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 You've got a friend in me (AMORY)

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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyVen 24 Jan 2020 - 13:47

Affalé sur son canapé, Gregory caressait passivement Doowap. Sa main disparue sous sa fourrure épaisse faisait des allées et venues sur le flanc de l’animal à moitié couché sur lui, profitant de ce moment de partage entre lui et l’être vivant qu’il préférait le plus sur cette planète. Son chien s’était endormi, et sa respiration régulière venait se superposer aux bruitages de batailles dans le Star Wars qu’il regardait pour la énième fois. Il connaissait les répliques par cœur, mais le film faisait juste office de bruit de fond et d’occupation. Il n’avait pas eu envie de sortir se bourrer la gueule et de rentrer avec quelqu’un à son bras, il voulait juste glander dans son appart ce soir. Le lieutenant avait passé une journée relativement tranquille au boulot aujourd’hui, il avait interrogé deux trois gars un peu coriaces mais plutôt coopérateurs, exploité Archibald, bouffé son sandwich en quinze minutes et il était même rentré suffisamment tôt pour amener Doowap se promener pendant une bonne heure et demie. Son regard se posa à nouveau sur son chien, un faible sourire venant fendre les commissures de ses lèvres.

Greg bougea lentement du canapé pour se munir de la bière qui trônait sur sa table basse au milieu des boîtes de nouilles vides qu’il avait commandé pour son repas, évitant les gestes brusques afin de ne pas réveiller la boule de poils qui ronflait sur sa cuisse. Ce mouvement n’eut pas d’impact sur le sommeil de son animal, mais la sonnette qui retentit le réveilla brusquement. La tête relevée et les oreilles en l’air, il fixait la porte. « Putain mais qui vient sonner chez les gens à 22h30 » grommela-t-il. Doowap sauta du canapé pour trottiner jusqu’à la porte d’entrée. Il retenait ses aboiements, mais sa queue s’agitait frénétiquement. « C’est qui, Doowap ? » demanda-t-il, comme si son chien avait la capacité de lui répondre. Au vu de son excitation, la personne qui se trouvait derrière la porte était connue par son animal, et certainement appréciée.

Le quarantenaire posa sa bière sur sa table avant de se relever telle une grosse loque, et traina des pieds pour atteindre l’entrée alors que son chien s’impatientait. « Oui, c’est bon, c’est bon je vais ouvrir », lui dit-il en le caressant entre ses oreilles, comme si ce geste pouvait le calmer un peu. Lorsque Greg ouvrit la porte, son ami le serra contre lui de sa main libre, l’autre main étant prise par une bouteille. « Hey, euh… Salut Amos ! » Il lui tapota le dos avant de le prendre par les épaules pour l’éloigner « P’tain qu’est-ce que tu fous là toi, t’as pas autre chose à foutre à cette heure-ci ? » Sourire sincère aux lèvres, il n’était pas étonné de cette visite surprise. « Heureusement que j’étais pas avec une nana, sinon je t’aurais foutu un coup de pied au cul pour que tu te casses de là. » lui lança-t-il en riant. « Viens, rentre ! » Il l’incita à rentrer en lui tapant sur l’épaule, pendant que Doowap lui sautait dessus pour lui demander des caresses.

@Amos Taylor :l:

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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyDim 26 Jan 2020 - 18:23




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@Gregory Morton
Allongé sur mon sofa, le regard accroché par ma carte, je me sens mal dans mes baskets. J’ai envie d’hurler, de m’enfuir, de rentrer chez moi alors que Brisbane pourrait le devenir. J’ai, dans cette ville, des amis sur qui compter, des membres de ma famille également. Je n’aimais pas y songer, mais Raleyn s’y creusait une place lentement, mais sûrement. Ses manigances me ressuscitaient, me rappelaient qu’à une époque, je fus autre chose qu’un bon à rien, un père irresponsable et, surtout, défaillant. A ce rythme, je ne tarderais pas à devenir accroc à ses jeux de séduction. Ce ne serait qu’une addiction de plus, songeais-je pour me donner bonne conscience. Dans les faits, elle serait sans nulle doute la plus dangereuse de toute. Quoiqu’il en soit, alors que je recrachais l’air vicié de tabac de mes poumons, une idée surgit sans crier gare. Si j’étais mal à l’aise entre ces murs, c’est parce qu’ils étaient clos, qu’ils ne berçaient pas de l’illusion que l’horizon s’étend à perte de vue. Les champs ont ce pouvoir, mais ils en sont rien en comparaison de l’impact que la mer a sur moi. Je peux la contempler, sans m’ennuyer, des heures durant, à l’image de ces amantes trop belles que l’on contemple avec satisfaction, nos méfaits accomplis. La mer, elle avait été ma maîtresse, la première cause de l’érosion du joli couple que Sarah et moi avions formé jadis. La mort de ma fille fut le coup de canif de trop dans notre contrat de mariage que je refuse de clore bien sûr. Mais, mon besoin de voguer avec mes frères d’arme devint rapidement une nécessité qu’elle ne comprenait pas. Aussi, conclus-je pour moi-même que je vivrais mieux ma captivité à Brisbane si j’avais mon bateau. Je n’aspirais pas à posséder un navire plus grand qu’un loft. Je l’imaginais cosy, offrant une chambre, une cuisine, un salon et sur salle de bain. Rien de prétentieux ou de luxueux. Ma condition, c’était qu’il soit amarré au port de cette ville et qu’il ait un pont presque plus confortable que sa cale. De là, je pourrais me perdre dans mes contemplations. J’aurais tout le loisir de me perdre dans les remous des vagues. Je pourrais me rappeler que le monde est infini et rempli de trésors que mes fantasmes imaginent dénicher les uns après les autres. C’était séduisant. Je me sentais mieux, jusqu’à ce que je me rappelle que posséder une telle embarcation avait un coût, une somme d’argent que je ne possédais pas encore. Certes, mes activités au Club sont lucratives. A vivre comme un misérable, je possède une pomme pour la soif, mais mes économies ne sont pas à la hauteur de l’acquisition. Améliorer ma condition exigeait dès lors que je contracte une tête auprès d’un créancier plus riche que moi, un qui n’assassinerait pas mon orgueil à coup de hache. Autrement dit, tous… sauf Mitch. Pour être tout à fait honnête, j’avais en tête une personne précise qu’il me fallait approcher et je ne connaissais, sur ces terres, qu’une seule qui me permettrait de l’approcher : mon ami Greg. Ni une ni deux, je bondis de mon canapé et, mu par la force de mon caprice, je m’engouffrai dans le trafic mesuré de cette fin de soirée le cœur plus léger qu’à l’accoutumée.

Qu’il soit tard lorsque je frappai à sa porte ne me tracassait pas outre mesure. Derrière la porte, je ressemblais à un gosse happé par la frénésie de Noël. Quand il m’ouvrit, je trépignais et son chien, que j’appréciais comme un membre de la famille Morton, écopa d’une longue caresse sur le haut du crâne. Accroupi devant ce dernier, je considérai à peine la surprise de son maître. Je ne la relevai pas, me contentant de répondre à sa question. « Non ! » C’était peu dire. A part me lamenter sur mon sort et fomenter des plans tous plus machiavéliques les uns des autres, en vue de la chute de mon boss, je n’avais pas grand-chose comme loisir dans cette maudite ville. « Fallait que je te parle d’un truc. Ça ne pouvait pas attendre. » anticipais-je sur la question suivante. Il n’y avait jamais qu’avec mes proches amis que je me montrais plus loquace que de coutume, sans doute parce qu’ils savaient apprécier le cadeau à sa juste valeur. « Arrête ton char. Il y a plus une gonzesse de nos jours qui s’encanaillerait avec une antiquité dans ton genre. Tu me fais entrer ou tu me sers un cognac dans ton hall ? » le provoquais-je en me redressant, Doowap, jamais rassasié, sautillant sur ses pattes en quête d’attention. Pour peu, j’aurais pu envisager le déranger réellement sans cette tape amicale sur mon épaule. « Ce sera donc un cognac ou du Whisky si tu en as. Sec. De préférence. » précisais-je inutilement. Mes goûts n’étaient plus un secret pour lui. « Alors ? Puisque tu es seul, qu’est-ce que tu faisais, toi ? » Avant que je ne vienne déranger ta quiétude, pensais-je en m’installant dans son divan. « Tu somnolais ou je peux entrer dans le vif du sujet en étant certain d’avoir toute ton attention ? » Et je le dévisage, soucieux d’interpréter la moindre grimace qui trahirait sa fatigue. A son âge – le nôtre ? – on est moins fringuant. Certains seraient déjà au lit…





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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyJeu 30 Jan 2020 - 23:57

« Fallait que je te parle d’un truc. Ça ne pouvait pas attendre. » Amos semblait de bonne humeur, mais le lieutenant se demanda quelle était la vraie raison de sa présence. Il n’était pas étonné de voir son ami débarquer à l’improviste, ce n’était pas la première fois qu’il lui faisait le coup, mais cette fois-ci il avait l’impression que le plus jeune était venu toquer à sa porte pour une raison précise. Gregory répondit d’un simple « Hm… ? » pas très expressif, et qui ne poussait pas Amos à développer. Il lui fit remarquer qu’il aurait pu être occupé ce soir, pas disponible pour lui, mais l’autre rétorqua sans peine. « Arrête ton char. Il y a plus une gonzesse de nos jours qui s’encanaillerait avec une antiquité dans ton genre. Tu me fais entrer ou tu me sers un cognac dans ton hall ? » Morton lâcha un rire. « Tu rigoles ou quoi, tout le monde sait que la quarantaine c’est le plus bel âge. Puis moi ça me réussit franchement bien. » Il ponctua son affirmation d’un regard aguicheur et d’une danse de sourcil avant de saisir la bouteille de cognac que tenait le brun aux yeux bleus. Greg s’écarta légèrement pour laisser passer son vieil ami. « Vas-y installe toi dans le salon, j’vais chercher les verres. Même si je sais que toi tu bois à la bouteille, chez moi on est civilisé » dit-il en se dirigeant directement vers la cuisine.

Greg connaissait Amos depuis qu’ils étaient gamins. Il avait passé toutes ses vacances d’été avec ce petit voyou, son ami depuis toujours. L’enfant citadin adorait ces séjours chez ses grands-parents, qui, malgré leurs occupations quotidiennes de campagnards, trouvaient toujours du temps pour profiter de leur petit fils qu’ils voyaient une fois par an. Ils passaient des vrais moments en famille, du temps que ses parents n’avaient apparemment pas à lui accorder, à Greg. Chaque année, il attendait avec impatience de pouvoir y retourner, de retrouver ses grands-parents mais aussi son ami d’enfance qui lui faisait faire toutes les conneries du monde. Alors quand Greg a su qu’Amos venait sur Brisbane, il s’était fait une joie de l’accueillir.

« Alors ? Puisque tu es seul, qu’est-ce que tu faisais, toi ? » La voix d’Amos le tira hors de ses pensées. « Tu somnolais ou je peux entrer dans le vif du sujet en étant certain d’avoir toute ton attention ? » L’aîné débarqua dans le séjour les deux verres dans une main et la bouteille dans l’autre. Il retrouva son hôte assis sur le canapé, Doowap à ses pieds venu profiter d’une nouvelle présence pour réclamer des caresses. « Tu me demandes ce que je foutais mais t’en as absolument rien à carrer en fait » s’exclama Gregory d’un air faussement offusqué. « Je regardais Star Wars pour la je ne sais combientième fois, ça va tu déranges pas trop encore » dit-il avant de se saisir de la télécommande pour couper la télévision. Il ouvrit la bouteille, versa le liquide ambré dans les verres et en tendit un à Amos. « A la tienne mon frère. » Il leva son verre en sa direction pour trinquer, puis le porta à son nez pour humer les notes boisées de l’eau de vie. Le degré important de l’alcool vint lui réchauffer les yeux, sensation qu’il avait appris à apprécier, habitué au whisky et autres alcools forts. Il porta le verre à ses lèvres pour laisser couler le liquide dans sa bouche, laissant les arômes envahir sa langue et son palais. « Hm, il est bon. Merci pour la bouteille. » souffla-t-il. « Bon, maintenant que j’ai eu ma petite dose d'alcool, je suis plus apaisé. » plaisanta le plus vieux. « Tu as toute mon attention mon ami. Qu’est-ce que tu as de si important à me dire ? » Gregory releva les yeux et plongea son regard dans celui de son interlocuteur en attendant sa réponse.

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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptySam 1 Fév 2020 - 17:09




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@Gregory Morton
Je mentirais si je prétendais que la villa Morton n’était pas l’un de mes points de chute. J’y échouais souvent pour y rechercher de la compagnie. Avec lui, je n’étais pas obligé de faire semblant d’aller bien, d’être parfaitement heureux et complètement remis de la mort de ma fille. Je pouvais me pointer la gueule en vrac sans être forcé de m’en excuser ou de livrer des explications acceptables pour obtenir un droit de passage. J’étais toujours le bienvenu, que ça soit par l’animal de compagnie de la maison – seul maître en ces lieux – ou par mon ami. Je l’étais même quand je n’avais rien de particulier à dire et que je me contentais de poser dans le canapé pour regarder un film, boire un verre ou échanger sur des banalités. Ces dernières représentaient ce semblant de normalité dont j’avais besoin parfois, cette piqûre de rappel qui m’intime que la vie n’est pas que faux-semblants, vices et vengeances. La surprise de Greg n’était donc pas supposée à cause de ma présence, mais par cette manière rare que j’eus de l’aborder. J’avais un secret à partager, un truc important à mes yeux que je ne pouvais confier à personne d’autres, ce qui ne m’empêchait pas pour autant de le houspiller un peu. Ça aussi, ça contribue à me rappeler qu’il y a du bon en l’Homme, que l’existence n’est pas qu’une allumeuse qui reprend après avoir donné. «C’est ça. Je te mets au défi de me citer le prénom d’une gonzesse qui s’intéresse réellement à toi. Essaie, qu’on rigole. » le houspillais-je en me retournant mentalement la question. Le constat est édifiant. Hormis Raelyn et son besoin de distraction, l’étendue de mes relations est un désert, parce que je me sens toujours lié aux souvenirs de mon couple avec Sarah. A chaque fois que mon regard désirait la chef de file des dealers du Club, j’avais le sentiment de trahir mon épouse, de cracher sur mon mariage, alors qu’il n’en reste plus rien. C’est ridicule. Il est urgent que je travaille à me désencombrer des émois inutiles et des freins grippés. Ils me ralentissent quand l’alcool, lui, est un véritable moteur. Aucune soirée digne de ce nom ne s’en préserve, de même qu’une conversation qui s’annonce plus grave que l’échange du moment. Sous son invite, je m’avance dans le salon et je retrouve ma place habituelle : une causeuse confortable. Sa dernière blague, je la couve simplement d’un sourire, sans m’en défendre, parce qu’il a raison. Je peux boire au goulot, qu’importe que ça soit fort ou sucré. « Tu te trompes. » ponctuais-je depuis mon siège. « J’adore t’entendre avouer que tu te fais chier. » plaisantais-je tandis qu’il nous sert de quoi nous désaltérer et, par-dessus-tout, entretenir mes mauvaises habitudes. Nos lèvres se lèvent à distance et je lui accorde un signe de tête entendu en réponse à ses remerciements, avant d’en venir à l’objet de ma venue… enfin.

Maintenant qu’est venu l’instant de vider mon sac, ça me semble tout de suite moins urgent, mais je me lance. « J’ai besoin d’argent. Une grosse d’argent. Un truc qui tournerait autour de 350 000 dollars, et je suis gentil. » Pour l’aménager à mon goût, il me faudrait un autre apport, mais mes activités au sein du Club ne sont pas ingrates. Peu à peu, je me tisse mon bas de laine. Il est conséquent, mais de là à m’offrir un bateau. « Je suis pas là pour te les demander, ni même pour envisager que tu me fasses une avances. Pas d’histoire d’argent en amitié. » C’était le meilleur moyen pour l’abîmer et, à terme, la détruire. « Mais, tu as des relations… si tu vois ce que je veux. » Je n’en doutais pas un instant.






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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyVen 7 Fév 2020 - 23:46

Gregory n’avait aucun mal à séduire, les femmes en tous cas. Il s’appuyait beaucoup sur la confiance en lui qu’il s’était construite à force de côtoyer les bars et les jolies dames qui s’y trouvaient, et repartait rarement penaud. La séduction avec les hommes en revanche, c’était différent. Il retrouvait cette pudeur et cette timidité qu’il n’avait absolument pas en présence des femmes, et se laissait accoster plus qu’il n’entreprenait. Et, quand il affirma à Amos que la quarantaine était un âge qui le mettait en valeur, il ne mentait pas. Il connaissait son potentiel, et s’amusait d’ailleurs beaucoup avec. « C’est ça. Je te mets au défi de me citer le prénom d’une gonzesse qui s’intéresse réellement à toi. Essaie, qu’on rigole. » Greg arrivait sans peine à obtenir des moments de partages charnels, mais il ne se souvenait que rarement de la personne avec qui il passait ce temps-là. Il avait décidé de ne plus s’impliquer émotionnellement, il préférait se contenter de satisfaire ses besoins primaires sans se préoccuper de tous ses défauts – notamment son côté maladroit et peu sûr de lui – qui pouvaient, à nouveau, venir faire foirer la relation. A part Elizabeth, il n’avait personne de réellement régulier en ce moment, et il n’était même pas certain de ses intentions à elle non plus. Bien trop fier de lui, il n’hésita pas à se faire des louanges malgré leur inexactitude. « T’es sûr ? On va y passer la nuit si je te fais toute la liste mon pauvre vieux ! » badina-t-il.

Les deux gaillards, avachis sur le canapé, commençaient gentiment à entamer leur verre. Ce soir, Amos était venu pour une raison précise, et il ne tarda pas à l'énoncer. « J’ai besoin d’argent. Une grosse d’argent. Un truc qui tournerait autour de 350 000 dollars, et je suis gentil. » Il avait sorti ça d’un naturel fascinant, posant l’information comme on passe une lettre à la poste. Gregory faillit s’étouffer, un toussotement venu faire office de recrachage de la boisson alcoolisée. « Pardon ? » Il le fixa d’un air ébahi, les yeux remplis d’incompréhension. « Plus de 350 000 dollars ? » Il n’arrivait pas à comprendre le besoin urgent de cette grosse somme d’argent, mais il savait qu’il n’avait pas les moyens de l’aider. Qu’attendait-il en venant ici ? Que son aîné lui prête autant de fric ? « Je suis pas là pour te les demander, ni même pour envisager que tu me fasses une avances. Pas d’histoire d’argent en amitié. » Greg lâcha un semi soupir de soulagement. Il aurait eu peur que cette histoire ne crée un froid, un fossé entre eux. Il voulait être présent pour son ami, mais il n’aurait jamais pu l’être de cette manière. Prêter 1000 dollars encore, ça aurait pu se faire. Mais les 350 000 dollars qu’Amos demandait aurait largement dépassé la limite d’une relation de confiance dans une amitié saine. Alors, que voulait-il finalement ? « Mais, tu as des relations… si tu vois ce que je veux. » Le lieutenant haussa un sourcil. Il ne comprenait pas vraiment la demande de son ami, il ne voyait pas où il voulait en venir. Gregory n’entretenait pas de grandes relations avec des millionnaires, la seule personne qu’il connaissait c’est… Maeve. Non Amos, s’il te plait ne me demande pas ça, pas à elle, le supplia-t-il intérieurement. Il fit le naïf, celui qui ne comprenait pas. « Amos, où veux-tu en venir ? » Il le fixa, à la recherche d’indices. « De quoi… De qui as-tu besoin ? Et surtout, pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu as besoin d’autant d’argent ? » Ils se respectaient mutuellement, tous les deux sachant que certaines choses ne peuvent pas être dites, mais l’aîné avait besoin d’en savoir plus. Surtout s'il voulait emprunter de l'argent à cette garce.

@Amos Taylor
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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptySam 8 Fév 2020 - 17:51




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@Gregory Morton
Je le connais bien, l’animal. Je n’irais pas jusqu’à prétendre que je détiens tous ses sales petits secrets – on en a tous – mais j’étais assez au clair avec ses habitudes. Les femmes l’aimaient, Greg. Elles étaient attirées par son humour parfois bancal et son assurance. Il les amuse et ça suffit à faire mouche. En revanche, je doute sincèrement qu’il se souvienne du prénom de toutes ses conquêtes. D’après moi, il souffrait d’une peur irraisonnée envers l’engagement, ce qui limitait le nombre de femmes qui s’intéressaient réellement à lui et, bien entendu, le contraire également. Je choisis donc de lui sourire, d’un air faquin, mais sans relever. J’aime rire avec cet ami de longue date, mais je suis montée sur ressort ce soir. Je suis pris d’une forme inédite d’enthousiasme et je peine à le dissimuler. J’ai hâte, vraiment, de trancher dans le vif du sujet. Dès lors, avachi dans sa causeuse, un verre entre les mains, je déposai la raison de ma venue sur la table. Aurais-je été trop brutal ? Je comprends à sa tête qu’il est abasourdi par l’ampleur de la somme dont j’ai besoin et, tandis qu’il manque de s’étouffer, je réalise qu’il s’imagine que j’attends qu’il verse un acompte sur une dette que je ne contracterais jamais auprès de lui. Les histoires d’argent sont dangereuses en amitié. Les deux ne font pas bon ménage. Ainsi, je pris la peine de le rassurer, lui précisant qu’à aucun moment je ne songeai à le dépouiller de ce montant pharaonique. En était-il soulagé ? Pas vraiment. C’est ce que son soupir tend à me faire croire, mais il est évident qu’il a saisi où je voulais en venir.

C’est sa relation avec Maeve Fox qui m’a motivé à frapper à sa porte. Ils se côtoyaient depuis longtemps à présent. Bien sûr, j’ignore quelle est la nature exacte du lien qui les unit. Je n’ai jamais posé de questions. Je n’étais pas réellement concerné d’ailleurs. Si je m’en remettais à sa bonne volonté, c’est que Greg détient les clés qui ouvriront la porte qui conduit à mon objectif. Et pourtant, bien que ça m’embête sincèrement, je saisis qu’il ne m’aidera pas sans gagner en détail. Pour obtenir cette faveur de l’agent de police, il me faudrait plus que des non-dits. Je serai forcé d’user d’arguments solides et de faire preuve d’une sérieuse dose d’honnêteté et d’un soupçon de ruse. « Ouais. Je sais. Ça a l’air dingue dit comme ça. Et, encore, c’est à la grosse louche. » ajoutais-je plus maladroit que je ne l’aurais voulu. Peu mieux faire, songeais-je en m’adossant contre la causeuse. « Attends, une question à la fois. » recommençais-je dans l’espoir, cette fois, de réussir à le rassurer. Il n’est pas bête, Gregory. S’il tire cette tête, c’est qu’il a déjà compris sur quel sentier je l’emmenais et, à choisir, j’aurais préféré qu’il ne joue pas aux innocents. « Je veux un bateau. » Normalement, ça ne le surprendra pas. Mon amour pour la mer, l’océan et la navigation n’a jamais été un secret pour lui. « J’en ai déjà repéré un, mais il n’est pas en très bonne forme. Il a été vandalisé. C’est le moment pour moi de l’acheter ou il va me passer sous le nez. » Le navire que je convoitais, neuf, valait une petite fortune. « Je ne peux pas vivre dans ce studio. Je ne m’y sens pas bien et je ne peux même pas recevoir. » Il n’y avait jamais mis les pieds. « Et, j’ai un ami. » Qualifié Mitchell comme tel m’écorcha les lèvres, mais je n’en montrai rien. « Qui a une idée d’affaires. Je voudrais investir. C’est pour ça que j’ai besoin que tu me présentes Maeve Fox. .. ou au moins, que tu m’y introduises. »




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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyLun 10 Fév 2020 - 11:46

Amos avait confiance en Greg, et c’est certainement la raison pour laquelle il était venu sonner à sa porte pour cette demande. Ça, et le fait qu’il ne devait pas avoir énormément d’amis sur Brisbane, il n’en parlait pas en tous cas. Quoi qu'il arrive, Gregory ne pouvait pas aider son ami, pas de cette façon. « Ouais. Je sais. Ça a l’air dingue dit comme ça. Et, encore, c’est à la grosse louche. » Il n’était même pas certain de la somme dont il avait besoin, comment pouvait-il être pris au sérieux ? L’aîné avala d’une seule traite le contenu de son verre, comme s’il avait besoin d’un peu de courage pour affronter son ami et sa demande. Le lieutenant enchaîna rapidement les questions, il cherchait à comprendre, à déceler les réelles attentes d’Amos. Il avait besoin de réponses, il ne pouvait pas le guider vers Maeve comme ça sans en connaître plus. Il n’était même pas sûr qu’elle accepterait d’ailleurs, pourquoi le ferait-elle, par gentillesse et affection envers Greg ? Il n’y a plus rien entre eux, plus rien de visible en tous cas. Ils s’étaient quittés violemment la dernière fois qu’ils s’étaient vus, et la rancœur était toujours l’ingrédient principal de leur relation.

« Je veux un bateau. » Aurait-il perdu la raison ? Le brun aux yeux bleus avait d’ailleurs entamé des recherches pour investir, et Greg ne comprenait vraiment pas son engouement pour ce nouveau projet. « Je ne peux pas vivre dans ce studio. Je ne m’y sens pas bien et je ne peux même pas recevoir. » Cette excuse semblait à moitié valable pour l’aîné. Il plissa les yeux, sceptique, avant de se resservir un autre verre dont il but le contenu aussi rapidement que le premier. « Tu veux acheter un bateau pour recevoir du monde ? C’est ça que t’es en train de me dire ? C’est pas plus simple de louer un truc plus grand ? » Il le testait, il avait le sentiment que ce n’était pas la seule raison pour laquelle il voulait acheter. « Et j’ai un ami. Qui a une idée d’affaires. Je voudrais investir. C’est pour ça que j’ai besoin que tu me présentes Maeve Fox. .. ou au moins, que tu m’y introduises. » Il s’attendait à entendre le nom de Maeve, mais il espérait qu’Amos ne le sorte pas. Il était à présent forcé de lui répondre positivement, comment le prendrait son ami sinon ? « Une idée d’affaire, donc… C’est quoi, j’ai le droit de savoir ? » Il réussit à lui offrir un sourire, à moitié sincère, essayant d’ajouter un peu de légèreté dans cette ambiance devenue plus lourde que d’habitude entre eux. « Va falloir que tu m’en dises plus si tu veux que je t’introduises à la GRANNNNNDE Maeve Fox. » Il se permettait de se moquer du titre de son ancienne meilleure amie d’enfance, celle qui l’avait aujourd’hui trahit sur de nombreux points. Gregory avait beaucoup de rancœur envers cette femme, et il fallait vraiment qu’il soit mis au pied du mur pour la solliciter à nouveau.

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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyMar 11 Fév 2020 - 0:56




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@Gregory Morton
Il est médusé, Greg. Il n’essaie même pas de le cacher. Il boit, tout de go, le contenu de son verre et j’en profite pour avaler le mien sans ambages. Au contraire, j’évitais, refusant qu’il me serve le couplet qui me prêtait les comportements d’un alcoolique. J’avais bien assez avec Sarah et Kelly pour me le rappeler. Le scotch, qui brûla l’œsophage, me fit un bien fou alors que je joue volontairement aux imprudents. Je sais exactement la somme dont j’ai besoin, mais elle n’était pas dénonçable dans ce salon, à cette tardive de la nuit, à cet ami, néanmoins policier, qui s’inquiéterait plus encore qu’il ne le fait déjà. C’était sans doute de ma faute. À force de distiller les informations au compte-gouttes, j’offre trop de place à son interprétation. Ce bateau, contrairement à ce qu’il semble supposé, n’est pas la lubie d’un type trop pauvre pour se l’ouvrir et qui rêve sa vie en couleur. J’en ai besoin parce que j’étouffe, que j’ai oublié qui j’étais,  que la mer me rappelle mes plus beaux souvenirs et que j’ai besoin de m’en rapprocher. J’en ai besoin parce que sans son confort, nul - à commencer par Mitchell – ne m’accordera jamais assez de crédit pour que j’évolue au sein du Club, que j’en découvre tous ses secrets et que je puisse, à terme, le démanteler. « Non, ce n’est pas ce que je suis en train de te dire. » Si c’était l’enjeu, en effet, j’aurais déménagé dans un quartier moins malfamé. « Je ne suis pas fait pour vivre les deux pieds sur terre, Gregory. » Je pensais qu’avec le temps, il l’aurait compris. « Je peux la travailler. » Comme je le fis durant toute mon enfance. « Mais je ne m’y sens pas à ma place. Je veux un bateau parce que je pourrais y vivre, tranquillement, dans un confort certain, sans me sentir emprisonné, sans avoir l’impression que… »

J’hésitai parce que du temps de mon mariage, Sarah et moi avions partagé un toit, semblable à la ferme de mes parents et que je ne m’en étais pas plaint outre mesure. La différence, c’était que mes missions, en tant qu’engagé de la Navy, m’avait permis d’assouvir ma soif de grande étendue. Chaque fois que je grimpais sur un bateau, je nourrissais ce sentiment particulier d’être vivant et ça manquait à ma vie depuis les décès de ma fille. Trop souvent, quand je croise mon reflet dans un miroir, je me fais la réflexion que je suis mort avec Sofia, en même temps qu’elle. « Eh oui, tu as le droit de savoir. Il aimerait ouvrir un casino. » Faux. Il en avait déjà un, sous mon initiative. C’était moi qui proposerais à Mitchell de s’agrandir, de s’étendre à travers Brisbane, d’envahir chacun de ses quartiers, à commencer le plus riche d’entre eux, mais ça, je choisis de le taire pour préserver Gregory et son éthique. Je me répugnais à lui mentir, mais c’était pour son bien, c’était mon rôle de le protéger de moi et la rage à laquelle j’appartiens tout entier depuis des années. « C’est un truc légal, tu sais. Je n’ai pas l’intention d’entraîner ton amie dans les emmerdes. » ajoutais-je puisqu’il la qualifia de grande, avec exagération, ce qui de mon point de vue, trahissait l’admiration. À moins qu’il ne s’agisse de méfiance ? « Pourquoi tu as l’air si réticent ? Qu’est-ce qui te chiffonne exactement ? Tu me connais, non ? Tu sais que je ne te le demanderais pas si ce n’était pas important. Et tu sais aussi que je ne suis pas un illuminé. Alors, c’est quoi qui te retient  ? » m’enquis-je en espérant qu’il saurait se montrer aussi honnête que je ne l’étais moi-même au profit de notre belle amitié.




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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyMer 12 Fév 2020 - 23:40

« Je ne suis pas fait pour vivre les deux pieds sur terre, Gregory. » Le lieutenant connaissait l’amour d’Amos pour la mer, il le savait et pourtant cela ne lui était pas venu à l’idée. Il n’avait pas l’habitude que son ami vienne lui demander ce type d’aide, et il s’était tout de suite mis sur la défensive quand il avait compris que le plus jeune cherchait à se mettre en contact avec Maeve. « Je peux la travailler. Mais je ne m’y sens pas à ma place. Je veux un bateau parce que je pourrais y vivre, tranquillement, dans un confort certain, sans me sentir emprisonné, sans avoir l’impression que… » Greg plongea ses yeux dans ceux de son ami. « Que quoi, Amos ? » Il savait que la mer lui manquait, qu’il n’avait pas été entièrement comblé même après avoir emménagé avec Sarah dans la ferme de ses parents. Il avait besoin de cette proximité à l’eau, et surtout le besoin de combler le trou énorme qui s’était formé dans son cœur depuis la mort de sa fille, par quelque chose qui lui faisait réellement du bien l’alcool ne lui suffisant plus. Le lieutenant se resservit un verre, hésitant un instant avant de verser du scotch dans le verre de son ami, mais Amos ne lui laissa pas le choix et lui prit la bouteille des mains pour se satisfaire seul.

« Eh oui, tu as le droit de savoir. Il aimerait ouvrir un casino. » « Un casino ? Attends je saisis pas trop c’que tu m’dis là. » Il avala une nouvelle fois le contenu de son verre d’une traite avant de se resservir, se promettant qu’il attendrait plus de deux minutes pour le descendre cette fois-ci. Les culs-secs enchaînés lui étaient déjà montés à la tête, un étourdissement léger trahissant un début d’ivresse. « Tu as besoin de fric pour t’acheter un bateau, ET pour investir dans un casino ? » Le discours d’Amos devenait incompréhensible. Apparemment, cette affaire relevait de la légalité et non de l’escroquerie, et il lui assurait que Maeve ne serait ni en danger, ni dans une situation délicate. « J’en ai rien à foutre que tu la foutes dans la merde. » lâcha-t-il amèrement. Il n’avait pas voulu sortir cette phrase à voix haute mais il était déjà lancé sur ce sujet sensible, et, il allait d’une manière ou d’une autre devoir expliquer à Amos pourquoi il aurait préféré ne pas avoir à la recontacter. « Pourquoi tu as l’air si réticent ? Qu’est-ce qui te chiffonne exactement ? Tu me connais, non ? Tu sais que je ne te le demanderais pas si ce n’était pas important. Et tu sais aussi que je ne suis pas un illuminé. Alors, c’est quoi qui te retient  ? »

Le lieutenant émit un grognement d’insatisfaction. Il faisait évidemment confiance à Amos, c’était d’ailleurs une des seules personnes de son entourage vers qui il se tournerait en cas de grosse emmerde. Certainement un des seuls qui ne porterait pas de jugement, qui serait compréhensif et tout simplement présent pour l’aider et l’épauler. Gregory ne voulait simplement plus avoir à recontacter Maeve. Elle avait acheté le silence de ces hommes, puis leur potentielle parole contre Greg, pour dénoncer le fait qu’il les avait violemment tabassés après avoir couché avec eux, tout ça parce qu’ils risquaient de dévoiler au grand jour sa bisexualité. Il aurait tout perdu si cette garce avait décidé de tout révéler, son job, sa réputation, tout ce dont il avait besoin pour se sentir encore un peu vivant en fait. Elle s’en était servi de tout ça, pour qu’il fasse passer de la drogue et des armes pour elle et son business illégal. Elle l’avait utilisé comme un pion parmi d’autre, elle l’avait humilié et blessé dans son égo alors qu’ils avaient été pendant longtemps liés comme les doigts de la main. Et, pour couronner le tout, elle lui avait appris lors de leur dernière altercation, que Darren avait eu une fille, Lizzie, qu’elle le savait depuis 2008 mais elle avait décidé de garder cette information pour elle. Il ne voulait plus avoir à faire à elle, il ne voulait plus entendre parler d’elle.

Morton se rinça la gorge une nouvelle fois de sa boisson alcoolisée. La sensation de chaleur qui se traçait de son œsophage à son estomac s’était estompée. Il avait été anesthésié par l’alcool, mais surtout par ce mal-être auquel il devait à nouveau faire face en pensant à Maeve. « Je sais. Je sais que t’as les pieds sur terre malgré ton amour pour la mer. » dit-il en plaisantant. Son ami semblait attendre des réponses, et il retrouva alors son sérieux. « C’est pas que je veux pas t’aider, tu sais très bien que je ferai tout pour toi mon vieux. » Il tourna les yeux vers Doowap endormi à la recherche d’un certain courage. Il ne pouvait pas regarder Amos dans les yeux, pas quand il s’apprêtait à lui annoncer ça. « J’ai fait d’la merde. » avoua-t-il. « Maeve est la seule à être au courant, elle a d’abord couvert mon cul, t’sais comme on était proches elle et moi. Mais depuis qu’elle a envoyé son frère et son père en taule, je pouvais plus me la blairer. Elle a changé depuis, elle a bien changé. » Il approcha sa main du flan de son chien pour se rassurer que tout irait bien, que son ami ne le jugerait pas, et il avala difficilement sa salive avant de continuer. « Ca a pas mal dégénéré entre nous. Elle a fini par me faire chanter, elle allait foutre toute ma vie en l’air en faisant ressortir mes conneries Amos, j’ai pas eu l’choix et fallait que je fasse passer de la drogue et des flingues pour elle du coup, en usant de mon statut. » Son regard ne se dirigea toujours pas vers son ami. C’était la première fois qu’il énonçait ça à voix haute, et rien que le fait de le verbaliser lui ôta un poids énorme. Le poil de Doowap l’apaisait un peu, lui donnait le courage de continuer. « J’ai pas envie que tu te foutes dans la merde en allant parler à cette garce. Je tiens à toi, et j’ai pas confiance en elle, j’ai vraiment plus aucune confiance en elle. » Il acheva enfin son explication, et se força cette fois-ci à relever la tête pour croiser le regard de son ami.

@Amos Taylor

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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyJeu 13 Fév 2020 - 23:03




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@Gregory Morton
« Sans avoir l’impression que je suis en train de crever à petit feu. » répliquais-je faiblement, soutenant son regard dans le mien, mais néanmoins honteux de l’admettre. Mon mode de vie, ces dernières années, était comparable à un suicide lent et lâche. Je n’avais jamais trouvé le courage de me pendre ou de me tirer une balle en pleine tête. J’optai pour le vice qui me happe jour après jour et nuit après nuit. Mais, aujourd’hui, je ne suis plus certain d’avoir envie de me laisser mourir. Pourquoi ? C’était difficile à dire. Ça tient à une lueur d’espoir dont j’ignorais la source, mais qui m’avait remis en mouvement autrement que par vengeance. Certes, c’est pour elle que je suis là, mais parce que j’estime qu’il est grand temps de mettre un coup de pied dans la fourmilière. « A titre personnel, je voudrais m’offrir un bateau et à titre professionnel. » Je n’aurais d’autres choix que de gagner de l’argent et un sacré paquet. « Je voudrais investir dans la création d’un casino. Ce n’est pas plus compliqué. » Pourtant, il s’éteint et je regrettai. Je regrettai d’avoir mêlé Greg à tout ça. J’aurais voulu le garder à l’écart de ma folie, mais est-ce bien elle qui l’effraie ? Est-ce parce qu’elle est palpable, alors que je la dissimule pourtant bien, que ses traits s’étirent sous le masque de la nervosité ? Qu’il se sert un nouveau verre ? Qu’il les avale tout de go quitte à s’en brûler l’œsophage ? Est-ce moi qui provoque en lui autant d’émois ou est-ce l’évocation à Maeve ? Jusque-là, je les croyais amis. Je supposais même que sa fausse incrédulité prenait racine dans sa volonté de la protéger. Me serais-je trompé ? Je lui pose la question tout net et, malgré sa plaisanterie – je la balayai d’un signe de la tête et d’un sourire -  je n’aime pas la réponse. Je dirais même, sans exagération, que je la déteste. « Ça veut dire quoi : j’ai fait de la merde, Greg ? » A présent, c’est moi qui bois mon verre sans parcimonie. C’est moi qui le dévisage et qui trahis, malgré moi, la peur irraisonnée dans le fond de mon cœur.  

Mon cœur. Il s’habillait ‘un mauvais pressentiment. Pour qu’elle parvienne à le faire changer, cette harpie – si j’en croyais sa description – en apprit long sur lui. Mais que savait-elle exactement ? A-t-il tué un homme ? Cachés ou fabriqués des preuves ? Quoi ? Je l’écoute, attentivement. Je me noie dans le flot de ses paroles et j’eus du mal à dissimuler ma surprise. Mes yeux s’écarquillèrent. Ma main libre retomba le long de mes bras pour s’accrocher au dossier. Je m’y appuyai et, déposant mon verre vide sur l’accoudoir, je passai mes paumes sur mon visage à plusieurs reprises, comme si c’était susceptible de m’éveiller, de me sortir de ce qui s’apparente aujourd’hui à un cauchemar, autant pour lui que pour moi. Quel genre d’égoïste serais-je si j’insistais ? Mon rêve d’assouvir ma vengeance s’étiole et, par la même occasion, mon inquiétude grandit. « Putain, Greg, mais comment elle a pu réussir à te faire faire des choses pareilles ? » C’était grave pour un flic. Maeve était vraisemblablement un requin de la pire espèce. Elle pouvait donner la main à Mitchell pour le coup. Mais, j’avais besoin d’elle. « Et c’est quoi cette histoire de petit frère et de père en prison ? » Là encore, il était impératif que j’en sache un maximum sur elle. Au départ, je n’en attendais pas tant, mais je n’avais plus à m’encombrer de la peur de le vexer. « Tu sais qu’ici, ce n’est pas question d’avoir confiance en elle, mais confiance en moi ? » finis-je par assurer, un sourire engageant sur les lèvres. « C’est le moment de tout me raconter et, accessoirement, d’essayer de trouver des solutions ensemble, pour toi et pour moi. » affirmais-je, droit dans les yeux. Je ne plaisantais pas. Le militaire parlait à la place de l’ami.  





Dernière édition par Amos Taylor le Mer 19 Fév 2020 - 19:44, édité 1 fois
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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyMer 19 Fév 2020 - 19:33

Il s’attendait à ce que son ami lui pose la question, c’est évident il voulait en savoir plus. Mais Greg était-il prêt à lui avouer ses déviances ? Il considérait l’attirance pour le même sexe comme une déviance, il en avait honte, il n’avait jamais affirmé être bisexuel, et il avait encore du mal avec cette idée. Il le savait à présent, que les hommes l’attiraient, mais il n’était pas prêt à ce que son entourage le sache. Surtout pas Amos. « Ça veut dire quoi : j’ai fait de la merde, Greg ? » Comment le prendrait-il s’il lui disait ? Gregory avait peur de sa réaction, s’éloignerait-il ? Le rejetterait-il ? Et s’il ne comprenait pas, lui non plus, comment cette attirance est-elle possible ? Que penserait-il de lui ? Maeve était la seule à le savoir, elle ne l’avait pas mal pris, elle ne pouvait pas mal le prendre d’ailleurs, et, bien que le lieutenant accordât sa confiance entière à Amos, il ne se sentait pourtant pas suffisamment en confiance pour le lui dire. « Rien, ça veut rien dire. J’ai fait de la merde, c’est tout, c’est tout ce qu’il y a à retenir. » trancha-t-il. Amos se frotta le visage de ses grandes paumes, signifiant à son ami que cette situation l’irritait. « Putain, Greg, mais comment elle a pu réussir à te faire faire des choses pareilles ? » « J’avais pas le choix, c’est comme ça, j’avais pas le choix. » se défendit-il. Il se sentait nu, honteux de ses actions aussi, il s’était ouvert à son ami, et il avait avoué sa faiblesse, ses faiblesses. Amos rebondît sur le frère et le père de Maeve, et Greg se devait de lui expliquer son manque de confiance, ses réticences concernant celle qui les avait dénoncés. « T’en as pas entendu parler de cette affaire ? Elle a envoyé son frère et son père en taule parce qu’ils faisaient des trucs illégaux de leur côté. Mais qui n’en fait pas, quand on est à la tête d’une grande entreprise comme la leur ? Est-ce qu’elle était légitime de les vendre eux, de balancer sa propre famille pour reprendre leur business ? Tu peux pas faire confiance en une femme comme elle Amos. » Gregory regarda son ami dans les yeux pour la première fois depuis que le sujet sensible avait été posé sur le tapis. Il avait les yeux sanguinolents, irrités par la chaleur du degré de l’alcool qui lui brûlait les yeux à chaque fois qu’il portait son verre à ses lèvres, mais ses yeux retenaient surtout des larmes de frustration et de colère. « Tu sais qu’ici, ce n’est pas question d’avoir confiance en elle, mais confiance en moi ? » Le plus jeune lui offrit un sourire qui se voulait rassurant, bienveillant, et l’aîné s’autorisa à se laisser bercer par cette confiance qu’il souhaitait réellement lui accorder. « J’ai confiance en toi, évidemment que j’ai confiance en toi. Mais tu peux me comprendre ? Elle joue avec tes pires faiblesses, et elle n’hésitera pas à t’éliminer ou à te faire chanter si tu ne suis pas ses règles, si tu décides à tout moment d’arrêter votre contrat. Le danger, c’est elle, Amos, tu comprends ça, c’est elle. » Le barbu inspira bruyamment, se saisit de la bouteille pour en boire le contenu directement au goulot. Le cuir du canapé grinça quand il détendit finalement ses muscles pour que son dos vienne percuter le dossier. « Pourquoi ne vas-tu tout simplement pas à la banque comme tout le monde pour demander un prêt ? Surtout si c’est pour t’offrir un bateau pour y vivre et investir dans un casino, si t’es clean, y’a pas de raison qu’ils refusent. » Gregory savait que cette option était délicate, Amos n’avait pas de boulot réellement stable qui lui permettrait de rembourser la totalité de la somme empruntée, pas une aussi grosse somme, et pas maintenant. Aucune banque n’accepterait, mais il se devait de lui demander.

@Amos Taylor
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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyJeu 20 Fév 2020 - 17:25




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@Gregory Morton
« Tu te fous de ma gueule ? » lançais-je avec un calme olympien, un de ceux qui sous-entend qu’une tempête se prépare. Que s’imagine-t-il ? Que je vais me contenter de ces non-dits ? Que je vais accepter sans broncher qu’il se retranche derrière des silences qui n’ont jamais eu cours entre nous ? Il n’est pas ma gonzesse, Greg. Il n’a pas à me mentir ou à se cacher. Je ne vais pas cesser de l’aimer comme un vieux frère sous prétexte qu’il a commis une erreur. Pourquoi la dissimuler ? « Comment tu peux me dire rien alors que c’est assez grave pour que tu te torches le cul avec l’éthique ? Tu peux l’expliquer, ça ? » Je ne suis que rarement vulgaire. Avoir une gamine, ça discipline, ça rend le langage familier plus correct. C’était un indice de plus de la rage qui s’insinue dans mes veines. Je me sens trahi par sa détermination à me cacher la vérité, celle dont il a visiblement honte, celle qui l’empêche de me donner ce que je veux pour de mauvaises raisons. Ce n’est pas moi qu’il cherche à protéger. Son but, c’est de rester éloigné de Maeve, de cette amie qui l’a tenu en échec. Il a peur de se rappeler à son bon souvenir alors qu’il est évident qu’elle ne l’a certainement pas oublié. Elle l’a remisé dans un placard, mais elle l’en sortira dès lors qu’elle aura besoin de lui, de ses services, de son statut privilégié de flics. Étant donné son récit, j’aurais été bête de l’imaginer en train de s’encombrer de scrupules, la femme d’affaires. « Qui a dit que j’avais l’intention de lui faire confiance ? Je parle de lui emprunter de l’argent, pas de lui vendre mon âme… » crachais-je plus agacé désormais.

C’est sa foi en moi qu’il remet en question et je nous pensais au-dessus de ça, Greg et moi. Je croyais que les souvenirs de notre enfance avaient tissé entre nous une amitié indéfectible. Me serais-je trompé ? Est-ce pour ça que j’apparente à une insulte envers notre affection mutuelle et mon intelligence que je sens souffler dans mon dos le vent de la colère ? « Non. Je n’ai pas entendu parler de cette affaire. Par contre, j’entends bien ce que tu es en train de me dire et ça ne me plaît pas. Est-ce que tu veux bien te calmer et essayer d’aborder ma requête avec objectivité ? » réclamais-je avec humeur. Peu à peu, je perds mon sang-froid. Ça se manifeste par mes doigts qui serrent trop fort l’accoudoir de la causeuse. « Je peux te comprendre, toi, mais je ne suis pas toi, Greg. Je ne sais pas ce que tu as fait et visiblement, tu penses que je ne suis pas assez bien pour tes secrets et, OK, je ne vais pas me battre contre ça. » formulais-je sans tenter de le culpabiliser. Ce n’était pas mon intention. Il n’était pas question qu’il se braque. « Tu as tout à perdre, toi. Mais, moi ? Regarde-moi, Greg. » Je claquai des doigts pour ramener son attention et non comme j’aurais pu le faire pour appeler son chien qui dresse déjà ses oreilles. « Avec quelle faiblesse veux-tu qu’elle joue ? Comment crois-tu qu’elle pourrait me manipuler ? Je n’ai plus rien. Ma fille est morte. Mon mariage est foutu. Ma carrière… Je n’ai plus rien. Que veux-tu qu’elle me prenne ? Ma liberté ? Je n’ai rien à me reprocher, Greg. Absolument rien. Alors, ne me prends pas pour un con en essayant de m’envoyer dans une banque, comme si je n’y avais pas pensé moi-même. Qui prêterait un franc à un invalide ? Arrête ton char s’il te plaît et parle-moi au lieu de me traiter comme si j’étais un inconnu. » À mesure que les mots s’échappent de mes lèvres, le timbre est de moins affable. Cette conversation, que j’envisageai banale, avait tout d’une dispute, les cris en moins.






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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyDim 1 Mar 2020 - 1:35

Gregory pouvait deviner l’irritation de son ami, sa frustration de ne pas en savoir plus. Amos ne s’était pas encore enflammé, mais ça ne saurait tarder. Sa façon de s’exprimer avait changé, il s’adressait bien plus sévèrement, une intonation autoritaire et ferme qui faisait ressortir son côté militaire. « Oh tu me gonfles, j’ai pas envie d’en parler. Ca te convient mieux comme réponse ? » Greg s’était refermé aussi vite qu’il s’était ouvert, il n’avait aucune envie de se confier après ce ton accusateur, il se sentait oppressé, il avait encore toute sa tête pour choisir à qui il pouvait livrer ce genre de choses non ? En réalité, il était surtout apeuré, d’autant que son ami ne l’aidait pas vraiment dans sa posture d’homme imposant énervé. « Qui a dit que j’avais l’intention de lui faire confiance ? Je parle de lui emprunter de l’argent, pas de lui vendre mon âme… » L’amertume dans sa voix se ressentait, il prenait le refus de Greg personnellement. Le lieutenant tenta de réprimer un grognement d’agacement, mais il commençait à s’énerver lui aussi. « Toute façon tu vas pas vouloir accepter la moindre chose que je te dirais à propos d’elle, quand t’es borné on peut rien y faire. Je vais te mettre en contact avec elle, ouais, si tu veux, mais tu viendras pas pleurer sur mon canapé en noyant tes remords dans l’alcool, parce que je t’aurais prévenu Amos, je t’aurais prévenu. » L’alcool dans son sang lui montait à la tête, il n’était décidément pas dans de bonnes conditions pour discuter. Il s’était complètement braqué, l’ego blessé parlait désormais pour lui. Il lui exposa pourquoi il était tant réticent à l’introduire à la dame Fox, sa peur de voir son ami d’enfance se faire prendre lui aussi dans une spirale dans laquelle il ne pourra pas ressortir, mais Amos tenta une nouvelle fois de le raisonner, de le pousser à parler, à se confier. « Je peux te comprendre, toi, mais je ne suis pas toi, Greg. Je ne sais pas ce que tu as fait et visiblement, tu penses que je ne suis pas assez bien pour tes secrets et, OK, je ne vais pas me battre contre ça. » Faire culpabiliser l’autre pour obtenir des renseignements n’étaient pas dans leur dynamique actuelle, et pourtant le lieutenant se sentait au pied du mur, les reproches se faisaient plus accusateurs et les remarques plus blessantes. Le plus vieux se leva brusquement du canapé, il ne supportait plus de rester immobile, le cul enfoncé dans ce fauteuil. Doowap ronflait, faisant abstraction de l’altercation qui n’allait pas tarder à exploser entre les deux frères tandis que le lieutenant bouillonnait, il avait besoin de calmer son cœur qui s’emballait, cette sensation si familière qui réapparaissait à chaque fois que sa colère prenait le dessus. Il savait où cette dispute allait mener, son ami allait ramener Sofia sur le tapis, et il n’aimait pas la tournure que cette engueulade prenait. Il n’attendit pas longtemps, Amos cracha tout, son mariage échoué, sa fille décédée, sa carrière retournée au point zéro, tout. Comment retrouver un sens à sa vie après tout ça ? Gregory avala sa salive avec difficulté, sa gorge s’était nouée et son ventre resserré. Il savait à quel point son ami avait souffert, souffre encore aujourd’hui, et il ne savait toujours pas comment l’aider à faire son deuil. Tout cela était relativement récent, seul le temps pourrait cicatriser ses blessures, mais Gregory s’en voulait de ne pas pouvoir faire plus. Il avait contracté sa mâchoire et serré ses poings pour ravaler les larmes qui menaçaient de couler, l’alcool amplifiait toutes ses émotions et il détestait être dans cet état là lorsqu’il était alcoolisé. « Amos, je… » Sa voix se brisa dans un sanglot. Ce n’était pas lui le plus mal loti des deux, et pourtant c’était lui qui risquait de craquer le premier. Un grognement suivi d’une contraction plus ferme de sa mâchoire, il tenta en vain de ne pas se laisser aller. Il fallait qu’il concentre sa frustration ailleurs : d’un geste machinal, il sortit son paquet de cigarettes pour en allumer une sur laquelle il tira une longue taffe pour se calmer. « Je t’ai dit tout ce que j’avais à te dire Amos. Je t’introduirai à Maeve. La conversation est close. » Si c’était la seule façon de l’aider à faire son deuil, alors soit. Gregory espérait simplement que son ami ne cherchait pas quelque chose qui le foutrait dans la merde, juste pour avoir l’esprit pleinement occupé pour oublier la douleur dans sa poitrine.

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Message(#)You've got a friend in me (AMORY) EmptyLun 2 Mar 2020 - 21:41




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@Gregory Morton
Je pouvais entendre qu’il n’ait pas envie de contacter Maeve Fox. S’ils ne sont plus les amis d’antan, c’était justifié et j’aurais somme tout accordé du crédit à ses raisons s’il avait eu la décence de me les confier. Sauf que, si je conviens qu’il n’est pas obligé de me révéler ses sales petits secrets – J’en avais moi-même et je n’ai rien d’un hypocrite – il avait dit trop ou pas assez. Il avait suggéré un drame. Il avait avancé que, pour les beaux yeux de cette femme d’affaire, il s’était mouillé jusqu’au cou en crachant sur son éthique. Et c’est moi qu’il trouve gonflant alors que c’est lui qui fait des mystères ? Que c’est lui qui tient des discours inquiétants et qui, par la suite, a le culot de prétendre qu’il n’a pas envie de s’épancher ? Pas envie de me faire confiance finalement. Car c’était bien ce dont il s’agissait. En refusant de confesseur les tenants et les aboutissants de toutes ces mises en garde, c’est notre amitié qu’il met à mal. Je crois que, dans le fond, j’aurais préféré qu’il dise simplement non sans entrer dans les détails pour renoncer ensuite. Certes, ce n’est pas un crime de lèse-amitié. Elle y survivra. Je suis simplement blessé qu’il manifeste autant de mépris pour mon jugement et ma discrétion. « Je t’emmerde, Greg. Tu as le droit de ne pas avoir envie d’en parler, mais ce que tu fais là, c’est donner trop de la confiture aux cochons et s’étonner qu’ils soient malades. » Cette fois, je me suis levé. Je suis réellement tracassé de ce que cette femme détient sur lui en moyen de pression. Or, je vais sortir de cette pièce sans la moindre information et avec, sous le bras, une besace d’interrogations.

A-t-on idée de se comporter comme un gosse à ce point, à son âge ? Comment peut-il être aussi égoïste finalement ? Me croit-il insensible à ce qui lui arrive ? Furieux, j’ai déposé mon verre sur la table basse, sans le finir, et si j’avançai un nouvel argument, c’était surtout pour lui renvoyer l’ascenseur. S’il préfère le poids du silence au soulagement d’avoir enfin une main tendue à saisir, de recevoir du soutien d’un ami, tout ce qui compterait, désormais, c’était qu’il me donne ce que je souhaitais : un rendez-vous avec Maeve. Normalement, j’aurais dû être heureux qu’il abdique aussi facilement. Je trouvais ma victoire moins plaisante alors qu’il me targue d’être borné et qu’il me suppose forcément un avenir détestable. Je dus rassembler tout ce que j’avais en affection pour lui afin de ne pas lui coller mon poing dans la figure. « Je préfèrerais crever que de noyer quoique ce soit dans ton canapé si c’est comme ça que tu le prends. Je crois qu’on s’est trompé tous les deux. » Que nous sommes autant amis que Sarah et moi en phase de réconciliation. « Si tu as décidé de me prendre pour un con, très bien, mais tu regretteras… » De m’avoir blessé, bien que je ne l’ai pas exprimé en ces termes. « de m’avoir sous-estimé. Elle est peut-être maligne, mais elle ne saura jamais l’être autant qu’un type qui a tout perdu. » Et ça, il ne peut pas le comprendre Greg. Il ne sait rien de ma douleur, il n’était pas là quand j’ai perdu Sofia. Jamais je ne lui en ai tenu rigueur. Je ne commencerai pas aujourd’hui, mais comment pourrait-il appréhender que, contrairement à lui, elle n’avait aucun moyen de pression sur moi, aucun pour me faire danser comme elle chante.

J’ignore s’il fut heurté par l’évocation de Sofia, mais j’ai très nettement aperçu ses yeux briller. Je me suis calmé aussitôt qu’il bredouilla tandis que nous nous observions comme deux animaux aux aguets, prêts à bondir pour prendre le dessus. Sa voix s’est étranglé dans sa gorge et je me suis redressé, la tête haute, refusant toute forme de pitié, me braquant à toute tentative de renouer un dialogue plus sain. Ce n’était plus possible pour le moment. Plus tard, sans doute, mais sur l’heure, je suis froissé. « Oui. Bel et bien close, oui. » conclus-je en caressant le haut du crâne de Doowap avant de filer par où j’étais venu avec la certitude qu’il tiendrait sa promesse et pour laquelle il écopa d’un merci d’une froideur sans précédent. Je ne l’ai accompagné d’aucun au revoir. J’ai claqué la porte derrière moi et, dans ma voiture, j’ai hurlé tel un loup pleure sous la lune pleine.



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