It's hard to believe in coincidence, but it's even harder to believe in anything else.
Jimena & Talia
AVENGEDINCHAINS
Talia n'a pas pour habitude d'emmener sa fille avec elle faire les courses. Elle se charge de ça en général le soir en sortant du travail, alors que Mason s'occupe de la petite. Ce n'est pas son activité préférée et quand elle y va, c'est armée de sa liste pour pouvoir entrer et sortir du magasin le plus rapidement possible. Chose qui n'est pas évidente à faire quand on a une fillette de quatre ans qui aimerait bien aller regarder les jouets ou qui a bien du mal à résister à l'appel du rayon sucreries. Cette semaine, c'était différent, elle n'avait pas eu le temps d'aller faire son passage hebdomadaire au supermarché après le travail et elle était arrivée aujourd'hui avec un réfrigérateur quasiment vide qui ne demandait qu'à être rempli. Mason travaillait exceptionnellement et elle se retrouvait donc à emmener son acolyte miniature avec elle. Elle avait prévu le coup. Elle lui avait promis que si elle se tenait bien et ne s'arrêtait pas à tous les rayons pour réclamer quelque chose, elles iraient toutes les deux manger une glace en sortant. Ce qui avait suffit à illuminer le regard de Maya qui avait juré qu'elle serait sage, pensant déjà à la glace qu'elle allait pouvoir obtenir en récompense de sa bonne conduite. Pour Lili, c'était gagné et elle était certaine que tout allait très bien se passer, que malgré le monde elles allaient réussir à trouver tout ce qu'il leur fallait rapidement et ressortir quasiment aussi vite qu'elles étaient rentrées. Bien sûr, elle ne se voilait pas la face non plus. Elle savait que sa fille n'allait pas rester patiemment sans bouger dans le caddie et même si elle avait promis de bien se tenir, elle restait une enfant de quatre ans pour qui les tentations étaient nombreuses dans un endroit comme celui-ci. Talia ne se faisait donc pas de fausse idée, elle n'avait pas de doute quant au fait que sa fille allait bien se tenir, mais elle savait aussi qu'à un moment où un autre, elle finirait par réclamer quelque chose. C’était prévu et elle s’y attendait totalement.
En revanche, elle ne s'attendait pas à trouver autant de monde en passant les portes du supermarché en ce samedi après midi. Elle aurait pensé que tout le monde serait à la plage en train de profiter de l'été et du beau temps, mais visiblement, elle s'était trompée sur ce point. Ce n'était pas ce qui l'enchantait le plus, mais maintenant qu'elle était là, elle n'allait pas retourner chez elle pour revenir plus tard. Ce serait totalement contreproductif. Surtout qu'elle s'en sort plutôt bien au début, elle va droit au but, sa liste de courses dans une main, poussant le chariot avec l'autre et Maya sagement assise. C'était parfait et elle avait déjà réuni la moitié des choses qu'elle avait notées sur sa liste quand Maya décida qu'elle en avait marre d'être assise et qu'elle voulait marcher à côté du chariot. “Si tu descends tu tiens le caddie et tu le lâches pas, on est d'accord ?” demande t-elle face à une Maya qui hoche vigoureusement la tête pour acquiescer. D'ailleurs, elle va le tenir le chariot au début, elle ne va pas le lâcher une seule seconde, même si elle passe plus de temps à regarder à droite et à gauche que devant elle, elle reste à côté, c'est le plus important. Talia jette un oeil sur elle tout le temps, elle est attentive. Jusqu'à ce qu'elle détourne son regard une dizaine de secondes, qu'elle baisse sa garde. Quand elle pose les yeux à côté du chariot, il n'y a plus un signe de Maya. C'est la panique qui s'empare d'elle immédiatement et elle l'appelle à plusieurs reprises, laisse son chariot dans une allée pour aller regarder celles adjacentes. Pas une trace de la petite fille qui lui a échappé un claquement de doigt. C'est comme ça qu'elle se retrouve à l'accueil du magasin, morte de peur, une annonce qui retentit indiquant le prénom et l'âge de la fillette, invitant quiconque à la ramener à ce point de rendez-vous. Talia ne peut rien faire d'autre qu'attendre, le stress l'envahissant. C'est la première fois que ce genre de choses lui arrive et elle a l'impression que c'est un cauchemar dont elle ne voit pas la fin.
On était samedi aujourd'hui, ce qui signifiait jour des courses pour Jimena. Elle n'était pas particulièrement motivée à aller se promener dans tous les rayons, à faire des tours et détours pour rechercher tel produit qui était finalement dans le rayon où elle était à l'origine. D'habitude, elle préfère utiliser le drive des supermarchés pour ne pas avoir à faire cette corvée elle-même. Mais il se trouvait qu'il était indisponible pour le moment dans ce magasin. Après tout, ce n'était peut-être pas plus mal finalement. Qui disait nouvelle ville disait bonnes résolutions et la première passait par faire les provisions hebdomadaires par elle-même. Jimena avait oublié à quel point il pouvait y avoir du monde un samedi après-midi dans les magasins. Elle soupira avant de rentrer à l'intérieur du bâtiment en ne manquant pas de rentrer dans quelques personnes qui avaient des difficultés à pousser leurs cadis très remplis. Dans le bus, elle en avait profité pour faire une rapide liste de courses des choses importantes à prendre. Si elle pouvait rester le moins longtemps possible à l'intérieur ça l'arrangeait grandement ! Mais bon, Jima serait sûrement comme la plupart des gens qui y restent finalement des heures parce qu'il y a des promotions intéressantes sur plein de produits ou trop de choix pour tel autre. Elle s'était fixée un budget également à ne pas dépasser mais faible qu'elle était, elle le dépassera sûrement. Avant de partir dans les rayons alimentaires, elle décida de se diriger vers le rayon électronique en quête de regarder les derniers écrans de télévisions pas trop cher pour sa bourse. Elle n'avait plus de nouvelles du transporteur de ses meubles et commença à croire qu'elle ne les reverra plus et qu'à l'heure actuelle ils gisaient dans le fond de l'océan Pacifique. Ce qui signifiait qu'elle devrait tout racheter. Jimena ne regardait pas vraiment devant elle mais sortit de ses pensées par quelqu'un, un enfant sans doute qui répétait ''maman'' en boucle. Elle s'arrêta net et vit une petite fille, plantée au milieu de l'allée qui regardait de droite à gauche. Elle était particulièrement sensible aux enfants et se baissa à la hauteur de la petite pour ne pas lui faire peur avec sa grande taille « Hey, tu es perdue ? Tu veux que je t'aide à chercher ta maman ? » questionna Jimena, la petite fille acquiesça et commença à se frotter les yeux avant de se mettre à pleurer « Ne t'inquiète pas ça va aller on va la retrouver », rassura-t-elle. Elle prit la main de la petite avant de l'emmener faire le tour des rayons en quête de son parent. Jimena tenta d'être rassurante envers la petite malgré que leur recherche ne semblait pas porter leurs fruits. Puis soudainement une annonce se fit entendre en donnant l'âge et le nom d'une fillette perdue. La petite-fille fit aussitôt savoir à Jimena que c'était elle et elles partirent directement à l'accueil du magasin. « Ça alors, s'exclama-t-elle surprise en arrivant au lieu indiqué par l'annonce vocale, je m'y attendais pas du tout ! Ça fait tellement longtemps ! Une chance que j'ai trouvé ta fille dans le rayon électroménager sinon on ne se serait jamais croisées ! J'en reviens pas. »
Elle attend, à l'accueil, tiraillée entre la peur et un sentiment de honte. Elle avait comme l'impression d'être une mauvaise mère sur le moment. Après tout, comment avait elle pu perdre sa fille de quatre ans au milieu du supermarché ? Ce n'était pas sa faute, elle le savait au fond d'elle, ça arrivait à n'importe qui. Elle avait détourné le regard quelques secondes, elle n'avait pas pensé que ça aurait suffit à sa fille pour aller explorer. Ce n'était pas sa faute dans le fond, même si tout cela ne serait probablement pas arrivé si elle ne l'avait pas autorisée à descendre du caddie. Elle ne pouvait pas savoir et même si ce n'était pas sa faute, elle se sentait réellement coupable. Plus les secondes passaient plus l'attente se faisait interminable. Elle ne pouvait pas non plus s'empêcher de se faire les pires scénarios catastrophe dans sa tête, se demander ce qu'elle allait bien pouvoir dire à Mason. Il allait probablement la tuer si elle revenait sans Maya et il aurait probablement raison. Plus les minutes défilaient, plus elle s'inquiétait, elle avait commencé à se ronger les ongles, elle qui n'avait pourtant jamais eu cette mauvaise habitude. C'était long pour elle et pourtant ça n'avait pas duré plus de quelques minutes. Elle scrutait chaque personne s'approchait de l'accueil du magasin, pour enfin apercevoir sa fille, en pleurs tenant la main d'une jeune femme. “Maya !” lance t-elle quand sa fille arrive quasiment à sa hauteur, la fillette ne perdant pas une seconde avant de lâcher la main de la jeune femme pour aller se jeter dans les bras de sa Talia. “Je t'avais pas dit de ne pas lâcher le chariot ?” demande d'elle à Maya, la serrant dans ses bras. Elle ne comptait pas la réprimander plus que ça, se disant que la frayeur de se retrouver toute seule dans le magasin lui avait probablement servi de leçon pour un moment.
Lili ne se rend même pas compte de la personne qui se tient devant elle avant que celle-ci ne prenne la parole. “Jimena!” S'exclame t-elle à son tour, un sourire se dessinant sur son visage quand elle pose les yeux sur la jeune femme. “Je savais pas que tu étais à Brisbane, t'es là depuis quand ?” Lui demande t-elle curieuse et surprise de voir la mexicaine ici après toutes ces années. Les deux pays n'étaient pas forcément l'un à côté de l'autre et la ville était suffisamment grande pour réussir à ne jamais se croiser. La coïncidence était donc plutôt surprenante et le contexte peu commun. “Merci en tout cas, j'étais en train de mourir de peur tout en me flagellant mentalement.” Dit elle. Elle allait surement s'en vouloir pour un bon moment et allait surveiller sa fille avec encore plus de précaution après une telle frayeur. Cette expérience lui ayant servi de leçon probablement autant qu'à Maya qui n'avait pas l'air de vouloir la lâcher. “J'en reviens vraiment pas en tout cas ! Ca fait combien de temps qu'on s'est pas vue ? Cinq ans, six ? Plus ?” Ca lui semblait si loin tout ça. Il s'en était passé des choses depuis et même si elle avait gardé quelques contacts avec la jeune mexicaine, elle ignorait beaucoup de ce qui s'était passé dans la vie de la jeune femme depuis leur première rencontre. “Tu es toujours miss ? Enfin, j'imagine que ça change tous les ans, donc probablement pas, mais t'es toujours dans ce milieu ou t'as complètement tourné la page ?” Elle a beaucoup de questions, elle se rend compte qu'il va peut-être falloir les trier sur le volet, elles ne vont probablement pas rester plantées ici tout l'après-midi. “T'as le temps pour que je te paye un café ? Je te dois bien ça et ça nous donne un peu de temps pour rattraper le temps perdu. Faut juste que j'aille payer mes courses et après c'est bon.” Propose t-elle. C'est vraiment le moins qu'elle puisse faire.
Le monde était petit parfois et là c'était le cas ! Jimena n'aurait jamais pensé retrouver Talia, un samedi après-midi en faisant ses courses en plus. Le contexte était particulier certes mais la mexicaine était plus que ravie de revoir Lili après toutes ses années. Elles s'étaient connues lors de la visite de la mexicaine à Brisbane pendant de son année de Miss Univers et avait gardé contact depuis. Avec le temps et les aléas de la vie, elles ne s'écrivaient plus aussi souvent malheureusement et les nombreux kilomètres ne permettaient pas qu'elles se voient tous les quatre matins. “Je savais pas que tu étais à Brisbane, t'es là depuis quand ?” demanda-t-elle tout aussi surprise que pouvait l'être Jimena. «Je suis arrivée ici il y a un mois à peine, balbutia Jima sous le coup de l'émotion des retrouvailles puis continua, j'aurai du penser à t'envoyer un message plus tôt pour te dire que je venais dans la ville.» Elle aurait du se douter que Talia habitait toujours sur Brisbane, elle se redemanda intérieurement comment elle avait pu l'oublier. Surtout qu'écrire un petit message ne prend pas de temps mais avec les préparatifs de son départ, ça avait du traverser son esprit rapidement. « Merci en tout cas, j'étais en train de mourir de peur tout en me flagellant mentalement. » « Mais de rien c'est normal ! Je pense que ça arrive à tous les parents au moins une fois, puis elle enchaîna, je ne savais même pas que tu avais une fille. Elle est toute adorable et maintenant que je la voie à côté de toi, c'est vrai qu'il y a quelques airs de ressemblance. » « J'en reviens vraiment pas en tout cas ! Ca fait combien de temps qu'on s'est pas vue ? Cinq ans, six ? Plus ?Tu es toujours miss ? Enfin, j'imagine que ça change tous les ans, donc probablement pas, mais t'es toujours dans ce milieu ou t'as complètement tourné la page ? ” continua Talia « Moi non plus j'en reviens pas c'est fou ! Je dirai bien sept ou huit ans, quelque chose comme ça mais quoi qu'il en soit c'était il y a longtemps ! Non j'ai rendu ma couronne il y a huit ans et depuis j'ai tourné la page pour continuer des études. » Elles avaient entamé leur discussion devant la caisse centrale et du coin de l'oeil Jimena observa la dame de l'accueil qui faisait les gros yeux, visiblement pas ravies qu'elles restent plantées ici à parler. Heureusement Talia fit une proposition qui allait ravir cette dernière « T'as le temps pour que je te paye un café ? Je te dois bien ça et ça nous donne un peu de temps pour rattraper le temps perdu. Faut juste que j'aille payer mes courses et après c'est bon.” « J'ai tout mon temps alors avec plaisir ! » La jeune femme n'allait certainement pas refusé cette demande. De une elle n'avait rien à faire du reste de sa journée puis cela ne l'a tentait pas de rester terrée dans son appartement et de deux, elle était tellement curieuse qu'elle ne laissait jamais des occasions pareilles lui filer entre les doigts. Jimena patienta ensuite plusieurs minutes le temps que Talia revienne enfin avec son chariot payé.
Talia hausse les épaules. Sa façon à elle de dire ce n'est pas bien grave. Qu'elle n'avait aucun devoir de la prévenir de sa venue à Brisbane. Après tout, elles ne s'étaient pas vues depuis des années, n'avaient pas non plus communiqué plus qu'une fois de temps en temps pendant ce laps de temps et surtout, ça faisait seulement un mois qu'elle était ici. C'était totalement normal que prévenir Talia n'ait pas été la première personne a quoi elle avait pensé en posant les pieds sur le tarmac de l'aéroport. “T'en fais pas ! J'imagine que t'avais pas mal de paperasse à remplir, puis il fallait bien que tu prennes tes marques aussi.” Talia n'avait jamais quitté l'Australie pour autre chose que des vacances, mais il n'était pas dur d'imaginer que s'expatrier à des milliers de kilomètres de chez soi demandait un peu de logistique et beaucoup d'administratif. Si ce n'était pas des histoires de visa, c'était probablement des histoires de recherche de logement, de travail et autres démarches du genre. De quoi occuper ses journées pour un petit moment tout de même avant de trouver sa place et s'installer dans sa propre routine. Lili n'était pas non plus la personne la plus disponible, elle avait un emploi du temps de ministre entre son travail à la caserne, son rôle de maman et toutes les activités qui venaient se greffer à sa vie de tous les jours. La vérité était qu'elle se retrouvait souvent à courir partout et qu'elle aurait bien besoin de journées de plus de vingt-quatre heures. Enfin, Jimena était là et Talia était au courant de sa présence, c'était sans doute ce qui comptait le plus, même si elle aurait sans aucun doute préféré l'apprendre dans un autre contexte et pas simplement parce qu'elle avait perdu sa fille en plein milieu du supermarché telle une parfaite mère indigne.
Cela arrivait à tous les parents au moins une fois. C'était probablement vrai et l'australienne ne peut s'empêcher de hocher la tête pour acquiescer. “Crois moi que je me serais bien contentée d'être l'exception qui confirme la règle.” Répond-elle en souriant. Elle se serait passée de cette frayeur qui avait manqué de lui faire pousser des cheveux blancs avant l'heure. “C'est étonnant que tu trouves qu'elle me ressemble, les gens ont plutôt tendance à dire qu'elle ressemble à son père.” Une version féminine et au teint un peu plus mate que Louis, mais une ressemblance pourtant frappante aux yeux de la plupart des gens. Talia la voit aussi la ressemblance, le même sourire, le même nez, la forme de ses yeux. Quand elle regarde Maya, elle voit d'abord Louis avant de se voir elle pourtant difficile de faire abstraction des yeux ébènes et de la chevelure noire de jais qu'elle lui a transmis. S'il n'y avait pas cela elle ne serait qu'une copie conforme de son paternel. Mais Jimena n'avait jamais vu Maya. Elle n'avait jamais vu Louis non plus et elle n'avait pas vu Talia depuis au moins sept ans, ce qui expliquait probablement le fait qu'elle voit si facilement la ressemblance. “Oh c'est vrai ? Ca t'intéressait plus ? Ou tu avais fait le tour ?” demande t-elle curieuse de savoir ce qui avait poussé Jimena à mettre fin à sa carrière de reine de beauté. “Tu as fait des études de quoi ? C'est pour ça que t'es revenue à Brisbane ?” Elle a plein de questions pour la jeune femme parce que ça fait longtemps qu'elle ne l'a pas vue et qu'elle est plutôt du genre curieuse de nature. C'est aussi pour ça qu'elle lui propose d'aller boire un café. Parce que c'est un peu plus convivial pour discuter que de rester là debout au milieu du centre commercial. Elle va payer ses courses, ça ne lui prend que quelques minutes avant de réapparaître à côté de la jeune mexicaine. “J'suis parée ! Il y a une cafétéria de l'autre côté de la galerie, ça fera l'affaire je pense.” Du moment qu'ils servaient du café ou quel qu'autre boisson, ça devait sans aucun doute faire l'affaire.
Talia n'avait pas l'air de le prendre mal à la façon dont elle avait haussé les épaules et lui avait répondu. Jima se sentit un peu soulagée, parce que c'est vrai elle aurait pu lui en vouloir. Mais la mexicaine avait perdu contact avec un bon nombre de personnes lorsqu'elle a enchaîné avec sa carrière de mannequin, par manque de temps ou certains ne se sentaient plus en ''accord'' avec le train de vie de Jimena. « Ne me parle pas du mot paperasse », elle avait prononcé ce dernier mot dans un anglaispagnol non contrôlé ce qui la fit rire «J'ai un peu de mal à me remettre à parler anglais vingt-quatre heures sur vingt-quatre désolée. Effectivement j'ai eu mille et un papier à remplir, j'ai cru que j'allais jamais en finir ! Mais tout est bon maintenant normalement. » « C'est étonnant que tu trouves qu'elle me ressemble, les gens ont plutôt tendance à dire qu'elle ressemble à son père. » répondit-elle. « Ah oui ? Je pense que ça doit être sans doute du au fait que je ne connaisse pas ton petit-ami ou mari je ne sais pas si vous êtes mariés ? » Question peut-être indiscrète mais il est vrai que Jimena n'aurait pas voulu commettre d'imprudence en préférant utiliser un des termes plus qu'un autre. « Oh c'est vrai ? Ca t'intéressait plus ? Ou tu avais fait le tour ? » avec cette phrase, elle reconnut la même Talia curieuse d'il y a quelques années sur le parcours de la jeune mexicaine alors en pleine visite de la ville de Brisbane durant son année de Miss Univers. «Le mannequinat c'est pas vraiment le meilleur des mondes, il y a pas mal de requins et j'en avais fait un peu le tour c'est vrai. J'ai voulu faire autre chose qui avait de l'avenir. » C'était d'ailleurs après avoir visité l'Australie qu'elle a commencé à alimenter sa passion pour l'histoire et les visites culturelles lui donnant ainsi envie de devenir guide touristique. « Tu as fait des études de quoi ? C'est pour ça que t'es revenue à Brisbane ? » «Je suis toujours en étude, avoua Jimena qui a chaque fois qu'elle prononce cette phrase voit la surprise dans les yeux des gens, j'ai obtenu un diplôme dans le tourisme il y a trois ans environ et là je suis en licence de littératures anglaise et espagnole. Je suis revenue à Brisbane pour faire ma dernière année. » Elle semblait connaître cette phrase par coeur comme si c'était les paroles de sa musique préférée tellement elle l'avait répétée de nombreuses fois depuis son arrivée. « J'suis parée ! Il y a une cafétéria de l'autre côté de la galerie, ça fera l'affaire je pense. » Jimena acquiesça avec un sourire avant de suivre Talia. « Je te paie le café ?, demanda la mexicaine, pour fêter mon retour sur Brisbane . » Jima fit signe à un serveur afin qu'il puisse prendre leur commande. «Un cappucino s'il vous plait ! » fit-elle avant qu'il ne se tourne vers l'australienne.
Talia laisse échapper un petit rire, non pas pour se moquer de la jeune femme et de sa prononciation un peu approximative. En fille d'immigré, c'est bien la dernière chose qu'elle se permettait de faire. Non, ce qui la fait rire c'est la rapidité avec laquelle Jimena s'était empressée de répondre. Comme si l'australienne venait de prononcer le pire des gros mots ou de maudire sa famille sur dix générations. Elle comprenait cependant. S'expatrier à l'autre bout du monde demandait déjà énormément de logistique, la paperasse et tout le côté administratif ne faisait que rajouter une couche à tout ça, donnant probablement l'impression à la jeune femme d'avoir du mal à voir le bout du tunnel. C'était fini maintenant, c'était ce qu'elle lui apprenait. “Du coup bienvenue officiellement si t'en as fini avec l'administratif et que t'es bien installée. Ou re bienvenue puisque que t'as déjà fait un passage par ici. J'espère que la vie à Brisbane te plaira, tu verras il y a de quoi faire ici.” La ville était toujours en mouvement. Il y avait pour tous les goûts. En passant des activités sportives en plein air aux visites un peu plus culturelles dans les divers musées de la ville. Chacun y trouvait son compte et Lili était persuadée qu'il valait vraiment être rabat joie pour ne pas trouver au moins une chose intéressante à faire. C'était ce qui faisait la beauté de Brisbane et la rendait si agréable pour ses habitants comme pour les touristes qui se déplaçaient chaque année par milliers.
La jeune femme hoche la tête pour acquiescer. Il est effectivement rare que les gens trouvent que Maya lui ressemblent, mais comme le souligne la mexicaine, elle n'a jamais vu Louis et n'a donc pas de moyen de comparaison. Il est donc sans doute plus aisé pour elle de remarquer sa ressemblance avec Maya, même si pour la plupart, elle ne saute pas aux yeux. “Il y a pas de doute que c'est pour ça. Tiens regardes !” Lui lance t-elle, sortant son téléphone de sa poche pour le mettre sous le nez de l'ancienne miss, lui laissant l'occasion de regarder la photo de Louis et Maya lui servant de fond d'écran. Pour Lili, la ressemblance était frappante, d'autant plus sur cette photo. “Mais non, on n'est pas mariés, au plus grand dam de mes parents et surtout de mon père.” Parents qui commençaient petit à petit à se faire à l'idée qu'elle n'avait pas besoin d'être mariée pour être pleinement épanouie, mais ça, c'était une discussion pour un autre jour. Pour l'heure, la discussion la plus importante était dirigée vers la jeune femme fraîchement débarquée en ville ou presque. Talia tente de ne pas trop l'assaillir de questions, un exercice qu'elle ne réussi qu'à moitié, mais qui ne semble pas froisser son interlocutrice pour autant. Après tout, en presque dix ans, les choses ont beaucoup changées et si elles devaient revenir sur les moindres détails de leur vie durant ce laps de temps, il y en avait probablement pour la journée entière. Talia se contente donc d'aller à l'essentiel pour le moment : le mannequinat et les études, deux choses qui semblent faire partie intégrante de la vie de Jimena. “Je comprends. J'ai jamais mis un pied dans ce milieu et c'est pas quelque chose qui m'attire, mais il y a suffisamment de témoignages pour que les profanes comme moi puisse se rendre compte que c'est pas le luxe et les paillettes.” Il y avait beaucoup de contraintes qui allaient avec, bien plus que Talia ne pouvait sans doute l'imaginer. “En tout cas je trouve ça chouette que tu ais repris des études après, j'imagine que ça a aidé à rendre la transition un peu plus facile que si tu t'étais retrouvée sans rien et sans savoir quoi faire.” Parce que ce qu'il y avait de plus dur dans le monde de la beauté, ce n'était pas seulement le pendant, c'était aussi l'après, quand le rideau tombait et que les projecteurs s'éteignaient. “Tu comptes repartir au Mexique après ou tu aimerais rester en Australie ?” demande t-elle à la jeune femme alors qu'elles se dirigent maintenant vers la cafétéria à l'autre bout de la galerie marchande. Il n'y a pas foule à cette heure-ci, les gens se pressant tous dans les rayons du supermarché pour faire leurs achats. Elles s'installèrent donc à l'une des nombreuses tables disponibles. “C'est plutôt à moi de te payer le café, mais si tu y tiens, c'est que partie remise pour la prochaine fois.” Répond-elle en souriant. “Je vais prendre un espresso s'il vous plaît.” Dit elle au serveur avant de se tourner vers fille “Tu veux une boule de glace à la fraise ?” demande t-elle à la fillette dont le visage s'illumine instantanément avant de faire oui de la tête. “Et une boule de glace à la fraise alors. Merci.” Avec ça, elle reporte son attention sur Jimena. “Alors ? Dis-moi tout, tu as pris tes marques ici ? Tu t'es essayée au surf ?” Avait elle rencontré du monde, aimait elle ses cours et son appartement. Tant de questions qu'elle aurait voulu poser en même temps, mais il fallait faire des choix dans la vie.
Voir Talia rire à sa prononciation exotique du mot paperasse fit sourire la mexicaine. Lors de ses débuts en tant que Miss Univers, elle provoquait souvent cet effet-là avec son fort accent espagnol qui raisonnait dans ses phrases anglaises. Elle en avait pris l'habitude. Mais elle savait que Talia ne s'en moquait pas, comme la plupart des personnes. Ils ne sont juste pas habitués alors ça les fait rire. Au final, Jimena en vient même à en rigoler aussi de sa prononciation, mais nul doute qu'elle se réhabituera vite et que l'accent se tassera au fur et à mesure du temps. « Merci. » répondit-t-elle en souriant. «Je me souviens déjà qu'à l'époque c'était déjà une ville attractive alors j'imagine qu'aujourd'hui ça doit l'être encore plus. » Surtout que quasiment dix ans ont passé alors la ville a sûrement du évoluer aujourd'hui. «Je n'ai aucun doute sur le fait que je trouverai d'autres activités à faire à côté autre que mes cours. D'ailleurs si tu as des choses à me conseiller n'hésite pas. ». Les bonnes adresses sont toujours à prendre quand on est nouveau, puis rien de mieux que de demander à des personnes qui habitent dans une ville depuis longtemps.
Jimena regarda la photo sur l'écran de téléphone, le père et la fille côte à côte. « Effectivement c'est vrai que la ressemblance est frappante. Mais tu sais, on m'a toujours dit que je trouvais des ressemblances là où il y en a pas. » continua-t-elle en riant. «Je crois que tous les parents sont comme ça avec le mariage, lorsqu'on arrive à un certain âge. Les miens sont exactement pareils, ils sont toujours là à me demander quand est-ce que je vais leur ramener un beau-fils pour pouvoir penser au mariage ! Ils ont l'espoir que je trouve un bel australien pour pouvoir lui faire découvrir le Mexique ensuite. » Mais pour l'heure, sa situation de célibataire lui convenait pleinement et elle n'avait pas l'intention de se lancer dans une relation ici en Australie. Puis elle préfère largement se concentrer sur ses études. Peut-être que d'ici un an la situation aura changé, on ne peut jamais savoir de quoi sera fait demain… C'est vrai que maintenant, de plus en plus de témoignages d'anciens mannequins ou de professionnels de ce milieu apparaissent sur internet. De l'extérieur, on pourrait croire que le mannequinat c'est la quintessence même d'un monde merveilleux où tout vous réussit mais la vérité est tout autre. On s'en rend vraiment compte qu'au bout d'un certain temps et quand l'illusion tombe on est vite déçus. « Je voulais faire quelque chose qui allait me permettre de tomber un peu dans l'anonymat et reprendre mes études m'est apparu comme ce qui était le plus juste à faire. J'ai eu un peu de mal au départ parce que je les avais arrêtés vers l'âge de vingt-et-un an et surtout qu'avant je suivais une voie scientifique mais finalement j'ai réussi à m'en sortir. » répondit-elle. A force de courage, de détermination et de patience, on peut arriver à faire de grandes choses. L'anonymat n'était pas simple au départ mais les étudiants qui la côtoyaient en classe s'y sont faits au final. « Pour le moment je compte repartir au Mexique, mais je ne ferme pas la porte à des opportunités ici. Puis peut-être que je ferai un road-trip australien après être diplômée, je suis fan de ce pays. » L'un des voyages qu'elle avait adoré faire pendant son année. « Mais pas autant que mon Mexico natal non plus ! » ajouta-t-elle en riant. Son pays qui lui est si cher à son coeur.
Jimena insista pour payer le café parce que ça lui faisait vraiment plaisir «Oui il y aura sûrement d'autres occasions. » ajouta-t-elle en souriant également. « C'est drôle de voir la tête des enfants lorsqu'on leur propose des sucreries, ils ne disent jamais non. » Et la petite Maya ne faisait pas exception à la règle. « Doucement je commence à prendre mes marques ici. En terme du nombre d'habitants je suis pas trop dépaysée, à Mexico il y en a autant, même plus peut-être. » En entendant le mot surf, Jimena eut un petit rire. «Non pas encore, mais je suis pas vraiment douée pour ce genre de choses. Je pense que je finirai sans doute à l’hôpital. » Mais effectivement ça serait bien qu'elle essaie un jour puis bon, elle a un an pour le faire après tout et les spots de vagues seraient certainement meilleurs que sur la côte pacifique mexicaine. « Et toi alors, quoi de neuf depuis tout ce temps ? » Elle était tout aussi curieuse d'en apprendre plus sur la vie de Talia.
Talia ne peut s'empêcher de sourire et de hocher la tête pour acquiescer quand Jimena lui dit que le maroage semble être une obsession commune à tous les parents, les siens n'étant visiblement pas en reste sur la question. Comme quoi, il semblerait que ce soit une de ces choses universelles, communes à toutes les cultures, ou presque. "Mais quand même, c'est pas comme si j'étais célibataire et qu'il voyait mon horloge biologique tourner. Enfin, j'crois que c'est juste ce que ça fait d'avoir des parents de la vieille école." De la vieille école et très conservateurs, un combo presque infernal avec lequel Lili avait appris à composer au fil du temps, n'ayant jamais peur de taper du pied et de lever la voix quand il s'agissait de faire valoir ses idées. A force, ça avait fini par payer et elle entendait de moins en moins parler de cette histoire de mariage, comme si ses parents avaient compris qu'elle n'avait pas besoin de signer un bout de papier pour valider sa relation. "Après ... maintenant que t'es là, personne parle de mariage, mais il y a rien de mieux qu'un beau jeune homme local pour te faire découvrir les meilleurs endroits de la ville en bonne compagnie." Ajoute t-elle en souriant, ponctuant sa phrase d'un clin d'oeil. Jimena était jeune, elle pouvait en profiter pour s'amuser, surtout en arrivant dans une nouvelle ville où tout était à construire.
Talia hoche la tête, écoute avec attention ce que la mexicaine est en train de lui raconter. Elle est intéressée par son discours, par son vécu dans le milieu de la mode, mais surtout par son choix de changement de carrière. Jimena semble avoir les pieds sur terre, ne semble pas particulièrement apprécier la célébrité, ce qu'elle explique très bien en mentionnant qu'elle cherchait à retomber dans l'anonymat. S'envoler à des milliers de kilomètres de chez elle était sans aucun doute l'un des meilleurs moyens d'arriver à cette fin. Selon Talia c'est admirable. Tout comme le fait de se relancer dans des études après des années dans la vie active. "Avec la volonté, on fait beaucoup de choses. Je sais que j'aurai énormément de mal à me replonger dans les cours et les examens, je suis bien trop attachée au monde professionnel, mais ça reste tout à ton honneur et puis qui sait, peut-être que tu décrocheras une super offre d'emploi ici qui te fera changer d'avis. A la place tu poseras tes valises définitivement à Brisbane et tu feras ton road trip au Mexique." Répond-elle en haussant les épaules. C'était un peu l'expérience qu'avait vécu son propre père presque quarante ans plus tôt quand il avait débarqué tout droit de Lahore pour étudier à Brisbane. Ca aurait dû être temporaire, puis il avait croisé la route d'Ellin et il était vite devenu évident que finalement, l'Australie n'était pas si mal que ça pour poser ses valises.
"Surtout elle ! Si elle refuse une sucrerie c'est qu'elle est malade." Commente Lili en riant. Sa fille ayant hérité de son gout prononcé pour tout ce qui était sucré. Si ça ne tenait qu'à la fillette, ses repas seraient à 100% composés de bonbons, de gâteaux et de crèmes glacées, de quoi faire s'arracher les cheveux à tout dentiste qui se respecte. Talia est contente d'apprendre que Jimena prend ses marques. Elle a l'avantage de venir d'une ville très peuplée qui bouge probablement aussi rapidement que Brisbane ce qui lui permet sans doute de ne pas se sentir oppressée. "J'suis sûre que tu n'es pas si maladroite que ça ! Mais si vraiment tu as peur de te faire mal, tu pourrais commencer par le bodyboard. Ca te permet de profiter de la glisse en évitant d'avoir à gérer ton équilibre ou penser à quel moment tu dois sauter sur ta planche. Ou, si t'es plus activités sur la terre ferme, je fais du beach volley de temps en temps avec quelques amis, tu serais la bienvenue." Propose t-elle voulant autant que possible les activités qu'il était possible de pratiquer en Australie. Les possibilités étaient multiples et elle pouvait probablement continuer pendant des heures. "Et bien moi quoi de neuf, je suis maman, ça tu l'as vu déjà, je crois que je connaissais même pas le papa la dernière fois qu'on s'est vu. Je t'avais jamais parlé de Louis non ? Je bosse dans une des casernes de pompiers de Brisbane et je vais être tata pour la deuxième fois, vingt ans après la première." Répond-elle en souriant. Il était difficile de résumer des années de vie en quelques phrases, mais ces points lui semblaient être les plus importants.
“Je suis tout l’inverse de toi, je suis célibataire et je commence à prendre de l’âge.” rigola Jimena dans un premier temps. “Alors c’est vrai qu’ils me mettent doucement la pression de ce côté là”. Elle n’y peut rien d’avoir un coeur qui se laisse difficilement atteindre par la gente masculine. Elle est sans doute trop compliquée c’est vrai. Sans mentir, souvent elle envie un peu ses amies qui sont déjà mariées et/ou ont des enfants. “Mais j’ai pas envie de me presser à ce sujet, je suis sûre que le bon moment arrivera un jour.” ajouta la mexicaine. Elle ria en entendant la suite de la phrase de Talia, ce petit pic on lui avait déjà fait pas mal de fois et sa réaction était toujours la même, elle en rit. “Ma petite soeur m’a dit exactement la même chose, comme ma cousine et mes amies avant toi. C’est fou comment vous êtes tous raccordées à ce sujet.” Mais comme on dit, il ne faut jamais dire jamais…
“Je te confirme qu’arriver à un certain âge ça devient un peu compliqué de continuer à étudier.” C’est surtout que se retrouver au milieu d’étudiants qui ont dix ans de moins que soit c’est assez étrange. “En soit, je peux déjà exercer dans le tourisme, j’ai eu mon diplôme dans ce domaine il y a presque trois ans. Mais je suis vite jugée sur mon CV parce qu’ils voient que j’ai été élue Miss et donc tu vois les préjugés viennent plutôt rapidement.” Ils ont tous ce cliché de la reine de beauté qui a rien dans la tête alors que c’est faux et révolu depuis de très nombreuses années. “Alors j’ai continué un peu encore, histoire de leur prouver le contraire.” Avoir une opportunité de travail en Australie ne la dérangerait pas vraiment puisqu’elle aime ce pays mais elle est aussi très attachée au sien. Mais comme on dit, on ne sait jamais ce que l’avenir peut nous réserver. Il est toujours plein de surprises et elle ne le sait que trop bien.
“Et bien j’essaierai le bodyguard à l’occasion, on verra bien mon niveau” , ria-t-elle. Après tout, faut bien un début à tout. “C’est gentil pour l’invitation, le beach-volley j’aime beaucoup. J’espère que j’aurai du temps avec mes études néanmoins.” Du travail elle en aurait certainement pas mal étant donné que c’est la dernière année et elle compte bien tout donner pour le décrocher haut la main. Elle écouta avec attention le récit de Talia qui lui donna le sourire. “C’est génial tout ce qui t’es arrivée dernièrement, je suis contente pour toi. Tu m’en avais parlé je crois peut-être un peu dans nos messages.” Elle avait quelques souvenirs de ces messages échangés au sujet de Louis quelques années auparavant. “A l’occasion, il faudra que je le rencontre. Il ne me reste plus que lui à rencontrer et je connaîtrais toute ta petite famille.” ajouta la mexicaine avec un sourire. [/size]
Elle sourit Talia. Elle ne voit pas le mal à être célibataire alors qu'on a atteint la trentaine. Se marier n'est pas une obligation et se trouver un partenaire de vie n'est pas ce qu'il y a de plus important dans la vie. Surtout quand elle voit les projets de la jeune femme. Ce n'était pas comme si elle ne faisait rien de sa vie et attendait que le temps passe. Elle avait toute une carrière derrière elle et était en chemin pour en commençait une nouvelle. Elle avait une vie bien remplie et avait vécu pendant des années à 100 à l'heure, sa carrière passée de Miss ne lui ayant probablement pas laissé beaucoup de temps pour les relations amoureuses. "Je le répète, t'as le temps. Chacun son rythme. Ca sert à rien de se presser et de forcer les choses. Tu vis ta vie et ça finira par te tomber dessus à un moment où un autre de toute façon." Offre t-elle en guise de réponse en haussant les épaules, un sourire dessiné sur les lèvres. Le défi étant simplement de ne pas se laisser atteindre par les remarques des parents et de l'entourage un peu vieux jeu pour qui passé la trentaine, il est plus que temps de se marier et de commencer à fonder une famille au plus vite. "C'est parce qu'on sait comment ça marche ! Et puis j'ai vécu ici toute ma vie, j'ai donc une bonne idée du charme légendaire des australiens." Répond-elle en riant. Les surfers bronzés aux cheveux un peu longs, objets de fantasme depuis la nuit des temps, ne manquaient pas de faire tourner les têtes des jeunes touristes qui s'amassaient tous les ans sur les plages australiennes et ça se comprenait très bien.
Lili hoche la tête quand Jimena lui explique qu'étudier devient un peu plus compliqué quand on reprend, la trentaine passée. Talia peut le comprendre. Elle ne se voyait pas sur les bancs de l'école, entourée de jeunes à peine sortis de l'adolescence, des centres d'intérêts et préoccupations à des années lumières des siens. Ajouter à ça le fait qu'il fallait aussi se replonger dans les livres et les examens, ce qui pour l'australienne ressemblait plus à un cauchemar qu'autre chose. "Avec autant de détermination, j'espère sincèrement que tu trouveras quelque chose facilement une fois que t'en auras fini avec l'université." Lui répond-elle. Des encouragements qu'elle lui offrait parce qu'elle savait qu'elle ne serait pas capable d'en faire de même. Talia avait besoin d'être dans la vie active. Non pas qu'elle avait détesté ses années d'étudiantes, mais elle préférait la liberté qu'offrait la vie professionnelle.
Elle lui donne quelques conseils, quelques idées d'activités pour se plonger dans la culture australienne, mais aussi profiter de tout ce que la ville et ses environs ont à offrir. Les sports de glisse étant légion ici, elle ne peut pas ne pas mentionner le bodyboard qui se veut amusant sans être trop compliqué. "Tu verras, c'est pas bien difficile. T'as pas grand-chose à faire d'autre qu'attendre la vague accrochée à ta planche, pagayer un peu avec tes bras et puis te laisser emporter." C'était aussi simple que ça. "Si t'as besoin de relâcher la pression un de ses jours ou que tes révisions te prennent la tête, fais moi signe." elle avait un emploi du temps chargé entre sa vie professionnelle et sa vie de famille, mais elle pouvait toujours se trouver un moment pour faire un peu de sport d'autant plus si c'était pour aider l'une de ses amies à se changer les idées. Elle pouvait toujours emmener Maya à la plage, la fillette étant parfaitement contente de jouer dans le sable pendant que Talia s'adonne à une partie de beach volley juste à côté. "Si tu veux venir dîner un soir, ça me ferait plaisir de te préparer à dîner, histoire de t'imprégner un peu plus de la gastronomie du coin et puis ça sera aussi l'occasion de te présenter Louis." Déclare t-elle, en terminant son café.