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 Over field and hill (lenwar#2)

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Message(#)Over field and hill (lenwar#2) EmptySam 11 Jan 2020 - 19:16

Over field and hill


C’est un pom pom pom incessant qui résonne dans ses oreilles à chaque pas qu’elle fait, un peu comme si la marche des éléphants était devenue la bande originale de sa vie et le pire de cette impression, c’est qu’elle se convainc que tout le monde entend la même chose jusqu’à se moquer des secousses sismiques que chaque pieds qu’elle pose sur le sol de façon répété et rythmé pourrait provoquer. En somme : Lene est grosse et elle se sent comme une catastrophe naturelle ambulante que chaque personne tente d’ignorer sans y parvenir afin d’éviter le courroux de la bête dès qu’elle se déplace. Elle n’avait jamais été aussi soucieuse du regard des autres que depuis qu’elle était enceinte et les choses n’allaient pas aller en s’arrangeant vu qu’elle n’en est même pas au bout. C’est là tout le problème quand on a été une personne méchante pendant une sacré longue période de sa vie. Dès qu’on se donne des raisons d’être critiquable, on s’imagine tout de suite que les autres vont penser toutes les saloperies qu’on aurait pensées d’eux même dans des situations inversées sans même se dire que peut-être, ils ne sont pas capables de penser à mal. C’est du moins la réflexion que Lene se fait alors qu’elle se tient au beau milieu de l’ascenseur, coincée avec des inconnus là où elle aurait préféré prendre un escalier et s’épargner ce moment de gêne où personne n’ose se regarder dans les yeux et observe en l’air en attendant que le bon étage apparaisse. Elle regrette fortement cette période où elle pouvait gambader comme ça lui chantait. Alors qu’elle pousse la porte de la salle d’attente du gynécologue, elle n’y découvre qu’Anwar, tout seul à attendre en feuilletant un magazine périmé de dix ans qui se trouvait là, une lecture dont elle lui souhaite qu’elle fût enrichissante même si elle a des doutes sur l’instructivité des magazines qu’on peut trouver dans pareils endroits. « Hey, tu es déjà là ? » Sans surprise. Il est plus ponctuel qu’elle et a l’avantage de la vitesse. Elle dépose un baiser rapide sur sa joue pour le saluer, une habitude qu’elle commençait à prendre vu qu’ils avaient mélangé leurs adn et allaient avoir à s’entendre pendant au moins dix-huit ans, avant de s’asseoir à ses côtés, mettant de ce fait fin à la symphonie des pom qui l’avait suivi depuis qu’elle avait quitté son domicile. « Tu vas bien ? » demande-t-elle, plus par politesse que par réelle conviction qu’il allait lui confier toute l’étendue de ses problèmes dont elle avait deviné l’existence grâce à quelques silences s’apparentant à non-dits de la part de Talia dès que les deux femmes parlaient de lui au boulot, au beau milieu de cette salle d’attente. S’ils savaient qu’ils avaient plusieurs points communs, la discussion restait quelque peu superficielle depuis qu’elle avait décidé qu’ils donneraient la vie. « Bon, j’espère que cette fois-ci, on y verra quelque chose. Pas que ce soit important mais quand j’aurais les prochaines brûlures d’estomac, je veux juste savoir si je jure sur un il ou elle. »
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Message(#)Over field and hill (lenwar#2) EmptyLun 17 Fév 2020 - 14:17

Le téléphone coincé entre son épaule et son oreille, Anwar s’était arrêté à quelques mètres de l’entrée de l’hôpital pour poser un genou à terre et refaire son lacet, bien conscient que maintenant ne serait pas le bon moment pour s’étaler à plat ventre et s’ouvrir le menton sur un bout de trottoir, atterrissant par conséquent aux urgences du Saint-Vincent plutôt qu’au service de gynécologie trois étages plus haut, où il avait rendez-vous. À l’autre bout du fil, Patton lui faisait un bref résumé des derniers avancements de leur enquête et des quelques éléments qu’elle était parvenue à rassembler durant la matinée, coincée au bureau dans l’attente qu’il la retrouve après le déjeuner pour faire la tournée des habitations situées à proximité du lieu de découverte de leur dernier cadavre en date – un suicide, très probablement, mais on ne clôturait pas un dossier sur ce genre de conclusions hâtives en l’absence de témoin direct. « J’dois te laisser, j’vais passer sous un tunnel. » Ne laissant pas à son équipière le temps de répliquer Dieu sait quelle remarque bien sentie, le policier avait raccroché et fait glisser son téléphone dans la poche arrière de son jean à l’instant où il s’engouffrait entre les portes automatiques de l’accueil de l’hôpital. Lene et lui avaient rendez-vous pour une échographie – enfin, surtout Lene, mais elle avait accepté sa présence comme pour les précédentes, et Anwar lui en était plus reconnaissant qu’il n’osait le dire – à onze heures et demi précises, et bien que la tendance des hospitaliers à prendre du retard sur leur horaire n’était plus à prouver le brun avait fait en sorte d’être à l’heure, voir même un peu en avance … Il ne l’avouerait jamais, mais il était un peu nerveux. Assez en tout cas pour s’être jeté sur le premier magazine à sa portée dans la salle d’attente, peu importe qu’il s’agisse d’un Vogue daté de 2013, et quand bien même Norah lui avait souvent répété que ces torchons-là étaient de véritables nids à microbes à passer ainsi de mains en mains depuis des années. « Hey, tu es déjà là ? » Refermant le magazine d’un geste sec à la seconde où la porte s’était ouverte, il l’avait reposé sur la pile de revues l’air de rien et avait offert à Lene un sourire sincère, se levant de sa chaise pour mieux s’en rassoir quelques instants plus tard, lorsque la jeune femme avait elle-même posé son séant sur la chaise voisine après avoir piqué un baiser sur sa joue mal rasée. « J’étais déjà dans le coin, je déjeunais avec mon fils. » Dans le coin était une notion relative, mais West End était bien plus proche de Toowong que ne l’était Bayside, là-dessus il n’y avait aucun doute, quand bien même il était le seul des deux à savoir qu’il venait de West End. « Tu vas bien ? » Hochant la tête en guise de réponse, il s’était fendu d’un « Et toi ? » sans proprement répondre à la question, mais en même temps persuadé qu’elle n’espérait qu’un « oui » de circonstance et non pas un paragraphe argumenté en plusieurs parties sur l’état actuel de son humeur. « Bon, j’espère que cette fois-ci, on y verra quelque chose. Pas que ce soit important mais quand j’aurais les prochaines brûlures d’estomac, je veux juste savoir si je jure sur un il ou elle. » La remarque lui arrachant un bref ricanement, il avait senti la tension dans ses omoplates diminuer un peu, et jeté un coup d’œil machinal à sa montre avant de répondre « Tu sais, l’un ou l’autre je ne pense pas qu’il ou elle t’en voudra d’être approximative sur la grammaire tant que tu lui servira de salle de jeu. » La volonté de ne pas faire changer radicalement le ton de la conversation l’avait néanmoins dissuadé de glisser la possibilité que les aigreurs d’estomacs se réduiraient déjà si elle acceptait de se nourrir d’un peu plus de verdure – mais c’était un débat qu’ils avaient déjà tenté de résoudre sans grand succès. « Tu fais quelque chose en sortant ? » avait-il au lieu de ça demandé « Je reprends le boulot qu’à treize heures trente, je me disais qu’on pourrait manger quelque part. Si tu n’as rien de prévu, bien sûr. » Dire que leurs interactions manquaient de naturel était un doux euphémisme, mais chacun tentait d’y mettre du sien en douceur, et l’idée de partager un repas ensemble laissait moins craindre la tenue d’un silence gênant d’une demi-heure qu’il y avait encore quelques semaines … Lene n’était en réalité pas si terrible, il devait bien l’admettre. Il avait même fini par la trouver sympathique, dans l’ensemble. « Mademoiselle Adams ? » Sortant à demi de son cabinet, la gynécologue avait à l’évidence choisi de faire mentir les statistiques et d’être à l’heure, cette fois-ci.
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Message(#)Over field and hill (lenwar#2) EmptyMar 10 Mar 2020 - 17:22

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C’est un souffle de soulagement qui s’échappe à l’instant où elle parvient à poser son derrière sur une chaise. Il semblerait que parcourir un simple couloir soit devenu une discipline sportive, ce que l’on peut apercevoir sur le visage de la jeune femme qui reste éreintée de porter la vie même si tout le monde lui assure –enfin, les quelques personnes qui ont confiance dans l’idée qu’elle n’irait pas jusqu’à mordre un autre être humain- qu’elle est magnifique et resplendissante comme chaque femme enceinte. « J’étais déjà dans le coin, je déjeunais avec mon fils. » explique Anwar alors qu’elle prend de ses nouvelles. Même s’ils s’apprêtent à être parent ensemble, il est toujours compliqué de sentir la limite entre les sujets sur lesquels ils peuvent ou non échanger et elle ne sait toujours pas par où commencer dès qu’elle se trouve en sa présence. Le sens commun irait à répondre que c’est pour éviter ce genre de questionnement que les gens en général apprennent à se connaitre avant de faire des enfants. « Et toi ? » « Tranquille, on va bientôt pouvoir me relâcher à la mer. » La blague est bien trop tentante. De plus, ils échangent assez peu et elle sait qu’elle aimerait qu’il ait trop souvenirs de leur entrevue que la liste non exhaustive des étapes chiantes, pénibles et douloureuses par lesquelles elle passe pendant cette grossesse. Elle pourrait débattre pendant des heures et chercher une explication au mystère qui entoure le fait que malgré des pauses toilettes au quart d’heure, elle arrive malgré tout à faire de la rétention d’eau mais elle ne le fera pas parce que le faire ne changera rien. « Tu sais, l’un ou l’autre je ne pense pas qu’il ou elle t’en voudra d’être approximative sur la grammaire tant que tu lui serviras de salle de jeu. » Elle penche la tête sur le côté avant d’admettre « Bon point. » De toute façon, si ce bébé tient d’elle, la grammaire a effectivement peu de chance d’entrer dans ses centres d’intérêts. « Tu fais quelque chose en sortant ? » propose t-il avant de poursuivre « Je reprends le boulot qu’à treize heures trente, je me disais qu’on pourrait manger quelque part. Si tu n’as rien de prévu, bien sûr. » La surprise s’affiche sur son visage quand elle recoupe ce qu’il lui a dit plus tôt. « Mais tu n’as pas déjà déjeuné ? » Avec son fils. Dans le coin. Bon après, si Anwar fait parti de ces gens qui ont deux déjeuner dans la journée, pourquoi pas. Elle ne peut pas juger, son goûter se compose bien d’un bucket de poulet frits. « Mademoiselle Adams ? » Ils sont interrompu dans la conversation mais en se relevant, elle ajoute un bref « On en reparle après » avant de saluer le docteur. « Oui, c’est moi, bonjour. » Bon, personne ne commentera la tentative de levée de Lene parce que la grace l’a visiblement quitté pendant tout le temps de cette grossesse. Chacun donne une poignée de main au médecin avant d’entrer dans le cabinet. L’habitude commence à se faire et Lene n’attend même plus pour se réinstaller devant le bureau où elle répond aux multiples questions de routine à savoir si elle mange bien, si elle ne fait pas de fièvre, comment elle gère les émotions et si le sommeil est réparateur. On retiendra que non, elle mange mal, elle vomit tout ce qui n’est pas passé dans une friteuse, elle a connu mieux niveau sommeil et que ses pieds la font atrocement souffrir en fin de journée et que bien évidemment, il suffit d’un rien pour qu’elle fonde en larme. Ses confessions n’ont cependant pas l’air de surprendre le médecin ce qui doit être un signe que tout est normal. En vient l’étape de l’échographie, devenue habituelle, elle aussi. « Vous avez déjà réflechi à un prénom ? » demande le médecin, le fait qu’elle fasse la conversation convenant très bien à Lene. « Non, pas encore. » répond Lene, sur un ton neutre. Elle n’a pas pris le temps d’y penser, ce qui la met dans l’embarras parce que le terme approche. « C’est toujours très compliqué. J’ai cru comprendre que monsieur a déjà un enfant, vous aviez décidez à quel moment ? » La conversation lui échappe totalement, alors que le contenu de ses entrailles commencent à prendre forme à l’écran, la seule chose à laquelle elle pense, c’est l’urgence de trouver un prénom, puis d’en faire une pancarte pour la chambre, puis même de faire une chambre aussi au passage, et d’acheter plein de vêtement. Ça ne parait pas, mais c’est panique à bord dans la tête de Lene jusqu’à ce qu’on entende. « Ah, on voit le sexe là » Elle montre l’écran, ce qui n’est pas forcément clair parce que Lene n’arrive pas à deviner du tout ce qu’elle doit voir.
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Message(#)Over field and hill (lenwar#2) EmptySam 4 Avr 2020 - 21:20

S’il avait un peu mieux connu Lene, peut-être se serait-il posé la question de ce qui pouvait se cacher derrière le vernis de la plaisanterie, la facilité avec laquelle elle ironisait sur le fait de ne plus être, pour l’heure, en capacité de contempler ses pieds ou de s’asseoir sur une chaise sans avoir l’impression de s’y laisser tomber – de s’y échouer, précisément. Mais ne possédant que trop peu de recul sur la façon dont la jeune femme se percevait elle-même, il n’avait pu que lui accorder que le sourire amusé qu’avait automatiquement arraché le « Tranquille, on va bientôt pouvoir me relâcher à la mer. » dont elle l’avait gratifié, et dodelinant la tête comme pour nuancer malgré tout le propos il s’était fendu d’un « Le privilège d’être une espèce menacée. » léger dont le but n’était autre que celui de détendre un peu l’atmosphère. Il y aurait bien possibilité de débattre du fait que la femme enceinte puisse, d’une certaine manière, se classer dans la catégorie des espèces menacées, mais là n’était actuellement pas le propos et déjà, l’esprit de la future mère s’était recentré sur ce qui les amenait ici tous les deux. Savoir si tout allait bien, certes, mais aussi savoir s’ils seraient parents d’un Il ou d’un Elle, quand bien même le savoir ne ferait pas grande différence tant que la crevette serait bien au chaud dans le ventre de sa génitrice. « Bon point. » Pour une fois. Y allant d’un sourire, il avait profité que la gynéco ne se soit pas encore manifestée pour changer de sujet et proposer à Lene de l’emmener manger quelque part en sortant ; Il avait la sensation de prendre un risque, sans cesse tiraillé entre la volonté de lui montrer qu’il essayait d’être présent, et celle de lui laisser l’espace qu’elle désirait. « Mais tu n’as pas déjà déjeuné ? » s’en était-elle alors étonnée en arquant un sourcil, Anwar haussant les épaules comme s’il ne voyait pas pourquoi l’un empêcherait l’autre. « Un café et un donut, histoire d’entretenir le cliché. J’ai encore large de la place pour ce midi. » Sans compter qu’il sauterait probablement le repas du soir faute de courage suffisant pour cuisinier, comme souvent, mais ça il n’avait pas jugé utile de le préciser. « Mademoiselle Adams ? » La conversation finalement interrompue par l’entrée en scène de la gynéco, Lene avait indiqué « On en reparle après. » avant de s’adresser à la praticienne, et Anwar avait acquiescé d’un simple signe de tête avant de saluer à son tour et de rentrer dans le cabinet à la suite de Lene.

Se contentant de faire tapisserie pendant que la médecin questionnait Lene sur un tas de sujets, et ne prenant la parole que si une remarque lui était directement adressée, Anwar s’était simplement désolé intérieurement de voir que Lene faisait visiblement une intolérance aux légumes, et demandé sans que cela n’ait vraiment de sens si c’était le genre de tare susceptible d’être transmise à leur futur enfant – c’est que ses capacités culinaires se réduisaient drastiquement, si l’on retirait les légumes. Passant ensuite à l’échographie, la praticienne avait questionné sur le ton de la conversation pure « Vous avez déjà réfléchi à un prénom ? » et secouant la tête le brun avait laissé Lene répondre « Non, pas encore. » sans faire remarquer qu’il serait déjà plus simple de réfléchir à ce détail-là – enfin, détail … – lorsqu’ils auraient divisé par deux le monde de possibilités qui s’offraient à eux. « C’est toujours très compliqué. J’ai cru comprendre que monsieur a déjà un enfant, vous aviez décidez à quel moment ? » Ne s’attendant pas vraiment à la question, Anwar avait ouvert la bouche sans rien répondre, et bafouillé une demi-seconde avant d’admettre « … trois jours après ? » obtenant en guise de réponse un « Après avoir appris le sexe ? » machinal tandis qu’elle manipulait la sonde. « Après la naissance. » Oui, bon. « C’est une longue histoire. » Qu’il n’avait pas réellement envie de développer, du moins pas ici, et pas avec une bonne femme en blouse blanche qu’il avait rencontré en tout et pour tout trois fois dans sa vie. Échangeant un rapide coup d’œil avec Lene, il n’avait de toute façon pas eu loisir de s’appesantir plus longtemps sur la question, puisque tournant son écran dans leur direction la médecin avait annoncé d’un ton enjoué « Ah, on voit le sexe, là. » Perplexe, Anwar avait fixé l’écran, puis Lene, puis de nouveau l’écran, et enfin accordé un nouveau regard à la professionnelle en la matière « Je vois rien. Tu vois quelque chose, toi ? » Mais Lene n’était probablement pas plus avancée que lui devant les ombres et les formes qui ondulaient sur le moniteur, et laissant échapper un bref rire la gynéco avait répondu « Justement, vous ne voyez rien parce que c’est une petite fille. » Et dit comme cela en effet, cela semblait tomber un peu sous le sens. « Oh. » Surpris, quand bien même il ne s’était pas amusé à faire le moindre pronostic à ce sujet, Anwar s’était néanmoins senti envahir par une satisfaction qui se lisait probablement sur son visage ; Mais rien d’étonnant, en soit, à ce qu’ayant déjà un fils une partie de lui ait inconsciemment espéré pour une fille. Réalisant cependant qu’il n’avait pas la moindre idée de l’avis de Lene à ce sujet, il avait à nouveau tourné son regard vers elle avec un brin de curiosité.

La fin de visite faite de recommandations en tous genres, auxquelles Lene avait acquiescé avec une vigueur qu’Anwar soupçonnait d’être un peu trop appuyée pour être entièrement honnêtes, ils avaient laissé la gynéco les raccompagner à la porte et leur serrer la main à l’un et à l’autre en leur souhaitant une bonne fin de journée. Les mains glissant dans les poches de son blouson avec nonchalance, le policier admettait se sentir beaucoup plus léger qu’à son arrivée à l’hôpital, tout en réalisant qu’il en aurait sans doute été de même si on leur avait annoncé un chromosome Y – peut-être qu’il ne réalisait pas encore, peut-être était-ce simplement de ne plus être dans le flou. « Tu sais, y’a pas de rush pour le prénom. » Se calant sur le rythme de pas de Lene, il avait pris avec elle la direction de l’ascenseur. « T’avais l’air en panique quand elle en a parlé. » Ou bien était-ce son histoire de prénom tardif ? Les seuls à blâmer dans cette histoire étaient ses futurs-ex-beaux-parents, qui s’étaient opposés et avaient tout fait pour obtenir gain de cause jusqu’à la dernière seconde – sans succès. « Comment tu te sens ? » De savoir qu’elle attendait une fille, de savoir que ses jambes et ses chevilles continueraient de gonfler jusqu’au terme, de savoir que ce bébé était en parfaite santé, de savoir qu’elle ne souffrait d’aucune carence particulière si l’on en croyait ses analyses … La question était un peu générale, en vérité. Il essayait simplement de se frayer un chemin dans les méandres de l’esprit de Lene, ce qui n’était pas une mince affaire.
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Message(#)Over field and hill (lenwar#2) EmptyLun 20 Avr 2020 - 8:00

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Elle était silencieuse lorsque le médecin lui avait posé la question du prénom. Elle n’avait même pas réfléchi à ça alors que son ventre commençait à montrer qu’il n’allait pas tarder à procéder à l’expulsion. Certes, il reste encore quelques mois mais il y’en a moins devant que derrière et elle n’avait pour le moment pensé à rien. Elle s’était contentée de mettre à la benne une bonne fois pour toute le peu d’affaire qu’il restait de Matt pour libérer la chambre tant qu’elle en avait encore l’énergie et depuis, rien. C’était un processus mais alors que le sujet tombe sur la table, elle en vient à sentir la pression indiquant que le processus va devoir s’accélérer un petit peu. Elle n’ajoute rien mais trouve un certain réconfort à entendre Anwar évoquer la naissance de son premier enfant, des trois jours qu’il a fallu pour le nommer. L’anecdote tombant assez bien pour l’empêcher de trop se mettre en urgence. Il était déjà passé par là et s’il avait l’air calme, la meilleure chose à faire serait de le copier. Cela ne fera pas d’elle une mauvaise mère que de ne pas avoir tout de prêt trois mois à l’avance. « Ah, on voit le sexe, là. » Le visage de Lene se tourne vers le moniteur sur lequel elle distingue bien un bébé mais de là à en voir le sexe. Elle fait des yeux ronds qu’elle tourne vers Anwar qui semble tout comme elle, ne pas avoir la science infuse sur le genre des bébés. « Je vois rien. Tu vois quelque chose, toi ? » Elle hoche la tête. Elle ne voit rien du tout. Est-ce que ça, ça fera d’elle une mauvaise mère ? C’est une nouvelle fois un élan de panique qui commence à monter. Les montagnes russes causées par les hormones. Avant que l’un des deux pose la question, la médecin finit par ajouter. « Justement, vous ne voyez rien parce que c’est une petite fille. » « Oh… » est sa première réaction, en chœur avec celle d’Anwar. Cette possibilité ne s’était jamais présentée dans sa tête. Elle voulait un garçon parce que dans sa vision des choses, ils sont beaucoup plus facile et surtout parce qu’avec une fille, c’est la meilleure façon que d’avoir à la maison une seconde version d’elle-même et ça, ça lui fait peur (bien que ce serait un juste retour de karma que d’avoir son modèle réduit à charge)

« Tu sais, y’a pas de rush pour le prénom. » dit-il en sortant du cabinet, après que quelques recommandations d’usages aient eu lieu. Elle avait gardé le silence, toujours préoccupée par la suite des choses. De savoir, ça précisait l’avenir. « T’avais l’air en panique quand elle en a parlé. » Et elle l’est toujours. Elle lève les yeux vers lui, se disant que visiblement, ils en sont au moment où il arrive à voir que quelque chose lui prend la tête et se dit que quitte à élever une fille à deux, autant qu’elle partage directement ses pensées dès que la crevette lui amène une ride sur le front. « Comment tu te sens ? » « J’en ai pas la moindre idée. » Elle cherche ses mots. C’est déjà la bataille des émotions en temps normal à l’intérieur. Elle s’était habituée à passer du rire à la colère en deux minutes mais la mélancolie moins. « Triste en fait. » avoue t-elle alors que ça devrait être tout l’inverse. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle est déçue parce que même si elle souhaitait un garçon, le sexe de l’enfant importe au final peu. Ce qui l’interpelle, c’est la vie qu’il aura. « Elle aurait pas la vie facile, quand c’était un garçon, je pouvais au moins me chanter que tout serait plus facile pour lui. » Enfin, sauf si le monde dans vingt ans est beaucoup plus enclin à laisser des femmes le diriger mais elle ne se fait d’illusion. « Puis, je me sens dépassée, j’ai l’impression qu’elle sera déjà là demain et j’ai rien de prêt, j’ai même pas une pré-liste de prénom alors que normalement, c’est quelque chose que j’aurais dû déjà commencer à établir à l’école primaire. »
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Message(#)Over field and hill (lenwar#2) EmptyDim 26 Avr 2020 - 9:18

Il en était encore à prendre des pincettes avec elle, bien que guidé plus par la volonté de ne pas la brusquer que par la crainte de l’affrontement. Nul besoin néanmoins d’avoir partagé des heures et des heures de discussion avec quelqu’un pour parvenir à comprendre le sens de la ride qui se creusait entre les deux yeux ou de la mâchoire qui se serrait avec un peu trop de vigueur, aussi après quelques secondes de marche en direction de l’ascenseur Anwar avait-il fini par reprendre la parole, pour tenter d’obtenir le début d’un aperçu de ce qui préoccupait Lene. Une tâche qui lui apparaissait ironiquement comme compliquée, là où les interrogatoires étaient pourtant supposés être sa spécialité. « J’en ai pas la moindre idée. » lui avait-elle alors confié après un temps d’hésitation, le brun en venant automatiquement à douter que cette histoire de prénom pas encore déterminé soit la seule chose qui préoccupait la future mère. « Triste en fait. » Cette réponse n’étant assurément pas celle à laquelle il s’attendait, le brun avait dû paraitre un peu pris au dépourvu. Suffisamment au moins pour que Lene n’ait pas attendu après une quelconque réponse de sa part pour étayer son propos. « Elle aura pas la vie facile, quand c’était un garçon, je pouvais au moins me chanter que tout serait plus facile pour lui. » En bon représentant de la gente masculine qui se respectait, Anwar n’avait à vrai dire pas envisagé les choses sous cet angle et ne l’aurait probablement pas fait avant une bonne dizaine d’années. De quoi le faire méditer en silence tandis qu’ils atteignaient enfin l’ascenseur, et qu’il appuyait machinalement sur le bouton d’appel pendant que Lene ajoutait « Puis, je me sens dépassée, j’ai l’impression qu’elle sera déjà là demain et j’ai rien de prêt, j’ai même pas une pré-liste de prénom alors que normalement, c’est quelque chose que j’aurais dû déjà commencer à établir à l’école primaire. » Secouant la tête, le policier avait remonté les manches de son blouson en-dessous de ses coudes de façon machinale et répondu « Ça, je pense que tu peux déjà te rassurer sur le fait qu’à priori elle ne sera pas là demain, ni après-demain. » d’un ton volontairement léger pour tenter de dérider la jeune femme, avant de reprendre un air néanmoins plus pragmatique. « Mais on a qu’à dire qu’on se laisse une semaine ou deux pour réfléchir à une liste d’idées de prénoms, et ensuite on croisera pour voir si quelque chose match ? » S’ils avaient de la chance l’une de leur idées serait commune aux deux listes, et s’ils n’en avaient pas … eh bien, ils partiraient sur une phase de négociations qui ne serait ni la première ni la dernière. « Et pour le reste, si tu … enfin, j’ose pas forcément proposer pour te laisser aller à ton rythme, mais si tu as besoin d’un coup de main pour aller faire du shopping ou d’une paire de bras pour monter un meuble, faut pas hésiter. » L’arrivée de l’ascenseur les interrompant finalement, ils avaient été coupés dans leur conversation par la présence d’autres occupants dans la cabine. Une occasion supplémentaire pour Anwar de revenir d’un air songeur à ce que Lene avait dit un peu plus tôt, faisant naître chez lui une pointe d’angoisse qui l’avait jusque-là épargné. Malgré le caractère totalement imprévu de cette seconde paternité, il se berçait jusqu’à présent de l’illusion qu’avoir élevé Tarek majoritairement seul lui conférait une longueur d’avance non-négligeable dans la capacité à élever et éduquer un second enfant … Mais voilà qu’il doutait. Élevait-on une fille aussi facilement qu’un garçon ? Était-ce utopique de sa part de croire que oui ? Avait-il seulement la moindre idée de ce dans quoi il mettait les pieds ? Des incertitudes arrivées en cavalant alors même qu’elles ne se posaient pas dans son inconscient il y avait encore de cela une heure à peine. « Je suis pas expert en psychologie féminine. » avait-il finalement repris après qu’ils aient quitté la cabine d’ascenseur, avant de rouler vaguement des yeux en ajoutant « Comme tu as dû le remarquer. » Un trait que Lili ne se gênait généralement pas pour lui faire remarquer, le fait d’être de sa famille lui conférant probablement une dose de patience supplémentaire pour tenter de l’éduquer à ce sujet. « Mais garçon ou fille, dans les deux cas ça sera notre boulot de faire au mieux pour lui rendre l’avenir plus facile … Et je dirais qu’avoir une mère qui s’en inquiète alors qu’elle n’est même pas encore née, c’est déjà un bon début. » Et cela pesait bien plus lourd que le fait qu’elle n’ait pas encore acheté de poussette ou réfléchi à son second prénom, de son point de vue.
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Message(#)Over field and hill (lenwar#2) EmptyLun 13 Juil 2020 - 14:41

Over field and hill


Une fille. Autrement dit, c’est la panique à bord. A tort, Lene avait passé les dernières semaines à s’imaginer avec un petit gars. C’est bête mais dans son esprit, les garçons sont plus faciles (déjà parce que ça fait des années qu’elle les mène par le bout du nez) mais aussi parce qu’il n’y aura pas de chichi, pas de prise de bec et surtout pas cet esprit de rébellion qui l’avait habité elle. Si elle s’en référait à l’entourage masculin du bébé, soit Anwar, Tarek, Simon ou Tony, elle n’avait rien à craindre côté problème. En revanche, si maintenant, elle court le risque d’avoir un être proche d’elle ou d’Eva, les choses ne sont pas les mêmes. Et outre la génétique : la vie reste plus difficile pour les femmes et ce n’est qu’avoir les pieds sur terre que de savoir tout d’suite que celles-ci connaitra toutes les galères du genre. Ce ne sera pas facile à y penser, cela la rend très triste. Un sentiment qu’Anwar semble ressentir. D’une bienveillance dont elle n’a pas l’habitude, il s’empresse de lui demander comment elle se sent et comme l’avenir du bébé le concerne également, elle ouvre la bouche, là où la confession aurait été plus compliqué. « Ça, je pense que tu peux déjà te rassurer sur le fait qu’à priori elle ne sera pas là demain, ni après-demain. » Non, mais elle sera là très vite et alors qu’elle tente de ne pas se laisser avoir par les vagues de responsabilités qui vont et viennent, elle ne peut s’empêcher de se laisser noyer. « Mais on a qu’à dire qu’on se laisse une semaine ou deux pour réfléchir à une liste d’idées de prénoms, et ensuite on croisera pour voir si quelque chose match ? » Elle acquiesce, ne trouvant rien à redire à son idée même si machinalement, elle est déjà en train de préétablir une liste de prénom dans sa tête sans aucun coup de cœur pour ceux qui lui viennent à l’esprit. Le problème qui réside dans le fait que ce soit une fille : aucun prénom qu’elle connait n’a jamais été associé dans son vocabulaire au mot en p. « Et pour le reste, si tu … enfin, j’ose pas forcément proposer pour te laisser aller à ton rythme, mais si tu as besoin d’un coup de main pour aller faire du shopping ou d’une paire de bras pour monter un meuble, faut pas hésiter. » Elle ne dit rien. Elle parvient à cacher sa réflexion facilement avec le flux de personne qui entre dans l’ascenseur, interrompant de facto leur conversation. Elle avait fait le ménage mais il restait encore toute la partie entourant la chambre du bébé. La pièce demanderait un bon coup de peinture, des meubles neufs. Maintenant qu’elle sait qu’elle attend une fille, doit-elle mettre du rose ou bien jouer les mamans non genrée et choisir autre chose ? Anwar, a-t-il déjà pensé à ça pour chez lui ? La question la taraude mais comme ils ne sont pas seuls, elle ne la pose pas. Elle fait juste une liste de ce qu’elle doit acheter, commander en ligne semble être le plus simple. Sauf s’il y’a des délais. L’urgence reprend. « Je suis pas expert en psychologie féminine. » pointe Anwar après quelques minutes. Elle était tellement loin dans ses pensées qu’aucun sarcasme ne sort. « Comme tu as dû le remarquer. » Elle concède d’un geste de tête mais sans animosité ou condescendance. « Mais garçon ou fille, dans les deux cas ça sera notre boulot de faire au mieux pour lui rendre l’avenir plus facile … Et je dirais qu’avoir une mère qui s’en inquiète alors qu’elle n’est même pas encore née, c’est déjà un bon début. » Elle inspire, se disant qu’il marque un point. Elle aurait tout de même préféré un garçon. De s’inquiéter ne changera pas le fait que sa fille va devoir être forte, comme elle, comme Eva, et que malheureusement la force, c’est d’en voir toutes les couleurs qui la provoque. Elle reste songeuse tout en concédant un « Tu as raison. » avant d’ajouter en riant pour détendre l’atmosphère. « Tu n’es pas très bon en psychologie féminine. » Elle éclate de rire en ajoutant. « Si elle tient de moi, tu auras de cheveux blancs avant l’heure. » Si elle tient de même ne serait-ce qu’un dixième d’elle. « Mais je te remercie, je pense qu’il va falloir anticiper beaucoup de chose à lui dire. » Mais naturellement, la procrastination revient au galop. « Mais d’abord, on devrait commencer par une liste de prénom autour d’une assiette. » pointe t-elle en montrant du doigts la sortie afin de rejoindre le restaurant le plus proche.
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Message(#)Over field and hill (lenwar#2) EmptyMar 18 Aoû 2020 - 13:28

Difficile pour Anwar de se mettre à la place de Lene. Tout d’abord parce que ce n’était pas entre son estomac et ses intestins à lui qu’un habitant avait décidé de venir s’installer pour neuf mois, mais aussi parce qu’il n’avait pas la moindre idée de questionnements et des incertitudes que pouvaient provoquer la situation chez une femme de son âge – une adulte, capable de comprendre et d’analyser les responsabilités et les sacrifices qui allaient avec le fait de devenir parents, quand Riley et lui avaient été jetés dans le grand bain à un moment où ils étaient sans doute encore trop jeunes pour véritablement prendre la mesure du bouleversement que serait la naissance de leur fils. En cela, l’immaturité de l’adolescent qu’il était à l’arrivée de Tarek avait empêché tout un tas de questionnements et d’angoisses que Lene prenait peut-être de plein fouet, sans qu’il ne soit en mesure de trouver les mots juste pour la rassurer. C’était une mission dont il se sentait investi, mais qu’il ne savait pas vraiment comment mettre en œuvre, malgré de maigres tentatives à l’incertitude palpable et à la bonne volonté un peu gauche. « Tu as raison. » Il ne savait pas à propos de quoi, mais s’apprêtait déjà à ricaner et faire une blague avant qu’elle ne le prenne de court en ajoutant « Tu n’es pas très bon en psychologie féminine. » avant d’éclater de rire. Et d’accord, il l’avait probablement mérité, raison pour laquelle il avait affiché une grimace boudeuse sans pouvoir l’empêcher de se muer en sourire au bout de quelques secondes. Il préférait définitivement lorsque ses conversations avec Lene se passaient ainsi. « Si elle tient de moi, tu auras de cheveux blancs avant l’heure. » avait-elle néanmoins fait remarquer, et secouant la tête avec l’air de s’être déjà fait à l’idée, il avait vaguement haussé les épaules « Au pire je repasserai au blond pour faire illusion. » La voyant hausser un sourcil cependant, il avait chassé la remarque d’un signe de la main « Oublie, longue histoire. » Et Maze et Tad se délecteraient bien trop de le voir céder à nouveau à cette lubie … Qui lui manquait un peu, en vérité. Pour rebondir quant à sa proposition, Lene avait en tout cas fini par ajouter « Mais je te remercie, je pense qu’il va falloir anticiper beaucoup de chose à lui dire. » et bien qu’il n’en pense pas moins Anwar n’avait pas eu le cœur à lui faire remarquer une seconde fois qu’ils avaient encore le temps … Le temps passait plus vite quand on avait des enfants, mais il ne passait pas non plus si vite. Quoi que. « Mais d’abord, on devrait commencer par une liste de prénoms autour d’une assiette. » Comme avec toute personne guidée par son estomac, le visage d’Anwar s’était illuminé avec enthousiasme – il avait presque oublié avoir lui-même proposé la chose avant que la gynéco ne réponde à une autre question ô combien plus importante. « Ça, par exemple, c’est un programme auquel j’adhère. » Et ainsi ils avaient quitté l’hôpital et son odeur de désinfectant pour un snack et son odeur de fish & chips – et autres mets font la panure semblait être l’ingrédient principal.
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