| | | (#)Dim 19 Jan 2020 - 22:24 | |
| obviously, you know i'm aware of that i'm breaking hearts like a heart attack@molly oakheart L'inquiétude pointe dans sa voix alors qu'elle appelle le nom de Scully, et Ariel sent son coeur battre un peu plus vite. Rien à voir avec l'apéro de ce midi, rien à voir avec la cuite d'hier ; sa poitrine qui se soulève trop rapidement et ses yeux qui cherchent frénétiquement la petite forme rousse trahissent une nervosité à laquelle l'australienne n'est pas habituée. Finalement elle finit par se pencher sous son lit, repère une boule de poils visiblement exténuée sur le sol, son petit museau tout sec et ses yeux qui s'ouvrent à peine.
Il y a peu de choses qui peuvent l'inquiéter, Ariel. Ni sa propre santé, ni bien souvent celle de ses amis, à moins que leur état soit critique (et elle revoit une image fugace d'Edge sur son lit d'hôpital), elle sait très bien qu'ils s'en sortiront tous. Elle ne s'inquiète pas de son avenir, pas de son passé, ni de sa colère ni de sa peur. Elle se laisse porter par l'indolence des jours paresseux, et chaque coucher de soleil ressemble au précédent. Ça lui convient ; elle n'a pas besoin de chercher plus et l'inquiétude lui paraît un sentiment disproportionné. C'est un mécanisme de balancier ; elle ne se soucie de personne et personne ne se soucie d'elle. Les exceptions se comptent sur les doigts d'une main, et en tête de liste arrivent deux petits chats auxquels elle porte une forme d'amour unique et inédite. Recueillis au refuge quelques années auparavant ils sont sa seule marque de responsabilité, son seule signe de l'âge adulte. Elle prend soin d'eux à défaut de prendre soin d'elle, ils sont son quotidien.
Elle se mord la lèvre en prenant doucement Scully dans ses bras et sa respiration se fait plus rapide: elle aurait dû prendre sa fatigue au sérieux, plus tôt. "Hey sweetie, ça va pas fort hein?" Le chaton roux se niche contre elle, et semble lui répondre par la négative. Alright, pas de panique. Serrant la petite boule de poils contre elle, veillant que son compagnon Mulder ne bouge pas du canapé où il semble endormi, elle dépose délicatement Scully dans la cage qui ne sert jamais, et sort de son appartement. Peu importe qu'elle soit coiffée comme un porc-épic, peu importe que ses seules fringues soient son jean troué et un t-shirt informe ; c'est hors de question de laisser traîner l'état de Dana Scully plus longtemps. Tant pis pour son chapitre, aussi: son métier passera toujours après bien des choses, mais en particulier bien après la vie de son chat.
Dans le bus, elle compte les minutes, serre l'horrible cage contre elle, passe un doigt à travers les barreaux pour caresser du bout des doigts la douce fourrure de l'animal. Le centre vétérinaire n'est pas si loin mais il lui semble que tout fonctionne au ralenti ; que les bouchons sont denses, que le bus est lent, qu'il y a trop de monde. Finalement elle se glisse dehors, retrouve la chaleur intense du mois de janvier ; et franchit sans attendre la distance qui la sépare du centre. Heureusement, il y a peu de monde à l'accueil: il n'en faut pas plus à Ariel pour s'adresser à la première tête en blouse blanche qu'elle voit passer.
"Hey! Je voudrais voir un véto, je crois qu'elle ne va pas bien et... faut faire quelque chose," dit-elle en désignant Scully, toujours en boule dans sa cage. C'est urgent..." Le dernier mot, urgent, franchit ses lèvres et Ariel n'est pas d'humeur à expliquer qu'elle n'a pas de rendez-vous. Et puis peu à peu son regard se concentre sur la personne en face d'elle ; une fille qui a l'air terriblement jeune mais aussi terriblement mignonne, de grands yeux bruns et de jolies lèvres ; et dans un souffle Ariel laisse tomber ses yeux sur le badge que la fille porte sur sa blouse, esquisse un sourire automatique. "Molly. Please." |
| | | | (#)Mar 21 Jan 2020 - 22:58 | |
| Let it ring
Je travaille aujourd'hui. C'est pas vraiment une surprise en fait, puisque je passe ma vie dans ce refuge ou à la caserne. Mais je suis bien plus souvent avec tous mes animaux au refuge. Et aujourd'hui, c'est le rush. Il y a des dizaines de personnes qui attendent dans la salle. On aurait vraiment besoin d'un deuxième vétérinaire dans ces locaux. Mais je suis toute seule. J'ai pu former quelques bénévoles pour m'aider pour les soins faciles. Et j'ai aussi des assistants vétérinaires qui peuvent faire une partie du travail. Mais c'est moi qui dois prendre en charge les cas graves.
Je suis épuisée, mais je vais tenir le coup. Je n'ai pas le choix. Je sors de ma salle de consultation avec un nouveau petit patient de sauvé. Au suivant. Quand je m'apprête à m'avancer vers la salle d'attente pour demander quel est le prochain patient mon regard se bloque sur une jeune femme, avec une cage dans la main. Elle a l'air assez paniqué et moi je n'arrive plus vraiment à bouger. Elle est vraiment magnifique. Je ne sais pas si c'est son visage, ou simplement ce qu'elle dégage que je trouve perturbant. Mais quelque chose chez cette femme est intrigant. Je la regarde chercher quelqu'un pour l'aider avant qu'elle ne me regarde elle aussi. Et qu'elle m'interpelle. Par mon prénom. Je regarde autour de moi une seconde avant de me rappeler qu'il y a une étiquette avec mon prénom sur ma blouse. Et je souris. Je m'avance vers elle. « Comment vous vous appelez ? Vous vous êtes enregistré à l'accueil ? » C'est une étape obligatoire normalement. Qu'est ce que je dois faire ? La faire venir avec moi ? Je m’accroupis pour regarder à l'intérieur de la cage. Un chaton roux et mal-en-point se trouve à l'intérieur. Je la regarde de nouveau et lui fais signe de me suivre. C'est certainement une urgence.
« Comment s'appelle ce petit chat ? » J'ai une voix douce est rassurante. Il ne faut inquiéter ni l'animal ni le propriétaire. Je le sors délicatement de la cage et il se blottit rapidement contre mon bras, et je souris. Il a l'air à bout de force, et je commence délicatement à l’ausculter. Je vois qu'il est fatigué, je remarque aussi quelques écoulements au niveau des yeux et du nez. Je la vois encore très inquiète derrière la table. « ça va aller, je vais tout faire pour qu'il s'en sorte, ne vous inquiétez pas ! Vous êtes venue assez tôt pour qu'il soit guéri ! » Il me manque encore quelques examens à faire, mais je pense déjà savoir ce qu'a ce chaton. Mais plusieurs fois je me surprend à observer la femme devant moi bien plus longtemps que je ne voudrais l'admettre, et je ne sais pas encore pourquoi elle attire autant mon regard.
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| | | | (#)Mer 18 Mar 2020 - 18:13 | |
| Un instant elle craint qu’on la congédie d’une voix sèche et qu’elle doive se battre, hurler, jurer pour obtenir ce qu’elle veut ; elle craint que son haleine trahisse les excès de la veille, qu’on juge les cernes sous ses yeux, ses vêtements négligés. Elle craint une remarque aussi cruelle que condescendante, qu’on lui arrache Scully des bras pour ne pas la lui donner, et son cerveau crée des scénarios improbables dans les quelques secondes qui s’écoulent entre le moment où elle demande l’aide de la jeune femme et le moment où elle lui répond. Et à son soulagement, la dénommée Molly l’accueille avec douceur et gentillesse, et Ariel remercie silencieusement l’entité supernaturelle en charge de mettre des humains bienveillants sur son chemin. Elle n’est pas sûre qu’elle aurait accepté un refus avec patience et compréhension, et le seul fait de tomber sur une vétérinaire mignonne et agréable relâche déjà la tension dans ses épaules. "Ariel James", répond-elle machinalement. Pour une fois, elle ne cherche pas les embrouilles, se contente de donner les informations qu’on lui demande, docilement. Elle n’est pas en position de force ici, et si elle doit se plier à toutes les règles qu’il lui plaît d’habitude de contourner pour pouvoir aider Scully, elle le fera. "Non, je… j’ai pas eu le temps. Mais je dois déjà être dans les fichiers, je suis venue quelques fois. Ça m’a juste paru... pas urgent." Elle se retient de dire inutile, choisit à la place une autre tournure de phrase. Cela reste cependant un aveu d’impuissance, une sensation désagréable avec laquelle elle n’a pas l’habitude de composer.
"Dana Scully, et devant l’air étonné de la jeune femme, Ariel hausse les épaules. J’ai toujours été terriblement fan d’X-Files et terriblement amoureuse de Gillian Anderson, alors…" Elle esquisse un sourire en coin malgré tout. "Son frère s’appelle Fox Mulder. Ils font un bon duo." En rencontrant les yeux bruns de la jeune médecin, Ariel se détend un peu. Elle renvoie une aura rassurante dont la magie semble fonctionner sur elle, et lorsqu’elle prend Scully dans ses bras pour le manipuler, semble savoir exactement quoi faire. "C’est vrai ? Fuck, t’es un ange Molly, merci beaucoup.", et le soulagement qui illumine le visage d’Ariel lui sied mieux que l’inquiétude, rend son habitude de tutoyer tout le monde d’autant plus déplacée. "J’suis pas… enfin, elle m’a jamais fait ça. D’habitude, tout se passe bien, mais là c’est bizarre et je suis pas sûre de bien le vivre s’il lui arrivait quelque chose". C’est un euphémisme – elle n’est peut-être pas quelqu’un de bien selon les termes en vigueur mais elle fait de son mieux pour prendre soin de ses petites créatures. Elle sait qu’elle ne sera jamais mère, Ariel, alors elle enveloppe de son amour les deux boules de poils qui partagent son quotidien depuis quelques années désormais.
La situation désormais dédramatisée, Ariel remarque les coups d’œil que Molly lui jette, Molly qu’elle n’a jamais vu ici, Molly avec ses yeux trop grands et une pointe d’innocence qui ne demande qu’à être testée. "Je sais bien que je ne viens pas souvent, mais… t’es nouvelle? J’t’ai jamais croisée dans le coin." Et s’il y a la moindre intention de flirt derrière ses mots, et bien, elle n’aura pas pu s’en empêcher. |
| | | | (#)Jeu 19 Mar 2020 - 5:22 | |
| Let it ring
Elle a l'air paniqué l'inconnue, et ce chaton a l'air assez fatigué. Je pouvais pas la laisser là, je pouvais pas juste la regarder paniquer à l'accueil. Je fais passer ça en urgence, pour le chat. Oui pour le chat. Mon regard fuit celui de la jeune femme et je ne comprends pas bien pourquoi. J'ai peur de plonger dans son regard et être incapable d'en sortir. Qu'est ce qui m'arrive ? Donc on avance, et on se retrouve dans la salle de consultation. Je me concentre rapidement sur le chat, parce que c'est la priorité absolue à cet instant. Elle s'appelle Ariel, et ça me fait sourire. J'aime beaucoup ce prénom, et en dehors de la princesse disney, je n'avais jamais entendu ce prénom.
Je sens qu'elle est inquiète alors j'essaie de la rassurer comme je le peux, je suis bien plus douée avec les animaux qu'avec les gens en général. « Ok c'est pas grave, je le ferai quand j'aurais terminé l'auscultation. » C'est pas dans mes habitudes de transgresser les règles, mais cette fille me perturbe. C'est pour ça que je continue de regarder le chat. Se concentrer sur ce chaton et seulement sur lui. Le nom de ce chat est original et je réfléchis une seconde, parce que j'ai déjà entendu ça quelque part. Je hoche la tête quand elle me donne l'explication sans que je la lui demande. « J'ai déjà vu quelques épisodes de cette série je crois. » J'ai quelques souvenirs, mais je n'ai pas vraiment le temps de regarder la télévision. Ma vie est déjà bien assez remplie comme ça. J'ausculte le chaton pendant qu'elle me parle, et je pense savoir ce qu'il a, et elle a bien fait de venir assez tôt. « Vous avez un autre chat ? » Je m'inquiète de son état de santé à lui aussi parce que cette maladie est contagieuse. Je caresse le chaton et il se niche entre mon bras et mon ventre, je souris et le laisse faire. « Je fais mon métier » mon sourire s'agrandit après qu'elle ait dit que j'étais un ange. Mais pourquoi je souris comme ça ? Pourquoi ça me fait autant plaisir ?
« Je vais m'en occuper personnellement ne t'inquiète pas, par contre je vais devoir le garder un peu pour être sûre qu'il se rétablisse correctement. » Je hoche la tête en glissant de nouveau le chaton dans sa boite. Et je reste en face d'Ariel, et mon regard oscille entre son visage et la boite contenant le chat. « Il a un Coryza, mais c'est que le début donc y'a pas de raison qu'il ne s'en sorte pas. Par contre, il faudrait que tu emmènes ton deuxième chat pour lui faire un vaccin préventif parce que c'est contagieux. » Et c'est là que je la regarde, mes yeux s'attardent sur son visage. Elle est vraiment belle. « Je préfère largement tomber sur des personnes qui feraient tout pour leurs animaux plutôt que ceux qui seraient prêt à les abandonner. »
J'essaie vraiment d'éviter de la regarder, de toutes mes forces, je le jure. Mais je suis comme hypnotisée et je suis vraiment incapable de dire ce qu'il est en train de m'arriver. Je me décale vers l'ordinateur pour enregistrer le chaton. « Je suis arrivée ici y'a pas très longtemps, et de toute façon y'a toujours beaucoup de monde ici, ça ne m'étonne pas vraiment que tu te souviennes pas de moi même si on a déjà pu se voir. » Je ne prends pas beaucoup de place en général, je n'aime pas me mettre en avant et je suis plus souvent occupée par les animaux que par les gens, d'habitude.
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| | | | (#)Mer 25 Mar 2020 - 23:13 | |
| Le soulagement est palpable, la tension s'évapore sous la dextérité de Molly qui prend en charge son cas avec sérieux et discipline. Elle n'a aucune remarque désobligeante à son égard, la jeune vétérinaire, ne la prend pas de haut, ne l'oblige pas à se plier au règlement et exile toute pensée négative d'un revers de la main. C'est plaisant, pense Ariel, se dit qu'elle aurait bien besoin d'une Molly de poche pour les temps de crise. Parce-qu'elle ne s'inquiète pas, Ariel, mais lorsque l'angoisse la prend, les réactions qui en découlent sont violentes et blessantes - pour elle et pour les autres. Y'a qu'à voir avec Edge... non, pas ça, pas ça, elle préfère penser à autre chose. "Quelques épisodes? Ah, t'as bien un peu de retard. Cette série est géniale, je ne peux que te la conseiller... Entre deux auscultations de chat en détresse." Tout le monde n'est pas payé à regarder des films, c'est vrai. Par contre, Ariel possède l'intégrale de The X-Files en DVD: pourquoi ne pas filer la première saison à Molly la prochaine fois? En guise de remerciement - c'est la moindre des choses: elle est peut-être une sale gosse mais parfois sait être polie... Quand ceux d'en face le méritent. Et là, c'est clairement le cas. Et ça lui fera une excuse pour la revoir. "Ouais, une terreur qui grignote systématiquement chaque plante verte ou fleur que j'ai le malheur de poser chez moi. Ils allaient par paire, Mulder et Scully, le jour où j'les ai pris au refuge... Je ne pouvais pas prendre l'un sans l'autre." Enfin, sur le visage bienveillant de Molly s'épanouit un sourire qui fait bouger les lèvres d'Ariel par mimétisme, un exploit assez rare pour être souligné vu l'état dans lequel elle est arrivée ici, et encore plus lorsqu'on connaît son mode par défaut naturel: sa bonne vieille resting bitch face. "T'as le sourire contagieux, Molly." remarque-elle finalement sur l'air d'une boutade, et lorsqu'elle baisse brièvement les yeux comme pour éviter son regard, Ariel se délecte des joues délicatement rosies de la brune. Oh, oh.
Le diagnostic provisoire tombe - un coryza, dont Ariel n'a jamais entendu parler. Elle acquiesce brièvement: si Scully doit rester quelque temps ici pour sa santé, soit. L'australienne fait confiance à la jeune femme pour prendre soin de la boule de poils, la question ne se pose même pas. "Okay... c'est pas très grave, hein?" Elle cherche à se rassurer, et trouve dans les yeux chocolats de la jeune vétérinaire l'assurance qui lui fait défaut. "J'amène Mulder dès demain alors. Sauf si j'peux faire l'allez-retour maintenant? J'en ai pour... une heure, au mieux." La perte de son insouciance la gêne, l'embête. Elle endosse rarement le rôle de l'ignorante, de l'impuissante. Elle s'est habituée à avoir le menton haut et le rictus facile, l'air bravache des enfants perdus qui ont appris à se débrouiller seuls. Rien ne l'effraie, rien de la déstabilise... sauf ça, et la vie s'infiltre dans cette faille. Elle décide que cela ne lui sied pas, la posture timide et les questions hésitantes. Alors dans un effort conscient, elle redresse les épaules, fait front. Les mots de Molly l'encouragent. "J'comprends pas ces ordures qui laissent leurs compagnons de côté. Ça m'dégoûte," murmure-t-elle, et les mimiques de son visage trahissent la véracité de ses mots.
Elles changent à peine de décor, se déplacent vers l'ordinateur et derrière la barrière informatique, Ariel ne résiste pas à la tentation de saisir la perche peut-être involontairement tendue par Molly. "Crois-moi, avec un visage comme le tien, je me serais souvenue de toi. J'suis pas du genre à oublier les jolies filles. Et encore moins lorsqu'elles sont intelligentes." Oh non, et voilà la pick up line de beauf qui n'attendait qu'à sortir. Belle et intelligente, si ce sont deux qualités intéressantes, ne figurent pas nécessairement parmi ses critères - parce-qu'elle n'en a aucun, à bien y regarder. Mais s'il y a une opportunité à prendre, Ariel n'hésite pas: là où elle a bien un champ de compétences dans lequel elle excelle, c'est ça. Et la mine vaguement embarrassée de la vétérinaire lui donne envie de voir jusqu'où elle peut aller.
Dans la limite du raisonnable, pour une fois. Après tout, la vie de Scully est entre ses doigts.
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| | | | (#)Jeu 26 Mar 2020 - 1:27 | |
| Let it ring
Elle m'intrigue Ariel, je cherche son regard en essayant de l'éviter, je détaille son visage sans réussir à détourner le regard. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais même pas comment elle peut bien arriver à faire ça, mais j'ai l'impression de ne plus avoir le contrôle sur rien. Alors je garde le chat dans mes bras comme point d'ancrage, parce que c'est mon boulot de le sauver et que la jeune femme avait l'air terriblement paniquée quand elle est arrivée ici. Elle me parle d'une série dont j'ai déjà entendu parlé, et je le dis. Pourquoi je le dis alors que je ne regarde quasiment jamais de série et qu'elle a eu la chance de tomber sur une des seules dont j'avais vu peut-être 4 ou 5 épisodes ? Je ne peux pas renchérir, je ne peux pas parler de ça avec elle et pourtant j'aimerais trouver un sujet de conversation. C'est pas le moment, c'est pas l'endroit, mais je l'ai dit, je contrôle absolument rien. « Je le note dans un coin de ma tête pour quand j'aurais un peu de temps. » Et je le fais vraiment, parce que j'ai envie de comprendre pourquoi elle a appelé les chats de cette façon. Elle a un deuxième chat, et j'arrive à me concentrer sur ce pourquoi on est toutes les deux là. Le chat, ses chats en l'occurrence. Mon sourire s'agrandit, et mes yeux papillonnent certainement un peu. « C'est beau ce que t'as fait, y'a pas beaucoup de gens qui ont autant de cœur. » Et j'ai instinctivement envie de lui faire confiance, les gens qui aiment les animaux sont forcément de bonnes personnes non ? Elle parle de mon sourire et je ris légèrement. « On me dit souvent que je souris trop. » Je baisse les yeux, j'aurais pu lui dire que son sourire est beau aussi, mais les mots restent coincés dans ma gorge. Mais qu'est ce qui m'arrive ?
Je me concentre sur le chat, je l'ausculte et je lui donne le verdict. Rien de grave si on le soigne à temps. Et il est encore tôt, il suffira donc d'une simple cure de médicament et d'une surveillance pendant quelques jours et ça ira. « Non ça va aller, je m'en occupe personnellement. » et je le confirme du regard, elle peut me faire confiance, et j'espère qu'elle arrive à y croire. « C'est toi qui choisis ! Qu'est ce qui t'arranges le plus ? » Je suis conciliante même si je n'ai pas vraiment envie de la voir partir maintenant. Je... Je ne comprends vraiment pas ce qu'il se passe dans ma tête. Elle a l'air inquiète, et mon sourire est rassurant, je gère la situation, et elle récupérera ses chats en un seul morceau et dans la meilleure forme possible. « Certains personnes n'ont pas de coeur » et je regarde le chat qui a encore l'air bien trop fatigué. « ça va aller, tout va bien se passer je vais m'occuper des deux et tu les récupéreras vite. »
Je m'éloigne un peu, je me décale. Peut-être que j'arriverai mieux à me concentrer si je reste devant l'ordinateur. Mais on continue à parler, et ses mots me font rougir. Je déglutis difficilement et je perds mes mots. Je bégaie un peu avant de la regarder de nouveau. Elle vient vraiment de me dire que je suis belle et intelligente. J'ai du mal à respirer. Il fait chaud ici non ? J'essaie de me concentrer sur l'ordinateur mais je ne sais plus quoi faire. « Je me serais certainement souvenue de toi aussi. » Parce qu'elle aussi je la trouve belle et intelligente. Parce que je sais que je me souviendrai d'elle pendant un très, très long moment. « Merci... » J'ai pas vraiment l'habitude de ce genre de compliments, mais mon sourire grandit au même rythme que mes joues rosissent.
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| | | | (#)Ven 27 Mar 2020 - 1:21 | |
| Ça la ferait presque rire, le regard tendre que Molly pose sur elle. Ça la fait rire, sa phrase presque naïve - y'a pas beaucoup de gens qui ont autant de coeur. Non? Pourtant elle se situe pas franchement parmi les héros, Ariel. Elle ne voudrait pas se donner un genre, prétendre qu'elle est un coeur de pierre alors que c'est faux, mais sa bonté ne s'étend pas au-delà des limites de son petit cercle. Et encore. Les animaux sont un cas différent, elle le reconnaît. Le seul point positif qu'elle retire de cette vaste blague qu'a été son éducation, peut-être: la même importance accordée aux animaux qu'aux humains, le même respect qui leur est dû. Elle n'aurait jamais séparé un chaton de son double, elle ne les aurait pas adopté si elle n'avait pas été convaincue de pouvoir leur offrir une meilleur place et plus d'amour chez elle qu'au refuge. Sans se dédouaner, elle hausse les épaules. En temps normal elle opposerait à Molly une remarque cynique sans hésiter, ou feindrait la modestie.
À la place, Ariel réfléchit - c'est assez rare pour être souligné - à ce qui l'arrange le plus. Techniquement, qu'elle fasse le trajet maintenant ou demain ne change rien à son emploi du temps ni à ses plans, puisqu'elle n'en a pas. Elle pourrait faire l'effort sans que ça ne lui coûte grand chose, hormis la demi heure de bus sans distraction dans un sens, puisqu'une fois à la maison, elle pourrait récupérer son casque pour l'autre sens et le retour. Mais l'adrénaline est retombée et le soulagement est un sentiment paresseux qui s'infiltre durablement. Alors elle décide d'attendre, joueuse, prend le pari de revenir au petit matin pour apporter la deuxième tête poilue à Molly. "Je repasserai demain. Mon autre chat semblait moins fatiguée, je ne pense pas prendre de risque si j'laisse passer la nuit avant de l'amener ici. Elle esquisse un sourire. Ça me donnera une excuse pour revenir. Sauf si tu ne bosses pas demain, auquel cas je ferais bien de me dépêcher et d'y aller maintenant." Elle a l'audace d'ajouter un clin d'oeil, Ariel, sait parfaitement ce qu'elle fait. Ses instincts se mettent en place et elle regarde sans bouger l'urgence médicale se transformer en tentative de rencard subtile - on a toujours dit à Ariel que les animaux étaient de bonnes techniques pour draguer mais ça ne s'était jamais vérifié... jusqu'à présent.
Ariel cueille le compliment avec une mine ravie. Cela fait longtemps qu'elle ne se demande plus pourquoi, mais elle plaît, et chaque fois qu'elle en prend conscience, ses cellules s'embrasent et elle se sent vivante. C'en est parfois comique, parce-qu'elle ne prend pas le temps de faire semblant, de s'apprêter pour ressembler à quelqu'un qu'elle n'est pas. Elle soigne son style, expérimente, fait des efforts, mais le destinataire de cette aventure n'est qu'elle et son miroir: il ne lui viendrait pas à l'idée de s'apprêter pour séduire. Ça lui serait presqu'égal, son corps qu'elle maltraite, son corps qu'elle abîme inconsciemment. Comme une lubie, qui la prend quand elle y pense et s'évanouit le lendemain. Reste bien ce qu'on appelle sa personnalité, mais examiner ce qui la rend attachante s'approche trop de l'introspection et personne ne veut tomber là-dedans. Alors, elle prend, et use, et abuse. "Si tu m'cherches dans le fichier, mon nom complet c'est Ariel James." Espiègle, elle se penche vers Molly, s'accoude au comptoir. Elle prend le temps de l'observer, remarque ses doigts au rythme un peu trop frénétique sur le clavier. "Et s'il faut, j'peux te donner mon numéro, si tu veux me retrouver plus facilement. Ou mon adresse." Le tout assorti d'une innocence franchement offensante, le double-sens présent comme un signe néon au-dessus de ses mots mais pourtant si prompt à se glisser dans la logique d'une conversation. C'est bien ce qu'elle avait proposé, n'est-ce pas? L'enregistrer à l'accueil, tout ça, tout ça. "Comme ça, je suis sûre que tu ne m'oublieras pas."
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| | | | (#)Ven 27 Mar 2020 - 5:40 | |
| Let it ring
J'ai un regard et un sourire niais, je le sens. Je sens que je rougis quand elle pose son regard sur moi et elle a l'air de savoir exactement ce qu'elle fait Ariel. Mais moi j'oublierais presque comment respirer quand je croise son regard une nouvelle fois. Mais j'arrive à la lâcher des yeux, à oublier un peu cette tension quand je vois que ce chat vient se blottir dans mes bras. Je l'ausculte et tout se passe bien. Ce chat tiendra le coup, et je rassure la jeune femme. Parce que je connais bien mon métier, et je sais que des fois les propriétaires sont vraiment très angoissés. « C'est la première fois qu'un des deux est malade ? » Parce que je la trouve attendrissante à tant s'inquiéter pour ce chaton. J'aurais été dans le même état si je ne faisais pas ce métier je pense, je déteste voir les animaux dans un mauvais état. Depuis toujours. Alors mon sourire reste rassurant, et mon regard plonge une nouvelle fois dans le sien pour lui faire comprendre que je me charge de tout, et que je surveillerai ce chaton nui et jour si il le fallait.
On va devoir se revoir, et ça me fait bien plus plaisir que ce que je voudrais l'admettre. « Oui et puis si y'a un quelconque problème pendant la nuit tu peux toujours essayer d'appeler ici, ça m'arrive de rester tard dans la bâtiment. » Je ne sais pas ce que je propose, je pourrais lui donner mon numéro aussi mais je reste bloquée, je respire toujours beaucoup trop rapidement pour que ça paraisse normal. Je me racle la gorge quand j'entends la suite de sa phrase. Est ce qu'elle joue ou est ce qu'elle a vraiment envie de me voir ? Est ce que je pourrais lui plaire ? Pourquoi ce genre de questions tournent dans ma tête ? Je suis hétéro, je n'ai jamais été attirée par une fille de toute ma vie. « Je suis là tous les jours tu sais, je passe quasiment ma vie dans ce refuge. » Je hoche la tête et sourit encore un peu plus si c'est possible.
Je m'assoie, je m'éloigne un peu et tente de me concentrer de nouveau sur ce que je suis censée faire. Elle pensait qu'elle allait rester à l'autre bout de la pièce Ariel, parce qu'elle n'avait pas encore vraiment bougé malgré tous les regards étranges que j'avais bien pu lui lancer. Elle me donne son nom, et je tape. Trop vite, je me trompe de lettre plusieurs fois, et je recommence alors que son visage se rapproche du mien. Son numéro ? Elle vient de me proposer son numéro ? Pourquoi mon cœur bat si fort dans mes oreilles ? Pourquoi je fais que me poser des questions ? Je retiens pas le nouveau sourire niais qui né sur mon visage. « Je peux te donner le mien si tu veux des nouvelles des chats si je suis pas ici. » Je viens de lui proposer mon numéro aussi. Je n'aurais jamais cru qu'un de mes rendez-vous aurait pu tourner comme ça. Mais pourquoi elle me propose de me donner son adresse ? Je fronce un peu les sourcils en essayant de comprendre. « Je crois que ça risque d'être compliqué de t'oublier là... » Ma langue se délie bien trop facilement quand elle me regarde dans les yeux et que son visage est aussi proche. Est ce qu'elle me drague vraiment ? J'ai toujours été nulle pour repérer les mecs quand ils me draguaient. Mais je ne pose pas la question. « Je trouvé ton fichier je crois. » Très intéressant comme sujet de conversation ça Molly, bravo.
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| | | | (#)Jeu 2 Avr 2020 - 2:25 | |
| "Ouais, c'est la première fois. Ariel esquisse un sourire qui n'atteint pas ses yeux. Y'a beaucoup de trucs que je gère mal, mais eux, là, j'm'en occupe bien." Portée par la certitude de toujours les retrouver lorsqu'elle rentre chez elle, eux, au moins. Un rempart à sa solitude, un amour inconditionnel qui ne demande rien en retour, les seuls auxquels elle est fidèle. Elle pourrait trouver ça agaçant, les questions de Molly, mais Ariel trouve cela sympa. Ça colle bien avec son air jovial, ses manières douces, et elle se demande si l'innocence qu'elle lit en surface est la même qui se cache derrière les longs cils qui bordent ses yeux sombres. Passer à côté des perches que la jeune vétérinaire lui tend serait franchement grossier. "J'appellerai, alors, juste pour voir si tu décroches. Tu restes tard pour faire quoi?" L'intérêt d'Ariel pour les animaux est poussé, mais pas si intense. Curiosité mal placée, elle en voudrait presque des confessions sulfureuses mais s'attend à s'entendre dire que les petits pensionnaires ont besoin de soins qui nécessitent une présence tardive des meilleurs médecins. Obviously. C'est finalement une victoire, le sourire carnassier d'Ariel peine à compenser la fausse émotion de nonchalance qu'elle tente de glisser dans ses yeux verts. Le triomphe dans sa voix est, lui, évident. "Mais avec plaisir, Molly... Molly comment? C'est pour bien te noter dans mon téléphone. Et pour te stalker sur instagram. C'est toujours plus facile avec toutes les infos, pourquoi se compliquer la tâche? Et pour te différencier des autres Molly." Ariel ne connaissait aucune Molly jusqu'à présent, mais il n'y a rien de nocif dans un petit mensonge blanc qui peut faire penser à la brune qu'elle veut la distinguer parmi les autres. It's a ruthless game.
Justement, elle annonce enfin avoir trouvé son fichier et Ariel acquiesce. Elle n'a aucune idée de ce qu'elle est censée dire ou faire, alors, elle satisfait ses pulsions de distraction. Sa main sur le bureau, ses doigts commencent à tapoter en rythme la surface plane dans un geste mécanique qui trahit son impatience. C'est l'heure de la pause clope, non? Contente d'avoir trouvé de quoi occuper son esprit momentanément, elle dégaine une cigarette de son étui cabossé. Maintenant qu'elle a recommencé à fumer, les bonbons dans ses poches de jean et de veste ont à nouveau laissé place aux paquets cancérigènes. Tant pis. C'est la victoire des faibles et des démons... mais au moins, elle n'en sort pas une flasque de whisky. Pas encore. Eh, ce serait peut-être une bonne idée et bien plus pratique. Ça doit se voler sans problème, ce genre d'accessoire. On verra plus tard. L'instant présent, on a dit, Ariel. Allez, fais un effort. "Cool. Tu m'accompagnes cinq minutes?" Son bâton de nicotine entre les doigts, un petit sourire en coin, l'excuse est formidablement trouvée et délivrée avec un sens du rythme exquis. Elle s'abstient de demander si Molly fume pour ne pas risquer un non qui l'obligerait à une autre parade. Être subtile, c'est bien, mais être directe, c'est mieux, surtout qu'Ariel n'est pas très douée pour les jeux de délicatesse. D'autant plus que la jolie brune semble la fuir plus qu'elle ne vient à sa rencontre, et pourtant Ariel sait que son charme opère. Pourtant elle n'y connaît rien en psychologie humaine, mais passe bien assez de temps dans les soirées avec ses pairs pour savoir quand quelqu'un subit un dilemme interne de nature, disons, sentimentale. Il ne lui vient cepedant pas une seconde à l'esprit que Molly n'a jamais été attirée par une fille - difficile de se mettre à cette place lorsqu'on passe sa vie à agir pour calmer la moindre de ses pulsions. Ni de se dire que ce n'est ni le lieu ni l'endroit pour badiner et que Scully est toujours mal en point, même si entre de bonnes mains. Question de priorités, sûrement.
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| | | | (#)Dim 5 Avr 2020 - 3:41 | |
| Let it ring
« En espérant pour eux que ce soit la dernière. » Je capte son regard encore une fois, elle m'hypnotise une nouvelle fois et je ne sais pas quoi faire. Je ne peux pas dire que je veux que ses chats soient malades parce que c'est bien la dernière chose que je veux. Mais je sens que j'aimerais la revoir, dans un autre cadre peut-être, mais je ne veux pas qu'elle disparaisse d'un coup comme ça. « ça se voit ! » Mon sourire s'agrandit quand je vois à quel point elle aime ses chats. J'aime voir les gens qui aiment leurs animaux de compagnie, c'est forcément une personne avec un grand cœur quoi qu'elle en dise. Le chat se porte très bien en dehors de sa maladie. Et en voyant le visage de la jeune femme quand elle est arrivée, je sens qu'elle serait capable de tout pour ses chats. « Il est très bien en dehors de sa maladie, et malheureusement, même quand on leur fait les vaccins ça arrive ! » Une façon de lui dire qu'elle a tout fait correctement et que c'est pas de sa faute. Je sais pas si ça va la rassurer, mais en tout cas c'est la vérité.
J'ai proposé de donner mon numéro, vraiment. Si elle le veut je lui donnerai sans aucune hésitation. « Je décrocherai. » Parce que je décroche toujours quand on m'appelle. « Parce que c'est calme ici quand c'est fermé. » Je suis la plus sincère possible mais je me rends compte que mes paroles pourraient être mal prise. « Pas que j'aime pas être avec des gens hein ! Mais le soir y'a que les animaux et moi. Je peux prendre du temps pour chacun d'entre eux quand je suis toute seule ici. C'est apaisant cet endroit la nuit. » Je parle facilement face à elle. Mes yeux retrouvent bien trop facilement le chemin jusqu'à son visage aussi, et j'ai beau chercher, je ne comprends pas pourquoi elle me fait autant d'effet. « Molly Oakheart, et Ariel comment ? » Elle pose les questions et je les retourne parce que la réponse m'intéresse. « Tu veux que j'enregistre mon numéro dans ton téléphone ? » Et tu pourras mettre le nom que tu veux Ariel tant que tu me recontactes. « T'en connais beaucoup ? Parce que moi je connais aucune Ariel. » Je serais presque déçue qu'elle connaisse d'autres Molly, même si mon prénom est bien plus commun que le sien.
Elle sort une cigarette et je me demande une seconde si elle va fumer dans le cabinet. Et je me demande si je serais même capable de l'en empêcher, certainement pas. Et elle veut qu'on sorte, on pourrait sortir devant le refuge, mais je l'emmène ailleurs. Je hoche la tête. « 5 minutes. » Et je la dirige dans les couloirs jusqu'à ce qu'on arrive dans la cours de derrière. Un grand espace vert dans lequel on laisse régulièrement sortir les animaux qui vivent au refuge. « J'espère que t'as pas peur des chiots. » Parce que à sortir, autant en profiter pour sortir le dernier chiot qu'on nous a ramené. Je le sors de sa cage et le pose dans le grand jardin. « Je fais rarement des pauses en général. » Et je ne suis pas attirée par les filles, et je ne me laisse pas draguer pendant que je suis au travail, et je ne sors pas pour autre chose que faire sortir les animaux. Cette journée est bien différente des autres, cette fille est bien différente des autres. J'ai l'impression de sortir de ma zone de confort, et je ne sais pas si ça me terrifie ou si j'aime ça.
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| | | | (#)Lun 20 Avr 2020 - 18:54 | |
| Elle est agréablement surprise que Molly réponde à son flirt, et seulement un peu prise de court lorsqu'elle a l'impression que la jeune femme lui fait confiance. Ou en tous cas, qu'elle lui a déjà collé une étiquette de bonne personne. Ce qui n'est pas exactement, ni approximativement, un terme approprié pour décrire Ariel. Mais passons. Elle détesterait la décevoir, pas vrai? Alors elle se contente d'un petit rire lorsque Molly répond avec sincérité qu'elle décrochera, et que ses heures supplémentaires s'expliquent par l'ambiance calme et sereine du cabinet après la fermeture. Pas exactement le terrain propice pour glisser de sous entendus en sous entendus, mais il en faut plus que ça à Ariel pour renoncer. L'innocence est une qualité qu'elle ne possède pas mais qu'elle apprécie chez les autres, et elle fleurit chez Molly sous la coupe d'un optimiste et d'une délicatesse irrésistibles. "Je comprends," assure-t-elle d'un ton qu'elle espère sérieux. La nuit a toujours quelque chose de magique pour Ariel, même si les siennes sont loin d'être solitaires ou silencieuses. Elle n'a aucun mal à s'éloigner de ses pairs en journée, mais lorsque le soleil amorce sa course de l'autre côté du globe il lui faut palier la lumière et la chaleur de l'astre par celle d'autres inconnus. Elle apprécie aussi le véritable dévouement de la vétérinaire envers ses petits pensionnaires - ce n'est pas difficile de l'imaginer profiter des instants de répits pour donner aux animaux l'attention qu'ils méritent. Et, pas pour la première fois, Ariel se demande si c'est quelque chose qu'elle aurait pu faire, dans une autre vie.
"Oakheart? C'est joli. Original, en tous cas. Elle arque un sourcil - ne lui a-t-elle pas donné son nom il y a un instant? James. C'est moins... poétique." Et l'homme auquel le nom est attaché l'est encore moins. Ariel a déjà troqué son prénom de naissance contre un autre, elle a souvent hésité à changer de nom de famille - par dépit, par vengeance, par colère. Mais porter l'héritage de sa mère n'est pas une perspective qui la ravit davantage, alors elle se contente de faire avec ce qu'elle a. "Tiens." La proposition de Molly ne se perd pas dans l'air, déjà Ariel glisse son mobile entre les mains de la jeune femme. Et puis, un sourire en coin, une réponse à sa question qui ressemble à un appât. "Pas aussi mémorables que toi, élude-t-elle sans la quitter des yeux. Mais je suis contente d'être la seule et unique Ariel dans ton répertoire", et ses yeux brillent d'une lueur taquine.
Elle vient de gagner cinq minutes et c'est presque inespéré, il n'en faut pas plus pour qu'une aura de satisfaction vienne sublimer la bonne humeur d'Ariel. Les choses n'avaient pas bien commencé mais cette virée chez le vétérinaire prend un tour inattendu et délicieusement intéressant. Emboitant le pas à Molly, elles débouchent dans une cour à l'arrière du bâtiment et regarde la soigneuse doucement s'occuper d'un petit chien, et l'encourager à gambader. "Je leur préfère les chats, mais de peu. Il est super mignon!" Elle a songé à adopter un chien, mais les contraintes lui semblaient plus importantes qu'avec deux chats. Pour la prochaine fois, peut-être.
"Pas de pause?" Ariel exagère une grimace - mais réflexion faite, si elle bossait entourée d'animaux, elle ne serait peut-être pas encline à prendre beaucoup de pauses en dépit de sa flemme légendaire. "J'te proposerai bien de trinquer à cette occasion mais je n'ai que mes cigarettes." Il faut vraiment qu'elle récupère une flasque. Allume sa cigarette, en tire une bouffée, et la tend à Molly, au cas-où. "Je t'appellerai pour un verre. Malgré le ton affirmatif, ce n'est pas une promesse, plus une proposition. Pour te remercier. Un sourire. Et te faire prendre une pause bien méritée."
C'est si simple. Ariel n'attend rien de Molly, pas plus que ce qu'elle voudra bien lui donner, mais la douceur et la sincérité du moment sont appréciables et elle compte bien rejouer cette scène de nombreuses fois. "Que si ça te tente, bien sûr." Et la tentation, Ariel, ça la connaît.
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| | | | (#)Jeu 30 Avr 2020 - 19:21 | |
| Mon regard fuit un peu le sien pour ne pas me retrouver à la fixer sans pouvoir faire quoi que ce soit à côté. Alors je me concentre sur le chat, puis sur l’ordinateur et je secoue un peu la tête pour réussir à me reconcentrer sur mon travail et tout ce que je dois faire. Ma priorité, c’est le chat, et pourtant, j’aimerais bien que ce rendez-vous se prolonge encore et encore. Est ce que je viens d’appeler ça un rendez-vous ? Heureusement que je ne parle pas à voix haute. Elle comprend que j’aime me balader seule la nuit dans le refuge. Est ce qu’il y aurait un meilleur endroit que là pour avoir tout ce dont j’ai besoin. Elle répète mon nom de famille, et moi je lui demande le sien alors que je lui ai demandé quelques minutes auparavant. Je me taperais la tête contre le mur des fois. “Oh oui pardon, je te l’ai déjà demandé.” Et je suis complètement perdue. Il faudrait que j’aille prendre l’air quelques secondes pour me remettre les idées en place. Un téléphone glisse entre mes mains et je souris malgré moi en entrant mon numéro. Je fais bien attention de ne pas faire d’erreur et le relis plusieurs fois. Je crois que j’ai vraiment envie qu’elle me rappelle. J’oublie certainement de respirer pendant quelques secondes quand elle me dit que je suis mémorable. Certainement parce que j’ai récupérer son chat, je ne vois pas ce que je peux avoir de plus que les autres Molly de Brisbane. “Oui une seule Ariel.” Je me répète pour me donner un peu de contenance même si j’ai certainement l’air d’une enfant émerveillée par quelque chose de nouveau.
Le chiot court un peu partout autour de nous, il joue. Je devais le faire sortir depuis plus d’une demi heure. Alors j’ai profité de l’occasion. Elle me tend une cigarette que je refuse en souriant. “Les chats sont moins contraignants, mais ils ont tous besoin de beaucoup d’amour.” Amour et affection que je leur donne autant que je le peux tant qu’ils vivent tous dans ce refuge. “J’en prends de temps à autre mais j’ai pas l’impression d’avoir besoin de pauses en général.” Alors qu’est ce que tu fiches dehors avec une inconnue alors que tu as des rendez-vous ? Je fais taire cette petite voix dans ma tête et prends le risque de me tourner vers la brune pour lui parler. Elle me propose un vrai rendez-vous ? Je crois que j’ai du mal à respirer, il faut que je me calme. J’ai du mal à me reconnaitre à cet instant, je suis vraiment perturbée par la présence d’Ariel. “Oui bien sûr.” Je réponds peut-être trop vite. Je voudrais pas lui faire peur. “Oui enfin te sens pas obligée… Mais ça me ferait plaisir.” Je souris et je croise son regard, peut-être que j’arriverai à la regarder plus de 5 secondes cette fois. “Je te laisse décider où et quand alors.” Mon sourire s’agrandit un peu, parce que je suis vraiment enthousiaste à cette idée. J’ai l’impression que je ne suis pas sortie depuis des mois.
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| | | | (#)Ven 17 Juil 2020 - 1:15 | |
| Elle ne veut pas s'arrêter, elle ne veut pas l'arrêter, et c'est à la fois drôle et jubilatoire de voir Molly se troubler de si peu. Une seule Ariel, dit-elle, et l'australienne aime ça, un instant, être la seule. La première, peut-être. C'est son royaume, son terrain de prédilection et si elle porte une couronne c'est grâce à ce titre: elle seule qui compte, même un instant, elle seule qui possède le pouvoir de créer un désir ou de l'enflammer. Elle se donnerait corps et âme pour ces regards et ces émois rosis, les balbutiements timides d'une attraction aux ressorts inéluctables. Le regard de l'autre brise les chaînes qu'elle traîne comme son ombre et elle n'erre plus: elle existe et est voulue. La solitude s'efface lorsque le lien se crée, et les souvenirs de deuil et de honte, les pulsions de colère et d'impuissance s'évanouissent, tous remplacés par la saveur de la tentation, par le besoin de mériter ce qualificatif, rien qu'une fois - la seule. Elle ne cherche rien d'autre que ces instants éphémères, et c'est encore mieux dans les endroits ordinaires, de se sentir exister entre ces murs en béton, sous les feuilles des arbres qui poussent paresseusement dans la cour.
Elle sourit, encore, cède, se laisse happer par la bulle de douceur qui émane de Molly. Peut-être est-ce pour ça qu'elle a aussi jeté son dévolu sur Mulder et Scully, Ariel, pour leur donner l'amour qu'elle ne sait recevoir, pour trouver les canaux alternatifs qui expriment ses émotions mieux que son cerveau toujours ivre. Elle s'occupe d'eux comme on aurait du s'occuper d'elle, quelque part, avec l'amour et le soin dont elle a appris à se passer. Et rien ne remplace la tendresse d'avoir ces petits êtres entre ses bras. "Tout le monde a besoin de pause, même les passionnés." Sans aucun doute, la jeune femme l'est. Et son sourire ne fait que s'élargir lorsque Molly accepte la proposition.
"Sérieux? Cool!" Ariel aurait presque pu avoir un doute mais la sincérité dans les yeux de Molly le dissipe aussitôt. Elle tire sur sa cigarette, la satisfaction joyeuse qui se lit sur son visage. "On se fait ça, alors. Je te tiendrai au courant." Oh oui - voilà une perspective réjouissante. "Et j'ferai en sorte de faire ça bien."
Un verre, pourquoi pas, mais si Ariel a la possibilité de caser un peu de fantaisie dans leur future date qui n'en est pas un, ce sera la cerise sur le gâteau.
- RP TERMINÉ - |
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