« Qu’est-ce que tu viens de dire ? » Mon ton est incisif, percutant, mais ce n’est pas lui qui étonne Lubya qui m’observe de ses grands yeux de biche. Elle est mignonne celle qui derrière ses longues jambes et son regard éteint fait peine à voir. Sa récente aventure avec le patron ne lui a pas fait que du bien. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même et elle me fait pitié. C’est dur comme sentiment. Ça en dit long sur ce qu’elle m’inspire. Elle, si belle à son arrivée, ne soulève en moi que du mépris, parce qu’elle est tout ce que je déteste : une belle plante volubile qui joue les filles de bien, mais qui parle trop pour son bien justement. Aurait-elle détenu quelque information pour moi que je lui aurais accordé plus de sympathie, mais elle n’a pas connu Sofia. Elle n’eût donc, jusqu’alors, aucun intérêt pour moi. Sauf que ce soir, elle s’épanche un peu trop fort pour que la teneur de sa conversation avec Ella ne m’échappe. Elle crachait des informations sur le compte d’un gars qu’elle avait rencontré récemment et qui, à défaut de lui plaire, flirtait avec la part sombre du net. Autant dire que l’information ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Tous mes feux s’allumèrent instantanément et en même temps, quoiqu’il ne s’agisse outre mesure de ceux du danger, mais bien de la curiosité. « Rien. Je n’ai rien dit. » tenta la Russe mal à l’aise. Pour l’avoir observé parce qu’elle paraissait plus proche de Mitchell que tout autre femme – hormis Raelyn – je l’avais remarquée plus loquace. Or, elle est tétanisée ou impressionnée. Je ne saurais bien que, sans prétention aucune, j’optais volontiers pour la seconde option. Je décidai donc d’en jouer sans scrupule et, l’attrapant par le bras, je la tirai à l’écart pour plonger mon regard froid dans ses pupilles mal assurée. Là aussi, c’était surprenant. A une époque, elle déambulait fièrement au sein du Club. Que lui avait-il fait, cet ordure, songeais-je sans réveiller pour autant mon instinct de préservation.
La cuisiner s’avéra moins frugal que je l’aurais cru. En larmes, vraisemblablement honteuse d’elle-même, elle me révéla de mauvaise grâce que cet ami, rencontré plus tôt dans un magasin d’information, était un chouette gars qui, d’après elle, manipulait le dark net en toute impunité. Il se prétendait également hacker et il devint dès lors ma nouvelle lubie. Il était impératif que je le rencontre. Incapable de me résigner à fouiller les bureaux en quête d’informations – griller ma couverture équivaudrait à risquer ma vie, je cherchais depuis longtemps un type – ou une femme, qu’importe – qui pourrait faire à ma place la salle besogne moyennant compensation financière. Le seul problème, c’est que j’espérais discret et plus adroit dans le mensonge. J’hésitai donc à le contacter après avoir obtenu de la jolie blonde son numéro de téléphone. Je me jetai pourtant à l’eau, présumant que je n’avais d’autres choix et qu’il serait plus évident de le cerner après une rencontre. La conversation fut brève. Je me présentai sous un faux nom et l’appâter pour un rendez-vous sous un faux-prétexte : coder un programme de gestion pour mon entreprise. Ça fonctionna plutôt bien. Le job paraissait honnête et semblait bien payé. Il aurait été fou de refuser de me rencontrer le matin même, aux alentours de 11h du matin, dans un bar très peu fréquenté à cet heure – certains ne s’éveillent que de nuit – et donc, à l’abri des oreilles indiscrètes. Je l’attendis dans un deux pièces qu’auraient porté un chef d’entreprise, celui que je n’étais pas. Impatient, je commandai un café que j’agrémentai d’un peu de whisky. Curieux, et surtout pressé, je scrutais la porte d’entrée quand je crus le reconnaître à juste titre. Pas bien vieux – ou plus jeune que moi – il avait bel et bien collé aux traits cet air bohème qui colle au cliché des gens partageant sa passion. Etais-je déçu ? Je l’ignorais encore. Je n’y pensais pas vraiment d’ailleurs. J’étais davantage concentré sur l’effort nécessaire à me définir comme quelqu’un de sympathique. Pour ce faire, je le gratifiai d’un sourire et d’une poignée de main chaleureuse. « Bonjour. Merci d’être venu. Je vous commande quelque chose ? » Autour de nous, le vide absolu, si on omet la présence du serveur à des kilomètres de notre table. « L'endroit est tranquille. J'entends à ce que cet entretien reste confidentiel.» Mon air faussement enjoué épuisait mon stock d’énergie. Je n’ajoutai rien de plus. La balle était désormais dans son camp.
Il avait rencontré une fille, une jolie fille de l’est, l’aidant pour faire un choix d’ordinateur qu’un vendeur scrupuleux voulait lui faire acheter alors qu’il voulait tout simplement la berner comme ces gens-là ont l’habitude de le faire avec les clients n’y connaissant rien du tout dans le domaine. Il ne le savait vraiment plus trop le pourquoi qu’il l’avait aidé cette demoiselle à l’accent enivrant venant tout droit de Russie, un si beau pays. Ils s’étaient vus à plusieurs reprises pour qu’il l’aide sur sa machine qu’elle avait bien du mal à maitriser, elle était blonde alors nous n’allons pas tomber dans le stéréotype des blondes. Elle était tombée par erreur sur l’une des pages qu’elle ne devait pas voir par la faute du hackeur, malgré sa rapidité, elle avait tout vue. Il lui avait expliqué qu’il était un hackeur par confiance envers Lubya, il le savait que trop bien qu’elle en parlerait pas à quiconque. Malheureusement pour le hackeur, elle avait finit pas crachée le morceau, après s’être confronter à plus fort qu’elle. Un homme, assez fort pour lui avoir soutirés les vers du nez assez rapidement d’ailleurs. Quelles méthodes avait-il exécuté pour parvenir à ses fins ? Il n’en savait rien du tout. Il avait contacté le hackeur pour un boulot, bien évidemment en couvrant ses arrières comme il le fallait pour que ce dernier, ce hackeur ne puisse n’y voir que du feu. Parfois, Justin travaillait pour la police pour son plus grand malheur d’ailleurs, qu’il ne l’avait encore dit à personne mis à part à Lubya et que quelques temps après cela, un homme l’appel pour un boulot ! Qui est loin de ce qu’il faisait à son poste actuel dans la boite où il travailler. Il n’en fallait pas plus au hackeur pour être sur la défensive. Il avait accepté ce rendez-vous, y aller en s’y préparant tel un hackeur chevronné savait le faire, en prenant quelques dispositions de base. Le net, c’est un monde à part, un hackeur est comme un dieu sur la toile. Alors considérons Justin comme un dieu dans ce qu’il faisait et le type en question aller surement s’en apercevoir assez rapidement si jamais ils travailleraient ensembles. Prenant sa voiture, sa mustang de 67 afin de se rendre au bar pour l'heure convenue entre eux, c'est à dire 11h. Il était arrivé avant l’heure fixé par l’homme en question lors de l’appel téléphonique. Histoire d’avoir le temps de se de se préparer à toutes éventualités, si jamais ce rendez-vous tourner mal. La technologie d'aujourd'hui permettait de tout faire sans câble, sans fil, la technologie ça a tellement de bon côté pour un type comme Justin même si aujourd'hui il n'allait surement pas l'utiliser...
Attendant nonchalamment dans son véhicule, sans réellement attiré l’attention, bien discret comme d’habitude. Il s’était même rasé de près afin de paraitre plus jeune en y mettant également du sien en arborant des lunettes un peu nerd sur les bords. Un type venait d’arriver sur les lieux, surement lui y avait pas photo pour Justin, un mec d’une très grande classe d’ailleurs qui en impose rien que par sa démarche. Le hackeur le suivant du regard depuis son véhicule. Justin était de nature prudente, cela dit parfois il en faisait trop. Fallait-il appeler cela de la paranoïa ? Surement mais sait-on jamais, valait mieux prévenir que guérir. Et puis un hackeur resteras toujours un peu sur ses gardes, malgré le fait qu'il avait arrêter d'en être un depuis deux ans. Pénétrant avec une allure qui n’était pas la sienne en remontant à tout va ses lunettes, afin de réellement se faire passer pour quelqu’un d’autre. Le regard du type venait de confirmer que c’était bel et bien lui avec qui il avait rendez-vous. S’approchant lentement mais surement du gars se trouvant à quelques mètres de lui, une fois assis, Justin le fixant d’un regard hésitant. « Bonjour. Merci d’être venu. Je vous commande quelque chose ? ». Il n’y avait personne mis à part le serveur un peu plus loin, pour le moment, Justin était méfiant vis à vis de l'homme en face de lui. Tandis qu’il arborait un visage hésitant mais calme fasse à la question de l’homme se tenant devant lui. « Bonjour, un café seras très bien, merci ! ». Dit-il subitement pour venir répondre à l’homme. Ensuite, le type au côté du hackeur vint de nouveau reprendre la parole. « L'endroit est tranquille. J'entends à ce que cet entretien reste confidentiel. ». Dit-il de façon enjouée tandis que Justin remettait ses lunettes en place en le fixant par la même occasion du regard. Lui aussi attendait à ce que cet entretient se passe dans la discrétion, cependant il ne pouvait pas du tout attendre pour venir se présenter et venir aussitôt répondre à l’homme devant lui. « Moi c’est Justin ! La discrétion je connais ne vous en fait pas pour ça... par contre j’aimerais savoir comme avez-vous eu mon numéro ? ». Dit-il sur un ton sérieux et d’une légère méfiance ne ressemblant pas du tout à l’image qu’il arborait en le regardant.
Si mon entreprise concernait des bagatelles, si j’entendais m’adonner à de l’espionnage industriel, peut-être aurais-je admis d’emblée, par téléphone interposé, que je suis à la recherche d’un professionnel de l’hameçonnage sur internet. J’y aurais trouvé un avantage. Je n’aurais pas été forcé de créer toute cette mascarade pour noyer le poisson de mes intentions. Je n’ai rien d’un chef de file du monde de la finance. Je ne suis qu’un pauvre type endeuillé, ancien militaire, en prise avec un désir de vengeance si envahissant que je ne peux que me cacher derrière des faux-semblants. Je n’oublie pas, malgré mon discret enthousiasme, que je tiens l’information sur l’identité de l’homme que j’attends d’une fille paumée, incapable de faire preuve de franchise et qui préfère fuir que d’affronter sa vie, de la modeler à sa guise comme de la plasticine. Autant dire que je n’étais pas prêt à me jeter dans le grand bain sans précaution. Elle ne serait pas démesurée. Tant que je ne révèle rien de mon dessein, je n’ai rien à craindre de lui. Il n’aurait aucune raison de me nuire surtout que Lubya, détentrice de son secret, n’a su se montrer à la hauteur. Pis encore, elle a caché qui elle était exactement. Sait-il seulement qu’elle est mariée ? Qu’elle a abandonné vie de famille et amis pour s’enfermer dans son rôle de serveuse ? A-t-il imaginé, dès lors qu’il la dépannait, qu’elle mourrait d’envie de s’encanailler avec son patron ? Qu’elle côtoie la prostitution comme une papesse et sans venir en aide aux plus fragiles de ces congénères ? J’en doutais, sincèrement, et si je ne brûlais pas de l’envie de la noircir, je la mènerais peu à peu vers ce chemin, vers celui de l’ouverture et de la vérité, afin qu’il la méprise et qu’œuvrer à la chute de son employeur ne soit, à aucun moment, source de tristesse ou de pitié vis-à-vis d’elle. Ce serait la condition sine qua non pour envisager une association. Alors, seule dans ce bar déserté à cette heure de la journée, je patiente sagement. Je couds le costume d’homme important – je ne le suis pas vraiment – , je me prépare à devoir mener cette conversation de front et je tisse ma couverture et je prévoie chaque mot, ceux qui lui donneront que je suis quelqu’un de sympathique, d’avenant, voire affable. Ce serait un véritable exercice de style, mais je m’en sais capable grâce à des années de poker. Le bluff. Ça me connaît…
Alors qu’il pénétrait sur notre lieu de rendez-vous, je fus surpris par sa dégaine. Des lunettes, qu’il remonte en permanence, un regard un peu fuyant et des traits d’adolescent en font le parfait cliché de l’informaticien. Je tique, instantanément. Je me méfie, d’emblée, mais je reste courtois. Je ne vends pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Ce serait bête de ma part. Je me lève donc de mon siège et je le salue, lui proposant de passer commande. Il opta pour un café et je fus tenté de lui demander si, comme moi, il l’imaginait agrémenter d’une dose d’alcool. J’en aurais bien ricané tant je frôle l’absurde. Je ne m’attarde donc pas, je hèle le serveur qui rapplique et je lui réclame deux cafés. « Je sais qui vous êtes. » déclarais-je en me présentant à mon tour. « Amos. » Pas de phrases complètes. Si j’ai un compteur de mots, je veille à ne pas l’épuiser en futilité. « Et, si je dois être tout à fait honnête avec, disons que nous avons une amie en commun. » C’était cavalier de présenter la Russe comme telle, autant pour elle que pour lui. Elle l’avait trahit des suites d’un regard mauvais. Quant à moi, elle me craignait, Dieu seul savait pour quoi. « Je pensais qu’elle vous aurait prévenu. Je lui avais demandé de le faire. Si j’avais su, je l’aurais invitée. » Je ne précisai pas son identité. Je laissai planer le doute, priant pour qu’il pense à elle et qu’il la qualifie ouvertement. Alors, enfin, nous pourrions trancher dans le vif du sujet. « Elle dit que vous êtes compétents. Que vous maîtrisez bien l’art du PC. » Comme j’ai sur les cartes un contrôle presque entier, le hasard mis à part. « Et que vous savez où on peut trouver des informations qui ne doivent pas être répétées. » Je l’observai attentivement. Je jauge de sa réaction et j’avance à tâtons. « Je suppose que si elle dit vrai, vous en savez sans doute plus sur elle que moi d’ailleurs. » Je n’ajoutai rien de plus. Je laisse planer le silence amorcé par le retour du serveur. Il vint déposer devant nous, sur la table, les boissons chaudes. Je la sucrai et, d’une nonchalance presque insolente, je tourne inlassablement ma cuillère dans la tasse sans le quitter des yeux. Je suis certain qu’il a déjà des tas de choses à m’apprendre.
Une chose était certaine pour Justin, lorsque le type venait d’entrée dans la même pièce que le jeune hackeur, il en imposée rien que par sa démarche et sa classe naturelle. On ne pouvait pas se tromper sur cet homme, un homme d’affaire ? Très certainement, du moins c’était le ressentit de Justin sur le coup en le voyant débarquer de la sorte. Le hackeur venait d’accepter qu’il passe commande pour lui, un café serait le bienvenue afin de parler de l’affaire, non du travail en question car rien qu’en l’entendant parler, il savait que c’était bel et bien l’homme qu’il avait eu au téléphone il y a peu. Il venait enfin de répondre au hackeur, en donnant son prénom, enfin si c’était bien son prénom et non son nom de famille, mais hélas Justin n’allait pas se penché sur ça durant des heures. « Amos ». Dit-il en arborant un ton direct et sans se perdre sur des présentations longuette. C’était le genre de bonhomme à ne pas se perdre sur des futilités de base, comme si les mots employés, sortant de sa bouche était précieux et qu’il ne les gâcherait pas pour rien en étant le plus direct et court possible. « Et, si je dois être tout à fait honnête avec, disons que nous avons une amie en commun. ». C’était à ce moment-là, se moment précis que le hackeur avait eu cette certitude, qu’il avait ressenti jusqu’au fin fond de son ventre. La certitude de connaitre leur amie en commun, cela ne pouvait être que la belle Lubya, cette magnifique fille de l’est. En même temps, il ne l’avait jamais dit à qui que ce soit depuis son arrivée à Brisbane alors c’était plutôt simple pour lui d’en déduire tout cela. « Hum ! Je pense savoir de qui on parle ! ». Dit-il en fixant Amos du coin de l’œil en regardant d’un regard affuté la pièce juste par précaution, et surtout si jamais Lubya serait elle aussi à ce rendez-vous.
Mais rien n’était sûr pour le moment sur le fait qu’elle soit également présente à ce rendez-vous. « Je pensais qu’elle vous aurait prévenu. Je lui avais demandé de le faire. Si j’avais su, je l’aurais invitée. ». Dit-il en venant de confirmer qu’elle ne serait pas ici, cela ne servait plus à rien pour Justin d’attendre la venue d’une fille qui n’était pas invitée alors il se concentra de nouveau sur Amos en écoutant ce que cet homme avait à lui dire sans rien dire, juste en hochant la tête en guise de réponse pour répondre que la fille de l’est ne l’avait pas du tout prévenu. « Elle dit que vous êtes compétents. Que vous maîtrisez bien l’art du PC. ». Dit-il en s’arrêtant l’espace d’un instant tandis que Justin rester encore un peu méfiant vis-à-vis de cet homme devant lui. « Et que vous savez où on peut trouver des informations qui ne doivent pas être répétées. ». C’était bel et bien ce que pensé le hackeur, c’était un boulot de hacking que cet homme voulait, au téléphone il avait était très vague sur la tâche à accomplir mais maintenant Justin en avait la certitude. « Disons que j’ai des compétences particulières me permettant de faire ce que bon me semble sur un ordinateur. Que voulez-vous que je fasse pour vous ? ». Dit-il sur un ton nonchalant en fixant l’homme devant lui. Tandis qu’Amos reprit la parole afin de parler un peu de Lubya. « Je suppose que si elle dit vrai, vous en savez sans doute plus sur elle que moi d’ailleurs. ». Dit-il en laissant planer un silence briser par le retour du serveur avec la commande des deux hommes de cette tablée. Justin en savait peu sur Lubya mais en savait surement déjà bien assez, c’était une fille assez complexe et mystérieuse et n’allait très certainement pas parler de ce qu’il avait appris sur cette dernière à un inconnue, de son point de vue. « J’en sais surement trop sur elle à mon humble avis et du sien. Merci pour le café ! J’ai hâte d’en apprendre davantage sur ce que je dois faire pour vous. ». Dit-il en remerciant le serveur d’un hochement de tête pour enfin s’abreuver d’un peu de café.
A la première évocation, sans que je n’aie besoin de prononcer son nom, je sus qu’il avait non seulement compris et qu’il s’attendait à la voir apparaître sur le seuil de ce bar. Je le comprenais. Elle avait vendu l’un de ses secrets. La moindre des choses auraient été de l’en avertir et de pointer ici, avec moi, pour lui présenter des excuses et témoigner de ma bonne foi. L’idée aurait pu être séduisante si j’avais eu confiance en elle. Or, il n’en était rien. La gosse me dégoûtait. Je la trouvais lâche, inconsistante et trop lisse pour être totalement honnête. Si Justin Pierce était son ami, elle n’avait pas hésité à le vendre parce que je haussai le ton. A moi, ce n’était pas grave, mais à qui d’autres aurait-elle pu le balancer ce secret ? A un flic à l’allure de gorille taillé comme The Rock ? Les chances pour qu’elle répète à Mitchell notre petite conversation aurait d’ailleurs pu me traverser l’esprit, mais l’ambiance n’était plus au beau fixe entre eux. Elle l’évitait, répétait à qui voulait bien l’entendre qu’elle ne souhaitait plus avoir à faire à lui que professionnellement. C’était le meilleur à lui souhaiter et, parmi ces tripotées de défauts que je lui reconnaissais volontiers, je dus me faire à l’idée qu’elle était tenace. Des mois qu’elle l’ignorait, la tête haute et qu’elle ne prétendait ni le regarder ni lui adresser la parole. Elle lui répondait le strict minimum lorsqu’il lui posait une question. J’avais donc le cœur tranquille, quoique j’avais préparé une parade dans l’éventualité où ils se réconcilieraient. Au clair avec les risques, je me concentrai donc sur le jeune homme à lunettes en face de moi. Il avait l’air méfiant et je n’aurais su lui reprocher. Au contraire, ça m’en disait assez sur lui pour que j'amorce doucement les raisons de cette rencontre.
J’avançai à tâtons, sans m’être préparé à l’éventualité que le gamin trancherait lui-même dans le vif du sujet. Ce n’était pas mal en soi. Peut-être même que ça m’arrangeait – difficile à dire pour l’instant – mais je fus étonné qu’il s’intéresse d’abord sur l’objet que sur la rémunération. En général, c’était par là qu’on commençait, les questions d’argent, à moins que la somme ne varie en fonction du danger ou de la complexité de la tâche. « Je peux tout vous expliquer, mais… combien coûte votre silence ? » déclarais-je tout de go. Je ne suis pas riche à milliards. Mes activités au Club me permettent de vivre correctement, voir un peu plus dans les meilleurs jours, mais je ne suis pas Crésus en personne et je sais. Je ne sais que trop que tout travail mérite salaire, plus encore lorsqu’il dépasse le cadre de la justice. « L’argent n’est pas vraiment un problème. » J’avais récemment emprunté. « Mais vous seuls pouvez monnayer ce que vous êtes capables de faire et surtout, comment vous le ferez. » Je m’avançai vers lui, l’air plus sérieux que jamais, non pour l’intimider, mais pour qu’il puisse trouver dans mon regard une vérité : ça me tient à cœur, terriblement à cœur. « On raconte que vous vous frottez souvent à la face cachée du net. » Toujours d’après Lubya, mais nous avons épuisé le sujet. « Pour quoi faire ? » Une fois encore, sa réponse serait capitale. Elle en dirait plus sur lui, sur ce que je peux ou non lui faire confiance, mais je n’attendis pas vraiment avant de poursuivre. « J’ai besoin de logiciel espion. Un truc indétectable, parce que s’il ne l’était pas complètement, ni vous ni moi n’y survivrons. » Bienvenue dans la cours des grands, loin des espionnages industriels. « Si vous ne vous en sentez pas la force ou le courage, autant que nous soyons d’accord de suite. Non ? » Inutile que nous perdions tous les deux notre temps.
Il est vrai que depuis déjà pas mal de temps que le hackeur se trouvant devant cette homme d’affaire du nom d’Amos n’avait pas fait de truc illégal. Mais on le sait tous qu’un hackeur resteras toujours un hackeur. C’est ancré en lui et cela ne s’en iras jamais, c’est une pénitence à vie pour le petit Justin. Pourtant ce jeune homme avait une bonne vie, il était informaticien dans une grosse boite sur Brisbane, un salaire très, très intéressant et des horaires qu’il pouvait changer comme il le voulait. Que de demander de mieux sérieux ? Dans sa vie, l’adrénaline du hacking, la dangerosité de la chose, en faisait une drogue pour le hackeur. Se faire prendre c’est perdre, ne pas se faire prendre c’est être le winner, et cela, cela lui manquait à Justin depuis déjà pas mal de temps. Cet homme, Amos, avait une offre qui ne pouvait pas se refuser et au vu du bonhomme il avait surement pas mal de fric afin de rémunérer le petit gars à lunette devant lui. « Je peux tout vous expliquer, mais… combien coûte votre silence ? ». Dit-il directement. En même temps, tout travail mérite salaire et ce boulot-là, le hackeur ne savait pas encore en quoi cela consisterait alors pour un prix, il fallait attendre d’en apprendre plus. « Cela dépends de ce que vous allez me demander de faire. ». Dit-il en le fixant du regard, nonchalant et restant impassible. Amos venait de déclarer que l’argent n’était pas vraiment un problème, était-il riche comme crésus ? Surement aux vus de ses dires envers son comparse se tenant fièrement devant lui. « Mais vous seuls pouvez monnayer ce que vous êtes capables de faire et surtout, comment vous le ferez. ». Dit-il en s’approchant lentement de Justin l’air sérieux, était-ce pour essayer de l’intimider ou une tentative s’en approchant.
Justin le saurait bien assez tôt. « On raconte que vous vous frottez souvent à la face cachée du net. ». Dit-il sur un ton sérieux suivit d’un « pour quoi faire ? ». C’était un homme méfiant, il savait qu’il prenait surement des risques en étant là devant Justin, mais il avait un boulot pour lui alors les risques en vaudrait seulement la peine si le hackeur apporter les bonnes réponses au bonhomme devant lui. « Ce que Lubya raconte sur moi ! Car on parle d’elle dans cette histoire est totalement vrai ! J’peux tout faire avec un ordinateur et un peu de temps. Et pour le pourquoi ! Et bien disons que cela me regarde, tout comme le boulot que j’aurais à faire pour vous… Je ne poserais aucune question à propos de ce dernier tout comme vous ne m’en poserez aucune. La transparence est l’ultime condition dans ce taf là ! ». Dit-il en le fixant du regard tout en remettant lentement ses lunettes en place comme un toc. Après ceci, Amos reprit la parole en fixant le hackeur l’air sérieux. « J’ai besoin de logiciel espion. Un truc indétectable, parce que s’il ne l’était pas complètement, ni vous ni moi n’y survivrons. ». On en venait enfin aux faits, enfin le hackeur avait une piste sur ledit boulot qu’il aurait à faire pour ce type charismatique. Des logiciels espions indétectables étaient tout bonnement un jeu d’enfant pour le pirate aux lunettes. Cette dernière phrase venait d’être suivie d’une mise en garde, car cela pourrait être dangereux et ce type précautionneux n’avait pas de temps à perdre si Justin n’était pas prêt à tout ça. « Indétectables vous dites ? Facile à faire. Même moi j’aurais dû mal à contourner mes propres logiciels espions alors c’est pour vous dire. J’vous garantis une chose, ce qu’on va y survivre car j’n’ai nullement l’intention de ne pas survivre. Alors je ferais en sorte que mes logiciels soient encore mieux qu’ils ne le sont déjà ! Du coup cela va vous couté chers pour de tels programmes. ». Dit-il l’air sérieux mais avec un ton remplit d’assurance. En même temps, c’était un hackeur de compétition, même si ces derniers temps il était en retrait dans le monde du hack, il était encore celui qu’il était avant… @Amos Taylor --
Codage par Libella sur Graphiorum
Dernière édition par Justin Pierce le Mer 26 Fév 2020 - 10:41, édité 1 fois
L’inconvénient, quand on jongle avec les mots avec la dextérité d’un manchot, c’est qu’on ne se fait pas toujours bien comprendre. Lorsque je demandai à Justin le « Pourquoi », je ne sous-entendais pas qu’il avait à me rendre des comptes sur ses activités, sur ses choix ou sur le genre de sites qu’il consultait sur la face cachée du net. C’était un pourquoi qui signifiait : qu’y trouve-t-on en toute impunité ? Qu’apporte-t-il, le dark net, en sécurité et en discrétion ? Moi, j’en avais vaguement entendu parler évidemment. J’ai vécu comme un reclus après le décès de ma fille, mais pas dans une grotte. J’ai regardé la télévision, comme tout le monde, si bien que ce nom ne m’est pas totalement inconnu. De là à prétendre que je maîtrise le sujet, il y a un monde à franchir. « On s’est mal compris. » avançais-je en choisissant la formule avec soin. « Je ne vous demande pas pourquoi vous êtes amateur de cette partie-là du web, je vous demande ce qu’on y trouve, ce qu’on peut y faire. Par exemple, est-ce ça permet de modifier des données sur quelqu’un ? Ou, est-ce qu’on peut en trouver ? Des trucs qui seraient éventuellement bien cachés ? » Le dossier de l’instruction de Mitchell en serait l’illustration parfaite. Après une année d’inculpation, il avait été relâché pour vice de procédure. Un an. Ça me semblait improbable. A mon sens, il avait dû payer cher celui qui, grâce à un pot de vin, aurait commis une erreur. Quand la police drague un gros poisson comme Strange, les procureurs sont prudents. Il respecte les délais et s’assure qu’aucun avocat véreux ne s’infiltre dans les failles du système. J’étais curieux et, par-dessus tout, ça me serait grandement utile. « La transparence consisterait à vous révéler pourquoi j’ai besoin d’informations sur un groupe de personne en particulier. Mais je ne vous en dirai rien de plus que l’essentiel, ce qui vous permettra d’avancer. » poursuivis-je, soucieux de sa protection. Il a beau être un criminel informatique, le jeune Pierce me donne également l’impression qu’il maîtrise davantage son sujet que les arcanes du monde parallèle le plus dangereux de Brisbane. C’est tout à son honneur cependant. Je ne juge pas. Je m’en serais volontiers tenu à l’écart si ma fille n’était pas tombée dans les filets de l’ordure la plus détestable que le monde ait jamais porté. « Quant à Lubya, j’imagine que vous aurez peut-être envie de lui en vouloir d’avoir balancé vos petits secrets. Libre à vous, mais…mon nom ne doit jamais, au grand jamais, sortir de votre bouche. Pas que je sois dangereux, mais les gens pour qui elle travaille le sont. Si des soupçons reposent sur moi, il sera évident qu’ils se tourneront ensuite vers vous. Vous comprenez ? » Que je ne suis pas la menace, qu’elle vient d’ailleurs, et que je serai incapable de le protéger s’il est dans le viseur du grand patron de la pègre.
Maintenant que la messe est dite, je pouvais à nouveau me concentrer sur le but de ce rendez-vous : des logiciels-espions. Indétectable, il me faudrait simplement trouver une ouverture pour l’installer sur le PC de boss. Je pourrai récolter, avec l’aide de Justin, des informations tangibles sur lui, des trucs que je n’aurai plus qu’à vérifier, j’aurai même accès à ses secrets les plus honteux et les plus malsains, avec un peu de chance. « C’est tout ce que je voulais entendre. » affirmais-je un sourire rassuré sur les lèvres. Il était moins naïf qu’il n’en avait l’air, finalement. « Et l’argent n’est pas un problème. » J’avais emprunté assez auprès de Maeve et j’avais encore quelques économies pour tenir la distance. Le Club me rapporte. Mes activités ne sont pas les plus lucratives, mais elle paie pas mal. « Est-ce que ces programmes pourraient aussi me permettre de collationner tout ce qui entre ou qui sort de ce PC en temps réel ? » C’était important. « Je cherche à … à débarrasser la ville d’une engeance, pas par bonté d’âme, par pur égoïsme, il ne faut pas se méprendre. » admis-je sur le ton du secret. « Au-delà du logiciel et de quelques informations à mon sujet qui doivent disparaître… » Pas grand-chose, des bagatelles. « J’aurais besoin que vous m’aidez à tout collationner. Si vous voyez ce que je veux dire. »
Oh la vie de pirate informatique est semé d’embuche de toutes parts et d’autre. Pourtant ce jeune hackeur qu’était Justin Pierce, avec sa gueule d’ange badasse avait quitté ce milieu il y avait de cela plus de 4 ans. Pourquoi ? Faite un tour en taule et vous verrez pourquoi, il n’avait pas envie d’y retourner et ayant changé de pays, les flics l’avait cueillit immédiatement pour l’avertir qu’ils l’avaient à l’œil mais également que s’ils avaient besoin de lui, il dirait oui sans rechigner. Fort heureusement pour lui, pour le moment les flics étaient occupés à autre chose que de faire appel à ses services. Ce n’était pas le cas de l’homme en face de lui, se tenant fièrement et arborant un charisme plutôt à son paroxysme. « Je ne vous demande pas pourquoi vous êtes amateur de cette partie-là du web, je vous demande ce qu’on y trouve, ce qu’on peut y faire. Par exemple, est-ce ça permet de modifier des données sur quelqu’un ? Ou, est-ce qu’on peut en trouver ? Des trucs qui seraient éventuellement bien cachés ? ». Dit-il pour s’expliquer sur ses mots d’auparavant et que le jeune hackeur n’avait pas vraiment saisit. Sa faute, un peu trop sur ses gardes fait perdre un peu de sa notion d’écoute, surement, un hochement de tête pour lui dire qu’il était sincèrement désolé avant de prendre la parole à son tour. « Hum… Ok pour faire simple, on peut tout faire sur cette face sombre caché du monde. II n’y a pas de limite, aucune restriction. Pensez par-là que sur cette face la du monde, un hackeur est un dieu, sans limite, tout pouvoir ! ». Dit-il sur un ton sérieux, en même temps fallait qu’il le sache sur cette face sombre du monde, le darknet était maitre sur la toile et toutes les demandes étaient réalisable, sans aucun soucis. « La transparence consisterait à vous révéler pourquoi j’ai besoin d’informations sur un groupe de personne en particulier. Mais je ne vous en dirai rien de plus que l’essentiel, ce qui vous permettra d’avancer. ». Poursuit-il sur un ton soucieux, cela devait être de gros poissons, il avait mis en garde Justin d’ailleurs, mais le hackeur était très compétent et ne se ferait pas avoir deux fois à se faire griller. « Je demande que de savoir le strict minimum afin de pouvoir faire le boulot demander, alors moi ça me va ! ». Dit-il sur un ton sérieux en relevant lentement ses lunettes pour fixait l’homme d’affaire droit dans les yeux. Justin était en mode Hackeur, pas le même type que d’habitude et l’homme devant lui, n’avait pas l’air de rigoler alors il fallait le rassurer et être dès plus sérieux qui soit.
Il venait de prendre la parole concernant la ravissante Lubya pour venir lui dire qu’il pourrait s’en prendre à elle pour l’avoir balancé, surement pas le genre de la maison, Justin n’était pas ce genre de gars à en vouloir à quelqu’un sans avoir son histoire d’abord. L'informant également de ne jamais, au grand jamais citer le nom d'Amos, chose qu'il ne ferait jamais même sous la torture, bien sûr il n'espérait pas en arriver jusqu’à là pour prouver ses dires mais un simple hochement de tête envers l'homme en face de lui pour le rassurer et lui répondre. Maintenant que le speech était lancer sur les dangers et que les deux étaient enfin sur la même longueur d’onde afin d’accorder leurs violons, c’était l’heure pour eux de rentrer dans le vif du sujet. « C’est tout ce que je voulais entendre. ». Dit-il en affirmant la chose et arborant un sourire sur ses lèvres pour venir reprendre aussitôt. « Et l’argent n’est pas un problème. ». Si l’argent n’était pas un souci, alors Justin était des plus heureux qui soit, c’est ça la base d’un deal, c’est la thune qui en découle une fois le taf accomplit. « Si l’argent n’est pas un problème, ça me va ! Par contre je veux 25% d’avance et le reste à la fin du deal, ça va vous ? ». Dit-il sur un ton sérieux car il avait besoin de thune pour commencer à taf de cet envergure, même s’il avait de la thune en bitcoin sur le côté sombre du net il n’allait pas l’utiliser pour les soucis des autres et cela consistait également à voir si Amos avait réellement l’intention de le payer, jamais trop prudent. Il reprit aussitôt. « Est-ce que ces programmes pourraient aussi me permettre de collationner tout ce qui entre ou qui sort de ce PC en temps réel ? ». Dit comme si cela lui était important. « Je cherche à … à débarrasser la ville d’une engeance, pas par bonté d’âme, par pur égoïsme, il ne faut pas se méprendre. ». Admit-il sur un ton du secret. « Au-delà du logiciel et de quelques informations à mon sujet qui doivent disparaître… J’aurais besoin que vous m’aidez à tout collationner. Si vous voyez ce que je veux dire. ». Justin avait capté son boulot, bien-sûr qu’il savait ce qu’il avait à faire pour l’homme en face de lui, cet Amos. « Oui les programmes j’en fais ce que bon me semble ne vous en faites pas pour cela, en temps réel si vous le souhaitez. Je ne me méprends pas, c’est votre argent et vous en fait ce que vous voulez par bonté ou pas peu m’importe ! Vous cherchez à collationner des données, c’est-à-dire comparer plusieurs versions de données ou copies d'un texte pour reconnaître les concordances, les divergences entres elles c’est ça ? ». Dit-il avec assurance en buvant une gorgée de son café.
Un Dieu tout puissant et omniscient. C’était exactement ce dont j’avais besoin. Quelqu’un capable de tout dire et de tout savoir. Quelqu’un capable d’influencer le destin et de le soumettre à sa seule volonté. L’espace d’un instant, je l’ai envié ce gosse envers lequel je ne nourrissais aucune confiance. J’aurais aimé être investi de tel pouvoir sans avoir recours à un intermédiaire. « Ce qui veut dire que si je vous demandais d’effacer me concernant, vous pouvez le faire. Là ? Maintenant par exemple ? » me suis-je risqué autant pour le tester que parce que ça m’arrange bien d’effacer tout lien avec Sarah et donc, avec Sofia. Dieu seul sait qui pourrait chercher à fouiller mon passé. Concernant la dernière, il ne déterrerait rien. Mais, pour mon mariage, rien n’était moins sûr et je n’avais pas envie de l’exposer d’une quelconque manière. Et, déjà, je fais le tri entre ce qui est avouable à ce jeune homme et ce qui ne l’était pas quand je m’inquiétais, presque soudainement, de quelles sont ses relations avec la justice. Est-il dans le viseur ? Aurait-il un risque qu’il me dénonce ? Comment avais-je pu me montrer assez bête que pour lui donner mon nom et mon prénom, les vrais et non pas ceux que j’aurais pu m’inventer pour me couvrir. J’ai manqué de prudence. Maintenant, il me faut réfléchir pour trouver un moyen de pression éventuel, au cas où ce serait nécessaire tandis que lui, il exige. Il négocie un paiement d’avance et moi, je tique. Je hausse un sourcil. J’y pense sincèrement. « Avant de négocier votre acompte. » Bien qu’il ne soit pas anormal qu’il tranche dans le vif de ce sujet. Ne dit-on pas qu’il est le nerf de la guerre ? « J’ai besoin de garantie moi aussi. Pas de votre réussite. » Il avait l’air de savoir de quoi il parlait et de maîtriser son sujet. « Pourquoi vous ferais-je confiance ? Pourquoi vous donnerais-je maintenant des informations qui pourraient vous donner la possibilité de me faire chanter ? Avec les autorités par exemple. » Je l’ai toisé non par mépris, mais pour évaluer ses réactions, les jauger, les analyser et tirer les conclusions qui s’imposent. « Du reste, le but n’est pas de comparer, mais de garder un œil sur les échanges de mail. » Pour mettre la main sur le partenaire qui provoqua la chute de mn enfant. « Pour être au courant des comptes. » Dans l’éventualité où j’attaquerais le Club par sa comptabilité et non via les forces de l’ordre. « Pour essayer de mettre des noms sur toutes les personnes qui ont contribué à…. » A tuer mon bébé ? Je n’avais pas le droit de le dire, pas maintenant, c’était trop tôt, beaucoup trop tôt. Peut-être que ça n’arriverait jamais d’ailleurs. Je me suis accordé le temps de réfléchir aux mots à employer en buvant une gorgée de mon café. Dieu que je regrette de ne pas avoir une flasque de whisky afin de l’agrémenter, qu’il me soit plus agréable encore. « A faire de ce monde un monde vraiment pourri. » admis-je une lueur de vengeance brillant dans mes yeux.
Cet homme devant lui arborant une certaine classe certaine devant le jeune hackeur qui ne se laissait pas démonter pour autant. Le petit Justin était un bon hackeur, un très bon et c’était fait un nom sur le darknet, bien sûr sous un pseudonyme qu’il ne divulguerait pas au premier venu. Disons qu’Amos savait ce qu’il voulait et pour le jeunot assis en face c’était la même, ils étaient fait pour s’entendre ses deux-là. Il venait à poser une question très pertinente au jeune hackeur qui le fixait du regard. « Ce qui veut dire que si je vous demandais d’effacer me concernant, vous pouvez le faire. Là ? Maintenant par exemple ? ». C’était perspicace et ça avait le mérite d’être assez direct. Malheureusement, être hackeur c’est comme être un dieu dans un monde numérique, mais sans un ordinateur sous la main et une connexion sécurisé ce n’était pas de la magie d’être un hackeur. Un léger sourire aux lèvres pour venir poser ses deux mains sur la table pour venir aussitôt les croisés. « C’est faisable oui ! Par contre il me faut juste mon matos, c’est envisageable ! Personne n’en saurait rien si jamais je le faisais. Ce n’est pas de la magie non plus le hacking vous savez, sans matos, j’suis qu’un simple humain… ». Lui dit-il avec un ton remplit d’assurance, cela faisait tellement longtemps pour Justin qu’il n’avait pas joué les gros durs devant quelqu’un pour un boulot. Il était vrai qu’Amos c’était montrer nettement moins prudent que Justin en dévoilant son identité aussi rapidement, mais cela était égal au hackeur, mais pour le type au charisme incroyable se tenant devant ce dernier, ce n’était surement pas le cas car il était devenu soudainement un peu tendu. « J’ai besoin de garantie moi aussi. Pas de votre réussite. ». De plus en plus soupçonneux, il pouvait l’être en même temps c’était un risque pour lui comme pour Justin.
Il l’avait bien dit dès le départ pourtant, même le hackeur pourrait être en danger si jamais il se faisait cramer. Amos reprenant directement la parole sans faire de détour, ce n’était pas son genre de ce que pouvait apercevoir Justin depuis cette rencontre. « Pourquoi vous ferais-je confiance ? Pourquoi vous donnerais-je maintenant des informations qui pourraient vous donner la possibilité de me faire chanter ? Avec les autorités par exemple. ». Il était vrai que dans le fond, Justin pourrait le dénoncer ou autre, mais dans ce genre de travail, c’est le professionnalisme qui paie ainsi que de toucher un pactole non ? Alors au moment donné où Amos paie, il n’y aurait pas de problème pour tout un chacun. « Disons que vous vous poser de bonnes questions et j’aime ça ! La prudence c’est exactement ça que je voulais voir chez vous ! Et cela me servirait à quoi de vous balancer ou autre hein ? Moi je fais mon boulot, je prends ma thune et je disparais. Puis si jamais, j’avais l’envie de vous trahir, ce serait surement déjà fait avant même ce rendez-vous. Je me renseigne toujours sur les gens qui ont besoin de mes services. Si je suis là me tenant devant vous ! C’est que comme vous, je prends un risque ! ». Dit-il sur un ton encore une nouvelle fois remplit d’assurance, il en fallait dans ce métier de toute façon et il n’avait pas tort.
Si il se tenait devant lui, acceptant de bosser pour lui, c’était une preuve évidente qu’il n’allait pas le trahir ou quoi que ce soit d’autre. Il n’avait qu’à lui dire exactement ce qu’il voulait pour que Justin s’en occupe, peu importe si c’était de comparer ou de garder un œil sur des comptes, c’était du pareil au même dans le fond des choses. Tout était faisable avec du talent et des ressources. Cela tombait bien car Justin possédait bien ses deux-là. Puis vint les mots d’Amos qui venait de confirmer la décision de bosser pour lui. « Pour essayer de mettre des noms sur toutes les personnes qui ont contribué à… A faire de ce monde un monde vraiment pourri. ». Si Justin pouvait l’aider à faire de ce monde un monde bien meilleur, peu importe ses motivations, il le ferait sans problème. Un regard déterminé en le fixant du coin de l’œil, un léger sourire en coin pour venir décroisés les mains et prendre la parole. « Ah ce sont véritablement des motivations qui me tienne à cœur, alors si je peux vous aider à faire de ce monde, quelque chose d’un peu meilleur vous pouvez compter sur moi monsieur ! ». Ce type était, non devenait de plus en plus intéressant aux yeux du jeune hackeur.
J’avais eu du mal à le cerner, le jeune homme, mais je ravisai mon premier jugement basé sur ma première impression – je ne me fie pas toujours - alors qu’il parvient à étirer mes lèvres dans un sourire moins tendu, plus sincère. Il se cachait derrière son évidence un brin d’humour qui le rendait sympathique. Je statuai donc qu’il serait mon homme si ses compétences étaient à la hauteur de ce qu’il prétendait. Effacer toute trace de mon histoire propre, en ce compris mon mariage avec Sarah. C’était personnel. Mon seul but était de la protéger de ma vengeance envers le Club. S’il y parvenait, je ferais de lui une pièce centrale de mon entreprise. Je lui confierai mon secret, peu à peu, sans trop en dire, pour ne pas prendre trop de risque. J’en ferai un allié de poids puisqu’il viendrait combler mes manquements en matière d’informatique. Je songeai à une offre à lui soumettre, mais plus tard. J’avais besoin de garantie le concernant. J’avais besoin d’être certain que cette soudaine assurance n’était pas le fruit d’une fanfaronnade sans fondement. Dès lors, je me suis lancé. Je ne l’ai pas testé. Je n’avais envie de jouer les maîtres chanteurs. S’il était malin, il devinerait que j’avais des entrées ailleurs, là où il me suffirait d’un mot pour lui ruiner sa carrière de hacker. Il se douterait que je ne m’étais pas pointé ici les mains dans les poches vides et le cœur plein d’espoir. Réciproquement, je le soupçonnais de détenir, lui aussi, de quoi se protéger si cette rencontre tournait au vinaigre. J’ai donc joué franco, plus tendu qu’à l’accoutumée, avant de me détendre en l’écoutant. « J’aime bien ta façon de voir les choses, petit. » Ce n’était pas péjoratif comme appellation. Il s’y cachait même de la sympathie. Je caractérise de “petit“ toutes personnes de sexe masculin qui me paraissait ambitieux et qui avait près de dix ans de moins que moi. S’en vexerait-il qu’il perdrait les quelques points durement gagnés sur l’échelle de mon estime. « Je crois qu’on va pouvoir faire affaire. » Plus encore s’il est sensible à ma cause. C’était à vérifier cependant. « Vraiment ? Même si je te parle de prostitution ? De gamine qu’on drogue et qu’on laisse crever seule, comme un chien, après lui avoir filé une dose que son corps ne pouvait pas supporter. » ai-je avancé en recomposant le masque de l’homme détaché. Bien sûr, il saurait que ce récit était un pan de la mienne. Je n’étais pas prêt à nommer ma fille par son prénom, de lui rendre compte de son histoire dans son entièreté ou, tout du moins, l’identité des responsables et la façon dont je les avais dénichées. « C’est un gros morceau que je te propose. Un truc qui va peut-être te dépasser. Un truc qui va exiger que tu me fasses confiance et que je puisse te faire confiance en retour. » Qu’il ait foi en mon dispositif de sécurité qui n’avait pas été laissé au hasard. « Si je foirais mon coup, il est évident que personne ne saura jamais qui tu es et comment tu as contribué à m’aider. On se mettra d’accord pour que les transactions soient anonymes. » J’ai de la ressource. Est-ce bien nécessaire de le préciser ? Je suis sûr de moi. Tout mon être transpire la confiance. « Les chances pour que je me plante sont infimes néanmoins. » Tout était réglé sur du papier millimétré, un véritable travail d’architecte sur lequel Olivia et moi avions bossé des mois durant. « Si tu me dis que tu te dégonfleras pas, alors j’ai un marché à te proposer. Un job. Gratuit. Juste pour tester tes compétences. Je veux que tu m’effaces des registres. » Pas complètement. « Je te guiderai sur ce qui doit être gardé et ce qui doit disparaître. Toi, en contrepartie, tu sauras exactement qui je suis et crois-moi, ça vaudra son pesant d’or. Si tu roules avec moi, je t’en dirai plus et, le reste sera grassement récompensé. Tu me donneras ton prix. » Que je négocierai pour la forme. Il visera plus haut. C’est la base même des gens comme nous, de ceux qui sont prêts à bosser dans l’ombre.
Got a secret, can you keep it ? - @Amos Taylor La vie d’un hackeur n’est pas toujours simple, non elle ne l’est pas du tout dans le sens ou ce métier, cette passion, n’est pas légale. Pourtant le jeune hackeur qui avait certainement prit la bonne voie en raccrochant après un séjour en taule n’avait pas vraiment raccroché cela dit. Non, il se tenait devant cet Amos, un type lui ayant dit d’avoir besoin de ses compétences en piratage informatique. Après avoir testé le petit gars avec plusieurs questions, il était enfin prêt à rentrer dans la danse avec Justin, qui plus est, il venait même de lui dire qu’il aimait la façon de penser du jeune homme. Justin, prenait de grand risque en apparaissant devant l’homme, tout comme l’homme en prenait également en se trouvant devant le hackeur. Un job, un risque, deux personnes. L’un comme l’autre, était en danger alors il n’y avait surement pas à s’en faire et si le type payait bien, il n’y aurait pas de soucis car le hackeur était quelqu’un de réglo, tant que l’on ne l’entube pas. Amos venait de l’informer de tout un tas de chose sur ce qu’il verrait en travaillant avec ce dernier, prostitution, de gosse qu’on laisse crever seul, les droguant à tout va.
Justin d’un air impassible, même si dans le fond, cela ne le laisser pas de marbre mais bon, ce n’était pas vraiment sa faute à lui. Puis, s’il pouvait y faire quelque chose en travaillant pour cet homme alors il en serait que plus motivé. « Justement, cela me motive encore plus à travailler avec vous, si on peut à nous deux arrêter ce massacre alors j’suis partant. ». Dit-il avec une grande assurance en plongeant son regard dans celui de son comparse en face de lui. Après cela c’était au tour d’Amos de prendre la parole en arborant une aura ainsi qu’un ton remplit de confiance en lui. C’était un gros morceau qu’il proposait au jeune hackeur, que tout cela pourrait même le dépasser d’après ces dires, Justin était prêt pour n’importe quel boulot, c’était sa marque de fabrique depuis déjà un bail. Il parler de confiance également que cette dernière était dans les deux sens, dans la réciprocité de l’un comme de l’autre. Continuant on précisant que s’il venait à foirer son coup, personne n’en saurait rien à son propos, et de l’aide qu’il aurait pu apporter à cet homme d’affaire.
Ce qui avait surement pour but que de le rassurer un tant soit peu de cette pression qu’il n’avait pas dans le fond, car il savait de quoi il était capable le hackeur et qu’il ne se ferait pas berné par qui que ce soit. « On va dire que je vous fait confiance pour que cela n’arrive pas, que j’ai également confiance en moi pour que cela n’arrive pas non plus ! Les risques valent la paie comme on le dit si bien non ? ». Dit-il en arborant un léger sourire en coin en fixant l’homme d’affaire avec ses yeux. Amos voulait savoir si le jeune hackeur ne se dégonflerait pas, il était clairement inscrit sur son visage qu’il ne le ferait pas du tout, histoire de rassurer l’homme devant lui. Il voulait le tester histoire de voir de quoi il était capable, normalement il aurait déjà pris la porte le hackeur pour avoir douté de ses compétence, mais il ne le ferait pas. La cause de cet homme avait réussi à toucher Justin. « Je vous suis alors, faisons cela histoire que vous arrêtez de douté de moi ! Puis vous prendrez autant de risque en me dévoilant vos informations, alors je serais votre homme. Y aura plus qu’à se revoir pour ce boulot gratos avant de passer aux choses sérieuses ? ». Dit-il sur un ton confiant et buvant également une gorgée de son café histoire de s’abreuvait un peu après tous ces mots. Finissant sa tasse tout en rangeant son portable dans sa poche et remettant en place sa sacoche en fixant l'homme pour reprendre la parole. « J'imagine que l'on ne va pas le faire ici ce petit boulot ? On se revoit où ? ». Se levant pour se mettre debout tout en fixant l'homme avec une grande assurance, en attendant patiemment sa réaction, car il savait très bien qu'ils n'allaient pas faire ce petit boulot dans ce café. Amos se levant pour lui donner des documents, que le hackeur devrait étudier, une fois cela fait l'homme d'affaire lui tendant la main pour clore ce rendez-vous et validé ledit boulot...