| (Amelyn #3) ► Help me make it through the night |
| | (#)Mer 29 Jan 2020, 21:58 | |
|
Help me make it through the night
Un « va te faire foutre », bref, incisif et personnalisé, c’est tout ce que ma sincérité lui inspira. Certes, étant donné ma petite démonstration d’autorité, je ne m’attendais pas forcément à mieux, mais je devais admettre que ça me fit, à retardement, un drôle d’effet. Sur l’instant, je m’en étais contenté, parfaitement lucide sur ce qui se jouait en elle. Elle n’avait pas besoin de mots pour l’exprimer. Ces regards noirs parlaient pour elle. Ceci étant, à présent que je suis seul, que je ressens les affres du manque d’alcool – il est rare que je reste de si longue période sans en ingurgiter une goutte – et que s’amorce un retour cruel à la réalité, je ne m’en sens pas vexé, mais déçu. C’est ça. C’est la déception qui s’invite à la table de mes sensations pourtant occupées par la culpabilité. Comme si j’avais les armes pour les affronter de front… comme si j’étais un type capable de s’analyser et de se comprendre ? La bonne blague. Je suis trop attaché à mes œillères. Aussi, de coutume, j’abandonne avant même d’avoir essayé de les enlever. Or, ce soir, je brille d’une forme nouvelle de clairvoyance. Si je suis à ce point affligé, ce n’est pas tant qu’elle m’ait renvoyé dans mes buts. Ce n’est pas non plus la faute de sa langue de vipère. Je suis désappointé parce que j’ai appuyé sur le détonateur d’une bombe qui gâcha l’une de mes rares tentatives de m’ouvrir à une femme. Sarah mise à part, ça n’étais jamais arrivé et, bien que ce constat soit triste, Raelyn a la saveur de l’inédit. Avant mon mariage, mes relations portaient l’étiquette peu glorieuse d’aventure. Les quelques amantes, idiotes, coriaces ou charmées, qui se risquèrent à obtenir plus de moi qu’une caresse efficace s’était confrontée à un mur. N’ai-je donc pas là de quoi être chagriné d’avoir pourri ces moments bénis entre Raelyn et moi ? Oserais-je les qualifier de sacrés à cause de ce pouvoir qu’il détienne sur moi ? Sur ce qu’ils me réveillent de mon coma émotionnel ? Hors de question. Le penser, c’est avancer un pied vers le précipice et je m’en garde. Je songe plutôt à trouver du réconfort ailleurs que dans mon imagination trop fertile, un ailleurs à un peu moins de deux heures de routes, un ailleurs au cœur de Kilcoy. La voiture emprunte une entrée d’autoroute. Je prends de l’avance, soucieux de ne pas perdre une minute, mais je me méfie de moi, des réactions de mon épouse également. Et si je n’étais pas le bienvenu ? Et si je me laissais simplement porté par la frustration ou par le souvenir de cette intruse image qui m’obligea à reculer de dix pas ? Et si… Ni une ni deux, je ramasse mon téléphone dans le vide-poche, je pianote le numéro et j’attends qu’elle décroche enfin. « Amos ? Il y a problème ? » s’inquiète-t-elle d’une voix enrouée de n’avoir été utilisée. Elle vit seul, Sarah. Elle n’est pas refait sa vie, pas encore. Dès lors, je me porte garant qu’elle m’accueillera pour la nuit, parce qu’elle parvint sans le vouloir à me troubler, que ça signifie quelque chose, forcément : il nous reste quelque chose à sauver. « Je peux passer ? » Le silence hurle son hésitation et j’insiste. « J’ai besoin de te voir. » Etait-ce la remarque de trop ? « Non. Je ne préfère pas, Amos. Ça ne sert à rien. Tu as réfléchi à ce que je te demandais ? » Troisième gifle au compteur. A l’autre bout du combiné, je reste con. Il n’y a donc plus que ça qui compte pour elle ? Nos années de bonheur ? Qu’en fait-elle ? Elle les balaie visiblement et je raccroche, sans un égard, sans un au revoir.
Les jours suivants furent compliqués à gérer. Chez moi, je tournais en rond, je cogitais, je me demandais s’il serait bon de provoquer, entre ma victime et moi, une discussion utile cette fois. Parfois, je concluais le pacte que ça ne nous ne causerait aucun tort supplémentaire. D’autres, je me souvenais qu’elle me réclama la paix en me conseillant de l’oublier et, ça non plus, ça ne pourrait pas nous faire de mal. De toute évidence, nous ne sommes que l’empêcheur de tourner en rond de l’autre. Nous nous croisâmes à plusieurs reprises et, quoique je ne cherchais pas à éviter son regard, nos échanges taiseux étaient toujours aussi froid. Sarah, vraisemblablement vexée par mon attitude, me harcela de message, mais je l’ignorai elle aussi. Qu’il s’agisse de la première ou de la seconde, le schéma est stable finalement, mais il m’ennuie lourdement. Ma seule bonne nouvelle fut d’apprendre par la rubrique faits divers que le bateau que je convoitais avait été vandalisé, que les assurances et que les compagnies d’assurances refusaient de réparer financièrement les dommages faute à l’absence d’effraction. J’en étais responsable. Je n’avais pas pris la peine de refermer derrière moi avant ma course poursuite, mais je me dis que je tenais peut-être une occasion d’acquérir le navire abîmé. Cette hypothèse me rasséréna quelque peu. La preuve étant, je m’enfonce aujourd’hui dans les entrailles du Club l’air conquérant, déterminé à emprunter l’un des chemins qui se présentaient à moi et sans m’inquiéter outre mesure de ce qu’il renferme à l’arrivée. En parcourant l’espace qui sépare le casino clandestin de la salle des stocks, je sais que je prends un risque considérable. Tout le monde sait, en ces lieux, que Raelyn y a élu son domicile professionnel et d’aucuns ne s’y aventurent jamais, si ce n’est Mitchell ou Alec. « Où tu vas ? » m’interroge l’un des croupiers d’un regard suspicieux. « Avant que tu arrives, elle a dit qu’il ne fallait surtout pas la déranger. » j’entends, mais vulgairement parlant, ça m’en touche un sans faire bouger l’autre et j’en hausse les épaules.
Certes, légèrement paranoïaque, je considère que c’est surtout moi qu’elle souhaite maintenir à l’extérieur, mais je refuse de tomber dans mon propre piège. Je ne suis certain de rien. Dans l’absolu, ce serait m’accorder plus de crédit que je ne mérité. Et puis, qu’ai-je à redouter ? Après l’avoir forcé à grimper dans la voiture, après lui avoir coupé le sifflet au sens propre et au figuré, en quoi une porte pourrait-elle m’arrêter ? Je la pousse sans brusquerie, elle s’ouvre et mes lèvres se fendent d’une jolie grimace. Pénétrant plus avant dans cette pièce, les essences de son parfum me chatouillent les narines et me confirment qu’elle est là, pas loin. Je la devine concentrée sur son ouvrage – des comptes ? – et je devine sans grand mal qu’elle tient là une occasion de se rembrunir et de ne pas me calculer. Mais, qu’à cela ne tienne, je ne peux plus reculer. Je ne peux pas systématiquement opérer une marche arrière sous prétexte que je perds le contrôle sur la situation. Il est grand temps que j’accepte que je ne suis pas devin, que je ne peux tout prédire, que je dois parfois me laisser porter par mon instinct. C’est lui conduit mes pas vers elle et, tandis que je me dévoile à son regard périphérique, je m’assois sur un siège libre sans la perdre du regard. Jambes croisées, je m’installe, comme si j’étais chez moi, comme si j’avais été invité à la rejoindre. De ma poche, je tire un jeu de cartes pour calme mon imperceptible mes nervosité. Elles m’occupent les mains à merveille. Elle m’évite également de dire un truc stupide du genre : « ça y est ? Tu es calmée ? » Ce serait la fin de toute réconciliation, si tant est que la démarche puisse se nommer ainsi. Je lui préfère donc : « Alors ? Tu as réfléchi ?» Sous-entendu, à ce que je t'ai confié dans la voiture ? A ce témoignage de respect et d'estime ?
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34341 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mer 29 Jan 2020, 22:52 | |
| Help me make it through the night Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Dire que je ne suis pas encore marquée au fer rouge par mes souvenirs de l’autre soir, ce fameux où je me sentis comme la dernière des idiotes serait un mensonge éhonté, et j’évite tant que le peu de me mentir avec aussi peu de scrupules à moi-même. Non, je me souviens aussi bien de la façon dont mon corps a réagi vivement sous ses caresses trop empressées et de la brûlure de ses lèvres sur les miennes que de la déconvenue qui a suivi. J’ai pansé les blessures qu’il a causée à mon égo en invitant des hommes moins compliqués et plus reconnaissants que lui à partager mes nuits et froisser mes draps ces derniers temps, et je devrais avoir oublié cette parenthèse, elle devrait déjà faire partie du passé et je devrais être capable de traiter Amos, si ce n’est comme avant, je me mens en me disant que je n’en ai plus envie, comme n’importe lequel des membres du Club. Mais je n’y parviens pas. Après tout, il ne m’a pas jurée fidélité pour rompre sa promesse, ni conduite jusqu’à l’autel pour m’y abandonner. Je me répète que nous ne nous devons rien, qu’au final rien ne lui interdisait de me conduire au bord du précipice et de faire marche arrière en m’y laissant seule, mais j’ai beau retourner la situation dans mon esprit, tenter d’y mettre de l’ordre, je fais à chaque fois le même constat, celui qui me déplait.
La pilule a du mal à passer. Et je sais qu’il ne s’agit pas que de l’humiliation que j’ai subie, ou de mon orgueil bafoué. Je me cache derrière mon trop imposant égo, mais je sens qu’il s’agit d’autre chose, pas uniquement d’un caprice d’enfant auquel on aurait dit non, mais un vrai besoin viscéral de le faire mien que j’ai dû refouler. Je me refuse à m’envisager réellement blessée, parce que j’ai refusé ce droit aux hommes il y a bien longtemps, mais je porte ma rancune en étendard depuis deux semaines, et il s’en est rendu compte. Comment pourrait-il en être autrement ? Entre mon ton chaud et bourré de sous-entendu d’autrefois et la froideur extrême que je lui sers à toutes les sauces aujourd’hui le virage est à plus de 180 degrés. Il serait aveugle ou idiot, ou certainement les deux s’il pensait que rien n’a changé entre nous. Il prend plus de pincettes, il ne s’approche que lorsque c’est nécessaire, me pensant certainement capable de mordre ou de grogner, et il se contente le plus clair de son temps de m’observer de loin. Je l’ai senti peser dans mon dos, son regard, il est lourd à porter, parce qu’à chaque fois que je le sens près de moi j’ai autant envie de l’embrasser à nouveau que j’ai envie de lui coller une gifle, à nouveau également, mais je reste impassible. J’agis comme si je ne l’avais pas remarqué, je lutte contre l’envie de vriller mon regard dans le sien pour lui partager mon flot d’émotions contraires.
J’y arrive plutôt bien je crois, ces dernières années à parfaire mon masque de la reine des glaces m’ont préparée à ces deux dernières semaines, alors que le rôle ne m’a jamais si peu collé à la peau. Ce soir, lorsque je suis entrée dans le bar, QG de l’organisation, je ne l’ai même pas cherché du regard, je suis descendue directement jusqu’à la salle des stocks et me suis installée sur ma chaise, avant d’ouvrir le premier de mes livres de compte. Je ne suis pas une scolaire mais je pourrais réciter ces bouquins par cœur, à l’endroit comme à l’envers, parce que les feuilleter m’apaise, parce que cela m’aide à garder les idées claires, particulièrement dans ce type de situation, quand cela devient difficile pour moi. Moulée dans un ensemble noir, pantalon et veste de cuir et simple débardeur en satin, je perds la notion du temps pendant une partie de la soirée, et le bruit de la porte qui s’ouvre me fait presque sursauter. Je reste un coup d’œil à ma montre, et lève les yeux un instant vers l’entrée de la pièce. Mon regard croise celui d’Amos lorsqu’il entre dans mon champ de vision, et je replonge immédiatement les yeux vers mes comptes, comme si je ne l’avais pas aperçu. Je me garde de tout geste pouvant trahir ma nervosité, mon pied de bat aucun tempo contre le carrelage, je ne joue pas avec mon stylo ni n’en mâche l’embout. Non, je suis déterminée à mettre un point d’honneur à faire comme s’il n’était pas dans la même pièce que moi, comme si nous n’étions pas seuls alors que nous ne l’avons pas été depuis cette fameuse soirée. Il prend son temps, il tire une chaise pour s’installer à une distance respective de moi, mais tourné dans ma direction. Ce n’est que lorsqu’il brise le silence que je daigne relever mon regard pour le ficher dans le sien. « Alors ? Tu as réfléchi ? » Je lève un sourcil. A quoi fait-il allusion ? A ce que j’ai ressenti quand il m’a jetée sur le canapé sans ménagement pour glisser ses doigts presque jusqu’à mon intimité ? Au désir que j’ai ressenti à ce moment-là ? A ce moment où il a attrapé mes poignets pour que mes mains quittent sa peau, avant de se redresser et de me laisser là comme si de rien n’était ? A mes cris sur le port ? A la façon dont il a, sans ménagement et sans respecter mon indépendance décidé qu’il était plus à même de savoir ce qui était mieux pour moi, et qu’il m’a soulevée sans ménagement pour me jeter dans la voiture ? Ou à ces mots qu’il a prononcés, se sentant obligé de me bâillonner pour que je les écoute ?
T’es vraiment un drôle de type.
Voilà ce qui me traverse l’esprit quand je le vois s’installer, jouer avec ses cartes me demander sans gêne si moi j’ai réfléchi. Drôle ce type, c’est mieux que pauvre type, et les optimistes pourraient penser que nous sommes sur la voie du progrès, puisque c’est définitivement ainsi que je le qualifiais ces derniers jours. « Oui. » D’une voix qui ne trahit aucune émotion particulière, je reprends finalement. « Tu me rendras mon soutien-gorge. J’y tiens. » J’ai envie de sourire mais je me retiens, parce qu’au-delà de l’aspect comique de mon geste, qui n’a été que le résultat de la façon dont il a mis mes nerfs à l’épreuve, je lui en veux toujours cruellement. Je ressens encore la douleur cuisante que j’ai ressentie ce soir-là. Je ferme finalement le livre que je suis en train de consulter, rejette mes cheveux en arrière et me lève, pour lui tourner le dos et enfermer l’ouvrage dans le coffre-fort. Finalement je passe mon petit sac sur l’épaule et plante à nouveau mes yeux dans les siens. « Je sors. » Je n’ai pas envie de m’épancher plus que ça avec lui. Je ne me sens pas redevable et si notre complicité a laissé un vide que je n’explique pas, je ne suis pas prête à prendre sur moi et faire fi de ma fierté. Alors je tourne les talons et monte les marches qui mènent jusqu’à la surface, sans faire attention à s’il me suit pour continuer cette discussion ou non.
Je sens sa présence dans mon dos. Il ne s’approche pas, conserve une distance de sécurité raisonnable mais pourtant je n’ai pas besoin de pivoter la tête dans sa direction pour savoir qu’il n’est pas bien loin. Tant-pis, je choisis ma destination en fonction de ce qu’il m’a confié il y a quelques semaines, et après quinze minutes je m’arrête devant l’une des boites de nuits que je fréquente assez souvent pour remonter la file d’attente, pour que le videur dépose une bise sur ma joue avant de me laisser entrer. La musique parvient à mes oreilles et je chasse le brun de mes pensées, persuadée qu’ici il ne m’aura pas suivie, avant de me diriger vers le bar pour commander un verre de scotch.
- :
|
| | | | (#)Jeu 30 Jan 2020, 10:50 | |
|
Help me make it through the night
L’espace d’un instant, alors qu’elle détrompe mes espoirs, j’envisage un trait d’esprit en mémoire de l’ébauche de notre complicité d’antan, mais je m’abstiens. A bien y réfléchir et, outre mon absence de politesse, je ne l’abordai pas de la bonne manière. J’estimai donc qu’en rajouter n’était pas de bon ton, surtout que je ne suis pas convaincu que m’entendre dire que je le conserve à défaut d’en avoir – voir ? – un autre, ne l’amusera pas. Que l’impression d’une ombre fugace passant sur ses lèvres n’est pas assez lourde comme invite pour m’autoriser ce type d’audace. Elle ne m’en passerait plus désormais. J’avais outrepassé les bornes sur le port. J’avais agi comme si elle m’appartenait, comme si, toute sa vie durant, elle m’avait attendu pour prendre enfin les bonnes décisions. Jamais cette idée ne me traversa l’esprit, mais ça ne changeait pas grand-chose aux conséquences. Mes actes, dans leur entièreté, lui laissèrent un goût amer dans l’arrière-gorge. L’heure n’est plus à la grivoiserie. Donc, je dodeline du chef, sans ajouter le moindre mot, me satisfaisant de la détailler en quête d’une expression sur son visage, un truc qui me rassurerait. Je feins de l’être, mais je ne suis pas à l’aise, à cause de la démarche qui ne me correspond pas. Aurais-je seulement fait un pas vers Raelyn si Sarah ne m’avait fermé la porte ? Si je n’avais pas cette impression qu’un retour en arrière est désormais impossible ? Si je ne m’étais pas interrogé sur mes motivations à sauver mon mariage à tout prix ? Si prendre la décision de raccrocher mes gants n’avait pas provoqué en moi une sorte de soulagement ? Je n’étais plus certain de ne pas y être attaché par la force de l’habitude et ça m’inquiète, je dois bien l’admettre. Mes points de repère sont bouleversés et, si j’agis, je peine à me sortir de la tête que l’inconnu a du bon, parce qu’il est imprévisible et qu’il peut, lui aussi, déboucher sur d’heureuses surprises. Après tout, hormis mon intuition, je ne pouvais prétendre à cerner Raelyn assez justement pour le prévoir, son départ. Je ne dispose pas non plus d’indices probants pour décider s’il revendique encore que je la débarrasse de mon inconstance. Dès lors, quoique je préfère la version de l’histoire où elle ne me fuit pas réellement, je grimace. En jetant la pierre de l’espoir dans l’eau, je n’y pas dessiné de jolis ronds parfaits qui impressionnent les gosses. Elle y est tombée, lourdement non sans m’éclabousser, parce que Raelyn n’est plus une gamine intimidable. Elle ne me doit donc rien, pas même un sourire reconnaissant que j’ai poussé la porte de son isoloir. Qu’à cela ne tienne, si je profitai d’être seul pour exprimer mon dépit, j’enfile heaume, armure et j’empoigne mon bouclier invisible pour la suivre, discrètement, là où elle oubliera la décence, une discothèque, à n’en point douter. Sortir, dans son langage, c’est ce que ça implique. Je le sais pour l’entendre dire et l’y avoir déjà récupérée.
Dois-je préciser que c’est une véritable épreuve que de jouer des coudes pour me frayer un chemin dans la file d’attente ? Je savoure à peine ma victoire d’avoir devancé la majorité grâce à un mensonge. J’annonçai au videur que j’avais été invité par celle qu’il embrassa plus tôt sur la joue, celle qui croit m’échapper en se terrant dans cet enfer, celle qui est loin de s’imaginer que je suis là, pas loin, à la veiller depuis l’étage, appuyé contre la rambarde et un verre de whisky à la main. De ses danses lascives contre – avec ? – de parfaits inconnus, de ses minauderies avec les uns en passant par ses manières de femmes fatales avec d’autres, rien ne m’échappe de son comportement. Je vais jusqu’à dénombrer la quantité de scotch qu’elle avala cul sec ou qu’elle sirota. Autant dire que je me fais un drôle d’effet. J’ai l’impression d’être un psychopathe en repérage. A quel moment est-elle devenue mon obsession, Raelyn ? Je pensais souvent à elle, c’est vrai, mais par la force du regret d’avoir été un salopard de première zone. Or, à bien peser, je préfère endosser le rôle de l’enfoiré que du désaxé. « Mais qu’est-ce que tu fous ? » raisonnais-je sans grande estime envers mon attitude. Que s’imaginerait-elle si son regard accrochait le mien malgré la foule ? Et, pourquoi je m’oblige à subir la promiscuité des corps pour une femme volage ? Heurté par la force de cette révélation, je tombe des nues. Mes yeux s’écarquillent et je recule d’un pas bousculant au passage une demoiselle qui s’en excuse aussitôt. L’ai-je seulement entendue, la gosse ? Je suis hypnotisé par la femme d’influence que je file et scandalisé par ma position. Je dois m’en aller. Non ! Je me le dois pour me préserver de mes propres jugements et de mon dédain. C’est difficile cependant. Eméchée, elle s’attable avec des types à la mine louche et un drôle de pressentiment me surprend. Il pue le danger à des kilomètres. Je me tiens à bonne distance, mais je jurerais flairer le parfum des mauvaises intentions. Me chercherais-je des excuses pour ne pas divorcer de ma folie ? Mes inquiétudes s’érigent-elles sur les fondations de ma possessivité ? Est-ce bien de grave de m’attarder quelques minutes de plus, histoire d’être certain que je n’aurai à me reprocher de l’avoir abandonnée face à une menace ? Cinq minutes, montre en main, ni plus ni moins. Cinq minutes pour me dégouter d’elle et ne plus jamais, ô grand jamais, distinguer en moi les travers d’un malade mental. Cinq minutes qui débouchèrent sur un désaveu. Alors qu’elle se faufile un chemin vers les toilettes – du moins, je le suppose, elle titube trop à mon goût. Certes, elle a bu, mais elle n’est pas ce qu’on pourrait appeler une débutante. Elle tient l’alcool et toutes sortes de drogues. Je le sais, elle l’avoue sans peine à qui veut bien l’entendre. J’en déduis que quelque chose cloche, qu’il s’est passé un truc qui m’a échappé pendant que je m’efforçais de me défendre de ma folie. Mais quoi ?
La possibilité que l’un de ses compagnons ait glissé dans son verre une substance quelconque me traversa l’esprit, mais je la déniai aussitôt. A mon sens et au vu de son mode de vie, j’appréhendais Raelyn telle une femme vigilante et difficile à berner. Malheureusement, je fus quasiment certain de la véracité de ma supposition alors que le plus massif de ses trois comparses quitte son siège et abandonne ses amis hilares. Mon imagination leur prête des mots d’encouragement et de félicitations et j’enrage. Une angoisse sourde, pétrie de présomption non vérifiée, écrase ma poitrine tandis que je dévale les escaliers quatre à quatre. Etiré sur toute ma longueur, je me crée un passage parmi la, je bouscule, je jette des pardons à la volée à qui veut bien les entendre, je progresse lentement, je perds patient. La promiscuité de ses corps que j’effleure, qui me touche parfois, m’est profondément désagréable. Mais, mon dégoût n’est rien en comparaison celui que m’inspire cette scène dès lors que je pénètre les toilettes des femmes. Le porc, qui alluma tous mes feux d’alerte est là, pantalon baissé sur les genoux. Sa poigne maintient son dos contre le carrelage froid tandis que ses doigts répugnants s’acharnent à déboucler la ceinture du pantalon noir fuselé de Raelyn, à moins qu’il ne s’agisse de sa fermeture éclair, ce qui en soi, me confirme deux choses : il l’a bien droguée et elle n’est pas dans son état normal. Elle tient à peine debout. Je ne suis même pas persuadé qu’elle ne glissera pas le long du mur si l’enfoiré venait à la lâcher. Dès lors, ce qui ressemblait, au stade du présage, à de l’inquiétude se transforme en colère et je mute. Je l’attrape par le collet, résolu à lui faire mal. Je le cogne, fort, profitant que ses jambes soient entravées par son jeans. Je l’assomme d’un coup sec contre le mur. Je le tabasse, pas seulement pour elle, mais aussi pour moi.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34341 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Jeu 30 Jan 2020, 12:08 | |
| Help me make it through the night Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Est-ce qu’alors que je cherche lui échapper, à m’extraire de sa vue et surtout à lui montrer que non, je n’ai pas besoin de lui, je ne passe pas mes soirée seule chose moi à me languir de lui, est-ce que j’espère qu’il me suive ? Je ne sais pas, mais la pensée qu’il le fasse n’est pas si désagréable qu’elle devrait l’être, malgré ce dont j’essaye de me persuader. Le point sur lequel je ne le laisserai cependant pas gagner du terrain c’est mon profond besoin d’indépendance et de liberté. Si ce sont ses actes à l’intérieur de la cabine qui m’ont le plus blessés, parce que je l’ai pris personnellement, il m’a bien plus choqué lorsqu’il ne m’a pas laissé le choix de la façon dont je souhaitais rentrer chez moi. Lorsqu’il a refermé fermement ses deux bras autour de ma taille pour m’entraver, ignorant mes coups et mes cris pour me jeter dans la voiture. Là-dessus je n’ai pas envie d’être autre chose qu’intransigeante, et mon inclinaison pour lui n’y changera rien, jamais. J’estime qu’il m’a manqué de respect. J’estime qu’il a agi comme un homme des cavernes, un qui a supposé qu’étant femme je n’étais pas capable de prendre la bonne décision sans qu’il ne me l’impose, un qui m’a traitée comme on traire une adolescente ou un enfant, et encore. Je ne suis rien de tout ça et je compte bien le lui faire comprendre.
Alors peut-être que pour cette raison j’espère qu’il me suive. Peut-être qu’ainsi il comprendra que je n’ai pas besoin de lui, que notre proximité des derniers mois et surtout celle des dernières semaines ne l’autorise certainement pas à estimer que je lui appartiens d’une quelconque manière, et qu’il peut m’imposer ses décisions. Si je laisse passer ça, quelle est la prochaine étape ? Il faut qu’il comprenne le country boy que je suis bien trop éprise de liberté pour lui pardonner son geste tant qu’il n’a pas reconnu qu’il a eu tort.
Mais j’ai aussi besoin et envie de l’oublier, je ne peux le nier. J’ai envie qu’il cesse d’occuper mes pensées, et peut-être qu’ainsi je serais capable de me concentrer convenablement lorsqu’il est dans les parages et de le traiter comme je traite n’importe quel autre homme du Club. Alors je tente d’oublier qu’il m’obsède et boire m’a toujours aidée à ne plus penser à rien, à me vider l’esprit, au même titre que ma consommation parfois excessive de stupéfiants. Je n’ai rien pris ce soir cependant, pas encore, et pour l’instant l’idée de me contenter de quelques verres, quelques effleurements stimulants avec des inconnus me suffit. Je perds pourtant la notion du temps une fois à l’intérieur de ce temple de débauche. Je perds le compte du nombre de minutes voir d’heure que j’y passe, je perds le compte du nombre de verres que je bois et la moindre idée de ce qu’ils contiennent, du scotch en majorité, et je perds le compte du nombre de personnes avec lesquelles j’échange, le nombre de regards que je croise, ceux avec lesquels j’échange un sourire et une danse, ceux qui se permettent de passer une main autour de ma nuque et ceux auxquels je donne mon numéro de téléphone. Pour une femme qui aime le contrôle, je suis particulièrement douée pour le perdre tout compte fait, et quand ce type pose sa main dans mon dos pour m’inviter à le rejoindre à sa table je ne me méfie pas, sans trop savoir si l’alcool a détraqué mon détecteur de sales types ou si au contraire après ma dispute avec Amos j’ai besoin et envie de me faire du mal. Certainement un peu des deux.
Comment réagirais-je si je l’apercevais, si je me rendais compte que depuis le début il était là et il m’observait ? Difficile à dire, parce que comme tout ce qu’Amos fait et dit cela réveille un flot de sentiments contraires en moi. Je me sentirais certainement encore une fois réduite à l’état d’une adolescente qui a besoin d’un chaperon et cela m’agacerait, mais puis-je prétendre que cette attention proche de l’obsession ne réveillerait pas en moi le désir que je tente de faire taire depuis deux semaines ? J’en crève de mon besoin d’attention, tous ceux qui me connaissent un tant soit peu l’ont perçu et le savent, et dans mon esprit tordu peut-être que de savoir Amos si proche et qui ne me lâche pas des yeux me plairait.
Assise sur un canapé, là aussi je perds la notion du temps, avant de perdre sans trop l’avoir venu venir le contrôle. Mes paroles ne me ressemblent plus, mes gestes non plus, mon manque de réaction lorsque le brun pose sa main sur ma cuisse sans que je ne l’y ai invité d’un regard aguicheur. Je ne me rends pas tout de suite compte que toutes les phrases que prononcent les hommes assis autour de la table ne s’imprègnent plus dans mon esprit. Que je vois leurs lèvres bouger et s’agiter, que j’entends les sons qui s’échappent de leurs bouches mais que je ne suis plus capable d’en comprendre le sens. Je jette un œil à mon verre que j’ai terminé, si proche de comprendre ce qu’il est en train de m’arriver, mais j’en suis finalement incapable, je me heurte au brouillard de mon esprit. Ce constat réveille toutefois mon instinct de préservation, et me lève, sous le regard inquisiteur du brun. « Je me sens mal. Je reviens. » Sans plus de cérémonial je prends congé et rassemble mes dernières forces pour tenter de m’orienter dans la boite de nuit. Le néon qui indique les toilettes des femmes m’aveugle mais je m’y raccroche pour me faufiler un passage jusqu’à la porte, sur laquelle je m’effondre presque avant de diriger vers un lavabo sur lequel je m’appuie. Je ne cherche pas mon reflet des yeux dans le miroir, j’ouvre par contre l’arrivée d’eau avant de mettre mes mains tremblantes sous le jet, et de m’en asperger le visage, dans l’espoir de me réveiller. L’effort est vain et je ressens de plus en plus l’envie irrépressible de fermer les yeux, de me laisser tomber dans un coin de la pièce pour me reposer. Je n’entends pas la porte qui s’ouvre, pas plus que je ne sens le brun s’approcher. Je sens par contre son corps qui se colle dans mon dos, son bras qui se glisse contre mon abdomen pour m’appuyer contre lui, et ses lèvres avides qui se posent sur mon épaule nue et remontent vers ma nuque. Je n’ai pas la force de dire non, de lui demander d’arrêter, mais je tente de m’en dégager. Mes mains quittent le revêtement froid du lavabo pour s’accrocher à son bras qui tient ma taille, et je tente faiblement de l’en décrocher. Je ne réalise pas ce qu’il est en train de se passer, mais le contact de ses lèvres sur ma peau me dérange, son souffle contre ma nuque m’est désagréable et je n’aime pas plus son bras qui se resserre autour de ma taille pour me trainer un peu plus loin et me retourner sans délicatesse pour m’appuyer contre le mur. J’ai l’impression de ne fermer les yeux qu’une seconde pourtant je me sens partir, et lorsque je parviens à me raccrocher à l’éveil je sens ses mains sur ma poitrine, autant que je les sens descendre jusqu’à la fermeture éclair de mon pantalon alors qu’il tente d’en venir à bout. J’ai envie que tout ça s’arrête, mais je n’ai pas la force d’ouvrir la bouche pour lui demander de le faire, et je tente de me gifler mentalement pour trouver la force de le gifler sans y parvenir.
Quand il s’éloigne et que la pression contre mon corps se lève, je ne comprends pas tout de suite, je ne ressens d’abord que du soulagement, et je laisse mon dos glisser contre le mur, je me laisse glisser jusqu’au sol. Dans un geste qui ne me ressemble pas j’entoure mes genoux de mes bras pour y laisser tomber ma tête, luttant toujours pour rester consciente. Je redresse la tête, dans un dernier instant de lucidité et dois plisser les yeux pour reconnaitre l’homme qui est penché sur le brun et qui lui assène un coup, certainement pas le premier si j’en crois l’état du type au sol. Amos Dans mon état de semi conscience j’arrive à m’accrocher à son prénom et j’utilise le peu d’énergie qu’il me reste pour l’appeler. A l’aide ? Pour l’intimer à arrêter de passer ce porc à tabac ? « Amos. » Ma propre voix me surprend, et quand il tourne ses yeux dans ma direction et que les miens s’y accrochent, ils lui transmettent et lui disent toute la détresse que je ressens.
- :
|
| | | | (#)Jeu 30 Jan 2020, 18:29 | |
|
Help me make it through the night
Je dépense une énergie folle à la préserver de ce pourceau, et, peut-être indirectement à la sauver d’elle-même, de son trop-plein de confiance en elle, du manque de prudence qui en découle. Je défends son intégrité physique, mais je ne serais pas honnête d’avancer que je le fais exclusivement pour elle. J’aimerais évidemment. Me percevoir en héros m’encenserait dès lors que je souffre encore d’avoir été la figure du père absent pour ma gamine, mais mes motivations sont somme toute plus égoïstes. Raelyn n’est pas seule au cœur de mes préoccupations. Si mes poings sont le symbole de la justice des hommes, ce salaud n’a plus de visage ou d’identité, il devient le coupable universel. C’est lui qui agressa une gosse, hier, dans une ruelle. C’est l’amie de la famille qui abuse d’une gosse sans défense. C’est le voleur de vertu dans les boîtes de nuits. C’est le dealer qui vend la mort au coin d’une ruelle à une étudiante et qui réclame, en contrepartie, qu’elle se déshabille. Il porte les vêtements de Mitchell ou Alec. Il est désormais l’inconnu qui abusa de Sofia dans une chambre sans fenêtre, dans une baraque sordide, une sorte de squat pour paumés. C’est à elle que je pense tandis que je cogne. Les seuls traits qui se distinguent au milieu du brouillard de mon esprit, c’est celui de ma fille. Elle y occupe une place prépondérante parce que je l’imagine gracile et fragile, souillée par le corps d’un homme qu’elle n’a pas désiré, qu’elle n’a pas invité, qui s’est joué d’elle, qui l’a dupée. Difficile de me garder de blesser sérieusement cet horrible personnage. J’aurais pu le tuer de mes mains, sans souffrir du moindre remords, puisqu’à travers lui, il est évident que je venge mon enfant, que je panse mes blessures, que je soigne mes échecs. Tout comme il est évident que je ne saurai arrêter mon geste sans un élément extérieur. N’importe quoi ferait l’affaire. Une femme avec une envie pressante qui pousserait la porte – à moins que je ne l’aie barrée d’un objet lourd ? Je ne sais plus –, un videur alerté par Dieu sait quel raison ou un appel à l’aide, implicite, dissimulé derrière une voix faiblarde, à peine audible, qui me ramène à la réalité. Il me faut quelques secondes pour me souvenir de ce que je fais dans cette pièce, qui est l’homme que je tiens par le col et que j’ai gravement abîmé. Et, ma raison m’en réclame quelques unes encore pour réaliser que je n’ai pas rêvé mon prénom, qu’il sort de la bouche pâteuse de Raelyn. Je tourne la tête dans sa direction, le poing levé sur ma victime, un poing que je desserre. Il ne s’abattra pas sur nez une nouvelle fois, parce que je regrette, non pas d’avoir laissé toute ma rancœur s’exprimer, mais que ce passage à tabac ressemble à une exécution plus qu’à une bataille. Les jambes embarrassées, je ne lui accordai aucune chance de répliquer. En soi, il ne le méritait pas, mais je suis persuadé que ça m’aurait été plus salvateur. Alors, je le relâche l’homme inanimé. Il ne gémit plus ou très faiblement à cause des réflexes conditionnés de son corps. Puis, plus calme – bien que mon cœur batte la mesure d’un rock rythmé et endiablé – mes yeux se posent sur la rescapée. Ce rôle ne lui sied pas au teint. Elle est anormalement pâle. J’aurais juré que ses pupilles dilatées me regardent sans me voir. Sa tête bascule en arrière, parfois, mais elle se reprend. Elle essaie. Elle s’y emploie, gaspillant ses forces, sans doute parce qu’elle se sent partir. Pour se rassurer, elle s’enlace et moi, elle me fend le cœur. Son état me tue et me torture de me demander, sincèrement si quelqu’un était auprès de Sofia quand la vie l’a quittée. Cette seule évocation me fait atrocement mal. Je sens les lésions de mon âme s’ouvrir, mais je me reprends. Je chasse d’un revers invisible de la main mes fantaisies funestes et ma douleur. La seule sur qui je me penche, c’est Raelyn.
Il nous faudrait quitter cette boîte sans être inquiété et, pour ce faire, agir rapidement. S’éclipser avant que quelqu’un se rende compte qu’il y a un blessé grave allongé sur le carrelage des toilettes. Entre nous soit dit, c’est un miracle qu’aucune femme n’ait essayé d’investir les lieux. Nous avions joué de chance, mais ce serait un tort que de tirer le diable par la queue. Davantage capable de réfléchir utile, je m’approche de mon petit format toujours tassé sur lui-même. J’envisage de lui chuchoter quelques encouragements à l’oreille, mais je pense « pratique », je pense cavale, je pense comme un militaire : action – réaction. Certes, je n’ai pas été formé à ce genre de problèmes lié au mélange d’alcool et de drogue. Je ne saurais reconnaître un gars en pleine overdose s’il était juste devant moi. Ce que je sais, c’est que je balaie rapidement toutes les solutions envisageables. Asperger son visage d’eau ? Inutile. Lui coller la tête dans un rail de coke ? Elle n’est pas ivre, ça sera sans effet ou aggravera son état. La soulever de terre et la ramener jusqu’à sa voiture sur mon épaule ? Pas assez discret. Il va falloir qu’elle marche. Quant à moi, je dois impérativement trouver sa pochette. Elle ne devait pas être loin. Elle l’avait lorsqu’elle quitta la table. Oppressé, bien qu’anormalement calme, je me redressai. Il était là, sur le rebord de l’évier. « Ok, l’artiste. Il faut que tu m’écoutes attentivement. » Je maintiens sa tête aussi droite que possible, je lui tapote un peu les joues, mais elle est molle comme un jouet en chiffon. Sauf qu’il faut impérativement qu’elle réagisse et, par-dessus-tout, qu’elle ne s’endorme pas. « Il y a en deux autres comme lui qui vont se demander ce qu’il fout. Il faut qu’on bouge, d’urgence… Tu peux te lever ?» Aucune réaction ou pas grand-chose de perceptible. Je suis dans l’impasse, sauf si je l’envisage marionnette au lieu de poupée. Ces dernières attentes patiemment que quelqu’un tire les ficelles derrière elle pour l’animer. Alors, je dresse un plan imparfait qui, je l’espère fonctionnera jusqu’à ce que nous soyons dehors et en sécurité. Je l’attrape par la taille, la soulève et la dépose sur ses pieds flageolants. Pour qu’elle se tienne droite, je la presse contre moi, fermement, sans qu’elle n’en offusque tant elle est engourdie. D’un geste délicat, je renverse sa tête sur mon épaule. Notre reflet, dans le miroir, me confirme que nous détenons une chance de faire illusion et je la saisis. Je n’ai pas le choix de toute façon. Son sac sous l’épaule, je la traîne à l’extérieur, non sans l’affubler de petits sobriquets ridicules que partagent les amoureux. De temps à autre, je glisse que « je l’avais prévenue qu’elle ne sait pas boire, qu’elle aurait dû m’écouter », ce qui convainc les rares personnes qui achèvent de convaincre celles et ceux qui s’intéresse à nous. Heureusement, ils sont rares. Globalement, nous sommes arrivés jusqu’à ma voiture sans encombre et sans dommage. Je pus rouler sur quelques kilomètres sans être inquiéter, m’autorisant même à respirer librement quand je coupai le moteur de la voiture, mais la partie est loin d’être jouée.
Je ne roulai pas longtemps, à peine moins de cinq minutes, choisissant de me perdre dans les artères de Brisbane plutôt que de m’en éloigner. Tout au long du chemin, j’avais cherché l’attention de ma passagère, mais c’était presque vain. De temps en temps, il me semblait qu’elle cherche à prononcer quelques mots, mais je n’arrivais pas à les décrypter. J’interrompis ma course jusqu’à son appartement quand je l’imaginai perdue dans les limbes, ce que je redoutais. Je ne suis ni médecin ni dealer. Je présume, mais j’ignore tout ce qu’elle a ingurgité. J’envisageai même de la sortir du véhicule pour enfoncer mes doigts dans sa gorge, histoire qu’elle régurgite la drogue que l’on glissa dans son verre, mais je soupçonnais qu’il était déjà trop tard. A défaut, je récupérai une bouteille d’eau dans ma boîte à gants pour en asperger son visage et l’obliger à s’hydrater. Devrais-je la conduire à l’hôpital ? Est-il bien utile de lui poser la question ? Pourra-t-elle seulement me répondre ? J’en doute, sérieusement, mais je ne perds pas espoir. Elle déglutit et c’est bon signe, même si elle sue à grosses gouttes, même s’il est compliqué pour elle de rester éveillée. « Faut pas t’endormir. Pas maintenant. Je vais redémarrer, je vais nous ramener. Essaie de me parler. Dis n'’importe quoi. Tu as même le droit de me dire que je suis le roi des connards. »
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34341 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Jeu 30 Jan 2020, 20:22 | |
| Help me make it through the night Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Certains penseraient que je n’ai que ce que je mérite, en pleine possession de mes moyens je pourrais dresser la liste, bien que non exhaustive, de ceux qui exulteraient de me voir souffrir de ce genre d’agression, mais le fait est que la panique qui me prend au cœur alors que je réalise que je suis en train de partir et que d’ici quelques minutes, quelques seconds je serais pareille à un pantin inanimée entre les mains de ce type est universelle. Je ne cherche plus à le provoquer, à le faire reculer d’une phrase bien sentie, à tenter de l’impressionner de mon charisme ou à le menacer de se retrouver avec sur le dos une organisation au pouvoir qui le dépasse s’il touche un seul de mes cheveux. Non, je suis impuissante, comme le saurais une jeune femme, comme le serais une adolescente, et je n’ai même plus assez de présence d’esprit, littéralement, pour que cela me mette hors de moi, pour m’en révolter, ni même pour réaliser ce qu’il est en train de se passer. Je ne dirais pas que j’ai l’impression de la rêver, la pression de ce corps étranger contre le mien, simplement que j’ai le sentiment d’assister en spectatrice à ce qu’il est en train de se passer, comme si cette poitrine qu’il empoigne à défaut d’effleurer n’est pas la mienne, comme si la peau sur laquelle il pose ses lèvres n’est pas la mienne, comme si ce corps qu’il maintient fermement contre le mur n’est pas le mien. Finalement je crois que j’ai juste envie que cela s’arrête, de fermer les yeux et de sombrer dans l’inconscience pour ne pas être témoin de ce qu’il est en train de se passer.
De la même façon, même si mon instinct me souffle du soulagement lorsque la pression disparait et que je peux me laisser glisser le long du mur, je ne réalise pas tout de suite que je suis tirée d’affaire. Je ne prends pas conscience de la scène qui se déroule sous mes yeux même si je n’arrive pas à les en détacher. Cette violence qui habituellement me fascine m’effraye presque, et j’observe les coups qu’Amos porte au type qui tenta de m’abuser avec de grands yeux ronds, insensible à la tension, insensible à la douleur, insensible à l’intensité de la scène à laquelle je suis en train d’assister. La seule chose qui m’habite, qui me tord les boyaux c’est le sentiment que je ne suis pas en sécurité. Et cette insécurité me tétanise mais je suis incapable d’esquisser le moindre geste pour tenter de fuir, je suis à peine capable de retenir ma tête quand je sens qu’elle bascule. Je crois comprendre que les bruits de coups cessent, mon regard lui reste fixé sur le corps quasi inanimé du brun étalé au sol, et ils ne s’en détachent que lorsque je sens les mains d’Amos se poser de part et d’autre de mon visage. « Ok, l’artiste. Il faut que tu m’écoutes attentivement. » Ses mots se heurtent aux nuages qui embrument mon esprit, et si je fiche mes yeux dans le sien mon regard reste vitreux, vide. Je tente de dire quelque chose, mais il me semble que seul un gémissement plaintif parvient à franchir la barrière de mes lèvres. Il se redresse, et mon cœur se serre, je crains qu’il m’abandonne et qu’il me laisse en arrière, je cherche sans succès à accrocher son regard lorsqu’il évolue dans la pièce, à la recherche de je ne sais quoi. Ne me laisse pas là, voilà ce que j’aimerais être capable de dire, mais je suis bien trop anesthésiée pour y parvenir. Va-t-il s’en aller pour me faire regretter mes insultes passées ? Mon ignorance et mon comportement froid des deux dernières semaines ? Va-t-il me laisser là ? J’envisage des éventualités qui n’ont pas de sens, si bien que lorsqu’il me soulève et penche ma tête sur son épaule, je me laisse aller de tout mon poids, je m’abandonne à son étreinte, incapable de faire autre chose, et rassurée, profondément rassurée qu’il me garde auprès de lui plutôt que de me laisser en arrière.
Je crois que je ne le réalise pas lorsque nous traversons la boite de nuit, ni quand le videur pose un regard suspect sur le duo que nous formons, et qu’Amos le rassure d’une pirouette assez intelligente. Lorsqu’il me dépose sur le siège passager de sa voiture j’émets qu’un grognement et je ne bouge pas quand il se penche sur moi pour attacher ma ceinture. Finalement, je crois qu’au bout de quelques secondes à peine je pose ma tête contre la portière fatiguée de lutter pour la garder droite et incapable de le faire plus longtemps de toute façon. « Faut pas t’endormir. Pas maintenant. Je vais redémarrer, je vais nous ramener. Essaie de me parler. Dis n'’importe quoi. Tu as même le droit de me dire que je suis le roi des connards. » De la même façon que ses paroles n’ont pas réussi à se frayer un chemin jusqu’à mon esprit dans la boite de nuit, elle n’y parvienne pas. Je crois en saisir le sens global, je crois entendre sa dernière phrase, mais je ne suis pas sure, pas assez pour me risquer à une réponse construire. Je tourne simplement mes yeux vers lui, ma tête toujours appuyée contre la portière, le murmurant un seul mot. « Non. » Non je n’arriverais pas à parler. Non, je suis incapable de ne pas m’endormir. Non, pour l’instant je ne pense pas que tu soit le dernier des connards. Je ferme les yeux, sans volonté de le défier en allant à l’encontre de ses consignes, mais incapable de résister plus longtemps à l’endormissement.
❈❈❈❈
Je bats des paupières plusieurs fois avant de parvenir à réellement reprendre connaissance. Le soleil filtre à travers les rideaux mal fermés, et je suis prise d’un vent de panique, avant de reconnaître l’enceinte de mon appartement, ma chambre, mon lit, et pas la couche d’un inconnu. J’y suis seule d’ailleurs, et je referme les yeux, la respiration agitée maintenant que je suis réveillée, pour tenter de ramener à moi les souvenirs de la veille. J’ai du mal, je revois Amos, au Club, je me revois marcher jusqu’à la boite de nuit la plus proche, je me revois enchainer des verres, mais la suite est plus floue. Ai-je trop bu ? Abusé sur ces substances que j’ai pourtant l’habitude de consommer ? Mon corps entier me fait mal, comme si j’étais prise de fièvre. Chaque chose en son temps, et sans trop chercher à réfléchir je pose mes mains sur la fermeture éclair de mon pantalon trop serré, celui qui m’étouffe, et j’entreprends de le faire descendre le long de mes cuisses pour m’en libérer, alors qu’un raclement de gorge me surprend, me fait presque sursauter, et je tourne la tête pour comprendre d’où il vient. Amos est là, installé jusqu’au fauteuil blanc habituellement positionné à côté de la commode, il l’a tiré jusqu’au lit et il m’observe d’un regard que j’ai du mal à décrypter. Amos. Je crois gagner du terrain sur le flou qui entraine ma soirée de la veille alors que des flashs me reviennent, et un poids énorme écrase ma poitrine alors que certaines brides de souvenir s’imposent à moi. Le bras du brun qui tient fermement mon abdomen et me colle contre lui, j’ai l’impression de le sentir à nouveau. Ma peau me brule et me démange là où il a posé ses lèvres et j’ai le sentiment qu’un étau me serre les viscères et les poumons. Je déglutis difficilement, je tente de calmer les battements de mon cœur et de calmer ma respiration, et je me hâte de terminer d’enlever pour pantalon en cuir avant de glisser mes cuisses nues sous mes draps. Je tente de me redresser, d’appuyer mon dos contre le montant de mon lit, et finalement je l’observe.
Il a l’air fatigué, il ne doit pas avoir dormi plus de quelques heures tant ses traits son tirés. Il a aussi cet air préoccupé et sombre que je ne lui connais pas, bien qu’il ait toujours été un homme taciturne. Mes yeux se posent sur ses mains, que je devine abimées, et je n’ai pas besoin de plisser le regard pour apercevoir les quelques traces de sang qui maculent son t-shirt. J’ai du mal à me souvenir de tout, je n’arrive à rappeler que des bref flashs de la veille, et tous me laissent avec un poids et une impression de malaise, mais je n’ai pas besoin de plus pour comprendre que sans Amos, les choses auraient bien plus mal tourné. Alors je ramasse mon égo dont les blessures n’ont plus lieu d’être, pas ce matin en tout cas, pas pour l’instant, je ramasse toutes mes forces pour m’adresser à lui d’une voix fatiguée et éraillée. « Merci. » Et ça m’en demande des efforts. Comme je suis désolée, c’est bien là un mot qui passe rarement la barrière de mes lèvres. Mais après la reconnaissance arrive la honte, il semblerait que même une femme comme moi ne soit pas épargnée. La honte d’avoir dépendu de lui, la honte qu’il m’ait trouvée avec ce type en train de faire je ne sais quoi, la honte d’avoir eu besoin de quelqu’un, tout simplement. Je déglutis, difficilement je dois l’admettre, mais je n’arrive pas à décrocher mes iris verts de son regard bleu. « Tu as une sale mine. » Et moi alors, à quoi dois-je ressembler ? « T'as dormi là ? » Je baisse mes yeux vers ses mains, vers son t-shirt, et je souffle. « Ton sang ou le sien ? » Je suis moins bavarde qu’à l’habitude, mais plus que je ne l’ai été avec lui ces derniers jours. J’ai perdu de ma superbe en tout cas, c’est indéniable, et finalement quand le poids de la honte devient trop fort, parce que je n’aime pas être prise en pitié et que je suis à peu près sure que c’est ce qu’il ressent quand il pose les yeux sur moi, je tourne la tête à son opposé.
- :
|
| | | | (#)Jeu 30 Jan 2020, 22:12 | |
|
Help me make it through the night
Non. C’est tout ce qu’elle capable de prononcer distinctement. La réponse est maigre, mais je m’en réjouis. Elle est envie. Elle raisonne également ou, pour être plus précis, elle comprend et j’y vois le signe qu’un arrêt par l’hôpital ne sera pas nécessaire. Je peux la ramener, plus ou moins tranquille, quoique je sais par avance que je serai incapable de l’abandonner à son sort. J’ignore tout de la drogue qu’elle a ingurgité contre son gré, mais je sais que les effets toutes substances illicites peuvent être pervers. Certains provoquent de lourdes angoisses. D’autres insinuent dans notre esprit des hallucinations qui prêteraient volontiers à l’homme le plus heureux du monde des envies suicidaires. Je décide donc de ne prendre aucun risque, de la veiller pour désamorcer un quelconque symptôme que la solitude rend ingérable à gérer. Je commence de suite d’ailleurs. Ma main lâche le levier de vitesse et je cherche son pouls à son poignet de mon index. La position est inconfortable. Empêcher le moteur de brayer de temps à autre est un exercice de force, mais je le juge moins dangereux que quitter la route des yeux pour vérifier que sa poitrine se soulève toujours. Les pulsations de son cœur sont trop lentes pour que je prenne le risque d’emprunter la mauvaise route. Je bifurquerais aussitôt jusqu’à l’hôpital si, d’aventures, je le perdais ne fût-ce qu’un instant. Or, une fois encore, nous jouissons d’une aubaine insolente. Elle est légèrement plus vaillante quand je la guidai dans le dédale des couloirs qui mène à son appartement. Il ne restait plus rien de ce courage une fois la porte refermée derrière nous. Je dus la porter jusqu’à son lit moelleux pour être certain qu’elle se réveille dans son cocon. Il lui serait familier. Avec un peu chance, elle ne subirait les affres de son traumatisme que plus tard dans la journée, voire au bout de quelques jours. De mon point de vue, il était impensable qu’elle puisse ressortir indemne de cette expérience douloureuse et, si je salue l’aubaine de ma présence, je fus pris d’une vague d’affection nouvelle à son égard. Je n’aime pas ça, mais je ne peux me permettre de les refouler tout de suite sous peine de filer à l’anglaise. Or, elle a besoin de moi. Je le sais. Je le sens. Nul ne mérite un tel sort. Observer des gamines brocanter leur vertu pour remplir les poches de Mitchell n’est certes pas glorieux, mais ne justifie pas une telle sentence. Et quand bien même sa nuit serait-elle douce et colorée, j’aurais trop peur de déserter mon poste et d’apprendre, le lendemain, qu’elle n’ait pas survécu à une intoxication. J’en découds assez avec ma culpabilité pour en rajouter une couche. Dès lors, je ramasse les quelques vêtements qui traînent sur la causeuse de sa chambre et je m’installe, droit comme I, le corps en alerte, sujet à l’appréhension. La pression est maître de moi, mais c’est grâce à cet état d’urgence si je ne sombre pas dans un sommeil agité. Il n’était plus réparateur depuis longtemps, à moins d’être assommé par une dose d’alcool à peine suffisante à assommer un canasson. Je renonce pourtant à mes vieilles habitudes, pour cette nuit, pour ne surtout pas m’endormir, pas maintenant.
Du reste de la nuit, j’évitai de la quitter des yeux, sauf pour répondre aux besoins irrépressibles de me dégourdir les jambes et de fumer une cigarette. Dans ces cas-là, j’en grillai une rapidement dans le salon, tournant en rond autour de ses sofas et les yeux rivés sur l’horloge. Il ne convenait pas de m’éloigner trop longtemps. La peur au ventre, de retour dans son antre, j’approchais ma paume de sa bouche pour y recueillir un souffle. En général, ça me rassérénait. Je puisais dans cette bonne nouvelle un peu d’énergie. Pour m’occuper, j’anticipe sur mon plaisir quand il me sera donné de boire cul sec ma boisson préférée. Elle hume bon le bois brûlé et je crois en reconnaître la fragrance dans mes narines. Ça aussi, ça me fait du bien, mais ce n’est pas aussi efficace qu’une ligne de coke. En aurais-je eu à disposition que je n’aurais pas joué les timides, mais je suis bredouille et je me refuse à fouiller dans ses tiroirs en quête d’un substitut acceptable. Ainsi, je meuble mes heures impatientes en retraçant le film de ma misérable vie. Je songe à mes frères d’armes et mes frères tout court. Je pense à mes parents, à ma mère et, pour la première fois depuis une éternité, entendre le son de sa voix m’aurait fait du bien. En chacun de nous se terre un gamin qui a besoin d’être pris par la main et, ce soir, je suis de ceux-là, parce que ma nervosité s’est enfin tue, que je m’avachis de plus en plus dans ce fauteuil inconfortable et que je réalise pleinement la gravité de la situation. Je me sens en manque également. Le soleil se lève, s’apprête à remplir son rôle, et je fais le compte mes heures d’abstinence la peur au ventre. Bientôt, mes mains trembleront. Mes jambes ne seront plus que deux brindilles prêtes à se rompre. Je ne serai plus solide, mais son contraire. J’en transpire, mais force serait de reconnaître que ça n’est pas vraiment ce qui me chatouille le plus. Si je bois, c’est pour se taisent les voix de ma tête qui me répète ô combien j’ai été un mauvais père. Je me saoule pour noyer ma peine et, ça fait bien longtemps que je me préfère ivre plutôt que sobre. Autant dire que cette fois, je les retournerais bien ses placards. Je vendrais mon âme au diable pour un verre. Ça m’obsède. Je m’apprête à me lever, mais elle bouge, Raelyn. Elle gigote sur son matelas et récupère mon attention pleine et entière.
Dans l’absolu, je ne suis pas surpris qu’elle tente de se défaire de son pantalon qui fait une seconde peau à ses jambes. Mais, à choisir, j’aimerais autant ne pas être témoin du spectacle de ses jambes nues. Ce matin, ça me mettrait à nouveau mal à l’aise, à cause de l’épisode du bateau et que je suis incapable d’anticiper sur sa réaction au vu de sa mauvaise aventure. Peut-être se découvrira-t-elle des trésors de pudeur. Peut-être que craignant pour son intimité, elle apprendra la mesure. Peut-être aussi qu’elle n’en tirera aucun enseignement, mais ça ne me regarde pas. Je n’ai pas joué les sentinelles pour la juger, mais pour la soutenir, si d’aventures, elle se sentait harassée physiquement et psychologiquement. Quoi qu’il en soit, je me racle la gorge, qu’elle prenne conscience qu’elle n’est pas seule et, si je regrette qu’elle en soit surprise – preuve qu’il lui reste quelques souvenirs peu enviables – je suis content de la retrouver derrière ce regard qu’elle darde sur moi. Son teint est blême, elle se meut péniblement, mais elle fonctionne. Elle m’analyse également et, si mes yeux sont éteint, je songe : « elle est de retour » et je lui souris aussi largement que me l’autorise mes forces absentes, soit faiblement. Je ne sais que faire de ses remerciements, je ne les considère pas comme un dû, mais je les accepte tout de même d’un signe de la tête. Ils résonnent en moi comme un cadeau, parce que son indépendance avait certainement rayé de son vocabulaire reconnaissance, gratitude et tout autre analogue, bien des années auparavant. En conséquence, je présume qu’elle se rappelle de tout ou d’une partie de la soirée de la veille, qu’elle est fourbue d’opprobre, qu’elle se sent humiliée de m’inspirer de la pitié. C’est naturel, comme réaction, lorsqu’on est sculpté dans le bois de la fierté. Elle se trompe cependant. Je suis davantage envahi par la colère contre ce monde merdique que par la compassion insultante. « Tu as l'air...morte. Comment tu te sens ? » m’enquis-je d’une voix dépouillée d’âme, de vivacité, de la moindre lumière, mais drapée du voile de l’avenance. Je n’ai pas dormi – ou alors très peu – mais je le tais. J’opine du chef, oui, mais je ne surenchéris pas. Il est hors de question que je nourrisse sa culpabilité. Je la fréquente depuis assez longtemps pour connaître ses malices. Elle est ravageuse, cette émotion. « Le sien, je suppose. » Je n’ai pas l’air d’être blessé. La douleur m’aurait vrillé l’estomac si je l’étais. La genèse de mon indésiré sevrage ne m’aurait pas épargné. Le mal me rongerait au même titre que ces émotions qui force Raelyn à se détourner de moi. Si seulement j’avais les mots pour rassurer, je lui expliquerais que rien n’est grave, parce qu’elle est vivante et que c’est l’important. Je lui promettrais que je ne révèlerai rien de son accident. Je lui jurerais qu’elle n’a, à mes yeux, aucunement perdu en superbe, que je la trouve plus forte que jamais d’avoir fait fi de cette nouvelle blessure pour s’inquiéter de moi, à sa manière, en me couvant de son regard inquisiteur. Or, rien d’aussi beau ne sort de ma bouche. Je m’appuie bien sur les accoudoirs pour me relever. Je m’assois sur son lit et j’enferme sa main dans les miennes, mais tout ce que je parviens à exprimer de ce qui se dissimule en mon cœur, c’est : « Je ne suis pas ton ennemi, Rae. » Il y a quelque semaines auparavant, cette révélation s’apparenterait à un mensonge, mais aujourd’hui, c’est juste éloquent de vérité. « Alors, ne fuis pas mon regard comme si tu étais coupable. Tu n’as rien à te reprocher et tu n’étais pas obligé de me remercier non plus. J’ai fait ce qui avait à faire. C’est tout. Tu as faim ? Tu veux que j’aille te chercher un truc à manger ?» Elle devait avoir l’estomac en vrac, mais manger ne pourrait pas lui faire de mal. « Je vais aller te chercher un verre d’eau déjà. » proposais-je sans pour autant me lever, sans esquisser le moindre mouvement sous-entendant que j’avais envie de lui lâcher la main.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34341 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Jeu 30 Jan 2020, 23:39 | |
| Help me make it through the night Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Je ne sais comment dire comment je me sens alors que je renoue progressivement avec la réalité. Je me sens vide, pas uniquement parce que mes forces m’ont quittée et que je n’ai même pas l’impression d’être capable de me mettre sur mes pieds, mais également parce que j’ai du mal à reconstituer mes pensées de la veille, et en être ainsi privée me laisse avec une désagréable sensation au creux du ventre. Je n’aime pas cette sensation de perdre le contrôle, d’avoir en face de moi quelqu’un qui se souvient peut-être parfaitement de ce qu’il m’est arrivé alors que tout ce que je peux faire de mon côté c’est remplir les blancs, imaginant des scènes qui arrivent à me glacer le sang, alors que je suis peu impressionnable et peu scrupuleuse. N’est-on pas plus sensible à la misère et la douleur lorsqu’on y est directement exposé ? Ne suis-je pas plus encline à m’apitoyer sur mon sort que sur celui d’autrui ? Après tout je cautionne des choses qui aux yeux de tous paraissent certainement horrible, et je le fais sans ciller, sans que cela ne me pose de cas de consciente ni même que je pense à remettre mon gagne-pain en question, pourtant quand je ferme les yeux et que s’imprime sur mes paupières l’image de ce type dont les mains courent sur mon corps, j’en ai la nausée. Et je sais aussi à qui je dois de ne pas avoir envie de me jeter de la terrasse de mon appartement du douzième étage, je l’ai en face de moi, l’air plus mal en point que jamais. Je n’ai pas croisé mon propre reflet cela dit, et je n’ai pas hâte de m’y confronter, ma hâte de constater moi-même la pitoyable image que je dois lui renvoyer.
Je m’efforce de m’enfoncer derrière ma fierté. De prétendre, à moi-même comme je le ferai bientôt à lui, que ce que j’ai vécu et surtout faillir vivre hier ne me touche pas. Que cela ne m’atteint pas et que ma carapace est plus solide que ça. Que l’instant de faiblesse et de détresse auquel il a assisté hier soir n’était qu’illusion ou en tout cas éphémère. « Tu as l'air...morte. Comment tu te sens ? » Un sourire un peu faux vieux étirer mes lèvres alors que je prends la mesure de ses paroles. Pas mal en point. Pas fatiguée ou éreintée. J’ai l’air morte, moi qui lui plaisait pourtant parce que j’avais l’air vivante. « Tu sais comment parler aux femmes toi. Un vrai gentleman. » Je secoue la tête, je ferme les yeux un instant et j’essaie de prétendre que je ne suis pas touchée. J’ai choisi la façon dont j’allais réagir avant même d’ouvrir les yeux, parce qu’il m’est impensable d’avoir l’air faible aux siens, lui qui s’est permis de m’imposer ses choix et sa volonté l’autre soir à cause de ma prétendue faiblesse, celle que mon sexe lui inspire. « Le sien, je suppose. » J’offre un dernier regard à ses mains, avant de remonter mes yeux dans les siens. Je me refuse à l’admettre, mais au fond sa réponse me soulage. En partie parce que je n’aime pas l’idée qu’il soit partie en croisade pour moi, estimant que j’en avais besoin, mais aussi et je l’admets plus difficilement parce que je suis simplement soulagée de savoir qu’il n’est pas blessé. Je hoche la tête en guise de réponse, parce que je ne suis pas prête à partager mon soulagement, à le lui admettre ouvertement, qu’il me touche.
Au contraire je détourne la tête, parce que l’idée de savoir qu’il m’a veillée toute la nuit comme une enfant m’en insoutenable. Pour n’importe quelle personne il s’agirait là d’un acte de profonde bienveillance, d’un acte romantique même, mais pour moi il s’agit surtout de moi qui me dévoile dans toute ma faiblesse. C’est déjà difficile à accepter, alors accepter que ce soit lui qui soit à mes côté, alors que je suis censée lui en vouloir, que je lui en veux réellement, ça l’est d’autant plus. A choisir j’aurais préféré que rien ne vienne altérer l’image de femme forte et puissante qu’il se fait de moi, qu’il continue à me voir comme cette fille indépendante, celle qui a de la verve à revendre et une personnalité déconcertante. Pas la petite blonde au teint blafard accroupie sur elle-même qui peine à articuler le moindre mot. Quand je le sens bouger pour se lever du fauteuil, ma première pensée c’est qu’il va partie. Qu’il va décider qu’il en a assez de ma façon de réagir à tout comme si j’étais insensible et sans cœur, et qu’il me laissera seule ramasser mon égo en miette. Pourtant je sens le matelas s’enfoncer, et sans que je n’ai le temps de réagir et de la retirer, il enferme ma main dans la sienne. La légère pression qu’il effectue dessus me désarçonne, parce que je suis plus habituée aux caresses sensuelles qu’à ce type de geste protecteur et rassurant, et il achève de me laisser sans voix quand il reprend la parole. « Je ne suis pas ton ennemi, Rae. » Je vrille mes yeux fatigués dans les siens, et lui réponds sans trop réfléchir. « Tu n’es pas vraiment mon ami non plus, non ? » Nous sommes peut-être beaucoup de choses, mais pas amis. Pas alliés non plus, il a été clair à ce sujet l’autre jour, à ses yeux je joue avec lui, et à mes yeux il a joué avec moi sur le voilier.
Pourtant hier soir difficile de l’avoir accusé d’être autre chose que moi allié. Il m’a évité une mauvaise aventure qui se serait muée en traumatisme, je le sais au fond, même si je refuse de l’admettre, la forte à ma tête plus dure que du bois. « Alors, ne fuis pas mon regard comme si tu étais coupable. Tu n’as rien à te reprocher et tu n’étais pas obligé de me remercier non plus. J’ai fait ce qui avait à faire. C’est tout. Tu as faim ? Tu veux que j’aille te chercher un truc à manger ? » Je secoue la tête de droite à gauche, incapable d’articuler le moindre mot. Je suis peut-être incapable de regarder la vérité en face, mais je n’ai plus envie de l’éviter, plus envie d’être froide avec lui comme je l’ai été ces derniers jours. Je m’en rends compte après l’avoir pourtant souhaité, alors qu’il sous entends qu’il va quitter mon chevet. « Je vais aller te chercher un verre d’eau déjà. » Je ne contrôle pas ma première réaction, celle de resserrer ma main autour de la sienne, comme si l’idée qu’il s’éloigne me semblait d’un coup terrifiante.
Mais comme brûlée, et surtout aussi surprise de ma réaction qu’il doit l’être je romps finalement le contact et me redresse un peu plus contre le montant de mon lit, et je hoche la tête, positivement cette fois-ci. Je profite qu’il quitte ma chambre un instant pour m’asséner une claque mentale, et je réalise aussi que j’aurais certainement besoin de quelque chose de plus fort que de l’eau pour me remettre de mes émotions. Finalement je bascule en position assise et laisse mes jambes tomber dans le vide, tentant d’ignorer le haut le cœur qui m’agite. J’observe mes cuisses un instant, comme si j’avais peur qu’elles ne me portent pas, et mon regard dérive finalement sur mes bras, sur lesquels pointent déjà des traces d’ecchymose d’avoir été trop serrés. Je les ignore, parce qu’elle disparaître, certainement plus facilement que les frissons qui parcourent mon échine dès que l’image du brun collé dans mon dos s’impose à moi. Je secoue la tête pour les chasser alors qu’Amos revient vers moi, me tendant un verre que j’attrape d’une poigne plus ferme que ce que j’aurais pensé. Je roule mes épaules un instant pour les détendre, me demandant l’espace d’un instant ce que j’ai pu ingérer. Le GHB m’aurait laissée sans souvenir, hors j’en ai, par flash mais j’en ai, alors soit c’était autre chose soit il était coupé à je ne sais quelle merde à l’origine douteuse. Je bois une première gorgée d’eau, avant de tourner la tête vers Amos qui s’est assis à côté de moi. « T’étais pas obligé de rester tu sais. » La revoilà qui pointe le bout de son nez ma fierté, et qui s’accompagne d’un mal duquel je suis pourtant habituellement dénuée : l’hypocrisie. « Je crois que j’ai pensé que tu n’arrêterais jamais de le frapper. » J’étire ma nuque trop raide avant de rajouter avec un début de sourire sur les lèvres. « Tu as décidé de me surveiller, et de me raccompagner chez moi de gré ou de force chaque fois que je mettrai un pied dehors après minuit ? » Une référence déguisée, mais mal, à la façon dont il m’a levée pour me jeter dans la voiture alors que je me débattais, l’autre soir. C’est peut-être cavalier, mais malgré son intervention salvatrice de la veille une part de moi attends toujours des excuses pour ce geste-là. Je me cache derrière ma fierté, mais j’ai la désagréable impression que je suis moins convaincante qu’autrefois. Que j’ai du mal à cacher que je n’arrive pas à les détester, ses intentions. Je jette finalement un regard sur mes cuisses nues. Je ne suis pas ce que l’on pourrait qualifier de pudique, je suis même plutôt audacieuse la plupart du temps, mais sans trop savoir pourquoi à ses côtés à lui je me sens tout d’un coup mal à l’aise. Peut-être est-ce dû à notre tentative de rapprochement avortée ou peut-être qu’il s’agit bien là de mes nombreuses tentatives ratées de tenter de le comprendre, de mon échec à le percer à jour. « Tu m’attraperais un short ? » Je désigne mon dressing d’un signe de la tête, sans trop me soucier de la façon dont il prendra ma demande, et finalement, fébrilement, je tente de me mettre sur mes jambes.
- :
|
| | | | (#)Ven 31 Jan 2020, 17:23 | |
|
Help me make it through the night
Mieux dans ma peau, je l’aurais peut-être entourée de délicatesse. Après ce qu’elle a vécu, elle aurait mérité que je fasse peu plus attention à ce qu’elle sera forcément plus fragile, et ce malgré ma difficulté à choisir les bons mots. Je ne le fais pas exprès cependant. Je ne vois aucun mal à mettre les mots juste sur ce le vrai, mais je déchante devant sa réaction. Elle dit non de la tête, tente de sourire avec le cœur, mais ça sonne faux et je prends la mesure, devant sa remarque, de ma discourtoisie. Alors, je la détaille, j’essaie de la déchiffrer, de décider si elle est blessée ou non. Je fouille son regard sans la ménager et je n’y vois que de la honte. Je la comprends. Vraiment. Mais, une part de moi s’en offusque parce qu’elle me fuit. Je dois puiser dans mon pot presque vide d’empathie pour accepter qu’elle ne m’invite pas à prendre congé, qu’elle essaie simplement de se préserver de mes jugements éventuels. Franchement, aurais-je fait mieux à sa place, moi qui redoute qu’elle se mette en tête de soigner mes mains de leurs blessures ? Comme elle, je n’aime pas qu’on s’occupe de moi et pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’elle me renvoie au statut d’homme faible, de gonzesses selon les principes d’éducation de mon père. Si je fermais les yeux – et à condition que je ne m’endorme pas – je pourrais entendre le son de sa voix de stentor qui répète à Chad qu’il n’est qu’une fillette, parce qu’il est tombé de son vélo, qu’il s’est écorché le genou et qu’il en pleure. La seconde, c’est que comme elle, une fois de plus, je déteste qu’un étranger s’accorde le droit de me dicter ma conduite, de décider à ma place de ce qui est bon ou non pour moi. Je le tolère à peine de mes amis. Il y a donc peu de chance que je la méprise aujourd’hui. Au contraire, je prends sa main dans la mienne, je la serre un peu pour qu’elle tourne la tête vers moi, je mobilise toute ma douceur pour la rassurer, pour la déculpabiliser d’avoir été vulnérable alors que nous ne sommes rien l’un pour l’autre, tout du moins, pas grand-chose de définissable. Mais, a-t-on véritablement besoin de nous coller une étiquette ? Aurait-elle eu moins mal si j’en avais une épinglée sur mon front ? Laquelle ? Celle des bons amis ? Foutaises. On ne désire pas ses copines, on ne dévore pas leurs lèvres des yeux, on ne mène pas une bataille épuisante pour ne pas fondre vers elle. On ne joue pas non plus. On est, l’un envers l’autre, intègres et authentiques, si bien que cette question du « que sommes-nous ? » n’existe pas. Elle ne nous traverse pas l’esprit. Elle n’est pas essentielle puisque les contours de ce lien indéfectible qui unit sont tracés par des lignes pleines et non en segments pointillés. Or, ce matin, alors qu’aucun de nous deux n’a véritablement les idées claires, elle la pose, indirectement, mais le résultat est le même : je n’ai pas de réponse. J’y travaille depuis des jours maintenant, mais il me manque des données pour résoudre cette équation à plusieurs inconnues : ce qu’elle espère, ce que je suis, ce que j’attends, ce qu’elle représente… « Peut-être pas, non. Mais, moi, j’étais là. » Contrairement à Mitchell qui se sert d’elle comme d’une fourmi éclaireuse. En temps de guerre, il l’aurait envoyé sur le front en première ligne. « C’est ce que tu cherches ? Ou ce que tu veux ? Faire de moi ton ami ? » tentais-je pour démêler le nœud de notre relation. Il me semble inextricable, mais c’est évident désormais. Nous partageons cette même envie d’au minimum essayer de le délacer.
Aurait-elle été en pleine possession de ses moyens, je serais resté là, assis à côté d’elle, mes doigts pris autour des siens, dans l’expectative d’un aveu. Peut-être même que, sa vulnérabilité d’hier, la pousserait à la confession. Et pourtant, je ne lui impose pas d’y réfléchir sérieusement. Pas maintenant. Elle est assez maligne que pour y revenir d’elle-même lorsqu’elle s’en sentira prête, dès qu’elle sera seule, sans moi, que ses souvenirs la rattraperont et que résoudre le problème entre nous l’asticotera. Ce jour arrivera. Je le sais à cause de ce réflexe lié à sa peur de la solitude, en pareil moment, qui tend à me retenir. L’instant fut bref, mais il lui valut un sourire et quelques mots qu’elle ne réclama pas. « Je te laisserai quand tu auras besoin d’être seul. » conclus-je, la libérant à contre cœur et sans lui permettre de rétorquer. Nous ne sommes pas en état de nous lancer dans de grandes conversations sur ces besoins ou les miens. La précédente était déjà bien assez compliquée comme ça. Je trouve à peine la force de me lever pour rejoindre sa cuisine. Sans ma fierté, je serais probablement resté immobile, mais je bouge. Je prends appui sur mes genoux et je me redresse sur mes jambes. Avancer, sans me soutenir d’une main contre le mur, est un exploit. Je m’arrête en chemin d’ailleurs. Je prends le temps de respirer, de glisser mes paumes sur mon visage. Arrivé à destination, je ne prends pas un verre, mais deux, dont un pour moi, à consommer sur place. C’est fade, mais j’ai le sentiment que ça me fait du bien, momentanément, assez longtemps que pour lui apporter le sien. Je retrouve ma place, sur son matelas, mais elle n’est plus appuyée contre le montant de son lit, elle est assise au bord. Ses jambes nues, je ne les regarde pas. Ce qui retient mon attention, ce sont ses ecchymoses sur son bras et, surtout, les tremblements de mes mains tandis que je lui tends son verre. Le remarquera-t-elle ? S’y attachera-t-elle ou, au contraire, leur prêtera-t-elle les traits de la fatigue ? Dans le fond, je le souhaite. Je n’ai pas envie de lui expliquer que, face à ce triste et rare constat, que ma femme a peut-être raison finalement, que je le suis peut-être, cet alcoolique qu’elle a jeté dehors. Bien sûr, je ne suis pas complètement idiot. Je suis lucide que c’est un problème et une addiction, mais je n’avais pas vraiment conscience que j’en étais là, à avoir la bouche pâteuse, à transpirer, à être pris d’une forme de nausée désagréable, à me sentir incapable d’ouvrir la bouche pour construire une phrase syntaxiquement correcte. Moi, j’arrête quand je veux, proclamais-je le torse bombé. C’est des conneries. Je le sais, maintenant que Raelyn est presque bavarde, qu’elle cherche à établir un contact sans doute pour se rattacher à la réalité. Je le sais, maintenant que j’en ai besoin moi aussi.
Je fournis tous les efforts nécessaires pour m’exprimer, sans pour autant trouver la force de réfléchir, de mesurer, de préparer mes réponses. « Je n’étais pas non plus obligé de partir. » tentais-je au préalable, autorisant le silence à s’installer quand rattrapé par ma spontaneité, j’ajoute : « Je n’avais pas envie d’être ailleurs. Je n’étais pas sûr que tu étais en sécurité. » La déclaration vaut son pesant d’or. Bien malgré moi, je lui démontre ô combien mon intérêt pour elle dépasse l’ordre du jeu. Il n’est pas éphémère finalement. Je rejette l’idée, mais ça ne veut pas dire que ça n’existe pas. « J’ai cru moi aussi, mais tu m’as ramené » Je lui souris, mal à l’aise, parce que je ne me sens pas à ma place dans mon propre corps. Je n’arrive même plus à anticiper mes propres réactions et de structurer mon mode de pensée. Alors, tandis qu’elle revient sur notre précédent dispute, je quitte l’objet de ma concentration – mes mains – et je tourne la tête vers elle d’un air absent. « Non ! Enfin, plus maintenant que tu t’es décidée à me parler. J’ai pas voulu t’imposer quoi que ce soit, ce que je voulais, c’était que tu restes avec moi.» J’aurais aimé lui adresser un clin d’œil, histoire de sous-entendre que je plaisante, mais je n’ai plus qu’un désir : me laisser aller à m’allonger dans son lit et fermer les yeux, trente secondes, pas plus, tout juste ce qu’il me faut pour reprendre le chemin de mon appartement C’est utopique évidemment. Si je me pose là, je suis parti pour la matinée et je n’ose imaginer comment mon corps réagira au réveil une fois mon sang débarrassé de toutes traces d’alcool. Déjà là, j’en perds de plus en plus le contrôle. Mon pied bat la mesure sur son parquet. Mon estomac est de plus en plus lourd. Ma tête cogne contre ma boîte crânienne quand j’opine du chef. Je veux bien le lui donner, son short, mais… je suis lourd, pesant et lent. J’ai mal dans les bras. Je sens la fatigue au creux de ma poitrine ? Je bafouille un truc qui ressemble à : « tu veux que je sorte pour l’enfiler », mais ce n’est pas très clair. Je veux me lever, pour répondre à ses exigences, mais je suis comme cloué sur son matelas. Je me racle la gorge. J’hésite. Je recommence. Je m’énerve, doucement. Je grimace. Je prends ma tête dans mes mains et ça sort finalement. Je suis aussi fluide qu’un gosse de quatre ans, mais ça reste mieux que le discours d’un bègue. « Tu as… tu as un truc de très fort dans ton bar ? » Evidence. La question est presque rhétorique. J’aurais déjà vidé l’une de ses bouteilles si les circonstances avaient été différentes. « Que je puisse me servir un verre pendant que tu te changes quand je t’aurai donné ton short. Ils sont où ?» L’idée de redevenir l’être familier que je côtoie, que j’ai appris à apprécier, qui reste différent de l’époque de son mariage, mais qui n’est pas dérangeant, est comme un shoot d’adrénaline. Je me dresse sur mes jambes cette fois. Elles ont l’air de tenir et ça me rassure. Je m’efforce de redevenir le maître absolu sur mes mains, de prendre le contrôle, mais c’est un échec cuisant et je mise sur son état général et son égoïsme pour qu’elle ne le remarque pas. Qu’importe, le monde conspire à ce que je sois pitoyable à mon tour. Je trébuche, contre dieu sait quoi, à moins que ça soit mon genou qui ait tout simplement lâché et je m’accroche à la porte de son dressing pour ne pas m’étendre au sol de ton mon long. « C’est bon je me suis pris les pieds dans les pieds de ton lit. » mentis-je les mains levées en signe de reddition. « Et j’ai une saleté de migraine. » ponctuais-je en lui tendant son bout de tissu.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34341 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 31 Jan 2020, 20:01 | |
| Help me make it through the night Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Peut-être pas, non. Mais, moi, j’étais là. » Je fronce les sourcils un instant, pas certaine de comprendre ce qu’il sous-entend. Ou bien est-ce seulement moi qui a toujours du mal à renouer avec la réalité, qui peine à évacuer toute la drogue de mon système est qui n’a donc pas l’esprit assez clair pour savoir de quoi il parler réellement. Ma main prise dans la sienne, je ne cherche pas à comprendre, je tente simplement de lui masquer le trouble que ce geste protecteur et intime fait naître en moi. Je ne suis pas une timide, je ne rougis pas lorsqu’un homme m’empoigne par la taille pour m’attirer à lui et venir réclamer des baisers, je ne rougis pas plus devant des avances éhontées. Mais toujours est-il qu’il n’est pas question de ça, qu’Amos se contente de serrer ma main dans la sienne et compte tenu du contexte et de la soirée particulière que nous venons de vivre, je trouve le geste plus profond encore qu’une étreinte brûlante entre deux corps, celles qui ne veulent plus dire grand-chose à mes yeux. Je n’ai pas non plus l’habitude que l’on s’occupe de moi, je n’aime pas me sentir redevable ou que l’on attende de moi que je sois écrasée par la reconnaissance, ce n’est pas le genre de la maison, et cela ajoute à mon émotion, à mon agitation et mon questionnement intérieur. Je n’arrive pas à mettre de mot sur ce dernier d’ailleurs, et une fois n’est pas coutume c’est le brun qui se montre plus loquace que moi. « C’est ce que tu cherches ? Ou ce que tu veux ? Faire de moi ton ami ? » Je laisse échapper un rire désabusé, avant de secouer la tête en silence, mes yeux toujours plongés dans les siens. Il n’a pas besoin de poser cette question. Il sait, que je désire de lui des choses que je n’attends pas d’un ami. Je laisse le silence s’éterniser, pour qu’il prenne la mesure de ma réponse muette, et finalement je rajoute à haute voix. « Tu as l’impression que je m’embarrasse de ce type de relations ? » Il n’a jamais dû le voir m’esclaffer attablée à une table avec des amies, parce que je n’ai jamais été avide de tisser ce genre de liens durables et profonds. D’un œil extérieur la plupart diraient que je partage ce type de lien avec au moins deux personnes, les frères Strange, mais la réalité, ma réalité, c’est qu’Alec est la seule personne que je puisse qualifier de la sorte. Je n’ai pas en lui une confiance aveugle, j’ai trop de mal avec le lâcher prise pour ça et j’ai conscience de ses imperfections aussi, mais de toute mes relations humaines c’est bien ce qui s’en rapproche le plus. Je ne me l’explique pas, cette relation particulière et pourtant dénuée de l’ambiguïté que certains lui prêtent.
Je regrette instantanément le nouveau gage de faiblesse dont je fais preuve alors que je serre sa main un instant, avant de la laisse s’échapper. Je ne suis pas de celles qui ont peur, ou en tout cas pas de celles qui l’admettent et je me gifle mentalement de cet aveu silencieux que je lui fais, encore profondément marquée par ma mésaventure de la veille. « Je te laisserai quand tu auras besoin d’être seule. » Qu’il répond à mon geste, me laissant muette et pensive alors qu’il se lève.
Je n’ai pas besoin d’un homme pour me protéger, que je pense alors qu’il s’éclipse dans la pièce principale de l’appartement. Ce type de relation de me n’intéresse pas, je n’aime dépendre de personne. Pour me protéger de la mort de celui que je considère encore comme l’unique amour de ma vie je me suis menti pendant des années, prétendant que je n’avais pas besoin des autres, jusqu’à ce que cela devienne la vérité. Jusqu’à ériger un solide mur entre moi et le reste du monde, sans en souffrir, pas consciemment en tout cas. Une partie de moi craint qu’Amos abaisse certaines barrières, en partie parce qu’il me rend folle, mais aussi parce qu’il parle, sans le savoir et sans que j’en ai réellement conscience à la fille qui se sent seule parfois le soir. Pas à la femme du Club, pas à la femme frivole, à celle qui s’est abrutie de drogue, d’alcool et de fréquentations masculines pendant des années pour faire taire les voix dans sa tête. Alors tandis qu’il est toujours au salon je douche mes pensées à l’eau froide, je rafistole les fissures de mon mur, parce que cela me semble préférable. Ma fierté à nouveau brandie en étendard je me sens mieux, je me sens plus à l’aise pour fonctionner.
Quand il revient vers moi et tend mon verre d’eau, je note les tremblements dans son bras, silencieusement et en conservant mon impassibilité. Il n’a pas dormi, trop bu ou consommé de stupéfiants lui aussi hier soir ? Je n’envisage pas tout de suite qu’il s’agisse d’autre chose en tout cas, trop concentrée sur la stabilité de mes propres mouvements. « Je n’étais pas non plus obligé de partir. » Je braque mes pupilles dans les siennes et, muée d’un sérieux surprenant, je réponds sans trop réfléchir. « Non, t’es pas obligé. » Le temps change. Du passé je passe au présent, parce que s’il n’était pas forcé de rester hier soir et cette nuit, je ne le chasse pas plus maintenant. Le temps des explications viendra, parce que je n’accepte toujours pas ce qu’il s’est passé sur ce maudit voilier et sa façon de me laisser sans savoir sur quel pied danser de façon plus générale, mais pas maintenant. Plus tard. « Je n’avais pas envie d’être ailleurs. Je n’étais pas sûr que tu étais en sécurité. » Je penche la tête sur le côté et l’observe en silence un instant. « Tu sais que je suis pas comme toutes les autres filles hein ? J’ai pas besoin qu’on me protège. » Je grimace finalement, tentant de faire passer la suite sur le ton de l’ironie. « Enfin, d’habitude. » Parce qu’il serait hypocrite d’assurer que son geste de la veille n’était pas le bienvenue. « J’ai cru moi aussi, mais tu m’as ramené. » Je tente de raviver mes souvenirs mais tout ce que je vois c’est Amos qui frappe cet enfoiré alors qu’il est à terre. Je ne m’en offusque pas, je ne prends pas peur et n’ai pas plus envie de prendre mes jambes à mon cou, mais j’ai du mal à me souvenir de mes propres réactions, de mes propres sensations tant j’étais détachée de mon corps, tant j’étais absente. « Non ! Enfin, plus maintenant que tu t’es décidée à me parler. J’ai pas voulu t’imposer quoi que ce soit, ce que je voulais, c’était que tu restes avec moi. » Je laisse échapper un rire las et détourne la tête pour fixer un point devant moi, quelques secondes, une minutes peut-être, et finalement je tourne à nouveau la tête vers lui reposant ma tête sur mon épaule. « C’était pas à toi d’en décider. » Je n’ai pas la force ni l’envie de crier. Le fait que je m’énerve l’autre soir est en soi un évènement rare, et j’ai eu le temps de ressasser cette soirée, mes réactions et mes déceptions depuis. Mais il doit savoir, il doit prendre conscience que malgré mon inclinaison pour lui, malgré cette tension que je n’arrive pas à décrire, il y a un point sur lequel je ne transgresse pas. Sur lequel je ne transgresserai jamais : mon indépendance, mon libre arbitre.
Je n’ai pas envie de me quereller avec Amos pourtant, et je jette les armes pour l’instant, quand mes jambes nues me renvoient à ma vulnérabilité de la veille. Je lui demande de m’aider, sans m’encombrer de politesse, sans supplier, mais d’une façon dont je ne l’ai jamais fait. Et à je le remarque, l’état du brun. Qui se racle la gorge, qui prend sa tête dans ses mains et dont je jurerais que les biceps sont pris de légers spasmes. Il ne brille pas par son éloquence en temps normal, mais je le trouve encore plus maladroit sur ce point qu’en temps normal. « Tu as… tu as un truc de très fort dans ton bar ? » Je n’ai pas besoin de la confirmation pour comprendre ce que j’ai sous les yeux. J’ai assez côtoyé d’individus en manque pour en reconnaître un quand je l’ai sous les yeux, et Amos souffre d’une privation d’alcool. Bien sûr, je le vois rarement sans un verre à la main, mais souvent les circonstances s’y prêtent et je l’accompagne, je n’avais jamais réalisé qu’il puisse avoir un réel problème avec sa consommation. Je ne réagis pas malgré ces révélations, je serais bien mal avisée de le faire. Assez hypocrite aussi. Je hoche simplement la tête d’un air neutre, en espérant qu’il comprendra que j’ai beau lui reprocher un certain nombre de choses, son addiction n’en fait pas partie. C’est banal en même temps pour quelqu’un comme moi, presque dans la norme. Ce n’est pas surprenant ou inhabituel en tout cas. « Que je puisse me servir un verre pendant que tu te changes quand je t’aurai donné ton short. Ils sont où ? » « Mes shorts sont dans le dressing. » Je montre la porte du bout du menton. « Les bouteilles sous le bar. » A nouveau, je m’applique à m’exprimer d’un ton dénué du moindre sentiment, et donc de tout jugement. Je ne lui servirai pas de pitié non plus, pas aujourd’hui ni jamais : je n’ai pas l’empathie nécessaire pour. Il se redresse et tangue dangereusement, et moi j’attends patiemment, alors qu’il ouvre la porte de la pièce qui regorge de vêtement. « C’est bon je me suis pris les pieds dans les pieds de ton lit. » Je hoche la tête, sans rien dire, sans démentir ses propos et pointer l’absence d’obstacle entre mon lit et la porte du doigt. Ce serait inutile et cruel, et si je suis dure et froide, je ne l’ai jamais été gratuitement, cruelle. Enfin je crois. « Et j’ai une saleté de migraine. » J’attrape le short qu’il me tend sans un mot, avant de me relever sans l’enfiler. « Je vais me doucher en fait. Pourquoi tu nous servirais pas un verre à tous les deux, en attendant ? » Je ne cherche pas à le déculpabiliser par mon geste, je n’ai simplement rien contre un remontant. Quelque chose qui calmera mes nerfs et m’aidera à chasser mes doutes le concernant, et mes idées noires concernant ma soirée de la veille. Je l’espère en tout cas. Sans attendre sa réponse, en le laissant seul pour qu’il puisse ramasser les débris de son orgueil, je connais ce mal, je travers le dressing pour entrer dans la salle de bain, dont je referme la porte avant de laisser glisser au sol mon t-shirt et mes sous-vêtements pour me glisser sous un filet d’eau brûlante. Je frotte chaque centimètre de ma peau pour me débarrasser du souvenir des mains du porc sous mon t-shirt, et de ces images de ce qu’il aurait pu se passer ensuite, celle qui me glacent le sang. Je frotte et rince mes cheveux aussi, pour me débarrasser de son odeur, celle que j’ai encore l’impression de sentir et ce n’est qu’après m’être accordée quelques minutes immobiles et les yeux fermés sous l’eau brûlante que je m’enroule dans un peignoir. Je prends le temps de me brosser les dents, celui de démêler ma chevelure blonde également sans la sécher et je troque le short contre un legging noir ainsi qu’une brassière assortie.
Quand je le rejoins au salon il s’est assoupi, un verre à scotch vidé aux trois quart dans sa main, sur le canapé. Je l’en retire avant que l’action ne vire au drame pour mon tapis blanc, et l’observe un instant. Pourquoi m’obsède t’il tant ? Il n’a rien d’impression, les individus normaux le trouveraient même pathétique dans ce tableau peu flatteur, mais il dégage quelque chose, une aura à laquelle je suis sensible. Je pense magnétisme, au risque de sembler idiot et sensible, et surtout je pense alchimie, parce qu’elle existe bel et bien entre nous, cette alchimie indescriptible. A mon tour je me sers un verre que je bois lentement, me remémorant à la fois la soirée d’hier et celle sur le bateau, troublée par le souvenir de notre brève étreinte. Lorsque je le termine je le dépose sur la table basse en verre, avant de venir, sans trop réfléchir, m’allonger sur le canapé et déposer ma tête sur ses cuisses, en silence, et je ferme les yeux, avec l’impression que je pourrais encore dormir des heures avant que mon corps soit entièrement reposé.
- :
|
| | | | (#)Sam 01 Fév 2020, 14:24 | |
|
Help me make it through the night
Malgré ses traits tirés et ses yeux cernés, chaque minute qui s’écoule la rapproche de sa personnalité profonde et une part de moi s’en inquiète sincèrement. Lorsqu’elle sera à nouveau en pleine possession de ses moyens, lorsqu’elle rira de cet air pincé en réponse à l’une de mes remarques ou à l’une de mes questions, il sera l’heure pour moi de rentrer chez moi. Or, nous avons un œuf à peler, Raelyn et moi, une discussion trop sérieuse à mon goût à laquelle nous ne pourrons échapper. Au fond, je doute qu’elle ait envie de s’y dérober. Après l’épisode du voilier, pour l’empêcher de me fuir définitivement, je lui avais fourni l’ébauche d’une explication qui, sur le moment, n’était pas en mesure d’atteindre son but. Plus tard, dans son bureau improvisé dans les sous-sols du Club et drapée dans son étole de fierté, elle avait refusé de saisir à pleine paume la perche que je lui tendais pour que nous puissions crever l’abcès. Maintenant que nous étions à nouveau seuls, à présent que nous partageons le souvenir de cette atroce soirée, que nous sommes sans doute secoués à l’idée de ce qui aurait pu advenir de son intégrité physique si je n’étais pas intervenu, cette conversation s’apprête à bondir comme une lionne terrée derrière un rocher. Elle est juste là, au bord de nos lèvres. Elle se prépare, dans l’ombre de notre fatigue mutuelle, derrière notre échange succint, mais néanmoins révélateur. S’encombre-t-elle de relation amicale avec les hommes ? Sans réfléchir, je serais tenté de hocher de la tête. Elle dînait avec Alec tous les soirs. Il cuisinait pour elle. Ils s’attablaient ensemble au milieu de la salle du restaurant et ils s’égaraient dans de longues conversations tantôt amusantes tantôt graves. Je les avais observés, un soir où l’ennui me conduit au Club bien plus tôt qu’à l’accoutumée et, d’après moi, il ne faisait aucun doute que, si l’amitié ne les lie pas, ils ont été, sont ou deviendront deux amants. Je soupçonnais le cadet des frères Strange d’en pincer pour elle d’ailleurs. Et, bien cette idée me déplaise, l’autre, celle qui me suggère qu’il est un soutien branlant, me ravit sincèrement. Branlant… c’est le terme le plus exact qui soit puisque, par deux fois, sa vanité aurait eu bien besoin qu’il lui serve de béquilles, mais il était absent, loin, noyé au cœur de l’océan d’admiration qu’il nourrit pour son frère. Si Mitchell est, à mes yeux, un imposteur. Son frangin est un fumiste qui ne mérite pas les égards et l’affection de Raelyn. Alors, oui, je crois qu’il lui arrive de s’encombrer de ce type de relation et si elle ne s’en rend pas réellement compte, c’est qu’elle a tiré le mauvais numéro.
Est-ce que j’aspire cependant à endosser ce rôle ? Bien sur que non. Hier, je la rêvais déchet abandonné dans une ruelle déserte. Aujourd’hui, je n’en suis plus là. J’ignore ce que je veux pour demain, mais j’aime qu’elle me détrompe. J’aime qu’elle s’accorde sur le postulat que je ne suis pas son ennemi, et qu’elle prétende, à mots couverts, qu’elle n’ambitionne pas notre amitié. Je me souviens dès lors lui avoir servi ce sourire énigmatique qui suggère tout, mais qui n’avoue rien, sans être totalement certain. Je me rappelle également qu’elle m’aurait bien gardé auprès d’elle un peu plus longtemps tandis que je me propose pour lui servir un verre d’eau. Ce geste, moins anodin que toutes les sérénades qu’elle me chante pour me tirer dans son lit, est une révélation pour moi. Je n’ai pas envie de partir, pas envie d’être ailleurs. Je ne ressens pas non plus cette nécessité de la fuir, parce que sans le vouloir vraiment, cette nuit, elle m’offrit une vengeance sur la vie que je n’attendais plus. Ma rancœur à son égard s’est envolée au moment même où je surpris ce sale type le corps serré contre le sien. S’il prit l’habit du coupable universel, la vulnérabilité de Raelyn en fit tout son contraire. Elle fut, à cet instant, plus proche de Sofia qu’elle ne l’aurait jamais été et c’est elle que je sauvai, bien indirectement cependant. Je n’entendrai jamais plus son rire. Elle reste morte et enterrée, mais en préservant l’honneur d’une victime potentielle de la folie de l’homme, celui de mon bébé est en partie vengé. En partie seulement. Il me reste à régler la question du boss, mais chaque chose en son temps.
De retour de la cuisine, et de plus en plus soumis aux conséquences de mon abstinence, je n’en mène pas large. Je suis à peine capable de dissimuler les tremblements compulsifs de ma main. Je m’y efforce, mais c’est vain. Toute cette énergie à me concentrer pour au minimum les réduire, je la gaspille quand j’aurais pourtant mieux fait de l’utiliser à réfléchir avant de parler. On ne dit pas à une femme comme Raelyn que, si on s’est comporté comme un rustre, c’était pour la retenir. C’est un double aveu de faiblesse. C’est confesser que sa présence nous est familière et, peut-être, nécessaire et c’est également admettre qu’elle a raison, qu’on a fait fi de sa volonté pour lui imposer la nôtre. C’est trop tard à présent. C’est dit et déjà analysé par la jeune femme. Le regret rendrait presque moins doux à l’oreille sa propre révélation : ma présence n’est pas encore jugée inutile. C’est agréable pourtant. Ça l’est d’autant plus qu’elle me conseilla de l’oublier, de lu foutre une paix royale, comme si c’était moi qui, avant la veille, lui courait après. Elle m’amuse. J’en souris d’une grimace imparfaite qui manque d’éloquence. Mon visage tout entier me fait mal. « Et oui, je le sais. Je n’ai jamais prétendu le contraire. » Vu son mode de vie, ce serait par ailleurs un job à plein temps et j’en manque. « Je ne l’ai même jamais pensé, en fait. J’étais juste là, au bon moment et au bon endroit. Ça s’arrête là. Je ne l’ai pas fait que pour toi, Rae.» Evidemment, je me replonge dans mes souvenirs de cette nuit et je sens poindre en moi une nouvelle vague de rage que je balaie aussitôt. Elle n’a plus sa place dans mes veines. La seule chose dont elles ont besoin, c’est d’un bon verre, voire deux ou trois. La privation m’autorise à envisager qu’une bouteille entière ne suffirait à étancher ma soif. C’est étrange comme cette désagréable sensation fait écho à celle ressentie sur le port tandis que je la poursuivais et qu’elle me crachait son venin au visage. Quoique la comparaison puisse être réductrice, elle est peut-être pour moi comme un verre d’alcool, Raelyn. Un verre d’autant plus bienvenu quand on nage dans l’addiction. Ce n’était pas la première fois que je me faisais cette réflexion. Elle poussa régulièrement à la fuir ou à me montrer désagréable avec elle et, ce matin, j’aurais pu l’être à nouveau maintenant que mes hypothèses se vérifient. Si Raelyn réveille mes plus bas instincts et m’éloigne de l’homme bien que je m’efforçais d’être auparavant, à l’époque où je menais la plus « normale » de mes vies, je ne peux nier plus longtemps qu’elle porte haut les couleurs de la rédemption. Je songeai donc à lui présenter des excuses pour mon comportement, mais je m’abstiens à la faveur de mon orgueil et de l’honnêteté. « Peut-être, oui, mais je ne serais pas là si je ne l’avais pas fait.» Je ne regrette rien de ce que qu'il s'est passé. Si elle prenait la peine de sonder les faits avec ma paire de lunettes, elle conviendrait qu’au-delà de mon irrévérence, se camouflent tout mon inclination pour elle. Plus tard, lorsque je prendrai du recul, nul doute que je rangerai tout ça dans le tiroir de l’erreur, celui où l’on glisse tout ce qui est susceptible de faire mal. Je le ferai sous le prétexte fallacieux que l’émotion en est la seule cause et que je ne peux décemment m’y fier sans méfiance. Bientôt, oui, mais pas maintenant. Sur l’heure, je ne suis plus qu’un pauvre type, pathétique, tenant à peine debout, obsédé par l’alcool.
Je n’ai pas de problème à ce qu’elle sollicite mon aide, mais pour être efficace, je sais qu’il me faut de quoi recharger mes batteries. Alors, honteux, je réclame une dose de l’insidieuse que Sarah comparait d’antan à une maîtresse impossible à combattre. Elle méprisait à raison le couple que je formais avec Mr Jack Daniels ou le Captain Morgan et je prête ce même jugement à Raelyn qui, pourtant, me détaille sans la moindre trace de dédain. Elle arrive même à me déculpabiliser en se présentant comme la partenaire idéale. Boire à deux, au petit matin, c’est moins grave que de picoler tout seul. Deux verres qui se cognent, c’est célébrer sa victoire sur le sort et c’est moins dommageable. Soulagé, j’en soupirerais d’aise, mais je me retiens d’avancer, de marcher, de respirer. J’attends qu’elle chemine vers la salle de bain pour me mettre enfin en mouvement. En entendant la porte se refermer, j’avoue avoir pensé que ça m’arrangeait bien. Ouverte, elle aurait résonné en moi comme une invitation subtile à la débauche et, même si ma virilité s’illusionne, je n’aurais pas été capable de terminer ce que j’ai salement commencé sur son bateau. Je suis épuisé, absent, mal dans mes pompes. Je suis tendu également, mais pour de mauvaises raisons. Je suis crispé parce que l’alcool est là, pas loin et que je suis pressé de m’en servir une énorme rasade. J’agis sans précision. Je tente de me convaincre que l’absence de fluidité dans mes gestes n’est pas seulement due à mon état, mais tient surtout à ce que mon poing est enflé, que mes phalanges sont écorchées, que ma main est douloureuse, tout simplement. Ça joue son rôle, mais ce n’est pas une finalité en soi. Dans ma poitrine, l’étau se desserre maintenant que j’ai avalé tout de go le contenu d’un verre plein. Je m’en ressers un autre et je me sens déjà mieux, beaucoup mieux, assez pour me déplacer afin de m’avachir dans son divan. Mes doigts, refermés sur mon verre – celui de Raelyn trône au milieu de sa table basse – sont encore fragiles, si bien que je le soutiens à l’aide de mon genou avant de sombrer dans une espèce d’état entre conscience et sommeil. Je n’ai pas perçu le bruit de l’eau qui s’abat sur les parois de sa cabine de douche. Je n’ai pas non plus entendu mon hôte investir son salon. En revanche, j’ai ressenti la pression de sa tête sur mes cuisses et, naturellement, presque mécaniquement, je glissai mes doigts dans ses cheveux, à hauteur de son front.
Lorsque j’ouvris enfin un œil, le soleil portait un bonnet de nuit. Combien de temps ai-je somnolé exactement ? Je ne saurais dire, mais longtemps si j’en crois la douleur de mon dos. Je n’étais pas fondamentalement bien installé. J’ai chaud qui plus est. Je me sens sale et mes vêtements me répugnent. Un instant durant, je me demandai si la bienséance m’autorisait à prendre une douche sans y avoir été invité avant de considérer cette préoccupation bien inutile. L’important, c’était de ne pas réveiller la beauté endormie. J’évaluai les risques en caressant son front du pouce. Elle demeura sans réaction et j’entrepris de soulever sa tête avec une délicatesse inouïe. Je glissai également un coussin sous sa nuque et, non sans avoir vidé un verre de plus, je cheminai sur la pointe des pieds vers sa salle d’eau. J’y trouvai tout ce dont j’avais besoin : des serviettes propres, du gel douche et même une brosse à dent neuve, encore dans son emballage. Mes lèvres se soulevèrent dans un rictus narquois à penser qu’elle la destinait sans doute à un amant choisi au hasard, ce que je n’étais pas, pas du tout même. Finalement propre comme un sou neuf, je me rhabillai, mon t-shirt mis à part. Penché au-dessus de l’évier – je n’avais pas trouvé de machine à laver – j’essayais de le débarrasser des taches de sang, mais le charme n’opère pas, je n’ai pas la technique qu’il faut. J’imite les mouvements de ma mère, mais les souvenirs sont si lointains que je dois avoir l’air d’un myope qui essaie d’enfiler du fil à coudre dans le chas d’une aiguille : concentré, mais inefficace. « Cinq minutes plus tôt et tu m’aurais trouvé nu, sortant de la douche. Mauvais timing, Blackwell » la taquinais-je d’un sourire franc tandis que j’aperçois son reflet dans le miroir. Elle avait l’air chiffonné, mais en meilleure forme. « J’ai fait comme chez moi, j’en avais besoin. » Je jetai un dernier coup d’œil à mon T-shirt et, conscient que je n’arriverai pas à de meilleur résultat, j’abandonnai. « Je n’aime pas ce que je m’apprête à dire, mais…l’autre soir, sur le bateau, c’était pas un truc pour t’humilier. Et dans la voiture, c’était vrai ce que j’ai dit. Je pense que c’est important que tu le saches. » déclarais¬-je tourné vers elle, hésitant entre l’envie que nous nous débarrassions de ce contentieux et l’envie de conclure ici cette tentative. Je n’aurais su dire ce qu’il y avait de mieux pour… pour nous deux ou pour nous tout court. |
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34341 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Sam 01 Fév 2020, 17:36 | |
| Help me make it through the night Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Ce serait réducteur que de prétendre que le machisme ne fait que me déranger, celui que je soupçonne d’être à l’origine de son manque de scrupule à l’idée de m’empoigner, de me soulever de terre pour me ramener, m’enfermer dans sa voiture, simplement parce qu’il avait décidé qu’il était plus sûr qu’il me ramène. J’avais décidé de rentrer à pied, j’avais émis le besoin qu’il me laisse seule aussi, mais ce sont ces besoins et envies qu’il a décidé d’écouter, pas les miens. L’idée me déplait, parce qu’elle trahit à mes yeux plusieurs choses : la première étant que malgré l’indépendance dont je fais étalage il me considère comme une chose fragile, parce que je suis femme, comme trop faible. La seconde c’est qu’à partir de là il fait le constat qu’il lui ait permis, en tant qu’homme, de venir s’asseoir sur mes décisions et les ignorer, de venir m’imposer ce que lui considérait comme la meilleure des options. Je peux sembler dure, parce qu’il est possible d’argumenter en sa faveur que c’est bien là la preuve qu’une part de lui tient assez à moi pour ne pas vouloir qu’il m’arrive malheur, mais dure je suis, et j’évolue dans un milieu où je ne peux pas autoriser ce type de raisonnement. C’est peut-être excessif, mais j’ai toujours eu le sentiment que chaque homme que l’on autorisait à s’en sortir impuni après ce genre d’action se permettait de récidiver et peu à peu se mettait à ne plus voir la limite entre protéger et imposer, entre défendre et préserver et manipuler, entre sauvegarder et tenter de garder sous sa coupe. Aaron est le premier d’entre eux, même si je ne l’avouerai jamais à haute voix par peur de bafouer sa mémoire, mais bon nombre de nos disputes passionnées tournaient autour de ce même type de considérations. J’idéalise aujourd’hui ce que nous étions en oubliant un peu trop qu’il était d’une jalousie et d’une possessivité maladive, et qu’il avait aussi tendance à profiter du fait que, n’ayant pas la même assurance et maturité qu’aujourd’hui je me laissais alors faire. Qu’il était capable, comme Amos, d’estimer qu’il savait mieux ce qui était bon pour moi et ce qui relevait de la bêtise, du caprice, et qui ne valait pas la peine que l’on s’y attarde. Ils ont beaucoup en commun, et si je m’interdis ce constat je ne serais capable de le nier si l’on me collait sous le nez une photo des deux hommes. A commencer par ces yeux, ces yeux envoutant qu’Amos plonge à l’instant dans les miens, sans vraiment tenter de se justifier. « Et oui, je le sais. Je n’ai jamais prétendu le contraire. » Si, l’autre soir. Il l’a plus que prétendu, il a accepté de me faire passer le message que je n’étais pas assez intelligente ou clairvoyante ou je ne sais quoi pour décider seule. « Je ne l’ai même jamais pensé, en fait. J’étais juste là, au bon moment et au bon endroit. Ça s’arrête là. Je ne l’ai pas fait que pour toi, Rae. » Je suis dure, c’est la seconde fois que ce constat est une évidence en quelques secondes. Il m’a aidée hier soir, sans lui je m’en serais certainement tirée avec bien plus que des ecchymoses sur les bras. Mais je l’ai déjà remercié, et admettre à nouveau que son aide était salutaire et son intervention plus que nécessaire est au-dessus de mes forces. Alors je m’attarde sur la fin de sa phrase. « Pour qui ? » Si ce n’est pour moi ? Pour lui ? Pour quelqu’un d’autre ? J’ai du mal à saisir où il veut en venir, et je fais le constat que je le connais mal, une fois de plus. « Peut-être, oui, mais je ne serais pas là si je ne l’avais pas fait. » Mon sourire se mue en grimace, et je ferme les yeux un instant. Il n’a pas compris.
Au contraire, il estime encore qu’il a bien agit, j’en suis persuadée pour le savoir buté et peu flexible, et cela m’énerve au plus haut point. Bien sûr que je suis obligée de reconnaître quelque chose de terriblement excitant, dans ce bras qu’il a passé autour de ma taille pour me soulever de terre et me jeter dans la voiture. Bien sûr que je mentirais si je disais n’avoir ressenti que de la colère lorsqu’il m’a réduite au silence d’une main plaquée contre mes lèvres. Mais pour ma fierté, pour ma liberté je relègue mes pulsions les plus bestiales au second plan.
Je baisse les armes pour le moment cela dit, bien que cela ne me ressemble pas. Je le fais parce que mes yeux se posent sur ses mains qui tremblent, sur la sueur qui perle sur son front et que, sans ressentir de pitié à son égard, je décide de ne pas l’accabler. Déjà parce que je ressens une sorte de dette envers lui après hier soir, sentiment que j’abhorre, et parce que je n’en ai pas envie, simplement. Parce que je ne suis pas animée par l’envie de lui faire du mal, celle de le pointer du doigt ou de profiter de cette faiblesse qu’il dévoile bien malgré lui. Même sans sa mission sauvetage et même malgré la froideur de nos relations ces derniers jours, je pense que je n’aurais rien fait de cette information. Je ne l’aurais pas brandie pour le blesser et le mettre à terre. Il a ses failles, elles me surprennent bien que prévisibles avec le recul, et j’ai les miennes, je n’ai pas la force de jouer à deviner qui est le plus morcelé de nous deux.
Quand, à nouveau un peu ensuquée par ma douche brûlante mais revigorée je pénètre dans le salon pour l’y trouver endormi, je ne l’enveloppe pas d’un regard empli de pitié ou de bienveillance. Cela m’est simplement égal, je crois, qu’il soit peu reluisant, avec son verre qui lui glisse presque de la main et ses traits fatigués et tirés. Je ne cherche pas à réfléchir à ce qui me pousse, une fois mon verre fini, à poser ma tête sur ses genoux pour y fermer les yeux un instant, et je ne cherche pas à me dérober de la caresse de sa paume lorsqu’il vient passer sa main dans mes cheveux humides.
❈❈❈❈
Ils le sont encore lorsque je m’éveille, mais le soleil lui a pratiquement terminé sa course, et déjà mon salon ne baigne plus dans la lumière. Je suis seule, c’est la première chose que je remarque alors que je décolle ma tête non pas des cuisses de mon invité nocturne, mais d’un coussin. J’étire ma nuque, reproduisant les mêmes gestes que quelques heures auparavant et je redresse finalement pour m’approcher de la baie vitrée. Il est parti, voilà ce que je pense naturellement en observant le soleil qui se couche sur la ville. Il est parti et je ne sais comment il conviendra que je me comporte avec lui la prochaine fois que je le croiserai au Club, parce que cette parenthèse n’a pas tout résolu. Parce que nous ne nous sommes pas expliqué et que c’est nécessaire pour palier à toute la frustration et la rancœur que je ressens, celles qui cohabitent mal avec ma nouvelle reconnaissance, et ma bien plus ancienne attirance. Comment lui resservir mon masque de froideur alors que, quelques heures auparavant je le laissai passer sa main dans mes cheveux ? Je n’ai pas à me poser la question plus longtemps, mes sens se réveillant un à un je perçois enfin le son de l’eau qui coule dans la salle de bain. Lentement je quitte le salon pour retrouver ma chambre et traverser le dressing, me posant dans l’encadrement de la porte de la salle de bain. « Cinq minutes plus tôt et tu m’aurais trouvé nu, sortant de la douche. Mauvais timing, Blackwell. » Je balaye les questions qui m’habitèrent quelques secondes auparavant pour lui adresser un sourire amusé. « J’en nourrirai des regrets toute ma vie. » Façon de m’exprimer, puisque ma fierté m’empêche encore de penser qu’il ne me cèdera jamais, qu’il ne sera jamais mien le temps de quelques heures. Il l’a prouvée cette nuit, son inclination à mon égard, et je l’ai nouveau ressentie tout à l’heure à travers cette main qui caressait mes cheveux. « Tu ne m’en voudras pas de profiter de ce que tu m’offres alors. » Dis, laissant mes yeux se perdre dans son dos nu. J’observe ses tatouages, celui que j’aperçois à sur son biceps alors qu’il frotte son t-shirt pour tenter d’en retirer les tâches de sang, et surtout l’imposante carte qui part de son dos pour filer en direction de son torse. J’essaye de lui prêter une signification mais sans indications elle ne me livre pas de sombre secret, et je reste sur ma faim, même si j’apprécie le spectacle. « J’ai fait comme chez moi, j’en avais besoin. » Je hoche la tête et reste muette : pas besoin de m’épancher, il a bien fait, et moi je me fiche qu’il ait pris des libertés, je ne suis pas du genre à m’en offusquer. Ma salle de bain ne renferme de toute façon aucun lourd secret. Finalement il se retourne vers moi et me prend de court. « Je n’aime pas ce que je m’apprête à dire, mais… L’autre soir, sur le bateau, c’était pas un truc pour t’humilier. Et dans la voiture, c’était vrai ce que j’ai dit. Je pense que c’est important que tu le saches. » Je ne sais trop comment réagir, parce que cette conversation j’ai tenté de m’y soustraire, même si je la savais non évitable. J’ai tenté d’y échapper parce que moi-même je ne suis pas au clair sur ce que tout ça m’a fait ressentir, et c’est assez rare pour que cela me dérange. Il y a quelque chose que je sais en revanche. « C’était humiliant. » Je reste là, bras croisés sous ma poitrine, appuyée sur l’encadrement de la porte. « Un bon moyen de me rendre la monnaie de ma pièce en tout cas. » Je tente de plaisanter mais le cœur n’y est pas, mon orgueil m’en empêche toujours, cette nuit ne change rien. Il a beau dire le contraire, mais j’ai du mal à voir son geste comme autre chose qu’une façon de me faire regretter mes avances peut-être trop appuyées à son goût, comme une manière de me couper l’envie de continuer à le houspiller jour après jour. « Ecoute j’ai compris, t’es pas intéressé. » Je hausse les épaules, comme si c’était si simple, mais je lui mens et je me mens à moi-même, je suis assez fine observatrice pour savoir que ce n’est pas le cas. « C’était assez clair comme ça. » Non, ça ne l’était pas du tout, et encore une fois c’est ma fierté qui parle. « Je retire ce que j’ai dit. Je suis pas un faire-valoir, et tu ne cherchais de toute évidence pas à te faire mousser. Tu es satisfait ? » J’omets tout le reste, je tais ce qui était de toute évidence plus important, plus troublant aussi, parce que je ne sais pas quoi en faire. Parce que je me suis empêcher de ressentir quoi que ce soit pendant toutes ces années pour ce genre de raison : je n’aime pas avoir à me poser ce type de question, à me dépêtrer de ces situations compliquées. « Je sais pas ce que tu veux que je te dises de plus. » Et c’est aussi pour ça que j’ai mis un point d’honneur à éviter toute discussion jusqu’ici, et pas uniquement parce que j’étais froissée. Il estime que je me brade, ça aussi je l’ai retenu, et je ne sais pas comment les prendre, même si cela reste largement contrebalancé par le fais que je mérite mieux. « J’arrive pas à te cerner Amos. C’est rare. Et ça m’emmerde, vraiment. » J’abandonne un peu de ma mauvaise foi pour faire preuve d’honnêteté. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec lui, parce que je suis lasse, parce que je suis fatiguée, et parce que c’est lui, tout simplement.
- :
|
| | | | (#)Sam 01 Fév 2020, 19:31 | |
|
Help me make it through the night
Je suis trop large avec elle et c’est stupide, parce qu’elle est plus fine que moi. Certes, s’il m’arrive régulièrement de suggérer que derrière mes affirmations se cachent un non-dit, ce n’est pas systématique pour autant. Parfois, je réplique sans réfléchir et sans arrière-pensée. En révélant qu’elle n’était pas la seule source de ma colère, je n’aspire pas à ce qu’elle comble le fossé qui nous sépare en cherchant une nouvelle confidence de ma part. Je ne m’attends pas non plus à ce qu’elle lise entre les lignes, considérant qu’elle est bien trop faible physiquement pour réfléchir adéquatement. Malheureusement, et sans le désirer vraiment, je créai entre nous un réflexe presque pavlovien : j’annonce, elle décortique et elle questionne. Parfois, elle gagne. D’autres, comme ce matin, elle ne reçoit qu’un regard fermé que j’accompagne d’un signe de tête. Elle dit non, parce que je ne suis pas prêt à fouiller les tréfonds de mon âme pour déposer sur ses genoux ou à ses pieds ce qui me blesse tant malgré les années. Je n’ai pas envie non plus de lui confier la clé qu’il lui suffirait d’insérer dans la serrure de mon cœur pour le piétiner. Ce n’est pas une question de noble sentiment à son égard. C’est l’histoire d’une cicatrice mal refermée et qui saigne encore. C’est le récit d’un père imparfait qui a tout gâché, en ce compris l’avenir de son enfant. C’est le fait divers qui fait pleurer les familles dans les chaumières, qui fait naître en chacun de la pitié. C’est ma faiblesse et elle n’appartient qu’à moi. Un jour, peut-être, pourrais-je en parler à qui n’était pas présent lorsque ma vie s’écroula, mais j’étais convaincu que celui-là ne respirait pas encore et que je serai mort quand il verra le jour. Dit-on seulement « fontaine, je ne boirai jamais de ton eau » ? Il y a de cela six mois, ne m’étais-je pas déclaré ennemi de Raelyn ? Ne m’étais pas répété qu’elle me dégoûtait et que je me réjouirais de la voir chuter de son pied d’estale ? Ne m’étais pas promis que je l’en pousserais moi-même, galvanisé par le vent chaud de la victoire et de la vengeance ? La veille, le destin ne m’avait-il pas servi sur un plateau d’argent de quoi me satisfaire ? De quoi l’égarer dans la folie du traumatisme ? Bien sûr. Toutes les conditions étaient réunies sans que ma conscience n’en souffre tôt ou tard, quand sur un linceul, je jetterai un coup d’œil vers mon passé et que je me trouverai dégueulasse. Et qu’avais-je fait ? M’interposer. Je donnai de ma personne pour sa sécurité, si bien que j’ai de quoi en tirer la conclusion suivante : je suis aussi présomptueux qu’elle n’est sûre d’elle et, tôt ou tard, on le paiera cher. En attendant notre heure, je dépose les armes à ses pieds. Je réclame un verre,je soigne mon addiction, je m’endors, seul, jusqu’à ce qu'elle m'accompagne et que je l’entoure d’une affection inavouable, autant pour elle que pour moi, mais qui n’en reste pas moins tangible.
Je m’interroge très souvent sur ce qui me plait chez elle. En général, je me range derrière la carte de l’ego, principalement depuis qu’elle m’en accusa. Je trouvais l’excuse acceptable et bien moins condamnable. Ceci étant, tandis que je croise son regard dans son miroir, je constate que si le naturel lui va bien, c’est son humour qui me grise. Il ressemble à celui de Sarah, mais en plus percutant. L’éducation de cette dernière le bridait et, s’il lui arrivait d’être cynique, une simple évocation sexuelle ou à un corps nu la réduisait au silence. Ça me donnait un avantage certain sur elle. Elle rougissait aussitôt, si bien qu’avec les années, ce qui me touchait à la genèse de notre histoire, finit par m’agacer. Je ne comprenais pas pourquoi elle se cachait derrière cette pudeur alors que j’aurais pu dessiner son corps de la main gauche, sans modèle, les yeux bandés et d’un seul trait. C’était ridicule, à son âge, de jouer les femmes farouches et les saintes-nitouches. C’est excitant, certes, mais ça ne nourrit pas les fantasmes d’un homme. Raelyn, qui ignore la définition du puritanisme, elle s’amuse lorsque je craque cette allumette et que je boute le feu sur les braises du désir. Quelques fois, bien avant que je ne meurtrisse sa vanité, elle alimentait le foyer en y jetant un peu d’essence, ce que je trouvais particulièrement et paradoxalement rafraîchissant. Aujourd’hui, appuyée contre le chambranle de la porte, je la sens dans la modération, mais elle m’arrache tout de même un sourire. Je la trouve amusant, pas au sens péjoratif du terme évidemment. Elle n’est pas le bouffon du roi. Elle est plutôt femme d’esprit qui se promène tout à tour sur les sentiers du caustique ou du doucereux avec aisance. Elle passe d’ailleurs de l’un à l’autre et ça me rassure. Je peux encore recoller les morceaux et je tente le coup, ignorant son regard sur mon torse.
J’y mets tout mon cœur et je me leurrerais tout seul, comme un grand, si je tire de mon chapeau le lapin de l’indifférence. Sa réaction m’incommode parce que je la trouve ingrate. Cette révélation, que je lui avoue sur le ton penaud qui habille un pardonne-moi, c’est un véritable tour de force et, si elle ne me doit rien en gratitude pour mon geste de la veille, j’espérais qu’elle saurait se montrer reconnaissante que j’amorce moi-même cette discussion dont nous avons besoin. Un soir, dans ma voiture, elle souligna que le lâcher prise me vaudrait davantage que le contrôle. Et, quand j’essaie, elle dresse entre nous son mur de certitude biaisée et elle s’accroupit, pour se dérober et elle tire sur l’ambulance des âneries depuis sa meurtrière. « Quoi ? » crachais-je plus mauvais que je ne l’aurais souhaité, mais néanmoins proche de mon sentiment. « Je sais que ça l’était, mais je te dis que c’était pas mon but. » N’entend-elle pas la différence ? Est-elle bornée au point de fermer les écoutilles d’un casque antibruit ? Elle ne me déstabilise pas, elle me sidère, si bien que j’envisage sérieusement de laisser tomber. Elle n’en vaut pas la peine si elle ne sait pas m’écouter. Dans mon souvenir, j’ai clairement exprimé que j’avais envie d’elle. Mon corps avait parlé pour moi également, soit elle est sourde, soit elle est aveugle, voire les deux, et elle me contrarie tant que ma langue glisse contre mes dents. « Tu le fais exprès ? Non, je suis pas satisfait. Tu ne penses rien de ce que tu dis. Tu as cru que j’étais un gosse qui avait besoin d’être rassuré quand il fait une connerie ? » Je peux les assumer. Je le fais d’ailleurs, non sans songer à Sarah qui aurait vendu père et mère pour que j’accepte de faire fi de mon orgueil au profit de notre couple. Combien de fois ne m’avait-elle pas assommé du reproche vérifié que, communiquer avec moi est une épreuve ? Combien de fois ne m’a-t-elle pas avertie qu’à force de lui préférer mon arrogance, je la perdrais ? « Tais-toi dans ce cas. C’est mieux comme ça.» Au contraire, ça tournera au ridicule, parce que je suis à deux doigts de hausser le ton, ce qui ne me ressemble pas non plus.
J’ai beau apprécié qu’elle ait ranimé en moi des émotions que je pensais éteinte à jamais, je déteste qu’elle me prenne pour un con. « C’est parce que tu n’essaies pas. » Déjà, je ramasse mon T-shirt trempé. L’étape suivante, c’est de récupérer mes pompes que j’ai abandonné dans sa chambre et de me casser le plus loin possible. Le tout, sans empressement, j’accepte de lever les doutes sur ce qu’elle m’irrite, mais il est hors de question qu’elle s’exalte de m’avoir blessé, qu’elle s’enflamme à l’idée d’avoir rééquilibré la balance qui décidera, lequel de nous deux, ce soir, a perdu en superbe. « Ce que tu as fait jusqu’ici, c’est chercher le moyen de m’attirer dans ton lit. Pas de comprendre comment je fonctionne. » articulais-je en la pointant littéralement du doigt. « Et c’est moi qui fais de toi mon faire-valoir ? Tu n’as rien écouté de ce que je t’ai dit dans la voiture. Tu n’y as même pas repensé trente secondes, par fierté et c’est moi que tu accuses de ne jamais lâcher prise ? Mais quand je le fais, tu fuis… Tu veux que je fasse quoi de plus ? Que je te fasse envoyer des fleurs ? » Ce qui n’arriverait sans doute jamais. « Arrête, s’il te plait, arrête de te foutre de ma gueule. » Trop de mots pour une seule personne ou, pour être exact, un type comme moi. Je n’ai plus rien à ajouter… plus un soupçon d’énergie également. Dès lors, je la contourne, conscient que si elle s’enfonce dans le désert de son indifférence, je sortirai de sa vie et, accessoirement de mes gonds. A défaut, je me réfugie au salon pour noyer dans un verre mes émotions. L’alcool endormira mes émotions et c’est dont j’ai besoin puisque je n’ai pas envie de me prendre la tête avec elle, même si ça semble inévitable.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34341 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Sam 01 Fév 2020, 21:09 | |
| Help me make it through the night Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Pendant les quelques secondes durant lesquelles je l’observe sans qu’il n’en soit conscient, sans qu’il n’ait relevé les yeux vers le miroir pour y croiser mon regard, je me demande sincèrement ce qui me retiens de m’approcher de lui d’enrouler mes bras autour de sa taille et de déposer des baiser dans son dos. Je l’aurais fait, avec n’importe quel autre homme torse nu dans mon appartement, surtout si l’on considère la tension qu’il existe depuis le début entre cet homme torse nu ci et moi. J’observe les muscles de son dos se contracter, ses omoplates tantôt ressortir tantôt s’enfoncer dans sa peau alors qu’il frotte son t-shirt, l’air concentré. Mais, presque à la façon d’une adolescente, même si je déteste la comparaison, je me bride, je reste là dans l’encadrement de la porte, sans m’annoncer, attendant qu’il remarque ma présence. Cela ne m’inspire aucun respect à mon égard, bien au contraire, mais je n’arrive pas à agir autrement. Je n’aime pas ce sentiment d’être déroutée mais je le suis, c’est bien inutile de le nier. Sinon, pourquoi aurais-je pris autant les choses à cœur l’autre soir ? La même action de la part d’un anonyme m’aurait frustrée, aurait certes frappé un grand coup dans mon égo, mais je m’en serais remise, j’aurais été capable d’en rire en affirmant qu’au moins, on ne m’y reprendrait plus.
Il est bien là le problème, je sais qu’en l’état on m’y reprendra. Et faire ce constat mais être incapable d’y palier déclenche en moi une vague de sentiments, de la colère, de la frustration, celle qui n’est pas nouvelle, une envie irrépressible de lui hurler dessus accompagnée de celle de le plaquer contre le mur sans lui laisser l’opportunité de s’y soustraire. Tout ça ne cohabite pas particulièrement bien, et moi je nage en eaux inconnues. Ou oubliées, en tout cas. Alors je me cache derrière ma fierté, je fais preuve de mauvaise foi et ne retiens que ce qui m’arrange, je prétends ne pas être touchée, être presque satisfaite ou en tout cas indifférente face à cette mise au point, face au fait qu’il se dévoile un peu plus, même si je suis trop aveuglée par mon orgueil pour m’en rendre compte. « Quoi ? Je sais que ça l’était, mais je te dis que c’était pas mon but. » Pardon, je n’ai pas fait exprès. J’enrage devant cette justification, parce qu’elle ne me suffit pas, parce mon égo m’empêche de poser la seule question que j’ai envie de poser : pourquoi ? « Et c’est censé t’absoudre sans demander pardon ? Je ne mérite pas ça comme explication, que ce n’était pas ton but ? » Il a glissé qu’il était désolé que les choses se soient passées comme ça, une fois dans la voiture, mais c’est à mes yeux bien loin d’être suffisant.
Pourquoi ça ne l’est pas ? Je me pose à moi-même la question muette, celle qui me torture l’esprit, celle à laquelle je n’arrive pas à répondre. Je n’aurais su que faire des excuses de tout homme qui se serait trouvé à sa place, tout autre que lui. « Tu le fais exprès ? Non, je suis pas satisfait. Tu ne penses rien de ce que tu dis. Tu as cru que j’étais un gosse qui avait besoin d’être rassuré quand il fait une connerie ? » Je bouillonne, et je tente de calmer mes nerfs alors qu’il me met en face de ma mauvaise foi. Si, une partie de moi pense ce que je lui ai dit, mais c’est aussi vrai que ma désinvolture forcée n’aime pas à prouver ma sincérité. Il ne voit que la femme à l’égo vexé, parce que c’est la seule que je parvienne à montrer. « Tais-toi dans ce cas. C’est mieux comme ça. » Je me détache de l’encadrement de la porte pour me redresser et plonger mes yeux dans les siens. Il y a bien longtemps qu’un homme ne m’avait pas dit de la fermer.
Et encore plus longtemps que j’ai obéis à ce genre d’ordre. Mais abasourdie, je reste muette, et lui prend le dessus, me laissant une désagréable sensation au creux du ventre. « C’est parce que tu n’essaies pas. » Je l’observe récupérer son t-shirt et passer à côté de moi sans m’accorder un regard pour regagner la chambre. Je le suis, refoulant le flot de colère que je sens monter, tenter de rester impassible, indéchiffrable parce que je ne suis pas capable de m’empêcher de voir ça comme une lutte, et que je n’ai pas envie de lui montrer qu’il me touche, que je me sens insultée d’être ainsi réduite au silence. « Ce que tu as fait jusqu’ici, c’est chercher le moyen de m’attirer dans ton lit. Pas de comprendre comment je fonctionne. » Il me pointe du doigt et je le laisse terminer son réquisitoire, prête à exploser. « Et c’est moi qui fais de toi mon faire-valoir ? Tu n’as rien écouté de ce que je t’ai dit dans la voiture. Tu n’y as même pas repensé trente secondes, par fierté et c’est moi que tu accuses de ne jamais lâcher prise ? Mais quand je le fais, tu fuis… Tu veux que je fasse quoi de plus ? Que je te fasse envoyer des fleurs ? Arrête, s’il te plait, arrête de te foutre de ma gueule. » Sans un mot de plus il disparait au salon, et moi je reste là, le visage fermé et presque boudeur, les bras croisés sous ma poitrine et une folle envie de lui hurler au visage. Je tente de prendre de grandes inspirations. Je m’assieds même sur le rebord de mon lit, prenant ma tête des mes mains quelques secondes, cherchant à m’astreindre à rester assise, à le laisser s’en aller, parce que je sais que c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour mon amour propre.
Je le sais mais je n’y tiens plus, et alors que les battements de mon cœur s’accélèrent je me redresse et me dirige d’un pas rapide vers le salon. Il est encore là, il ne s’est pas approché de la porte, mais de la bouteille qui trône sur la table basse. L’image me rappelle Aaron, auquel j’aurais volontiers lancé un verre au visage lors de nos disputes les plus violentes. « Je me fous te ta gueule ? » Je le rejoins et m’approche, m’arrêtant à un peu moins de deux mètres, incapable de conserver mon calme, incapable de me brider une seconde de plus. Au diable mon indifférence, je ne sais pas comment il fait, mais il me pousse à l’envoyer valser une fois de plus. « Tu crois que tu peux m’accabler de reproches et te barrer ? T’allais faire quoi là, te tirer ? » Parce que s’il passe cette porte sans me laisser la chance de m’être exprimée, après m’avoir jeté mes quatre vérité à la figure, il peut faire une croix sur notre relation, quelle qu’elle soit. « Tout ce que tu as fait toi c’est me souffler le chaud un jour et le froid le lendemain. Sous-entendre que je te plais, rentrer dans mon jeu pour te défiler ensuite, être désagréable ou froid. » Il n’est plus question de mauvaise foi. Il n’est plus question d’égo brisé ou de fierté. S’il m’accuse de ne chercher qu’à le mettre dans son lit, il est temps qu’il réalise qu’il n’est pas étranger à tout ça. « Et ça t’étonne que j’ai du mal à le prendre pour argent comptant quand tout d’un coup tu sembles développer de l’estime pour moi ? Quand tu me dis que je vaux mieux que la vie que le mode de vie que j’ai choisi de mener ? » J’appuie sur ces derniers mots, puisque si je lui reproches notre étreinte avortée par fierté uniquement et à cause de la frustration que ça a fait naitre, j’ai beaucoup plus mal pris le fait qu’il m’infantilise. « Si t’avais voulu que je t’écoute il fallait faire ce que je t’avais demandé. Me laisser rentrer chez moi par mes propres moyens, comme je l’avais décidé, et pas me soulever du sol pour me jeter dans ta voiture comme un putain d’objet. » Ma poitrine se soulève à un rythme saccadé. Encore une fois, je ne ferai aucun compromis à ce sujet. « Je suis pas un putain d’objet. Et je ne suis pas une gamine. » Le reste est discutable, nos points de vue peuvent s’affronter sans que personne n’ait réellement raison, mais ces excuses là j’y ai droit.
Je m’approche de lui, jusqu’à devoir relever la tête pour garder mon regard braqué dans le sien. Jusqu’à être si proche que je n’aurais qu’à tendre la main et faire un pas de plus pour pouvoir le toucher. « Arrête d’être hypocrite, arrête de prétendre que t’es victime d’un jeu de séduction auquel tu participes volontiers depuis le premier jour. S’il était pour moi question d’égo, s’il était question d’un nom à rayer sur une liste ou de faire valoir, crois-moi ça fait longtemps que j’aurais baissé les bras et changé de cible. Je suis pas désespérée. » Il a raison, je me brade pour lui comme je ne l’ai jamais pour quiconque, mais pas comme il l’entend. C’est parce que j’accepte du lui courir après, j’accepte ses états d’âmes, ceux que je ne comprends pas, ceux qui le poussent à me repousser. « Tu penses vraiment que je laisserais n’importe quel pauvre type me traiter comme ça ? » Sous-entendu : ne croit tu pas que tu as déjà un statut indéfinissable, mais un peu à part ?
- :
|
| | | | (#)Sam 01 Fév 2020, 23:32 | |
|
Help me make it through the night
Si l’espace d’un instant, aussi bref soit-il, je m’étais imaginé que cette conversation aurait pu tourner au vinaigre, jamais je ne me serais aventuré sur ce terrain étranger. Je la perçois comme une clandestine et je regrette de ne pas l’avoir déboutée vers son pays d’origine, celui où l’indifférence est reine et où miss météo péremptoire, emmitouflée dans une doudoune de rancoeur, annonce avec satisfaction une vague de froid polaire ad vitam aeternam. C’est trop tard, à présent. J’ai enfoncé le doigt dans l’engrenage et la mécanique des émotions m’avale tout cru sans me laisser l’opportunité de les mettre à l’abri. Bien sûr, j’aimerais reculer et récuser toutes mes bonnes intentions sur le rang des accusés, mais l’image que renverrait un tel virage ne me convient pas. Je ne suis ni plus lâche ni courageux que la norme. Je choisis simplement mes combats avec une attention particulière et, ce round-ci, je suis obligé de le remporter, parce qu’elle m’a touché, que je n’ai pas su le cacher et que ça ne peut dès lors être vain ou inutile, moins encore si elle se permet de juger la pertinence de ma bonne volonté. A quoi s’attendait-elle exactement ? A ce que je jette sous ses pieds des diamants sur lesquels j’aurais fait graver : je suis toujours marié, je ne sais pas quoi faire de mon mariage, tu me bouscules, tu perds à force de manigances, tu me blesses, tu agites la plus détestable facette de ma personnalité, j’ai envie de toi, je te déteste, tu me plais, j’ai de l’estime pour toi, je veux pas faire de toi ma maîtresse, j’ai peur de te faire du mal, je crains de m’en faire ou je rêve de ton corps nu et offert ? Je préfèrerais crever que d’admettre le quart de ces vérités. Je veux bien m’ouvrir, mais à n’importe quel prix, pas si je n’obtiens rien d’autres, en retour, que son détachement. Face à lui, j’ai envie de lui hurler ô combien je l’emmerde, sincèrement. Je brûle de les envoyer paître, elle et sa fierté, dans un champ où l’herbe est plus verte, mais je m’accorde sur une invitation au silence avant de perdre en patience. Des excuses, j’en ai déjà formulées, par deux fois, explicitement et là, maintenant. Dès lors je songe que, si elle cherche à ce qu’on lui lèche les pieds, elle peut tout aussi bien prendre un chien. L’animal, il ne la décevra jamais. Quoiqu’on lui fasse, il bat de la queue. Il n’est pas vénéneux, il se tait et s’en va la queue entre les jambes dès que le ton monte. C’est ce que réclame son ego, alors qu’attend-elle ? Il en traîne une meute entière, au Club, qui rêverait de lever la patte sur sa jambe pour marquer leur territoire. Entre Alec et Tobias, elle a l’embarras du choix. Qu’est-ce qu’elle me veut exactement ? Je ne la comprends pas et, pis encore, je n’aime pas celle à qui je m’adresse. Je lui préfère celle qui, un soir, a trouvé assez de force en elle pour confesser que sa solitude la pèse. C’est à elle que je m’adressais, pas à la diva en manteau de vison. Alors, de guerre lasse, j’en déduis qu’elle avait raison. Elle n’est pas seulement coriace, elle est faite de duplicité et ça me fatigue. Ça m’épuise d’être le seul, entre nous deux, qui s’ouvre et qui se jette dans l’inconnu, sans raison valable, juste parce que je sens un truc enjôleur, au fond de mes tripes, qui fait sauter mes barrières. Je suis éreinté et je me prépare à lever l’encre de mon navire pour l’amarrer sur la première rive venu, tant qu’elle est sans retour.
Tandis que j’avale cul sec un verre servi au préalable, Raelyn me surprend pieds nus, au milieu de son salon, en train d’évaluer si sortir de sa vie est véritablement ce que je veux. Elle m’effare parce qu’une fois arrivé dans sa chambre, elle y demeura assez longtemps pour me persuader que j’y avais peut-être été un rien trop fort. Dans le fond, je ne suis pas un mauvais bougre. Je ne l’aime pas – ou plus – l’idée de l’avoir blessée parce qu’elle m’aura piqué au vif. Mon calmant reposé sur la table, je m’apprêtais seulement à affronter la sensation désagréable que laisse un t-shirt mouillé sur la peau, et je crois que, si elle ne m’avait pas interpelé avec, au fond de la voix, une apparente sincérité, j'aurais moins hésité. Je l’apprivoise comme le Petit Prince et son renard évidemment. Je m’avance à tâtons dans ses bois, parce que s’il est une chose dont je suis certain, c’est qu’elle est rusée et imprévisible, Raelyn. Elle me ferait confondre des vessies avec des lanternes, alors si j’interromps mon geste, si je tourne mes yeux vers, je la toise froidement. Je la détaille de toute ma hauteur, inquisiteur, et par-dessus-tout, sur la défensive. Je pare à toute éventualité tandis qu’elle ouvre la bouche.
J’étais prêt à tout affronter, mais pas ça, pas ce qui se profile à l’horizon. Plus de dédain. De la colère, oui, mais elle la sert. Avec moi, elle vaudra toujours mieux que les jeux de dupe et bien que j’ignore si ce sont mes fléchettes de reproches qui atteignirent leur cible ou une part d’elle qui redouterait simplement que s’achève notre indéfinissable relation, je ne peux plus m’en aller désormais. Je ne peux plus voguer vers des eaux moins troubles et plus rassurantes. Ce serait plus facile, certes, mais je m'en voudrai tant son discours est poignant et éloquent. Tout s’éclaire désormais. Elle ne fait pas exprès de rencarder mes confidences ou mes compliments, elle n’y croit pas. Elle aimerait, peut-être, mais elle ne se l’autorise pas. « Mais, j’ai de l’estime pour toi et c’est plus ton mode de vie que la vie que tu mènes qui me surprend. » tentais-je, profitant d’une pause imposée par ce qu’elle reprend son souffle. Pourquoi est-ce donc si difficile à accepter ? Et pourquoi ses interdits résonnent-ils à l’unisson avec mes propres craintes ? Je suis dépassé, mais soucieux de ne rien perdre de ces révélations, je me tourne vers elle, mon t-shirt prisonnier de mes mains. Je le serre un peu plus fort quand elle m’accuse, à juste titre, de l’avoir traitée comme un vulgaire meuble. De mon point de vue, l’acte était moins réducteur, mais je lui octroie ce point à l’aide d’une grimace. « Tu m’as giflé quand même. » m’essayais-je pour dédramatiser parce que je tique un peu.
Elle n’est pas la dernière à déresponsabiliser les hommes de leur statut d’adulte. Elle distribue les ordres et elle s’offusque telle une marâtre autoritaire quand ses ouailles ne lui obéissent pas. Elle part du principe que nul n’est en position de discuter ses impératifs. Entre l’hôpital et la charité, je ne saurais dire quel rôle lui colle à la peau. En revanche, je sais qu’elle ne s’y risque pas avec moi. La seule fois où elle veilla à ce que je ne néglige pas les règles du jeu concernait son rendez-vous avec l’arnaqueur et ressemblait moins à un ordre qu’à une précaution. Alors, pensif, je fronce les sourcils, mes yeux accrochés aux siens. Plus tôt, ils brillaient au loin comme ceux d’un chat. Maintenant qu’il me suffirait d’étendre le bras pour la toucher, leur authenticité me brûle la rétine. Ils luisent d’une intensité telle que je lui passe l’affront d’être comparé à un pauvre type et d’être assimilé au roi de menteurs. Je m’assois sur ces insultes parce que son but n’est vraisemblablement pas de me blesser, mais de m’obliger à ôter mes œillères. Je ne suis pas blanc immaculé dans cette histoire. Je tiens ma part de responsabilité et, cette fois, c’est moi qui ne sais pas quoi lui répondre. Alors, si la parole est d’argent, le silence est d’or : je me tais. Je n’ouvre pas la bouche. Il n’y a pas d’opprobre à s’avouer vaincu si c’est pour la bonne cause. Laquelle ? Je ne sais pas trop. En revanche, je ne peux décemment nié que cette fois, je n’ai pas seulement perdu la bataille, mais la guerre. Ce désir qui me consume depuis des jours, voire des mois, dépasse l’entendement désormais. Il est plus vivace qu’il n’a jamais été dès lors que cette tension, devenue familière, se vante d’être l’unique cause de cette dispute. Autant dire que ça laisse peu de place à la négociation. Il n’y a qu’un moyen d’enterrer la hache de cette belligérance et sans réfléchir outre mesure – ce qui sera peut-être une grave erreur, je fonds sur ces lèvres, encore, sans volonté d’initier entre nous un goût de trop peu. Je ne suis pas taillé dans le marbre ou dans un bois d’albâtre. Face à tous ces aveux qui s’acoquinent tantôt avec la détresse tantôt avec la vulnérabilité qu’engendre l’intégrité, je ne peux que déposer les armes à ses pieds, conscient que jamais plus je ne trouvai la force de reculer si elle ne me l’impose pas pour remettre les compteurs à zéro, conscient également qu’étant donné ses mésaventures de la veille, c’est peut-être prématuré. C’est sans doute la raison pour laquelle mes doigts ne s’aventurent pas plus loin que la cambrure de ses reins. Ce n’est pas timidité, mais précaution puisque je sais qu’il suffira d’un rien, d’une étincelle pour qu’elle soit mienne. C’est, à présent, une fatalité et j'en prends mon parti. Au diable même l'hypocrisie. |
| | | | | | | | (Amelyn #3) ► Help me make it through the night |
|
| |