«  m'en veut pas d'avoir posé les yeux sur toi »     nino marchetti & adèle shephard

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Après les fêtes de fin d’année, il est temps pour Adèle Shephard de revenir à cette triste réalité qui ravage depuis des semaines, depuis septembre l’Australie, son pays. Celui pour lequel elle ne serait jamais prête à le quitter, et ceci même si elle est déjà partie à plusieurs reprises au Mexique et dans ses pays environnants pour aider les habitants. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui aiment autant aidés qu’elle les autres. C’est donc sans aucune surprise qu’elle a posé son après-midi pour pouvoir se reposer un peu afin de passer la soirée accompagnée de ses colocataires pour le bal des pompiers. Ses derniers jours ont étés compliqués, et depuis l’annonce des médecins sur son état qui stagne alors que ça devrait avancer dans le bon sens, son esprit est souvent ailleurs. Toujours rêveuse et pensive la jeune Adèle elle ne se ménage guère mais a bien compris que ça ne tenait qu’à un fil. Elle avait donc cessé le sport depuis septembre, et désormais elle savait lever le pied sans pour autant avoir confié sa maladie à Soren son patron. Peur de ce regard qui change sur elle quand il le saura, son boulot c’est ce qui la tenait debout, et tant pis pour l’agacement de Soren quand Adèle prenait parfois son après-midi ou travaillait de chez elle. Claquant la porte de la coloc, elle était déjà prête à partir, et quand elle vient s’installer à côté de son cousin sur la banquette du grand salon de l’appartement, ce dernier tourne légèrement la tête vers elle, « rappelle-moi Addie, pourquoi tu veux absolument te rendre à cette soirée ? » Il soupire, parce que lui, il n’comprend pas. Elle serait tout aussi bien ici, devant la télé même si il ne doute pas que l’idée d’aider les gens et ses animaux lui a effleuré l’esprit. « Ca va être super, il va y avoir de quoi manger, de quoi danser… Et peut-être des beaux garçons… » Il lève les yeux au ciel, elle ne changera donc jamais, elle reprend alors, d’une voix plus douce et angélique, prête à faire tous les efforts du monde pour qu’il accepte. « Cousin chéri… » Ses yeux ronds sortent de ses orbites, quel horreur, il le savait qu’elle allait lui demander de venir avec elle, « t’oublie, même pas en rêve ! » Puis il avait rien à se mettre, voilà qui conclurait le problème ! « Mais allé sérieux, j’ai pas de cavalier ! » Elle lui fait un beau sourire, un visage tout mielleux. « Je te laisserai draguer qui tu veux sans venir t’enquiquiner… » Il tourne à peine son visage, arf il le savait qu’il devait pas la regarder. Elle est affreuse quand elle fait sa mine du chat potté. (…) Elle pousse la porte de la caserne de pompier, où ils ont décidés d’élire domicile pour le bal. Son cousin à son bras, qui n’fait pas fier allure, le bougre. Elle a gagné comme toujours. Il y a du monde, un peu de monde et Adèle laisse ses yeux se posaient autour d'elle. « Tu te souviens je drague qui je veux et je ramène qui je veux… » Qu’il dit avant de se fondre dans la masse et de la laisser planter là, elle s’élance alors, apprêtait pour l’occasion d’une jolie robe et des talons. Les traits un peu tirés mais le maquillage lui permet de palier à cette fatigue éventuelle visible. S’offrant un verre d’un des nombreux cocktails sans alcool, elle le tient en main, quand elle pense avoir vu une silhouette qu’elle connait assez bien. « Nino ? » Il a beau être de dos l’Italien, elle le reconnaîtrait sur mille. Son cœur s’emballe un peu, il lui fait toujours cet effet-là, qu’elle aimerait ne pas ressentir, néanmoins tout le monde qui la connait assez savent combien elle est fougueuse la petite, combien elle aime vivre à fond, combien elle est passionnée. Elle s’avance un peu pour se retrouver à sa hauteur avant de lui demander, d’un air sans doute un peu taquin « je ne pensais pas que le bal pouvait attirer Nino Marchetti… » Elle le met sans doute au défi, une fois de plus, comme toujours parce qu’Adèle est toujours cette grande enfant en qui personne ne peut vraiment en vouloir. Quant à elle, sa venue ici ne devrait surprendre personne, elle aime le contact avec les gens, danser, rire, chanter, manger. Se rincer les yeux, ouais sans doute un peu quand même, bien qu’elle soit réellement enchantée qu’il soit là…

@Nino Marchetti

Soyons clairs, Nino n’avait jamais été sensibilité à la protection de l’environnement, au réchauffement climatique. Le tri sélectif n’a jamais existé chez lui, les produits en vrac, il ne connait pas, les conteneur à verre, la couche d’ozone et tout ça, c’est presque inéxistant dans son vocabulaire. Pas d’éducation au développement durable, pas le temps, pas les moyens. Sa mère n’a jamais abordé le sujet avec et franchement, y avait bien d’autres choses à penser quand il était môme : juste manger, s’habiller, pouvoir se chauffer et avoir de l’électricité, le reste, c’était pas ses affaires à sa mère alors en ce qui concerne Nino, fallait pas en demander plus. Et puis, quand on voit les rues de Scampia, on peut pas dire que ce soit la priorité de ses habitants non plus, c’est comme ça, y a d’autres chats à fouetter.
Mais que dire depuis que l’italien avait mis les pieds en Australie ? Trois ans maintenant qu’il avait foulé le sol de ce nouveau continent, avait-il changer sa vision des choses ? Dans ce pays où tout à l’air si parfait, tout le monde prône le healthy et l’écologie, il avait du se mettre au vert. Par des petits gestes pour commencer : éteindre la lumière quand il quitte une pièce, couper l’eau quand il se brosse les dents et surtout, aller jeter ses déchets dans des conteneurs pour le tri. Il avait fallu l’éduquer et c’était Duncan qui s’en était chargé lorsqu’il squattait chez lui, ça remonte ! On ne peut pas dire qu’il soit le mec le plus écolo du monde – même s’il vous dira que lui ne roule pas de voiture et donc, pollue moins que son voisin avec sa vieille voiture japonaise qui pourtant, fait surement bien plus d’autres efforts dans son quotidien.
Ces derniers temps, l’italien avait pas d’autres choix que d’ouvrir les yeux sur le monde qui l’entourait. Forcément touché, en entendant partout qu’il y avait des feux qui ravageaient l’Australie et que c’était une catastrophe sans précédent. Il y comprenait pas grand-chose, sur le lien de cause à effet entre pollution et réchauffement climatique mais sans comprendre, il savait qu’il y avait un lien et que maintenant, tout cramait autour d’eux. Et sans pouvoir expliquer trop pourquoi, il avait été touché personnellement par cette catastrophe. Il savait pas vraiment comment il pouvait participer à ça, faire en sorte que ça s’arrête. Il a pas une thune, il peut difficilement faire des dons… mais quand il a entendu qu’il y avait un bal des pompiers, il s’était dit pourquoi pas. Et il avait même branché Ariane pour aller faire un tour dans un tournoi de boxe pour aller ramasser quelques billets, ça faisait longtemps ça… et même si c’était pas de l’argent très propre, c’était mieux que rien. Et savoir que les bières qu’il allait s’enfiler allaient lui permettre de faire une bonne action, c’était tout benef. Il avait demandé à Baxton de l’accompagné et il devait le rejoindre plus tard dans la soirée. Il manquait jamais une occasion de faire la fête celui-là.
L’italien était au bar, arrivé depuis presque une demie heure, il avait déjà presque envie de partir si son pote n’arrivait pas rapidement. C’était pas trop son genre les bal à l’ancienne comme ça mais il s’était donné pour objectif de liquider son fric et si le cadet Baxton arrivait pas, il irait foutre les quelques billets dans l’urne à l’entrée. « Nino ? » il capte pas tout de suite, qu’on s’adresse à lui, parce qu’il attend pas qu’une nana vienne le voir, parce qu’il pense croiser personne qu’il connait par ici. « je ne pensais pas que le bal pouvait attirer Nino Marchetti… » et comme un flashball, la voix perce le cœur de l’italien, pourquoi ne l’avait-il pas reconnu plus tôt ? Il se retourne, reconnait Adèle forcément et se retrouve bien bête de la voir si joliment apprêtée. « La bière attire Nino Marchetti. » qu’il lance pour se détendre avec un sourire gêné et coincé. « J’me suis dis que faire une bonne action ca pourrait pas m’faire de mal, pour une fois… » et là, il était sûre qu’il allait marquer des points avec Adèle, parce qu’il n’oubliait pas qu’il devait toujours se racheter ! « t'es ravissante... » qu'il laisse échapper d'entre ses lèvres, sincère.

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A peine entrée dans la caserne, que son cousin l’abandonne à son triste sort, elle finit par baisser son visage, un sourire amusé sur son visage se dessine alors qu’elle le voit filer. Elle ne veut même pas savoir ce qu’il compte faire, est-ce pour se trouver une prise pour ne plus lâcher son téléphone ou va-t-il enfin prendre sa vie en main, comme elle le désirerait. Et cela ne la regarde plus, à présent qu’elle a réussi à venir jusqu’ici. Ne lui demander pas ce qu’elle fait là, à vouloir venir seule. Il y aurait eu plus d’une personne qui aurait démissionnée. Mais ce n’est pas son truc à Adèle d’abandonner, alors même si elle est seule pour le restant de la soirée, même si elle ne reconnaît personne, elle a tout fait pour venir jusqu’ici et ne compte pas repartir de sitôt. Elle n’est pas très à l’aise quand on pose les yeux sur elle, et elle n’avance non sans paraître à l’aise. Elle n’était encore jamais venue dans la caserne de pompier et ses yeux innocents cherchent à accrocher chaque recoin, comme si elle était un radar ambulant. Et finalement ses yeux n’accrochent pas de pompiers, ou de camions. Mais une silhouette, qui se tient dos à elle et qu’elle reconnaîtrait presque les yeux fermés. Quand elle se plaçait derrière lui, à l’association, à l’observer discrètement changer des ampoules ou de la tuyauterie. Et un sourire immanquable se dessine sur ses lèvres, un léger soupire, presque de soulagement. Elle ne saurait pas dire si c’était autre chose qu’un soulagement, mais elle compléta rapidement la distance, plus rien d’autre n’avait véritablement d’importance pour la jeune fille, même si elle ne s’en rendait pas tellement compte. Elle savait qu’elle allait passer une bonne soirée à sa compagnie. Mais quand elle l’appela, le jeune homme ne se retourne pas, et elle fronça les sourcils. Elle ne pouvait pas se planter quand même ? Elle réitère avant de s’installer juste à côté de lui, et si il n’avait pas envie d’une petite chieuse dans les pattes, tant pis pour lui, c’était déjà trop tard… Elle n’allait plus vouloir lâcher l’Italien de la soirée. « La bière attire Nino Marchetti. » Elle pouffe légèrement, ne se rendant pas tellement compte qu’il n’était pas à l’aise. Mais ses grands yeux noirs qui la regarde vaguement lui laisserait l’entrevoir, pourtant. « C’est évidemment devant le bar qu’on peut te retrouver. » Qu’elle charrie, répondant à sa blague. Avec un sourire aux lèvres. « J’me suis dis que faire une bonne action ca pourrait pas m’faire de mal, pour une fois… » Et ce qu’il dit ne peut empêcher ce sourire sur le visage de la brune de s’amplifier. Parce que tout le monde le sait, tous ceux qui la connaissent savent que pour elle le partage, et le bénévolat font partie intégrante de sa personnalité. Donner de son temps ou de son argent, Adèle n’y refuse jamais et tous les moyens sont bons pour que son entourage y participe aussi. « C’est un beau geste, tout le monde ne peut qu’apprécier. » Qui l’aurait cru ? Et pourtant Adèle mentirait si elle disait qu’elle ne croyait pas en la bonté de l’humain, et donc aussi à celui de Nino Marchetti. Probablement qu’il sait mieux que quiconque, que la misère c’est compliqué. « C’est en tout cas une bonne excuse pour boire un verre ou deux. » Il commençait à y avoir quelques personnes dans la caserne. Les gens commençaient à arriver, enfin. « t'es ravissante.. » Elle sourit, lui retournant le compliment, à sa manière. « T’es pas mal… Non plus… » Qu’elle avoue, assez gênée, tournant le visage machinalement sans pour autant faire attention à ce qui se passe autour d’elle. Elle ne voulait pas vraiment s’étendre. Et tant pis qu’il ne soit pas habillé pour aller au bal, c’est pas comme si il s’en doutait pas. Ou peut-être qu’il se doutait de rien et qu’il avait oublié les paroles de Freya. Ca la sauverait ce genre d’alzheimer, mais même si elle reste une enfant naïve, probablement pas à ce point… « Tu sais le programme de ce soir ? » Qu’elle demande, soudainement pour combler le silence parce qu’il est bien connu qu’Adèle Shephard n’aime pas le silence.

 Il s’attendait pas à croiser quelqu’un qu’il connaissait alors il s’attendait encore moins à croiser Adèle par ici. Alors forcément, ça lui fait bizarre et forcément, la surprise est bonne aussi. Il est content, il est tout bête et il se contente de sourire comme un niais tout en appréciant de la voir si bien habillée. Pas que d’habitude ce soit pas le cas, mais elle a fait des efforts, elle s’est mise sur son 31, qu’est ce qu’elle est belle. Il a même l’air d’être intimidée, l’italien. « C’est évidemment devant le bar qu’on peut te retrouver. » il jeta un œil derrière lui, comptoir à portée de main, bière à disposition, forcément, il n’était pas loin. Où pouvait-il bien être d’autre ? Sur la piste de danse ? Surement pas. Il justifie sa présence ici. Son envie d’être utile pour une fois. « C’est un beau geste, tout le monde ne peut qu’apprécier. » s’il pouvait allier l’utile à l’agréable, il ne disait pas non. Se faire plaisir tout en donnant profit à une bonne cause, c’était peut être la première fois qu’il faisait ça, mais l’idée n’était pas déconante pour lui. Peut être qu’il aurait fallu plus d’action comme celle-ci à Scampia, peut être que ça l’aurait changé depuis un moment. « C’est en tout cas une bonne excuse pour boire un verre ou deux. » et c’est la qu’il lève sa bière au niveau de leurs têtes avant de ne boire à nouveau une gorgée. « Ou plus si affinité. » qu’il plaisante, avec sa mousse sur le haut de la lèvre, qu’il vient lécher rapidement pour ne pas avoir l’air idiot trop longtemps.
« T’es pas mal… Non plus… » et voilà que les deux jeunes gens se retrouvent aussi gêné l’un que l’autre à se faire des compliments. Adèle tenta alors de changer de sujet, parlant du programme de la soirée. « Aucune idée. » il lui semblait bien l’avoir vu quelques part… mais n’y avait pas prêter attention. Il se retourna vers le comptoir où des papiers trainaient, certains étaient la carte des prix, d’autres annonçaient effectivement le programme pour la soirée. Il n’avait pas pensé qu’il y aurait d’autres animations de prévues mais il se pencha plus sérieusement sur la question. « Hm… concours de la miss pompier. » il leva les yeux vers Adèle, sourire aux lèvres. « Tu gagnerais direct, y a pas photos. » il garde le papier en main, à vrai dire, il n’est absolument pas question d’un concours pour la soirée, mais c’était l’occasion de glisser un compliment de plus à la demoiselle qu’il avait en face de lui. Comme si la bière lui permettait d’être un peu plus ouvert ce soir. « Attends… » il fit mine de lire encore ce qu’il y avait sur cette feuille, ne lui montrant pas encore le contenu. « La gagnante aura droit à une soirée dans un spa avec la personne de son choix… » est ce que Nino Marchetti était réellement entrain de tester Adèle Shephard ? Est-ce qu’il s’attendait vraiment à ce qu’elle lui réponde que si elle gagnait ce concours, c’est avec lui qu’elle choisirai de partager ce lot fictif ? Nino Marchetti était capable d’une telle stratégie ? Il fallait croire que oui… il était bien curieux de voir ce qu’elle allait lui répondre et il pouvait avouer qu’il s’impatientait presque, et à la fois, il flippait.

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La jeune Shephard était partagée entre des sentiments si opposés. Attirée indéniablement par le regard du bel italien, on pourrait croire qu’elle avait d’yeux que pour lui, et peut-être que Freya avait raison. Peut-être que Freya visait juste quand elle avait dit à Jill que Adèle serait capable du pire pour lui, ou un truc dans le genre, Adèle avait aussitôt démenti, envoyant son amie bouler, avec cette force de caractère parfois qui pouvait surprendre. Elle ne voulait pas paraître si faible, si attachée à une personne. Elle ne voulait pas vraiment offrir quoi que ce soit, malade. Mais elle ne pouvait parfois s’empêcher de penser à lui, et encore moins l’éviter quand ses yeux croisaient les siens. Est-ce qu’elle était en train de doucement s’attacher à lui ? Il n’y a pas vraiment de doute, mais elle est encore loin de vouloir l’avouer. « Ou plus si affinité. » Qu’il avoue en montrant sa bière et en ayant sur la bouche, de la mousse, elle lève les yeux au ciel. Finalement elle change de sujet et vient à parler programme, parce qu’elle adore danser, elle est sentimentale Addie. Trop sûrement pour ce monde de brute… « Aucune idée. » Il tourne la tête, et récupère une affiche, elle ne voit rien d’où elle est, et il poursuit. «  Hm… concours de la miss pompier. » Hein, quoi ? Elle tourne la tête vers lui, elle n’avait pas entendu parler de ça, étrange, et pour en avoir la certitude, elle lui avoue, cherchant à attraper la feuille, mais Nino lève haut les bras pour pas qu’elle attrape, continuant à lire en penchant la feuille vers lui, « attends… Montre ça, ça m’intéresse ! » La main de Addie, cherche à agripper son bras pour le faire plier, mais il est quand même bien plus grand qu’elle, et bien plus fort. Une mine boudeuse au coin des lèvres, elle ne sait pas si il dit vrai, et ça va l’amuser cette histoire, il le sent. « Tu gagnerais direct, y a pas photos.» Qu’il avoue dans sa certitude, tournant ses yeux sur elle. « Espèce de flatteur… » Mais elle ne peut nier que ça lui fait plaisir d’entendre ça de la bouche de Nino, et elle ne peut effacer son sourire au coin de ses lèvres. Et tant pis si il en est satisfait. « Attends… Mais elle n’a pas le temps de demander quoi, qu’il répond avant de jeter un regard sur elle, la gagnante aura droit à une soirée dans un spa avec la personne de son choix… » Elle tombe les deux pieds dans le même plat et elle se vengera quand elle saura la réalité, soyez-en sûr ! Mais d’un ton amusé, et parce qu’elle a envie de le narguer, elle avoue, « je vais devoir alors me promener dans la salle, pour choisir le futur élu… Qu’elle avoue d’une voix douce, taquine promenant son regard dans la salle, avant de poursuivre, qu’est-ce t’en dis du type la-bas ? »  Elle désigne d’un signe de tête un mec vraiment hors sujet, pas très beau d’ailleurs, la cinquantaine probablement, avant de reporter son regard angélique sur l’Italien, le provoquant alors. Elle ne sait pas vraiment si il disait ça parce que c’était vrai ou pas, et si bien évidemment qu’elle le choisirait, - et sans avoir la prétention d’hésiter une seconde, elle voulait connaître sa réaction. Elle voulait voir si ça lui ferait un peu quelque chose, si elle venait à en choisir un autre que lui, ou pas… Un jeu dans lequel ils se perdent, un peu plus davantage, mais sans vouloir vraiment l'admettre, l'un comme l'autre.

« attends… Montre ça, ça m’intéresse ! » Nino qui s’amuse à maintenir en l’air le bout de papier pour que la jeune demoiselle ne puisse pas l’atteindre. Bien plus grand qu’elle, il n’avait aucune difficulté à mettre hors de sa portée l’affiche annonçant la suite des festivités. Ca l’amusait d’imaginer une activité qui n’aurait pas lui, voyant la tête d’Adèle qui n’y comprenait rien et qui cherchait à tout prix à accéder à ce bout de papier pour vérifier par elle-même, alors qu’en réalité, elle n’avait qu’à prendre un autre exemplaire qui se trouvait derrière Nino. Mais ce petit jeu entre eux devait sans doute être plus plaisant à supporter, ce qui mine de rien, construisait cette complicité qui s’installait doucement entre eux. « Espèce de flatteur… » qu’elle rétorque alors qu’il lui avait fait un compliment sur son potentiel pour gagner. L’italien n’était pas prêt à dire qu’il était sous le charme de la jeune femme, mais il ne pouvait pas nier que de plus en plus, la Shephard prenait de la place dans sa tête et pourquoi pas même, dans son cœur. Faisant encore la feinte d’en lire un peu plus, la créativité de l’italien ne s’arrêtait plus. Une soirée dans un spa en gain pour la gagnante, il allait bien voir qui Adèle comptait emmener avec lui. Il mentirait s’il disait que si elle avait un cadeau de la sorte, il ne voudrait pas y aller avec elle. Chaque moment avait la jeune femme était de plus en plus précieux. « Je vais devoir aller me promener dans la salle, pour choisir le futur élu… » il la regarde balayer du regard la salle, levant les yeux au ciel. Il attendait de voir qui elle allait bien pouvoir choisir. « Qu’est-ce t’en dis du type la-bas ? » si elle désignait celui dont Nino pensait vraiment, il compris rapidement qu’elle le faisait marcher à son tour. Pas qu’il doutait vraiment de son attirance pour les cinquantenaires au bide bien sortant et à la moustache mal taillée, mais il n’y croyait pas une seconde. « Il pourrait être ton père. Mais puisque tu insistes, allons lui annoncer la bonne nouvelle. » sourire amuser et satisfait, l’italien aggripa la belle Adèle par le poignet pour l’entrainer avec lui à travers la salle, faisant attention de ne pas renverser sa bière. Il sentait qu’elle trainait des pieds derrière lui et il s’arrêta à quelques mètres de l’homme en question. « Toujours certaine de ton choix ? » qu’il lui lance, curieux de voir si elle allait persister ou non cette fois ci. « tu peux toujours changer d’avis et voir pour quelqu’un d’autre… » il se planta en face d’elle, baissant son regard, allant chercher le sien, sans rien ajouter de plus pendant quelques secondes, puis il repris. « Moi j’avais une idée… » il haussa les épaules, regardant à nouveau derrière lui, dans la direction du père adoptif d’Adèle. « J’pense que si c’était moi qui gagnait ce prix là… je choisirai… » et sans pouvoir finir sa phrase, quelqu’un passa derrière lui à vive allure, le bousculant au passage et renversant le contenu de son verre sur ses pieds mais en grosse partie sur la robe d’Adèle, la la bousculant aussi au passage. « Merde ! » il se retourna rapidement pour voir qui avait fait le coup, s’agaçant et s’énervant très rapidement. « Espece de ! » il agrippa par le col l’homme déjà bien alcoolisé, levant son poings qu'il manqua de laisser partir mais le relâcha aussitôt en voyant trois autres mecs s’approcher d’eux, prêt à défendre leur pote. « Fais attention à c’que tu fais. » et sans trop comprendre ce qu'il venait de se passer, l'homme ivre déguerpie rapidement du plancher. Il se tourna à nouveau vers Adèle, l'air désolé, mais aussi énervé. « est ce que ça va?»

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C’était bien connu, Adèle Shephard est bon public, toujours à vouloir avoir le dernier mot, surtout quand ça concerne les garçons. Surtout quand ça concerne ce genre de jeu enfantin, elle ne s’en rend pas vraiment compte, mais elle se sent bien en présence de l’Italien, elle a confiance en lui, même si il a longtemps cherché à la fuir, et à la rejeter, tout ça n’appartient qu’à un passé, quand on les observe de plus près. Ils se cherchent du regard, ils se chamaillent pour rien, et cette complicité la touche. Nino Marchetti la touche, plus qu’elle n’osera l’avouer. Parce que ce ne sont pas des choses qu’elle avoue facilement, encore moins dans les circonstances de cette rencontre troublante. Bonne public, évidemment, qu’elle lui répond, évidemment qu’elle prolonge ce jeu en levant le bras aussi haut, aussi loin qu’elle pourrait le prétendre. Se rapprochant indéniablement du garçon, alors qu’il continue sur sa lancée, en la bisquant davantage. Et les autres affiches posées sur le comptoir n’ont pas retenus son attention, seule celle qui glisse entre les doigts du brun à son importance. Elle râle Adèle, soupire comme une enfant à qui on interdirait quelque chose. Mais elle est têtue, tenace et quand elle a une idée en tête, inutile de vouloir la faire changer d’avis ! Et puis elle rentre dans son jeu pour choisir un heureux élu. Parce qu’elle ne sait pas si il dit vrai ou pas, alors dans le doute mettons les mêmes pieds dans le même sac ! « Il pourrait être ton père. Mais puisque tu insistes, allons lui annoncer la bonne nouvelle. » Elle n’a pas le temps de se dégager de l’emprise de Nino, qu’il la chope par un de ses poignets pour la tirer avec lui, se rapprochant trop près du type, elle résiste du mieux qu’elle peut, mettant tout son poids en arrière pour ne rien faciliter à son boulot. Il s’en prenait un malin plaisir comme si finalement il connaissait déjà la réponse. Comme si il savait au fond de lui, qu’il avait toutes ses chances. Et ce serait mentir que de prétendre le contraire. « Toujours certaine de ton choix ? » Elle fait mine de réfléchir, un instant, alors qu’il la lâche un instant, avant de répondre avec cette moue plaquée sur ce visage angélique mais qu’on doit se méfier quand même. « Huuum… » Elle lève ses yeux sur Nino, alors qu’il reprend, voyant bien qu’elle jouait avec lui et qu’elle ne comptait pas lui faciliter le truc, « tu peux toujours changer d’avis et voir pour quelqu’un d’autre… » Avant qu’il se place juste devant elle, elle relève sans attendre son visage sur lui, et s’y perdait quelques brefs secondes avant qu’il déclare, presque solennellement, « moi j’avais une idée… » Elle bat des cils un peu vulgairement, juste pour lui montrer qu’à présent il a toute son attention. Elle rigole Adèle, il la fait rire avec toute cette mascarade qu’elle considère encore pour être éventuellement être un vrai challenge. « Je t’écoute alors, qu’elle lui répond avec cette hâte d’entendre à qui il pourrait penser, et qui sait, si pour une fois je ne t’écouterais pas… » C’est bien connu, Adèle n’en fait qu’à sa tête, il suffit de lui dire bleu pour qu’elle pense vert, et rouge pour du jaune. Mais là, elle l’écouterait peut-être, pour cette fois… « J’pense que si c’était moi qui gagnait ce prix là… je choisirai… » Il se concentre, il joue du suspense et elle finira par craquer si il continue comme ça, mais il se fait bousculer avant même de pouvoir poursuivre sa phrase, et si lui ne tombe pas, sa bière se jette sans précédent sur la robe de la jeune femme, et sur le sol. « Merde ! Espèce de ! » Nino n’attend pas, laissant Adèle planter là, pour poursuivre le gars. « Nino… » Qu’elle murmure alors qu’elle retient le bras de l’Italien qui est déjà sur le mec. Elle cherche autour d’elle, de l’aide, elle ne veut pas qu’il se bagarre, pas pour une tâche de bière sur une robe, qui finira dans une machine à laver le soir même. « Fais attention à c’que tu fais. » Il le relâche et le gars s’en va. Adèle soupire alors qu’il se retourne vers elle. « est ce que ça va? » Elle relève ses yeux sur lui, pour le rassurer, « ça va t’en fais pas… C’est juste une tâche de rien du tout… » Qu’elle avoue se rapprochant du bar pour demander un verre d’eau, et avec une serviette elle mouille le tissu avant de le passer sur la tâche. Heureusement c’est pas trop énorme, elle en a vu d’autre… « Tu comprends pourquoi je me mets à l’eau ?! » Elle rigole Adèle, et elle relève doucement ses yeux vers lui, qui est juste à côté d’elle, avant de lui demander, « Où est-ce qu’on en était ? » Qu’elle demande, taquine, avant de souffler, « Tu étais censé me dire qui à ma place, tu aurais choisi… » Elle avait hâte de connaître la réponse du brun. Elle avait déjà oublié le cinquantenaire, n’ayant d’attention que pour Nino, et ce jeu à cet instant.

Nino s’amuse, se dirigeant vers cet homme, qu’il décide être bien trop vieux pour pouvoir plaire à la jeune femme, bien trop vieux pour avoir le droit d’avoir ce spa fictif en cadeau. Il la traine, à travers la salle, sentant le poids de la jeune femme qui rechigne à le suivre, elle le tire en arrière mais il arrive à la faire avancer tant bien que mal, il a ce sourire sur les lèvres, Adèle au bout des doigts. Il lui demande, à quelques mètres de lui, si elle voudrait pas changer d’avis, toujours amusé. « Huuum… » ca le fait rire, lui il avait bien en tête avec qui elle pourrait s’y rendre, avec qui elle pourrait partager ce moment-là.  « Je t’écoute alors,  et qui sait, si pour une fois je ne t’écouterais pas… » pour une fois. Il se demandait bien depuis quand Adèle Shephard pouvait l’écouter et quand bien même, il n’avait pas beaucoup de conseils à lui apporter. Il n’était pas un modèle et s’il avait râlé une fois parce qu’il l’avait croisé en ayant bu de l’alcool après le début de sa chimiothérapie, il n’avait pas eu l’occasion de jouer le moralisateur. C’était d’ailleurs souvent l’inverse qui se présentait, Adèle était d’une aide précieuse pour le jeune homme et sans qu’il n’arrive à l’admettre, sans s’en rendre vraiment compte, elle avait une influence positive et grandissante sur lui.
Alors qu’il allait cracher le morceau, l’italien se fit bousculer, Adèle est trempé après avoir reçu la bière du verre de Nino. Prêt à lui sauter dessus, Nino était à quelques centimètres de cet imbécile qui n’était pas capable de regarder devant lui, incapable de regarder autour de lui. L’alcool lui était sans doute monté à la tête bien trop vite et alors que l’italien se retrouve bousculer, interrompu dans sa lancé, il s’agaça aussi vite et était prêt à en découdre.  « Nino… » qu’elle glisse entre ses lèvres, un son doux et presque inaudible qui était arrivé aux oreilles de l’italien et qui avait sans doute participé à sa décision de ne pas aller plus loin – bien sûre, c’était ces autres hommes qui étaient prêts à lui sauté dessus s’il bougeait le petit doigt qui l’avait surtout fait flipper. Il savait comment ça aurait fini et personne n’aurait eu envie de voir ça.
S’inquiétant de savoir si Adèle allait bien, il se retourna vers elle, constatant les dégâts sur sa robe. « ça va t’en fais pas… C’est juste une tâche de rien du tout… » il n’y connaissait pas grand-chose en lessive et détachant, mais il savait qu’il ne s’agissait pas que d’une petite tâche, mais tant pis pour la robe, l’important était qu’elle n’avait pas été une victime collatérale et qu’elle n’avait pas pris de coup à son tour. « Tu comprends pourquoi je me mets à l’eau ?! » ca le fait sourire. « c’est pas toujours le cas… » qu’il lâche, se doutant qu’elle savait de quoi il faisait allusion. « Où est-ce qu’on en était ? » fit-elle sans perdre le nord, redonnant aussitôt son sourire à l’italien, même en constatant que son verre était presque vide. « Tu étais censé me dire qui à ma place, tu aurais choisi… » et sans trop comprendre pourquoi, l’italien se mit à avoir chaud et senti son cœur battre à une vitesse folle dans sa poitrine. « Ouais, j’devais dire ça. » il regarda son verre à nouveau. « attends, j’vais prendre un autre verre. » il était comme perdu et comme pris de cours par cette relance, comme si ce n’était plus lui qui contrôlait la situation. Il se dirigea alors vers le bar à nouveau, voulant gagner du temps. Il pris un de ces programmes sur le comptoire. « Tiens, c’est étonnant, il est plus question de concours et de cadeau… » et il lui met sous le nez. « J’sais pas où j’ai pu voir ça… » il haussa les épaules, jouant l’innocent, il tourna le dos à la belle Adèle pour commander sa nouvelle bière et se trouvant particulièrement bête sur ce coup. Avant de payer son alcool, il la regarda et hésita un instant. « J’aurai aimé que tu me choisisses… »

 «  m'en veut pas d'avoir posé les yeux sur toi »     nino marchetti & adèle shephard

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Il y a de ses instants qu’on vole à la vie, et qui nous font sourire. Et c’est ce que ressent à cet instant Adèle Shephard. En compagnie de l’Italien, elle aimerait dire que ça ne lui fait rien, et qu’elle arrive à garder la tête hors de l’eau, mais son cœur refuse de l’admettre. Au plus profond d’elle-même, elle le sent, cette sensation quand il est là. Près d’elle, plus qu’aucun autre garçon, plus qu’aucune autre personne. Elle a cette impression que tout peut lui arriver, que rien ne sera aussi grave. Et c’est plaisant, Adèle ne s’en lasse pas, quand ce sourire niais apparaît au coin de ses lèvres, et qu’elle détourne son regard bien trop rapidement, priant pour pas qu’il l’est remarqué. Alors qu’elle le sait, elle le devine, qu’il le voit. Mais c’est doux, et ça lui permets de s’évader loin de son traitement, Loin de cette incertitude. Elle parvient à calmer le jeu, à faire redescendre cette tension, parce qu’elle ne veut que douceur et paix Addie. Elle ne veut pas de bagarre, alors elle cherche à blaguer, et elle y parvient quand elle voit ce sourire au coin des lèvres de l’Italien. « c’est pas toujours le cas… » Elle lui tire la langue, elle aimerait ne pas savoir de quoi il parle, elle aimerait ne plus y penser mais la soirée qui a dégénéré avec Freya Doherty, elle s’en souvient plus que de raison. Et le fait que Nino et Freya ont failli se taper dessus, avec. Elle aurait aimé lui effacer de la mémoire, mais c’était désormais trop tard, et on y reprendra plus Adèle. « Ou plutôt ça n’a pas été un jour le cas… » Qu’elle rectifie, large sourire voulant avoir le dernier mot, mais surtout lui montrer qu’elle tiendrait sa promesse, de plus boire d’alcool, sans se soucier de pourquoi, elle voulant tant qu’il soit fier d’elle. Adèle ne devrait pas en attacher tant d’importance. « Ouais, j’devais dire ça. » Dit-il, avec une moue sur son visage, face à une jeune femme un peu trop sûre d’elle, et prête à entendre ce qu’il avait bien en tête. « attends, j’vais prendre un autre verre. » Qu’il avoue avant de se diriger vers le bar pour commander un autre verre. Alors qu’il cherche un des prospectus il en chope un, et en tend un autre à Adèle, « tiens, c’est étonnant, il est plus question de concours et de cadeau… » Plus question de concours et de cadeau ? Prête à crier l’arnaque en plein nez, elle ne pige pas ce qu’il est en train de lui dire et fronce les yeux. Voulant réclamer son dû sans réellement penser que Nino aurait pu la piéger. « Qu-Quoi ? » Elle récupère le papier des mains de Nino, et espère secrètement qu’il la nargue à cet instant, mais elle a beau lire dans les coins, les petites lignes, les grandes, tourner la feuille au verso, Adèle ne peut que se résoudre : il n’y a jamais eu la prétention d’un quelconque concours. Elle relève son regard sur lui, prête à lui arracher ses yeux, probablement une fierté féminine et un piège dans lequel, elle n’aurait jamais pensé tomber. Le bougre ! « J’sais pas où j’ai pu voir ça… » Qu’il sur enchérit, il fait le malin, du haut de son innocence qui ne la trompera jamais. Elle en serait presque déçue Adèle. Et elle se rend compte de sa soudaine tristesse de ne pouvoir vivre un moment pareil, en sa compagnie. C’est idiot, complètement idiot, mais elle ne parvient probablement pas vraiment à le cacher. « C’est tout ce que tu trouves comme excuse, Nino Marchetti ? » Qu’elle demande soudainement, croisant les bras. Alors qu’il évite soigneusement de la regarder, préférant mettre toute son attention en direction du barman. « J’aurai aimé que tu me choisisses… » Qu’il avoue, un certain malaise s’installe probablement du côté de l’Italien, alors qu’elle relève ses yeux en sa direction, elle ne comprenait pas vraiment, enfin si, ou peut-être pas finalement… « Je… » Elle allait dire une énorme connerie, un truc qui allait la dépasser mais elle ne parvenait pas à rester sous silence, pas à l’ignorer, tant sa phrase alimentait tous ses organes de son sang, l’impression que tout son sang circulait à toute vitesse. « Et je t’aurai sans doute choisi… » Elle avoue, à demi-mot, mais c’est pourtant bien sorti de ses lèvres, alors qu’elle détourne ses yeux sur la bière posée sur le comptoir et qu’elle a cette mauvaise impression que son cœur va sortir de sa poitrine tant il accélère sans raison. Enfin si, la raison est devant elle. C’est lui, qui l’anime sans qu’elle n’accepte la sentence, et reprenant une contenance, elle avoue alors, « T’imagines bien que je vais pas rester sans rien faire après que tu m’es mené en bateau … » Une lueur espiègle dans le son de sa voix, et ce sourire qui se dessine au coin de ses lèvres, ce qui allège de bien des façons la pesanteur de leurs mots avoués. Elle ne lui en veut pas vraiment, rien de méchant, de sa part, mais pour autant Adèle est joueuse, fonceuse et il ne fallait pas tant lui en faire pour faire réveiller de petit diable en elle. De cet enfant souvent trop gâtée.

 
Ce petit jeu auquel Nino s’était rapidement pris, faire croire à Adèle qu’il y avait ce concours, lui faire croire à un cadeau alors qu’il n’en était rien, il voulait juste partir à la recherche d’information, directement intéressé. Nino se surprenait à chaque fois qu’il revoyait Adèle, Nino changeait doucement et sans le voir réellement, il baissait les armes, retirait une couche de son armure à chaque fois qu’il la voyait. Bientôt, c’était le gilet par balle qu’il allait retirer, laissant libre accès à son cœur, là où les balles pourraient le toucher directement si Adèle visait bien et jusqu’à présent, elle avait toujours visé juste.
Et c’est là, et c’est maintenant que l’armure touche le sol.  « Je… » elle comprend pas non plus, c’est normal. Pourquoi Nino lui sortirait maintenant, que ce qu’il aurait aimé qu’elle choisisse, c’est lui. Tout ce petit manège pour sortir ça. Et il lui en veut pas de pas tout de pas capter, lui-même il capte pas trop ce qu’il se passe. Il était prêt à faire diversion, trouver n’importe quoi pour changer de sujet, fallait pas trop lui en demander non plus. Même s’il aurait aimé qu’elle comprenne quand même, là, il voulait pas que ça tourne au vinaigre, qu’il soit humilier. Alors qu’il regardait autour d’eux, regard perdu ,sans trop savoir sur quoi accrocher sa vision, elle le surprend à son tour. « Et je t’aurai sans doute choisi… »  sans doute ? Ca veut dire quoi sans doute ? Est-ce que c’était vraiment le moment de jouer sur les mots, de s’attarder sur ce petit détail ? L’italien se retrouvait à son tour bête. Et puis, qu’est ce que ca voulait dire, qu’elle veuille partager ce moment avec lui ? Il en sait rien, ça fait bien longtemps qu’il a pas ressentie tout ce qu’elle peut lui faire vivre ces derniers mois, ces dernières semaines surtout. « T’imagines bien que je vais pas rester sans rien faire après que tu m’es mené en bateau … » ca l’fait sourire, il est bien curieux de voir ce dont elle serait capable. « Du genre ? » il choppe sa bière, ca lui laisse un peu de répit, le temps de se remettre les idées en place parce qu’il sait plus par où commencer, dans quel sens aller. Il est pudique, il est timide, il est réservé, il garde tout pour lui, il lâche jamais un seul morceau, c’est dur de savoir ce qu’il se passe dans sa tête, de savoir ce qu’il y a sous sa poitrine. Bon nombre dirait qu’il n’y a rien, que tout est creux là-dedans. Sujet tabou, parce qu’il avait bien failli se marier Nino, il voulait passer cette bague au doigt de Sofia, il voulait lui dire à quel point il l’aimait, que c’était elle la femme de sa vie, que pour elle, il était prêt à tout. Mais l’italien avait enchaîné les promesses, il avait fait croire mont et merveille à sa belle et il avait toujours été incapable de tenir sa parole, repoussant au lendemain ses engagements, procrastiner professionnel. Elle lui avait filé entre les doigts, trouvant réconfort et promesses tenues auprès d’un autre. Trahis et touché à jamais, il était certain de ne jamais s’en remettre et petit à petit, il baissait les armes.
« Viens… » qu’il lâche maintenant, sortant de cette grande salle où selon lui, il y avait bien trop de monde, trop de regards curieux qui pourraient se poser sur eux. Il sortait de là, dehors, il faisait encore jour mais plus pour longtemps, le soleil se couchait et dans une heure, ils seraient plongé dans la pénombre. Il l’entend suivre ses pas, se demandant si elle savait ce qu’il avait en tête, se demandant comment elle allait bien pouvoir réagir, mais dès lors qu’il était à l’abris de tous les regards, l’italien se tourna vers la jeune demoiselle, et sans se poser une question de plus, il fit le premier pas pour l’embrasser.

 «  m'en veut pas d'avoir posé les yeux sur toi »     nino marchetti & adèle shephard

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Il y avait pour Adèle, ce besoin éternel de faire les choses bien, au gré de ses envies et de ses espoirs. Et jamais, elle n’avait pensé que ce serait réciproque. Entre eux, parce qu’Adèle n’a pas une confiance inouïe en elle et qu’elle ne demeure pas être celle qui se confie le plus sur ses ressentis. Nino n’avait jusqu’à présent jamais fait tomber ses barrières, c’était même elle, qui avait forcé le destin, tant de fois. Qu’elle voulait à présent juste profiter du moment, sans se soucier de ce qu’il pouvait ressentir au fond de lui. Ash se moque bien davantage d’elle, même si en soit elle aimerait parfois qu’il tire ça d’elle, parce qu’à faire un répertoire aussi complet que le bottin, c’est pas ça qui l’aidera à trouver la paix. Adèle ne s’attendait pas à croiser Nino, à tomber sur lui ce soir. Elle ne s’attendait pas à le voir là, devant elle. Il avait fait des efforts pour s’habiller aussi, et c’était agréable à regarder. Elle ne pouvait le nier, elle avait même ce sourire collé à ses lèvres tout le temps de la soirée. Elle ne manquait pas un seul moment de l’observer discrètement et sans le vouloir, tourner ses yeux furtivement de l’autre côté dès qu’il portait son attention sur elle. Et quand elle avait eu l’opportunité de lui faire croire qu’elle pourrait s’intéresser à quelqu’un d’autre, elle n’avait pas tardé à rire. A montrer des signes de son malaise alors qu’il l’avait prise par le bras pour la tirer jusqu’à l’homme en question, alors qu’elle montrait toute sa résistance nécessaire. Mais lui aussi, ne le voulait peut-être pas, parce que si il avait réellement désiré, il aurait pu nettement utiliser sa force pour l’y contraindre, du moins suffisamment pour qu’Adèle se retrouve bête devant le cinquantenaire qui n’aurait rien réellement comprit à cette situation loufoque. Et elle aurait prétendu à un pari qu’elle aurait perdu, en battant des cils avant de s’éclipser. Parce qu’elle a plus d’un tour dans son sac. C’était mignon et grotesque. Pour autant, elle ne comptait pas le lâcher de la soirée, et plus personne n’avait vraiment d’yeux pour elle à cet instant. Bien qu’elle ne l’avouera pas, non jamais. Même sous la torture. Elle s’attendait pas à ce qu’il s’amuse d’elle ainsi, à ce qui lui fasse croire à un coup monté, et comme à son habitude, Adèle avait foncé dans le tas. Les deux pieds joints, la tête la première. Elle y croyait à son spa avec l’Italien et se voyait à présent déçue. « Du genre ? » Elle sourit devant une telle question, et son regard le défi. Elle ne peut s’y empêcher vraiment. Elle le défi de lui résister, elle le défi de ne pas sombrer lui aussi. D’habitude, elle comble tous les silences, ne les supportant pas, mais ce coup-là elle s’en amuse presque, pour le faire languir. « Du genre que si il n’y a pas de spa, je vais être très déçue… » Et il sait ce que c’est une femme déçue ? Ca peut engendrer des tempêtes, des tsunamis. Ca peut devenir intenable. Et c’est ce que peux être Adèle Shephard. Contre toute attente, il lui demande, « viens…  » Elle fronce les sourcils mais ne réfléchit pas plus, et le suit. Elle ne sait pas où il veut l’emmener, mais elle a confiance en lui, Adèle. Alors quand il sort de la caserne elle n’est pas loin de lui, juste derrière. Et se surprend elle-même quand il se stoppe, elle se cogne même à lui avant de reculer un pas. Et c’est quand il se retourne entièrement vers elle, à l’abri des regards et qu’elle le voit approcher d’elle, qu’elle comprend. Plus encore quand elle sent les lèvres de Nino sur les siennes. Elle ne sait pas ce qui se passe dans sa tête, elle ne comprend pas tout, et pose ses mains doucement contre son torse. Si elle ne répond pas avec la même intensité en premier lieu, restant distante et presque peureuse, elle finit par réaliser ce qui est en train de se passer au fur et à mesure que son cerveau est réapprovisionné en oxygène. Elle s’arrête un instant, relève les yeux sur lui, avant de replonger la tête la première. C’est doux, c’est comme elle l’espérait mais sans vraiment comprendre pourquoi son cœur s’agite si intensément dans sa poitrine, Adèle finit par le repousser. Un peu. Assez pour reprendre contenance. « Je… » Les mots ne seront jamais assez forts, jamais assez utilisés à bon escient. C’était tout ce qu’elle avait espéré et elle le rejette, peut-être parce que lui plus qu’un autre, elle a peur de tomber elle-même dans ses filets. Elle recule d’un pas, d’un second. Son visage est fermé, elle est triste Adèle mais il n’a pas le droit de l’aimer, il n’a pas le droit de tomber amoureux d’elle. Il n’a pas le droit de l’embrasser. Elle finira par le décevoir. Quand elle partira de ce monde, quand elle ira rejoindre l’autre monde. Elle s’interdit de se laisser une chance avec quiconque, et plus encore avec Nino Marchetti. Parce qu’au-delà de ce qu’il est, elle a fini par s’attacher à lui. Plus que de raison. « Je ne peux pas Nino… » Et non ‘ je ne veux pas ’. C’est doux, c’est attachant cette manière de vouloir le protéger quand lui, veut se jeter de lui-même. Quand lui, il fait tomber ses barrières alors qu'elle, elle se barricade. Et elle tourne les talons, pour disparaître de son champ de vision, en courant. Le cœur lourd, mais nécessaire, et tant pis si il la déteste. Tant pis si elle a laissé passer la chance de sa vie. Tant pis si elle en souffre.

FIN