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 You'll always have me. (lilinwar)

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Message(#)You'll always have me. (lilinwar) EmptyMer 1 Jan 2020 - 21:40


You'll always have me.
lilinwar.



AVENGEDINCHAINS
Lili avait passé l'après-midi en cuisine. Si pour certains cela pouvait plus ressembler à de la torture ou à une corvée plutôt qu'à une réelle partie de plaisir, ce n'était pas le cas pour la jeune femme, bien au contraire. Elle aimait cuisiner depuis aussi loin qu'elle se souvienne, même si elle n'était pas d'accord avec cette vieille coutume qui voulait que les femmes soient aux fourneaux et les hommes au travail. Elle n'avait d'ailleurs pas l'impression de favoriser ce cliché sous prétexte qu'elle considérait la cuisine comme une passion ou comme un des meilleurs moyens de relâcher la pression et de se détendre. D'ailleurs quand elle s'y mettait, elle ne le faisait pas à moitié et il n'était pas seulement question de faire un plat de pâtes qui ne nourrirait que deux personnes. Attention, elle ne jugeait pas pour autant, si certains prenaient plaisir à se préparer un bon plat de pâtes à l'eau et appelaient ça cuisiner, elle respectait totalement. Cependant, pour elle, cuisiner c'était bien plus que ça. Quand elle cuisinait, il y avait de quoi nourrir une famille entière de taille moyenne pour au moins deux jours et son congélateur débordait de plats préparés avec amour qui ne demandaient qu'à être réchauffer pour les jours où la flemme prenait le dessus ou alors, quand le temps ne jouait vraiment pas en sa faveur. Parce que même si elle adorait cuisiner, elle était parfois obligée de se rendre à l'évidence qu'elle n'avait pas le temps de préparer quoi que ce soit. Dans ces moments-là, elle était toujours contente de pouvoir réchauffer quelque chose plutôt que de devoir acheter quelque chose qui ne serait pas terrible. Car oui, elle, elle a beau être une personne plutôt humble, toute humilité lui échappe inévitablement quand il s'agit de sa cuisine dont elle est extrêmement fière et ne se gêne pas pour vanter les mérites. A juste titre cela dit. Elle est réellement douée et il n'y a pas grand-chose qui lui résiste dans ce domaine. Un savoir qu'elle tente de transmettre à sa fille malgré son jeune âge. Il n'y a pas d'âge pour commencer, dirait elle, se rappelant de ses premiers moments en cuisine quand elle n'était pas plus vieille que Maya et qu'elle avait l'impression de grandement aider sa mère à préparer le repas, alors que finalement, elle devait passer plus de temps à la ralentir qu'autre chose. Un peu comme la fillette haute comme trois pommes qui avait passé l'après-midi vêtue d'un tablier, une cuillère en bois dans la main à touiller tout et surtout n'importe quoi. Elle aussi elle avait l'impression de faire beaucoup, sans pour autant se rendre compte que les tomates crues, coupées en morceaux n'avait pas franchement besoin d'être mélangées à plusieurs reprises, mais ce n'était pas ce qui comptait le plus. Le plus important était qu'elle ait l'impression de faire quelque chose de vraiment utile et que ça ne lui semble pas être une corvée, ce qui était plutôt réussi pour cette fois-ci.

Talia allait dîner chez Anwar ce soir. Elle s'était invitée, ne lui avait pas vraiment laissé le choix de dire oui ou non, il était chez lui, il n'avait rien de prévu, elle n'aurait accepté aucune excuse surtout quand il était évident qu'elle s'occupait du repas et que la seule chose qu'il avait à faire c'était de l'accueillir chez elle. C'était donc pour cela qu'elle avait préparé deux plats de lasagnes. Un plat des plus classiques pour Mason et Maya, puisque ce n'était pas parce qu'elle n'était pas là qu'ils ne pouvaient pas profiter de sa cuisine. Puis une version végétarienne, pour Anwar, qu'elle avait légèrement modifiées par rapport à sa version habituelle et avait donc plutôt hâte aussi bien de tester que d'avoir l'avis de son cousin. Elle ne s'était cependant pas invitée chez lui dans le seul but de lui faire goûter quelque chose de nouveau. La nourriture était simplement sa bonne excuse pour se pointer chez lui sans qu'il puisse dire quoi que ce soit. Parce qu'elle s'inquiétait pour lui ces derniers temps. Même s'il n'avait pas l'air de comprendre pourquoi, où alors il faisait semblant de ne pas savoir pourquoi, ce qu'elle soupçonnait. Elle avait décidé de prendre le taureau par les cornes. Surtout après avoir vu sa mère il y avait quelques jours de cela et que cette dernière ne semblait vraisemblablement pas du tout au courant qu'il y allait bientôt y avoir un nouveau membre dans la famille. Ce dîner c'était donc son excuse de choix pour lui tirer les vers du nez, presque l'air de rien. Presque, parce qu'il la connaissait et qu'il avait probablement déjà connaissance de ses motivations puisqu'elle était loin d'être subtile de toute façon. Ca lui importait peu, le résultat était le même. Elle avait donc fait comme chez elle quand elle était arrivée chez Anwar avec son plat de lasagnes encore chauds qu'elle était allée déposer dans la cuisine. “Maman m'a dit de te nourrir, elle trouve que t'as maigri.” lui dit elle, même si ce n'était pas totalement vrai, Ellin ne doutait pas des capacités d'Anwar à se nourrir seul, mais quand Lili lui avait fait part de ses inquiétudes, sans réellement élaborer, sa mère avait effectivement sous-entendu qu'elle le trouvait plus mince que d'ordinaire. “Du coup je partirai pas de chez toi tant que le plat sera pas vide.” lance t-elle en souriant. “J'espère que t'as faim, ou que t'es prêt à me supporter toute la nuit.” ajoute t-elle en plaisantant.
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Message(#)You'll always have me. (lilinwar) EmptyVen 31 Jan 2020 - 22:27

« Merde. » Abandonnant ses clefs sur le guéridon près de la porte, comme il avait l’habitude de le faire lorsqu’il arrivait chez lui, Anwar avait balayé du regard le désordre qui s’étalait d’un bout du salon jusqu’à l’autre bout de l’espace cuisine. « Merde, merde, merde. » Un bref coup d’œil à sa montre lui indiquait que Lili serait là dans une heure dix très exactement – et Lili n’était jamais en retard. Lorsqu’il avait quitté son chez-lui le matin le capharnaüm qui régnait chez lui ne l’avait pas choqué outre-mesure – il vivait dedans après tout – mais maintenant qu’il rentrait et contemplait les lieux avec le regard qu’y porterait sa cousine une heure plus tard il n’assumait plus du tout le côté garçonnière mal dégrossie de son appartement, et lui rendre une allure un peu plus acceptable était devenue question de vie ou de mort. Croassant pour en rajouter une couche, Ibis lui avait offert un regard de jugement et maugréant un « Oh toi, ça va hein, n’en rajoute pas. » le brun était malgré tout allé ouvrir sa cage après s’être assuré que la fenêtre n’était pas restée ouverte. Ramassant çà et là quelques vêtements abandonnés les jours précédents, il avait dû forcer pour tout faire rentrer dans une panière à linge qui débordait déjà et y avait ajouté ses vêtements du jour avant de se glisser sous la douche. Les cheveux encore humides, il avait enfilé un jean propre et un tee-shirt des Queensland Bulls et déboulé à nouveau dans le séjour sans la moindre idée de par où commencer : la vaisselle qui s’entassait dans l’évier ? La pile de sacs de nourriture à emporter qui n’attendait que d’être descendue au vide-ordures ? La table basse jonchée de courrier à moitié ouvert, d’emballages de bonbons, de bouteilles de bières vides ? À quel moment au juste avait-il sans s’en rendre compte régressé en adolescent attardé ? Même le studio de Tarek devait être un modèle de rangement à côté de son appartement. « Tu déconnes, mec. » Et pas seulement sur la tenue de son domicile. Parant au plus pressé, cachant parfois la misère faute d’avoir le temps de mieux – comme lorsqu’il avait repoussé la poussière sous le canapé et le tapis faute d’avoir le temps de se battre avec l’aspirateur – et estimant que la moitié de la vaisselle était toujours mieux que pas de vaisselle du tout, il avait fait disparaitre les cadavres de bouteilles dans le placard de l’entrée à peine dix secondes avant que ne retentisse la sonnette. L’honneur était sauf.

A la manière dont Lili l’avait scanné du regard à peine arrivée avant d’en faire de même avec l’appartement, pourtant, il avait tout de suite su qu’il ne s’en sortirait pas aussi facilement et qu’il n’avait pas terminé de jouer les équilibristes. Pour l’heure, son ventre s’était mis à gargouiller avant même qu’il n’ait le temps d’enlacer la jeune femme avec tendresse, l’odorat réveillé par le doux fumet du repas que la jeune femme s’était empressée de déposer sur le plan de travail. « C’est des lasagnes ? Ça sent les lasagnes. Dis-moi que c’est des lasagnes. » Croassant à nouveau pour se faire voir, Ibis avait secoué ses ailes depuis le dossier du canapé où il était juché, et si Anwar l’avait d’abord mentalement remercié pour la diversion, leur invitée ne s’était pas laissée avoir par si peu. « Maman m'a dit de te nourrir, elle trouve que t'as maigri. » Roulant des yeux pour le principe, il s’était retenu de demander à quand remontait la discussion entre la mère et sa fille pour ne pas s’enfoncer trop vite, et avait préféré maugréer « Mais elle dit ça tout le temps, ne me dis pas que tu la crois encore ? » sans confirmer ou infirmer ce fait basé uniquement sur la vision à rayon X d’Ellin. On n’apprenait pas à un vieux singe à faire la grimace, et l’on n’apprenait pas à un policier à passer aux aveux aussi vite. « Du coup je partirai pas de chez toi tant que le plat sera pas vide. » Mais était-ce des lasagnes ? Le mystère restait pour le moment entier. « J'espère que t'as faim, ou que t'es prêt à me supporter toute la nuit. » Plissant les yeux, l’air de jauger cette dernière phrase avec un peu trop d’intensité, il avait secoué la tête comme pour chasser Dieu sait quelle image de son esprit après avoir fait remarquer « Y’a tellement d’autres configurations et d’autres bouches dans lesquelles j’aurais préféré entendre cette phrase. » Mais trêve d’esprit mal placé, faisant mine de reprendre un brin de sérieux Anwar avait fini par faire remarquer « Tu as oublié une troisième option : j’ai un perroquet. » Un perroquet avec option poubelle de table, qui se goinfrerait bien de tout ce qui passait à portée de son bec si Anwar ne surveillait pas un minimum son alimentation. « Mais une chance pour toi, j’ai faim. » Passant sous silence le fait que ne pas avoir pris le temps de manger le midi y était probablement pour quelque chose, il avait laissé la jeune femme faire comme chez elle et avait sorti assiettes, couverts et verres avant de se retourner vers elle « Qu’est-ce que tu veux boire ? » Elle connaissait à connaître le contenu de son frigo, il manquait cruellement de folie lorsqu’il s’agissait de faire les courses et se contentait d’acheter toujours les mêmes indispensables avec la même conviction que lorsqu’il ressortait d’un magasin de vêtements en n’ayant acheté que des basiques avec pourtant l’impression d’avoir fait une affaire. « Comment va ma nièce préférée ? » Unique autant que préférée, certes. Sauf si l’on comptait les mouflets que ses demi-frères et sœurs de l’autre bout du monde avaient peut-être pondu sans qu’il n’ait jugé utile de s’y intéresser, mais spoiler : ils ne comptaient pas, et Maya restait sa préférée.
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Message(#)You'll always have me. (lilinwar) EmptyLun 24 Fév 2020 - 15:20

Talia hoche la tete pour acquiescer à la question d'Anwar. Un sourire se dessinant sur ses lèvres. Il avait le nez fin. Ou alors, il la connaissait trop bien et n'avait aucun mal à reconnaître l'un des plats qu'elle avait tendance à reproduire assez souvent. C'était une valeur sûre pour elle et elle était persuadée qu'on ne pouvait pas se tromper avec un bon plat de lasagnes faites maison. Tout le monde aimait les lasagnes et il s'agissait d'un plat facile à modifier pour se conformer aux préférences alimentaires de chacun. Avec ou sans viande, il était toujours possible d'ajouter à peu près n'importe quels légumes pour enrichir un peu la recette. Pour elle c'était un plat convivial, chaleureux et qui en plus de tout cela n'était vraiment pas bien compliqué à préparer. Un confort food par excellence et c'était bien souvent ce qu'elle se retrouvait à préparer quand elle n'avait pas d'idée précise de ce qu'elle voulait faire. En général, ça fonctionnait très bien et les quelques restes qui se retrouvaient encore au fond du plat à la fin du repas, la faute à sa fâcheuse manie à vouloir nourrir tout un régiment, se retrouvaient rapidement dans un tupperware au réfrigérateur pour être mangé dans les jours suivants. “Bien sûr que ce sont des lasagnes ! Des lasagnes végétariennes qui plus est.” Parce que même si elle mangeait de la viande et ne comptait probablement pas s'en passer de si tôt, elle accommodait volontiers les préférences de son cousin. D'autant plus quand le but était qu'il apprécie son repas. Quand il s'agissait d'Anwar, ça ne la dérangeait jamais de modifier ses recettes pour qu'il puisse en profiter. Qu'il faille préparer un plat de plus ou qu'il faille que tout le monde mange végétarien. Elle faisait en fonction de ce qu'elle avait en tête, mais aussi en fonction dont elle disposait. Ce qui ne demandait donc pas beaucoup d'effort, voire ne demandait pas d'effort du tout.

Mais elle attaque d'entrée, mentionne Ellin, son argument tout trouvé. La minceur d'Anwar comme arme. Un argument entendu un bien trop grand nombre de fois par les deux parties. La matriarche ayant toujours eu cette tendance à toujours trouver tout le monde pas assez en chair à son goût et malheur et à celui qui ne finirait pas son assiette remplie bien plus que de raison, par ses soins. C'était donc facile pour Talia qui même si elle s'inquiétait pour le jeune homme n'avait pas particulièrement l'impression que quelque chose n'allait pas chez son cousin sur le plan physique. Il avait toujours cette carrure élancée, ce physique athlétique dont Tarek avait hérité et qui faisait de lui ce danseur à l'élégance sans pareille. Ce n'était pas l'état physique d'Anwar qui l'inquiétait elle, mais plutôt ce qui ne se voyait pas. Ce que le jeune homme gardait au fond de lui et dont il refusait de parler. “Elle a beau tout le temps répéter la même chose, elle est aussi très convaincante.” Répond-elle en haussant les épaules. Il fallait bien reconnaître que parfois, ses dires étaient infondés, mais il lui arrivait aussi de dire vrai, d'avoir un flaire hors du commun pour ce genre de chose. Alors, même si Lili n'avait pas remarqué quoi que ce soit chez Anwar, ça ne voulait pas dire qu'il n'y avait rien ou que Ellin, elle, n'avait rien remarqué. Après tout, elle avait vu Anwar grandir, s'était occupé de lui comme son fils, avait pris soin de lui quand il était malade, elle savait parfaitement quand quelque chose n'allait pas, tout comme elle était capable de déceler le moindre changement chez Talia. “Enfin, dans tous les cas t'as des lasagnes à manger, donc je pourrai lui dire que tu te laisses pas mourir de faim. Ca devrait la rassurer.” Tout comme cette soirée était un moyen pour Talia de tenter de se rassurer, mais il était bien plus simple d'inventer des excuses. C'était bien plus facile que de passer pour celle qui s'inquiétait pour tout et n'importe quoi comme si Anwar était une petite chose fragile qu'elle devait protéger à tout prix. Elle prend d'ailleurs une mine vexée quand il dit qu'il aurait préféré entendre sa phrase dans un tout autre contexte et d'une toute autre bouche que la sienne. Ca la fait sourire malgré tout. “Tu me vois extrêmement déçue d'entendre que passer la soirée à manger des lasagnes avec moi ne fasse pas partie des meilleures possibilités que ça pouvait laisser sous-entendre.” Un bon repas, en bonne compagnie, ça valait bien n'importe quelle nuit avec n'importe quelle inconnue non ? “Et je sais que tu tiens bien trop à Ibis pour risquer de le rendre malade en lui faisant finir l'intégralité du plat.” Un morceau ou deux ne lui ferait probablement pas de mal une fois que le plat aura un peu refroidi, mais il y en avait bien trop, même pour le plus gourmand des oiseaux.

Talia fait comme chez elle. Elle est venue chez Anwar des dizaines de fois et connaît sa cuisine comme si c'était la sienne. Pendant qu'il se charge de sortir les assiettes et autres couverts, elle enlève le papier d'aluminium qu'elle avait déposé au-dessus pour garder la chaleur. “T'as du thé glacé ? Sinon, de l'eau fera très bien l'affaire.” Pas besoin de se compliquer la vie, surtout qu'elle savait parfaitement que son cousin ne s'embarrassait pas de produits extravagants ou sortants un peu de l'ordinaire quand il s'agissait de remplir son régrigirateur. “Maya va bien, elle voulait venir ce soir, elle t'a fait un dessin d'ailleurs. Je lui ai proposé de te le donner, elle a refusé, apparemment elle tient à te le donner en personne parce que, je cite : ‘tu sais pas expliquer maman.' Du coup il te reste plus qu'à passer à la maison un de ces quatre.” finit elle en haussant les épaules, ne pouvant que reconnaitre que sa fille avait beau être encore jeune, elle savait parfaitement ce qu'elle voulait et possédait un caractère déjà bien trempé. “Et Tarek ? Comment il va ? T'as de ses nouvelles ? Tu lui as dit pour le bébé ?” demande t-elle, l'air de rien.
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Message(#)You'll always have me. (lilinwar) EmptyVen 3 Avr 2020 - 1:53

Si par la force des choses, Anwar avait dû se mettre à la cuisine dès lorsqu’il s’était retrouvé avec la responsabilité d’une bouche à nourrir, il n’était jamais parvenu à faire partie de ces gens pour qui la cuisine était une thérapie, ou plus simplement un moyen de se détendre. Il avait toujours cuisiné plus par nécessité que par réel plaisir, et vivant à nouveau seul il était retombé dans les griffes de la sainte trinité de la facilité : surgelés, crudités, vente à emporter. Bref, tout ce qui lui assurait de passer le moins de temps possible en cuisine – points bonus si l’existence d’une barquette en carton lui évitait également d’avoir à faire la vaisselle. De mauvaises habitudes qui auraient pu le mener droit vers l’opposé de ce que lui reprochait sa tante, à savoir ne plus rentrer dans ses vêtements, si ce n’était pour sa tendance à sauter au moins un repas par jour et se contenter d’un sandwich ou d’un paquet de biscuits pour le second. Bien qu’il fasse mine de dramatiser pour tenter de noyer le poisson, force était donc de constater que la mère de Lili avait raison, et parce que cette dernière n’en doutait pas un seul instant elle non plus elle s’était contenté de hausser les épaules et de rétorquer « Elle a beau tout le temps répéter la même chose, elle est aussi très convaincante. » sur un ton qui ne laissait pas place à la négociation. « Enfin, dans tous les cas t'as des lasagnes à manger, donc je pourrai lui dire que tu te laisses pas mourir de faim. Ça devrait la rassurer. » Pointant un doigt dans la direction de la jeune femme pour confirmer qu’elle marquait un point, il avait minaudé « Qui sait, c’était peut-être mon plan depuis le début, duh. » avec un brin de provocation, et bien qu’il n’en soit rien il ne pouvait pas nier que les lasagnes maisons de sa précieuse cousine étaient un cadeau du ciel quand on les comparait au gratin de chou-fleur congelé qui traînait dans un coin de son freezer. Ne résistant pas à l’envie de faire de l’humour sur le double-sens facilement décelable de la remarque de sa cousine, il avait levé les mains en signe de reddition lorsqu’elle avait répondu « Tu me vois extrêmement déçue d'entendre que passer la soirée à manger des lasagnes avec moi ne fasse pas partie des meilleures possibilités que ça pouvait laisser sous-entendre. » et n’avait pas jugé utile de confirmer lorsqu’elle avait ajouté « Et je sais que tu tiens bien trop à Ibis pour risquer de le rendre malade en lui faisant finir l'intégralité du plat. » car bien évidemment, il ne laissait Ibis jouer les chapardeurs que dans la limite du raisonnable. La vérité c’est que le perroquet avait une bien meilleure alimentation que son propriétaire.

Sortant de la vaisselle et proposant à boire à son invitée, il avait acquiescé d’un signe de tête lorsqu’elle avait demandé « T'as du thé glacé ? Sinon, de l'eau fera très bien l'affaire. » et mis le nez au frigo pour en ressortir la bouteille de thé glacé qui n’y était jamais vide. Remplissant un verre pour Lili et un second pour lui, il y avait ajouté deux paires de glaçons et accueilli avec un sourire attendri les confessions de la jeune femme concernant sa fille. « Maya va bien, elle voulait venir ce soir, elle t'a fait un dessin d'ailleurs. Je lui ai proposé de te le donner, elle a refusé, apparemment elle tient à te le donner en personne parce que, je cite : ‘tu sais pas expliquer maman.' Du coup il te reste plus qu'à passer à la maison un de ces quatre. » Les enfants, tous les mêmes, au moins jusqu’à un certain âge. « Si maman ne sait pas expliquer, alors, je vais devoir faire un crochet Wellington Street incessamment sous peu. » Ce qui, en soit, n’était jamais une contrainte ; Il fallait seulement qu’il réapprenne à ne pas passer sa vie au bureau sous prétexte de s’y sentir moins seul que chez lui. Mais autant recommencer à prendre le pli maintenant, bientôt il n’aurait plus le choix, et qu’il le veuille ou non le sujet avait évidemment fini par venir sur le tapis. « Et Tarek ? Comment il va ? T'as de ses nouvelles ? Tu lui as dit pour le bébé ? » L’étape d’après c’était les parents, il le savait, elle l’avait percé à jour et il n’y avait rien d’autre qu’il puisse faire que de battre en retraite en faisant celui qui n’avait rien remarqué. Lâche. « Il va bien, il va bien … Et il est au courant oui. » Marquant une pause, il avait repris « Je vais pas dire qu’il a sauté de joie en l’apprenant, mais il a eu l’air de se faire assez rapidement à l’idée. Je peux pas en dire autant de sa mère. » Mais personne ne serait étonné d’apprendre que Madame avait réagi avec sa fougue habituelle – surtout pas Talia. Et si une partie d’Anwar savait qu’en qualité de couple séparé elle et lui n’avaient plus aucun compte à se rendre, l’autre partie savait que les choses n’étaient pas aussi simples. « Il m’a dit qu’il attendait de se faire à l’idée, mais qu’après ça il aimerait bien rencontrer Lene, à l’occasion … » Une idée dont le policier ne savait pas trop quoi penser. Pour l’heure il en était encore à tenter de trouver un terrain d’entente avec la jeune femme sur à peu près tous les sujets, et il était peut-être un peu tôt pour lui imposer de faire connaissance avec son entourage.
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Message(#)You'll always have me. (lilinwar) EmptyDim 26 Avr 2020 - 14:50

C'est un rire franc qu'elle laisse échapper à la remarque d'Anwar. "Ton plan était de te laisser mourir de faim ou de suffisamment alarmer maman pour qu'on vienne te nourrir et du coup t'éviter de cuisiner tout en profitant d'un bon petit plat maison ?" Demande t-elle d'un ton presque sarcastique, un sourire dessiné sur son visage qui ne s'en allait pas. Force étant de constater que peu importe ce qu'aurait bien pu être le plan de son cousin, s'il en avait eu un, ça aurait sans aucun doute fonctionné. Parce que si Lili pour le bien-être d'Anwar, Ellin n'était pas en reste non plus, elle était bien plus insistante que sa fille à ce sujet. Elle, elle n'y allait pas avec des pincettes, ne tentait pas de faire comme si de rien était. Si elle trouvait qu'Anwar avait maigri, n'allait pas bien ou toute autre chose, elle ne se gênerait pas pour le lui dire, non s'en avoir fait part de ses inquiétudes à Talia qui à son tour lui faisait part des siennes. Un cercle vicieux sans fin qui finissait indéniablement par un plat fait maison et une visite impromptu chez le Zehri. Ca finissait toujours de la même façon et plus le temps passait plus Talia commençait à se dire qu'Anwar devait le voir venir, gros comme une maison, à chaque fois qu'elle débarquait chez elle. Il n'avait ensuite plus qu'à attendre qu'elle lâche enfin le morceau et dévoile réellement ce qui l'avait conduite jusqu'ici. Après tout, il était inspecteur de police, avait grandi avec elle et était loin d'être bête, ça faisait donc beaucoup d'éléments à prendre en compte et elle savait bien qu'avec son plat de lasagnes et sa proposition de diner presque sortie de nulle part, sa couverture n'allait pas tenir bien longtemps. Elle le savait cela dit et finalement, ça rendait les choses bien plus faciles. Elle n'avait à tourner autour du pot que l'espace de quelques échanges avant d'aller droit au but. Ca permettait de passer à autre chose bien plus rapidement aussi, parce qu'elle n'était pas simplement venue chez lui pour le cuisiner et repartir une fois satisfaite des réponses qu'il aura pu lui offrir. Certes, il y avait un peu ça, mais pas que. Elle était là avant tout pour lui et pour passer un bon moment avec celui qu'elle considère comme son frère ... Après s'être suffisamment assurée qu'il allait bien, ça allait de soit parce qu'au fond d'elle, elle était persuadée d'être née en s'inquiétant pour Anwar. Aussi absurde que cela pouvait paraître.

"Non apparemment faut avoir quatre ans pour comprendre toutes les subtilités de bonshommes en bâtons accompagnés de leur maison bien trop petite pour eux."
Qu'elle répond en riant, haussant les épaules au passage avant d'ajouter "Donc passe quand tu veux, ça fera plaisir à tout le monde. T'es toujours le bienvenu." Il n'avait même pas besoin de prévenir avant de se pointer chez elle. Si c'était chez elle, c'était un peu chez lui aussi et elle l'accueillerait toujours les bras grands ouverts et ce à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Parce qu'elle se plierait en quatre pour lui s'il le fallait. Elle sourit quand Anwar lui dit que Tarek va bien et que dans l'ensemble il a pris la nouvelle concernant le bébé plutôt bien, ce qui n'a apparemment pas été le cas de sa mère. "Tu verras que quand le bébé sera là, il va oublier toutes ses réticences, je me fais pas d'inquiétude pour ça." Après tout, les naissances avaient en général le pouvoir de faire oublier les quelques désagréments de ceux qui se seraient trouvés surpris par leurs annonces. Enfin, ce n'était pas non plus une science exacte et la mention de la blonde, Lili ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel. Elle n'avait jamais réellement portée sa belle-soeur dans son coeur, lui reprochait beaucoup de choses dont elle n'arrivait pas à faire abstraction et comprenait encore moins qu'elle et Anwar restent mariés alors que leur relation avait pris fin des années auparavant. En revanche, ce n'était pas ses affaires et malgré ses sentiments pour l'australienne, elle avait toujours mis un point d'honneur à se montrer courtoise avec elle. Pour Anwar d'abord, mais aussi pour Tarek. "Je peux pas dire que ça me surprenne. Je suis quand même étonnée que tu lui en aies parlé. J'aurai parié que t'allais attendre qu'elle l'apprenne par hasard." Répond-elle en haussant les épaules. Comprenant cependant l'honnêteté de son cousin envers sa femme. Après tout, même s'ils n'étaient techniquement plus ensemble, d'aucun conviendrait de dire que tant qu'ils étaient toujours mariés, il avait tout de même quelques comptes à lui rendre, surtout quand il s'agissait d'événements aussi important que la naissance d'un enfant. "Qu'est-ce qu'elle t'a dit quand elle l'a appris ?" demande t-elle, par simple curiosité, qu'elle sache s'il y avait quelque chose de plus qu'elle devait ajouter à la liste de ce qu'elle reprochait à la femme de son cousin. Non pas que ça faisait une quelconque différence, cela lui servait juste à soutenir à coup d'arguments qu'elle n'était vraiment pas faite pour lui et que par-dessus tout, elle ne le méritait pas. Elle n'irait pas la trouver pour lui dire en face, depuis qu'elle et Anwar s'était séparé, elle avait quasiment coupé tout contact avec celle qu'elle avait dû cotoyer à tous les repas de famille. Elle était mature et censée comme femme et n'était pas du genre à jeter de l'huile sur le feu pour s'enfoncer un peu plus dans le drama. "Il est intelligent, Tarek. Ca m'étonne pas qu'il ait besoin d'un peu de temps pour se faire à l'idée, mais au moins c'est génial qu'il veuille s'investir comme ça." Lui répond-elle tout sourire avant d'ajouter "D'ailleurs je connais deux autres personnes qui je suis sûre voudraient s'investir s'ils étaient au courant ... Si tu vois ce que je veux dire." Leurs parents qui visiblement n'avaient toujours pas été mis dans la confidence pour une raison qui échappait à Talia.
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Message(#)You'll always have me. (lilinwar) EmptyLun 11 Mai 2020 - 5:02

Le temps passait à une allure folle, et les enfants étaient le meilleur moyen de s’en rendre compte. Tarek était presque un adulte désormais – le presque était même une option, maintenant qu’il vivait seul et gagnait sa vie comme un grand – quant à Maya elle grandissait à vue d’œil, et pourtant Anwar trouvait toujours le moyen de s’en étonner lorsqu’il la voyait. Elle et le fils de Norah avaient pratiquement le même âge, et dans les deux cas le brun se souvenait encore de l’époque de leur naissance comme si elle avait eu lieu hier … Et pourtant. « Non apparemment faut avoir quatre ans pour comprendre toutes les subtilités de bonshommes en bâtons accompagnés de leur maison bien trop petite pour eux. » s’était en tout cas amusé Lili avec légèreté à propos de sa fille, avant d’assurer avec bienveillance. « Donc passe quand tu veux, ça fera plaisir à tout le monde. T'es toujours le bienvenu. » Acquiesçant d’un signe de tête, le policier avait esquissé un sourire et s’était noté mentalement de renvoyer un message à Louis à l’occasion … Mais depuis sa mutation la moitié de Lili était un véritable courant d’air. « Tu feras moins la maligne si ses œuvres se vendent des millions dans quelques décennies, mais ce jour-là je n’oublierai pas de lui rappeler que tonton Anwar était son fan numéro un. » avait-il finalement plaisanté, avant de déposer un verre de thé glacé devant sa cousine en proposant « J’essayerai de passer le week-end prochain. Dimanche ? » Peut-être même ramènerait-il des scones pour aller avec le café. Pour l’heure, et puisqu’ils en étaient à parler de leurs rejetons respectifs, Lili avait demandé des nouvelles de Tarek et Anwar lui en avait donné de bon gré tout en continuant d’aller et venir dans la cuisine pour sortir des assiettes, des couverts, et mettre le plat de lasagnes à réchauffer quelques instants au four. Il s’était fait toute une montagne à l’idée d’annoncer à son fils qu’il faudrait bientôt compter avec un frère ou une sœur, et au bout du compte les choses s’étaient mieux déroulées que prévu … Tarek n’avait pas sauté de joie, certes, mais il n’avait pas totalement rejeté l’idée non plus et dans l’immédiat cela suffisait amplement à Anwar. Après tout lui non plus n’avait pas sauté de joie lorsque Lene lui avait annoncé puis confirmé la nouvelle. « Tu verras que quand le bébé sera là, il va oublier toutes ses réticences, je me fais pas d'inquiétude pour ça. » avait à ce sujet assuré Lili sans sembler un douter un seul instant. Et quelque part cela le rassurait, lui qui devait déjà faire avec une réaction beaucoup plus mesurée de la part de Riley … Mais qui en aurait douté ? « Je peux pas dire que ça me surprenne. Je suis quand même étonnée que tu lui en aies parlé. J'aurai parié que t'allais attendre qu'elle l'apprenne par hasard. » Lili avait haussé les épaules, quant à Anwar il avait vaguement secoué la tête, ne pouvant pas en vouloir à sa cousiner de l’imaginer manquer à ce point de cran. « J’avais pas envie que Tarek se sente obligé de me couvrir, c’est pas son rôle. » avait-il alors admis, car au fond c’était principalement pour éviter à son fils d’avoir à mentir, même par omission, qu’il avait craché le morceau auprès de sa mère. « Qu'est-ce qu'elle t'a dit quand elle l'a appris ? » Grimace à l’appui, le policier s’était appuyé contre le plan de travail et avait vaguement roulé des yeux « Des choses que la décence m’empêche de répéter. » Il laissait à sa cousine le soin de faire preuve d’imagination, après tout il n’était pas bien difficile de voir où se situait le propos. « Mais c’est de bonne guerre, je suppose … Je pense pas que j’aurais bien réagi non plus si les rôles étaient inversés. » Semblant réfléchir un instant, il avait affiché une moue dubitative sans pour autant quitter Lili du regard « Je sais, ça n’a aucun sens. » Pas plus que cette décision de divorcer qui stagnait depuis trois ans sans que rien n’ait véritablement changé, d’ailleurs. Comme quoi. Rangeant sa future-ex-femme dans le coin des choses à régler plus tard, le brun avait préféré en revenir à leur fils et à l’éventualité qu’il avait avancé de rencontrer Lene, quand l’occasion se présenterait et que les conditions seraient réunies … Et pour une raison qu’Anwar ne saurait pas expliquer, l’idée l’angoissait plus qu’elle ne le rassurait. « Il est intelligent, Tarek. Ça m'étonne pas qu'il ait besoin d'un peu de temps pour se faire à l'idée, mais au moins c'est génial qu'il veuille s'investir comme ça. » Sans doute, oui. Anwar ne se faisait pas d’illusions, il serait compliqué pour ses deux enfants de nouer une véritable relation fraternelle avec le fossé de vingt ans qui les séparerait, mais que Tarek témoigne de l’intérêt pour la chose était un pas dans la bonne direction. « J’espère juste que Lene sera du même avis. » Il ne la connaissait pas suffisamment pour supposer à son sujet, et il y avait déjà tant de sujets sur lesquels la jeune femme et lui tentaient de se mettre d’accord actuellement … Tarek n’en était qu’un de plus à ajouter à la liste. « D'ailleurs je connais deux autres personnes qui je suis sûre voudraient s'investir s'ils étaient au courant ... Si tu vois ce que je veux dire. » Oh, well. Affichant à nouveau une moue dubitative, il avait basculé sa tête en arrière en soupirant avant de reposer sur sa cousine un regard résigné « Les lasagnes c’était juste un appât, c’est ça ? » Et il avait plongé comme le plus affamé des poissons. Un comble pour quelqu’un qui sautait autant de repas. « Je vais leur dire … bientôt. » Le regard de la jeune femme suffisant à lui signifier qu’il devrait faire mieux que ça, il avait secoué la tête « On a rendez-vous après-demain pour une nouvelle échographie, savoir si c’est un garçon ou une fille … Je leur dirai après ça. » Une excuse béton pour repousser l’inévitable à quelques jours supplémentaire, soit, et s’autorisant une gorgée de thé glacé Anwar n’avait pas pu s’empêcher de grommeler ensuite « De toute façon on sait bien comment ça va se finir. » On lui ferait la morale comme à un môme, on lui demanderait comment il cultivait un tel donc pour se mettre dans ce genre de situations, on lui reprocherait sans doute même le fait que la fois précédente ne lui ait pas servi de leçon … Et Anwar devrait se contenter de baisser la tête et ne pourrait rien rétorquer, parce que son oncle et sa tante auraient raison. Il n’avait que ce qu’il méritait, et le karma s’illustrait rarement aussi bien. « Enfin, cette fois-ci au moins on ne me poussera pas au mariage pour sauver l’honneur … Comme quoi, retarder sans cesse ce divorce aura effectivement fini par m’être utile. » La pointe de cynisme était offerte par la maison.
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Message(#)You'll always have me. (lilinwar) EmptyLun 8 Juin 2020 - 15:25

Elle envisage l'idée de voir les oeuvres de sa fille valoir des millions, exposées dans les plus grands musées et ça la fait sourire, presque rire d'ailleurs. C'est difficile à imaginer. Non pas qu'elle ne pense pas que sa fille ait un talent particulier, elle était comme toutes les autres mamans, complètement en admiration devant ce que sa fille pouvait faire. Mais, elle était aussi un minimum objective. Certes ses dessins étaient tous plus mignons les uns que les autres. Surtout quand elle la voyait s'appliquer, les sourcils froncés et la langue légèrement sortie sur le côté de sa bouche. C'était adorable à voir, encore plus quand une fois que son oeuvre d'art terminée, elle arrivait en courant pour lui en expliquer tous les détails. Des bonshommes en bâtons se ressemblant tous, mais voulant représenter des personnes bien distinctes aux oiseaux qui ressemblaient à des espèces qu'elle n'avait jamais vu, Maya ne manquait pas d'imagination, mais rien ne pouvait laisser présager si oui ou non un jour elle serait exposée quelque part, reconnue pour son art. A l'heure actuelle, c'était compliqué à envisager et elle laissait bien volontiers à Anwar le loisir d'être son plus grand fan, celui qui avait toujours cru en elle, même quand sa propre mère avait quelques doutes. Ca ferait toujours une bonne histoire à raconter de toute façon. "Je prends les paris ! On se retrouve dans vingt ans pour voir si je suis une mère indigne." Répond-elle en plaisantant. Elle n'était pas non plus en reste cela dit et il suffisait de voir le nombre de dessins accrochés au réfrigérateur de la cuisine pour s'en rendre compte. Ca avait commencé par un avant de devenir hors de contrôle à tel point qu'elle était maintenant obligée d'en retirer des anciens pour en accrocher des nouveaux. Anciens dessins qu'elle gardait précieusement dans une boite comme de précieux trésors. "On t'attendra dimanche avec plaisir." Répond-elle ensuite, hochant la tête pour acquiescer à sa proposition. C'était toujours une fête quand Anwar venait à la maison. Talia était à chaque fois émerveillée de voir la relation qu'il entretenait avec Maya et l'admiration sans faille qu'elle lui vouait. Maya n'avait pas besoin d'une flopée d'oncles et de tantes tant qu'elle avait Anwar.

C'était peut-être dû au fait que Anwar avait connu la paternité à un très jeune âge, ou alors il y avait simplement cette connexion inexplicable entre eux deux. Lili ne saurait pas dire. Elle savait en revanche que Anwar allait sans aucun doute monter encore plus dans l'esprit de la fillette quand il débarquait avec un nouveau né dans les bras. Avant cela cependant, il fallait passer par la case annonce. Mettre a courant son entourage et pour Anwar ça voulait visiblement dire sa femme, plus ex qu'autre chose qui sans surprise pour Lili ne s'était pas montrée très enthousiaste, comme si sa relation avec Anwar avait été au beau fixe ces dernières années. Elle ne voulait pas juger. Ce n'était pas sa place. Ca ne la regardait pas non plus et même si elle n'appréciait pas particulièrement Riley, elle n'avait pas son mot à dire quant à la façon dont son cousin gérait sa vie et ses relations. Elle savait que c'était compliqué, bien plus que ce qu'elle ne pouvait comprendre. "Ca n'a aucun sens, mais tu le sais donc j'ai envie de dire, c'est déjà un pas en avant." répond-elle en haussant les épaules. Elle n'avait jamais réellement fait part à Anwar de son avis concernant sa relation avec Riley. Même si ça n'avait jamais vraiment réussi à coller entre elles. Lili était toujours restée neutre et courtoise, principalement parce qu'au début, elle était heureuse pour Anwar. Heureuse de le voir fonder sa famille, prouver à leurs parents qu'il n'était pas aussi irresponsables que ce qu'ils avaient laissé entendre quand Tarek avait fait une apparition surprise. Cependant, maintenant elle se montrait moins tendre, parce qu'elle avait l'impression que Riley ne voulait pas le laisser partir, pour des raisons totalement obscures. Comme si elle le punissait pour quelque chose dont elle ignorait les tenants et aboutissants. "Au moins, maintenant elle est au courant, autant qu'elle l'apprenne tout de suite et de ta bouche, ça lui laisse le temps d'avaler la pilule en quelques sortes." Non pas qu'aux yeux de Talia Riley ait son mot à dire, mais le fait qu'ils étaient encore unis dans les liens du mariage sur le papier rendait la chose un peu plus délicate dans la pratique. "Lene, ça lui prendra peut-être un peu de temps, elle est pas facile à cerner ou apprivoiser, mais une fois que c'est fait c'est un agneau." Commente t-elle "Si besoin je donnerai deux trois conseils à Tarek et ça ira comme sur des roulettes." Parce qu'elle, elle connaissait Lene, elle avait dû apprendre à la dompter en quelques sortes quand elle avait débarqué à la caserne de pompiers. Ca n'avait pas été une mince affaire, il avait fallu insister. Lene ne fait pas partie de ces gens faciles à aborder et qui accordent leur confiance en un claquement de doigt. Avec Lene, un peu à l'image d'une petit animal sauvage, la confiance se méritait. Une épreuve que Talia avait réussie à passer avec brio pour finalement lier une amitié solide avec la jeune femme qui lui avait pourtant donné du fil à retordre.

Puis elle ne peut s'empêcher de mettre le sujet qui fâche sur le tapis. Siddiq et Ellin, toujours pas au courant qu'ils pourront bientôt ajouter un membre de plus à la famille. Sans doute les plus critiques de tous ceux qui devaient être informés, ceux qui auront leur mot à dire et n'hésiteront probablement pas à se montrer un peu dur. "Non c'était pas vraiment un appât, je t'en aurai amené dans tous les cas. C'était plus un moyen de faire une paire deux coups." Répond-elle en haussant les épaules. Certes elle était venue lui parler de cela, mais elle n'était pas venue que pour ça non plus. Ce n'était pas son genre. "Dit pas ça. Tu sais pas comment ils vont réagir, mais si tu pars défaitiste c'est sûr que ça ne se passera pas bien." Tente t-elle de le rassurer, même si elle connaissait ses parents aussi bien que lui. Que malgré les efforts qu'ils faisaient ils étaient toujours très vieux jeu et certaines choses devaient se faire d'une manière et pas d'une autre. Il n'y avait pas de doute quant au fait que mettre enceinte une fille qu'on ne connaît pas ne fait pas partie des choses à faire pour eux. Pourtant, elle veut espérer qu'ils se montrent compréhensifs et ouverts d'esprit. "Ils ont un peu évolué en vingt ans, je suis sûr que si tu y vas avec les bons mots et en prenant quelques pincettes, tu pourras éviter l'incident diplomatique. Puis dans le pire des cas, regarde, ils étaient pas franchement ravi quand tu leur a annoncé l'arrivée de Tarek et maintenant ils l'adorent. Il y a des photos de lui dans tous les recoins de la maison." Certes avant de totalement accepter la situation ils avaient poussés Anwar et Riley au mariage, mais c'était un détail. Un moyen de pression dont ils allaient devoir se passer cette fois-ci. "Ne les sous-estimes pas. Ils peuvent insister pour que tu finalises ton divorce afin de pouvoir te marier avec Lene." lance t-elle tentant un brin de plaisanterie parce qu'il n'y avait pas grand-chose d'autre à faire dans cette situation. "Soit juste clément avec eux. Ils sont vieux, ils sont bornés, ça leur prend du temps pour adoucir leurs moeurs, mais au final, ils font le chemin petit à petit et c'est ce qui compte non ? Quelle que soit leur réaction, ce sera temporaire le temps qu'ils digèrent la nouvelle et se rendent compte qu'il y a pas mort d'homme." Elle se veut rassurante parce qu'elle est persuadée que tout le monde peut changer, qu'aucune opinion n'est définitive et parce qu'elle a eu l'occasion de confirmer cela avec ses parents à plusieurs reprises. Ils sont simplement un peu plus lents. C'est tout.
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Message(#)You'll always have me. (lilinwar) EmptyDim 19 Juil 2020 - 21:15

Absolument plus rien n’avait de sens dans les relations qu’Anwar entretenait avec son épouse, son ex-épouse, sa future-ex-épouse ou peu importe comment il décidait de la qualifier dépendamment de son humeur et de ce qui arrangeait sa mauvaise foi. Elle n’était assurément plus sa femme lorsqu’il avait – malencontreusement – mis Lene enceinte, mais elle l’était assurément de nouveau lorsqu’il s’agissait de faire un scandale au sujet de cet enfant, et au jeu de la mauvaise foi et de l’arrangement avec la vérité nul ne pouvait nier que Riley autant que lui avaient au moins en commun de s’offusquer selon ce qui les arrangeait. Un miracle, assurément, d’être parvenus à élever un fils si calme et mesuré quand eux-mêmes semblaient incapable d’agir avec le minimum de conscience raisonnable lorsqu’il s’agissait de leur mariage et de ce qu’il en restait encore. « Ça n'a aucun sens, mais tu le sais donc j'ai envie de dire, c'est déjà un pas en avant. » n’avait d’ailleurs pas manqué de faire remarquer Lili lorsqu’il avait excusé la réaction « un peu vive » de la militaire au simple prétexte qu’il n’aurait probablement pas mieux agi si les rôles avaient été inversés. Le simple fait d’imaginer une Riley débarquant le ventre rond et la bouche en cœur lui hérissait le poil, quoi que cela puisse vouloir dire. « Au moins, maintenant elle est au courant, autant qu'elle l'apprenne tout de suite et de ta bouche, ça lui laisse le temps d'avaler la pilule en quelque sorte. » Jouant la carte de la fausse indifférence, Anwar s’était contenté de hausser les épaules en rétorquant « D’ici là, je suis sûr qu’elle n’aura aucun mal à utiliser ma photo comme cible quand elle ira tirer quelques cartouches. » Aurait-elle attendu ce dernier événement pour le faire ? Probablement pas. Anwar n’en avait-il jamais fait autant lorsqu’il était sur le pas de tir ? Bien sûr que si. Reste que pour l’heure, la mère de Tarek était un problème bien secondaire face à celui que représentait son entente encore aussi fragile qu’incertaine avec la mère de son futur second enfant. « Lene, ça lui prendra peut-être un peu de temps, elle est pas facile à cerner ou apprivoiser, mais une fois que c'est fait c'est un agneau. » Un agneau ? Anwar se permettait de douter légèrement de l’objectivité de sa cousine à ce sujet. Néanmoins, lorsqu’elle avait repris en assurant « Si besoin je donnerai deux trois conseils à Tarek et ça ira comme sur des roulettes. » il avait acquiescé d’un air reconnaissant. Toute aide était bonne à prendre, et Lili était de loin la plus à même de l’aider à dompter les humeurs de Lene. « J’espère … J’ai conscience que Tarek et lui – ou elle – n’auront pas vraiment une relation de frère et sœur, avec une telle différence d’âge, mais … J’ai vraiment envie que tout le monde y trouve sa place. » Et cela sous-entendait pour lui autant de laisser à ce bébé toute la place d’exister que de veiller à ce que son aîné conserve lui aussi une place à part, qui continuerait de lui appartenir.

Mais si d’un côté les révélations se faisaient et les choses trouvaient lentement leur place, il restait de l’autre un gros point d’interrogation qu’Anwar n’avait eu cesse de planquer sous le tapis pour tenter d’en occulter l’existence. Son oncle et sa tante étaient les derniers au courant, dans son cercle familial tout du moins, et plissant le nez d’un air suspicieux face aux lasagnes à l’arrière-goût de traîtrise le brun avait dodeliné la tête avec incertitude lorsque sa cousine avait assuré « Non c'était pas vraiment un appât, je t'en aurai amené dans tous les cas. C'était plus un moyen de faire une pierre deux coups. » Une chance pour Lili que ses talents de cuisinière suffise à la pardonner d’à peu près tout, particulièrement quand comme Anwar on tendait à penser avec son estomac. « Dis pas ça. Tu sais pas comment ils vont réagir, mais si tu pars défaitiste c'est sûr que ça ne se passera pas bien. » l’avait-elle en tout cas rabroué tandis qu’il estimait les dés déjà jetés. « Ils ont un peu évolué en vingt ans, je suis sûr que si tu y vas avec les bons mots et en prenant quelques pincettes, tu pourras éviter l'incident diplomatique. Puis dans le pire des cas, regarde, ils étaient pas franchement ravis quand tu leur as annoncé l'arrivée de Tarek et maintenant ils l'adorent. Il y a des photos de lui dans tous les recoins de la maison. » Là-dessus elle marquait un point, il devait bien le reconnaître, bien que n’ayant pas mentionné qu’il leur avait tout de même fallu plusieurs années pour abandonner cette moue incertaine qui avait accompagné les premiers temps d’existence de Tarek. « Sans doute … je sais pas. Je crois que je préfère me préparer au pire et être agréablement surpris, plutôt que le contraire. » En serait-il pour autant moins heurté si les choses ne se déroulaient pas comme escomptées ? Sans doute pas. Pour l’heure il s’était donc contenté d’un sarcasme quant au mariage qui, cette fois-ci, ne pourrait pas aller de pair avec la venue au monde de cet enfant. « Ne les sous-estimes pas. Ils peuvent insister pour que tu finalises ton divorce afin de pouvoir te marier avec Lene. » Grimace faussement horrifiée à l’appui, il avait secoué la tête comme pour chasser au plus vite cette perspective de la table. « Ouais, bah dans ce cas je leur laisse le plaisir de convaincre la concernée, moi je tiens à la vie. » Mais positivement parlant, cela faisait au moins un sujet sur lequel Lene et lui seraient d’accord sans avoir à réfléchir … Comme quoi, tout n’était qu’une question de perspective. « Soit juste clément avec eux. » avait finalement repris Lili, pour en revenir au sujet de ses parents. « Ils sont vieux, ils sont bornés, ça leur prend du temps pour adoucir leurs mœurs, mais au final, ils font le chemin petit à petit et c'est ce qui compte non ? Quelle que soit leur réaction, ce sera temporaire le temps qu'ils digèrent la nouvelle et se rendent compte qu'il y a pas mort d'homme. » Laissant passer quelques secondes, Anwar avait soupiré, fait la moue, roulé des yeux et soupiré à nouveau tel un adolescent forcé de reconnaître que les adultes avaient raison. « Comment est-ce que ça peut être moi l’aîné, mais toi qui a toujours les meilleures idées, uh ? » Il plaisantait, cela allait sans dire, mais Talia n’en restait pas moins la voix de la raison que lui ne savait pas être.

Le four s’étant manifesté, la conversation s’était interrompue le temps pour Anwar de sortir les lasagnes du four et de servir leurs assiettes. Bien qu’il n’en ait rien laissé paraître sur le coup, les dernières paroles de sa cousine l’avaient laissé songeur et il avait passé les secondes suivantes à les retourner dans tous les sens dans un coin de son crâne. Entre son oncle, sa tante et lui la compréhension n’avait pas toujours été de mise, et le brun s’était longtemps senti fautif d’être pour eux une quelconque source de déception quand ils avaient déjà fait le choix de le recueillir et de l’élever comme un second enfant lorsqu’en réalité rien ne les y obligeait. Et si leur jugement inquiétait désormais autant Anwar c’était autant parce qu’il les aimait que parce qu’il se sentait redevable envers eux, et ne supportait pas l’idée d’être la source d’une énième déception, ou d’une lassitude résignée. Il y en avait d’autres au contraire, un en particulier, auxquels le policier estimait n’avoir plus aucun compte à rendre depuis bien longtemps, et malgré tout incapable de ne pas y penser il avait fini par admettre d’un ton incertain « J’arrête pas de me demander aussi … si je devrais prévenir mon … tu sais. Mon père. » Le terme seul le mettait déjà mal à l’aise. Presque autant que la perspective d’entrer en contact – depuis le temps on pouvait même dire de donner une preuve de vie – avec cet homme à qui il n’avait pas parlé depuis, quoi, vingt ans ? De mémoire, il lui semblait avoir eu des nouvelles de sa part pour l’un des anniversaires de Tarek, mais il ne saurait plus dire lequel … Disons quinze ans, pour être généreux. « Je sais que rien ne m’y oblige, mais je sais pas … J’ai peur de me porter la poisse en étant celui qui ne fait pas les choses dans les règles. » Ironique, face à un père qui s’était bien affranchi des règles au moment de déléguer son premier mouflet à sa première belle-famille parce qu’il faisait de l’ombre à la future seconde. « Ou alors c’est juste une question d’ego. Et puis, si ça se trouve le gars est mort et je ne suis même pas au courant. » Il avait haussé les épaules pour se donner une contenance, et piqué sa fourchette dans ses lasagnes. Était-ce possible, d’ailleurs ? Qu’on ne le mette même pas au courant le jour où son géniteur déciderait de casser sa pipe ? Et pourquoi fallait-il qu'il pense à cela quand il commençait à manger ?
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Message(#)You'll always have me. (lilinwar) EmptyJeu 30 Juil 2020 - 17:42

"Tant que c'est que ta photo !" Répond Talia en haussant les épaules. Elle ne savait pas vraiment comme Riley allait réagir. Elle ne la connaissait pas assez pour cela et son jugement n'était pas objectif du tout quand il s'agissait de l'ex-compagne d'Anwar. Cependant, tant qu'elle ravalait sa colère ou tout autre sentiment négatif et laissait son cousin en paix, ça allait très bien à Lili, même si cela voulait dire qu'il y avait une mince probabilité qu'elle passe son temps dans un stand de tir à viser la tête d'Anwar sur une photo. Ce n'était pas ce qu'elle préférait. Si elle devait choisir et si ça ne tenait qu'à elle, elle lui dirait probablement de prendre son mal en patience et de faire avec sans pour autant en faire une affaire d'Etat. Elle ne serait pas des plus tendres, mais ça s'était son côté protecteur qui parlait et quand il s'agissait d'Anwar, elle avait toujours très facilement été sur la défensive. Si elle devait donner son avis, elle crierait haut et fort que Tarek était bien plus mature que sa mère, alors que l'inverse était attendu. Elle ne dirait bien entendu pas cela devant lui. Même si elle n'avait jamais vraiment portée Riley dans son coeur, jamais elle n'avait osé la dénigrer, que ce soit devant Anwar et encore moins devant Tarek. Devant Tarek, elle gardait son avis pour elle. Après tout, Riley restait sa mère et même si la relation entre Anwar et elle n'était pas au beau fixe, ce n'était pas une excuse pour inciter Talia à dire ce qu'elle pensait. Elle n'avait pas sa place dans l'histoire, ne l'avait jamais eu et ne l'aurait jamais. Ce qu'elle avait à dire restait pour Anwar, mais n'étaient en rien des conseils ou des ordres. Tout ce qu'elle voulait, c'était son bien être. "Ils auront peut-être pas une relation de frère et soeur, mais je pense que ça ne les empêchera pas d'avoir une relation très spéciale. Je vois déjà Tarek gaga devant le bébé et le bébé gaga devant Tarek." Répond-elle sincèrement. Elle ne s'inquiète pas pour son neveu. Elle a d'ailleurs hâte de le voir interagir avec le bébé. Ou alors, c'était elle qui était gaga et donc pas du tout objective. C'était possible, mais ça ne l'empêcherait pas de prendre un nombre incalculable de photos.

Lili était peut-être gaga, mais elle était aussi réaliste et s'il y avait bien une chose dont elle était certaine, c'était qu'Anwar ne pouvait pas attendre le dernier moment pour apprendre la nouvelle à leurs parents. Elle se voulait rassurante, mettant en avant que leurs opinions avaient un peu évolué au fil du temps, qu'ils s'étaient peu à peu retirés les oeillères qui leur cachaient la vue, mais elle ne pouvait pas déclarer avec certitude qu'ils accueilleraient la nouvelle à bras ouverts dès le départ. Ils allaient s'y faire rapidement, ça, il n'y avait pas de doute, il n'y avait qu'à voir à quel point ils avaient gâté Tarek quand il était plus jeune et combien ils le gâtaient encore maintenant, mais il n'était pas impossible qu'ils prennent l'annonce comme un choc au départ. C'était une possibilité. Elle le savait et Anwar aussi, mais il ne pouvait pas éviter le sujet éternellement. Selon Lili, il avait déjà bien trop attendu et il aurait dû annoncer la nouvelle il y a déjà plusieurs mois. "Tu crois pas que tu t'es assez préparé au pire depuis le temps ? Tu sais qu'ils le prendront vraiment mal s'ils se rendent compte qu'ils sont plus ou moins les derniers à être mis au courant. Il y a pas de bonne façon de faire, mais bon, ne tarde pas trop. Ou sinon tu risques de voir ton secret malencontreusement dévoilée par ta nièce qui écoute aux portes et à de plus en plus de mal à comprendre pourquoi il faut pas parler du bébé." Parce que le plan avait été de garder la future naissance secrète jusqu'à ce que les grands-parents soient mis au courant. Parce que Maya avait la langue bien pendue et ne savait pas ce qu'elle avait le droit de raconter ou pas. Il avait fallu lui expliquer que c'était un secret, une surprise pour ses grands-parents qu'elle avait la lourde responsabilité de garder pour elle. Ca avait fonctionné jusqu'à présent, elle n'avait pas vendu la mèche, mais la fillette n'avait que quatre ans et il n'en faudrait sans doute pas beaucoup pour qu'elle oublie qu'il s'agit d'une surprise et mentionne le bébé au détour d'une conversation. Ce serait probablement pire que d'attendre la naissance pour annoncer la nouvelle. "Parce que t'es arrivé dans ma vie pour me faire m'inquiéter pour toi H24, alors j'ai dû m'adapter et développer un sixième sens. Ca a rien à voir avec l'âge. Elle est là ta réponse !" Qu'elle répond à Anwar en plaisantant. Au final il y a une part de vrai dans tout ça. Elle s'inquiète beaucoup pour lui, peut-être même trop d'ailleurs.

Elle le regarde se lever pour aller chercher les lasagnes dans le four faisant bien attention à ne pas se brûler avec le four. Elle est surprise quand il pose le plat sur la table et mentionne son père, presque à demi-mot. Talia n'a tellement pas de souvenir de sa vie sans Anwar qu'il lui arrive parfois d'oublier l'espace d'un instant qu'avant d'arriver ici, il avait une autre famille au Pakistan, que même si sa mère était morte quand il était enfant, raison de son arrivée un peu précipitée en Australie, son père lui, aux dernières nouvelles était toujours en vie, mais Talia n'était pas la plus au courant à ce sujet. Pour elle, quand elle parlait du père d'Anwar, elle parlait du sien. Il l'a ramène à la réalité cependant avec ses paroles et elle hoche la tête, pas spécialement pour acquiescer, mais pour l'inviter à continuer, à développer le fond de sa pensée. "Tu sais que je peux pas te prendre la décision pour toi. Non ce n'est pas vital que tu lui annonces puisqu'il est sorti de ta vie il y a bien longtemps, mais si tu as l'impression qu'il a le droit de savoir, c'est tout aussi légitime." Répond-elle en haussant les épaules. Ca a toujours été un terrain glissant pour elle. Une part d'elle ne comprend pas comment il a pu abandonner Anwar et elle est probablement influencée par son père qui n'a jamais vraiment digéré que son beau-frère cède si facilement à sa nouvelle femme et se débarrasse si rapidement du garçon. Ellin elle, s'était toujours montrée un peu plus bienveillante et avait gardé contact, pas régulièrement, mais juste assez pour prendre quelques nouvelles. "Je sais pas s'il est mort. Je pense pas que ce soit une question d'égo non plus. Maman avait toujours quelques contacts avec lui, je ne sais pas si elle a eu de ses nouvelles dernièrement, mais elle pourra peut-être t'éclairer un peu mieux que là sur ce point." Elle hausse les épaules. Elle n'était pas comme elle était par hasard Talia. Elle tenait de sa mère qui s'était toujours voulu de bons conseils et avait ce don pour peser le pour et le contre. Elle ne disait pas ce que l'on voulait entendre, elle disait ce qu'elle jugeait être le mieux. "Je veux pas paraitre insistante, mais si tu la mettais au courant, ça pourrait sans doute un peu tout débloquer." Un nouveau haussement d'épaules avant de porter sa fourchette de lasagnes à sa bouche.
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Message(#)You'll always have me. (lilinwar) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 6:59

Après son incertitude quant au fait que la Adams et lui parviennent à s’apprécier – ou au moins à s’accepter – sur le long terme, les répercussions que l’existence de cet enfant aurait sur son fils était l’autre chose pour laquelle Anwar se faisait beaucoup de souci à mesure que la grossesse de Lene avançait. Vingt ans ce n’était pas rien, c’était une génération d’écart, et outre le fait que son fils et ce nouvel enfant ne pourraient jamais tisser une relation de frère et sœur telles que pouvaient l’expérimenter les fratries plus conventionnelles, le brun craignait aussi que Tarek ne remarque les disparités qui existeraient sans aucun doute entre la façon dont son père élèverait ce second enfant et la façon dont lui-même avait été élevé durant son enfance. Car les circonstances n’étaient plus les mêmes, et Anwar lui non plus n’était plus le même homme que celui qui était véritablement devenu un adulte à mesure sur son fils grandissait. Tarek avait été mis entre les mains de deux adolescents qui avaient fait de leur mieux – et qui, rétrospectivement ne s’en étaient pas si mal sortis – là où ce nouvel enfant naitrait dans un cadre moins incertain, moins précaire, et ce que Riley et lui n’avaient pas toujours eu les moyens d’offrir à leur fils lorsqu’il était petit le policier aurait de meilleures occasions de le faire cette fois-ci, créant ainsi déjà une inégalité que seuls le contexte et l’âge imposaient. Gardant néanmoins ces questionnements pour lui, vu risque d’avoir l’air de se faire une montagne de la moindre incertitude, il s’était fendu d’un sourire lorsque sa cousine lui avait assuré « Ils auront peut-être pas une relation de frère et soeur, mais je pense que ça ne les empêchera pas d'avoir une relation très spéciale. Je vois déjà Tarek gaga devant le bébé et le bébé gaga devant Tarek. » et bien qu’encore très abstraite l’image s’était implantée dans son esprit et était parvenue à l’attendrir. « Tu as probablement raison. » Comme souvent, à vrai dire, et il n’y avait bien que lorsqu’il vit envie de la taquiner qu’il n’était pas prêt à l’admettre. « Tu sais … la dernière fois je me suis fait la réflexion qu’il ou elle serait plus proche de Maya en terme d’âge que de n’importe quel autre gamin dans mon entourage. Et si ça veut dire avoir le même genre de relation qu’on peut avoir toi et moi, je crois que c’est tout ce que je leur souhaite. » Peut-être pas tant qu’ils seraient enfants ou adolescents, mais en grandissant peut-être … Une partie de lui l’espérait probablement un peu, tant l’influence que l’existence de Talia avait eu sur l’homme qu’il était aujourd’hui.

D’y penser menait en tout cas fatalement à revenir au sujet des parents de la jeune femme, qu’Anwar n’avait toujours pas trouvé le courage de mettre au courant de cette nouvelle paternité en devenir. Bien que de l’eau ait coulé sous les ponts depuis et que Tarek soit totalement accepté désormais auprès de son oncle et de sa tante, le brun se souvenait encore avec une précision parfois un peu douloureuse de la manière dont s’étaient déroulées les choses lorsque la grossesse de Riley n’avait plus été un secret, puis durant les mois et même les années qui avaient suivi. Son oncle, surtout, avait mis beaucoup de temps à accepter la chose et à pardonner à son neveu de s’être mis dans une telle situation, lui qui ne l’avait pas gracieusement accueilli sous son toit pour l’élever de cette façon – ses mots, pas ceux d’Anwar. « Tu crois pas que tu t'es assez préparé au pire depuis le temps ? Tu sais qu'ils le prendront vraiment mal s'ils se rendent compte qu'ils sont plus ou moins les derniers à être mis au courant. » lui avait alors gentiment, mais fermement, fait remarquer sa cousine. « Il y a pas de bonne façon de faire, mais bon, ne tarde pas trop. Ou sinon tu risques de voir ton secret malencontreusement dévoilé par ta nièce qui écoute aux portes et à de plus en plus de mal à comprendre pourquoi il ne faut pas parler du bébé. » Grimaçant à cette perspective, à laquelle il n’avait à vrai dire pas vraiment songé, l’idée que l’information échappe malencontreusement à Maya lui avait se sentir plus dos au mur que n’importe quel risque qu’il ait jusque-là envisagé … Les enfants étaient tellement imprévisibles. « D’accord, d’accord … je te promets que je vais m’en charger. » avait alors assuré le brun à Lili en soupirant légèrement. Oh, comme il aurait aimé avoir un double maléfique à envoyer à sa place pour se charger de cette corvée. Quant à ce qui était de la tendance de Talia a clairement être la plus adulte d’eux deux, elle l’expliquait simplement : « Parce que t'es arrivé dans ma vie pour me faire m'inquiéter pour toi H24, alors j'ai dû m'adapter et développer un sixième sens. Ça a rien à voir avec l'âge. Elle est là ta réponse ! » La sonnerie du four ponctuant la phrase, le policier s’était alors fendu d’un « Mais quelle mère poule. » taquin, après quoi il avait pris le temps de s’occuper des lasagnes.

Sortie un peu de nulle part, la mention de son père biologique n’était qu’une des innombrables autres choses que la naissance de son nouvel enfant réveillait chez lui depuis quelques temps. Il n’y avait pourtant pas lieu, l’homme vivait à des milliers kilomètres de là, Anwar n’avait plus eu de contacts avec lui depuis l’époque où Tarek était encore bébé, et en définitive il n’avait absolument aucun compte à rendre à cet homme qui avait sciemment fait le choix de ne plus faire partie de sa vie trois décennies plus tôt. Pour toutes ces raisons, Anwar ne s’expliquait donc pas le fait que l’homme se rappelle ainsi à son souvenir aujourd’hui … Et seule la superstition lui semblait pouvoir tenir lieu d’explication. « Tu sais que je peux pas te prendre la décision pour toi. Non ce n'est pas vital que tu lui annonces puisqu'il est sorti de ta vie il y a bien longtemps, mais si tu as l'impression qu'il a le droit de savoir, c'est tout aussi légitime. » Lili marquait un point, concernant cette question il pouvait bien demander avis et conseils tant qu’il le souhaitait il n’y aurait personne pour décider à sa place de ce qui était la bonne conduite à adopter ou non. « Je ne pense pas qu’il ait le droit de savoir. » avait-il alors commencé par rectifier, sans se donner la peine de préciser qu’en ce qui le concernait, son père n’avait de toute façon plus le droit de grand-chose. « C’est plutôt de savoir si … oh et puis je ne sais même pas quoi, en fait. Oublie ça. » S’il peinait déjà à le justifier à l’oral, c’est que l’idée était probablement mauvaise. « Dommage que personne ne se soit encore dévoué pour publier le Manuel des usages aux parents absents pour les nuls, je suis sûr qu’il y a de quoi se faire un paquet de fric. » Peut-être pas avec un titre aussi tarabiscoté, cela dit. Pour autant qu’il sache, seule sa tante s’était jusqu’ici donné la peine de garder un contact – résiduel, certes – avec cet homme qui ne faisait même pas partie de sa famille à elle. Son oncle, lui, avait toujours refusé d’en entendre parler, et jamais personne n’avait su avec certitude si c’était l’abandon d’Anwar ou l’insulte faite par la même occasion à la mémoire de sa défunte sœur qui l’avait heurté le plus. Sans doute les deux. « Je sais pas s'il est mort. Je pense pas que ce soit une question d'égo non plus. Maman avait toujours quelques contacts avec lui, je ne sais pas si elle a eu de ses nouvelles dernièrement, mais elle pourra peut-être t'éclairer un peu mieux que là sur ce point. » lui avait finalement conseillé Lili avec pragmatisme – celui dont lui-même manquait un peu dernièrement. « Je veux pas paraitre insistante, mais si tu la mettais au courant, ça pourrait sans doute un peu tout débloquer. » Pour la seconde fois, la jeune femme avait haussé les épaules avec légèreté, avant de piquer enfin sa fourchette dans ses lasagnes. « Promis. Je leur dirai ce week-end, voilà. Enfin non, ce week-end je passe déjà chez toi … le prochain. » Mais tandis qu’elle le fixait avec sévérité pour chercher à nouveau un moyen de se défiler, il avait ajouté « Ou avant. Avant c’est bien aussi. » et piqué ses propres lasagnes en fronçant le nez d’un air boudeur. « C’est terrible ce regard sévère que tu arrives à faire. Tu m’étonnes que même Lene marche à la baguette à la caserne. » Et ainsi ils avaient dîné, enfin.
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