Aujourd'hui était encore une des journées des plus banales pour Jimena. Cela faisait un mois qu'elle était sur le sol australien et pour le moment, ces journées était quasiment toutes les mêmes. Au Mexique, la rentrée scolaire était en septembre dernier et depuis elle n'avait eu qu'une petite semaine de vacances depuis. Elle était ravie au départ d'arriver à Brisbane au moment des vacances d'été puisque cela lui faisait une pause au niveau des cours. Mais au final c'était plus ennuyeux que prévu et cassait tout son rythme. Mais bon, elle était bien obligée de faire avec. C'était la première fois de sa vie qu'elle était autant pressée que ça soit la rentrée. Puis cela lui permettait de visiter entièrement la ville parce que de toute évidence, elle n'allait pas passer sa vie collée à google map pendant un an. Après le repas du midi, elle se décida finalement à faire quelque chose de sa journée et ne pas rester encore enfermée à regarder des séries sur son ordinateur portable. Un tour des boutiques c'est pas mal non?! ''On n'a jamais assez de vêtements dans un dressing'' c'était la phrase préférée de sa manager pendant son année de règne pour la motiver à faire les magasins au tout début. Elle n'aimais guère ça avant mais depuis cela a bien changé depuis. Au moins une fois par semaine, elle était fourrée dans les centres commerciaux. Actuellement elle avait une bonne excuse pour y aller en plus ! Ces meubles qui n'étaient toujours pas arrivés alors en attendant il fallait qu'elle trouve des petits trucs pour substituer.
Finalement elle était ressortie bredouille des magasins ne trouvant pas son bonheur. C'est vrai qu'elle est sacrément difficile en plus d'avoir un peu des goûts de luxe parfois. Elle passa devant le starbuck et décida de s'y arrêter pour y prendre un petit goûter, la gourmandise est son second plus grand défaut. Il y avait énormément de monde aujourd'hui, elle arriva au comptoir et commanda un muffin triple chocolats qui lui donnait sacrément envie ! L'attente était un peu longue et la barista semblait tellement débordée qu'elle en fit une crise de panique, Jimena se sentait mal pour elle. Puis une fois qu'elle fut servi, elle récupéra son sac posé sur le comptoir puis s'en alla.
Une fois posée de son appartement, Jimena devait appeler le transporteur pour savoir ce qu'il en était du trajet parce qu'au bout d'un mois ça commence à faire un peu beaucoup ! Mais le téléphone dans son sac n'était pas le sien, comme le reste des papiers et affaires à l'intérieur. Elle lâcha un soupir de désespoir en constant qu'elle avait échangé son sac avec une autre personne. Elle n'eut pas le temps de se demander où l'échange avait pu avoir lieu que le portable vibra et reconnut son numéro sur l'écran « Allô ? » questionna une voix fémine, « Oui ? Bonjour. » répondit Jimena. «Je crois que nous nous sommes trompées de sac à main au café aujourd'hui. » continua la personne au bout du fil « Oui effectivement ! Je venais juste de m'en rendre compte mais je me demandais où ça avait pu avoir lieu. » « Cela vous dit de se retrouver au Starbucks pour faire l'échange ? » continua-t-elle « Pas de soucis ça marche ! Aujourd'hui 17h ça vous irait ? » La femme au bout du fil donna une réponse affirmative puis elles raccrochèrent. L'échange fut bref mais en même temps il n'y avait pas autre chose à rajouter.
Elle arrive pile à 17h au café comme convenu un peu plus tôt dans l'après-midi. Cette fois-ci elle commanda un thé puis chercha des yeux la personne détenant son sac avant de voir ce dernier sur une table. Elle reconnut immédiatement la jeune femme rousse qui était passée en même temps qu'elle cet après-midi. Elle s'y dirigea aussitôt « Bonjour, commença Jimena, je suis la personne avec qui vous avez échangé votre sac par erreur tout à l'heure. » Elle montra le sac en question pour le prouver.
Le temps qui avait séparé l'appel téléphonique et l'heure du rendez-vous avait semblé interminable pour la Mexicaine. Jusqu'à présent ça ne lui était jamais arrivé d'échanger son sac, enfin si une fois mais elle s'en était rendue compte juste quelques secondes après. Elle rejeta la faute sur son délicieux muffin qui lui avait occupé l'esprit à ce moment là, la gourmandise est vraiment un vilain défaut ! Jimena met tellement de choses dans son sac, la plupart sont des bricoles inutiles que ça ne lui dérangeait pas de perdre mais son téléphone et son porte-monnaie auraient été une grande perte. Surtout égarer ses papiers auraient été un malheur et une énorme catastrophe sans nom. Elle s'était précipitée à se rendre au point de rendez-vous lorsque seize heures quinze s'afficha à l'horloge de son salon, finalement à trouver plein d'occupations pour tuer le temps elle allait être en retard et rater le bus qui la ferrait venir en avance au Starbucks. Elle manqua au passage de se cogner dans certains de ses voisins dans le hall de l'immeuble, quand elle voulait elle pouvait marcher vite.
«Bonjour, oui je vois ça» répondit la rousse en face d'elle. Jimena prit son sac de sa main gauche que cette dernière poussait sur la table pour lui rendre et tendit l'autre qui se trouvait dans son autre main à sa vraie propriétaire. «Vous voulez vous asseoir ?» demanda-t-elle. La mexicaine acquiesça avant de prendre place en face d'elle. Elle avait l'air souriante, sympathique et plutôt avenante, même si en quelques minutes il est difficile de se faire un vrai avis elle avait sentit à travers leur court échange téléphonique ces qualités chez son interlocutrice. Au fur et à mesure des années, elle avait appris à cerner les gens avec une certaine facilité. Vivre parmi des ''requins'' pendant des années permet de savoir qui sont les vraies personnes de celles qui jouent un rôle. «En passant je m'appelle Serinda Woodsen» continua-t-elle. «Enchantée, moi c'est Jimena... Valladores, prononça-t-elle avec son accent espagnol qui venait naturellement en prononçant son prénom ainsi que son nom, mais je suppose que vous avez du le voir en consultant mes papiers.» Elle ne laissa pas un silence s'installer entre elle et continua directement «je suis contente que mon bien soit tombé entre de bonnes mains. Avant de recevoir votre appel téléphonique j'ai eu peur de ne jamais en revoir sa couleur. Heureusement que dans ce monde il n'y a pas que des personnes malhonnêtes.»
En y repensant, ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose que ça d'avoir confondu son sac avec une autre personne. Une bonne excuse en soit pour faire de nouvelles connaissances à Brisbane, après tout elle n'était ici que depuis un mois et son carnet d'amis/connaissances était encore vide. Ce qui sauta aux yeux de la mexicaine en arrivant c'était la chevelure rousse de son interlocutrice. Un magnifique couleur de cheveux, son coiffeur préféré aurait été là il aurait été totalement fou, en pensant à lui cela lui fit décrocher un sourire. Elle avait l'air plus jeune qu'elle, sans doute dans les environs de vingt-cinq ans. Jimena lui serra la main dès qu'elle eut ses mains de libre, le sac rendu à sa propriétaire et le sien posé à côté d'elle sur la banquette «Je pense qu'à l'avenir je vais le fixer sur moi pour éviter de le perdre. », petite pointe d'humour au passage parce que c'est que Jima adore faire dans une conversation. Lorsque Serinda sortit un badge de police de son sac, elle eut un regard ébahi. Elle n'avait pas vraiment fait attention au contenu et jamais elle n'aurait pensé que ce petit bout de femme puisse exercer ce métier. «J'aurai jamais pensé que vous êtes policière. Pour tout vous avouer, je n'ai pas vraiment osé fouiller dans votre sac car je me serrai sentie gênée sinon. » répondit-elle. « Ça serait un peu embêtant et compliqué d'expliquer à mon chef que j'avais perdu ça. » continua ensuite la rousse. « Oui effectivement… Moi ça aurait été compliqué également si on m'avait contrôlé dans la rue ! Sans mes papiers d'identités peut-être qu'ils m'auraient pris pour une migrante arrivée illégalement sur le territoire. » Jimena ria légèrement mais pas sûre qu'elle aurait fait de même si la situation se serait réellement produite. « Et puis, je n'aurais pas eu grand mal à vous retrouver si je n'avais pas réussi à décoder le code de votre téléphone. Je suis désolée pour ça, cela dit. » s'excusa la jeune femme ensuite. «Non vous en faites pas pour ça ! Au moins je sais qu'il faudra que je change mon code à l'avenir pour éviter les piratages, elle ria avant de continuer, j'ai toujours admiré les gens qui travaillent à la police. J'imagine que ça ne doit pas être facile tous les jours, ça fait longtemps que vous êtes dans ce métier ? » Jimena était très curieuse dès qu'on la lance sur un sujet qui la passionne, elle pose mille et une question.
Spoiler:
@Serinda Woodsen Vraiment désolée j'espère que tu m'en voudras pas du délai ! En espérant que ta connexion internet revienne vite (j'avais bien vu ton message dans les absences ;)
«Je vous donne raison à ce sujet, affirma Jimena avec un sourire, j'ai déjà essayé d'aller quelque part sans sac mais c'est impossible. Pas assez de place dans les poches pour tout mettre. » Les femmes ont besoin de tellement de choses, même les plus futiles, la plupart ne servant pas et restent à traîner dans le fond du sac. Pas étonnant que les poches d'une veste ou d'un manteau ne suffisent pas. «Surtout que j'étais habituée à avoir des sacs à main qui ressemblaient plus à une valise qu'autre chose alors j'ai du mal à prendre que le stricte minimum maintenant. » Cette conversation était très drôle tout comme le sujet, parler des sacs. Mais après tout c'est tout à fait normal, leur rencontre a commencé par cet objet… «Les sacs bandoulière sympas et de bonne qualité sont assez chers, je vous accorde qu'il faut mettre la main au porte-monnaie pour en obtenir un. » Jima but une gorgée de son thé qui était très bon «Auparavant ma collection de sac était impressionnante, j'en ai vendu quelques un pour la bonne cause. Il m'en reste quand même pas mal mais malheureusement je n'ai pas pu tout emporter. » Elle ria un instant avant de reprendre «Je ne sais pas pourquoi j'ai ajouté ça, mais la mode et moi ça fait un et quand on me lance sur le sujet… Puis tout est parti d'un sac alors. » Jima haussa les épaules avant de rire à nouveau, cette rencontre l'avait mise de bonne humeur. Bien qu'elle l'était déjà, ça ne faisait qu'amplifier sa joie intérieure. Jimena n'avait jamais eu trop de difficultés à parler avec des personnes inconnus, son année de Miss univers lui avait permis d'enterrer définitivement sa timidité. Puis elle qui est d'un naturel assez curieux, rencontrer d'autres personnes ne peut qu'alimenter sa soif de découverte.
« Oui, je comprends. Cela dit, j'aurais réussi à vous sortir du pétrin quand même. » ria la rousse à son tour. «Sûrement, vous m'auriez sans doute reconnue au poste de police je suppose et tout serait retourné à la normale je suppose. » ajouta Jimena. Serinda n'avait pas tort, c'est vrai que ce métier était particulièrement sujet à de nombreuses critiques, insultes. «Dans mon pays effectivement, ce n'est pas bon d'exercer le métier que vous faites. J'ai vécu environ cinq ans dont plus particulièrement deux années où j'étais escortée à chacune de mes apparitions publiques. Donc je ne peux être que reconnaissante et admirative. » Et Dieu c'est à quel point parfois elle a vu comment c'était compliqué pour eux de gérer les émeutes qui se créaient autour d'elle. «Effectivement ça commence à faire un bout de temps, vous avez du courage, surtout avec ce que vous devez voir parfois. » compléta-t-elle avant de se contenter de hocher la tête à la seconde partie de phrase de la rousse, elle avait tout à fait raison sur ce point. C'est un peu comme de nombreuses professions, dont le médical par exemple, le domaine qui la faisait tant rêver autrefois. «Je suis encore étudiante, je suis venue à Brisbane terminer ma licence de littératures anglaise et espagnole. J'aimerai travailler dans le tourisme ensuite, ou quelque chose en rapport avec l'histoire des civilisations. J'ai beaucoup voyagé dans ma vie, il y a encore de ça cinq ans et j'ai changé complètement d'orientation ensuite. A la base je voulais devenir médecin nutritionniste. » Jima ria à son autre question «Ma vie n'est guère plus passionnante maintenant. » Elle n'avait pas envie de s'attarder à ce sujet parce que les critiques restent assez nombreuses sur son passé mais la rousse n'a pas l'air dans le jugement. Enfin elle ne sait pas trop mais ça a l'air d'être une personne fort sympathique. «Et toi, enfin et vous je veux dire, tell me more about you ! Je suis assez curieuse de nature. »
« Avant j'étais pas très à cheval sur la mode. Disons que ça se résumait à une approche classique dans ce domaine comme la plupart des femmes. Puis un jour, cet univers m'est tombé dessus par hasard et forcément j'en suis devenue accro au fur et à mesure. C'est très addictif comme milieu. » continua Jimena. Elle se souvint à quel point au début de ses années de Miss, ce qu'elle redoutait le plus c'était de passer des heures dans les magasins à prévoir ses garde-robe et choisir exactement les pièces qu'il fallait pour se démarquer de ses concurrentes. Le styliste qui l'accompagnait était toujours désespéré de voir une personne porter si peu d'intérêt à la mode. Au final, elle s'y était pris au jeu et avait même fini par trouver ça amusant comme quoi. « Je comprends très bien qu'on puisse s'attacher à des choses assez anciennes. J'ai une amie qui est exactement pareille, elle accorde tant de sentiments à tout ses vêtements et accessoires.» acquiesça la mexicaine, à elle ça ne lui arrivait pas. Elle ne s'attache qu'à très peu de vieux objets dans sa vie, ceux qui sont le reflet de ses années de Miss et des photos. « J'ai principalement que des sacs de marque, des cadeaux qu'on m'a faits. J'aurai pu les garder parce que ce sont des sacs que toutes les filles rêvent d'avoir mais je me suis dit que les revendre pour la bonne cause était une bien meilleure chose. » L'argent a été ensuite reversé à de nombreuses associations au Mexique notamment et c'était mille fois mieux que de se promener avec dans les rues de Mexico et contraster avec le niveau de vie de la population. Elle faisait déjà assez bien partie de la catégorie des riches mexicains pour en rajouter une couche.
Puis la conversation continua, ce corps de métier mérite qu'on exprime la reconnaissance pour ce qu'ils font. C'était normal pour Jimena de le dire à voix haute. La mexicaine écouta attentivement le récit sur Serinda, faisant des petits signes de tête pour acquiescer puis riant sur ces dernières paroles. C'était un petit détail assez amusant que la rousse avait ajouté. Jima constata qu'elles avaient quelques points en commun notamment sur les voyages et l'engagement dans des associations. Sûrement d'autres peut-être « Quels pays as-tu visité ? Pour ma part en pays européens, j'ai fait la France, l'Espagne et la Russie également. Après j'ai fait un peu le Royaume-Uni également mais c'était juste pour un contrat et disons que j'en aie pas vraiment profité. » Comme tous les voyages qu'elle a fait d'ailleurs, ses déplacements dans les pays étaient toujours encadrés. « J'ai quelques notions de russe mais vraiment le basique. » fit-elle en riant. « Pour ma part je suis aussi engagée dans quelques associations, notamment en faveur des enfants. C'est une cause qui me tient à coeur et que je défends depuis un bout de temps déjà. » Elle a été engagée dans d'autres causes aussi mais qui lui ont été plus imposées parce que c'était pour la ''tradition''. « Non je n'avais pas d'ennuis, c'était justement pour éviter qu'il y ait des débordements et que j'en aie justement. En fait, je suis une ancienne personnalité du monde de la monde et du mannequinat. » avoua finalement Jimena. Autant mettre carte sur table directement et observer sa réaction en évoquant ce pan de sa vie.