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 (Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS

Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34324 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

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Message(#)(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 EmptyMer 12 Fév - 19:18


Many rivers to cross
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 873483867

« Itinéraire emprunté. » Je l’observe relever son t-shirt en silence, mais je ne résister pas à l’envie de poser le bout de mes doigts sur sa peau pour suivre les lignes qu’il me révèle. « Point de départ et destination. » Ma curiosité satisfaite, en partie en tout cas, je sais que je n’obtiendrai pas plus de lui, je le sens au ton de sa voix, à ses réponses qui se font laconique, à son regard qui se ferme aussi. Doucement je détache mes doigts de sa peau et je hoche la tête. Je suppose qu’il lui faudrait des heures pour me raconter les histoires derrières ces lignes en pointillés, je suppose aussi qu’il n’en a pas envie et ça ne m’intéresse pas non, plus j’en suis persuadée. Ces histoires de jeune marin à bord de navire de guerre, je n’en ai que faire, il n’y a aucune raison pour qu’il en soit autrement. Mes questions, elles lui déplaisent et je me jure qu’on ne m’y reprendra plus alors qu’à mon tour je dresse un mur d’indifférence entre nous, alors que je brandis ma fierté en étendard, et qu’elle s’exprime sous la forme d’une douce pointe d’amertume.

Elle s’est envolé pourtant lorsque je pose à nouveau le pied sur le parquet du salon. Elle s’est envolé parce qu’il est encore là et, si je ne le houspillerai pas gentiment à ce sujet, il en redore le blason de ma fierté en n’ayant pas quitté mes côtés. Uniquement ? Non, il serait hypocrite que de prétendre qu’une partie de moi est sincèrement soulagée par sa présence, qu’il n’ait pas profité de ma douche pour prendre la poudre d’escampette sans avoir à affronter mon regard, et c’est elle qui se blotti contre lui en guise de remerciement. Ce n’est pas la femme que l’égo aveugle, c’est celle qui, un soir, lui avouait à voix basse, comme une confession, être terrorisée à l’idée d’être seule, réellement seule. Elle ne fait que de rares apparitions mais je suis bien obligée d’admettre qu’en la présence d’Amos, et devient plus audacieuse, elle s’exprime plus et prend naturellement plus de place aussi. Je ne tente pas de la museler étrangement, je la laisse faire et l’observe, comme j’observerai un animal sauvage que je ne comprends que peu et finalement c’est ce que je suis, témoin de mes propres agissement et réactions sans les comprendre, lorsque je suis avec lui.

Lui aussi semble avoir oublié que quelques minutes auparavant, il ressentit le besoin de se fermer à moi, de me renvoyer dans mes buts en me faisant comprendre que mes questions, lorsqu’elles sont trop nombreuses et deviennent trop intimes, elles le dérangent. Non, à présent il se prête à nouveau au jeu des taquineries, même si elles restent sages et mesurées. « Je ne sais pas. » Si tu sais. Evidement qu’il sait, c’est ce que dit son bras qui se resserre un peu plus autour de mes épaules, ce que dis ses doigts qu’il laisse glisser de façon distraire sur ma peau et ce baiser qu’il y a déposé. « Parcimonie. Oui. C’est la plus évidente de toutes tes qualités... » Mes doigts s’enroulent machinalement autour des siens et je laisse échapper un sourire. « Tu t’en plains ? » Je connais la réponse à cette question, mon extravagance et ma fougue, j’ignore si elles le fascinent, lui donnent l’impression d’être vivant où l’excitent juste diablement mais je sais la façon dont il réagit à mes provocations, je sens cette agitation que mon avidité d’en avoir toujours plus avec lui réveille chez le brun. « Et la nature de ta relation avec Mitchell ne me regarde pas. Maintenant, si tu as un truc à confesser, je suis tout ouïe. » Cela ne le regarde pas, mais il veut bien être au courant. « Il n’y a rien à dire de plus. » Notre relation a été conflictuelle, compliquée et j’ai souvent du mal à savoir sur quel pied danser, mais elle a toujours été dénuée d’ambiguïté. Seulement je décèle autre chose dans sa voix, autre chose dans son ton teinté de moqueries – de reproches ? – lorsqu’il parle du boss et de ses absences. « C’est précisément parce qu’il est souvent occupé ailleurs qu’il peut bien t’attendre une heure de plus. » Mes doigts se resserrent sur les siens, et même si je suis surprise et que je me pose des questions, je ne peux nier qu’il me flatte en argumentant de la sorte pour me garder auprès de lui. Je le laisse finalement s’échapper jusqu’au seuil de ma chambre, sans le quitter des yeux. « Ce que j’essaie de dire, c’est que les gens commencent à parler. Certains ont parfois un peu de mal à distinguer lequel de vous deux dirige vraiment. » Je fronce les sourcils, mais il enchaine avant que je n’ai le temps de répondre. « Et peut-être aussi parce que : qui dit Mitch dit Alec. » J’ai du mal à être certaine d’avoir compris, et je me garde de toute réflexion. Je n’aurais de toute façon pas eu le temps d’en faire si je l’avais voulu puisqu’il me laisse avec une dernière remarque qui, elle aussi, me déstabilise.

C’est observer un vrai combat de coq que de nous voir tous les deux s’affronter à coup d’orgueil et de non-dits. Se contente-t-il lui aussi avec de ce que nous avons ? Ne se pose-t-il aucune question ? Ignore-t-il les contours flous de notre liaison qui ressemble de moins en moins à quelque chose d’uniquement basé sur le sexe ? J’ai laissé les habitudes s’installer, et je me rassure en disant que c’est elles qui amènes cette ambigüité, alors qu’elle n’a pas lieu d’être et que nous n’en voulons ni l’un ni l’autre. Après avoir statué sur ce point-là je m’interroge sur ce qu’il me dit plus tôt : certains pensaient-ils réellement qu’aujourd’hui Mitch n’était devenu qu’une marionnette, la mienne ? L’idée me flatte, mais je n’ai jamais lorgné sur les plates-bandes du boss. Mon ambition dévorante aurait pu m’y pousser mais ma loyauté m’en a toujours empêchée, et j’ai toujours été largement rétribué pour le rôle que je tiens dans l’organisation. Ses mots me surprennent parce qu’ils sont inattendus. Parce qu’ils tranchent avec le ton de la conversation, et je me demande où il veut en venir. Son dossier qu’il déposa sur la table me semble être la meilleure façon de chasser mes doutes, mais ce n’est pas uniquement pour ça que je l’attrape pour m’y plonger, mais aussi parce qu’il a piqué ma curiosité. Et une fois que je commence à les observer, je m’y intéresse réellement, j’en oublie même que je ne suis pas seule dans l’appartement et je suis surprise alors qu’il réapparait dans mon dos. « Pas de problème. » S’il avait voulu garder ça pour lui, il ne les aurait de toute façon pas laissé ouverts sur la table. Il faut le tour pour venir s’asseoir par terre juste devant moi, « Et, il l’était, oui. » Son dos vient s’appuyer contre le sofa. Moi, je passe mes jambes sur le côté pour pouvoir me mettre à plat ventre sur le canapé, redressé sur mes coudes et ma tête presque au niveau de la sienne. « Mais, tu sais ce qu’on dit. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. te souviens, ce fameux soir, où tu m’as giflé sans raison. » Un sourire étire ses lèvres, et une fausse moue vexée vient se peindre sur mon visage. Bien sûr que je me souviens de ce fameux soir, et je profite de ma proximité pour nouer mes doigts dans une mèche de ses cheveux et tire doucement dessus. « Fait attention à ce que tu dis. » Mon sourire contraste avec mes mots, mais je suis prête à les lui rappeler les raisons qui me poussèrent à le gifler sans ménagement. Il l’avait alors particulièrement mérité. « Je t’ai suivie, mais je n’ai pas fermé derrière moi. Il a été vandalisé. Pas de trace d’effraction. L’assurance a refusé de payer. J’ai sauté sur l’occasion, mais je l’aurais eu, d’une manière ou d’une autre. Bon après… » Il attrape un paquet de photos qui avait encore échappé à ma curiosité pour mes les tendre et j’observe les dégâts en silence. Le bateau est méconnaissable. « Il a perdu de sa splendeur. J’essaie d’évaluer combien coûteront les réparations et une rénovation totale. J’aime bien le rouge, mais peut-être pas pour une cuisine. J’aimerais bien un truc comme ça. » Attentive, je penche la tête pour observer les plans qu’il tire de son dossier. « Mais, je n’arrive pas à me décider et je ne peux pas trop me fier au prix pour m’aider. C’est exorbitant. Alors, soit j’ai dormi pendant 20 ans. Soit il me voit comme un pigeon, ce qui me rend mauvais. Qu’est-ce que tu préfères, toi ? » Les plans en 3D d’architecte dans les mains, je les étudie avec attention. J’observe les boiseries, les devantures de meubles de cuisine, et les différents croquis passent entre mes doigts. « Je préfère celui-ci. Il te ressemble plus. » Ce sont les quelques photos qui représentent un aménagement plus proche de l’original que je tire finalement pour les lui tendre. Couleurs neutres, boiseries fines, quelque chose de classique avec une pointe d’austère, mais quelque chose qui a beaucoup de cachet à mes yeux. « Il n’a rien d’extravagant, mais je le trouve adéquat. » Amos non plus n’a rien d’extravagant, il me fait au contraire penser à un vieux whisky aux arômes profonds. « Et les prix sont exorbitants oui, ils te prennent pour un pigeon et en négociant un peu tu devrais pouvoir faire baisser les devis d’un quart voire d’un tiers. » C’est monnaie courante dans le milieu.

Je lui tends à nouveau les croquis et je reste silencieuse un instant. Je reprends rapidement la parole cependant, pour lui apporter les quelques réponses qu’il ne m’a pas laissé le temps de lui donner. « Pas que cela te concerne, mais Alec et moi ne partageons rien de plus qu’une profonde amitié. » Ce qui en dit long sur mon attachement au frère du boss, il y a peu de mes relations que je qualifierais de la sorte, aucune en fait, mais ça s’arrête là. Nous avons trop de souvenir en commun pour que la question se soit jamais posé, pour que la moindre attirance naisse entre nous et le lien qui nous unit aujourd’hui est plus fraternel qu’autre chose. « Et je n’ai pas pour ambition de prendre la place de Mitchell. Je ne suis pas une opportuniste. » Une qui se jetterait sur l’opportunité de l’achever alors qu’il est à terre pour lui chiper son contrôle sur le gang. « Pas comme ça en tout cas. Pas si c’est l’un des frères Strange qui doit en payer les pots cassés. » Parce qu’opportuniste je le suis, prétendre le contraire sans ajouter de précision était un mensonge. Je suis prête à écraser beaucoup de monde pour mes propres intérêts, pour remplir mes propres désirs mais Mitchell a toujours été réglo avec moi, tant que les choses restent ainsi je ne ferai rien pour lui nuire.









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Message(#)(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 EmptyJeu 13 Fév - 16:38




MANY RIVER TO CROSS
À moins d’être fou ou impotent, aucun homme normalement constitué n’irait se plaindre de la fougue et de la gourmandise de sa maîtresse. Aucun. Moins encore lorsqu’elle a près de dix ans de moins. La majorité de mes congénères, une fois passée la barre des trente ans, souffre de ce qu’on appelle communément la crise de la quarantaine. Ils commencent à grisonner, à remarquer leur ride d’expression et à intimider les jeunes jouvencelles. La fatigue les assaille plus vite qu’avant également. J’avais, comme eux, tiré le même constat désastreux, mais j’étais passé entre les mailles du filet de ce syndrome redouté par leur épouse. Mes soucis au quotidien dépassent toutes considérations pour mon physique et, avant Raelyn, l’idée d’entretenir une relation charnelle suivie avec une femme ne m’avait jamais chahuté outre mesure. L’explication est simple : chaque matin, je m’observe sans me voir dans mon miroir. Il y a de cela six mois, quand elle multipliait les ruses pour m’attirer dans son lit, j’allai jusqu’à me demander ce qu’elle pouvait bien me trouver. Aujourd’hui, quoique je ne fournisse aucun effort particulier dans le but de lui plaire, je dois lui reconnaître qu’elle sait comment flatter mon ego. Certes, ce n’est pas l’essence de cette étrange relation. J’étais sincère lorsque je lui garantis, avec humeur, qu’elle n’était pas mon faire-voir. Je n’ai pas l’intention d’achalander l’échoppe de la rumeur au sein du Club ou ailleurs. Je n’ai pas non plus envie de me servir d’elle pour accoucher d’une version de moi-même qui n’a jamais existé. Je n’ai jamais été un coureur de jupons et, de manière générale, le regard des femmes n’a jamais été une nécessité ou un besoin. Toutefois, je mentirais si j’alléguais que son attrait est oppressant ou dérangeant. Au contraire, il me soigne et il me rassure. Alors, pour la première fois depuis des heures, j’en ris de bon cœur, en secouant la tête. « Non. Bien sûr que non. » J’hésitai à ponctuer cette affirmation d’une plaisanterie de mon cru, mais il est des risques que je refuse de prendre. La froisser pour préserver mes secrets est une chose. Suggérer, sans le penser, que je regrette ou que je lui cède à contrecœur est inenvisageable, même si le jeu et la provocation sont le moteur de notre liaison. Il est trop tôt pour renouer avec nos habitudes alors que nos seules conversations, depuis mon arrivée inopinée, ont la couleur de la confidence et du sous-entendu. Sa relation avec Mitchell est l’un d’entre eux. Ce rendez-vous, qui nous obligera à écourter ce moment particulier où nous nous distinguons par la pudeur, me déplaît, profondément, parce qu’il ne le mérite pas. Je le vis aussi mal que si elle choisissait de m’abandonner au profit d’un autre amant. Seule l’émotion diverge : la haine pour le premier et la possessivité pour ces derniers. Je souhaite priver le boss de son associée, mais je n'aspire qu'à l'éloigner des seconds. Du reste, le résultat est le même : je n’ai pas envie de me passer d’elle dans les deux heures qui viennent. Donc, j’insinue, tout ce qui m’agite, tout ce que je ressens et tout ce que je désire. J’insinue et je disparais.

À la découvrir absorbée par mes papiers, mille questions me taraudent. Or, je les chasse et je la rejoins, sans attendre, curieux d’apprendre jusqu’où sa quête d’information l’a menée. A-t-elle feuilleté tout le dossier ? Qu’a-t-elle pensé du projet en lui-même ? S’y est-elle penchée pour tuer le temps ? Pourquoi ai-je l’impression, en approchant, qu’elle ne fait pas semblant ? J’en suis touché évidemment. Ça accentue mon sentiment d’avoir été trop froid avec elle quand il était question de ma vie de militaire. Qu’à cela ne tienne, si elle s’en est offusquée, ça n’a plus cours désormais. Sa détresse de la veille paraît l’avoir quittée également. Alors, assis non loin d’elle, je lui réponds, plus enjoué et plus bavard qu’à l’accoutumée. Je m’autorisai même à l’embêter gentiment, ce qui m’a valu cette grimace de vexation à faire fondre un glacier. Moi, je fus pris d’une furieuse envie de l’embrasser et, autant celle-là, je ne la réprime plus depuis longtemps, autant cette fois, je m’abstins, péniblement. Le phénomène s’accentue alors qu’elle me rappelle à l’ordre en tirant sur une mèche de mes cheveux. Désormais, mes yeux vagabondent jusqu’à sa bouche, mais je m’astreins à ne surtout pas céder à mes faiblesses. L’aura de son ex plane toujours au-dessus de nous. C’est moins violent, quasiment imperceptible, peut-être même que je suis le seul à la ressentir, mais je me fie à la sagesse, trouvant du réconfort dans mes palabres. « Sinon quoi ? » la provoquais-je tout de même, en bon malappris, avant d’enchaîner. « Avoue qu’avec le recul, tu t’es déjà dit que c’était mieux comme ça finalement. » L’attente rend les moments les plus simples électrifiant et, si tel n’était pas mon objectif, moi, je n’y trouvai qu’avantage, à commencer par la passion et pour finir, l’acquisition de mon bateau. Il fut le cœur même de notre conversation. Je lui présentai le projet et m’essayai à recueillir le conseil que je n’eus jamais l’occasion d’entendre, par ma faute, bien que je m’amuse à prétendre le contraire. Sur l’heure, je suis pressé qu’elle formule un avis tranché sur le choix de la décoration, une petite voix me soufflant qu’elle sera amenée à y passer du temps, avec moi. Plus tard, je me dirai que ma réaction était grotesque : je me moque de ce qu’elle pense et elle se fout du bateau. Chacune dans un pré, les vaches sont bien gardées. C’est plus sain comme ça, bien plus que cet air dubitatif devant le cliché qu’elle me tend. « Qui me ressemble le plus ? C'est-à-dire ? » Je jetai un coup d’œil sur le papier glacé et un fin sourire s’étira sur mes lèvres. Nous sommes d’accord : cet aménagement est mon favori, il me définit plutôt bien et les entrepreneurs cherchent à me rouler dans la farine. J’en soupirai de dépit, les yeux ronds comme des soucoupes. « Fais chier. » ponctuais-je, contrarié d’avoir à enfiler des perles de mots pour obtenir un chapelet d’arguments convaincants. Ça me fatigue, avant même d’avoir commencé. « Merci » finis-je par lui souffler, permettant au silence de combler l’espace entre nous.

Ce qui me heurta, lorsque Raelyn prit la parole, ce n’est pas tant qu’elle revienne sur Alec ou sur Mitchell. Nous travaillons ensemble. Nous appartenons tous les trois à une même organisation. Il existait mille façons de les intégrer dans l’une de nos conversations. Dans son discours, ce qui m’interloqua, c’est qu’elle revienne sur le privé, le personnel. Elle clarifie sa relation avec chacun des Strange et moi, tournant la tête vers elle, je ne l’interromps pas. Je ne réagis pas de suite non plus. J’analyse les mots. Je tire des conclusions. J’évalue, parmi ce que je sème, ce qui s’arrose ou qui s’arrache. Je fais le tri entre ce qui intéresse ma tête et ce qui plaît trop à mon cœur. Je m’efforce de jeter les seconds aux oubliettes et de n’entendre que les premiers. Mais, tout ça, tous mes efforts pour mépriser l'évidence, c’est une perte de temps. Elle essaie de me rassurer… je ne devine pas, je le sais, parce que ça fonctionne – du moins pour un temps – et que je n'en puise que de la frustration. Où et avec qui elle s’envoie en l’air ne me regarde pas et, pour ne plus jamais l’oublier, je me prescris ce mantra à répéter, matin et soir, 100 fois, dès aujourd’hui, mais après 15 heures seulement. « C’est ce qui se dit, oui. » confirmais-je en rangeant mes papiers dans leur pochette. Ce sujet-là, il était clos, à mon grand regret. Je le préférais largement à celui qui traite de l’ordure et son petit frère, mais j’ai jeté de l’huile sur les braises. « Mais, ça non plus, ça ne me regarde pas finalement. » Oserais-je cependant déclarer que je ne suis pas mécontent de l’apprendre et que j’appréciais qu’elle ait la délicatesse d’éviter les quiproquos ? Assurément, non. « Et, je ne dis pas que tu veux prendre sa place. » Au grand damne de mes opérations d’ailleurs. Si, d’aventures, elle avait effleuré du doigt l’idée, je l’aurais poussée dans le dos pour qu’elle l’empoigne, mais je sais sa loyauté. J’ignorais qu’elle en est la source, mais la balance penchait vers la gratitude, même si ça ne ressemble pas à Raelyn.

Ils sont parvenus à se présenter comme des indispensables à son équilibre et si, pour l’instant, c’est un brouillon dans mon esprit, le propre est susceptible de me rendre dingue. C’est tous mes plans que je dois remettre en perspective si l’associée s’obstine à vivre debout face à ses serfs, mais à genoux devant ses seigneurs. Alors, irrité, je me suis relevé pour me servir un verre après l’avoir inspecté. « Ce que je dis, c’est que les gens ne savent plus qui dirige vraiment et que, souvent, c’est à ce moment-là qu’un pion en profite pour manger la reine et mettre le roi échec et mat. » Et j’aimerais autant éviter. Qu’importe quel pauvre hère Mitchell aura tiré vers le bas, je suis le seul être porté par cette fichue planète qui mérite une vengeance. C’est mon droit le plus légitime, car ce qu’il m’a pris, nul ne pourra me le rendre. Personne. « Moi, je ne peux pas lui dire, mais toi, oui. » affinais-je pour lever les doutes, reportant mon attention sur elle. « Tu as confiance en Lubya, toi ? Parce que moi pas. Et si je ne pense pas qu’elle ait les reins pour provoquer une mutinerie, je crois que personne n’a envie d’être dirigé par quelqu’un qui affiche ouvertement que sa faiblesse, c’est les femmes. Il y en a trop au Club. Ce sera qui la prochaine ?» Je laissai planer un silence pesant, l’air pensif, soucieux d’exprimer en mots simples ce qui me tracasse la concernant. Je ne voulais pas que la merde brassée par Mitchell l’éclabousse. Aussi, ajoutais-je, penché sur elle, mes pupilles accrochées aux siennes et mes mains posées sur ses cuisses, presque gravement : « Tout ce que je te demande, c’est d’être prudente. C’est tout.»

S’il est vrai qu’au départ, je m’autorisai un tel commentaire pour planter la graine de l’incertitude dans sa tête, je n’étais pas en train de l’arroser. J’étais outrageusement sincère, parce que sa sécurité m’inquiète et que j’ai peur, à voir le Club fonctionner, qu’elle perde ses billes à toutes les ranger dans le même panier. Dans le fond, j’étais déçu de constater à quel point, cette femme, facile à idéaliser, bousille son panache lorsqu’il s’agit de ses faux-amis. Plus que la possessivité ou la jalousie en elles-mêmes, c’était par ailleurs le plus dérangeant. Je crois que si j’avais pu, à cet instant précis, je lui aurais violemment ôté ses œillères. J’ai tant d’arguments à disposition pour qu’elle prenne conscience qu’elle est moins lâche que Mitch, moins effacée qu’Alec, plus intelligente et plus brillante que les deux réunis. Sauf qu’elle n’est pas prête. Je peux le lire dans son regard. Alors, je me tais et je la laisse digérer, espérant qu’un jour, l’idée même qu’elle puisse perdre son temps avec ces pleutres germe et effectue son travail de sape. La patience est mère de sûreté et j’en ai à revendre quand c’est nécessaire. Dès lors, je me suis redressé et j’ai embrassé le bout de son nez. Et comme il n’y a pas de hasard, mais que des rendez-vous, alors que je m’inquiète enfin de ce qu’elle a commandé en mots simples - « Tu as choisi quoi pour finir ? » - la sonnerie métallique de l’interphone a résonné et, un peu bêtement, tout à ma frustration de m’interdire de fondre sur ses lèvres, j’ai sursauté.

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Raelyn Blackwell
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SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
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PSEUDO : stairsjumper
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Message(#)(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 EmptyJeu 13 Fév - 21:00


Many rivers to cross
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 873483867

« Non. Bien sûr que non. » Evidemment que non. Il sait quand il peut me taquiner et quand il vaut mieux s’en garder et me flatter, pour ne pas prendre le risque de me blesser. Aucun homme ne s’est jamais plains de ma fougue, et l’entendre prétendre le contraire aurait pu me vexer, j’aurais fait semblant de l’être de toutes mes forces en tout cas. J’ai pourtant la confiance en moi nécessaire pour ne pas prendre mal le fait d’essuyer un refus, pour ne pas me vexer lorsqu’un homme ne me trouve pas attirante, mais l’idée qu’Amos ne décide de jour ce rôle-là m’est déplaisante. Lui, j’ai déployé une énergie folle pour lui plaire et je sais que c’est le cas, parce que ses baisers ne mentent pas, pas plus que l’attraction incontrôlable de nos deux corps. En d’autres circonstances, si l’ambiance de la veille n’avait pas été si lourde et déconcertante, se réveiller ensemble ce matin nous aurait irrémédiablement poussé à nous rapprocher, à ressentir le besoin et le manque des lèvres de l’autre et l’appel de sa peau. Mais l’attirance a dépassé le stade du physique, je ne peux nier la connexion qui subsiste même quand, comme aujourd’hui, nous conservons notre sang froid et restons sages.

Les souvenirs de nos escapade sur le bateau, à défaut d’un autre terme, ils sont en demie teinte. Je me souviens de ce baiser qui avait le gout du l’urgence, de sa hâte, de son empressement à me basculer sur le canapé et de ses mains qui ont alors remonté ma jupe sans plus de cérémonial. Mon cœur à moi aussi battait la chamade à ce moment-là, parce que cet empressement me faisait ressentir tout le désir qu’il avait pour moi, et il était contagieux, même si je n’avais pas besoin d’encouragement. La suite des événements me laissa un goût amer cependant. Pas tant parce qu’il stoppa notre rapprochement de façon un peu abrupte, sur ce plan là il s’est depuis longtemps largement rattrapé, mais pour la façon dont il me traita par la suite. A trop y penser je me souviens qu’il me souleva de terre sans ménagement, trahissant une vision du rapport homme femme assez archaïque. J’aime qu’il se soucis de ma sécurité, j’aime qu’il soit possessif, mais je suis trop indépendante pour qu’il puisse un jour penser qu’il peut m’imposer ses décisions, il se trompe s’il pense pouvoir fonctionner avec moi de la sorte. « Sinon quoi ? » Je profite un peu plus de ma prise dans ses cheveux pour basculer sa tête en arrière, doucement et ses violence. « Avoue qu’avec le recul, tu t’es déjà dit que c’était mieux comme ça finalement. » J’approche mes lèvres de son oreille pour venir y glisser quelques mots. « Ne t’engage pas sur cette pente glissante… » Je relâche ma prise, et lui adresse un grand sourire espiègle. « Sinon la prochaine fois c’est moi qui t’imposera ma volonté, et ça te fera drôle. » Ce n’est pas vraiment une menace au fond, j’aime ce jeu entre nous et j’aime ce qu’il sous-entend. Et oui, pour me défaire de ma mauvaise foi je suis obligée d’admettre que toute cette attente n’a fait que faire monter la température entre nous. Je me risquerais même à suppose que c’est grâce à elle que je trouve encore tant de plaisir à passer du temps avec lui, j’utilise cette excuse sans vergogne parce qu’elle est préférable à l’autre, celle stupide qui dirait que je m’en amourache.

Il me parle de son bateau, il partage ses plans avec moi et me demande même son avis, et moi je fais semblant d’ignorer la proximité que cela implique. On ne demande pas son avis à une simple amante pour de si importants sujets, mais sur le moment je ne le réalise pas, sur le moment j’agis presque naturellement. « Qui me ressemble le plus ? C'est-à-dire ? » Je fronce les sourcils et pince les lèvres, cherchant les mots les plus justes. « Il est plus authentique. » Mes doigts glissent sur les plans. « Il est austère sans que cela ne le rende froid. Il est même chaleureux. » Je laisse couler un regard amusé dans sa direction. « Sous ses airs bougons… » Je ne parle plus uniquement du plan d’aménagement du voilier. « Je parle du bateau, bien entendu. » Bien entendu. « Il donne envie de s’y attarder en tout cas. » Je hausse les épaules d’un air détaché, comme si je ne venais pas de le flatter, d’admettre à demi-mot certaines de ses qualités que je trouve diablement séduisantes. Je le reconnais bien quand il fait la moue en entendant qu’il lui faudra négocier. « Fais chier.  » Je laisse échapper un léger rire devant son désarroi. Amos n’est pas réellement le meilleur orateur et, lorsqu’il se risque à manier les mots il lui arrive d’être maladroit. « Merci. » Je souris face à sa contrariété. « Je t’accompagnerais si tu me le demande. » Je ne propose pas de l’aider. Je choisis au contraire mes mots avec soin pour ne pas qu’il se sente renvoyé à ses failles.

Lui s’engouffre dans celle de Mitchell, et si je suis incapable de comprendre pourquoi, il réveille un peu de ma méfiance. Je la repousse en me convaincant que je me fais des idées, et que lui se fait juste du souci. Lorsque je précise la nature de ma relation avec Alec il ne réagis pas, il ne prétend pas que cela ne le concerne pas, me convaincant par la même occasion qu’il est rassuré ou en tout cas satisfait de ma clarification. « C’est ce qui se dit, oui. » Attentive, je me tais pour lui laisser l’occasion de dérouler le fil de ses pensées. « Mais, ça non plus, ça ne me regarde pas finalement. » Le regard que je pose sur lui signifie « vas-y, je t’écoute » et il poursuit. « Et, je ne dis pas que tu veux prendre sa place. Ce que je dis, c’est que les gens ne savent plus qui dirige vraiment et que, souvent, c’est à ce moment-là qu’un pion en profite pour manger la reine et mettre le roi échec et mat. » Et dans sa métaphore, je prends la place de la reine ? Essaye-t-il de dire qu’il se fait du souci pour moi ? « Moi, je ne peux pas lui dire, mais toi, oui. » Lui dire quoi ? Que ses rangs se posent des questions ? Je sais que ce genre d’assertion rendrait Mitchell parano, et qu’il a la gâchette facile lorsqu’il se pense trahi, alors je compte bien me garder d’être celle qui portera ce genre de mauvaise nouvelle. « Tu as confiance en Lubya, toi ? Parce que moi pas. Et si je ne pense pas qu’elle ait les reins pour provoquer une mutinerie, je crois que personne n’a envie d’être dirigé par quelqu’un qui affiche ouvertement que sa faiblesse, c’est les femmes. Il y en a trop au Club. Ce sera qui la prochaine ? » Je ne peux nier qu’il marque un point. J’ai toujours déploré la faiblesse de Mitchell pour les femmes, la façon dont elles lui font tourner la tête et perdre ses moyens. C’est ce qu’il s’est passé avec Lou et c’est ce que j’ai craint qu’il se passe avec Lubya, et mon honnêteté à ce sujet est la source de beaucoup de nos éclats de voix. « Là où tu vois juste, c’est que les femme sont et ont toujours été le point faible de Mitchell. N’y voit là aucun scoop, j’ai toujours été parfaitement honnête avec lui en ce qui concerne mon ressenti à ce sujet. » J’esquisse un sourire, comme pour détourner son attention du sérieux de la conversation et je pousse même le vice jusqu’à rajouter, dans un sourire « Vous êtes beaucoup à perdre vos esprits et votre capacité de raisonner lorsque l’une d’entre nous vous adresse un joli sourire et papillonne la bouche en cœur. » Je reprends mon sérieux. « Et Mitch aime trop les ingénues pour son propre bien. » J’hésite un instant, avant de rajouter. « Mais à force d’avertissements, Lubya a fini par le jeter. Je la vois mal causer du tort volontairement au Club, et maintenant qu’elle ne fréquente plus Mitch, je suis rassurée quant à la possibilité qu’elle puisse le faire involontairement. » J’attends donc le prochain orage, la prochaine blonde qui lui fera du charme et qui me fera lever les yeux au ciel. J’essaye d’ignorer que Mitchell fatigue, qu’il n’est pas redevenu le même après la mort de Mavis et qu’il a perdu de sa superbe. « Tout ce que je te demande, c’est d’être prudente. C’est tout. » Finalement c’est un franc sourire qui vient étirer mon minois, et sur un ton plus léger je clôture cette conversation. « C’est pour moi que tu te fais du soucis en fait, pas pour le Club. » Je le nargue, mais nos jeux innocents et notre conversation plus sérieuse sont interrompus par la sonnerie de l’interphone. Il se lève, dépose un baiser sur le coin de mon nez et je ferme les yeux en souriant, un air mutin sur le visage alors qu’il se dirige vers la porte. « Tu as choisi quoi pour finir ? » « Que des bonnes choses. » J’ai commandé des pizzas et l’avantage à partager avec moi c’est que deux ou trois parts suffisent à me rassasier. « Promets-moi de m’en laisser un peu. » Que je rajoute, alors qu’il ouvre la porte d’entrée au livreur et que l’odeur vient chatouiller mes narines. Il revient vers moi, et alors qu’il dépose le carton sur la table et s’assied à nouveau sur le canapé je ne résiste pas à l’envie de m’installer sur ses cuisses, croisant mes jambes en tailleur. Je n’ai ni l’envie ni la force de lui donner plus, pas maintenant, mais s’il venait à déposer des baiser dans ma nuque, si ses bras s’enroulaient autour de mon abdomen pour me tenir un instant contre lui je le laisserais faire, je m’y abandonnerais même en fermant les yeux. Une fois que j’ai profité de la chaleur que son corps dégage un instant, j’attrape la boite en carton pour la déposer sur mes genoux, et je l’ouvre, faisant mine de ne la garder que pour moi. Amos m’a aidé à traverser cette pénible soirée, et peu à peu je reprends des couleurs, mes réflexes naturels reprennent le dessus et, je le nierais si l'on me posait la question, mais je me sens bien en sa présence.








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Message(#)(Amelyn #5) ► MANY RIVER TO CROSS - Page 2 EmptyJeu 13 Fév - 23:32




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Elle tire plus fort sur mes cheveux, sans faire mal, et si je hausse les sourcils, ce n’est pas tant à cause de sa menace que du souvenir : elle, mon désir, un couloir, sa possessivité, son refus qui sonnait faux, mes gestes audacieux… Plus j’y pense, plus je me demande par quel mystère je ne l’ai pas déjà embrassée. Sans le spectre de son ancienne relation, jamais je n’aurais trouvé la force de contenir ce qui m’agite dès lors qu’elle chuchote à mon oreille. Ses mots m’atteignent peu. Ils résonnent au loin, si bien que le sens demeure en partie caché. Je crois comprendre qu’il s’agit d’une provocation. Que je la soulève pour la faire entrer de force dans la voiture, elle le gardait en travers de la gorge, mais je ne regrettais pas mon geste. Je le regrettais moins encore qu’en certaines circonstances, les plus salaces de préférence, qu’elle impose, dans la limite du raisonnable, n’est pas un problème en soi. J’opte cependant pour le silence au profit d’une grimace goguenard, un peu canaille. Je me tais parce que je sais qu’à trop jouer avec le feu, je me brûlerai. Je ne veux pas la froisser ou la brusquer. Plus tard, peut-être, mais elle n’est pas prête à reprendre la partie où nous l’avons laissé et, en toute franchise, moi non plus. Je n'en mène pas large du haut de mes quarante ans. L’empreinte de la soirée et de mes confidences à propos de Sofia m’a perclus d’une profonde fatigue psychologique qu’une bonne douche et la simplicité d’une discussion autour de mes projets auront fini de gommer. Il me faudrait des jours pour me retaper, mais à mon sens, ça valait le coup. Ces moments de franche camaraderie – si tant qu’ils en soient  - sont rares entre Raelyn et moi. Même alangui par l’effort d’un corps à corps, j’évitais de reproduire ce qui m’aurait rappelé mon couple avec Sarah. Il n’y a pas de place pour elle dans nos ébats. Il n’y en a pas non plus en ce début d’après-midi. Si j’y songeais, c’était par soucis de préserver ce qui se doit d’être une aventure. Rien de plus. Sauf que je suis maladroit, certes, mais pas complètement idiot. Rien, dans notre liaison, ne justifie que ma maîtresse se penche sur mes travaux et que je sollicite son avis. Ça, normalement, ça devrait m’angoisser, me faire flipper, me rappeler que j’ai ramassé ma vieille carcasse pour me casser, non pas loin d’elle, mais à des kilomètres de ces émotions indéfinissables. Or, je l’entends, j’acquiesce et j’interroge. Je ne me contente pas de prendre ses conseils pour argent comptant. Non. Je l’observe avec l’intérêt d’un adolescent parce qu’elle s’ose enfin à un compliment, un vrai, pas un de ceux chargés de ruse qu’elle m’a servi pendant des mois. Elle me compare à ce bateau : sévère – peut-être même fier – et chaleureux. Elle ajoute bougon et j’en ricane, affecté, embarrassé peut-être, parce qu’elle se défait de son orgueil pour admettre qu’il me reste un peu de temps pour me guérir dans ses bras avant qu’elle ne s’en aille. C’est un peu de baume sur mon cœur contrit à l’idée d’être manipulé par des entrepreneurs et contrarié d’être forcé d’agir. Je ne le réprime pas. A quoi bon ? Il est des faiblesses qu’il faut savoir accepter, plus encore quand elles sont transparentes. Son rire me confirme que cet aspect de ma personnalité ne lui a pas échappé. Assumer peut être signe de courage quand c’est bien dosé. « Non, non, ça va, je vais me débrouiller. » répliquais-je donc l’air de ne pas vouloir y toucher. Sa proposition n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd cependant. Elle fait son chemin et j’ajoute : « Mais, comme tu as l’air d’insister, je prends rendez-vous demain. Je t’envoie un message avec les date et heure. » Dans un couple, un vrai, c’est le moment que j’aurais choisi pour la flatter d’un baiser tendre sur les lèvres. Nous, nous sommes factices, alors je puisais dans ce simulacre une autre bonne raison de ne pas succomber à ce besoin incoercible, mais pas insurmontable.

Au moins ai-je trouvé utilité à Mitchell. Difficile de m’arrêter sur ce que l’attrait chuchote quand le grand méchant loup quitte sa tanière. Me rappeler la complicité qui unit Raelyn et les frères Strange m’est aussi pénible que sortir de chez moi, en plein hiver, sous un vent glacial, sans mon écharpe. Et encore… la comparaison ne rend pas justice à mon aversion pour lui. Si je n’étais pas bon bluffeur, j’aurais été incapable de dissimuler au regard de Raelyn – elle me détaille – que je rêve de l’étouffer de mes mains. Elle n’y voit que du feu, parce que je suis bienveillant et, dans les faits, ce n’est pas bien difficile. Je ne la dupe pas ou pas tout à fait. Je ne feins pas mon inquiétude à son égard, elle existe bel et bien. Ce postulat, je l’affrontai comme un homme, la veille, puisque sans lui, je serais resté au Club à jouer au poker avec des débutants. Sans lui, je n’aurais pu profiter de la présence de Raelyn qui, de sa respiration profonde, malgré sa détresse, parvint à m’apaiser pour qu’aucun cauchemar ne me réveille en sursaut. Et est-ce si étonnant ? Je ne suis pas sensible aux efforts déployés par les femmes qui roulent des hanches pour nous conduire à leur chambre. Elle est, depuis longtemps, ma seule exception, Raelyn. J’arque un sourcil, suspicieux, mais je ne l’interromps pas. Tout ce que je dirai pourrait être retenu contre moi, parce qu’elle est convaincante et que mes arguments seraient teintés d’une mauvaise foi tangible. Alors, j’opine du chef. Je prends la mesure, oui, mais j’admets qu’elle a raison par ce simple signe de tête et qu’en effet, il m’arrive de me tracasser de son sort. « Pour moi, mon job, le Club.  Pour toi aussi. Mais tu as l’air de savoir ce que tu fais, alors…» conclus-je tout de même, en haussant les épaules à la faveur de ma vanité. Mon sourire et ce baiser sur son nez prétendent le contraire de toute façon. Avec le temps, elle apprend à me déchiffrer, lentement, telle une enfant qui apprend à marcher. Ce n’est pas grave. Je me gausse qu’elle soit moins un mystère que d’antan pour moi aussi. C’est ce qui arrive, quand les frontières entre le jeu, l’aventure et la gravité reculent, profitant de notre manque de vigilance.

Et je bénis l’arrivée du livreur. Sans lui, elle aurait creusé, mon amante. Elle aurait gratté le vernis pour découvrir le nom du bois dans lequel je suis bâti. Pour ma part, je dirais aucun. Je ne peux décemment resté insensible quand elle choisit de s’asseoir sur mes genoux, son carton de pizza sur les siens. La fragrance de son parfum supplante les relents de sauce de tomate et de mozzarella. Ma faim se retire comme la mer du Nord à marée basse. J’embrasse son cou, je l’entoure de mes bras et, ce cérémonial finit toujours par en entraîner un autre. Prudent et mesuré, je referme le carton d’une main et je le ramasse. Je le tiens aussi haut que possible, dans l’espoir qu’elle cherche à le récupérer. Pour ce faire, elle n’aura d’autres options que de se lever et moi, j’en profitai pour la guider sur son divan. Je ne la rejette pas, je nous protège, de moi, parce qu’elle n’a pas tort, je suis un homme comme tous les autres. « Minute. Je t’en laisserai. Mais, tu vas rester là. » Je pointai l’assise de son divan de mon doigt. « Parce que je suis pas fait de marbre et il y a un temps pour jouer et un temps pour manger. » Evidemment, elle jugea mon sous-entendu à sa juste valeur et elle a ri, à gorge déployée. Moi, je l’ai trouvée magnifique. C’était toujours le cas quand j’avais l’impression de la redécouvrir. Son côté imprévisible me séduit autant que notre amour commun pour le jeu et pour les défis. Je la trouvais encore plus belle à la voir se débattre avec le fromage et, je crois que pour la première fois, j’ai réalisé que mon effroi précédent n’était pas le fruit de mon cerveau malade. Je ne pose aucun diagnostic, mais j’ai su, qu’à l’heure où je serai obligé de la quitter, elle me manquera. Je préférai ne pas y penser, jusqu’à ce s’achève cette scène hors du temps, jusqu’à ce que je retrouve mon studio, mon bateau, ma vie parallèle, ma petite mort, jusqu’à… la prochaine fois, quand elle me ressuscitera.



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