| What are you willing to lose (ft. Tobias) |
| | (#)Ven 27 Déc 2019 - 11:29 | |
| What are you willing to lose Maeve Fox & Tobias Doherty Vendredi 3 Janvier 2020.Le conducteur braque doucement à droite pour stationner la BMW aux vitres teintées le long de la route. Moteur tournant, il se concentre désormais sur la double-porte du bâtiment situé à une vingtaine de mètres environ. Pour ma part, je pousse un soupir désappointé en remarquant l’état de tout ce qui fait le paysage de cette rue. Langue d’asphalte complètement défoncée, immeubles fatigués, parc minuscule à la nature quasiment inexistante : ce coin de Fortitude Valley aurait besoin d’un gros coup de rafraîchissement. Dommage qu’il soit aussi la plaque tournante de toutes les activités criminelles de la ville (ou, en tout cas, d’une majorité), rassemblant en son cœur des alcooliques, drogués et autres petites frappes. Autrement dit, ce que l’humanité pouvait faire de pire. Mais s’engager dans une rénovation du quartier équivaudrait à me tirer une balle dans le pied : sans ces déchets dénués d’avenir autant que d’espoir, le Club ne tournerait pas aussi bien et par conséquent, moi non plus. Il faut savoir admettre l’interdépendance des éléments qui composent cette machine bien huilée… « Il est là. J’y vais. » Notre cible quitte son appartement et commence à marcher dans notre direction sur le trottoir pratiquement désert. Mon chauffeur sort à son tour du véhicule et réajuste son costume anthracite avant de le rejoindre d’un pas mesuré. Je ne remarque rien de leur échange : à ce moment précis, mon téléphone portable officieux m’indique l’arrivée d’un nouveau message et je m’empresse de jeter un œil. Une cargaison sensible sera au port dans moins d’une semaine. Comme tout ce que j’entreprends, rien n’est laissé au hasard. Mon équipe, Dominic en tête, est donc chargée de régler les derniers détails qui permettront au conteneur de ne pas se retrouver parmi les inspections douanières. Rassurée par l’excellente nouvelle de mon bras droit, je m’autorise un sourire victorieux et pianote rapidement une réponse. La seconde suivante, la portière de la voiture s’ouvre : Tobias Doherty s’installe à mes côtés, sur la banquette arrière. Lorsque nos regards se croisent, je remarque deux choses. La première : il n’a pas l’air franchement ravi de mon approche, puisque ses traits sont figés dans une expression contrariée. Je passe outre, faisant mine de ne rien remarquer : cela ne m’importe absolument pas. La seconde en revanche me laisse moins de marbre. La capuche de sa veste zippée, qu’il a pris soin de bien rabattre pour couvrir son visage au maximum, n’arrive tout de même pas à dissimuler toute l’étendue des dégâts : coupure sur la joue droite, hématome au menton, arcade éclatée ne sont que des exemples de ce qu’il a certainement subi sur l’ensemble de son corps. Un vrai gâchis. « J’ai appris. » J’annonce de but en blanc. Nul besoin d’en dire davantage. Il connaît mon rôle au sein du Club, et surtout, il sait que rien de ce qui se passe dans cette ville n’échappe à mon attention. D’une voix toujours neutre, je lui pose la question qui me brûle les lèvres. « Qu’est-ce qui t’a pris, Tobias ? » Tu avais tellement de potentiel… @Tobias Doherty |
| | | | (#)Lun 30 Déc 2019 - 18:19 | |
| Tobias n’est pas un adepte des relations humaines et ce n’est un secret pour personne, mais il faut dire qu’il aime encore moins qu’on le force à jeter sa cigarette à peine entamée à même l’asphalte, sans aucune cérémonie d’adieu. Le gorille l’a faite voler de ses mains et a, par la même occasion, mis en rogne le brun pour le reste de la journée. C’est à peine s’il ne lui sautait pas à la gorge dans la seconde ; heureusement pour lui qu’il n’en a ni l’envie ni les capacités physiques pour le moment. Le dealer se contente seulement de grogner et fulminer aussi fort que la douleur dans ses côtes le lui permet, sachant déjà dans la gueule de quel loup on est en train de l’entraîner.
Du haut de son mètre quatre vingt passé et de ses 27 années de vie (un miracle qu’il en soit déjà arrivé là, à en juger par son train de vie et son caractère), on continue néanmoins de le traiter comme un enfant et il ne cache pas son mécontentement en crachant au sol. L’homme de main le presse en exerçant une pression contre son dos et, Tobias, sorte de pile d’énergie perpétuelle, remue dans tous les sens pour l’en dégager. ”Ca va j’sais marcher !” Autant dire qu’il est d’une humeur ravageante lorsqu’on le pousse une dernière fois à l’arrière d’une voiture noire, affreusement propre et synonyme de richesse. Synonyme de Maeve, donc.
« J’ai appris. » Seuls ses yeux bleus ressortent de la capuche noire qu’il a revêtis, et ces derniers se lèvent au ciel comme l’auraient fait ceux d’un adolescent en crise. Tobias n’a tout simplement pas compris que ce stade là de la vie n’était pas fait pour durer, qu’un jour il allait lui aussi devoir devenir un adulte responsable. ”Ma fidélité n’va à personne.” me libre, coeur en vrac, chien de personne, ombre de tout le monde ; voilà ce qu’il mettrait sur son cv si jamais un jour il entrait par inadvertance dans le monde des personnes lambda et affreusement banales. « Qu’est-ce qui t’a pris, Tobias ? » Au moins elle ne l’affûble pas d’un des horribles surnoms dont seuls Freya et Wren ont le secret ; mais ça ne l’empêche pas pour autant de déjà se la jouer moralisatrice et il déteste ça. Il est libre, il l’a toujours été, et même quand il est entré dans le Club la première chose qu’il a faite c’est en dépasser les limites et franchir les barrières. ”T’aurais du voir leur tête, à tous.” Il évite de répondre directement, pourtant, comme il évite de poser ses yeux sur ceux de la brune. Il préfère railler et se moquer un temps encore, tant qu’il le peut encore. Pourtant Maeve représente sûrement la meilleure figure maternelle qu’il n’ait jamais eu et une part de lui, infime mais bien réelle, se dit qu’il lui doit la vérité. ”Besoin d’air. Nouveauté.” Et de sang, cris, larmes, sueur. Il avait peut être aussi besoin de sa soeur à ses côtés et son frère non loin, parce qu’aussi dysfonctionnels et nocifs soient-ils, les Doherty restent une famille. Son dos endolori s’enfonce doucement dans le siège, bien plus confortable que ne le sera jamais son matelas miteux. ”J’te d’mande rien Fox. J’sais qu’tu les suivra jusqu’en enfer, ces cons.” La loyauté de Tobias dans toute sa splendeur : ceux qui l’ont nourri, hébergé et fourni (et supporté sans jamais trop chercher à le tuer) pendant trois longues années deviennent “ces cons”. Même l’enfer ce n’est pas grand chose, à leur échelle.
”Pourquoi tu fais tout c’cirque là ? T’as une seringue avec un calmant dans un coin, si j’hausse le ton y’a un d’tes sbires qui va sortir son flingue ? T’me prend toujours pour un p’tain de chien enragé, sans déconner, même toi ?” Même toi plus accusateur que jamais, parce que Maeve est la mieux placée de tous pour savoir qu’elle a une place particulière dans sa vie, en qualité de personne qui n’a (encore) jamais cherché à le tuer. Au contraire. Maintenant ce temps là est révolu et il l’a douloureusement expérimenté lors de ses différentes passages à tabac des derniers mois.
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| | | | (#)Jeu 2 Jan 2020 - 13:20 | |
| Je veux comprendre. Je dois comprendre. Pourquoi avoir mis en danger un avenir aussi prometteur ? Pourquoi avoir tourné le dos à ceux qui lui ont tout donné ? Avais-je mal évalué son potentiel ? Cette intelligence derrière ce tempérament impétueux ? Tobias ressemble-t-il finalement à tous ces rebuts de l’humanité qui se regroupent dans ce quartier en ruine ? « Ma fidélité n’va à personne. » Je secoue la tête, en proie à une sérieuse désillusion. Si même un groupe comme le Club est incapable de lui faire passer ses tendances d’électron libre, alors il est déjà perdu. Seul dans son coin, quel avenir s’imagine-t-il exactement ? Que peut-il espérer obtenir, après s’être mis à dos les plus grands et les plus puissants de la face cachée de Brisbane ? Il retombera dans le plus terrible des anonymats, petite frappe dénuée d’espoir vivant au jour le jour sans profiter de quoi que ce soit, à refourguer de la merde la moitié du temps, à la consommer l’autre moitié, pour oublier qu’il n’a plus rien à attendre de la vie. Avec un peu de chance, il succombera à une overdose avant d’avoir le cerveau tellement détérioré qu’il sera incapable de réfléchir. Encore une fois : un vrai gâchis. Mon expression reste pourtant impassible alors que je lui pose enfin la question qui me préoccupe. Au même moment, la BMW se réinsère dans la circulation, l’air de rien. Le chauffeur n’attend aucun ordre de ma part : il remonte la vitre opaque entre les deux parties du véhicule afin de nous offrir une certaine intimité, prêt à rouler de manière aléatoire le temps qu’il faudra. « T’aurais du voir leur tête, à tous. » J’imagine et c’est suffisant. Je secoue la mienne, réprobatrice. Il a subi une douloureuse correction, mais n’en reste pas moins fier de les avoir fâchés. Au fond, Tobias reste un gamin. Un gamin inconscient du dragon qu’il vient de réveiller. « Besoin d’air. Nouveauté. » Je reste sceptique. « J’te d’mande rien Fox. J’sais qu’tu les suivra jusqu’en enfer, ces cons. » Je hausse un sourcil inquisiteur. Je ne suis en rien choquée par sa familiarité : ça fait longtemps que j’ai abandonné cette partie. Tobias est assurément le seul à pouvoir s’adresser à moi comme il le fait, et uniquement parce que ça ne l’empêche pas de me respecter. Je ne sais pas si je commence à ramollir ou si je le considère comme l’unique exception d’une règle bien établie. Sa vulgarité ne m’offusque pas non plus. Rien de nouveau sous le soleil là encore. Non, ce qui m’étonne, c’est de voir qu’il a retourné sa veste aussi brusquement. « Ces cons t’ont pourtant tendu la main, présenté une opportunité unique. Une chance de devenir quelqu’un, de faire partie d’un tout. » Je lui rappelle, froide et implacable. Le silence s’installe dans l’habitacle. Un silence amer car désormais, je sais qu’il est au point de non-retour. Il n’a aucune intention de revenir dans les rangs. De présenter ses excuses à Mitchell quitte à se mettre la queue entre les jambes une fois dans sa fichue existence, et repartir sur de bonnes bases. Fais chier. « Pourquoi tu fais tout c’cirque là ? T’as une seringue avec un calmant dans un coin, si j’hausse le ton y’a un d’tes sbires qui va sortir son flingue ? » Je détourne le regard qui errait au-delà de la vitre pour le plonger dans celui de Tobias. Mon sang-froid toujours bien en place, je n’exprime rien de particulier mais la violence de ses mots me heurte sensiblement. « T’me prend toujours pour un p’tain de chien enragé, sans déconner, même toi ? » « Regarde autour de toi, Tobias. Tu crois vraiment que si je doutais de toi, on ferait gentiment le tour du quartier, avec mon chauffeur pour seul sbire ? Je te croyais assez futé pour comprendre que je ne pouvais décemment pas te donner rendez-vous à mon bureau ou sonner à ta porte. » Je pousse un profond soupir et reprends, un ton en-dessous. « Tu te laisses emporter, et ça me déçoit. » D’ordinaire peu encline à laisser entrevoir mes émotions, je suis pour une fois incapable de dissimuler mon amertume. Mais Tobias a besoin qu’on lui remette les idées en place. « Avec ce que tu viens de faire au Club, as-tu seulement conscience du risque que je prends, à te voir aujourd’hui ? » Je lève la main avant qu’il ne puisse répondre, anticipant déjà sa réaction. « Je sais, tu ne m’as rien demandé. Et pourtant, je suis là quand même, non ? » Puis je finis par admettre, plus radoucie, presque résignée. « J’aurais préféré que tu viennes me voir avant de prendre une telle décision. Si tu voulais juste changer d’air, faire autre chose, j’aurais pu t’aider. Tu sais que j’ai toujours vu un vrai potentiel en toi, Tobias. J’aurais convaincu Mitchell de te laisser travailler avec moi, temporairement. Et tu aurais été tranquille, avec la possibilité de retrouver ton ancien boulot n’importe quand. » Sauf que cette idée ne lui a pas traversé l’esprit, parce qu’il a choisi de ne faire confiance à personne. Il se ferme lui-même des portes en agissant comme s’il était seul au monde. A l’instar de tous les autres (moi incluse), Tobias finira bien par apprendre avec l’expérience que lorsque l’on choisit de servir l’ombre plutôt que la lumière, s’entourer d’alliés n’est pas qu’un atout : c’est surtout une nécessité. Mais à ce moment-là, il sera sans doute déjà trop tard pour lui. @Tobias Doherty |
| | | | (#)Jeu 16 Jan 2020 - 15:38 | |
| La liste qu’elle lui dresse, il ne la connaît que trop bien. Toutes ces choses qu’il doit au Club, il les connaît. Il les connaît et il les ignore, parce que Tobias n’est pas du genre à suivre la règle du donné pour un rendu, il n’est pas du genre à suivre aucune règle non plus. Cela ne l’intéresse pas de devenir quelqu’un, encore moins de faire partie d’un tout. Ce n’est pas ce qui l’a attiré en suivant Nino au Club, il n’est venu pour rien de tout ça et la seule chose qui l’a fait rester plus d’une semaine était l’approvisionnement gratuit en drogues et la quantité de problèmes à gérer au quotidien. Raelyn et Maeve ont rendu le tout bien plus distrayant encore, mais pas assez pour qu’il y reste une vie et s’y sente à sa place.
Et elle est déçue, Maeve, même lui est capable de le voir alors qu’il n’a jamais pris aucun plaisir à décrypter les émotions d’autrui. Pourtant il le voit son regard qui se pose sur lui, qui la juge sans même essayer de faire croire le contraire. Loin de détourner ses yeux bleus, il soutient les siens sans sourciller, sans n’avoir peur de quoi que ce soit, comme à son habitude. Le problème est bien là, pourtant, parce que tout ce qu’elle pourrait dire ou faire ne saurait être suffisant pour lui faire peur. « Tu te laisses emporter, et ça me déçoit. » Sa leçon de morale vient officiellement de dépasser les vingt secondes et ça aussi, ça déçoit Tobias, parce que plus elle continue et plus elle commence à ressemble à madame tout le monde et il n’y a rien de plus ennuyant que ça, dans ce monde de merde. « Avec ce que tu viens de faire au Club, as-tu seulement conscience du risque que je prends, à te voir aujourd’hui ? » Il ouvre aussitôt la bouche pour lui répondre. « Je sais, tu ne m’as rien demandé. Et pourtant, je suis là quand même, non ? » Son visage arbore une moue outrée, celle de celui qui n’a pas eu le temps de dire cette même phrase, mot pour mot. Alors il fait claquer sa langue pour exprimer sa colère, n’a cependant pas tout à fait l’arrogance de rajouter quelque mot que ce soit - pour le moment.
Il attend qu’elle aille au bout de ses pensées, qu’elle termine de dire ce qu’elle veut qu’il sache pour enfin savoir quel chemin prendre ensuite. « J’aurais préféré que tu viennes me voir avant de prendre une telle décision. Si tu voulais juste changer d’air, faire autre chose, j’aurais pu t’aider. Tu sais que j’ai toujours vu un vrai potentiel en toi, Tobias. J’aurais convaincu Mitchell de te laisser travailler avec moi, temporairement. Et tu aurais été tranquille, avec la possibilité de retrouver ton ancien boulot n’importe quand. » En sa qualité d’enfant insolent, la première réaction du dealer est de lever les yeux au ciel en soufflant aussi fort que possible. Il sait qu’il ne devrait pas réagir de cette manière ci devant Maeve mais c’est pourtant plus fort que lui, il retombe bien vite dans ses mauvaises habitudes dès lors qu’il entraperçoit une faille. ”T’sais aussi que j’aurais été l’pire employé du monde.” Il n’y a aucun secret pour personne dans ces mots là, Tobias jurerait même voir Caleb hocher de la tête en fond. Le Doherty éprouve une sorte de respect pour Maeve, mais en aucun cas il ne saurait lui être loyale à elle comme il ne l’a jamais été pour personne d’autre, pas même sa propre famille. Il est celui qui change de camp dès qu’une meilleure offre apparaît, il est celui qui retourne sa veste sans même avoir pris le temps de l’enfiler au préalable.
Désireux de montrer qu’il aura toujours le dernier mot quoi qu’il arrive, Tobias abaisse la capuche de son sweat, laissant ses blessures récentes se dévoiler sous la lumière de la voiture. Il a l’arcade gauche suturée, différentes entailles sur le visage, une lèvre explosée et un bleu violacé sur le haut de sa joue ; un véritable tableau de Picasso qui n’en perd pas moins son sourire peu importe les circonstances et la capacité de ses lèvres à se rouvrir et recommencer à saigner. ”C’est ça qu’tu voulais éviter ?” Il ne cherche pas à la provoquer sur ces mots là, ne se prend pas non plus en pitié. Se battre et se faire battre fait parti de son quotidien et au moins cette fois ci ils semblaient avoir un semblant de prétexte pour le faire. ”Si je voulais être tranquille j’vendrais pas de la drogue dans un gang.” Le Club ou La Ruche, même noms pourris, même histoires, même bordel. Qu’il travaille pour Mitchell, Raelyn, Maeve, Lou ou qui que ce soit d’autre le résultat sera le même ; quoi qu’il avoue, s’il avait su il serait sans doute passé sous les ordres de Fox un temps parce qu’elle aurait pu lui offrir quelque chose de grisant. ”Tu sais aussi que quand j’en aurai marre j’irai ailleurs, qu’ce soit vers Mitchell ou toi ou n’importe qui.” Il a toujours travaillé pour des gangs organisés mais n’a jamais réellement cherché à ce que ce soit le cas, s’étant toujours contenté de n’avoir que le minimum vital et de quoi s’amuser. ”Mais si tu veux mes services maintenant, ça peut s’arranger, hein.” Travailler pour le loup et la brebis en même temps ne le dérangerait pas et ne le laisserait avec aucun cas de conscience non plus.
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| | | | (#)Sam 25 Jan 2020 - 8:15 | |
| Ma proposition alternative ne semble malheureusement trouver aucun écho en Tobias. Il se contente de lever les yeux au ciel et de souffler aussi fort que possible, tel un enfant qui vient de se voir refuser une sucrerie pour le goûter. Je commence à regretter cet attachement que son caractère enflammé et indomptable m’a inspiré lors de notre rencontre, en compagnie de Raelyn. J’ai cru déceler une certaine force en lui, un vrai potentiel pour prendre en main certaines de nos affaires de l’ombre. Mais il se laisse emporter, il se laisse dominer par ses pulsions, ses envies de liberté, au point de transformer mon intérêt en véritable désillusion. Je le pensais différent des autres. Plus intelligent, plus futé. Plus ambitieux aussi. Manifestement, je me suis trompée. « T’sais aussi que j’aurais été l’pire employé du monde. » J’échappe un petit rire amusé. « Au contraire. Je suis persuadée qu’on aurait trouvé un terrain d’entente. » Il a beau se prétendre au-dessus de toute loyauté, je suis de ces personnes qui, avec le temps et l’expérience, savent que nous avons tous un prix. Même les plus blancs d’entre nous. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ce petit con arrive encore à me toucher. Je devrais demander à Alec de stopper la voiture et exiger de Tobias qu’il descende immédiatement, avant de repartir sans un regard en arrière. En quoi dois-je me sentir concernée par son sort ? N’avait-il pas choisi de gâcher toutes les opportunités d’avenir offertes par le Club ? Si ce dernier a vent de cette entrevue, c’est moi qui risque de me coltiner de gros problèmes. Et tout ça pour quoi ? Pour un gamin qui préfère vendre sa came dans son coin (supposément) plutôt que de faire partie des grands ? Je n’ai pas l’occasion d’aller plus loin dans mes reproches intérieurs. Tobias se découvre soudain, exhibant ses impressionnantes blessures aux couleurs variées. « C’est ça qu’tu voulais éviter ? Si je voulais être tranquille j’vendrais pas de la drogue dans un gang. » Et voilà qu’il confirme mes doutes : oui, il a bien décidé d’abandonner le groupe criminel le plus puissant de la ville pour rejoindre un… gang. A mon tour de rouler des yeux face à une telle stupidité. « Tu sais aussi que quand j’en aurai marre j’irai ailleurs, qu’ce soit vers Mitchell ou toi ou n’importe qui. Mais si tu veux mes services maintenant, ça peut s’arranger, hein. »Mes yeux plongent immédiatement dans les siens. Il a vraiment besoin de prendre du plomb dans la cervelle, et si possible avant qu’il ne soit trop tard. « A trop vouloir être libre, tu vas finir par te brûler les ailes, Tobias. Crois-moi. Je n’ai aucune raison de te mentir, et je côtoie ce monde depuis bien plus longtemps que toi. » Je laisse passer une courte seconde de silence. « Un beau jour, quelqu’un te fera payer pour être passé à la concurrence. Ce sera peut-être Mitchell, ce sera peut-être le chef de ton tout nouveau groupe, ou bien un autre. Mais tu n’y échapperas pas. » Je ne te donne pas un an, en réalité. Ce sont des mots que je ne lui dirai pas de vive voix. Il serait capable de les considérer comme un défi personnel et aggraver davantage une situation déjà plus que délicate, juste pour prouver que j’ai tort de douter de lui. Et même si son comportement me déçoit, je ne lui souhaite aucunement cette fin. Cette parenthèse fermée, je rebondis sur sa proposition en secouant la tête. « Je t’apprécie, Tobias, c’est vrai. Mais pas au point de m’attirer les foudres de Mitch. Si tu persistes à servir leurs rivaux en dépit de leurs… mises en garde, » – je fais un geste englobant l’état actuel de son corps – « alors je ne peux plus rien pour toi. » J’ajoute toutefois, un soupir plus tard. « Et tu m’en vois sincèrement désolée. » Je me concentre de nouveau sur les rues qui défilent doucement à l’extérieur, et mes yeux tombent sur un duo d’hommes, en train de s’échanger quelque chose au coin d’une impasse. Ils regardent l’imposante BMW passer près d’eux avant de retourner à leurs occupations. Ce genre de scène est monnaie courante ici, dans ce quartier laissé à l’abandon. Mais elle m’inspire une question, et je me tourne alors vers Tobias. « Loyauté mise à part… Dis-moi, que t’apporte ton nouveau job que tu n’avais pas déjà au Club ? » Peut-être a-t-il simplement besoin qu’on le pousse à peser le pour et le contre, pour qu’il se rende compte de son mauvais choix ? @Tobias Doherty |
| | | | (#)Mer 5 Fév 2020 - 15:01 | |
| Maeve torpille une à une chacune des tentatives du brun de se faire passer pour la pire personne sur Terre. Elle le fait, et elle le fait bien. A passer des journées entières à le côtoyer elle a appris à lire en lui comme dans un livre ouvert et Tobias n’a jamais rien fait pour éviter que ce genre de choses arrivent, la voilà donc désormais véritable experte de la psychologie du Doherty - ce qui est sûrement bien plus un mal qu’un bien. Il grogne davantage par principe plutôt qu’autre chose à l’idée qu’elle ai compris que même lui a un prix et que ce n’est que le payant selon ses dires qu’il saura devenir loyal par la même occasion. Jusqu’à ce que quelqu’un d’autre paye mieux ou que ses attentes changent, bien sûr.
La brune plonge ses yeux dans les siens sans qu’à un seul moment il n’en ai froid dans le dos alors qu’il devrait. Tobias a toujours eu ce don inné de s’attaquer à plus fort que lui mais, n’ayant jamais payé le prix de ses errueurs à répétition, il ne semble pas vouloir apprendre de ces dernières. Au contraire même, cet espèce d’imbécile se pense poussé des ailes et le voilà qui vise encore plus haut dans l’échelle des problèmes. A défaut de répondre quoi que ce soit à sa leçon de morale, il la défie de ses iris bleutés parce que c’est un jeu parmi tant d’autres qui ne cessera jamais de l’amuser. Il sera toujours ce gamin des rues ayant oublié de grandir et elle sera toujours cette figure maternelle improvisée tentant de faire de son mieux pour ne pas qu’il dérive trop du droit chemin. Il n’est que second dans la liste des personnes à qui elle donne sa loyauté et cet espèce d’imbécile se conforte dans un sourire, aussi heureux que surprise d’être dans la liste. Lui même ne se fait pas confiance, il faut dire. « Loyauté mise à part… Dis-moi, que t’apporte ton nouveau job que tu n’avais pas déjà au Club ? » Elle a détourné le regard mais il n’en fait pas autant, ses yeux bleus continuant à scruter son attitude dans les moindres détails. Tobias a posé son dos contre la portière de la grosse cylindrée pour pouvoir lui faire face avec plus de facilité tel l’enfant mal éduqué qu’il est. ”T’penses encore que mes choix sont faits avec raison ?” Une question en remplace souvent une autre avec lui, encore plus lorsqu’il est supposé parler de lui et que c’est loin d’être ce qui le passionne dans la vie. Pourtant il n’y a rien de sarcastique dans ses paroles, il se demande seulement si elle le connaît autant qu’elle le pense. ”Ma soeur. Elle bosse avec moi. Maintenant j’peux faire de sa vie un enfer à n’importe quelle heure du jour ou d’la nuit.” La façon Tobias qu’avouer que de cette manière au moins il réussit à veiller sur sa jumelle qui a un don inné pour se faire des ennuis. Le don n’est pas aussi développé que pour Tobias, certes, n’empêche qu’il reste assez fort chez les Doherty. ”J’ai pas d’bonne raisons à t’donner et rien qui va t’plaire.” Mais ça, ça n’étonne personne en réalité. ”T’veux pas me recruter donc t’es juste venu m’kidnapper pour me faire une l’çon de morale ?” Le brun a du mal à cacher sa déception, lui qui pensait déjà se voir ouvrir les portes d’un nouveau gang face à lui. ”T’as quoi à y gagner, toi, à juste rester avec eux et couler encore quand ils se f’ront à nouveau balancer ?”
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| | | | (#)Dim 9 Fév 2020 - 6:14 | |
| Je sais que ma question peut sembler simple en apparence, mais elle est en réalité choisie avec soin. Je veux amener Tobias à songer aux conséquences de son choix imprudent. Je veux qu'il prenne pleinement conscience de ce qu'il vient de faire : se détourner de sa plus belle opportunité professionnelle (qui aurait pourtant tenu toutes ses promesses) pour occuper un poste dénué d'importance dans un groupuscule insignifiant et sans avenir. A-t-il la moindre idée du nombre de petites frappes de cette ville qui rêvent de se trouver à sa place ? De faire partie d'une organisation aussi étendue, aussi puissante que le Club ? Tobias est un chanceux. Mais il est aussi et surtout un ingrat. Un jeune con qui refuse tout conseil, qui ne veut pas admettre le moindre tort et qui ne supporte pas qu'on lui mette le nez dans sa propre merde. Je viens moi-même de lui faire la plus douce des leçons de morale (alors que même les meilleurs de mes employés ne sont pas traités aussi délicatement) et je viens de me prendre un lamentable échec en pleine face. J'use donc de ma toute dernière carte en interrogeant Tobias de manière aussi ciblée que détachée : pour me répondre, il doit réfléchir par lui-même à cette situation. Avec un peu de chance, il ouvrira les yeux. « T’penses encore que mes choix sont faits avec raison ? » Je pousse un soupir discret mais néanmoins courroucé. Je ne pense pas arriver à quoi que ce soit avec lui, et me demande soudain pourquoi son sort m'importe autant. Ai-je vraiment développé une quelconque affection vis-à-vis de Tobias ? Tout cela n'est-il pas plutôt le résultat d'une fierté mal placée ? Après tout, je lui ai trouvé un fort potentiel et je lui ai prédit un excellent avenir au sein du Club. Et je refuse de laisser tomber ce gamin insaisissable parce que, comme lui, je suis incapable d'accepter mes erreurs. Le laisser partir sans essayer de le retenir, ce serait la preuve ultime que je l'ai mal jugé. Que mon instinct n'est pas infaillible, finalement. « Ma soeur. Elle bosse avec moi. » Je hausse un sourcil curieux. Donc il y a bien une véritable raison à son brusque retournement de veste, et manifestement, il est d'humeur à la partager. « Maintenant j’peux faire de sa vie un enfer à n’importe quelle heure du jour ou d’la nuit. » Dois-je lire entre les lignes et comprendre que cela lui permet surtout de la surveiller à chaque seconde ? Il faut se mettre à sa place : il a sans doute peur qu'elle ait des problèmes et préfère donc la rejoindre, quitte à abandonner le Club, pour être en mesure de la protéger en cas de besoin. J'opine du chef tout en gardant le silence. J'ai la sensation qu'il n'a pas fini de vider son sac. « J’ai pas d’bonne raisons à t’donner et rien qui va t’plaire. » Il vient pourtant de m'en donner une, non ? Je devine un mécanisme de défense pour me sous-entendre gentiment de ne pas creuser le sujet. « T’veux pas me recruter donc t’es juste venu m’kidnapper pour me faire une l’çon de morale ? » Je lève les yeux au ciel face à tant d'impertinence. « Je t'ai interpellé une poignée de minutes pour te faire réfléchir, Tobias. » Je le corrige. « Mais je vois que j'ai perdu mon temps. » J'assène, montrant ainsi ma propre déception face à son comportement. « T’as quoi à y gagner, toi, à juste rester avec eux et couler encore quand ils se f’ront à nouveau balancer ? » Un rire sarcastique me traverse tout entière et cette fois, c'est à moi de regarder Tobias avec un air de défi. « Je n'ai pas coulé la première fois, je ne coulerai pas la seconde non plus. » L'avantage de faire partie du Club tout en gardant une certaine indépendance. D'être reliée à leurs affaires sans que ce ne soit l'unique corde à mon arc. « Mais tu ne poses pas la bonne question. Tu devrais plutôt te demander ce que j'ai à y gagner à faire un pas vers toi, aujourd'hui. » Au Club, il ne travaillait même pas avec moi. Le faire revenir là-bas ne m'apporterait aucun avantage. Alors, si Tobias a ne serait-ce que la moitié de l'intelligence que je lui prêtais jusqu'à maintenant, la réponse s'imposera à lui : rien, absolument rien. Rien ne m'obligeait à prendre de ses nouvelles, à me mettre dans une position délicate si Mitchell a vent de cette entrevue. Je ne suis pas ici pour moi. Je suis ici pour lui. Uniquement pour lui. « Je t'ai dit ce que j'avais à te dire, rien de plus, rien de moins. Et je vois que quoi qu'il en soit, ta décision est prise. » Je reprends, les mains levées en un signe de reddition. Je n'ai plus aucun atout dans ma manche, après tout. Je peux seulement espérer qu'une fois seul, mes mots lui reviendront en tête et le feront cogiter pour de bon. « Puisque tu sortais de ton immeuble, j'imagine que c'était pour aller quelque part. Où souhaites-tu que je te dépose ? » Je lui demande, mettant ainsi un terme au sujet principal de la conversation. @Tobias Doherty |
| | | | (#)Jeu 20 Fév 2020 - 15:21 | |
| La déception se lit sur le visage de Maeve avec une aisance déconcertante mais Tobias n’en est pas offusqué ou étonné pour autant. Ce qui continue de le surprendre, cependant, c’est la volonté quasi sans failles de la brune de trouver une raison à chacun de ses gestes. Lui même ne sait pas réellement quelle volonté l’anime, ce n’est donc pas une personne externe qui risque de pouvoir s’y connaître mieux que lui à ce sujet, même si elle essaye de toute son âme. Lui a simplement abandonné l’idée et s’est trouvé une raison : il agit comme bon lui semble, quand bon lui semble, où bon lui semble. Ce mode de vie n’a rien de sain et cela lui convient parfaitement, ce n’est de toute façon pas le genre d’homme à vouloir trouver la femme de sa vie et fonder une famille. Ce serait une bien drôle d’idée, ça.
Au delà de sa propre personne, pourtant, une partie de lui continue à admirer la confiance qu’a Maeve en elle même, peu importe les circonstances. Elle ne se laissait jamais abattre face aux clients qu’ils rencontraient tout comme elle n’en démord pas face à Tobias toujours plus impudent quelles que soient les circonstances. « Mais tu ne poses pas la bonne question. Tu devrais plutôt te demander ce que j'ai à y gagner à faire un pas vers toi, aujourd'hui. » Il est secoué d’un rire, l’insolent, alors que la réponse la plus logique qui soit lui vient aussitôt à l’esprit. ”J’suis bien plus mignon qu’les vieux gars avec qui tu bosses.” Logique implacable que voilà, elle est revenue pour ses beaux yeux bleus et rien de plus, lui qui n’a rien à offrir et qui surtout n’a jamais rien proposé à qui que ce soit. La vérité est qu’il ne sait pas pourquoi elle est effectivement revenue vers lui aujourd’hui puisqu’il pense lui même parfois que son propre reflet dans le miroir risque de le poignarder à tout moment. Sûrement qu’elle fait ça parce qu’elle veut jouer avec le feu, elle aussi, mais que comme la majorité de la population elle ne se l’avouera jamais puisque ce sera malsain.
Voilà donc que le sujet de conversation s’arrête subitement et Tobias est presque déçu de cette fin si rapide. Il s’amusait encore et toujours à ne pas répondre à ses questions ou, au mieux, à répondre à côté. Elle rend les armes et lui dégage son regard du sien pour plutôt se concentrer sur les immeubles défilant côté fenêtre, comme un enfant entrant dans sa phase boudeur. « Puisque tu sortais de ton immeuble, j'imagine que c'était pour aller quelque part. Où souhaites-tu que je te dépose ? » Elle l'énerve, Maeve, quand elle fait ça, quand elle abandonne le combat sans l’avoir gagné, quand elle fait les choses toujours trop bien, tout le temps, alors qu’elle n’est plus du côté des anges depuis longtemps. Elle est loin d’être un démon non plus mais elle fait en tout cas parti de leur camp, qu’elle le veuille ou non c’est une chose qui a été actée il y a des années déjà et Tobias en a largement été témoin. ”Spring Hill, t’m’offres une glace qui coûte plus chère qu’ma vie ?” Le prix de sa vie étant sûrement quantifiable en négatif. ”Ou attend, non, j’te demande un appart et tu m’dis non et c’est après que j’te demande une glace.” Le Doherty le moins doué en affaires qui soit, trop habitué à ce qu’on réponde à toutes ses demandes par la positives qu’elles quelles soient. ”Ca t’intéresse, d’savoir ce qui se trame dans La Ruche ?” Et c’est là où elle devrait répondre non et ne pas s’encombrer du pire agent double que la Terre puisse porter.
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| | | | (#)Dim 23 Fév 2020 - 7:05 | |
| Aucun de mes arguments ne semble avoir trouvé un écho en Tobias. Il prend les précieux conseils que je lui offre comme des leçons de morale pures et simples, et continue de se laisser guider par cette arrogance qui le perdra. En dernier recours, je décide donc d'abattre mon ultime carte : lui faire comprendre que notre entrevue est dénuée de toute arrière-pensée. Je ne gagne rien à prendre de ses nouvelles après le passage à tabac dont il a été victime - même si victime est un bien grand mot dans de telles circonstances. S'il n'avait pas déconné, les gros bras du Club ne l'auraient pas transformé en hématome géant. Je ne marque aucun point non plus en cherchant à lui faire ouvrir les yeux sur ses choix plus que discutables. Je veux qu'il réalise qu'il n'a aucune méfiance à avoir envers moi. Je ne suis pas là pour le manipuler, pour qu'il se plie à mes volontés. Je n'ai pas de plan pour lui, pas d'utilité. Je l'aide, ou du moins j'essaie de l'aider, uniquement parce qu'il m'a marquée. Mais face à son rire spontané et sonore, je comprends que je viens d'essuyer une nouvelle défaite. Et ce sera la dernière. « J’suis bien plus mignon qu’les vieux gars avec qui tu bosses. » C'est moi qui échappe un petit ricanement cette fois, sonnée par son éternelle impertinence. J'ai du mal à savoir s'il est sincère ou si c'est uniquement pour faire un brin d'humour mais que son cerveau cherche malgré tout la vraie réponse à cette question. Ou ai-je surestimé son intelligence aussi ? Je ne suis plus à ça près, après tout. Je tais ce qui me vient immédiatement à l'esprit, à savoir qu'eux, au moins, n'étaient pas dénués de maturité ni de discernement. Mais je ne tiens pas à ce que la conversation tourne au drame et me contente donc de rétorquer, l'air narquois. « C'est vrai. Mais je ne les ai pas choisis pour leur capacité à faire tourner les têtes. » Le sous-entendu sera peut-être passé ? Ou pas… Il faut que je cesse de perdre mon temps avec lui. J'ai cru qu'il avait un fort potentiel pour rejoindre nos rangs de manière permanente, j'ai imaginé qu'il grimperait les échelons du Club assez vite et vivrait un beau succès, mais je me suis trompée, point barre. S'il a envie de faire concurrence à son ancien employeur et de finir au fond d'un trou qu'il aura lui-même creusé dans moins d'un an, n'est-ce pas là son droit le plus fondamental ? Je mets un terme au sujet et propose de déposer Tobias à son lieu de destination. Et comme avec lui rien n'est simple, comme il prend un malin plaisir à me faire sortir de mes gonds, ses prochains mots ne me surprennent pas le moins du monde. Au contraire. « Spring Hill, t’m’offres une glace qui coûte plus chère qu’ma vie ? Ou attend, non, j’te demande un appart et tu m’dis non et c’est après que j’te demande une glace. » « Ne mords pas la main qui te nourrit. Si tu n'avais pas tourné le dos au Club, tu n'aurais besoin de personne. Ni pour la glace au prix exorbitant, ni pour l'appart… » Je lâche, l'air de rien. L'année prochaine à cette date, il l'aurait eu. Et peut-être même avant. Il lui aurait suffi de faire son boulot, et de le faire bien. Rien de plus, rien de moins. C'est là que ça coince quand je réfléchis à la désertion de Tobias. Son gang de minables ne lui rapportera pas le dixième de ce qu'il se serait fait avec Mitchell, ou avec moi, s'il n'était pas devenu un ennemi. Pourquoi être aussi frileux à donner sa loyauté quand celle-ci est aussi bien récompensée ? « Ça t’intéresse, d’savoir ce qui se trame dans La Ruche ? » C'est sorti sans que je ne m'y attende, pour le coup. Je hausse un sourcil et plonge mon regard dans celui, toujours aussi débordant d'assurance, du petit prétentieux qui m'accompagne. Est-il vraiment en train de me proposer de jouer aux agents doubles ? Je ne mets pas longtemps à songer à ma réponse. Non, et je me ferme cette potentielle ouverture qui me donnerait un certain avantage vis-à-vis du Club. Oui, et je prends néanmoins le risque que Tobias se joue de moi et me nourrisse de fausses informations. Pour me tester, pour me causer du tort, ou juste parce que ça l'amuserait. Dans ce cas, à moi de lui en faire passer l'envie. Je prévois d'y venir. Mais avant… « Si je dis oui, c'est à ce moment-là que tu me demandes un nouvel appart, et à Spring Hill avec ça ? » Je l'interroge en m'adossant moi aussi à la portière, les bras croisés sur ma poitrine, pour lui faire face tel un effet miroir. « Ce serait la seule et unique chose sur ta liste de doléances ou tu comptes en profiter ? » Mes yeux perçants ne lâchent pas les siens alors que je conclus par la question la plus importante de toutes. « Et qu'est-ce qui te fait croire que ça pourrait m'intéresser ? » C'est le moment de savoir si j'ai vraiment surestimé sa vivacité d'esprit… @Tobias Doherty |
| | | | (#)Lun 24 Fév 2020 - 7:24 | |
| Les mots de Maeve sont toujours les mêmes qu’elle rabâche sans cesse, usant parfois de moquerie, parfois d’autorité, allant droit au but ou via des chemins détournés. Le résultat est toujours le même et la but aussi ; même si Tobias n’en a rien à faire quelle que soit sa technique d’attaque. Elle se heurte à un mur contre lequel elle continue de frapper encore et encore. Il connaît bien l’étendue de ses capacités et sait tout le pouvoir qu’elle peut avoir mais cela ne l’impression pas. Il l’a vu mettre à mal des grands noms bien des fois sans qu’elle n’ait à sourciller mais, encore une fois, ce n’est pas ce qui effraie Tobias. Il peut bien tomber plus bas que terre si ça peut l’aider à conforter son ego à elle, il n’en reviendra que plus hargneux encore et avec toujours moins de code moral - pire est toujours possible. Finalement il trouve simplement dommage qu’elle n’ait toujours pas trouvé les bons outils avec lesquels l’appâter avec le temps. Ce serait d’ailleurs fort bien utile pour bon nombre de personnes, d’ailleurs, puisque lui aussi aimerait savoir quels outils on pourrait utiliser contre sa personne pour l’appâter.
« Si je dis oui, c'est à ce moment-là que tu me demandes un nouvel appart, et à Spring Hill avec ça ? » La capuche noire remonte sur son crâne, comme s’il essayait de se protéger d’une quelconque manière sans réellement s’en rendre compte. Il ne vit pas pour la gloire ni la fortune, ses demandes farfelues sorties de nulle part et ses sautes d’humeur à répétition suffisent à faire de lui un homme heureux qu’un rien sait amuser. ”Hollywood ça sonne mieux.” Il n’a aucun idée de où s’arrêter, l’enfant insolent qui rigole de tout alors que le sujet est ô combien sérieux et complexe. Il serait du genre à faire fuir la horde de touristes s’arrêtant devant chaque grosse maison sans réellement savoir à qui elle appartient, il se ferait appeler Michael Jackson par pur plaisir et changerait le lendemain pour Bruce Wayne.
La bataille de regard fait rage entre eux deux alors qu’il resserre encore un peu plus ses bras contre sa poitrine sans même s’en rendre compte, désireux de montrer qu’il n’a besoin de personne pour vivre ; ni elle ni le Club. « Ce serait la seule et unique chose sur ta liste de doléances ou tu comptes en profiter ? » Elle a déjà un pied dans les problèmes, Maeve, mais elle hésite à pleinement prendre appui dessus et c’est un état d’esprit qu’il ne pourrait pas reproduire mais qu’il a plus ou moins appris à comprendre. ”A toi de voir, j’veux pas t’gâcher la surprise.” Il en profiterait déjà assez rien qu’en sachant qu’elle se reposerait sur ses infos, aussi véridiques que fantasmagoriques. Il ne cherche ni la gloire ni la fortune mais ce jeu d’agent double lui siérait à merveille. Il ne serait pas forcément le meilleur de tous, loin de là même, mais au moins il serait le plus heureux des hommes à écouter aux portes et chuchoter aux oreilles adversaires ensuite.
« Et qu'est-ce qui te fait croire que ça pourrait m'intéresser ? » ”T’comptes lécher les bottes du Club toute ta vie ?” Une stupide question pour une autre, il ne fait que lui rendre la pareille. Tobias ne ressent absolument pas le besoin de justifier cette proposition, laquelle n’a absolument pas longtemps mûri dans son esprit. Elle a tout à y gagner et tout à y perdre en même temps, c’est ce qu’il trouve vraiment amusant dans cette idée ; et l’inverse est tout aussi vrai. A sa place il aurait accepté dans la seconde, un sourire aux lèvres, mais il faut croire que le reste de l’humanité a besoin d’un instant avant de mettre sa vie et sa réputation entre les mains d’une girouette notoire. ”Dépose moi au coin d’la rue là, j’vais pas t’faire perdre d’ton précieux temps.” Réfléchis et fais le vite, Maeve.
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| | | | (#)Lun 24 Fév 2020 - 12:21 | |
| Je me demande quelle serait la contrepartie de cette proposition à jouer les agents doubles et ne manque pas de formuler ma propre théorie. A voir l'état général des routes, des lieux publics et des immeubles de ce quartier, on peut facilement supposer que les logements sont aux trois quarts insalubres. Je pourrais donc comprendre que Tobias réclame un nouvel appartement. Mais cela ne risquerait-il pas d'éveiller les soupçons de son nouvel employeur ? « Hollywood ça sonne mieux. » Je crois que ses mots me donnent une bonne idée de la réponse. Soit il tourne tout en dérision pour (tenter de) me faire enrager, soit il a conscience qu'un tel déménagement ne jouerait pas en sa faveur. Pire encore, que cela risquerait de le compromettre. Ou un peu des deux, pourquoi pas. Autre chose, Monsieur Doherty ? « A toi de voir, j’veux pas t’gâcher la surprise. » Donc si je comprends bien, c'est à moi de choisir d'accepter ou non son offre et seulement ensuite, je connaîtrais les conditions du marché ? Je pensais que Tobias aurait un peu plus de considération pour ma manière à mener mes propres affaires. S'imagine-t-il réellement que je vais plonger la tête la première dans le bassin sans m'assurer avant qu'il soit bien rempli d'eau ? « Évidemment. » Je ne peux m'empêcher de rétorquer, une pointe d'agacement dans la voix. Je décide de lui donner une dernière chance (j'ai l'impression de ne faire que ça depuis que notre conversation a débuté) en lui demandant pour quelle raison je serais intéressée par les infos qu'il souhaite me vendre. « T’comptes lécher les bottes du Club toute ta vie ? » Je secoue la tête, dépitée. Il serait inutile de me mettre en colère, et puis ce n'est pas dans mon tempérament non plus. Garder mon sang-froid en toutes circonstances est primordial, je l'ai appris à mes dépends bien des années plus tôt. J'esquisse donc un sourire presque amusé avant de répondre à Tobias. « Eux et moi sommes partenaires. Mais c'est un concept qui t'échappe. Car pour que ce genre de relation fonctionne, il faut de la confiance. Et une certaine loyauté. » Je crois que ma réflexion ne lui plaît pas : son regard ne laisse planer aucun doute quant à ce qui va suivre. La fin de notre entrevue. « Dépose moi au coin d’la rue là, j’vais pas t’faire perdre d’ton précieux temps. » Je frappe deux coups dans la vitre opaque qui nous sépare d'Alec, mon chauffeur, lui indiquant ainsi de stationner la voiture. Il s'exécute immédiatement. Je me tourne de nouveau vers le jeune dealer, le regard perçant et contrarié. « Je ne suis pas quelqu'un avec qui l'on joue, Tobias. Tu as des infos que tu veux échanger ? Parfait. Donne-moi ton prix et on en parle. Mais je n'ai, effectivement, pas de temps à perdre pour des offres bancales voire stériles. » Et il est important que je mette les points sur les i concernant un autre élément essentiel qu'il a l'air d'oublier. « Je ne dois absolument rien à Mitchell. Il n'est pas mon patron. Je ne bosse pas pour le Club, mais avec. Il a toute confiance en moi et en mes affaires, je n'ai plus rien à lui prouver. Lui servir des infos sur ses nouveaux concurrents ? Il apprécierait sans doute. Mais dans le fond, ça ne m'apporterait rien. J'étais prête à accepter ta proposition surtout pour t'aider toi. Dommage que tu n'aies pas su saisir cette opportunité, encore une fois. » J'en ai définitivement ma claque de son comportement et notre petite discussion aura au moins eu le mérite de me faire ouvrir les yeux sur la véritable nature de Tobias : il n'y a rien à en tirer. Rien du tout. Je ne suis néanmoins pas prête à le laisser s'en sortir aussi facilement. « Ton gang ne fera jamais le poids contre une organisation comme le Club. Il sera démantelé comme tous les autres avant lui, et de la pire des manières. Jouer double-jeu aiderait peut-être Mitchell à se montrer plus… clément avec toi. » Tobias manque peut-être de vision, mais pas moi. S'il décide de se condamner tout seul, il ne pourra pas dire que personne ne l'avait prévenu. « Alors, tu décides toujours de quitter cette voiture ? » Réfléchis et fais-le vite, Tobias.@Tobias Doherty |
| | | | (#)Mer 26 Fév 2020 - 17:32 | |
| Elle parle loyauté, elle parle confiance. Tobias est à ça de bailler ou de faire rouler ses yeux vers le ciel si jamais elle ose un seul instant évoquer l’esprit d’équipe, ce qui serait un comble. Il est un enfant insolent qu’on vient de garder enfermée dans un espace clos pendant de trop longues minutes, il est prêt à exploser à tout moment et si elle frappe deux fois doucement sur la vitre alors lui a simplement envie de déchiqueter ces jolis fauteuils coûtant, à eux seuls, plus cher que sa vie. Ses doigts jouent entre eux, ses yeux ne regardent plus Maeve mais le décor défilant derrière elle, ses talons tapent le sol à un rythme régulier. Il bouille de l’intérieur et nul doute qu’il risque d’imploser à tout moment, ce qui n’apporterait rien à personne.
Il s’apprête à sortir de la voiture à l’instant même où elle s’arrête, mais, à nouveau, Maeve s’annonce bien plus loquace qu’il ne l’aimerait. La brune repousse toutes les avances faites par Tobias et c’est loin de le vexer ; ce qu’il apprécie beaucoup moins c’est qu’elle s’adresse à lui tel un disque rayé et qu’elle l’infantilise autant. « Lui servir des infos sur ses nouveaux concurrents ? Il apprécierait sans doute. Mais dans le fond, ça ne m'apporterait rien. » Si elle l’écoutait, elle saurait. Si elle savait lire entre les lignes, elle aurait deviné. On dirait souvent qu’il parle dans le vide mais pour le Doherty, tout a toujours un sens. Souvent ce n’est que pour s’amuser lui même, certes, mais aujourd’hui tout va bien plus loin. Si elle savait que dans les nouveaux concurrents le nom de Lou allait être mentionné, elle n’aurait pas réagi ainsi. Mais soit, tant pis, il n’est qu’un morveux, un simple obstacle sur son chemin qui ne fait que lui gâcher son temps avec ses yeux bleus et sa tête de con. Son rire tranche la conversation, s'élève plus haut encore que les mots saccadés et amers de la femme lui faisant face.
Aux reproches elle passe aux menaces sous le sourire narquois de son cadet, un Tobias encore et toujours sûr de lui. Lui s’en moque totalement de ce dont sera fait l’avenir de La Ruche ou de n’importe quel autre gang. Il se moque totalement de l’avenir de quoi que ce soit, d’ailleurs, même de son propre sien. Comme à son habitude, le Doherty n’apporte aucune intérêt à rien et c’est ce qui le caractérise toujours. Ce n’est pas le pardon ni la pitié de Mitchell ni même de personne d’autre, au contraire, cela ne l’amuse que bien trop d’être la cible de la haine et les reproches de tous. Il n’aime pas être au centre de l’attention, pas forcément, mais savoir que son existence rend un peu plus difficile celle d’autrui, c’est ce qui lui fait réellement plaisir. Quand elle semble avoir enfin terminé son discours (lequel Tobias a sûrement oublié d’écouter à certains moments), il ne dévie son regard du sien qu’au moment d’ouvrir la portière de la voiture. Elle ne veut plus de lui et il n’a rien à gagner en lui léchant les bottes. Il ose même un salut militaire, cet espèce d’imbécile, en posant deux doigts sur sa tempe. « Alors, tu décides toujours de quitter cette voiture ? » ”Laisse moi profiter d’chaque seconde d’ce moment avant qu’tu t’en mordes les doigts bientôt.” Quand elle saura, quand elle saura toute l’histoire alors nul doute qu’elle le traitera de ‘putain de Doherty’.
Ses deux pieds de nouveau posé sur le trottoir, il s’accoude une dernière fois à la portière et laisse sa tête penchée vers l’intérieur de l’habitacle. ”T’promets d’avoir cette tête comme ça là ? Quand t’sauras que mon offre bancale voire stérile était bien plus cool qu’toutes les autres.” Cette même tête là dont il se moque, ce même air renfrogné qu’il mime et tourne en dérision en fronçant les sourcils et retroussant ses lèvres.
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| | | | (#)Jeu 27 Fév 2020 - 14:20 | |
| La BMW est désormais stationnée sur le bord de la route, moteur coupé. Je ne peux cependant pas laisser descendre Tobias sans un dernier avertissement. Il est sur un chemin dangereux, une pente vertigineuse. Et même si cette discussion m'a vraiment beaucoup déçue, il est de mon devoir de le prévenir. Une petite partie de moi semble encore espérer le sauver de ce sombre avenir qu'il s'est tracé. Ce que je lui dis trouvera peut-être un écho en lui avec le recul nécessaire. Assez pour qu'il comprenne et qu'il revienne à la raison, si possible avant que les gros bras de Mitchell ne terminent leur sale boulot. Mais Tobias est, encore et toujours, hermétique à toute tentative. Les différentes expressions qui se succèdent sur son visage tuméfié sont la preuve qu'il m'écoute distraitement, tel un ado en train de se faire gronder par sa mère. Mes mots manquent d'impact. Ils sont inexistants. Les judicieux conseils d'une quarantenaire pourtant bien placée dans ce monde de l'ombre ne l'intéressent pas. Il veut être libre de faire comme bon lui semble. Une tête brûlée comme on en voit rarement. Je lui pose enfin ma dernière question. Et je dois admettre qu'à ce stade, ce n'est absolument pas pour lui offrir une nouvelle et énième chance. C'est surtout parce que j'ai (un peu) envie de savoir de quoi il retourne. S'il change d'avis, peu importe ce qu'il osera me demander en contrepartie : je le lui donnerais. Échanger une simple information contre une somme astronomique ne me fait pas peur. Car quelque part, n'est-ce pas ce que je fais déjà avec mes employés les plus importants ? A la différence qu'ils ne sont pas grassement payés pour divulguer des infos. Il sont grassement payés pour les garder pour eux. Le principe reste, dans l'absolu, le même. Alors un « salaire » de plus ou de moins ne risque pas de me faire sourciller. « Laisse moi profiter d’chaque seconde d’ce moment avant qu’tu t’en mordes les doigts bientôt. » La réponse de Tobias, doublée d'un salut militaire de sa main libre (l'autre étant posée sur la poignée de la portière depuis l'arrêt de la voiture), sonne le glas de notre entrevue. Une nouvelle fois, mon unique réaction est de secouer la tête de dépit. Il n'y a décidément plus rien à sauver chez lui. A l'instant où Tobias sort, j'appuie sur le bouton de séparation des sièges pour faire redescendre la vitre opaque. La tête du jeune dealer réapparaît dans l'habitacle. L'étonnement se lit sur mes traits : il me semblait qu'il n'y avait plus rien à ajouter à notre échec commun. Celui de nous comprendre, de nous entendre. « T’promets d’avoir cette tête comme ça là ? Quand t’sauras que mon offre bancale voire stérile était bien plus cool qu’toutes les autres.. » Il ne se passe qu'une fraction de seconde de doute avant que mon masque ne se remette en place. Un petit rictus sarcastique étire mes traits. « Si ça peut te faire plaisir, je ne la réserverai qu'à toi, c'est promis. » J'incline légèrement la tête et fronce les sourcils, l'air faussement concerné. « J'espère seulement que tu seras encore vivant pour en profiter. » Sur ce, j'affiche un fin sourire avant de lui rendre son salut militaire. Alec n'attend pas pour redémarrer la BMW et se réinsérer au cœur de la circulation, en route pour le bureau. Sur le chemin, je repense à cette fameuse proposition. Tobias détient-il comme il le prétend quelque chose de primordial pour le Club ? Une info qui pourrait servir à Mitchell ? J'ai beau réfléchir, je ne vois rien susceptible d'avoir un impact réellement important. Le gang de Tobias est loin de faire le poids, de représenter une sévère concurrence. Et quand bien même, tout cela ne me regarde pas. Du moins, pas tant que mes propres affaires sont en sécurité. Je suis loyale envers le Club, mais Mitchell, en tant que chef respecté et influent, doit être capable de gérer ses propres ennemis sans intervention extérieure. Clairement, la seule raison qui me donne envie de connaître ce petit secret tient en un défaut : la curiosité. Alors, autant passer mon tour et voir ce qu'il en ressortira le moment venu… ----- SUJET TERMINE ----- @Tobias Doherty |
| | | | | | | | What are you willing to lose (ft. Tobias) |
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