« Allez dada ! L’a veux l’allez au parc ! » Je me frotte les yeux et baille une nouvelle fois avant de me servir une nouvelle grande tasse de café. « Oui j’arrive mon grand, laisse moi prendre mon café tranquillement d’abord. Va jouer un peu d’accord ? » Il hoche la tête et file dans sa chambre en courant. Je serais toujours surpris par la pêche de Nolan. Il a beau être malade, avoir eu une chimio il y à peine quelques jours, il est pour le moment en pleine forme. Mais je suis content de le voir comme cela, je préfère ca plutôt que de le faire crever et malade comme un chien. Nous sommes le 24 décembre et j’ai promis à mon fils de l’emmener un peu jouer au parc avant que nous allions manger chez ma mère avec mes sœurs ce soir. C’est une tradition que nous dînons tous chez ma mère, puis que le 25 au matin nous nous retrouvons à nouveau pour ouvrir les cadeaux puis déjeuner tous ensemble et passer une journée tranquille. J’adore passer du temps avec ma famille et Noël restera toujours ma période préférée de l’année. Une fois mon café fini, je vais vérifier que Nolan aille bien avant de me glisser sous une douche. Je me sèche rapidement et enfile un short et un t-shirt. Je fais un sac avec un seau et une pèle pour Nolan avant de retourner le voir. « Champion, tu viens t’habiller ? » Il se relève aussitôt et tend les bras vers moi, j’en profite pour lui changer la couche avant de l’aider à s’habiller.
Une petite heure plus tard, nous arrivons au parc. Je vais me poser sur un banc, laissant Nolan aller jouer, mais prenant soin de le surveiller de loin. Je dois bien avouer que depuis que je sais qu’il est malade je suis devenu un peu plus protecteur et je passe surtout peut être un peu trop de temps à m’inquiéter, mais je ne peux m’en empêcher. Je sais que je dois à présent faire attention à lui, à ce qu’il ne commence pas à faire de fièvre, mais aussi à ce qu’il est une hygiène plus stricte parce que son système immunitaire est plus faible. Je me perds un peu dans mes pensées et ne réagit pas tout de suite lorsque Nolan s’approche d’un homme brun assis sur un banc non loin de là. « Monsieur, l’aime bien la t-shirt moi. » Je finis par remarquer que l’homme à l’air ennuyeux et m’approche d’eux. « Nono, laisse le monsieur. » « Mais dada, l’a tout seul le monsieur et la Noël. » Je ne peux m’empêcher de sourire. J’ai toujours appris à Nolan que Noël est une période de l’année spéciale, que c’est une période ou donner et partager et encore plus important alors je ne peux pas lui en vouloir de penser comme cela, bien au contraire. Mon fils sort alors un petit paquet de bonbons de sa poche de short et il le tend à l’homme. « L’a pour vous monsieur. » Nolan a beau être un gamin timide, il y a des fois ou il va vers les gens et ou cette timidité semble inexistante.
« It's Christmas time » aedan collins & carter rollins
Carter Rollins déteste noël et toutes ses traditions à la con qu’il ne pige rien. Il n’est pas un homme qui se lie facilement avec les autres, et il n’est pas rare de pas le voir seul, à errer sans but dans les rues de Brisbane. Franchement, qui accepterait d’un gars comme lui un soir aussi spécial comme noël. Enfant, ses parents l’avaient pourtant bercés de douceur, sa mère surtout. Le père Rollins avait bien trop de boulot pour avoir réellement le temps de s’occuper de ses marmots, qui plus est, en ramenant le fric, cela leur suffirait amplement. Et d’une certaine façon Carter s’était résolu à ne vouloir que de lui, son fric. Comme si lui-même était dépourvu de sentiment, comme si rien d’autre ne comptait à ses yeux. Carter n’était pas une personne sur lequel on pouvait compter et le répéter à qui voulait l’entendre, lui suffisait comme excuse. Et ceux ne s’en contentant pas, tant pis pour eux ! Carter avait bien trop de boulot à côté. Epris d’un sentiment d’égoïsme, il n’en avait que faire des gens qui l’entourent. Son téléphone avait sonné assez tôt ce matin-là, ce cher vingt-quatre décembre, que tout le monde attendait. Tous, sauf lui. Pour Carter c’est un jour comme tous les autres, et il ne s’était pas rué dans les magasins pour acheter la perle rare, le cadeau que tous s’arrachait. Il en aurait pourtant les moyens, car depuis son entrée au Club, il y a plus de dix ans, il vit bien largement au-dessus de ses moyens, et n’est pas à plaindre. Si bien qu’il ne consomme plus vraiment, à part pour s’acheter sa drogue ou son alcool. Il est censé être sans emploi, même si les choses en vrai demeurent différentes, parce qu’il bosse pour le club en toute discrétion. Et ce n’est évidemment pas quelque chose qu’il crie sous tous les toits, il démentira quoi qu’il arrive. Il avait un rendez-vous au parc de la ville, et ne tarda pas à récupérer son sac pour se rendre là-bas, quittant l’appartement qu’il partage avec Birdie et Jet sans même se soucier si ils sont encore en vie, ou mort sous les décombres des bières vides qui jonchent le salon. Carter ne se souvient à peine de la soirée qu’il a passé avec ses deux camarades, probablement une fête de trop. Ils finiront un jour par le payer à cause de leur excès à gogo. Comme si ses trois s’étaient trouvés, comme si ils ne forment qu’un. « Monsieur, l’aime bien la t-shirt moi. » Carter est assis sur le banc, il scrute les environs sans faire attention à ce petit bout qui s’approche de lui. Il n’aime pas les enfants, en général il les évite comme la peste, ça pose toujours des questions, ça veut toujours qu’on cède à leur caprice. Carter est un grand enfant qui ne souhaite jamais reculer, jamais céder alors forcément le rapport de force entre les mioches et lui se fait souvent sans tarder. Il n’a de toute manière pas la fibre paternel, ça lui servirait à rien, pour promettre à sa progéniture le même chemin néfaste et incertain que le sien ? « Nono, laisse le monsieur. » Qu’il entend quand un monsieur arrive à côté du banc où Carter à élu domicile. Très bien, il va récupérer son mioche et Rollins pourra souffler un peu, il ne répond rien, tendu. « Mais dada, l’a tout seul le monsieur et la Noël. » Nono, Dada c’est quoi ses surnoms, manquerait plus que le gosse lui demande comment qu’il s’appelle et le surnomme Caca en somme de Carter. Il lève les yeux au ciel, agacé par la tournure des choses, franchement il attend un gars pour lui filer un peu de poudre et si il doit faire ça devant le gosse, c’est pas Carter que ça ennuiera ! « Tout roule pour moi, tu peux aller voir ailleurs si j’y suis… » Qu’il répond le dealer, en soupirant, espérant que ça suffira pour les éloigner de lui. Il n’était pas désespérer et Aedan n’avait pas les formes que Carter convoite habituellement… « L’a pour vous monsieur. » Qu’il avoue avant de tendre un paquet de bonbon. Carter hésite, lève les yeux vers le type. Puis les rebaisse à hauteur de l’enfant avant de tendre son bras et sa main contre toute attente. Il observe les bonbons comme il aurait pu observer le paquet, si quelqu’un de moins angélique qu’un petit enfant innocent lui aurait filé la même chose. Il en récupère un à l’intérieur du paquet, en haussant les épaules avant de le mettre en bouche, « merci. Tu t’appelles comment ? » Bizarrement sa voix est plus douce que tout à l’heure, bizarrement, parce qu’une partie de lui refuse cette main tendue vers lui.
Mes parents ont toujours des parents très calmes, très compréhensifs, qui nous ont éduqué d’une manière libre. Lorsque nous étions enfants mes sœurs et moi, ils n’étaient pas rares de nous voir aller parler à des inconnus, de jouer avec d’autres enfants. Au fond, c’est ce qui a fait de nous aujourd’hui ce que nous sommes, et du fait que j’ai toujours eu cette tendance à avoir le meilleur des gens. Nolan a toujours été comme cela aussi, très sociable, peut être un peu timide au premier abord, mais aussi un petit garçon adorable. Je me dis très souvent que j’ai de la chance de l’avoir, d’avoir un petit garçon aussi génial, mais au fond c’est peut-être grâce à la manière dont je l’ai éduqué, mais je crois surtout que c’est parce qu’il est comme cela, tout simplement. Alors lorsqu’il s’approche de l’inconnu, qu’il commence à lui parler, je ne suis pas vraiment surpris. Cependant, l’homme ne semble pas vraiment en état de discuter avec un enfant. Bien que j’adore le temps, ce n’est vraiment pas cas de tout le monde et visiblement ce n’est pas le cas du brun qui se trouve en face de mon fils. « Tout roule pour moi, tu peux aller voir ailleurs si j’y suis… » Mais Nolan fixe l’homme et n’a décidément pas décider de partir. Au contraire, je vois mon petit garçon se rapprocher de lui avant de lui tendre le petit paquet de bonbons qu’il avait eu la veille pour Noël. Je ne suis pas surpris du geste de Nolan, il a toujours été généreux, mais cela me fait grandement sourire. Nolan a à peine deux et je trouve que pour un gamin de cet âge-là, il est déjà vraiment généreux et cela me rend plus que fier. L’homme face à nous semble surpris du geste du petit brun, mais fini par tendre la main pour récupérer le sachet de bonbons. « merci. Tu t’appelles comment ? » Nolan est plus que ravi de voir que l’homme lui réponde et fini de se rapprocher. Posant une main sur le genou du monsieur, il grimpe sur le banc et s’installe à coté de lui. « L’a m’appelle Nolan. Et l’a est mon papa. » Nolan adresse un grand sourire au brun et regarde le bracelet qu’il porte autour de son poignet avant de tendre la main pour venir jouer avec. C’est quelque chose d’absolument magique de voir à quel point tout est facile à cet âge-là, pas de prise de tête, pas de questions, ils sont eux tout simplement. « Je m’appelle Aedan. » « Et toi l’est quoi ton nom monsieur ? » Demande Nolan en relevant son visage vers le brun. Je reste un peu à l’écart, surveillant l’échange de mon petit garçon avec cet homme, tous les gens ne sont pas bien intentionné, mais en même temps des fois c’est en laissant faire les choses qu’un gosse peut faire de la journée de quelqu’un une bien meilleure journée.
« It's Christmas time » aedan collins & carter rollins
Rollins n’est pas la douceur incarnée, il n’aime pas traîner avec les gens et n’est pas du genre à faire des sourires aux autres. Il ne se mélange pas avec les inconnus, non pas qu’il est eu une vie très dur. Certes, il n’a jamais été très famille – et sans son frère, il ne serait probablement plus de ce monde, ou se serait enroulé dans de sales draps à l’étranger, risquant bien davantage avec sa vie de misère. Il déteste autant sa sœur que ses parents et d’une certaine manière moins il les voit, mieux il se porte ! Pourtant, rien de son passé n’aurait pu prédire ce besoin de les éviter comme la peste. Rien de cela n’aurait eu besoin de cet impact grandissant, rien n’aurait dû avoir tant d’importance à ses yeux. Pas plus que celles de sa famille tant détestée. Il semblerait qu’on ne cherche plus à changer Carter, qu’il est loin le temps où on voulait lui tendre la main. Il est bien loin le temps où on le pensait encore guérissable de ce tempérament de feu. Qui pourrait penser un seul moment qu’il pourrait changer un jour ? En quel honneur accepterait-il les mains tendues vers lui ? Assis sur ce banc, il se pensait seul et en sécurité, là où on ne viendrait pas le faire chier avec des questions connes et bizarres. Mais le monde de dealer, et de membre du club, est bien loin de cette image qu’on cherche à lui coller sur sa face. On veut croire qu’on puisse un jour sauver l’indéfendable, défendre le plus pourri de la terre entière comme si cette personne aurait demandé de l’aide. Ce n’est pas le cas de Carter… Il a toujours su dans quoi il s’engageait, et a toujours tout fait pour y mettre ses deux jambes, ses deux pieds, son corps entier de manière à ce que personne ne puisse l’en sortir. « L’a m’appelle Nolan. Et l’a est mon papa.. » Sortant de ses pensées quand la petite voix du garçon retentit, il tourne son visage vers lui, ne lui offrant qu’un sourire qu’on pourrait penser timide. En réalité, il serait naïf de penser ça, Carter n’a rien de timide ou d’irréprochable. Il en a séparer des familles, il en a tuer des gens avec son arme qu’il tient caché sur le côté de son pantalon. Comme si sa misérable vie signifiait aussi de se méfier de tout le monde – et surtout de ceux à qui on pourrait prêter le bon dieu sans confession. Quelle idée de lui avoir répondu, maintenant pour se débarrasser de Nolan, il allait galérer le dealer ! « Je m’appelle Aedan. » Dit l’homme en s’avançant un peu, Carter reste silencieux, offrant à peine un sourire à ses nouveaux interlocuteurs. « Et toi l’est quoi ton nom monsieur ?» En tout cas une chose est sure c’est que cet enfant est bien trop curieux, et poli pour être auprès de Carter, il serait capable de rendre noir une fleur qui s’épanouit. « Carter. » Qu’il répond en haussant les épaules, regardant quand même autour de lui pour voir si quelqu’un venait. « T’as été assez sage pour faire ta liste au père noël ? » Qu’il demande alors, et tant pis si il sait déjà que le père noël n'existe pas, il serait bien forcer de tomber les deux pieds dans le même plat toute façon. Mal à l’aise de devoir faire la conversation à un mioche, première fois que ça lui arrive et Carter ne sait pas vraiment quoi dire, il comptait sur le petit pour trouver des idées sans que cela n’empiète trop sur sa vie privée – qu’il se faisait un plaisir de garder pour lui.
Un enfant c’est innocent, complètement innocent. Un enfant ca voit la vérité, ca voit les gens pour ce qu’ils sont au fond et non pas pour ce que la société fait d’eux. Un enfant c’est le regard le plus pur sur tout, avant qu’ils ne soient corrompus dans les mœurs de la société, que certains soient élevé raciste, homophobe, à juger sur l’apparence des gens ou sur leurs gestes. Un enfant ca ne voit pas tout cela, c’est quelqu’un de simple. C’est ce que Nolan me rappelle encore tous les jours parce qu’avec lui, tout est facile. Il ne juge personne, il va vers les gens, discute et ne pense à rien d’autre qu’à simplement sourire et rendre la personne en face de lui heureuse. Je suppose que tous les gosses ne sont pas comme cela, que certains sont plus renfermés, sûrement à cause de ce que leurs parents leur disent sur les étrangers. Bien sur que j’ai déjà appris à mon fils à ne jamais suivre un inconnu dans la rue, mais cela ne veux pas dire que je lui interdit d’aller parler à des gens qu’il ne connait d’y d’Adam ni d’Eve. C’est d’ailleurs ce qui a amené le petit brun devant un homme qui ne semble pas spécialement avoir envie de parler, du moins, au premier abord. Il lui tend son paquet de bonbons et encore une fois je me mets à penser que les enfants sont plus généreux que beaucoup d’adultes. C’est fou à quel point la société peut changer les choses en grandissant. Nolan s’installe alors à côté de l’inconnu et lui dit son prénom avant que je ne me présente à mon tour. « Carter. » Nolan lui adresse un sourire et je reste un peu à l’écart, les laissant interagir tous les deux tout en gardant quand même un yeux sur mon fils. Bien que j’ai tendance à croire en les gens, je ne veux cependant pas qu’il arrive quelque chose à mon fils parce que je ne le supporterais pas et que, malheureusement, tous les gens n’ont pas toujours de bonnes intentions. « T’as été assez sage pour faire ta liste au père noël ? » Et comme à chaque fois que l’on mentionne le père Noël, je vois les yeux de Nolan s’éclairer. « Oui, l’a été sage moi. L’a commandé une voiture au papa Noiël. » Nolan lui offre un nouveau grand sourire avant de sortir une petite voiture de la poche de son short, celle qu’il transporte partout avec lui. « L’a comme ca, mais l’a encore plus rapide ! Vrooooom ! » Nolan a toujours adoré les petites voitures, mais pourtant, il est aussi un petit garçon qui adore jouer à la poupée. Cela fait souvent beaucoup réagir les gens. Un jour une dame lui a demandé si il joué à la maman et Nolan lui a répondu fièrement qu’il jouait au papa, et j’avais ressenti une pointe de fierté. « L’as fait la lettre au papa Noiël toi aussi monsieur ? » Nolan pose sa main sur l’avant-bras du dénommé Carter, rien de méchant, au contraire.
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Allez savoir ce qui s’passe dans la tête de ce mioche pour prétendre vouloir faire connaissance avec un gars comme Rollins. On lui a toujours dis à Carter que les enfants n’ont jamais tort sur leur intuition, bin clairement Nolan lui manque ce sixième sens. Parce que Carter est tout sauf quelqu’un sur lequel on peut se reposer par temps de tempête ou sur lequel on peut miser notre confiance. Il est ingrat et imbus de sa personne, faire en sorte qu’il ne soit que de passage dans sa vie n’effraie pas le dealer, et si il avait été à peine plus âgé, il lui aurait filer un peu de poudre pour le savoir accro et prêt à faire des conneries pour ses beaux yeux. Rollins avait commencé jeune, à onze ans il fumait déjà – et pas que des cigarettes. Il n’a jamais pu décrocher après ça, n’a jamais voulu pour dire vrai. Il a toujours aimé ça, cette sensation d’être plus fort que tout, et tout le monde. D’être le roi du monde, et même quand cette adrénaline retombait, il a toujours été du genre à s’estimer chanceux d’avoir un jour goûté à cette poudre et cette satisfaction qui se répand dans les veines, dans son sang et ce, jusqu’à son cerveau. Noël, un mythe pour le gosse que Carter n’a été que brièvement. Nicolas était déjà passé par là avant lui, et leur père n’a jamais eu la patience de leur inculquer ce mythe bien longtemps. Il n’aime pas cette fête Carter, ça l’horripile même ! Comme tous ses visages souriants et heureux autour de lui. « Oui, l’a été sage moi. L’a commandé une voiture au papa Noiël. » Qu’il dit l’enfant alors que franchement Carter l’écoute pas vraiment avec attention. Plutôt du genre à observer autour de lui, et les différentes allées/venues du parc, prêt à tout moment à quitter le banc pour y chercher de nouvelles proies. L’appât du gain toujours plus fort que le reste. « L’a comme ca, mais l’a encore plus rapide ! Vrooooom ! » L’enfant sort de sa poche une petite voiture et un sourire qui ne peut s’empêcher de se dessiner sur les lèvres du grand enfant avant que de sa fierté d’homme, il ajoute, « Les voitures c’est bidon ! Les motos sont encore mieux ! Ca fait plus de bruit ! » Carter est passionné de moto, il en possède une, un gros calibre et fait le tour de la ville avec, toujours plus vite, plus fort. « L’as fait la lettre au papa Noiël toi aussi monsieur ? » Il hausse les épaules, « j’ai pas été assez sage. » Qu’il s’amuse à dire en sachant pertinemment que l’enfant allait poser des questions. Mais toute les questions ne sont pas bonnes à dire, ni à entendre. « Mais c’est bien d’avoir été sage… » Si lui pouvait l’être parfois, le monde serait en paix… Mais c'était désormais trop tard pour le sauver de quoi que ce soit, de cet enfer dont il s'est enfermé et finalement, dont il se plaint pas vraiment.
Je ne devrais peut-être pas laisser Nolan parler autant avec des étrangers, avec des gens qu’il ne connaît pas, mais je ne peux m’empêcher de le laisser faire. Il a l’air tellement heureux de le faire et cela l’aide à vaincre sa timidité. Il est assez rare qu’il aille vers des gens qu’il ne connaît pas, surtout pour discuter alors lorsqu’il est allé vers cet homme, je ne l’ai pas retenu. Je le regarde échanger avec l’homme brun, lui raconter des choses et lui parler de Noël et je me sens vraiment chanceux d’avoir ce petit bout de soleil dans ma vie. « Les voitures c’est bidon ! Les motos sont encore mieux ! Ca fait plus de bruit ! » Je dois bien avouer que je ne suis pas vraiment fan de la manière dont il répond à Nolan, mais mon fils ne semble pas trop perturbé par cela. « L’est cool aussi les motos. L’en a une toi ? » Il est vrai que Nolan aime autant les motos que les voitures. Je finis par me poser sur le banc à côté du petit garçon qui lui ne me prête aucune attention, bien trop concentrer sur l’inconnu qui se trouve à côté de lui. « j’ai pas été assez sage. » Je ne peux m’empêcher de me tendre un peu en entendant ca. J’ai un peu du mal à avoir confiance en cet homme qui se tient près de mon fils, mais en même temps je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il a l’air seul. Pas triste, pas vraiment, mais plutôt… Brisé et seul. « L’a fait la grosse bêtises ? » Bien sûr que Nolan est un peu curieux, c’est un enfant, il est à l’âge ou il pose plein de questions, ou il veux tout savoir. « Mais c’est bien d’avoir été sage… » Ajoute l’homme brun. « Ben ui, sinon le papa Noiël vient pas ! » Même si le dénommé Carter à l’air de prendre sur lui, je vois bien qu’il n’a pas vraiment envie de parler, et il a l’air encore moins d’avoir envie de le faire avec un gamin de deux ans et demi, même si il se montre poli et ne dit rien. « Tu sais quoi Champion, je crois qu’on devrait laissé le monsieur tranquille. » « Mais dada, l’a tout seul le monsieur. » Je lui adresse un léger sourire. « Je sais mais peut être que le monsieur il a envie d’être tout seul tu sais. » « Mais l’a Noïel ! » Je ris un peu, décidément il est bien têtu ce petit, tout comme moi d’ailleurs. J’adresse un sourire un peu désolé à l’homme. « Désolé, je croise qu’il vous aime bien. Mais on va vous laisser, on ne veut pas vous embêter. » Je regarde alors mon fils tendre la main et donner la petite voiture vers le monsieur. « Bon Noïel monsieur. » Nolan lui offre un grand sourire.
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Il se surprend lui-même de parler autant avec un inconnu, avec un gosse alors qu’il répète inlassablement, à qui veut l’entendre, que les mioches c’est pas fait pour lui. Carter est un homme impatient, qui veut tout et tout de suite sans attendre. Il ne veut laisser rentrer personne dans son intimité, et pire encore quand on cherche à le piéger, quand on lui pose des multitudes de questions dont il ne saurait vraiment répondre. Et pourtant devant Nolan, il n’dit rien, il se surprend à lui répondre comme si il était à mesure de comprendre le monde des adultes. Lui-même ne le comprend pas ce monde. Lui-même le fuit comme la peste. Trop d’imperfections dans ce monde, trop de mensonges. Trop de masques pour le dealer qui préfère tourner les talons, et ne pas apporter d’importance là où il ne devrait pas. Préférant alors n’en faire qu’à sa tête et cela même si ça déplait à son entourage. Mais Rollins ne pensait pas qu’il pourrait un jour s’intéresser à autre chose que son nombril et si il n’avait pas trouvé le truc pour l’expédier loin de lui, il ne devrait pourtant pas forcer la main. Carter n’est pas du genre à se coltiner les autres et le papa semble le comprendre petit à petit. « L’est cool aussi les motos. L’en a une toi ? » Comment intéresser Carter ? Lui parler de cuisine ou de moto même si jusqu’au bout il dira que c’est niais, que c’est fait pour les mioches, ou pour les riches, il n’empêche que ça reste la meilleure façon pour attirer son regard. « Oui une grosse, elle est garée à l’entrée du parc, tu verras c’est la plus grosse et la belle. » Il se vante, toujours, à ce qu’il paraît ça fait partie de son charme ! « L’a fait la grosse bêtises ? » Il ricane, et si Nolan n’était pas si petit, il comprendrait que c’est pas spécialement bon signe. Mais il n’répond rien, car la seule envie qu’il aurait à cet instant, c’est de lui dire toute ses prouesses, et elles ne sont pas fameuses. Surtout que quand il pose son regard sur le père, c’est pas le genre de personne que fréquente Carter habituellement. Bien habillé, arborant un visage calme, souriant et positif, tout ce que déteste Carter. Le genre de type avec lequel il s’emmerde au plus profond. « Ben ui, sinon le papa Noiël vient pas ! » Il hausse les épaules, il est pas con le petit, il ira loin… « Tu sais quoi Champion, je crois qu’on devrait laissé le monsieur tranquille. » Bon Nolan n’a pas vraiment l’air d’être d’accord mais il n’aura guère le choix, il doit bosser Carter maintenant, terminé la récréation… « Mais dada, l’a tout seul le monsieur. » Quelle jolie attention dont le dealer se serait bien passé, franchement ! « J’attends du monde tu sais, les adultes ça doit travailler… » Il hausse les épaules, inutile de lui demander quel genre de taf il fait à l’aube de noël. « Je sais mais peut être que le monsieur il a envie d’être tout seul tu sais. » Nolan retourne ses yeux sur Carter, relevant ses mains, il n’avait pas envie de quitter son nouvel ami. « Mais l’a Noïel ! » Carter soupire et voit du monde au loin qui lui fait signe, il fait mine de rien, « désolé, je croise qu’il vous aime bien. Mais on va vous laisser, on ne veut pas vous embêter. » Et il semblait savoir ce qu’il voulait surtout, il lui rappelait quand il était gosse et que son seul rêve n’était destiné qu’à la cuisine. « Bon Noïel monsieur. » Il se lève, récupère la voiture que lui tend le petit enfant, « merci mais sans toi, elle va se sentir seule, » il repose la voiture sur le banc, avant de relever son visage vers les deux hommes, « passez un bon noël. » Qu’il avoue avant de tourner les talons et de quitter le banc pour partir en direction des arbres, là où les clients sont partis.