Le RP prend place en février 2018, à l'hôpital de Brisbane. Jordan a 27 ans et Rosa est sortie du coma depuis 3 jours.
I have died everyday waiting for you Darling don't be afraid I have loved you For a thousand years I'll love you for a thousand more
Février 2018 L’incroyable s’est produit. Rosa s’est réveillé. Elle est sorti du coma y’a trois jours et elle est toujours éveillé. T’étais à Melbourne quand la nouvelle est tombée mais Maria t’as appelé aussitôt. T’as pris un billet d’avion le plus tôt possible pour voir ça de tes propres yeux. Tu ne peux pas expliquer dans quel état émotionnelle tu étais pendant ton voyage. Tu n’y croyais pas, mais tant quand même pleuré chaudes larmes tout le trajet. Quand t’es arrivé à l’hôpital, quand t’as franchi le pas de sa chambre, elle tendait les bras et tu t’es effondré contre elle. Depuis le temps que tu espérais la voir comme ça quand tu venais dans cette maudite chambre. Cette chambre où elle ne fait toujours qu’être inconsciente. Cette chambre que tu viens visiter régulièrement depuis une dizaine d’année.
T’es présentement dans le couloir parce que bien évidemment, y’a toute la famille et les amis de Rosa qui viennent la rendre visite. Elle est toujours alité, elle est suivit de très près parce que t’as vu des coups d’oeil de certains docteurs et tu sais que c’est beaucoup trop beau pour être vrai. Tu as bien remarqué que personne ne s’est complètement enthousiasmé. Ils ont tous une réserve. Et ils ont raison.
« Je vais aller au Starbucks, quelqu’un veut quelque chose ? »
Il est pas loin de l’hôpital et y’a beaucoup de monde pour les Mendez.
« Un Ice caramel Macchiatto. »
« Je veux bien un latte au lait de coco. »
« Et moi un double expresso. »
« Prend un brownie pour Rosa. »
Et en moins de temps qu’il en faut t’as une liste longue comme le bras et tous les Mendez qui t’ont passé commande t’ont filé des billets bien trop gros pour leur commande.
« C’est ma tournée. »
Tu ne prends pas leurs argents. Tu croises le regard de Jessian qui sort tout juste de la chambre de Rosa. Tu as le temps de l’apercevoir quand la porte s’est ouverte et ton coeur s’accélère encore plus. Elle est là. Elle est en pleine conversation et vraiment t’es toujours autant halluciné.
« Tu veux un truc ? Je vais au Starbucks. »
La vérité c’est que t’aurais besoin d’une autre paires de bras pour tout porter mais tu sais déjà que tu vas leur voler un plateau ou un sac ou un truc. Tu vas te démerder.
Quand tu as reçu le message dans tes SMS, tu n’y as d’abord pas cru. Tu étais en train de jouer avec Morgane quand tu avais attrapé ton téléphone pour vérifier l’heure à laquelle Abel devait passer la voir. A la place, le texto que tu avais trouvé venait d’une autre personne, d’un numéro que tu avais toujours dans ton téléphone sans réellement savoir que tu l’avais encore. Rosa s’était réveillée, voilà ce que disais le message au milieu des smileys excités et soulagés. Des larmes avaient coulé sur tes joues, tu arrivais à peine à le croire et pourtant … Tu ne t’étais pas précipitée à l’hôpital, tu avais laissé passer une journée, puis deux parce que tu n’étais pas aussi proche de Rosa que d’autres personnes et tu n’avais pas le droit de leur voler ce temps si précieux. Mais le troisième jour, tu avais déposé Morgane chez ta soeur aînée pour te rendre à l’hôpital où le miracle s’était déroulé. L’accident qui avait plongé Rosa dans le coma s’était produit alors que tu étais à l’autre bout du monde. C’était tes parents qui avaient été porteurs de la nouvelle quand tu leur avais demandé inquiète si ton amie se portait bien après des emails sans réponse. Tu avais eu le coeur brisé et à ton prochain passage à Brisbane tu étais passée la voir mais depuis, il n’y avait pas eu de vrai nouveauté. Rosa était là, dans le coma, immobile. Cette jeune femme si pleine de vie … Alors que tu rentrais dans le couloir, tu reconnus assis sur des chaises sa famille qui ne semblaient plus à croire et tu pouvais les comprendre. A leur place non plus tu n’y croirais pas. Et puis il y avait lui, Jordan. Tu ne le connaissais pas bien. Tu l’avais croisé quelques fois tout au plus mais tu avais l’impression de le connaître car Rosa t’en avait parlé pendant des heures lors de vos appels ou de vos emails. Presque sans un mot, tu les passais tous un par un avant d’entrer dans la chambre de Rosa. C’était comme si le temps s’était arrêté, comme si les minutes ne passaient plus. Tu pris place à côté d’elle et vous parlâtes pendant longtemps. Tu ne savais pas vraiment combien de temps mais tu sentais que tu avais passé trop de temps déjà par ici quand un docteur vint pour parler à Rosa. Tu sortis donc de la chambre et dans le couloir tu retrouvais tout le monde. « Tu veux un truc ? Je vais au Starbucks. » Tu lèves la tête et le regarde étonné de son offre. Tu hoches la tête, presque malgré toi avant de lui dire : « Je veux bien. Je … Si t’as besoin d’aide je peux t’accompagner. » S’il te l’a proposé c’est qu’il a dû le proposer à tout le monde et cela peut faire beaucoup de boissons. Il acquiesce et tu le suis vers la sortie de l’hôpital. « Comment tu vas ? » Lui demandes-tu. Tu ne sais pas comment il peut aller, incapable d’imaginer quelle serait ta réaction à sa place.
Le RP prend place en février 2018, à l'hôpital de Brisbane. Jordan a 27 ans et Rosa est sortie du coma depuis 3 jours.
I have died everyday waiting for you Darling don't be afraid I have loved you For a thousand years I'll love you for a thousand more
Elle a l’air un peu à l’ouest et tu ne peux que le comprendre. Revoir Rosa après tout ce temps, c’est un truc qui est tellement incroyable. Tu lui proposes naturellement si elle veut un truc à boire. Tu ne la connais pas plus que ça mais tu sais que c’est la première fois qu’elle est dans le coin parce que tu n’es jamais loin des lieux depuis que le miracle s’est produit. « Je veux bien. Je … Si t’as besoin d’aide je peux t’accompagner. » Tu hoches la tête.
« Ouais, c’est pas de refus. » Vous prenez la marche vers le fond du couloir pour arriver aux ascenseurs. « Comment tu vas ? » T’étais un peu parti dans tes pensées sans vraiment t’en rendre compte. Y’a tellement de choses dans ta tête en ce moment. Tu appuies sur le bouton de l’ascenseur, en train de réfléchir à une réponse à cette question. Tu regardes devant toi sans vraiment regarder quoi que ce soit. Tes pensées qui vont à mille à l’heure. Pourquoi cette question est si compliqué en fin de compte ? Parce qu’elle n’est pas sorti d’affaire pour autant.
« Bien ? Je suppose… » T’as pas vraiment eu le temps de mettre des mots sur tout ça. Les portes s’ouvrent et vous entrez à l’intérieur. « Je réalise pas. C’est… Inespéré je… Je sais pas c’est… Beaucoup d’émotions. » Tu hoches la tête. T’es tellement sincère. Des gens qui viennent voir Rosa, vous êtes tous dans la même situation émotionnelle et y’a pas de raison à mentir. C’est compliqué. C’est incroyable. C’est un truc que vous avez jamais vécu. Pas tout le monde gère de la même façon non plus. Tu sais pas non plus combien de temps ça va durer. C’est très compliqué.
« Je pensais que j’avais beaucoup pleuré ces dernières années mais je me suis sous estimé. » Doux Jésus ce que t’as pleuré. Boulversé au possible quand ses yeux ouverts se sont posés sur toi. Quand elle a passé ses doigts dans tes cheveux, quand elle a prononcé ton prénom. T’as eu besoin qu’on te soutienne ou tu serais tombé au sol. Une fois au Rez de chaussé, vous vous dirigez vers l’extérieur. T’as apparemment pas encore terminé ta réponse.
« C’est incroyable. » C’est trop beau pour être vrai. Tu prends une respiration un peu plus grande que les autres avant de retourner ton visage vers elle. La question que tu vas lui poser qui est déjà toute visible dans tes yeux, mais comme elle ne fait pas parti de tes proches, tu formules en tous mots. Tu sais pas si elle comprend tes silences et tes regards.
Proche de Rosa tu l’avais été. Mais tu avais l’impression que c’était dans une autre vie. Comment rattraper près de dix années en quelques minutes sans blesser la jeune femme ? Comment ne pas lui faire sentir qu’elle avait joué le rôle de la Belle aux bois dormant quand vos vies continuaient à tourner. Tu avais vu cette pointe de jalousie dans son regard quand tu lui avais parlé de Morgane. Certainement qu’elle aurait aimé elle aussi être mère ou du moins en avoir la possibilité. Mal à l’aise au milieu de tous ces proches qui avaient attendu ce moment pendant de longues années, tu sautais sur l’occasion d’accompagner son compagnon au Starbucks pour récupérer des cafés pour tout le monde. « Ouais, c’est pas de refus. » Tu hoches la tête et lui emboites le pas. Tu ne sais pas quoi dire, tu ne le connais pas très bien mais en ces temps qui doivent être difficiles pour lui, tu lui poses la seule question qui te vient à l’esprit. Face à la légère surprise sur ses traits, tu ne peux t’empêcher de te demander si tu n’es pas la première à lui poser réellement la question. Tu ne le presses pas à répondre, le silence, pour une fois, ne te dérange pas. « Bien ? Je suppose… Je réalise pas. C’est… Inespéré je… Je sais pas c’est… Beaucoup d’émotions. » Effectivement, les émotions devaient se bousculer au portillon. Tu osais à peine imaginer ce qu’il était en train de vivre et tu ne pouvais t’empêcher de te demander si lui aussi n’avait pas continué sa vie ces huit dernières années. avait-il attendu patiemment qu’elle se réveille, mettant sa vie en pause ou avait-il continué à vivre ? La question était légitime à tes yeux et tu ne le jugerais pas quelle que soit sa réponse. « Je pensais que j’avais beaucoup pleuré ces dernières années mais je me suis sous estimé. C’est incroyable. » Un miracle, voilà ce qu’ils l’avaient nommé et en posant ton regard dans celui de Jordan, c’était bien ce que tu lisais sur son visage. Et en même temps, l’inquiétude, l’incertitude. Que tout cela ne soit qu’un rêve, que tout cela ne s’envole aussi rapidement que le miracle s’était produit. Parce que la situation restait incertaine, c’est ce que tu avais compris, tu n’avais pas besoin de détails. « Cela ne doit pas être simple de l’avoir à tes côtés quand elle a été endormie si longtemps … » Dis-tu en pensant à tout ce que ton amie a loupé dans sa vie mais dans la tienne également. Alors que vous sortiez de l’hôpital, il te demande : « Comment tu te sens toi ? » Tu hausses les épaules, encore indécise de la réponse que tu vas lui faire. Tu n’arrives pas vraiment à mettre des mots sur ce que tu ressens mais tu te dois d’essayer. « Honnêtement, j’arrive toujours pas à y croire. Je … Ma vie a tellement changé ces dernières années, je doute être la même Jess dont elle se souvient et qu’elle a l’impression d’avoir quitté hier. » Et cela te met mal à l’aise parce que tu as l’impression que tu es en train de décevoir ton amie. « J’espère qu’elle sera capable de faire face à tous ces changements. » Cela t’inquiète mais pour l’instant, tout le monde est plus concerné par le côté médical du réveil de Rosa, pas le côté psychologique. « Tu as fait quoi ces dernières années ? » Tu te souvenais vaguement de ce que Rosa t’avait confié sur son copain de l’époque. De la musique, c’était de la musique qu’il faisait mais tu n’en savais pas beaucoup plus.
Le RP prend place en février 2018, à l'hôpital de Brisbane. Jordan a 27 ans et Rosa est sortie du coma depuis 3 jours.
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« Cela ne doit pas être simple de l’avoir à tes côtés quand elle a été endormie si longtemps … » C’est pas simple non. Ca chamboule tout l’équilibre que tu pensais avoir. Mais tu acceptes ça à bras ouverts parce que ça te permet tellement de chose que tu n’avais pas eu le temps de lui dire. De faire. Tu vas pouvoir extérioriser un tas de trucs mais tu vas prendre le temps aussi. Parce que si toi t’es en vrac dans ta tête, ça doit être pire pour elle. Elle a fait un bond de 8 ans dans sa vie un battement de cil. T’es pas le plus à plaindre, tu lâches pas tout sur elle sans réfléchir. A part tous les je t’aimes. Ceux là tu les retiens pas. Les baisers que tu déposes sur sa peau non plus. Tu les retiens pas. « Honnêtement, j’arrive toujours pas à y croire. Je … Ma vie a tellement changé ces dernières années, je doute être la même Jess dont elle se souvient et qu’elle a l’impression d’avoir quitté hier. » Tu hoches la tête. Tu comprends trop ce qu’elle veut dire par là. « J’espère qu’elle sera capable de faire face à tous ces changements. » Nouveau hochement de tête. Toi aussi tu espères. Tu aurais bien envie qu’elle ne te quitte pas avant d’avoir réussi aussi. Parce que tu sais que la suite ne s’annonce pas au plus beau non plus.
« Les médecins ont l’air de savoir gérer la situation. » Ils sont tellement sur la retenu. T’as bien remarqué. T’aimes pas mais tu sais que c’est aussi ce qu’il faut. Pas de faux espoirs. C’est déjà assez compliqué comme ça. Ca fait juste des mixed feelings supplémentaire dans tout ça. C’est dur. Quelle situation incroyable. Tu pensais pas vivre ça un jour. « Tu as fait quoi ces dernières années ? » Vous traversez la rue pour arriver au Starbucks qui est au bout plus loin.
« Je me suis acheté une maison et je bosse en indépendant maintenant. Je suis producteur de musique. Ca marche plutôt très bien. » T’as pas mal de projets qui s’alignent sur les mois à venir et ceux de ces dernières années étaient non négligeable. Tu parles de ta maison en premier parce que c’est clairement le truc dont t’es le plus fier. Avoir un chez toi enfin. Fini d’être sous le même toi que ton père qui te donne aucune considération depuis que t’es né.
« J’ai arrêté de faire le con, ou presque, et je me suis mis comme il faut dans les études après l’accident de Rosa. » Tu te mordilles la lèvre. « La dernière fois qu’on s’était parlé on s’est disputé parce que j’avais décidé d’arrêter l’université. Ca m’a tellement hanté que… J’ai repris pour… Pour qu’elle soit fière ? Pour arrêter de me sentir si coupable des derniers mots que je lui avais dit alors qu’elle avait raison sur toute la ligne… » Tu soupires.
« On s’accroche à ce qu’on peut hmmm… Et de ton côté ? » Parce que pareil, t’as aucune idée de ce qu’elle a fait. Ca t’étonnerait pas qu’elle ait des gosses et un mari. Tu demandes pas directement parce que tu veux pas faire de bourde non plus. Si c’est des sujets délicats. Elle te dira ce qu’elle a envie de partager.
Cette situation te mettait mal à l’aise. C’était peut-être pas la réaction qu’il faudrait avoir mais comment fait-on pour retrouver quelqu’un qui a loupé huit années de sa vie ? Parce que le problème n’était pas que Rosa n’ait pas été présente dans ta vie ces dernières années, cela arrivait à tout le monde de perdre contact. Non, le problème c’était qu’elle avait passé ces 8 années sur un lit d’hôpital et elle se réveillait dans un monde dont elle n’imaginait pas les contours. Tout le monde avait avancé, plus ou moins facilement mais avancé tout de même et cela sans elle. Le soulagement était clair sur les traits de Jordan mais fallait-il être soulagé ? Tu restais plus sceptique parce que même si elle survivait physiquement, tu espérais qu’elle était assez forte pour faire face mentalement à ce qui l’attendait. « Les médecins ont l’air de savoir gérer la situation. » Tu ne réponds rien car tu n’en doutes pas. C’est leur travail après tout, de gérer ce genre de situation. Mais tu as vu certains de leurs regards, ils voient eux aussi Rosa comme une miraculée. C’est sans doute ce qu’elle est et tu ne doutes pas qu’elle doit avoir les meilleurs médecins. Après quelques secondes de silence, tu demandais : « Et les psychologues il disent quoi ? » Parce que pour toi c’était le plus essentiel, c’était ce qui t’inquiétait le plus. Sa santé n’était certes pas stabilisée mais elle découlait également de son envie d’avancer, de guérir, de sa force mentale. Décidant de changer légèrement de sujet, tu questionnais Jordan sur ce qu’il avait fait ces dernières années : « Je me suis acheté une maison et je bosse en indépendant maintenant. Je suis producteur de musique. Ca marche plutôt très bien. J’ai arrêté de faire le con, ou presque, et je me suis mis comme il faut dans les études après l’accident de Rosa. La dernière fois qu’on s’était parlé on s’est disputé parce que j’avais décidé d’arrêter l’université. Ca m’a tellement hanté que… J’ai repris pour… Pour qu’elle soit fière ? Pour arrêter de me sentir si coupable des derniers mots que je lui avais dit alors qu’elle avait raison sur toute la ligne… On s’accroche à ce qu’on peut hmmm… Et de ton côté ? » Ta gorge se serre alors que tu l’imagines vivant avec ce poids sur les épaules pendant huit ans. Huit années à rendre fière La Belle aux Bois Dormant … Tout comme Aurore, elle avait finit par se réveiller … Secouant la tête, tu maudis ta fille de te faire regarder en boucle les films de princesse. « Elle aurait été fière même si tu n’avais pas repris l’université. Ça arrive à tous les couples de se disputer, on ne peut pas savoir qu’on ne se reverra pas dans quelques heures. » Tu t’étais tellement disputée avec Abel quand vous étiez mariés et avec des mots tellement durs, heureusement que vous aviez pu vous expliquer et souvent vous excuser par la suite. « Elle a dû être heureuse d’entendre tous tes beaux projets. » Lui dis-tu avant d’ajouter : « Quand Rosa a eu son accident, j’étais à l’autre bout du monde pour des contrats de mannequinat. J’ai fait le tour du monde et puis je me suis posée à Londres pour quelques années. Je me suis mariée, j’ai eu ma fille, j’ai divorcé et je suis rentrée à Brisbane il y a deux ans. » Tellement de choses que Rosa avait manqué, tellement de moments clés de ta vie … « C’est … Il y a eu tellement de choses, je … Je sais que c’est pas de ma faute mais m’entendre lui parler de tout ça, elle a forcément dû en prendre un coup. » Peut-être plus que si tu étais restée à Brisbane et que tu étais toujours célibataire à batifoler à droite, à gauche. « Tu produis quel genre de musique ? » Lui demandas-tu changeant complètement de sujet pour éviter de te laisser trop gagner par tes émotions.
Le RP prend place en février 2018, à l'hôpital de Brisbane. Jordan a 27 ans et Rosa est sortie du coma depuis 3 jours.
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« Et les psychologues il disent quoi ? » Tu peux juste parler pour ton compte. T’as pas l’info de ce qu’il se dit entre le psy et Rosa. Entre le psy et Maria. Parce que tu sais qu’elle aussi y a eu droit et comment, c’est tout ce qu’il y a de plus normal en ces temps. C’est un sacré choc ce qui est en train de se passer dans vos vies à tous. Tout le monde affecté d’une manière différentes. Alors tu fais un peu l’impasse sur cette question. Tu parles de ta vie à la place. C’est déjà un truc que tu maîtrises plus. « Elle aurait été fière même si tu n’avais pas repris l’université. Ça arrive à tous les couples de se disputer, on ne peut pas savoir qu’on ne se reverra pas dans quelques heures. » Tu hoches la tête. Tu sais qu’elle a raison mais ça n’a pas empêché de te hanter pendant de longues années. « Elle a dû être heureuse d’entendre tous tes beaux projets. »
« Ouais… » Entre deux sanglots parce que t’es tellement ému. Ca commence à aller mieux maintenant que ça fait quelques jours mais quand même. C’est tellement incroyable. Il s’est passé tant de chose que tu veux lui dire, mais pas trop à la fois. Tu sais. « Quand Rosa a eu son accident, j’étais… » Et tu écoutes son histoire à elle. Elle a vécu toutes ces choses que les parents rêvent de voir leurs enfants faire. Se marier, fonder une famille, vivre ses rêves. Tu prends note quand même du divorce et le retour au bercail. « C’est … Il y a eu tellement de choses, je … Je sais que c’est pas de ma faute mais m’entendre lui parler de tout ça, elle a forcément dû en prendre un coup. » Sûrement. Elle n’arrête pas de te dire qu’elle est heureuse que tu aies continué à vivre mais une partie de toi se dit qu’elle doit être jalouse d’avoir manqué autant de chose. Tu sais pas quoi dire de plus parce que tu es d’accord avec elle et ça te rend triste d’imaginer Rosa triste. « Tu produis quel genre de musique ? » Tu sais pas si elle a vu sur ton visage que le sujet te faisait partir en bad mais le changement de sujet est notable. Vous prenez place dans la file d’attente au Starbucks.
« Surtout du rock et du métal, ça fait que quelques années. » Tu sais pas pourquoi tu te justifies. C’est clairement un style qui te passionne depuis toujours. T’as quelques trucs sous le coude qui ne sont pas du tout du rock mais tu gardes tout ça pour toi pour l’instant. C’est trop perso. Tu comptes faire écouter le tout à Rosa dès que l’occasion se présente. C’est elle ta muse.
« Désolé pour le divorce… » Aucune idée pourquoi tu ajoutes ça. De toute façon ton esprit est un peu dans tous les sens et à juste titre. C’est surtout que tu penses à demander Rosa en mariage incessamment sous peu. « Tu fais quoi comme boulot maintenant ? Tu élèves ta fille seule ? » Manière subtile de voir si elle a quelqu’un d’autre dans sa vie ou tout simplement avoir l’info si elle gère comme une Queen ou non. T’as tellement d’admiration pour les gens qui ont des gosses. Tu t’imagines pas du tout en avoir un jour. Rien que quand tu gardes les petits cousins Mendez pour quelques heures ça t’angoisse même si ça se passe toujours bien.
Tu allais certainement trop loin. Rosa avait ouvert les yeux, Rosa vous parlait, Rosa riait avec vous, elle pleurait aussi mais elle était enfin là, comme ressuscitée après toutes ces années passées dans le coma. Tu avais fini par oublier qu’elle se trouvait encore là persuadée que sa famille aurait pris la décision d’arrêter les soins. Finalement, ils avaient bien fait d’y croire. Mais à quel prix ? Tu n’en savais rien et tu gardais cette pensée pour toi. Jordan ne répondit pas quand tu lui demandas ce que les psychiatres pensaient du cas de ton amie et tu ne poussais pas la question. De manière générale, tu compris qu’il n’avait aucune envie de parler de ce sujet. Il en avait déjà trop parlé à tous les coups alors tu lui parlais de toi, des évènements importants qui avaient jalonnés dans vie ces huit dernières années. Est-ce que sa vie à lui s’était arrêtée ? Non, il avait repris des études et travaillait dans la musique alors non mais en même temps, il était là aujourd’hui, jour et nuit. Il avait attendu qu’elle se réveille, avait dû faire parti de ceux à ne pas perdre espoir. A ta narration il ne répondit pas et tu lui demandais curieuse ce qu’il produisait comme musique. Quelque chose te disait que ce n’était pas le style qui te correspondait mais il en fallait pour tous les goûts : « Surtout du rock et du métal, ça fait que quelques années. » Tu hoches la tête car effectivement, ce n’est pas ce que tu écoutes. Le rock encore, cela t’arrive mais le metal, c’est un non clair et net. Tu n’es pas là pour débattre musique de toute manière. « Des trucs que je pourrais connaître ? » Après tout, peut-être que c’est un artiste à succès dans son domaine et que tu n’en sais rien. Tes parents aiment te faire remarquer qu’à part le mannequinat rien ne t’intéresse. Ce n’est pas vrai, c’est juste que tu ne retiens pas des dizaines d’informations inutiles comme ton aînée pour pouvoir ensuite briser en société. « Désolé pour le divorce… Tu fais quoi comme boulot maintenant ? Tu élèves ta fille seule ? » Tu regardes Jordan surpris qu’il revienne sur ce sujet. Tu ne t’es pas étalée sur ton divorce et tu arrives aujourd’hui à en parler sans que cela soit aussi douloureux. Tu espères que les années sauront adoucir les plaies ouvertes mais tu en doutes. Ou alors pas complètement. « Je suis toujours mannequin, j’ai eu la chance de pouvoir me relancer après ma grossesse. Je suis basée à Brisbane et je voyage quelques fois par an. » Pas autant que tu l’avais imaginé ou que tu l’aurais voulu mais ta fille passait désormais avant tout le reste. « Tu n’as pas à t’excuser pour mon divorce, c’était inévitable. J’élève Morgane toute seule, mes parents m’aident beaucoup. Son père est présent également mais elle est avec moi la plupart du temps. » Tu n’avais pas envie de rentrer dans les détails de la garde de Morgane avec Jordan, cela n’était pas important. « Vous aviez parlé d’avoir des enfants avec Rosa ? » Lui demandes-tu curieuse. Peut-être trop d’ailleurs …
Le RP prend place en février 2018, à l'hôpital de Brisbane. Jordan a 27 ans et Rosa est sortie du coma depuis 3 jours.
I have died everyday waiting for you Darling don't be afraid I have loved you For a thousand years I'll love you for a thousand more
« Des trucs que je pourrais connaître ? » Tu sais pas trop en vérité. Bring Me The Horizon sont méga connu pour toi et ceux qui écoutent le métal. Ils remplissent des Arena en UK. Dès que tu en parles à des gens qui ne sont pas intéressé par cette musique, ils connaissent pas du tout. Ils ne passent pas assez sur les radios populaires. Ou pas du tout. Voué à passer sur Triple J jusqu’à la fin des temps.
« Si je te dis Bring Me The Horizon ? Ou Don Broco? » Tu t’attends vraiment pas à ce qu’elle connaisse. T’es habitué à te sentir seul quand tu parles de ta musique avec certaines personnes. Heureusement t’as tout un groupe d’amis qui savent, qui écoutent, qui aiment. C’est d’ailleurs comme ça que tu les as connu. En concerts. Tu vois bien qu’elle s’attendait pas à ta question sur sa fille. T’es en train de te dire que c’était déplacé mais t’oses espérer qu’elle n’y répondra pas si elle est vraiment dérangé. « Je suis toujours mannequin, j’ai eu la chance de pouvoir me relancer après ma grossesse. Je suis basée à Brisbane et je voyage quelques fois par an. » Tu hoches la tête. Elle a réussi à continuer à faire ce qui lui plaît. C’est cool. Y’en a tellement qui arrête toute leur vies une fois qu’ils ont des petits. Encore plus si ils divorcent et se retrouvent seuls à élever leur gosse. « Tu n’as pas à t’excuser pour mon divorce, c’était inévitable. J’élève Morgane toute seule, mes parents m’aident beaucoup. Son père est présent également mais elle est avec moi la plupart du temps. » C’est pas du tout ta vie mais t’es rassuré de l’entendre qui gère sa situation. Elle a l’air d’avoir un bon cadre et surtout, des parents qui l’aident. Can’t relate. « Vous aviez parlé d’avoir des enfants avec Rosa ? » Tu hoches la tête.
« Ouais. On avait fait milles projets sur la comète. Tous les jours des nouveaux. » Ca te fait sourire de te souvenir de ces moments là. C’était que des fantasmes parce que vous n’y croyiez pas vraiment. C’était trop beau, trop loin. Vous étiez si jeune. Vous aviez le temps. Mais nope. Ouais. « Je suis content de voir que ça va pour toi. » Pour en revenir sur ce qu’elle t’a dit juste avant. C’est votre tour de passer commande et tu sors ta liste longue comme le bras de tous les proches de Rosa. Tu dictes le tout, faisant gaffe, même si tu sais que personne ne sera dérangé si tu t’es trompé ou s’ils se sont trompés eux. Ils sont comme ça les Mendez. Tranquille. Et puis tu te tournes vers Jess pour qu’elle commande à son tour. Tu paies. Nouvelle attente, mais à l’autre bout du comptoir cette fois. T’es un peu dans tes pensées, te demandant à quel moment se sera parfait de demander Rosa en mariage. Tu sais pas pourquoi t’as l’impression d’être pressé par le temps. Tu sais que ça va pas durer. Faut profiter maintenant, tout de suite.
« Maria a envie d’organiser une sorte de fête pour rattraper tous les noël et anniversaire qu’elle a loupé. » Tu tournes la tête vers Jessian. « Ce serait bien si tu pouvais venir. Avec ta fille. Plus on est de fou… » T’es conscient que dans l’hôpital ce sera pas possible, mais tu sais aussi que les Mendez sont en train de voir pour une autorisation de sortie d’une journée. « Je te tiendrais au courant quand ce sera un peu plus concret. »
Dan ton métier, tenir des conversation sur tout et rien avec des inconnus était un talent qu’il valait mieux avoir pour faire avancer plus vite sa carrière. Se souvenir de petites informations attrapées à droite à gauche, pouvoir rebondir sur tout et n’importe quoi. Tu aimerais que ce ne soit pas ce que tu étais en train de faire avec Jordan mais ça l’était un peu. Parce que toi, ton amie c’était Rosa et parce qu’à l’époque tu avais été loin de l’Australie, tu n’avais fait qu’apercevoir Jordan lors de FaceTime mais tu ne le connaissais pas. Alors comment peut-on ne pas marcher sur des oeufs dans cette situation avec quelqu’un que l’on ne connaît pas ? Le sujet de son boulot semblait plutôt serein tout de même donc tu lui demandais s’il avait fait des chansons ou albums dont tu aurais pu entendre parler. « Si je te dis Bring Me The Horizon ? Ou Don Broco? » Tu aurais aimé lui dire que tu avais déjà entendu, que tu aimais beaucoup mais on t’avait fait remarquer que tu étais une piètre menteuse donc tu n’allais pas aggraver ton cas. Faisant une petite moue à l’homme en face de toi, tu lui dis : « Non, désolé je ne connais pas. Je ne suis pas une experte en musique non plus. » Lui fis-tu remarquer donc tu doutais qu’il t’en tienne rigueur. Ce n’était pas ton univers même si tu jouais un peu de piano. Toi, ton truc c’était le mannequinat, là tu connaissais tout ce qu’il y avait à savoir. La conversation se poursuivit ensuite sur ta vie et en particulier sur ta fille, Morgane. Elle était encore petite et avait fait une entrée fracassante dans ta vie mais tu ne le regrettais pas. Il t’avait juste fallu du temps pour l’accepter. Tu finis par demander à Jordan si les enfants étaient un projet qu’ils avaient avec Rosa à l’époque : « Ouais. On avait fait milles projets sur la comète. Tous les jours des nouveaux. Je suis content de voir que ça va pour toi. » Comme tous les jeunes que vous étiez, les plans devaient être nombreux et éclectiques à l’époque. Qui aurait pu prévoir qu’un malheur comme celui-ci s’abattrait sur Rosa ? Elle ne le méritait tellement pas … Mais la vie n’était pas juste alors c’était elle qui avait fini par passer les dernières années dans un lit d’hôpital. « Vous avez la possibilité d’en faire de nouveaux. » Lui dis-tu en essayant de te montrer optimiste. En vérité, tu ne savais pas jusqu’à quel point Rosa était sortie d’affaire, pour combien de temps et ce qui serait possible pour elle. Votre tour arriver, tu laisses Jordan lire la longue liste de boissons à laquelle tu ajoutes la tienne et vous partez les attendre de l’autre côté du comptoir. « Maria a envie d’organiser une sorte de fête pour rattraper tous les noël et anniversaire qu’elle a loupé. Ce serait bien si tu pouvais venir. Avec ta fille. Plus on est de fou… Je te tiendrais au courant quand ce sera un peu plus concret. » Tu hoches la tête. Si quelque chose était organisé, c’était évident que tu feras ton possible pour venir. Tu amèneras Morgane si tu peux. Du haut de ses trois ans, elle ne se rendra pas compte du contexte et sera une bouffée d’air frais dans une fête qui regroupera des gens qui ne se sont sans doute pas vus depuis des années. « Si j'ai la date un peu en avance, je m'arrangerai pour être là avec Morgane. Ils vont la laisser sortir bientôt ? » Demandas-tu curieuse. Tu n’avais pas l’impression que c’était d’actualité pour l’instant mais peut-être que tu te trompais. Après tout, tu n’y connaissais rien et tu n’avais vu Rosa que quelques heures. « Elle t’a dit ce qu’elle voulait faire ? » Si elle avait déjà quelque chose en tête bien entendu.
Le RP prend place en février 2018, à l'hôpital de Brisbane. Jordan a 27 ans et Rosa est sortie du coma depuis 3 jours.
I have died everyday waiting for you Darling don't be afraid I have loved you For a thousand years I'll love you for a thousand more
Tu vois à son air qu’elle ne connait pas. « Non, désolé je ne connais pas. Je ne suis pas une experte en musique non plus. » Voilà. Confirmation. Mais c’était sûr. T’es pas du tout surpris qu’elle ne connaisse pas.
« T’inquiètes. » Parce que t’as bien vu qu’elle était en train de se justifier. T’as aucun soucis avec le fait qu’elle connaisse pas. Tu ne le prends pas du tout personnellement. T’es tellement habitué. Tu comptes pas non plus lui faire écouter parce que généralement c’est une torture pour les autres. C’est le malaise. Ca sert à rien. Vous n’avez pas les mêmes intérêts niveau musique. T’es pas là pour forcer les gens à aimer. Le sujet de sa gosse t’intéresse par contre. C’est toujours délicat les parents célibataires. Tu sais ce que c’est d’être élevé par un père seul. Même si élevé est un bien grand mot. Mais ouais. Tu penses aux gosses dans ces cas là. Et puis tu penses à Rosa qui n’aura certainement pas de gosses. « Vous avez la possibilité d’en faire de nouveaux. » Elle a l’air assez confiante là dessus et t’aimes bien te bercer d’illusion en la croyant là.
« Ouais… » Parce que c’est beau de rêver. T’as envie d’y croire quand même. Elle est réveillée, c’est déjà incroyable. Tous les jours à tous les instants tu te pinces pour te le remettre en tête. Et puis tu fonces à l’hôpital pour la voir quand t’as pas déjà dormi sur place. T’as du mal à quitter les lieux. Tu veux pas perdre un moment de plus avec elle mais tu sais aussi que y’a pas que toi. Rosa connaissait tellement de monde au delà de sa famille. « Si j'ai la date un peu en avance, je m'arrangerai pour être là avec Morgane. Ils vont la laisser sortir bientôt ? »
« Je sais pas. Maria essaie de voir si c’est possible. Le temps d’une journée. Quelle voit un endroit un peu plus familier. » T’as tellement envie de lui montrer ta maison. Mais tu vas rester sage et suivre les directives. Suivre les Mendez aussi. « Elle t’a dit ce qu’elle voulait faire ? »
« Je pense rien de plus qu’un repas avec tout le monde. Genre apéro dinatoire. Histoire de se retrouver dans un meilleur cadre. » Et voilà vos premières boissons qui sont prêtes. Y’en a un paquet qui arrive, tu commences à compter pour pas en oublier. Tu te concentres là dessus, comme si t’avais besoin de penser à autre chose au lieu de la réalité de la situation. Tu as beaucoup de mixed feelings et c’est pas évident à gérer même si tu fais de ton mieux et que de manière globale, c’est plutôt des bonnes nouvelles tout ça. Tu te tournes vers Jessian qui s’est porté volontaire pour t’aider et y’en a effectivement plus que besoin. Un sourire amusé se trouve sur tes lèvres. « Prêt à ramener tout ça? » Parce que tout est bel et bien là apparemment et y’en a beaucoup.