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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyLun 3 Fév 2020 - 18:23


i'm trapped and my back's up against the wall. i see no solution or exit out, i'm grinding it out. no one can see, the pressure's growing exponentially. - @alfie maslow
Alors qu’elle attrapait le téléphone que Juliana lui tentait, depuis l’autre côté de la table où elles s’étaient installées pour déjeuner, Diana haussa légèrement un sourcil. Elle regarda l’appareil électronique sous tous les angles, avant d’enfin s’oser à poser la question. « Et je dois en faire quoi ? » Elle devait avouer être légèrement perdue quant aux plans que sa soeur avait en tête. Cette dernière tira d’ailleurs un petit sourire, lui expliquant rapidement par la suite que Alfie l’avait tout simplement oublié chez eux le matin même. « Oh, ok. » Elle vint glisser le téléphone dans son sac à mains, histoire qu’il ne soit pas oublié une deuxième fois quelque-part en une journée - et cette fois ci sur un table d’un café. « Je le fais parce-que c’est toi qui me l’a demandé, Jules. J’espère qu’il en sera reconnaissant. » Un fin sourire amusé s’étira aux coins de ses lèvres, alors que leurs discussions reprirent la seconde d’après. Le lien entre le téléphone oublié d’Alfie chez eux et Diana était évident. La jeune femme espérait juste qu’elle réussirait à attraper son beau-frère au vol pour ne pas se retrouver avec le cellulaire chez elle ce soir. Elle l’appréciait, mais n’en était pas au point de faire du baby-sitting pour ses losts and founds.

L’après midi était bien avancé lorsque Diana vint s’étirer la nuque, inspirant un bon bol d’air. Il était temps de faire une pause bien méritée, si elle ne voulait pas tomber de fatigue sur son ordinateur avant la fin de journée. Direction la machine à café, d’où l’odeur du breuvage sacré ne tarda pas à se faire sentir. Elle humait l’air embaumé de café lorsqu’un bruit provenant de son sac à main se fit entendre. Elle fronça quelque peu les sourcils, attendant que sa tasse soit pleine, avant de revenir s’installer à son bureau. Ouvrant son sac, elle aperçut l’écran du téléphone d’Alfie d’allumé. Damn, elle avait déjà oublié qu’elle l’avait glissé ici, une chance qu’il se soit manifesté. Cependant, même si elle n’eut les yeux dessus qu’une instant ou deux, Diana ne put s’empêcher de remarquer les mots que contenant la notification s’affichant sur l’écran. C’était un message texte, reçu d’un nom qui lui était inconnu jusque maintenant, mais qui disait clairement quelque-chose qui vint lui hérissait les poils des avant-bras. Tout en douceur, elle vint refermer son sac, raccrochant son attention sur son café et ses recherches. Oh, elle ne risquait pas de faire du phone-sitting ce soir, et elle espérait que les oreilles d’Alfie sifflaient déjà.

La sonnerie du dernier cours de la journée s’était faite entendre dans les couloirs depuis une bonne quinzaine de minutes lorsque Diana quitta enfin le département des sciences. Sa veste et son sac sur le dos, ses pas se faisaient patients mais précis. Elle n’avait aucune hésitation quand à la destination qu’elle prenait dans les couloirs - elle les avait tellement arpenté durant les dernières dix années qu’elle ne saurait se tromper de chemin; ça la faisait d’ailleurs toujours sourire de voir les premières années arriver et chercher des minutes durant l’endroit de leur premier cours, les souvenirs attachés à ce moment lui revenant en mémoire instantanément. Elle salua, au passage, quelques uns de ses collègues qui comptaient rester un peu plus tard aujourd’hui. Ils avaient tous toujours une bonne excuse pour ne jamais partir d’ici, pour passer leurs soirées et leurs nuits la tête plongée dans un bouquin, à lire des articles, à faire des expériences. Diana se serait plus que volontiers jointe à eux, mais ses plans de la soirée avaient changé un peu plus tôt dans l’après-midi. Ce fut donc avec un regard déterminé qu’elle frappa quelques coups de doigt sur le dos de la porte en bois. Elle connaissait ce bureau, ce n’était pas la première fois qu’elle passait par là. Si d’ordinaire, elle était plutôt bordée de bonne volonté lorsqu’elle y venait, ce soir tout était légèrement biaisé. Le calme avant la tempête était clairement un vent la précédant dans la situation. Elle entendit un vague bruit derrière la porte, et sans attendre de savoir si c’était un signe de la part du jeune homme à l’intérieur pour qu’elle puisse enfin entrer, elle prit les devant et poussa la porte. Ses yeux cherchèrent un instant la personne qu’elle était venue voir, avant qu’un petit sourire se fraye un chemin sur son visage. « Alfie. » Prononcer le prénom de son beau-frère servit à la fois dans la situation comme bonsoir, j’espère que tu vas bien et il faut qu’on parle. Le ton simultanément maitrisé et appuyé sur la fin de son prénom annonçait bien ce qui allait suivre. D’autant plus lorsqu’elle remarqua qu’il était mis sur son 31. Les yeux de la jeune femme vinrent le détailler de la tête aux pieds, en passant par la cravate qu’il tentait en vain de nouer autour de son cou - et elle omit de remarquer de suite l’odeur de parfum qui circulait librement dans la pièce. « Je te dérange. » Pas d’excuse à ce sujet, juste une simple constatation. Un léger sourire, quelque peu coincé, se fit son chemin jusque ses lèvres. « Presque parfait. » En réalité, ce n’était qu’une expression de façade qu’elle abordait et qu’elle présentait avec ces paroles-ci. Elle n’était pas du tout sereine quand à la situation qui se présentait face à elle, et qui ne faisait que confirmer les pensées qui s’étaient faites leur chemin dans sa tête depuis le milieu d’après-midi. « Je pense qu’il faut qu’on parle. »
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyLun 10 Fév 2020 - 19:57

DIANA & ALFIE ⊹⊹⊹ I want to touch the other side And no one thinks they are to blame. Why can't we see, That when we bleed we bleed the same ?

Assis sur sa chaise de bureau qu’il fait tournoyer de légers coups de pied réguliers contre le sol, se prenant alternativement pour James Bond puis Austin Powers, ponctuant ses essais infructueux de nouer sa cravate par des « je vous attendais » lorsqu’il fait face à la porte, l’humeur détendue d’Alfie ne l’est qu’en apparence. En réalité, il tente de dédramatiser une situation qui commence sérieusement à lui faire perdre patience alors que son regard croise l’horloge murale et qu’il constate que cela fait bien vingt minutes qu’il galère à terminer de se préparer. À ce rythme, il ne sera jamais à l’heure au rendez-vous, et alors qu’il abandonne sa cravate pour fouiller son bureau à la recherche de son téléphone, il lui faut une bonne dizaine de minutes supplémentaires pour se rappeler que celui-ci est resté sur la table de la cuisine le matin même. S’effondrant lourdement dans la chaise qui recule jusqu’à atteindre la fenêtre derrière lui, Alfie pousse un léger soupir alors que ses mains s’affairent à nouveau au niveau de son col, et que le succès n’est toujours pas en rendez-vous. Ses gestes se veulent plus énervés, plus rapides, plus imprécis, et il finit par retirer avec rage la cravate qu’il jette au sol, avant de passer ses mains sur son visage et de rester prostré, les yeux fermés, pendant quelques minutes durant lesquelles il essaie de visualiser la marche à suivre pour faire un nœud, autant pour les besoins de sa préparation que par volonté de focaliser ses pensées sur quelque chose afin ne pas laisser la colère grignoter plus de terrain. Pourtant, cela ne fonctionne pas ; car en colère, Alfie l’est de plus en plus et il peine à dissimuler celle-ci. Les mois ont passé ; son état physique est revenu à la normale, son corps a cicatrisé et a regagné en force, mais le reste n’a pas suivi. Il se sent toujours aussi faible, et s’il pensait naïvement que réapprendre à parler sans oublier la moitié des mots qu’il désire employer ou en parvenant à conserver le fil d’une conversation seraient le plus délicat, il a sous-estimé toutes ces choses du quotidien qui s’avèrent être de véritables épreuves. Garder l’équilibre lorsqu’il marche dans la rue, parvenir à écrire droit, boutonner sa chemise ou nouer une cravate. C’était si anodin, si ancré dans son quotidien qu’il réalise douloureusement qu’il a pris pour acquis tous ces gestes qui ne le sont plus. Et cela ne fait qu’accentuer une frustration déjà bien présente, un sentiment d’impuissance qui prend toujours plus de place et cette rancœur qu’il développe vis-à-vis de lui-même, plus qu’à l’encontre du responsable de toutes les difficultés qu’il traverse quotidiennement depuis plusieurs mois. Parce que ce n’est pas son agresseur qui l’a forcé à se complaire dans ces mensonges, à prétendre que son état s’améliore de jour en jour plutôt que d’accepter l’insupportable vérité qu’il ne sera jamais plus comme avant, et qu’au fil des semaines qui défilent, il perd l’envie de réapprendre à vivre face aux maigres efforts qu’il constate, pesant bien moins lourd que l’énumération de tous les domaines dans lesquels il a régressé, dont cette habileté qui lui manque cruellement. Incapable de positionner ses doigts correctement, d’effectuer les gestes dans l’ordre, de comprendre ses erreurs, Alfie n’est pas mécontent d’avoir repris le chemin du travail malgré les obstacles qui se dressent encore face à lui, lui permettant ainsi de bénéficier de moment de tranquillité comme celui-ci, où il s’autorise à baisser sa garde à l’abri des regards.

Ce n’est pas pour autant qu’il se complaît dans sa position, et après quelques nouvelles rotations sur lui-même pour lui permettre de reprendre un peu de contenance, il finit par se lever, s’emparant de sa cravate au sol et esquissant quelques pas jusqu’au miroir au coin de la pièce où il recommence son manège, déterminé à venir à bout de ce foutu nœud. Pas uniquement pour se prouver quelque chose à lui-même, mais surtout pour mettre à exécution son plan qui lui paraît infaillible quant à la soirée de ce soir. Rares sont ceux l’ayant vu aussi apprêté, et si d’ordinaire il opte pour des costumes à motifs, ce soir c’est bien un smoking digne de James Bond qu’il a revêtu, que quiconque le connaissant n’aurait jamais imaginé un choix aussi formel de sa part. Trop concentré dans son œuvre, il ne manque pas de sursauter lorsque la voix de sa belle-sœur résonne dans la pièce, et comme trop souvent il lui faut quelques instants pour revenir à la réalité, finissant par croiser le regard d’une Diana qu’il n’attendait pas. « Diana. » Qu’il rétorque de manière aussi solennelle, un sourcil qui se hausse tandis qu’il tente de sonder les intentions de la blonde ; il la côtoie depuis suffisamment longtemps pour ne pas se laisser berner par son air angélique. Abandonnant son nœud de cravate, l’anthropologue s’avance légèrement vers elle, toujours sceptique, tandis que le ton de sa voix ne laisse plus place au doute : sa présence n’a rien d’une visite de courtoisie, et il émet déjà un soupir qui fait office de réponse à sa constatation. Peut-être qu’elle pourrait s’en offusquer, mais avec le temps elle le côtoie également suffisamment pour ne pas s’outrer des réactions parfois un peu déplacées du trentenaire. « Si tu te sens d’humeur à apporter ton aide, n’hésites pas, hein. » Il plaisante avec un léger rire, conscient qu’elle n’est probablement pas là pour cela, et n’appréciant pas réellement cette façon de tourner autour du pot. Heureusement pour lui, elle ne tarde pas à préciser la raison de sa venue, et Alfie finit par croiser les bras alors qu’il s’appuie contre son bureau. « D’accord, et de quoi au juste ? » Il demande, la mine un peu plus sérieuse alors que son regard s’attarde à nouveau sur l’horloge. « Car je ne t’apprends rien si je t’annonce que je suis un peu pressé, ce soir. » Et malgré l’affection qu’il a pour la jeune femme, ce n’est pas pour autant qu’il force une sympathie à laquelle il n’a pas le droit de son côté.
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyJeu 13 Fév 2020 - 17:51


i'm trapped and my back's up against the wall. i see no solution or exit out, i'm grinding it out. no one can see, the pressure's growing exponentially. - @alfie maslow
Si sa fin de journée ne prenait pas la tournure qu’elle avait prévu dans les premiers temps, les pas de Diana se faisaient pourtant précis, ses gestes maitrisés et ses paroles mesurées. Elle n’était pas venue voir Alfie aujourd’hui pour tailler une bavette et ne comptait pas se perdre dans de simples banalités. Son regard n’avait pu cependant s’empêcher de s’attarder, surement un instant de trop, sur la tenue qu’avait endossé Alfie. Elle ne savait même pas si elle l’avait déjà vu faire autant d’efforts pour s’habiller, ce qui venait remettre sur le devant de la scène les soupçons qui parsemaient son esprit depuis le milieu d’après-midi. Elle s’en voulait d’avance d’avoir à apporter tel sujet sur le devant de la scène, mais il était ordre de question qu’elle reparte chez elle ce soir avant d’avoir eu quelques mots échangés avec lui. « Diana. » L’étonnement quand à la présence de la jeune femme en ce lieu vint s’exprimer sur le visage d’Alfie, sourcil haussé venant surplomber le reste des éléments de son faciès. Au moins, elle avait également eu l’élément de surprise de son côté pour ce soir - car voir le jeune homme ainsi apprêté était son élément de surprise à lui. La jeune femme ne comptait pas tourner autour du pot des heures durant, en souhaitant pas s’éterniser sur le sujet. Si ses doutes et ses craintes se révélaient être un peu plus réalistes que des hypothèses, elle savait d’avance que la fin de la soirée ne la réjouirait pas. Ce n’était pas ce qu’elle voulait, loin de là, mais si cela devait se faire autant arracher le pansement sans anesthésiant. Elle ne sut cependant s’empêcher de faire une petite remarque sur l’accoutrement d’Alfie, ce qui vint lui tirer un soupire. Elle ne dit rien, mais garder son petit sourire poli de façade. « Si tu te sens d’humeur à apporter ton aide, n’hésites pas, hein. » Elle vint secouer, très légèrement, la tête de gauche à droite. « Ca ira comme ça, merci à toi. » Diana appréciait Alfie, malgré les apparences. Elle n’était pas dupe quand au fait que le bonheur de sa soeur dépendait énormément de l’être qui se trouvait présentement en face d’elle, et pour ça elle lui en était reconnaissant. Le problème, lorsque l’on s’attend à ce que le bonheur soit produit chez nous par autrui, c’était qu’on en devenait dépendant et qu’il devenait compliqué de vivre avec les altérations de ce dernier. Et bien qu’elle n’ait eu de réelles explications, bien qu’elle se savait quelque peu naïve sur les bords, elle voyait clairement la situation dans son ensemble, de son point de vue d’observatrice. Le bonheur de sa soeur était entravé, juste un peu - mais assez pour qu’elle le remarque -, et elle y mettrait sa main à couper que Alfie en était une des causes principales, si ce n’était pas la seule. Ca, elle ne le laisserait pas passer si facilement. Mettant alors les commentaires et les blagues de côté, elle préféra prévenir Alfie qu’ils allaient vite rentrer dans le vif du sujet, dans l’explication de sa visite plutôt inopinée en ce début de soirée. « D’accord, et de quoi au juste ? » Les yeux du jeune homme qui ne pouvaient s’empêcher de faire des allers-retours vers sa montre, regardant les aiguilles poursuivre leur course infernale perdue d’avance. Cela vint serrer quelque peu le coeur de la jeune femme - ressenti pour lequel elle ne laissa rien paraitre. « Car je ne t’apprends rien si je t’annonce que je suis un peu pressé, ce soir. » Elle vint, pendant une seconde ou deux, prendre une petite inspiration. Elle ponctua ensuite les paroles de son beau-frère d’un mouvement horizontal de la tête, de gauche à droite, trois fois d’affilé. « J’avais bien compris, ne t’en fais pas. » Elle ne comptait pas épiloguer pendant six mois, qui plus est. Et s’il avait mieux à faire ailleurs - ce qui semblait clairement être le cas -, elle ne le retiendrait pas. Elle ferait en sorte que rien ne le retienne, oui. Venant s’éclaircir la gorge, les yeux s’égarant parmi les différents objets présents à travers le bureau d’Alfie, elle finit par plonger ses pupilles dans celles du jeune homme. Même si l’issue n’était pas favorable, la machine était lancée et elle ne souhaitait l’arrêter. « J’ai déjeuné avec Juliana, tout à l’heure. » Rien de nouveau sous le soleil jusqu’ici, c’était quelque-chose qui pouvait arriver jusqu’à être régulier par périodes. Alfie le savait, tout le monde le savait - mais dans l’histoire du jour, ça avait son importance. La suite de l’histoire que Diana s’apprêtait à expliquer en dépendait, même. « Déjeuner qui a montré à quel point tu peux être tête en l’air, parfois, puisque ma soeur est arrivée en ayant ton téléphone portable dans son sac. » Comme pour venir prouver ses dires, elle vint tirer de son sac à mains le téléphone d’Alfie. Là où elle aurait pu lui tendre pour qu’il puisse l’attraper et ainsi qu’elle puisse lui rendre simplement, étant assez proches pour que leurs deux bras se rejoignent, elle se contenta de baisser son regard sur l’appareil. Il passa de droite à gauche, Diana le faisait tourner quelques tours entre ses doigts avant de reprendre la parole, de sortir de ses pensées. « Et si je veux être toute à fait honnête avec tout ça, j’étais partie pour oublier de te le rendre. Je l’avais mis dans mon sac à mon tour et je suis retournée bosser. » Elle eut un petit rire, quelque peu coincé, pas un brin amusé. « Jusqu’à temps qu’il se manifeste. » La suite de l’histoire, elle n’avait surement pas spécialement besoin de donner les détails à son beau-frère. La génération dans laquelle ils vivaient désormais était tellement habituée à avoir son portable greffé à sa main, les yeux se rivant sur la moindre notification ou le moindre son s’y apparentant, que forcément les yeux de Diana n’avaient su faire autrement que d’être attirés, tels des lucioles face à aux phares d’une voiture, vers la lumière et le son émis par le téléphone. Soupirant, relevant l’écran à hauteur de regard, elle reporta une nouvelle fois son attention sur le jeune homme. « Et comme je sais que ce n’est pas Jules parce-qu’elle m’a dit que tu devais rentrer tard: qui t’attend avec impatience ce soir, Alfie ? » Parce-que c’était ce qu’il y avait inscrit, mot pour mot, sur l’écran du portable. Hâte de te voir ce soir, elle n’inventait rien. Et c’était là, la source de son problème. Voir ces mots sur l’écran de téléphone de son beau-frère et le trouver tiré à quatre épingles, parfum apposé en couche épaisse - parce-qu’elle pouvait le sentir, désormais.
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyLun 17 Fév 2020 - 21:57

À l’exception de Joey (et dans une moindre mesure, James avec lequel il était déjà ami avant de s’intéresser à sa sœur), Alfie n’a jamais sympathisé avec les proches de ses conjoints passagers. Car comme leur nom l’indique, aucun d’entre eux n’avait vocation à se faire une place sur le long terme et, à vrai dire, même s’il est tombé très rapidement sous le charme de Jules, il n’imaginait pas un schéma différent. Pourtant, elle a bouleversé toutes ses certitudes sur la vie de couple ; dont celle qui consiste à rester loin de l’entourage pour ne pas s’impliquer davantage. Une étape importante à laquelle il n’aurait jamais pensé être confronté et dont il aurait pu se tenir éloigné, tant ce n’est pas naturel pour lui de tisser des liens par obligation. Bien au contraire, il tend à rapidement faire preuve de son désintérêt si son interlocuteur n’a pas su suffisamment l’intéresser, mais dans ce cas précis ce n’est pas une attitude que peut s’autoriser Alfie – et Dieu sait qu’il aimerait envoyer balader Edward comme celui-ci le mérite ou secouer Mary pour qu’elle admette ce qu’elle lui reproche au lieu d’user d’une hypocrisie qui le rend malade. Dans d’autres circonstances, les deux Rhodes auraient déjà eu le droit à leurs quatre vérités avec un joli doigt d’honneur en prime ; mais parce qu’il sait que les conventions sociales sont plus importantes aux yeux de Jules qu’elles ne le sont aux siens, il se retient et se contente d’une utilisation exacerbée de sarcasme à chaque repas de famille pour souligner son profond détachement envers eux, et leur offrant un jugement qu’il ne peut verbaliser. Et s’il ne les déteste pas, Alfie est mal-à-l’aise lorsqu’il se retrouve avec Edward et Mary ; contrairement à la présence de Diana qui n’a jamais suscité autre chose que des sentiments positifs. Il ne saurait exactement dire pourquoi, peut-être est-ce parce qu’ils partagent des ambitions et des démons communs – même s’il ne pressent ceux-ci qu’à travers le regard perdu de Diana à quelques occasions – mais la jeune femme lui a toujours semblé bien plus avenante que son frère aîné et sa sœur cadette. Avec elle, les discussions sont plus naturelles que formelles, et il n’a pas l’impression qu’elle se lance dans une analyse à chaque fois qu’elle pose le regard sur lui. Du moins, jusqu’à aujourd’hui. Il ne comprend pas réellement ce changement dans leurs habitudes, cette froideur qu’elle dégage et qu’elle masque sans réellement le vouloir. Haussant les épaules en levant brièvement les yeux au ciel alors qu’elle refuse de lui apporter son aide après avoir commenté son élégance, Alfie se calque sur le modèle de sa belle-sœur et ne dissimule pas son attitude réfractaire. S’il n’est pas aussi froid que Diana, il n’apprécie clairement pas ce petit jeu, et cette impression d’être accusé d’un crime dont il ignore tout. Car son attitude démontre qu’elle a quelque chose à lui reprocher, ce qu’elle confirme quand elle lui annonce qu’ils doivent parler. Parce qu’il n’aime pas cette façon de faire, il entre dans le vif du sujet, mentionnant toutefois que le temps lui est compté – surtout un moyen de justifier le fait de la planter dans ce bureau si elle devient trop belliqueuse. Car il serait capable de le faire ; et tant pis s’il doit rendre des comptes à Jules ou élire domicile sur le canapé. Ce n’est pas parce que son seuil de tolérance est plus élevé lorsqu’il concerne les frères et sœurs de sa moitié que ceux-ci peuvent tout se permettre ; dont cette attitude condescendante qu’il a furieusement envie de lui faire ravaler autant qu’il a envie de jouer avec celle-ci. Le regard de Diana ancré dans le sien, il hausse un sourcil et fait un bref mouvement de tête pour la forcer à commencer ; et à vrai dire il accentue ses mouvements pour démontrer son incompréhension. Rien de nouveau, la fratrie Rhodes est soudée et ses membres ne manquent généralement pas une occasion de passer du temps les uns auprès des autres. Et la suite ne l’éclaire pas beaucoup plus, à vrai dire. « Constamment, même, je dirais. » Il se permet de glisser entre deux semblants d’accusation ; car ce n’est pas rare que l’anthropologue oublie ses affaires à la maison. Il vit très bien sans son téléphone, merci pour lui, il faut dire qu’il ne l’a généralement pas sur lui lorsqu’il part dans le cadre de son travail. Alors il ne ressent pas le manque de la technologie, ce qui explique qu’il doive revenir sur ses pas tous les quatre matins parce que les autres sont bien plus dépendants de cet outil pour le joindre qu’il ne l’est ; sans quoi il aurait de toute évidence déjà balancé son téléphone dans la poubelle – de recyclage, évidemment – la plus proche. Ses prunelles qui s’accrochent désormais à son bien, qu’elle ne désire pas lui restituer, laissant présager qu’il est la source du problème. Encore faudrait-il qu’il prenne connaissance de celui-ci, et le petit manège de la jeune femme commence sérieusement à l’agacer, au point où il siffle entre ses lèvres alors qu’il fait quelques pas en arrière pour s’adosser au bureau, lui faisant comprendre par la même occasion qu’elle peut bien balancer son téléphone par la fenêtre si cela lui chante ; il n’est pas vraiment pressé de le récupérer. C’est le problème avec Alfie, on peut difficile lui faire du chantage matériel – ou même tout court – tant il a un rapport détaché avec ce qui l’entoure. Peu de choses lui importe ; et lorsque c’est le cas, il arrive pourtant très bien à vivre sans elles. « Et quoi ? Tu veux le garder ? Je te l’offre. » Il finit par râler, faisant un bref signe de main pour signifier qu’elle peut très bien décider de le remettre dans son sac. Et finalement, après une ultime pause, elle assène la vérité et le problème de fond, et Alfie reste muet quelques instants, le temps d’organiser toutes ces informations pour en formuler une hypothèse cohérente. Son téléphone, oui, mais encore ? Il lui faut plusieurs minutes pour comprendre qu’elle fait référence à un texto, et son premier réflexe est de rire de bon cœur, brisant le silence ayant enveloppé la pièce. « Tout ça, ton numéro de méchante belle-sœur, pour ça ? » Il souligne dans un premier temps, entre deux rires alors qu’il tente de reprendre son sérieux. Elle s’est jouée de lui pour ça, pour un simple texto probablement envoyé par un individu quelconque ? Et là, ça le frappe. Elle peut se chercher des excuses, mais ses yeux se sont portés sur l’écran. Et si Alfie n’a rien à cacher – ou presque – Diana a commis l’impardonnable, une erreur qu’il n’aurait probablement pas souligné il y a encore quelques mois ; elle a dépassé les frontières de son intimité. Elle s’est immiscée, même si ce n’est pas grand-chose, même s’il ne devrait pas accorder d’importance à cette curiosité que tout le monde possède. Mais c’est différent depuis quelques mois, et Alfie ne supporte plus qu’on envahisse son espace personnel, qu’il tente de se réapproprier au quotidien. Alors il ne cache plus son agacement alors qu’il lève les yeux au ciel une nouvelle fois, avant de faire quelques pas pour lui arracher le téléphone des mains et le balancer dans un coin de la pièce – tant pis pour l’écran, mais qu’elle cesse de le narguer comme elle le fait alors qu’elle n’a aucune raison valable. « Deux choses, Diana. » Il débute, marquant volontairement une pause pour se jouer d’elle comme elle l’a fait, même si la patience n’a jamais été son fort. Mais la provocation est parfaitement dans ses cordes, et il y prend un malin plaisir alors que son pouce se tend pour accentuer le premier point. « Je n’ai de compte à rendre à personne, et si c’était le cas, t’es sûrement pas la Rhodes à qui je dois des expa-explications. » Et il se maudit d’avoir toujours des difficultés à s’exprimer suite à son agression, sans quoi il pourrait se lancer dans une remise en place dont elle a besoin. Son index se dresse ensuite à la suite du pouce. « Jules est parfaitement au courant de la raison pour laquelle je prévois de rentrer tard. » Même si encore une fois, il estime n’avoir de compte à rendre à personne, il fait des efforts, conscient que c’est un élément non-négligeable dans une vie à deux. Surtout que Jules lui laisse une liberté certaine, dont d’autres de ses connaissances en couple ne bénéficient pas. Tendant son majeur – pas en solitaire, toutefois, qu’elle se rassure – il ajoute : « Qu’est-ce que tes yeux foutaient sur mon écran ? » avant d’achever avec l’annulaire ; « Et surtout, qu’est-ce que tu insinues ? » Sans les preuves, il ne peut guère  prendre la pleine mesure de la situation. Oh, pourtant, il est loin d’être stupide, Alfie, et l’envie réside plus dans la volonté de l’obliger à verbaliser les choses qu’une véritable curiosité.
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyLun 2 Mar 2020 - 19:57


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Peut-être qu’elle aurait du en discuter d’abord avec Jules. Elle aurait eu les mots juste pour remettre la situation à sa place, dans son contexte, et pour avoir surement la solution. Elle était comme ça, Jules, à toujours être maitre de ce qui se passait autour d’elle. Elle avait eu de l’entrainement avec sa propre fratrie à maintenir dans le droit chemin. Mais Diana avait jugé mieux d’en parler, dans un premier temps, à l’intéressé. Ou en tous cas, celui qui pourrait potentiellement se retrouver au coeur du problème - car intéressé n’était pas le premier adjectif qu’elle emploierait en ce moment même pour décrire Alfie. Il se contentait d’écouter d’une oreille, l’attitude légèrement provocatrice, comme pas le moins dérangé du monde par ce qu’elle avançait. Elle en venait à sous-entendre, lentement mais surement, qu’elle avait dans la main la preuve qu’il pouvait en être venu à détourner son amour pour sa soeur vers quelqu’un d’autre, et il s’osa à venir faire une blague. « Et quoi ? Tu veux le garder ? Je te l’offre. » Elle vint hausser un sourcil, se demandant s’il comprenait qu’elle était, de son côté, sérieuse. L’attitude nonchalante d’Alfie montrait qu’il ne saisissait pas le point où elle voulait en venir, loin de là. Diana aurait pu répondre à cette blague qui aurait pu être drôle dans d’autres circonstances, elle appréciait en général plutôt son humour, mais elle voulait surtout qu’il comprenne ce qu’elle sous-entendait et la seule solution à ça était de continuer à lui expliquer ce qu’elle avait en tête. L’écran du téléphone à hauteur de regard, les mots qu’elle répétait comme appris par coeur pouvant être lus en guise de sous-titre sur l’engin électronique. Pour elle, c’était clair comme de l’eau de roche. Alfie n’avait pas le comportement adapté à la relation qu’il menait avec sa soeur, et ce message montrant qu’il était attendu ailleurs le montrait à la perfection. Ces derniers temps de toutes façons, Diana sentait bien que quelque-chose se tramait entre Jules et lui - cela semblait juste être la conclusion de tout ça. Ca l’attristait cependant d’être celle cependant qui découvrait le pot-aux-roses. Alors, le regard venant affronter celui du jeune homme, les poumons gonflés de confiance, elle attendait qu’il daigne s’exprimer à son tour, s’expliquer à sa suite. Elle venait de lui exposer de simples fait, et attendait désormais de voir comment il allait se sortir de cette situation. Elle s’attendait à tout, Diana - sauf à ce qu’il se mette à rire comme s’il venait d’entendre la meilleure blague du monde. Elle serra légèrement plus la mâchoire, offusquée de sa réaction. Elle qui comptait sur l’effet de surprise, elle se trouvait être l’arroseur arrosé - elle n’avait pas prédit ce genre de réaction de sa part à lui. « Tout ça, ton numéro de méchante belle-sœur, pour ça ? » Les lèvres de Diana formait un simple trait, très tiré, sur son visage. Elle pouvait peut-être être définitivement comparée à une méchante belle-soeur, en ce moment même, ce serait plutôt conforme. Mais elle ne voulait pas de ce rôle, ou de ce pseudo-rôle, vu comment Alfie arrivait à rire si vite de la situation. Et si elle était entrée pleine de confiance et de détermination quelques instants plus tôt dans le bureau d’Alfie, ces deux dernières se trouvaient quelque peu ébranlées. Mais elle ne comptait pas montrer la moindre chose à son beau-frère, se contentant de garder un sourcil haut, attendant qu’il daigne à son tour lui donner d’autres explications. Un instant de plus avec cette attitude, et il aurait pu lui faire croire qu’elle se trompait sur toute la ligne. Une minute de plus avec ce rire idiot se faufilant entre ses cordes vocales et elle aurait commencé à douter sérieusement de ce qu’elle avait pu lire. Et puis, en une fraction de seconde, l’attitude d’Alfie changea du tout au tout. Lui semblait si à l’aise à se faire accuser de tromperie par sa belle-soeur eut un interrupteur qui vint s’abattre et tout changer dans son esprit. Son sérieux força le passage sur son visage, ses yeux vinrent rouler à en toucher le plafond, et avant qu’elle n’ait le temps de se rendre compte qu’il avançait dans ce but, Alfie était à ses côtés et arrachait le téléphone des mains de Diana. Ce dernier vint s’écraser sur le sol dans un coin de la pièce, dans un mouvement bien plus violent que ce qu’elle le pensait capable de produire. Elle ne bougeait pas d’un millimètre cependant, se contentant de porter un regard observateur sur Alfie. « Deux choses, Diana. » Elle attendait, obéissante à ce silence et cette attente imposée. Ne précipitant rien vers la fin de ses pensées, la chute de son idée. Libérée du téléphone, elle vint croiser ses bras sur sa poitrine, ne lâchant en rien Alfie du regard. Le tien était teinté d’un reflet qu’elle semblait ne connaître que trop bien, en quelques sortes. Pouce, un. « Je n’ai de compte à rendre à personne, et si c’était le cas, t’es sûrement pas la Rhodes à qui je dois des expa-explications. » Oh, bien sûr qu’elle avait eu plus que vent des dernières mésaventures du jeune homme, et bien sûr qu’elle faisait le rapprochement entre ses difficultés à s’exprimer et ce qui lui était récemment arrivé. En aucun cas, cependant, elle viendrait pointer cette difficulté. Ce n’était pas dans ses cordes que de se servir des problèmes des autres pour résoudre les siens - pas ici, en tous cas. Même si jamais elle ne s’oserait à l’exprimer à haute voix, elle était un brin impressionnée par le parcours récent qu’Alfie avait traversé. Index, deux. « Jules est parfaitement au courant de la raison pour laquelle je prévois de rentrer tard. » Là, elle se permet de douter quelque peu de ses paroles. Ou alors, était-ce un tissu de mensonges parfait dans lequel il souhaitait l’entrainer à son tour pour que tout soit dans l’ordre et aligné ? Elle chassa de ses pensées ces mots, tentant de se raccroche à ce qu’il se passait sous son nez. Diana ne doutait pas de ce que lui disait Juliana, et elle lui avait dit être au courant qu’Alfie rentrait tard ce soir - était-ce le cas ? Elle venait à en douter, un brin -, ce qui corrélait avec ce que le jeune homme avançait. Sa soeur était au courant qu’il rentrerait tard ce soir. Mais connaissait-elle la réelle raison ? Diana vint ouvrir la bouche, avant de la refermer d’un coup sec. Il était toujours main en l’air sous ses yeux en train de compter certaines questions, raisons, affirmations - rayer la mention inutile - qu’il voulait mettre en lumière, alors elle se retint de dire quoi que ce soit. Qu’il se laisse à lui expliciter la situation de son point de vue, après tout, elle n’aurait que plus de détails s’il le faisait. Majeur, trois. « Qu’est-ce que tes yeux foutaient sur mon écran ? Et surtout, qu’est-ce que tu insinues ? » Annulaire, quatre - ça commençait à faire beaucoup de questionnements pour si peu de paroles de la part de la jeune femme, mais il semblait avoir terminé car son regard indiquait désormais clairement qu’il attendait qu’elle s’exprime de nouveau, à son tour. Avalant avec difficulté sa salive, Diana détourna les yeux quelques instant de son beau-frère. Elle pensait avoir été plutôt compréhensive avec ses premières paroles, mais Alfie devait avoir besoin de plus de temps pour connecter les points. Ou alors, il tentait de rester au maximum dans le personnage, continuant de tisser sa toile et enrobant  Diana de son mensonge - elle secoua mentalement la tête, s’en voulant de penser de la sorte. Elle espérait avoir tord, vraiment, du fond du coeur. Les éléments étaient pourtant présents. Venant lever le pouce face à lui, son regard de nouveau dans le champ de vision d’Alfie, elle tenta d’étirer quelque-peu ses lèvres - ça devait ressembler bien plus à un rictus incontrôlé qu’un sourire poli. Dans tous les cas, c’était volontairement moqueur. Ce n’était pas la meilleure des réactions, étant donné qu’il semblait réellement remonté, mais il jouait avec les sentiments de sa soeur et il était hors de question qu’elle laisse cette situation continuer de la sorte. « Pour commencer, je te rappelle que la méchante belle-soeur, c’est Mary pas moi. » Il ne saurait qu’acquiescer à cette affirmation. Avant aujourd’hui, la relation entre Alfie et elle était plutôt correcte contrairement à celle qu’il menait avec Mary. Son index à son tour se leva, parfaite imitation. « Je suis pas sûre que Jules sache vraiment pourquoi tu rentres tard ce soir - d’où la raison de ma visite. » Il voulait qu’ils cessent de tourner autour du pot ? Il serait responsable de la franchise de Diana par la suite. Que le coup de feu ne lui revienne pas en pleine face. Même si elle savait à quel point les relations entre Alfie et sa famille étaient importantes pour Jules, elle passait au dessus de ça si ça permettait de s’assurer que son couple était solide et pas entaché par des erreurs de la part de monsieur. Le majeur à la suite comptant parfaitement trois sur ses doigts. « J’ai pas fait exprès de regarder ton écran, il s’est allumé et il était sous mes yeux. Réflexe. » Ce n’était techniquement pas exactement vrai mais ce n’était pas le point important pour elle dans cette situation. Elle était même heureuse qu’elle en soit venue à avoir les yeux légèrement indiscrets. Les détails importaient peu, à ses yeux. Elle ne savait pas en revanche que c’était surement un des points le plus importants pour Alfie à ce moment là, concentrée sur la dernière question du jeune homme. Quatre doigts levés. « J’ai vraiment besoin de dire ce que ça insinue, Alfie ? » Se reculant d’un pas, elle vint observer la tenue de son beau-frère, parcourant son corps presque frêle du regard. Il ne pouvait pas ne pas se rendre compte à ce point là que tout ce qui se déroulait sous leurs yeux était suspect. « Je me rappelle pas la dernière fois que je t’ai vu mettre un costume aussi classe. » Légèrement dans l’exagération - mais elle était légèrement exaspérée par la situation, il fallait dire -, elle vint compter ces nouveaux raisons avancées de son autre main. « Tu sens le parfum si fort que je suis couverte pour la soirée si j’ai envie de sortir aussi. » Elle aurait pu ne pas avancer ce point, elle voulait qu’il réalise où elle en venait petit à petit. « Tout ça alors que ton portable a côté annonce que quelqu’un t’attend avec impatience ailleurs ce soir ? » Secouant la tête, levant légèrement les yeux au ciel, elle vint planter son regard dans celui d’Alfie, attendant une seconde ou deux pour voir s’il en venait à prononcer l’évidence à haute voix avant qu’elle ne le fasse - spolier alert: il n’en fit rien. Diana vint prononcer alors ses dernière paroles avec un soupire de lassitude. « Il va falloir que t’aies une excuse solide pour me convaincre que tu ne vois pas quelqu’un dans le dos de Jules, Alfie. »
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyJeu 26 Mar 2020 - 17:32

Il se serait attendu à un tel comportement de la part de Mary, parfaite dans la gestion de l’hypocrisie, ou même Edward, ayant un profond besoin de jouer à qui à la plus grosse, mais certainement pas de Diana. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il aurait pu passer l’éponge sur un tel comportement des deux autres Rhodes, mais qu’il peine difficilement à excuser Diana, dont le jeu aurait pourtant pu l’amuser dans d’autres circonstances, lui qui aime jouer au parfait petit emmerdeur et se moquer ouvertement des autres. Ce ne serait qu’un juste retour des choses que les rôles soient inversés pour une fois, pourtant c’est avec beaucoup de mauvaise foi qu’Alfie accueille l’attitude d’une Diana qui n’est pas décidée à faire preuve d’une brutale honnêteté – alors que c’est tout ce qu’il attend. Elle tourne autour du pot, il le ressent, et ça l’agace. Car même si la situation est différente, ça le renvoie à cette manière qu’ont les autres de s’adresser à lui avec des pincettes, comme si les mots pouvaient causer autant de fractures que les coups. Il sait pourtant que Diana ne cherche pas à le préserver, mais ça ne l’aide pas à diminuer cette colère qui grandit en lui alors qu’elle s’amuse d’avoir l’avantage sur la situation, d’être en possession d’éléments dont il est dans l’ignorance, de le tester plutôt que d’aller droit au but. Il n’a jamais apprécié cette attitude chez les autres alors qu’il en fait parfois usage pour les rendre fous ; mais il est aussi et surtout un grand partisan de la franchise. Et à cet instant, il a l’impression que Diana est tout, sauf franche. Son presque sourire sonne faux, son attitude est hypocrite, ses mots sont choisis de façon à l’agacer. Alors il se calque sur sa façon de faire ; lui offre son téléphone si ça peut lui faire plaisir, tente de se moquer d’elle comme elle se joue de lui. Et lorsqu’il commence à mettre en place certains éléments, c’est un rire bruyant qui s’échappe de ses lèvres, tandis que Diana s’offusque d’un simple message qui n’a rien d’alarmant à ses yeux. Un message sur lequel elle n’aurait jamais dû poser les yeux – et ses excuses quant à une curiosité déplacée ou un malheureux hasard n’ont pas de poids face à un Alfie qui n’est décidément plus rationnel lorsque cela touche à la question de son intimité. Parce que celle-ci a été violée à de nombreuses reprises au cours des mois ; physiquement, mentalement, et Diana ajoute un nouveau palier même s’il est moins important. Ça ne l’aide pas à relativiser ; de sa vision biaisée provoquée par son agression, c’en est trop pour lui. Elle a franchi une limite, pour autant il ne compte pas lui le souligner, parce qu’il n’a pas envie d’ouvrir ce chapitre qui n’a jamais été clos. Peut-être qu’un jour il s’excusera de réagir de manière aussi virulente, peut-être que Jules s’en chargera, dans l’immédiat Alfie n’est pas en mesure de se remettre en question et comme trop souvent, sa manière de concevoir les choses prime sur celle des autres.

Il essaie toutefois de lui faire entendre (imposer) son point de vue, alors qu’il précise dans un premier temps ce qui est une évidence : elle n’est pas la Rhodes à qui il doit des comptes, et cette pensée ne manque pas d’accentuer sa colère. Envers l’astrophysicienne, mais aussi envers sa sœur, parce que tout cette situation est tellement éloignée de la manière dont il conçoit sa vie. Il en revient à cette impression d’être enchaîné, dépendant de l’accord de quelqu’un d’autre pour organiser son quotidien. Un quelqu’un qui n’était que Jules, mais auquel s’ajoute désormais sa sœur et c’est un constat qui le rend dingue. Qu’est-ce que ça peut lui foutre, bon sang ? Car Alfie a malgré tout pris sur lui, il s’adonne à des concessions, conscient que sa manière de vivre se heurte fondamentalement à celle qui est la plus commune ; à celle de Jules, notamment. Elle sait très bien ce qu’il compte faire ce soir, et ce n’est pas un problème pour sa compagne. Quand bien même c’en avait été, il n’est pas sûr que son avis aurait eu beaucoup d’importance ; parce qu’il s’agit simplement d’une soirée entre potes et qu’il n’a pas à demander l’autorisation de quiconque pour se soumettre à ce programme. Au-delà de ça, Alfie finit par s’agacer de la curiosité de Diana, et de ce besoin de prendre l’ascendant sur lui. Son téléphone perdu dans un coin de la pièce en témoigne ; et il se maudit de son impulsivité sans laquelle il aurait pu faire défiler les autres textos de manière à ce qu’elle comprenne que son comportement autant que ses interprétations sont inadéquats. Quoi que, dans un sens il préfère l’idée de lui faire entendre raison en argumentant avec elle plutôt que de devoir lui poser des preuves sur un plateau d’argent – parce que là encore il ne comprend pas pourquoi il lui doit ça, à elle. « Permets-moi d’en douter. » Qu’il finit par répondre avec son sourire de connard sur les lèvres, bien accentué pour le plaisir de Diana, un faux air innocent sur le visage. Elle veut l’énerver ? Elle s’est trouvé un adversaire qui ne va pas la lâcher. Et s’il est vrai que jusqu’ici il avait tendance à associer Mary à ce surnom, Diana vient de redistribuer les cartes. « Oh, pardon, j’ignorais que tu étais là quand j’ai eu cette-cette conversation avec elle. » Qu’il soupire, presque plus blasé qu’agacé, en fin de compte. Il y a cette petite voix dans sa tête qui lui demande de jouer à l’adulte raisonnable, avec lequel il est possible d’avoir une conversation sans que celle-ci ne tourne au vinaigre. Mais c’est trop lui en demander, alors que Diana semble prendre un malin plaisir à cocher toutes les cases qui font d’elle une horripilante belle-sœur. « Tu me prêteras ta cape d’int-invisibilité, hein. » Il rétorque avec sarcasme, tandis qu’il ne la quitte pas du regard. « Curiosité. » Qu’il corrige aux propos de Diana, même si dans le fond il s’agit effectivement d’un réflexe pour elle. Mais encore une fois, Alfie préfère que les choses aillent dans son sens. Quant à savoir si elle a réellement besoin d’expliciter ce que cela insinue, l’anthropologue affiche encore une fois son sourire de parfait emmerdeur alors qu’il ne la quitte pas du regard. Mais là encore, du côté de Diana il s’agit de repousser l’instant T. « Je peux te dire que la prochaine fois, ce sera à tes… funérailles, si tu continues ainsi. » Il souligne, son sourire forcé ne quittant pas ses lèvres. « Tu devrais me remercier, ça fait combien de temps que t’es pas sortie de ton ba-bureau ? » Il ne compte plus lui laisser l’avantage ; et chaque constat de la part de la jeune femme s’accompagnera d’une réflexion de la sienne. « Pas besoin d’être frustrée si ça ne t’arrive pas. » Qu’on ne l’attende pas ailleurs, mais de son côté c’est le cas ; et il aimerait réellement quitter les lieux avant d’être en retard. Et finalement, après un dernier jeu de regard échangé, Diana finit par prononcer ce dont il doutait, mais l’entendre à voix haute est presque plaisant. D’abord parce qu’elle a abdiqué, et aussi parce que c’en est ridicule comme en témoigne le nouveau rire qui s’échappe d’entre ses lèvres, et qu’il lève les yeux au ciel d’exaspération. « J’en ai une très bonne. Jules. » Qu’il débute, avant de reprendre. « Je pourrais te sortir le blabla sur à quel point je l’aime, mais elle est la seule à qui je tiens à le dire, je ne suis pas f-friand de spectateurs. » Il soupire en haussant les épaules tandis qu’il finit par terminer aléatoirement le nœud de sa cravate. « Mais tu peux l’appeler par contre, elle saura te renseigner. » Il poursuit, un sourire sur les lèvres. « Pour le reste, en plus d’être ridicules, tes acc-accusations sont infondées et vont me mettre en retard. » Il précise alors qu’il tend la clé de son bureau à sa belle-sœur. « Tu veux fouiller pendant mon absence ? » Il demande, se penchant pour sortir son ordinateur de sa mise en veille et y inscrire le mot de passe, déverrouillant ainsi la session. « Fais-toi plaisir. » Il fait quelques pas dans la pièce pour se saisir de son téléphone, constate que l’écran est fissuré, ne s’en formaliste pas alors qu’il entre son code. « Doublement plaisir. » Revenant près d’elle, il revêt sa veste de costume. « Sur ce, j’ai des amis qui m’attendent pour passer la soirée en-ensemble. » Et ce n’est que la pure vérité. « Oui. Des amis. Masculins. Tu veux appeler leurs femmes aussi pour t’assurer qu’on a pas prévu un gang-bang sans elles ou ça va aller ainsi ? » Il achève, son sourire qui disparaît par agacement alors qu’il claque la porte et disparaît dans le couloir. Car comme souvent avec Alfie, planter les autres lui semble être une conclusion très appropriée ; mais ce n’est ni une conclusion, ni approprié.
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyJeu 2 Avr 2020 - 20:15


i'm trapped and my back's up against the wall. i see no solution or exit out, i'm grinding it out. no one can see, the pressure's growing exponentially. - @alfie maslow
Son comportement n’était surement pas celui auquel les personnes qui étaient proches d’elle pouvaient s’attendre. La demoiselle avait surement même déjà dépassé les bornes, et les limites de ces dernières dans la foulée, ignorant ici et là les signaux pourtant visibles que les choses ne tournaient pas exactement comme elle avait prévu. Lorsque son regard était venu effleurer, d’un peu trop près de façon un peu trop insistante, l’écran du portable d’Alfie, le reste de la situation était tracé dans son esprit. A ses yeux, c’était le type de preuve qui ne pouvait conduire qu’à cet acte horrible de la trahison. Diana savait qu’il ne s’agissait pas de son couple - elle n’en serait jamais arrivée à ce point là dans une relation pour commencer -, mais elle ne savait rester en dehors de tout ça. Elle savait qu’elle ne devrait pas mettre son nez là il n’appartenait pas, mais son coeur se serrait rien qu’à l’idée d’être témoin de quelque-chose de ne rien faire pour être sûre de ne pas l’être. Elle désirait ne pas avoir raison, de s’être plantée sur toute la ligne. Si seulement Alfie pouvait le contraire de tout ce qu’elle était en train d’avancer. Même si son attitude n’était pas en corrélation avec ce qu’elle ressentait présentement, une petite partie de son être criait à plein poumons qu’elle désirait avoir tord. « Oh, pardon, j’ignorais que tu étais là quand j’ai eu cette-cette conversation avec elle. Tu me prêteras ta cape d’int-invisibilité, hein. » Elle ne saurait dire ce qui était le plus perçant, le plus poignant dans l’attitude d’Alfie, le sarcasme constant dans ses paroles qui ne venait pas alléger le coeur de la jeune femme, ou le regard qu’il ne délaissait pas du sien, venant la sonder jusqu’au plus profond de son âme. Elle tenait bon, parce-qu’elle était intimement persuadée d’avoir raison. Elle tenait bon, et qu’importe ce que disait son beau-frère, elle ne voulait réellement pas endosser le rôle de la méchante belle-soeur, jamais. Elle tenait bon, mais elle espérait vraiment qu’il ait raison. « Je peux te dire que la prochaine fois, ce sera à tes… funérailles, si tu continues ainsi. » Alfie était monté d’une catégorie, le discours et les insinuations n’étaient plus de mise dans ses paroles mais bien les accusations directes. Et il la poussait, il lui montrait le vide et la chute qui s’en venait. Il désirait la faire craquer, la forcer à mettre des mots sur une telle attitude - come on, Alfie, fais un effort s’il te plait. « Tu devrais me remercier, ça fait combien de temps que t’es pas sortie de ton ba-bureau ? » Diana vint ouvrir la bouche à peine avait-il fini sa phrase, pour finalement refermer ses lèvres, se forçant à les faire dessiner un demi-sourire, acide, faussé. C’était petit, et c’était enfantin. A quel moment ils avaient pris ce tournant là ? Etait-ce une réaction naturelle de la part des gens, lorsque leurs erreurs leur étaient pointées, sous les yeux, mises en évidence ? La réflexion d’Alfie était tout sauf bienveillante, elle était là pour venir assener une coup sur le comportement de la demoiselle. Il voulait tenter de la faire redescendre sur cette échelle que lui-seul semblait entrapercevoir. Elle ne désirait rien de tout ça, elle ne voulait pas en venir là - mais elle ne saurait et ne pouvait nier ce qu’elle voyait, ce qui lui sautait aux yeux. Sa place n’était celle de la réflexion, mais n’était pas non plus celle de l’ignorance. Pour Jules, et pour ce qu’elle connaissait des aventures antérieures. Alors, si elle devait essuyer quelques remarques d’Alfie, ainsi soit-il. Diana n’avait que faire s’il venait avancer des faits, réels, pour les tourner en dérision. Si ça l’amusait, qu’il continue. Elle était parfaitement au fait qu’elle passait bien trop de temps dans son bureau, et quel le monde extérieur lui était bien plus étranger que les moindres recoins de sa pièce de travail. Ca ne la blessait en rien, car c’était grâce à ce temps conséquent passé dans ce dit-bureau qu’elle faisait avancer les choses - mais elle ne prit pas le temps de venir répondre de nouveau à sa provocation, là n’était pas le but de sa visite. Elle voulait faire passer un message, faire comprendre à son beau-frère que s’il désirait que cette dénomination reste dans le temps, il avait intérêt à lui répondre et à lui faire comprendre ce qu’il se passait. Mais il jouait au voyou, il détournait les questions, il voulait pousser le bouchon. Elle tenait ses positions, et alors que Alfie en vint à la forcer à formuler à haute voix les mots qu’elle criait tout bas, qu’elle aurait préféré qu’il devine plutôt qu’elle doive venir les dire, elle vint enfin assener sa pièce maitresse - et unique preuve en ses mains avant qu’elle n’entre dans le bureau de son beau-frère, car dès lors qu’elle avait mis un pied dans l’antre de l’anthropologue, les preuves n’avaient fait qu’affluer à ses yeux, venant confirmer ses doutes les plus profonds. « J’en ai une très bonne. Jules. » Un sourcil vint se hausser sur le visage de la jeune femme, ses yeux vinrent se plonger davantage dans ceux d’Alfie. Elle tentait de jauger à quel point il était sérieux, à quel point il tentait de se jouer d’elle - Diana ne savait vers quelle option son coeur devait balancer présentement. Car tout son être voulait s’accrocher au moindre mot qu’il était prêt à donner, à la moindre raison qu’il était prêt à avancer. Mais ses yeux paniquaient de tomber sur les indices qui l’avaient amené à penser d’autant plus qu’il mentait, qu’il manipulait. Elle n’aurait jamais pensé qu’elle aurait un tel avis à l’égard d’Alfie. « Je pourrais te sortir le blabla sur à quel point je l’aime, mais elle est la seule à qui je tiens à le dire, je ne suis pas f-friand de spectateurs. Mais tu peux l’appeler par contre, elle saura te renseigner. » Si Diana était venue ici, en ce jour, c’était justement pour éviter de devoir appeler sa soeur. Elle aurait pu venir en première intention trouver sa soeur, lui expliquer ses doutes, lui avancer ses suspicions. Sauf que la dernière chose qu’elle désirait, c’était venir blesser sa soeur. Elle connaissait, elle avait déjà vu - et ce chemin ne faisait pas partie des meilleurs. Si Diana avait préféré venir voir Alfie aujourd’hui, plutôt que de se tourner vers son aînée, c’était pour protéger cette dernière. Alors, non, qu’importe ce que le jeune homme pouvait lui suggérer de faire, elle n’irait pas voir Juliana tant que lui ne venait pas démentir le comportement qu’elle lui associait. « Pour le reste, en plus d’être ridicules, tes acc-accusations sont infondées et vont me mettre en retard. » Sans l’avoir demandé, elle vint se retrouver avec la clef du bureau de son beau-frère dans la main. Ce n’était pas là où elle voulait en venir, à la base. Elle ne désirait pas devenir enquêtrice dans ce bureau qui n’était pas sien. La demoiselle souhaitait qu’il vienne lui expliquer, de ses mots, de ses pensées, et non qu’il vienne se défiler de la sorte. « Tu veux fouiller pendant mon absence ? Fais-toi plaisir. » Il s’était penché pour venir déverrouiller son ordinateur portable, posé sur son bureau. « Alfie… » Cependant, il était lancé et ne semblait plus prêter la moindre attention à ce que la jeune femme pouvait dire. Le prénom qu’elle vint glisser, mais qui n’atteint pas sa cible. Il était engagé dans un chemin, dans son esprit, et il voulait aller jusqu’au bout de ce dernier. Alors, lorsqu’il récupéra le téléphone portable qu’il avait envoyé valser plus tôt dans la conversation, elle ne put s’empêcher de venir lever les yeux au ciel. Il était ridicule. « Doublement plaisir. » Rien de tout ce qu’il disait ne permettait de nier les faits pour lesquels elle était venue le confronter aujourd’hui. Il les trouvait infondés, mais Diana ne voyait qu’un comportement en corrélation avec ce type d’accusations. L’irritation présente dans la voix d’Alfie, l’exaspération en écho dans le soupire de Diana. « C’est toi qui est ridicule, Alfie. » Peut-être que la voix était plus sèche que prévue, qu’anticipée. Elle ne voulait pas froisser le Maslow et perdre le maigre contact qu’il restait entre son beau-frère et elle, présentement, car elle sentait qu’il lui échappait. Elle n’avait aucune envie de repartir aujourd’hui et que le résultat de cette conversation soit cette frustration installée entre les deux jeunes gens. « Sur ce, j’ai des amis qui m’attendent pour passer la soirée en-ensemble. Oui. Des amis. Masculins. Tu veux appeler leurs femmes aussi pour t’assurer qu’on a pas prévu un gang-bang sans elles ou ça va aller ainsi ? » Diana ferma les yeux, un instant, une seconde, afin de souffler. Si Alfie trouvait que ses accusations étaient ridicule, infondées ou qu’importe l’adjectif qu’il voulait leur donner, désormais c’était son attitude qui était enfantine. Le bruit des pas du jeune homme vinrent la tirer de ses pensées, ses pupilles se déposaient sur le dos d’Alfie, qui venait à sortir du bureau. Elle écarquilla quelque peu les yeux, voyant qu’il se défilait. Plutôt que de venir lui prouver le faux par le vrai, lui ôter ses doutes et, clairement - même si elle ne le disait pas de la sorte - défaire ses peurs, il préférait partir. Le coeur de Diana était lourd, et il avait mal. Il voyait son beau-frère, celui qu’elle pensait juste et fidèle, qu’elle pensait bon pour sa soeur, qui venait s’effacer à sa vision, fermant la porte à sa suite. Merde, merde. Démanteler des idées qu’elle espérait fausses, c’était ce qu’elle lui avait demandé. Peut-être d’une manière maladroite, peut-être que les mots n’avaient pas été les bons. Mais une explication, c’était tout. Et elle aurait lâché l’affaire. Mais il s’agissait de sa soeur, et elle savait à quel point son coeur était empli d’un amour pur pour cette homme. Alors, elle s’en voulait - de tout, de ça, et de ce qu’elle s’apprêtait à faire. Soupirant une nouvelle fois, elle ouvrit la porte et vint à la suite d’Alfie dans le couloir. « Alfie. » Il descendait le couloir bien plus vite qu’elle ne l’avait pensé, alors elle pressa le pas pour revenir à sa hauteur, le rattraper. « Alfie ! » Ses pas arrivèrent à hauteur du jeune homme, et elle vint adopter son rythme. Hors de question de le laisser partir comme ça, mais les raisons qu’elle voulait avancer n’étaient plus les mêmes, exactement tout du moins, que celles pour lesquelles elle était arrivée plus tôt dans le bureau. Elle désirait toujours savoir ce qui se cachait derrière ce comportement et le message qu’elle avait intercepté sur le téléphone qui était de retour entre ses mains. Mais, là maintenant, elle voulait surtout qu’Alfie comprenne. « Ecoute moi s’il te plait, Alfie. » Ses prochains pas furent plus rapides, afin de pouvoir se mettre devant le jeune homme, l’arrêter dans son élan, le forcer à l’écouter. « J’en ai une très bonne aussi. Jules. » Elle inspira, expira plus profondément. Ses pensées se mêlaient, venaient s’entrechoquer. Tout allait trop vite, mais elle savait que le jeune homme ne lui accorderait pas une attention démentielle alors elle se devait d’aller vite - au plus compréhensible. « J’ai peur pour elle. » La formulation n’était pas la meilleure, mais elle voulait qu’il comprenne au mieux. « Dis moi que j’ai tord, mais prouve-le moi, Alfie. » Il t’a déjà dit qu’il te donnerait pas d’explications. « Je veux avoir tord, mais j’ai rien sous les yeux pour que ça arrive. »
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyJeu 14 Mai 2020 - 20:34

D’un point de vue extérieur, la méprise ayant amenée à une telle situation pourrait facilement être désamorcée ; si seulement les accusations injustifiées de l’une ne se heurtaient pas à la mauvaise foi de l’autre. Étant adultes, cette conversation qui prend des allures de conflit aurait aisément pu être résolue en quelques minutes s’ils s’en donnaient la peine. Or, Diana et Alfie partagent une fierté mal placée qui les empêchent de raisonner correctement et de rire de cette situation qui, dans le fond, est particulièrement ridicule. Pour sûr, la fierté d’Alfie l’empêche de concéder à être le premier à poser le problème, mais également d’être celui qui suggère d’y trouver des solutions. C’est un avare cognitif de par sa situation, mais aussi de par sa volonté, et Diana n’est finalement qu’un dommage collatéral d’un sale caractère qu’il tend à ne pas trop dévoiler, mais qui s’est particulièrement accentué au cours des dernières semaines. Malheureusement pour elle, elle est punie pour d’autres, et si Alfie a conscience de l’aspect peu rationnel de la chose, ce n’est pas pour autant qu’il souhaite faire un effort auprès de sa belle-sœur, bien trop malmené par des accusations sans fondements qu’il ne tolère pas. Pourtant, on en revient au même constat ; s’il faisait un effort, mettait sa fierté de côté, celles-ci pourraient rapidement être balayées d’un revers de main, et la situation devenir propice à la rigolade. Ce n’est pas difficile, dans le fond, d’expliquer que son plan n’a rien à voir avec une éventuelle tromperie, bien au contraire, et qu’il s’agit d’une nouvelle idée farfelue de sa part visant à interroger son entourage. En l’occurrence, ses collègues et amis, de façon à ce que la partie de poker à laquelle il s’apprête à prendre part tourne en sa faveur. Peut-être qu’elle ne le croirait pas plus à vrai dire, parce que d’autres auraient opté pour une technique plus commune visant à simplement porter des lunettes de soleil ou entraîner sa poker face, et non pas à se vêtir d’un smoking lui ayant coûté un bras, d’ordinaire réservé aux grandes occasions, ni de se parfumer jusqu’à en faire s’évanouir les systèmes d’aération. Une explication singulière, certes, mais une explication malgré tout qui aurait peut-être pu contenter Diana. Et dans le cas contraire, rien n’indique que la soirée soit réservée aux hommes – bien au contraire, il s’avère juste que ce soir, les seuls répondants présents soit dotés de chromosomes XY – et que la jeune femme ne puisse pas se joindre à eux. À vrai dire, c’est une option qui était totalement envisageable avant qu’elle ne vienne s’immiscer dans la vie privée de l’anthropologue avec ses accusations et sa condescendance. Mais maintenant qu’elle a lancé une déclaration de guerre, il ne compte pas lui apporter satisfaction. Fierté mal placé, qu’on a dit, revendiquée par un Alfie qui, sous ses airs constamment détendus, aime avoir le contrôle – surtout quand la situation lui est défavorable, de manière à inverser la tendance. Chose que ne lui permet pas Diana ; et ça l’agace. Parce qu’il en a marre d’avoir des comptes à rendre, d’avoir à constamment se justifier, à s’excuser d’agir comme il le fait alors qu’il se sait pourtant honnête. Là-encore, il suffirait de l’expliquer, mais dans sa complexité, c’est un acte auquel Alfie refuse de s’adonner : ce serait baisser les armes et ce n’est pas dans sa façon de faire. Alors oui, certainement qu’il est ridicule, et il acquiesce même avec le sourire à la réflexion de Diana. Il l’est, il l’a souvent été et il le sera encore de nombreuses fois, mais si elle s’imagine que c’est quelque chose qui le dérange, ce n’est pas le cas et ça ne le sera probablement jamais. S’il y a bien quelque chose qu’il a appris au cours de sa vie et qui s’est confirmé depuis son agression, c’est qu’il ne veut plus s’excuser. Que ce soit pour la façon dont il a décidé de mener sa convalescence, celle qu’il a de gérer ses traumatismes, ou pour les choses aussi futiles que ses activités nocturnes qui ne portent préjudice à personne (à part à son porte-monnaie, mais il l’a préparé et tout va bien entre eux).

Et si dans d’autres circonstances Alfie n’aurait pas hésité à faire usage d’humour pour noyer le poisson ou pour s’amuser de la situation, inventant une liste interminable d’éléments pouvant faire office d’excuses, sa façon de faire s’est retrouvée chamboulée ces dernières semaines et lui-même ne parvient pas toujours à se cacher derrière l’humour. Et même si l’envie lui avait pris d’agir de la sorte, les grands airs et la voix sèche de Diana lui font bien comprendre que rien ne pourra la dérider. C’est probablement ce qui l’énerve le plus d’ailleurs, son air satisfait plaqué sur le visage comme si elle était en position d’exiger quoi que ce soit de lui. Ce n’est pas le cas, et comme il l’a déjà mentionné, la seule qui peut prétendre à ce statut (même si cela s’oppose à sa conception des relations amoureuses) s’appelle Juliana et est déjà parfaitement au courant de ses plans pour ce soir. Et s’il voulait que Diana reste dans l’ignorance, il finit par lui révéler ses projets, et dans l’hypothèse où, de son côté, elle ne saurait comme occuper les prochaines heures, Alfie lui tend sa clé et son téléphone pour lui proposer une fouille qui saura peut-être répondre à ses accusations et, surtout, faire disparaître celles-ci. Il n’a pas grand-chose à cacher parce qu’il est suffisamment malin pour ne pas laisser de preuves de ce qu’il ne veut pas partager, et à la rigueur les horreurs qu’elle trouvera dans ce bureau et ce téléphone ne seront pas liées à une potentielle infidélité, mais à des échanges de texto dégueulasses avec ses potes ou d’objets ayant pris la poussière au point d’être à l’origine d’un nouvel organisme vivant. Les seules choses dont il ne se sépare jamais, ses carnets, sont bien dans son sac, et elle ne posera pas les yeux dessus. Parce qu’entre les lignes des pages qui lui servent à ses recherches se trouvent désormais celles qui visent à répondre à certaines interrogations qui sont les siennes depuis ce fameux jour de septembre 2019, et celles qui accueillent ses pensées depuis ce même jour. Hors de question qu’elle puisse en avoir un aperçu, et c’est bien la seule chose dont il s’empare alors qu’il quitte les lieux, lui laissant ainsi l’opportunité de satisfaire sa curiosité sans qu’il ne s’y soit opposé.

Et pourtant, au bout de quelques mètres, c’est bien la voix de Diana qui résonne dans le couloir, alors qu’il lève instinctivement les yeux au ciel par exaspération tandis qu’il persiste à lui montrer le dos, poursuivant son chemin : il ne faudrait pas qu’il arrive en retard, et il lui a expliqué la raison pour laquelle il ne peut poursuivre cette conversation plus longtemps. « Tu viens présenter tes excuses ? Elles sont a-acceptées. » Qu’il conclut alors que la jeune femme l’a rattrapé, sans pour autant formuler d’autres sons que son prénom, et qu’elle persiste à l’accompagner. « Quoi, encore ? » Qu’il finit par râler en s’arrêtant net pour ne pas la heurter, manquant de perdre l’équilibre, s’agaçant davantage. « Mais merde, Diana ! » Qu’il fulmine entre ses lèvres, tandis qu’il se remet droit, plantant son regard noir dans celui de la jeune femme, alors qu’elle lui sort l’argument « Jules ». Le même qu’il a sorti quelques instants plus tôt, mais qui de cette bouche-là, l’énerve profondément. « Je te les ai donné, les éléments, alors ne viens pas dire que tu n’as rien sous les yeux. » Elle a tout eu pour elle, son téléphone, son bureau, son ordinateur : si elle persiste à maintenir ses accusations, elle est d’une mauvaise foi avec laquelle lui-même ne peut pas rivaliser. Pour autant, il finit par se calmer lorsqu’il prend conscience que, même s’il s’agit d’une curiosité mal placée et que ce ne sont toujours pas ses affaires, ils partagent un autre point commun que leur fierté : leur amour pour Jules. « Wow, quelle c-confiance en moi, ça me va droit au cœur. » Qu’il s’agace malgré tout dans un premier temps, car qu’elle soit accusatrice est une chose, qu’elle souligne qu’il est en mesure de la blesser et qu’il serait capable de le faire en est une autre. « Je sais pas dans quelle langue je dois te le dire : ça ne te regarde pas et Jules sait ce que je fais ce soir. » Qu’il prend la peine de lui rappeler, histoire que cela s’imprègne bien dans son esprit pour la prochaine fois où elle serait tentée d’avoir le même comportement. « Et pour la un-énième fois, je ne trompe pas ta sœur et je n’ai pas l’in-intention de lui faire une Julian. » Parce qu’il n’est pas stupide et qu’il sait que c’est la comparaison à laquelle elle pense. Il n’a pas été là quand il a fallu ramasser Jules à la petite cuillère, contrairement à Diana, mais il a eu les informations nécessaires sur la situation et qui lui suffissent de considérer Julian comme un sujet sensible et un sacré connard. Bon, il est vrai qu’il est mal placé pour juger, sachant qu’il a effectivement régulièrement fait des Julian au cours de ses relations, mais pas avec Jules, et il ne compte pas le faire. « Je tiens à elle, et ce serait peut-être le moment que vous le compreniez. » Après presque quatre ans à se côtoyer, il apprécierait d’être enfin considéré comme une extension de la famille et pas juste comme l’autre-là, le blaireau qu’on voit aux fêtes de famille. « J’ai pas à me ju-justifier, et je vais pas changer ma façon de faire pour ton plaisir, Diana. » Il laisse échapper un soupir tandis qu’il se veut silencieux, ne sachant pas comment se sortir de cette situation : dès qu’il aura à nouveau tourné les talons, elle s’empressera d’aller confier ses doutes à Jules, et s’il se lance dans de grandes explications, il ira à l’encontre de ses principes. « Tu sais quoi ? T’as qu’à me ci-conduire, tiens. » Il propose en maintenant son regard dans celui de sa belle-sœur. « Je conduis mal et puis, c’est pas conseillé dans mon éq-état. » Il ajoute avec son sourire d’imbécile sur les lèvres. « Puis, comme ça, si t’as raison tu deviens complice de mon in-infidélité, et si t’as tort, tu vas devoir t’excuser. » C’est tout bénéf’ pour lui. « Je réfléchirai pendant le trajet à ça, d’ailleurs. Tu vas bien ri-ramer pour que j’oublie tout ça, je te le dis. » Et la mauvaise foi ainsi que le mauvais caractère sont envolés ; et c’est un Alfie bien trop détenu qui observe sa belle-sœur, large sourire sur les lèvres, et sautillant sur place comme un gosse.  
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyLun 8 Juin 2020 - 11:19


i'm trapped and my back's up against the wall. i see no solution or exit out, i'm grinding it out. no one can see, the pressure's growing exponentially. - @alfie maslow
Elle lui forçait la main, à Alfie. Elle venait lui imposer sa présence et lui exiger des explications dans une situation où il lui avait clairement exprimé le souhait de ne pas le faire. Mais les paroles de son beau-frère n’avait pas de poids, dans cette situation. Dans la tête de Diana, il fallait mieux venir le confronter lui plutôt que d’avoir à aller faire part de ses doutes à sa soeur. Il n’y avait même pas de choix à faire dans ce type de situation, il venait s’imposer à elle. Alors elle venait passer pour la sangsue de service, elle lui cassait les pieds et froissait surement un peu la relation qu’ils avaient mis longtemps à établir - mais peu lui importait tant qu’elle n’avait pas à lui dire ça, à Jules. « Tu viens présenter tes excuses ? Elles sont a-acceptées. » Elle soupira une énième fois, elle leva les yeux au ciel à l’instar de son geste à lui, même si elle ne pouvait le voir encore. Parce-que ce n’était pas ce qu’il se passait. Hors de question qu’elle lui présente des excuses pour une situation où elle n’avait, pas encore, à le faire. Alors elle vint marcher plus rapidement que lui, elle vint se planter devant Alfie, le forçant à s’arrêter net dans sa course. Le but n’était pas de lui courir après mais de le confronter, et il ne cessait de s’échapper. Les plans n’étaient pas suivis à la lettre, de nouveaux reliefs venaient s’y ajouter; elle se devait d’improviser afin de ne pas se retrouver perdue sans avoir atteint son objectif. « Quoi, encore ? » Si Diana n’avait pas encore compris que Alfie était ennuyé par la situation, le ton emprunté ici pouvait venir le prouver. « Mais merde, Diana ! » Le ton employé et les mots insérés ici pouvaient également venir lui faire comprendre cet agacement, si elle ne l’avait pas encore deviné. Elle n’avait pas besoin de tout ça, et c’était d’ailleurs parce-qu’elle n’était pas réellement à sa place et que ça venait marquer les histoires à l’encre indélébile qu’elle se trouvait embêtée de son propre comportement. Dans d’autres circonstances, elle aurait abandonné, tourné les talons. Cette discussion n’aurait pas eu son intérêt de la sorte. Mais il s’agissait de sa soeur, et parce-qu’il s’agissait justement d’elle, elle était prête à entraver ses relations avec Alfie et à mettre à mal son comportement habituel. « Je te les ai donné, les éléments, alors ne viens pas dire que tu n’as rien sous les yeux. » Elle ferma les yeux, là, une seconde ou peut-être deux. Bien sûr qu’un soupire vint saupoudrer le tout, avant que Diana ne vienne regarder son beau-frère dans les yeux. « Je n’ai pas d’éléments sous les yeux, Alfie, tu me pointes une absence d’éléments, justement. Et toi parmi les autres devrait comprendre que ce n’est pas suffisant, l’absence de preuves. » Si elle avait réussi professionnellement parlant, c’était aussi ça. Parce-qu’elle ne s’arrêtait pas devant l’absence de preuves pour dire que quelque-chose n’existait pas. Ce n’était pas elle, ça ne faisait pas partie de sa ligne de conduite et encore moins de ses croyances. Alfie devrait comprendre ça. Il pouvait deviner pourquoi elle ne s’arrêterait pas à l’absence de preuves dans cette situation. Et il aurait pu deviner depuis le début de cette conversation que la simple raison pour laquelle elle creusait autant, était la même que celle qu’il avait pointé comme l’évidence, quelques instants plus tôt. Jules. Elle était l’unique raison pour laquelle elle se tenait là, bras croisés désormais sur sa poitrine, à toiser le jeune homme du regard. Le reste lui importait peu, il faisait bien ce qu’il désirait de ses soirées. Mais pas quand les éléments qui venaient à dévoiler cette soirée pouvaient rendre la vie de sa soeur malheureuse. « Wow, quelle c-confiance en moi, ça me va droit au cœur. » Diana vint ouvrir la bouche un instant, avant de se raviser et de venir former une ligne fine de ses lèvres, se résignant au silence. Elle en avait assez dit, et si elle voulait réellement qu’il lui donne des explications et les preuves qui allaient avec, elle se devait de lui laisser le temps de s’exprimer. « Je sais pas dans quelle langue je dois te le dire : ça ne te regarde pas et Jules sait ce que je fais ce soir. Et pour la un-énième fois, je ne trompe pas ta sœur et je n’ai pas l’in-intention de lui faire une Julian. » Et là, il vint pointer parfaitement le soucis sous-jacent de toute cette conversation. Et pendant un instant, un bref instant, elle vint détourner le regard. Parce-que tous ses doutes à elle et toute sa méfiance quand au comportement qu’il adoptait ce soir devant elle, partait de là. Alfie n’était pas Julian, elle le savait. Il existait mille et une preuve qui approuvaient cette théorie. Mais ce n’était pas pour autant que Diana ne gardait pas en mémoire comment cette histoire là s’était terminée. « Je tiens à elle, et ce serait peut-être le moment que vous le compreniez. » Elle vint hausser les épaules, attitude désinvolte. « L’un n’empêche pas l’autre, Alfie, tu sais bien. » Parce-que Julian avait aimé de tout son coeur Jules et pourtant, il n’avait pas hésité une seule seconde avant de piétiner son coeur et à la jeter comme une vulgaire chaussette. Elle savait que le jeune homme aimait sa soeur, et qu’il tenait à elle. Ce n’était pas pour autant qu’elle ne serait plus la première à se méfier au moindre geste de travers et à la première attitude suspecte, et à la moindre nouvelle un peu louche. « J’ai pas à me ju-justifier, et je vais pas changer ma façon de faire pour ton plaisir, Diana. » Ce ne fut pas pour autant qu’elle vint se décaler de son chemin. Quitte à ruiner complètement la relation qu’elle avait formé avec Alfie durant les quatre dernières années, elle camperait sur ses positions. C’était idiot et complètement inutile - même si elle refusait catégoriquement de le croire quand il lui disait -, mais elle attendrait de le voir pour le croire. Et peut-être que l’éclat qu’elle vint apercevoir dans le regard de Alfie menait également à cette conclusion là. Qu’il ne saurait se débarrasser d’elle ce soir sauf s’il venait lui apporter de vraies preuves comme quoi rien ne se tramait sous son nez. « Tu sais quoi ? T’as qu’à me ci-conduire, tiens. Je conduis mal et puis, c’est pas conseillé dans mon éq-état. » Elle haussa un sourcil, bien trop haut sur son visage pour que ce soit sain, tant la surprise était de taille. « Pardon ? » Diana s’attendait à ce qu’il parte dans des explications verbales, qu’il lui démontre par A+B que les propos qu’elle avançait n’étaient guère d’actualité. Pas à ce qu’il lui propose de partir avec lui à l’aventure, dans cette soirée qui d’après les éléments qu’elle avait, s’annonçait folle. « Puis, comme ça, si t’as raison tu deviens complice de mon in-infidélité, et si t’as tort, tu vas devoir t’excuser. Je réfléchirai pendant le trajet à ça, d’ailleurs. Tu vas bien ri-ramer pour que j’oublie tout ça, je te le dis. » Une fois de plus, elle vint ouvrir la bouche, avant de la referme d’un coup sec. L’amusement dans le regard d’Alfie était ennuyant au possible, et en même temps, ça lui donnait du grain à moudre. Ses pensées allaient désormais à mille à l’heure, explorant toutes les possibilités que lui donnait Alfie avec cette proposition. Parce-qu’il avait raison. Si elle avait raison, elle serait complice de son infidélité - mais guère pour longtemps, elle s’empresserait d’aller rapporter à sa soeur tout ce qu’elle avait pu voir. Mais en revanche, s’il avait raison, Alfie viendrait lui prouver son tord. Et, après tout, c’était tout ce qu’elle lui avait demandé. Elle voulait voir tord pour ne pas avoir à annoncer à Jules que son copain ne allait pas mieux que tous ces autres gars. La proposition était tentante, réellement. Elle était tout ce qu’elle attendait depuis le début finalement, sous une forme différente certes mais elle pourrait en tirer la même conclusion. Alors, avec un soupire des plus las, elle vint poser un doigt menaçant sur le torse de son beau-frère. « Si j’ai raison, je te promets que ça va chauffer pour toi. » Mais elle sentait qu’elle allait avoir tord, et tant pis si elle ramait pour lui faire oublier cet incident. Au moins, elle en aurait le coeur net. Sans attendre après le jeune homme, ses pas se mirent en route vers le parking personnel, afin de rejoindre le véhicule d’Alfie. Il avait mis en avant l’excuse de je ne conduis pas bien mais la demoiselle n’était pas forcément mieux, dans tout ça. Elle n’aimait pas conduire, suite à des années de souffrance et de cris nocturnes liés à l’accident, mais pour lui et pour voir les preuves qu’elle attendait, elle conduirait ce soir. Ce ne fut qu’arriver à hauteur de la voiture qu’elle vint tendre une main dans sa direction. « J’ai besoin de tes clefs, Alfie. » Et l’instant d’après, elle s’empressait de se glisser derrière le volant. Au plus vite ils seraient sur place, au plus vite elle pourrait voir son inquiétude se soulager. « Et attache ta ceinture. » Pour sûr, avec une attitude de la sorte, il n’allait pas avoir moins envie de se débarrasser d’elle. Le bruit du moteur se fit entendre, alors que le soleil se glissait derrière l’horizon et que Diana insérait le véhicule dans la circulation de fin de journée. Ses yeux étaient rivés sur la route et ses doigts libres tapaient frénétiquement sur le volant, mélange d’impatience et de doute. Ce dernier avait toujours été là, comme un fond sonore de la conversation, mais Diana avait décidé de ne pas l’écouter. Au fur et à mesure qu’ils avançaient vers leur point d’arrivée, cependant, il se faisait plus dur à oublier. « Tu me diras quand il faut sortir de l’axe principal. »
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyJeu 16 Juil 2020 - 22:16

Il partage l’avis de Diana sur un aspect ; son comportement n’est pas des plus adaptés, mais ses raisons de le penser diffèrent de celles que sa belle-sœur martèle depuis de (trop) longues minutes. Enfin, dans les faits on ne peut pas réellement dire qu’il soit d’accord avec Diana puisque, personnellement, il n’a jamais eu le moindre problème avec le fait de planter les autres au milieu d’une conversation, généralement parce que celle-ci commencer à l’ennuyer. C’est très exactement ce qu’il se passe avec Diana à cet instant et le maintien de toutes ces accusations qu’il juge infondées. Ce n’est pas une volonté de sa part d’éviter le conflit – oh ça non, il adore celui-ci, même avec sa belle-famille – simplement un constat qui, s’il était verbalisé, ne plairait pas à la blonde : il a mieux à faire que de l’entendre déblatérer les mêmes conneries, encore et encore. Il peine à rester diplomate, Alfie – l’est-il seulement ? – et la fuite lui apparaît comme une bonne solution pour faire comprendre à Diana qu’elle a franchi une limite et qu’il serait adéquat qu’elle médite sur ses actions. Adéquat, il sait que son comportement ne l’est pas ; parce qu’on lui a souvent fait la remarque au cours de sa vie et que l’ennui qu’il ressent n’est pas une justification suffisante pour agir comme il le fait. À ses yeux, c’en est une particulièrement valable et le fait que Diana appartienne à son entourage proche ne le persuade pas d’agir différemment, peu importe les conséquences que cela pourrait amener à terme dans leur relation : si à l’origine celle-ci est malmenée, c’est bien à cause des propos de l’astrophysicienne. Ce n’est pas qu’il souhaite se dédouaner ; c’est un fait : dès l’instant où elle a franchi le seuil de ce bureau elle ne visait qu’une seule issue, une déclaration de guerre à sens unique. Et pourtant, jusqu’au bout il croit pouvoir obtenir des réponses. Ce n’est pas qu’il a besoin d’en avoir, il s’en fiche bien de celles-ci en réalité, ce qui le motive est la satisfaction d’avoir raison et d’avoir eu le dernier mot. Mais Diana n’est pas décidée à lui céder la victoire, alors qu’elle persiste à être condescendante jusque dans son attitude en plus de ses paroles. « Ce que je comprends surtout, c’est que l’ab-absence d’éléments due à ta mauvaise foi. » Qu’il souligne, avec un haussement d’épaules, certain d’avoir raison sur la question : c’est bien lui qui lui a tendu son téléphone, donné l’accès à son ordinateur et à son bureau pour qu’elle puisse y faire ses recherches. Elle ne l’a pas fait – elle ne peut donc s’en prendre qu’à elle-même et non pas tenter de trouver des excuses qui n’ont pas de sens. Si elle s’était donné la peine de scroller sur son smartphone, elle serait tombée sur les messages qui entourent celui à l’origine du malaise ; et aurait compris à quel point elle se fourvoie sans qu’il n’ait à gaspiller sa salive et son énergie à tenter de la faire changer d’avis, afin qu’elle comprenne qu’il y a toujours plusieurs visions du monde, plusieurs façons d’interpréter les choses. Et peut-être qu’il est trop brutal, Alfie, que cet agacement qu’il ne cache même plus à l’encontre de sa belle-sœur peut surprendre, mais il n’est pas réputé pour posséder le meilleur des caractères et celui-ci tend à refaire surface depuis quelques mois. Diana n’est, dans un sens, qu’une victime collatérale de tout ceci ; toutefois il préfère mourir que de le reconnaître. La fierté mal placée d’Alfie n’est plus à prouver et maintenant que Diana a titillé celle-ci, il ne lâchera pas l’affaire avant d’avoir le droit à de véritables excuses – encore une fois par simple satisfaction de l’avoir fait céder et mise à genou que par réel besoin d’en entendre. « Permets-moi d’en d-douter quand je t’entends. » Il réagit face à l’attitude désinvolte de la jeune femme, qui prétend que l’un n’empêche pas l’autre. Encore une fois, c’est une démonstration de la mauvaise foi de l’anthropologue, car il le sait parfaitement ; il a presque aimé au cours de sa vie (le véritable sentiment se rapprochant plus de quelque chose qui tient du jeu que de l’amour), mais ça n’a jamais été une raison suffisante pour le convaincre de rester fidèle. Mais ce sont des détails que Diana ignore ; ce qui confirme le fait qu’elle n’a pas d’éléments tangibles pour porter de telles accusations, car une chose est certaine : avec Jules, tout est différent.

Et il persiste et signe, Alfie, il n’a aucune envie de se justifier : c’est une réflexion qui est devenue un principe de vie au fil des temps et rien ni personne (pas même Jules) ne changera cela. Et s’il ne compte pas le faire, rien ne l’empêche néanmoins de s’amuser de la situation – et surtout, de se jouer de Diana pour que les accusations se transforment en bonne leçon. « Tu m’as très bien entendu. » Il s’en amuse, son sourire satisfait qui prend place sur ses lèvres, l’immense satisfaction d’avoir l’impression d’être aux commandes – un sentiment qui contrebalance la colère qui devenait sienne depuis quelques minutes. Les raisons derrière sa proposition de l’accompagner lui apparaissent comme particulièrement motivantes pour verbaliser cette demande : il est gagnant dans les deux cas. « Mais oui, bien sûr. » Il rétorque en levant les yeux au ciel. « Si – et je dis bien si – tu avais raison, tu-tu penses vraiment que je te pré-proposerais de venir avec moi ? » Et il ose le penser à cet instant ; elle est encore plus stupide qu’il ne le croyait. Son regard qui la fixe avec un intérêt déraisonnable, toujours convaincu de ressortir gagnant de ce duel qui lui a coûté plus d’énergie qu’il ne l’aurait pensé, son sourire de parfait connard toujours sur les lèvres, ils prennent le chemin du parking du personnel tandis qu’Alfie réfléchit toujours à la manière dont il la fera payer. Il l’a dit, elle va devoir ramper et c’est ce qu’il compte lui infliger – c’est le souci quand on joue avec Maslow et qu’on perd. Son sourire ne quitte toujours pas ses lèvres lorsqu’il lui tend ses clefs, ni lorsqu’il glisse un « oui, maman » en attachant sa ceinture, encore moins lorsqu’ils se mettent en chemin. « Prochaine sortie. » Qu’il se contente de préciser pour guider la jeune femme, la laissant macérer dans ce silence sûrement pesant pour elle, mais hautement agréable pour lui qui savoure – déjà – sa revanche. « À droite sur environ 5 kilomètres, puis à gauche à l’intro-intersection. » Il poursuit ses explications, le lieu de rendez-vous se rapprochant dangereusement, de quoi le motiver à reprendre la parole pour continuer à se jouer de la jeune femme. « Oh et j’espère que t’as de l’arm-argent sur toi. » Il souligne, l’air de rien et ce sourire toujours bien ancré sur ses lèvres. « Tu sais, vu que tu vas devoir participer. » Et ce sourire qui s’élargit. « Maintenant, est-ce que je parle d’une p-prostituée ou d’autre chose... » Il laisse sa phrase en suspend tandis qu’il hausse négligemment des épaules. Il la guide encore pendant quelques minutes, avant qu’ils n’arrivent enfin dans le quartier. « Dernière maison dans cette allée. » Il termine, laissant Diana se garer, quittant la voiture avant qu’elle ne le rejoigne de son côté du véhicule, contre lequel il est appuyé, bras croisés et air victorieux sur le visage. « Vas-y, je te las-laisse aller frapper. » Un signe de tête en direction de la porte de la petite maison éclairée, son air satisfait sur le visage, il poursuit ; « et n’oublie pas ce que-ce que je t’ai dit. » Un bref silence, un air sadique sur le visage, il achève : « tu vas ramer, Diana. » Et maintenant, qu’elle fasse le spectacle et qu’il soit l’observateur privilégié de son malaise.
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyMer 30 Sep 2020 - 12:32


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« Mais oui, bien sûr. Si – et je dis bien si – tu avais raison, tu-tu penses vraiment que je te pré-proposerais de venir avec moi ? » Elle entendait ses paroles - sans trop de difficulté. Dans une situation tout à fait normale et sans équivoque, elle aurait même surement adhéré à ses propos et ses idées, les aurait trouvé plus que justifiées et raisonnables. Elle aurait pris sa défense, se serait rangée de son côté et n’aurait pas cherché à plisser la vision du jeune homme. Mais à aucun moment de cette fin de journée, ils ne se trouvaient dans une situation normale et claire comme de l’eau de roche. Elle restait plus que troublée par le moindre élément qui venait à se glisser sous son nez, Diana, et elle avait décidé de ne pas lâcher le morceau. Elle repartirait chez elle - ou, si elle était honnête, à son bureau car elle avait encore du travail par dessus la tête pour la suite de la soirée et ne s’était arrêtée en cours de route uniquement que pour aller voir son beau-frère - qu’après avoir eu le fin mot de toute cette histoire. Et même si elle campait sur sa position, qu’elle restait persuadée que Alfie était en train de commettre quelque-chose qui n’allait plaire à personne à la vue des quelques éléments dont elle disposait, sa voix intérieure lui hurlait qu’elle voulait avoir tord et qu’elle avait hâte que tout ça soit mis en lumière. Alors, elle se dépêchait d’aller au parking. Elle se dépêchait également de s’installer à bord de la voiture une fois que Alfie eut bien daigné lui donner les clefs de voiture - elle vint même insister sur le fait qu’il doive mettre sa voiture, ce à quoi il vint lui glisser un « oui, maman » qui vint forcément lui faire lever les yeux au ciel. Elle ne daigna répliquer, préférant se concentrer sur la route et sur les aléas de la circulation. Si le Maslow n’était, clairement, pas en état encore de prendre le volant - Diana était d’ailleurs plutôt étonnée qu’il soit présent avec sa voiture à l’université, elle ne savait pas qu’il était de nouveau pleinement apte à conduire selon le corps médical -, ce n’était pas pour autant que la jeune femme était à l’aise avec l’idée de prendre le volant. Dans les situations de la vie quotidienne, elle faisait au maximum du temps en sorte de ne pas à avoir à prendre la voiture. Des années avaient beau s’être écoulées depuis l’accident qui avait failli lui couter la vie, cet événement restait gravé dans sa mémoire et le moindre coup de frein inattendu sur la route avait l’habitude de lui faire revenir des souvenirs très peu plaisants. Elle tâchait donc de se concentrer au maximum, préférant également respecter le silence qui s’était imposé de lui-même entre Alfie et elle. Elle avait parfaitement compris qu’il en jouait, désormais. Mais elle n’allait pas aller jusqu’au point où elle lui donnerait gratuitement du grain à moudre. Elle vint s’exprimer de nouveau uniquement pour lui demander quelques indications quand à la route à suivre, étant donné que Diana n’était pas celle des deux personnes présentes qui connaissait la destination finale. « Prochaine sortie. » Puis, enfin. « À droite sur environ 5 kilomètres, puis à gauche à l’intro-intersection. » Elle se contenta de venir hocher la tête, d’exécuter les directives qu’il lui donnait. Pour le moment, elle n’était pas en position que d’obéir à ses dires de toutes façons. « Oh et j’espère que t’as de l’arm-argent sur toi. » Elle s’osa à un petit regard en coin, un brin déstabilisée. « Tu sais, vu que tu vas devoir participer. Maintenant, est-ce que je parle d’une p-prostituée ou d’autre chose… » Le sourire qui venait s’étirer sur ses lèvres était insupportable. Il en était fier, de la situation dans laquelle il avait réussi à l’entrainer. Il en était fier et il en jouait des tonnes - et franchement, si elle était sûre d’elle au début de la conversation lorsqu’elle était arrivée dans le bureau de son beau-frère, Diana était désormais complètement certaine qu’elle se plantait de bout en bout sur cette situation. Heureusement, toujours, ceci dit, cela voulait dire que Alfie était toujours fidèle à sa soeur et la morale de toute cette affaire résidait là. « Dernière maison dans cette allée. » Et ils furent arrivés à destination. Avalant péniblement sa salive, Diana finit par sortir de la voiture et par venir rejoindre Alfie de l’autre côté du véhicule. Il était on ne peut plus satisfait de la tournure des événements et il ne le cachait même plus. « Vas-y, je te las-laisse aller frapper. Et n’oublie pas ce que-ce que je t’ai dit. » Elle vint inspirer une bouffée d’air qui lui semblait encore plus chargée d’amertume que la précédente. « Tu vas ramer, Diana. » L’expiration qui s’en suit fut, elle, chargée de lassitude. Elle ne doutait plus du tord qu’elle portait quand à la situation, mais il ne lui semblait pas nécessaire de la part d’Alfie de venir remuer le couteau dans la plaie à chacune de ses paroles. Levant quelque peu les yeux au ciel, elle finit par réduire à néant la distance entre le véhicule et la porte d’entrée de la maison devant laquelle Alfie l’avait fait s’arrêter. Une inspiration, et une seconde de plus pour se donner du courage - et elle vint asséner trois coups, légers mais certains, sur le bois de la porte. Après tout, désormais, il y avait toujours la possibilité que personne ne vienne leur ouvrir la porte. Peut-être que le Maslow avait préféré s’enfoncer dans un puits de mensonges sans fin plutôt que d’avouer qu’elle avait raison - mais elle n’eut même pas le temps d’aller au bout de sa pensée que la porte se dérobait sous ses yeux pour laisser place à un jeune homme dont elle ne connaissait ni le visage, ni le nom. Ce dernier fut quelque peu perturbé de tomber sur une jeune femme, alors qu’il s’attendait surement à tomber sur Alfie directement. Diana - parce-qu’elle était polie en toutes circonstances, même lorsqu’elle se couvrait de honte devant son beau-frère -, vint étirer un sourire sur ses lèvres. « Bonsoir. » Sa voix n’était pas autant assurée qu’elle l’aurait voulu. « Je sais que vous ne vous attendiez pas à me voir moi, mais plutôt à tomber sur Alfie. » Elle vint se décaler légèrement pour que le regard de l’homme devant elle puisse s’éloigner quelque peu et tomber, à la suite, sur la silhouette de son beau-frère en arrière plan, surement heureux comme un paon de la situation dans laquelle elle se trouvait désormais. « Qui est pour l’instant beaucoup trop heureux de me prouver que j’ai tord sur plein de choses. » Et surtout, de la laisser patauger dans la semoule car, présentement, elle devait avouer ne pas savoir comment amener la situation sans paraître définitivement pour la pire des idiotes. Elle s’était trompée, même sans qu’on lui mette les preuves sous le nez elle le savait pleinement désormais. Mais il fallait surement qu’elle se sorte de ce pétrin afin de pouvoir partir d’ici et laisser Alfie terminer sa soirée comme bon lui semblait. « En quoi consiste la soirée, dites moi ? » Diana espérait sincèrement que le désespoir dans son regard suffirait à convaincre le jeune homme en face d’elle à lui expliquer tout de A à Z sans qu’elle n’ait à le supplier davantage. Avoir tord auprès d’Alfie était une chose - dont elle entendrait parler pendant les dix années à venir au moins, certes, mais une chose; devoir supplier l’une de ses connaissances à lui de lui donner des explications sur une situation où elle s’était trompée en était une toute autre.
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Message(#)map of the problematique (aldi #1) EmptyDim 18 Oct 2020 - 23:30

Les coups qu’on lui avait portés avaient eu de nombreuses conséquences, autant physiques que mentales, mais il y a certains aspects de l’anthropologie qui ont été préservés par un tel déferlement de violence ; son arrogance et sa fierté, elles, n’ont pas été diminuées comme le reste de ses capacités. Toujours intactes, toujours piquantes, sa belle-sœur a beau le rendre dingue, il n’empêche qu’elle parvient à raviver celles-ci et à presque lui donner l’impression que la situation est normale. Si on fait abstraction de sa mauvaise foi et de ses accusations mensongères, soit, mais puisque le brun est persuadé de ce qu’il avance et que cette situation s’apprête à se retourner contre Diana, il parvient de plus en plus à mettre son agacement de côté à mesure qu’elle s’enfonce dans un piège qu’elle a elle-même tendu. Elle ne se rend pas à quel point elle lui facilite les choses et si la situation est plaisante, elle en serait presque trop simple pour qu’il savoure réellement sa victoire. Il a gagné à la minute même où il a décidé de le suivre, où sa fierté à elle a dépassé la sienne – mais d’ici une dizaine de minutes, ce sera cette même fierté qu’elle ramassera par terre après qu’Alfie se soit fait un plaisir de la faire voler en éclats. Elle a voulu jouer et si le jeu n’est pas la hauteur de ce dont il a l’habitude, dans le quotidien actuel qui est le sien Alfie s’en contente, conscient qu’il ne peut guère aspirer à mieux. Sa belle-sœur sera son divertissement du soir, de la semaine, voire (tristement) du mois et il ne compte pas bouder son plaisir, peu importe sur les liens familiaux supposeraient qu’il doive faire preuve de clémence. Il n’en a jamais eu pour sa propre famille, à quoi bon en avoir pour celle de sa petite-amie ? Diana a beau être dans ses bons papiers contrairement à Mary, il n’empêche qu’il n’a pas d’obligation envers elle. Oh bien sûr, selon la vision traditionaliste de la société, il devrait lui montrer un respect à peu de choses près égal à celui de Jules, mais Alfie tend à faire les choses comme il l’entend et il estime que ce n’est pas parce qu’ils appartiennent à la même famille (jamais ça n’arrivera qu’on se le dise, le concept de famille est quelque chose de bien trop sérieux et restrictif à ses yeux pour l’accepter tel qu’il devrait le faire) qu’il doit modifier son attitude envers sa belle-sœur, qui écope du même traitement que tout le monde. Peut-être même qu’elle écope du pire, alors qu’il sait que l’obligation de faire bonne figure pour le bien de Jules l’interdit de le détester autant qu’elle le voudra probablement après cette soirée où il s’impatiente de plus en plus d’enterrer la moindre trace de dignité qu’elle possède. L’avantage d’être enfant unique, c’est qu’il a grandi en ayant un comportement qui n’était calqué ni dépendant de personne (au plus grand regret de ses parents, ceci dit) lui offrant une liberté quasi-totale dans la façon dont il traite les autres ; alors même qu’il se satisfait que les autres puissent être brimés par cet aspect-là. Quoi qu’il en soit, d’ordinaire déjà expressif, Alfie accentue encore plus ses mimiques et son attitude pour devenir la représentation même du parfait emmerdeur alors qu’il suit Diana jusqu’au parking, se satisfaisant de chacun de ses soupirs et yeux qui rencontrent le ciel. Un pur régal, pense-t-il, tandis que son sourire ne quitte pas ses lèvres, même au cours de la plus superficielle des conversations en lui indiquant le chemin. À mesure qu’ils se reprochent du lieu de rencontre, c’est un Alfie impatient tel le gamin qu’il n’a jamais cessé d’être qui ne contient plus son excitation, sautillant discrètement sur son siège alors qu’il ne manque pas de continuer ses provocations à l’encontre de sa belle-sœur. Oh que oui, il espère qu’elle a l’argent, car elle va payer très cher ses accusations et il lui laisse encore le soin de douter de lui quant à la perspective qu’il ait décidé d’avoir à faire à une prostituée pour clôturer en beauté sa longue journée de travail. Le silence de Diana est un avant-goût de Noël, elle qui n’était pas en manque de répartie il y a encore quelques minutes, lui faisant ainsi comprendre qu’elle accepte doucement la perspective de s’être fourvoyée – ce n’en sera que plus délicieux quand il pourra le verbaliser à sa place après s’être assuré de l’envelopper dans une bulle de malaise.

Arrivés sur les lieux, son regard ne quitte pas la silhouette de la jeune femme alors que c’est toujours dans le silence qu’elle s’extirpe du véhicule, bientôt suivie par son beau-frère qui prend soin de rester à bonne distance derrière elle, afin de ne rien manquer du spectacle qui s’apprête à se jouer devant ses yeux. Un dernier avertissement en guise de bande-annonce et le film peut commencer ; sa bouche s’agite même de gauche à droite comme s’il tentait de mâcher un chewing-gum imaginaire qui servirait d’encas. C’est Hoffstaedter, l’un de ses collègues d’Alfie et accessoirement organisateur de la soirée, vient ouvrir à une Diana qui ne s’attendait certainement pas à une silhouette aussi masculine (quoi que, connaissant Alfie le sexe n’est pas vraiment un critère de sélection et l’hypothèse de Diana aurait en réalité pu se confirmer s’il n’était pas question d’un autre type d’activités pour ce soir). Et à cet instant, l’anthropologue aurait tout donné pour être une mouche et voler jusqu’à la porte pour apprécier la mine probablement déconfite de Diana, qui s’apprête à prendre la parole pour expliquer sa présence. Profitant que Diana se décale, toujours appuyé contre la voiture, Alfie affiche son plus large sourire alors que sa main s’agite avec vigueur dans l’air pour saluer son ami – et enfoncer un peu plus Diana, c’est gratuit, c’est avec plaisir. La laissant poursuivre ses explications, il finit par décoller de la voiture pour s’approcher, cette fois-ci sa main brassant l’air pour interrompre son collègue avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche. « Mais enfin, Diana, voyons ! » Il s’exclame en arrivant à sa hauteur, restant sagement derrière elle, baissant légèrement la tête pour fixer le sommet de son crâne de son regard amusé, qu’elle sentira sans même avoir à se retourner pour s’y confronter. « Je te l’ai dit, une s-soirée gang bang entre hommes en cri-couple. » Est-ce qu’il enfonce volontairement le clou pour qu’elle ait encore plus envie de s’enterrer que ça ne doit déjà être le cas ? Oui, totalement. « Excuse-moi, mais ma belle-sœur ici présente était p-p-persuadée que ma mag-magnifique tenue était pour mon amante. Ou amant. » Il souligne, alors qu’il avance d’un pas pour se positionner aux côtés de Diana. « Salut, chaton. » Il dit à l'attention de son collègue. Oh que c’est jouissif, oh que ça l’est encore plus en sachant que son ami ne se formalise plus de son attitude et qu’il n’en offusque pas pour sauver Diana dans son malaise perceptible. « Bonsoir, vous êtes... » S’adressant à la jeune femme, Alfie intervient rapidement : « laquelle entre la c-coincée ou l’emmerdeuse ? Vous allez vite le savoir. » Ponctuant sa phrase d’un rire, l’anthropologue adresse un clin d’œil à Diana, ne voulant néanmoins pas terminer en pâté pour chien parce qu’elle se serait offusquée de la réputation qu’il colle aux sœurs Rhodes dans leur dos – ce qui n’est pas sérieux. À moins que ? « Soirée poker. » Qu’il finit par reprendre très sérieusement en se tournant un bref instant vers sa belle-sœur, esquissant finalement de nouveaux pas pour pénétrer dans l’habitation. « Vous êtes la bienvenue, si ça vous dit. » Se retournant, affichant un sourire, Alfie hoche la tête avant de verbaliser : « bien-sûr que ça lui dit, je compte lui p-prendre son argent en plus de sa da-dignité. » Et elle n’aura pas moyen de s’opposer à son sort, puisqu’il l’a dit ; elle lui est redevable et sa dette commence à être épongée à l’instant, tandis qu’il lui fait un léger signe de la tête afin qu’elle cède à entrer, la moue bien plus bienveillante que moqueuse, signe que malgré les méprises et son sort qui n’est pas encore totalement scellé, rien ne lui interdit de passer, elle-aussi, une bonne soirée.

sujet terminé :l:

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