every occasion, once more, it's called the funeral (harvey)
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
every occasion, once more, it's called the funeral.
perilous night, their voices calling. a flicker of light before the dawning, out here, the wild ones are taming the fear within me. scared to call them my friends and be broken again, is this hope just a mystical dream? and the memories were lost long ago, but at least you have beautiful ghosts. @harvey hartwell
Se relevant plus rapidement que prévu, Ezra vint se cogner l’arrière du crâne dans le capot ouverture de la voiture. « Outch. » Il vint secouer légèrement sa tête, comme s’il remettait ce qui venait d’être perturbé à sa place, avant de soupirer. Il avait beau monter et démonter mille fois le moteur, il n’arrivait pas à mettre le doigt sur l’élément qui faisait tout capoter. La voiture était au garage depuis presque deux semaines désormais, tous les mécaniciens présents étaient passés jeter leur coup d’oeil - mais aucune paire d’yeux n’arrivait à sortir quelque-chose de concret. Jetant le torchon qui venait de lui servir pour s’essuyer les mains, Ezra soupira. Il jetait l’éponge pour aujourd’hui, une fois de plus, car il s’entêtait à continuer de regarder ce problème avec toujours le même oeil, ne pensant pas à d’autres éléments qui devraient être pris en comptes. Il était fatigué, du cambouis de la tête au pieds, et il était temps qu’il rentre chez lui. Dehors, le soleil avait touché l’horizon depuis bien longtemps déjà.S’assurant que le capot était bien maintenu, il passa par son bureau pour récupérer ses affaires - il passerait la totalité à la machine en rentrant, tant pis pour le blouson propre. Il s’apprêtait à éteindre les lumières lorsqu’une fois s’éleva, non loin de la porte de service. « Ezra ? » Relevant le regard, les pupilles cherchant à identifier la voix qui venait de l’appeler, les pas du jeune homme s’approchèrent de la dite porte. Avant qu’il n’y parvienne, ses sourcils avaient déjà creusé son front - il avait reconnu la jeune femme se tenant à la porte. « Meghan, c’est toi ? » Il allait s’oser à tirer un petit sourire satisfait de voir la jeune femme se pointer à son garage, mais il se retint lorsqu’il vit ses yeux rouges et bouffis. De suite, le coins de ses lèvres reprirent leur place, ses yeux se plongeant dans les siens. « C’est quoi, Meghan ? » Alors, elle vint s’effondrer en larmes dans ses bras, secouée de spasmes, et le coeur d’Ezra se fendit de mille morceaux.
Il se permit de garder les yeux fermés un instant. Peut-être deux - le temps semblait complètement altéré. Enfin, il vint déposer trois coups secs sur le bois de la porte. Quelques pas se firent entendre de l’autre côté de la planche, avant que la porte ne vienne s’ouvrir. Presque machinalement, comme un réflexe, un petit sourire désolé s’étira sur le coin des lèvres d’Ezra. De ces dernières, nul mot n’en sortit cependant, la situation se prêtant plutôt aux regards échangés et aux souvenirs laissés suspendus dans l’air qu’à la discussion. Refermant la porte derrière lui, un frisson vint parcourir l’échine du Beauregard. Cela faisait trop longtemps qu’il n’était pas passé ici, et s’il s’en mordait déjà les doigts avant de partir de chez lui, la vague d’émotions contradictoires qui l’envahit fut à deux doigts d’avoir raison des larmes qui menaçaient de couler. « On y va ? » La voix enrouée de Meghan le tira de ses pensées, et ils refermèrent la porte en sortant. Ezra savait que c’était probablement la dernière fois qu’il mettait les pieds ici. Tachant de sortir les pensées négatives qui l’envahissaient de sa tête, il vint tirer la porte à la jeune femme avant de prendre place côté conducteur. La circulation était fluide aujourd’hui, comme si les autres habitants de la ville avaient compris que ce n’était ni le bon jour ni le bon moment pour venir jouer avec leurs nerfs. Au premier feu, Ezra ne put s’empêcher de voir Meghan jouer nerveusement avec ses mains, à tordre ses doigts dans tous les sens, s’entremêler les sentiments par la même occasion. Il vint prendre une dans sa main celles de Meghan, tendant de calmer la tempête intérieur dont ils faisaient tous les deux preuves. « Je te lâche pas, ok ? » Même si ses paroles étaient là pour la rassurer elle, les entendre ne lui faisait pas de mal. Le feu vint s’éclairer de vert et il appuya de nouveau sur l’accélérateur. Lorsqu’ils parvinrent à l’entrée du cimetière, Ezra coupa le moteur. Ils étaient en avance, et pouvaient se permettre de souffler un peu. Frank n’était pas croyant, alors sa fille avait fait le choix d’un enterrement simple au cimetière, avec une petite cérémonie. Ezra n’en revenait toujours pas, même une fois arrivé devant les lieux. Frank était mort. Après avoir réussi à calmer les sanglots de la demoiselle, trois soirs plus tôt, elle avait fini par confirmer ce qu’Ezra avait deviné - son père n’était plus de ce monde. Crise cardiaque, le médecin avait été formel. Pas de maladie à n’en plus finir ou quoi que ce soit. Il ne s’était simplement pas réveillé un matin, parti paisiblement dans son sommeil. Le Beauregard avait envie de dire heureusement, car Frank ne méritait pas de quitter ce monde autrement qu’en étant en paix. « Allons-y. » Et ils sortirent de la voiture. Le reste des plus courageux arriva par vague, certains étant venus par groupe pour se soutenir entre eux. Ezra était à la fois étonné et soulagé de voir qu’un petit groupe commençait à se former autour du trou creusé en terre. Il n’aurait pas supporté l’idée que le vieille homme ait un de ces enterrements où personne ne vient, car les souvenirs sont déjà plus présents que la douleur réelle. « Nous sommes ici aujourd’hui pour honorer la mémoire de Frank Booth… » Alors, le cortège des pompes funèbres démarra. Le vent s’engouffrait dans les branches des arbres, comme pour rendre la scène moins morbide - si cela était possible. Les personnes présentes se tenaient les mains, se laissaient aller à quelques larmes lors de l’évocation d’un souvenir ou deux. Parfois, un petit rictus, accompagné d’un léger rire étouffé, se répandait à travers le cortège. Majoritairement, malheureusement, ce fut les reniflement de nez qui se firent le plus entendre.
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→ De ce qu’en disent les gens, la période est propice au changement comme si changer d’année nous permettait de tourner la page sur la précédente et de nous remettre en selle efficacement pour ce qui ne manquerait pas de nous tomber sur le coin de la gueule. A mon humble avis, tout ça n’a rien d’extraordinaire, il ne s’agit que d’une nuit comme toutes les autres, un peu plus festive et peut-être plus entraînante… Bon je dois avouer que j’en ai allégrement profité cette année et que j’ai mieux saisi cette sensation de ‘renouveau’ dont parlent les gens, même si depuis un bon mois, j’ai la curieuse impression de renaître chaque jour. Depuis la libération de ma mère, et avant ça depuis la révélation des combats à Terrence et cette décision d’arrêter l’alcool, tous ses éléments m’ont amenés à avoir une bien meilleure hygiène de vie et à me questionner d’ailleurs férocement sur mon avenir au Confidential club. J’ai d’autres ambitions dans la vie que d’être un simple vigile de strip-club et même si je considère mon job actuel comme prévenant et important, je m’en désintéresse de plus en plus. Quoiqu’il en soit, ce n’est qu’une réflexion en cours car la fin de l’année 2019 a été marquée par les changements et il faut encore s’adapter à tous ceux-là. Heureusement, vivre avec Terrence m’aide beaucoup à envisager l’avenir plus sereinement et les fêtes de fin d’année à ses côtés m’ont fait un bien fou, je crois que je peux affirmer sans mentir qu’elles ont été les plus belles de toute ma vie. L’ombre de mon père les a toujours ternies durant l’enfance, et après cela l’absence cruelle de ma mère ne les a jamais rendues joyeuses. Je me sens incroyablement chanceux d’avoir trouvé l’amour ces derniers temps. Il y a l’amour fraternel qui n’était jamais bien loin mais dont je m’étais détourné pour protéger mon petit cœur meurtri par un amour maternel manquant et gâché ; puis il y a l’amour de mon tout premier homme que j’ai autorisé à pénétrer brusquement dans ma vie et qui me comble chaque jour davantage. Ma vie prend un tournant stupéfiant que je n’aurais pas pu anticiper, et je dois avouer être un peu perdu par moment au milieu de tout ce bonheur qui éclate et brille. Et comme si cela pouvait être rassurant, apprendre le décès d’une personne qui a beaucoup compté dans ma vie et dans mon amour des deux-roues, me rappelle que la vie ne change pas tant que cela et que s’il y a des moments de bonheur, la tristesse en fera toujours partie. L’enterrement a été annoncé dans l’avis de décès du journal, et je n’ai pas eu besoin de poser un jour car il s’agit d’un mardi, jour de repos pour moi. Terrence s’est un peu inquiété de mon état d’esprit avant de me laisser partir, tout vêtu de noir pour les obsèques du vieux Frank.
Sur le chemin, je ressasse ma rencontre avec le vieux Frank et replonge dans des souvenirs d’adolescent qui me font aujourd’hui encore légèrement sourire. – Hep gamin, viens par là ! M’avait-il dit, avec un ton à la fois autoritaire et bienveillant qui avait attisé ma curiosité, ne me laissant pas d’autres choix que de le suivre pour connaître les raisons de cette interpellation brutale. Peut-être que je trainais un peu trop près du garage depuis quelques temps, à fumer en observant les motos et le travail des employés, l’air absent et légèrement admiratif du gamin rêveur qui se répète mentalement qu’un jour, lui aussi aura sa propre bécane. J’avais pénétré dans le petit bureau d’accueil où l’odeur de cambouis et de cuir persistait, encrassée et poussiéreuse, et le vieil homme m’avait observé de plus près un moment avant de me demander derechef – ça te plaît les motos, hum ? Je me souviens avoir seulement haussé les épaules avec flegme, un peu pris au dépourvu par la situation. – ça te plairait d’apprendre un peu à bosser dessus au lieu de mater les autres faire ? Qu’avait-il vu en moi, cet homme fort et tenace pour me proposer ainsi un apprentissage hors-norme, sans contrats si ce n’est l’accord tacite de me plier à ces exigences sans faire de vagues ? Je l’ignorais à l’époque et je suppose que mes questions s’enterreront avec lui. Quoiqu’il en soit, Frank Booth a fait bien plus pour moi que n’importe qui d’autre et c’est avec nostalgie que je me remémore toutes ces longues soirées à démonter les moteurs à la lueur des lampes torches, à chercher la panne et à vérifier le bon état des machines. J’avais 15 ans à l’époque, et grandement besoin d’un modèle parental pour m’aider à garder la tête sur les épaules. Et même si Frank n’aura pas réussi à m’éloigner des conneries, il m’aura inculqué de vraies valeurs dont celle du travail et c’est pourquoi aujourd’hui, j’ai besoin de lui rendre hommage. A cet homme qui, de son propre chef, a décidé de tendre la main à un gamin dévasté et abandonné.
Le vent chaud s’engouffre dans les allées du cimetière, et légèrement à l’écart, je suis le petit cortège en fumant une cigarette et en me rappelant mes bons souvenirs liés au défunt lorsque j’aperçois le visage d’un de mes anciens collègues du garage, tenant le bras de la fille de Frank, Meghan (ce dernier m’avait d’ailleurs ordonné de ne pas m’en approcher… Si seulement il avait su à quel point sa fille ne m’intéressait pas !). Ezra avait été un bon ami à l’époque et nous avions quasiment fait notre apprentissage au même moment – sauf que le sien était tout ce qu’il y a de plus légal. J’aurai aimé le retrouver dans d’autres circonstances, évidemment mais le destin a une drôle de manière d’organiser les rencontres parfois et j’ai appris à ne pas trop exiger de lui. La cérémonie se poursuit à l’endroit où le vieux Frank doit être enterré, et l’assemblée fait partiellement silence pour se recueillir et dire au-revoir à cet être qui d’une façon ou d’une autre, a marqué leurs vies. J’écoute religieusement les tendres paroles prononcées pour honorer la mémoire du défunt et reste en retrait, les yeux fermés, à l’écoute des pleurs et des peines qui s’expriment dans des sanglots étouffés, des reniflements bruyants et des soupirs saccadés. La cérémonie prend fin et, à tour de rôle, un dernier hommage est rendu à l’homme avant que son cercueil ne descende dans la fosse pour son repos éternel. Je m’approche de son lit funeste et la paume de ma main effleure le bois précieux choisi avec soin pour accompagner Frank tout le long de son dernier voyage. Lorsque je m’écarte un petit peu, je croise le regard de mon ancien ami qui soutient toujours la fille de Frank et décide de faire le premier pas. – Toutes mes condoléances, Meghan… J’ai connu Frank il y a longtemps, il faisait partie des gens biens. Je m’adresse en premier à la jeune femme qui me remercie d’un geste de la tête, avant d’aller saluer d’autres personnes de l’entourage du vieux garagiste et ma main se tend vers Ezra que je salue à son tour. – Toutes mes condoléances à toi aussi. C’est dommage de se retrouver dans de telles circonstances, mais j’suis content de te revoir. Et c’est sincère car Ezra fait partie des personnes qui m’ont tiré vers le haut durant une période sacrément noire de mon existence. Il l’ignore surement mais il a beaucoup compté pour moi.– Tu deviens quoi alors ? Tu bosses toujours au Mecanor ? Je n’en serais pas vraiment étonné pour le coup, c’était l’idée dès le début de son apprentissage alors… à moins que la mort du vieux Frank ne change totalement la donne, je vois bien Ezra bosser encore là-bas.
Ezra Beauregard
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TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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perilous night, their voices calling. a flicker of light before the dawning, out here, the wild ones are taming the fear within me. scared to call them my friends and be broken again, is this hope just a mystical dream? and the memories were lost long ago, but at least you have beautiful ghosts. @harvey hartwell
Le maître de cérémonie, si tel nom pouvait lui être donné, réussissait à choisir les bons mots au bons moments, à prononcer les bonnes paroles lorsqu’elles étaient nécessaires. Ce n’était pas chose aisée, que de mener un enterrement sans tomber dans les médisances et les paroles déplacées. Jusque maintenant, il s’en sortait parfaitement bien. Ezra n’avait pas lâcher Meghan depuis le début de la cérémonie, que ce soit physiquement à avoir une main rassurante sur son épaule ou dans la sienne, ou que ce soit du regard. Il se rappelait principalement la façon dont Frank avait pu prendre soin lui, l’idiot complètement perdu dans sa vie professionnelle, venant de quitter une école réputée pour désirer apprendre la mécanique. Il aurait pu mal finir, il aurait pu tout envoyer valser - mais ce n’était pas une chose qui avait pu arriver, car le vieil homme veillait sur lui. Il avait toujours fait en sorte qu’Ezra trouve en son garage et ses méthodes quelque-chose d’apaisant, un endroit où il se sentirait autant à l’aise que chez lui, quelque-part qui l’accueillerait à bras ouverts. Si les premiers mois avaient été difficiles, le jeune homme n’aurait jamais pu remercier assez Frank d’avoir fait tout ça pour lui. Il l’avait surement sauvé d’une vie à se demander si ses capacités étaient les bonnes, et surtout s’il ne ratait rien ailleurs. Alors, à partir d’aujourd’hui, il savait au plus profond de lui que son regard à l’égard de Meghan ne serait plus le même. Il y aurait perpétuellement cette ombre de bienveillance en plus. L’équipe des pompes funèbres finit par faire comprendre que la cérémonie touchait à sa fin, et qu’il était grandement temps de rendre un dernier hommage à l’homme qui les réunissait encore tous en ce jour. A tour de rôle, ils vinrent s’approcher du cercueil, marquant là du signe de leur choix leur au revoir éternel. Ezra ne nierait pas que son coeur eut un pincement comme il ne connaissait que trop bien au moment où les quatre planques prirent place en terre. Une larme s’échappa d’ailleurs de ses yeux, qu’il s’empressa de chasser d’un revers de la main. D’autres personnes avaient besoin qu’il soit fort aujourd’hui, et il se refusait à se laisser aller maintenant. Les convives finirent par venir saluer Meghan, lui exprimant tous les unes à la suite des autres à quel point ils étaient désolés que les événements se soient passés de la sorte. La jeune femme acquiesçait et souriait autant qu’elle le pouvait, mais les forces commençaient à la quitter. Ses yeux se ternissaient devant les condoléances interminables, et Ezra voyait presque à l’oeil nu ses jambes fléchirent. Ce fut alors avec grand soulagement que la dernière personne de l’assemblée s’approcha de la jeune femme, venant à son tour présenter ses pensées affectueuses. Cependant, cette fois ci, Ezra avait un léger sourire aux coins des lèvres. Pas de ceux qu’il avait poliment esquissé depuis le début de la journée - non, un vrai petit sourire. Car cette personne n’était ni plus ni moins que quelqu’un qu’il avait connu, des années de cela, alors que Frank était encore parmi eux. Harvey. Bordel, il avait l’impression de voir un fantôme du passé ressurgir, mais sentait en son sein qu’il était plus qu’heureux de l’accueillir. « Toutes mes condoléances, Meghan… J’ai connu Frank il y a longtemps, il faisait partie des gens biens. » Les mots d’Harvey étaient justes et bienvenus, même après toutes ces condoléances évoquées au fil de la journée. Inévitablement, d’ailleurs, les pas du jeune homme finirent par le guider vers Ezra, alors que Meghan portait un regard vers le Beauregard - lui indiquant que c’était bon de son côté et qu’il pouvait se permettre de rester un instant de plus ici avec ce nouvel arrivant, s’il voulait; il vint la remercier d’un hochement de tête presque imperceptible, avant de tourner son regard vers Harvey qui était à sa hauteur désormais. « Toutes mes condoléances à toi aussi. C’est dommage de se retrouver dans de telles circonstances, mais j’suis content de te revoir. » Ezra vint accueillir la main de Harvey des deux siennes, appliquant une pression sur cette dernière bien particulière - pleine de reconnaissance et de présence. Un petit sourire vint de nouveau s’étirer sur le visage du jeune homme, alors qu’il revoyait cet homme qu’il avait tant côtoyé aux côtés de Frank pendant des années. « C’est dommage oui, mais je suis content également. » Il laissa un petit soupire s’échapper. « Je suis content que tu sois là. » Légère nuance dans ses paroles, mais la différence n’était en rien négligeable. Les enterrements avaient cette seule réussite de replacer sur votre route des pièces du puzzle de votre vie que vous pensiez perdues. Frank venait de mettre une seconde fois Harvey sur la route d’Ezra, ou l’inverse - en tous cas, Ezra était même reconnaissant que le jeune homme soit venu jusqu’à la cérémonie. « Et désolé que t’aies eu à apprendre ce genre de nouvelle. » Façon détournée de présenter à son tour ses condoléances. Même si Harvey avait été en retrait dans la vie du vieil homme ces dernières années, Ezra savait à quel point il avait été important à ses yeux pendant longtemps. Frank devait surement sourire de les voir les deux là, comme ça. « Tu deviens quoi alors ? Tu bosses toujours au Mecanor ? »Outch, le temps passé faisait aussi mal qu’un élastique revenant vers lui sans en avoir eu l’autorisation. Ezra vint faire une petite grimace, fronçant le bout du nez un instant, le regard presque malicieux. « Pire encore. » Si on pouvait réellement dire que c’était pire, ceci-dit. D’après le jeune homme, c’était la meilleure chose qui lui soit surement arrivée - après l’arrivée de son fils, Noah, deux fois plutôt qu’une, dans sa vie. Laissant son regard glisser autour d’eux un instant, s’assurant qu’il n’y avait plus personne aux alentours, Ezra vint tirer une clope de son paquet, caché jusqu’alors dans sa poche. Il savait que ce n’était pas bien vu par tout le monde de s’en griller une dans un cimetière. « Je fais pas qu’y travailler encore, j’ai carrément repris l’affaire. » Alors, bien sûr que son regard s’arrêta cette fois ci sur la tombe, provisoire, de Frank, à quelques mètres d’eux. « Frank m’a refilé le bébé y’a quelques années déjà, après s’être assuré que j’y mettrai pas le feu à la première occasion. » Sourire en coin mélancolique qui se glissa sur ses lèvres, il jurerait à qui conque demandait qu’il n’avait pas du chasser ce semblant de voile de tristesse sur ses yeux à ce moment là.
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→ Vêtu de noir, tel une ombre mortuaire qui se déplace au milieu des tombes, le petit groupe se presse autour du cercueil exposé pour l’instant à la vue de tous. Du vieux Franck, je garderai les souvenirs que je chéris et l’image d’un cercueil en acajou aux reliefs sculptés, légèrement présomptueux et sans grande importance, sur lequel se penchent de nombreux visages tristes. L’enterrement touche à sa fin, les mots choisis nous amènent à réfléchir sur le sens que l’on donne à notre existence ; et s’il y a quelques temps ces mots n’auraient fait que m’effleurer, ils ont une résonance particulière en moi aujourd’hui. Vivre, avant de disparaître. Vivre et laisser derrière soi une image forte. Vivre avant le trépas et donner de soi pour rester vivant dans le cœur de ceux qui pleurent. L’année dernière, je me serais fichu de mon sort, persuadé que certains se porteraient mieux sans l’ombre de ma présence dans leurs vies. Aujourd’hui, je sais que j’ai un rôle à jouer. Auprès de ce petit-frère que j’ai bien trop longuement délaissé. Auprès de cette mère qui m’a tant manqué et que j’ai accusé de tous les torts avec facilité. Auprès du petit-ange avec lequel je vis, qui a donné un nouveau souffle à ma vie et qui fait de chaque jour un émerveillement en me poussant constamment à aller de l’avant. J’ai une mission à présent : les rendre heureux, les soutenir et leur offrir le meilleur de moi, toujours. Car ils le méritent et le jour où je partirai, j’ai envie de laisser au fond de leur cœur l’image d’un homme qui s’est relevé et qui s’est battu, qui leur a donné l’espoir et l’envie de courir toujours après ses rêves… Tu rêves de quoi toi, boy, maintenant que tu t’y autorises hein ? De plein de choses… La porte s’est ouverte sur le champ des possibles, et l’avenir s’étend à perte de vue devant moi. Je n’ai plus qu’à avancer et à saisir cette nouvelle chance. Pour être meilleur, pour vivre et laisser des souvenirs heureux derrière moi. La cigarette terminée chute au sol, et d’un geste du pied, je l’écrase au milieu des graviers jalonnant les allées du cimetière. L’ambiance est paisible, désolée mais chaleureuse et je m’amuse du paradoxe saisissant que créent les obsèques d’une personne aimée. La tristesse se mélange inévitablement à la fierté d’avoir connu pareil homme et les regrets se font automatiquement balayés par les bons souvenirs. Il y a des sourires tendres voilés derrières les pleurs, de l’affection liée à l’abattement et des adieux bienveillants sous couverts de promesses indéfectibles : ta mémoire sera honorée, Franck.
En toute logique, après la cérémonie vient le temps des politesses et des échanges et bien que je ne sois pas très friand de ces moments solennels plein d’hypocrisie, je me plie aux règles en m’imaginant le regard du vieil homme posé sur moi et prêt à me réprimander si je ne me conduis pas correctement. L’arrière de mon crâne chauffe encore aux souvenirs des tapes qu’il pouvait me donner lorsque je répondais mal ou que je faisais le nerveux, jeune ado en pleine rébellion persuadé qu’il fallait constamment mordre pour survivre. Le vieux Franck avait bien compris ma façon de fonctionner, et il n’hésitait pas à me rabrouer pour me remettre sur le droit chemin, aussi il n’a jamais eu à vraiment se plaindre de mon comportement au garage. Je mesurais bien la chance qu’il m’accordait alors, et aujourd’hui encore, j’ai conscience de sa grande bonté d’âme à mon égard. C’est pourquoi mes mots sont sincères lorsque j’adresse mes condoléances à sa fille, Meghan. Et c’est avec un sourire tendre qu’elle me répond, ayant très certainement du mal à se rappeler le gosse que j’ai pu être pour son père. M’écartant légèrement sur le côté, mon regard se pose sur mon ancien acolyte et c’est avec un plaisir non dissimulé que je le salue avec bienveillance. – C’est dommage oui, mais je suis content également. Je suis content que tu sois là. La nuance ne me laisse pas indifférent, et je fronce légèrement les sourcils en essayant de déterminer ce qu’elle signifie réellement. Es-tu content que je sois là car au milieu de tous ces gens je suis une figure familière ? Es-tu content que je sois là car tu penses que je peux t’apporter du soutien ? Es-tu seul, Ezra ? Cette solitude pèse sur toi ? Est-ce que la peine de Meghan te tire vers le bas ? Tu as besoin de moi, c’est ça ?– Et désolé que t’aies eu à apprendre ce genre de nouvelle. N’est-il pas étrange de s’excuser pour la mort d’un autre ? J’hausse alors les épaules en répondant simplement tout en sortant une cigarette de mon paquet de clopes : - T’y es pour rien, j’suis heureux de pouvoir être là aujourd’hui. Et il n’y a pas d’ironie dans ma voix, car là encore, c’est totalement sincère. Je suis heureux de pouvoir rendre un dernier hommage à cet homme qui a été un vrai soutien dans ma vie. – C’était un sacré gars, l’vieux Franck. On sait ce qui l’a emporté ? Parler du mort, se remémorer les souvenirs, chérir sa mémoire et sourire, sourire avec sincérité, sourire avec bonté aussi…
Il faut aussi admettre que les enterrements rassemblent les âmes, et plus la personne est aimée, plus les gens se retrouvent autour de sa sépulture. Les discussions s’engagent, petits groupes dispersés çà et là et les échanges vont bon train, gagnent en intérêt et finissent par occulter le deuil pourtant omniprésent dans les cœurs. On dira plus tard « c’est à l’enterrement du vieux Franck qu’on s’est retrouvé », et ce souvenir sera marqué au fer rouge dans nos mémoires. Cela ne sera pas différent pour Ezra et moi, l’homme nous a déjà lié de son vivant alors, c’est rassurant qu’il le fasse encore dans la mort. – Pire encore. Je fais pas qu’y travailler encore, j’ai carrément repris l’affaire. Frank m’a refilé le bébé y’a quelques années déjà, après s’être assuré que j’y mettrai pas le feu à la première occasion. Ces nouvelles m’étonnent et me ravissent à la fois. Tirant sur ma clope, j’arque les sourcils et souris avant de relâcher la fumée sur le côté et de répondre – Eh bah ! J’pensais qu’il filerait jamais les clés à personne, sa confiance n’était pas facile à obtenir au vieux loubard. Et je ris, légèrement. T’es plus là pour me taper derrière la tête, Franck, un point pour moi !– Mais c’est top si t’as repris l’affaire, le Mécanor avait une bonne clientèle à l’époque et une jolie réputation. Je n’y suis pas repassé depuis que j’suis revenu à Brisbane, mais ce serait avec plaisir que j’y reviendrai… Est-ce que le bureau est toujours autant en désordre ? Est-ce que le hangar renferme toujours cette odeur de cambouis et de vieux pneus usés ? Est-ce que le vieux Franck a réussi à installer la pompe à essence qu’il voulait sur le côté pour donner encore plus de cachets à son garage ? Tant de questions alors que le passé refait surface dans les allées du cimetière de Toowong. – Tu sais que j’ai toujours Daisy ? La Ducati, tu te rappelles ? La moto que Frank m’avait permis de retaper avant de me l’offrir pour toutes les heures passées à lui redonner une seconde vie… - Elle roule toujours autant la coquine ! Faudra que je te l’amène au garage, j’bosse souvent dessus… Et aussitôt, l’idée de retrouver les lieux refuges de mon adolescence m’anime d’une joie explosive, et c’est pourquoi je m’empresse de demander – Les affaires marchent bien alors ? T’y passes toutes tes journées ou tu délègues un peu ? T’emploies beaucoup de monde ? Peu avare en question, la curiosité délie ma langue alors que nous nous sommes éloignés du reste des endeuillés.
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
every occasion, once more, it's called the funeral.
perilous night, their voices calling. a flicker of light before the dawning, out here, the wild ones are taming the fear within me. scared to call them my friends and be broken again, is this hope just a mystical dream? and the memories were lost long ago, but at least you have beautiful ghosts. @harvey hartwell
Le comportement quelque peu nonchalant de Harvey à la suite des excuses que lui apporte Ezra vint le rassurer. Ce n’était jamais plaisant, loin de là, d’apprendre le départ de quelqu’un de qui on avait pu être proche. Et Ezra savait que Frank avait représenté quelque-chose de spécial pour le Hartwell, à un moment de sa vie. Il avait eu une place importante pour Ezra également, ce qui l’amenait à porter peut-être un regard bienveillant sur le jeune homme, à avoir une attention particulière; il pouvait comprendre que ça faisait mal d’apprendre ce genre de nouvelle. « T’y es pour rien, j’suis heureux de pouvoir être là aujourd’hui. » Une petite moue discrète qui vint appuyer les paroles de Harvey, accuser réception, se glissa sur le visage d’Ezra. Comme il lui avait dit, il était heureux de le voir là. C’était un visage connu dans une foule de regards méconnus. C’était un souvenir de l’époque où Frank était encore parmi eux et en bonne santé surtout. C’était également le signe que la moindre personne qui avait compté dans la vie du vieil homme avait pu être mise au courant de cette tragique nouvelle. « C’était un sacré gars, l’vieux Franck. On sait ce qui l’a emporté ? » Mais bien sûr, se retrouver à enterrement n’apportait pas que des discussions plaisantes et sympathiques. Et si Ezra savait désormais que Harvey avait été mis au courant du décès de Frank, il ne savait pas exactement les informations qui lui avait été porté - sa question vint confirmer ses doutes. Soupirant quelque peu, Ezra vint imiter Harvey et tira une clope de son paquet. Promis, un jour il réussirait à se débarrasser de cette mauvaise habitude - le jour où les mauvaises annonces et les tumultes de la vie se feront plus calme. Une inspiration de fumée noircies par les polluants du tube blanc, et Ezra sent ses nerfs se détendre, réussir à relâcher quelque peu la pression. Les derniers jours n’avaient pas été de tout repos, ayant voulu être au maximum disponible pour Meghan et l’organisation des obsèques. Il vint inspirer une seconde fois sur sa blonde avant de répondre finalement à Harvey. « Crise cardiaque. Pas de conditions particulières ou quoi, juste son coeur qui s’est arrêté de battre. Ils ont proposé de faire une autopsie, à l’hôpital… » Ca lui donnait encore la chair de poule et un frisson désagréable le long de l’échine. « Meghan a préféré le laisser partir en paix. » Un petit hochement de tête vint ponctuer les paroles du jeune homme. Il s’était rallié au choix de la jeune femme. Frank avait eu une vie bien remplie, il avait profité de chaque instant - le minimum était de le laisser partir en paix. De toutes façons, il n’y avait plus rien qui pouvait être fait désormais. Il était parti, fermant les yeux un soir et embarquant pour le dernier train. La discussion se formant, de fil en aiguille, Harvey en vint à demander à Ezra des nouvelles du garage et de l’activité que le Beauregard menait ces derniers temps. Premier petit sourire étiré sur les lèvres d’Ezra depuis le début de la journée. Un vrai, un de ceux qui viennent du coeur. Parler du garage était toujours quelque-chose qui le remplissait de fierté - d’autant plus en sachant que Frank ne serait jamais bien loin à veiller par dessus son épaule: parti ou parmi eux, il aurait toujours un regard bienveillant vers son poulain. « Eh bah ! J’pensais qu’il filerait jamais les clés à personne, sa confiance n’était pas facile à obtenir au vieux loubard. » La première réaction et réponse de Harvey va de concert avec celle d’Ezra. Ils savaient tous les deux à quel point cette affaire était comme la prunelle des yeux du vieil homme, et qu’il n’aurait jamais donné les clefs à quelqu’un en qui il n’avait pas confiance. Ezra avait su se frayer un chemin, à travers les années et les travaux dûment menés, à travers la confiance de Frank. « Mais c’est top si t’as repris l’affaire, le Mécanor avait une bonne clientèle à l’époque et une jolie réputation. Je n’y suis pas repassé depuis que j’suis revenu à Brisbane, mais ce serait avec plaisir que j’y reviendrai… » Un sourire apaisé, un regard confiant, voici le visage que présentait Ezra alors que les quelques personnes restant dans le cimetière prenaient le chemin inverse, rentrant chez eux. Les retrouvailles déliaient les langues, rapprochaient les âmes, mais pas assez pour que les personnes présentes veuillent rester des heures entières à discuter dans les allées du cimetière. Le contraire se passe, à l’intérieur d’Ezra. Pour une fois, il se sentait à l’aise alors que le soleil entame discrètement sa course à l’horizon. Il se trouvait avec une personne qui avait compté pour lui, pour Frank - et s’ils ne s’étaient pas retrouvés depuis des lustres. Il souhaitait, réellement, profiter de cet instant qui lui était offert. « Tu sais que j’ai toujours Daisy ? La Ducati, tu te rappelles ? Elle roule toujours autant la coquine ! Faudra que je te l’amène au garage, j’bosse souvent dessus… » Les pupilles d’Ezra vinrent croiser celles de Harvey, animées désormais d’une chaleur différente, d’un éclat nouveau. « Bien sûr que je m’en souviens ! » Harvey y avait laissé couler des litres de sueurs à en tirer le meilleur, à toujours vouloir rendre le moindre détail de ce renouveau parfait. « Je crois que Frank avait abandonné bien plus vite que toi sur cette bête là. » Parce-qu’il savait aussi, d’un côté, que baisser les bras donnerait d’autant plus la rage à Harvey de réussir là où il semblait avoir échoué. Semblait, juste, car aucune machine n’avait su résister bien longtemps entre les mains de Booth. Il faisait partie de ceux qui avaient des mains magiques, des tours à n’en plus finir et des connaissances par expérience qui faisaient des jaloux. Ezra avait, toute sa vie, regardé Frank comme un modèle, l’idéal à atteindre - et il savait que le chemin était encore bien long. Lorsque Harvey reprit la parole, le ton dans sa voix avait changé. Plus enjoué, plus vivant - complètement ironique de prendre ça de cette façon lorsque vous vous trouvez dans un cimetière. « Les affaires marchent bien alors ? T’y passes toutes tes journées ou tu délègues un peu ? T’emploies beaucoup de monde ? » Le sourire qui se dessinait sur les lèvres d’Ezra était amusé. Il avait oublié que la passion première qui l’animait pouvait se retrouver dans le regard, dans les gestes, les paroles d’autres personnes. En dehors de ses employés actuels, il ne côtoyait pas des passionnés de mécanique comme lui. C’était ce qui lui avait toujours plu en Harvey, c’était qu’il ne faisait pas partie de ses collègues - à l’époque -, mais était animé de cette même flamme que lui. « Les affaires suivent leur cours. C’est pas autant la joie que ça a été dans le temps, mais on tient toujours debout. » Un léger hochement de tête qui ponctuer ses dires. Il se devait de faire face aux géants de l’automobiles et aux grosses enseignes qui proposaient toujours plus de services et d’avantages. Ezra, à côté, faisait pâle figure avec simplement ses services de dépannage et réparation, avec ses réductions sur le prix des huiles de moteur et son café instantané à la machine pas cher. Les gens voulaient du rapide, de l’expresse et surtout, le moins de contact humain dans les services désormais. Mais Ezra montrait les dents pour que Mecanor et tout ce qui allait avec reste comme à l’ancienne. « On finira par se faire manger un jour ou l’autre par un gros concessionnaire, mais… » Il vint inspirer longuement, dernier bouffée, sur sa cigarette, avant de l’écraser du bout du pied. « J’avais jamais prévu de lâcher, et à partir d’aujourd’hui je veux encore moins céder. » Il était hors de question qu’il soit celui qui viendrait salir la réputation et l’empire qu’avait mis des années à construire Frank. Il serait là, le premier sur le front et le dernier à le laisser s’en aller, s’il le fallait. Un jour viendrait où les gens reprendront leurs aises avec les petits commerces de proximité, et Ezra serait le premier auquel on penserait lorsque ce serait le cas. « Et du coup j’y passe pas mal de temps, dernièrement. Y’a pas mal de boulot, et on est plus tant que ça à bosser. » Pour exactement les mêmes raisons que plus haut, les employés préféraient aller vers des grosses enseignes avec plus de promesses et d’avantages. Qu’ils y aillent, Ezra savait sur qui il pouvait compter. « On est une petite dizaine, en ce moment. Plus ou moins, ça va, ça vient. » Il haussa les épaules, comme si rien de tout ça était tant important, comme si avoir une maison remplie de cinquante employés n’était pas plus important qu’une bonne poignée, qu’une dizaine. Il voudrait que ce soit le cas, mais il savait aussi que si ce nombre continuait de diminuer, ça sentirait le sapin plus tôt que prévu - il vint s’excuser mentalement auprès de Frank de penser de la sorte. « Tu devrais y passer, un jour. Avec Daisy. On pourrait y jeter un coup d’oeil tous les deux. » Comme au bon vieux temps, deux bons potes les mains dans la cambouis. « Tu connais le chemin pour y venir, de toute façons. » Il vint donner un petit coup d’épaule dans celle d’Harvey, à la fois amusé et reconnaissant d’être tombé sur lui aujourd’hui. Le reste de la journée aurait pu être bien moins égayé.
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perilous night, their voices calling. a flicker of light before the dawning, out here, the wild ones are taming the fear within me. scared to call them my friends and be broken again, is this hope just a mystical dream? and the memories were lost long ago, but at least you have beautiful ghosts. @harvey hartwell
→ Je n’étais pas là ces dix dernières années, je n’étais pas là et parfois lorsque je m’arrête dans ma course et que j’observe autour de moi, je mesure les changements qui ont eu lieu en mon absence. Ça m’émeut, ça me trouble et curieusement, au beau milieu de cette nostalgie, je me sens bien. C’est tout récent et c’est surement parce que j’ai fini par trouver un certain équilibre au milieu du chaos, dans cette vie bancale à travers laquelle je me suis construit, un peu cabossé, souvent balloté par la houle de mes émotions. J’ai la sensation d’être arrivé à une étape importante, de me poser enfin et de respirer. Et je ne peux m’attribuer seul le mérite de cet arrêt paisible dans ma vie, car clairement Terrence y est pour beaucoup – si ce n’est tout. Notre rencontre a été déterminante, et depuis que nous sommes ensemble, j’ai la sensation d’avancer positivement pour la première fois de ma vie. Et l’avenir, ouais l’avenir, me paraît brillant à présent. C’est étonnant de se faire ces réflexions-là durant les funérailles d’un des rares hommes qui a été un exemple dans ma vie, ou alors ça fait sens. Car, dans mon esprit de petit-garçon qui rêve d’une figure paternelle aimante, je me dis qu’il aurait été fier de moi le vieux Frank, fier de voir que je m’en sors malgré tout, que j’ai traversé les crises et les tempêtes et que j’suis encore debout. « T’es un robuste, toi gamin. Si t’évite les mauvaises personnes, y’a moyen que tu ne finisses pas trop mal. » La voix rocailleuse du défunt résonne dans ma tête pour l’occasion, et c’est un petit sourire attendri qui se pose sur mes lippes alors que je m’enquiers de la façon dont il est parti. - Crise cardiaque. Pas de conditions particulières ou quoi, juste son cœur qui s’est arrêté de battre. Il était gros, le cœur du vieux Frank, j’suis pas étonné qu’il ait décidé de s’arrêter de lui-même. Maître de son destin jusqu’au bout, cette fin est à la hauteur de l’homme qu’il a été, en quelque sorte. Et même si ça parait brutal et soudain pour les proches, je me dis que c’est préférable à une lente agonie qui dure des années. – Ils ont proposé de faire une autopsie, à l’hôpital… Meghan a préfère le laisser partir en paix. Un frisson de dégoût et d’horreur me parcourt à l’entente de ces mots, et je grimace en pensant qu’ils ont des idées de plus en plus farfelues et grotesques maintenant. Pratiquer l’autopsie d’un mort lorsqu’il y a enquête et crime, je peux le comprendre ; mais lorsqu’il ne s’agit que d’un vieux qu’a fait une crise cardiaque… J’imagine que c’est la procédure logique, puisque maintenant il faut cocher toutes les cases et s’assurer qu’on n’a loupé aucune étape sous peine d’être attaqué en justice – le monde change, devient procédurier et s’éloigne des véritables valeurs humaines, je le déplore sans cesse.
J’apprends, au cours de la discussion, qu’Ezra a repris le garage du vieux Frank. Cette nouvelle me garantit que l’affaire est entre de bonnes mains, car je me souviens d’un camarade tout aussi passionné que moi et en admiration devant le travail de son patron ! Il faut dire que nous n’aurions pu trouver meilleur formateur dans Brisbane, l’homme pouvait venir à bout de n’importe quel engin, aussi récalcitrant soit-il ! Avec plaisir, je me plonge dans mes souvenirs, de la vieille odeur de cuir usé et de cambouis, à celle des pneus et de l’huile de moteur… Le garage est l’un des seuls endroits à Brisbane où je me suis toujours senti bien et à l’aise, libre d’être moi-même. Bosser sur les moteurs, démonter et remonter les courroies de distribution, tout ce travail manuel me permettait de rassembler mes pensées, de mieux les organiser et j’en ressortais toujours plus serein, plus calme, l’esprit apaisé. Je suis heureux de savoir que le garage ne meurt pas avec le vieux Frank et qu’ainsi, il restera un peu plus longtemps parmi nous, son âme vivant encore très certainement entre les murs. Les allées du cimetière se retrouvent baignées d’une douce lumière matinale, et la chaleur commence à devenir de plus en plus harassante, ce qui pousse les gens vers la sortie. Pourtant, nous nous attardons encore tous les deux, avec l’envie et le plaisir d’échanger quelques mots, de vieux souvenirs et de retrouver aussi cette camaraderie qui nous a toujours liée avant, et qui perdure aujourd’hui malgré les années. Je lui parle de Daisy, et il sourit, se rappelle la vieille bécane qu’on nous avait apporté dans un état lamentable un soir d’hiver, se souvient sûrement aussi de toutes les heures où je me suis acharné dessus pour lui offrir une seconde vie, de toutes les pièces qu’il a fallu récupérer, changer et de ma patience mise à rude épreuve… - Bien sûr que je m’en souviens ! Je crois que Frank avait abandonné bien plus vite que toi sur cette bête là… Ou il m’avait laissé faire mes preuves et apprendre selon la bonne vieille méthode qu’on peut résumer en deux simples mots : démerde-toi ! Je laisse un petit rire s’échapper de mes lèvres entrouvertes alors que la cigarette se termine. – Ouais, elle revient de loin c’est vrai. Nostalgie, quand tu nous tiens… - Elle roule bien en tout cas, je ne m’en suis jamais séparée, et j’crois que j’’serais jamais vraiment prêt à l’faire. S’il y a bien une constante dans ma vie, c’est Daisy. J’ai déjà changé deux fois son moteur et pratiquement toutes les pièces principales, d’origine il ne reste que sa carcasse, et j’y consacre énormément de temps pour l’entretenir et la soigner.
- Les affaires suivent leurs cours. C’est pas autant la joie que ça a été dans le temps, mais on tient toujours debout. La concurrence est rude pour les petits garages, il est vrai, quand on voit les monstres de l’automobile débarquer avec leurs énormes concessionnaires, on peut rapidement paniquer. Le pire dans tout ça, c’est que les clients sont contents d’avoir aussi peu d’échange avec ceux qui garantissent la sécurité et le bon fonctionnement de leur véhicule, car ils se fichent de savoir comment l’engin fonctionne tant qu’il marche. Société de consommation bonne à jeter, dans tout ça, le savoir-faire se meurt et les valeurs morales et humaines se perdent… Bientôt nous ne sortirons plus de chez nous, commanderons tout à domicile, des robots nous livrerons ce dont nous avons besoin pour vivre et nous nous contenterons de ne jamais voir nos paires. Une vie aseptisée dans un monde renfermé sur lui-même. – Et du coup j’y passe pas mal de temps, dernièrement. Y’a pas mal de boulot, et on est plus tant que ça à bosser. On est une petite dizaine en ce moment. Plus ou moins, ça va, ça vient. Une idée germe alors dans mon esprit, soudaine illumination alors que je fais le rapprochement avec mon job actuel qui me lasse et dont je me passerai bien. Quitter le Confidential Club, j’y pense de plus en plus fréquemment et l’unique raison pour laquelle je n’ai pas encore posé ma démission, c’est parce que Terrence y travaille encore comme serveur les soirs de week-ends. Toutefois, l’idée est plus que tentante et j’intègre ses renseignements avec grand intérêt. – Je vois ! Pas évident de trouver des bons gars d’nos jours. Banalité balancée dans le vent, alors que mes pensées s’éclaircissent. - Tu devrais y passer, un jour. Avec Daisy. On pourrait y jeter un coup d’œil tous les deux. Tu connais le chemin pour y venir, de toute façon. Un franc sourire illumine mon visage, j’hoche la tête et écrase ma cigarette sur le sol en répondant – J’y manquerai pas, carrément ! Ce s’ra l’occas’ de te montrer mes talents.Au cas où tu cherches du monde à employer… Mes yeux scrutent l’ensemble du cimetière, il n’y a plus grand-monde. La petite troupe qui entoure la sépulture du vieux Frank s’est considérablement réduite et je demande – Meghan tient le coup ? Elle est toujours dans l’affaire d’ailleurs ? Y’a un truc organisé juste après ? Je ne vais pas m’imposer, je n’en ai pas l’intention. Peut-être que je cherche juste à prolonger ce petit moment et que j’essaie, tant bien que mal, de lui témoigner mon soutien. C’est qu’il y a peu de gens qui marquent nos vies à la façon dont Ezra et le vieux Frank avaient marqué la mienne, alors c’est naturel de ne pas vouloir se séparer sitôt retrouvés, non ? Je crois…
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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« Ouais, elle revient de loin c’est vrai. Elle roule bien en tout cas, je ne m’en suis jamais séparée, et j’crois que j’’serais jamais vraiment prêt à l’faire. » Ezra n’avait aucun mal à se mettre à la place de Harvey, à voir son point de vue. Il connaissait l’attachement que certaines personnes pouvaient avoir pour leur véhicule, et il n’était pas étonné que ce soit le cas du jeune homme pour Daisy. Surtout en un jour comme celui qu’ils étaient en train de vivre, c’était ce genre de petite chose qui pouvait d’habitude paraitre idiote qui devenait désormais importante. Parler voitures et motos engagea un tout autre type de conversation - et Ezra ne s’en plaignait pas; pas qu’il n’aimait pas parler de Frank et des souvenirs que le vieux bonhomme leur lassait, mais parler de sa morte n’était pas le genre de chose qui le rendait réellement joyeux. Sans une hésitation, alors que Harvey venait aux nouvelles concernant le garage, Ezra se mit à s’épancher quelque peu sur le garage et ce que l’endroit devenait désormais. Il ne gagnerait pas le prix de l’affaire de l’année, mais au fond Ezra était fier de ce qu’il avait réussi à faire de l’entreprise. C’était, d’après lui, un résultat qui se trouvait au plus proche de ce que Frank aurait voulu. Ca le réconfortait, car s’il était fier désormais de ce qu’il avait fait, ça n’avait pas été le cas tous les jours durant cette longue aventure. Le plus dur n’était ni passé, ni à venir, mais Ezra avait grandi et était désormais plus confiant quant à ce que l’avenir pouvait lui apporter. Au moins, il avait le réconfort de savoir qu’il faisait de son mieux et surtout qu’il le faisait avec le coeur. « Je vois ! Pas évident de trouver des bons gars d’nos jours. » Ezra vint secouer quelque peu la tête, petite moue aux bordes des lèvres. « Non, effectivement… » L’époque dans laquelle ils avaient grandi, Harvey et lui, était toute autre. Elle avait apporté son lot de complications et d’expérience, et leur avait surtout appris à être fidèle à quelque-chose une fois qu’ils s’y impliquaient. Désormais, les plus jeunes de nos jours allaient là où leur coeur les guidait sans trop se soucier des engagements sur le long terme. Ezra savait qu’il pouvait être vieux jeu à penser ça, mais il faisait partie encore des gens pour qui les engagements se faisaient sur du long terme. Ca, et le fait qu’il était tellement reconnaissant envers Frank et tout le travail qu’il avait fourni pour lui, avec lui, qu’il ne se voyait pas faire autre chose de sa vie que de faire en sorte que Mecanor brille jusqu’à ce qu’il ne puisse plus être apte à s’en occuper lui-même. Il vint se gratter légèrement la gorge, recentrant ses pensées sur le moment présent pour ne pas sombrer dans une spirale qui n’était pas forcément des plus agréables à avoir en ce jour de funérailles. Alors il se remit en selle dans la conversation, revenant vers Harvey et sa vieille moto qu’il trainait toujours depuis le temps. Naturellement, l’évidence mise en avant, il lui proposa de passer un jour avec son engin, pour se rappeler du bon vieux temps. « J’y manquerai pas, carrément ! Ce s’ra l’occas’ de te montrer mes talents. » La simple légèreté de cette phrase vint tirer de nouveau rapidement un petit sourire à Ezra. Il ne doutait pas un seul instant que Harvey avait toujours des qualités indéniables - il les possédait depuis le premier jour où il avait mis un pied au garage. Ezra n’était pas là à l’époque pour en témoigner, mais Frank lui avait raconté moult anecdotes au sujet de Harvey - toujours avec un brin de fierté et de malice dans le regard. « Meghan tient le coup ? Elle est toujours dans l’affaire d’ailleurs ? Y’a un truc organisé juste après ? » Questionnements mélangeant à la fois passé, présent et futur, mettant le doigt parfaitement au bon endroit pour montrer la constance, en quelques sortes, que Frank avait été et était toujours dans leurs vies, qu’importe les chemins qu’elles avaient pris. Bien sur, naturellement, le regard d’Ezra vint rejoindre celui de Harvey au loin, au plus près de la sortie du cimetière, là où la jeune femme se tenait. Elle avait tellement grandi depuis le temps où elle venait au garage, à moitié dans leurs pattes, à rire aux éclats. Elle avait toujours été une constante de cette époque là également, maintenant qu’il réfléchissait. D’une autre forme, mais elle avait toujours été là. Assez pour qu’Ezra fusse l’un des premiers vers qui elle s’était tournée lorsqu’elle avait appris la terrible nouvelle pour son père. « Elle est plus forte qu’on le pense, mais elle a le coeur brisé. » Il l’avait vu s’effondrer dans ses bras, à peine un pied passé dans le garage, quelques jours plus tôt. Les hoquets de chagrin venant prendre tout son oxygène. Il l’avait aussi vu tenir d’une main de maitre l’organisation de cet événement, de ce dernier hommage à l’homme qu’ils avaient tous admiré. « Elle s’en sortira. Avec le temps, mais elle s’en sortira. » Elle avait la même force de caractère que son père, et il n’abandonnait jamais rien. C’était la vie qui l’avait abandonné avant qu’il n’ait le temps d’en faire de même. « Et non, elle ne fait plus partie de l’affaire… Elle a hésité à venir de façon plus permanente quand Frank m’a légué le garage, mais elle a préféré saisir l’opportunité de faire son truc dans son coin. » Il tira une petite moue. Ezra aurait été ravi de tenir la barre de ce navire avec elle, mais il avait parfaitement compris qu’elle ait préféré prendre le large pendant que l’opportunité se présentait. Il savait à quel point elle tenait à Mecanor, autant que son père, et que ça avait été un réel soulagement que de voir l’affaire reprise par quelqu’un de confiance. « Elle passe de temps en temps voir si j’ai pas abandonné, quand elle est en ville. » Un ou deux sms échangés de temps à autres pour prendre des nouvelles en parallèle, et c’était tout. Jusque la semaine dernière - il avait littéralement passé tout son temps avec elle ces derniers jours. Il savait alors parfaitement la suite du programme de la journée. Ezra vint donc illustrer ses propos suivants en hochant légèrement la tête. « On a prévu de quoi grignoter un morceau au garage, justement. Meghan ne voulait pas faire quelque-chose de grandiose - c’était pas le style de Frank - et le garage reste sa maison de coeur, alors… » Ca avait semblé être d’une logique implacable pour Ezra que de fermer le garage à la journée pour préparer de quoi passer un dernier moment tous ensemble dans le lieu qui avait agi comme foyer pour Frank. Relevant le regard vers Harvey, il tira un petit sourire. « Comme j’ai dit, tu connais le chemin de toutes façons. » Il ne savait pas avant de mettre les pieds dans ce cimetière que Harvey serait des leurs aujourd’hui, mais il ne voyait ça pas autrement que le jeune homme restant jusque la fin des festivités - si on pouvait se permettre d’appeler ça comme ça. « Meghan doit juste passer par l’agence des pompes funèbres pour régler les derniers détails et elle nous rejoint là-bas, elle m’a dit. Je vais directement sur place pour ouvrir la porte à ceux qui voudront venir. » C’était un moyen de terminer de dire au revoir à Frank de la meilleur des façons. Et après ça, pour ne pas se laisser emporter par la nostalgie et la tristesse d’un tel événement, Ezra devait aller chercher Noah à l’école. Une soirée pizza et jeux vidéos les attendait chez lui, il avait hâte de pouvoir passer une bon moment qui réchauffe le coeur comme il se doit. « Je te retrouve là-bas. » La question était obsolète, futile, il avait connu Harvey assez longtemps pour savoir qu’une fois l’information à portée de mains, il la saisirait pour venir l’utiliser à bon escient. Il savait donc, par ce procédé, qu’il le verrait au garage dans la demi-heure qui suivait. Venant presser l’épaule de son ancien camarade légèrement, toujours cette petite moue accrochée aux lèvres, Ezra prit le chemin de l’entrée du cimetière, là où Meghan l’attendait pour être sûre qu’il était toujours partant pour gérer le reste de la journée.
every occasion, once more, it's called the funeral.
perilous night, their voices calling. a flicker of light before the dawning, out here, the wild ones are taming the fear within me. scared to call them my friends and be broken again, is this hope just a mystical dream? and the memories were lost long ago, but at least you have beautiful ghosts. @ezra beauregard
→ L’idée fait son chemin tranquillement dans mon esprit car depuis Noël, j’envisage de plus en plus de quitter le Confidential Club pour trouver un autre emploi. Et si jusqu’à présent, je n’ai pas engagé de réelles démarches, la minuscule porte de sortie que j’entrevois au cours de la discussion me parait irrésistible. Retrouver la douce quiétude du garage, les odeurs si particulières du lieu bien équipé, se plonger dans des réparations méticuleuses, chercher le problème à la source, démonter les moteurs, les remonter, manipuler avec délicatesse des pièces importantes, apprécier le travail manuel à sa juste valeur… Tout cela est bien plus que tentant que n’importe quel autre job que j’ai pu exercer durant ma vie étudiante dublinoise – à part la transhumance, ça c’était clairement une expérience unique et géniale. Le sujet est mis sur le côté, dans un coin de ma tête, prêt à ressortir au bon moment un autre jour. Je demande des nouvelles de Meghan, me rappelant d’une jeune fille vive avec un sacré tempérament, mais dotée d’une douceur incroyable, qui trainait toujours dans nos pattes et pouvait parfois faire preuve de malice en nous subtilisant des outils. Comme c’était la fille du boss, elle était intouchable et par conséquent, elle en profitait parfois, mais jamais avec méchanceté. C’était léger et enfantin, pour s’amuser surtout et donner quelques cheveux blancs aux employés de son père. Ce dernier la trouvait extraordinaire et je mentirais si je n’avais pas ressenti à l’époque une pointe de jalousie face à cette relation idyllique, moi qui n’avais connu que les poings comme caresse de la part de mon paternel… On ne naît pas tous égaux, c’est une réalité qu’il faut accepter rapidement pour avancer dans la vie, aussi mon envie s’est rapidement muée en de l’admiration rassurante. Il existait donc des pères aimants dans ce monde. L’espoir survivait à l’histoire, et cela m’aida très certainement à garder le cap toutes ces années. – Elle est plus forte qu’on ne le pense, mais elle a le cœur brisé. Elle s’en sortira. Avec le temps, mais elle s’en sortira. Je ne peux pas comprendre même si j’essaie avec force et conviction car la douleur que Meghan éprouve à l’heure actuelle est hors d’atteinte. Toutefois, je suis conscient que le vieux Franck était une sacrée figure paternel et un repère solide, une arme pour contrer les aléas de la vie. Désormais, il allait falloir faire avec son enseignement et les souvenirs, entretenir sa mémoire pour ne pas oublier les principes et valeurs que le vieil homme avait distillé tout au long de sa vie. – Et non, elle ne fait plus partie de l’affaire… Elle a hésité à venir de façon plus permanente quand Franck m’a légué le garage, mais elle a préféré saisir l’opportunité de faire son truc dans son coin. Un petit sourire flotte au coin de mes lèvres, je lance un regard vers mon camarade qui minimise pas son rôle dans cette prise de décision, ce que moi je ne fais pas. Si Meghan a choisi de voler de ses propres ailes, c’est parce qu’elle s’est sentie suffisamment en confiance pour le faire, et au-delà de son père, elle a trouvé une épaule sûre pour se reposer, celle d’Ezra à n’en pas douter. – Elle passe de temps en temps voir si je n’ai pas abandonné, quand elle est en ville. Ou pour se rassurer d’avoir fait le bon choix, mais t’arrive à la convaincre, pas vrai Ezra ? T’as toujours été un bon gars toi, honnête, travailleur, intègre… Même si à l’époque de notre jeunesse, nous échangions peu, ça a toujours été un réel plaisir de l’avoir à mes côtés. Tout aussi passionné que moi, nos discussions concernaient essentiellement les rouages de la mécanique et notre apprentissage en cours, nous n’accordions pas de temps aux bavardages et conversations futiles car, comme aimait nous le rappeler le vieux Franck « le temps c’est de l’argent ! ». – Elle a dû être sacrément rassurée que tu reprennes l’affaire surtout, et j’la comprends. Y’a tellement de charognards qui rôdent sur les petites entreprises, je suppose que l’emplacement du garage attire quelques vautours, non ? Faut savoir défendre son bout de gras, surtout à une époque comme la nôtre où l’argent prévaut sur tout. – On a prévu de grignoter un morceau au garage, justement. Meghan ne voulait pas faire quelque-chose de grandiose – c’était pas le style de Franck – et le garage reste sa maison de cœur alors… Oh, je ne m’étais pas imaginé cela ainsi, et ça changeait fortement mes plans pour le coup. L’idée de remettre les pieds au garage dès aujourd’hui me plaisait bien, bien plus que d’aller présenter mes condoléances dans une maison où je n’’avais jamais mis les pieds et de devoir faire face à un tas d’inconnus qui me dévisageraient avec curiosité. – Comme j’ai dit, tu connais le chemin de toute façon. Je vais directement sur place pour ouvrir la porte à ceux qui voudront venir. Je te retrouve là-bas. Et puisque cela fait sens, puisque ces retrouvailles ont la possibilité de s’étendre au-delà des stèles et des rangées du cimetière, j’hoche simplement la tête et réponds – ça marche ! A tout de suite ! Car, bien au-delà de l’hommage que je peux rendre au vieux Franck – et qui doit s’en foutre un peu – c’est une épaule solide et du réconfort que j’ai aussi envie d’apporter à mon vieil ami en ce jour de funérailles.
Tout en me rapprochant de Daisy qui m’attend tout au fond du parking, je compose le numéro de Terrence et passe un coup de fil pour le prévenir de ce contretemps. « Ouais bébé, c’est moi (..) ça va, c’était un enterrement quoi, le truc classique sans fioritures tu vois ? (..) Bah en fait là, y’a un truc au garage et c’est un ancien pote qu’a repris l’affaire alors j’vais y faire un tour j’pense… (..) Ouais… (..) J’sais pas trop, j’pense on va grailler un bout, discuter du mort, ça va pas durer des heures, fin j’pense pas. Toute façon, j’y vais surtout pour voir c’que devient l’endroit et c’qu’en a fait Ezra. (..) Ouais, carrément. Tu finis à quelle heure ? (..) Ok. Sushis ce soir ? (..) ça marche bisous alors… » Je raccroche, satisfait d’avoir eu ces quelques minutes de conversation qui me soulagent et me permettent de rejoindre la troupe endeuillée au garage l’esprit plus léger. Lorsque j’arrive au Mecanor, l’émotion est réelle. La brusque sensation de revenir à la maison m’étreins et pourrait presque m’extirper quelques larmes, mais je ne me laisse pas aller. Au contraire, je profite de ce retour dans l’adolescence pour me rappeler de chaque détail et de chaque bon moment passé ici avec un plaisir enfantin et curieux, me souvenant des heures et des heures d’apprentissage, de travail acharné sur certains moteurs et la douce odeur du garage (ah cette odeur !) qui est restée la même en dépit des années. Il y a quelque chose de rassurant à savoir que certains endroits restent tels qu’on les a laissé, qu’ils perdurent et survivent aux multiples passages des hommes, comme si rien ne pouvait les atteindre. C’est rare, mais ça fait du bien. Un sourire flottant sur les lèvres, je pénètre dans le lieu chargé en souvenirs et en émotion. Pour l’occasion, une photo du vieux Franck est affichée et autour du buffet froid se pressent différentes personnalités. Il y a toutes les générations rassemblées : des petits-enfants qui courent sous les tables aux personnes âgées assises sur des chaises de jardin (sûrement apportées là pour l’événement), et tous affichent un visage apaisé en dépit de leur chagrin. Je me mêle à la foule, ne m’y sentant curieusement pas mal à l’aise. J’ai ma place ici, finalement et ce lieu qui a abrité un bon nombre de mes rêves d’adolescents, me le rend bien aujourd’hui. Des bribes de conversation me parviennent et je laisse traîner l’oreille, attentif aux discussions autour de moi : « Ah ça, il savait fidéliser une clientèle, toujours prêt à effectuer quelques remises, parfois même des petits trucs gratuits. Il avait l’sens des affaires celui-là ! C’était un autre temps, de nos jours faire une ristourne ça s’ressens direct dans le garde-manger et s’tu veux pas t’bouffer des patates tous le mois, t’as intérêt à tenir tes comptes ! Le petit se débrouille pas trop mal avec tout ça, il a bien repris l’affaire. M’est d’avis qu’il fera pas long feu quand même, avec tous ces concessionnaires qui ouvrent en bordure de la ville. Il a l’avantage d’être en plein centre, c’est pas négligeable ça. Pas négligeable non, mais ça t’assure pas la longévité du métier non plus hein ! » Et au milieu de ce brouhaha et mélange générationnel, j’aperçois Ezra, au service de ses hôtes, le cœur sur la main, attentif à tous et bienveillant. Je le rejoins en quelques enjambées, un verre déjà dans la main, l’autre dans la poche et le hèle sur un ton amical, bienveillant aussi. – C’est plutôt pas mal conservé dis par ici ! T’as fait quelques changements dans l’atelier je vois et t’as agrandi le business pour les deux-roues. Choix pas con lorsqu’on est situé en ville. Je souligne, avec un petit clin d’œil, l’intelligence de cette orientation qui, à mon sens, est la meilleure. – Y’a un monde fou… Sacré Franck, beaucoup de gens l’aimaient. Il va être regretté. Je me mords la lèvre, bois un peu du coca que j’ai emprunté au buffet et allume une clope sans avoir peur des vapeurs d’essence toutes proches. – Tu fais aussi station-essence du coup ? Bien obligé de se mobiliser pour faire face à la concurrence, évidemment. Je me gratte la tempe, serre mes bras ensuite sur mon torse en observant tout autour de moi d’un air sérieux. Puis, sur un ton plus détaché, je demande – Et sinon, à part le travail, tu deviens quoi ? Une petite femme ? Des gosses ? J’te vois bien daron, t’as le sens des responsabilités toi. En effet, parmi toutes mes connaissances, Ezra est sûrement le type qui a le plus les pieds sur terre, alors quoi de plus normal que de le penser père de famille ? A tous les coups, je ne me trompe pas.