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 Eight million citizens, nobody's really listenin'

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Message(#)Eight million citizens, nobody's really listenin' EmptyLun 20 Jan 2020 - 18:51




EIGHT MILLION CITIZENS
nobody's really listenin'
@Chad Taylor
« C’est ton frère, Amos et tu as plus que jamais besoin de ta famille » me rappelle mon père qui prêche un convaincu. J’ai beau, au téléphone, jouer les têtes de mule, rappeler toute la colère que je nourris pour Chad, je sais qu’il a raison et qu’une fois l’appel clos, je me précipiterai jusqu’à l’hôpital pour endosser mon rôle de grand frère. Qu’importe que l’accident de mon cadet n’était pas forcément grave, qu’il s’en remettrait, que son séjour en ces lieux aseptisés – et que j’abhorre – serait de courte durée. Je me moquais bien de ma rancœur et de la colère que je nourris d’avoir été aveugle à la souffrance de mon unique enfant. Durant les périodes de vache maigre, les Taylor se serrent les coudes, ils actionnent la mécanique des cœurs. J’aurai tout le loisir de faire à nouveau la tête une fois que je le saurai en sécurité. « Je vais y aller. » répliquais-je néanmoins en feignant d’y être contrainte et d’agir en bon fils malgré moi. Ce n’était qu’un jeu motivé par mon ego, rien de plus. A présent que résonnait la tonalité à l’autre bout du fil, je rassemble mes affaires et je mets déjà en route sans songer un instant à ce que je pourrais bien opposé à Chad. Que dit-on dans ces cas-là, hormis les banalités protocolaires dont tout le monde se moque ?  Es-tu sur de toujours vouloir être pompier volontaire ? Est-ce une bonne idée de risquer ta vie pour celle des autres, qu’ils soient humains ou non ? Accroché à mon volant, j’anticipe un semblant de conversation agréable, mais je ne suis décidément pas doué pour ce genre de conneries. Ma nature taiseuse a toujours été un frein dans mes relations fraternelles. A moins que l’entente plus cordiale que complice ne se justifie par le sentiment d’abandon que généra en moi les ambitions du second de la fratrie. Dans mon souvenir, j’avais mal vécu son installation à Brisbane. Sofia, sans le deviner, m’avait forcé à vivre mes plus terribles angoisses, celles qui accompagnèrent le déménagement de mon frère, et qui se matérialisa par la mort de mon bébé. Qu’à cela ne tienne, il est trop tard pour faire demi-tour. A foncer tête baissée et à cheminer tel un automate de la réception à l’ascenseur, je me retrouvai sans crier gare devant la porte ouverte. « Vous tombez à pic, Monsieur, nous venons de terminer de prendre ses constantes. » m’expliqua une infirmière trop joviale pour mon humeur maladivement morne. Je ne lui avais rien demandé. J’aurais très bien pu être un étranger. Pourtant, bien qu’une réplique cinglante me chatouille le bout de la langue, je me tais. Je préfère le silence indifférent, voire méprisant à toute autre forme de procès avant de m’engouffrer dans la pièce où reposait mon frère.

La bienséance aurait exigé que je m’inquiète aussitôt de son état, mais je ne pipe mot tandis que je tirais le fauteuil pour le rapprocher de son lit. D’abord, je l’observe religieusement. Je détaille le fond de ses yeux pour finalement lui sourire, rassuré. Ce serait mentir que de le prétendre en bonne forme, mais ses pupilles brillaient toujours de cette lumière familière qui l’habitait depuis son enfance. Aussi, m’autorisais-je enfin à prendre la parole. « Alors ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » lançais-je tout de go, persuadé qu’il ne s’offusquera pas que je n’initie pas la conversation par un « ça va » vide à pleurer et  auquel on répond, par habitude,  par un « Très bien et toi ? » synonyme de vacuité.  




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Charlie Beauregard
Charlie Beauregard
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STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden
MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+
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Message(#)Eight million citizens, nobody's really listenin' EmptyVen 28 Fév 2020 - 10:26

La visite de Kelly avait amorcé une vague d’appels et de messages inquiets. Chad soupçonnait davantage le corps médical d’avoir brisé une promesse à laquelle il n’était ni professionnellement ni émotionnellement engagé, plutôt qu’à des scrupules que son ex femme avait bien accepté de partager avec son ancienne belle famille. Il ignorait la relation qu’elle pouvait toujours entretenir avec celle qui fut sa belle-mère, ou ceux qui furent ses beaux-frères, mais il les savait tous assez avisés pour ne pas se rabibocher dans son dos. Les journées passaient donc à une extrême vitesse, et le jeune homme se surprenait à perdre beaucoup d’énergie dans la mission qu’il s’était donné de rassurer tout le monde. Sa mère l’appelait environ deux fois par jour, et semblait plus ponctuelle et investie que les infirmières qui se relayaient pourtant avec un plaisir non dissimulé. À l’exception de son plus vieil ainé, tous ses frères avaient pris des nouvelles. Pour la forme certainement, ou parce qu’on les avait enjoint de le faire. Quelques cousins dont il n’était même pas proche avaient eux aussi soutiré son numéro, sans doute dans le but de se targuer de connaître un héros de guerre qui ne soit pas une légende contée par les doyens de la famille. Il trouvait leurs attentions aussi attendrissantes que suspectes, mais les remerciait foncièrement de perturber des journées qui lui paraîtraient autrement bien mornes et monotones. D’autres visites avaient succédé à celle de Kelly, notamment de ses collègues de la caserne, qui continuaient de lui raconter une version édulcorée de l’enfer qu’ils vivaient. Sans doute pour le préserver d’une réalité qu’il lisait de toute façon dans les journaux, ou qu’il éprouvait impuissant devant les images qui jouaient continuellement sur l’écran qui ornait le mur en face de son lit. Hormis les visites qui rythmaient ses journées, et les échanges épistolaires qu’il entretenait régulièrement, la télévision était bien sa seule distraction, et lui rappelait pourquoi il aimait se tenir occupé, ou confronter la subjectivité de la plupart des médias avec celle des autres. Parmi les désastres du moment, le coronavirus figurait en haut de la liste, bien que derrière les incendies qui ravageaient encore le pays. Pour les australiens, l’épidémie n’était qu’un écho lointain, une réplique de leur propre souffrance à l’autre bout du globe. Et si Chad essayait de glaner quelques avis auprès des infirmières, il ne se heurtait qu’à des réponses vagues qui démontraient de leur désintérêt, avant qu’elles n’orientent à leur tour la conversation sur des sujets vides et superficiels qui avaient le don d’engourdir son cerveau. Des questions anodines sur son métier, ou des promesses réitérées de s’inscrire à la salle où il donnait des cours. Qui avait dit que le repos n’était pas fatigant ? La carrure distinctive de son frère se dessina dans l’encadrement de la porte qui venait de s’ouvrir. Pas d’effusion ou de regard compatissant. Il s’avança en silence, et ne s’autorisa à prendre la parole seulement lorsqu’il fut assez confortablement installé. Du moins c’est ce que Chad aurait pu penser s’il n’avait pas fini par esquisser un sourire rassuré. Contrairement à lui, Amos n’était pas un grand adepte des conventions. Au lieu de s’enquérir de son état, il lui demanda ce qui avait bien pu lui arriver. Évidemment qu’il le savait déjà, leur mère avait dû le rencarder bien avant lui, et s’il s’était permis cette digression c’était simplement parce qu’il voyait de ses propres yeux que son cadet était aussi en forme qu’il le prétendait. « Pas la peine de faire semblant, je sais que maman t’a déjà donné tous les détails. » plaisanta-t-il, foncièrement heureux de constater que si son frère n’avait pas pris de ses nouvelles, c’était pour mieux pouvoir le surprendre sur son lit d’hôpital. « Est-ce qu’elle raconte à tout le monde que son plus jeune fils est un héros national ? Ce ne serait pas étonnant, et c’était précisément ce genre de remarques qui divisait la fratrie et grossissait l’amour élitiste qu’elle lui portait.



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Message(#)Eight million citizens, nobody's really listenin' EmptyLun 2 Mar 2020 - 23:34




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@Chad Taylor
Assis aux côtés de mon frère, je ne pus réprimer un sourire à l’évocation de notre mère. Il la connaissait aussi bien que moi. Il savait qu’elle ne ratait jamais une occasion d’encenser son cadet. Elle parlait de lui en termes élogieux qui nous réduisaient, le plus jeune et moi – l’aîné – au rang d’inachevé. J’en avais pris mon parti. Je m’étais résigné, avec le temps, à considérer que c’était mieux que d’être indésiré. Est-ce bien une raison suffisante, pour moi, de l’écouter ? Bien sûr que non. J’avais cessé d’entendre ce qu’elle avait à me dire depuis un moment maintenant, plus encore lorsqu’il s’agissait de son chouchou. Elle avait tendance à exagérer ses réussites, ses blessures et à minimiser ses échecs. Même la fin de son mariage était moins grave que la déroute du mien. Le pauvre amour, je comprends qu’il ait fini par être lassé par la rigidité de Kelly, avait-elle avancé au mépris de mon regard dédaigneux et de celui, furibond de mon père. « Elle a sans doute essayé, oui. » ai-je admis insatisfait. « Mais, je ne l’ai pas entendue. J’ai envie de la vérité, pas de la version où tu as foncé dans les flammes qui ont manqué de te défigurer, qui te laisseront des cicatrices sur les bras, mais qu’au moins, tu es ressorti du feu avec une dizaine de koalas. Et depuis, tu es un héros, un vrai, tu vas bientôt être décoré. » Tout ceci n’est que pure spéculation, ceci dit. Elle m’a fait sourire. « Blague à part, je ne sais pas exactement ce qu’elle dit. C’est papa qui m’a appelé. » Et j’ai fait semblant d’être complètement désintéressé, ce qui était faux cependant. « Mais, je pense que je suis proche de la réalité. Donc, raconte, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » ai-je toutefois insisté, défait de mon inquiétude. Il n’avait pas l’air d’être mourant. Sans doute était-ce ce que l’infirmière tenta de m’expliquer avant que je la déboute, désagréable à souhait.

Curieux, j’ai jeté un regard circulaire autour de moi. Sur la table, le plateau de son déjeuner n’avait pas encore été emporté par les femmes en blouse blanche. Il avait à peine mangé. « C’est dégueulasse à ce point ? » l’ai-je aussitôt en continuant mon inspection. Il y avait des fleurs également et elle n’avait rien de celle que ma mère aurait choisi. Elle n’était pas venue d’ailleurs. J’en aurais été informé. Peut-être même qu’elle aurait pris la peine de m’appeler. Elle n’est pas toujours objective, mais elle nous aimait tous, différemment. « Kelly est passée ? Comment elle va ? Vous… » Je n’ai pas bredouillé, simplement suggéré qu’ils puissent arriver à communiquer, ce qui devenait de plus en plus compliqué pour Sarah et moi. Lui avait-elle téléphoné, à son beau-frère ? S’était-elle inquiétée de sa santé ? S’était-elle plainte auprès de lui de mon obstination ? « Qui d’autre est passé ? » Ce n’est que pure indiscrétion. J’ai le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond. « Et, tes collègues ? Comment vont-ils ? » Il ne devait pas être le seul à avoir subi les conséquences de ce drame qui touche l’Australie.  


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Message(#)Eight million citizens, nobody's really listenin' EmptySam 18 Avr 2020 - 11:49

Au même titre que Kelly, la visite d’Amos s’annonçait courtoise plutôt qu’impérieuse. Chad était peut-être cynique mais il n’était pas dupe, et il entrevoyait dans leurs yeux et leur tendance laconique la motivation malsaine de leur présence. Une espèce de jouissance déplacée de le voir si vulnérable, si abîmé, lui qui leur avait causé tant de torts pendant des années. Un juste retour de bâton, pensaient-ils sans doute avec beaucoup d’effronterie. Chad n’était pas en posture de leur en tenir rigueur, et même s’il en était affreusement conscient, il préférait faire preuve d’un optimisme qu’à cette heure, le simple fait d’être en vie lui procurait, plutôt que de leur renvoyer au visage toute l’impertinence qu’ils dégageaient bien malgré eux. Chad soupçonnait Amos de n’être qu’un émissaire de leur mère et, s’il avait accepté sa mission, c’était certainement pour le plaisir de rétablir une vérité moins reluisante que celle qu’elle imaginait. Mais en dépit de son apparente indifférence et de sa rancoeur, le plus âgé de Taylor tenait tout de même à leur mère, et il avait à cœur de se rendre au chevet de son frère avant tout pour se rassurer. Chad n’était pas mourant, il respirait par lui-même, et quoiqu’il n’était pas au paroxysme de sa forme, il était encore assez soucieux pour se détailler approximativement dans l’écran du téléviseur chaque fois qu’il se levait. Le sourire qu’Amos esquissa à l’évocation de leur mère semblait à moitié affecté, et Chad réalisa bien vite qu’il avait tapé dans le mile, et que leur mère avait dû contribuer à ce flegme que son frère s’imposait. Il ne voulait surtout pas lui donner raison. Le jeune homme ne put cependant s’empêcher de rire à s’en déclencher une quinte de toux en entendant la version héroïque de son histoire. Elle était si alambiquée que Chad se demanda un instant si son frère ne se voulait pas légèrement sarcastique. « Désolé de te décevoir, mais elle n’est pas loin de la vérité. » dit-il, perdu entre l’ironie et le souvenir encore trop flou et douloureux de la réalité. « A vrai dire je ne me souviens de rien. Les collègues m’ont raconté, mais c’est le noir total dans mon esprit. Je me souviens juste avoir été en urgence à la caserne pour une intervention et être monté dans le camion. » enchérit-il les yeux plissés et l’air grave. Même s’il avait l’air en bonne santé, les séquelles du traumatisme demeuraient bien ancrées. « On a dû aller en renfort pour une intervention au nord de la Nouvelle-Galle du Sud. Apparemment il y avait beaucoup de vent, et au bout de quelques heures les flammes ont fini par nous encercler. On a pu remonter dans le camion assez rapidement, mais le feu était partout et un arbre a fini par tomber en plein milieu de la route. On s’en est sorti grâce à l’auto-protection du camion. » conclut-il avec fatalité. Il avait eu la chance que d’autres de ses confrères n’avaient pas eu dans cette lutte acharnée de plusieurs mois. Amos chercha du réconfort ailleurs. La vérité était peut-être plus grave qu’il ne l’avait espéré. Chad haussa les épaules en réponse à sa remarque sur la qualité de ses repas. Il ne crachait pas dans la soupe, mais ne dirait pas non à un plat de traiteur, si jamais son frère se sentait d’humeur charitable. Les questions s’enchaînèrent et, au-delà du harcèlement, Chad était particulièrement désorienté de voir son frère dans un rôle inquisiteur. « Qu’est-ce qui t’arrive, tu es si curieux ? » ironisa-t-il, peu habitué à devoir lui rendre autant de comptes. Après tout, ils avaient beaucoup de choses à rattraper tant leurs échanges étaient ponctuels et éphémères. « Kelly est passée hier. Elle est encore ma personne de confiance. Je n’y avais pas vraiment pensé avant ça, mais tout compte fait c’est une bonne chose. Et hormis elle il n’y a que mes collègues qui sont passés. Tout le monde va bien a priori... pourquoi toutes ces questions, tu as une idée derrière la tête ? Je t’ai connu plus franc. »



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Message(#)Eight million citizens, nobody's really listenin' EmptySam 18 Avr 2020 - 15:45




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@Chad Taylor
J’aurais adoré détrompé ma mère qui ne tarit jamais d’éloge à l’égard de Chad, mais ma jubilation se borne aux limites de ma rancœur. Jamais je n’aurais souhaité que mon frère se blesse au point d’engager son pronostic vital ou de ne pas s’en tirer sans séquelles. Mon affection, bien qu’elle soit enfermée dans une marmite sous pression, n’en reste pas moins réelle et évidente. Je m’autorise même à lui sourire, heureux qu’il soit en vie et à peine abîmé physiquement. Psychologiquement, la chanson ne musera pas la même mélodie. Il y a de fortes chances qu’il ait été heurté par les faits, raison pour laquelle son inconscient les a refoulés, provisoirement. Ils lui reviendront par bribes dans ses songes. Je le sais. J’en suis victime, de moins en souvent, mais régulièrement, assez pour que j’en vienne à maudire mes années militaire. « En gros, tu l’as échappé belle si je comprends bien. Je suppose que ça mérite de boire un coup quand tu seras sorti. » ai-je affirmé, sincère, mais avec détachement. Je n’ai aucune envie de m’attarder sur l’hypothèse d’un nouveau deuil. J’en ai assez vécu pour ces dernières années entre ma fille, ma filleule et, bien que différemment, mon divorce. « Je suis content que tu aies l’air en forme malgré tout. » Et je le pense. Au contraire, je ne le dirais pas. Ma franchise n’est un secret pour personne et mes indiscrétions, inédites. Même Chad, malgré le fossé qui tend à nous séparer – je garde espoir de le combler cependant – ne s’y trompe pas. Il m’observe, perplexe ou suspicieux, peut-être les deux et je m’en suis instantanément voulu d’avoir cherché à comprendre l’embarras de Kelly. Je n’aurais pas été forcé de conclure par une promesse ni forcé de m’y tenir puisque je n’ai qu’une parole. « Non. Je me demandais comment ça se passait entre Kelly et toi. Rien de plus. » ai-je menti en quête d’une stratégie. Comment l’amener vers l’hypothèse que je suis au courant que leur mariage n’était qu’une mascarade, un faux-semblant, une imitation factice du bonheur. Comment le conduire vers quelques confidences quand notre relation fraternelle est réduite à une peau de chagrin ? Et, par-dessus tout, comment lui faire entendre que mes indiscrétions n’ont pas vocation à le juger, le mettre mal à l’aise, le railler ou me réjouir qu’il ne soit pas aussi parfait qu’il n’y paraît ? Les secrets sont lourds à porter. Ce sont des fardeaux pesants qui fatiguent. Toute aide, dans ces conditions, serait la bienvenue. Et qui mieux qu’un frère pour prêter main forte ? Un ami ? Peut-être. Sans doute en a-t-il des tas, peut-être même en compte-t-il parmi ses collègues, ceux qui seraient prêt, littéralement, à se jeter au feu pour sa survie. J’en sais si peu sur sa vie et ses fréquentations finalement. Le constat est amer et je me suis envahi par une forme d’abattement que je n’ai pas pressenti. « Je ne suis pas si curieux que ça. Je suis surtout inquiet en fait. Je pensais que c’était normal. » Je suis sur la défensive, parce que je me sens démuni. Je ne suis pas assez doué avec les mots pour manipuler. Moi, je me retranche derrière la vérité nue et parfois crue. « Tu sais que… malgré les circonstances… » Lesquelles ? Son départ, synonyme d’abandon ? Son absence de bienveillance envers Sofia ? « Tu es avant tout mon frère. » Ce qui sous-entend qu’on ne balaie pas une enfance jalonnée de disputes puérils et de rires insouciants en un claquement de doigt. « Et que si quelque chose te tracasse ou te tracasserait, je peux t’écouter, vraiment, sans jugement et toutes ces conneries. Tu le sais, pas vrai ? » ai-je ponctué en priant pour qu’il saisisse cette perche que je lui tends et que j’ai avancé vers lui plus allant. « S’il y a un truc que tu voudrais me dire, je suis là, tout disposé. » Plus que jamais. « Tu aurais tort de ne pas en profiter. »


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Message(#)Eight million citizens, nobody's really listenin' EmptyDim 26 Avr 2020 - 19:23

Le souvenir de l'incident, quoique scellé quelque part dans un recoin de son esprit, était douloureux. Une sorte d’empathie égocentrique. Une intuition. Il lui revenait parfois sous formes de bribes. Si brèves et si imprécises qu'il lui semblait les imaginer. Chad savait qu'il allait devoir vivre et revivre ce traumatisme jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un mauvais stigmate éclipsé par de nouveaux chagrins. Il allait devoir le conter à chacune de ses rencontres, jusqu'à se sentir assez détaché pour ne plus sentir ce poids oppresser sa cage thoracique. Amos avait vécu assez d'épisodes bouleversant dans sa vie pour lui épargner la douleur de l'épanchement. Il savait comme c'était difficile de ressasser la souffrance, et si Chad trouvait parfois son frère trop extrême dans sa façon de faire son deuil, il devait avouer lui être assez reconnaissant à cet instant. Le jeune Taylor s'en voulut brièvement de lui avoir prêté les mêmes intentions cyniques que son ex femme, et il s'évertua de lui sourire à son tour. « J'adorerais ça. » dit-il avec une pointe de résignation, comme si l'invitation de son frère n'était qu'une politesse qu'il lui cédait par charité. Cela dit les déclarations d'Amos, malgré leurs motivations sous-jacentes, étaient toujours sincères. S'il y avait bien une qualité que Chad pouvait envier à son frère, c'était sa brusque honnêteté, qui faisait passer la sienne pour ce qu'elle était : de l'hypocrisie. Chad mentait par omission. Chad dissimulait, travestissait la vérité. C'était ce qui lui avait valu d'être renié de Kelly. Une perte encore trop récente pour qu'il y ajoute celle de sa famille. Amos n'était pas dupe non plus, et il comprenait que son insistance inhabituelle puisse alarmer son frère. Ils se détaillèrent respectivement, espérant trouver dans le regard de l'autre une lueur de certitude. Juste un signe qui prouverait la sincérité de leur échange. S'ils avaient à cœur de rattraper le temps perdu à chacune de leurs rares entrevus, les Taylor n'étaient pas connus pour leur curiosité intrusive. Chad était intimement persuadé que les interrogations de son frère n'étaient pas innocentes, mais il n'était pas non plus assez confiant pour lui tendre le bâton. Il adhéra donc à sa parade, et hocha les épaules, un peu penaud. Chad était conscient de l'affection que sa famille continuait et continuerait de porter à son ancienne belle-fille, et il savait également que son rôle de marraine n'était pas qu'un titre honorifique qu'Amos et Sarah lui avaient accordé. Peut-être qu'ils étaient encore tous assez proches pour se faire des confidences, et il ne serait même pas étonné de voir Kelly à leur table à sa place maintenant qu'elle était isolée de sa propre famille. « On prend nos distances. » admit-il, sans pour autant se confier sur la raison véritable. « On pensait que le divorce n'était qu'une formalité et qu'on pourrait redevenir les amis qu'on a toujours été. Mais tu sais comme moi comme c'est compliqué de se reconstruire quand on est constamment mis face à ses échecs. Vous adorez tous Kelly, mais vous oubliez que c'est MON divorce. C'est moi qui suis le premier à en souffrir. Moi qui suis en première ligne. » dit-il, comme un aveu de tout le mal que sa famille lui infligeait à chaque mention de Kelly. Parfois il se demandait s'ils n'auraient pas préféré devoir prendre son parti à elle dans cette histoire. Comme si le soutenir était une fatalité du sang. Amos prétexta être inquiet, et si Chad hésita un instant, il lui accorda le bénéfice du doute. Du moins avant  qu'il ne dégaine la carte du grand frère protecteur et bienveillant. Chad y croyait, mais il y avait derrière cette perche qu'il lui tendait un besoin impérieux et malsain de l'entendre dire une vérité qu'il connaissait déjà. Son cœur tambourina dans sa poitrine. Le temps sembla se suspendre, et Chad se demanda si c'était le moment tant attendu de se libérer de poids d'un mensonge qui l'avait hanté toute sa vie. Mais il était bien trop obnubilé par la coïncidence de son timing pour sauter dans ce train en marche, et décida au contraire de ralentir le pas. Ses doigts se crispèrent, et il sentait sous le drap qui lui recouvrait partiellement les jambes la moiteur de ses pieds. « Kelly t'a dit quelque chose c'est ça ? » demanda-t-il, acculé par l'insistance miséricordieuse de son frère. Si ce dernier prêchait le faux pour savoir le vrai, il n'était pas prêt d'entendre une seule confidence de sa bouche. « Elle t'a dit quoi ? Dis-le moi, ça ira plus vite ! » insista-t-il à son tour, à la fois tourmenté et agacé à l'idée qu'elle ait pu lui voler ce moment.



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Message(#)Eight million citizens, nobody's really listenin' EmptyDim 26 Avr 2020 - 21:35




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@Chad Taylor
Est-ce de la surprise face à mon invitation que je perçois dans le fond de sa voix ? Serait-ce au contraire de l’embarras, parce que ça me ressemble peu, certes, mais que ça ne l’intéresse pas que de boire un verre en l’honneur de sa survie avec son vieux frère ? Ce type de réaction a le don inné de m’agacer à cause du “flou“ derrière la grimace. Comment suis-je supposé deviné s’il me renvoie dans mes buts ou si je peux réitérer l’invitation plus tard, lorsqu’il sera effectivement rétabli et si, d’aventures, il souhaiterait renouer les liens pourtant si solides de notre enfance. Certes, je nourris encore et toujours à son égard de la rancœur, mais elle passera. Elle pourrait en tout cas, à la condition évidente que je nous en donne les moyens. En attendant, je l’interroge sur des futilités avant d’inviter à la table de notre conversation son ex-femme. Ma rencontre inopinée avec cette dernière m’avait laissé un goût-amer à travers le gosier. Elle avait parlé, mais pas assez. Elle avait avancé, pour finalement recule et, en toute franchise, je l’ai compris. J’ai manqué de délicatesse vis-à-vis de sa propre peine. Or, ce n’était pas à elle de m’informer sur les réelles causes de ce divorce évoqué par le frangin. « Je ne le sais que trop bien. » ai-je rétorqué, l’air plus abattu que je ne l’ai réellement voulu. « Le mien me pend au nez, tu sais. » En avions-nous seulement parlé au préalable ? Avait-il seulement conscience que mon couple courrait vers sa fin sans que je n’arrive à trouver de solutions pour l’arrêter. « Et maman est toujours en pâmoison devant Sarah. » La femme d’Eglise, la protestante, la parfaite épouse et mère de famille qui eût la malchance de tomber sur le plus mauvais de ses fils. « Tu sais qu’on gagnerait du temps si tu arrêtais de me voir comme ton ennemi. » ai-je lancé sans avoir l’air d’y toucher. La réalité, c’est que je déteste le ton qu’il emploie quand il s’adresse à moi. Ce n’est pas question de respect envers les aînés ou autre connerie du genre. Je ne supporte pas qu’il crache systématiquement dans les mains que je lui tends. « Pourquoi tu es systématiquement sur la défensive ? » Puisque de nous deux, je suis celui qui n’a jamais rien fait contre lui, jamais rien à la faveur de son malheur. Mais, lui ? Indirectement. Peut-être, si je m’attarde à penser à Sofia. Or, j’y songe bien trop souvent, chaque jour et parfois à chaque minute que Dieu fait.

Ai-je regretté d’avoir abordé la question de ses visites et de son ex-femme ? Pas le moins du monde. Je suis d’autant plus convaincu que l’idée était excellente, pas tant pour le torturer, mais parce que ce serait l’amorce parfaite pour entamer cette discussion qui dort entre nous, ces non-dits et ces faux-semblants qui nous gâchent et qui nous abîment. Avec de la chance, ça débouchera sur une relation fraternelle cordiale et, avec le temps, honorable. Au pis, nous couperons les ponts et chacun voguera vers son lopin de terre en plein mer. Mais, n’est-ce pas mieux que d’être ballotté entre la question des droits légitimes et la question des pincettes pour ne vexer personne et ne rien aggraver ? « Pas grand-chose. » Faux. Elle en a dit beaucoup, mais j’ai promis que je n’en piperais mot. « Disons que j’ai trouvé étrange qu’elle vienne jusqu’ici en s’excusant et en prétendant que sa place n’était pas là. Ça ne te chiffonne pas toi ? » Question rhétorique. De nous deux, il avait une vague idée sur ce qui poussa sa femme à se comporter comme une étrangère qui réclamerait presque la charité pour se pencher au chevet du malade. « Enfin, je  sais pas. Vous êtes amis. Tu l’as dit toi-même et, prendre de la distance, ça n’implique pas qu’on demande pardon quand on est parfaitement à sa place. » Car c’était la sienne que d’être au sein des Taylor. « Pour au final, partir, sans même t’avoir vu. J’en déduis qu’il s’est passé un truc et à part elle, il n’y a que toi qui sait ce qui a bien pu arriver de si grave pour qu’elle agisse comme …. Ça. Ça ne lui ressemble pas. »


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Charlie Beauregard
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Message(#)Eight million citizens, nobody's really listenin' EmptyMer 6 Mai 2020 - 14:12

Leur mère avait érigé le mariage au rang de sacre. Pour elle, il était une preuve fondamentale de réussite. Une bénédiction qu'elle souhaitait à tous ses enfants. Chad et Amos avaient fait sa fierté à deux reprises, et c'était en partie à cause d'elle que leurs unions respectives s'étaient étirées et se consumées jusqu'à la lie. Aucun des deux n'avait eu envie de la décevoir en premier. Et comme lorsqu'il avait quitté Kilcoy, Chad avait ouvert la voie. Son frère l'ignorait peut-être mais Sarah l'avait malgré elle mis dans la confidence de la détresse de leur propre mariage. C'était un secret de polichinelle à vrai dire. Survivre à son enfant était une hantise répandue, mais une union était rarement assez solide pour s'en remettre. S'il devait avouer la vérité, Chad avait eu plus d'échanges personnels avec sa belle-sœur qu'avec son frère ces derniers mois. Des coups de fil qui se voulaient anodins mais qui témoignaient de ses véritables motivations. Il n'avait rien dit à personne, et avait d'ailleurs botté en touche à de nombreuses reprises pour éviter de se faire reprocher un jour d'avoir contribué ou même encouragé le divorce de son frère. Déjà qu'il le blâmait plus ou moins consciemment de la mort de sa fille. Alors il s'était peut-être trahi en insinuant qu'ils partageaient cette croix, mais pas bien plus qu'Amos lorsqu'il orientait la conversation vers une issue qu'il semblait déjà connaître. Ce dernier rétorqua un peu morose, et Chad s'en voulut soudainement d'avoir ravivé les griefs de son frère pour se détourner des siens. C'était assez symptomatique de son égocentrisme, et il le dispensa alors d'un commentaire que leur mère avait pu laisser échapper au détour d'une conversation téléphonique, déplorant recevoir plus de visites de Sarah que de son propre fils. « Désolé, je n'avais pas réalisé que c'était grave à ce point. » dit-il un peu penaud, réalisant que même dans ce contexte il n'avait pas le monopole du malheur. Amos n'avait pas tort. Sur ce point ils se ressemblaient, et il aurait été plus simple pour tous les deux de se soutenir plutôt que d'entretenir une compétition qui n'avait pas lieu d'être. « Tu as raison. » concéda-t-il, faisant mine néanmoins de se perdre dans le fil de ses pensées. Ce n'était pas juste un aveu insipide qu'il lâchait par facilité. Quiconque le côtoyait au quotidien pouvait affirmer que Chad était d'une patience à toute épreuve. Ses quelques écarts d'impulsivité, il les réservait à sa famille, et plus particulièrement à ses frères, qu'il prenait de toute évidence pour acquis. C'était l'avantage de la famille après tout. Amos semblait dénoncer cette idée que leur relation était condamnée à être tendue et manichéenne. Un jour avec, un jour sans, et très rarement de compromis. Sur le moment, la fougue de Chad n'était qu'un leurre pour éluder des questions qu'il n'avait pas envie d'aborder. Etait-il véritablement sur la défensive tout le temps ? C'était sans doute pour cette raison qu'il avait fui le conflit avec Kelly pendant des mois. Le déni demeurait son meilleur allié. « Je suis pas systématiquement sur la défensive. » contra-t-il, sur la défensive. « Bon peut-être... C'est juste un peu agaçant de te voir tourner autour de moi comme un requin avec tes questions quand tu sais que j'ai aucun moyen de m'enfuir. Je me défends comme je peux. » Ou comment avouer à demi-mot qu'il avait des choses à se reprocher qu'il n'était pas très enclin à partager avec son frère. « On a eu quelques différents. » confia-t-il de façon tout à fait neutre. Chad en serait volontiers resté là si le regard de son frère n'était pas si scrutateur. Acculé, il n'avait d'autre choix que de lui céder quelques fragments de vérité pour satisfaire sa curiosité. « Tu aurais mieux fait de lui demander pourquoi elle s'est excusée. Peut-être qu'elle ne se sentait pas légitime parce qu'elle m'a dit des choses horribles qu'aucun être humain doué d'empathie ne devrait être capable de dire. » Encore et toujours ce discours évasif et culpabilisant. Ce numéro d'équilibriste était aussi stressant que risqué, car il était inconcevable pour Chad d'en dévoiler plus que ce qu'Amos savait ou prétendait savoir. « Il y a toujours deux versions d'une histoire. Je ne sais pas ce qu'elle t'a raconté, mais pour le moment ça reste entre elle et moi. En tout cas, ça me rassure de constater qu'elle est capable de se repentir auprès des autres. »



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Message(#)Eight million citizens, nobody's really listenin' EmptyJeu 7 Mai 2020 - 18:14




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@Chad Taylor
Je n’y crois pas à l’hypothèse où l’état de mon mariage lui échappe. Ça fait près de trois ans que Sarah et moi sommes séparés. J’ai déménagé jusqu’à Brisbane pour des raisons que je n’ai expliquées à aucun membre de ma famille. Autant dire que je ne sais que penser de sa mine déconfite. Est-ce une tentative un peu maladroite pour me témoigner un peu de soutien ou sont-ce des excuses sans rapport avec ma situation ou plutôt liées à son comportement ? Chad, de mon point de vue, avait une fâcheuse tendance à tourner toutes caméras vers lui, qu’il puisse crever l’écran de sa perfection. Quant à moi, plus discret, je préférais le savoir au cœur de toutes les discussions plutôt que moi. Je suis de ceux qui chérissent la paix, cette paix royale que nous fichent les autres parce qu’ils nous ont oublié, moi et mes problèmes. Moi, ça m’arrange bien. Je déteste parler de moi et, pourtant, bien souvent, mes frères me manquent, à moins qu’il ne s’agisse de cette relation que nous partagions, enfants, avant que nous soyons emportés par le tsunami des responsabilités, avant que nous ne commettions des erreurs portant à plus de conséquences qu’un vase brisé, un jean’s éraflé ou une chaîne de vélo qui aurait déraillé. Et, je le confie d’ailleurs. Je l’avoue à ma manière, sous forme de questions ou en pointant du doigt cette réalité : Chad est systématiquement sur la défensive. Pourquoi ? N’ambitionne-t-il pas, parfois, que nous effacions l’ardoise pour nous reconstruire ? Est-ce au contraire en corrélation directe avec les demi-aveux de Kelly ? « Un requin ? » l’ai-je répété en écarquillant de grands yeux. « Mais, je suis ton frère, pas un prédateur. Je n’ai jamais voulu te causer le moindre tort. Tu n’as pas de raisons de fuir. » Serais-je détendeur de ses petits secrets – car il en a - que d’aucuns ne s’échapperaient de mes lèvres. Quels sont-ils d’ailleurs ? Le tracassent-ils ? L’empêchent-ils de dormir la nuit ? De trouver le soleil ? De se mettre en route le matin ? Sont-ils si pesants qu’ils alourdissent ses épaules jusqu’où jour où, accablé, il ploiera et marchera comme un bossu ? Je mentirais si je prétendais ne pas être curieux au sujet de cette autre femme qui partage son existence, celle qui a supplanté ma belle-sœur par bien des aspects, sauf le mariage. Dans l’absolu, c’est étrange que de cacher le seul et véritable amour de sa vie. Pour moi, ça ne colle pas et, si je brûle de comprendre, mon instinct me souffle que l’approche choisie ne brille pas par son efficacité. Certes, il s’avance avec moi sur le terrain. Il parle de leurs différends, mais il ne l’aborde pas et, machinalement, j’ai grimacé en hochant de la tête. « Et, je l’ai fait, parce que je te le répète : je ne suis pas ton ennemi. » Lui seul se borne à croire qu’il serait le dernier de la fratrie que je sauverais des sables mouvants. « Empathie et Kelly n’ont jamais été ensemble. Elle est rigide et c’est sa force, on ne peut pas lui enlever ça. » ai-je répliqué avec, dans le timbre de la voix, une pointe d’espoir. Il s’exprimait et c’est déjà pas mal. « Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? » Je ne demande pas l’autorisation d’interroger, je le fais : c’est le début d’une nouvelle ère. Parfois, il faut forcer l’autre pour opérer en lui un changement. Il en va de même pour les relations humaines, non ? « Et, je te l’ai dit : elle ne m’a pas dit grand-chose. Juste que vous vous étiez disputés et qu’elle ne devrait pas être là, que ce n’est pas ou plus sa place. J’ai essayé de savoir, mais tu la connais. » Mieux que moi. Si leur couple n’avait été qu’une vaste blague, ils furent amis et ce n’est pas négligeable. « Mais, du coup, j’ai tout un tas de suppositions évidemment. Elle est partie d’ici, elle n’était pas en pleine forme, si tu vois ce que je veux dire. » J’aurais juré que la bataille contre ses larmes fut éreintante. « Mais, tu ne veux visiblement pas en parler et je respecte. Si tu as peur, je ne peux pas te brûler. Je comprends.. » ai-je ponctué en écartant les bras. Je ne peux rien faire de plus pour nous deux. En soi, étant donné mon entêtement et mon orgueil – il est décuplé depuis la mort de ma vie – j’estime lui avoir tendu assez la main que pour ne pas verser dans le ridicule. À son tout, désormais, et advienne que pourra.


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Message(#)Eight million citizens, nobody's really listenin' EmptyLun 18 Mai 2020 - 19:00

Que lui reprochait-il au juste ? De faire preuve d'humilité seulement quand la situation l'arrangeait ? Chad devait avouer ne pas toujours savoir sur quel pied danser avec son frère. Jamais, en fait. Il était évident que ce dernier détestait la fâcheuse manie du cadet de monopoliser l'attention, mais pourquoi dans ce cas insistait-il autant pour parler de lui ? Amos était parfois sacrément hypocrite, car il était tout aussi doué que n'importe quel autre membre de cette famille pour dévier les projecteurs quand ça sentait le roussi sous ses pieds. Et Chad, qui se délectait souvent d'être le centre du monde, était sa victime de prédilection. Beaucoup de réponses sur son propre mariage restaient en suspens. Par politesse, et peut-être par excès de compassion, personne n'avait jamais rien demandé, et si Amos s'en réjouissait, il n'hésiterait pas une seconde à accuser son manque de curiosité si jamais Chad se risquait à lui reprocher ses secrets. Ne lui déplaise, Chad savait se faire discret sur certains aspects de sa vie. N'était-il pas né menteur ? Il avait d'ailleurs étiré le mensonge jusqu'à son point de rupture, comme un élastique qu'on tendait de toute ses forces, et cette sensation de perdre le contrôle lui était aussi inédite qu'insupportable. Fatigué, il s'était laissé propulser en arrière, forcé d'affronter une à une les conséquences de ses actes. C'était certainement mérité, mais d'une violence inouïe. Il lui restait cependant encore assez d'endurance et de volonté pour choisir à quelle sauce il allait être mangé. Amos avait beau jouer les incrédules, Chad n'était pas disposé à remettre en question le choix de ses termes, ni le champ lexical un peu farouche qu'il lui associait. « C'est l'impression que tu donnes. » rétorqua-t-il un peu désabusé. Chad ne prenait aucun plaisir à être si dur avec son aîné. Un jour son comportement finirait peut-être par lui apparaître légitime. Il l'espérait. Il espérait que le jour où la lumière serait faite sur ce douloureux secret, Amos se rappellerait ces instants où son frère avait été si cru et catégorique, et qu'il aurait la maturité qui avait fait défaut au plus jeune pour lui pardonner ses écarts de conduite. Mais malgré son obstination, ce jour n'était pas arrivé. La perche si généreusement et lourdement tendue ne se heurterait qu'à un vide réticent. « Je suis désolé Amos, je sais que tu as toutes les bonnes intentions du monde mais je n'ai pas envie d'en parler tout de suite. Est-ce que tu peux juste accepter ça ? » l'implora-t-il, son regard presque larmoyant vissé dans le sien. C'était une promesse muette d'une discussion reportée plutôt qu'avortée. Avait-il usé du même stratagème que lorsqu'ils étaient enfants pour s'épargner les punitions ? Sans doute. Mais la plaie était encore trop béante pour le faire culpabiliser d'être Mr. Sweetface à cette heure où la situation lui échappait, et où les mots lui manquaient. Et pour tout dire, il n'était plus certain de savoir où se situait la vérité. La rancœur tenace de Kelly s'était superposée à la sienne, si bien que le doute avait resurgi. Amos l'avait entendu, et ses questions se firent moins résolues. Pour une fois, Chad s'autorisa à être sincère. « J'ai foiré avec Kelly. Et je peux t'assurer que sa rigidité c'est aussi son plus gros défaut. » Ils avaient passé ce cap depuis longtemps. Celui où les défauts attendrissants de l'autre se révélaient comme tel. « Elle m'a dit que tout ça c'était peut-être une punition divine. Enfin, elle l'a fortement insinué... Et je veux pas que tu lui en veuilles d'avoir pu le penser. Je veux pas non plus que tu te poses en arbitre. Peut-être que je l'ai mérité. Peut-être pas. Je te promets de t'expliquer un jour, mais quand je l'aurai décidé. » continua-t-il en charade, tandis que le poids du mystère se lisait de plus en plus désarmant dans les yeux de son frère. Amos semblait résolu, et Chad plus accablé que jamais de lui cacher une vérité qu'il était vraisemblablement prêt à entendre. « Je suis un peu fatigué. » prétexta-t-il pour signifier à son frère qu'il était temps de prendre congés. Il se redressa sur son lit, et repositionna l'oreiller dans son dos, persuadé que son frère en profiterait pour partir avec la conviction d'avoir échoué.



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@Chad Taylor
Et la stupéfaction a masqué la bienveillance de mes traits. Je ne suis pas un requin. Je ne suis pas venu dans cette chambre, parce qu’attirer par le sang de ma future victime. J’aime mes frères. Je l’exprime mal, mais ils comptent et détiennent dans mon cœur une place particulière et importante. J’ai perdu ma fille, ma femme. À ce jour, ils sont ma seule et unique famille. Elle a été la première, elle est aujourd’hui la dernière : j’ai détruit celle que j’ai construite. « Et, ça me désole. » ai-je admis sans cacher ma déception. Je n’étais pétri que de bonnes intentions. Kelly m’a heurté, mais à aucun moment je ne me serais moqué ou n’aurait raillé Chad. Sa méfiance m’afflige et j’en baisse les yeux sur mes doigts entrelacés le genou de ma jambe croisée sur l’autre. Je pense : je referai une tentative. Ce n’est pas si grave. J’ajoute pour moi-même qu’au moins j’ai obtenu ce qui ressemble à une ébauche d’excuses. « Bien sûr que je peux l’accepter. » Ne serais-je pas le roi des hypocrites de lui reprocher ses silences quand, au décès de Sofia, j’ai vécu en autarcie avec ma peine et ma bouteille d’alcool. Je vis toujours un peu en ermite d’ailleurs. Je me resociabilise lentement. « J’ai fait pareil. Ça doit tenir de famille. » ai-je conclu d’un sourire sincère. Il n’était pas question d’alourdir notre relation d’un ressentiment supplémentaire. J’apprends doucement, à mesure que je réassemble les pièces du puzzle de ce qui est arrivé à Sofia, à ne plus tenir rigueur de sa mort à son parrain. Autant, aujourd’hui, ne pas me comporter comme un con. « On foire tous un jour ou l’autre Chad. Et, Kelly a tort, il n’y a rien qui soit une punition divine. C’est quoi le divin, d’ailleurs ? » J’ai ricané de mépris devant cette foi ridicule dont toutes les femmes de la famille semblent souffrir. « Sarah aurait pu lâcher la même connerie. Je ne sais pas ce que tu lui as fait... » A priori, pas encore. Je n’ai pas entendu de la bouche de Chad qu’il se tairait à jamais. Au contraire, il amorce. Il avance à son rythme et je préfère finalement. Au moins ne verse-t-il pas dans la colère, celle qui prête à nos lèvres les mots les plus durs, les plus acides, ceux qui s’échappent de notre bouche contre notre gré, notre volonté, faute à la spontanéité. « Mais, je ne lui en veux pas, si ça peut te rassurer. Je suppose qu’elle a été blessée. Je suppose que… c’est juste une question d’approche ? De paires de lunettes ? » La mienne ne me permet pas d’effleurer leur dieu du bout de l’iris. Et le silence s’est installé naturellement. Je suis la proie de mes pensées. Lui, de sa fatigue. L’heure est pour moi de prendre congé. « Je t’appelle demain. » ai-je renchéri en me redressant de la chaise. « Ou après-demain. » Pas besoin de rendez-vous pour téléphoner à mon cadet et prendre de ses nouvelles. « Et n’oublie pas, tu m’as promis un verre Taylor. » Cette conclusion, je la lui souffle depuis l’embrasure de la porte, sans me retourner, alors que je lui adresse un dernier signe de la main.



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