| | | (#)Dim 9 Fév 2020 - 21:56 | |
| L'idée est conne, c'est normal j'me suis inspiré de ses idées à lui. Et je m'en veux de jouer comme ça, parce que Lola elle mérite pas d'être prise comme une poupée de porcelaine, un appât comme un autre. "Ce n'est pas le moment de jouer. Pense à ta soeur." ma culpabilité même, elle est pire quand elle le réalise, c'était sûr qu'elle allait le réaliser, et qu'elle me calme dans l'élan. « J'suis déso- » désolé, c'est ça que j'allais dire. C'est ça que j'allais répondre, c'était ça la bonne chose censée à faire.
Pas de lui crier dessus, et surtout pas de m'annoncer que ma soeur est enceinte. Mais encore une fois Auden fout la merde, encore une fois il fait pire, encore une fois, il va trop loin.
Jill grogne un connard qui sonne presque comme un compliment à mes oreilles tellement j'en ai des dizaines de milliers d'insultes bien pires à lui renvoyer à la gueule. Mon poing aussi, ça serait une bonne option. La meilleure d'entre toutes si vous me demandez. Parce que je suis pas habitué à être dans la même pièce que lui sans vouloir lui casser les dents, et ça tarde là. Parce que son sourire de merdeux est la seule chose sur la quelle je me concentre, parce que son air de connard qui en sait plus que moi est la cerise sur le gâteau, et parce que plus je rage contre lui, plus je le hais de tous mes nerfs et de toutes mes forces, moins je pense à elle.
« Le bébé, Matt. T'as très bien entendu. » ta gueule Ginny. Me parle pas, attire pas mon attention, bloque pas ton regard dans le mien. Parce qu'elle sait là, elle le voit, elle a même pas besoin de forcer qu'elle le réalise. À quel point je panique, à quel point j'en tremblerais si j'avais pas un orgueil de foutu raté à conserver. Elle s'est brisée pour Noah, elle a failli se tuer après tout ça et là elle pense que je vais pas y penser, que je vais pas ressasser chaque jour qui l'ont mené à vouloir s'enlever la vie à la seconde où il est né? Elle pense vraiment que c'est pas la seule chose qui me tourne en tête, le traumatisme de la tenir dans mes bras, inconsciente, que je vois et revois encore et toujours, qu'elle arrivera jamais vraiment à chasser peu importe les menaces silencieuses, peu importe les sourires rassurants.
Alors je rage, fort. Je rageais quand Lola parlait à Auden, je rageais quand Ginny a proposé de ranger à sa place. Je rageais quand elle est partie dans la cuisine, encore plus parce que ses yeux ont quitté les miens et que ça y est, je respire à nouveau. Et il est trop tard, quand elle revient. Il est trop tard pour me calmer parce que c'est assuré que je la laisse pas tenter à nouveau, que je laisse plus rien entrer, que j'ai dédié toute ma tête et toutes mes pensées à un seul et unique objectif. À une seule et unique priorité qui sera aussi ma carte de départ, la conclusion d'une conversation à sens unique que je me ferai violence à pas me répéter encore et encore. Ça va ma hanter, tout me hante en ce moment, tout m'enrage, et surtout lui.
« Ça c'est pour l'omelette. » elle est presque rassurante, l'expiration douloureuse que j'entends quand mes jointures viennent s'enfoncer dans son ventre à Auden, quand le coup est si fort que je m'en fais mal moi-même. Quand je lui coupe le souffle, quand je lui ferme la gueule, quand je lui renvoie un dernier regard noir, quand je canalyse tous mes démons encore et toujours sur lui. Jill suivra ou elle suivra pas, Jill cognera ou elle cognera pas, mais moi je me tire la seconde d'après, je suffoque, mais au moins, lui aussi. |
| | | | (#)Dim 9 Fév 2020 - 22:25 | |
| Ça l'énerve Jill. Tout l'énerve. Qu'elle n'est pas pu rester tranquille avec Matt, continuer de tout détruire juste pour faire chier une des personne qu'elle déteste le plus sur cette terre. Et puis Ginny qui est encore collée au basquette d'Auden comme si elle était un toutou incapable d'agir par elle-même. Et Jill sait très bien qu'elles ont discuté pendant un long moment de tout ça, mais c'est juste plus fort qu'elle. Parce qu'elle déteste voir sa famille détruite à cause d'un seul individu malsain qui ne vit que pour foutre la merde chez les McGrath.
Parce qu'elle a prévenu Auden Gin, elle a prévenu Auden et pas Matt. Elle a préféré le prévenir lui avant son grand frère. Et ça aussi ça la met hors d'elle. Parce que Jill a gardé le secret, mais Auden a pas pu fermer sa putain de gueule. Elle a envie de le tuer. Vraiment. Le voir inanimé sur le sol de sa chambre détruite, ça, ça la rendrait heureuse là, tout de suite. Et Lola qui essaie de s'en mêler, qui essaie d'être positive sans savoir tout ce qu'il peut y avoir comme ressentiments dans cette pièce. Parce qu'après cette annonce, c'est plus juste un conflit entre Jill, Matt et Auden. Ça va bien plus loin. Elle essaie d'attirer l'attention vers elle, parce que Matt et Gin auraient beaucoup à se dire si il n'y avait pas d'intrus dans la pièce. « Non Lola, le monde tourne pas autour de Ginny, c'est bien plus compliqué que ça. » Elle ne s'énerve pas contre la brune Jill, elle essaie juste de lui faire comprendre que c'est pas le bon moment pour essayer de relativiser. « Il serait certainement mort et ça ferait plaisir à beaucoup de monde. »
« Tu devrais vraiment sortir Lola. » C'est pas une menace, juste un avertissement. Juste pour la prévenir qu'elle n'est pas préparé à gérer ce qu'il se passe ou ce qu'il peut encore se passer. Qu'elle devrait retourner dans sa chambre pour faire comme si rien ne c'était passé.
En moins de 30 secondes Ginny part et revient pour nettoyer le sol. Mais pourquoi est ce qu'elle peut bien avoir envie de faire ça ? Il est pas assez grand pour attraper un balais et ramasser les bouts de sa chambre. Mais Matt a décidé que ça ne s'arrêterait pas là, alors j'attrape Ginny par le bras pour la faire sortir de la chambre de force, parce qu'elle ne va pas encore être au milieu de ça. « Sors de là, ils ont des choses à gérer. » Et elle elle va rester là, parce qu'elle est et sera toujours là pour son frère, quoi qu'il advienne. « C'est normal qu'il réagisse comme ça Gin. T'as mis Auden au courant avant lui. Et Auden, lui, il a pas vécu la grossesse de Noah d'accord ? Ni la naissance ! Et toi, la seule chose que tu fais c'est aller chercher un putain de balais Gin ? Elle est où la Ginny qui s'affirme quand Auden est là ? Je t'ai écouté, et tu sais ce que je pense de tout ça. Mais là t'as tort, t'as tort en le laissant faire ça sans rien lui dire. » Elle soupire Jill, elle avait dit que la relation avec sa sœur ne serait pas toujours rose, malgré tous les efforts.
Elle se retourne Jill, parce qu'elle ne veut pas laisser Matt tout seul trop longtemps. Elle tient toujours son bout de bois dans les mains, et un balais. Mais elle le jette rapidement sur le côté pour pouvoir mettre un grand coup de bout de bois dans le dos d'Auden, histoire d'être sûre qu'il ne se relève pas assez vite pour répondre au coup de Matt. « ça c'est juste parce que t'existes Williams. » |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23731 POINTS : 310 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Lun 10 Fév 2020 - 0:22 | |
| « C'est pas un chien, lui crie pas dessus. » Ce petit enfoiré. Il joue avec elle autant qu’il joue avec moi et la deuxième partie de son plan fonctionne trop bien pour que je puisse faire quoi que ce soit, pour que je n’arrive pas à penser à quoi que ce soit d’autre que mille manières de le tuer. Mes idées deviennent pires à chaque fois qu’il prononce un mot de plus, à chaque fois qu’il empire volontairement la situation parce qu’il sait très bien à quel jeu il est en train de jouer. Mes yeux se ferment une seconde seulement pour plonger dans les siens la seconde qui suit, plus noirs que jamais. « Le quoi? » Il enrage, il hurle, il hésite qui fusiller du regard alors il le fait avec tout le monde. Il est aussi enragé qu’un animal en cage et je suis prêt à réagir à la seconde où il ira trop loin, à la seconde où il frappera autre chose qu’une chaise, où ses poings pourraient se retrouver sur n’importe quel meuble plus proche de Ginny. « LE-QUOI? » Ce n’est pas parce que son attention est désormais retenue ailleurs que la situation s’est améliorée et au contraire même. Il rend toujours tout pire, Matt, c’est sa spécialité. A lui et à sa soeur, parce que c’est une affaire de famille. « Je suis pas un chien, me crie pas dessus. Amen to that. Elle ne lui aurait jamais répondu dans le temps, elle n’aurait jamais osé parler juste après qu’il l’ait fait et encore moins si c’était pour aller contre son sens. Elle a grandi, elle a mûri, elle s’est affirmée. Quoi qu’ils disent, eux tous, elle est réellement devenue quelqu’un, l’artiste.
Jillian tourne tel un disque rayé en fond sonore mais je ne l’écoute pas, entre les quelques insultes qu’elle a bien pu trouver et les mots qui ne font pas de sens. Elle est la troisième roue du carrosse, elle est celle qu’on a ramené parce qu’il restait une place de libre. Elle n’est rien dans ce tableau.
Mais Lola, oh Lola. Elle me connaît quand je suis énervé sans aucune raison, elle me connaît quand je suis énervé parce que je ne trouve pas la teinte que je souhaite, elle me connaît quand je suis énervé parce que Pizzasagne fait toujours un ‘coucher’ à la place du ‘assis’. Jamais elle ne m’a vu comme ça, quand il s’agit de Ginny, quand il s’agit des McGrath, quand il s’agit de Matt et Jillian habitués à inlassablement remuer le même couteau dans la même plaie béante et suintante depuis la première heure. Ma colère ici n’a rien à voir avec ce qui peut se passer à l’atelier, en témoignent mes mains tremblantes, mes veines saillantes et mon visage plus hargneux que jamais. Matt est un animal cage et j’en suis un aussi ; dans le même fichu enclos que lui. Quand elle parle de nos raisons d’être ici je n’écoute pas. Parce qu’on est chez moi et que j’ai toutes les raisons du monde d’être dans mon appartement, parce que Lola a gagné ce droit il y a peu, parce que Ginny l’a gagné il y a des années, parce que Matt et Jillian ne l’ont jamais eu et ne l’auront jamais et que ce sont eux le problème, qu’ils l’ont toujours été et qu’ils le resteront. "Tu serais quoi sans Ginny ?" Elle arpente des chemins dont elle ne connaît rien, mes yeux vrillent de Matt vers Ginny une seconde, une seule seconde, simplement pour m’assurer qu’elle est bien là, qu’elle entend, qu’elle voit, qu’elle soit à nouveau témoin de mon incapacité aussi probante que frappante à ne rien assumer quand il s’agit de nous. La réponse est évidente, pourtant : je ne serais rien. Lola parle de choses qui la dépassent et pourtant je ne peux pas m’empêcher de lui en vouloir pour ces mots là, raison pour laquelle mes yeux ne repassent pas directement sur Matt mais s’arrêtent un instant sur elle à qui je voudrais demander de sortir au même titre que tous les autres, finalement.
Tout le monde se propose de ranger sauf les deux qui le devraient, ces deux là même qui ont mis l’appartement sans dessus dessous sans que ce soit réellement ma priorité ni même ce qui me dérange pour le moment. Ca se répare, ça se rachète, ça se change et je m’en fous, des meubles, de l’ordinateur, des portes. J’en ai jamais rien eu à foutre de quoi que ce soit, ici. Le problème réside dans la composition des personnes autour de moi. Ginny se réfugie dans la cuisine et personne ne lui en voudra pour ça - sauf Jillian bien sûr, toujours Jillian - même si à son retour la situation ne s’est toujours pas améliorée. Ce n’est pas parce qu’elle range les indices que ça y changera quoi que ce soit, ce n’est pas parce qu’elle arrive à faire croire que rien ne s’est passé ici qu’on pourra oublier ce moment pour autant. Mes doigt se resserrent par réflexe autour du manche de la poêle lorsque je le sens qui se dérobe mais je la lâche aussitôt en la voyant, elle, s’en approcher. Je lui accorde de rendre les armes, je lui accorde de respirer au moins une fois toutes les trente secondes et c’est un vraiment très bon début à mes yeux.
Au moins Ginny n’a pas vu ça, Jillian étant trop occupée à tenter de lui prouver par A plus B que je suis nocif à sa vie alors qu’elle n’a rien compris, qu’elle ne comprendra jamais rien non plus. Elle ni personne d’autre. « Ça c'est pour l'omelette. » Y’a aucun instinct de survie ou même de replis alors que j’aurais dû en avoir un. J’essaye pas d’anticiper son poing alors que je l’ai vu arriver avec sa bave sur les lèvres, presque. Simplement mon corps se recroqueville naturellement sur lui même à cause de la douleur, à cause de l’air que je cherche sans jamais le trouver et la panique qui s’installe aussitôt à l’idée d’en être définitivement coupé. Un genoux se retrouve à terre, ma main valide aide à l’équilibre alors que je lutte contre mon propre corps en plus de toutes mes pensées et ça commence à faire beaucoup pour une seule personne, à force. J’ai envie de me relever pour le tuer, pour le faire passer par la rambarde des escaliers, pour lui planter le bout de bois que tenait Jill en plein dans le ventre à mon tour. J’ai beaucoup d’idées mais aucunement la force de les réaliser, heureusement pour lui. Au moins il est parti, pour le moment. Plus qu’une.
« Ca c'est juste parce que t'existes Williams. » J’ai un rire étouffé qui persiste malgré le coup porté à mon dos, malgré la douleur qui m’irradie et la plaie qui me brûle déjà. Le rire ne s’arrête pas, il se mêle seulement à des grognements tant de douleur que de rage. Elle apporte sa pierre à l’édifice quand les pieds d’argiles du colosse ont largement été mis à mal. Lâche. Mais au moins elle part, elle aussi. Ses mots n’ont aucun impact parce qu’ils ne proviennent que de son disque rayé, que de cette haine qu’elle a contre moi alors que je n’ai en retour aucune considération pour sa personne et son existence, la troisième roue du carrosse que j’oublierais facilement si elle ne surgissait pas de l’ombre dès qu’elle le pouvait.
Je passe mon temps à m’apitoyer sur mon sort quand ce n’est pas le moment, quand il n’y a pourtant aucune raison valable, quand c’est tout sauf crédible mais que finalement ça fait rire tout le monde quand j’imagine déjà mon enterrement après m’être coupé avec une feuille de papier. Quand il y aurait raison de se plaindre je ne le fais pas, pourtant. Cette fois ci on touche à l’ego, on touche aux sentiments que je ne dévoile pas, on touche à mon passé à mon histoire à ce que je ressens et que je ne montre jamais. Ce soir rien ne fait exception à la règle et même si je me relève difficilement je ne soulève aucun point, ne parle d’aucune partie de mon corps me tiraillant - sûrement parce que je ne saurais pas laquelle choisir en premier. La marque dans mon dos formera un bleu largement visible alors que le coup de poing sera vite oublié dès que j’aurais repris une respiration normale, plus sifflante comme elle l’est actuellement. ”Ginny je t’appelle un taxi.” Sans doute qu’on devrait discuter de ce qui s’est dit, de ce que j’ai dit à Matt, de ce qu’elle a dit à Matt, de ce que j’ai pu entendre de ce que Jillian lui a dit à elle. Sans doute qu’on devrait le faire, sans doute qu’avec elle j’arriverais peut être à lui parler un petit peu ; mais là c’est pas le moment. Ce soir c’est tout sauf le moment. ”Lola fais tes affaires on dort à l’hôtel.” Elle s’est retrouvée au milieu de tout ça alors que j’aurais préféré lui éviter, j’aurais préféré avoir le temps de la mettre au courant des rapports familiaux quelque peu conflictuels entre chacun des membres de la famille McGrath (et autres pièces rapportées) et moi. Je l’aurais fait, vraiment, si j’avais su qu’elle aurait à en payer les conséquences. ”J’appellerai demain pour qu’on vienne nettoyer. Rentre chez toi.” Il est posé, mon ton, quand je m’adresse à la brune, quand je suis adossé au mur et qu’on pourrait presque croire que c’est une position naturelle, quand on pourrait penser que si je garde le dos aussi droit c’est parce que j’ai été un gamin élevé à bien se tenir quelle que soient les circonstances. N’importe qui pourrait le croire, je sais, mais pas elle. Mon regard me trahit, l’expression toute entière de mon visage avec. Tout hurle ‘s’il te plaît’, tout la supplie de ne pas faire d’esclandre, de ne s’opposer à rien. C’est le mieux à faire. Pour tout le monde.
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| | | | (#)Lun 10 Fév 2020 - 0:49 | |
| Et soudain, le monde vrilla. Pourtant, tout avait été bien calculé, finement joué, avec des probabilités qui allaient de 0% à 100%, et Lola avait bien réfléchi, et avait posé la statistique des coups portés à 15%. Elle était très, très douée, d'habitude, pour les prédictions. Petite, elle pensait qu'elle avait un don de sorcière. Mais ça, c'était avant de rencontrer les McGrath & Co. C'était avant de voir la fureur dans les yeux d'Auden, qu'elle avait encore provoqué sans le vouloir, elle essayait d'arranger les choses mais elle le voyait qui devenait fou. C'était avant de voir Ginny qui courait presque vers la cuisine, mais titubait un peu aussi, comme s'ils étaient tous en bateau, en train de naviguer une tempête de désaccords.
Mais surtout, c'était avant de voir Matt et Jill s'en prendre à Auden. Lola eut tellement peur qu'elle en resta figée. Complètement paralysée. Elle sentait les larmes monter et il n'y avait rien à faire pour les retenir. Elle vit Matt partir. Elle vit Jill partir. Et elle se dit furtivement qu'elle ne leur parlerait plus jamais. Qu'elle ne pourrait pas voir leurs visages de nouveau sans avoir la nausée. Elle ne comprenait pas, elle ne comprenait rien, et elle souffrait tellement de voir Auden diminué, humilié. Elle détourna le regard pour au moins lui laisser la dignité de ne pas être observé comme ça. Elle se détestait de ne pas avoir été meilleure dans son intervention, de ne pas être parvenue à les calmer. Et elle sentait que plus jamais elle ne pourrait être neutre dans ces situations de famille. Que plus jamais elle n'irait aider Matt à terre. Qu'elle ne pourrait même plus rire avec Jill. Elle sentait que quelque chose en elle avait viré de bord et qu'elle ne pourrait rien y faire, et ce, malgré la violence qui irradiait d'Auden.
Elle avait envie de retourner dans sa chambre, de se cacher sous la couette, de se relever pour vomir, puis de regarder dans le vide. La violence la rendait malade, et pour cause, elle n'y avait quasiment jamais fait face. Dans sa famille, on ne disait rien, c'était plus simple, et on en ressortait avec moins d'hématomes. Elle entendit, de loin, Auden lui dire de préparer un sac. Ils iraient à l'hôtel. Elle se tourna au ralenti vers lui, dans l'incompréhension la plus totale. Pourquoi il ne l'abandonnait pas là ? Pourquoi il ne la virait pas de la colocation ? Pourquoi est-ce qu'il n'était pas énervé, justement, là, maintenant ? Qu'il soit doux avec Ginny, ça allait de soi, mais que pouvait-il bien avoir comme raison pour ne pas exterminer sa nouvelle colocataire ? Lola n'en avait aucune idée. Ses neurones s'éteignirent complètement et elle alla machinalement vers sa chambre, prit son sac à dos, y fourra des vêtements pour le lendemain, son chargeur de portable, un livre, un cahier, une trousse, et des affaires de toilette. Elle espéra que pendant ce temps, Auden et Ginny pourraient se dire ce qu'ils avaient à se dire. Puis, en prenant la peine de faire un tout petit trop de bruit pour qu'ils sachent qu'elle était en train de revenir, elle sortit de la chambre et regarda Auden. Comme une enfant, elle attendait. Elle n'avait aucune idée de rien. "Je suis prête." |
| | | | (#)Lun 10 Fév 2020 - 3:20 | |
| « Sors de là, ils ont des choses à gérer. » c'est la voix de maman qui se mélange à celle de Jill là. Quand elle me gardait dans la pièce d'à-côté, pour pas entendre les discussions des autres, pour pas savoir ce qu'ils se disent, parce que j'étais trop jeune, parce que j'étais trop tête en l'air, parce que j'étais Ginny, la petite Ginny, la fragile Ginny qu'on contient, qu'on contrôle, qu'on isole, qu'on protège de tout le monde entier, mais jamais d'elle-même. « C'est normal qu'il réagisse comme ça Gin. T'as mis Auden au courant avant lui. Et Auden, lui, il a pas vécu la grossesse de Noah d'accord ? Ni la naissance ! Et toi, la seule chose que tu fais c'est aller chercher un putain de balais Gin ? Elle est où la Ginny qui s'affirme quand Auden est là ? Je t'ai écouté, et tu sais ce que je pense de tout ça. Mais là t'as tort, t'as tort en le laissant faire ça sans rien lui dire. » elle me brise le coeur Jill. Elle me le brise à un niveau encore rarement atteint, quand elle est tellement prise dans sa rage que je ne reconnais plus ma soeur, quand elle est tellement prise dans ses mensonges et dans sa haine que je ne la vois plus, la Jill que j'avais enfin réussi à toucher du bout des doigts, la vraie, celle sans artifice, l'authentique. « Pourquoi vous êtes ici? » elle est cachée derrière tant de raisons et de justifications que j'aurais presque pu en perdre mes mots. « Matt aurait pas dû l'apprendre comme ça. Mais vous avez tort d'être venus. » pourtant je ne perds rien, ni aucune des paroles que je lui affirme, ni aucune des regards que je lui dédie.
Et c'est l'horreur, c'est le chaos, c'est Matt qui cogne quand j’arrive trop tard pour l'en empêcher, c'est Jill qui fait pareil quand je m'entends hurler pour l'arrêter.
Leurs pas se précipitent dans la cage d'escaliers, la porte d'entrée reste grande ouverte et ce n'est que lorsque résonne le cliquetis habituel de la serrure tout en bas dans le hall que je commence à doucement me répéter, muette et interdite, qu'ils sont bel et bien partis. ”Ginny je t’appelle un taxi.” non. Je le suis du regard alors qu'il se relève, je le vois qui expire difficilement, qui cherche appui, qui finit par trouver un mur qu'il longe, l'attaque dans son dos qui doit l'élancer au point où s'y appuyer est aussi vital qu'atrocement douloureux. À aucun moment je ne bouge, quand bien même j'ai en une seule seconde plus d'une centaine d'impulsions d'avancer, de l'aider, de le rattraper, de l'assoir, de faire tout, de faire n'importe quoi, d'au moins faire quoi que ce soit.
”Lola fais tes affaires on dort à l’hôtel.” et je m'en veux, tellement. Je m'en veux de l'avoir laissée assister à tout ça Lola, et je m'en veux encore plus de pas arriver à décrocher mes yeux d'Auden pour la rassurer d'un coup d'oeil après la scène qui vient de se jouer dans son nouveau chez soi. J'entends juste sa silhouette filer, craquer alors qu'elle se précipite à sa chambre, confirmant qu'il reste encore des miettes de nos drames jonchées sur le sol. Contre toutes attentes, je bouge enfin quand on se retrouve seuls, un pas rien qu'un, qui aurait dû aller vers le balai mais qui va vers lui. ”J’appellerai demain pour qu’on vienne nettoyer. Rentre chez toi.” non. J'arrête tout. J'arrête de respirer, j'arrête d'avancer, j'arrête de penser aussi. Ce sont ses prunelles qui l'ont vendu quand elles se verrouillent aux miennes. Il rage là Auden, bien plus que lorsque mon frère et ma soeur l'avaient envahis. Il rage pour que je parte, je rage pour rester. "Je suis prête."
Mon téléphone que je prends entre mes paumes, l'application que j'ouvre distraitement, Lola qui revient au salon et ma voix qui fend le silence, quelques mots à peine que j'articule en relevant la tête vers elle, en lui parlant à lui.
« Notre taxi est en bas. » |
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