| | | (#)Lun 6 Jan 2020 - 4:51 | |
| Chaque soir, c'était la même routine pour Chloe, ou presque.
Elle rentrait, retirait ses talons, dénouait ses cheveux. Elle passait à la cuisine, se servait une coupe de rouge, la seule, son night cap à elle. La musique qu'elle lançait parfois quand elle était seule, un livre qu'elle attrapait quand y'avait du mouvement dans les chambres de son appartement qui commençaient doucement à trouver habitants à la clé.
Puis, elle se démaquillait, elle prenait le temps de suivre toutes les étapes à la lettre. Peu importe l'heure tardive à laquelle elle avait passé la porte de son appartement. Peu importe si son rouge à lèvres s'était envolé au détour de baisers volés. Peu importe si ses joues étaient rosies d'avoir été barbouillées d'ébats déjà oubliés. Une part d'eau fraîche, une autre glaciale. Elle appliquait des crèmes, des sérums, elle en avait une armoire pleine avec laquelle elle jonglait selon ses envies, selon son humeur.
La glace lui renvoyait le reflet d'un visage fatigué ce soir. Épuisée d'un peu tout, de la vie en général, des épreuves qu'elle se forgeait elle-même, les doutes qui remontaient en aparté.
Et elle sursaute Chloe, quand dans l'appartement complètement tranquille, muet, c'est la sonnerie de son portable qui résonne. Elle donne son numéro de téléphone personnel à peu, très peu de gens la Cohen. Sa famille, ses amis proches, ses valeurs sûres. À cette heure-ci, la sonnerie l'inquiète, bien sûr que oui. Mais un coup d'oeil à la fenêtre donnant sur la rue transversale au pied de son building lui souffle la réponse, lui suggère qui elle entendra au bout du fil lorsqu'elle décroche, quelques secondes plus tard. Sa voiture n'est pas là, la pluie tombe de plus en plus fort, et elle n'est pas à l'abri.
D'office Chloe attrape sa veste, avant d'entamer la conversation sans même rien demander, assumant plutôt. « Le code pour entrer dans l'immeuble, c'est 4206. Je descends te rejoindre. »
@Sinead Ells |
| | | | (#)Lun 6 Jan 2020 - 7:16 | |
| Elle avait couru, aussi vite que possible, derrière cette putain de dépanneuse. Elle avait failli tomber, plus d’une fois d’ailleurs, à cause de la chaussée glissante. Elle n’était pas assez forte, pas assez rapide et son chien aboyant à l’arrière du véhicule lui avait brisé le cœur. « Merde, merde, merde, MERDE PUTAIN ! » Qu’il l’embarque, son tas de ferrailles, mais pas son chien avec. Elle craignait pour la suite. Ils allaient certainement faire sortir le chien – en brisant une vitre au passage, c’était cadeau pour elle ça aussi – et l’emmener chez un vétérinaire mais Sin n’avait pas d’argent pour le faire pucer alors ils n’allaient rien trouver, le foutre en cage et attendre qu’elle arrive pour le récupérer ou, vue la gueule du molosse, l’euthanasier si elle n’arrivait pas à temps. Elle n’avait pas le droit de l’abandonner mais la nuit n’allait pas tarder à tomber, la fourrière n’allait pas tarder à fermer et elle avait très peu de temps devant elle.
Elle n’avait pas l’habitude de faire appel à autrui. A vrai dire, elle était même gênée de ça mais avait-elle vraiment le choix pour ce soir ? Le stress, la fatigue, le temps – dans tous les sens du terme – qui jouaient contre elle. Elle s’était remise à courir, dans la direction opposée. Si elle n’était pas capable de reconnaître des visages, elle connaissait les rues de la ville comme sa pochette. Arrivée devant l’immeuble, elle relevait le visage pour observer les fenêtres. La lumière était allumée, elle était là. Sans attendre une seconde de plus, elle sortait son téléphone de la poche de sa veste, celui-là même qui semblait sorti des années 2000 tant il avait le minimum syndical d’options. Un numéro précis parmi les six ou sept, une petite attente et, enfin, sa voix au bout du fil. « Merci. » Essoufflée et trempée, elle avait raccroché et s’était empressée de taper le code en question, s’engouffrant dans le vestibule de l’immeuble. Instinctivement, elle essorait ses cheveux, se fichant bien de créer une petite flaque d’eau sur le sol.
Un instant, c’est ce qu’il fallait à Chloe pour descendre de chez elle. La gamine ne savait pas très bien si c’était elle – elle n’avait pas encore eu le temps de la fréquenter assez pour se créer un autre moyen que son visage pour la distinguer des autres – mais elle s’approchait quand même. « Pardon de te déranger à cette heure. » Quand bien même il n’était pas si tard, elle était assez éduquée pour savoir qu’à ces heures – celles autour du dîner – on ne dérangeait pas les gens chez eux et elle en était désolée. « Je savais pas qui appeler. La fourrière a pris ma voiture. » Comme souvent mais à chaque fois elle se débrouillait pour la récupérer elle-même le lendemain. Elle dormait dehors, n’en faisait pas tout un foin mais ce soir, un paramètre s’ajoutait à l’équation et ne lui donnait pas le choix que d’aller chercher de l’aide. « Mon chien est dedans et j’ai peur de ce qu’ils vont en faire. Si j’y vais à pied, il sera trop tard et ça sera fermé. » Parce que dix kilomètres en voiture, ça ne prenait que dix minutes mais à pied – et sous la pluie – ce n’était pas la même paire de manches.
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| | | | (#)Mar 7 Jan 2020 - 7:04 | |
| Elle déboule dans la cage d'escaliers sans aucun doute lorsque son regard tombe sur la brunette dans le hall. Ses cheveux sont trempés, ses vêtements aussi, elle frissonnerait presque Chloe, de la voir dans un tel état. Mais elle ne montre rien bien évidemment. Elle souhaite l'aider au mieux de ses capacités, et ce n'est certainement pas en prenant qui que ce soit en pitié qu'elle réussira. Alors elle se contente de l'essentiel.
« Merci. » d'un geste de la main, elle lui signifie que ce n'est rien, rien du tout. Elle l'a vue déjà, elle connaît sa démarche, sa voix, son visage. Mais elle réalise que c'est probablement l'une des premières fois où son interlocutrice est mise face à elle, et d'office, elle la laisse parler sans brusquer quoi que ce soit. « Pardon de te déranger à cette heure. Je savais pas qui appeler. La fourrière a pris ma voiture. » « Tu me déranges pas, jamais. » que ce soit clair. Elle ne lui aurait pas donné son numéro de téléphone si elle avait voulu lui retirer l'accès au beau milieu de la nuit, si elle n'avait pas tenu à être là, toujours, si besoin. « Mon chien est dedans et j’ai peur de ce qu’ils vont en faire. Si j’y vais à pied, il sera trop tard et ça sera fermé. » le ton est donné, et Chloe hoche de la tête doucement, confirmant que peu importe l'endroit elle suivrait anyways.
« On va monter te chercher des vêtements secs d'abord. » sa voix est calme, même si elle n'offre aucune notion de négociation. La jeune femme à qui elle montre le chemin, l'invitant à la suivre jusqu'à l'étage où l'appartement de Cohen les attend. Elle en profite pour entrer vite fait, passer à la buanderie chercher un pull chaud, un jeans qui lui donne l'impression de faire à son invitée. C'est peu, mais c'est au moins l'assurance que la pluie diluvienne à laquelle elle a été exposée ne lui donnera pas un rhume en plus de tout le reste. Chloe lui pointe la salle de bain, la laisse se changer sans interrompre ni presser, l'attendant tout de même à l'extérieur de la pièce prête à partir, la veste sur ses épaules, le trousseau de clés entre les doigts.
« Il s'appelle comment, ton chien? » elle gagne du temps la Cohen, elle revient à l'essentiel, elle essaie de calmer la brune aussi, lui donner de quoi discuter alors qu'elles refont le chemin inverse hors du building, vers la voiture d'une Cohen qui entre l'adresse de la fourrière dans le GPS de son téléphone d'emblée. |
| | | | (#)Ven 14 Fév 2020 - 9:00 | |
| Elle n’aimait pas cette idée : devoir demander de l’aide, ne pas être fichue de se débrouiller par elle-même. Elle était comme ça la gamine. Cette impression de déranger lui collait à la peau, la sensation d’être un boulet dès l’instant où elle s’imposait dans l’existence de quelqu’un. Elle avait cette tendance à s’effacer et se faire moindre en général mais ce soir, elle n’avait pas le choix. Elle s’était résignée à prendre son téléphone et appeler Chloe. Si elle n’était pas en mesure de se remémorer son visage, elle n’oubliait pas tout ce que la brune avait fait pour elle, avec plus ou moins de discrétion. La plupart des fringues qu’elle portait aujourd’hui étaient d’ailleurs de son fait. Alors, dès l’instant où elle pointait le bout de son nez dans le hall, Sinead se confondait en excuses, ne sachant pas quoi faire de plus. Elle se doutait déjà qu’elle serait amenée à la remercier, sans savoir quoi faire de plus pour montrer sa reconnaissance, alors pour elle, c’était le minimum de s’excuser du dérangement quand bien même Chloe lui faisait savoir qu’elle ne la dérangerait jamais.
« C’est gentil. » Elle aurait pu répliquer que ce n’était pas nécessaire, qu’elle avait d’autres fringues pour se changer quand l’histoire trouverait une conclusion positive pour le canidé mais elle sentait bien que la demoiselle ne lui donnait pas le choix. Sans rechigner, Sinead l’avait suivi, son regard naturellement curieux sur l’appartement dans lequel elle pénétrait, il semblait, à reculons, se faisant une fois de plus toute petite, hésitante, pas forcément très à l’aise à l’idée d’être ici, comme si elle était de trop dans la décoration. Elle avait même retiré ses chaussures, avant d’aller dans la salle de bain, comme si elle cherchait à ne laisser aucune trace dans l’appartement comme dans la vie de Chloe. Déshumanisée.
Une paire de minutes, c’était suffisant pour se changer et profiter de la présence de serviettes dans la salle de bain pour essuyer ses cheveux. Prêtes, les deux femmes se dirigeaient alors vers l’extérieur de l’immeuble, direction la voiture de sa sauveteuse nocturne, bien plus confortable que celle de Sin. « Otis. » En principe. En pratique, dernièrement elle avait rencontré un mec qui avait aussi nourrit la bête pendant une certaine période et il se trouvait que l’animal répondait davantage au nom de Freddy que d’Otis mais ça, c’était une autre histoire sur laquelle elle ne souhaitait pas forcément s’attarder, elles avaient clairement d’autres chats à fouetter. « Il est plus craintif que ce que laisse croire sa tronche. J’ai peur qu’il flippe et qu’il se défende si jamais ils cherchent à l’attraper de force pour le faire sortir du véhicule. » Et c’est ce qui allait se passer, elle le savait. Les employés de la fourrière n’allaient pas laisser un chien dans une voiture toute une nuit avec les chaleurs qui allaient grimper à vitesse grand V dès le lendemain matin. Ils allaient forcément le sortir de là. A voir si l’animal allait se laisser faire ou se défendre, quitte à mordre et sceller son sort. « J’espère qu’on arrivera avant. » L’appréhension s’entendait sans mal dans sa voix. Elle craignait naturellement de perdre son animal, celui qui s’apparentait à un meilleur ami plus que n’importe qui d’autre. « Tu l’excuseras s’il salit un peu ta banquette arrière, il ressemble à sa propriétaire, il a les pattes qui traînent partout. » Penser ironie, penser positif, penser qu’il sera bientôt là, ça devenait primordial.
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| | | | (#)Dim 1 Mar 2020 - 1:57 | |
| « Otis. » la voir avec les cheveux essorés et des vêtements secs sur le dos rassure Chloe bien plus qu'elle ne le lui montrera. Elle s'active à repasser dans ses têtes les différents chemins pour se rendre à leur prochain lieu en commun, s'assurant de demander le moins possible d'attention ou de concentration à qui que ce soit. Elle s'imagine bien Cohen, que la brunette face à elle a complètement l'esprit ailleurs, et jamais elle ne s'autoriserait à la brusquer plus qu'autre chose. Si elle lui a offert de l'aider pour tout et surtout toujours, c'est pour faciliter sa vie et jamais l'inverse.
Elles finissent par rapidement se mettre en route sans que personne ne soit surpris. Chloe aurait voulu lui offrir un thé, voulu l'aider à relaxer d'une gorgée et d'une autre. Mais les minutes sont précieuses et si elle sent que la silhouette sur le siège passager est reconnaissante du coup de main, elle n'exagèrera jamais leurs liens ni ne s'attendra à quoi que ce soit en retour. « Il est plus craintif que ce que laisse croire sa tronche. J’ai peur qu’il flippe et qu’il se défende si jamais ils cherchent à l’attraper de force pour le faire sortir du véhicule. » elle angoisse, elle ressasse, et c'est tout à fait normal.
Cohen baisse de plusieurs crans le volume de la radio, musique d'ambiance qu'elle avait laissée jouer simplement pour que sa copilote ne se sente pas obligée de parler si elle n'en avait pas envie. « Il aurait tous les droits de le faire. » un fin sourire complice se glisse sur ses lèvres quand elle tente d'abord l'humour pour désamorcer la situation du mieux qu'elle peut. « J’espère qu’on arrivera avant. » une inspiration plus tard, et elle profite d'un feu rouge pour tourner sa tête et plonger ses prunelles rassurantes dans celle de l'inconnue plus si inconnue que ça. « Il n'y a pas d'embouteillages, le chemin devrait se faire rapidement. T'en fais pas, tout ira bien pour lui. »
La voiture repart et il ne leur reste qu'une poignée de minutes à peine au compteur avant d'être certaines qu'Otis sera vite en sécurité. « Tu l’excuseras s’il salit un peu ta banquette arrière, il ressemble à sa propriétaire, il a les pattes qui traînent partout. » un léger rire résonne dans l'habitacle, quand Chloe prend une dernière fois à gauche, qu'elle repère à plusieurs mètres d'elles l'enseigne du stationnement municipal où la voiture et le chien doivent se trouver. « J'ai l'habitude de raccompagner mes copines après leurs soirées arrosées. » des histoires peu glorieuses à raconter, elle en aurait donc des tonnes ; nettoyer ne lui fait pas peur. « Ça ne sera pas la première fois que la banquette arrière sera sollicitée. »
Elle se stationne, sort d'office de la voiture sans traîner. Son regard croise une énième fois celui de la brune à ses côtés, quand elle liste les priorités dans sa tête et n'en voit qu'une seule qui pourrait intéresser la jeune femme. « Je peux m'occuper de régler tout ça. Va voir s'il va bien. » un sourire rassurant de plus et elle file à l'intérieur régler le dû sans laisser à Sinead la chance de répondre. Elle a mieux à faire à s'assurer qu'Otis va bien, de toute façon. |
| | | | (#)Mer 1 Avr 2020 - 9:15 | |
| Parce qu’elle lui souriait et qu’elle l’aidait, Sinead se retenait d’être désagréable. Evidemment qu’Otis serait en droit de le faire, de se défendre mais ce n’était pas cet argumentaire qui allait le sauver. S’il avait le malheur de refermer sa mâchoire sur quelqu’un, elle pourrait lui donner toutes les excuses de la planète que la finalité serait la même. Ça l’inquiétait beaucoup et parce que Chloe cherchait seulement à être sympathique et à la rendre moins nerveuse, elle se contentait de lui rendre son sourire, évacuant son stress dans le frottement continu de ses mains. Elle suivait la route du regard. Ce n’était pas la première fois qu’elle l’empruntait car ce n’était pas la première fois qu’elle se faisait embarquer son véhicule. Elle repérait les zones, soufflait un peu plus lourdement au fur et à mesure qu’elles approchaient de la fourrière. C’était idiot de stresser davantage mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire que chaque minute était une minute à risque, était une minute de plus loin de son chien. Plus que quelques mètres et le seul rire de la brune dans la voiture. « Je vais faire attention qu’il soit moins… odorant que tes copines. » L’odeur de vomi, encore plus celui des autres, ça la ferait presque frémir de dégoût si son esprit n’était pas ailleurs dès l’instant où la jeune femme avait garé la voiture. Une fois de plus, Chloe ne lui laissait pas le choix. Quand elles pénétraient dans le bâtiment, elle lui faisait comprendre par quelques mots qu’elle s’occupait de l’administration et que de son côté, elle pouvait filer voir où se trouvait le canidé.
Sin ne se faisait pas prier, quand bien même l’agent administratif hurlait des injonctions à son égard car elle n’était pas en droit d’y aller sans autorisation. Pour sûr que Chloe saurait lui exposer la situation. Par chance, les deux jeunes femmes n’avaient pas de retard et la pluie s’était calmée, ce n’était plus qu’un filet d’eau à présent. Une voiture contre un camion qui tire une autre voiture, forcément, elles avaient été plus rapides que la dépanneuse et quand Sinead arrivait, c’était tout juste si les roues de son véhicule retrouvaient le sol alors que deux mecs observaient le chien en se demandant comment ils allaient le sortir de là. Immanquablement, Otis aboyait aux fenêtres et tournait comme un dingue dans la voiture. A l’instar de sa maîtresse, il était perdu, sûrement un peu apeuré, et comme tous les animaux, il défendait son territoire. Sans attendre une seconde de plus, Sinead s’était approchée et expliquait de quelques mots qu’il s’agissait de sa voiture et pas que. « C’est mon chien, ça va aller. » quelques mots rassurants qu’elle s’était sentie obligée de préciser quand les hommes semblaient inquiets à l’idée qu’elle ouvre la portière. Sans aucune hésitation, Otis lui avait sauté dessus. Ce n’était plus des aboiements désormais mais des couinements de bonheur de la retrouver tandis qu’il se frottait à elle et cherchait absolument à lui lécher le visage, même si elle lui avait toujours interdit de le faire. Probablement qu’il sentait tout le soulagement de Sinead, celui-là même qui s’évacuait dans une larmichette ou deux qu’elle s’empressait de ravaler avant qu’elles ne dégringolent. Le chien n’avait sûrement pas idée combien elle était tout aussi heureuse que lui de le voir. Un sourire de gratitude envers les deux hommes plus tard, Sinead avait passé le harnais autour du rottweiler et en profitait pour récupérer quelques affaires, notamment des affaires de toilettes, de quoi s’occuper de son chien et ça serait suffisant. Elle savait qu’elle n’avait pas assez d’argent pour récupérer sa voiture pour le moment mais elle ne pouvait définitivement pas vivre sans rien.
Sac à dos sur le dos, sac de croquettes dans une main et la laisse du toutou de l’autre, elle rebroussait chemin pour retrouver Chloe à l’accueil, toute sourire aux lèvres, plus aucun signe de stress ou d’appréhension sur le visage. « C’est bon tout va bien ! » Un soupir de soulagement et sans même lui demander son avis – à vrai dire, elle-même ne s’y attendait pas vraiment tant elle avait laissé son instinct prendre les commandes – elle lâchait tout pour la prendre dans ses bras, dans une étreinte pleine de gratitude. « Merci. Merci beaucoup. » Qu’aurait-elle fait sans elle ? Que serait-il advenu de son animal ? Elle n’avait pas envie de le savoir, elle ne voulait même pas l’imaginer. Elle se sentait simplement redevable et probablement qu’elle pourrait la remercier cent fois que cela lui paraîtrait toujours insuffisant. Quand elle se détachait d’elle, son regard se portait sur l’agent administratif qui semblait s’affairer à préparer les papiers pour lui rendre son véhicule. « Laissez tomber, je peux pas la récupérer maintenant, je viendrais la chercher plus tard. » Elle ne savait pas vraiment ce que Chloe avait pu lui dire, ni même si elle comptait payer quoi que ce soit pour permettre à Sinead de récupérer sa voiture mais dans l’esprit de la jeune femme, les choses étaient claires : Son aînée en avait déjà fait beaucoup en l’emmenant jusqu’ici pour récupérer son chien, il était hors de question qu’elle en fasse davantage et encore moins qu’elle engage le moindre centime là-dedans. « On peut y aller du coup si tout est ok. » Elle prenait alors la direction de la sortie, non sans se dire qu’elle allait devoir trouver un endroit pour dormir en toute sécurité et plus tôt elle s’y prenait, mieux ça serait.
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| | | | (#)Lun 13 Avr 2020 - 11:29 | |
| Elles se séparent et pourtant Chloe ne la quitte pas des yeux. Ce n'est que lorsqu'elle sort de son champ de vision que Cohen reporte son attention ailleurs, s'assurant de s'occuper au mieux de la suite des choses. Elle a son portefeuille en main la brunette, elle se charge de discuter peu et d'agir vite, elle n'est pas là pour se faire de nouveaux amis ni même pour multiplier les esquisses de politesse quand elle trouve tout simplement barbare la façon dont ils sont partis avec une voiture abritant un être vivant. Ses paroles se font peu nombreuses, ses regards tiennent ceux de ses interlocuteurs et elle est brève dans ses échanges, s'assurant de ne sortir de là que lorsqu'elle est satisfaite du résultat.
« C’est bon tout va bien ! » la voix de Sinead la ramène à l'ordre, quand elle finit par réduire les quelques mètres les séparant, la pluie battante s'étant doucement calmée depuis leur arrivée à la fourrière. « Il ne te reste qu'à prendre les clés et - » qu'elle tente d'expliquer, s'en tenant aux faits. Elle est efficace Cohen, elle n'est certainement pas venue pour tourner le couteau dans la plaie ou étirer la scène en sachant très bien l'inconfort dans lequel se trouvait la jeune femme. Pourtant, elle manque une expiration lorsque les bras de la brunette viennent se lover autour d'elle, la comprimant assez pour qu'elle en oublie également d'inspirer. « Merci. Merci beaucoup. » « Ça va, tout va bien, tout est okay. » qu'elle souffle à son oreille, reprenant un rythme de respiration normal non sans battre à plusieurs reprises des paupières dans un élan de résonance bien à elle.
On vient les déranger et déjà, la main de Chloe se perd dans ses mèches, replace une couette derrière son oreille non sans lever la tête vers qui que ce soit arrivé sur l'entrefaite. « Laissez tomber, je peux pas la récupérer maintenant, je viendrais la chercher plus tard. » ses sourcils se froncent à l'australienne, elle en déduirait des choses si elle se penchait à tenter de gratter sous la surface, pourtant elle ne juge pas ni ne questionne, jamais. « On peut y aller du coup si tout est ok. » « Tout est réglé. » elle coupe court, Chloe, elle ne fait pas dans la dentelle non plus. « C'est rien du tout. » sa voix qui fait office de conclusion, la conversation qu'elle ne veut surtout pas avoir devant qui que ce soit. Sinead ne lui ait est redevable de rien, même pas d'un merci quand aux yeux de la brune, elle n'a fait que ce qui était juste de faire.
Elle lui tend le trousseau des clés de sa voiture maintenant, sans équivoque, le sourire en coin qui revient orner ses lèvres. « On discutera des détails autour d'un truc à manger. Tu as faim? » détails qu'elle refusera d'emblée, à commencer par la moindre piste de remboursement d'une somme qu'elle a déjà oubliée. |
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