When you looked over your shoulder For a minute, I forget that I'm older. I wanna dance with you right now. Oh, and you look as beautiful as ever And I swear that everyday'll get better, You make me feel this way somehow
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Lonnie Hartwell n'était pas le meilleur tireur de la police de Brisbane mais il avait au moins le mérite de se donner à cent pour cent pendant les exercices imposés qui consistaient à dégommer le plus de cibles possibles dans un laps de temps défini. Pendant plus d'une heure le flic avait enchaîné les différents ateliers préparés pour l'occasion, profitant d'un instant de répit entre deux scènes pour s'assurer qu'il n'avait pas tiré sur la jeune femme victime plutôt que sur le ravisseur qui la tenait en joug. La petite silhouette en métal ne portait aucune trace de balle, plutôt un bon signe pour Lonnie qui s'appliquait à ne pas faire de dommages collatéraux ou à se tirer malencontreusement dans le pied, un inconvénient de taille dans son métier comme dans sa vie privée. « Bien joué le bleu ! » Il n'était plus le dernier arrivé dans la brigade depuis le transfert de Megan mais certains trouvaient encore le moyen de ne pas utiliser son prénom pour le désigner, et si le flic avait répondu dans un demi-sourire fatigué il n'en restait pas moins qu'il se sentait maintenant assez légitime pour adresser un majeur tendu à Sam dont le regard avait vrillé en un quart de seconde. Cette journée s'en finissait plus et les bras endoloris du Hartwell le rappelait à l'ordre constamment alors qu'il tentait de faire passer la boucle du fusil par-dessus sa tête afin de ranger l'arme en toute sécurité. Il n'avait envie que d'une douche, d'un repas gras et de la présence de Romy à ses côtés. Tout était différent depuis que Gail avait emménagée chez lui dans l'attente d'un 'mieux' qu'ils espéraient trouver bientôt, et si Lonnie n'avait pas caché sa joie en installant ses valises dans l'appartement de la conseillère il devait tout de même faire avec le colocataire et la meilleure amie. Si Tad n'avait jamais posé de grands soucis dans la relation entre le flic et Romy tant il appréciait d'avoir une présence masculine à l'appartement, il n'en était pas de même avec Clara qui se contentait de lui envoyer des sms pour le prévenir qu'elle n'hésiterait pas à le tuer dans son sommeil si il prenait encore une fois la dernière tasse de café sans en refaire. Globalement la cohabitation se passait bien, mais le flic regrettait tout de même le manque d'intimité auquel il devait faire face un peu plus chaque jours, repoussant toujours au lendemain une potentielle question brûlante sur le fait de chercher autre chose, à deux. Il se disait toujours que c'était trop tôt, que Romy n'accepterait jamais de faire ce pas de géant alors qu'ils ne sortaient ensemble que depuis quelques mois, et ça poussait le flic à taire ses remarques alors qu'il entrait dans l'appartement pour trouver Clara affalée sur le canapé là où il avait juste envie de se détendre. La blonde avait mis de côté sa vie pour lui faire une place, acceptant qu'il devienne le troisième mousquetaire de la colocation sans poser de questions, lui laissant même un tiroir dans le dressing pour qu'il puisse ranger ses affaires autre part que dans sa valise, alors Lonnie faisait des concessions pour ne pas passer pour le rabat-joie de service. Les clés du cadenas dans les mains le flic avait repoussé lourdement la porte de son vestiaire avant d'adresse un sourire compatissant à Megan, la petite nouvelle, que l'équipe avait décidé de malmener pendant quelques temps, histoire de voir si elle avait le mental pour survivre. Il était passé par là, elle s'en sortirai tout comme lui, non sans se retrouver enfermée dans la salle des archives avant. Une douche, du gras, un lit, Romy. Tout ce qu'il demandait pour cette soirée et pas forcément dans cet ordre. Massant son épaule douloureuse en descendant les marches qui venaient à la sortie du commissariat Lonnie s'était néanmoins arrêté sur le perron alors que ses yeux s'acclimataient à la lumière extérieure et à la silhouette de la conseillère qui l'attendait sagement devant sa voiture. « Donc je présume que c'est un kidnapping ? » Très certainement. C'était devenu de l'ordre de l'inside joke entre le flic et la blonde qui s’échangeaient les week-end surprises histoire de garder la flamme aussi vive que possible, et ça tombait vraiment à pic pour le flic qui en avait grandement besoin. Sans attendre il avait rejoint Romy pour se laisser glisser contre elle, le poids de la journée s'écrasant nettement moins sur ses épaules souffrantes depuis qu'il avait posé le regard sur elle. C'était le genre de pouvoir qu'elle avait et dont il ne se lasserai jamais. « T'as intérêt de faire mieux que moi la dernière Ashby parce que je compte les points. » Lonnie avait fait disparaître son sourire niais dans un baiser avant de balancer son sac dans le coffre et de s'installer sur le siège passager de la petite citadine bien plus attrayante que son vieux tacot. « Et ça c'est ... » Attrapant du bout des doigts le bandeau style 'bien dormir en avion' posé sur le tableau de bord le flic avait jeté un coup d'oeil à Romy avant de hausser un sourcil jouer. « Mon dieu, tu vas enfin me faire découvrir ta chambre rouge ? » Encore une fois ça tournait autours de l'inside joke mais c'était devenu tellement banale entre les deux que Lonnie ne se formalisait même pas d'avoir cette conversation toutes fenêtres ouvertes devant le commissariat dans lequel il bossait. « Tu veux que j'y retourne vite fait pour les menottes ? » Sous le regard interloqué de Janice du service administratif qui avait fait semblant de ne pas le reconnaître Lonnie avait attaché sa ceinture sans même attendre la moindre réponses à des questions auxquelles elle ne répondrait pas, histoire de garder la surprise jusqu'au bout.
@Lonnie Hartwell & Romy Ashby ⊹ WHEN YOU LOOKED OVER YOUR SHOULDER FOR A MINUTE, I FORGET THAT I'M OLDER. I WANNA DANCE WITH YOU RIGHT NOW. OH, AND YOU LOOK AS BEAUTIFUL AS EVER AND I SWEAR THAT EVERYDAY'LL GET BETTER, YOU MAKE ME FEEL THIS WAY SOMEHOW
Elle débordait d'une bonne humeur qui irradiait depuis quelques jours ; trouvant chaque lever de soleil merveilleux, chaque plante verte qui survivait aux congés de sa collègue fabuleuse, et chaque petit plaisir du quotidien incroyablement fantastique. Romy s'extasiait sur à peu près tout, et s'il y avait une raison à cette bonne humeur quasi constante, pour l'heure la jeune femme la gardait pour elle, et se délectait de ce bonheur préservé comme s'il s'agissait de son jardin secret. Égoïstement. Malgré tout, consciente qu'il y avait un chrono qui s'était enclenché au moment même où avait commencé toute cette aventure qu'elle jugeait incroyablement extraordinaire, la conseillère avait fait le choix de mettre les formes pour placer Lonnie dans la confidence à son tour, le kidnappant pour un weekend entier. Ce ne serait pas véritablement une surprise puisqu'elle lui avait offert l'un de ces coffrets "nuit insolite perché au fond des bois" le soir du réveillon, mais la petite blonde ne l'avait pas prévenu qu'elle avait passé le cap de la réservation, et qu'ils dormiraient ce weekend loin de la colocation dynamique (terme édulcoré) qu'elle lui imposait depuis quelques semaines déjà. Elle adorait cette façon de vivre, mais concédait qu'ils étaient un peu à l'étroit dans l'appartement qu'elle partageait avec Tad, et qu'ils avaient besoin de temps à eux, ne serait ce que pour intégrer que les mois à venir seraient différents, incroyables, et inoubliables. « Donc je présume que c'est un kidnapping ? » La petite blonde avait soigné son entrée dans le champ de vision du flic sitôt ce dernier quittant son lieu de travail. Au volant de sa petite Fiat 500, lunettes de soleil sur le nez, elle arborait un sourire immense et hochait le menton en l'entendant viser juste quant à la raison de sa présence ici. "Je fais ça devant le commissariat en plus. Quelle insolence." D'ici une dizaine de secondes, il ne serait plus question de parler travail, mais pour l'heure, Romy s'autorisait à rire de la situation en voyant que Lonnie n'opposait aucune résistance en déposant son sac dans le coffre, puis elle le saluait d'un baiser sur les lèvres dès qu'il s'installait sur le siège passager. « T'as intérêt de faire mieux que moi la dernière Ashby parce que je compte les points. » La dernière fois était parfaite de A à Z, et la petite blonde ne laisserait pas Lonnie ternir ces souvenirs en les minimisant. "Ce sera différent tu peux en être certain. Tu pourras comptabiliser dix mille points sur ton compteur Hartwell." au moins, car de tous les week ends, celui ci serait incontestablement inoubliable. La jeune femme en avait prévu les moindres détails, et le premier d'entre eux était de cacher au flic le nom exact de leur destination. « Et ça c'est ... » Du bout des doigts il avait attrapé le bandeau de soie qu'elle avait placé sur le tableau de bord, bien en évidence. Il appartenait à Clara, mais cette dernière en possédait des dizaines. Il y avait peu de chances qu'elle remarque son absence. « Mon dieu, tu vas enfin me faire découvrir ta chambre rouge ? » L'oeil joueur, Lonnie lui glissait un regard taquin auquel elle réagissait par un petit rire. "Clairement. T'as pas remarqué mais dans le coffre j'ai des accessoires et des déguisements." Plutôt des plaids et des vivres pour tenir tout le weekend. Mais c'était un détail. « Tu veux que j'y retourne vite fait pour les menottes ? » Il était hors de question que Lonnie quitte cette voiture, aussi Romy s'activait et décidait de prendre le bandeau des mains de son petit ami pour le lui placer sous le nez et mettre le contact. Jamais elle n'avait été si rapide et efficace, mais c'est qu'il y avait encore un bout de chemin à faire, et qu'elle n'était pas certaine de tenir sa langue autant de temps. "C'est trop tard. On en a pour trois heures de trajet et je compte sur toi pour apprécier l'effort surhumain que je fais en conduisant si longtemps. Donc maintenant tu inclines le dossier du siège et tu te laisses bercer." Romy ne lui laissait pas franchement le choix, mais mieux valait pour le flic qu'il se repose, car la conduite de la petite blonde avait beau ne rien avoir d'une promenade de santé, le reste du weekend serait riche en rebondissements et elle avait besoin de l'avoir au top de sa forme.
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"Un peu sur la gauche ... non l'autre gauche, attends, bouge pas, je nous fais basculer sur le lit, et .... tadam, surprise !" D'un geste bref, elle avait retiré le bandeau des yeux de Lonnie, le laissant découvrir cette bulle de plastique perdue en pleine forêt dans laquelle ils allaient passer tout le weekend. L'endroit était assez minimaliste, composé à peine d'un couchage immense aux draps blancs dans lequel elle les avait entraînés avant même qu'ils se débarrassent de leurs chaussures, car après toute une soirée à rouler vers l'intérieur des terres, Romy était lessivée. "J'ai besoin de te parler de quelque chose." se nichant dans le creux de ses bras, la petite blonde faisait une abstraction totale du reste du monde, n'ayant d'yeux que pour son petit ami qui lui, semblait heureux de recouvrer la vue pour observer autour de lui. La nuit tombée rendait l'endroit idyllique, romantique. Elle n'aurait pas pu rêver mieux pour annoncer tout ce qu'elle avait à l'esprit, mais devait patienter encore quelques instants pour que les conditions soient optimales à la révélation de ce qui lui brûlait les lèvres ; ils venaient à peine d'arriver. "... mais je te laisse te mettre à l'aise avant de te sauter dessus. Pyjama. Plaid le plus grand du monde et Netflix version ciel étoilé. Normalement j'ai tout embarqué." mais rien n'était moins sûr, alors se détachant doucement, la petite blonde commençait déjà à mettre le bazar en ouvrant les sacs qu'elle avait empaqueté avant de venir et qui contenait leurs affaires.
Dernière édition par Romy Ashby le Mar 4 Fév 2020 - 22:58, édité 2 fois
When you looked over your shoulder For a minute, I forget that I'm older. I wanna dance with you right now. Oh, and you look as beautiful as ever And I swear that everyday'll get better, You make me feel this way somehow
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Idyllique était un terme bien trop terne pour décrire ce qu’il vivait en ce moment, malgré la colocation étrange dans laquelle il s’était fourré en acceptant de venir vivre dans l’appartement que la blonde partageait avec Tad, il n’y avait pas une seule ombre sur le tableau rempli de paillettes de Lonnie Hartwell dont le cœur ne faisait que s’emballer à chaque fois qu’il posait ses yeux sur Romy. D’habitude il aurait été du genre à penser au ‘trop beau pour être vrai’ qui l’aurait fait douter à la première escapade romantique, mais là c’était différent. Lonnie avait exprimé à haute voix et en toute conscience que la blonde était la bonne et qu’il était hors de question pour elle comme pour lui de terminer cette relation qu’il voyait s’étendre sur le (très) long terme. Les yeux maintenant habitués à la lumière de la ville Lonnie avait simplement haussé un sourire grand comme le monde en trouvant Romy appuyée contre sa fidèle Fiat 500 petit modèle qui lui allait comme un gant. Un kidnapping en bonne et due forme qui lui ferait oublier la douleur dans ses épaules et les maux de têtes qui s’étaient enchaînés toute la journée à cause du bruit des canons. « Je fais ça devant le commissariat en plus. Quelle insolence. » Le bleu avait déjà fait le tour de la citadine pour déposer ses affaires dans le coffre, là où Romy avait déjà tassé plusieurs sacs rempli de ‘on sait jamais’ qui le faisait toujours sourire. Au moins le plaid le plus grand du monde serait de la partie, ce qui signifiait donc qu’elle n’avait pas prévu de le larguer en pleine pampa en lui balançant que sa façon de marcher avait fini par la faire craquer. « Tu n’as donc aucune retenue, criminelle. » Le flic avait déposé ses lèvres sur celles de la blonde avant de préciser que ce week-end devait au moins être aussi parfait que le dernier afin de ne pas faire tomber leur côte de romantisme qui crevait déjà le plafond. « Ce sera différent tu peux en être certain. Tu pourras comptabiliser dix mille points sur ton compteur Hartwell. » Dix mille points ? Elle tapait dans le très haut niveau et ça le rendait plus qu’heureux de savoir qu’il n’était pas le seul à challenger son âme de grand romantique. « Je te prend au mot Ashby. » S’engouffrant dans l’habitacle de la petite voiture Lonnie avait tout de suite été attiré par le bandeau de voyage en soie déposé non sans arrière-pensée sur le tableau de bord. Ok, c’était donc la surprise jusqu’au bout mais pas le bon moment pour lui avouer qu’il était un poil claustrophobe, au moins il ne serait pas dépayser dans la cave de la blonde qui le retiendrait en otage accroché au plafond par des cordes. « Clairement. T’as pas remarqué mais dans le coffre j’ai des accessoires et des déguisements. » L’œil joueur et l’esprit maintenant perdu dans des images interdites au moins de dix-huit ans Lonnie avait ouvert la bouche pour répondre sans en avoir le temps de dire ou faire quoi que ce soit. Romy avait déposé le bandeau sur ses yeux pour le couper du monde et donc garder la surprise intacte. « Ok, j’accepte de jouer le jeu uniquement parce que je suis sûr que tout ça me va très bien. » Tournant le visage vers sa gauche en espérant ne pas louper celui de la conseillère d’une quinzaine de centimètres, le flic avait levé les mains en stipulant qu’il pouvait encore remonter les marches quatre par quatre pour quérir sa paire de menottes bien au chaud dans son casier. « C’est trop tard. On en a pour trois heures de trajet et je compte sur toi pour apprécier l’effort surhumaine que je fais en conduisant si longtemps. Donc maintenant tu inclines le dossier du siège et tu te laisses bercer. » Avait-il vraiment d’autres choix que d’accepter ? Les lèvres pincées Lonnie avait pris la jeune femme au mot en tournant la molette du siège, se retrouvant bientôt dans une position semi allongée qui accentuerait son envie de claquer une petite sieste. « J’aime quand tu me donnes des ordres. » Simplement murmurer alors que la voiture s’engageait vers l’inconnu total.
…
A tâtons dans le noir complet Lonnie s’était uniquement fié à la présence de Romy ses côtés pour retrouver son chemin, agissant comme un pantin désarticulé à qui on avait coupé les fils et se prenant une branche de temps à autre. Ça sentait la forêt et les grands espaces, et le flic avait maintenant très envie de retirer le bandeau avant de recouvrer la vue pour admirer le coin paradisiaque dans lequel il avait été traîné. « Un peu sur la gauche … non l’autre gauche, attends, bouge pas, je nous fais basculer sur le lit, et … tadam, surprise ! » Les yeux encore clos de toute l’obscurité qu’ils avaient mangés pendant trois heures de route Lonnie avait mis quelques secondes avant de s’habituer au contraste et de remarquer qu’ils se tenaient dans une bulle transparente grandeur nature, le genre de chose que l’on pouvait très bien retrouver dans le cadeau qu’il avait reçu à noël de la part de la blonde. « C’est … magnifique. Et ça vaut largement ces dix mille points. » Comme un gamin avec des étoiles plein les yeux il avait rapidement fait le tour de son habit du week-end qui offrait la meilleure vue possible sur la fin du coucher de soleil et les premières apparitions de la nuit. « J’ai besoin de te parler de quelque chose. » Oh. Il avait détourné la tête pour attraper le regard de Romy qui s’était niché dans le creux de son bras tendu, et si son ton de voix n’était en rien emplis de tristesse il n’en restait pas moins que le flic redoutait les conversations qui démarraient de cette façon, question d’habitude. « Quelque chose du genre ‘j’ai oublié de prendre du vin’ ou plus ‘nous deux c’était cool mais maintenant je vois que tes défauts’ ? » Parce qu’il ne pouvait pas y avoir quelque chose de cool derrière les ‘il faut qu’on parle’, du moins c’est ce qu’il avait toujours pensé. Le bleu s’était relevé sur les coudes avec la jeune femme avait pris possession des sacs pour foutre son bazar un peu partout. « … mais je te laisse te mettre à l’aise avant de te sauter dessus. Pyjama. Plaid le plus grand du monde et Netflix version ciel étoilé. Normalement j’ai tout embarqué. » Ça ne pouvait pas si grave si elle étalait devant eux le catalogue de toutes les choses à faire durant ce week-end, mais Lonnie gardait tout de même dans un coin de sa tête les questionnements qui lui brûlaient les lèvres avant de faire passer son t-shirt par-dessus ses épaules. Les mains dans les poches de son pantalon vichy le flic avait réduit la distance entre Romy et lui pour glisser ses lèvres dans le cou de la blonde. « Qu’est-ce qui se passe ? » Autant crever l’abcès tout de suite en arrêtant de s’imaginer le pire, parce qu’elle aurait tout de même eu la décence de l’amener autre part que dans ce coin hyper romantique si c’était pour lui annoncer une séparation.
Fini le travail, oubliée Brisbane, Tad avait promis de ne pas faire cramer l'appartement ; Romy pouvait sans la moindre petite retenue kidnapper Lonnie et organiser ce weekend qu'elle lui avait offert le soir du réveillon. Une bulle (littéralement) de bonheur, quarante huit heures où eux seuls existeraient ; la petite blonde avait plus que hâte de voir le Hartwell poser son regard sur la nuit étoilée qui s'offrirait à eux si la météo était de leur côté, sur le ciel dont les nuages auraient des formes qu'ils pourraient commenter pendant des heures. Devant le commissariat, elle n'avait pas eu la moindre gêne à commettre son délit, peu (voire pas) empêchée par sa victime qui semblait pour le moins heureuse de se soumettre à cet enlèvement de son plein gré. « Tu n’as donc aucune retenue, criminelle. » Aucune. Il était d'ailleurs temps de prendre la poudre d'escampette, et que Lonnie se prépare. Ce weekend serait le meilleur de sa vie. Elle en était persuadée. Elle l'espérait très fort. « Je te prend au mot Ashby. » Après un baiser, le flic s'était glissé sur le siège côté passager, et découvrait par la même le bandeau que Romy avait piqué à Clara et qui lui servirait d'assurance pour conserver la surprise intacte et jusqu'au bout. Elle le lui collait sur les yeux avant même qu'il ne puisse protester, et se projetait mentalement la surprise qu'elle s'apprêtait à lui faire pour se donner du courage face aux trois longues heures de conduite qui l'attendaient. « Ok, j’accepte de jouer le jeu uniquement parce que je suis sûr que tout ça me va très bien. » Si seulement il se voyait. La petite blonde se mordait la lèvre pour ne pas rire, préférant mettre ses mains sur le volant pour filer à destination avant de laisser Lonnie se dérober à ce masque de nuit dont le "Bitch" pailleté sublimait son visage. Elle indiquait d'ailleurs qu'il n'était nullement question de retourner au bureau, pas même pour récupérer les menottes, et à le voir abaisser son siège pour piquer un somme, elle en déduisait que c'était tout bon pour la première étape. « J’aime quand tu me donnes des ordres. » Ouh. Il serait servi. Pas d'indices, pas une petite chance de soulever le bout de tissu pour deviner leur destination ; Romy serait bien moins encline que ne l'avait été Lonnie à laisser traîner les indices. Même le GPS resterait tristement silencieux, et à peine sa main posée contre la sienne une fois la voiture lancée sur la voie rapide rendait le trajet plus vivant.
***
Le moment tant attendu arrivait donc. Après trois heures de route, dix minutes de marche à guider son aveugle de petit ami tout en trimbalant des bagages que son sens de l'organisation remarquable (non) avait rendus immenses et bien trop imposants, le duo en était enfin rendu à une toute petite chute du lit parfait de cette bulle parfaite perdue au sein de cette forêt parfaite, seuls au monde ou presque. Seigneur, que cela pouvait lui faire du bien de se retrouver flottant dans ce matelas moelleux après ce périple. « C’est … magnifique. Et ça vaut vraiment ces dix mille points. » Le sourire de Lonnie valait tout l'or du monde, et alors qu'elle se posait sur les coudes en observant son petit ami devenu enfant faire le tour de leur logement du weekend, Romy choisissait ce moment pour se lancer quant à cette révélation qu'elle avait à lui faire, car c'était parfait, et qu'elle avait besoin de partager son bonheur pour deux. Pour trois. Revenue dans ses bras, la petite blonde s'amusait quant au fait de le sentir paniquer, et riait à l'entendre partir dans une direction diamétralement opposé à ce qui se tenait sur le bout de sa langue depuis près d'une semaine déjà. « Quelque chose du genre ‘j’ai oublié de prendre du vin’ ou plus ‘nous deux c’était cool mais maintenant je vois que tes défauts’ ? » Non monsieur. Ni l'un ni l'autre. Retirant ses chaussures d'un mouvement du pied, Romy attrapait son sac pour en sortir un sweat (le vieux hoodie du dimanche) et une paire de chaussettes en pilou ; ce qui signifiait qu'ils allaient passer du temps à refaire le monde sous le plus grand plaid du monde, et que tout allait parfaitement bien. Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour se mettre complètement à l'aise (en d'autres termes : étaler son bazar sur le sol) et se replacer dans les bras du Hartwell en entremêlant ses jambes aux siennes. Son menton contre son cou, elle dissimulait mal ce sourire immense qu'elle aurait aimé qu'il interprète plutôt que de se focaliser sur ses craintes, mais le : « Qu’est-ce qu'il se passe ? » qu'il lui balançait de la même façon qu'on enlèverait un sparadrap suffisait à lui faire comprendre que ce n'était pas le cas. Pas encore. "Arrête de paniquer, ok ? Ou alors panique. Je panique." commençait elle, le repoussant finalement doucement sur le dos de façon à prendre le dessus et à laisser ses lèvres se perdre contre les siennes un bref instant. "Je sais pas ce que tu risques de penser de tout ça, mais je suis heureuse. J'ai jamais été aussi heureuse que là tout de suite maintenant. Et c'est grâce à toi. Pas parce que je suis une boule de guimauve quand t'es là mais parce que ..." Son sourire d'imbécile aurait pu illuminer toute la forêt, irradier jusqu'au bout de la terre, et alors qu'elle se relevait à moitié en l'entraînant avec elle, Romy approchait son visage de celui de Lonnie pour tenter de lui faire comprendre que quelque chose se tramait, que la nouvelle qu'elle avait à lui annoncer n'avait rien de triste ; bien au contraire. Ils n'étaient ensemble que depuis quelques mois, mais cela ne faisait pas une grande différence au fait qu'elle demeurait persuadée qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Elle savait que le flic ressentait la même chose, ils n'avaient jamais eu besoin d'en parler pour le comprendre. Du premier coup d’œil à cet instant magique, Romy n'avait jamais douté du fait qu'ils étaient liés. Qu'ils le seraient toujours. Un fait d'autant plus vrai aujourd'hui. "... tu m'agaces à penser que je vais te quitter à tout bout de champ. Je t'aime idiot. Et si je t'ai amené au fin fond d'une forêt pour regarder les étoiles, c'est parce que je voulais être seule avec toi. Même si on est plus vraiment que tous les deux depuis environ un mois et demi." Et là Lonnie Hartwell, il fallait faire fonctionner ses neurones pour comprendre qu'un amas de cellules chamboulait la vie de la petite blonde dont les matinées étaient désormais vouées aux nausées et aux envies de dévaliser le rayon layette de chaque magasin petite enfance qu'elle croisait. Cherchant désespérément à attraper son regard, Romy prenait le visage du flic entre ses mains, poursuivant le plus sérieusement du monde : "C'est pas le moment de te tirer acheter des clopes pour ne plus jamais revenir. Je te retrouverais. J'ai des relations à la police tu sais." sans toutefois garder sa poker face bien longtemps. "Dis quelque chose ..." Sois heureux avec moi, aurait été plus correct. Reposant son front contre le sien, la jeune femme avait fini par assumer (enfin) ce sourire gigantesque et cette situation qui l'emplissait de joie. C'était la première fois qu'elle en parlait à quelqu'un, et ce quelqu'un était celui dont l'avis importait le plus.
When you looked over your shoulder For a minute, I forget that I'm older. I wanna dance with you right now. Oh, and you look as beautiful as ever And I swear that everyday'll get better, You make me feel this way somehow
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C’était là qu’il était le plus heureux, perdu dans les bras de Romy, dans son regard qui arrivait à le faire passer d’une boule de stress maussade au petit-ami parfait qui n’avait jamais été plus en joie que depuis qu’elle était dans sa vie. De toutes les relations qu’il avait eues auparavant (pas des masses donc) Lonnie n’avait jamais, jamais, été aussi sûr de lui. Romy était la bonne, la seule, celle avec qui il voulait passer toutes les journées du reste de son existence. La plupart de ses amis avaient soulevés le côté un peu rapide de cette relation, et le flic avait balayé d’un geste de la main toutes les remarques parce que seul comptait son avis à lui et cet amour rempli de paillettes et de bonheur pour lequel il était prêt à tout. Sous les étoiles qui commençaient à pointer le bout de leur nez Lonnie avait déversé dix mille point à la conseillère qui s’affairait déjà à sortir ses affaires des immenses sacs qu’elle avait cru bon de prendre avec elle le temps d’un week-end. Un bonheur pur et parfait qui avait néanmoins était coupé par un ‘il faut que je te dise quelque chose’ qui avait réveillé les pires craintes du Hartwell. Elle n’aurait pas fait tout ça pour simplement rompre avec lui alors qu’ils s’apprêtaient à passer un week-end entier ensemble sous les étoiles, mais le flic ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer le pire alors qu’il se redressait sur ses coudes pour jeter un coup d’œil à Romy, pas du tout affolée par la bombe qu’elle venait de lâcher sur lui. Mais le corps de la conseillère reposant contre le sien et leurs jambes entremêlées, alors que Lonnie passait un bras dans le dos de la blonde pour la nicher au plus près de lui, n’étaient pas forcément les signes d’une rupture soudaine. « Arrêtes de paniquer, ok ? Ou alors panique. Je panique. » Le flic avait pris une grande inspiration afin de calmer son cœur qui jouait du tambour, conscient qu’il devait se plier aux demandes de la jeune femme pour ne pas passer pour le parfait crétin qui s’inquiétait de tout, tout le temps. « Non, personne ne panique. Pas dans un environnement comme celui-là. » Le regard tourné vers le ciel que l’on pouvait parfaitement voir sous la bulle de la plastique étrangement bien isolée, Lonnie avait accepté avec douceur que Romy prenne le dessus sur lui et avait accueilli son baiser en déposant sa paume dans la nuque de la blonde. « Je sais pas ce que tu risques de penser de tout ça, mais je suis heureuse. » Entourant la conseillère de ses bras Lonnie avait haussé un sourire sur ses lèvres en hochant simplement la tête. « J’ai jamais été aussi heureuse que là tout de suite maintenant. Et c’est grâce à toi. Pas parce que je suis une boule de guimauve quand t’es là mais parce que… » Elle s’apprêtait à cracher le morceau, le discours déjà préparé dans son esprit qu’elle avait dû se passer en boucle dans la voiture alors que le Hartwell avait piqué un somme pour décompresser de sa journée, son magnifique bandeau sur les yeux. « Tu sais très bien que moi aussi … y’a rien qui pourra changer ça … même si tu m’avoues que t’es recherché dans tout le pays. » C’était sa façon à lui de voir les choses, de les exprimer aussi. Mais Lonnie savait parfaitement que cette conversation était sérieuse, alors il avait simplement déposé un nouveau baiser sur les lèvres de Romy avant de la laisser continuer son monologue pour ne pas qu’elle en perdre le fil. « … tu m’agaces à penser que je vais te quitter à tout bout de champ. Je t’aime idiot. » Ok, là il avait le droit de respirer convenablement et d’oublier tout ce qui lui était passé par la tête pendant une poignée de secondes. « Moi aussi je t’aime. » Simplement murmuré entre ses lèvres alors qu’il traçait des arabesques sur le dos de la blonde. « Et si je t’ai amené au fin fond d’une forêt pour regarder les étoiles, c’est parce que je voulais être seule avec toi. Même si on est plus vraiment que tous les deux depuis environ un mois et demi. » Relevé de moitié, les bras entourant toujours le corps de la conseillère, Lonnie Hartwell avait froncé les sourcils en essayant de balayer le fait qu’elle ne pouvait pas parler de la nouvelle colocation dont il faisait partie. Non, ça voulait dire autre chose et il avait du mal à comprendre. Pour un inspecteur il n’en menait pas large. « Je… » Son visage entre les mains de Romy dont le regard perçant essayait de capter son attention pour ne pas qu’il se déleste de cette conversation, Lonnie avait senti les larmes envahir le bleu de ses yeux alors qu’il connectait enfin 2+2. Du moins, 1+1=3. « C’est pas le moment de te tirer acheter des clopes pour ne plus jamais revenir. Je te retrouverai. J’ai des relations dans la police tu sais. » Romy essayait de garder son calme pour ne pas attirer une crise de panique chez le flic qui ne l’avait pas lâché du regard alors qu’un début de sourire était en train de naître sur ses lèvres, un rictus qu’il garderait pendant des jours et des jours jusqu’à ce que ses zygomatiques abandonnent d’eux-mêmes. « Dis quelque chose… » Dans sa gorge les mots restaient coincés alors qu’il essayait de mettre de côté les signaux d’alarme dans sa tête qui lui hurlaient déjà de rechercher la meilleure marque de poussette et de tout de suite prendre rendez-vous avec une crèche. « Je suis complètement fou de toi et tu n’aurais pas pu me rendre plus heureux. » Le flic était perdu, enveloppé dans une bulle de bonheur qui le rendait complètement sonné, incapable de dévier son regard de Romy dont le sourire lui arrivait jusqu’aux oreilles. Le front contre celle qui deviendrai bientôt la mère de son enfant Lonnie avait enfin réagit après de longues secondes de léthargie. D’un geste il avait relevé Romy pour qu’elle soit complètement assise sur lui, une main dans sa nuque et l’autre sur sa taille alors qu’il se penchait en avant pour l’embrasser. « Comment s’est arrivé ? Enfin non, je sais comment ça peut arriver mais … » C’était vraiment ça, le bonheur. Complet, infaillible, le genre qui n’arrive qu’une fois, qu’avec une seule personne. Les yeux du flic ne pouvaient pas cacher cette vérité, cette sensation de ne plus être seulement le petit-ami mais l’homme de sa vie, celui avec lequel elle envisageait tout le reste de son existence. « Comment tu l’as appris ? J’ai rien remarqué… » Parce que les première phases d’une grossesse étaient toujours accompagnées de nausées, et si la blonde prétendait qu’ils n’étaient plus seuls depuis un mois et demi maintenant alors Lonnie était complètement passé à côté de cette grande révélation. « Reste avec moi pour toujours Romy Ashby. » Il avait été tenté d’utiliser son prénom complet histoire de marquer le coup mais le flic ne voulait pas briser cet instant en l’énervant même pour rigoler. Complètement absorbé par le regard de la blonde il l’avait serré bien plus fort qu’à l’ordinaire pour bien lui faire comprendre qu’il ne partirai pas, et qu’il serait toujours là pour elle comme pour le kiwi.
Ce n'était sans doute pas nécessaire d'avoir embarqué les trois quart de leur appartement pour se rendre dans cette bulle au fin fond des bois, mais comme l'avait souligné Clara ; la forêt ne disposait pas de tout le confort, alors ces trois sacs remplis à leur maximum n'étaient pas de trop. Un pour les vêtements, un au cas où le shampoing n'était pas fourni dans leur kit de bienvenue, un autre pour contenir le plus grand plaid du monde et l'ordinateur portable ... rien n'était superflu, et en se défaisant de ses vêtements pour revêtir un pyjama confortable, Romy avait tous les voyants au vert pour annoncer la nouvelle qui lui chatouillait le bout de la langue depuis un peu plus d'une semaine déjà. Lonnie venait de glisser son bras derrière elle pour l'attirer contre lui, et alors que la petite blonde se complaisait dans la douceur de ces draps après trois heures de voitures éprouvantes (rien que ça) elle lui confiait être gagnée par la peur de ce qu'elle avait à dire. « Non, personne ne panique. Pas dans un environnement comme celui-là. » Le cadre était idyllique, la nuit étoilée rendait ce qui se passait au dessus de leur tête tout à fait magique, et alors que son regard se perdait dans le bleuté des iris du Harwell, Romy avait fini par se focaliser uniquement sur lui en prenant le dessus, en lui confiant ce qu'elle ressentait pour poser les bases convenablement. « Tu sais très bien que moi aussi … y’a rien qui pourra changer ça … même si tu m’avoues que t’es recherché dans tout le pays. » Déjà qu'il n'avait appris son véritable prénom que récemment... ce serait le pompon. Lonnie semblait bien décidé à ne pas disparaître, et c'était pour le mieux vu ce qu'elle avait à lui annoncer. « Moi aussi je t’aime. » La aussi, la petite blonde s'en rassurait, sentait la crainte s'envoler pour laisser place au profond bonheur que lui avait apporté cette nouvelle qu'elle se devait de transmettre au rouquin. Ses lèvres contre les siennes, elle retenait mal son sourire immense, puis révélait à demi mots qu'elle attendait un enfant. Qu'elle en était plus qu'heureuse, et visiblement, elle comprenait que lui l'était également. A sa façon de lui sourire, de la regarder, de laisser ce : « Je… » sortir d'entre ses lèvres alors qu'il prenait son visage entre ses mains pour mieux la regarder. Romy lançait un trait d'humour en l'informant qu'il n'était pas question de prendre la fuite, mais Lonnie semblait au moins autant ravi qu'elle ne l'était, et cela la soulageait d'un poids immense. Il était la première personne à qui elle parlait de cette crevette, et la plus importante à ses yeux. « Je suis complètement fou de toi et tu n’aurais pas pu me rendre plus heureux. » Oh. Un nouveau sourire grand comme le monde lui ornait désormais le visage alors que ses bras l'entouraient pour le serrer contre elle, accompagnant le geste du flic qui semblait vouloir l'amener au plus proche de lui. « Comment c’est arrivé ? Enfin non, je sais comment ça peut arriver mais … » Le pourquoi du comment était effectivement simple à comprendre, mais cette question avait au moins eu le mérite de faire rire une Romy dont le coeur bondissait de joie. « Comment tu l’as appris ? J’ai rien remarqué… » Qu'il se rassure, elle non plus. Secouant du menton, la petite blonde soufflait : "Je l'ai su de la façon la moins romantique qui soit en faisant une prise de sang." après avoir fait le malaise le plus rocambolesque qui soit au travail, mais mieux valait zapper les détails pour conserver les apparences. "J'avais rien remarqué non plus jusque là. Et je n'en ai parlé à personne parce que c'est trop tôt. Je voulais attendre de m'assurer que tout allait bien avant de t'informer ... et j'avais pas vraiment prévu que ça nous arrive, mais je suis heureuse. J'ai pas trop de nausées ou de conneries dans ce genre là pour l'instant mais ça va sûrement arriver. C'est vraiment ... tout récent." Romy ne réalisait d'ailleurs pas que leur vie toute entière allait changer. Elle ne s'était jamais vue mère. Elle ne s'était jamais vue menant une vie de couple aussi sérieuse à tout juste vingt sept ans, mais si avec Lonnie tout n'était qu'évidence, leur crevette le serait tout autant. Elle l'aimerait. Elle l'aimait déjà. « Reste avec moi pour toujours Romy Ashby. » C'était prévu, et à sa façon de la maintenir tout contre lui, Lonnie n'avait pas vraiment l'intention de la laisser filer ... "Hors de question que je disparaisse. De toute façon je finirais sûrement aussi ... visible que possible dans les mois à venir. Tu me repéreras très vite." Un rire léger lui échappait alors qu'elle se laissait retomber sur le dos, l'entraînant avec elle dans sa chute en prenant soin de les envelopper du plus grand plaid du monde au passage. "Tu sais si on ne me l'avait pas dit je ne l'aurais pas su. Je n'ai rien vu venir, rien senti non plus. Et même là tout de suite maintenant j'ai du mal à réaliser qu'il y a un bébé grand comme un grain de riz qui fait sa vie là dedans." Pour le moment, Romy n'avait pas pris le réflexe de glisser sa main contre la peau de son abdomen, se contentant de se familiariser avec la nouvelle de façon plus cérébrale puisque son corps n'avait pas bougé d'un pouce. Peut être (sûrement) que cela changerait dans les semaines à venir, mais pour l'heure elle se contentait de voir venir, et de se blottir contre Lonnie pour partager avec lui ce moment si précieux. Neuf mois ne seraient pas suffisant pour les habituer à cette nouvelle vie à trois.
When you looked over your shoulder For a minute, I forget that I'm older. I wanna dance with you right now. Oh, and you look as beautiful as ever And I swear that everyday'll get better, You make me feel this way somehow
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Romy avait embarqué beaucoup trop de sacs pour un seul week-end, mais c'était l'une des choses qu'il préférait chez la blonde qui avait toujours une solution de secours à n'importe quel problème pouvant se poser sur son chemin. Elle était préparé et méticuleuse là où Lonnie avait tendance à toujours tout remettre au dernier moment jusqu'à ce que la pression lui tombe sur les épaules et qu'il soit obligé de le faire. Ce week-end était parfait simplement parce qu'elle était là, avec lui, que rien ne pouvait venir percer leur bulle de bonheur pendant les prochaines quarante huit heures qui lui feraient le plus grand bien. Rie ne pourrait mal se dérouler, alors pourquoi Lonne avait-il autant peur de la voir se dérober à cette histoire qu'il considérait déjà comme la plus belle de sa vie ? Les bras passé autours de la conseillère pour l'attirer au plus près de lui, emmailloté dans les draps frais, le flic avait attendu avec impatiente les paroles de la blonde afin de se rassurer sur le pourquoi du comment de ce kidnapping auquel il ne s'était pas attendu. Romy avait pris le dessus sur lui pour lui confier tout ce qu'elle avait sur le cœur, tous ces mots que le bleu s'était retenu de dire de peur d'aller trop vite et d'apporter le mauvais œil sur son couple. Un sourire immense sur les lèvres le Hartwell avait confié ses sentiments, non sans ressentir cette soudaine envie de faire tourner son monde autours de Romy, ce soir comme pour toujours. Elle était tout ce qu'il avait toujours attendu, la seule personne qu'il souhaitait retrouver après le boulot, peu importe ce qu'elle avait à lui dire Lonnie serait toujours là pour écouter le moindre de ses mots. Des mots auxquels il ne s'attendait pas, laissant apparaître sur son visage tout le bonheur du monde alors que ses yeux se remplissaient déjà de larmes de bonheur incontrôlables. Romy et lui, perdus dans ce bonheur qui n'appartenait qu'à eux, dans cet instant où elle avouait que tout allait changer à partir de maintenant. Les mains autours du visage de la blonde Lonnie avait pris un instant pour remettre de l'ordre dans ses pensées, pour faire le tri entre l'immense feu de joie à l'intérieur de son cœur et l'envie de poser mille et une question à la jeune femme. Pour le moment il se contentait de l'embrasser, la serrant plus fort encore afin qu'elle ne se déleste pas de cette étreinte, aujourd'hui, pour toujours. « Je l'ai su de la façon la moins romantique qui soit en faisant une prise de sang. » Une prise de sang ? Les sourcils du Hartwell s'étaient froncés un instant avant que la conseillère n'efface son inquiétude par de nouvelles paroles pleines de douceur. « Pourquoi t'as fait une prise de sang ? » Ok, ça l'inquiétait plus qu'il n'aurait bien voulu le faire croire, préférant faire taire sa petite alarme intérieure en embrassant de nouveau Romy qui n'arrêtait pas de sourire depuis de longues minutes. « J'avais rien remarqué non plus jusque là. Et je n'en ai parlé à personne parce que c'est trop tôt. Je voulais attendre de m'assurer que tout allait bien avant de t'informer ... et j'avais pas vraiment prévu que ça nous arrive, mais je suis heureuse. J'ai pas trop de nausées ou de conneries dans ce genre là pour l'instant mais ça va sûrement arriver. C'est vraiment ... tout récent. » Alors ce moment n'était vraiment qu'à eux. Bien heureux d'être le premier au courant de cette information capitale Lonnie avait fait un tour mental de toutes les choses qui allaient bientôt changer dans sa vie, dans celle de la blonde, dans ce couple qu'ils formaient depuis quelques mois et qui prenait maintenant un sens nouveau. Il se voyait déjà l'annoncer à sa mère, à Harvey, et d'imaginer la réaction de ses proches le comblait d'un bonheur qu'il n'avait jamais ressenti auparavant. « Alors tout va bien, non ? Pour toi et pour... » Sans même finir sa phrase le flic avait porté son regard sur le ventre de Romy, un réflexe auquel il fallait qu'elle s'habitue à partir de maintenant. Il était encore trop tôt pour mettre un mot sur la petite chose qui prenait forme dans le ventre de la blonde, mais le flic savait – à cet instant – qu'il l'aimait déjà plus que tout. Formulant une demande qui avait tout d'un ordre à prendre au sérieux, Lonnie avait resserré son emprise pour aller nicher ses lèvres dans le cou de la conseillère, déposant un chemin de baiser qui prenait fin sur ses lèvres. « Hors de question que je disparaisse. De toute façon je finirais sûrement aussi ... visible que possible dans les mois à venir. Tu me repéreras très vite. » Le rire du flic s'était mêlé à celui de la blonde alors qu'elle les faisaient basculer dans le plus grand plaid du monde, là où tout prenait son sens. Traçant des formes du bout de son pouce sur l'épaule de Romy le bleu avait photographié mentalement ce moment, à l'abri dans leur bulle de plastique et de bonheur, oubliant complètement le monde autours d'eux. « Tu aura toutes les nuggets du monde même si il est 4 heures du matin … » Il en riait, déposant ses lèvres sur le front de la jeune femme avant de reprendre d'un ton plus sérieux. « Je veux passer le reste de ma vie avec toi. » Des rêves plein la tête Lonnie avait laissé un sourire prendre possession de ses lèvres alors que des idées de mariage et de maison lui germaient dans l'esprit. « Tu sais si on ne me l'avait pas dit je ne l'aurais pas su. Je n'ai rien vu venir, rien senti non plus. Et même là tout de suite maintenant j'ai du mal à réaliser qu'il y a un bébé grand comme un grain de riz qui fait sa vie là dedans. » C'était donc une surprise autant pour elle que pour lui, mais ça rendait le tout encore plus beau dans les yeux du Hartwell qui ne pouvait s'empêcher de jeter un coup d'oeil à l'endroit où poussait maintenant son enfant. « Tu crois qu'on est prêts ? » Étrangement, comme une sensation d'absence qui avait trop longtemps marqué sa vie, Lonnie s'était imaginé reproduire les mêmes erreurs que son père, et ça faisait monter en lui une panique nouvelle. « Non, je sais qu'on est prêts. Parce que je t'aime, que tu m'aimes, et que se passera pour le mieux tant qu'on est tous les … trois. » Pour la première fois depuis la grande annonce le flic avait entremêlé ses doigts à ceux de Romy avant de les porter sur la peau de la blonde, là où tout prenait maintenant un sens nouveau.
Elle avait encore du mal à comprendre que tout allait changer, que rien ne serait plus jamais comme avant tant tout semblait encore parfaitement normal. Il n'y avait eu aucun signe annonciateur à la venue de ce grain de riz, aucune volonté de forcer le destin, et probablement que si ce passage à l'infirmerie de la prison n'avait pas bouleversé sa journée de jeudi dernier, Romy ignorerait encore tout de ce bébé qui lui avait élu domicile sous le nombril. Pour l'instant ce n'étaient que des mots scientifiques sur un bout de papier, que des rendez vous pris au St Vincent pour s'assurer que tout se passait bien, mais aux yeux de la blonde cet enfant qu'elle n'avait pas prévu d'avoir lui apparaissait comme étant une bénédiction. Non pas qu'elle ait déjà mûr l'idée. A en juger par le sourire immense qui ornait les lèvres de Lonnie, ce dernier était ravi également. Il n'avait pas l'air de vouloir fuir, ni prévu non plus de paniquer. Ses bras encerclaient toujours sa taille et elle tâchait de garder en mémoire ce moment aussi doux pour pouvoir se le repasser en boucle dans les jours à venir. « Pourquoi t'as fait une prise de sang ? » Il avait froncé les sourcils lorsqu'elle avait énoncé les circonstances de cette découverte, et Romy tachait d'effacer avec douceur ces inquiétudes dans un baiser déposé sur le sommet de sa chevelure. "Parce que je me sentais pas hyper bien. Mais rien de bien alarmant, pour le moment tout est normal pour moi." Romy n'osait pas vraiment s'attarder sur le sujet, préférant garder les détails pour plus tard pour la simple et bonne raison qu'elle les ignorait. Il y avait peu de chances que ce début de grossesse se passe mal ... mais elle n'avait jamais été enceinte et gardait en tête que le malheur pouvait se poser sur n'importe qui. Elle comprise. Ça n'avait toutefois pas été une raison de garder cette nouvelle pour elle, et si Romy voulait attendre d'entendre le coeur de son bébé et s'assurer qu'il avait bien une composition normale pour en informer Lonnie, la petite blonde avait revu son projet pour ne pas tenir à l'écart le flic qui avait autant de responsabilités qu'elle dans cette naissance. « Alors tout va bien, non ? Pour toi et pour... » Normalement. Opinant du chef en faisant remonter le menton du Hartwell vers son visage, elle tentait de se montrer la plus rassurante possible, se gardant bien de mettre la charrue avant les bœufs et de ne pas tenter le diable en affirmant haut et fort que tout allait bien sans certitude. "Pour le moment. On doit le voir vendredi après midi. Je sais que tu travailles pas, je l'ai vu sur ton planning." Romy ne fliquait pas les faits et gestes de son petit ami, mais avait manœuvré pour s'assurer que Lonnie serait là pour ce moment qui marquerait d'une pierre blanche le début de cette nouvelle vie. Pour l'heure tout était abstrait, mais dès que l'administratif s'y mêlerait ni l'un ni l'autre ne pourrait nier que leurs vies allaient changer du tout au tout. Cette crevette verrait le jour et les comblerait de bonheur. « Tu auras toutes les nuggets du monde même si il est 4 heures du matin … » Il la couvrait de baisers, formait de leur cocon sous le plus grand plaid du monde l'antre de la douceur, et tous deux flottaient littéralement sur un nuage duquel ils ne voulaient plus jamais repartir. "J'espère ne pas être ce genre de femmes." La blonde fronçait les sourcils, se notant mentalement de jeter un œil sur les livres de maternité qui concernent l'alimentation histoire de devenir la mère la plus healthy qui soit pour le grain de riz. "Désinstalle Uber Eats d'ailleurs, on se mettra à manger sainement." Terminé leurs comportements d'adolescents et leurs faiblesses face au traiteur chinois ; Romy se faisait la promesse d'être un modèle de santé à en faire pâlir Gwyneth Paltrow. « Je veux passer le reste de ma vie avec toi. » Cela faisait effectivement parti du contrat, et elle était contente de constater que le Hartwell était sur la même longueur d'ondes. Dans un demi sourire, la petite blonde répondait contre ses lèvres que : "C'était ma vision du kidnapping .... dans le genre pour toujours. Ou du moins pendant dix huit ans plus les années de fac." Ils n'étaient pas encore au stade de s'imaginer le grain de riz diplômé de l'université, ils n'en étaient même pas au moment fatidique de la première échographie, mais c'était si simple de s'imaginer élever cet enfant, et Romy ne dirait jamais à quel point ce moment la rendait heureuse mais son sourire immense parlait pour elle. Passé les trois premières heures de panique la petite blonde était désormais folle de joie à l'idée d'écrire ce nouveau chapitre de leurs vies. « Tu crois qu'on est prêts ? » Pas le moins du monde, mais les préparatifs étaient ce qui rendait cette grossesse excitante, car au delà du matériel, il fallait intégrer le fait que leur monde se concentrerait autour d'une seule et même personne désormais. Neuf mois étaient un minimum. « Non, je sais qu'on est prêts. Parce que je t'aime, que tu m'aimes, et que tout se passera pour le mieux tant qu'on est tous les … trois. » Lonnie avait entremêlé ses doigts aux siens, et Romy l'avait en retour amené contre elle, se blottissant dans ses bras pour admirer le sommet de leur bulle qui donnait sur cette nuit bientôt parfaitement noire. Qu'il se prépare : quémander des mcdo au beau milieu de la nuit ne serait pas au programme, mais se servir de ses bras comme d'oreillers pour être confortablement installée serait au programme. "On a des semaines entières pour se préparer à sa venue au monde. Laisse moi profiter d'avoir encore une format standard. J'aime bien dormir sur le ventre, et avoir un dressing immense." soufflait elle en ramenant le plaid par dessus ses épaules, presque au dessus de son nez. ".... et je te vois venir Hartwell. Pour le moment je vis encore dans le déni et j'imagine que je vais pouvoir caser le berceau entre mes sacs à main et mes pulls en grosses mailles." Romy était sérieuse, et n'hésiterait d'ailleurs pas à sortir la carte des hormones si Lonnie protestait contre cette idée.
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A partir de maintenant toute la vie de Lonnie allait tourner autours de ce petit être qui avait élu domicile dans le ventre de la blonde, ainsi qu'autours d'elle puisqu'il se plierait en quatre pour la moindre de ses volontés. Osant à peine poser ses yeux sur le ventre de Romy tant le bonheur qu'il ressentait l'empêchait de se focaliser sur autre chose que les yeux de la conseillère qui ne l'avait pas quitté, le flic se retenait de ne pas faire la danse de la joie au milieu de leur bulle de bonheur. C'était donc ça, la véritable raison de ce kidnapping, et jamais le Hartwell ne pourrait mettre la barre plus haute qu'elle ne l'avait fait aujourd'hui. Elle gagnait, aujourd'hui comme pour toujours. Les bras autours de la jeune femme pour ne jamais la laisser partir Lonnie avait tout de même froncé les sourcils à l'annonce d'une prise de sang que la blonde avait du faire et qui s'était révélée porteuse de la grande nouvelle. En un baiser qu'elle déposait sur le sommet de son crâne Romy avait effacé toutes les craintes du flic qui se satisfaisait de la savoir en bonne santé, elle comme le grain de riz. "Parce que je me sentais pas hyper bien. Mais rien de bien alarmant, pour le moment tout est normal pour moi." Ouais, ça ne le rassurait qu'à moitié mais le rouquin avait décidé de lui faire une confiance aveugle, notant tout de même qu'il ferait plus attention à la santé de la jeune femme dans les jours à venir. « Tant mieux alors. Mais tu fera attention, ok ? Si tu te sens pas bien il faudra qu'on aille chez le médecin. » Il utilisait le pronom 'on' pour bien marquer le coup, pour prouver à Romy qu'il ne lâcherai pas l'affaire pour les dix prochaines années, voir pour toute l'éternité vu qu'il ne comptait pas s'échapper à ses nouvelles responsabilités. Tout se passerai bien, pour elle comme pour le petit être à l'intérieur de son ventre, il fallait qu'il s'en persuade pour ne pas tomber dans le cliché du futur papa paranoïaque qui décide de tout pour sa compagne. Romy était, de toute façon, bien trop têtue et indépendante pour lui laisser le choix. Le rassurant d'une voix calme la blonde avait fini par ajouter un : "Pour le moment. On doit le voir vendredi après midi. Je sais que tu travailles pas, je l'ai vu sur ton planning." qui avait haussé un sourire sur les lèvres du bleu. Elle le connaissait par cœur, de son tempérament à son emploi du temps, rendant ce moment encore plus important pour Lonnie qui n'hésitait pas déposer ses lèvres sur celle de la conseillère. « Vendredi, c'est noté. » Impossible d'oublier cette information capitale, ni le sourire sur le visage de Romy qui semblait tout aussi heureuse que lui de vivre cette nouvelle aventure. En faisant basculer leur corps sur le lit le flic avait attiré le corps de la jeune femme à ses côtés non sans la couvrir de baisers nécessaires, le genre qui restent gravés dans la peau, qui fait qu'on oublie le monde qui semble s'être arrêté de tourner. Elle aurait tout, même si il devait se lever en pleine nuit pour aller lui chercher de la glace d'une saveur spécifique qui n'existait que dans la petite supérette bio à 15 kilomètres de l'appartement. "J'espère ne pas être ce genre de femmes." Romy avait froncé les sourcils, soulevant un rire chez le flic dont les lèvres pincées taisaient une remarque sur le fait qu'elle finirait forcément par lui demander tout et n'importe quoi, et qu'il n'hésiterait pas à obéir aux ordres. « C'est toi qui décide, mais garde en tête que comme j'arrête de fumer je vais plus vite sur mon vélo... » En un haussement de sourcil Lonnie avait redressé son visage afin de la regarder dans les yeux, incapable de mettre des mots sur le bonheur qu'il ressentait à cet instant. Romy était la femme de sa vie, il n'y avait jamais eu aucun doute. "Désinstalle Uber Eats d'ailleurs, on se mettra à manger sainement." Ok, il était prêt à tout, même si ça lui arrachait le cœur de devoir troquer sa carte de fidélité du resto chinois contre celle d'un primeur. « Huuuum, on pourra se faire un dernier tour de pizza avant ? Histoire de garder un souvenir. » Il en riait mais si elle avait besoin de son aide alors le flic était même prêt à apprendre la cuisine et à se lancer dans un tour du farmer's market tous les matins. Au moins jusqu'à ce qu'elle craque, délaissant les brocolis pour un burger alors que le bleu ferait taire un 'je te l'avais dit' pour ne pas déclencher une vague d'hormones qui pourraient mettre à mal son couple. Posés sous le plus grand plaid du monde, le regard passant du visage de Romy aux étoiles au-dessus de leurs têtes, Lonnie avait avoué en toute conscience qu'il ne voulait plus qu'elle à ses côtés pour le reste de sa vie. "C'était ma vision du kidnapping .... dans le genre pour toujours. Ou du moins pendant dix huit ans plus les années de fac." Si elle s'imaginait qu'il prendrait ses jambes à son cou au bout d'une vingtaine d'années à ses côtés alors elle se fourvoyait complètement, le flic étant bien décidé à rester présent dans les petites comme dans les grandes étapes. « Plus encore, genre le mariage et les petits enfants. » Le sourire bien accroché sur le visage le flic avait fait passé un bras autours de Romy tout en l'invitant à déposer sa tête sur son torse, soudainement pris par une peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être prêt pour tout ça. Et si il devenait un mauvais père ? Dans les gênes il y avait toujours de côté noir sur lequel il n'avait aucun pouvoir, et pourtant Romy arrivait à faire de lui quelqu'un de meilleur, quelqu'un qui n'avait pas peur de prendre de risques et de se lancer tête baissée dans cette aventure. Ils n'étaient pas prêts, n'y connaissaient rien aux enfants, mais tant qu'ils seraient tous les deux alors rien ne pourrait les atteindre. "On a des semaines entières pour se préparer à sa venue au monde. Laisse moi profiter d'avoir encore une format standard. J'aime bien dormir sur le ventre, et avoir un dressing immense." En parlant de ça... Lonnie avait à peine eu le temps de froncer les sourcils que la conseillère faisait remonter le plaid sur leur visage. ".... et je te vois venir Hartwell. Pour le moment je vis encore dans le déni et j'imagine que je vais pouvoir caser le berceau entre mes sacs à main et mes pulls en grosses mailles." Elle était sérieux, ne voyait pas qu'il faudra bien plus qu'un tout petit espace dans le dressing pour le petit grain de riz, mais si Lonnie trouvait le moyen de protester il se verrait contraint de passer le reste de ses nuits le dos tourné à celle qu'il aimait et qui ne voulait rien entendre. « Il faut qu'on en parle, de cette colocation. » Les mots avaient été utilisés avec des pincettes alors qu'il se redressait sur coude pour planter ses yeux dans ceux de la jeune femme. « Tu sais bien que j'adore Tad et qu'avec Clara ça se passe … bien. » En d'autres mots, il apprivoisait encore la présence de la meilleure amie sur le canapé. « Mais notre vie va changer en l'espace de quelques mois … Et j'aimerai vraiment vivre avec toi, rien que tous les deux. » Le flic marchait sur des œufs en essayant de ne pas être l'idiot qui voulait tout changer dans leur relation alors qu'elle l'avait accueilli sans hésiter quand Gail avait pris l'appartement de son fils. « J'ai déjà commencé à regard et l'appartement en face du votre est libre … ça nous permettra de vraiment pas être loin si jamais Tad est en manque de céréales. » Le flic avait déposé un nouveau baiser sur les lèvres de la blonde en frôlant le bout de son nez contre le sien. Si cette conversation était importante elle ne devait pas prendre le pas sur la plus grosse révélation de la soirée, à savoir qu'ils allaient bientôt devenir parents de ce petit grain de riz déjà tant aimé.
Cette prise de sang avait été banale, et pas alarmante le moins du monde. Romy y avait été en sachant pertinemment que sa fatigue et autres petits couacs n'avaient rien d'alarmants, et si elle s'était davantage attendue à un traitement pour le manque de fer qu'à une grossesse surprise, elle n'en demeurait pas moins profondément heureuse par cette nouvelle. « Tant mieux alors. Mais tu fera attention, ok ? Si tu te sens pas bien il faudra qu'on aille chez le médecin. » La petite blonde arquait le sourcil, avant de secouer la tête. Elle tenait à garder un minimum d'humanité et à ne pas se retrouver mise sous cloche, même si les intentions de Lonnie étaient compréhensibles. Elle n'aurait pas aimé se retrouver à sa place, à celle du spectateur là où elle était aux premières loges de toutes les manifestations du grain de riz. "C'est les premières semaines ... tout va bien. Arrête de t'en faire. Et je te tiendrais informé de tout. Promis." Car c'était la moindre des choses, et que de toute façon il était hors de question pour le flic de rester en dehors de l'évolution de son enfant ; il n'avait pas besoin de le dire pour que ça se sente déjà. Ce dernier lui volait un baiser, intégrant le rendez vous prévu pour l'échographie dans une joie contagieuse. « Vendredi, c'est noté. » Elle hochait la tête, se blottissant contre lui le coeur bien plus léger, la nervosité envolée de par les baisers qu'il parsemait ça et là contre sa peau. Leur vie toute entière allait changer, et si Romy promettait de ne pas être la femme enceinte casse pieds et dans le cliché qui faisait lever son compagnon au beau milieu de la nuit pour des crevettes au beurre de cacahuète, elle n'en demeurait pas moins décidée à se nourrir de légumes bio et de saison durant les huit prochains mois. Avec Lonnie ils adopteraient un mode de vie sain, le plus sain possible pour le grain de riz. « C'est toi qui décide, mais garde en tête que comme j'arrête de fumer je vais plus vite sur mon vélo... » Oui mais non. Déterminée, elle opinait du chef pour toute réponse, arguant ensuite qu'il en était fini du traiteur chinois qu'ils se faisaient livrer de façon alternée avec le libanais et autres mets bien trop gras. « Huuuum, on pourra se faire un dernier tour de pizza avant ? Histoire de garder un souvenir. » Non plus. Romy avait toutefois les méninges qui cogitaient vite, et repoussant légèrement Lonnie sur le côté, elle lui plantait son index sur le torse d'un ton faussement outré ; les hormones en folie, déjà. "Je suis sûre que tu te feras livrer des pizzas au boulot. Que tu feras disparaître les preuves." Et à vrai dire elle ne pourrait même pas lui en vouloir puisque c'était elle qui avait décidé de faire de son corps un quasi temple et du grain de riz un ou une futur(e) Kayla Itsines. Manger sainement serait de toute façon mieux pour eux, comme de plonger vers l'inconnu et d'écrire une nouvelle page de leur histoire ; une histoire sur le long terme. Ils n'étaient pas ensemble depuis longtemps, mais leur point de vue sur la parentalité convergeait, Dieu merci. « Plus encore, genre le mariage et les petits enfants. » Se laissant retomber sur le dos, Romy arquait le sourcil et souriait avec amusement, contemplant les étoiles mises en valeur par la nuit désormais bien noire. "J'ai l'impression que le temps va filer à une vitesse folle ... je suis contente qu'on puisse appuyer sur pause au moins ce soir avant de se faire enrôler dans la grosse machine." Il n'y avait pas le moindre regret dans sa voix, bien au contraire. Elle était heureuse, bien plus qu'elle ne l'avait jamais été, mais si elle n'avait pas véritablement conscience (encore) d'abriter leur enfant, elle savait en revanche que tout irait bien trop vite. Lonnie aussi se posait des questions sur leur nouveau quotidien à trois, semblait en proie aux doutes. Romy tachait de le rassurer du mieux possible, car non, ils n'étaient pas prêts, mais tout viendrait naturellement. A leur façon de se réjouir de l'arrivée de ce grain de riz, il était impossible que ce dernier ne soit pas le bébé le plus choyé au monde ; une phrase que tous les parents devaient dire, mais qui s'avérait d'autant plus plausible lorsque l'on avait une revanche à prendre sur la vie comme c'était le cas du Hartwell. Rapidement il avait été question de leur lieu de vie, car non Romy n'était pas complètement idiote et savait qu'il fallait devoir [s]aménager[/s] déménager, mais oui elle voulait encore en profiter le plus longtemps possible. « Il faut qu'on en parle, de cette colocation. » A ce moment précis, la petite blonde avait été tentée de se boucher les oreilles en beuglant "lalala je n'entends rien" ... mais il était temps d'agir en future mère de famille responsable ... ou presque. « Tu sais bien que j'adore Tad et qu'avec Clara ça se passe … bien. » Faux, mais c'était mignon d'arrondir les angles. Au fond Romy avait toujours misé sur une sorte de syndrome de Stockholm pour que son copain et sa meilleure amie s'entendent ; à force de vivre ensemble dans si peu d'espace ils finiraient forcément par s'apprivoiser. « Mais notre vie va changer en l'espace de quelques mois … Et j'aimerai vraiment vivre avec toi, rien que tous les deux. » Elle aussi, et il fallait vraiment qu'il la croît, mais elle adorait cette colocation ; la quitter ne serait pas facile, et ses sentiments jouants aux montagnes russes n'étant pas pour rationnaliser son état ... Romy en avait presque les larmes aux yeux. « J'ai déjà commencé à regard et l'appartement en face du votre est libre … ça nous permettra de vraiment pas être loin si jamais Tad est en manque de céréales. » Il avait déjà regardé en plus. La lèvre tremblotante, le cœur en vrac par cette nouvelle qui se contredisait, la petite blonde avait finir par sangloter. Peut être qu'elle ne serait pas le genre de fille à le prendre pour un coursier d'Uber Eats durant neuf mois, mais visiblement les émotions exacerbées feraient partie du programme. "T'as déjà commencé à regarder ?" demandait-elle finalement, se nichant davantage dans le plaid comme si elle avait besoin de réconfort. "Tu voulais qu'on parte avant que je te dise pour le grain de riz ?" Il n'y avait pas de jugement dans sa voix, simplement un constat. Elle savait que la colocation rocambolesque dans laquelle elle l'avait embarqué ne conviendrait pas ad vitam æternam à Lonnie, mais repoussait l'échéance le plus possible. ".... je dis pas non. On ... devrait regarder." Et qui sait, peut être que de savoir qu'elle allait pouvoir rejouer à la décoratrice d'intérieure avec Clara lui retirerait un peu de sa peine de devoir quitter cet appartement dans lequel elle s'était réfugié il y a plus d'un an maintenant. Bien sûr Lonnie n'était pas au courant de ses plans. Mais il serait sûrement ravi de constater que thumbelina pouvait être diablement efficace avec un rouleau de peinture dans les mains.
When you looked over your shoulder For a minute, I forget that I'm older. I wanna dance with you right now. Oh, and you look as beautiful as ever And I swear that everyday'll get better, You make me feel this way somehow
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Dans tout ce fracas qu'avait causé l'annonce de cette nouvelle fantastique, Lonnie n'en gardait pas moins à l'esprit que la blonde allait sans doute devoir affronter pas mal de jours sans où sa santé jouerait au yoyo entre les hormones qui feraient des siennes et la fatigue qui s'accumulerait au fil des semaines. Elle devrait faire attention, le flic ne manquerait pas de prêter un oeil plus qu'attentif à Romy afin de s'assurer que tout ce passe bien. Il avait déjà pris en compte toutes les possibilités, tous les changements qu'ils devraient apporter à leur vie, se sentant pousser des ailes rien qu'en imaginant la première échographie à laquelle il assisterai. Que Romy en soit certaine, le bleu ne pourrait pas contrer les quelques larmes perçant sous ses paupières à l'entente du premier battement de coeur de ce petit grain de riz qui prenait déjà une place considérable dans sa vie. "C'est les premières semaines ... tout va bien. Arrête de t'en faire. Et je te tiendrais informé de tout. Promis." Romy était bien plus à même de le convaincre, laissant traîner un baiser sur ses lèvres alors qu'elle reprenait sa place légitime à ses côtés, sous le plus grand plaid du monde, coupés des autres pendant un week-end au moins. "Un garçon ou une fille ? Qu'est-ce que ton instinct te dis ?" Il s'en foutait bien de connaître le sexe de son enfant du moment que ce dernier se porte bien, ainsi que la maman, mais Lonnie avait déjà en tête une petite bouille aux boucles blondes qui s'amuserait à faire tourner ses parents en bourrique. Dans tous les cas il avait fait la promesse de se destituer de toutes ses obligations pour assister au premier rendez-vous de vendredi, ni Bates ni personne d'autre ne pourrait le détourner de son envie d'être là pour la première fois. Même si Lonnie se montrerait être le compagnon le plus patient du monde si jamais la conseillère lui formulait le souhaite (l'ordre) de se rendre au plus vite dans le resto libanais à trente kilomètres de chez eux, l'idée de devoir abandonner son rituel nems et nouilles sautées du vendredi soir le rendait un poil nostalgique. "Je suis sûre que tu te feras livrer des pizzas au boulot. Que tu feras disparaître les preuves." Oups. Le flic avait haussé un sourire en attirant Romy contre lui, étouffant un rire dans son cou alors qu'il ne cachait pas ses intentions de faire quelques écarts au régime imposé par la blonde. "Promis, j'aurai au moins la décence de ne pas boire de vin devant toi." Parce qu'elle avait devoir couper court à toutes les sorties œnologie proposé par Caleb, et qui ça risquait de jouer sur son moral si elle n'avait même plus le droit de sentir un sushi ou un verre de prosecco. Le bras entourant celle avec qui il passerait le reste de ses jours, tant qu'elle soit toujours d'accord pour le supporter lui et son anxiété chronique de ne pas être un bon père, Lonnie avait soulevé le fait qu'ils seraient là - tous les deux - pour affronter les prochaines années qui mettraient leurs nerfs à rude épreuve. "J'ai l'impression que le temps va filer à une vitesse folle ... je suis contente qu'on puisse appuyer sur pause au moins ce soir avant de se faire enrôler dans la grosse machine." Le flic avait déposé un baiser sur le front de Romy avant de faire remonter le plaid sur eux, bien allongés dans ce lit king-size sous cette bulle de plastique qui les confinait loin du monde, loin de tous les problèmes qu'ils pouvaient rencontrer au quotidien. "On en aura d'autres, des moments comme celui-là. Je compte bien remonter le compteur de points en ma faveur même si tu as fait fort aujourd'hui." Il était hors de question d'abandonner l'idée de se délester du poids du monde durant le reste de cette grossesse, et Lonnie réfléchissait déjà à un nouveau week-end de kidnapping où il remporterai le gros lot. Mais pour le moment il était question de la colocation dans laquelle ils étaient plongés et - même si il s'en était accommodé au début pour ne pas vexer la blonde qui avait accepté de l'héberger - Lonnie ressentait le besoin d'ouvrir un nouveau chapitre de sa vie où la seule personne qu'il retrouverai en sortant du boulot était la blonde et le grain de riz. Sous les poids des mots du flic qui essayait pourtant d'y mettre les formes, Romy avait dissimulé quelques larmes derrière un tressautement alors que Lonnie se positionnait sur son coude pour mieux l'observer. De toutes les choses qu'il voulait pour cette soirée, faire pleurer la conseillère n'était pas du tout au programme. Les lèvres pincées Lonnie avait effacé les quelques larmes sur les joues de la blonde d'un geste de la main. "Pleure pas, je suis désolé." Oh désolé il l'était, mais il fallait que Romy prenne conscience qu'ils ne pourraient pas élever un enfant dans un environnement où le passe-temps de la meilleure amie était de peindre des sexes masculins sur tous les murs. "T'as déjà commencé à regarder ?" Il pouvait sentir que Romy faisait tous les efforts du monde pour ne pas se laisser submerger par l'émotion, les hormones déjà en ébullition alors qu'elle se plongeait sous le plaid, le flic à ses côtés qui avait déposé sa main sur sa joue. "Juste par curiosité .... J'ai vu l'affiche sur la porte et j'ai pensé que ça serait un bon compromis." La blonde avait eu tant de mal à trouver une nouvelle situation après sa séparation et cette colocation était le symbole de ce renouveau qu'elle avait longtemps cherché, Lonnie ne voulait pas lui enlever ce sentiment d'appartenance mais ils allaient bientôt avoir besoin de bien plus d'intimité qu'une simple porte fermée. "Tu voulais qu'on parte avant que je te dise pour le grain de riz ?" Il y avait réfléchi oui, mais de l'avouer maintenant à Romy alors qu'elle retenait déjà ses larmes serait une erreur, à la place il l'avait attiré contre lui un peu plus fort. "On fera rien tant que tu sera pas prête." Le flic était prêt à attendre encore quelques mois, même si dans le fond il commençait vraiment à ne plus se sentir à sa place dans cet appartement. ".... je dis pas non. On ... devrait regarder." Elle avait ce ton de voix, celui qui cachait la tristesse mais dont Lonnie n'était pas dupe. Il avait déclenché une véritable alerte dans l'esprit de la blonde et devait maintenant tout faire pour se rattraper, quitte à faire des compromis. "Clara et toi vous allez refaire toute la déco pendant que Tad et moi on se chargera des cartons ..." C'était sa façon de la rassurer, de lui prouver que rien ne changerai même si ils décidaient de prendre l'appartement d'en face afin d'y commencer leur nouvelle vie. "On pourra même créer un tunnel ralliant les deux apparts ...et tu sais comme moi qu'elle y passera le plus clair de son temps de toute façon." Replaçant l'une des mèches de la blonde derrière son oreille le flic avait déposé un baiser dans son cou, puis sur ses lèvres. "Je te demande juste d'y penser, ok ? On déménage pas demain." Ni même dans les semaines à venir, Lonnie prendrai tout le temps de monde pour faire comprendre à la blonde qu'il serait toujours là, qu'il ne comptait pas se faire la malle, ni maintenant ni dans le futur.
Romy avait voulu mettre les formes pour faire son annonce à Lonnie ; à savoir attendre d'être dans cette bulle perdue en pleine nature, sortir le plus grand plaid du monde et le grand jeu sous les étoiles, et si la réaction du flic valait largement la peine d'avoir patienté, il lui avait été compliqué de l'avoir fait si sagement. La petite blonde se rendait à peine compte de son nouvel état, mais était passée par toutes les émotions depuis près d'une semaine que les résultats de sa prise de sang lui avaient indiqué qu'ils allaient accueillir un bébé. Romy était persuadée que Lonnie considérerait ce bouleversement comme étant une bonne nouvelle, et elle avait vu juste, flottant sur un nuage depuis que son secret n'en était plus un. "Un garçon ou une fille ? Qu'est-ce que ton instinct te dis ?" Est ce que c'était mal d'avouer avoir des préférences ? Elle fronçait les sourcils, réfléchissant un instant avant de souffler : "J'ai toujours voulu une fille. Mais je suppose qu'on l'aimera tout autant ... quel qu'il ou elle soit." C'était même une certitude, mais à demi mots, la petite blonde se risquait à révéler à Lonnie que depuis toujours, elle s'était vue avec une petite poupée qui pointerait son nez de façon totalement inattendue. Ce n'était ni trop tôt, ni le mauvais timint, et Romy ne s'était pas imaginé un seul instant s'en séparer, alors elle était rassurée à l'idée que son petit ami soit précisément dans la même optique qu'elle l'était, même si ce dernier rechignerait à adopter le mode de vie sain et équilibré qu'elle désirait instaurer pour que leur famille devienne la plus healthy qui soit. "Promis, j'aurai au moins la décence de ne pas boire de vin devant toi." Se dégageant de l'index accusateur qu'elle pointait sur son torse, Lonnie avait fini par la prendre dans ses bras en laissant ses lèvres se perdre dans le cou de la petite blonde dont les hormones étaient en pleine ébullition. "Je le sentirais quand même sur tes vêtements et je t'en voudrais tout en pleurnichant d'être devenue énorme" Qu'il se prépare ; les huit prochains mois risquaient d'être assez rocambolesques ... tout comme ceux qui suivraient, certainement. Romy s'était toujours imaginée nageant dans le bonheur familial, mais maintenant qu'elle le touchait du doigt, c'était comme si rien n'était réel... comme si c'était Noël en juillet et que tout était abstrait. Elle ne doutait pas que leur vie prendrait forme tout doucement, mais pour l'heure il n'en demeurait pas moins qu'elle vivait sans se rendre compte du quart de ce qui les attendait, et que ce sentiment avait quelque chose de grisant. "On en aura d'autres, des moments comme celui-là. Je compte bien remonter le compteur de points en ma faveur même si tu as fait fort aujourd'hui." Un doux sourire lui naissait au coin des lèvres alors que l'espace d'un instant, ses paupières se fermaient, comme pour clore cette bulle de bonheur dans laquelle elle nageait. Romy était au comble du bonheur ... mais se laissa rapidement submerger par l'émotion lorsque Lonnie évoquait la nécessité de déménager. Elle comprenait, quelque part, mais d'être mise devant le fait accompli chamboulait ses émotions et sa non-capacité à réagir sans fondre en larmes. "Pleure pas, je suis désolé." C'était plus fort qu'elle, mais quelque part, la conseillère se reposait sur le fait qu'il pouvait culpabiliser, et repousser des recherches d'appartement qu'il avait déjà commencées, visiblement. "Juste par curiosité .... J'ai vu l'affiche sur la porte et j'ai pensé que ça serait un bon compromis." Enceinte mais encore lucide, Romy n'avait pas eu besoin de réfléchir longtemps pour comprendre que Lonnie avait eu envie de quitter l'appartement avant d'apprendre qu'ils allaient y être à l'étroit, et si elle pouvait envisager l'idée pour la pérennité de leur couple ... elle n'était pas pour autant plus simple à accepter. "On fera rien tant que tu sera pas prête." Bien sûr que non, sans quoi il n'aurait pas déjà commencé à regarder. La blondinette secouait le menton, rétorquant que : "T'as envie qu'on s'en aille ... je peux l'attendre tu sais." sans toutefois réussir à se montrer convaincante. "Clara et toi vous allez refaire toute la déco pendant que Tad et moi on se chargera des cartons ..." Moui. Remontant le plaid par dessus son menton, Romy hochait doucement le menton, espérant abréger cette conversation d'une façon bien trop puérile pour être digne d'une future maman. "On pourra même créer un tunnel ralliant les deux apparts ...et tu sais comme moi qu'elle y passera le plus clair de son temps de toute façon." Lonnie avait beau tenter de l'apaiser en compensant ses mots par ses gestes tendres, il n'en demeurait pas moins qu'il parlait de déménager, de quitter le cocon qu'elle s'était construit en reprenant le contrôle de sa vie. L'idée de vivre seule avec le flic était vraiment la suite logique de leur couple, et elle en avait envie, mais au fil des semaines elle s'était attachée à son petit dressing, et à l'équilibre bancal qui s'y était créé entre Tad, Clara, et eux, au point de vouloir en profiter jusqu'aux derniers moments de sa grossesse. "Je te demande juste d'y penser, ok ? On déménage pas demain." Oui. Y penser ne devrait pas être ... trop compliqué. Romy hochait la tête en ramenant encore davantage le plaid sur eux, laissant ses lèvres se perdre sur son épaule tout en glissant ses doigts froids contre la peau de son torse dans geste devenu habituel. "Je te promets d'y penser si tu ne m'en reparle pas du weekend." soufflait elle pour finir, se nichant dans le creux de son cou en mêlant ses jambes aux siennes. "... Là je veux juste profiter de toi. De cette bulle. Et de pouvoir me blottir contre toi tant que je le peux encore." Une précision qui la faisait rire sur le moment, mais qui risquait potentiellement de la transformer en fontaine dans les semaines à venir.