| | | (#)Dim 19 Jan 2020 - 22:50 | |
| Ils dansent eux aussi, les cercles de feu. Ils volent dans les airs, les cercles de feu. Leur lumière se reflète dans les iris bleutés du Doherty, il a arrêté tout ce qu’il était en train de faire pour seulement se poser devant le spectacle, comme l’aurait fait un enfant devant un dessin animé. Il n’a plus ce sourire moqueur, il n’a plus cet œil vif prêt à faire n’importe quelle chose illégale du monde. Il a arrêté de penser à tout et n’importe quoi, ne se concentre désormais plus que sur les cercles de feu et les flammes orangées dansant devant lui. Il n’y en a aucune de bleues, ses préférées, mais avec le temps il a su s’adapter avec ce que le monde lui offrait et il s’est résigné : les bleues ne font que rarement parties du spectacle.
La jeune femme aux cheveux blonds danse entre les anneaux, elle les fait tournoyer dans les airs et alors que tout le monde a les yeux rivés sur elle, sur ses pas, sur ses mouvements gracieux accordés en rythme avec la musique … lui ne voit que le feu. Il est hypnotisé, Tobias. Il ne voit la beauté nulle part dans le monde, ne s’extasie absolument pas des couchers et levers de soleil, des bébés animaux en tout genre, des spectacles que peuvent lui offrir son pays qu’est l’Australie. Il n’aime rien, ne s’extasie devant rien non plus si ce ne sont les flammes de l’enfer qui dansent encore et encore en rythme. Elles n’ont pas besoin de musique, elles. Elles n’ont pas besoin de rien, à vrai dire, si ce n’est qu’un peu d’oxygène. On peut bien leur donner ça, hein ? On en donne bien à sept milliards d’individus tous plus ennuyants les uns de les autres, tous calqués sur le précédent et le suivant à la fois. On leur accorde tout, aux humains, alors il est normal que ses précieuses flammes aient elles aussi le droit d’exister pour ce qu’elles sont, pour ce qu’elles peuvent faire aussi. Elles créent la vie autant que la mort, elles font gagner des guerres autant que les perdre. Elles créent la désolation et ça, ça le grise, le Doherty. Il est né avec cet adjectif là, il a grandi avec ce dernier et nul doute qu’il le suivra aussi jusque dans la tombe. Il est tatoué sur chaque parcelle de sa peau, de son âme.
Les inconnus applaudissent alors que Tobias s’est assis devant elle tel un enfant sage, les jambes repliées sur lui même, le dos voûté par insolence pour désobéir aux ordres de sa mère. Le groupe se disperse peu à peu alors que chacun a donné sa pièce maintenant que le spectacle est terminé mais il ne veut pas partir, lui. Il en demande plus, toujours plus, n’a aucune idée de où s’arrêter, de ce qu’il devrait faire non plus. Il garde simplement ses yeux bleus fixés sur elle, le regard brillant comme l’aurait été celui d’un enfant devant un spectacle de marionnettes.
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| | | | (#)Dim 19 Jan 2020 - 23:47 | |
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- Musique d'ambiance:
https://www.youtube.com/watch?v=wmN6wZ9rVPY
L'air est pur, insaisissable et vital. La terre, nourricière, réconfortante et stable. L'eau, aussi belle et désirée que lunatique. Le feu, lui, est l'élément de la destruction. Celui qui fait peur, qui brûle, qui non-maîtrisé, ne laisse rien d'autre derrière lui que cendres et désolations. C'est pourtant par lui que tout renaît. Par son action, la terre est purifiée. Par lui, l'eau peut être réchauffée. Il est la seule palette de couleurs que l'oeil humain peut saisir de l'air. Le feu est puissant, diablement attirant et terriblement vivant. Ce soir, il est à l'honneur, dans un coin de ce qui est la journée le marché solidaire pour les incendies qui ravagent l'Australie. Cette danse est en effet un rappel, un hommage, une complainte, un cri de rage et une demande de grâce à la foi. Elle prend forme sous les yeux envoûtés des Brisbanais pour leur plus grand plaisir, et si elle ne révolutionnera pas le quotidien ni les mentalités, au moins sera-t-elle un souvenir qui saura marquer les esprits de ceux qui l'auront vue. Le feu danse, ce soir. Il est partout dans l'ère d'influence de celle qui le porte: tantôt au sol, dans un cercle délimitant la piste de danse, rond dont les flammèches sont parfois réactivées pour être plus hautes et intenses, au gré de la chorégraphie; tantôt dans les airs, grâce à des baguettes de twirling enflammées que l'artiste manipule, fait tournoyer et même voler dans les airs, avant de les rattraper avec l'habileté d'un elfe.
C'est bien d'un être sylvain dont elle a l'air, la danseuse, habillée dans une robe de type ethnique, toute verte, très près du corps et descendant jusqu'à mi-cuisses. Une capuche rabattue cache son visage pendant sa représentation, et seuls ses cheveux blonds laissés détachés en ressortent. Elle représente la Terre, attaquée par le Feu, qui la ravage, l'anéantit, la rend stérile. Qui un jour, pourtant, renaîtra après la tempête rouge, aux airs d'Apocalypse. La jeune femme porte l'audace et la témérité jusqu'à amener le feu sur son propre corps: par instants, elle change d'instruments, les bâtons cédant leur place à deux éventails qu'elle enflamme, qui dansent autour d'elle comme elle s'agite sur sa scène improvisée. Ils s'éloignent d'un coup de coude, se rapprochent de son visage parfois, au point que l'on discerne le bout de son nez et des yeux maquillés de khôl pour ajouter toujours plus d'intensité à leurs pigments vert feuille. L'apogée se dessine lorsque, brusquement, d'une violence rappelant celle des incendies actuels, la jeune femme transfère les flammes de ses éventails au tissu qui recouvre son buste, et qu'elle prend littéralement feu. Quelques cris d'effroi émanent du public, alors qu'elle-même danse toujours, comme en transe, et que ces pas rappellent ceux d'un éco-système qui se meurt: désorientés, meurtris, effrayés. Finalement, dans un dernier élan, et alors que les flammes commençaient à lécher le bout de ses cheveux, elle se laisse tomber au sol, réceptionnée par un tapis ignifugé. La scène si lumineuse est désormais plongée dans le noir, et seul un lointain lampadaire permet d'apercevoir la silhouette de la danseuse, qui tout doucement, se redresse pour se courber face à son public. The end.
Tous s'en partirent, certains déposant des pièces et même des billets qu'elle n'avait jamais demandé, sur le petit tas d'affaires personnelles qu'elle avait déposé près de son espace de représentation.
Le feu parti, la chorégraphie terminée, Sixtine reprend sa place de protagoniste, et retire sa capuche, exhalant un grand soupir satisfait et fatigué, le front en sueur. Quelques personnes viennent la féliciter, et elle leur transmet les remerciements de rigueur. Cependant, personne ne s'attarde, il se fait tard et il y a école demain. La jeune femme attrape une bouteille d'eau, boit plusieurs gorgées d'affilée. Ses yeux dérivent, et sont soudainement attirés par une silhouette, bien trop grande pour être celle d'un gosse. Elle repose sa boisson au sol, s'approche du grand gamin qui semble être plus content encore que s'il était allé à Disney. Hey, wanna see a trick ? Qu'elle lui demande en s'accroupissant à sa hauteur, avec un sourire amusé. Elle sort un briquet de l'unique poche de sa robe, allume la flamme. Puis, d'un mouvement savamment maîtrisé - qu'elle avait apprit quelques jours plus tôt, s'entraînant sans relâche dans l'idée de le montrer à un gosse ; que celui-ci ait sûrement plus de vingt-cinq ans n'est qu'un insignifiant détail - elle attrape la flammèche, qui quitte le support du briquet pour se caler dans la main de la demoiselle. Le temps d'un sourire, puis elle la repose dans le briquet. Tadaaam ~ Elle le regarde comme un chat observerait une souris avant de l'attraper. A moins que, sans qu'elle ne le sache, ce soit elle la proie ?
@Tobias Doherty
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| | | | (#)Mar 21 Jan 2020 - 2:03 | |
| Le monde entier a toujours eu un mal fou à canaliser Tobias mais elle elle a su trouver la solution sans même jamais s’être posée la question. La solution était si simple, pourtant, encore plus quand on connaît un minimum le Doherty. Ce qui le passionne avant toute chose ce n’est ni l’alcool ni la drogue et encore moins les femmes mais bien la vue d’une flamme dansant au gré du vent et des mouvements autour. Les flammes lui ont toujours plus, depuis son plus jeune âge. Nul doute qu’il le tient de son père, comme d’autres obtiennent un goût prononcé pour les mathématiques ou l’art, lui a hérité de cette passion morbide et dévorante pour les flammes quelles qu’elles soient. Une affaire de famille, encore. Il garde ses jambes résolument entortillées l’une dans l’autre et ne compte pas se lever de là, encore moins quand la chevelure blonde de la jeune femme se rapproche de lui pour faire perdurer encore un peu le spectacle. Il reste sage, le grand enfant, il ne dit absolument rien - et ça étonnerait n’importe qui, mais pas elle. ”Hey, wanna see a trick ?” Elle éveille encore un peu de son attention alors qu’elle l’avait déjà largement gagnée et devient celle qui mène la danse alors qu’il est toujours le maître du jeu, en temps normal. Son regard réprobateur se pose d’abord sur le briquet auquel il ne trouve absolument rien d’intéressant avant de finalement dériver vers la flamme avec laquelle elle s’amuse, de laquelle elle se joue aussi. L’orange rougeâtre virevolte dans la paume de sa main si fine, si douce, si absolument pas brûlée. Le feu s’arrête soudainement quand elle retourne à sa place initiale et que le briquet se renferme, reprenant avec lui son gaz et tout ce qui gardait encore l’attention du brun. La flamme disparaît de ses pupilles, il relève ses yeux bleus vers elle en enlevant à son tour sa capuche, comme elle avait pu le faire peu de temps avant lui. ”Tadaaam !” Il déteste l’air satisfait qu’il voit se loger au creux du visage de la jeune femme mais il est très mal placé pour venir reprocher quoi que ce soit à son tour de passe passe, lui qui sait seulement donner de la drogue et reprendre l’argent qui y est associé. ”T’as appris où ?” Il fait de son mieux pour bien parler, pour ne pas lui faire peur, pour la garder à ses côtés encore un peu de temps pour qu’elle lui révèle ses ficelles et continue de le faire rêver un temps encore. C’est tout ce qu’il demande, au fond, qu’on le fasse rêver d’un autre monde, d’un monde dans lequel il n’aurait pas à cacher sa passion comme si elle avait quoi que ce soit de malsain ou même de dangereux. Il n’est pas comme son père, Tobias, il sait se gérer. Pour preuve : il ne brûle la maison de personne - sauf celle de son enfance mais c’est Wren qui l’a demandé alors ça ne compte pas. "Tu peux m'apprendre ?"
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| | | | (#)Mer 22 Jan 2020 - 13:31 | |
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- Musique d'ambiance:
https://www.youtube.com/watch?v=wmN6wZ9rVPY
Sixtine n'est pas dupe, l'homme face à elle fait en sorte de choisir ses mots pour ne pas l'effrayer. Pourtant, en lui, tout respire la dangerosité et même, une forme de folie. Son regard aussi tranchant que de l'acier, dur comme du diamant et pourtant chaud comme du métal en fusion. Les traits de son visage, tout en angles, à croire qu'il a été taillé au couteau. Sa posture, qui sous son air enfantin, dévoile beaucoup plus que l'émerveillement qui l'a pris, le temps du spectacle. Bien évidemment, si vous posez la question à la jeune fille, elle ne vous décrirait rien de tout cela; c'est juste un ressenti qu'elle a, au final; mais un instinct juste quoi qu'il en soit. Malgré tout, quelque chose la pousse à rester auprès de celui qui doit bien avoir dans ses âges, quoi qu'il fasse plus vieux à son sens. Alors, quand il lui demande comment elle a fait pour apprendre, elle hausse les épaules avec dédain, comme s'il s'agissait de peu - alors qu'en vrai, elle avait peu dormi ces dernières nuits, et pour maîtriser sa danse, et pour savoir gérer avec brio son tour de magie - et en répliquant: Tutos internet, et un peu de persévérance.
Quelque chose d'animal émane de son interlocuteur. Elle a l'impression, au fond d'elle-même, d'être un chaton face à un puma. Oui, un puma, ça lui colle bien à la peau, même si elle ne sait rien de lui. Bien évidemment, jamais elle n'avouera s'imaginer en posture de bébé félin sans défense. Elle répliquera, bornée dans sa fierté, qu'elle ne sera face à lui rien de moins qu'une panthère noire - trop la classe - peut-être moins impressionnante physiquement parlant, étant de stature plus petite, mais sans aucun doute plus rapide et surtout, plus agile. Le combat serait rude s'il devait y en avoir un, mais l'issue pas moins certaine. Dans des cas particuliers aussi, les deux races peuvent s'allier, notamment pour chasser des proies devenues rares ou trop importantes pour une seule d'entre elles. En sera-t-il de même pour eux ? Aucune idée, mais pour le sûr, Sixtine voyait presque se formuler sous ses yeux une espèce d'alchimie entre elle et l'inconnu. Quand il lui demande si elle peut lui enseigner sa technique, elle réplique avec un petit froncement de nez marquant sa désapprobation: Je pourrais, mais je ne le ferai pas. Toute la magie du tour disparaîtrait avec l'apprentissage de la technique, je peux te le garantir. Franchement, vu les flammes qui avaient brûlé dans les yeux de l'homme lorsqu'il avait vu le feu danser dans la paume de sa main, il serait trop dommage de les éteindre en lui montrant le fonctionnement du tour. Elle ne lui sourit pas, ni se n'excuse; pas de fausse pitié, elle est comme ça, Sixtine. Elle préfère être franche, directe quitte à vexer plutôt que d'arrondir les angles pour un résultat finalement plus décevant. Sauf si la situation l'exige bien sûr, mais là ce n'est pas le cas. Elle se relève, et se détourne pour commencer à ranger le matériel qu'elle a utilisé pour sa danse de rue, sans prêter plus attention à l'homme. Elle ne le fuit pas, mais elle ne va pas s'accrocher à ses basques comme une jouvencelle des temps anciens, merci bien.
@Tobias Doherty
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| | | | (#)Mer 22 Jan 2020 - 16:01 | |
| Elle minimise ses gestes, le spectacle, sa danse avec le feu et le danger mais Tobias ne se laisse pas prendre au piège si facilement. Il sait tout ce qu’il faut donner pour devenir digne de contrôler cet élément là, il sait tout ce qu’il en coûte, il connaît les sacrifices mieux que personne et il sait que d’une manière ou d’une autre elle aussi est passée par là. Elle aussi à dû en faire de même ; à son échelle, certes, mais elle en a fait de même. Il le sait, il le sent. Il a le flair pour les ennuis, pour les plans foireux et toute sorte de chose s’y apparentant de près ou de loin. Il ne croit pas un seul instant qu’elle puisse se contenter de hausser les épaules quand il la questionne à propos de son numéro, parce que le tout ne peut pas se résumer à si peu ; parce qu’hausser les épaules c’est sa technique à lui et à personne d’autre. Ce n’est surtout pas la technique d’une petite poupée blonde à la peau de porcelaine. ”Tutos internet, et un peu de persévérance.” Trop rapide, trop simple. Elle ne s’en sortira pas aussi facilement, pas aussi rapidement. Elle vient de devenir sa proie et maintenant qu’il a suscité de l’intérêt pour elle, il ne la laissera pas repartir de si tôt.
”Je pourrais, mais je ne le ferai pas. Toute la magie du tour disparaîtrait avec l'apprentissage de la technique, je peux te le garantir.” Et elle se dérobe, la blonde. Elle se dérobe et lui reste simplement assis sur le bitume quelques secondes de plus encore, attentif au moindre de ses gestes, alerte à la moindre flamme qui oserait à nouveau pointer le bout de son nez. Il n’attend, il ne cherche qu’à les retrouver pour quelques secondes de plus. L’inconnue vient de le rembarrer et c’est précisément ce qui le pousse encore plus à rester, à se faire une place à ses côtés quand bien même cela semble précisément être ce qu’elle cherche à éviter. Il nage toujours à contre courant, le Doherty, et malheureusement elle va sûrement l’apprendre à ses dépens.
Il n’a aucune envie de faire dans la délicatesse pourtant il fait réellement de son mieux avec elle ; il aurait l’impression de pouvoir la briser rien qu’en lui soufflant dessus et ce n’est pas une éventualité acceptable. ”C’est pas la magie, que j’cherche.” La magie des flammes, il la connaît bien plus que n’importe qui. Elles n’ont plus aucun secret pour lui alors qu’elle doit sûrement encore en être au stade de leur découverte. Il sait les choyer comme jamais il ne choierait aucun être humain ; il pourrait lui apprendre tout ceci à son tour si jamais elle daigne le laisse faire un pas vers elle. Un seul, juste un seul, c’est tout ce qu’il demande et ensuite il sera capable d’effacer la distance entre eux d’un simple claquement de doigts. ”T’as pas peur de jouer avec l’feu ?” Ce n’est pas son monde à elle, cela ne fait aucun doute. Elle n’a pas les doigts brûlés, elle n’a pas de marques de cigarettes sur le corps et il y a même fort à parier qu’elle n’a jamais approché un tel objet de ses délicates lèvres rosées. ”Pourquoi pas des ballons, comme tout l’monde ?” Cela n’étonne personne que Tobias n’a pas saisi la métaphore de son spectacle, bien trop hypnotisé par les flammes en tant que telles pour se concentrer sur quoi que ce soit d’autre.
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| | | | (#)Mer 22 Jan 2020 - 22:04 | |
| Avoir peur du feu ? Tu veux rire j'espère. Le feu, Sixtine l'avait déjà vu et subi, mais sous des formes bien plus insidieuses que des flammes qui elles, sont franches et visibles. La brûlure, elle l'avait déjà expérimentée, même si elle ne se voyait pas de l'extérieur. Les rayons consécutifs à ses opérations lui avaient donné cette sensation qu'on essayait de la dessécher de l'intérieur, dans des endroits de son corps qu'elle même ne pouvait percevoir, car ils étaient invisibles à l'oeil nu. Son corps tout entier n'était qu'une vaste braise qui n'attendait qu'un souffle supplémentaire pour se mettre à brûler. Alors franchement, ce n'était pas jouer avec le feu, dans son sens le plus littéral comme le plus littéraire, qui risquait de l'effrayer. D'ailleurs, elle s'était loupée plusieurs fois pour maîtriser ce tour de magie, bien évidemment; mais le peu de traces qu'il en restait étaient soigneusement camouflées sous une couche de fond de teint. Toujours soignée, jusqu'au bout des ongles, la petite Smith. Elle jeta un regard à l'homme qui est toujours assis sur la place goudronnée, ajoutant: Le feu peut être dévastateur, c'est sûr. J'en sais quelque chose, se dit-elle amèrement en pensant à ce mal qui la rongeait de l'intérieur, bien plus proche de l'élément chaud que de n'importe quel autre existant. Mais il est beau, aussi. Doux également, et réconfortant, selon l'utilité qu'on en a. Alors, pourquoi le craindre ? Sa pensée développée assez pour qu'elle la considère satisfaisante, la demoiselle retourna à son occupation. Vérifiant que ses bâtons de majorette et ses éventails aux extrémités faites pour être enflammées étaient bien éteints - car la dangerosité des flammes n'est plus rien une fois qu'elles sont totalement consumées - elle les rangea ensuite dans un sac à dos prévu à cet effet. Elle reprit une gorgée d'eau dans sa bouteille, Dieu qu'elle avait eu chaud pendant ce show. Rien d’inattendu, bien sûr, mais cela la surprenait toujours de constater à quel point le corps humain savait réclamer ce qui lui était nécessaire, et ce de manière impérieuse si le besoin était vraiment pressant. En l'occurrence, là tout de suite maintenant et pour elle, juste de l'eau. Là aussi, harmonie et synchronisation des éléments, une fois de plus.
La jeune femme dispersa le reste du liquide transparent qu'elle transportait sur les quelques cendres, seules autres témoins de sa danse que la mémoire de ses spectateurs. Il ne s'agissait pas de s'attirer des ennuis auprès du maire pour avoir déclenché un feu en pleine ville ! Son oeuvre achevée, Sixtine enfila son sac à dos, plus rien ne la retenant ici... Si ce n'était la présence de celui qui semblait avoir réellement apprécié son spectacle. Cependant, la question qu'il lui posa la fit littéralement exploser de rire. Pendant quelques secondes, qui pouvaient paraître bien longues selon le point de vue, son hilarité s'exprima sans aucun autre filtre que les trémolos de sa voix. Quand elle réussit à se reprendre, elle dit, effaçant sur le coin de ses yeux des larmes: Alors toi... On peut dire que tu es très terre à terre ! Ou tout feu tout flamme, comme tu préfères. En tout cas, rien à voir avec les signes les plus souvent liés à la poésie, à l'imagination, aux métaphores et à la fluidité, l'air et l'eau. Elle reprit son souffle, calma les battements effrénés de son coeur. Elle répondit finalement: A la base, c'était pour sensibiliser sur les incendies qui ravagent le pays. Un sourire amusé mais sincère étira ses lèvres, alors qu'elle ajoutait avec un plaisir non-dissimulé: Mais je suis très contente que tu aies apprécié la danse de mes flammes pour ce qu'elle était ! Merci. Puis, elle se détourna, de nouveau. Après tout, n'était-il pas, lui aussi, qu'un spectateur de passage ? Certes intéressé par sa prestation, ou plus exactement par le feu qui en était l'élément central, mais tout de même. Sans doute avait-il autre chose à faire. Elle sortit de son sac à dos son portable. Vingt-trois heures. Elle pianota rapidement un SMS pour son frère, afin qu'il ne s'inquiète pas de l'heure tardive. Spectacle fini. C'était génial.
@Tobias Doherty |
| | | | (#)Lun 27 Jan 2020 - 13:39 | |
| ”Avoir peur du feu ? Tu veux rire j'espère.” La condescendance avec laquelle la jeune adulte lui répond le fascine totalement, encore plus puisqu’elle lui parle de flammes. La fascination pour ces dernières n’est plus un secret pour personne mais généralement personne n’ose énoncer qu’à leur tour ils le même sentiment ou, tout du moins, qu’ils n’en n’ont pas peur. Alors il se fait sage, Tobias, il se contente de l’observer elle et son assurance sans jamais rien faire pour tenter d’ébranler l’un ou l’autre puisque pour le moment elle l’amuse encore. Elle est son nouveau jouet, il l’aime encore parce qu’elle est encore neuve et attrayante mais nul doute que lorsqu’elle aura découvert sa véritable nature elle cessera de tenter de jouer au plus fort avec lui et finira par tout simplement sortir de sa vie comme tout le monde avant elle - sans que cela ne dérange aucunement Tobias. ”Le feu peut être dévastateur, c'est sûr.” Il hoche de la positive, étant sûrement mieux placé que personne pour savoir ce dont elle parle. Ses jambes restent résolument coincées sous ses cuisses et il ne dérobe pas ses yeux à une seule seconde d’elle, observant avec attention chacun de ses faits et gestes alors qu’il ne s’y intéresse même pas. Il faut bien avouer que le brun ne s’intéresse pas à grand chose (pas même lui même, c’est pour dire) et qu’il n’y a rien d’étonnant dans le fait que le manège de la blonde en tant que tel ne lui semble être d’aucune utilité - on ne lui a jamais inculqué ce qu’est l’art. ”Mais il est beau, aussi. Doux également, et réconfortant, selon l'utilité qu'on en a. Alors, pourquoi le craindre ?” ”Parce qu’il est incontrôlable.” Impossible de savoir si Tobias parle toujours du feu ou si le sujet de conversation vient à l’instant de dévier vers lui même mais le résultat est le même : tous deux sont incontrôlables. Laissez les un simple instant sans surveillance et le résultat en sera catastrophique, toujours un peu plus grand à chaque nouvelle seconde qui passe. Les deux sont d’autant plus trompeurs parce que le feu peut avoir bien des utilités, tout comme la face d’ange couplée à son sourire que Tobias balance à tout va en pensant ainsi racheter tous ses péchés - et ils sont nombreux.
Elle utilises ses dernières ressources en eau pour définitivement éteindre les braises et le brun observe la fumée doucement s’envoler dans les airs sans ne rien ressentir de plus. Celle qui ressemble désormais à une écolière, son sac à dos vissé sur ses épaules, éclate de rire sans pour autant entraîner Tobias à sa suite. Et il ne dit toujours rien, lui, le dealer, le grand méchant loup, se contente de simplement et largement sourire quand elle le qualifie de tout feu tout flamme ; elle n’aurait pas pu trouver mieux. La gamine est insolente mais ce n’est pas pour le déranger, il aime bien qu’on lui rende la tâche plus ardue de temps à autres. Ce n’est pas pour le vexer qu’elle tente à nouveau de se dérober à sa présence ou l’ignore simplement en utilisant son téléphone - lui aussi il en a un, quelque part, avec un écran brisé et sûrement un millier d’appels manqués de Freya. Le soleil est couché depuis de nombreuses heures déjà mais la nuit n’a jamais parue aussi noire et peu sécuritaire, pourtant il serait prêt à parier qu’elle n’est pas en train d’appeler le premier contact venu pour qu’il vienne à sa rescousse. Il ne lui ferait aucun mal de toute façon, uh ? "Ils savent qu'tout brûle, t'leur apprends rien." Parce que le spectacle était pour d'autres et bien sûr pas pour lui qui connaît déjà tout sur tout (et surtout bien mieux que tout le monde). Il les appelle avec dédain, une mine presque dégoûtée que sa capuche ne peut plus cacher. "T'fais juste ça pour être sur le devant d'la scène." La conclusion est amenée rapidement, elle ne pose aucun cas de conscience à Tobias. Il n'en a rien à faire de ce qui peut bien griser une gamine ou non. "Le feu attire l'oeil, c'pour ça que tu l'as choisi." Toujours assis sur le bitume, il l'attaque de ses yeux bleus sans discontinuer ou même prend le temps d'aborder un ton de voix autre que celui du gamin blasé. |
| | | | (#)Lun 27 Jan 2020 - 17:55 | |
| Il est contrôlable, répliqua Sixtine en fronçant les sourcils, marquant son désaccord avec les paroles de son interlocuteur; jusqu'à un certain point, en tout cas. Bien sûr qu'elle avait dû lui faire cette concession, car on est d'accord que si le feu était un élément facile à maîtriser, l'Australie ne serait pas ravagée actuellement par les flammes. Pensive, la petite blonde ajouta: En même temps, c'est son côté rebelle et agressif qui peut être assez attirant. Si l'air était volatile, l'eau changeante et la terre généralement stable, le feu était certainement l'élément le plus rapidement dangereux, pour sûr. Mais au final, chacun a son propre quotient de nocivité. Après tout, les ouragan que Sixtine avait pu connaître, au Texas, ravageaient tout sans qu'on puisse rien y faire, donc bien pire en cela que les incendies; heureusement, ils étaient moins fréquents. Les ravages causés par les tsunamis ne sont plus eux aussi à remettre en cause, il suffit de se souvenir des événements de 2004 en Thaïlande, qui avaient défrayé la chronique, puis des autres qui avaient suivi. Quant à la terre, l'élément le moins changeant, la moindre faille qui devenait trou béant pouvait causer des centaines, voire des milliers de morts. La ligne géologique de San Andreas, d'ailleurs, était surveillée... Comme de l'eau sur le feu. Haha, ces expressions.
La jeune femme sourit lorsque le garçon qui l'observait souligna le fait qu'elle n'apprenait rien aux gens, sur les incendies ravageant leur propre territoire. Effectivement, ce n'était pas un lapin sorti du chapeau par surprise, et il faudrait vraiment être un ermite n'ayant pas quitté sa caverne depuis des mois pour ne pas avoir entendu parler de ça. Arrivé à un certain moment, cependant, quand il s'habitue à quelque chose, l'être humain passe naturellement par-dessus; et du coup, même si on lui rabâche les oreilles de quelque chose, ça entre dans son quotidien, dans sa "normalité". Alors voir un spectacle de rue, impressionnant par sa mise en scène, pouvait ramener les esprits à se questionner, potentiellement. Le véritable but de cette danse n'était cependant pas de faire la morale - ou pas que - au commun des mortels... qui n'y avaient vu que du feu. "T'fais juste ça pour être sur le devant d'la scène. Le feu attire l'oeil, c'pour ça que tu l'as choisi. " Sixtine, qui avait tourné le dos entre-temps à l'homme, fit volte-face pour le regarder. En voilà une surprise ! Il avait totalement mis à jour son petit stratagème, la mettant à nu devant les prétextes qu'elle avait utilisé. Sa voix ne semblait pas être sur le ton du jugement malgré tout, mais plutôt sur le même tempo semi-blasé que depuis qu'ils se parlaient. La blonde éclata en un rire franc, et mit bien quelques secondes à s'en remettre. Jackpot ! Tu as visé dans le mille, confirma-t-elle avec un large sourire... presque carnassier. On va dire que j'ai servi la beauté des flammes autant qu'elles m'ont permis de me mettre en avant. L'un n'aurait pu aller sans l'autre, à son sens, et le tout avait été un succès, alors oui, Sixtine n'avait aucune honte à exprimer, face à cet homme, sa satisfaction de s'être ainsi servie de l'actualité juste pour servir l'art, la beauté du feu et pour être regardée, admirée, complimentée. Ses yeux verts croisent les iris bleus de son interlocuteur, un frisson lui remonta l'échine; on aurait dit qu'il allait la manger toute crue. C'était drôlement exaltant, la changeant de son monde habituel où tout n'était que regards voilés, coups dans le dos et sourires hypocrites. La blonde regarda un peu plus loin; plusieurs bars étaient encore ouverts. En plus, le lendemain, c'était jour de congé. Bon, elle bosserait ses cours, mais pouvait se permettre de se lever un peu plus tard qu'à l'accoutumée. Je vais aller me prendre un verre, annonça-t-elle sans détours. Tu m'accompagnes ?
@Tobias Doherty |
| | | | (#)Mar 28 Jan 2020 - 21:49 | |
| La blonde admet utiliser les flammes pour servir ses desseins et Tobias ne fait que sourire encore un peu davantage. Elle l’intrigue, la petite qui n’a peur de rien ni de personne. La plupart n’auraient pas supporté voir des flammes orangées s’approcher de leur précieux visage alors que pour elle, elle le décide d’elle même. Elle fait ses propres choix, décide de mettre sa vie en danger sans que cela ne lui apporte quoi que ce soit si ce n’est un instant de gloire. Tobias se reconnaît dans cette idée de se mettre en danger - bien moins dans l’instant sous le feu des projecteurs. Elle aurait tout pour être le yang et lui le yin, respectivement soleil et lune. Pourtant elle ne cesse de piquer toujours un peu plus son attention à chacun de ses mots, de ses interventions et de son dos tourné avec une insolence qu’il ne connaît que trop bien. Il perd un instant le contact avec ses iris verts et craint aussitôt de l’avoir perdu pour de bon. Pourtant, à nouveau, ses mots le ramènent à la raison - ou ce qu’il en reste. Je vais aller me prendre un verre, Ce n’est vraiment pas le moment si Tobias s’interroge de savoir si oui ou non elle a l’âge pour faire ce genre de choses. La réponse ne l’intéresse pas et n’influera en rien sa décision ensuite. Tu m'accompagnes ? Ses lèvres se retroussent, il hausse les épaules, semble longuement peser le pour et le contre alors qu’en réalité il cherche seulement à savoir si elle vaut réellement la peine qu’il se lève.
La réponse est oui. Bien sûr qu’elle l’est. Pour le moment encore, toute une partie d’elle continue de l’intriguer et il ne saurait repartir sans avoir eu de réponse à ses questions diverses et variées. Elle n’a aucun pouvoir sur lui, bien loin de là, elle ne reste qu’un nom parmi beaucoup et lui un curieux qui n’apprendra jamais de ses erreurs. Il sait qu’il n’a qu’une vie et il n’est pas prêt de se ranger, encore moins depuis que Wren a lui même abandonné l’idée de faire de son petit frère un homme bon. ”Tu payes. J’ai pas d’tune.” Quel charmeur, ce Doherty ; toujours les bons mots pour mettre son interlocuteur en confiance. Il ne prend plus la peine de sourire, désormais, pas maintenant qu’elle vient de céder à ses yeux doux et ses mille questions digne d’un bambin. Il n’a rien de doux, rien d’un bambin non plus, on laissera planer le doute à propos du manque de lumière. Sinon elle aurait vu, Sixtine, sinon elle aurait su.
Il se lève avec difficulté, grogne à cause des plaies récentes et autres ecchymoses qui le tiraillent tout le long de son corps. Il n’y a rien d’étonnant à cela, Tobias n’ayant jamais réellement été capable de bien se tenir pendant plus d’une seule et simple minute. Cette fois ci, au moins, miraculeusement, il n’est ni saoul ni défoncé : c’est un fait assez rare pour qu’il soit mis en lumière. ”On t’a jamais dit d’pas parler à des inconnus ? D’pas boire avec eux non plus ?” Un malheur est si vite arrivé. Elle est si frêle, si chétive. Sa grande gueule peut lui être aussi utile que pas ; et aux yeux de Tobias ce n’est qu’une large flèche réfléchissante pointant la tête de Sixtine et le poussant à s’intéresser à elle.
Ses mains se retrouvent au fond de ses poches et lui et son dos fièrement droit se mettent en chemin pour le bar qu’elle semblait observer du coin de l’oeil. Il n’a rien de prévu, pourtant il sait déjà que la soirée sera amusante pour lui - peut-être un peu moins pour elle mais ça, il s’en moque royalement. ”T’as un nom, gamine ?” Gamin, gamine, deux termes génériques qu’il utilise pour tout le monde alors que lui même n’a pas encore eu le temps de voir de rides apparaître sur son visage. Il mourra sûrement avant que ce soit le cas, d’ailleurs. ”T’vas boire un jus d’citron j’parie ?” Oh il se moque, le brun, avec une facilité déconcertante parce que c’est la chose la plus innée à ses yeux. Il se moque et réfléchit ensuite et jamais il n’apprendra à inverser les deux. ”J’reste persuadé qu’t’es folle, là haut, d’me proposer ça. Et d’jouer avec le feu. T’le regretteras un jour.” D’avoir parlé à Tobias, et d’avoir joué avec le feu (cette expression étant doublement valable). N’en ayant cependant rien à faire du Destin de la blonde, il continue sa traversée vers le bar et s’assoit à la première table venue, sans demander son reste ni faire davantage de cérémonie.
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| | | | (#)Mar 28 Jan 2020 - 22:41 | |
| La jeune femme haussa un sourcil lorsque son interlocuteur déclara qu'elle devrait payer, étant donné qu'il n'avait pas d'argent. Voilà une bien drôle d'entrée en matière, mais après tout, l'énergumène devant elle ne semblait pas faire partie de la masse fourmillante et grouillante des humains normaux. Il avait quelque chose en plus, dans son aura. Un charisme animal, aussi tentateur que révulsant, aussi attirant qu'empli de dangerosité. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'était cet étrange aura qui attirait Sixtine, tels les marins des épopées grecques qui succombaient au chant des sirènes, qui finissaient par les dévorer... Qu'importe; elle chassa cette pensée inopportune de sa tête, et opina du chef, répliquant avec sarcasme: Ce sera ma modeste contribution au renversement des genres. Dans un sens, c'était presque rafraîchissant de rencontrer un mec qui assumait ne pas avoir un sou sur lui, et qui se déchargeait totalement sur sa rencontre du soir; bien sûr, c'était à son avantage, mais c'était agréable pour la blonde, qui ne supportait pas les dragues à coup de "Faut bien que je t'entretienne, princesse" qu'on avait déjà pu lui sortir. Berk, berk et reberk. Au moins, là, elle savait à quoi s'en tenir, et n'était pas - trop - prise pour une petite chose fragile. Quoi qu'elle faisait bien petite, maintenant que l'autre grand dadet s'était levé. Si elle dépassait péniblement le mètre soixante, lui devait plafonner au-dessus du mètre quatre-vingts. D'ailleurs, il se mit à lui poser des questions avec une espèce de sous-entendu de morale qui ne plût clairement pas à la petite Smith. Elle haussa les épaules, et répliqua en le regardant droit dans les yeux: Parce que tu t'en soucies, peut-être ? Un sourire, un rictus plutôt, s'esquissa au coin droit de ses lèvres. Aux dernières nouvelles, je suis adulte et je choisis par moi-même avec qui je parle, et avec qui je bois un coup. Texto: elle pouvait encore choisir quelqu'un d'autre, rien n'était fait, et tout pouvait se défaire. Maîtresse de son propre jeu, elle entendait bien le gérer avec brio.
Ils se dirigèrent finalement vers le bar, qui ne se trouvait qu'à une dizaine de mètres de leur position initiale; autant dire que la route de la soif ne serait pas trop longue. Du tac au tac, elle répondit à la question suivante: Sixtine. Et toi, big boy ? Ah bah oui, il l'appelait gamine alors qu'ils devaient être du même âge à peu de choses près, qu'il ne s'attende pas à ce qu'elle lui sorte du "monsieur" ou autres pirouettes qu'elle réservait à sa vie professionnelle. Ils entrèrent dans le bar alors même qu'intarissable de questions, le brun lui demandait dans une moquerie assumée si elle allait se prendre un jus de citron. Cette fois-ci, la blonde ne releva pas, il verrait bien ce qu'elle prendrait; autant se garder un peu de mystère. Levant les yeux vers lui, elle se contenta de lui demander: Tu crois ? Soudainement, il lui annonça qu'un jour elle regretterait d'avoir joué avec le feu, comme de l'avoir invité à sa table. D'un ton faussement blasé, qui couvrait sa conviction qui elle était bien réelle, Sixtine énonça alors ce qu'elle considérait être comme l'un des premiers principes de son existence: On ne vit qu'une fois. La peur est stupide, de même pour les regrets.
Finalement, ils prirent la première table libre, et par chance, les assises l'entourant se trouvaient être deux banquettes. La jeune femme s'installa en relâchant un soupir d'aise, bien contente de se poser après l'éreintante session de danse qu'elle venait d'accomplir. Rapidement, un serveur vint s'enquérir de leur commande. Un grand verre d'eau plate, commença la jeune femme dont la soif réclamait avant tout de quoi se tarir à grands cris, sa gorge irritée de quelques restes de fumée se plaignant par une désagréable sensation de sécheresse. Pas besoin de jeter un coup d'oeil en direction de son interlocuteur pour voir la moquerie dans ses yeux, mais la blonde ne lui laissa pas le temps de lâcher une remarque, reprenant: Ainsi qu'un verre de vin rouge, sec, merci. Observant cette fois-ci son compagnon d'un soir, elle demanda avec un sourire en disant long: Et pour toi, ce sera quoi ? Jus de tomate ?
@Tobias Doherty |
| | | | (#)Mer 29 Jan 2020 - 14:29 | |
| Tout allait bien jusqu’à ce qu’elle lui avoue son prénom. Il la prenait presque pour quelqu’un comme lui ou, en tout cas, il la prenait pour une grande gueule. Mais une grande gueule, ça ne peut pas s’appeler Sixtine, ça ne peut pas avoir un prénom aussi chiant et aussi connoté de là où y’a plein de peintures inutiles et qui font mal au dos pour les observer : c’est inutile, ça. ”Sixtine. Et toi, big boy ?” Non, vraiment, il ne saura jamais s’y faire. Ses yeux s’abaissent sur elle alors qu’il esquisse un sourire (il ne rigole pas, au moins, et c’est déjà un exploit), moqueur à souhait. Ses parents doivent vivre leur vie selon les règles préconçues de la société, ils doivent donner de l’argent aux associations dans l’espoir de finir au Paradis, ils doivent lui avoir appris un milliard de choses erronées sur la vie seulement parce que c’est bien. ”Tobias.” Ca ne sous entend pas de peintures chiantes et c’est bien mieux ainsi - de toute façon Tobias ne les a jamais vu et sûrement qu’il se contentera de cracher dessus sans rien connaître à leur sujet pour ce qu’il lui reste encore de vie à vivre.
Ils s’installent sans que le brun ne menace de mort qui que ce soit ou que l’inverse ne se réalise, ça présage sûrement que la soirée se passera bien. Peu importe ce qu’il se passera. ”Tu crois ?” ”Ouais.” Il réitère ses paroles avec assurance sans n’y croire un seul instant. Elle a l’air têtue et maintenant qu’il vient de lui dicter de faire une chose il est certain qu’elle fera tout et son contraire. On ne lui a jamais rien appris, à l’école, mais ça c’est la rue qui le lui a inculqué alors que cette méthode s’est déjà retournée à de nombreuses fois contre lui. Il a appris à ne plus avoir d’ego, à ranger le peu d’ambition qui pouvait l’animer pour seulement utiliser ce qui lui reste pour l’utiliser contre les autres, ce qui est toujours bien plus amusant. Alors il termine sa phrase en souriant, encore, attendant patiemment que le piège se referme sur la petite blonde trop sûre d’elle. ”On est au moins d’accord sur ça.” La peur ne sera jamais ce qui saurait paralyser Tobias et il a appris à en jongler avec les conséquences. Il doute cependant qu’elle ait déjà connu la sensation d’une quelconque lame s’enfonçant dans sa chair ou d’une balle la traversant.
”Oh du rouge sang, vraiment, ça ne va pas faire tâche dans ta vie ?” Elle a pris de l’alcool, elle a pris une boisson d’adulte ; elle a pris ce qu’il s’attendait à ce qu’elle prenne parce que la suite était déjà tracée. On demande aux hommes de faire une chose et ils mettent tout en oeuvre pour faire l’inverse, c’est prévisible. Elle n’échappe pas à la règle, même si elle semble avoir une grande gueule pour sa si petite taille. Ca ne fait pas tout, malheureusement pour elle. ”Un whisky.” Il n’ajoute pas le fameux s’il vous plaît, mots lui semblant aussi superflus que totalement inutiles dans toutes les situations qui puissent exister. ”T’fais un métier de princesse, Sixtine. T’sauves des animaux, soignes des gens, aides les enfants malade … Un truc dans l’genre. J’me trompe ?” Allez, parle, délie ta langue, laisse le en savoir plus à ton sujet pour qu’il puisse au mieux y adapter la tactique de guerre. Parce que c’est bien ce dont il s’agit.
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| | | | (#)Mar 3 Mar 2020 - 21:24 | |
| Alors qu'ils venaient de s'installer, Sixtine passa commande. Du vin rouge, sec, du moins une fois qu'elle aurait étanché la soif qui étreignait du bout de sa langue, qu'elle avait pointue, jusqu'au fin fond de ce qu'elle pouvait percevoir de son oesophage. Elle soupira, l'air faussement blasée lorsque Tobias lui demanda si la couleur ne risquait pas de faire tâche dans sa vie. Clairement, un univers les séparait, et si elle ne comptait pas se mettre dans une situation impossible, c'était clairement l'aura dangereuse émanant du jeune homme qui l'attirait. Il sentait la rébellion, le je-m'en-foutisme, le feu et le sang entremêlés. C'est ce que la blonde percevait de lui, en tout cas. Elle, à côté, avec sa robe verte forêt et son sac à dos, elle faisait petit lutin fatigué revenant d'une belle journée à jouer, danser et fanfaronner. Alors oui, un gouffre béant existait entre eux, sans même que l'on ait besoin de le dire pour lui donner forme. Pourtant, la réflexion de l'homme avait légèrement effleuré le quota d'agacement de l'étudiante. Pour qui la prenait-il ? Une bobo coincée ? Une sainte nitouche ? Une fille qui n'a jamais rien fait qu'elle aurait à se reprocher ? Avait-elle donc une gueule d'ange à ce point ? Certes, ils ne jouaient certainement pas dans la même cour, mais que le chat se méfie, car quand il aura le dos tourné, la souris dansera. L'air désabusé, elle répliqua: Tu m'as l'air plein de préjugés à mon sujet, Tobias. D'ailleurs, il le lui confirma la seconde d'après; une fois son whisky commandé, le roublard demanda à la petite princesse ce qu'elle faisait de sa vie, lui imaginant un travail dans la santé, l'humanitaire, les animaux ou une connerie mièvre du genre. Sixtine laissa échapper une exclamation aussi rieuse que dépitée. Je fais vraiment aussi "angélique" que ça ? Sérieux ? Elle soupira à nouveau, répliquant ensuite. Tu te trompes sur toute la ligne.
Ce fut le moment que le serveur choisit pour leur amener leurs commandes. Dès qu'il eut posé leurs verres à table, Sixtine se jeta comme une damnée sur l'eau qu'elle avait demandé, et l'engloutit cul-sec, en moins de quelques secondes. Jouer avec le feu est le meilleur moyen de vous faire aimer l'eau, pour sûr. Quand elle l'eut terminé, elle laissa échapper un haaa de satisfaction, mauvaise habitude que la blonde avait toujours eu, contre laquelle ses parents s'étaient toujours battus, et avaient toujours perdus. Autant elle savait bien se tenir quand la situation le lui imposait - quoi que le fait d'être obligée à quelque chose restait subjectif, généralement ça concernait son intérêt propre ou celui de son frère tout au plus - autant elle ne voyait pas pourquoi il faudrait s'encombrer de manières lorsqu'on est dans un cadre bien plus informel. Elle se laissa retomber sur son assise, exhalant de béatitude, et ramena une de ses longues mèches cendrées derrière son oreille. Finalement, ses yeux se posèrent sur Tobias. Du coup, vu que tu t'es trompé alors que tu m'as proposé trois types de métiers différents, tu ne sauras pas ce que je fais de mes journées. Pas ce soir, en tout cas. Quoi que rien ne présageait qu'ils se reverraient un jour. En l'instant, Sixtine le voyait surtout comme une personne de passage, dans une soirée d'une journée de sa vie, rien de plus. Une goutte d'eau dans l'océan de rencontres que lui promettait une existence entière, pour peu qu'elle dure. Elle sourit d'un air joueur, et répliqua: A moi d'essayer. Hmm.. Elle prit son verre de vin à la main, et l'observa alors qu'elle réfléchissait, faisant tourner le liquide vermeil dans son contenant transparent. Clairement, il ne semblait pas être le genre de type à accepter beaucoup d'ordres d'une hiérarchie, et il n'était clairement pas assez propre sur lui pour bosser dans le domaine public. Cela faisait déjà pas mal de catégories de mises de côté. Adieu la santé, l'enseignement, l'animation, le commerce, la finance, l'accueil... Pas de quoi l'imaginer non plus dans un job lié aux animaux, vu le ton dédaigneux qu'il avait employé quelques minutes plus tôt. Sans doute travaillait-il seulement juste assez pour gagner sa croûte. Oui, cela ne pouvait être que ça. Sans trinquer, Sixtine avala une première gorgée de vin. Pas trop mal. Pas assez sec, mais tant pis. Je dirai que tu bosses dans un taff manuel, pas prise de tête. Hmm... J'hésite entre éboueur et ouvrier en usine.
- Spoiler:
Sorry pour le retard
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| | | | (#)Mar 17 Mar 2020 - 9:34 | |
| Elle a l’attitude d’une gagnante et d’une conquérante ; elle a l’attitude de quelqu’un qui sait ce qu’il vaut et qui sait aussi tous les pouvoirs de toute sorte qu’il emmagasine. Elle n’a rien à voir avec tous ceux qui ont connu la misère ou même le pire. Elle ne laisse transparaître aucune brèche et c’est ça, ce point précis, qui amuse le plus Tobias. Elle se croit invincible et plus difficile n’en sera le retour à la réalité lorsqu’elle se rendra que personne ne l’est, peu importe la force qu’ils mettent dans cette pensée ci. La blonde joue de son verre de vin comme le font les dames mais elle ne va pas jusqu’au bout de sa comédie, faisant comprendre au monde entier qu’elle avait soif en faisant claquer sa langue contre son palais une seconde à peine après avoir englouti tout le verre d’eau. ”Ouais fais pas genre, tu fais aussi angélique.” Elle ne l’aura pas avec quelques tours de passe passe, elle ne l’aura pas en tentant d’être quelqu’un d’autre. Qu’elle le veuille ou non, tout le monde lui donnerait le bon dieu sans confession, peu importe les habits qu’elle porte ou les attitudes qu’elle a. Il en est de même avec Tobias quand il s’en donne la peine, quand il garde toutes ses remarques pour lui et ne montre qu’au reste du monde son sourire angélique allant avec son visage lisse, dénué de toutes cicatrices, toutes cachées sous ses habits. ”Je dirai que tu bosses dans un taff manuel, pas prise de tête. Hmm... J'hésite entre éboueur et ouvrier en usine.”
S’il était en train de boire son verre de whisky, nul doute qu’il aurait fini par tout recracher au visage de la plus jeune. A tous ses défauts s’ajoute celui de “non-voyante”, elle qui se croit omnisciente mais qui finalement n’est pas mieux placée que qui que ce soit pour cerner son personnage. L’inverse est sans doute tout aussi vrai mais Tobias ne s’attarde pas sur ses propres défauts et brèches : celles de autres ont toujours été bien plus amusantes pour lui à explorer. ”Tu m’as l’air plein de préjugés à mon sujet, Sixtine.” Il reprend ses paroles et le ton qu’elle avait employé avec, sourire aux lèvres, fier comme un paon. Il aurait réellement été déçu que le jeu se termine brusquement si elle en était venue à deviner comment il occupait ses journées mais fort heureusement pour lui (mais pas pour elle), il n’est pas aisé de lire dans les pensées embrouillées du brun. ”Biip. Mauvaise réponse. Aucun des deux.” Elle s’est contentée d’émettre seulement deux hypothèses, trop sûre d’elle la gamine. Elle ne sait pas encore qu’elle devrait saisir toutes les chances qui s’offrent à elle dans la vie, la naïve, la sotte. A son âge elle pense encore que le monde entier va lui faire des cadeaux, quelle blague. ”T’as perdu.” Inutile de préciser que sa propre défaite n’est pas à prendre en compte dans l’équation, sa mémoire de courte durée se contentant de se souvenir de celle qu’a dû essuyer la plus jeune.
Il perd patience à peine le jeu terminé, le gamin impossible à contenter ni satisfaire. Elle était drôle quand elle jouait avec le feu, littéralement, mais maintenant qu’elle est sagement assise sur sa chaise et qu’elle se la joue grande dame elle perd peu à peu en intérêt pour lui. Jusqu’à ne devenir qu’une femme parmi tant d’autres, une pour laquelle il n’a pas grand intérêt lorsqu’elles se perdent dans la masse. Il finit par engloutir de moitié le verre de whisky avant de décider d’allumer une nouvelle cigarette par simple besoin de posséder quelque chose entre ses doigts. ”Prouve moi qu’t’es pas angélique. Sinon j’finis c’verre et j’me casse.” Ce n’est pas Lou qui s’y opposerait, il est loin de remplir son quota de ventes en tant que dealer, trop occupé à fanfaronner ici et là.
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| | | | (#)Dim 29 Mar 2020 - 14:25 | |
| Oh. Un défi ? Sixtine adore les défis. Au point même qu'il suffit de souffler le mot et de la faire se sentir concernée pour que des milliers d'idées apparaissent d'un coup dans sa tête. Même pas besoin de réfléchir, de trouver quelque chose qui serait assez vilain. Non, ça, ce serait clairement un truc angélique. La blonde, elle, n'a pas besoin de penser pour savoir comment faire enrager quelqu'un. Ses yeux pétillent de malice lorsque Tobias la met face à un challenge: elle lui prouve qu'elle n'est pas si douce qu'il a l'impression qu'elle ne l'est, qu'elle n'est pas seulement une grande gueule, qu'une enfant qui se la joue femme indépendante, et là, peut-être qu'il ne mettra pas fin à leur étrange soirée. Il ignore encore tout de Sixtine, et voici l'un des éléments qu'il ne peut pas connaître d'elle: elle est éminemment observatrice. Vraiment. Rares sont les détails qui lui échappent. Et celui-ci n'est pas une exception à la règle. D'accord, qu'elle dit simplement, l'air tout à fait détaché.
Elle boit son verre de vin, le termine d'une traite alors qu'il était encore à trois-quarts plein. Aouch. Elle n'en ressent aucun contre-coups pour l'instant bien sûr, mais rien ne dit que ça ne sera pas le cas dans trois minutes, d'autant plus qu'elle a accompli un gros effort physique il y a bien peu de temps, et qu'elle n'a rien dans le ventre. Tant pis. Tant mieux. Elle s'en fiche. Soudainement, elle se penche vers Tobias, avec agilité et rapidité; son corps est souple, ses mains savent où chercher, quoi prendre. Elle ne sait pas encore vraiment de quoi il en retourne, mais elle a remarqué ce qui, sans aucun doute, obligerait l'homme à s'intéresser à elle. Pour la simple et bonne raison qu'elle vient de voler le contenu de la poche droite de son sweat. Elle se redresse, déjà à plus d'un mètre de distance, avec un petit sourire, son sac sur l'épaule. Viens chercher. Et elle part en courant, sans payer l'addition. Son départ est si précipité que les serveurs n'ont pas le temps de la retenir, et le temps que l'un d'eux jette un coup d'oeil dehors, elle est déjà loin. Aucun doute qu'elle sera blacklistée de l'établissement; tant pis. Elle profite du relatif anonymat d'une soirée bien avancée, où le tumulte créé par le nombre de fêtards dans le bar, et la certaine obscuritée empêcheront les serveurs de vraiment se rappeler d'elle. Elle court, la blonde, alors que son acolyte s'est fait alpaguer par les serveurs afin de payer la fameuse addition, avant même qu'il ne puisse franchir les portes de l'établissement. Et elle court, elle ne s'arrête pas. Enfin si, mais à bien des rues de là. Elle regarde alors plus attentivement le sachet qu'elle a dérobé à l'inconnu qui avait osé la mettre au défi. Merde ! qu'elle peste, en comprenant rapidement ce qu'elle a en main. De la drogue. De la foutue drogue ! Sixtine ne sait pas quoi exactement, mais ça en est, pour sûr. Elle aurait dû s'en douter. Il empestait les emmerdes à plein nez, mais elle avait voulu jouer... Et avait chopé le gros lot, mais peut-être pas dans le bon sens. En plus, le vin commence à lui tourner la tête. Dépitée, un peu désorientée, elle se rend compte qu'elle est arrivée dans un petit parc, désert à cette heure-ci. Elle s'assoit sur le premier banc à sa portée, incrédule.
@Tobias Doherty
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| | | | (#)Jeu 2 Avr 2020 - 5:02 | |
| Il aurait été tenté de se lancer à sa poursuite à en perdre haleine, le brun. Il aurait vraiment été tenté de le faire. Dans un autre monde, sûrement, c’est ce qu’il aurait peut être fait. Mais certainement pas celui-ci. Il faut avouer que l’élan d’audace de la petite blonde le prend de court et qu’il n’avait rien vu venir de son plan, mais la suite des festivités l’étonne beaucoup moins. Elle court et elle est fière, elle se joue de lui et du reste du monde. Elle n’est pas Constance, pourtant. Elle n’est pas Raelyn, elle n’est pas Ariel, elle n’est pas Ariane. Et bien vite elle se rendra compte de ce qu’elle tient entre les mains, elle paniquera et elle cherchera à s’en débarrasser au plus vite, décontenancée. Alors il prend son temps, Tobias. Il dramatise le tout, il ralentit le moindre de ses gestes.
Il ralentit même le coup de poing qu’il assène au premier serveur qui tente de le retenir ; il retient bien moins le seconde destiné à son acolyte. Les obstacles sont ainsi bien rapidement rayés de son chemin, ne lui reste plus qu’à retrouver la trace de la gamine et récupérer son sachet de poudre le plus vite possible. La tâche semble ardue dans une ville aussi grande qu’est Brisbane mais il sait dans quelle direction elle est partie et cela abrège bien des complications possibles. Après cela il n’a qu’à continuer à avancer calmement, usant de son sourire d’ange pour faire croire qu’il en est réellement un et soutirer des passants au sujet de sa pauvre petite soeur, blonde, qui court comme une dératée parce qu’elle a quelques problèmes de santé. Oui celle la même oui, merci m’dame. Le tour est joué, l’affaire est conclue, il marche rapidement sur les traces de la jeune Sixtine avec une aisance des plus déconcertantes. Ses cheveux la trahissent bien trop facilement et l’idée de courir aussi vite que possible n’est pas non plus à son avantage. Elle ne se fond pas assez dans la masse, la gamine. Elle découvre le monde et elle ne connaît encore rien de ce dernier, elle doit apprendre sur le tas.
Il la retrouve bien trop facilement à son goût, cinq minutes à peine après son départ du bar en furie. Il a gagné un bleu sur la joue, lui qui a donné deux coups mais qui en a aussi reçu un au passage - le ratio n’est pourtant pas si mauvais si on y repense. C’est avec un sourire satisfait sur le visage qu’il s’approche d’elle, abaissant sa capuche pour avoir une vision latérale dès lors qu’il s'assoit à côté d’elle sur le banc. Elle fixe encore le sachet comme si ce dernier allait pouvoir lui donner la réponse à tous les maux de l’univers, cette stupide gamine utopique qui se croyait déjà maître du monde. « Ça prouve qu’tu sais courir vite mais pas qu’t’es pas angélique. » Il a son sourire à la con, preuve qu’il a une (mauvaise) idée derrière la tête. « Dis moi Sixtine, est ce que t’as d’jà goûté à d’la cocaïne ? »
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