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 tip toe with the devil (miliott)

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyDim 5 Jan 2020 - 0:54

@Eliott Lynch & Mila Lynch I'll be your light, your match, your burning sun, I'll be the bright, and black, that's making you run, and I feel alright, 'cause we'll work it out. I'll be doin' this, if you ever doubt, 'til the love runs out.

Ce soir, Mila avait promis à Eliott de rentrer tôt après le service, de ne pas le laisser trop longtemps seul à gérer leurs petites têtes brunes car elle savait sa cadette malade et lui nécessitant une nuit de sommeil complète avant de filer dans les bureaux de la matinale le lendemain matin, mais pourtant, il n'en fut rien, et la jeune chef ne poussa la porte d'entrée de leur pavillon qu'aux environs de quatre heures ; bien après la fermeture des cuisines, bien après l'heure à laquelle elle avait promis rentrer, et somme toute pas grand chose avant le réveil de son mari. Ce n'était pas tant qu'elle était un oiseau de nuit, ni même qu'elle avait rencontré quelqu'un d'autre qui avait fait changer ses plans. La brune avait délibérément menti, omettant de préciser qu'elle avait une soirée de bienfaisance à laquelle elle avait prévu de rester jusqu'au petit jour, car si Eliott se permettait de lui jouer des coups de théâtre de ce genre en ce moment, il était hors de question qu'elle reste à ne rien faire, subissant au lieu d'agir. Pas cette fois. Elle en avait assez de se complaire dans le rôle de la femme qui râlait. Celle qui se plaignait, qui piquait des crises en fouillant dans les poches de son jean avant de faire des lessives comme dans un vieux cliché d'une série de seconde zone. Sans mettre en péril son mariage (plus que ne le faisait Eliott) Mila avait envie d'agir, et alimenter son compte Instagram de stories tout en ignorant les appels et textos de son mari lui avait semblé être une bonne façon de le faire réagir, et à défaut, elle avait au moins passé une bonne soirée. "Saddie ... laisse moi tranquille." Tentant de se défaire de leur chien alors qu'elle tentait de rentrer le plus discrètement possible, Mila tenait sa paire d'escarpins dans ses mains, se déplaçant à pas de loups en flattant la tête de l'animal pour le rendre silencieux, ce qui fonctionnait plutôt bien. La boule de poils s'était éloignée après quelques secondes à lui lacérer les jambes, mais alors qu'elle se sentait enfin tranquille à prendre possession de son rez de chaussée pour enfiler un pyjama et se démaquiller le visage, la jeune femme remarqua de la lumière dans le salon, ce qui pouvait être 1) un oubli ou 2) très étrange. Elle avait suffisamment confiance en leur système d'alarme pour être certaine qu'il ne s'agissait pas d'un cambrioleur, alors reposant sa paire de chaussures dans un coin du couloir, Mila prit le chemin de la pièce de vie faiblement éclairée par une lampe de table avant d'y découvrir son mari étendu dans le divan. "Qu'est ce que ..." Elle penchait la tête sur le côté, s'avançant de quelques pas pour lui attraper l'épaule et la presser brièvement. "Tu devrais aller te coucher. T'as vu l'heure ? Tu te réveilles dans quoi ... trente minutes à peine." Aucun commentaire sur sa tenue de soirée, pas plus que sur son retour tardif dans leur maison, Mila se contentait de réprimander Eliott comme elle le ferait avec Sam ou avec Anna ; ces derniers temps, l'on ne pouvait de toute façon pas vraiment dire qu'ils avaient un dialogue de couple. La complicité s'en allait avec la confiance, sans doute un peu trop. "Sam ça va ? Elle a repris des couleurs ?" Se débarrassant de ses boucles d'oreilles qu'elle fit tomber dans un vide poche, la brune défit le zip de sa robe bustier pour rejoindre la salle de bain adjacente, se faisant un constat rapide de l'état de son visage dans le reflet du miroir. Elle avait bien trop ri ce soir comme en témoignaient les traces noires laissées de chaque côté de ses yeux. Le vent avait emmêlé sa chevelure. Son rouge à lèvres s'était fait la malle sur les quelques coupes de champagne qui avaient égayé cette nuit d'interdit. De façon globale, ç'avait été une bonne soirée (n'en déplaise à son instinct maternel qui n'avait eu de cesse de songer à ses petites filles alors même qu'elle les savait en sécurité) et alors qu'elle faisait glisser sa robe pour s'en défaire, la troquant contre un pyjama bien plus classique, la brune en eut un pincement. Ça faisait bien longtemps qu'elle ne s'était plus amusée de la sorte. Elle était heureuse dans sa vie, mais enfermée dans une routine après la venue au monde de ses deux merveilles (et celle du Red), Mila avait laissé de côté la lumière pour l'ombre. D'ordinaire cela lui convenait très bien, mais ce soir la jeune maman avait eu envie de changer d'air, et même si son stratagème semblait avoir troublé son mari, dans les faits ... elle en ressortait plus reposée, bien que paradoxalement morte de fatigue. "Eliott. Sam comment elle va ?" Sur le pas de la porte, son mari l'avait suivie sans lui avoir toutefois répondu sur l'état de santé de leur cadette (oh il avait sûrement d'autres choses en tête, mais elle ignorait délibérément ces potentielles interrogations qui étaient pourtant légitimes) alors elle répétait, le bousculant malgré tout presque pour sortir de la pièce.          

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyDim 5 Jan 2020 - 10:42

tip toe with the devil
I'm going under and this time I fear there's no one to save me. This all or nothing really got a way of driving me crazy. I need somebody to heal, Somebody to know, Somebody to have, Somebody to hold. It's easy to say, But it's never the same. I guess I kinda liked the way you numbed all the pain
 
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« Et ça c’est quoi ? » En pointant de son petit doigt fin les feuilles volantes sur la table basse Sam n’avait pas manqué d’exposer à son père les différentes couleurs de sa maladie en toussant lourdement la bouche ouverte. Elle était malade, et ça donnait à la gamine tous les droits pour faire d’Eliott le papa modèle qui essayait tant bien que mal de passer au dessus de sa peur des microbes pour rassurer sa fille. Mila avait promis d’être de retour après le service et de ne pas traîner pour ne pas laisser le présentateur seul trop longtemps avec une Sam dont la température ne descendait pas malgré les médicaments. « C’est ce que papa doit dire demain au travail. » Eliott avait passé une main sur le front brûlant de sa fille avant de ranger les papiers pour ne pas que ces derniers soient impactés par les microbes et donc contagieux. La grande horloge au dessus de la télévision indiquait déjà 23h30 et la petite fille n’avait toujours pas ressui à trouver le sommeil la ou sa sœur dormait à poings fermés depuis plus de deux heures. « Tu dois essayer de dormir... papa va te lire une histoire. » Il aurait mille fois préféré se trouver dans une salle d’un bar peu fréquentable plutôt qu’ici, mais si Eliott voulait garder un minimum l’illusion autours de sa nouvelle obsession pour le jeu il devait se plier aux obligations familiales qu’il avait tendance à délaisser depuis un trop long moment. Mila se doutait de quelque chose, et la relation du couple ne se basait maintenant plus que sur des routines bien ancrées et non plus sur un désir de partager ou de bienveillance. Mila rentrait du boulot, ils échangeaient deux banalités sur les filles ou l’école, avant que le Lynch ne trouve le chemin du lit conjugal un peu trop froid pour tenter d’obtenir quelques heures de sommeil. Et ça tous les jours depuis trop longtemps maintenant. Sa faute a lui plus qu’à la brune qui avait tout fait pour améliorer les choses. Des sorties en couple, pour raviver la flamme, des horaires qu’elle essayait d’adapter pour passer plus de temps avec lui. Eliott ruinait tous les efforts de son épouse en prétextant un énième réunion importante ou un rendez-vous qu’il ne pouvait pas repousser. Après de longues minutes passées à compter l’histoire d’un prince quelconque le présentateur avait enfin réussi à entraîner Sam dans un sommeil approximatif non sans l’avoir d’abord conduit à la salle de bain pour le dernier vomis avant le ko. Il se levait dans quelques heures maintenant et n'avait rien pu avancer du boulot qu'il faisait toujours en amont pour s'éviter le rush de dernière minute et donc la panique certaine. Eliott avait horreur de la panique, encore plus des crises d'angoisses auxquelles il était sujet depuis l'adolescence, l'entraînant dans un traitement à base de plantes sensées calmer ses nerfs mais qui n'avait pas trouvé grâce à ses yeux même après les explications de son médecin vegan et gluten-free qui lui conseillait toujours de changer de régime alimentaire. Bien trop compliqué quand on le savait marié à un chef qui passe le plus clair de son temps libre à peaufiner les prochaines recettes du Red dans la cuisine et dont la famille fait office de premier juge. Le présentateur avait rangé les feuilles volantes de la table basse, les glissants dans le sac à dos qu'il emmènerait avec lui sur le plateau, renfermant tous les dossiers importants et prochaines interview. « Paaaaapa! » Le poil dressé suite à la panique Eliott s'était rué dans la chambre de sa fille pour la retrouver en larmes au bord du lit, le pyjama trempé par la maladie et le regard fuyant. Et ça avait duré une heure supplémentaire avant que la petite ne trouve enfin le sommeil profond. Exténué, au bord de la crise de nerf, le Lynch avait trouvé refuge sur le canapé du salon en compagnie de Saddie, le sommeil s'abattant sur lui en une poignée de secondes à peine. "Tu devrais aller te coucher. T'as vu l'heure ? Tu te réveilles dans quoi ... trente minutes à peine." C'était d'abord la voix qui l'avait interpellé, puis la main sur son épaule, et enfin la silhouette de sa femme dans une tenue de soirée qu'il avait du mal à distinguer. « Quoi ? » Encore sous le coup de l'endormissement Eliott avait mis de longues minutes avant de comprendre que Mila était rentrée, que l'horloge pointait dangereusement vers les quatre heures du matin et qu'il ne lui restait que trente minutes de répit avant de devoir se préparer pour le boulot.  "Sam ça va ? Elle a repris des couleurs ?" Le brun avait fait passé ses jambes par dessus le sofa pour trouver de l'équilibre alors que Saddie, bien trop heureuse de voir tout le monde à la maison, lui tournait autours pour lui faire comprendre que c'était l'heure de sortir. Il avait besoin de reprendre ses esprits, de se concentrer sur la voix de Mila lui provenant de la salle de bain afin de pouvoir lui fournir des réponses autres que des grognements incompréhensibles. D'un café, aussi, rapidement. "Eliott. Sam comment elle va ?" Le présentateur était maintenant debout, suivant à la trace sa femme qui avait enfilé quelque chose de plus confortable que la tenue dans laquelle elle avait débarqué et qui n'était décemment pas celle de son boulot. « Bien, enfin non. » Pas qu'il voulait l'inquiéter au point qu'elle se rende immédiatement au chevet de sa fille, mais elle devait savoir que la gamine avait passé une soirée compliquée et que – par conséquent – lui aussi. « Elle a vomis plusieurs fois, elle ne s'est endormie que vers une heure. » Trois de sommeil insuffisantes pour le Lynch mais qui feraient l'affaire jusqu'à ce soir. « C'était bien, ta soirée ? » Qu'elle ne soit pas dupe, Eliott savait se servir de son téléphone et de ses méninges, rafraîchissant toutes les demi-heures les réseaux sociaux pour s’apercevoir que Mila n'avait pas passée toute la nuit au Red à concocter la meilleure recette de risotto. Appuyé contre le montant de la porte il avait croisé les bras sur sa poitrine alors que la brune le poussait presque pour sortir, son mari à sa suite, conscient qu'il s'engageait dans une pente plus que dangereuse en évoquant la soirée de sa femme qui, elle, ne manquerait pas de lui faire comprendre que c'était un prêté pour un rendu.  

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyMar 7 Jan 2020 - 12:16

Mila s’étonnait de retrouver Eliott dans le canapé et non dans leur lit, voire dans le fauteuil de la chambre de leur fille si cette dernière avait eu une nuit plus compliquée que celle que la brune s’était imaginée. Sa cadette avait rassemblé tous les symptômes annonciateurs d’une bonne nuit pourrie, mais c’était dans le salon que son mari avait trouvé refuge, et si une part d’elle-même se disait qu’il avait peut-être veillé pour l’attendre, l’autre savait qu’il devait y avoir une autre explication à sa présence dans le divan que son inquiétude de la voir prendre les voiles. Lui soufflant qu’il ferait mieux de rejoindre leur lit, Mila avait filé dans la salle de bain pour se défaire de vêtements festifs qui dénotaient très clairement avec l’ambiance générale qui régnait dans cette maison ces derniers temps. Là où autrefois, Eliott et elle se qualifiaient de couple complice se trouvait aujourd’hui une paire d’inconnus à peine reliés par un mariage et deux têtes brunes. « Quoi ? » Il avait l’air dans sa phase sommeil profond, mais la culpabilité de l’en avoir tiré n’accablait pas vraiment la jeune maman qui troquait sa robe pour un pyjama en se contentant de glaner des informations sur l’état de Sam. Le présentateur n’avait pas répondu tout de suite, et si ce n’est quelques grommellements la brune n’avait pas trouvé de mots qui trouvaient échos à son interrogation, alors elle réitérait sa demande, s’adressant une seconde fois à son mari, plus fermement. « Bien, enfin non. »  Quoi ? Elle relevait le menton, attrapant un coton imbibé de démaquillant pour retirer le mascara et les résidus de maquillage de son visage. C’était bien ou c’était non ? « Elle a vomis plusieurs fois, elle ne s'est endormie que vers une heure. » Il y avait donc peu de chances qu’elle soit en forme pour l’école demain. Zut. Mila se notait mentalement d’appeler Robb pour voir s’il pouvait passer prendre soin de mini Lynch en attendant qu’elle rentre du service du déjeuner, car d’avoir fait la fête toute la nuit ne l’empêcherait pas d’assurer le coup de feu de midi même si le reste de sa journée serait sûrement digne d’un enfer fait de fatigue et de céphalées. Dieu bénisse le café. « Je vais appeler mon frère voir s’il peut la garder. On avait donné congés à la babysitter et je veux pas la faire revenir. » Quand bien même elle se disait aussi que leur fille aurait davantage envie de passer du temps en tête à tête avec l’oncle cool plutôt que de se soigner en compagnie d’une allemande qui passait son temps à parfaire le cliché de la bavaroise en exil. Oh elle était très efficace et devait sûrement avoir des remèdes ancestraux pour sortir Sam de ses nausées, mais du haut de ses sept ans la gamine méritait de la douceur plus que de la rigueur lorsqu’elle était malade à ce point. « C'était bien, ta soirée ? » Son coton avait fini au fond d’une poubelle, et si Mila en avait terminé avec cette conversation dont la banalité était à mourir d’ennui, Eliott semblait décidé à revenir sur son absence bien qu’il ne la confronte pas de façon conflictuelle. Une part d’elle-même aurait aimé qu’il le fasse. Qu’il ait l’air d’en avoir quelque chose à faire, sans quoi elle n’aurait certainement pas posté sa meilleure vie sur Instagram entre deux coupes de champagne et un photocall. « Ennuyeuse. J’aurais pas dû y aller. » Elle avait remonté le menton vers son mari, qui bras croisés contre son torse lui barrait le chemin de la sortie. A quoi tu joues Eliott ? « … parce que je vais bosser dans moins de cinq heures et que je devrais dormir, toi aussi. Pour ce qu’il te reste. » C’est-à-dire trop peu, pour l’un comme pour l’autre. Mila n’avait toutefois pas lâché Eliott du regard, entamant un dialogue silencieux auquel ses iris bleutés ne lui fournissaient pas la moindre réponse. Ça fait quoi d’être l’arroseur arrosé ? De s’inquiéter de voir les draps froids et complètement vides ? Est-ce que seulement t’en as eu quelque chose à faire ? Les quelques secondes à le fixer ainsi lui étaient apparues comme étant interminables, et finalement après s’être imaginé que ses efforts étaient vains elle avait senti ses yeux la brûler, la fatigue menacer de la faire imploser. Pressant ses paumes contre ses paupières, la brune tâchait de calmer sa colère, mais cette dernière pointait et la faisait parler d’une façon qu’elle ne reconnaissait pas ; à mi-chemin entre la tristesse et la lassitude. « Mais c’est bien. Au moins t’as remarqué que j’étais pas là. »  C’était ironique, très clairement, et alors qu’elle reposait ses poings sur ses hanches, Mila avait l’impression de foncer la tête la première dans le cliché de la femme qu’elle n’avait pas envie de devenir en épousant Eliott ; celui de celle qui s’adaptait à une vie où le manque de confiance l’empêchait de s’épanouir.      

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyMar 7 Jan 2020 - 22:48

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I'm going under and this time I fear there's no one to save me. This all or nothing really got a way of driving me crazy. I need somebody to heal, Somebody to know, Somebody to have, Somebody to hold. It's easy to say, But it's never the same. I guess I kinda liked the way you numbed all the pain
 
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Avoir le lit pour lui tout seul n'était pas dans les habitudes du présentateur qui était pourtant celui qui délaissait le foyer conjugal pour s'aventurer dans des endroits sombres, laissant sa femme profiter de tout l'espace qu'offrait le lit king size de leur chambre. Ayant trouvé refuge sur le canapé histoire d'être assez prêt pour porter secours à Sam si elle avait besoin de lui, Eliott s'était permis une seconde de repos qui s'était vite transformée en demi nuit complète dans l'attente de son réveil qu'il avait tout de même eu la présence d'esprit d'activer. La main sur l'épaule l'avait tiré de son endormissement, et la vision floue de sa femme en tenue de soirée n'avait pas suffit à le mettre en alerte. Eliott avait grommelé, soupiré, cherché un moyen de repousser le sommeil qui tentait de refaire une percée entre ses paupières. Il avait besoin d'un café, urgemment. D'une douche, aussi, pour faire passer l'odeur de vomis de la gamine qui l'avait suivi à la trace. Hors de question pour le présentateur de se laisser happer de nouveau pour quelques minutes, il était maintenant trop tard pour penser à autre chose que la journée de boulot qui allait bientôt commencer. Un pied après l'autre Eliott avait quitté le confort du canapé pour se rendre dans la salle de bain où Mila avait troquée sa robe de soirée pour un pyjama confortable, signe indicateur qu'elle allait essayer de trouver quelques heures de sommeil avant de se rendre au boulot. Les premières paroles de la mère de famille étaient orientées vers Sam dont la nuit s'annonçait agitée, la matinée encore plus. Soupirant entre ses lèvres que la petite avait vomis plusieurs fois avant de trouver les bras de Morphée Eliott avait soulevé le menton devant la réaction de sa femme qui s'inquiétait déjà d'avoir à trouver un remplaçant à la baby-sitter qu'elle avait congédié à la fin de la semaine. « Je vais appeler mon frère voir s’il peut la garder. On avait donné congés à la babysitter et je veux pas la faire revenir. » Non. Cette situation ne plaisait pas du tout au présentateur qui aurait préféré mille fois déranger la fille au pair allemande plutôt que d'appeler Robb à la rescousse. Le frère de Mila était loin d'être le beau-frère parfait, mais les filles l'adorait et Eliott ne pouvait pas décemment pas apporter une autre solution à la table que celle d'avoir à se coltiner Robb en rentrant du boulot. « Elle pourrait revenir, elle est payée pour ça. » Qu'il avait simplement répondu en haussant les épaules alors qu'il laissait son corps reposer contre le montant de la porte. Encore une fois il ajoutait son grain de sel sans y être invité, lui qui n'était maintenant plus assez légitime aux yeux de la brune pour prendre les décision concernant les filles. « Mais si Robb est disponible, entre deux plans cul... » Il n'éprouvait aucun remords à parler ainsi du frère de la chef tant ce-dernier ne se faisait pas prier pour descendre le présentateur dès qu'il en avait l'occasion, mais le Lynch savait qu'il s'engageait dans une pente dangereuse en évoquant la vie privée du Whiteley devant la brune, mais quitte à prendre des risques autant y aller à fond. Les bras croisés sur sa poitrine il avait longuement observé Mila, ses gestes rapides et désorientés évoquant tout de suite quelque chose n'allait pas. Elle avait toujours bien plus agitée que son mari, toujours à courir partout et à avoir mille idée à la fois là où Eliott était le calme et la lenteur incarné. Les rôles avaient pourtant changés ce soir, laissant le brun dans un état de lassitude alors qu'il se prenait dans la gueule toutes les choses qu'il faisait subir à Mila depuis de nombreuses semaines maintenant. Oh il en avait quelque chose à faire, et ça lui pinçait le cœur que de reconnaître qu'elle avait eu raison de faire tout ça. C'était le pied du mur, une tentative de plus pour lui faire comprendre que cette ritournelle avait maintenant trop durée. C'était de sa faute, tout était de sa faute. Dans sa gorge les mots restaient coincés alors qu'il évoquait la soirée de sa femme du bout des lèvres, sans colère aucune. Elle avait tous les droits, de le pourrir, de le détruire, de le laisser planter là devant la porte de la salle de bain en lui balançant que tout était terminé. Et il n'aurait rien dit. Eliott piétinait son mariage depuis trop longtemps maintenant. « Ennuyeuse. J’aurais pas dû y aller. » Perdu dans ses pensées il avait relevé la tête pour faire face à sa femme qui était délibérément en train de lui mentir pour l'atteindre. Peut-être avait-elle conscience du mal qu'elle lui faisait à cet instant. Sans doute qu'elle n'en avait pas grand chose à faire de le savoir autant touché par son comportement. Après tout il était le méchant de cette histoire. « C'est dommage. » Pour seule réponse alors que ses yeux se baissaient sur le carrelage de la salle de bain. Il aurait voulu se jeter à ses pieds pour tout lui balancer, pour exorciser enfin les démons avec lesquels il bataillait. Mais il se contenta du silence, comme un con. « … parce que je vais bosser dans moins de cinq heures et que je devrais dormir, toi aussi. Pour ce qu’il te reste. » Même en faisant tous les efforts du monde pour retrouver le sommeil Eliott n'arriverait pas à fermer les yeux, quarante minutes le séparant seulement de son réveil. « Non, il est trop tard maintenant. Mais toi tu devrait essayer de dormir un peu. » Elle arriverait toujours à se lever pour le boulot, qu'importe le nombre d'heures de sommeil accumulées, c'était l'une des forces de la brune. Son regard plongé dans celui de sa femme Eliott n'avait pas lâché prise, tentant de lui faire comprendre qu'il était désolé, qu'il comprenait, que tout se passerait bien. Mais c'était peine perdue face à une Mila bien trop en colère pour accepter les excuses qu'il voudrait bien lui faire. Trop de non dits, de mensonges, de nuits passées seule à se poser mille et une question. Avait-il vraiment le moyen de se faire pardonner ? « Mais c’est bien. Au moins t’as remarqué que j’étais pas là. » Comme une balle en plein cœur qui l'avait forcé à décroiser les bras sous le poids des mots. Les lèvres pincées, le regard vide, Eliott avait détourné un nouvel fois le regard pour ne pas craquer devant sa femme. Elle le quitterait si elle apprenait la vérité. Il ne pouvait pas la perdre, ni elle, ni les filles. « Sauf que quand je m'absente c'est pour le boulot, pas pour instagram. » Encore une fois il évitait la confrontation en enchaînant les mensonges, jouant encore et toujours la carte des réunions tardives qui n'avaient jamais existé « Si tu fais pour me punir sache que ça as fonctionné, félicitations. » La conversation à couteaux tirés qui n'arrangerait rien à la situation du présentateur, mais si il devait revêtir de nouveau le rôle du grand méchant loup pour protéger son secret il était prêt à faire face à sa femme. Il valait mieux pour lui que Mila soit en colère mais toujours là que partie pour de bon.   

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyJeu 9 Jan 2020 - 10:22

Elle était fatiguée. Emotionnellement, moralement, et sans doute aussi physiquement puisque 1) il était quatre heures du matin, et 2) Sam n’allait pas la ménager à son tour et la journée de demain (tout à l’heure, en fait) s’annonçait des plus mouvementées. Naturellement, la brune avait pensé à son frère aîné pour venir garder la fillette le temps qu’elle termine son service, car ce dernier faisait office d’oncle cool là où elle arriverait avec un thermomètre et une armée d’antibiotiques pour soigner son enfant. « Elle pourrait revenir, elle est payée pour ça. » que soulignait Eliott alors que sa femme se contentait d’hausser les épaules, peu (ou pas) disposée à le contredire alors qu’il avait raison. Greta pouvait revenir et faire office de garde malade, mais même si son mari n’était pas de son avis, Robb était son frère, et il avait toute sa confiance. Bien plus qu’une pro du strudel parvenue du fin fond de l’Allemagne. Et puis merde, lui ne serait même pas là demain matin, alors pourquoi vouloir faire revenir la fille au pair de son congé si c’était pour ne pas voir son beau-frère ? « Mais si Robb est disponible, entre deux plans cul... » C’était donc ça le problème. Mais qu’est-ce que ça pouvait lui faire ? Qu’il soit volage faisait de lui le pire des oncles, des frères ? Posant ses deux mains à plat sur le meuble de salle de bain, la brune fut saisie par l’agacement, avant de se raviser et de se dire qu’ils avaient d’autres problèmes que de batailler au sujet de l’aîné des Whiteley et sa non capacité à gérer sa vie personnelle. « J’appelerai Greta avant d’aller travailler. » trancha-t-elle, priant au passage pour ne pas arriver en retard au Red le temps que la blonde arrive à Bayside pour garder Sam. Durant tout ce temps, Eliott n’avait pas bougé de l’encadrement de la porte, les bras croisés sur le torse. Il évoquait cette soirée, pas pour la lui reprocher, mais pour lui montrer qu’il avait remarqué son absence. La belle affaire. Ce n’était pas le genre du présentateur de foncer dans le conflit tête baissée, mais alors pourquoi en parler ? Pour remuer le couteau dans la plaie ? Pour amener la discussion et suggérer que ce rythme pouvait devenir une habitude ? Chacun de son côté sort et le mariage prend l’eau sans que personne ne bouge ? « C'est dommage. » Voilà la seule réponse d’Eliott lorsque Mila avançait que sa soirée n’avait pas était aussi bien qu’elle l’espérait, le regard rivé sur le carrelage plutôt que sur elle. Ce comportement nourrissait sa colère, le sentiment d’impuissance qui pointait. Que devait-elle dire ou faire pour qu’il daigne lui accorder de l’attention ? Pour lui expliquer ce qu’il se passait ? La brune avait conscience que ses nouvelles fonctions chez ABC n’étaient pas pour plaire. Surtout qu’elle n’avait pas vraiment laissé le choix à quiconque de s’y accommoder, mais ils auraient pu en parler plutôt qu’Eliott n’agisse comme il le faisait. Du moins si c’était ça la véritable réponse à son comportement. « Non, il est trop tard maintenant. Mais toi tu devrais essayer de dormir un peu. » Elle hochait la tête poliment, sans trop savoir si la banalité de cet échange devait la rendre dingue ou si elle n’avait plus qu’à s’y accommoder. Le regard de son mari finalement capté, la brune avait ouvert les vannes et laisser s’échapper ce qui lui pesait depuis des semaines. Ça n’avait pas été simple de le faire, de sous entendre qu’elle se sentait seule et que la situation ne lui convenait pas, mais comme au bord du précipice la brune se sentait soulagée, mais aussi apeurée à l’idée de voir comment pouvait réagir celui avec qui elle partageait sa vie depuis plus de dix ans maintenant. « Sauf que quand je m'absente c'est pour le boulot, pas pour instagram. » Quelques secondes de silence avaient précédé cette énorme connerie qui était venue lui couper le souffle. Pour instagram ? Il croyait vraiment qu’elle avait fait ça pour alimenter son feed ? Pour se rendre visible façon crise de la quarantaine ? Et puis cette justification ne tenait pas debout, pas alors qu’il fuyait son regard, pas alors qu’il avait changé de comportement du jour au lendemain ou presque. Une surcharge de travail, elle aurait pu la comprendre, c’était déjà arrivé. Là il était question d’autre chose, et si Mila commençait doucement à croire qu’il y avait une autre femme, Eliott confortait ses doutes en agissant comme le pire des connards. « Ton boulot, hein. » Presque comme un murmure, elle avait répondu en écho à son cœur fendillé, retenant des émotions qui la poussaient à lui sauter au coup pour lui arracher des aveux, pour lui faire payer sa lâcheté. Dis le si tu veux plus de cette vie, Lynch. Assume. « Si tu fais pour me punir sache que ça as fonctionné, félicitations. » Pour le punir ? De mieux en mieux. Un rire nerveux la secouait un instant alors que ses mains se posaient à nouveau contre ses tempes. Il lui fallait quelques secondes pour se calmer, sans quoi ses paroles risquaient d’être bien plus dures qu’elle ne l’aurait voulu. « Et alors quoi ? Tu vas redevenir celui que t’étais et passer du temps avec nous comme tu le faisais avant ? C'est ça que j'ai réussi à faire ? Ce serait tellement bien. Tellement utopique aussi. » La culpabilité l’avait assailli lorsqu’elle avait accepté de prendre part à cette émission pour ABC, et si elle avait fait le choix de sacrifier du temps qu’elle s’accordait pour minimiser l’impact de ses absences sur sa famille, elle n’aurait jamais pensé que le comportement de son mari à son égard changerait à ce point. Que les filles lui en veulent passe encore, mais Mila aurait pensé que son mari la soutiendrait. Pas qu’il se volatiliserait. « Qu’est-ce que je dois faire pour que tu reviennes si même te mentir sous ton nez ça ne te fait pas réagir ? » Le gros du problème était là ce soir ; Eliott ne réagissait pas, Eliott subissait et lui faisait des coups bas. Alors elle en ferait aussi, agissant comme un animal blessé en cherchant à l’affaiblir avant de rendre les armes. « Dis-moi ce que je dois faire. Me trouver un amant ? Te quitter pour lui ? Ça t’épargnera de faire le premier pas pour m’annoncer que t’en as assez de cette vie ? »  Il n’était plus question de retenue, et tout, absolument tout franchissait la barrière de ses lèvres. Même ses pensées les plus absurdes, du moins, l’étaient-elles ? « Ça fait dix ans qu’on est mariés. Tu pourrais au moins avoir la décence de m’annoncer par toi-même que tu joues au con au lieu de te cacher derrière ton boulot. On sait tous les deux que c’est pas vrai. » Ses yeux lançaient des éclairs alors qu’elle sentait son mari se soustraire à une conversation qui nécessiterait bien plus que quarante minutes pour être menée à bien, mais rien n’avait été calculé, et Mila méritait des réponses. Qu’il soit quatre heures du matin ou quinze heures de l’après-midi. « … comment elle s’appelle ? » Dans un murmure ou presque, la mère de famille livrait son premier doute au brun, espérant déceler dans son regard une réaction qui ne serait pas feinte.  

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyJeu 9 Jan 2020 - 18:19

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I'm going under and this time I fear there's no one to save me. This all or nothing really got a way of driving me crazy. I need somebody to heal, Somebody to know, Somebody to have, Somebody to hold. It's easy to say, But it's never the same. I guess I kinda liked the way you numbed all the pain
 
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C'était maintenant devenu une routine dans le couple Lynch. L'un se réveillait sans l'autre, dans un lit trop grand et trop froid, ils échangeaient des messages concernant les filles, la sortie de l'école, les différentes courses à faire dans le cas d'un frigo vide. Rien de plus que ça. Une montage de mensonge séparant maintenant Eliott de sa femme qui n'avait pas trouvé mieux pour le faire réagir que de commencer à faire comme lui. Un prêté pour un rendu, après tout. Elle avait eu raison, de le secouer de cette façon pour qu'il prenne vraiment conscience de la difficulté qu'ils étaient en train de vivre, une période que même les thérapies de couple ne pourraient pas régler tant le présentateur avait du mal à assumer sa part de responsabilités. Dans l'énervement Mila avait tout de même réussi à réfléchir assez vite pour trouver une solution au problème qu'allait poser la petite fille malade, et si Eliott n'aurait aucun mal à sortir la fille au pair de son jour de repos, sa femme – elle – avait décidé de la jouer autrement en faisant appel à son frère. Anna et Sam adorait Robb et il savait très bien s'occuper des gamines en l'absence du couple. Le soucis c'était qu'Eliott ne pouvait pas le voir en peinture et que la réciproque était vraie. A part un hochement de menton et une poignée de main moite les deux n'avaient jamais rien échangés, au grand damne de la brune qui avait toujours fait pour que son aîné et son époux arrivent à s'entendre. Prétexter que Robb n'aurait pas du temps à accorder à Sam entre deux demoiselles ramenées d'un quelconque bar c'était clairement se foutre de la gueule du monde, mais Eliott n'avait pas les idées assez claires pour essayer d'être logique. « J’appellerai Greta avant d’aller travailler.» Bien. L'allemande était autoritaire mais au moins avec elle il n'y avait aucuns risques de faire rentrer la chlamydia dans le foyer familial. « Non, laisse je m'en charge. » Il avait la jeune femme en speed call sur le téléphone et assez de temps libre entre deux plateaux pour lui passer un coup de fil, permettant ainsi à Mila d'avoir autre chose à penser avant d'aller au boulot. Ce geste ne suffirait en rien à faire redescendre la tension maintenant suffocante entre les deux mais ça avait au moins le mérite de dire qu'il en avait quelque chose à faire de sa fille. Parce que c'était la prunelle de ses yeux, que de la savoir ainsi malade avait brisé son cœur de papa inquiet qui avait été prêt à se rendre aux urgences en cas de soucis trop extrême. Les bras croisés sur son torse le Lynch avait baissé le regard sur le carrelage en évoquant la soirée de la brune qui avait trouvé le temps d'alimenter ses réseaux sociaux mais pas pour lui envoyer un message en le rassurant. L'ironie dans tout ça c'est que, même quand il partait jouer pendant des heures, Eliott trouvait toujours le moyen de glisser un sms à sa femme en prétextant qu'un problème de dernière minute le forçait à rester un peu plus au boulot. Elle avait épousé un menteur et un lâche, mais l'avait-il toujours été ? Ils avaient été heureux, pendant de nombreuses années. Tous réunis dans la cuisine pour un dimanche passé à confectionner des cookies dont la recette n'avait rien de conventionnelle. Trop de beurre, trop de sucre, mais les filles les adoraient et Mila se pliait toujours à l’exercice non sans démarrer une bataille de farine. Balayant la remarque de sa femme sur les quelques minutes de sommeil qu'il pouvait encore espérer avoir avant de partir au travail Eliott avait néanmoins enfoncer les portes ouvertes en accrochant le regard de sa femme. Il jouait avec le feu avec la brune dont la fatigue émotionnelle avait dépassée le stade de l'entendement. Tout ça pour quoi ? Pour déclencher une guerre dans son couple ? Pour qu'elle finisse pas le quitter pour de bon en prenant les filles avec elle ? Eliott était trop dans le flou pour comprendre son propre comportement, la vérité étant qu'il voulait cette confrontation afin d'avoir une excuse pour enfin tout lui dire. Elle le quitterait. Il ne le supporterait jamais. Alors il préférait vivre dans le mensonge, et si la conversation qu'ils avaient n'était pas des plus plaisante au moins ils en avaient une. « Ton boulot, hein. » Le présentateur avait mouche mais n'osait pas relever le regard vers sa femme dont la colère avait maintenant remplacé la fatigue. Balance moi tout ce que tu as, je t'en pris. Eliott avait ouvert la bouche pour rétorquer le regard brisé de Mila l'en empêcha, et on pouvait entendre son cœur se briser encore une fois. Eliott avait préféré être lâche encore une fois, prétextant que la punition imposée par sa femme avait eu l'effet escompté, récoltant en échange une tornade qui lui secoua le corps. Un rire nerveux, les mains qui se posent contre les tempes, Mila lutte pour ne pas lui balancer le pot à brosse à dent dans la gueule, mais si c'est mérité. « Et alors quoi ? Tu vas redevenir celui que t’étais et passer du temps avec nous comme tu le faisais avant ? C'est ça que j'ai réussi à faire ? Ce serait tellement bien. Tellement utopique aussi. » Avant. Avant qu'il ne tombe dans ce trou sans fin. Avant cette première soirée avec Wallace qui avait tout changée pour lui. Avant de devenir un sombre connard qui fuyait sa famille plutôt que de prendre le risque de la perdre. Eliott avait décroisé les bras pour enfoncer ses mains dans ses poches, le regard hésitant entre le visage de sa femme et son propre reflet dans le miroir, avant d'opter pour un peu des deux. « Écoutes, je suis désolé. J'aurai pas du dire ça comme ça c'était stupide. » Il était maintenant trop tard pour désamorcer la bombe, et si il n'avait pas le courage d'être complètement honnête avec sa femme il se devait au moins de répondre à ses questions en omettant la plus grosse partie afin de ne pas la perdre. « Je vais faire des efforts pour être plus présent avec toi et avec les filles … mais tu dois avouer que t'es pas souvent là non plus entre le Red et ton émission.. » Remettre la faute sur elle revenait à rajouter de l'huile sur un feu déjà ardent, et Eliott en avait pris conscience en fermant les yeux pour essayer de faire disparaître sa phrase qui allait déclencher une tornade chez Mila. « Qu’est-ce que je dois faire pour que tu reviennes si même te mentir sous ton nez ça ne te fait pas réagir ? » Laissant ses bras retombés contre ses flancs après les avoir levés pendant un court instant le présentateur s'était approché de la brune à pas de loup pour ne pas trop attiser les flammes. « Tu aurai voulu que je fasse quoi ? Que je t'appelle toutes les demi-heures ? Que je vienne te chercher en laissant les filles ici ? Tu m'as pas laissé le choix que d'accepter ton mensonge, et je ne pensais pas que tu avais besoin que je te dispute pour montrer que ça m'as blessé ... » Elle cherchait une réaction de sa part, n'avait pas obtenue ce qu'elle avait en tête, la grande histoire de sa vie. Il aurait voulu la prendre dans ses bras pour faire passer les larmes mais son corps refusait de bouger, et son esprit était trop embrouillé pour trouver les bons mots. « Dis-moi ce que je dois faire. Me trouver un amant ? Te quitter pour lui ? Ça t’épargnera de faire le premier pas pour m’annoncer que t’en as assez de cette vie ? » Le tête du brun s'était secouée un instant alors qu'il passait ses mains sur son visage pour se calmer. Est-ce qu'elle y pensait vraiment ? A le laisser pour un autre ? « Arrête tu penses pas ce que tu dis.... J'en ai pas assez de cette vie ou de toi ou des filles. Vous êtes tout pour moi et tu le sais. » Il n'était rien sans elles, et ni son boulot ni sa famille ne pourrait combler ce qu'il avait réussi à trouver avec Mila, Anna et Sam. « Ça fait dix ans qu’on est mariés. Tu pourrais au moins avoir la décence de m’annoncer par toi-même que tu joues au con au lieu de te cacher derrière ton boulot. On sait tous les deux que c’est pas vrai. » Eliott n'avait clairement pas d'autres choix que de jouer au con, de se cacher encore et toujours derrière des excuses qu'elle enverrai valser d'un mouvement de la main. C'était ça ou tout perdre, une partie de poker de plus. « Mais je ne me cache de rien du tout Mila … J'essaie simplement d'allier mon travail à ma vie comme toi tu le fais … » Encore une dose d'huile, histoire de bien se mettre dans la merde et de dormir sur le canapé pendant de longues semaines. « … comment elle s’appelle ? » Quoi ? Eliott avait froncé les sourcils pendant un court instant. « Qui ça ? » Il avait fallu quelques secondes avant que l'information ne fasse son chemin jusqu'à son cerveau, allumant une petite ampoule au-dessus de sa tête. « … attends … tu crois que je te trompe ? » La bouche ouverte, les yeux écarquillés comme deux grosses billes sans éclat, Eliott s'était rapproché de la brune un peu plus. « Tu penses vraiment que j'en serais capable ? » C'était le pire dans tout ça, qu'elle le pense assez con pour vivre sa vie avec une autre alors qu'il ne trouverait jamais mieux qu'elle. « On est mariés depuis dix ans, tu l'as dit toi-même … je t'aime, j'aime mes filles … je pourrai jamais te faire ça. » Et c'était là, la première vérité de la soirée.  

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyJeu 16 Jan 2020 - 14:07

Mila n'avait pas envie de se disputer au sujet de Robb maintenant, alors elle avait cédé en informant son mari qu'elle appellerait Greta demain, ce à quoi le brun répondait : « Non, laisse je m'en charge. » comme si ça pouvait l'aider. Pour toute réponse elle hochait la tête, car si Eliott voulait appeler la babysitter, alors qu'il s'y colle. Pour l'heure ils avaient plus important à régler, et tandis que la discussion glissait doucement vers un terrain brûlant, le regard fuyant du Lynch et sa façon d'aborder sa soirée agaçaient une Mila qui perdait patience. Comment en étaient-ils arrivés là ? Comment étaient-ils passés de cette vie enviée de tous à ce quotidien où ils partageaient cette maison comme deux inconnus ? La brune n'en avait pas la moindre idée, et peut être que c'était effectivement ses nouvelles fonctions qui entraient en ligne de compte dans ce désastre, mais elle savait qu'il y avait quelque chose d'autre, alors elle essuyait les remarques de son mari sans ciller ... ou presque. Au bord des larmes, de l’implosion, il lui avait été difficile de retenir le flot d'émotions qui pointait lorsqu'elle s'était risquée à lui livrer le fond de sa pensée, mais mâchoire serrée, elle avait tenu bon pour ne pas craquer complètement ni ne lui envoyer ce qui était à sa portée en plein visage pour matérialiser sa colère. « Écoutes, je suis désolé. J'aurai pas du dire ça comme ça c'était stupide. » Ces excuses étaient censées la calmer, c'est ça ? Loupé. Parce qu’elle aurait cent fois préféré la vérité et une confrontation à ce repli. « Je vais faire des efforts pour être plus présent avec toi et avec les filles … mais tu dois avouer que t'es pas souvent là non plus entre le Red et ton émission.. » Oh. Elle se figea un instant, posant sur lui un regard glacial. Depuis qu’elle avait donné son accord à ABC, sa vie ressemblait à un marathon, et si elle s’épuisait pour être présente le plus possible, d'entendre son mari dire que ses efforts n’étaient pas suffisants (elle l’interprétait ainsi, du moins) était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. « T’as un sacré culot. Je cumule deux jobs, je m'amuse pas, et tu sais comme moi que c’est provisoire. » Parce qu’elle n’allait pas tenir sur le long terme, que prendre part à cette émission n’était qu’un moyen de se sortir du restaurant et de le rendre visible par la même occasion ; une pierre deux coups, mais le temps accordé à leur famille en pâtissait effectivement.

Il n’y avait désormais plus rien qui allait dans cette discussion mêlant la fatigue à leurs esprits échauffés, et si Eliott avait commencé le premier en avançant que son comportement de ce soir était une façon de le punir, Mila s’attristait du fait qu’il n’ait pas réagi davantage. « Tu aurai voulu que je fasse quoi ? Que je t'appelle toutes les demi-heures ? Que je vienne te chercher en laissant les filles ici ? Tu m'as pas laissé le choix que d'accepter ton mensonge, et je ne pensais pas que tu avais besoin que je te dispute pour montrer que ça m'as blessé ... » Il s’était approché d'elle avec lenteur, et tout son corps se raidissait en réaction. D’ordinaire Eliott était son refuge, le seul qu’elle désirait voir lorsque tout ne tournait pas rond, mais ces derniers temps c’était lui qui était à l’origine de ses tourments, et Mila avait l’impression de perdre son seul et unique repère. « J’aurais voulu que tu me laisses pas filer. » avoir l’impression de compter quelque part, au milieu de toutes ces absences qu’il justifiait par le travail. S’il se sentait blessé par cette volonté de manifester son mal-être dans leur couple, alors la brune en était désolée, mais la manière douce n’ayant pas fonctionné, ce soir elle avait eu besoin de se sentir exister dans les yeux de son mari, dans son inquiétude ; un échec cuisant. Elle abattait sa dernière carte en prétextant que se trouver quelqu’un lui épargnerait d’avouer qu’il en avait assez de leur vie de famille, mais là encore, Eliott détournait le conflit, se passant une main sur le visage pour éviter, de s'emporter sûrement. « Arrête tu penses pas ce que tu dis.... J'en ai pas assez de cette vie ou de toi ou des filles. Vous êtes tout pour moi et tu le sais. » Non, elle n’en pensait pas le moindre mot, mais en revanche elle n’arrivait pas à croire le Lynch lorsqu’il lui expliquait que Sam, Anna et elle représentaient tout, sans quoi son temps auprès d’elles ne serait pas aussi limité. A ses yeux il planquait quelque chose. Ou quelqu’un. « Mais je ne me cache de rien du tout Mila … J'essaie simplement d'allier mon travail à ma vie comme toi tu le fais … » C’était une blague ? Furibonde, la jeune maman avait laissé ses paumes de main s’ouvrir et se refermer, se mordant le bout de langue pour ne pas remettre ABC sur le tapis. Elle ferait cette émission et continuerait d’être une épouse et une mère, car dans l’ordre de ses priorités, les filles et Eliott arrivaient toujours en tête. Quoi qu’il en dise. Elle se faisait confiance sur ce point, et se dotait d’un courage suffisant pour désamorcer la situation et tendre la main au présentateur pour qu’il lui explique la vérité quant à ses absences. Elle n’était pas dupe, et si la théorie des heures supplémentaires ne tenait pas, celle de la maîtresse était, elle, plausible. « Qui ça ? » De longues secondes, presque interminables, suivaient l’incompréhension d'Eliott, mais la brune ne bronchait pas, et le fixait avec attention pour tenter de trouver des réponses dans son attitude à défaut d’en avoir dans ses paroles. « … attends … tu crois que je te trompe ? » Bravo Einstein. Et en plus il avait le culot d’en être surpris. « Tu penses vraiment que j'en serais capable ? » Une partie d’elle-même lui hurlait de s’éloigner à mesure qu’il se rapprochait, mais l’autre, celle qui ressentait le manque, prenait le dessus et ne bougeait pas, la laissant se ressourcer dans cette proximité qui était devenue si rare. « Je sais pas, mais si tu veux rien me dire sur la vérité, alors d’accord. Épargne-moi les détails. » soufflait-elle, relevant le menton vers lui. « Réponds moi juste par oui ou non, et après je te laisserai tranquille. » pour ce soir, mais la précision était inutile tant elle tombait sous le sens. « … c’est vraiment pour le boulot que tu t’en vas ? Et ne triche pas. Si tu me mens et que je l’apprends je m’en irais. » Elle lui enverrait également les papiers du divorce dans la foulée. Mila misait le tout pour le tout, au pire moment possible certes, mais elle avait besoin de savoir maintenant. Si la réponse était oui, alors elle s’endormirait avec des doutes et des interrogations bien plus grandes, mais si toutefois Eliott avouait qu’il avait un jardin secret dont elle ignorait tout, elle aurait au moins le sentiment de ne pas virer totalement folle. « Pour le meilleur et pour le pire. Tu te souviens ? Si tu n’as pas trahi tes vœux je ne trahirais pas les miens. » C’étaient de belles paroles, car la brune ne savait absolument pas à quoi s’attendre, ni même si sa capacité à encaisser les potentielles révélations de son mari était suffisamment conséquente pour maintenir le cap.  
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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyMar 21 Jan 2020 - 18:20

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I'm going under and this time I fear there's no one to save me. This all or nothing really got a way of driving me crazy. I need somebody to heal, Somebody to know, Somebody to have, Somebody to hold. It's easy to say, But it's never the same. I guess I kinda liked the way you numbed all the pain
 
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Eliott aurait très bien pu compter sur les doigts d'une seule main le nombre de fois où il avait voulu dire la vérité à sa femme, le nombre de fines cicatrices présentes à l'intérieur de ses joues car il s'était retenu de tout lui balancer. Et à chaque fois il avait fait taire ses paroles dans un demi-sourire fatigué ou une nouvelle excuse qui ne prenait plus. Pour essayer de ne pas capituler ce soir le présentateur avait rejeté sa colère sur Robb qui, bien qu'il soit un connard aux yeux du Lynch, n'y était pour rien dans toute cette histoire. Replié sur lui-même comme un animal blessé contre le battant de la porte Eliott s'était proposé d'appeler la babysitter à la place d'une Mila qui avait besoin de repos, amenant avec son geste une tentative pour lui faire comprendre qu'il aurait toujours du temps pour s'occuper de sa famille. Tentative qui s'échoua lâchement aux pieds de sa femme dont le regard ne faisait que noircir au fil des secondes. Cela faisait des mois qu'il n'arrivait plus à s'attirer autre chose que la colère et l'impatience de la chef dont les gonds finiraient par péter, incapable de tenir plus longtemps dans ce silence, dans ce mensonge qu'il lui imposait de peur de la voir partir. Le foutu héros de cette histoire. Le père absent qui passait plus de temps à regarder le portrait de ses filles en arrière plan de son téléphone plutôt que de leur proposer une sortie au parc, comme avant. Avant qu'il ne soit trop attiré par cette part ombre qu'il n'aurait jamais soupçonné. Eliott ne jouait pas pour l'argent, mais pour ressentir ce risque, cette peur qui colle la sueur sur le front et rend les mains moites. Jouer pour se sentir en confiance, pour enfin faire disparaître cette peur du monde et des autres qu'il l'empêche d'évoluer normalement aux côtés de sa femme et de ses filles. Jouer pour ressentir. Mettre la faute sur la brune en prétextant qu'elle prenait également ses distances depuis qu'elle avait acceptait de faire cette émission n'était qu'un moyen comme un autre de se débarrasser des démons. Elle serait en colère, mais toujours là, et c'était mieux que pas là du tout. « T’as un sacré culot. Je cumule deux jobs, je m'amuse pas, et tu sais comme moi que c’est provisoire. » Elle avait raison, elle aurait toujours raison. Les bras croisés sur sa poitrine Eliott avait attendu de trop longues secondes avant de relever le regard vers Mila, parce qu'il ne supportait plus de n'y voir que de la colère et de la rancœur là où avant se trouvait de l'amour et de la confiance. Il gâchait tout. Dix ans de mariage, deux magnifiques filles, tout pouvait disparaître en un claquement de doigt. « Je sais. » Comme un chien qui as pissé sur la moquette et qui attend que les maîtres rentrent pour se prendre une raclée. Les mots coincés dans la gorge, les lèvres sèches de ne pas réussir à parler, Eliott avait de nouveau baissé le regard pour ne pas se confronter à une réalité trop dure à supporter. Il aurait du la retenir quand il en avait encore l'occasion, s'excuser à la première partie de poker de n'être qu'un idiot incapable de trouver le frisson autrement qu'en risquant tout. Pourtant il avait continué, soirs après soirs, invitant les pires excuses pour ne pas se faire prendre, pour ne pas risquer de la perdre elle. « J’aurais voulu que tu me laisses pas filer. » De plein fouet dans la gueule. Sous le poids des mots le présentateur avait baissé les bras qui reposaient dorénavant contre ses flancs alors que la conversation prenait des allures de pugilat d'où il ne ressortirait pas indemne. Sans grandes convictions mais avec douceur il s'était approché de Mila pour réduire l'écart, aussi pour l'empêcher de quitter la pièce sous peine de la voir partir pour de bon. Les minutes filaient et Eliott, le grand stressé, en avait même oublié le café et le boulot. Ce qui comptait c'était ça, maintenant. « Je ne veux pas t'empêcher de vivre. » En rien ce qu'elle voulait entendre, rien qui pourrait changer le court de cette soirée, mais tout ce qu'il réussissait à exprimer pour le moment dans savoir envie de vomir de dégoût pour lui-même. Mila avait enfoncé un nouveau clou dans son cercueil en assurant qu'il en avait de cette vie, que c'était la raison à sa fuite, à cette absence qu'elle ressentait un peu plus chaque jours. Cette vie c'était tout ce dont il avait toujours rêvé, et de savoir qu'elle redoutait maintenant une lassitude que la routine aurait installé réduisait le brun à un état proche du coma, incapable de rétorquer la moindre paroles qui ne contiennent pas encore et toujours les mêmes excuses. Le pire, dans tout ça, c'était l'expression de Mila. Ce feu dans son regard, la rage qu'elle essayait de contenir devant un Eliott qui tentait de réduire encore un peu l'écart pour montrer patte blanche. Complètement sonné par les dernières affirmations de sa femme le Lynch avait mis quelques secondes avant de comprendre qu'elle évoquait une maîtresse. Tout, mais pas ça. Les lèvres brûlantes il avait sorti la première vérité de la soirée, suffoquant entre deux mots bégayés qu'il n'aurait jamais, jamais, pu s'éprendre de quelqu'un d'autre qu'elle. Mila était tout. Magnifique, intelligente, d'une ténacité sans pareille qu'il jalousait, une mère formidable pour les filles. Tout ce dont il avait toujours rêvé. « Je sais pas, mais si tu veux rien me dire sur la vérité, alors d’accord. Épargne-moi les détails. » Le présentateur avait froncé les sourcils sans savoir quoi dire de plus face à cette nouvelle révélation qui le foutait complètement en dehors de sa zone de confort. « Réponds moi juste par oui ou non, et après je te laisserai tranquille. » Aucune chance pour qu'elle fasse ce qu'elle dit, mais si il voulait désamorcer cette situation Eliott était prêt à tout et n'importe quoi. Sa jambe lui faisait presque aussi mal que son cœur, si bien qu'il du se résoudre à s'asseoir sur le rebord de la baignoire pour se pas se laisser surprendre, mais aussi parce qu'il redoutait les questions de la brune. « D'accord. » Simplement soufflé entre ses lèvres asséchées alors qu'il soutenait le regard de Mila, la mer aux bords des paupières.  « … c’est vraiment pour le boulot que tu t’en vas ? Et ne triche pas. Si tu me mens et que je l’apprends je m’en irais. » Anéanti. Le brun redevient enfant, son frère dans la baignoire qui menace de partir à tout moment et lui qui n'arrive pas à arrêter le sang qui se déverse. Partir, s'en aller, ne jamais revenir et le laisser seul. Dans sa gorge les mots qui se cognent entre eux, une vérité pour dix mensonges. « Pour le meilleur et pour le pire. Tu te souviens ? Si tu n’as pas trahi tes vœux je ne trahirais pas les miens. » Des vœux auxquels il pensait chaque jours. Appuyé contre le rebord de la baignoire, les deux mains placées de chaque côtés de son corps fatigué et tremblant, Eliott avait baissé de nouveau le regard. « Non, c'est pas pour le boulot. » Mais il n'y aura jamais personne d'autre que toi. « Tu te souviens de Wallace ? Il était producteur, un grand avec une attitude de profond connard... » Encore une fois Eliott avait rejeté la faute sur quelqu'un d'autre plutôt que s'en prendre à lui-même, de cette peur qui lui tiraillait l'estomac. « Un soir je suis sorti avec lui pour un simple verre après le boulot ...et ça ne devait être que ça ... » Et puis tout avait changé quand il avait pris place autours de la table pour une 'partie test' de laquelle il était sorti avec 300 dollars en plus dans les poches. « Mais il m'a proposé de le suivre pour une partie de poker … et je voulais juste regarder un peu et rentrer à la maison ... » Il aurait pu briser la baignoire avec ses ongles tant ils étaient enfoncés contre la fonte. « Il m'a proposé une partie pour me présenter au reste du groupe. J'ai gagné … et j'ai jamais su m'arrêter … » Le cœur battant contre sa poitrine Eliott avait passé une main contre son visage pour en éloigner les larmes qui menaçaient de couler sur le carrelage de la salle de main. « Quand je sors je joue. La plupart du temps je gagne. Mais j'ai jamais mis en gage ce qu'on a mis de côté pour les filles... » C'était la seule règle qu'il s'imposait, le seul point de non retour. Et le prochain poing qu'il attendait c'était celui de Mila contre son visage de connard lâche et menteur.    

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyMar 21 Jan 2020 - 21:42

La fatigue finirait par l'avoir à l'usure, comme en témoignait le fait qu'elle cède à la première aspérité de cette discussion. Greta viendrait à la place de Robb pour veiller sur Sam. Cela ne ferait pas une grande différence, et dans les deux cas la petite fille serait entre de parfaites mains pour chasser les microbes de son petit organisme, mais Mila ne laissait  jamais tomber si facilement, et si d'ordinaire elle aurait bataillé pour faire valoir les capacités de son frère à jouer les garde-malades, aujourd'hui elle avait autre chose en tête en ce qui concernait cette dispute à venir avec Eliott. Ce dernier avait laissé sous entendre qu'il n'avait pas tous les tords dans le dysfonctionnement de leur couple (ce que la brune ne niait pas) mais sa façon de rejeter la faute sur elle alors qu'elle cherchait à aborder un problème précis ne lui plaisait pas. « Je sais. » lui avait il dit après quelques secondes de silence, mais cette concession n'avait pas réussi à apaiser la jeune femme qui -au contraire- prenait sur elle pour ne pas céder à une implosion imminente. Les poings contre les paupières, il lui était compliqué de rester en place, d'aborder cette discussion avec calme alors que son instinct la poussait à prendre son mari par les épaules pour le secouer et lui extorquer des aveux. Elle aurait préféré qu'il n'agisse pas de la sorte, qu'il s'interpose, qu'il l'appelle pour lui demander de rentrer ce soir, ce à quoi le présentateur avait une réponse qui semblait réchauffée, tout droit sortie d'un tiroir à excuses, comme paré à toutes les éventualités. « Je ne veux pas t'empêcher de vivre. » T'empêcher de vivre. Cette phrase tournait en rond dans son esprit sans trouver de sens, car au delà du fait que leur façon de vivre lui convenait amplement avant que le quotidien ne devienne chaotique, Eliott avait réduit l'espace qui les séparait, lui rappelant qu'ils n'avaient pas toujours été ces deux inconnus. Il lui manquait. Terriblement. "C'est ce que tu fais pourtant." Mila avait soufflé ces mots d'une façon quasi inaudible, ne voulant pas jeter d'huile sur le feu alors même que le tout était sorti d'entre ses lèvres sans pouvoir être contenu, comme un cri d'alerte. Cette situation lui échappait complètement, et dans l'optique qu'elle n'avait plus grand chose à perdre elle avait confié ses doutes à son mari, à savoir une foutue maîtresse. Une autre femme. Une explication à ses absences. Mais non. Eliott niait en bloc, avançant qu'il aimait bien trop leur famille pour la mettre en péril de cette façon. Il y en avait pourtant une autre, car plus rien n'allait entre eux, alors Mila tentait d'obtenir la vérité d'une façon différente, acceptant de ne pas tout savoir si toutefois lui faisait un pas vers elle en avouant que ses nuits étaient vouées à autre chose qu'à son travail pour la matinale. « D'accord. » Désormais assis contre le rebord de la baignoire, Eliott se montrait plus vulnérable que d'ordinaire. Après dix ans de mariage, c'était le genre de chose que la brune ressentait, aussi elle s'était approchée de lui pour glisser ses mains contre ses épaules, prenant le risque de se poster de manière à le réconforter alors même qu'elle savait que ce qu'il lui cachait n'allait pas lui plaire. « Non, c'est pas pour le boulot. » Le couperet tombait, dur et froid. Elle fronçait les sourcils sans pour autant rompre le contact avec lui. Pour le moment Mila attendait la suite, le cœur battant. « Tu te souviens de Wallace ? Il était producteur, un grand avec une attitude de profond connard... » Et quoi ? Il était devenu gay ? Il avait tué quelqu'un et s'était fait griller par un abruti qui le faisait chanter ? Wallace était un prénom stupide de connard stupide. Ce n'était pas si incohérent. « Un soir je suis sorti avec lui pour un simple verre après le boulot ...et ça ne devait être que ça ... » Ok. D'accord. Non pas d'accord. A force de faire des pauses entre chaque phrase, Eliott repoussait l'échéance, la rendait complètement dingue et électrique, et la jeune maman n'en pouvait plus. D'un geste du menton elle l'encourageait à poursuivre, l'intégralité de son corps tendu comme il ne l'avait jamais été par le passé. Ce qu'il avait à lui dire semblait énorme, et certainement qu'il savait qu'elle ne l'accepterait pas pour agir de la sorte. Lui aussi la connaissait mieux que quiconque. « Mais il m'a proposé de le suivre pour une partie de poker … et je voulais juste regarder un peu et rentrer à la maison ... » Bordel, Eliott. Accouche. Une partie de Poker ce n'était rien. Ça n'allait pas faire de lui un ... mafieux à ses yeux. « Il m'a proposé une partie pour me présenter au reste du groupe. J'ai gagné … et j'ai jamais su m'arrêter … » Hein ? Comment ça ? Mila fronçait les sourcils, rompant malgré elle le contact de ses doigts contre les épaules de son mari pour l'observer se passer une main sur le visage. Il avait l'air sérieux, et elle ne pigeait strictement rien. C'était quoi cette histoire ? « Quand je sors je joue. La plupart du temps je gagne. Mais j'ai jamais mis en gage ce qu'on a mis de côté pour les filles... » Parler des filles rendait les choses réelles ; Sam et Anna étaient un retour à la réalité bien trop brutal, et elle voyait son monde s'écrouler, le manifestant d'un pas vers l'arrière, heurtant la vasque de son dos sans le vouloir. "Attends, Eliott. Ton collègue est un abruti en pleine crise de la quarantaine qui t'emmène dans des soirées ... où tu joues au poker avec d'autres. Je dis pas que ... que c'est normal, et que je ne t'en veux pas de te laisser embarquer la dedans. Mais commence pas à me parler des filles. Les mêle pas à ça alors que c'est qu'une phase de foutu crétin." De l'index, et complètement à l'ouest, Mila avait mis en garde Eliott en le pointant sans comprendre quoi que ce soit à cette conversation. Ok il sortait. Ok il se la jouait. Et alors ? C'était sans doute une phase. Oui, une phase. Il allait finir par se lasser de ces sorties ... à moins qu'il s'agissait de plus ? "Bordel. Explique moi." L'incompréhension la gagnait, et avec venait l'agacement. La panique. La colère. La peur. ".... donc j'avais raison ? T'en as bien marre de nous et t'as envie de changer d'air ? Tu veux retrouver ta liberté d'avant ? Tu t'es trouvé un groupe de potes et vous échangez des anecdotes entre deux verres de scotch ? Merde. Tu mets notre vie en péril pour un putain de cliché ?" Au moins ce n'était pas la maîtresse, pour l'instant, mais Mila ne prenait pas forcément mieux ces explications nébuleuses. Elle ne comprenait strictement rien, et attendait de son mari qu'il assume, qu'il assure ses fichues conneries et l'éclaire. A ses yeux il ne s'agissait que d'un passage compliqué vers la quarantaine, une volonté d'écorner son image de père de famille modèle. Ce qui ne ressemblait pas au brun. Pas le moins du monde.          

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyJeu 23 Jan 2020 - 17:19

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I'm going under and this time I fear there's no one to save me. This all or nothing really got a way of driving me crazy. I need somebody to heal, Somebody to know, Somebody to have, Somebody to hold. It's easy to say, But it's never the same. I guess I kinda liked the way you numbed all the pain
 
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Ça en devenait étouffant que d’avoir à se tenir dans la même pièce que Mila qui n’avait rien de l’épouse aimante ce soir et qui manifestait une très forte envie de découvrir toute la vérité, là, maintenant, alors qu’il n’était plus qu’à quelques minutes de son départ pour le boulot. Eliott avait l’attitude d’un enfant que l’on punissait sans le moindre remord, abattu contre la porte de la salle de bain il n’avait pas osé relever le regard sur sa femme qui contenait pourtant le ton de sa voix afin de ne pas réveiller les filles. Si la brune avait accepté de déléguer l’appel à la babysitteuse c’était uniquement dans le but de ne pas apporter plus de choses à cette discussion déjà houleuse, Robb n’étant qu’une nouvelle ombre au tableau qui finirait par remettre de l’huile sur le feu. Il n’avait pas gagné cette manche, au contraire, car Mila n’avait jamais été du genre à s’avouer vaincu aussi facilement et le faisait uniquement pour ne pas exploser devant son mari qui n’arrivait à rien d’autre qu’à fixer le sol d’un regard vide et rempli d’émotion. C’était donc le moment. Pendant des mois le brun avait caché sa double vie aux yeux de sa famille pour ne pas s’attirer la déception, se privant de trop nombreux instants avec sa femme qui cumulait deux emplois pour offrir la meilleure vie possible à Anna et Sam. Les deux fillettes, conscientes qu’il se passait quelque chose d’étrange avec leur père, tristes de ne plus l’avoir rien que pour elle là où il avait toujours mit un point d’honneur à être présent. Eliott gâchait tout, toujours, tout le temps. De sa relation bancale avec un père aimant mais trop dur, en passant par l’absence d’une mère qu’il avait toujours supporté sans le moindre froncement de sourcils, pour finir en apothéose avec ce lien unique mais angoissant avec sa fratrie dont il contrôlait les moindres mouvements de peur de les perdre un jour. Comment en était-il arrivé là ? Le Lynch était bien incapable de retracer le cours de sa vie ces derniers mois, et si l’excuse d’un moment d’égarement en compagnie d’un collègue de travail aurait été plausible pour la toute première fois, il n’était maintenant plus capable de justifier ses actes. Elle aurait voulu de l’attention, qu’il ne coince pas dans l’idée qu’elle était libre de faire ses propres choix sans avoir besoin de la permission de son époux. Parce que Mila ne cherchait en aucun cas l’approbation d’Eliott qui avait toujours su, même au premier jour, à quel point elle tenait à son indépendance. En avoir quelque chose à foutre, simplement, c’était tout ce qu’elle attendait de la part de cet homme qu’elle avait épousé dix ans plus tôt et qui n’était maintenant qu’un inconnu à ses yeux. « C’est ce que tu fais pourtant. » Les bras croisés sur sa poitrine Eliott avait pris de pleine face le commentaire de sa femme sur cette façon qu’il avait de l’empêcher de vivre en lui créant des inquiétudes nouvelles là où il ne devait y avoir que de la confiance mutuelle. « Je suis désolé. » Il aurait voulu dire qu’il ferait mieux la prochaine fois, mais ça reviendrai à signer son arrêt de mort et les papiers du divorce en même temps, alors il avait préféré taire la fin de sa phrase pour ne pas se retrouver sur le pas de la porte avec ses valises à la main. Assis sur le bord de la baignoire, le cœur au bord des lèvres et les larmes aux yeux, Eliott avait accepté avec le plus grand soulagement les mains de sa femme contre ses épaules. Sous ses paupières closes il avait profité de cet instant d’accalmie pour en tirer le meilleur, s’abandonnant dans la chaleur de la brune, peut-être une dernière fois. Les lèvres sèches il débute son récit en commençant par les bases, Wallace, la soirée où tout avait commencé, la partie qu’il avait gagné la première fois, puis toutes les autres auxquelles il avait participé depuis. Alors c’était ça, que la vérité, comme dans les vœux qu’il avait prononcé le sourire aux lèvres le jour de leur mariage. Quand les mains de Mila glissent de sur ses épaules il sait que c’est terminé, qu’il n’y avait pas de retour en arrière possible et que rien ne pourra changer ce qui viens d’être ancrer dans l’esprit de la brune. Impassible, les mains reposant toujours contre la bord de la baignoire, incapable de bouger alors qu’il observait l’attitude de sa femme. « Attends, Eliott. Ton collègue est un abruti en pleine crise de la quarantaine qui t’emmène dans des soirées…où tu joues au poker avec d’autres. Je dis pas que … que c’est normal, et que je ne t’en veux pas de te laisser embarquer là-dedans. Mais commence pas à me parler des filles. Les mêle pas à ça alors que c’est qu’une phase de foutu crétin. » Crétin, idiot, incapable, menteur, égoïste, lâche. Tout autant adjectifs qu’il avait passé et repassé dans son esprit jusqu’à ce que les mots deviennent vides de sens. Dans un moment d’égarement le présentateur avait déposé son visage dans ses mains pour y cacher toute la colère qu’il éprouvait contre lui-même et contre cette première soirée où il n’avait pas osé dire non. Il se détestait, vouloir se voir au fond du trou sans personne à ses côtés, traîné dans la boue par ceux qui avaient un jour osés lui faire confiance. Le goût de sang dans sa bouche alors qu’il se mordait l’intérieur des joues pour ne pas hurler. « T’as raison, elles n’ont rien à voir là-dedans. » Elles étaient même la seule once de raison qu’il avait encore, leur sourires figés à jamais dans son portefeuille. « Bordel. Explique-moi. »  Il y avait-il vraiment autres choses à dire sur cette situation ? Lynch avait haussé les épaules en secouant la tête lentement pour essayer de se défaire de cette emprise qui le poussait à rester muet devant Mila. « Je sais pas quoi te dire de plus… » Histoire d’enfoncer le clou, de mettre sa femme encore plus en colère qu’elle ne l’était maintenant, et si son instinct premier avait été de la prendre dans ses bras jusqu’à ce qu’elle se radoucisse un peu, Eliott n’avait que très peu envie de tenter le tout pour le tout. « … donc j’avais raison ? T’en as bien marre de nous et t’as envie de changer d’air ? Tu veux retrouver ta liberté d’avant ? Tu t’es trouvé un groupe de potes et vous échangez des anecdotes entre deux verres de scotch ? Merde. Tu mets notre vie en péril pour un putain de cliché ? » Les genoux tremblant sous le poids de toutes les remarques qu’il encaissait sans rien dire, les ongles enfoncés dans ses paumes pour contrôler cette colère qui s’emparait de lui, Eliott s’était redressé pour faire face à sa femme. Elle aurait toute la vérité, elle le méritait. « Arrêtes, de dire ça. » Pour la première fois depuis le début de la conversation le ton du brun avait changé, se faisant plus sûr, plus colérique aussi. « J’en ai jamais eu marre de toi, des filles ou de cette vie j’ai juste … » Les mains derrière la tête et les lèvres pincées Eliott avait fixé son regard dans le miroir. Un connard et un lâche. « J’en ai besoin. » Dans un murmure qui franchissait ses lèvres tremblantes. « J’en ai besoin pour arrêter de me sentir faible, pour avoir à nouveau confiance en moi, tu comprends ? » Parce qu’il avait toujours préféré la fuite à la prise de responsabilités, incapable de faire passer à toutes les peurs qui le consumaient quotidiennement. Peur de ne pas être assez bien pour elle, pour les filles, dans son boulot, entant que grand frère. Peur de tout, tout le temps. « Même dans la rue j’ai peur de me faire renverser par une putain de bagnole ! Tu m’as déjà vu sortir d’ici sans faire dix fois le tour de la maison pour être sûr que tout est bien fermé ? Tu crois que c’est un plaisir que d’avoir à analyser toutes les choses qui pourraient potentiellement me mettre en danger, ou toi, ou les filles ? » Les mains sur les hanches il s’était mordu la lèvre pour s’empêcher de hausser le ton un peu trop haut et ainsi de réveiller les gamines qui dormaient encore, inconscientes de toute cette histoire. « T’as toujours eu confiance en toi, t’as jamais peur de prendre des risques et de te lancer … et je t’aime aussi pour ça … Mais moi j’y arrive pas, sauf quand je joue. » Eliott admettait enfin, les bras tombant contre ses flancs, qu’il était le grand méchant de cette histoire.        

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyJeu 23 Jan 2020 - 17:24

Le navire prenait l’eau ; Eliott s’absentait non seulement de leur vie de famille, mais de leur vie de couple également, et cela commençait à peser une Mila qui voyait son mari lui échapper sans pouvoir faire quoi que ce soit pour remettre leur mariage à flot. Elle avait tenté une dernière approche ce soir, s’était laissé entraîner dans une soirée à laquelle elle n’avait aucune envie de mettre les pieds dans le simple but de le faire réagir, et en avait marre de cacher ses émotions comme elle le faisait, cédant à des reproches qu’elle n’aurait certainement jamais formulé si son état de fatigue n’était pas aussi conséquent. La colère la gagnait peu à peu, s’intensifiait à mesure que le brun ne se défendait pas, se feignant d’un « Je suis désolé. » qu’elle savait sincère mais qui ne sous entendait pas qu’il changerait. Que se passait-il ? Pourquoi était-il si distant avec elle ? Avec les filles ? Était-ce vraiment son émission qui le poussait à s’éloigner, même de façon inconsciente ? Y avait-il quelque chose d’autre ? Quelqu’un d’autre ? Lui en voulait-elle d’avoir désiré agrandir leur famille ? Eliott lui manquait. Terriblement. Atrocement, et la jeune maman ne s’était rendu compte de cette situation que lorsque cette dernière fut hors de sa portée, se mordant les doigts de ne pas avoir agi plus tôt. Elle n’était pas prête à laisser filer son mariage, pas si vite, pas alors que son époux était la seule et unique personne qu’elle avait envie de voir chaque matin encore aujourd’hui. Ils avaient une vie entière devant eux ; des projets à relancer, des vacances à prendre, des anniversaires à fêter, un quotidien à rebâtir … alors pourquoi ? Pourquoi avait-il besoin de partir si souvent ? S’approchant, Mila avait passé ses mains sur les épaules du présentateur, luttant avec son esprit qui lui hurlait de se protéger, car ce qu’il avait à lui dire était certainement bien trop lourd tant ce dernier semblait au bord du précipice, et effectivement, ça l’était. Des jeux d’argent, hein ? Pour elle il ne s’agissait que de clichés, car elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’était ce milieu si ce n’est ce que l’on pouvait en voir dans les séries télés devant lesquelles elle se plantait une fois par an. Il était hors de question que son mariage vole en éclat pour un truc aussi stupide, pour un connard fini qui entraînait son mari dans des salles assombries pour lui donner des shots d’adrénaline, et elle s’était détachée. Déçue, en colère, et paniquée par ce que la suite de cette conversation donnerait. Les mains tremblantes, elle aurait eu envie de se soustraire à ce moment pour calmer ses nerfs endoloris, elle aurait voulu que son cœur batte moins vite, que la rancœur ne la gagne pas, mais c’était trop intense. Il y avait bien trop d’émotions contradictoires qui se bousculaient dans son esprit, et il était trop tard pour qu’elle puisse réfléchir convenablement, alors la colère prenait le pas sur la compréhension, d’autant plus qu’elle ne comprenait strictement rien. Pourquoi lui parlait-il des filles ? Pourquoi tout semblait si sérieux ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi maintenant ? Ils avaient tout, absolument tout. Le monde entier était à leurs pieds. Qu’est-ce que c’était toute cette histoire ? « T’as raison, elles n’ont rien à voir là-dedans. » Mais il avait parlé de Sam et d’Anna. Et tout semblait d’un coup beaucoup trop réel.  « Je sais pas quoi te dire de plus… »  Pourtant il faudrait qu’il sache. Et vite. Sans quoi il y avait de fortes chances qu’elle implose, qu’elle vire au rouge face à cette histoire qui était claire mais qu’elle ne réussissait pas à comprendre ni à intégrer. A ses yeux, qu’importe les raisons, Eliott prenait la fuite d’une vie, de leur vie, et elle n’était pas prête à le laisser filer. Pas maintenant. Ni Jamais. Et de nouveaux reproches fusaient. « Arrête, de dire ça. » Le ton du brun s’était fait plus assuré en retour, et il s’était relevé du bord de la baignoire, comme gagné par la colère. Mieux valait que les choses soient dites une bonne fois pour toute ; qu’importe l’heure ou leur degré de fatigue. Les circonstances n’avaient pas d’importance vu la gravité de la situation. « J’en ai jamais eu marre de toi, des filles ou de cette vie j’ai juste … » Il avait relevé ses mains sur l’arrière de son crâne, semblait se perdre dans ses paroles, dans le reflet de son visage sur le miroir qu’il fixait. Oh, Eliott. Dans quoi est-ce que tu t’es empêtré ? « J’en ai besoin. » poursuivait-il dans un murmure, et Mila s’interposait enfin. Entre le meuble et son mari, elle avait glissé ses mains contre son cou, orientait son regard vers le sien pour tenter d’en apprendre plus dans ses pupilles que dans ses mots qui n’avaient pas le moindre sens. Pas encore.  « J’en ai besoin pour arrêter de me sentir faible, pour avoir à nouveau confiance en moi, tu comprends ? » Non elle ne comprenait pas, et secouait le menton en faisant son emprise plus poignante. « Tu me manques. Tu nous manques. » A son tour de se sentir vulnérable, de murmurer. La brune n’était pas prête à entendre la suite, pas prête à sentir son monde vaciller sous ses pieds, elle qui s’était toujours sentie invincible. Une belle connerie. « Même dans la rue j’ai peur de me faire renverser par une putain de bagnole ! Tu m’as déjà vu sortir d’ici sans faire dix fois le tour de la maison pour être sûr que tout est bien fermé ? Tu crois que c’est un plaisir que d’avoir à analyser toutes les choses qui pourraient potentiellement me mettre en danger, ou toi, ou les filles ? » La carapace d’Eliott volait en éclats, et si elle cernait qu’il n’était pas temps de mettre de l’huile sur le feu, Mila avait du mal à contenir ses yeux rougis, à ne pas trembler de tout son long. Son réflexe premier était de se mettre en retrait alors même qu’elle avait causé toute cette dispute, se rapprochant, glissant l’une de ses mains dans ses cheveux pour apaiser son mari du mieux qu’elle le pouvait. « C’est des conneries Eliott. On va bien, on ira toujours bien je te promets. Et tu nous manques. Tu me manques.. » répétait-elle, comme si le ramener à la raison, à sa raison était la seule chose qu’elle s’autorisait à dire pour ne pas complètement craquer. Ils n’avaient pas parlé à cœur ouvert depuis des semaines, des mois, et tout était bien trop intense pour ce petit bout de femme. « T’as toujours eu confiance en toi, t’as jamais peur de prendre des risques et de te lancer … et je t’aime aussi pour ça … Mais moi j’y arrive pas, sauf quand je joue. » Le jeu revenait dans cette histoire, et à peine Eliott en avait reparlé qu’elle s’était détachée, comme piquée au vif par cette affaire qu’elle ne comprenait toujours pas. Ou du moins qu’elle comprenait sans avoir envie de l’entendre. Qu’étaient des putains de partie de blackjack face à une vie de famille ? Elles étaient quoi, les filles et elle ? « T’es leur père. C’est ça le plus gros challenge de notre vie. Élever nos filles dans ce monde c’est déjà un putain de risque Eliott. » Du menton elle avait désigné le plafond, et indirectement les chambres des filles qui ne se doutaient pas un seul instant de ce qui se tramait un peu plus bas. « Ça peut plus durer. Je … toi, moi, elles. C’est tout ce qui compte. T’as besoin que ta vie change ? Je te promets qu’on trouvera une solution ensemble. Mais je t’en prie : reviens avec nous. Reste … » Sa voix s’était brisée au milieu de sa phrase, et ses larmes furent étouffées d’un geste du poignet contre ses paupières. Il était toutefois hors de question qu’elle craque, car si elle craquait maintenant, tout deviendrait beaucoup plus compliqué. « … reste avec nous. Je laisserais le Red à Robb le temps du tournage si tu trouves que je suis pas assez là, mais on doit trouver une solution. On va droit dans le mur. » et la dernière chose que Mila souhaitait, c’était divorcer. Eliott était son âme sœur. Qu’importe ses erreurs, il fallait qu’il se recentre. Qu’il revienne. Leur famille n’y survivrait pas sans quoi.  

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyJeu 23 Jan 2020 - 17:33

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I'm going under and this time I fear there's no one to save me. This all or nothing really got a way of driving me crazy. I need somebody to heal, Somebody to know, Somebody to have, Somebody to hold. It's easy to say, But it's never the same. I guess I kinda liked the way you numbed all the pain
 
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Cette situation le dépassait complètement, lui qu n'avait jamais eu à se soucier ce genre de chose avant cette toute première soirée qu'il avait passée en compagnie de Wallace et de ses idées à la con. En aucun cas Eliott n'aurait pris de tels risques dans son quotidien d'autrefois. Le risque de tout perdre sans n'avoir rien d'autres dans les poches que des regrets et des mensonges en rentrant à la maison. Une vie parfaitement bien rangée, une épouse aimante qu'il essayait de séduire chaque jours un peu plus afin de ne pas la perdre, deux gamines extraordinaire qui faisait sa fierté, attirant la jalousie de tous ses collègues qui voyaient en lui l'homme le plus heureux du monde. Quand est-ce que tout avait basculé ? La première partie comme excuse alors que le brun se cachait derrière la présence de son collègue pour ne pas emprunter le chemin sinueux de son adolescence désastreuse, pour ne pas avoir à exprimer ce sentiment de colère qui trônait toujours en lui et qui le poussait à se fermer du reste du monde. Il ne pouvait décemment pas continuer à se dissimuler de la sorte devant des faux semblants et des sourires creux qu'il distribuait à chaque fin de phrase pour ne pas attirer l'attention. Mila méritait mieux. Elle avait besoin d'entendre la vérité et lui avait besoin de l'exprimer pour ne plus faire semblant d'aller bien devant celle qui avait toujours été son pilier durant ces dix dernières années. Si le Lynch avait fait l'impasse sur le fait que la brune se donnait cœur et âme pour les tirer vers le haut en cumulant deux emplois et sa vie de mère, il s'était néanmoins excusé en détournant le regard pour ne pas craquer devant elle. Du bout des lèvres, dans un souffle presque coupé, les bras croisés sur sa poitrine alors qu'il observait sans rien dire les agissements de sa femme maintenant à bout de nerfs. Au diable le café, le boulot, toutes ces choses n'avaient plus aucune importance aux yeux du présentateur qui avait rejoins le bord de la baignoire pour s'accrocher à quelque chose, pour ne pas tomber sous le poids de la tristesse maintenant bien trop présente dans ses yeux. Dieu qu'elle lui manquait. C'était la première véritable conversation que le couple Lynch avait depuis des mois, et si elle n'avait rien d'agréable elle avait au moins le mérite d'être libératrice. Le souffle court, les pensées confuses se bouleversant dans son esprit, le présentateur avait énuméré une part une toutes les raisons qui le poussaient à s'éloigner de sa famille et de son couple. Comme un petit garçon, affaibli, il avait redouté le moment où la main de Mila s'abattrait sur son visage pour marquer ses erreurs au fer rouge sur sa peau. Une, deux, trois secondes sans que rien ne se passe. Les larmes qui coulent sur le carrelage et qu'il fait disparaître d'un revers de la main en espérant ne pas réveiller les filles dans un accès de colère. Une, deux, trois secondes avant que la brune ne vienne passer ses mains sur ses épaules. Et il ressent le manque comme on prend un mur dans une collision frontale. Les épaules tressaillantes alors qu'il accuse le coup, le regard perdu dans la contemplation de ses propres erreurs. Elle se braque, Mila, ne lui offre rien d'autre que des reproches et des remarques alors qu'il se pince les lèvres pour faire tomber le masque de la douleur. Assez. En se relevant pour faire face à la brune Eliott perd pieds, s'enfonce dans cette rage qu'il éprouve contre lui-même alors qu'il fait glisser ses mains derrière sa nuque. Celles de sa femme comme exutoire qui viennent le libérer de sa tourmente en se glissant dans son cou. Son souffle court qui ne peut plus cacher le poids de ses mots. Et ce putain de reflet dans le miroir qu'il aimerait voir se briser en mille morceaux. Ça le rend vivant, de jouer, de risquer, et ça lui fait oublier ce total manque de confiance qui l'entoure au quotidien et le pousse à avoir peur de tout comme un enfant. « Tu me manques. Tu nous manques. » Le souffle chaud de la brune contre sa peau qui le pousse un peu plus vers la plus pure des vérités. Les bras qu'il laisse pendre contre ses flancs, puis contre les mains de Mila qu'il serre dans les siennes, jusqu'à ce front qu'il dépose contre celui de la brune en fermant les yeux. Elle réagissait encore et toujours de la plus douce des façons alors que tout ce qu'il méritait c'était une porte close et ses affaires dans la voiture. La brune était plus bien forte qu'il ne le serait jamais. « A moi aussi... » Qu'il avait laissé traîné dans un souffle, sa peau brûlante contre celle de la brune alors qu'il avouait pour la première fois que cette vie ne lui convenait pas. Eliott en avait perdu la raison, repoussant toujours un peu plus le jour où il n'aurait plus d'autres choix que celui de tout dévoiler. Parce que ça ne pouvait pas rester comme ça éternellement, parce qu'elle le connaissait trop bien pour ne pas en avoir quelque chose à foutre de toute cette histoire. Parce que c'était la femme de sa vie. Un excès de colère après l'autre le présentateur avait énuméré toutes ces conneries qui faisaient de lui un faible. De cette façon qu'il avait de toujours vérifier quinze fois le bon fonctionnement du système d'alarme de la maison, jusqu'au moindre petits bruits dans la rue qui le tournait tout de suite vers l'attaque terroriste et donc la mort. Comment avait-elle pu accepter de vivre dix ans en compagnie d'un homme dont l'une des plus grande phobie était de se faire happer la main dans le broyeur à déchets de l'évier ? Comment pouvait-elle encore accepter qu'ils ne fassent rien jamais d'exotique sous prétexte qu'il avait peur d'attraper une maladie incurable ? Vivre avec lui était un enfer, et le seul moyen qu'il avait trouvé pour se défaire de ses craintes avait été de les placer sur une table de poker comme le plus grand des abrutis. « C’est des conneries Eliott. On va bien, on ira toujours bien je te promets. Et tu nous manques. Tu me manques.. » La main de sa femme coincée dans ses cheveux et voilà qu'il perdait pied à nouveau, consumé entre son envie de se jeter à terre pour lui demander pardon et celle de l'éloigner de lui le plus possible afin de ne la faire souffrir encore plus. « Je veux juste … » Les sanglots dans sa voix avaient emportés la fin de sa phrase dans un hoquet qu'il dissimula derrière une grande inspiration. « Je veux juste vous mettre à l’abri. » Pour ne pas vous perdre. Comme il avait perdu sa mère, comme il avait failli perdre Spencer, comme il se perdait lui. Si l'argent n'avait jamais vraiment été un soucis pour le couple il n'en restait pas moins que Mila cumulait deux emplois et que le salaire du brun avait nettement diminué depuis qu'il était réduit à faire le mariole derrière un bureau en présentant des informations dont tout le monde se foutait royalement, alors devait-il vraiment se sentir coupable d'essayer d'apporter un peu de sous en plus pour offrir la meilleure des vies possibles à ses filles ? « T'es leur père. C’est ça le plus gros challenge de notre vie. Élever nos filles dans ce monde c’est déjà un putain de risque Eliott. » La brune avait battu en retraire devant les paroles de son frileux d'époux bien trop occupé à compter les cartes pour comprendre qu'il se battait déjà pour contre ses peurs. Depuis tout ce temps où il mentait pour ne pas la perdre, Mila s’avérait être la seule à trouver les bons mots pour le calmer. « Et si c'était pas suffisant ? Mila … si j'étais pas assez bien pour elles, pour toi ? » Parce que son père n'avait pas été assez bien pour sa mère et que ça devait courir dans les gênes que de ne pas savoir rattraper quelque chose de beau avant de le perdre définitivement. « Ça peut plus durer. Je … toi, moi, elles. C’est tout ce qui compte. T’as besoin que ta vie change ? Je te promets qu’on trouvera une solution ensemble. Mais je t’en prie : reviens avec nous. Reste … » La voix étouffée de la brune le rappel à réalité et c'est tout son corps qui prend le dessus sur sa raison pour se projeter vers elle, faisant glisser une main dans la nuque de sa femme pour qu'elle puisse se reposer sur lui, après tout ce temps. « … reste avec nous. Je laisserais le Red à Robb le temps du tournage si tu trouves que je suis pas assez là, mais on doit trouver une solution. On va droit dans le mur. » Eliott allait droit dans le mur, elle, était parfaite. Essuyant les larmes sur les joues de la brune d'un mouvement du pouce il avait acquiescé d'un geste de la tête. « Non. Je te laisserai pas faire ça. Tu as travaillé trop dur pour ne pas faire ce que tu aimes. » Pour une fois Eliott faisait passer les désirs de sa femme avant son envie de rejoindre le bar le plus proche pour miser tout et n'importe quoi sur la première paire d'as entre ses doigts. « Il faut que ça s'arrête. » C'était la seule chose à faire, la seule solution restante et elle était complètement drastique, mais le présentateur avait besoin de prendre le taureau par les cornes et de se faire pousser une paire sous peine de voir sa vie s'écrouler devant ses yeux. « Je vais … voir quelqu'un pour m'aider et … » Les mots restaient coincés dans le fond de sa gorge, incapable de finir cette phrase alors que la seule pensée de perdre l'amour de sa vie le rendait anéanti. « S'il te plaît ne part pas. » Dans un murmure entrecoupé de sanglots étouffés alors que tout son corps menaçait de s'écrouler.       

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyJeu 23 Jan 2020 - 17:35

Elle avait voulu qu’ils discutent. Qu’ils parlent de ces nuits d’absence, de ces non-dits dont le poids n’avait de cesse d’écraser leurs épaules, et si ce moment n’était pas idéal, il avait au moins le mérite d’exister. Hors de question de le laisser filer, de rater cette opportunité de comprendre un peu mieux ce qui leur tombait dessus. La fatigue se lisait sur les traits des Lynch, autant que la colère, la panique, la nostalgie. Ils se manquaient, Depuis des semaines ils se frôlaient sans se toucher, se croisaient sans se voir. Il était grand temps qu’ils rétablissent le dialogue, quel que soit le prix de la vérité ; une vérité que la brune était à des kilomètres d’imaginer. Eliott n’avait pas tardé à lui dire ce qu’il en était des véritables raisons de ses absences, même si ces aveux semblaient avoir été livrés après un effort immense. Elle n’y avait d’abord pas cru, ne pouvant pas intégrer le fait que son mari était tombé dans le cliché du parfait connard qui délaissait femme et enfants pour se sentir vivre en intégrant une bande d’abrutis dont le quotidien était fade et sans intérêt. Ils avaient une vie que beaucoup enviaient, des filles formidables, une maison en bord de mer, une famille unie … alors pourquoi ? La réalité la heurtait en plein visage, lui coupait le souffle alors qu’elle s’autorisait à rétablir un contact avec cet homme qu’elle sentait en proie à une lutte qu’elle ne cernait pas. Il lui manquait. Il manquait aux filles. Mila avait besoin qu’il revienne, et aurait certainement accepté de traverser toutes ces épreuves aux côtés de son mari si cela pouvait lui permettre de reprendre sa place dans leurs vies. « A moi aussi... » L’espace d’une seconde, la brune le sentait se laisser aller, le front contre le sien, ses mains dans les siennes, plus rien au monde n’avait d’importance, mais la réalité n’était jamais bien loin, tout comme ses méninges qui filaient à vive allure et commençaient à comprendre que tout ce qu’il disait était réel, et qu’il y avait tellement plus qu’une simple volonté de jouer au cliché du connard pour entrer dans la crise de la quarantaine. Eliott  paniquait. Il paniquait toujours. Mais comme s’il en était arrivé à un point où son propre mode de fonctionnement l’étouffait, le brun en était arrivé à emprunter une voie alternative pour se sentir vivre ; une voie à la con, et c’était certainement car Mila ne mesurait rien des conséquences qu’elle réagissait de façon à laisser son cœur prendre la décision sur chacun de ses mots, chacun de ses gestes. L’étreignant de façon à ce que son regard ne puisse pas se soustraire au sien, la jeune femme le rassurait du mieux qu’elle le pouvait. Elle allait bien, les filles allaient bien, leur monde se portait comme un charme, et c’était de lui dont il fallait se soucier. Pas d’elles. « Je veux juste … »  Ses sanglots semblaient l’empêcher de poursuivre, fendillant le cœur d’une Mila qui luttait pour ne pas sombrer avec lui. Jamais Eliott ne s’était trouvé si mal en sa présence. Jamais. « Je veux juste vous mettre à l’abri. » Elle fronçait les sourcils en retour, non par contradiction, mais plus par incompréhension. Qu’est ce qui avait bien pu changer pour que tout arrive maintenant ? La discussion autour du troisième enfant qu’elle avait tenté d’amener ? Son émission ? Que voulait-il dire par ‘mettre à l’abri’ ? C’était l’aspect financier qui l’inquiétait ? « Je … Eliott. Du monde entier, on est loin, très loin d’être mal lotis. Notre maison nous appartient depuis un moment. On a une voiture qui pourrait servir à la protection de la reine si elle décidait de venir ici. Sam et Anna vont bien. On a des boulots stables. De quoi tu veux nous mettre à l’abri ? Mon amour, tout va bien. Tout va parfaitement bien. » La fatigue couplée à la peur lui faisait perdre toute notion de logique, et si la brune avait l’impression de voguer dans les eaux internationales de l’incompréhension, il fallait qu’elle se ressaisisse et vite. Le sang lui battait aux tempes, et elle avait fini par vouloir s’écarter pour reprendre contenance, avançant que le défi principal de leurs vies était de réussir à élever les deux fillettes qui dormaient paisiblement à l’étage. Qu’importe le reste, qu’importe leurs carrières ou les autres tracas du quotidien. « Et si c'était pas suffisant ? Mila … si j'étais pas assez bien pour elles, pour toi ? » stop stop stop. Elle fermait les paupières un instant, ravalant ses larmes à mesure que la confiance en soi d’Eliott se faisait la belle sous ses yeux. D’ordinaire, ’était lui sa force. C’était sur lui qu’elle s’appuyait pour gravir les échelons de sa vie professionnelle et personnelle ; parce que sa famille était parfaite, qu’elle était tout ce qu’elle avait toujours voulu. « Toujours. T’as promis que tu serais là toujours Eliott. C’est toi qui te met ces conneries dans le crane. Juste toi. C’est toi qui t’éloignes de nous. C’est toi qui fait en sorte de devenir insuffisant pour nous. Parce que t’es plus là. Je veux mon mari. Je veux le père de mes filles. Arrête ça … s’il te plaît reviens. » Elle était à bout de nerfs, luttait pour ne pas s’étaler sur le carrelage de la salle de bain, pour ne pas craquer et se rouler en boule dans un coin. Par fierté déjà, mais aussi parce qu’elle savait que si jamais les larmes passaient la barrière de contenance qu’elle s’infligeait, Mila aurait besoin d’une bonne heure pour se calmer. Une heure qu’elle n’avait pas car la vie continuait. A quelques dizaines de centimètres des bras d’Eliott, les choses lui apparaissaient plus clairement, et avec l’idée de laisser le restaurant à Robb de façon complète le temps de rétablir l’équilibre familial, si c’était une façon d’améliorer les choses. « Non. Je te laisserai pas faire ça. Tu as travaillé trop dur pour ne pas faire ce que tu aimes. » Le brun semblait avoir été poussée par une force restée muette jusqu’à maintenant. S’avançant pour la prendre dans ses bras, laissant l’une de ses mains remonter sa nuque et contre laquelle Mila y déposait sa joue. Qu’est ce qu’il lui manquait. « Il faut que ça s'arrête. » Au moins ils étaient tous deux du même avis. Hochant la tête avec lenteur, la brune acquiesçait silencieusement, sans trop savoir quoi ajouter de plus sur l’instant. « Je vais … voir quelqu'un pour m'aider et … » et ? Elle remontait le menton, se hissant presque sur la pointe des pieds pour que son regard soit à hauteur du sien. S’il voulait y mettre du sien alors ils le feraient ensemble. Pour l’heure la jeune femme en était encore au point de se laisser dicter par ses sentiments et de se rassurer du retour de son mari dans ses bras. Elle voulait y croire, penser que tout s’arrangerait d’un coup de baguette magique sans se douter une seule seconde du chemin à parcourir. « S'il te plaît ne pars pas. » Il était hors de question qu’elle s’en aille. Pas maintenant du moins. Ni jamais. Elle avait promis. « Je t’aime. J’en ai rien à faire du reste, tant que … » tant que tu ne me quitte pas pour une autre. « … tant que tu restes avec nous je serais toujours avec toi. » Mila était une femme jalouse, et c’était là l’un de ses principaux défauts. La tromperie restait la seule et unique chose qu’elle ne pardonnerait jamais à Eliott, car pour elle il représentait tout. Qu’importe ses erreurs, c’était l’homme de sa vie, le père de ses filles. Ils passeraient au-dessus de cette épreuve même si pour l’heure  la brune comprenait à peine de quoi il en retournait. « Mamaaaaaaan » Une voix aiguë, enfantine, retentissait dans la cage d’escaliers ; Anna. « Viens éteindre le réveil de papa on arrive pas à dormir. » Un bref coup d’œil à l’horloge du dessus de la porte lui faisait comprendre qu’effectivement, il était bien plus tard qu’elle ne l’imaginait. Qu’ils ne l’imaginaient tous les deux. « J’arrive chérie, retourne te coucher. » Mila avait parlé plus fort à l’attention de son aînée, puis reprit d’une voix plus douce : « T’es censée être coiffé et dans une chemise à cette heure. Ça doit faire un moment que ton portable sonne là-haut. Va bosser. On en reparle ce soir. Je demanderais à Greta de garder les filles et … on ira quelque part tous les deux pour en discuter calmement. » Ou du moins, aussi calmement que possible. Faisant glisser ses bras une nouvelle fois autour de la nuque de son mari, Mila lui volait un baiser avant de reprendre plus fermement : « Je te promets de ne pas disparaître si tu promets de ne plus jamais me mentir. » Mieux valait pour lui, car ces dernières semaines s’étaient apparentées à de gigantesques sables mouvants desquels elle avait peiné à se maintenir en surface.    

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Message(#)tip toe with the devil (miliott)  EmptyJeu 23 Jan 2020 - 17:37

tip toe with the devil
I'm going under and this time I fear there's no one to save me. This all or nothing really got a way of driving me crazy. I need somebody to heal, Somebody to know, Somebody to have, Somebody to hold. It's easy to say, But it's never the same. I guess I kinda liked the way you numbed all the pain
 
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Ils étaient devenus des inconnus, préférant l'absence totale de conversation aux mots trop pesants de reproches, rongeant leur frein chaque de leur côté pour ne pas éclater devant les filles et ainsi mettre le doigt ce qui n'allait vraiment pas. Eliott s'accrochait aux souvenirs sans réussir à vivre dans le présent, bien trop anxieux à l'idée de perdre toutes ce qu'il avait construit autours de lui. Son mariage, cette vie de famille qu'il avait toujours cherchée, une stabilité qu'il pensait profondément ancrée en lui et que rien n'aurait pu ébranler avant qu'une main ne vienne toucher son épaule pour l'entraîner là où était question de chance et non pas de destin. On aurait très bien pu lui cracher au visage d'être aussi bête, d'avoir réussi à gâcher cette vie pleine de bonheur sans même avoir tenté une seule fois de se remettre en question. Et il n'aurait rien dit. Les bras tombant sur ses flancs sans même chercher à se défendre, à exprimer tout ce qu'il retenait enfermé depuis des mois derrière des mensonges qui prenaient bien trop de place dans son quotidien. Usé jusqu'à la moelle par toutes le peurs qui l'enterraient sous une montagne bien trop difficile à bouger pour quelqu'un qui n'en avait pas le courage. Le présentateur était un cliché parfait sous toutes les coutures, et même ça il n'avait pas réussi à le combattre. Trop apeuré pour continuer à exercer un métier qu'il adorait, trop frileux pour faire la moindre activité qui pouvait le mettre en danger, trop inquiet de se réveiller un jour tout seul dans cette grande maison. Mila essayait de comprendre, faisait des efforts pour ne pas lui balancer à la gueule qu'il n'était qu'un égoïste, et ça lui arrachait le cœur que de la voir se battre pour lui quand il n'avait plus que des draps froids à offrir. Elle trouvait encore le courage de ce lier à lui en passant au-dessus de toutes les révélations qu'il avait pu faire ce soir, les paroles étouffées par des larmes qu'elle n'aurait jamais du verser alors qu'Eliott avouait ressentir le manque de sa présence. Son étreinte, l'odeur de sa peau, la douceur de ses mains. Tout autant de choses qui le faisait replonger dans des instants se vie parfaits qu'il n'avait pas encore gâché de sa stupidité. Pendant des semaines le brun s'était auto-persuadé de ne rien faire de mal, de n'être qu'un simple mec dans une simple salle et que ça n'aurait aucunes répercussions sur sa vie de famille. Un mensonge de plus, pour lui-même cette fois-ci et qui n'avait servit à rien d'autre qu'à le couper de sa femme, de ses filles, de tout ce qu'il avait. La brune le forçait à ne pas détourner le regard, à ne pas préférer la fuite qui serait pourtant bien plus simple, prouvant encore une fois qu'elle avait toute la force nécessaire pour le relever même si il fallait le tirer par les épaules. Au lieu de le détendre cette soudaine prise de conscience l'avait plongé dans une situation inconfortable, rajoutant à cette paranoïa que de ne pas pouvoir mettre les femmes de sa vie à l'abri de toutes les situations qui pouvaient très bien leur tomber sur le coin du nez. Élevé à la dur par un père qui n'as jamais su trouver un autre moyen pour se faire entendre que d'être autoritaire avec ses enfants, Eliott n'avait jamais réussi à s'enlever de la tête le rôle stéréotypé du patriarche qui devait tout faire pour entretenir sa famille. « Je … Eliott. Du monde entier, on est loin, très loin d’être mal lotis. Notre maison nous appartient depuis un moment. On a une voiture qui pourrait servir à la protection de la reine si elle décidait de venir ici. Sam et Anna vont bien. On a des boulots stables. De quoi tu veux nous mettre à l’abri ? Mon amour, tout va bien. Tout va parfaitement bien. » Alors pourquoi n'arrivait-il pas à s'en rendre compte ? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond dans l'esprit du présentateur ? Les doigts frottant ses yeux pour faire disparaître les larmes Eliott s'était arrêté un instant pour évaluer les paroles de sa femme non sans ressentir une pointe de fierté à l'idée de savoir qu'elle avait réussi à lui dire oui il y a dix ans de ça. « Je continue de penser que les pneus pare-balles c'est une bonne idée. » Il faisait de l'humour, reléguant les problèmes au second plan dans le but de les faire disparaître à tout jamais. C'était pas la meilleure des techniques pour assurer à Mila qu'il ne recommencerait plus à ne se comporter comme le plus grand des connards, mais ça avait au moins le mérite de lui faire comprendre qu'il n'avait pas complètement changé. Quelque part en dessous de tous ces non-dits et de ces semaines de silence se cachait encore l'homme qu'elle avait épousé. « C'est mon rôle de faire attention à vous... » Et dans son esprit encore trop brumeux pour reconnaître les tords qu'il avait dans cette histoire Eliott restait persuadé que le confort passait par l'argent, mais les virements qu'il effectuait tous les mois sur le compte ouvert pour les gamines. « … mais je veux plus avoir peur … j'ai besoin de reprendre confiance en moi pour ouvrir les yeux sur tout ce qu'il y a de beau dans ma vie... à commencer par toi. » Il s'avouait vaincu, baissait les armes devant les yeux de sa femme pour qui il aurait soulevé n'importe quel obstacle sans sourciller. Mila ne devait pas croire qu'elle était la raison à tout ça, qu'elle l'avait poussé vers le jeu en l'enfermant dans une vie routinière. Des deux Eliott était celui qui avait le plus de craintes, parce qu'il n'était pas bien difficile pour la brune de trouver mieux que lui. Affichant un regard plein de tristesse alors qu'il évoquait cette peur ne pas être à la hauteur pour Mila, le présentateur avait oscillé quelques secondes entre ses deux jambes pour essayer de trouver l'équilibre maintenant devenu précaire. « Toujours. T’as promis que tu serais là toujours Eliott. C’est toi qui te met ces conneries dans le crane. Juste toi. C’est toi qui t’éloignes de nous. C’est toi qui fait en sorte de devenir insuffisant pour nous. Parce que t’es plus là. Je veux mon mari. Je veux le père de mes filles. Arrête ça … s’il te plaît reviens. » Il n'y avait plus de reproches dans la voix de Mila qui tentait tant bien que mal de calmer ses nerfs pour ne pas sombrer à son tour sous un océan de lassitude et de chagrin. Comme un appel au secours Eliott avait rejoint la brune, le dernier élan de lucidité dans ce début de matinée qui resterait à jamais flou dans son esprit. « Je peux pas promettre que ça sera facile, mais Mila, crois-moi quand je dis que je vais tout faire pour être celui que tu as envie que je sois. Cet homme qui réussi à te faire sourire après une longue journée, celui qui prend du temps pour vous amener en promenade et qui se plaint quand tu prend toute l'eau chaude... » Et tout autant d'autres choses qu'il avait faire taire derrière un demi-sourire alors que le petit diable sur son épaule avait croisé les bras sur sa poitrine en tapant du pied. Il était hors de question que la mère de famille se prive du fruits de ses efforts, hors de question qu'elle laisse tomber l'émission ou le Red, pas pour une chose qu'il avait amené dans son couple de son plein grès. Entourant sa femme avec la plus pure des sincérités Eliott avait accueilli avec tendresse l'étreinte positive qui renforçait son envie de mettre un terme à tout ça, à condition que Mila reste à ses côtés. « Je t’aime. J’en ai rien à faire du reste, tant que … » Le début de cette phrase lui suffisait déjà amplement. « … tant que tu restes avec nous je serais toujours avec toi. » Il n'avait, de toute façon, nul part d'autre où aller que dans les bras de celle qui le pousserait toujours vers la lumière. « Je t'aime. » Simplement murmuré du bout des lèvres alors que la voix d'Anna s'élevait pour rompre cet instant. « Mamaaaaaaan. Viens éteindre le réveil de papa on arrive pas à dormir. » Un peu coupable d'avoir oublié d'éteindre le réveil en s'endormant sur le canapé Eliott avait tout de même suivi le regard de sa femme pour s'apercevoir qu'il était à dix minutes d'être complètement en retard pour le boulot. « T’es censée être coiffé et dans une chemise à cette heure. Ça doit faire un moment que ton portable sonne là-haut. Va bosser. On en reparle ce soir. Je demanderais à Greta de garder les filles et … on ira quelque part tous les deux pour en discuter calmement. » Ce soir, là où d'habitude il aurait feinté une réunion tardive ou un anniversaire surprise. Un soir maintenant uniquement composé de la présence de Mila à ses côtés et d'une assiette de frites à laquelle elle ne pourrait pas dire non. « Ok oui. Je m'occupe de trouver un endroit où t'amener ce soir et toi … tu appelles Robb... Les filles l'adore et je veux le priver d'un peu de responsabilités. » Dans un instant de légèreté volé au temps Mila avait déposé ses lèvres sur celles de son époux pour sceller cette conversation, faisant frissonner le présentateur à qui la présence de la brune avait terriblement manqué. « Je te promets de ne pas disparaître si tu promets de ne plus jamais me mentir. » Agrippant l'index de sa femme le Lynch avait dessiné une croix sur son propre cœur avant de porter sa main à ses lèvres pour embrasser la bague qu'il avait fait glisser sur son doigt le jour de leur mariage. « Tu es la femme de ma vie Mila Whiteley-Lynch. » S'éloignant de la salle de bain en traînant des pieds sur le sol Eliott avait jeté un dernier regard à sa femme avant de monter les escalier pour retrouver Anna, les poings sur les hanches. « Désolé monkey... aller viens, maman te fera un bisou après. »      

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