| Dans la gueule du loup (ft. Jillian McGrath) |
| | (#)Sam 25 Jan - 21:21 | |
| September 2019, at the DBDLola avait passé la semaine à apprendre comment se rendre utile à l'atelier. Son goût des archives bien tenues l'avait poussé à remettre à jour le carnet d'adresses. Elle avait rangé de fond en comble son tout nouveau bureau, imprimé des photos, décoré. Puis, elle avait appris à se servir de la machine à café, avait noté sur des post-its de couleur les préférences en sucre et lait de chacun de ses patrons. Elle avait mis sur speed-dial les restaurants dont ils aimaient recevoir des plats pour le déjeuner. Et enfin, elle avait apporté les trois bouquins d'histoire de l'art qu'elle potassait sans répit, car, mine de rien, il y avait des heures de creux, et elle voulait les passer à apprendre. A la fin de la semaine, elle était donc lessivée, et elle avait hésité à passer son samedi soir chez elle, en pyjama, la tête en bas comme une chauve-souris : sa mère lui répétait sans cesse qu'il était important de surélever les jambes une fois par jour pour améliorer la circulation. Lola avait le sentiment que c'était surtout une légende urbaine, mais elle ne pouvait s'empêcher de le faire, "au cas où". Après dix minutes dans cette position, elle avait entendu quelqu'un rire dans le couloir, et ça avait déclenché son envie d'un verre - comme ça, expressément. Un peu de chaleur humaine ne faisait pas de mal avant le long répit solitaire qu'elle s'accorderait le dimanche. Elle s'emmitoufla car elle avait horreur de prendre froid en septembre, ce qui avait tendance à lui arriver chaque année. Et elle fila au DBD. Elle se demanda si l'affreux (en toute affection) Matt serait là. Elle prépara quelques vannes dans sa tête au cas où. Son air d'adolescent attardé. Ses blagues faciles. Sa réputation de perdant de baston. Ca suffirait pour tenir le premier round de discussion. Elle reçut en chemin un message sur le chat familial. Charlotte venait d'avoir une promotion. Elle ne fut pas étonnée de voir que ses parents répondirent immédiatement. Elle envoya un GIF de Minion qui fait la fête. Personne ne réagit. Elle rit toute seule dans la rue à l'absurdité répétitive de la situation. Puis rangea son portable. En examinant les rues autour, elle se fit la remarque qu'elle n'avait pas fait de dessin de ville depuis longtemps, et que ça lui manquait. Il y avait une magie dans les traits réguliers des bâtiments - à tel point qu'à l'époque, lorsqu'elle avait choisi son cursus, elle avait longuement hésité à faire architecture. Et puis, elle avait choisi psychologie. L'intérieur de l'âme humaine l'intriguait plus que les fondations des villes, c'était comme ça. Elle arriva devant le bar, revigorée par sa marche, et entra. Elle ne vit Matt nulle part. Il y avait une ambiance assez calme, d'ailleurs. On était en début de soirée, donc les gens devaient encore être au cinéma ou au restaurant - ou dans l'une des activités sociales normales que les gens faisaient. Lola hésita entre une table et le comptoir, puis, lorsqu'elle vit le grand sourire de la barman du soir, décida d'aller au comptoir. Etant donné la chaleur ambiante, elle se défit une par une de toutes les couches qu'elle portait : manteau, écharpe, pull numéro un, pull numéro deux. « Bonsoir ! Votre soirée se passe bien ? » Elle tenait toujours à prendre d'abord des nouvelles de la personne qui travaillait dans le bar. Et elle était sincèrement curieuse des moindres détails. Quand on naît empathe, c'est difficile de faire autrement. « J'aimerais bien un gin tonic, s'il-vous-plaît. » Ce n'était pas du tout sa boisson habituelle, mais elle avait vu un personnage en commander un dans une série, et depuis, elle voulait réessayer. Quand elle but la première gorgée, elle ne put s'empêcher de faire une légère grimace. Ca changeait des cocktails sucrés dont elle avait l'habitude. « Je ne vous ai jamais vue ici. Vous êtes nouvelle ? » Ou comment faire chier la barman qui veut probablement juste qu'on la laisse tranquille - Lola n'apprendra donc jamais. @Jillian McGrath |
| | | | (#)Dim 26 Jan - 23:13 | |
| Dans la gueule du loup
Jill travaille ce soir, elle dépanne Matt. Ça lui arrive souvent en ce moment, il la paye un peu, et comme ça, elle ne s'ennuie pas. Mais elle n'a pas vraiment le droit de boire quand elle est derrière le bar. Quelle injustice. Tant de bouteilles à disposition et elle n'a pas le droit de se bourrer la gueule avec les clients qu'elle aime bien, ou d'éclater des bouteilles pleines sur les têtes de ceux qu'elle n'aime pas. Et Matt veille au grain régulièrement. Elle ne vend pas sa came ici, elle ne veut pas que son grand frère ai des problèmes.
Il est encore tôt dans la soirée, alors Jill fait comme tous les barmans quand ils ne servent pas des verres pleins, elle lave des verres vides. Elle sert une bière de temps en temps, mais rien de plus. Elle hésite à envoyer un message à Matt pour l'obliger à la rejoindre parce qu'elle s'ennuie trop. Elle ne sait même pas où il est. Sûrement dans les parages, ou dans une salle, enfermé à signer des papiers. Elle est encore impressionnée par ce qu'il a réussi à faire. Tout seul. Elle est fière, parce que lui a réussi, comme Ginny et Levi. Au final, elle est la seule McGrath qui soit encore perdue. Elle enchaine les petits boulots, ne les garde pas bien longtemps.
Une jeune femme s'assoit devant elle alors qu'elle sourit. Faut que tu sois souriante Jill, envoies pas chier les clients s'il te plait. Oui Matt, elle ne voudrait pas faire sombrer ton commerce à cause de son caractère de merde. Elle lui demande si sa soirée se passe bien, étonnant comme approche venant d'une fille. Elle sourit un peu plus en préparant un verre vide. « Très bien, j'ai encore pas mal d'heures de boulot qui m'attendent mais pour l'instant tout se passe bien ! » elle hoche la tête. Gin tonic. Elle regarde le papier derrière le bar avec toutes les recettes. Elle connait le goût des boissons mais pas vraiment tout ce qu'il y a à l'intérieur. « Voilà ! Tu devrais faire gaffe c'est assez fort ! » Elle est jeune, alors elle la tutoie sans réfléchir. Elle ne sait même plus si c'était dans les règles que Matt lui a donné. « Non je suis pas nouvelle, je connais bien le patron, et je lui donne un coup de main quand il a du mal à s'en sortir. » Même quand il n'avait pas de mal d'ailleurs. Elle aidait même certains soirs où elle venait pour boire de base. « T'es une cliente régulière ? » Toujours personne au bar, alors autant discuter. |
| | | | (#)Mer 29 Jan - 21:12 | |
| Dans la gueule du loup « Je crois que je n’ai jamais rencontré le patron », répondit Lola en toute naïveté. Elle savait que Matt travaillait ici, mais elle l’avait toujours vu servir des verres, et ça lui semblait raccord avec ce qu’elle savait de lui. Bref, elle sous-estimait un peu le garçon, au fond. « T’es entre deux boulots ? » Lola se demanda si c’était une question indiscrète une micro-seconde trop tard. Elle la posait uniquement parce que quelque chose dans l’attitude de Jill, peut-être le fait qu’elle regarde son gin tonic avec autant d’insistance, indiquait que son rêve n’était pas de travailler dans un bar. « C’est quoi ce que t’aimes faire, toi ? » Quitte à virer dans la curiosité est un vilain défaut, autant s’y plonger la tête dans l’eau, les cheveux mouillés. « Moi, c’est Lola », ajouta-t-elle en tendant sa main (propre, se dit-elle plus en espérant que ce soit vrai que par certitude). Est-ce qu’elle était une cliente régulière ? Oui et non. Elle sortait seule dans un bar une fois par semaine environ (avant c’était tous les soirs), mais rarement le même bar. Elle aimait changer de population, d’atmosphère, d’ambiance musicale : après des journées parfois calculées au millimètre (l’heure du réveil, le trajet vers la galerie, la pause déjeuner, les mêmes visages), elle cherchait à être surprise. Et ça avait marché une fois de plus, parce que voilà qu’elle rencontrait Jill, sans avoir la moindre idée de tout ce qui les connectait déjà. « Non. J’ai croisé plusieurs fois un des serveurs, donc je viens de temps en temps. » Elle regarda son gin tonic avec tout sauf envie de le boire. La fausse publicité des films... On ne l’y reprendrait pas —sauf que si, bien sûr, on l’y reprendrait encore, pour être exacte, trois millions six cent cinquante-neuf mille trois cent quatre-vingt-treize fois dans sa vie. « Tu ne veux pas goûter ? C’est la première fois que je goûte, et c’est pas du tout, du tout aussi bon que l’actrice de la comédie romantique le laissait croire. » Elle poussa son verre vers Jill, avec un grand sourire suppliant. « S’il-te-plaiiiit, j’ai besoin de savoir si c’est moi qui suis détraquée » (spoiler alert : c’est toujours elle qui est détraquée) « ou si ce truc veut ma peau ». Elle réfléchit à la condition des staffs de bars, et s’indigna toute seule. « Non, parce qu’au fond, c’est fou ce qu’on demande aux bartenders et barkeepers et barmen et bar— Tu vois ce que je veux dire. On leur demande TOUJOURS d’être le sober driver. TOUJOURS. C’est comme si on tirait au sort tous les soirs et qu’ils perdaient tous les soirs. Ce qui les rend soit très heureux en amour, soit complètement dépressifs et à tendance sadique. » Elle fit mine de réfléchir, main sur le menton, tout en dévisageant Jill : « T’en penses quoi ? Ma théorie marche ? Est-ce que t’es soit très heureuse en amour, soit complètement dépressive et à tendance sadique ? »Lola but une gorgée du gin tonic et grimaça exagérément en riant. « Tu voudrais pas prendre mon gin tonic et je bois une bière ? Une pinte IPA ça referait ma soirée, là. Et promis, je ne dirai pas au serveur que je connais que t’as bu. » Elle regarda autour d’elle, à l’affût de caméras qui auraient été placées au-dessus du comptoir. « Ou alors je fais semblant de m’évanouir, pendant ce temps, PAF, tu bois tout le verre, et on n’a d’yeux que pour moi, et si jamais au pire ton boss s’en rend compte, on lui dira que si tu ne buvais jamais, je serais morte, à cause d’une malédiction jetée par une vieille dame qui voulait entrer dans mon studio un soir de pluie. » Maintenant, la bière, elle n’en avait pas juste envie : elle en avait besoin. Elle se donnait soif à force de raconter des conneries. @Jillian McGrath |
| | | | (#)Jeu 30 Jan - 1:16 | |
| Dans la gueule du loup
Jill hoche la tête à certaines de ses phrases. Parce qu'elle ne la connaissait pas encore cette pipelette brune. Mais elle l'occupe, parce qu'il n'y a toujours personne. Et Jill ne sert pas toute la salle ce soir, elle n'est que derrière le bar. Il suffit qu'elle sorte des bouteille de coca et de la bière d'un des frigo. « Le patron est du genre beau mec un peu lourd ! » Si matt l'entendait il la regarderait de travers, ou lui mettrait une tape sur l'épaule. « Non, je travaille pas du tout ici, j'aide quand y'a besoin c'est tout ! » Et Jill trainait déjà dans les bars quand elle avait 13 ans. Alors elle a eu le temps de tâter le terrain. Elle ne connaissait pas toutes les recettes, mais elle gérait plutôt bien. « Ce que j'aime faire en général ? » La question était large, elle ne savait pas trop quoi répondre. « Jill ».
« Oooooh tu craques sur un des serveurs ? Donnes le nom je pourrais toujours essayer de t'arranger un coup ! » Jill lui envoie un grand sourire, elle connaissait bien Decklan, et tous les autres employés du DBD. Alors si elle pouvait être utile, et s'amuser un peu, elle allait continuer à chercher des informations. Mais Jill regarde le verre de la brune, elle déteste ce cocktail, mais chacun ses goûts après tout non ?
Jill la regarde en haussant un sourcil en secouant la tête à la négative. « Je touche pas à ce cocktail il est immonde même quand il est bien fait ! Un gin tonic tu peux le boire quand t'es déjà bourré, ou bien défoncé. Quand tu peux plus sentir aucun goût. » Jill ne veut pas de ce cocktail, et pourtant Lola insiste pour en être débarrassée. Et elle fait rire Jill. « Tu n'es pas détraquée, tu fais juste de très mauvais choix en terme d'alcool ! » Elle hoche la tête en faisant un mojito pour une autre table. « Le gin tonic sont du genre violent, ils attaquent facilement ! » Elle raconte n'importe quoi, elle fait de l'humour. On pourrait presque la comparer à Matt à cet instant, mais elle s'en fiche, le temps passait un peu plus vite. « J'avoue que je préfère être de l'autre côté du bar ! » Elle préfère boire, elle préfère être celle qui discute et qui enchaine les shots. « T'en dirais quoi toi ? J'ai plutôt la tête de la dépressive ou de la sadique ? » Elle se penche un peu sur le bar pour pouvoir regarder Lola dans les yeux à sa hauteur. « Ma technique c'est de ne pas être barmaid à plein temps ! »
Elle sourit Jill, parce que même si Matt la choppait bourrée derrière son bar il ne dirait pas grand chose. Alors elle attrape le gin tonic et le boit cul sec. C'était encore pire que de boire des shots de scotch. Elle lui sert une bière. « Tu m'en dois une Lola ! » Jill se sert un verre d'eau pour après avoir fait la grimace pendant un long moment. « Je vote pour pouvoir assister au faux malaise avec tout le bar qui vient à ta rescousse, je peux être la cameraman si tu veux ! Je suis polyvalente ! » |
| | | | (#)Sam 1 Fév - 22:00 | |
| Dans la gueule du loup « Le patron est du genre beau mec un peu lourd ! » Lola se fit la remarque que c’était tout à fait son type, à condition que la lourdeur soit de l’humour nul et pas de l’insistance après un « non ». Elle accueillit le prénom de son interlocutrice, Jill, et accepta qu’elle n’apprendrait rien sur ses vraies passions pour le moment. Pas tout le monde aimait épiloguer sur ses univers intérieurs. « Oooooh tu craques sur un des serveurs ? Donnes le nom je pourrais toujours essayer de t'arranger un coup ! » Lola rougit puissance mille. Elle envisagea de se rattraper aux branches, de démentir. Elle ne trouvait aucune vérité alternative, rien à dire, et elle finit par répondre plus ou moins à côté de la plaque, mais pas tant que ça : « Non, mais ce n’est pas une bonne idée. C’est le frère de mon ange gardien. Elle m’a enfin permis d’entrer dans le monde de l’art, je ne vais pas la remercier en sortant avec son frère, ce serait bizarre. » Elle se parlait plus à elle-même, au fond, elle essayait de se convaincre de renoncer à son crush actuel, d’y mettre un terme une fois pour toutes. Matt serait un ami, ou une connaissance, ou rien du tout, d’ailleurs, c’était bien aussi, rien du tout. Elle soupira. « Je touche pas à ce cocktail il est immonde même quand il est bien fait ! Un gin tonic tu peux le boire quand t'es déjà bourré, ou bien défoncé. Quand tu peux plus sentir aucun goût. » Lola fit ses yeux de petit chien perdu sous la pluie, ce qui fit rire Jill. C’était un rire communicatif, qui la faisait se sentir plus forte. Elle se fit la réflexion qu’elle aimait bien cette femme, ou plutôt qu’elle l’intriguait : elle avait une aura particulière, aux couleurs vives. « Tu n'es pas détraquée, tu fais juste de très mauvais choix en terme d'alcool ! Le gin tonic sont du genre violent, ils attaquent facilement ! » Lola plissa les yeux en observant le cocktail, comme s’ils étaient en duel de western. Elle avait donc bien raison : il cherchait à l’avoir. Lola scruta Jill tandis qu’elle préparait un mojito. Plutôt dépressive ou sadique — la réponse allait de soi, mais Lola était soudain un peu intimidée par l’assurance de son interlocutrice. Elle ne semblait avoir peur de rien. Lola demanda si c’était une façade ou si c’était pour de vrai. Si c’était la deuxième option, elle se dit que peut-être elle pourrait lui donner des trucs et astuces. Elle répondit mais à voix plus basse : « Sadique ». Puis elle éclata de rire de ce tournant qu’avait pris la conversation. Et enfin, au plus grand bonheur de Lola, Jill but tout le gin tonic. Disparu ! Envolé ! L’ennemi n’avait pas fait long feu, finalement. « Plus besoin de m’évanouir, tu as déjà réglé le problème. Tu n’es pas très douée pour la négociation, dis donc... » Puis, elle se reprit : mais enfin, Lola, cette femme vient de se sacrifier et de boire ton cocktail immonde. « Enfin, je veux dire... » Et elle fit semblant de s’évanouir, chuta de son tabouret, et se fit beaucoup plus mal que prévu, mais resta complètement immobile, pour qu’au moins ça fasse son effet. Elle entendit des chaises reculer et des gens s’approcher puis discuter au-dessus d’elle. Elle espéra que Jill viendrait bientôt la sauver, parce qu’elle n’avait aucune idée de comment se dépatouiller de cette situation maintenant. @Jillian McGrath |
| | | | (#)Lun 3 Fév - 0:18 | |
| Dans la gueule du loup
Elle ne dit pas qu'elle est la sœur du patron, ni quoi que ce soit qui pourrait donner des indications à l'inconnue sur l'identité complète de Jill. Elle lui a déjà dit comment elle s'appelait et c'est déjà pas mal. Parce que, même son surnom, Jill ne le donne pas à tout le monde. Elle sait qu'elle peut avoir des ennemis avec toutes ses activités alors elle a appris à se méfier du monde entier. Même d'une petite brune assez drôle qui a l'air d'être l'innocence incarnée. Elle joue à la barmaid modèle, mais elle s'amuse beaucoup à l'écouter et à jouer avec elle. C'est bien mieux que de laver des verres en regardant dans le vide. Elle lève les yeux au ciel quand elle dit ne pas vouloir foncer sur le serveur pour avoir ce qu'elle veut. « Et tu préfères un ange gardien plutôt qu'un mec ? Assez spécial ! » Mais Jill se demande toujours qui ça peut bien être. Parce que ça l'intrigue. Parce qu'elle connait bien tous les mecs de ce bar et que Lola n'a pas l'air d'être intéressée par ceux qui sont là. Et elle pense à Matt, mais Matt serait bien incapable de réussir à charmer une telle fille. « Je compte bien savoir qui est cet inconnu » Parce qu'elle ne lâchera pas l'affaire aussi facilement.
Sadique. Bien évidemment que Jill c'est la barmaid sadique. Parce qu'elle préfère être sadique que dépressive. « Perspicace ! » Et Jill lui envoie un clin d’œil amusé. « Mais t'as de la chance, je suis d'humeur joyeuse ce soir ! » Finalement cette soirée s'annonçait bien plus amusante que prévu. Grâce à cette nouvelle rencontre. Jill n'aurait pas pu penser discuter avec autre chose que des mecs bourrés lourds et des filles qui cherchent à se faire offrir des verres par les serveurs. Mais Lola est bien tombée. Jill fait une moue déçue quand elle lui dit qu'elle n'est pas obligée de s'évanouir, ça aurait pu être tellement drôle. « J'aime juste me faire payer des verres d'alcool, d'ailleurs tu vas devoir payer cette bière tu le sais ça ? » Parce que Jill n'était pas la barmaid qui offrait quoi que ce soit. Et elle n'a pas le temps de poser la bière sur le comptoire que Lola s'écroule et Jill passe la tête par dessus le bar pour l'observer en éclatant de rire. Un des clients pas loin se précipite en hurlant que ce n'était pas drôle et qu'il fallait que Jill appelle les secours. « Oui bien sûr, c'est la priorité ! » Et Jill s'empêche de continuer de rire. Mais elle se demande bien comment la brune va bien pouvoir s'en sortir. Et elle tient de longues minutes, Jill fait croire qu'elle a les secours au bout du fil et qu'ils vont finir par arriver en essayant de rassurer tout le monde. Et elle passe de l'autre côté du bar. « Si une seule personne en profite pour passer derrière ce bar il aura à faire à moi ! » Elle lance un regard noir à toutes les personnes autour d'elle. « Je fais de la médecine chinoise, je peux la réveiller ! » Est ce qu'elle essaie de se faire passer pour une guérisseuse ou quelque chose du genre ? Peut-être, mais ça l'amuse. Alors elle passe ses mains au dessus de Lola, et elle se demande bien comment elle peut bien faire pour rester aussi sérieuse. Elle se penche pour que la brune soit la seule à l'entendre. « Il va falloir que tu te fasses comme si j'étais la meilleure guérisseuse du monde et faire genre que je viens de te sauver la vie ! »
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| | | | (#)Lun 3 Fév - 22:08 | |
| Dans la gueule du loup Le sol était confortable, hein. Le sol n'était pas le problème. Le souci, c'était que Lola était entourée d'inconnus, ce qui, d'ordinaire, ne la dérangeait pas plus que ça, mais quand elle était par terre, sans défense, les yeux fermés, alors qu'elle était parfaitement consciente et en possession de ses moyens, était définitivement une expérience tout à fait différente. En plus, elle qui avait cru que Jill l'aiderait immédiatement, se rendait compte que les minutes passaient sans aucun soutien. Elle l'insulta mentalement, mais de façon enfantine (tête de lama, tête d'ogre, tête de ver de terre), ce qui l'occupa suffisamment pour la faire tenir jusqu'à enfin entendre : " Je fais de la médecine chinoise, je peux la réveiller." Bon dieu de bon soir, il était temps. Elle dut faire un effort monumental pour ne pas se redresser immédiatement, genre 'le jeu est fini, merci beaucoup, bonne soirée à vous, vous pouvez laisser un pourboire dans le chapeau'. Elle attendit que Jill arrive à sa hauteur et lui lâche : " Il va falloir que tu te fasses comme si j'étais la meilleure guérisseuse du monde et faire genre que je viens de te sauver la vie !" Bah, voyons. Le summum de la blague, c'est que les enjeux avaient beau être ridiculement bas, Lola sentit le trac l'envahir. Elle avait peur de ne pas donner une assez bonne performance pour les trois personnes bourrées qui la fixaient, et surtout la barmaid à mi-temps très, très cool qu'elle venait de rencontrer. Elle se donna un pep talk du feu de dieu, avec une voix de réalisatrice sur un plateau qui encourage ses actrices à tout donner. Et elle cligna des yeux tout doucement, l'air hébété (jusque là, tout allait bien), en bougeant ses lèvres un peu à la façon d'une vache qui mâche (ça commençait à partir en cacahouète), pour finalement s'étirer comme la princesse au Bois Dormant (remboursez ! remboursez !). Elle se redressa enfin et s'accrocha à Jill pour s'asseoir. Elle regarda d'un oeil effarouché les inconnus, et ils firent un sourire à Jill, tout à fait impressionnés par ses talents, avant d'aller se rasseoir. Lola continua malgré tout sa performance au cas où, et prit appui sur le bras de Jill pour se relever et retourner sur son tabouret. Puis, enfin, elle s'accouda et but au moins dix gorgées de sa bière d'un coup, histoire de se remettre de ses émotions. " Médecine chinoise ?" Elle sentit un fou rire qui montait, incontrôlable. " T'as fait ta formation au Tibet avec les cheveux rasés, dans un monastère pour femmes blanches qui aiment l'alcool ?" Rien que de l'imaginer dans cette situation la faisait pleurer de rire. " J'imagine un look V pour Vendetta sur un sommet enneigé." Elle s'arrêta soudain, et, la main sur le menton, se dit : " Mais tu sais, ça pourrait faire une trop belle couverture de bande-dessinée." Immédiatement, Lola sortit un carnet et un crayon de son sac pour faire une esquisse du visage de Jill. En plaçant la montagne rapidement. Juste histoire de ne pas oublier son idée. " T'es née à Brisbane ?" demanda-t-elle tandis qu'elle dessinait. Elle remarqua que Jill n'arrêtait pas une seconde de bouger malgré la situation, et que ç'aurait été quand même plus facile qu'elle prenne une pose, mais bon, on s'adaptait. " T'as quel âge ? T'as fait quoi comme études ?" Elle mit sur pause son croquis une seconde. " Tu me dis si je te fais chier avec mes questions, hein. Moi, je ne sais pas m'arrêter, donc ce sera à toi de me virer de ton bar à coups de coude. Ou de médecine chinoise." Son fou rire recommença. @Jillian McGrath |
| | | | (#)Mar 4 Fév - 0:11 | |
| Dans la gueule du loup
Lola se lève enfin et Jill est applaudie telle une héroïne. Elle retient un fou rire. Parce que tout le monde va penser que c'est possible de réveiller quelqu'un en passant une main par dessus son ventre et ça ça la faire rire. Elle pourrait donner n'importe quoi pour voir une des personnes présente dans ce bar essayer de faire la même chose. Mais elle repasse derrière le bar et se remet à travailler, Matt ne serait certainement pas ravie de voir le bar sans surveillance. Elle vérifie qu'il ne manque rien, parce que si il manque une seule bouteille elle serait capable de fouiller toutes les personnes présentent dans ce bar une par une. Mais tout à l'air à sa place. Soit sa menace avait découragé les plus téméraires soit tout le monde avait été bien trop obnubilé par le faux malaise pour penser une seule seconde à l'alcool qui n'était pas surveillé.
Et elle se moque la brune en face d'elle, et Jill lève un sourcil. « En attendant, heureusement pour toi que je suis une menteuse professionnelle, parce que j'aurais pu te laisser te débrouiller seule allongée par terre et me contenter de regarder comment t'allais bien pouvoir t'en sortir ! » Et elle se met à rire avec Lola, parce qu'elle ne s'attendait pas à tomber sur une fille avec laquelle elle pourrait aussi bien s'entendre. Finalement, elle est contente que Matt lui ai demandé de travailler ce soir, même si il n'était pas là pour lui tenir compagnie. Elle avait trouvé de quoi ne pas s'ennuyer. « Exaaaaactement ! Avec la tunique orange et tout et tout ! Et surprise... je portais jamais rien en dessous ! » Elle hoche la tête de manière sérieuse, et elle rit en entendant toutes les conneries que la brune pouvait sortir. Une imagination débordante. « Si tu gagnes de l'argent grâce à moi j'exige une part du bénéfice ! » et elle voit Lola commencer à dessiner.
Jill jette un coup d’œil de temps en temps tout en écoutant ses questions. Elle était assez curieuse et ça la faisait rire. Elle ne se méfiait plus vraiment. « Oui je suis née à Brisbane. 30 ans. J'ai un diplôme d'architecte mais j'ai jamais été branché études. » Elle parlait facilement avec Lola et c'était assez étonnant. « Tu peux répondre au questionnaire maintenant ! » Parce que Jill n'allait pas être la seule à raconter sa vie à une inconnue. « Je vais pas virer ma meilleure cliente de la soirée ! » Elle secoue la tête en souriant. « Et puis, tu m'amuses, y'a pas foule ce soir ! » Et Jill se pose devant elle et s'assoit pour la première fois de la soirée sur un tabouret derrière le bar. « Alors ? Ce dessin ? »
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| | | | (#)Mar 4 Fév - 20:26 | |
| Dans la gueule du loup C'était marrant que Jill se vante d'être une menteuse professionnelle. Lola était incapable de mentir. Son visage se tordait dans tous les sens, elle rougissait, elle bégayait : le tiercé gagnant. Ou perdant, en l'occurrence. Elle n'avait jamais aimé le mensonge, peut-être parce qu'il régnait trop chez elle, et qu'il créait une ambiance d'hypocrisie et de malheur dont tous les membres de la famille souffraient. Pourtant, elle se doutait bien que le mensonge auquel Jill faisait référence n'avait rien à voir avec ça : c'était du domaine du jeu, du spectacle, de l'esbroufe, et cela fascinait Lola plus qu'autre chose. Elle qui était incapable de jouer au poker se dit que Jill gagnerait à toutes les manches. Ce serait d'ailleurs incroyable d'aller au casino avec une tornade comme ça. Ou de prendre le bateau en pleine tempête. Il y avait une imprévisibilité chez Jill qui ferait du monde entier un terrain de jeu, et ça, Lola avait envie de le voir. Elle se retint de lui proposer tout ça d'un coup, car elle avait appris que socialement, les gens avaient tendance à ne pas comprendre ses élans soudains d'affection. Lola éclata de rire à la mention du nudisme sous la robe de moine. Evidemment, ça n'aurait pas pu être un scénario à la Kill Bill, tout simplement. Il fallait que Jill y rajoute du tendencieux. Quant à partager le bénéfice de la bande-dessinée, déjà faudrait-il que Lola montre à un être humain vivant ce qu'elle créait. Oui, parce que le fantôme de Sofia ne comptait pas apparemment. En tout cas pas assez pour lui obtenir des résidences et bourses d'artiste. Architecte?! Lola faillit s'étouffer. Elle n'aurait jamais, jamais, jamais imaginé Jill comme architecte. Il fallait une telle rigueur et patience pour ce métier, un amour des mathématiques, un sens du long-terme, de l'engagement, de la construction... pas une tornade d'énergie et d'humour, pas... Jill. Lola eut des visions furtives des bâtiments que Jill imaginerait, des lieux pleins de vie et de lumière, d'originalité. De baroque, même, peut-être. Comme une Gaudi. C'est ça. Elle serait parfaitement dans son élément à Barcelone, d'ailleurs. Bref, Lola se perdait dans des méandres de pensée tout en dessinant. Lorsqu'elle finit son croquis, elle referma illico son carnet, le remit dans son sac, et fit un sourire ravi à Jill. " Le dessin était parfait, tu es parfaite, et tu ne le verras jamais." Comme ça, au moins, les choses étaient dites. Quoi qu'elle s'attendait à moitié que Jill se jette sur son sac et lui arrache le carnet des mains. Elles finiraient avec trois dents en moins et du sang sur le comptoir. Oui, Lola était gênée à ce point-là. " Enchantée, alors, Jill, architecte de formation, mais n'aime pas trop les études, et travaille dans un bar de temps en temps, et..." Les yeux de Lola s'écarquillèrent d'une douzaine de centimètres. " Jill." Elle hocha de la tête tranquillement, genre 'tout va bien', genre 'je ne viens pas d'avoir une épiphanie'. " Qui travaille dans le même bar que Matt. Cette Jill là." Elle déglutit et eut pour seul réflexe de finir sa bière. " Parce qu'en fait, Matt n'est pas serveur, c'est ça ?" Trop de surprises d'un coup, et celle-ci passait finalement en dernière dans les plus urgentes. Elle eut des flashs du poignet cassé d'Auden, des yeux de Ginny un peu hagards, un peu perdus, pleine de culpabilité lorsqu'elle le voyait affaibli. Elle se souvint de bribes qu'elle entendait par-ci et par-là. A être toujours dans leurs pattes, elle finissait par recoller des morceaux, mais clairement avec un grand temps de retard. " Jill comme Jillian McGrath ?" Il n'y avait plus d'autre solution, finalement, que poser la question clairement. Et attendre la réponse, en se disant qu'avec un peu de chance, tout ça était un vaste malentendu. @Jillian McGrath |
| | | | (#)Mer 5 Fév - 1:48 | |
| Dans la gueule du loup
Lola a à faire à la Jill marrante et légère ce soir. Certainement parce qu'elle a n'a pas encore vu de mec lourd qui ferait tout pour lui offrir un verre, ou qui au contraire essaie de s'en faire offrir un. Parce que Matt n'est pas sur son dos et que c'est elle qui contrôle tout ce qu'elle fait ce soir. Alors oui, elle est de bonne humeur, et tant mieux pour elle et la jeune femme assise en face d'elle. Parce qu'elle aurait pu être bien plus hostile. Parce que, même si elle était barmaid, elle gardait toujours son sale caractère.
Mais ce soir aucune raison de le montrer, elle compte bien continuer de passer ce bon moment avec cette nouvelle connaissance. Peut-être qu'elles finiraient même pas être des amies de longues date allez savoir. Mais Jill ne pensait pas au futur, parce que c'était pas son genre. Et parce qu'elle n'était même pas sûre de vivre assez longtemps pour pouvoir en prévoir un d'ailleurs. Et Jill est contente de l'entendre rire, parce que ça lui prouve qu'elle est bon public. Parce qu'elle aurait pu la regarder de haut en bas et finir par se mettre à une table pour être enfin tranquille. Mais non. Depuis le début de cette soirée, Lola la suit dans toutes les conneries qu'elle peut dire ou faire. Et c'était pas tout le monde qui était capable de faire ça.
Elle se penche légèrement sur elle, pensant qu'elle allait lui montrer le dessin qu'elle était en train de faire. Mais le cahier se ferme brusquement et est rangé de le sac de Lola. « Oooooh mais pourquoi ? T'as si peu confiance en tes talents de dessinatrice ? » L'hôpital qui se fou de la charité. Parce que Jill aussi adorait dessiner, mais elle n'avait jamais montré un seul de ses dessins à qui que ce soit. Qui n'en a même jamais parlé à personne. Mais elle fait quand même la remarque, parce qu'elle aurait vraiment aimé voir ce que Lola avait fait de ses idées.
« Enchantée Lola la dessinatrice qui ne montre pas ses dessins. Mais tu n'as pas répondu aux questions ma chère ! » Parce que Jill a été la seule personne à dévoiler quelques détails de sa vie. Elle répète son prénom et arque légèrement un sourcil. "Pourquoi tu fais l'étonner ? Tu es au courant depuis qu'on s'est rencontré il y a bien 30 minutes maintenant ! » Jill hoche la tête, ne comprenant pas vraiment où elle veut en venir. « Non Matt est le gérant du bar ? Pourquoi tu le connais bien ? » Jill réfléchit pendant un instant avant d'avoir la révélation. « Attends... C'est Matt le serveur pour lequel tu craques ? » Et Jill ouvre de grands yeux étonnés en souriant. « Oui Jillian McGraht... C'est bien moi... Je vois qu'on t'a parlé de moi. » En bien ou en mal, ça, elle ne le savait pas encore.
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| | | | (#)Jeu 6 Fév - 22:08 | |
| Dans la gueule du loup Si Lola manquait de confiance dans ses talents de dessinatrice ? La formulation était une si belle litote qu'elle en éclata de rire. " Je n'ai confiance en rien, mais alors mes dessins moins que tout." Pourtant, elle se rappelait le visage de Jordan lorsqu'il avait découvert son papillon tête de mort ; elle se souvenait de Sofia, s'extasiant devant ses croquis qu'elle lui montrait seulement pour l'encourager, pour l'aider à finir sa bande-dessinée ; et puis comment oublier l'expression d'Arthur quand elle avait enfin accepté de lui montrer comment elle l'avait peint ? Elle avait des preuves que ses oeuvres résonnaient avec certaines personnes, mais ça ne suffisait pas pour combler les années de dure critique subie par sa famille, de méfiance vis-à-vis de l'art dans un milieu où on n'achetait des pièces que pour leur plus-value des années après. Elle apprécia le fait que Jill n'insiste pas autant qu'elle en fut étonnée. Elle eut cependant droit à des réponses plus élaborées sur l'identité de la barmaid à mi-temps. Et elle sourit quand Jill lui réclama des informations aussi. " 28 ans. Born and raised here." Elle n'ajouta pas qu'elle n'avait pas voyagé, parce que ce n'était pas la question. " Etudes de psychologie", dit-elle en revanche, en haussant les épaules, " j'exerce à ma façon, à travers l'art." Ce fut ses derniers moments de gloire, car lorsque le nom de Matt s'intégra de nouveau à la conversation, elle rougit de façon beaucoup trop évidente, et se contenta de hocher de la tête lorsque Jill demanda si c'était lui, son crush du DBD. " Je ne sais pas pourquoi, ce n'est pas du tout mon type, enfin si un peu, mais il a une façon de me mettre à l'aise, tu sais ? Il déconne tout le temps, et il ne pose pas des questions gênantes comme le font les autres gens. Il est juste là." Pourquoi se justifiait-elle ? Pourquoi épiloguait-elle ? Et surtout, pourquoi racontait-elle tout ça à la soeur du principal intéressé ? Et pas n'importe quelle soeur. Jillian en personne. Le démon selon certains. Mais pas selon Ginny. Et au final, c'était le seul avis qui comptait pour Lola. " Ni bien, ni mal..." commença-t-elle pour essayer de se sortir de ce pétrin. " Disons que tu as une réputation qui te précède." Ce qui ne voulait rien dire, et elle en avait tout à fait conscience, et elle se doutait que Jillian savait déjà tout ça, qu'elle était quelqu'un dont on parlait, qui revenait dans les histoires des uns et des autres. " Il paraît surtout que tu t'entends très bien avec Auden", finit-elle par lâcher avec un sourire, puisqu'elles y étaient, et qu'il n'y avait plus de marche arrière possible. " Mon patron." Elle hésita, puis confessa : " Et mon colocataire." Qu'allait bien répondre Jillian à toutes ces révélations ? @Jillian McGrath |
| | | | (#)Ven 7 Fév - 18:57 | |
| Dans la gueule du loup
Elles ne parleraient pas bien longtemps d'art les deux filles. Parce que Jill va faire comme si elle ne connaissait rien, comme si l'art c'était exclusivement le truc de Ginny et pas le sien. Parce qu'elle préfère ça, elle ne veut pas commencer à dire à une inconnue qu'elle aime dessiner quand elle ne va pas bien. Qu'elle aussi si elle assumait tout ça elle se baladerait avec un petit carnet dans lequel elle ferait des croquis et elle écrirait des bribes de chansons. Mais c'est pas Jill ça, c'est pas la Jill que tout le monde connait. « Je pense que tu devrais croire en toi, si t'aimes faire ça depuis toujours c'est certainement que tu sais plutôt bien dessiner. » Et si tu écoutais tes propres conseils Jill ? Mais non, jamais. Lola avait déjà passer le cap de dire qu'elle dessine. Et ça c'est un bon début.
Elle répond enfin aux questions, et Jill en apprend un peu plus sur cette petite brune encore inconnue il y a quelques minutes. « Déjà sorti d'Australie ? » C'était fou le nombre de personnes vivant à Brisbane qui n'avait jamais eu l'occasion de voir une autre partie du monde. « Comment tu peut réussir à combiner l'art et tes études de psychologie ? » Parce que c'était quand même assez éloigné. Et Jill apprend que Lola craque sur Matt. Elle est assez méfiante, parce que quand il s'agit des relations amoureuses de Matt, Jill n'imagine personne qui va mieux avec lui qu'Allie. Pour elle, ils sont fait pour être ensemble, et elle n'apprécie que très rarement toutes les autres filles qui essaient de l'accaparer. Parce que Matt est du genre protecteur avec ses petites sœurs, pendant que Jill est plutôt possessive. Parce qu'aucune fille ne pourra briser leur lien, et ça, elle aime le faire comprendre. « Matt est spécial dans son genre. Mais oui, c'est vraiment le meilleur des amis que tu peux avoir, après, pour les relations amoureuses, on peut pas dire qu'il soit vraiment doué... »
« Tu le connais depuis combien de temps ? » Parce que ce sujet, ça l'intéresse pas mal Jill. Pouvoir apprendre comment son frère a pu réussir à séduire une jolie jeune fille innocente. « Oooh et selon qui t'a parlé de moi la réputation peut être bien différente ! » Si c'est Ginny et Auden, elle a dû passer pour l'incarnation de Satan en personne. Si c'est Matt, il a dû lui peindre un portrait un peu plus positif, même si il n'a pas pu dire que c'était un ange et la meilleure des personnes du monde. « Donc j'ai été décrite comme la femme de Satan ou directement le diable en personne ? » Elle sourit Jill, en regardant la brune dans les yeux. Parce que si elle est du genre à idolâtrer Auden, elle doit la détester. « Oh non ma pauvre ! Pourquoi tu te fais tant de mal ? » Vivre avec Auden, Jill en a un haut le cœur rien qu'à l'imaginer. « Il doit être tellement insupportable comme patron... » Elle lève les yeux au ciel en se demandant comment Lola pouvait bien survivre à tout ça.
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| | | | (#)Dim 9 Fév - 17:43 | |
| Dans la gueule du loup Qu'elle devrait croire en elle ? Oui, elle devrait. Quand ça se ferait ? Ca faisait vingt-huit ans qu'elle attendait que la révélation vienne, donc difficile de savoir, mais probablement pas tout de suite, tout de suite. " Je suis allée en Nouvelle-Zélande une fois, avec mes parents, mon frère et ma soeur. C'était sympa." C'était horrible. Ils avaient passé leur temps à faire que les trucs les plus ennuyeux, pas un seul parc d'attraction, pas un musée, principalement du shopping, une photo devant chaque monument majeur, du temps passé dans le traffic, de la gastronomie où on n'a rien dans son assiette. Lola n'était pas fan de la façon de voyager de sa famille, et s'était sentie comme d'habitude le vilain petit canard. " Quant à l'art et la psychologie, figure-toi qu'il y a une discipline qui s'appelle l'art thérapie. Tu aides les gens avec leurs émotions à travers une pratique artistique, qui peut être le dessin, la peinture, la photographie, la danse, le chant, ce que tu veux. J'adore ça." Elle pouvait parler de l'hôpital, mais pas de Jamie Keynes, et pourtant c'était récemment avec Jamie qu'elle sentait le plus à quel point cette pratique pouvait révolutionner le monde, notamment auprès des personnes qui n'étaient pas faites pour la thérapie au départ, les gens trop forts à rationnaliser, ou au contraire pas assez forts avec les mots, l'éloquence, le discours. Face à la description de Matt, Lola ne put s'empêcher d'éclater de rire de nouveau, et ça lui fit du bien de mettre de la légèreté dans cette conversation qui la gênait beaucoup. " Ah, mais j'ai pas dit que je voulais l'épouser, hein, calmons-nous, je ne suis pas très relation amoureuse comme fille. Je ne suis pas très amoureuse, de base, en fait." Elle baissa les yeux vers son verre. " Je pense que j'aurais trop envie qu'il se passe un truc pour être sa meilleure amie, en revanche. Je me suis déjà mise dans des situations comme ça, et je préférerais éviter là, tu vois." Elle pensait à Jordan, notamment, son crush de lycée qu'elle avait un tout petit peu stalké jusqu'à ce qu'ils deviennent amis, et qu'elle décède à la fois de bonheur et de frustration à chaque fois qu'ils se voyaient, à chaque fois qu'il souriait, à chaque fois qu'il chantait ou racontait quelque chose. L'enfer. Donc non, elle n'allait pas faire rebelote avec Matt. " Je le connais depuis très peu de temps, genre quelques mois, six mois, huit mois, j'sais pas." Sur Auden, Lola avait peur de la conversation, parce qu'elle tenait beaucoup à Auden, et elle savait que, de toute évidence, pas Jill. " Je pense qu'il ne te respecte pas assez pour te comparer avec le Diable." Elle eut un rire nerveux. " Okay, je n'arrange pas les choses, désolée." Elle secoua la tête. " Ca ne me regarde pas, mais comment ça a commencé à dégénérer ? Je sais qu'Aude", et merde, elle avait utilisé son surnom, celui affectueux qu'elle n'utilisait même pas devant Auden, parce qu'il la crucifierait si elle essayait, " n'est pas facile, mais il a un bon fond, et il aime profondément Ginny, il ferait tout pour elle, et Noah aussi. Pourquoi ce n'est pas suffisant ?" Elle ouvrit grand les yeux, genre : mais de quoi je me fucking mêle ? " Pardon, t'es pas du tout obligée de répondre, en fait. Je débarque et je demande des explications, genre sans-gêne, la fille." Sur le fait de travailler et vivre avec Auden, Lola ne put qu'acquiescer : " Honnêtement, c'est pas simple, mais j'apprends beaucoup à ses côtés, et je sais qu'il ne me mentira jamais, ne me trahira jamais, et ce sont des qualités qu'on ne trouve pas si facilement que ça." Avec un peu de chance, sa conversation avec Jillian aiderait à une réconciliation générale - ou pas. @Jillian McGrath |
| | | | (#)Mer 12 Fév - 0:58 | |
| Dans la gueule du loup
« C'est beau la Nouvelle Zélande ! Et t'es jamais partie à l'aventure toute seule ? » C'est ce que Jill avait toujours adoré. Partir dans des pays étrangers pour faire la fête, et découvrir quelques paysages aussi. Parce qu'elle avait toujours aimé voyager. Sans ses parents, parce que les voyages familiaux avaient toujours été affreux. C'était de la représentation des McGrath à l'internationale. « Sympa ? Vous avez fait tout ce que tu voulais pas j'imagine ? C'est toujours comme ça les voyages avec la famille je crois. » Ce qu'elle connaissait en tout cas. Mais les voyages, en général, c'était vraiment une des choses les plus intéressante qu'elle avait pu faire. Lola lui explique qu'il y a un lien entre l'art et la psychologie. Et, elle s'intéresse Jill, parce que Lola a l'air passionné et qu'elle rend le sujet plutôt intéressant. « Et tu fais de vraies séances ou c'est juste un domaine qui t'intéresse ? » Pas qu'elle veuille en faire, Lola pourrait découvrir bien trop de choses sur Jill.
Jill la regarde, intriguée par ce qu'elle dit. Parce qu'elle a l'air un peu compliqué, et que ça la rend bien plus intéressante que si elle avait été le genre de fille à tomber amoureuse de n'importe qui. « Tu n'es pas très amoureuse ? T'aime pas la être en couple ou t'aimes pas te risquer à tomber amoureuse de quelqu'un ? » C'était la peur de beaucoup de monde, livrer son cœur à quelqu'un sans qu'il ne puisse le rendre. « Alors qu'est ce que tu vas faire ? Tu vas l'ignorer ou trouver un moyen de le garder dans ta vie ? » Elle ne la jugeait pas, même si elle lui parlait de son frère. Elle préférait ne pas la menacer comme elle avait pu le faire avec toutes les filles qui avouait s'intéresser à lui. Parce que Matt avait fait fuir pas mal de mecs qui voulaient sortir avec Jill, mais elle avait fait pareil avec un bon nombre de filles. « Tu l'as rencontré comment ? » Elle veut tous les détails.
« C'est juste, pas une bonne idée de parler d'Auden avec moi ou Matt si tu l'aimes bien. » Parce qu'elle allait finir par ne plus vraiment apprécier Lola. Il fallait toujours qu'il soit au milieu. « C'est juste quelque chose qui dure depuis des années... Ce serait bien trop long à expliquer je crois. » Ils se donnaient les coups à tour de rôle depuis des années, parce qu'ils ne s'aimaient pas sans avoir une raison vraiment légitime. « C'est loin d'être un ange Lola, tu le connais pas depuis assez longtemps pour me demander ça. Et tu connais pas non plus ma relation avec Ginny. » Elle était bien plus distante quand elle parlait de ce sujet, parce qu'elle ne voulait pas s'énerver. Mais elle ne voulait pas de leçon de morale non plus. Elle soupire en secouant la tête. « Je préfère répondre pour que tu vois que je suis pas forcément la méchante dans l'histoire. Et pour que tu vois que ça te dépasse un peu tout ça. Et j'espère pour toi que tu seras jamais impliquée. » Parce que c'était jamais beau à voir leurs affrontements. Elle n'avait jamais entendu cette version d'Auden dans la bouche de quelqu'un et elle fronce les sourcils. « Je pense qu'il pourrait trahir n'importe qui si c'était dans son intérêt. Mais comme je t'ai dit, si tu as une bonne opinion de ce mec, je suis pas la bonne personne avec laquelle discuter de ça. »
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| | | | (#)Lun 17 Fév - 13:29 | |
| Dans la gueule du loup Lola rit avec toute l'auto-dérision du monde, et secoua la tête : " Je ne suis pas aussi aventurière que je ne l'aimerais." Elle n'avait pris le temps de rien découvrir, car à chaque fois qu'il s'agissait de prendre un billet d'avion, elle se posait cinq cent mille questions, et elle finissait par ne rien faire du tout. Classique. Une poule mouillée. Mais au moins, ça la faisait rire. " Oui, c'était exactement ça : un voyage où je n'ai pas fait un seul des trucs sur ma liste. C'était hyper beau, mais de loin. Mes parents ne sont pas très nature, donc les paysages de Nouvelle-Zélande, ça reste un mystère pour moi." Elle secoua la tête, amusée, et se sentit à l'aise, car il était manifeste que Jill comprenait. C'était simple de discuter avec cette fille, c'était bien. Elle posait même des questions sur l'art-thérapie, alors que d'autres auraient été morts de rire, genre pas du tout convaincus que ce soit une vraie discipline. " Je fais des vraies séances, et des ateliers à l'hôpital psychiatrique. J'adore ça." Elle avait envie de lui proposer de venir, un jour, mais il n'y avait aucune formulation qui ne donne pas l'impression qu'elle la prenait pour une folle, alors qu'au fond, elle se disait juste que ce serait cool de peindre avec elle. Même si elle ne comptait toujours pas lui montrer un seul truc fini. Pas habituée à être celle qui répond aux questions, et beaucoup plus à l'aise à en poser, Lola recevait toute la curiosité de Jill avec plus de sérénité que d'habitude. Peut-être parce que c'était la soeur de Matt et Ginny, et qu'elle se sentait en famille, d'une certaine façon. Peut-être parce que le contexte s'y prêtait, parce que la soirée se passait bien, parce qu'elles avaient déliré sur de la médecine chinoise. Peut-être parce qu'il y avait un détachement chez Jill qui la mettait en confiance. Toujours est-il que Lola haussa les épaules, pour montrer qu'elle n'allait rien dire de si sérieux que ça, puis répondit à ses questions sur l'amour : " Je ne sais pas, je crois que j'ai eu un modèle familial tellement foireux que je ne suis juste jamais tombée amoureuse. Et non, je n'excluerais jamais un crush parce qu'il n'est pas intéressé en retour, ça n'a pas de sens. Quand quelqu'un me plaît, c'est que j'ai envie qu'il soit dans ma vie. Ou elle." Lola rougit : elle avait beaucoup de mal à assumer son intérêt pour les femmes, et ça se voyait direct sur son visage. " BREF", ponctua-t-elle pour urgemment passer à autre chose. " Et toi, l'amour, c'est comme les métiers, t'en changes un peu tout le temps, tu jongles ?" Lola réfléchit à la première fois qu'elle avait vu Matt. C'était en plein hiver, elle était dans un col roulé, le morve au nez, luttant avec un problème informatique à la galerie, et il était passé déposer Noah. Et elle qui d'habitude ouvrait grand ses bras pour recevoir Noah dans un câlin, elle était restée figée, genre mais l'est trop beau le monsieur c'est qui, et du coup elle s'était pris Noah de plein fouet et elle en était tombée, et Matt avait été mort de rire, et ils étaient directement partis sur des vannes. Bref, tout ce qu'il y avait de plus normal. " Je l'ai rencontré à la galerie. Il venait déposer Noah." C'était un bon résumé de la situation. Elle épargnerait à la McGrath le récit détaillé de son coup de foudre ridicule. Les explications de Jill furent plus difficiles à entendre lorsqu'elles traitèrent d'Auden et Ginny. Lola sentit son corps se contracter de l'intérieur. C'était étrange, ce duel de western qu'elle voyait autour d'elle, sans rien pouvoir y faire, rien pouvoir y changer. Elle se sentait impuissante dans un combat sans merci, et tout ce qu'elle voulait, c'était la paix dans le monde, et des fleurs à toutes les portes, et puis des arc-en-ciels, et si possible plein d'oeufs. Elle aimait bien les oeufs. Et en même temps, elle avait cette envie de forcer une réparation des liens, et ça ne mènerait nulle part, et elle le comprenait en entendant Jill se refroidir, se mettre à distance. " Je suis désolée, tu as complètement raison", reconnut-elle après un temps de réflexion, " je débarque et j'ai l'impression que vous êtes tous merveilleux, et je mets un peu les pieds dans le plat." Un peu ? " Okay, beaucoup." Elle eut un rire gêné, comme une invitation à enterrer le sujet. "T'es vraiment chouette, Jill, je suis contente de t'avoir rencontrée." C'était sa façon à elle de dire qu'elle ne prendrait pas parti dans le conflit ambiant. Elle trouverait un moyen d'être neutre, somehow. Puis, elle se leva, s'étira et pointa l'horloge au-dessus du comptoir d'un mouvement de tête. " Je vais me coucher, je vois un patient demain, il faut que je sois fraîche." Elle hocha de la tête pour signifier qu'il y en avait du travail, avec ce patient, mais son sourire trahissait à quel point elle aimait ça. Elle déposa ce qu'elle devait à Jill en cash sur le comptoir. Y compris l'horrible gin tonic. " La prochaine fois, ne me laisse pas prendre de gin, please, c'était traumatisant." Elle rit et offrit son plus beau sourire à Jill, avant de faire volte-face vers la sortie avec un signe de main. " A la prochaine !" @Jill McGrath Fitzgerald |
| | | | | | | | Dans la gueule du loup (ft. Jillian McGrath) |
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