber un ou deux verres sur la table, en voulant faire des gestes salvateurs... Résultat des courses, les clients étaient furieux puisque leurs vêtements étaient trempés, Tim, lui, se sentait trembler mais il devait tenir le cap, ignorant ses mains qui tremblaient alors qu'il courait vers la réserve pour attraper une serpillière. Il voyait Charlie dans un coin et il avait honte d'être aussi incapable face à elle parce qu'il était censé être à la hauteur de ce qui allait leur arriver et là, clairement, il ne l'était pas à renverser les premiers verres de la soirée, ou presque. Il fuit son regard aussi vite que possible en fouillant dans les placards de la réserve pour une serpillière mais même cela, il n'était pas capable de la trouver alors, il la sentit... L'angoisse, elle était là. Elle le fracassait totalement et il sentit les larmes grimper, il essaya de se rattraper à l'étagère, faisant tomber encore un ou deux verres dans l'affaire, finissant par s'écrouler au sol, amorphe. Respirait-il encore? Est-ce qu'il allait survivre? Tim ne voyait plus rien et il ne sentait même pas la douleur alors que sa tête avait heurté le sol. Il était vraiment tuer comme garçon et dieu qu'il se méprisait. Plus que d'habitude, si c'était possible.
@Charlie Villanelle |
| | | | (#)Mer 25 Déc 2019 - 0:53 | |
| Sept mois. Déjà. Enfin. Encore deux minuscules petit dernier et à défaut d’avoir son enfant dans son ventre elle pourra le tenir dans ses bras, Tim à ses côtés. Elle en est à compter le nombre de jours qui la séparent encore de l’accouchement, de ce jour fatidique estimé au premier mars pour devenir la date d’anniversaire de leur fils. Et si jamais il vient une semaine avant, personne ne s’en plaindra, vraiment, parce qu’elle commence à emmagasiner bien trop d’amour en elle pour un seul petit être humain qui n’a même pas eu le temps de poser un pied sur cette Terre.
Tout est encore plus intense depuis que Tim a rejoint les rangs du DBD et de sa troupe écliptique. Matt a sûrement été plus ravi de la chose que Charlie elle même ; elle qui de toute façon s’est contentée de quelques mots et d’un sourire en coin à défaut d’avoir le droit d’exploser de joie, parce que même si les choses évoluent peu à peu le processus est lent et douloureux. Ils sont amis, désormais, mais liés par des liens plus que friables. Un simple mot de travers pourrait à nouveau tout faire basculer et c’est ce qu’elle cherche à éviter à tout prix, se montrant présente pour lui quand il en a besoin mais se contentant de garder ses distances la plupart du temps. On lui interdit de plus en plus de toucher à n’importe quel verre n’étant pas le sien, de toute façon, et le sentiment d’inutilité est très frustrant pour elle. La blonde doit généralement se contenter de ruminer dans son coin en buvant une tasse de chocolat chaud plus large qu’elle. Parce que non, bien sûr qu’elle ne quittera pas le DBD de si tôt, même enceinte jusqu’au cou, même avec un Matt constamment sur son dos à demander quel poids en est le foetus aujourd’hui et si, depuis hier, tout se passe toujours très très bien.
Cette fois ci pourtant elle est celle sur le dos de Decklan, celle qui lui envoie mille sms pour lui demander de venir rajouter du miel dans son chocolat chaud puisqu’elle a extrêmement mal au dos et qu’elle ne peut par conséquent pas le faire elle même, ce qui est fortement regrettable. Et même s’il s’occupe de moins en moins de la salle il finit toujours par exécuter, en extirpant tout l’air hors de ses poumons pour noter son mécontentement. Finalement entre deux rires et sourires au brun, son attention finit inévitablement par se poser sur l’autre brun, son brun, lui qui a encore tant de mal à gérer l’affluence des soirs de week end et la présence de la foule en générale. Il ne le dira pas mais elle le connaît assez pour savoir ce genre de détails, pour se douter que le verre brisé qu’elle entend ne sera que le début d’une longue liste s’il n’arrive pas à se calmer de lui même.
Ce qu’il ne fait pas. Ses yeux bleus le suivent dans l’arrière boutique, elle fait abstraction du brouhaha ambiant et demande à Decklan de se charger de la salle sans que cette fois ci cela n’ait absolument rien de drôle. A sa vitesse à elle, Charlie se retrouve dans les pas de son nouveau collègue et lâche un hoquet de surprise lorsque le bruit du verre brisé se fait à nouveau entendre, plus proche que jamais.
Même si désormais elle sait à quel genre de scène elle peut s’attendre après l’avoir vu avoir de telles réactions, ce n’est définitivement pas une chose à laquelle elle pourra s’habituer un jour. Le voir si vulnérable, las, étendu au sol sans être capable de se relever, parler ou même respirer : cela lui brisera toujours autant le coeur comme s’il s’agissait d’elle même. Il est son double, il est son tout. Il s’agit d’elle même. D’une main, elle écarte les bouts du verre pour les envoyer glisser plus loin, de l’autre elle attrape Tim par dessous les épaules pour tenter de le remonter et le faire s’appuyer sur le mur pour qu’il respire mieux. Elle passe une main dans ses cheveux pour dégager des mèches de son front brûlant et en sueur et lorsqu’elle s’en dégage, le sang s’est faufilé entre les traits de la paume de sa main. Le coup a été violent, bien plus qu’elle ne voudrait jamais le croire. Sa tête a heurté le sol. ”Tim reste avec moi.” Il a le regard perdu, les yeux ailleurs. Ce n’est jamais bon signe, cela ne signifie que seulement qu’elle est en train de le perdre petit à petit. ”Tim, tu as mal quelque part ?” La main portant les traces de son sang est tremblante, c’est une vue à laquelle la blonde ne sera jamais capable de s’y faire. Pour lui, pourtant, elle tente de faire abstraction de tout et elle resserre le poing pour tenter de se contrôler. Sa main propre se pose sur sa joue pour le stimuler, pour l’enjoindre à ce que leurs deux paires d’yeux bleus se rencontrent encore une fois de plus. ”S’il te plait Tim, dis quelque chose … Reste avec moi.” A genoux, elle prend sa tête entre ses mains et se recroqueville encore un peu plus près de lui pour le bercer, les yeux déjà emplis de larmes qu’elle n’autorise pas à couler.
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| | | | (#)Mer 25 Déc 2019 - 1:27 | |
| Pourquoi ne sentait-il plus les sensations d'un muscle quelconque? Les fourmis passaient dans ses bras et glissaient malheureusement jusqu'à ses jambes et il n'y comprenait plus rien, Decastel. Il voulait ouvrir les yeux mais il n'y avait aucune image qui circulait jusqu'à ses synapses, semblait-il. Le pire restait les acouphènes parce qu'elle lui bousillait son reste de neurones et il était incapable de se concentrer sur l'environnement autour. Il voulait que cela s'arrête, c'était son seul souhait, qu'on le laisse partir, qu'on lui fiche la paix et lui offre une petit place tranquille dans son beau cimetière. Tim ne pensait plus de manière cohérente, c'était un fait avéré et il ne réalisait même pas que Charlie était arrivée pour le remettre assis, sentant à peine sa main passer sur sa jour pour y récolter une belle trace de sang. Timothy, lui, ne voyait rien de tout cela. Il se laissait simplement manipuler comme une marionnette, dans l'incapacité de parler, de voir, d'entendre mais il sentait encore un peu. Il fallait qu'il se concentre, qu'il revienne à lui, que ses yeux recommencent à faire leur travail parce qu'il ne sentait plus aucune douleur nulle part et cela, ce n'était pas aussi courant que d'habitude. Tim tâcha de retrouver ses fonctions pulmonaires avant de faire quoique ce fut d'autre mais il se rendait bien compte qu'il avait un mal fou à sentir l'air passer à travers ses poumons. Il était totalement paniqué et ses muscles se contractaient soudainement parce qu'il se rendait compte qu'il n'était plus aux commandes et puis il entendait aussi, oui, enfin, les paroles de Charlie qui l'imploraient de revenir, de lui dire s'il avait mal quelque part. Il voulait la rassurer, faire comme si tout allait parfaitement bien et tout idiot qu'il était, il s'appuya sur ses jambes tremblantes à souhait, sa main accrochée encore à l'étagère comme s'il n'avait pas déjà été assez martyrisé par ces fichus verres. "Je vais bien. Tout va bien. T'en fais pas." Sauf qu'il chut deux secondes plus tard, force était de constater qu'il n'allait pas bien du temps et il fondit simplement en larmes, honteux que ce fut devant Charlie. Honteux d'être lui-même. "Pourquoi je suis comme ça? Je t'inquiète pour rien. T'as pas besoin de ça. Faut que t'ailles t'asseoir, que tu boives du chocolat, que tu fasses attention hein.." Il manquait encore de cohérence parce que tout se mélangeait dans son crâne mais il ne la regardait pas. La voir, la confronter, c'était avouer sa faiblesse et lui conter à quel point il n'était pas à la hauteur pour leur famille. |
| | | | (#)Mer 25 Déc 2019 - 20:31 | |
| L’idée selon laquelle tout peut paraître aller normalement et voir Tim sombrer dans ses démons la seconde suivante la terrorise. Elle sait qu’il est bien plus sensible que le reste du monde mais sans doute n’arrive-t-elle toujours pas à comprendre les subtilités de ce mal qui le ronge, c’est pourquoi elle se contente d’essayer de recoller les morceaux de son âme à chaque fois que le mal est déjà fait. Elle pense le connaître mais la réalité est telle qu’elle est forcée de constater que ce n’est pas encore le cas, sinon elle aurait vu cette crise ci venir. Si elle le connaissait vraiment elle lui aurait dit de ralentir le rythme, elle aurait enlevé les écouteurs de ses oreilles un instant plus tôt pour entendre les vociférations des clients, elle aurait fait n’importe quoi pour que cet endroit soit synonyme de détente pour lui comme il l’est déjà pour tous les autres employés.
Une fois de plus, Charlie l’observe tenter de se remettre sur ses pieds trop vite, trop fort. Elle le sent qui sert sa main pour venir y prendre appui, elle le voit qui utiliser l’étagère comme repère. ”Tim - …” C’est trop tôt pour ça, encore. Attends, ralentis, reste encore un peu avec moi. Mais les mots ne se concrétisent pas et l’histoire se répète. Pleine d’espoir, elle avait gardé sa main dans la sienne alors qu’il remontait peu à peu sur ses jambes mais ce ne fût finalement que pour mieux anticiper sa chute, toujours aussi brutale. Du nouveau bruit d’impact ou de l’impuissance de Tim concrétisée par ses larmes, elle ne saurait dire lequel des deux la fait se sentir le plus mal. Son coeur se serre, pique, brûle, lui fait mal ; elle n’ose même pas imaginer quelles sont la myriade de douleurs qui irradient le corps du brun alors qu’il n’a jamais rien fait pour le mériter.
Assise dans un coin de la minuscule pièce, elle le ramène à nouveau vers elle, sa tête posée dans le creux de son épaule. La blonde l’entoure d’un bras qu’elle veut rassurant et garde ses mains fermement accrochées aux siennes pour ne plus qu’il tente quoi que ce soit. Elle a reposé sa tête sur la sienne, yeux fermés, coeur en miette, avec l’espoir mince et fou que cela suffise pour qu’il se sente mieux. Il a besoin d’extérioriser ses sentiments, de pleurer pour se sentir mieux ; elle séchera le tout plus tard, quand le pire sera encore une fois derrière eux. ”Si tu ne vas pas bien je veux le savoir, ce n’est pas rien.” Il n’est pas rien, il est tout le contraire. Tout ce qui se rapproche à lui de près ou de loin revête une importance capitale. Il est tout sauf rien. Il est tout. ”On ira boire du chocolat chaud ensemble, après. On demandera à Decklan de mettre des vermicelles multicolore, du miel, de la cannelle, de la chantilly et des marshmallows, ok ?” Elle négocie avec son corps d’enfin le laisser en paix, de le laisser vivre cette vie qu’il mérite tant de connaître et dans laquelle il n’aurait rien à craindre. ”Tu lui demanderas quel dessin, toi, sur ton chocolat ?” Reste avec moi, je t’en supplie, parle moi. |
| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 15:27 | |
| Reprendre conscience, ne pas se laisser dépasser par le flot cruel de ses pensées, c'était la seule chose que Tim devait opérer à ce moment là mais comme d'habitude, c'était plus facile à dire qu'à faire parce qu'il n'avait pas eu le temps d'aller se cacher dans un placard du bar. Il se méprisait de l'image qu'il rendait à ces nouveaux collègues et encore, cela, il pouvait y survivre mais celle qu'il offrait à Charlie, il ne pouvait pas vivre avec elle. Avait-il le droit d'être si faible devant une femme comme elle? Sa sirène avait dû tout supporter toute seule ces derniers mois et Decastel ne l'aidait même pas à gérer l'affaire puisqu'il s'ajoutait à la liste des épines à son pied. Il pleurait cette fois, oui, il pleurait parce que Charlie le voyait ainsi, abattu et qu'il avait beau mettre en place tous les stratagèmes possibles et imaginables, il n'arrivait pas à se sentir bien dans sa peau depuis l'été passé. Il avait eu l'impression d'être au paroxysme de son existence en faisant des choix cruciaux, se lançant dans une histoire d'amour avec une femme formidable mais Decastel était toujours déchiré par son passé et aussi par l'image constante de Villanelle qui restait ancrée dans son esprit. Il ne lui avait pas menti lorsqu'il avait sous entendu qu'il ne l'oublierait jamais. Il ne pensait qu'à elle récemment, qu'au fait qu'elle était enceinte jusqu'au cou à cause de lui et qu'elle ne pouvait même plus vivre la vie qu'elle désirait. Il avait bien vu que Charlie aurait aimé pouvoir profiter de sa jeunesse: c'était pour cette raison qu'il l'avait retrouvée complètement défoncé un soir et il s'en voulait de lui retirer une part importante de ce qu'elle avait encore besoin de vivre avant de mûrir. Le soldat lui avait volé son existence toute entière et Charlie ne s'en plaignait même pas. Pire encore, elle se trouvait face à lui, à essayer de le ramener à lui, sentant ses bras solides l'entourer alors qu'elle collait sa tête au creux de son cou et Timothy pouvait humer son parfum. Il sentait la douleur se creuser au fond de ses entrailles parce que c'était elle qui le portait alors qu'il lui avait promis d'être plus solide pour elle, et pour le bébé. Tim n'arrêtait pas ses sanglots, écoutant d'une oreille distraite le discours rassurant de la jolie blonde mais aucun chocolat de ce monde, aussi bon fut-il n'aurait pu réparer ce qui s'était brisé au fond de Tim ces derniers mois. "T'as pas besoin de ça Charlie. De tout ce stress. Il faut te préserver. Que tu t'éloignes de moi." Il ne pouvait penser qu'à cela, qu'à l'angoisse qu'il se refusait de faire naître chez sa sirène parce qu'elle était enceinte et qu'elle avait du soutien de toutes parts, Tim ne faisait plus partie de celui-là. Il était celui qui faisait mal avec cette image d'autodestruction qu'elle ne pouvait pas contrôler. Il ne pouvait plus être sauvé, sûrement. "Je veux pas de chocolat, Charlie. Je veux juste plus rien ressentir du tout, c'est possible ça, tu crois? Je me déteste tellement de pas être l'homme que tu mérites là..." Même pas capable de servir des bières sans créer des catastrophes, même plus capable de se relever seul alors qu'il passait ses bras tremblants autour de la silhouette de Charlie, fermant les yeux au creux de son épaule, espérant peut être que la faucheuse viendrait le chercher à ce moment-là et qu'on n'en parlerait plus jamais. Non, plus de lui. |
| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 20:02 | |
| Plus les sanglots se font entendre et ressentir entre deux soubresauts de son corps, plus elle resserre ses bras autour de ses côtes. Il se confond en excuses, minimise à nouveau l’importance qu’il a dans sa vie et toutes les merveilleuses choses qu’il est la raison de la plus belle chose qui ne lui soit arrivée. Il pense être le démon sur son épaule alors qu’elle n’a jamais connu d’ange aussi flamboyant que lui. Tim fait tout pour le faire partir mais elle s’accroche toujours un peu plus, jour après jour, mois après mois, pour prolonger un présent qui ne semble pas avoir de futur. Ils ont de beaux souvenirs auxquels elle se rapproche désespérément car incapable de savoir s’ils pourront en créer d’autres, plus tard.
Elle cambre le dos pour le laisser passer plus aisément ses bras autour d’elle, écarte son épaule pour qu’il puisse y apposer sa tête dans le creux sans que ce ne soit inconfortable pour lui. La blonde se plierait en quatre pour qu’il aille mieux, même si ce n’est que pour une simple seconde. Elle a besoin que lui soit heureux pour qu’elle le soit en retour ; de la plus malsaine des manières il est devenu son pilier et une raison de vivre. ”Tu ne penses pas ce que tu dis.” S’il ne ressent plus rien il ne pourra pas aimer leur fils, et ça, ça, elle sait que ce n’est pas ce qu’il souhaite. Elle sait qu’il ferait déjà tout pour son enfant comme elle en ferait de même pour Tim ou la chair de sa chair. Ils sont semblables, parfois, au delà de leurs milliers de points de tensions ; ils se comprennent. Elle a une main occupée à dégager les cheveux de son front, son nez posé sur son crâne en même temps qu’elle se souvient de la lotion de shampoing qu’il utilise. Il est encore tremblant, elle fait de son mieux pour l’envelopper et le rassurer parce qu’il n’aura jamais rien à craindre, ici. A partir de maintenant il n’a plus rien à craindre non plus quand elle est à ses côtés. Les deux s’ajoutent, le pouvoir ne devrait en être que plus fort. Yeux fermés, elle dépose des baisers sur sa tempe dans l’espoir que ce maigre geste suffise à l’aider d’une quelconque manière. ”T’es tout ce que je mérite. Tu le sais, ça. J’ai besoin de … Je ne veux personne d’autre.” Les mots se répètent mais il ne la croit toujours pas. Malgré tout ce qu’elle pourra faire ou dire, il continuera de ne pas se croire suffisant parce que leur situation est bien trop complexe pour que cela ne mène à quoi que ce soit de sain. ”Tim … Arrête de te préoccuper de moi. Je vais bien. Je veux juste que ça soit pareil pour toi, après tout ce que t’as vécu … Mais pour ça, il faut accepter de tout ressentir. Le bon et le moins bon. Arrête de te détester s’il te plaît. Je t’aime, je t’aime tant. Gabriel aussi aime déjà son papa.”
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| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 20:21 | |
| La présence de Charlie à ses côtés avait toujours été ce qui le guérissait de tous ses maux parce qu'elle l'avait vu dans de pires états encore. Tim pensait forcément à la fois où sa mère avait essayé de l'étrangler, c'était Charlie qui l'avait réparé, qui s'était posté à ses côtés et qui ne l'avait pas lâché jusqu'à ce qu'il aille mieux. Ils avaient signé ce contrat unique: celui d'être toujours présent l'un pour l'autre, même si les circonstances n'étaient pas toujours merveilleusement réunies pour qu'ils se retrouvent au même endroit ensemble. Là, Tim chutait à nouveau et la jolie blonde essayait encore malgré tout d'apaiser ses peurs de caresses dans ses boucles, de baiser sur sa tempe et Decastel ne pouvait qu'à peine lui répondre. Il était si déçu de lui-même ces derniers mois, de s'être perdu en chemin alors qu'il avait été à deux doigts de tout avoir. Il avait fait preuve d'impatience, s'était lancé à corps perdu dans des affaires qui ne lui ressemblaient pas le moins du monde et il se sentait désormais emprisonné au fond de lui-même, au fond de ses choix qu'il avait faits sans réaliser qu'ils impliquaient des conséquences aussi effrayantes. Au milieu de tout cela, il y avait Villanelle et le bébé, ces deux personnes aussi essentielles à son existence et qu'il avait peur de perdre, plus que tout au monde. Tim n'était pas serein face à tout cela et Charlie le savait, elle le sentait vu les sanglots qu'il n'arrivait pas à calmer, même quand elle lui indiquait qu'il n'était pas en droit de penser ainsi. Quelque chose s'était cassé au fond de lui au moment où il avait perdu Charlie: le tout avait beau douter de plusieurs mois déjà, Timothy ne savait plus vraiment comment mettre un pied devant l'autre depuis. Il chancelait plus qu'autre chose et maintenant, la sentence arrivait à une vitesse folle, les semaines passaient si rapidement et le bébé arriverait si tôt. Est-ce que Tim était prêt? C'était ce doute qui persistait au moment où il essaya de relever la tête pour confronter le regard de Charlie. Allait-il y lire de la déception, encore et toujours? "Pourquoi je m'aime pas, moi, alors? Ça fait pas sens tout ça, Charlie. Tu m'aimes, le bébé aussi, Freya sûrement mais moi... Ça fait des semaines que je me supporte plus. Regarde ce que je suis devenu, je te fais pas honte franchement? J'arrive même pas à servir un verre de bière. Je suis devenu de la chair à canon, je t'ai rejeté alors que t'étais mon monde tout entier, je te soutiens pas comme il faut, pas plus que je soutiens Freya, je fais du mal à plein de personnes, et maintenant quoi? Maintenant, qu'est-ce que je suis censé faire pour tout réparer?" Il ne savait pas. Il ne savait plus. Pourtant, lui parler permit à sa respiration de se détendre un peu, ses bras encore autour de Villanelle, ses yeux rivés vers elle, lui suppliant par la présente de le rassurer, de l'aider à trouver la solution idéale pour que sa vie retrouve un cap plus assuré. Si c'était possible au milieu de tout ce fracas de verre brisé. |
| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 21:04 | |
| Quand sa tête se relève doucement du creux de son épaule, elle plonge ses yeux bleus dans les siens, rougis par les larmes. Elle se sent si mal de le voir ainsi, lui qu’elle trouve pourtant si beau et dont maintenant chacun des traits est caractérise par la douleur et la tristesse. Ses doigts passent délicatement sur ses joues et glissent dessus en même temps qu’elle dégage les larmes de son visage. Elle l’a déjà vu pleurer trop de fois, il a déjà eu bien trop de raisons de le faire et elle était malheureusement la source d’un bien trop grand pourcentage d’entre elles. ”Tu ne me fais pas honte. Tu ne me fais jamais honte.” Elle le coupe dans son discours, ne prend pas le temps de le laisser terminer parce qu’elle veut appuyer le peu de choses pour lesquelles elle est certaine. A travers tout ce qu’ils ont vécu et traversé, jamais ô grand jamais il ne lui a fait honte. Pas une fois. Il a créé un grand nombre de sentiments nouveaux au fond de son âme mais pas la honte. Jamais.
”T’as fait des erreurs et j’en ai fait aussi. Tu m’as rejeté et … je l’ai fait aussi.” J’étais ton monde mais tu restes le mien, encore aujourd’hui et sûrement pour demain encore. ”Ca ne fait pas de toi un monstre, t’es juste humain.” Elle ne sait plus quoi lui dire, elle enrage de l’intérieur de ne pas être capable de trouver les bons mots pour le rassurer et lui démontrer une bonne fois pour toutes qu’il n’a rien d’un raté. Il est son monde, il est son soleil, elle pose son front sur le sien et ferme les yeux en même temps qu’elle serre sa mâchoire plus fort que de raison. ”Tu veux que j’appelle Freya ? Dis moi ce dont tu as besoin, tu sais que je ferais n’importe quoi.” Elle est sérieuse. S’il a besoin d’une brune pour lui faire voir le monde, il lui donnera une brune. S’il a besoin de n’importe quoi d’autre, elle mettra le monde à ses pieds pour qu’il obtienne ce dont il a besoin. Elle peut lui donner tout ce qu’il désir, légal ou illégal, sain ou pas, saint ou moins. Tout ce qu’il veut, il l’aura. ”Je ne sais pas pourquoi tu ne t’aimes pas et … t’as pas idée à quel point je m’en veux pour ça. Mais sache que je t’aime pour deux, trois, quatre … autant que tu veux, mais ça suffira jamais si tu crois pas en toi. Fais le pour Gabriel. Il sera fière de son papa, il sera si fière de toi …” Elle tente d’être assez forte pour ne pas pleurer et ne pas laisser ses propres nerfs lâcher maintenant qu’elle est avec Tim, l’homme en qui elle a une confiance aveugle. Il connait tout d’elle, de son corps à sa personnalité, de ses plus beaux rêves à ses pires souvenirs. Il la connaît comme personne d’autre mais elle n’arrive pas à croire que l’inverse est tout aussi vrai. ”Je ne peux pas te donner les bons conseils … tu sais ce que je voudrais te dire mais ça n’arrangera rien. Fais ce qui te rend heureux Tim, toi et seulement toi.” Elle voudrait qu’il revienne. Ca réparerait tout, à ses yeux, mais elle n’est pas certaine que ça en fasse de même aux siens.
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| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 21:34 | |
| Il était peut être temps qu'il se coupe de ce monde, qu'il arrête de chercher des portes de sortie chez autrui parce qu'il n'y avait que lui pour réparer ce qui s'était brisé, quelque part entre sa naissance et sa trente-troisième année. Tim savait pertinemment ce qui l'avait dérouté: sa relation avec sa famille, de l'abandon de sa père à la violence de sa mère, tout avait démarré de ce manque d'amour si profond que Decastel avait arrêté de s'aimer à la place des autres. Arrivait un moment où toute force surhumaine n'était plus envisageable parce qu'il n'était pas un homme qui portait une cape et qui était en mesure de sauver veuves et orphelins, il n'était qu'un grand dadais qui approchait le mètre quatre vingt dix mais qui ne savait même pas comment s'occuper de lui-même. Personne n'allait lui apprendre et cela, Decastel le savait. Il le comprenait enfin alors que Charlie essuyait la moindre larme qui perlait ses joues et elles étaient si nombreuses ces paresseuses, flot intarissable qui meurtrissait ces jolis jeux bleus. Au moins, il arrivait à regarder Charlie dans les siens, sentant qu'elle ne lui mentait pas en répétant qu'elle n'avait jamais eu honte de lui et qu'il se sentait chanceux d'avoir croisée sa route au moment où plus aucun espoir ne semblait l'attendre quelque part. A ses côtés, il avait tant appris, il était devenu autre chose, ou juste un homme, ce qui n'était pas gagné d'avance quand on voyait le parcours de son développement affectif. Il n'en était pas encore à son apogée, bien sûr que non parce que Timothy allait devoir se confronter à sa réalité et toutes les vérités qui s'y trouvaient avant de pouvoir se considérer comme un véritable adulte mais son chemin se créait peu à peu. Dans la douleur, oui, mais pas sans une avancée considérable. "Je sais pas, Charlie... Je sais pas vraiment qui je suis mais tu le sais, ça. Il fut un temps, c'était simple, j'étais le gardien du cimetière mais maintenant, il y a plus aucune évidence." Elle avait raison pourtant: tout ce qu'il faisait le rendait toujours plus humain, ce qui n'avait pas été le cas avant qu'il ne fasse ce lot de rencontres parce que Decastel ne se confrontait à rien d'autre qu'au néant et ce n'était pas viable pour un jeune homme plein d'avenir comme lui. Il devait en passer par là, par ce lot de malheur pour en sortir plus fort ensuite. "Elle va s'inquiéter sûrement. Surtout si j'ai une gueule horrible comme ça. Je saigne pas, hein?" Il n'osait même pas vérifier et Tim, de toute évidence, ne savait pas vraiment ce qu'il désirait. Juste regagner sa paix intérieure, comme si c'était une possibilité maintenant qu'il avait lâché les vannes de la sorte, entre les bras de Villanelle. "C'est ce que je veux aussi. Qu'il ait un super papa, je sais juste pas comment en arriver à ça. On m'a jamais appris, on m'a jamais rien dit de ce que c'était la vie... C'est sûrement pour ça que je suis comme ça, que je suis cassé et que peu importe l'amour qu'on me donne, j'arrive pas à me faire confiance pour quoique ce soit." Il avait été la poupée de chiffon de sa mère et au final, il n'avait pas eu à choisir quoique ce fut pendant treize ans. Même si c'était douloureux ce qu'il subissait quotidiennement, Decastel n'avait rien à décider, rien à vivre pour lui et c'était ce qui rendait les événements si difficiles désormais parce qu'il ne savait pas où trouver la boussole... En apparence, puisque celle-ci était devant elle et qu'une part de lui l'avait toujours su. Cette part, Tim l'avait enfermée quelque part parce qu'il avait peur de souffrir à nouveau des décisions de Charlie. Il avait peur de tout, tout le temps et il allait devoir vivre avec ces appréhensions pour avancer et enfin, se sortir de là. "Je sais pas ce que c'est, être heureux, je veux dire, vraiment heureux, sur la durée. Je suppose que je le saurai quand Gabriel naîtra... J'ai peur que tu t'en ailles, Charlie, avant que je sois prêt." Il parlait autant du moment présent que dans un avenir proche où elle retrouverait peut être quelqu'un pour vivre sa vie, laissant Tim de nouveau sur le bas côté, en retard comme d'habitude. Cela lui brisait le coeur si fort et pourtant, il savait qu'il était responsable de toute la situation et qu'il allait devoir arrêter la spirale. Avant qu'il ne soit trop tard. |
| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 22:33 | |
| Les larmes arrivent plus vite qu’elle ne peut les dégager mais la blonde n’abandonne pas pour autant, elle continue de se battre pour lui, elle continue de faire de son mieux pour qu’il aille bien à son tour parce qu’elle ne supporte plus de le voir dans cet état là. Il ne mérite rien de tout ça, il aurait seulement mérité qu’elle reste à ses côtés et qu’ils forment un couple heureux et simple, qu’ils se préparent à l’arrivée de leur enfant ensemble, qu’ils se battent pour une chambre d’enfant avec les murs osier ou bakélite, ou peut être même un mélange des deux parce que de nos jours il faut oser. Ils auraient pu construire une vie parfaite créée à partir de si. La blonde est au moins rassurant de retrouver ses yeux dans les siens, de le voir affronter son regard et surtout d’en avoir la force. Tout n’est pas perdu. Il est encore là. Tout peut aller mieux, tout peut aller bien. Il doute de son identité alors qu’à ses yeux il est toujours le même homme depuis la première heure, celui qu’elle aime tant. Ses mains s’abaissent au niveau de sa mâchoire, elle relève légèrement son menton pour mieux le voir et qu’il en soit de même de son côté. ”Timothy Nielsen Decastel. Père. Petit ami. Passionné. Débordant d’amour pour la Terre entière. Bien intentionné, assez pour apaiser tous les conflits du monde. Un héros en devenir, un futur Père Noël à la voix trop rauque et à la barbe pleine de miettes, un frère, un demi frère, un colloc’ qui prend vraiment trop possession des lieux quand le loup n’est pas là. Un serveur avec la plus grande patience du monde, parce qu’on aura déjà tous laissé échapper un cri de colère. Et faut penser à diluer les verres d’alcool aussi, ta générosité te perdra.” Elle se concentre sur sa voix et son intonation pour tenter de garder les deux le plus clair et intelligible possible. ”T’es tout ça et bien plus encore, tu peux être le gardien de cimetière et tout ce que tu veux d’autre. Ne t’arrête pas à une seule identité, Tim, une seule chose ne peut pas te définir dans toutes tes nuances.” Il est beau, Tim, il a toutes les nuances de gris de l’univers, il est du gris fait du mélange de toutes les couleurs primaires, il est le gris coloré le plus beau qu’elle n’ait jamais rencontré. Il n’a jamais menti sur qui il était, il s’est toujours donné à coeur ouvert, il a toujours tout fait pour se montrer tel qu’il était réellement et c’est en train de le perdre. Il ne mérite rien de tout ça.
Charlie est soulagée de ne pas avoir à appeler sa petite amie en renfort, beaucoup moins de devoir lui mentir quand il lui demande s’il saigne ou non. ”Tu ne saignes pas. Tu ne saignes pas.” Elle voit encore ses cheveux imbibés de la substance rougeâtre, elle sent encore la paume qui a touché l’arrière de son crâne la coller. Il saigne, bien sûr qu’il saigne, mais elle ne peut pas le mettre face à tous ses problèmes en même temps. S’il pense aller bien, son coeur ira mieux lui aussi. Elle a lu ça quelque part. Ou alors elle y croit assez fort pour penser que c’est la réalité. Ses bras se resserrent autour de ses épaules et ses yeux imbibés de liquide la brûlent toujours un peu plus. ”T’es pas cassé. T’es pas cassé.” Elle murmure à peine, le rassure lui autant qu’elle se rassure elle. Il est tout sauf cassé. Il est son roc, son pilier, le père de son enfant et sa raison de vivre. Il est tout. Tout sauf cassé.
Ses derniers aveux finissent de briser le coeur de la blonde en une infinité de morceaux, elle ne s’était pas préparée à ce qu’il lui ouvre son âme à ce point mais maintenant que c’est fait elle doit en être à la hauteur. ”J’ai promis d’attendre. Tu t’en souviens, Tim ? On était chez toi, t’as posé ta main sur mon coeur et tu m’as promis. Tu m’as promis toi aussi. Un jour, tu reviendras. T’as pas donné de date et je respecte ça, je ne te force à rien. Mais un jour tu reviendras parce que tu l’as promis, tu seras prêt. Et ce jour là je serai toujours là parce que je te l’ai promis.” Ils découvriront ensemble ce que c’est que d’être heureux, de ne plus craindre ni père ni mère ni un quelconque avis extérieur, de ne craindre ni rien ni personne et de pouvoir se donner entièrement à une seule personne. Une seule personne qui sera comme le monde à leur yeux, ce que Tim est déjà pour Charlie.
"Gabriel te montrera comment être heureux. Il t'apprendra." Il saura faire ce qu'elle n'a jamais su faire, c'est certain. |
| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 23:01 | |
| Elle trouvait toujours les mots qu'il fallait, sa sirène, à croire qu'elle était faite pour cela. Oui, elle était faite pour lui, si seulement Tim était prêt à le considérer comme une réalité tangible et belle à en crever. Après tout, Villanelle était là, à essayer de répondre à tous les mystères de l'univers Decastel, autant dire qu'elle se lançait dans des discours interminables puisque Timothy était dessus depuis des lustres. Elle, pourtant, arrivait aisément à décrire la personne qu'il s'était construite, juste avec les quelques faits qu'elle connaissait depuis le temps, juste avec son coeur qui battait toujours avec ferveur, jamais trop loin du sien. Charlie Villanelle, l'ange de son petit univers et Tim sentit d'autres larmes couler, pas d'angoisse celle là, mais des larmes d'amour parce qu'elle restait à ses côtés, quoiqu'il arrive, à tenir son regard et l'aider à conserver son contact avec la réalité. Le soldat ne saurait jamais comment remercier cette femme venue d'un autre ciel, celle qui avait tant changé chez lui, d'un simple baiser sous la pluie à toutes les aventures qu'ils avaient vécu depuis. Tim n'avait pas toujours trouver les bons mots pour apaiser les maux de Charlie, mais la réciproque n'avait pas été aussi terrible parce qu'elle était douée pour cela, la belle blonde, toujours prête à le faire sourire en mettant quelques souvenirs partagés à deux dans son monologue. Les yeux rieurs du brun refirent leur apparition à ce moment-là, même si tous les sons restaient bloqués dans ses cordes vocales parce qu'il était ému, qu'il n'avait plus suffisamment de force pour lui répondre comme elle l'aurait mérité. "Merci ma sirène. Pour tout. Tu sais toujours quoi dire, tu es toujours parfaite, je sais pas comment j'ai réussi à t'attirer dans ma triste vie mais qu'est-ce que j'en suis heureux depuis." C'était une réalité, Tim ne saisissait toujours pas comment le tout avait pu arriver parce qu'ils ne gravitaient clairement pas sur les mêmes planètes jusque là. A cette époque, en plus, Charlie était en couple avec quelqu'un d'autre, une mauvaise personne, quelqu'un qui lui avait fait du mal et que le brun méprisait plus que de raison depuis. Pourtant, ils avaient fini par se retrouver, le hasard faisant parfois bien les choses et malgré les quelques déchirures, il s'avérait qu'ils n'étaient pas en mesure de rester loin l'un de l'autre très longtemps. Il était inquiet cela dit, le soldat, parce qu'il sentait que quelque chose clochait, qu'il n'avait plus la maîtrise totale de son corps et il voulait croire Charlie, qu'il n'avait rien, aucune trace rouge pour témoin de son calvaire. Tim souriait, apparemment soulagé d'entendre un tel mensonge et pourtant, son crâne lourd lui répétait qu'il devait écouter les signaux de ses synapses, pas ceux de son coeur si happé par les mots rassurants de la mère de son enfant. "OK, je suis pas cassé. Jamais cassé." Une de ses mains finit par quitter le dos de la blonde pour venir se poser avec douceur sur sa joue, un sourire naissant sur ses lèvres. Elle parlait encore, elle remettait sur la table de jolis souvenirs, d'un temps révolu certes, mais qui avait laissé sa trace sur leur vie respective. Oui, Tim avait promis et Charlie lui avait rendu cette promesse mais on parlait de mots, pas d'actes et n'était ce pas Charlie qui disait de ne pas croire ses mots mais son corps? Decastel ne savait plus où il en était, encore moins ce qu'il devait croire ou dire en retour. Il sentait juste le tapage au fond de son crâne, les fourmillements de son membre alors qu'il essayait de continuer à sourire. "Oui, Gabriel m'apprendra. Oui, je reviendrai parce que tu sais que je..." Il ne termina pas sa phrase, ses mots mourant entre ses lèvres alors que sa tête tombait peu à peu vers l'avant, son cerveau sombrant dans l'inconscience. Lui seul saurait à jamais ce qu'il avait voulu lui dire et encore, les neurones de Decastel étaient perdus quelque part et personne ne savait s'ils allaient revenir parce que, cette fois, il était cassé et il saignait. |
| | | | (#)Jeu 26 Déc 2019 - 23:46 | |
| Elle le perd. Elle le sent. Il continue de parler, il continue d’exercer une pression faible mais constante dans son dos pourtant elle le sent. Ses yeux se voilent peu à peu, ses mots arrivent à une cadence moins soutenue. Les iris de la blonde s’agitent avec frénésie mais les siens restent dangereusement figés. Ses doutes ne font que se confirmer lorsqu’il utilise toutes ses forces pour bouger sa main et venir la poser sur sa joue. Même si Tim sourit, les peurs de Charlie ne font que gagner en puissance, encore et toujours. Elle pose sa propre main par dessus la sienne, la réchauffe de sa chaleur corporelle alors que ses doigts sont d’une froideur incomparable. Toute son attention est tournée vers lui et seulement lui, pourtant elle n’arrive à rien faire de plus lorsque cesse le flot de paroles et quand ses yeux se ferment. Sa main retombe mollement en même temps que sa tête, elle ne ressent plus la pression contre son dos et se sent aussitôt submergée par une vague de chaleur assimilée à une panique et une peur croissante.
A peine Tim sombre-t-il dans l’inconscient que le flot de larmes coule sur les joues de Charlie, celui là même qu’elle retenait avec conviction depuis plusieurs dizaines de minutes. Elle se montrait forte parce qu’il avait besoin d’elle mais maintenant qu’il n’est plus, elle ne peut plus continuer à tenir ce rôle plus longtemps. Elle laisse s’exprimer ses peurs, sa rage, ses doutes et ses appréhensions dans ses seules larmes. C’est beaucoup, pour de simples larmes, bien plus que de raison. Elle essaye d’être forte mais la vérité c’est qu’elle ne l’est pas, qu’elle restera à jamais cette enfant qui a oublié de grandir et qui noie ses peurs dans l’alcool quand ce n’est pas dans la drogue sans jamais penser aux conséquences de ses actes. Elle sera toujours celle qui souhaite tout avoir et ne sait jamais se contenter de ce qu’on lui donne. Pour Tim, pourtant, elle avait réussi à mettre tout ceci de côté. S’il sombre, elle sombre aussi, peu importe les circonstances.
Ses mains s’activent sur ses joues, tentent de le faire revenir à lui alors qu’elle n’a aucune idée de ce qui est en train de lui arriver. Son nom, elle le murmure, elle le susurre, elle le crache entre deux pleurs, elle le crie chaque fois un peu plus fort dans un élan de panique. Ses mains tâtent ses poches pour en trouver un téléphone qu’elle n’a pas pris avec elle. Finalement elle s’en remet aux autres, à défaut d’être suffisante pour venir en aide au brun. Elle s’en remet à la première personne qui lui vient à l’esprit, le seul en qui elle oserait mettre la vie de Tim entre ses mains ; autant que la sienne. ”Matt.” Le premier cri est étouffée, elle manque d’air. La blonde sèche ses larmes du dos de la main, prend le temps d’une seule expiration et recommence ensuite. ”MATT !” Le nom est autant crié que pleuré, ses mains sont tremblantes. Elle est effrayée, apeurée qu’il lui arrive quelque chose de mal. Pas à lui. Pas encore.
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| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 5:35 | |
| ”Matt.” et vous me direz que ça sert pas du tout, d'être hyper-réactif, d'être le dude creepy qui est toujours par-dessus son épaule à valider qu'elle est okay Charlie, qu'elle est bien, que le bébé est bien aussi.Et vous me direz que c'est pas la meilleure chose du monde que je m'incruste dans sa bulle à la moindre toux, au plus petit soupir un peu trop fort pour pas être remarqué, à la seule mention qu'elle se sent fatiguée. Vous me direz ça, quand je stop tout ce que je fais à la seconde où j'entends sa voix qui m'appelle avec une tonalité qui me crève le coeur, où Deklan prend le relais de l'initiative, où j'attrape mon portable à la seconde où je passe sous le comptoir pour aller la rejoindre peu importe où elle se trouve.
”MATT !” elle est là, y'a Tim inconscient dans ses bras. J'aime pas du tout ce que je vois, je déteste la scène de tout mon coeur, je comprends que dalle ce qui se passe, mais direct je signale le numéro de la ligne urgence en m'approchant d'elle, en posant mon bras autour de ses épaules. Me recroquevillant à sa hauteur pour forcer sa tête mais surtout son visage recouvert de larmes à venir se blottir dans mon cou le temps qu'elle inspire un peu, le temps qu'elle relâche la pression aussi, qu'elle me donne de son mal-être pour que je le partage un peu avec elle.
On lui donne de l'air à Tim, le temps que l'ambulance arrive. On lui donne de l'air mais je force pas la Villanelle à se dégager de lui pour autant, me contentant de flatter ses cheveux de la plus protectrice des façons. Je lui demande pas ce qui s'est passé. C'est pas mes affaires, j'ai rien à savoir sur ce qui est arrivé, et je préfère qu'elle garde la scène intacte dans sa tête plutôt que de me la relater avec des détails manquants au cas où elle veut sauver les fesses de Tim. Il perdra pas son boulot, il perdra rien du tout parce qu'il a eu un malaise. Qu'on soit clairs. Et moi, si je veux conserver mon calme, si je veux pas craquer à la sentir encore dans cet état dans mes bras, je murmure, je ravale, je rassure à son oreille, aux miennes à travers.
« Tout va bien aller, j'te promets que tout va bien aller. » |
| | | | (#)Ven 27 Déc 2019 - 18:00 | |
| Matt qui arrive dans la seconde, Matt qui arrive encore plus vite que lors des essais tests si jamais le bébé devait arriver dans la seconde, ces mêmes essais tests qu’ils (que Matt) ont mis en place il y a de ça des semaines. Dans un premier temps elle refuse de laisser ses mains se reculer du visage de Tim et le laisser seul contre le mur froid de la réserve mais très rapidement elle n’a plus la force de tenir pour deux. Elle se laisse s’abandonner dans les bras de Matt, sa tête dans son cou, une main las sur son torse. Charlie n’est pas celle qui est mal en point, elle n’est pas celle qui a vécu une crise de panique, elle n’est pas celle dont l’arrière du crâne cesse et au delà de tout ça, elle n’est pas celle qui a été gagnée par un malaise. C’est Tim qui vit tout ça et c’est elle qui pleure, encore, qui demande toute l’attention de Matt alors qu’il aurait bien mieux à faire. Chaque parcelle de son corps le remercie de toujours être présent pour elle, pour lui, pour tout le monde ; et ce peu importe la nouvelle merde dans laquelle ils se sont fourrés. La main de la jeune femme se referme doucement sur la chemise de Matt, la froisse sans le vouloir en même temps que ses larmes l’imbibent aussi par endroit.
La suite arrive en une seconde, elle arrive à contrôler le flot de larmes (plus ou moins), les sirènes de l’ambulance se font entendre dans le bar, des inconnus prennent le relais auprès de Tim sans qu’elle ne les lâche du regard parce que même si c’est leur métier, elle n’a absolument aucune confiance en eux. Seul le McGrath devient son point d’ancrage, le seul sur lequel elle se repose égoïstement en cet instant en refusant encore et toujours de lâcher son bras, de trop reculer sa tête de son épaule de peur qu’un flot d’émotion ne revienne l’envahir. Il rassure, promet, et c’est tout ce qu’elle voulait entendre.
Quand vient le moment pour l’ambulance de repartir, elle se fait passer pour sa femme pour gagner le droit de venir avec lui - le ventre qu’elle arbore aide beaucoup au mensonge - et Matt en profite pour devenir le frère Decastel dans la seconde. Elle murmure un refus, balbutie quelques mots, tente de lui rappeler qu’il doit s’occuper du DBD et qu’il en a déjà bien assez fait. Mais il gagne. Il gagne, il insiste une fois, une simple fois, et ça suffit à la convaincre parce que la vérité c’est qu’elle est rassurée de toujours pouvoir continuer à compter sur lui en dehors des murs du bar. Il reste, comme toujours. Elle se promet qu’un jour elle saura lui rendre la pareille, elle saura lui montrer à quel point elle l’aime et à quel point elle est soulagée de le compter dans sa vie.
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| | | | | | | | This world’s anguish is no different from the love we insist on holding back. ¤ Timlie |
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