Il avait l'air de rien là, Noah. Il avait l'air de rien quand il courait dans le jardin, quand il s'arrêtait à tous les 10 pas pour scruter si les fleurs qu'il avait plantées avec moi la veille avait poussé depuis. Il avait l'air de rien de plus que d'un gamin heureux, d'un gamin à sa place, d'un gamin qui avait repris ses racines en un claquement de doigt.
Et pourtant, la semaine dernière, il n'avait l'air de rien du tout, parce qu'il n'était pas là. Il était parti, il s'était envolé, il m'avait brisé le coeur parce que le sien l'était encore plus, fort probablement. Il avait besoin d'être seul qu'il m'avait dit finalement, qu'il avait statué à Bailey aussi. Besoin d'air, besoin de ralentir, parce que tout allait trop vite dans sa tête, parce qu'il perdait pied et qu'il détestait ça. C'était inévitable qu'il soit sensible Noah, c'était inévitable qu'il ait développé ce trait-là et qu'il ait du mal à l'apprivoiser. Je m'en voulais, tellement. J'essayais de pas trop ressasser, j'essayais de rester sur le bon, sur le beau, sur l'assurance qu'il était maintenant de retour, que ses quelques jours cachés dans le studio de Bailey avaient suffit à lui donner la paix et le calme dont il avait besoin, qu'il semblait maintenant avoir alors que ses sourires se multipliaient, alors que les étoiles dans ses yeux doucement revenaient.
J'ai laissé la porte déverrouillée comme à l'habitude, y'a pas de surprise. Ezra est censé passer, j'ai tenu à ce qu'on discute un peu, même si l'idée a mariné trop longtemps dans ma tête, même si je déteste qu'il soit pris non seulement avec une sensible mais deux dans son entourage immédiat. J'aurais aimé, que ce soit simple. J'aurais tellement aimé que j'en ai rêvé pendant des années, avec lui d'abord, à Londres ensuite. La vie aurait été simple si j'étais restée, la vie aurait été simple si je l'avais moi-même été. Et même si Noah a des milliers de traits et pas juste physiques qui ressemblent à Ezra, n'en reste qu'il porte beaucoup de moi, comme bagage. Mon coeur se serre de savoir que ça ne sera probablement pas la dernière fois qu'il aura besoin de s'isoler, qu'il pensera à s'en aller. Ma tête veut exploser alors qu'elle dresse la liste des possibilités sans jamais arriver à mettre le doigt sur la solution, si seulement il y en a une.
Je l'entends, qui arrive. J'entends sa voiture qui se gare dans l'allée, j'entends ses pas dans la cuisine, ils résonnent jusqu'au jardin. Noah est occupé à grimper l'échelle qui le mènera à sa cabane dans l'arbre qui n'a jamais autant servi que depuis qu'il est de retour dans ma vie ; et j'inspire à la seconde où je vois dans l'angle l'ombre de la silhouette du Beauregard qui vient se poster à mes côtés.
« Merci, d'être venu. » je me replace sur la chaise recouverte de plaids et de coussins qui est devenu mon habitat naturel à force, pose le livre que je ne lisais même pas mais tenais fermement entre mes paumes la seconde d'après. « Je suis désolée Ez... » pour tellement, tellement de choses. La première et la plus importante à mes yeux restant celle-ci : « J'ai vraiment tenté d'être une bonne maman pour lui, mais j'ai pas été suffisante. » pas suffisante pour qu'il se sente en sécurité avec moi, pas suffisante pour personnifier le cocon dont il avait eu besoin, cocon qu'il avait dû aller chercher ailleurs, bien loin du nid.
Dernière édition par Ginny McGrath le Dim 02 Fév 2020, 19:45, édité 1 fois
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
when you say you've had enough, and you might just give it up - oh, i will never let you down. - @ginny mcgrath
Le message lui était parvenu une semaine, à un jour ou deux près, auparavant. Ezra avait légèrement froncé les sourcils lorsque ses yeux avaient parcouru l’écran. Ginny lui proposait de venir diner un jour chez elle. Jusque là, tout allait bien, tout était normal. Mais les quelques mots qu’elle avait ajouté à propos de Noah le laissait perplexe. Le ton du message indiquait une légèreté que les mots contredisaient. Il se contenta de lui répondre qu’il passerait le mercredi soir, essayant de ne pas trop lire à travers les lignes. Parler de Noah n’était pas quelque-chose qui le dérangeait, bien au contraire. Il était un des sujets de conversation inépuisable, pour Ezra. Ses proches avaient d’ailleurs du mal à le retenir une fois qu’il était lancé sur le sujet. Toute cette fierté ne le quittait jamais, et il n’avait aucune honte à l’exposer. Autant, il se montrait très secrets sur sa vie privée de façon générale, autant quand il s’agissait de Noah il fallait l’étouffer pour qu’il s’arrête de parler. Il était à peine dix-huit heures passées lorsqu’il vint se garer devant la maison de Ginny, le mercredi suivant. Le soleil était encore bien haut en cette saison, l’été à deux pas d’arriver. La porte d’entrée était ouverte, ce qui tira un petit sourire en coin à Ezra. Certaines habitudes semblaient avoir la peau plus dure que d’autres. C’était un peu comme leur signe à eux, de laisser une porte ouverte, une fenêtre à demi-close, afin de montrer que l’autre était attendu - et surtout bienvenu. Alors Ezra vint poser ses clefs sur le plan de travail de la cuisine, sa veste au passage sur le canapé du salon, faisant comme s’il était chez lui. Même s’ils n’avaient jamais habité ensemble, et que leurs moments passés à deux avaient quasiment tous été volés au temps, Ezra possédait toujours cette aisance auprès de la jeune femme. Si elle avait été quelque peu altérée lorsqu’ils avaient du reconstruire leur relation, à son retour à Brisbane, tout semblait désormais reprendre une place qui lui était attribué. Ce n’était plus pareil, mais ça revenait au même, à quelque-chose près. Avec un Noah en plus au milieu de tout ça. Ses pas le menèrent machinalement aux côtés de Ginny, déposant un baiser sur le haut de son crâne. Ils n’étaient plus ensemble depuis bien longtemps, le jeune homme ne pouvait s’empêcher d’éprouver cette douceur particulière pour Ginny. Elle avait cette place que personne d’autre ne saurait prendre chez lui, et elle était entre d’autres choses la mère de son fils. Ca laissait des marques et des cicatrices invisibles mais vous marquant à vie. Relevant son regard un instant, le jeune homme put voir que ce-dit fils était en train de profiter des derniers rayons de soleil de la journée, escaladant les planches de bois le conduisant à sa cabane personnelle, sa propre petite demeure dans les arbres, tel un vrai petit aventurier. D’instinct, un sourire se glissa sur les lèvres d’Ezra. Il prit place à la suite aux côtés de Ginny, aussi naturellement que s’il s’était glissé sur son canapé chez lui. « Merci, d'être venu. » Alors, rien qu’à entendre le ton prit, même si prit par inadvertance, par Ginny, il sut que quelque-chose ne tournait pas rond. Il ne saurait mettre le doigt dessus de suite, mais la suite de la conversation lui tordait l’estomac d’avance. Il ne prit même pas la peine de répondre à Ginny, préférant entamer directement la conversation avec une question de sa part. « Qu’est-ce qui se passe, Ginny ? » Oh, bien sûr qu’un fond d’inquiétude avait pris part de son ton également, il ne saurait le cacher de toutes façons lorsqu’il s’agissait de Noah, ou bien même de Ginny. Et surtout, il ne s’embarrassait pas à le cacher auprès de la jeune femme. « Je suis désolée Ez... » Ses yeux allèrent instinctivement vers Noah, jouant aussi innocemment que possible de son côté, à s’inventer des histoires de pirates et de bandits, de trésors et d’îles désertes à sauver. Tout semblait aller normalement de son côté, il semblait en un seul morceau et sans membre manquant - alors qu’Auden passait la moitié de son temps à lui faire croire le contraire, au passage. Si Noah allait bien, en apparences, alors… Ses yeux tombèrent à la suite sur Ginny, et son coeur sembla battre un peu plus rapidement. Etait-ce elle qui avait des soucis, alors ? « J'ai vraiment tenté d'être une bonne maman pour lui, mais j'ai pas été suffisante. » Les sourcils bien froncés sur le dessus de son crâne, Ezra tentait de rattacher les mots de la jeune femme à ce qu’il voyait. Et concrètement, rien ne lui sautait aux yeux. Noah semblait être en parfaite santé - même si, à chaque fois qu’elle prenait ce ton, il avait toujours peur qu’elle lui annonce une mauvaise nouvelle, une rechute, une erreur médicale quelque-part -, et ce n’était pas concernant la santé de Ginny non plus, sinon elle n’aurait pas évoqué ses compétences en tant que mère. « Ginny, respire. De quoi tu parles ? » Son ton était désormais un peu plus ferme, un peu plus urgent. Il avait l’impression qu’elle allait lui annoncer la mort de quelqu’un, et franchement il ne savait pas s’il serait tant ravi d’être venu si c’était ce qu’elle s’apprêtait à faire. Et pourtant, elle semblait hésitante car appréhendant la suite de la conversation, des événements.
« Qu’est-ce qui se passe, Ginny ? » j'aurais pu me rattacher à son baiser sur ma tempe, à son sourire qui est enfin et toujours un peu plus heureux, un peu plus naturel depuis des mois maintenant. J'aurais pu me rattacher à tout le chemin qu'on a parcouru tous les deux, qu'on a réapprivoisé ensemble, ce qu'on n'était qui a évolué en quelque chose d'encore mieux, à un nous beaucoup plus fort, à une équipe qui a mes yeux avait tout d'invincible. « Ginny, respire. De quoi tu parles ? » mais ç'aurait été impossible, tant mon coeur est lourd. Tant mon regard est voilé, tant toute l'inquiétude accumulée des derniers jours et l'accalmie qu'elle a amenée dans son sillage m'a grugé toute l'énergie et toute la contenance que j'avais réussi à emmagasiner au fil des années. « Noah va bien, sa santé va bien. » alors je commence par le début.
Je commence par le rassurer sur nos anciennes blessures, m'en voulant atrocement de ne pas l'avoir clarifié plus tôt. Ma silhouette se décale, je lui fais une place à mes côtés s'il le veut, espérant secrètement qu'il s'y pose, espérant qu'il reste le temps de mon plaidoyer soit complet, le temps qu'il sache tout, le temps qu'on trouve ensemble une solution quand j'ai épuisé toutes celles que j'avais en banque. « Il... il est parti, la semaine dernière. » mes mots font mal, ils me brûlent la gorge, jurent avec les rires en sourdine d'un Noah qui s'invente un monde tout seul du haut de sa cabane dans l'arbre surplombant le jardin. « Il a quitté sa classe pendant qu'ils étaient en sortie au parc, et il est juste parti. » et il m'avait averti, à sa façon. Quelques jours auparavant, il m'avait dit que tout allait trop vite, qu'il voulait s'isoler, qu'il voulait prendre une pause. Je l'avais écouté ; mais je ne l'avais pas entendu. « Bailey l'a retrouvé à son studio le jour même, il s'y est caché pendant quelques jours en croyant que personne ne le savait. » de là, j'avais pu m'assurer qu'il ait ses médicaments, de là j'avais pu être au moins certaine qu'il soit en sécurité. « Il avait besoin de distance, il avait besoin d'être seul. » mes doigts se triturent les uns les autres, l'angoisse revient, elle remonte et dans mes paroles et dans mon coup d'oeil fuyant, et dans ma voix tremblante. T'as pas été suffisante pour qu'il se sente ainsi auprès de toi Ginny.
« Et j'ai tenté de faire comme si tout ça était normal, comme si tout allait parce qu'on savait où il était, que tout rentrerait dans l'ordre quand il reviendrait, qu'il aurait eu sa pause rien qu'à lui. J'ai tenté de garder ça pour moi, de limiter les dégâts, d'inquiéter personne parce que tout était sous contrôle. » au fil de mes confessions, mes prunelles ont réussi à monter vers Ezra, à s'ancrer aux siennes, à y chercher j'ignore quoi, mais à tenter de toutes mes forces de le trouver.
L'inspiration fait mal, l'expiration est encore pire. « Mais je suis terrifiée là, j'y arrive plus du tout. Parce que j'ai peur qu'il recommence. »
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
when you say you've had enough, and you might just give it up - oh, i will never let you down. - @ginny mcgrath
L’inquiétude dans son regard devait forcément se voir, si elle ne s’entendait pas déjà à travers ses paroles. Ses mots qui se faisaient désormais pressant, ses mains qui venaient se serrer entre-elles, comme contenant toute la pression qui s’exerçait à l’intérieur de son corps. Les paroles de la jeune femme étaient tant vague qu’il perdait le phare de vue. Il ne connaissait la raison de sa venue aujourd’hui, mais il ne voulait pas se trouver face à une mauvaise nouvelle. Il en avait essuyé, des nouvelles de ce type, et pouvait dire par expérience que ce n’était pas des moments plaisant à passer. Alors, presque aussi sagement que possible il attendait que la jeune femme reprenne la parole, lui en dise plus - et surtout ne lui annonce qu’aucune personne n’était morte ou que Noah allait bien. « Noah va bien, sa santé va bien. » Un soupire de soulagement, non dissimulé, vint s’extirper d’entre les lèvres d’Ezra. Cet effet d’urgence qui courrait à travers ses veines, cette adrénaline à laquelle il ne s’habituerait jamais. Il n’était guère fan des effets que lui procurait son inquiétude dès qu’il s’agissait de Noah. « Parle moi, alors. » Ses mots étaient doux, mesurés. Il ne voulait pas presser la situation, mais il ne pouvait pas rester là sans savoir ce qu’il se passait. Quelque-chose tracassait Ginny, il pouvait le lire dans ses yeux fuyants, dans ses gestes tendus, dans sa posture inconfortable. Il connaissait par coeur le moins signe, le moindre changement - et ça ne lui plaisait jamais. Elle lui fit signe de se joindre à elle, de venir un peu plus proche, et Ezra obtempéra sans ciller. Quelques secondes supplémentaires s’écoulèrent avant qu’elle ne puisse prononcer les premiers mots. « Il... il est parti, la semaine dernière. » L’espace d’un instant, pendant une infime parcelle de temps, le cerveau d’Ezra s’osa à imaginer qu’elle parlait de Matt. Qu’il était enfin parti d’où il venait, qu’il avait finalement compris que sa place n’était plus ici depuis longtemps. Si ses pensées n’avaient pas été si rapides à se raccrocher à la réalité, il aurait pu commencer à sentir un semblant de vague de bonheur l’envahir - mais il se rappela, bien vite, que Ginny mettait le tord sur le dos de ses compétences maternelles et que cela n’allait pas de paire avec Matt. Alors, surement avec une demi-seconde de retard, le coeur d’Ezra s’emballa. « Parti ? » Comme si les mots de Ginny n’avaient pas été si simples à comprendre, comme si elle avait tenté de ne pas être claire. Le plus simple était sous ses yeux, pourtant - mais il allait lui falloir un peu plus d’explications pour qu’il saisisse toute la subtilité de la situation. « Il a quitté sa classe pendant qu'ils étaient en sortie au parc, et il est juste parti. » Les mains d’Ezra devinrent moites, et son coeur semblait désormais prêt à faire un double-marathon. Comment ça, il est parti ? étaient les mots qu’il n’arrivait à prononcer tellement la surprise était de mise. « Bailey l'a retrouvé à son studio le jour même, il s'y est caché pendant quelques jours en croyant que personne ne le savait. Il avait besoin de distance, il avait besoin d'être seul. » Les yeux d’Ezra qui vinrent se fermer un instant. Bien sûr, que c’était Bailey qui l’avait trouvé. Bien sûr, qu’il avait su parfaitement enfiler le costumer du prince au cheval blanc une fois de plus. Quoi de surprenant à entendre cette information là dans ce genre de circonstances. Il vint ouvrir de nouveaux les fenêtres de son âme, attrapant à la volée les mains de Ginny au creux des siennes. Elle allait finir par se rompre une phalanges, ou deux, si elle continuait comme ça. « Et j'ai tenté de faire comme si tout ça était normal, comme si tout allait parce qu'on savait où il était, que tout rentrerait dans l'ordre quand il reviendrait, qu'il aurait eu sa pause rien qu'à lui. J'ai tenté de garder ça pour moi, de limiter les dégâts, d'inquiéter personne parce que tout était sous contrôle. » Son regard vint rencontrer celui de la jeune femme, qu’elle réussit à remonter à hauteur de celui d’Ezra, comme par miracle. Elle était accablée par la culpabilité, il pouvait le sentir transpirer à travers tous les pores de sa peau. Et elle cherchait clairement du réconfort, un brin d’aide à travers Ezra - mais présentement, il ne savait comment lui donner. Ses paroles venaient résonner en lui comme si le diable et le karma en étaient l’auteur, main dans la main, réuni. Là où tout semblait de nouveau aller pour le mieux, là où Noah abordait un beau sourire plein de dents, il se sentait finalement mal dans sa peau. Et il n’avait que neuf ans. Certes, les choses n’avaient jamais été roses dans sa vie, mais Ezra s’était toujours dit que tout revenait à la normal, que tout s’arrangeait. Il s’appliquait à que ce soit le cas, au moins. Tous autant qu’ils étaient - même Bailey et Matt, il l’avouait, c’était pour dire. « Mais je suis terrifiée là, j'y arrive plus du tout. Parce que j'ai peur qu'il recommence. » La peur dans le regard de Ginny venait prince son coeur, le briser presque, là où ça faisait encore mal. Une partie de lui avait envie de la prendre par la main, et prendre Noah par l’autre, et qu’ils s’en aillent tous les trois loin de cette agitation. Loin des soucis. C’était le A plan, ce à quoi ils auraient du s’y tenir depuis le début. Mais c’était aussi ce plan là qui comportait tous les chemins qu’ils n’avaient jamais pu prendre, aussi beaux et prometteurs étaient-ils. L’autre partie de lui, cependant - et il s’en voulait d’avance -, était furieux. C’était surement la première fois qu’il ressentait ce genre d’émotion en présence de Ginny, et il était encore indécis quand à comment gérer tout ça. Il grinçait un peu des dents, au fur et à mesure de ses explications. Il avait un peu plus de mal à avaler sa salive, alors qu’elle terminait de lui expliquer qu’elle était clueless sur la suite de la démarche à suivre. Pas qu’il lui en voulait de venir lui demander conseil - ça, il en était reconnaissant. Non, c’était tout le reste. « Il est parti la semaine dernière ? » Bien sûr qu’il avait entendu le reste de ses explications, mais son cerveau ne savait démordre de ce point là. Noah s’était enfui, tel l’aventurier qu’il s’imaginait être la plupart du temps, et il venait à être au courant de ça une semaine plus tard. « Tu veux dire qu’il aurait pu lui arriver n’importe quoi et j’étais pas au courant qu’il était disparu ? » Apparemment, il n’avait pas été réellement porté disparu et Bailey - Dieu bénisse Bailey - était arrivé à temps avec les bonnes informations pour limiter les dégâts. Mais dans ce scénario, si quelque-chose de grave était arrivé au petit, il n’aurait même pas été au courant qu’il était disparu en premier lieu. Le ton avec lequel il vint exprimer ces mots, présenter les faits sous son point de vue actuel, était calme. Etonnement calme. Plutôt comme dépassé par la situation. Il n’en voulait pas à Ginny qu’il soit parti, que leur fils ait besoin de calme et de son temps rien que pour lui - il était perplexe et étonné qu’il n’eut même pas été mis au courant à partir de l’instant où Noah avait échappé à la vigilance des adultes.
Les paradoxes de la journée m'épuisaient, m'avaient brisé le coeur des dizaines de fois déjà. De voir à quel point Noah était heureux jurait avec tellement d'éléments encore trop récents dans mon quotidien bariolé de son absence et des traumatismes que cela avait occasionné, que je me retrouvais à tenter de remonter à la surface sans jamais arriver à attraper la moindre bulle d'air. J'avais été si naïve de croire que ma voix ne se romprait pas au fil d'une histoire qui à mes yeux avait tout d'un cauchemar. J'avais été si stupide de penser que je ne me ferais pas violence à chaque nouveau point amené, à chaque nouveau poids soulevé, pour ravaler les quelques larmes que j'avais amèrement accumulé en travers de la gorge.
Ezra écoute et Ezra est patient. Je n'en mérite pas tant, mais mes mains ne lâchent pas les siennes à la seconde où il glisse ses doigts entre les miens, à la seconde où il fait contact. C'est égoïste d'aller chercher dans sa proximité et dans sa chaleur le réconfort dont a besoin l'adolescente incertaine, désarticulée, sans aucune confiance en elle toujours enfouie à l'intérieur. C'est insensé et pourtant je me dis que dans l'instant, c'est tout ce dont j'ai besoin, que ça suffit. Des dilemmes de ce genre, des discussions aussi terrifiantes, on aurait jamais dû en avoir, ni dans cette vie-ci, ni dans celle où je serais restée ici. On n'aurait jamais dû être mis devant ce type d'épreuves, parce que la santé de Noah avait tellement été précaire, parce qu'on avait tellement pu le perdre à tous moments que chaque bribe de vie, que chaque nouveau relent devrait être beau, qu'on devrait s'y accrocher. Et pourtant on en est là. Et pourtant, j'ai gaffé, et je le sais. J'ai gaffé à vouloir être forte, j'ai gaffé à vouloir tout supporter. J'ai gaffé à avoir pensé une seule seconde être en mesure de le faire toute seule, j'ai gaffé à l'avoir autant caché. Il est là le pire des paradoxes au final : celui de tout faire au quotidien pour laisser une place à quiconque aime Noah, à quiconque veut être dans sa vie, mais de me refermer comme une huître, de m'éloigner de tous et encore plus de moi-même au moindre instant où j'ai besoin d'aide, où j'ai besoin d'eux.
« Il est parti la semaine dernière ? » je la déteste, sa voix qui tremble. Je le hais, le voile qui passe dans son regard. Je méprise chaque seconde de silence, chacune d'entre elle, parce qu'elles sont ma faute. Parce qu'il ne méritait pas ça. Il ne méritait pas qu'on parte à l'autre bout du monde, il ne méritait pas que j'écoute les dizaines de milliers de mensonges de Matt et de mes parents. Il ne méritait pas que je revienne des années plus tard, que je lui apprenne la maladie de son fils. Il ne méritait pas d'être mis au pied du mur avec des résultats négatifs au test pour la greffe, il ne méritait pas de passer chaque seconde d'inconscience de Noah à mes côtés. Il ne méritait rien de tout ce que je lui ai imposé, et encore aujourd'hui, j'en ajoute une couche. La mère cassée, l'enfant brisé, c'est ma faute, c'est la mienne, c'est que moi, et c'est trop, tellement. « Tu veux dire qu’il aurait pu lui arriver n’importe quoi et j’étais pas au courant qu’il était disparu ? »
« Je sais qu'il est trop tard pour dire que je suis désolée, mais je le dis quand même. Je suis tellement, tellement désolée. » c'est trop tard Ginny, c'est trop tard et tu le sais. C'est trop tard pour qu'il te croit, c'est trop tard pour qu'il te pardonne, c'est trop tard pour qu'il voit que tout dans tes prunelles, que tout dans ta voix le supplie. « Ez si j'avais pensé une seule seconde qu'il aurait pu se passer quoi que ce soit je- » c'est trop tard et pourtant j'essaie tout de même, ma voix qui se perd à travers, mes éclats de faiblesse qui m'enragent, tellement. J'ai tant voulu être solide depuis que Noah est rétabli, j'ai tellement voulu leur prouver que tout allait bien, j'ai tellement tenté de toutes mes forces d'être forte justement, que la chute n'en est que plus douloureuse, brutale. « T'as le droit d'être furieux. T'as le droit de crier, t'as le droit de partir même si c'est la dernière chose que je veux, mais ce que je veux on s'en contrefiche là. » et l'ironie voudrait que c'est ce qui me soulagerait sûrement le plus. Qu'il crie, qu'il me secoue, qu'il me casse encore plus. Peut-être que cette fois-là en ramassant les morceaux, j'en construirais une armure plus solide. Peut-être que cette fois-là, en ramassant la multitude d'éclats envolés d'un sens comme de l'autre, je me reconstruirais plus forte, je serais enfin à la hauteur. De Noah, d'Ezra, d'eux tous.
Et le silence, que j'aime autant qu'il me tue à petit feu. Le silence qui me serre la gorge, le silence que j'implore aussi nécessaire que vital, mais que je conclus la seconde d'après. « Il m'en parle pas, de ces choses-là. Ou il m'en parle après coup, quand il veut s'expliquer, quand il a déjà agi mais qu'il veut ramasser les pots cassés. » Noah qu'on voit passer d'un bout à l'autre de sa cabane dans l'arbre, il fait des aller retours à gauche et à droite en lisant sa BD préférée, comme si le fait de la lire en marchant rendait l'expérience encore plus stimulante. Je le comprenais jadis ; maintenant j'ai l'impression qu'il me file entre les doigts. « Mais à toi, il - » mon coup d'oeil que je me déteste de sentir humide se tourne vers Ezra au fil de mes mots. « - avec toi, il a aucun filtre, il porte aucun masque. »
Je l'avais vu, dès leur première rencontre. Au départ, j'avais cru que Noah ferait tout pour plaire à Ezra. Qu'il serait en mode séduction, qu'il voudrait s'assurer d'être bel et bien le fils que le Beauregard avait espéré avoir pendant toutes les années où ma famille l'en avait cruellement privé. « Avec toi, il agit comme si tout ce qu'il pouvait faire, comme si tout ce qu'il pouvait dire, tu étais capable de l'entendre. » et pourtant, c'était totalement l'inverse qui s'était produit. Il avait appris à s'ouvrir à lui, à rattraper le temps perdu à sa façon en lui disant tout ce qui lui passait par la tête. En remplissant chacune de ses phrases du maximum de mots possibles, ces mots qui s'assureraient à eux seuls de gratter tous les moments où Ezra n'avait pas été là, de lui donner toutes les informations et plus encore de façon à ce que Noah n'ait jamais cette impression qu'Ezra n'avait pas toutes les pièces du puzzle.
Sa mâchoire serrée m'effraie, son calme encore plus. « J'ai pas le droit de te demander ça, et je comprendrais que ça te fâche encore plus. » mais je n'ai pas le choix, et j'ose, j'ose si fort que j'en tremble à nouveau. « Mais est-ce que tu pourrais tenter de discuter avec lui? Est-ce que tu pourrais essayer de comprendre ce que j'arrête pas d'échouer à tenter de capter toute seule de mon côté? »
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
when you say you've had enough, and you might just give it up - oh, i will never let you down. - @ginny mcgrath
Bien sûr que la situation qu’était en train d’exposer Ginny l’inquiétait. Bien sur que les paroles qu’elle prononçait étaient en train de faire leur bout de chemin dans le cerveau d’Ezra. Rien n’était tombé dans l’oreille d’un sourd et il s’en voulait d’avance ne pas pouvoir venir la rassurer plus rapidement. Il détestait la voir dans cet état, il ne supportait pas ne pas pouvoir lui venir en aide au plus rapide. Mais dans tout ça, ce n’était pas ce qui le poussait à répondre ça. Tout ça pouvait attendre. Une minute, voire dix même - ou une heure s’il le fallait. Pour l’instant, Noah jouait encore innocemment dans le jardin et le regard apeuré de Ginny ne cessait de vérifier qu’il ne partait plus loin d’elle. Ils avaient le temps, il prenait le temps - elle lui devait ce temps là. Parce-que le point sur lequel Ezra désirait revenir, ce n’était pas que son fils ait eu besoin de s’isoler et qu’il ne l’ait pas fait dans les cordes. Ce qu’il voulait comprendre, pleinement, c’était pourquoi il n’en avait pas été mis au courant. Noah disparaissait, et la première réaction de Ginny après s’être mise à sa recherche n’a pas été de le prévenir. Toute la vérité, rien que la vérité avait-elle un sens caché qu’il ne saurait comprendre pour le moment ? « Je sais qu'il est trop tard pour dire que je suis désolée, mais je le dis quand même. Je suis tellement, tellement désolée. » Les mots qui vinrent résonner aux creux des oreilles d’Ezra, qui vinrent arracher une partie de son coeur une fois de plus. « Ez si j'avais pensé une seule seconde qu'il aurait pu se passer quoi que ce soit je- » Il ne savait pas ce qui lui procurait le plus de peine, le plus de chagrin en ce moment même. Si c’était le fait que Ginny était mal de l’avoir mis à nouveau dans une positon qui ne devrait jamais plus être sienne. Si c’était le fait que ses mots étaient comme des bouteilles à la mer, prêts à ce qu’on leur prête attention et qu’on les récolte, et qui se contentait de les regarder flotter sur l’instant. Si c’était le fait que, pour la première fois depuis tant de temps désormais, il avait l’impression de ne pas être sur la même longueur d’ondes que la demoiselle. Déchirant, qu’étaient les pensées qui traversaient son esprit en ce moment même, alors qu’elle tentait de réparer la situation comme elle le pouvait. « T'as le droit d'être furieux. T'as le droit de crier, t'as le droit de partir même si c'est la dernière chose que je veux, mais ce que je veux on s'en contrefiche là. » Etonnement, de toutes les solutions qu’elle lui soumettait, aucune ne semblait lui convenir pour la situation. Il n’avait pas envie de crier, ni de partir. Il était furieux, certes, mais arrivait à contenir cette émotion là au fond de lui pour garder les idées claires. Ce qu’il voulait, surtout, c’était comprendre la raison de ce manque d’informations, de communication. Elle aurait été la première qu’il aurait appelé, le coeur encore palpitant d’apprendre telle nouvelle. Elle aurait été ses premières pensées, après celles qui auraient porté à la santé de Noah. Jamais il n’aurait su passer une semaine comme celle qui avait du se dérouler sans avoir le moindre regret de ne pas partager tout ça avec elle. Ils procédaient à un co-parenting bien à eux, sur-mesure et adapté aux besoins de la situation. Mais les règles pouvaient-elles avoir changé en son absence ? Le silence qu’imposait Ezra était insoutenable, même lui pouvait le ressentir. Il était lourd, pesait sur leur discussion, et seules les mains du jeune homme retenant celles de Ginny les liaient pour le moment. Parce-que les pensées d’Ezra allaient à mille à l’heure, analysant et ressassant bien plus que nécessaire. Elle lui parlait, lui avait présenté ses excuses - et il savait qu’elle y mettait tout son coeur. Mais il n’était pas réceptif comme il savait l’être en sa compagnie. Pour la première fois - et c’était quelque chose qu’il ne pensait pas avoir à intégrer de si vite -, il faisait passer son ressenti avant celui de la jeune femme. Pour la première fois, il osait s’arrêter là, observer, analyser et imposer quelque-chose qui allait au contraire de son bien-être à elle, de ses habitudes, de sa bulle de confort. Ca lui filait un frisson à l’échine. La voix qu’elle emprunta en reprenant la parole était emprunte de cet inconfort, faisait entendre surement contre sa volonté la fragilité de la situation. Sa fragilité face à la situation. Ginny n’était pas une mauvaise mère, loin de là, elle faisait simplement face à une mauvaise situation. Et comme Noah n’avait pas été un enfant comme les autres jusque maintenant, elle ne connaissait pas les codes pour agir en conséquences. Elle savait soigner, panser, apaiser - mais la crise qu’elle traversait là n’avait rien à voir avec tout ça. Noah était en santé, mais c’était son côté de petit garçon tout simplement qui ne suivait plus le bon chemin aujourd’hui. « Il m'en parle pas, de ces choses-là. Ou il m'en parle après coup, quand il veut s'expliquer, quand il a déjà agi mais qu'il veut ramasser les pots cassés. » Machinalement, leurs deux regards vinrent se tourner vers cette bouille d’ange et cette boule d’amour qui s’amusait dans sa cabane, à l’abris de la discussion bien trop adulte à son gout qu’ils avaient. « Mais à toi, il - avec toi, il a aucun filtre, il porte aucun masque. » Il pouvait sentir les prunelles de Ginny qui s’étaient posées sur lui, son regard presque implorant de lui accorder ne serait-ce qu’un semblant d’attention. Il n’était pas à l’aise, mais ne savait faire autrement. Il avait mal, et son coeur lui criait qu’il se devait de prendre le temps de comprendre les choses. « Avec toi, il agit comme si tout ce qu'il pouvait faire, comme si tout ce qu'il pouvait dire, tu étais capable de l'entendre. » Parce-que je l’entends, Ginny. Il a tellement été hors de portée pendant des années que la seule voix que j’entends pleinement, c’est la sienne. Les seuls problèmes qui me semblent être importants désormais, ce sont les siens. Rien d’autre. Tout passe au second plan depuis que je peux enfin être à ses côtés. Le silence, cependant, comme simple réponse. « J'ai pas le droit de te demander ça, et je comprendrais que ça te fâche encore plus. Mais est-ce que tu pourrais tenter de discuter avec lui? Est-ce que tu pourrais essayer de comprendre ce que j'arrête pas d'échouer à tenter de capter toute seule de mon côté? » Alors enfin, lentement et péniblement, ses yeux vinrent rencontrer ceux de la jeune femme. Il n’a dit mot depuis de longues minutes. Le silence comme seul répondant. Bien sûr que toute cette situation l’inquiétait et qu’il avait parfaitement entendu les supplications que la jeune femme venait de lui faire. Il n’avait on ne peut plus hâte de pouvoir jouer pleinement son rôle de père - et pas seulement celui de géniteur. Depuis que Ginny était revenue à Brisbane avec leur petit dans ses bras, depuis que leur enfant était sauvé et qu’il pouvait de nouveau pleinement profiter de la vie, Ezra avait tenté de ne laisser aucune seconde de bonheur lui échapper. Parce-que être père, vraiment, avait été le plus beau cadeau que lui avait fait les dernières années. Comme si le karma avait finalement compris qu’il avait merdé et qu’il devait redonner en retour. Pouvoir exercer une quelconque emprunte sur son fils en tant que père, que figure d’autorité - c’était quelque-chose dont Ezra ne saurait plus se passer désormais. Il adorait pouvoir voir les étoiles dans le regard de Noah lorsqu’il lui expliquait quelque-chose, lorsqu’il savait répondre juste à ses questions. Alors oui, sans aucun soucis et en y sautant à pieds joints, il était prêt à aller parler à Noah de tout ce qui se tramait dans sa petite tête. Bien sûr qu’il ne reculerait pas devant cette opportunité de pouvoir apporter quelque-chose de nouveau à leur fils, de lui tendre la main dont il avait désespérément besoin. Mais là, la seule chose qu’il réussissait à faire, à ressentir, c’était la tristesse qui parcourait son coeur. Peut-être même pire que de la tristesse, s’il savait ouvrir les yeux sur la situation - de la trahison. Il se sentait trahi. Reportant son attention sur leurs mains, encore unies, comme faisant bloc, ne formant qu’un roc face à la situation, Ezra eut un pincement au coeur. Il vint porter celles de la jeune femme à ses lèvres, déposer un léger baiser sur ces dernières, avant de se lever du fauteuil où il l’avait rejoint quelques instants plus tôt. Alors que son coeur lui tambourinait dans la poitrine, ses pas se faisaient hésitants en se dirigeant vers Noah, plus loin dans le jardin. La légère brise se faisait plus légère qu’à son arrivée, et bientôt le soleil ne serait plus des leurs pour la journée. Mais la nuit qui tombait n’était pas une préoccupation pour Ezra. Son seul objectif était d’aller s’enquérir de l’état dans lequel se trouvait Noah. Ginny lui avait demandé s’il pourrait considérer prendre du temps pour discuter avec leur fils, voir avec lui ce qu’il n’allait pas, peut-être même réussir à faire en sorte que son coeur s’ouvre un peu à son père. Ezra n’avait pas exprimé sa réponse à voix haute, mais elle était évidente. Et étant donné qu’il ne sentait pas l’envie de continuer la conversation qu’il avait avec Ginny sur le moment, il s’était dit que mettre en application la demande de la jeune femme de suite était surement la meilleure des solutions. S’accrochant à l’échelle qui montait à la cabane de Noah, il dut baisser la tête pour ne pas se la cogner dans la branche du dessus, ou celle du côté il ne savait plus, et laisser ses jambes pendantes dans la trape de l’échelle pour être sûr de tenir au moins assis dans cet habitat qui n’était pas adapté à sa hauteur mais à celle uniquement d’un enfant.
conversation entre noah et ezra:
« Alors comme ça, on tente de jouer les vrais aventuriers ? - Maman t’a déjà dit, hein ? - Pourquoi, tu voulais pas qu’elle m’en parle ? - Je sais pas… - Tu sais bien qu’elle aurait fini par m’en parler. - T’es fâché papa ? - Pourquoi je serais fâché, Noah ? - Parce-que j’ai rien dit et que je me suis caché sans prévenir. - Est-ce que tu as fait quelque-chose de dangereux pendant que tu étais parti te cacher ? - Non… - Tu as été prudent comme on te le dit tout le temps ? - J’ai même regardé des deux côtés de la route pour traverser, même quand le bonhomme était vert. - Donc tu n’as rien fait de dangereux. - Non… - Tu n’as pas mis ta vie en danger. - Non… - Donc j’ai pas de raison d’être fâché. - Mais maman était pas contente… Elle me l’a pas dit, mais je le sais. Je l’ai vu dans ses yeux. - Parce-qu’elle a eu peur pour toi, pas parce-qu’elle était fâchée contre toi. Il aurait pu t’arriver n’importe quoi, et elle aurait rien pu faire parce-qu’elle était pas au courant. C’est tout. C’est pour ça qu’on est contrariés que tu sois parti sans rien dire, c’est qu’on peut pas t’aider si tu fais ça, bonhomme. - Promis t’es pas fâché alors ? - Je serai fâché si tu veux pas manger le barbecue que je vais préparer, oui. Mais pour tout le reste, non, promis. »
Il resta quinze minutes, peut-être vingt même - une demi-heure ? Il n’avait pas regardé les aiguilles de sa montre pour s’en assurer - perché avec Noah dans sa cabane, son univers, son petit endroit rien qu’à lui. Ce qui se passa là-haut y resterait probablement, comme leur petit secret. Leur discussion était à volume sonore trop bas pour que Ginny puisse entendre le moins mot, la moindre parole - et c’était peut-être mieux ainsi. Conformément à ce que lui qu’elle avait avancé, Noah ne fut pas retissant à parler avec son père. La confiance qu’ils avaient réussi à créer entre eux était quelque-chose de particulier, qu’il était même difficile d’obtenir. Bien des pères et autres parents avaient moins de succès que ça avec des enfants qu’ils avaient vu grandir toute leur vie. Mais désormais que c’était installé, ce duo de Beauregard savait que ça resterait. La preuve en était encore aujourd’hui. Ezra n’avait pas agi faussement face à son fils. Il n’était pas fâché qu’il ait eu besoin de prendre l’air, d’aller voir ailleurs le temps qu’il lui avait fallu, même s’il était encore bien jeune et que ça lui faisait de la peine de le voir agir déjà ainsi à son âge. Les émotions dirigées plutôt négativement qu’il ressentait face à tout ça n’était pas dues à son fils, ou à son comportement - mais dues à celui de Ginny. Elle se trouvait toujours sur le fauteuil lorsqu’il regagna la terre ferme, inspirant un bon bol d’air. La suite de la soirée ne serait pas plus plaisante que cette première partie, mais il ne partirait pas d’ici sans avoir le fin mot de cette histoire. Il voulait savoir pouvoir elle n’avait pas exprimé ses inquiétudes plus tôt, pourquoi elle n’avait pas jugé bon de le mettre au courant bien plus tôt dans le temps. Et s’il fallait qu’il passe la nuit ici, ça lui était égal. « Je vais allumer le barbecue. » Les seules mots qu’il daignait enfin lui adresse, presque directement. Elle avait imploré qu’il vienne en aide à leur fils, elle avait confié ce les inquiétudes qu’elle avait sur le coeur - et la seule réponse qu’il lui fournissait concernait le diner de la soirée qui s’annonçait électrique et en atmosphère chargée. Ezra s’en voulait déjà. Il était presque inimaginable pour lui d’adopter ce genre d’attitude aux côtés de Ginny, d’avoir tel comportement face à elle. Mais il le devait - il se le devait - pour une fois, une seule fois.
Dans un autre monde, dans une autre vie, il aurait hurlé. Il aurait tout secoué sur son passage, et mon coeur et les chaises pêle-mêle laissées ça et là dans un jardin que j'aurais ignoré parce que durant toute sa crise, parce qu'à chaque seconde de sa rage, mes prunelles n'auraient jamais lâché sa silhouette.
Dans un autre monde, dans une autre vie, il aurait pleuré. Il aurait vidé toutes les larmes de son corps par ma faute, j'aurais acompagné sa peine de la mienne comme si ça pouvait y changer quoi que ce soit, comme si je pouvais avoir la stupidité, avoir l'indécence de croire qu'ainsi je panserais la moindre de ses blessures.
Dans un autre monde, dans une autre vie, il serait parti. Il n'aurait pas été lui s'il l'avait fait, il n'aurait pas été lui et je ne l'aurais pas reconnu, mais j'aurais accepté son choix parce que j'accepte tout d'Ezra. J'accepte sa rage et j'accepte sa colère, j'accepte sa détresse et j'accepte ses doutes, je l'accepte tout entier et aujourd'hui pourtant, il n'accepte plus rien de moi.
Sa main dans la mienne brûle autant qu'elle est glacée. Ses doigts ont depuis longtemps cessé de se reposer contre les miens au fil de mes paroles, ils sont laissés à eux-mêmes, amorphes, ne vivent que par extension, ne réagissent qu'à l'unisson. Je lui ai brisé le coeur et j'arrive à le lire dans son regard, une noirceur que je ne connais pas et que j'appréhende, une noirceur qui est nouvelle et qui ne sert que d'ultime piqure de rappel pour me confirmer que je ne suis plus posée près de l'Ezra d'avant, de l'Ezra jeune et fou, de l'Ezra duquel j'étais tombée amoureuse probablement bien plus tôt que je ne me l'avouerai jamais. Il a changé Ezra, il a pris en maturité, il a pris en sérieux, il a pris en tout et surtout, il a pris en solidité. Il est un roc, il l'a été à tant de moments pour moi et pour Noah que j'ai arrêté de les compter, et pourtant, là où j'aurais dû, où j'aurais tant pu avoir sa présence rassurante à mes côtés, je l'en avais chassé. Égoïstement j'avais tenté de me prouver être bien plus forte que je ne le serai jamais, aux yeux de probablement la seule personne qui ne m'avait jamais demandée de l'être. Ezra m'aurait permis d'être bien des choses avant, et encore jusqu'à tout récemment. Il m'aurait permis de douter, il m'aurait permis de reculer. Il m'aurait tant permis et pardonné que j'ai cru stupidement que j'étais à la hauteur d'une telle responsabilité, que j'étais en mesure de le lui prouver, de me le prouver à moi aussi.
Et pourtant, lorsque ses lèvres viennent se poser sur ma main, lorsqu'il se détache, lorsque son silence enveloppe toute une nature remplie d'oiseau qui chantent, de branches qui craquent, de faune qui grince, je sais que quelque chose s'est cassé entre nous. Je sais que quelque chose s'est cassé en lui, et pour ça, et pour tout ça, jamais je ne me pardonnerai. C'est acté, c'est calqué, lorsque mes prunelles voilées suivent sa silhouette qui s'envole, qui avance, qui quitte. Il n'a absolument rien à me dire Ezra, il n'a pas besoin, je n'en mérite pas tant. Il pourrait rester silencieux et m'arracher sa voix à tout jamais que je ne m'en étonnerais pas, à voir ce que j'ai vu. Son visage et toute la fermeture qu'il transférait, son coup d'oeil et toutes les blessures qu'il portait. Ma main est frigorifiée à la seconde où elle ne sent plus le poids de la sienne contre elle et elle est pathétique, elle est ridicule, elle est tout sauf nécessaire la sensation de vide qui me cisaille de l'intérieur, qui finit par m'étouffer, le souffle court, suffoquée.
Je l'ai aimé, je l'ai tellement aimé. J'ai aimé ses erreurs, j'ai aimé ses colères, j'ai aimé ses blagues même les plus ridiculement nulles, j'ai aimé la personne entière qu'il était et que j'ai apprise à connaître par coeur au fil des années. J'ai voulu tout connaître de lui, j'ai voulu tout aimer de lui et pourtant je ne l'ai jamais connu, cet homme-là. L'homme qui se dresse devant moi, celui qui s'avance vers l'arbre en haut duquel Noah est niché. Je ne le reconnais ni dans ses regards ni dans ses soupirs, je ne le reconnais plus et ça me gruge, et ça me peine, et ça me blesse bien plus que tous les silences du monde entier mis l'un à la suite de l'autre. Parce si j'ai cette sensation de ne plus le connaître, c'est qu'il a la même à mon égard. S'il me manque des pièces au casse-tête qu'est notre vie à deux, qu'est ce qu'on tente de bâtir depuis que je suis revenue, c'est ma faute et la mienne entièrement.
Le plaid que je remonte autour de mes épaules, mon corps entier qui tremble d'un tremblement si indicible que même moi, j'arrive à lâchement l'ignorer. Il est monté là-haut depuis des dizaines de minutes que jamais je n'oserais les déranger, que je ne serais jamais assez égoïste pour lui demander ce qu'ils se sont dits, tous les deux. C'est leur moment, c'est leur duo, c'est leur secret, et je m'en isole pour leur bien à eux deux, toujours. Ma tête tourne et mes idées vacillent, mon coeur manque un battement et mon souffle se brise lorsque je le vois revenir Ezra, lorsqu'il remet le pied à terre, lorsqu'il annonce d'une voix que je déteste autant qu'elle me fascine « Je vais allumer le barbecue. ».
Elle me brise le coeur, cette scène. Celle que j'avais si candidement espérée, il y a une éternité de ça. Celle où je quittais le jardin pour filer à la cuisine, pour choisir les divers ingrédients qui finiraient grillés par ses soins. Celle où je cherchais dans mon frigo une bouteille de bière laissée ici je sais plus par qui, que je lui décapsulais au passage. Celle où je le rejoignais à travers les dizaines de plantes et tout autant de fleurs, où je posais l'assiette de légumes tranchés par mes soins, de viandes et autres aliments préparés pour qu'il s'en occupe de lui-même. Celle où on était lui et moi et Noah contre le monde entier. On n'en a jamais été plus loin, on n'en a jamais été si éloignés qu'on le sentait dans chaque coup d'oeil. Même lorsque Noah s'installe à la table, même lorsqu'il s'enthousiasme à raconter ses dernières trouvailles dans la forêt longeant la maison, lorsqu'il image la plus récente BD qu'il a dévorée une journée entière au soleil, celle qu'il relate aussi bien que s'il l'avait écrite.
Je ne dis rien, de tout le repas. Je souris, j'hoche de la tête, rigole prestement à chaque remarque que la terreur fait à mon égard. Je touche à peine à mon assiette, chaque bouchée roulant contre mes joues une infinité de secondes avant que j'arrive à l'avaler et encore, elle me brûle la langue, elle bloque dans ma gorge. Ce n'est que lorsque Noah réussit à se négocier un cinéma en plein air, qu'il file à l'intérieur pour choisir le film du soir et pour chercher à travers son bordel le projecteur qui va avec que je m'approche, que je tente de.
Ez et sa bulle que je n'ose pas percer, mes mains qui ont fini par calmer les soubresauts s'occupant comme elles peuvent, ici à ramasser les assiettes sales, à faire de même avec les couverts. Il ne nous reste que quelques minutes à peine avant que Noah revienne, et je m'étais juré de toutes mes forces de ne rien dire de plus, de ne pas lui faire l'affront d'ajouter la moindre phrase supplémentaire à son calvaire. Et pourtant, et pourtant.
« Ezra, parle-moi. » il y a dans ma voix une détresse que je déteste de toute pièce. Il y a dans les assiettes que je laisse faiblement tomber sur la table et dans leur écho une cacophonie pour laquelle il devrait tant être épargné. « On a dit toute la vérité, on l'a dit. » mes yeux cherchent les siens, ils n'en peuvent plus de rester sans réponse, ils n'en peuvent plus d'avoir mal de nous voir ainsi, aussi. « Je suis prête à l'entendre. » je ne le serai jamais. Jamais je ne serai prête à entendre que celui qui était à une époque l'homme de ma vie a mal par ma faute. Jamais je n'arriverai à accepter que les démons qui transparaissent sur son visage sont causés par moi, et strictement moi. « Parle-moi, je t'en supplie. »
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
when you say you've had enough, and you might just give it up - oh, i will never let you down. - @ginny mcgrath
« Ezra, parle-moi. » Les premiers mots qu’elle lui adressait depuis plusieurs heures, ou ce qui lui semblait tout comme. A partir du moment où il avait tourné les talons pour conduire ses pas vers leur fils, à partir du moment où il avait décidé qu’il avait besoin de prendre l’air, du recul sur la situation pour être sur de la suite à adopter, elle ne lui avait pas adressé un seul mot. Ils s’étaient tous les trois mis à table après qu’Ezra eut fait cuire viandes et légumes sur le barbecue, Noah en parfait petit chef-assistant - mais toujours à une distance raisonnable des flammes pour ne pas qu’un accident soit vite arrivé. Les odeurs d’été qui avaient envahi le jardin et le tour de la table lorsqu’ils avaient glissé les pieds sous cette dernière. Le soleil couché derrière l’horizon laissant place à la lune, haute, tenant de leur apporter une certaine alertée dans l’obscurité. La lumière de la lune n’avait été cependant suffisante si pour voir le contenu de leurs assiettes, ni pour les guider à travers la situation qu’ils traversaient. Le regard d’Ezra avait évité sciemment celui de la jeune femme au fil du diner, tentant plutôt la blague à outrance pour détendre l’atmosphère et engageant la conversation plutôt deux fois qu’une avec Noah. Il n’était pas dupe, le gamin. Même s’il profitait de cet instant si rare d’avoir ses deux parents, les vrais, réunis autour d’une même table, il comprenait plus vite que n’importe qui quand il y avait anguille sous roche. Quelque-chose se tramait, l’atmosphère s’électrisait toujours autant - et Noah avait finalement décidé d’aller chercher de quoi installer un cinéma en plein air dans le jardin. L’aventure était sa meilleure amie et il ne refusait jamais une occasion de faire quelque-chose d’inédit. Ezra se reconnaissait tant en lui, parfois. A toujours chercher de quoi s’amuser à droite, à ne pas s’inquiéter de ce que la suite lui réservait à gauche. Il enviait Noah, et son comportement innocent. C’était quelque-chose qu’il ne possédait plus depuis longtemps. « On a dit toute la vérité, on l'a dit. » On l’a dit, mille et une fois, et le son de cette affirmation se répercute comme une fausse note dans le son des assiettes qui vinrent s’entrechoquer sur la table, posée avec une délicatesse qui ne mériterait pas d’être mentionnée. « Je suis prête à l'entendre. » Le frisson qui lui longeait le cou, provoqué par le regard insistant, inquisiteur de la jeune femme. Ses mains à lui qui vinrent s’occuper de rassembler les couverts, les verres, de ramasser un torchon qui se devait de servir pour le barbecue. Il voulait en venir au bout de cette histoire, il voulait comprendre ce qu’il s’était passé - mais il ne savait comment aborder la chose pour qu’elle s’ouvre davantage à lui que quelques heures plus tôt. « Parle-moi, je t'en supplie. » Se grattant la gorge, attrapant la chaise de devant lui avec les mains, se penchant d’avant en arrière sur ses deux pieds un instants - et enfin, son regard vint se relever dans celui de Ginny. Le voile le traversant était nouveau, ou tout du moins il ne semblait pas l’avoir déjà perçu à travers ses yeux. Ses mains étaient de nouveau venues tricoter entre elles, image réelle de cette inquiétude grandissant en son sein. Il s’osa un petit soupire, léger mouvement de tête d’un côté à l’autre l’accompagnant. Il ne savait comment dire, comment faire. La blesser n’était pas à l’ordre du jour, loin de là. Il voulait simplement qu’elle mette des mots, une explication sur une situation qui venait lui tordre le coeur. « Je veux juste que tu m’expliques pourquoi, Ginny. » Pourquoi n’avait-il pas été le premier informé de la situation ? Son propre fils disparaissait et il était le dernier de tous les idiots qui tenaient à lui à en être informé. Il mettrait sa main à couper que Matt avait fait partie du groupe partant à la recherche du gamin, juste avant que le Messie ne fasse sont oeuvre. Et lui, la seule chose qu’on lui avait réservé, c’était le banc de touche - une fois de plus. Cette dernière pensée, il se la cachait même à lui-même, volontairement. Il ne voulait pas laisser son coeur aller vers de tels ressentis, ce n’était ni le moment ni la peine d’en être ainsi. « Je me sens… trahi. » Il ne désirait pas la blesser, mais il ne voulait pas laisser passer cette porte ouverte, attendre qu’un vent trop fort ne vienne la fermer pour lui. Il lui fallait saisir l’occasion qui se présentait. Il connaissait assez Ginny pour savoir que ressasser ces choses là, ce n’était pas son fort. Elle préférait se contenter de l’avenir, de ce que le futur promettait. Ezra n’était qu’admiratif de tout ça, mais aujourd’hui il ne saurait s’en contenter. Alors, il ouvrit légèrement davantage son coeur. Il se sentait trahi. Elle avait fait confiance à autrui et non à lui, pourtant père de Noah. Il avait l’impression qu’en lui exposant telle situation des jours après les faits, que la confiance qu’elle lui portait n’était pas à la hauteur de cet incident. « On a dit la vérité, mais ça vaut pour les bons comme les mauvais moments, tu sais. » Sa voix contrastait parfaitement avec l’état chaotique dans lequel se trouvait son coeur. Ses yeux peinaient à rester droits dans ceux de la jeune femme, ses mains participaient au pull tricoté par celles de Ginny, son souffle se faisait plus pressant. Mais sa voix restait neutre, restait simple. Il n’était pas énervé, loin de là. Il voulait comprendre pourquoi ne pas avoir voulu tendre une main vers lui. N’était-il pas assez important à ses yeux, par rapport à leur fils, pour ne pas prendre le téléphone et l’appeler ? Il se sentait horrible, Ezra. Depuis que Ginny lui avait fait rapport de l’incident, il se sentait horrible d’avoir tels ressentis, telles pensées. Jamais, non jamais, il n’aurait pensé pouvoir un avis tant tranché par rapport à celui de la jeune femme. Il lui vouait une confiance infinie et celle-ci semblait s’effiler sous ses doigts, comme du sable fin, emporté par la brise. Il se détestai bien plus qu’il ne détestait qu’elle ne l’ait pas mis au courant - et même s’il savait qu’il n’était pas le fautif dans l’histoire, c’était bien plus fort que sa raison.
« Je veux juste que tu m’expliques pourquoi, Ginny. » sa voix, juste ça et tout ça à la fois. Sa voix que je ne reconnais pas, sa voix qui se casse, sa voix qui remonte enfin après un repas entier à la faire voler le plus loin possible de moi. Ses mains se triturent et je donnerais tout pour y enlacer mes doigts, ses jointures sont blanches et mes paumes sont presque autant agitées que les siennes lorsque je les glisse sous mes cuisses pour les empêcher d'être impolies, ingrates. « Je me sens… trahi. » j'inspire, mais ça brûle, bien sûr que ça brûle.
Ça remonte à y'a des années cette sensation-là, ça remonte à tellement loin dans notre passé bafoué que j'ai l'impression qu'on est à des kilomètres d'ici, qu'on est de retour dans sa chambre pour la toute dernière fois. Qu'on est en train de rejouer des scènes que je m'étais juré ne jamais revivre. Qu'on est en train de raconter les prémices du pourquoi, du comment, d'à quel point j'ai été nocive pour lui, d'à quel point je l'ai déjà tant trahi en partant. « On a dit la vérité, mais ça vaut pour les bons comme les mauvais moments, tu sais. » je sais, et c'est ça qui fait le plus mal. Parce que quand mes prunelles se rivent aux siennes, mon souffle entier se glace, ma silhouette entière se braque. J'aurais tellement voulu ne porter aucun masque avec lui, jamais. J'aurais tellement voulu donner tout, entièrement, à Ezra ; je lui devais au moins ça. J'aurais voulu ne pas être idiote au point de penser que je devrais lui montrer une version plus puissante, une version plus stoïque de moi. J'aurais voulu être assez courageuse pour laisser celui qui a été mon premier amour voir toutes mes fissures, voir toutes mes cassures autant à l'époque qu'aujourd'hui encore.
« Je voulais te prouver que j'étais à la hauteur de gérer tout ça. » que je souffle, vidée, défaite, déçue de moi, et de moi seulement. Il n'avait jamais dit quoi que ce soit Ezra, il n'avait jamais fait ou mentionné ou même souligné le fait qu'il gérait Noah bien mieux que moi depuis un long moment déjà. Il ne l'avait jamais mis de l'avant tout simplement parce que ce n'était pas une bagarre, parce qu'on n'était pas en compétition, parce que jamais on ne le serait et parce que de simplement le penser me brise le coeur, me retourne au point où mes iris quittent les siens une fraction de seconde - ce que je regrette presque autant que tout le reste. « Ça fait des semaines que j'y arrive plus du tout Ezra. » entre les messages des professeurs qui deviennent de plus en plus répétitifs, entre les notes de Noah qui jouent aux montagnes russes. Entre les longues soirées où il s'enferme dans sa chambre et dans sa tête et son besoin de s'isoler tout court qui l'a fait quitter la maison, qui a causé tout ce chaos. « Je fais tout ce que je peux, vraiment, mais on n'est plus que ce qu'on était Noah et moi. » j'ai été stupide, de croire qu'on garderait notre lien toujours. J'ai été idiote de penser que rien ne changerait, que la vie n'évoluerait pas en même temps que lui. « Ça n'a rien à voir avec toi. Ça n'a rien à voir avec toi parce que je n'ai jamais douté une seule seconde que tu étais un bon père. Ça n'a rien à voir avec toi parce que tu l'as prouvé sans même essayer des tas de fois. » l'inspiration est douloureuse, la suite est encore pire. « Ça n'a rien à voir avec toi et ça a tout à voir avec moi. »
Et Noah qui revient, le projecteur sous un bras, les DVDs sous l'autre. Il installe le tout comme il l'a fait des dizaines d'autres soirées avant celle-ci, il demande rien et il apprend tout. Il est incroyable notre fils et il est cruel le paradoxe d'être aussi fière de ce qu'il est devenu que d'être aussi cassée par le fait qu'il ne l'est pas devenu grâce à moi, avec moi. « Il vieillit, c'est normal, il prend ses repères ailleurs. » il prend ses repères ailleurs oui, et je n'en suis plus un apparemment.
Le générique apparaît sur la toile que la terreur qui franchira bientôt sa première décennie a tirée d'une main de maître. Il s'installe dans un nid de coussins et de couvertures étalés en permanence au sol j'ai l'impression, ses yeux rivés sur les images qui défilent de son film préféré du moment. Il risque de l'écouter en boucle toute la nuit pour finir par s'en lasser dans deux jours et lancer une nouvelle fixation sur quelque chose d'autre à la clé. Esprit diffusé. « Je suis désolée. » ma main, la fourbe, l'égoïste, l'abandonnée, elle joue avec une feuille d'arbre qui a fini par voler sur la table entre nous. Elle s'occupe, pour ne pas reprendre celle d'Ezra, pour ne pas l'entraîner à sombrer avec moi. « Je suis tellement désolée. » pour toi, pour lui, pour nous, pour moi aussi.
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
when you say you've had enough, and you might just give it up - oh, i will never let you down. - @ginny mcgrath
L’air était lourd, l’air était pesant, mais qu’importe la consistance qu’il se mettait à prendre, il était nécessaire pour l’instant. Ezra l’aurait préféré frais, allégé, mais était reconnaissant que ce soit quelque-chose de partagé entre Ginny et lui. Parce-que, tant éloignés furent-ils des connaissances de la situation actuelle et du point de vue à apposer sur cette dernière, ils étaient en phase sur ce qu’ils ressentaient. Leur coeur était à tous les deux lourd de sentiments contradictoires, oppressants. Il avait beau connaître parfaitement cette atmosphère, ce n’était pour autant qu’Ezra s’y habituerait jamais. « Je voulais te prouver que j'étais à la hauteur de gérer tout ça. » En revanche, les mots de Ginny vinrent le prendre au dépourvu. Il s’attendait à beaucoup de choses, explications logiques à tout ça, mais pas à ça. Ses sourcils vinrent se froncer quelque peu sur le faut de son visage alors qu’il tentait de relever timidement son regard vers la jeune femme. Ses iris à elle étaient concentrés sur autre chose, et c’était tant mieux. Il avait besoin d’explications, de compréhension sur la nouvelle donnée qu’elle venait d’ajouter à l’équation. Les mots comme murmurés dans un dernier soupire de désespoir. Le seul sur lequel il butait, cependant, c’était prouver. Il ne saisissait pas l’idée qu’avait pu avoir Ginny derrière la tête pour en venir à devoir lui prouver quoi que ce soit. Il y avait surement une bonne demi-douzaine de questions qui traversèrent son esprit à ce moment là, mais il se retint de ne pas en laisser échapper une seule. Il la connaissait assez pour savoir qu’elle continuerait de parler, d’expliquer, mais qu’il fallait juste miser sur un peu de temps pour que ça sorte. Et il ne voulait pas être trop oppressant ou paraître énervé à venir pointer ce détail du doigt alors que nulle était là son intention. « Ça fait des semaines que j'y arrive plus du tout Ezra. Je fais tout ce que je peux, vraiment, mais on n'est plus que ce qu'on était Noah et moi. » Ses mâchoires qui vinrent se serrer à écouter ces mots là. « Ça n'a rien à voir avec toi. Ça n'a rien à voir avec toi parce que je n'ai jamais douté une seule seconde que tu étais un bon père. Ça n'a rien à voir avec toi parce que tu l'as prouvé sans même essayer des tas de fois. Ça n'a rien à voir avec toi et ça a tout à voir avec moi. » La dualité qui s’exerçait en son sein actuellement était à se déchirer le coeur. D’un côté, il avait toute cette partie de lui qui se sentait à dix mille lieux de tout ce qui s’était passé sous ce toit, qui semblait comme regarder la scène à travers les yeux d’un observateur. A la fois au coeur de tout ça et tellement loin de comprendre ce qu’il s’était réellement passé. Une scène à huit clos dont il lui laissait enfin entr’apercevoir la scène finale. Ca lui faisait mal de l’intérieur, ça l’inquiétait et le rendait fou tout en même temps. Il ne laissait paraître qu’un simple hochement de tête, une mâchoire qui se serrait légèrement de trop, cependant. Il faisait face à des émotions qu’il ne connaissait pas encore, et ça l’effrayait. Parce-que même s’il ne souhaitait déroger de sa position envers Ginny et toute cette situation, son coeur se brisait également de la voir comme ça. Il ne supportait pas, même après toutes ces années - et même après tout simplement -, la voir comme ça. Démunie, les yeux perdus vers des contrées qu’elle n’aurait pas du avoir à explorer. La relation qu’elle avait construite avec Noah, au fil du temps et des années, avait été son repère. Sa bouée de sauvetage dans un monde qui avait décidé de l’écraser comme une vulgaire mouche un peu trop bruyante à son goût. Et sous ses yeux son oasis semblait évoluer désormais seul, en parfaite autonomie. Cependant, ce n’était pas ce genre d’autonomie là qu’on attendait d’un enfant d’une dizaine d’années. Là où les autres devenaient autonomes dans leurs émotions, Noah tentait de l’être dans une prise de décisions qui n’était pas sienne - et il s’y perdait, pieds et poings liés. Ezra n’eut cependant ni le temps de réagir ou d’au moins dire quoi que ce soit, que le principal intéressé par cette conversation faisait déjà son apparition retour dans le jardin, matériel nécessaire à la séance cinéma sous le bras. Cette indépendance là était douce à voir, et s’il n’y avait pas une tempête à l’intérieur de lui, Ezra aurait surement pu avoir une esquisse de sourire sur ses lèvres. L’instant d’après, Noah était déjà installé et lançait le film comme si de rien n’était alors qu’aucun de ses parents n’avait bougé d’un brin. Il comprenait, bien plus qu’il ne devrait, ce qu’il se passait ici ce soir. En même si ce n’était pas de façon intentionnelle, il venait montrer là qu’il laissait le temps et l’espace nécessaire à ses parents pour terminer leur histoire de grandes personnes. Ils pourraient toujours rattraper l’histoire qui défilait sur l’écran en cours de route. Le silence qui s’était imposé à eux cependant le temps que Noah s’installe pour sa séance cinéma n’avait pas éteint le feu qui se construisait à l’intérieur d’Ezra, et ce n’était pas le meilleur ressenti qui semblait vouloir rester, s’installer. D’avoir fait une pause dans leur discussion ne donnait pas l’avantage à Ginny, pour une fois. Ce fut cependant cette dernière qui vint reprendre la discussion là où ils l’avaient laissé. « Il vieillit, c'est normal, il prend ses repères ailleurs. » Ezra, machinalement, vint hocher la tête. Elle n’avait on ne peut plus raison, et ce n’était pas près de finir. Noah venait seulement de se lancer dans une quête qui ne terminerait jamais, Ginny et lui étant toujours d’un point de vue en train de vieillir. Il comprenait que ça puisse lui faire peur, sans aucun soucis. Ca lui faisait peur à lui aussi et il avait eu bien moins de temps que Ginny pour s’en accommoder, que ce soit dans le passé ou actuellement. Si elle avait du mal à s’adapter alors qu’il était chez elle la majorité du temps, comment Ezra était-il censé faire alors qu’il n’avait Noah chez lui qu’une poignée de jours dans le mois ? « Je suis désolée. Je suis tellement désolée. » Les mains de Ginny qui vinrent attraper n’importe quoi qui se trouvait là devant elles, alors que ses yeux faisaient tout pour ne pas venir croiser ceux d’Ezra. Le jeune homme lisait le malaise prenant part à la conversation dans tous les traits et les gestes de Ginny. Cette impression que son coeur était toujours tiraillé entre deux situations qui ne lui plaisaient pas. Il voulait tendre cette main vers Ginny, vraiment, et être là à ses côtés le temps qu’elle puisse intégrer tous ces nouveaux éléments quand au comportement de son fils et le fait qu’il était en train de grandir. Et l’autre partie de lui qui saignait, qui pleurait, criait de ne rien faire de la sorte et d’écouter son instinct sur ce coup ci. Etait-ce trop difficile pour Ezra à réaliser ? Lui qui n’avait jamais composé autrement qu’en prenant en compte ce que Ginny lui disait, ce qu’elle pensait, ressentait. « Je suis désolé aussi. » Son regard qui s’en allait naviguer vers là où se trouvait Noah, observant un instant son fils concentré à cent-pour-cent sur le film qui défilait sous ses yeux. Il aurait du revenir ensuite se concentrer pleinement sur la jeune femme, venir remettre son regard vers elle alors qu’il s’appréciait à reprendre la parole. Cependant, la situation ne lui plaisait pas, lui tiraillait les entrailles et il se doutait que ce ne serait pas meilleur ressenti pour Ginny que d’entendre son point de vue. Il combattait toujours les voix à l’intérieur de sa tête, mais il semblait que c’était celle qui le mettrait lui en avant qui continuait de gagner. « Je suis désolé pour toi, Ginny, mais ça lui fait aussi du bien de prendre des repères ailleurs. » Parce-que même si Ginny avait également été le repère de Noah pendant toutes ces années, c’était un enfant qui manquait d’air frais et de possibilités. « Tu dois pas le prendre mal, il découvre juste la vie d’un enfant qui peut faire autre chose que de plaire à ses parents… avec cinq ans de retard, et une mentalité de cinq de plus. » La situation était parfaitement résumée là, et ça faisait mal de se dire que même sauvé de la maladie désormais Noah en souffrirait surement toujours quelque part. La réalité n’était pas aussi enjouée et brillante qu’en théorie, ce monde parfait. Finalement, un instant de silence plus tard, il vint se tourner de nouveau vers la jeune femme, petite moue s’excusant sur le visage. Tentant de venir capter son regard, comprendre ses émotions, répondre au mieux. « Tu sais que ça n’a rien à voir avec toi, quand même, Gin ? » Il vint hausser un sourcil d’inquisition. « Avec moi non plus, d’ailleurs. Ca a à voir avec lui, c’est tout. » Noah avait toujours été bien plus qu’un simple mélange de elle et lui, de toutes façons, et ce n’était pas étonnant qu’il ait grandi en prenant ce trait de caractère tant singulier. « En revanche… » Il inspira quelque peu, prenant une seconde pour réfléchir une fois de plus à ce qu’il allait dire, tournant sept fois la langue dans sa bouche pour ne pas se précipiter dans le mur pour rien. Peut-être qu’il le regretterait demain, ou même dès ce soir en rentrant chez lui, mais il se devait de le dire, de le formuler. Ils avaient dit toute la vérité, et il comptait s’y tenir, qu’importe ce qui se mettait en travers de leur route. Cacher ce qu’il en pensait et ressentait n’était pas nécessaire, y mettre les formes était en revanche attendu. Il pouvait ressentir à travers l’air que Ginny était mal, que rien en son être avait été préparé pour ce genre de moment. « Il va en jouer de tout ça, s’il le fait pas déjà, Ginny. L’insécurité que tu ressens, et dont tu m’avais pas parlé avant aujourd’hui. » Parce-que c’était vrai, parce-que ça allait arriver si ce n’était pas déjà fait. « Ils ressentent bien ces choses là, les gamins. Je l’ai vu plus d’une fois avec les gosses de Thomas. » Et ce dernier avait une vie presque autant compliqué que son frère, Ezra pouvait donc prendre exemple plutôt facilement. Au moindre avis de tempête, les gamins apprenaient à danser sous la pluie pendant que les parents cherchaient à construire un refuge. C’était l’ordre des choses, le naturel qui revenait au galop - mais c’était d’autant plus compliqué à comprendre quand vous aviez été ce refuge en particulier pendant toutes ces années et qu’il n’était désormais plus suffisant pour ne pas vouloir courir à travers les éclairs. Les lèvres d’Ezra se tenaient en une fine ligne, ses mains avaient arrêté de jouer avec le montant de la chaise devant lui. Il tira cette dernière pour qu’elle vienne se mettre aux côtés de la chaise de Ginny, venant enfin attraper les mains de la jeune femme au creux des siennes. « Regarde moi, Ginny. » Il n’avait pas éteint le feu en son sein mais pouvait apprendre à son tour pendant un instant à danser sous la pluie si ça permettait de calmer la tempête de la jeune femme.
« Je suis désolé aussi. » et mes sourcils, ils se froncent doucement, le plus doucement du monde. Ça se verra à peine, c'est juste s'il y a un mouvement, un rictus qui passe, se confond sur mon visage las, fatigué. Pourtant il remarquera Ezra, parce qu'il les connaît par coeur mes traits d'inquiétude, parce qu'il les a vus remonter y'a une vie de ça, et de plus en plus depuis qu'il a mis le pied chez moi.
Il n'a pas besoin d'être désolé. Il n'a pas besoin de s'excuser, il n'a besoin de ne rien dire, absolument rien, je le mérite pas ça non plus. Et pourtant il reprend la parole, et sa voix est calme, si calme, son regard est doux, si doux. « Je suis désolé pour toi, Ginny, mais ça lui fait aussi du bien de prendre des repères ailleurs. » et il a raison. Il le dit avec un ton qui a tout pour me rassurer, même si les paroles ont l'effet inverse. Pourtant je sais que rien dans son discours ni même dans ses inquiétudes n'est motivé par de mauvaises intentions. Il aurait tous les droits Ezra de m'en vouloir, il m'en veut probablement déjà et je ne lui en tiendrai jamais rigueur pour cela. Ne reste que ses mots ont une raison d'être, qu'ils sont logiques, véridiques. Qu'il les apporte avec un tact que je n'aurai jamais pu penser recevoir, ses prunelles beaucoup trop voilées qui sont ma faute, rien que la mienne. « Tu dois pas le prendre mal, il découvre juste la vie d’un enfant qui peut faire autre chose que de plaire à ses parents… avec cinq ans de retard, et une mentalité de cinq de plus. » et il s'amuse Noah. Il est installé, il a son attention vissée sur son film, il a un monde entier qui vit devant lui et un autre complet dans sa tête. Il sait tout, il sait tout de moi, il sait tout de nous, il y va à son rythme et c'est bien tout à son honneur. Je lui ai imposé le mien si longtemps.
« Tu sais que ça n’a rien à voir avec toi, quand même, Gin ? » mes iris quittent la tête aux milliers de mèches hirsutes de Noah pour revenir errer sur le profil d'un Ezra aussi loin que proche. « Avec moi non plus, d’ailleurs. Ca a à voir avec lui, c’est tout. » on a tout vu, on a tout vécu, Ezra et moi. On a eu tous les hauts et tous les bas, on a tout touché du bout des doigts sans même reculer des dizaines de centaines de fois déjà. N'en reste que j'ai l'impression que la scène qui se joue devant nous n'a rien d'ancien, n'a rien de similaire, n'a rien en commun avec tout le reste. Ce sont encore de nouvelles lignes qu'on trace, de nouvelles limites, de nouvelles frontières qu'on apprivoise. Noah n'est absolument pas le seul qui flirte avec l'inconnu et de nous trois il est encore une fois celui qui s'y adapte mieux que qui que ce soit. « En revanche… »
Et je suis lâche, tellement lâche.
Parce que je sais que la suite sera pire. Parce que je sais qu'il continue de jouer à merveille le rôle qui lui revient, parce qu'il a toute ma confiance et parce qu'il la dira la vérité, entière, sans filtre, sans masque, sans barrière. « Il va en jouer de tout ça, s’il le fait pas déjà, Ginny. L’insécurité que tu ressens, et dont tu m’avais pas parlé avant aujourd’hui. » j'aurais dû tout lui dire. J'aurais dû arrêter de vouloir être forte quand je ne suis que faible. J'aurais dû arrêter de tout tenter, vouloir tout faire, j'aurais dû m'avouer vaincue quand il ne voulait qu'aider, quand il aurait tellement pu. « Ils ressentent bien ces choses là, les gamins. Je l’ai vu plus d’une fois avec les gosses de Thomas. » mes doigts tremblent et mon corps en entier suit. Si depuis le tout début je cherchais son regard bien plus que le reste, si depuis le tout début je cherchais à y creuser ma place, à voir au-delà ses paroles, à voir tout ce qu'il pensait en plus du reste, le reste, il l'a tout dit. Il a été franc Ezra, du début à la fin. Il n'a prit aucune pincette, il n'a rien ménagé, et je ne pourrais pas en être plus reconnaissante que maintenant.
« Regarde moi, Ginny. »
Lentement, si lentement, ses doigts viennent s'enlacer aux miens, ils y retrouvent une place qui était la leur y'a des années de ça, quand il était tout, quand il aurait pu l'être pour ma vie entière. « Je l'ai toujours su, tu sais. » je ravale difficilement, redresse le menton, finit par assumer ce coup d'oeil qu'il a demandé, que je n'oserais jamais être assez ingrate pour lui dérober. « Que tu serais un excellent papa. » malgré les mensonges, malgré les déchirures. Malgré les tissus de déception et de rage et de peine, malgré les continents aux extrêmes et les kilomètres accumulés et la décennie en dents de scie qu'on finira par célébrer dans quelques mois déjà - je l'avais toujours su.
« On a beaucoup plus besoin de toi que je ne me l'avouerai jamais. » un fin sourire vient prendre place sur mes lèvres. Il est désolé, il l'est comme ma silhouette entière, comme ma voix, comme mon regard, comme tout, absolument tout ce qu'il me reste à lui offrir. « J'ai beaucoup plus besoin de toi. » pour la suite, pour donner à Noah ce dont il a besoin, ce qu'il mérite.
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
when you say you've had enough, and you might just give it up - oh, i will never let you down. - @ginny mcgrath
Si en apparence, Ezra semblait calme et serein, tout à fait maitre de ce qu’il se passait tout autour de lui, ce n’était pas réellement le cas. A l’intérieur, c’était pire qu’un samedi de fête foraine. Tout partait dans tous les sens, et il devait se faire violence pour garder un visage calme, des mots posés. Le volcan silencieux. Toute une partie de lui aurait voulu crier, aurait voulu expulser cette tension en son sein qui se mettait en place. Il se supportait pas l’idée qu’il ne puisse pas être en première ligne de mire et qu’il ait été volontairement mis à part, de côté par Ginny. En ce moment même, tous ses gestes étaient partagés - mais il tentait de faire ressortir uniquement le meilleur de tout ça, surtout pour ne pas inquiéter davantage Noah. Il se passait pour lui énormément de changements, dans sa tête et dans son corps, et il n’avait pas besoin de ressentir en supplémentaire le stress d’une conversation entre ses parents. Il gardait les apparences également pour Ginny. Il lui en voulait, mais dans le fond il pouvait également comprendre. Il avait du mal à comprendre comment elle n’en était pas venue à l’appeler plus tôt, à lui expliquer, à lui partager, mais il saisissait le fait qu’elle ait voulu être un roc pour la situation. Une telle dualité ne devait pas être facile à porter - mais ça aurait été plus simple si elle n’avait pas pris l’initiative de ne pas venir vers lui. Regarde moi, Ginny parce-que malgré tout, il savait qu’il lui fallait être là. Pour elle, oui, mais surtout pour Noah et pour lui-même. Le petit garçon avait besoin de voir un front uni à ses côtés, de se sentir soutenu et entouré. Il n’avait nullement besoin d’un stress d’adulte dans sa vie d’enfant. Regarde moi, Ginny parce-qu’Ezra savait mettre de côté ce qu’il ressentait là, à l’intérieur, pour comprendre ce qui la tourmentait elle. Là où plus jeune il aurait tout envoyé valser, aujourd’hui il restait auprès d’elle pour freiner la vague de culpabilité qui allait forcément s’associer à la situation. Il vint prendre ses mains dans les siennes, vint attendre qu’elle daigner relever le regard vers lui. « Je l'ai toujours su, tu sais. » Leurs pupilles qui s’écorchèrent un instant, laissant le silence reprendre sa juste place celui d’après. Il pourrait verbaliser sa question, faire en sorte que les mots sortent de sa bouche. Mais il savait que Ginny comprenait silencieusement qu’il ne savait trop où elle voulait en venir, et qu’il lui fallait développer davantage son idée. « Que tu serais un excellent papa. » Son coeur vint se serrer alors qu’il entendait ces mots. Ca lui faisait du bien, à travers tout ça, d’entendre Ginny lui dire ces paroles là. C’était peut-être idiot, mais savoir que quelqu’un remarquait qu’il faisait des progrès, qu’il tentait de s’en sortir au mieux faisait du bien. Il aurait préféré qu’elle fasse cette constatation dans un autre contexte, mais il prenait quand même le compliment. « Tout comme tu fais une excellente mère Gin. » Juste, la vérité. Il n’en avait jamais douté non plus, pas un seul instant. Ils auraient formé de bons parents ensemble aussi, main dans la main. Ils le faisaient désormais en séparé, en deux mouvements différents, mais ils avaient toujours été faits pour ça - quoi que n’importe qui puisse en dire. « On a beaucoup plus besoin de toi que je ne me l'avouerai jamais. » Sa mâchoire se contracta quelque peu. Presque imperceptiblement. Il était toujours furieux à l’intérieur de tout ce qui se passait autour d’eux, mais ce n’était pas pour autant qu’il ne ressentait pas fois mille les émotions qui circulaient dans cette conversation. Et là, ça - son coeur peinait à tout supporter correctement. « J'ai beaucoup plus besoin de toi. » Un instant, rien qu’un instant, son regard dévia. Il ne tentait pas de cacher ce qu’il ressentait, sa fierté était placée ailleurs depuis bien des années quand il se trouvait face à la jeune femme. Il tentait cependant de tout garder en place, de tout garder canalisé. Il ne souhaitait pas que la fin de cette conversation soit similaire à celle qu’il avait pu avoir des années plus tôt avec un autre membre de sa famille - alors qu’il se sentait trahi tout autant; pas de la même force, ni à la même intensité, mais trahi tout de même. « Je peux pas le deviner, ça, Ginny… » Il pouvait peut-être attraper un indice ici, voire là, mais ça restait maigre quand à la situation qu’elle lui exposait là. Bien sûr qu’on avait toujours besoin de quelqu’un d’autre à un moment de notre vie, quelqu’un sur qui se reposer et avec qui partager ce genre de situations. Mais jouer à cacher les maux n’aidaient pas à les réparer. « Si tu mets toutes tes forces à faire en sorte que je le vois pas, je pourrais pas le deviner. » Ses yeux dans les siens, sa voix gardant un calme presque olympien. « Noah me parle de ce qui lui fait mal au coeur, mais il a jamais mal au coeur quand ça te concerne toi. Alors, si toi-même tu m’en parles pas, on va pas avancer… » Il inspira une seconde, et une de plus. Replaçant ses idées, ses émotions, ne se laissant en rien submerger. « Je suis là. Je bouge pas. T’as juste à me dire ce dont t’as besoin pour que ça aille mieux. Aussi simple. » Petite moue au coin des lèvres. « Mais il faut que tu me parles. Que tu me dises ce dont tu as besoin, là, pour toi et pour lui. » Parce-que les choses ne soient pas au clair avec Ginny, qu’elles soient confessent et fusent dans des sens qui leur semblaient défier la gravité - il s’en était accommodé avec le temps. En revanche, il ne tolèrerait pas que Noah soit dans une impasse également. Il se devait d’être choyé au maximum, d’être entouré de la meilleure des façons.
Ma tête se perd entre les souvenirs comme s'il s'agissait de la chose la plus censée à faire. Mes idées dérivent vers la dernière dispute entre nous dont je me souviens, replacent les pièces d'un puzzle où la vie semblait avoir arrêté de tourner alors que le sujet en était bien moins dramatique. Mes pensées s'arquent vers d'autres moments peu glorieux, vers des instants où nous n'étions pas d'accord, vers des bribes de moments où les voix fuyaient et les regards aussi. Mais jamais je n'arrive à associer quelque pièces de notre passé en commun où Ezra m'avait regardée comme ça. Il lutte et je le vois bien, il lutte de toutes ses forces depuis le début pour rester stoïque, pour être bien présent et à l'écoute. Il lutte pour prendre son temps et tout sauf me brusquer, petite chose fragile que je suis qui risque d'éclater entre ses doigts s'il va trop vite, s'il va à son rythme quand le mien tangue, ce qui ne serait que totalement légitime. Je suis passible de craquer comme de m'envoler, je suis passible de me braquer s'il hausse le ton et je me déteste d'être aussi facile à lire une seconde, quand tout ce que je n'arrive pas à lui dire serait si simple si je le laissais le voir. Transparente juste pour mes faiblesses, apparemment.
« Je peux pas le deviner, ça, Ginny… » comme il ne peut pas deviner à quel point son coup d'oeil est horriblement douloureux et tout autant nécessaire, là, juste là. Comme il ne peut pas deviner à quel point redresser le menton et tenir ses prunelles des miennes me fait bien plus de mal que de bien. Mais que jamais lui faire l'affront de détourner la tête. « Si tu mets toutes tes forces à faire en sorte que je le vois pas, je pourrais pas le deviner. » j'ai passé ma vie à le faire Ezra. J'ai passé ma vie à ne faire que ça, j'ai passé ma vie à mettre des masques et des boucliers, à les tenir en place le plus fort possible au point d'oublier qui pouvait vraiment voir, qui devait vraiment savoir. « Noah me parle de ce qui lui fait mal au coeur, mais il a jamais mal au coeur quand ça te concerne toi. Alors, si toi-même tu m’en parles pas, on va pas avancer… » même mon fils ignore, au même titre que qui que ce soit d'autre.
Mes doigts tracent des lignes imaginaires au creux de sa paume, ses ongles sont encore teintés de sa journée au garage de la veille. Je sens mon esprit qui divague à tenter de rattraper au vol des mémentos d'un Ezra penché par-dessus le moteur d'une vieille voiture qu'il réparait dans la ruelle derrière son appartement y'avait une vie de ça. « Je suis là. Je bouge pas. T’as juste à me dire ce dont t’as besoin pour que ça aille mieux. Aussi simple. » de comment il était concentré, calmé, de comment toute sa vie était mise en pause rien que pour arriver à trouver le problème qui parfois mettait des heures à surgir. Mais il n'abandonnait pas Ezra, je ne l'avait jamais vu une seule fois abandonner, pas malgré tous les écrous qui glissaient entre les pièces, pas malgré le soleil australien qui lui brûlait la nuque sans jamais lui laisser de répit. « Mais il faut que tu me parles. Que tu me dises ce dont tu as besoin, là, pour toi et pour lui. » c'est pour ça, et pour des tas d'autres raisons que malgré tout ce qui est arrivé entre nous et tout ce qui arrivera encore, je savais qu'il serait un excellent papa. Il ne me le confirme qu'un peu plus chaque fois.
« J'ai besoin d'un peu d'air, d'un peu de temps pour m'en remettre. » entre temps, j'ai fini par fermer les yeux. Pas par lâcheté, surtout pas, quand une seconde avant de baisser les paupières je me suis assurée de loger une dernière fois mes prunelles au creux des siennes pour y voir ce qu'il ne me dit pas, mais que je suis désormais prête à entendre. « J'ai besoin qu'il soit heureux, et qu'il soit avec quelqu'un en qui j'ai entièrement confiance. » si j'ai fait le vide, si j'ai provoqué le noir complet, c'est strictement pour m'assurer de lui dire la vérité, et de ne pas me laisser distraire par quoi que ce soit. Je n'ai plus de masque mais j'ai encore de la difficulté à voir les choses en face, je n'ai plus de barrière mais je cherche encore à me protéger de moi-même bien plus que du reste du monde. Lui y compris. Surtout lui. « J'ai besoin que tu t'occupes de Noah pendant que je tente d'aller mieux. » save yourself first, qu'ils disent toujours. Il est peut-être temps que je ne porte que mon poids à moi sur mes épaules, et non celui du monde entier, pour une fois.
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
when you say you've had enough, and you might just give it up - oh, i will never let you down. - @"ginny mcgrath"
Il savait qu’il s’avançait peut-être de beaucoup dans la discussion, étant donné que la jeun femme avait mis des semaines avant de s’ouvrir à lui. Il savait qu’il risquait peut-être également de la ferme se refermer sur elle même bien plus qu’elle ne saurait le faire présentement. Mais Ezra ne voyait pas clore la discussion là, ne pas aller plus loin, ne pas voir au delà de la difficulté qui s’était érigée entre eux. Hors de question, qu’importe la slave de trahison qui revenait patiemment dès qu’il entendait la voix de Ginny, qu’il laisse les choses en plan de la sorte. Il ne partirait pas d’ici tant que ça ne serait pas résolu, il se l’était promis dès l’instant où il avait compris que quelque-chose ne tournait pas rond. Alors il ravalait son amertume, il se redressait, fier, et attendait patiemment qu’elle daigne répondre à sa question, à coeur ouvert. Si tel n’était pas le cas, il le devinerait rapidement de toutes façons. « J'ai besoin d'un peu d'air, d'un peu de temps pour m'en remettre. » Elle vint occulter ses pupilles, ne permettant plus à Ezra de pouvoir sonder son état d’esprit. Il vint alors inspirer une bonne bouffée d’air, le moment n’était pas le bienvenu de la brusquer - il n’était jamais le bienvenu en réalité, il la connaissait toujours assez bien pour savoir que la patience était ce qu’il fonctionnait le mieux. Et toujours assez, également, pour savoir que ses paroles étaient réelles. Elle avait besoin de temps et d’air et il ne l’en blâmerait pour rien au monde. Le fond de cette histoire, le début de tout ça, partait du fait que Noah avait décidé d’échapper à la surveillance parentale qu’elle exerçait. Ezra pouvait comprendre qu’elle n’était pas d’attaque à tout supporter désormais, qu’elle avait besoin de remettre ses idées et ses souvenirs en ordre, de faire le point sur la situation et sur la place que cet incident pouvait avoir dans sa relation avec son fils. Et penser à tout ça, oui, il lui faudrait un peu d’air, ça allait de soi. Il n’en était pas le moins du monde surpris, et le contraire lui aurait même paru étrange. « J'ai besoin qu'il soit heureux, et qu'il soit avec quelqu'un en qui j'ai entièrement confiance. » Ezra n’aurait discuté sur aucun des mots qu’elle venait de prononcer. Noah, conforme à lui même en tous temps, était sa priorité absolument - leur priorité absolue. Il se devait de rester dans ce monde qu’il s’était construit, de grandir sereinement sans se soucier d’où en étaient les problèmes des adultes. Quand à la partie avec l personne de confiance, il n’aurait su dire mieux. Et pour cocher cette case, c’était d’ailleurs pour ça qu’Ezra n’avait jamais tiqué sur le fait qu’il passe la majorité de son temps ici. Ginny était cette personne de confiance à ses yeux, celle qui avait les outils parfait pour rendre la vie de Noah à l’image de l’enfant qu’il était. Cette confiance n’avait pas trop eu le choix, au fil du temps, que de s’agrandir à une bonne partie du clan McGrath et leurs associés - pour ne pas réellement nommer celui qui fit office de mari pour Ginny, lorsqu’un millier de cours d’eau les séparait. Mais elle restait la principale intéressée par ce post, et ce depuis qu’il avait la première fois entendu que leur amour allait former une union pour l’éternité. « J'ai besoin que tu t'occupes de Noah pendant que je tente d'aller mieux. » Comme une impression de déjà-vu tellement ses mots étaient les mots qu’il s’attendait à entendre. Nullement surpris par la demande, à demi-silencieuse, de Ginny tombait sous le sens. Car si elle représentait depuis toujours la personne de confiance qu’il s’imaginait pour Noah, le contraire était tout aussi vrai. Il savait qu’elle lui vouait une confiance aveugle lorsqu’il s’agissait de son fils, de leur fils, et qu’aujourd’hui elle se mettait le plus à nue possible pour lui montrer que tout était toujours dans ce cas là. Inspirant une légère bouffée d’air cette fois ci, et même si elle ne le voyait pas car toujours ses paupières closes, Ezra vint hocher la tête. Lentement, mais surement. Parce-que c’était le type de requête auquel il n’aurait jamais su dire non, et qui était nécessaire pour le moment présent. Ginny avait besoin de faire le point, et elle ne pourrait pas pleinement le faire si Noah était dans les parages tous les jours. Elle avait besoin de souffle, et personne ne lui en voudrait pour ça. Elle avait tenue tant de mois, tant d’années à tout porter seule à bout de bras - personne ne pourrait lui en vouloir de vouloir baisser la garde quelques temps. « Ok, d’accord. » Parce-qu’aucune autre parole n’était justifiée d’être dite ici, dans ce contexte. Ezra lui avait demandé ce dont elle avait besoin, et elle avait besoin de temps - alors il allait lui en donner le plus possible. C’était donnant-donnant dans cette situation. Il était également nécessaire qu’il revoit certaines bases avec Noah, que des choses soient mises au clair et il savait qu’il ferait que toujours mieux si c’était son fils et lui, et seulement eux. Bonus de cette histoire: il allait pouvoir passer davantage de temps avec Noah, et une partie de son coeur sentait un souffle chaud d’amour et de joie emplir sa cage thoracique; ressenti qu’il se gardait bien de montrer ou d’exprimer, ce n’était ni l’instant ni l’endroit pour de telles démonstrations. Se mordant d’avance les doigts et se relevant de sa chaise, alors qu’elle avait toujours les paupières closes, il vint déposer un baiser sur le front de la jeune femme. Comme une caresse, comme une promesse, tellement léger que le vent menaçait de l’emporter. Une façon comme une autre de sceller le deal, de montrer son soutien et son engagement dans la suite des festivités. Elle aurait le temps nécessaire, il s’y appliquerait. S’écartant de sa chaise, Ezra vint finalement, après un dernier regard posé sur la jeune femme, s’allonger aux côtés de Noah à même le sol, alors que le film se déroulait toujours devant les yeux du garçon. « Hey, buddy, t’en penserais quoi de venir chez moi quelques temps ? Et promis, tu pourras regarder des films aussi - avec de la pizza en prime. » And the rest is history.