Le mouvement « friday for future » est parti de Suède il y a plus d'un an, à fait le tour du monde et est maintenant arrivé en Australie et ce depuis plusieurs semaines déjà. Depuis que la photo de cette jeune Greta a tourné dans le monde, j'ai un très profond respect pour cette adolescente. Elle a commencé quelque chose d'incroyable, elle a mit un mouvement en route et je suis on ne peut plus fier de savoir qu'une personne aussi jeune puisse avoir le courage de dire haut et fort ce que les gens n'ont jamais osé penser. Elle me confirme mon combat qui, au-delà du véganisme, se dirige aussi vers la protection de l'environnement et le réchauffement climatique. Ça fait 7 ans que je suis devenu vegan, 6 ans que je me bats corps et âme pour la cause animale et environnementale, 4 ans que j'ai bannis toute forme de plastique à usage unique et 3 ans que je vis à 100% en mode zéro déchet. Je ne m'autorise aucun faux pas car c'est un combat qui me tien réellement à cœur.

Alors dès que je peux gonfler les rangs des activistes pour le Climat, je le fais. En ce vendredi, je décide avec un groupe d'ami d'aller suivre le cortège du friday for future. Armé de pancartes -que nous réutilisons à chaque manifestation de ce genre- et scandant des slogans à en perdre notre voix, nous marchons en tête de cortège. Faisant entendre mon mécontentement, je remarque bien rapidement du coin de l'oeil un jeune homme qui m'observe d'un œil un peu trop ...bizarre ? Incertain ? Comme s'il était ici par défaut, comme si, en vrai, il n'avait pas envie d'être là, qu'il le faisait que pour se donner bonne conscience. Mais, alors qu'en temps normal j'aurais accueillit chaque nouvelle tête qui gonfle un peu plus les rangs des non climato-sceptique, il y a quelque chose dans cet homme qui me donne envie de le frapper. Est-ce son slogan de merde ? Son panneau qu'il a clairement piqué à quelqu'un ? Ou peut-être même ses chaussures et sa veste en cuire ? Peut-être est-ce aussi sa coupe et ses cheveux qui sont sans dessus dessous ? Je n'ai absolument aucune idée. Tout ce que je sais c'est que, plus je l'observe, plus je sens une certaine rage monter en moi.

J'abandonne donc mon post et m'avance vers l'inconnu  «J't'ai jamais vu ici » déclarais-je sobrement en me plaçant à ses côtés  «Tu y crois réellement ? Ou est-ce que t'es juste là pour te donner bonne conscience ?  » je darde mon regard dans le sien, près à entendre sa réplique.

@Yelahiah Blythe

Il m'énerve. Oh dieu qu'il m'énerve. Il n'a même pas besoin d'ouvrir sa gueule que j'ai déjà envie de la lui fermer à coup de poing. Pourquoi ? Pourquoi ressentais-je tant de violence à son égard ? Pourquoi l'ais-je moi-même abordé pour lui demander ce qu'il foutait là alors que c'est son droit le plus total ? Pourquoi l'agressais-je de mon plein grès ? Je ne suis pas du genre à fuir les confrontations, mais de là à remettre en question les convictions des autres ? J'avoue que pour le coup je ne me comprend pas moi-même. Sauf que ...eh bien, ma fierté est un peu trop bien placée et, si en temps normal j'aurais simplement ignorer sa réponse et je serais reparti me fondre dans la masse humaine, aujourd'hui je sens que je ne vais pas pouvoir le laisser faire ou dire quoique ce soit de plus.

 «On a besoin de gens qui croient en leur convictions » répondais-je lorsqu'il me retourne la question  « Pas de gens qui viennent 'juste parce qu'ils ont vu de la lumière' comme les parasites qu'ils sont» je darde mon regard sur l'homme, observe son accoutrement qui n'est pas des plus discrets pour une manifestation de ce genre  «Tu fais ça pour le fun ? Juste parce que t'es un amateur de sensations forte ? T'as envie de voir si la manif se finit mal ? » il a la tronche du casseur, celui fou en l'air toute une manifestation qui, bien que violente dans les mots, ne le sont pas dans les actes. Il est, définitivement, ce genre de personne à cause de qui tout ça risque de dégénérer.  «Tu manges de la viande, je me trompe ? Je suppose aussi que tu va faire tes courses au supermarché où tu ne fais pas attention au sur emballage, qu'en général tu ne fais pas attention à tes actes et que tu consommes comme le sale terrien de merde que t'es ?  » je fronce les sourcils  «Commence déjà par te remettre en question, toi et ta piteuse façon de vivre avant de venir ici sur tes grands chevaux en te disant que seule ta présence suffit pour te donner bonne conscience et réussir à changer le monde »

@Yelahiah Blythe

En vrai je n'ai pas d'insultes appropriées pour cet homme. Car peu importe de quel nom je le traite, ce serait une insulte pour l'insulte. Le traiter de Moustique ? Non, car même s'ils sont chiant, ils servent tout de même à nourrir d'autres animaux. Quoique … peut-être que cet homme est vraiment un moustique ? Il ne sert à rien si ce n'est à faire grossir les loby et à leur donner raison en ayant une consommation de merde. Je fronce légèrement les sourcils à sa proposition mais ne répond pas, continuant à cracher mon venin en faisant des suppositions bien nulles mais que je ne peux réellement retenir. Bien évidemment, l'inconnu ne manque de répondant et c'est avec un sourire qui me donne envie de lui refaire le portrait façon cubisme, qu'il me répond qu'il a lui même appelé la police parce qu'un brun foutrait la merde. Bien sûr qu'il s'agit de moi.

 «Cours toujours » grognais-je. S'il croit que c'est moi qui ferait le premier pas, il rêve.  « Ben écoute, ouais. Ouais je veux bien venir faire les courses avec toi pour t'apprendre la vie et la vérité sur l'huile de palme qui se trouve dans ton pot de nutella et tes biscuits» répondais-je à sa question. Et je suis presque sérieux. En vrai, je pense que je serais tout à fait capable de l'accompagner faire ses courses pour lui montrer toutes les alternatives qu'on puisse avoir.  «Et donc si je comprends bien, si tu avais plus de sous tu boufferais ton steak midi et soir, c'est ça? » je secoue la tête, pinçant les lèvres  « Pitoyable» c'est tout ce que je dis encore, me détournant et n'écoutant pas sa nouvelle question car mon attention à été capté par d'autre gens que je juge plus important que ce minable.

Malheureusement, il ne parvient pas à se faire oublier ce connard. Alors que je m'étais un peu éloigné et que les manifestants commençaient à s'échauffer de plus en plus -du coin de l'oeil je voyais comment des gens commençaient à se masquer le visage, sans doute pour une attaque très prochaine- il y a un brusque mouvement de foule et je me retrouve projeter en avant. Je me rattrape de justesse à Jeffrey et me retourne instantanément, me retrouvant à nouveau nez à nez avec l'inconnu d'avant. Et là, j'avoue ne pas réfléchir sur s'il a fait exprès de me pousser ou non, et je lui envoie tout simplement mon point dans la gueule, sentant clairement son nez sous mes phalanges  «Fais-toi oublier, connard ! » aboyais-je en l'observant trébucher vers l'arrière et percuter d'autres gens. Un hurlement de rage se fait entendre et le cortège se sépare, crachant les casseurs sur les voitures, les devantures de magasins, grilles et sur tout ce qu'on peut détruire à coup de matraque et pierres.

@yelahiah blythe

Le mieux dans ces cas là où on discute avec quelqu'un qui ne mérite pas notre attention c'est de l'ignorer, non ? De partir et le laisser derrière nous, oublier la discussion désastreuse que nous avons eu et le laisser se mordre les doigts, qu'il réfléchisse un peu à ses agissements et toutes les conneries qu'il vient de sortir. C'est ce que je fais. Alors qu'il était encore entrain de parler pour surenchérir avec des mots incroyablement débile, je me détourne de lui et retourne à ma place dans le cortège, persuadé que nous en avons fini.

Mais c'était sans penser aux gens qui décident de profiter d'un moment d'inattention des policiers pour sortir du cortège. Malheureusement, le connard se fait pousser et c'est sur moi qu'il tombe, littéralement. Sans réellement réfléchir, je lui envoie mon poing dans la gueule et ressens une certaine fierté et plénitude de le voir tanguer en arrière. Celle-ci, toutefois, s'en va rapidement lorsque, sans trop savoir comment, il se retrouve à nouveau en face de moi et, avant que je n'ai pu réagir, il m'attrape par les épaules et envoie son genoux dans mes côtes. Une fois, deux fois, me coupant le souffles alors qu'une douleur aiguë m'irradie le flanc droit. Le cris des CRS aurait pu être délivreur si ceux-ci n'avaient pas décidé que le connard et moi faisions parti des casseurs et qu'ils nous traite comme tel.

J'ignore totalement le traitement auquel à eu droit l'autre connard, mais si c'est le même que le mien, j'avoue que j'aurais un peu de pitié car entre les coup de matraques sur les jambes, le bras gauche que l'homme me tort dans le dos pour me maîtriser et m'emmener vers le camion, j'avoue que je ne comprends pas trop ce qui se passe. Lorsqu'en plus les CRS sortent les spray poivrés et que je m'en prend une rasade en pleine figure, s'en est fini pour moi. Désorienté, jurant et hurlant autant de douleur que d'incompréhension et de rage, j'essaie de me débattre, la panique de ne plus réussir à respirer se faisant plus grande encore. Mais l'homme est bien plus fort que moi et l'instant d'après je me retrouve à l'arrière d'un fourgon. Je remarque la présence d'autre gens mais ne vois rien et je sens la crise de panique monter en moi.

Le chemin ne dur pas longtemps et je suis à nouveau brutalement sorti de la camionnette. Perdant l'équilibre, je tombe au sol alors qu'un policier me pousse vers l'avant. Je l'entend qui se fou de ma gueule avant que je ne sois relever et qu'un bras vient se placer au tour de mes hanches, autant pour me soutenir que pour me guider. Je remarque rapidement que nous entrons dans un bâtiment avant qu'une grille métallique ne se referme derrière moi et qu'on m'installe sur un banc en bois. Quelques minutes plus tard, la délivrance vient sous la forme d'un torchon froid et mouillé que je viens directement plaquer contre mes yeux pour essayer de soulager la douleur.

@Yelahiah Blythe