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 Inkshop (ft. Jordan Fisher)

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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyLun 20 Jan - 9:16

January 2007, back to school

Lola maintint un sourire gêné tandis que sa professeur d'histoire faisait chanter à la classe : « Happy birthday to you, happy birthday to you, happy birthday to you, Lola, happy birthday to you. » Elle devait admettre qu'elle était rassurée que quelqu'un le lui souhaite : elle était à deux doigts de douter de, un, sa propre existence, et deux, l'existence de son jour d'anniversaire. Mais clairement, voilà, c'était confirmé, et pas dans n'importe quelle matière : en histoire, où on enseignait les faits avérés. Alors, certes, les faits avérés étaient aussi que ce matin-là, on avait pris le petit-déjeuner chez Lola dans un silence absolu, comme tous les jours, gênés seulement par le froissement du journal dont on tourne la page, et de la cuillère qui tourne dans le café. Egalement un fait avéré : Lola avait marché jusqu'au lycée parce qu'il n'y avait que quatre places dans la voiture, et que son frère et sa soeur étaient tous les deux en couple maintenant.

Lola remercia d'un mouvement de lèvres muet sa professeur et ses camarades, et se pencha vers son cahier, tandis que le cours reprenait. Tout autour de ses notes, par ailleurs copieuses, il y avait des débuts de dessins. C'était principalement des squelettes, car elle était fascinée par le concept qu'en-dessous de tout ce qu'on voyait, des vêtements, de la peau, de l'attitude, de la personnalité, il y avait une ossature blanche. Elle dessinait donc par partie le corps humain, puis s'arrêtait dès qu'elle entendait une information importante pour le prochain contrôle. Il fallait qu'elle continue à avoir de bonnes notes si elle voulait éviter l'école de commerce vers laquelle ses parents la poussaient à toute berzingue. Il fallait qu'elle trouve un plan B et qu'elle les convainque de la légitimité de cet autre cursus. Bref, elle était dans la merde.

Elle ne s'aperçut que trop tard qu'elle s'était remise à mâchouiller son crayon à papier, tant et si bien qu'il y avait un peu de bave dessus. Sa voisine lui jeta un regard dégoûté, et Lola mit directement le crayon dans sa trousse en désespoir de cause, avant de se dire que ce n'était pas forcément la meilleure idée du monde. Lorsque la sonnerie retentit, elle rangea tout en un éclair dans son sac, mais attendit que le flot des élèves sorte avant de se diriger vers le couloir à son tour. La journée était officiellement finie, sauf pour ceux qui avaient des ateliers après les cours. Lola marcha lentement, car elle se souvenait à peu près du rythme de la personne qu'elle essayait de croiser tous les jours : @Jordan Fisher, un élève de seize ans, blond, tatoué, musicien, son icône à elle de créativité et indépendance. Plutôt que d'idôlatrer une célébrité sur un poster à dix mille kilomètres, elle s'en était choisi une au lycée même, quelqu'un qu'elle pouvait observer en se demandant comment elle pourrait faire pour se sentir aussi libre que lui.

Elle prit donc son temps pour passer les portes de l'école, et elle vit du coin de l'oeil que Jordan, comme tous les jours, s'installait sur un banc à la sortie. Lola sentit les battements de son coeur s'affoler : tout était clairement propice à ce qu'elle lui pose ses questions. Qu'est-ce qu'il aimait comme musique ? A quelle heure est-ce que composer lui venait le plus facilement ? Est-ce que ses parents étaient au courant pour son tatouage ? Est-ce qu'il avait peur ? Et, bien sûr : est-ce qu'il croyait en Dieu ? Elle fit un pas vers Jordan, puis un demi-cercle, puis un pas vers Jordan, puis un demi-cercle : un schéma de mouvements entre rituel satanique et déclaration d'amour à l'école primaire. Lorsqu'elle se décida enfin à s'avancer vers le banc, elle se rendit compte qu'il était vide maintenant. « Shit, crap, fuck, shit, crap, fuck, shit, crap, fuck. » Résignée, elle alla s'y asseoir et se prit la tête dans les mains. Elle n'avait décidément aucun courage, donc c'était mal parti pour devenir une artiste, right?
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyMar 21 Jan - 13:34



Jordan Fisher
Le RP prend place en janvier 2007, à Brisbane. Jordan a 16 ans.

Janvier 2007, Jordan a 16 ans.
T’as fait ton premier tatouage pour marquer le début de l’année. T’as surtout sauté sur la première occasion pendant les vacances avant qu’elles se terminent. T’as enfin réussi y’a quelques semaines à mettre la main sur une fausse carte d’identité. T’avais tous les sous de côté depuis un moment. Tu les gardais pour t’offrir une nouvelle guitare mais l’appelle de l’encre a été plus fort. Tout s’est goupillé tellement parfaitement tu pouvais pas passer à côté de ça. Parce qu’en plus oui, il a fallut que t’ailles dans un tattoo shop qui ne te connaissait pas déjà. Sinon c’était mort pour faire genre t’avais bel et bien 18 ans. Il s’est trouvé que t’avais ta belle carte d’identité sur toi alors que tu t’es retrouvé devant ce shop qu’un ami t’a recommandé. T’avais du temps libre, eux aussi. Faut dire que l’endroit laissait un peu à désirer mais t’as pas eu peur. Le gars avait l’air clean, t’as vu que les aguilles étaient dans un emballage stérile et il portait des gants. Ca t’a suffit pour te lancer. T’as bien fait parce que ça s’est bien passé. Tu prends soin de non seulement bien le cacher à ton père et tes frères et sœurs, mais aussi qu’il ne s’infecte pas. Ce serait vraiment de l’argent gâché. Tu penses même pas à ta santé, tu penses à cet argent que t’avais mis un moment à récolter.

Comme tous les jours tu vas te poser sur le banc devant l’établissement après que tu aies fini les cours. Tu envoies un SMS à ton père et tu attends quelques minutes pour voir s’il peut venir te chercher. Tu sais pas pourquoi tu prends toujours la peine de le faire alors que 9 fois sur 10 il peut pas. Cet espoir qu’il puisse peut être te donner plus de considération est toujours là. Suivi par une vague de déception. Comme toujours. Parce qu’il a les jumeaux à aller récupérer ici et là. Toujours eux en premier. Tu dis rien. Tu dis jamais rien. Depuis qu’ils sont nés. Mais les faits sont là. Tu te lèves parce que bien évidemment, y’a aucune réponses de ton père. Ca veut dire tu vas devoir te démerder pour rentrer chez toi. If I want to. Parce que tu trouves toujours mieux à faire que rentrer directement chez toi. Tu sors ton discman alors que tu t’éloignes. « Shit, crap, fuck, shit, crap, fuck, shit, crap, fuck. » Tu te retournes et tu vois cette meuf que tu as déjà remarqué dans les alentours. Tu fais demi tour et vas jusqu’à elle. Retour à ta case départ. Ton discman dans une main, un écouteur à une de tes oreilles.

« Everything alright ? »

T’as pas véritablement envie de te mêler de ses affaires mais… toutes les excuses sont bonnes pour faire autre chose que prendre la route de chez toi.



Dernière édition par Jordan Fisher le Mer 22 Jan - 13:46, édité 2 fois
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyMar 21 Jan - 21:40

Au fond, il n’y avait pas grand-chose de nouveau au fait d’être assise seule sur un banc. Elle l’avait fait en maternelle, quand la baby-sitter était arrivée en retard parce que son frère avait la gastro. Elle l’avait fait en primaire, quand sa meilleure amie de l’époque lui avait expliqué qu’elle ne pouvait plus décemment traîner avec une fille qui dessinait des vers de terre avec des yeux. Elle l’avait fait au collège, punie après avoir répondu sarcastiquement quand la maîtresse l’avait interrogée sur ses vacances de Noël (« Fat guy came through chimney, ate cookies, dropped presents, fucked off. ») Et maintenant, au lycée, parce qu’elle n’avait pas le courage de dire deux mots à son idole local. What else is new?

Non, ce qui était plus intéressant, c'était l'effet qu'avait eu le récit du tatouage de Jordan sur elle. Elle en avait entendu parler la première fois pendant qu'elle attendait que la prof d'anglais se pointe. Deux filles derrière elle, clairement rendues béates par la blondeur de Jordan, avaient évoqué cette rumeur majestueuse de la rentrée : mais si, mais si, il était allé dans un salon de bikers et il s'était fait tatouer le moteur d'une Harley Davidson. Le lendemain, à la cantine, c'était un salon de chanteurs punk rock, et il s'était fait tatouer une tête de mort, et dans l'oeil il y avait une guitare électrique. Le surlendemain, près des casiers, c'était un salon de néonazis et il s'était fait tatouer une croix gammée avec le prénom de son père sur le côté. C'était à l'absurdité de cette dernière rumeur que Lola avait tout à fait renoncé à comprendre l'être humain. Le soir, en y repensant, elle se dit que même s'il s'était tatoué tout seul une licorne à trois pattes, l'important c'était qu'il ait sauté le pas. Il avait fait un choix par lui-même et l'avait assumé au point de le rendre définitif sur sa peau. Lola n'était pas très forte en choix personnels. C'était comme si elle ne s'appartenait pas, au fond.

Elle en était là de son monologue intérieur quand elle entendit : « Everything alright? ». Elle se tapa un bond d’un demi-mètre sur le côté du banc, mit la main sur son cœur, puis leva les yeux, vit que c’était Jordan, et se paralysa complètement. Dans cette position, elle avait l’air super maline. En une fraction de seconde, elle se demanda ce que Jordan écoutait sur son disc-man, s’il y avait une possibilité qu’il connaisse son prénom, que c’était gentil de sa part de s’inquiéter, et qu’il fallait vraiment, vraiment qu’elle réponde quelque chose. Et bien sûr, elle opta pour le bon vieux : « It’s my birthday today. » Suivi d’une pause pour le moins comique.

Elle pointa du doigt l’écouteur libre, prise soudain d’une audace démesurée (les contrecoups de l’adrénaline, sans doute). « Can I? » Mais bien sûr, se sermonna-t-elle intérieurement, le mec va faire écouter sa musique à une totale inconnue, sans transition, c’est ça qu’il va se passer.

@Jordan Fisher
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyMer 22 Jan - 14:01



Jordan Fisher
Le RP prend place en janvier 2007, à Brisbane. Jordan a 16 ans.
Tu la fais grave sursauté. Tu t’attendais à une réaction mais peut être pas si vive. Elle était vraiment dans sa bulle et t’es venu la percer d’un coup, sans crier garde. Si elle était un poil plus loin sur le banc, elle serait par terre en ce moment précis. Thank god she’s not. Ca aurait été chiant si elle s’était fait mal. Quand ses yeux se posent sur toi tu vois le changement dans son air. Was she expecting someone else ? Non Jordan, elle s’attendait pas à toi surtout mais tu comprends pas. Tu l’as juste remarqué ici et là aux détours de couloirs depuis le début de l’année mais t’en as pas fait plus état que ça. Y’en a plein des comme ça au lycée. « It’s my birthday today. » Ouuuuuh… Tu comprends que ça amplifie tous les éventuels problèmes qu’elle a. Les déceptions envers les gens. Quand on se rend compte qu’on passe très loin dans la liste des priorités. Tu connais.

« Happy Birthday. »

Elle s’intéresse à ton écouteur libre. « Can I? » Alors tu t’asseois à côté d’elle pour que ce soit plus pratique. Parce que oui, elle peut. Elle peut écouter Meteora de Linkin Park avec toi si elle veut. C’est « Somewhere I belong » qui passe alors qu’elle met l’écouteur dans son oreille. Tu baisses un peu le volume parce que toi t’es un fou, tu mets toujours au max. Seulement elle n’a peut être pas envie de se tuer l’ouïe contrairement à toi.

Le silence s’installe entre vous, mais vous ne l’êtes pas vraiment car Mike et Chester chantent dans vos oreilles. Tu bouges la tête en rythme tranquillement. Mais tu ressens absolument toutes les paroles de cette chanson. Tu prends pas la peine de dire un seul mot. T’écoutes la chanson religieusement parce que tu l’aimes trop. Autant que toutes les autres sur cet album qui est un de tes préférés. Il est sorti y’a quelques années – quatre – et il est toujours en rotation régulièrement sur ton poste dans ta chambre ou ton discman que tu balades partout avec toi. Tes yeux se ferment au moment où Chester s’enflamme dans la chanson. Tes sourcils se froncent. Tu sais toujours pas trop ce que tu fou là avec elle mais pour l’instant, t’es pas dérangé et elle a l’air moins dans la détresse que juste avant.



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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyMer 22 Jan - 18:28

Alors, évidemment, Lola avait préparé sa première interaction avec Jordan à l’avance. Comme elle venait d’apprendre les plans en trois parties pour les essais de littérature, elle s’était dit qu’elle ferait pareil. Numéro un : bonjour Jordan, je te trouve cool. Numéro deux : moi c’est Lola, je ne suis pas cool. Numéro trois : as-tu des trucs et astuces pour que je devienne cool ? Elle aurait aimé varier un peu le vocabulaire, parce que la répétition de cool n’était pas du Hemingway, mais elle était bonne avec les couleurs, pas les mots.

Elle se dit que faire la pose main sur le coeur bouche bée, ça remplissait la fonction du point numéro deux (moi c’est Lola, je ne suis pas cool). Pour le reste, ça attendrait, parce que, comme elle n’avait pas trouvé mieux que parler de son anniversaire, à moins d’être cruel, Jordan dirait forcément... « Happy birthday. » Et Lola avait beau savoir que c'était une mécanique sociale, comme le fait de dire "à tes souhaits" quand quelqu'un éternue, son coeur fit quand même une danse émue, droite gauche droite gauche en avant en arrière au milieu salsa tango. Jordan Fisher lui avait souhaité joyeux anniversaire. Entre ça et gagner au loto, clairement elle choisissait la première option. La journée s'améliorait nettement. Et encore, ce n'était rien.

Quand elle demanda à écouter de la musique avec lui, Jordan ne se moqua pas d'elle. Non seulement il lui prêta le deuxième écouteur, mais il s'assit à côté d'elle. Lola était quasiment certaine qu'elle s'était mise à rayonner, et pas de façon métaphorique - elle s'imaginait avec la peau qui brille, comme les filles dans les magazines, ou ce que ses parents veulent dire quand ils complimentent les femmes enceintes, "mais vous rayonnez, ma chère". Ce ne fut qu'après quelques secondes qu'elle reconnut Linkin Park et ça la fit sourire. Elle regarda Jordan du coin de l'oeil, tout en s'efforçant consciemment d'éviter tout contact physique accidentel : ça la mettait incroyablement mal à l'aise si les corps se touchaient sans que ce soit un acte conscient et consenti des deux côtés (très pratique en société, n'est-ce pas).

Elle vit à quel point Jordan appréciait la musique et ferma les yeux pour se laisser bercer à son tour. A la fin de la chanson, le rythme de sa respiration avait retrouvé sa normalité, et elle se sentait en maîtrise d'elle-même de nouveau, connectée à l'univers, juste bien. Elle retira l'écouteur et le tendit à Jordan. « I like this one. Although my favorite's the last one. » Elle remarqua soudainement qu'il n'y avait plus personne autour : les ateliers avaient commencé, les cours étaient finis, les lycéens étaient soit dans le lycée, soit sur le chemin du retour. Il ne restait plus qu'eux, sur ce banc. Elle se demanda s'il devait partir bientôt, se dit qu'il n'avait pas l'air très pressé. Au cas où, cependant, juste au cas où, il y avait des questions qu'elle voulait lui poser.

« So, um, you can totally not answer any of these questions if you don't want to. I just- I was wondering- You seem so free. Are you? Or is that one of those feelings you get from watching someone from the outside but not being in their shoes? You know what I mean? » Elle entendit dans sa tête sa mère lui dire qu'elle devait poser moins de questions, avoir l'air moins intelligente, rire plus, être sociable, prendre soin de ses cheveux, de ses ongles, mettre son cerveau sur pause un peu, ne pas mettre les gens mal à l'aise. Cela la paralysa juste une seconde, une toute petite, mais déjà elle reprenait. « I guess, my question is: how do you do it? I am so scared all the time. So scared that my parents might be right: that the world might be this dangerous place that I won't be able to handle by my own. So scared that people will never be able to accept all the mess I carry around, and- » Elle se leva d'un coup, à la fois emportée dans l'élan de ses paroles et mortifiée de ce qu'elle racontait à un total inconnu. « You know what, you do not have to deal with this. I'm so sorry. »

@Jordan Fisher
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyMer 22 Jan - 18:54



Jordan Fisher
Le RP prend place en janvier 2007, à Brisbane. Jordan a 16 ans.
Elle n’a pas l’air de vouloir écouter plus que la chanson qui vient de passer. She probably doesn’t like. Ca te surprendrait pas. T’as pas beaucoup de potes du lycée qui aiment la même musique que toi. Heureusement t’as des autres potes qui sont dans le même délire que toi à ce niveau là. « I like this one. Although my favorite's the last one. » Ah oui alors tu avais tout faux. Elle aime. Elle connait. Elle sait. Elle sait que Numb est la dernière et tu le sais aussi très bien parce que c’est aussi ta favorite de l’album. Everyone loves Numb. Pas tout le monde. Yeah well, people who listens to Linkin Park.

"It’s my favourite too."

Mais tu les aimes toutes en vrai. Là c’est “Lying from you” qui joue dans tes oreilles à présent, parce que non, tu ne vas pas enlever l’écouteur en ce qui te concerne. C’est avec ça que tu te sens bien. Que tu appartiens à quelque chose. Tu sais pas trop quoi, mais si Chester et Mike le disent et que tu comprends exactement ce qu’ils veulent dire, c’est qu’ils sont dans la même merde que toi. Que t’es pas tout seul. « So, um, you can totally not answer any of these questions if you don't want to. » Tu tournes la tête vers elle, curieux de voir ce qu’elle va dire. « I just- I was wondering- You seem so free. Are you? » What? « Or is that one of those feelings you get from watching someone from the outside but not being in their shoes? You know what I mean? » Un léger sourire se forme sur tes lèvres. Tu vois tout à fait ce qu’elle veut dire. « I guess, my question is: how do you do it? » What? «  I am so scared all the time. » Tu cherches son regard mais elle ne te le donne pas. Elle parle beaucoup par contre. « So scared that my parents might be right: that the world might be this dangerous place that I won't be able to handle by my own. » Et tu comprends exactment tout ces mots qu’elle dit. « So scared that people will never be able to accept all the mess I carry around, and- » T’es grave fasciné de l’entendre dire tout ça à voix haute comme ça, à toi. Vous ne vous vous connaissez pas. Maybe that’s why. C’est plus facile. Elle se lève et se ravise dans tout ce qu’elle vient de dire. « You know what, you do not have to deal with this. I'm so sorry. »

“Hey, no!”

Parce que là t’as l’impression qu’elle va partir. Tu l’as rattrapé par le poignet sans vraiment y penser.

“That’s some deep shit you just said there. Like… It was kind of beautiful also. You should write that down. Like. Could be a poem. Or a song.”

Tu lâches doucement son poignet.

“Because I relate to all that you said. I have no fucking clue about anything and I’m scared I’ll never find… Somewhere I belong.

T’es pas du tout le plus cool. T’es juste celui sur qui il se dit le plus de truc parce que t’es tellement différent de tous les autres.



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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyMer 22 Jan - 20:49

Et puis, le monde s’arrêta de tourner. Lola entendit en écho le « Hey no » que Jordan avait prononcé avant d’attraper son poignet. Elle regarda fixement le point de contact des deux corps, hébétée. Elle ne savait pas d’où ça venait, cette nausée, ce vertige, comme un doute entre la réalité et le rêve. Elle n’aurait pas pu donner son prénom ou son âge en cet instant précis. Elle avait disparu dans les limbes de souvenirs à moitié effacés au détour de couloirs, des morceaux d’enfance qu’elle refusait d’affronter. Elle n’eut même pas le réflexe de retirer son poignet. À la place, elle vit des éclats de couleur, dans les teintes rouges, quelque chose de fort, de saturé. Et puis elle se rappela qu’il fallait qu’elle reprenne sa respiration. Et ça vint d’un coup : l’oxygène, le sentiment qu’elle était là, sur ses deux pieds, le fait qu’on était en 2007, et qu’elle était devant le lycée avec Jordan Fisher.

« That’s some deep shit you just said there. Like… It was kind of beautiful also. You should write that down. Like. Could be a poem. Or a song. » Ah bon ? Lola faillit regarder autour d’elle, genre : quelqu’un d’autre vient de dire quelque chose de poétique ? Non, parce que moi je déversais juste mes insomnies sur toi. « Because I relate to all that you said. I have no fucking clue about anything and I’m scared I’ll never find… Somewhere I belong. » Alors, là. Lola sentit que l’algorithme du monde glitchait entre ses paupières. Jordan Fisher éprouvait la même peur ? (Oui, elle avait encore du mal à prononcer dans sa tête Jordan sans le nom de famille. Il était en train de devenir un être humain réel pour elle, mais il fallait que son schéma de pensée s’adapte à la situation.) Lui aussi voulait appartenir quelque part... alors qu’aux yeux de Lola, il appartenait déjà partout.

Et cela la fit rire, de façon joyeuse et gentille et étonnée. Ils étaient pareils, finalement. Peut-être qu’au fond, si elle s’était sentie aussi attirée par lui, par l’envie de le connaître, c’était moins, comme elle l’avait cru, parce qu’il était si différent, et plutôt, au contraire, parce qu’il était si similaire. « You wanna know something crazy? This conversation, right now, is making me feel like I belong. » Elle fit une pause, réfléchit. « And that’s really the best birthday present I could have ever asked for. Thank you. »

Elle s’assit de nouveau sur le banc, en tailleur, face à Jordan. « Wanna play Quickfire? Rules are simple. I ask you five questions, then you answer them in whichever order and in as much detail as you want. Then you ask me five questions. But you can't ask something that you've been asked. Got it? » Inutile de dire qu'elle avait inventé le jeu elle-même. Inutile de dire aussi qu'elle n'y avait pas joué depuis la fameuse meilleure amie de primaire qui avait été dégoûtée par les dessins de vers de terre. « Favorite classical composer? Do you get along with your parents? What's your least favorite subject in school? Have you ever been in love? What's your happiest memory ever? »

@Jordan Fisher
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyJeu 23 Jan - 0:05



Jordan Fisher
Le RP prend place en janvier 2007, à Brisbane. Jordan a 16 ans.
Elle s’attendait visiblement pas à cette réaction de ta part vu comme elle te dévisage. Looks like a good thing tho, is it? Tu sais pas. T’espères. Mais elle est silencieuse bien trop longtemps. Doesn’t sound good. Elle se met à rire au bout d’un moment et tu te rends compte que tu avais arrêté de respier l’espace d’un instant parce que tu prends de nouveau de l’oxygène juste là. Soulagé qu’elle soit pas en train de faire une crise ou tu sais pas. Nope. Elle rit. Tout va bien. « You wanna know something crazy? This conversation, right now, is making me feel like I belong. » Peut être bien que toi aussi. Ca te fait réfléchir cette phrase. « And that’s really the best birthday present I could have ever asked for. Thank you. » Ton tour d’être surpris. Tu t’attendais vraiment pas à ça. A avoir été son highlight d’anniversaire. T’es tellement surpris que tu sais pas quoi répondre à ça. T’es du genre à rester silencieux quand tu sais pas quoi dire. La musique c’est ton truc. Mais le silence aussi. Tu te contentes d’un sourire maladroit parce que t’es un peu paumé par tout ce qui vient de se passer là. Mais tu sens que c’est quelque chose de positif qui est en train de se produire.

Et puis elle s’installe mieux, face à toi. « Wanna play Quickfire? Rules are simple. I ask you five questions, then you answer them in whichever order and in as much detail as you want. Then you ask me five questions. But you can't ask something that you've been asked. Got it? » Et doux jésus ce qu’elle parle. Elle te fait sourire aussi. Parce que son jeu elle l’a inventé c’est sûr. Tu hoches la tête. T’aimes plutôt bien ce jeu.

« Yeah shoot. »

« Favorite classical composer? Do you get along with your parents? What's your least favorite subject in school? Have you ever been in love? What's your happiest memory ever? » Tu baisses le son de Meteora qui joue toujours dans une de tes oreilles. Tu te grattes le sourcil alors que t’es en pleine réflexion. Tu penses à la première question mais tu passes à celles qui sont le plus facile d’abord.

« I don’t get along with my dad. Least favorite subject in school… All of them but art. »

Tu reprends à réfléchir.

« What was the other questions again? Ah yeah, heu… I haven’t been in love. My happiest memory… »

Un immense sourire s’affiche sur tes lèvres alors que tu vas le dire. 

« When Soundwave announced they will come to Brisbane this year. »

C’est dans 2 mois de ça. T’as beaucoup trop hâte. Parce que le moment que tu vas passer là bas, ce sera ton meilleur souvenir, c’est sûr et certains. Tes amis. Les vrais. Ceux qui te comprennent. Tu les connais via des forums sur internet et certains seront à ce festival. Tu en as rencontrés certains à des concerts locaux que t’as déjà fait mais là le Soundwave festival, c’est du lourd pour ton toi de 16 ans.

« For the composer I can’t really say because my knowledge in classic is limited. But I fucking love the Symphony No. 5 by Beethoven even if it’s cliché af. It’s giving me so much motivation when I listen to it. Fucking love it. »

Et t’es déjà en train de réfléchir à ce que tu vas lui poser comme questions et t’y vas sans trop creuser.

« Favourite album ? Have you ever kissed a girl ? Are your parents still together ? What’s your name? Do you like nachos ? »



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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyJeu 23 Jan - 9:35

Lola avait créé le Quickfire un matin d'automne lorsqu'elle avait sept ans. A cet âge-là, déjà, elle avait été atterrée par la quantité de small talk en société. Lorsqu'elle arrivait à l'école, elle entendait les enfants se demander ce qu'ils avaient pris pour le goûter, s'ils avaient emporté leur parapluie, qui ils avaient croisé au parc la veille, s'ils avaient entendu dire qu'il y allait peut-être avoir un nouveau toboggan installé. Pour une raison que Lola ne comprenait pas, personne ne parlait de son film préféré au monde, de sa relation avec sa famille, des tentatives vaines de comprendre la géopolitique en regardant les infos, ou des premiers deuils qu'ils commençaient à traverser. Or, Lola était d'une patience limitée, et ça tournait à toute vitesse dans sa tête, et elle voulait apprendre à connaître les gens pour de vrai. Alors, elle avait inventé le Quickfire. Des tours éclair de cinq questions signifiaient nécessairement que dans le lot, il y aurait une vraie question, statistiquement au plus tard au troisième tour. (Oui, Lola pouvait être un tout petit peu flippante quand elle s'y mettait.) Le problème, c'était que les gens refusaient souvent de jouer - par exemple, personne dans sa famille avait accepté ses invitations répétées et insistantes. Mais Jordan n'était définitivement pas comme les autres : « Yeah shoot. »

Lola déclama ses questions beaucoup plus vite que prévu : « Favorite classical composer? Do you get along with your parents? What's your least favorite subject in school? Have you ever been in love? What's your happiest memory ever? » Elle scruta le visage de Jordan. Elle était à la fois à la recherche de signes qu'elle avait dépassé une limite (elle ne savait jamais quand elle dépassait une limite, donc elle se basait sur des micro-expressions du visage) et impatiente d'entendre les réponses. « I don’t get along with my dad. Least favorite subject in school… All of them but art. » Lola se demanda où était la maman de Jordan. Elle imagina facilement Jordan en conflit avec son père, même si elle ne parvenait qu'à visualiser une version plus âgée de Jordan, blond mais sans tatouage, avec des vêtements d'adulte. Et le fait que Jordan n'aime que l'art faisait sens. Il était du genre radical. « What was the other questions again? Ah yeah, heu… I haven’t been in love. » Ouf, il s'était souvenu des questions. Non, parce que comme on ne répétait pas les questions, sinon elles auraient disparu dans la stratosphère sans jamais obtenir de réponse. Oui, intense pour un jeu de banc de lycée. Lola fronça les sourcils et observa Jordan en détails lorsqu'il dit qu'il n'avait jamais été amoureux. Peut-être étaient-ils vraiment pareils donc. Ils éprouvaient des émotions et sensations de façon plus extrême et sensible que les autres, mais ils ne tombaient pas amoureux.

« My happiest memory… When Soundwave announced they will come to Brisbane this year. » Oh. Ce sourire. Aussi éblouissant que le soleil. Lola cligna des yeux. Jamais elle n'aurait pu imaginer que le visage de Jordan pouvait se transformer ainsi, de façon aussi radicale. Elle eut envie de lui caresser la joue ou de le prendre dans ses bras, mais heureuseument, elle s'était déjà faite suffisamment gronder pour des choses comme ça, donc elle se retint. « For the composer I can’t really say because my knowledge in classic is limited. But I fucking love the Symphony No. 5 by Beethoven even if it’s cliché af. It’s giving me so much motivation when I listen to it. Fucking love it. » Lola sourit à pleines dents. C'était magnifique, cette symphonie. Et elle trouvait Jordan adorable d'avoir peur d'être cliché.

Elle sentit ses muscles se contracter tandis que Jordan réfléchissait à ses questions. C'était son tour. Come on, Lola, tu peux le faire. « Favourite album ? Have you ever kissed a girl ? Are your parents still together ? What’s your name? Do you like nachos ? » Okaaaaay, Lola soupira, c'est encore gérable. « I'm not a fan of nachos. I actually profoundly dislike them. They look like they've given up, don't you think? Just lying there, neither crunchy nor tender, soppy, feeling sorry for themselves. » Ah ouais, se dit Lola, donc ça c'était la réponse sur les nachos, à savoir la question la plus facile et générale. Ca promettait pour le reste. « My parents are together like an old pair of shoes: people don't just walk with one shoe. I don't know if they've ever been in love. Not during my lifetime, at least. » Elle les vit partir à des soirées, organiser des dîners, discuter des rumeurs sur tel ou tel de leurs amis, tout ça la voix tendue, le volume de la conversation qui montait vite, vite. « I have kissed girls. Mostly at summer camp. But they made me promise not to tell, so I can't say their names. » Elle eut un bref sourire en se rappelant les furtifs baisers avec ces filles. Elles cherchaient à explorer. Lola n'avait pas besoin d'explorer : il était très clair pour elle qu'elle aimait tout le monde. « Name's Lola. And album, well. I mean, I know you love music and all. So it's probably not the best choice, you know. But really, really, I care about this album at all, so please don't make fun of it. » Elle baissa le regard, et lâcha enfin : « Horses, by Patti Smith. »

Puis, elle réalisa que c'était son tour de poser des questions ! Elle fit une mini-danse réjouie, en bougeant juste les bras et le cou. Réfléchit une dizaine de secondes. Et mitrailla : « If you could have one superpower? If you could visit another era? If you could choose what animal to reincarnate as? What would you buy if you won the lottery? What's your favorite food ever? »

@Jordan Fisher
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyJeu 23 Jan - 13:41



Jordan Fisher
Le RP prend place en janvier 2007, à Brisbane. Jordan a 16 ans.
« I'm not a fan of nachos. » How the fuck??? Tu aimes tellement ça que tu comprends pas. «  I actually profoundly dislike them. » Oh my god. T’es grave surpris de cette haine envers les nachos. « They look like they've given up, don't you think? Just lying there, neither crunchy nor tender, soppy, feeling sorry for themselves. » Peut être que c’est exactement pour ça que tu les aimes autant. I relate. « My parents are together like an old pair of shoes: people don't just walk with one shoe. I don't know if they've ever been in love. Not during my lifetime, at least. » Tu hoches la tête. Tu sais même pas pourquoi t’as posé cette question, mais elle a piqué ta curiosité quand elle a demandé pour les tiens. Tu voulais voir comment c’était de son côté. Une image globale parce que c’est pas avec cette simple question que tu sais exactement ce qu’il se passe chez elle. « I have kissed girls. » Oh my yes! Tes yeux qui pétillent en l’entendant. Tu veux plus de détails et comme elle parle beaucoup, tu vas peut être les avoir. « Mostly at summer camp. But they made me promise not to tell, so I can't say their names. » Un sourire amusé accroché à tes lèvres. Tes hormones qui sont quand même bien réveillées. « Name's Lola. » Lola. Tu retiens généralement bien les noms. «  And album, well. I mean, I know you love music and all. » Does she? «  So it's probably not the best choice, you know. But really, really, I care about this album at all, so please don't make fun of it. »

“I would never do that.”

Et t’es tout ce qu’il y a de plus sérieux. T’as beaucoup de guilty pleasure qui n’en sont plus. C’est juste des plaisirs et fuck everyone. « Horses, by Patti Smith. »

“Can’t even judge you silently I only know her only by name.”

Et puis voilà qu’elle est déjà en train de reprendre la parole. Tu sais que c’est les questions qui arrivent. T’écoutes attentivement parce que t’es curieux de voir dans quelle direction elle va. « If you could have one superpower? If you could visit another era? If you could choose what animal to reincarnate as? What would you buy if you won the lottery? What's your favorite food ever? »

“Yeah wait just a minute. I wanna go back on the you kissing girls things. I don’t want names, that’s fine. I only want pictures.”

Tu te marres, tu plaisantes. Mais si jamais elle a vraiment des photos tu prends, alors tu laisses ça flotter deux secondes avant de répondre à ses questions.

"My superpower would be to be several places at the same time, but like, instantly. Like in Dragon Ball Z.”

Et tu poses ton index et majeur sur ton front pour faire le geste qui les fait se téléporter en une seconde.

"I’d want to be a bird. If I win the lottery I’d buy a house and do all paper work to get the fuck out mine.”

Parlant d’administration parce que t’as encore que 16 ans et tu sais que tu peux pas quitter le foyer familiale aussi facilement.

"Favourite food, any that are all ready and that I haven’t paid for.”

T’es grave lazy et broke. Tu comptes sur tes doigts, t’as que quatre réponses.

"Don’t remember the last one. So your turn.”

Tu es en train de kiffer ce jeu bien plus que tu ne l’aurais cru. Cette fin de journée est beaucoup mieux que la plupart des autres de ta semaine.

"Who’s your celebrity crush ? Do you have any siblings? Do you think you will kiss more girls in the future? Can I be there?”

Le sourire sur tes lèvres montre bien que t’es en train de plaisanter. But we never know. Et tu laisses ces questions comme de vraies questions. Tu joues le jeu jusqu’au bout. Et tu t’es déjà perdu alors tu recomptes sur tes doigts combien tu en as dit. Tu as rien qui te viens vraiment alors comme t’as l’impression qu’il faut être rapide, tu dis le premier truc qui te viens là.

"What question do you want me to ask you?”



@Lola Wright


Dernière édition par Jordan Fisher le Jeu 6 Fév - 0:07, édité 2 fois
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyJeu 23 Jan - 19:07

« Yeah wait just a minute. I wanna go back on the you kissing girls things. I don’t want names, that’s fine. I only want pictures. » Lola fit des grands yeux étonnés. Elle ne s’attendait pas à une telle curiosité là-dessus. Elle avait toujours du mal à comprendre quand les gens faisaient un grand cas de la sexualité, qui était pour elle aussi anodine que d’écouter une chanson. Et ce, malgré sa difficulté avec les contacts physiques. Bref, un monde de paradoxes. « You take pictures while you’re kissing people? » Elle réfléchit. « They must not be very good kissers. Because a good kiss, it leaves you breathless, right? » Elle se perdit dans des pensées et souvenirs. Puis le regarda attentivement : c’était à lui de répondre à des questions.

« My superpower would be to be several places at the same time, but like, instantly. Like in Dragon Ball Z. » Lola se dit qu’elle en connaissait plein qui auraient répondu « nerd » à cette phrase. Elle nota aussi mentalement : jeter un œil à Dragon Ball Z, parce que ça ne pouvait pas être que des personnages qui faisaient des boules d’électricité entre leurs mains et se les lançaient dessus. « I’d want to be a bird. If I win the lottery I’d buy a house and do all paper work to get the fuck out mine. » Ah, donc vraiment pas joyeux, chez Jordan. Lola se demanda ce qu’il penserait de la situation chez elle, où toute la tension était retenue derrière des images de bourgeoise perfection. Ça le ferait sans doute vomir. En tout cas, l’idée de vivre seule un jour, avec ou sans loterie, l’apaisa un peu plus.

« Favourite food, any that are all ready and that I haven’t paid for. » Ah non, mais pas du tout. Lola faillit l’interrompre et s’indigner. La nourriture, c’était sacré. Elle décida qu’elle lui cuisinerait des plats un jour, pour qu’il puisse choisir un plat préféré. Comme ils seraient tous prêts et gratuits, il serait bien obligé d’en choisir un parmi la multitude des options. « Don’t remember the last one. So your turn. » Lola acquiesça : il avait compris la règle tacite. Elle se sentit rougir lorsqu’elle remarqua à quel point il avait l’air heureux, comme s’il était en train de s’amuser, d’apprécier ce moment.

« Who’s your celebrity crush ? Do you have any siblings? Do you think you will kiss more girls in the future? Can I be there? What question do you want me to ask you? »

Lola éclata de rire de nouveau. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas conversé avec quelqu’un d’aussi direct et provocateur qu’elle, et ça la détendait complètement. « I will probably kiss more girls in the future. And boys. And undetermined. And you will definitely be in my thoughts, my prayers and my heart, but you will absolutely not be present, no. I tend to like privacy when I’m getting freaky. » Elle venait de dire « freaky », là ? Vraiment ? Bon. Bon, bon, bon. Quelle était la question suivante déjà ? « Siblings! Yes. Two. Ugh. They are as perfect and confident as I am not. Which is definitely not frustrating. » Le celebrity crush était plus difficile... Lola s’était tellement habituée dernièrement à ce que ce soit Jordan qu’elle n’avait pas pris la peine d’en cultiver d’autres. Donc elle se retrouvait face au fameux dilemme entre dire une vérité clairement gênante ou— Non, mentir n’était jamais une option pour elle. Alors elle le dit d’une traite, avec l’espoir qu’il ne comprendrait pas, et puis elle inventerait une règle comme quoi on ne peut pas répéter les réponses, ce qui ferait sens étant donné qu’on ne pouvait pas répéter les questions, BREF :

« Forthepastcoupleofmonthsmycelebritycrushhasbeenyou. » Ça, c’était fait. Et la dernière réponse, vite, vite, histoire de pas laisser la gêne s’installer. « I’d like you to ask me what I want to do with my life, like what’s driving me through this confusing dumb cosmo-mess. »

Okay, son tour.

« If you could take only one person on a desert island, who would it be? Do you ever wonder why your friends like you? Would you rather die drowning or burning? Have you ever used drugs? Would you sing a song for me right now? »

@Jordan Fisher
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyJeu 23 Jan - 21:09



Jordan Fisher
Le RP prend place en janvier 2007, à Brisbane. Jordan a 16 ans.
Elle s’attendait pas à ce que tu dises ce genre de truc. A voix haute, tes fantasmes de filles qui s’embrassent. Tu t’embrasses pas de filtre parce que t’es sûr que c’est commun et super cliché que les mecs aiment voir des filles ensemble. « You take pictures while you’re kissing people? » Elle te fait rire à réfuter tes mots. A prendre le temps. Alors que t’étais juste en train de plaisanter. Maybe not. « They must not be very good kissers. Because a good kiss, it leaves you breathless, right? » Tu hoches la tête, réalisant que ouais, they weren’t. Elle se marre à tes questions et tu sais que c’est que t’insistes autant sur les filles qui s’embrassent. Tu souris de la voir rire parce qu’en même temps ouais, tu te fais rire de tes conneries. « I will probably kiss more girls in the future. » Ton sourire s’agrandit. Ca te plaît.  « And boys. And undetermined. And you will definitely be in my thoughts, my prayers and my heart, but you will absolutely not be present, no. I tend to like privacy when I’m getting freaky. » Tu hoches la tête de nouveau. T’es comme elle de ce côté là. Exactly the same. Du coup t’arrives même pas à être déçu de louper la prochaine édition de Lola kissing girls. And being freaky. « Siblings! Yes. Two. Ugh. They are as perfect and confident as I am not. Which is definitely not frustrating. » This is getting weird. Parce que c’est la même chose de ton côté. Elle met un peu plus de temps à répondre à la suite. Toi tu sais très bien qui est ton célébrity crush. Tu mettras pas autant de temps à répondre à cette question. Except it’s too late for me to get it. « Forthepastcoupleofmonthsmycelebritycrushhasbeenyou. » Tu fronces les sourcils parce que tu crois avoir compris mais t’es pas sûr d’avoir compris. Can’t be. Mais t’as bien vu qu’elle a tout fait pour que tu comprennes pas donc… Could be. « I’d like you to ask me what I want to do with my life, like what’s driving me through this confusing dumb cosmo-mess. » Tu hoches la tête, tu retiens. Et puis vient un nouveau round pour toi. « If you could take only one person on a desert island, who would it be? Do you ever wonder why your friends like you? Would you rather die drowning or burning? Have you ever used drugs? Would you sing a song for me right now? »

« Drugs. Yes. »

Genre la réponse la plus simple de toute sa liste. Fucking hell. Va falloir que tu réfléchisses. Ton disque s’est terminé et tu le remets du début parce que ça fait cinq minutes que t’as un écouteur sans aucune musique dans l’oreille.

« Hmmmm… I’d rather die drowning. I don’t wonder why my friends like me because I’m sure it’s the same reason as me loving them. »

Sauf qu’elle ne sait peut être pas que tes amis, les vrais, ne sont pas à cette école.

« I would take… Hmmm… Who would I take on a desert island. »

Et puis tu repenses à ton célébrity crush et ça ne fait plus aucun doutes.

« I’d take Leonardo DiCaprio and yeah I can sing you a song. Or more like, one verse and one chorus. »

Tu skip les chansons sur ton discman en allant en arrière pour arriver en deux skip à la toute dernière de l’album qui tourne toujours dans tes oreilles.

« I’m tired of being what you want me to be. Feeling so faithless. Lost under the surface. I don’t know what you’re expecting of me. Put under the pressure of walking in your shoes. »

Tu stoppes à la partie de Mike, tu reprends quand c’est Chester.

« Every step that I take is another mistake to you… I’ve become so numb I can’t feel you there. Become so tired, so much more aware. By becoming this, all I want to do is be more like me and be less like you. »

Et tu es déjà en train de réfléchir à la suite des questions parce que t’as pas trop envie qu’elle puisse donner son avis sur ta voix. Ta belle mère t’as déjà bien fait comprendre l’étendu de tes capacités qui sont apparemment lié au néant. She’s a bitch.

« What do you want to do with your life? What is keeping you sane? How often do you think about death? »

Tu te mords la lèvre en la regardant, tu marques une brève pause et tu trouves deux autres questions.

« Are you in love ? What is your favourite quote ? »



@Lola Wright
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyJeu 23 Jan - 22:28

Lola se répétait machinalement dans sa tête que non, Jordan n'avait pas compris qu'il était son celebrity crush. Qu'il l'ait compris ou pas n'était pas trop la question finalement, il fallait juste qu'elle se le dise suffisamment de fois pour pouvoir continuer la conversation sans s'enfuir très vite, très loin. « Drugs. Yes. » Lola sourit. Pour obtenir plus d'informations, il faudrait qu'elle utilise une autre de ses précieuses questions. Parce qu'il y avait drogues et drogues. Il fallait dire qu'elle n'avait pas été très spécifique dans sa question non plus. « Hmmmm… I’d rather die drowning. I don’t wonder why my friends like me because I’m sure it’s the same reason as me loving them. » Lola se demanda ce que c'était. Elle se demanda si c'était une qualité précise, si elle l'avait. Elle se demanda, au fond, s'ils deviendraient amis. Si ce n'était pas le cas, comment elle ferait pour lui montrer toutes ces recettes de cuisine ? Est-ce qu'elle cacherait les plats préparés dans son casier ? Non, ce serait bizarre. Malgré son ignorance des codes sociaux, elle se rendait bien compte que ça, pour le coup, ce serait bizarre. Elle se sentit très fière d'elle, soudainement.

« I would take… Hmmm… Who would I take on a desert island. I’d take Leonardo DiCaprio and yeah I can sing you a song. Or more like, one verse and one chorus. » Lola faillit s'évanouir de bonheur. A la place, elle fit bien pire. Elle leva sa main, genre "pause". Elle pointa du doigt les genoux de Jordan, et comme il n'y avait pas de réaction horrifiée, elle s'allongea sur le banc, la tête sur ses cuisses. Puis, elle le regarda droit dans les yeux. « Okay. I'm ready. » Et elle ferma les yeux. Il n'y avait rien au monde qu'elle aimait plus qu'un être humain qui lui chantait une chanson ou lui racontait une histoire. C'était son côté rescapée de négligence infantile qui remontait à toute vitesse. Ca lui faisait tellement de bien d'être là, avec Jordan, que son visage entier s'illumina. Et encore plus lorsqu'il se mit à chanter. « I’m tired of being what you want me to be. Feeling so faithless. Lost under the surface. I don’t know what you’re expecting of me. Put under the pressure of walking in your shoes. » Une pause. Elle entendait la musique depuis les écouteurs de Jordan. Elle se dit qu'il n'entendrait plus rien d'ici quelques années à ce volume-là. Puis, il reprit. « Every step that I take is another mistake to you… I’ve become so numb I can’t feel you there. Become so tired, so much more aware. By becoming this, all I want to do is be more like me and be less like you. »

Et là, Lola dut faire quelque chose de très difficile. Elle dut rester immobile et respirer profondément parce que ça lui donnait envie de pleurer, tout ça. Elle tenait tellement à cette chanson, elle l'avait écouté tant de fois seule, en se disant que quelqu'un, quelque part, comprenait, puisqu'ils avaient écrit ces paroles. Et puis, là, Jordan fucking Fisher était en train de la lui chanter, le jour de son anniversaire. Et elle se fit la promesse intérieure que plus jamais elle ne se plaindrait de rien, et que même elle ferait un tout petit effort pour essayer de croire en Dieu, puisque clairement les miracles existaient. Donc, elle en était là, à ne pas pouvoir rouvrir les yeux puisqu'il y avait bien évidemment des larmes à l'intérieur, mais du coup à ne pas pouvoir bouger non plus, à avoir envie d'être prise dans les bras. C'était le bordel. Elle prit une grande inspiration, et heureusement, Jordan lui posa ses cinq questions. « What do you want to do with your life? What is keeping you sane? How often do you think about death? Are you in love ? What is your favourite quote ? »

Elle ouvrit les yeux et regarda Jordan, au-dessus d'elle. Elle était sérieuse, soudainement. Elle fronçait même un peu le sourcil. Elle n'aurait arrêté le jeu pour rien au monde, et elle n'avait pas du tout le droit de poser une question, alors elle attendrait son tour pour la poser. Même si elle était si claire et nette dans sa tête. Are we actually here? « I don't do love. I've tried. I've written the names of some people a thousand times in a notebook, like humans in love do. I've listened to songs trying to think of them in a romantic way. Nothing works. It's really quite odd. » Elle ne put retenir un petit rire. « Favorite quote is - "But if you tame me, then we shall need each other. To me, you will be unique in all the world. To you, I shall be unique in all the world." » Elle fit une pause, puis précisa : « The Little Prince. » Une seconde de silence pour le plus beau livre du monde. « I think about death a reasonable amount of times, you know, once a day at least. Just to keep things real. » Elle lui décocha un clin d'oeil après cette phrase. Se demanda si elle devait se redresser, se relever, lui rendre son espace vital. Décida que ça ferait partie de ses questions. Continua à répondre. « What's keeping me sane and what I want to do with my life are the same thing: drawing, painting, playing with lines and colors. I- I feel the world so intensely, constantly, that I have to get it out somehow. I have to get it to make sense. And so the chaos becomes shapes on paper. Does that make sense? » Elle mit sa main sur sa bouche. DAMN IT, ça comptait pour une question. Et elle aimait trop la pureté du jeu pour déroger à ses règles.

Plus que quatre. « Are you comfortable right now or should I move? What's the most embarrassing thing that's ever happened to you? Would you like to get out of town for a weekend with me? And, most importantly, and sorry for the awkwardness of this, but I need to know: are we actually here? »

@Jordan Fisher
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyVen 24 Jan - 1:00



Jordan Fisher
Le RP prend place en janvier 2007, à Brisbane. Jordan a 16 ans.
Tu la regardes s’installer avant que tu commences à pousser la chansonnette. Elle se met carrément sur toi en partie. « Okay. I'm ready. » Well… Ok I guess. Tu te souviens que c’est son anniversaire alors tu n’en fais pas plus état que ça. Surtout que tu vois qu’elle ferme les yeux et qu’elle est vraiment en train de profiter du moment. Tu fais gaffe à pas trop la regarder parce que c’est juste weird ce qui est en train de se passer là. Encore plus weird quand elle bouge pas d’un poil. Ses yeux fermés. Alors que toi t’as fini de chanter. Tu laisses le silence l’envelopper, parce que toi t’as encore ton écouteur qui cri dans ton oreille. She can hear. Puis tu reprends le jeu parce que sinon va vraiment y avoir un malaise si vous restez comme ça. Dieu merci, elle rouvre les yeux. « I don't do love. I've tried. I've written the names of some people a thousand times in a notebook, like humans in love do. I've listened to songs trying to think of them in a romantic way. Nothing works. It's really quite odd. » Tu l’écoutes sans faire de commentaire là dessus parce que toi non plus, tu sais pas ce que c’est d’être amoureux. T’as cru l’être. De Leonardo DiCaprio d’abord. Puis y’a eu Natalie Imbruglia et Hugh Jackman. Let’s not forget Ashlee Simpson. « Favorite quote is - "But if you tame me, then we shall need each other. To me, you will be unique in all the world. To you, I shall be unique in all the world." » Tu es en train de traiter la citation. T’es en pleine reflexion.  « The Little Prince. » T’as déjà entendu parlé de ce bouquin mais comme tu lis pas eh ben… tu l’as pas lu. Mais ça pique ta curiosité. « I think about death a reasonable amount of times, you know, once a day at least. Just to keep things real. » Agreed. Tu captes pas vraiment son clin d’oeil. T’es encore en train de penser à la quote du Petit Prince. « What's keeping me sane and what I want to do with my life are the same thing: drawing, painting, playing with lines and colors. I- I feel the world so intensely, constantly, that I have to get it out somehow. I have to get it to make sense. And so the chaos becomes shapes on paper. Does that make sense? » Oh my god.

« It makes perfect sens. »

Elle vient de mettre des mots sur des émotions que tu as depuis toujours. Des choses que tu fais aussi. T’avais pas réalisé. Oh my god. T’as même pas capté qu’elle a usé une de ses cartouches par mégarde. Elle n’en oublie pas de continuer le jeu. Même si t’es encore mindblowned par pas mal de truc qu’elle vient de dire dans ce dernier tour. Mais tout en vrai. Tu repenses à des trucs qu’elle a dit un peu avant et c’est juste fou. « Are you comfortable right now or should I move? » Le jeu le jeu. Tu essaies de te reconcentrer. « What's the most embarrassing thing that's ever happened to you? Would you like to get out of town for a weekend with me? And, most importantly, and sorry for the awkwardness of this, but I need to know: are we actually here? » Oh my god. Vu tout ce qu’elle vient de te dire, tu peux juste pas commencer par lui répondre que oui, t’es pas confortable dans cette position.

« Are we where ? »

Tu comprends pas du tout ce qu’elle veut dire.

« Yeah I’d rather you to move… Sorry. »

C’est complètement awkward mais elle l’a dit elle même. Elle le sait. Mais tu réponds quand même à la suite. Tu veux pas la laisser gagner pour autant.

« Where do you want to go ? »

La vérité c’est que tu prends absolument toutes les occasions pour te tirer de chez toi. Donc ça peut carrément se faire. Si l’awkwardness s’en va. T’es perdu dans le compte des questions que t’as dit parce que t’as répondu par certaines. T’as l’impression que le jeu touche à sa fin de toute façon.

« How long are you staying here? Don’t you have to go home? »

T’es en train de comprendre qu’il doit rien avoir de spécial pour elle pour son anniversaire chez elle. Ou peut être qu’elle échappe l’éventuelle fête qu’ils lui ont fait. Tu comprends.

« I have no clue how many questions I have left. »



@Lola Wright
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Message(#)Inkshop (ft. Jordan Fisher) EmptyVen 24 Jan - 9:10

« Are we where ? Yeah I’d rather you to move… Sorry. » Le sentiment qu’une grenade avait explosé dans ses tympans. Lola était sourde de honte et de gêne. Elle se redressa immédiatement et maintint les apparences avec une posture aussi détendue que possible, assise. Heureusement, des mèches lui tombèrent sur un œil, donc elle n’avait plus qu’une moitié de visage à contrôler consciemment - en tout cas, cette pensée, la réconfortait. Pour elle, la réalité glitchait quand on lui confirmait qu’elle avait été de trop, trop proche, trop vite. Sa mère avait toujours repoussé ses câlins (« trop gluante, trop insistante, trop lourde »), Charlotte et Patrick n’avaient jamais voulu jouer avec elle (« trop nulle, trop débutante, trop perdante »), et Lola avait beau avoir quinze ans déjà, elle vivait coincée dans une réalité où son existence était de trop. Les mots de Jordan vibraient donc dans ses oreilles avec un écho persistant. Comment avait-elle pu s'autoriser à croire qu'ils en étaient là ? Pourquoi poussait-elle toujours les gens ? Pourquoi ne pouvait-elle pas se contenter de ce qui était là ? Quand apprendrait-elle à laisser les autres avancer vers elle ? Pour éviter ce moment sans air, sans oxygène, où elle perdait ses moyens.

« Where do you want to go ? How long are you staying here? Don’t you have to go home? » Lola écouta les questions à moitié, perdue. Elle sentit un début de nausée, un relent de vertige. Elle s’en voulut de ne pas pouvoir rebondir plus rapidement, se remettre. Tout ce qu’elle voulait, c’était mettre un terme à cette conversation pour cacher ses joues en feu dans un buisson. Ou dans son oreiller, ça marcherait aussi. Elle balbutia : « Somewhere. Anywhere. No clue how many questions either. I do have to go home actually, you’re right, my family will be worried by now. » C’était sorti tout seul, comme ça. L’idée totalement imaginaire et illusoire que des gens qui l’aimaient l’attendait, ça lui faisait du bien. Et puis assez de connection humaine pour un jour. Il était temps qu’elle retourne à la sécurité de sa solitude.

Lola se leva du banc, fit une sorte de petite révérence nerd à Jordan, et parvint à sourire un tout petit peu, parce qu’elle était quand même émerveillée, malgré tout, de ce qu’ils avaient partagé. « So, I’ll see you around, I guess. » Ne pas formuler ça comme une question car la perspective d’un rejet lui coupait le souffle. Elle hocha de la tête sans aucune raison, puis se retourna pour entamer le chemin du retour. Elle aimait marcher. Ça lui remettait toujours les idées en place et la respiration en rythme. Et elle avait bien besoin d'un remontant - Lola ne buvait pas et ne fumait pas, mais elle prendrait un carré de chocolat en rentrant (oui, sa rébellion était sans limites). Elle peindrait probablement aussi, pour extérioriser les montagnes russes émotionnelles de cette première vraie rencontre avec Jordan. Bien plus tard, ça deviendrait un de ces souvenirs rempli de magie, d'étonnement, et de la sensation d'une similarité si évidente qu'elle en devenait drôle, douce.

@Jordan Fisher
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