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 Don't tell me that you're sorry

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Message(#)Don't tell me that you're sorry EmptyVen 7 Fév 2020 - 21:57




Don't tell me that you're sorry
Quand je poussai la porte de cette épicerie, je n’étais pavé que de bonnes intentions et, j’avoue, j’aurais aimé que le destin me couvre d’honneur. Or, une fois encore, il me force à le mépriser. Il m’oblige à penser que le sort est sacré farceur, un clown grotesque qui n’amuse personne. Inquiété par l’absence de Raelyn, au Club – ça n’arrivait jamais – je menai subrepticement ma petite enquête pour en apprendre les raisons. Il convenait d’être discret et, sans vantardise aucune, je crois l’avoir été. Mis à part le regard suspicieux d’Alec que je soupçonnais avoir deviné ce que nous trafiquions elle et moi, personne ne se demanda d’où me venait cette curiosité. La preuve étant, John avait osé cracher du fiel sur son dos, se sentant fort parce qu’elle n’était pas là pour le surprendre en train de baver. Moi, bien que j’admettrais volontiers d'être agité par une envie subite de le lui coller mon poing en travers de son visage, je réprimai le geste en guise de remerciements. Sans le vouloir, il m’ouvrait un boulevard vers l’objet de ma quête. Raelyn avait pris congé de ses habitudes pour sacrifier sa joie de vivre sur l’autel des mauvais souvenirs. Lesquels ? Je n’en avais aucune idée. Avais-je envie de le découvrir ? Je ne savais pas vraiment. En revanche, j’étais certain que j’avais besoin d’être auprès d’elle, parce que mon imagination prêtait à cette journée des allures funestes dans sa propre vie et qu’elle aurait dès lors envie d'un peu de soutien, quelqu’un de silencieux qui saurait l’écouter. N’est-ce pas aimable finalement ? N’était-ce pas assez beau pour que la vie me foute une paix royale ? Je n’aime pas les imprévus et lorsqu’ils empruntent les traits d’Eavan Fitzpatrick, je me  dis que Dieu – si tant est qu’il existe – a un drôle de sens de l’humour. Je n'apprécie pas cette fille. Je dirais même, sans exagérer outre mesure, que je la déteste au plus haut point. Elle n’est que duplicité et hypocrisie. C’est une fumiste qui, non contente de foutre sa vie en l’air, entraîne des gens bien avec elle. Son comportement est, d’après moi, condamnable, si bien qu’en l’apercevant dans boutique entre le Club et l’appartement de Raelyn, je refusa de m’infliger un face à face dont je n’avais pas envie. Je le refusais, tout simplement, si bien que je baissai la tête et que je l’enfonçai dans mes épaules. Avec un peu de chance, elle ne me verrait pas. Ça m’éviterait d’avoir à l’entendre me balancer des excuses utiles à justifier la manière dont elle traite Cian. Il est mon ami, lui.

Jadis, je trouvais que cette blonde et mon frère d’armes formaient un joli couple. Ils avaient l’air heureux et épanoui. Lorsque je me noyais dans le creux de la vague, je finis par les envier de parvenir à surmonter toutes les embûches qui parsemaient leur histoire. Certes, ils n’avaient subi aucune tragédie à la hauteur de la mienne, mais la souffrance ne fait pas l’objet d’un concours malsain. Au contraire, elle se respecte quelle qu’elle soit et, l’adultère et la naissance de l’enfant qu’elle promène dans son landau, celui qui n’est pas de Cian, mais qu’il s’apprête à reconnaître, est de mon point de vue aussi impardonnable que l’abandon de Sarah. Elle l’a mis à terre, mon ami. Elle lui fit un mal de chien. Comment, dès lors, pourrais-je avoir envie de la saluer, de me pencher sur son bébé et de lui demander comment elle se porte ? Impossible. Alors, oui, je me terre lâchement, ce qui fut aussi efficace que de tenter d’effacer une rature à l’encre à l’aide d’une gomme. J’envisageai de m’éclipser sur la pointe des pieds au profit d’une autre épicerie quand, manquant de chance, elle m’interpela, que je l’aide à attraper une bouteille de lait sur l’étagère, visiblement trop haute pour elle. Si ça, c’est pas de la malchance. Je me retournai. Je n’avais plus vraiment le choix désormais et, l’air mauvais, à peine attendri par la marmaille, je souffle : « Salut Ea. Si je te la donne, tu m’évites tes discours habituels ? »




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Message(#)Don't tell me that you're sorry EmptyMar 24 Mar 2020 - 20:08

@Amos Taylor

Je n’étais pas forcément prête à affronter les ancien samis de Cian, du moins, pas tous. Thomas avait eu une incidence sur les événements, enfin, mit en exergue ce que je voulais déjà, mais c’était tout. Je n’avais pas cherché non plus à faire la paix, bien consciente que ça finirait peut être mal. Il faudrait tout de même qu’ils finissent par se faire une raison. J’allais nulle part et même si ce serait potentiellement chaotique, j’allais pas disparaître. Pas plus que Lys. J’avais décidé de passer outre sur les livraisons et me balader un peu avec Lys en sling (écharpe) toute neuve. Elle semblait adorer, à  cinq petits mois, le bonheur d’être contre maman et de regarder le monde sur le côté, ou de s’endormir. Dommage que ce soit pas la nuit qu’elle veuille dormir, ou à l’heure supposé d’une sieste, non, ce serait bien trop facile après tout !

Ma mère avait prédit que la gamine aurait mon tempérament et serait une pile électrique, les mères ont toujours raison, enfin, les bonnes du moins. J’allais pour prendre une bouteille dans le magasin, mais non, ça n’allait pas être possible. A moins que je grandisse spontanément de plusieurs centimètres, ou qu’une échelle apparaisse en claquant des doigts, j’étais bonne pour la regarder. Quelle jolie bouteille. Lys regardait en haut elle aussi, la bouche ouverte. Le joli duo. Passe un homme plutôt épais et assez grand et avant que je reconnaisse de qui il s’agissait, je l'appelle à la rescousse. Quand il est enfin devant moi, je me rends compte de la bourde et commence à me demander si j’ai vraiment besoin de cette fichue bouteille de lait. Son ton est tout sauf amène et je le sens pas vraiment. Mais, il est pas question d'être mauvaise avec un ami de Cian, alors, je prends sur moi.

Les discours habituels ? J’ai demandé de l’aide pour une bouteille de lait Amos, je t’ai pas demandé de garder ma fille ou de monter une étagère chez moi. Mais si c’est si dérangeant, je peux m’en passer.

Raté. J’étais pas faite pour être une mignonne petite amie qui sourit comme une gourde même si on est plutôt acerbe avec elle. Lys regarde le monsieur qu’elle ne connait pas vraiment, puis moi, puis lui, et j’ai envie de rire devant sa tête de merlan frit. Elle se demande pourquoi maman a pas prit la bouteille et puis voilà. J’espère tout de même qu’on est capable d’être courtois devant la petite, elle n’avait pas l’habitude des termes peu flatteurs ou des tensions. Sauf quand maman s'énervait contre un objet inanimé. Elle semblait regarder dans ces moments là l'objet en essayant d’avoir l'air contrarié, même si c’était pas encore ça. encore heureux, c’était encore qu’un bébé !


Dernière édition par Eavan Fitzpatrick le Lun 30 Mar 2020 - 1:27, édité 1 fois
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Message(#)Don't tell me that you're sorry EmptyMer 25 Mar 2020 - 16:49




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J’ignore qui de Cian ou de Eavan tournent systématiquement autour de l’eau comme une mouche attirée par un pot de confiture. Ce que j’en sais, en revanche, c’est que je comprends que mon ami soit sensible aux charmes d’Eavan. Ses cheveux blonds de blé et ses yeux clairs lui prêtent des allures d’ange. On lui donnerait le Bon Dieu sans confession et si, de mon point de vue, elle n’est pas réellement ce que je le qualifierais de splendide, ce ne serait jamais qu’une question de goût. Elle n’est pas au mien, mais n’est pas hideuse. Plus encore, son poupon aux lèvres rondes en ferait sans doute craquer plus d’un. Moi-même, en jetant un coup d’œil vers cet angelot, j’ai senti mon cœur se serrer. Sofia avait eu cet âge. Je m’étais attendri devant les expressions imparfaites de ses traits et ses gazouillements. Je l’aimais démesurément. Elle me manque chaque jour que Dieu fait et chaque nouveau lever de soleil s’apparente à une épreuve si je m’attarde sur ce que le sort lui a fait subir. Sans doute est-ce une façon d’expliquer que, je veux bien tendre à mon interlocutrice une bouteille de lait, mais ça s’arrêterait là. Je ne me pencherai pas sur cette enfant. Je ne lui demanderais pas quel est prénom ni comment s’est déroulé la grossesse et l’accouchement. Je ne m’inquiéterai pas de son âge ou de ce qu’elle fait déjà ses nuits ou non. Toutes ces questions, je ne les poserai pas à sa mère, mais à mon ami. Je n’ai pas envie de mener avec cette menteuse une discussion légère, courtoise et faussement amicale. Aussi, ai-je regretté qu’elle se répande en reproches face à mon attitude. « Oui, les discours habituels, oui. Ne fais pas l’innocente, Eavan. Ça ne te va pas. »  lui ai-je donc répliqué non sans tendre le bras vers ce qu’elle désirait. « Quant à garder la petite ou monter une étagère chez toi, je suppose que Cian s’en charge avec le sourire en plus. » Je persifle, mais dans le fond, je sais que j’outrepasse mes droits. Les décisions de ce dernier ne me regardent pas vraiment. C’est un grand garçon. Il est libre d’emprunter le chemin qu’il souhaite. Tant qu’il ne s’enquiert pas de mon avis, je ne m’empresse pas de le lui souffler tel un serpent. Mais, confronter Eavan à sa chance est jouissif. « Je suppose que tu te rends compte de la chance que tu as. D’autres n’auraient pas réagi comme lui. Et d’autres encore ne seraient pas pris la peine de te donner cette boîte de lait d’ailleurs. Mais, tiens-toi pour dit que je l’ai fait avec le cœur malgré tout. S’il te plait. » Petit harpie, ai-je tu, bien que ma grimace ne traduit rien de plus louangeur.






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Message(#)Don't tell me that you're sorry EmptyLun 30 Mar 2020 - 1:33

@Amos Taylor @Cían Atwood

Je m’y attends chaque fois que je tombe sur une amie, un ami à Cían, le revers de la médaille, les injures, les coups bas. Je ne dirais pas que je le mérite pas, oh non, je ne me mentirais pas. Mais je me rends compte que je n’ai pas à le prendre avec un grand sourire et en étant une princesse. Parce que j’ai jamais été celle qui se prends pour ce qu’elle n’est pas et que Cían et moi, ses décisions à lui, ne regardent que lui. Je me fous qu’on me voit comme une trainée, je l’ai fait moi aussi, et encore aujourd'hui j’ai honte. Mais je n’aime pas qu’on parle de lui ainsi. Parce qu’il fait ses propres choix, que je l’ai libéré, qu’il a voulu revenir vers moi, lui. J’étais prête à tout perdre. J’aurais peut être même fini par quitter le coin. Mais pas e soucis, j’avais jamais joué les paillassons et le seul qui pouvait me reprocher quelque chose dormait encore contre moi hier encore. et puis après tout, notre rencontre donnait le ton puisque ce sont mes jurons qui l’ont attirés.

Je sais pas ce que tu veux dire, pour être honnête je m’en fous. Le seul avis dont j’ai besoin c’est le sien. Tu peux me détester, j’en dormirais tout autant la nuit. Dans ses bras.

Il continue comme si il avait envie de me coincer au piloris, me dire, subtilement, ce qu'il pense de nos choix, de nous. Il parle de l’étagère et je ris. Parce que non, pas vraiment.

Raté, j’ai fait le nécessaire moi même, parce qu’on était séparés à ce moment là. Et des amis ont aidé aussi. En revanche pour la garder, oui depuis quelques mois il la prend pour me soulager. Mais vraiment parce qu’il l’adore et que c’est réciproque et qu’elle n’a rien fait de mal, elle.

J’ai envie de lui fourrer la bouteille de lait dans la gorge et de continuer à pousser. En fait, en irlande, des bagarres éclataient pour moins que ça. Ok, là bas tout était prétexte et j’avais eu mon quota. Du haut de ses grands chevaux il m’agaçait. j’avais eu envie de rester une “good girl”. Mais soyons honnête, c’était pas ce que cian aimait chez moi.

Oh j’en suis consciente puisque je lui ai dis de laisser tomber. j4ai abandonné parce que t’as raison sur un point, je ne le méritais pas, j’ai pas été assez forte pour supporter ses absence, trop stupide pour y penser avant, trop confiante que c’était pas si difficile. Tout ce que tu penses, je l’ai pensé en pire. Mais il est tombé amoureux de ma fille. Je lui ai proposé d'être dans sa vie à elle. Mais il voulait plus. Je l’ai laissé partir. Je détestais l’idée qu’il reste quand même. Alors oui, chaque fois qu’il est avec moi je me souviens que cet homme m’as choisi encore une fois.

Alors tu peux te la foutre où je pense ta bouteille et tes remarques. Cían ne fait bien que ce qu’il veut et je ne veux rien de moins de sa part. J’ai eu une seconde chance et crois moi je n’oublie rien. Craches ton venin sur moi si tu veux, mais pas sur ton ami. Parce qu’au final, c’est lui qui décide ce qui le rend heureux. En revanche, un petit conseil, réfléchis bien, parce que je suis pas prête de partir ou que ce soit. Donc apprends à faire semblant devant lui ou ça risque de devenir plutôt gênant devant lui, tu ne crois pas ? Je lui ai fait du mal, je m’en suis fait aussi et je laisserais personne lui en faire. Tant pis si ça choque.


J’avais pas prévu de dire tout ça et tout à coup je me rends compte que j’ai été particulièrement abrupte et acerbe et une part de moi a honte de m'être emportée. Mais chaque fois, je revois son visage, j’en rêve parfois la nuit, quand il a comprit. Puis chaque fois qu’on s’est revu avant qu’il soit prêt. Mon coeur se serre et je pars en vrille. Je ferais mieux de me forger une carapace plus épaisse que ça ou je vais finir par mordre.

Tu sais quoi, j’aurais pas dû dire ça. Je suis désolée, je...

Avant que j’ai pu dire quelque chose, Lys commence à en avoir marre et râle. Elle veut manger. Sa petite main cherche mon sein et je souris comme une gourde devant son manège. Normalement, je serais rentrée pour le faire, et je sais que les gens n’aiment pas qu’on le fasse en public, mais là de suite, je ne veux pas la faire passer après les gens. Après tout, l’allaitement est naturel, si ça plait pas, qu’ils aillent se faire mettre. J’ouvre doucement ma chemise faite exprès et je lui montre. Elle se jette dessus comme si je l’avais pas nourri quelques heures avant. L’avantage de bosser le soir, je peux l’allaiter la journée. Et l’avantage de mon job c’est que je le fais aussi parfois pendant, vive le sling ! Elle mange goulument et mon visage s’éclaire, sa petite main est contre ma peau, et madame tête tout son soûl. Honnêtement, j’ai oublié complètement la présence de Amos. C’est marrant, je l’allaite depuis cinq mois à présent mais je m'émerveille toujours autant. Elle est bien réussi cette poupinette. Dommage que son propre père s’en mue, mais dans un sens, quelque chose me dit que Cían lui fera oublier en partie. Parce que le plus beau cadeau qu’elle m’ait offert, c’est de voir le visage de mon homme s'éclairer quand elle tends les bras ou s’illuminer quand elle comprend qu’il est là. Qu’il sera toujours là. J’en demandais pas tant. alors oui j’ai une chance énorme et je n’oublie pas.

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Message(#)Don't tell me that you're sorry EmptyMer 1 Avr 2020 - 17:31




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J’ignore qui de nous deux Eavan tente de convaincre lorsqu’elle prétend se “foutre“ de mon opinion, mais je n’y crois pas. Pour quelqu’un qui se dit à l’aise avec ses choix, elle fait bien trop de tapage. Elle dépense bien trop d’énergie à se défendre contre des attaques imaginaires d’ailleurs. Je n’ai pas souvenir d’avoir formulé un quelconque jugement sur leur relation. J’ai simplement exprimé à voix haute ce qu’elle m’inspire, c’est-à-dire rien de bon ou de bien. Depuis quand l’honnêteté est-elle un crime ? Sous quel prétexte devrais-je me forcer à jouer les hommes contents de la croiser par hasard dans cette épicerie ? Ne devrait-elle pas s’estimer heureuse que je n’aie pas poussé le vice en lui refusant la bouteille de lait sans doute destinée à sa gamine ? C’est pour elle que je tends le bras vers son Graal d’ailleurs. Elle n’en peut rien si cette blonde représente à peu près tout ce que je déteste chez une femme. Je les aime avec du caractère, mais pas si elles en font l’étalage à l’image d’un yorkshire qui se sent obligé d’aboyer dans l’espoir qu’on l'entende, qu'on se souvienne qu'elle est là et qu'elle a son mot à dire. Je les adore lorsqu’elles pensent avec conviction ce qu’elle affirme, pas quand elle se retranche derrière des faux-semblants. Je l’ai blessée, la jeune femme. Nul besoin d’être devin pour le constater. Au contraire, elle ne gaspillerait pas sa salive et, par conséquent, mon temps précieux, pour tisser maladroitement le plaidoyer d’un avocat pro deo. « Si tu t’en fous, pourquoi tu te justifies, Eavan ? Tu crois que ça m’intéresse de savoir qui monte tes meubles, avec qui tu couches. » Principalement quand ce n’est pas Cian d’ailleurs. Elle me mettrait dans une position délicate si, d’aventures, entraînée par sa vexation, elle s’abandonnait à ce genre de confidences. Je n’en serais que moyennement surpris néanmoins. Qui trompe une fois trahit toujours. C’est bien connu. « Et qui te sert de baby-sitter. » Son rire, en demi-teinte – ça ne fait pour moi aucun doute – il sonne faux. Il est jaune et, non sans superbe, j’esquisse un sourire. Elle est amusante à se débattre avec ses émotions contradictoires. Elle est drôle, Eavan, à m’accorder autant d’importance. Elle est toutefois désolante de bêtises de se fier à ce qu’elle redoute plutôt qu’au poids réel de mes mots. Je ne me souviens pas avoir ébauché une sentence à son égard. Quitte à être accusé à tort, je poursuis, je renchéris, parce qu’elle me divertit à l’instar d’un bouffon pour son roi. Et ça fonctionne évidemment. Elle ne marche pas, elle court.

L’espace d’un instant, je me suis demandé si sa logorrhée était destinée à remuer en moi quelques remords. Attendait-elle des excuses ? Si c’était son but, elle risquait d’être déçue. J’opine plutôt du chef, l’air faussement intéressé. Le geste pue l’ironie. Il empeste au milieu de la boutique. Il supplante cette odeur désagréable de renfermé. Que veut-elle que je lui dise ? Que je l’applaudisse d’avoir envisagé de renoncer à son grand amour ? D’avoir distribué de conseils à Cian qui avaient, je n’en doute pas, des allures de manipulation ? Je n’ai pas de médaille à épingler au veston de sa conscience, car contrairement à elle, je me moque de la façon dont elle s’y est prise pour l’emprisonner dans ses filets. Je m’en contrefiche, si bien que je ne l’écoute plus que d’une oreille après qu’elle ait admis sa chance. Le reste n’est que fioritures. Elle rabâche sa haine. Elle m’effleure à peine. Au contraire, j’aurais acheté toutes les bouteilles de lait du magasin pour l’en priver. Je n’ai pas envie de verser dans la mesquinerie cependant. Ce genre de provocation lui enverrait le mauvais message. Je me contrefiche de ses avertissements. Si elle s’imagine que j’apprendrai à composer avec elle pour le bien de mon amitié avec Cian, elle marche à côté de ses pompes. Rien ne m’oblige à la fréquenter et à jouer les hommes émerveillés devant la tête blonde de sa poupée. Celui qui n’est plus ton ami ne l’a jamais été. Cian ne s’autoriserait-il quelques rencontres en aparté de peur de blesser sa copine signifierait que je me suis trompé à son sujet et j’en prendrai mon parti, comme du reste. Je suis un résilient. J’ai flirté avec l’horreur. Qu’est-ce que peut bien représenter cette scène qui attire les regards des noceurs qui viennent faire le plein de cigarettes ? Je suis un gars discret. Je n’aime pas les esclandres et je déteste plus encore qu’elle renonce à ses menaces en se confondant en excuses. « Pourquoi ? Tu as peur de me choquer ? » Était-ce pour répondre à cette même volonté qu’elle a dégrafé son chemisier pour allaiter son bébé à mon nez et à ma barbe ? Que s’imagine-t-elle ? Que je n’ai jamais vu un sein et que je vais la lorgner avec l’intérêt d’un adolescent prépubère agité par ses hormones ? L’allaitement est naturel, mais qu’elle utilise sa gosse dans l’espoir de me mettre mal à l’aise, c’est pathétique et je soupire en rangeant la bouteille de lait sur l’étagère puisque, selon ses dires, elle n’en avait vraisemblablement plus besoin. « Une chance qu’il n’ait pas tourné vu comment je t’ai blessée. Embrasse Cian pour moi. » J’ai pivoté d'un quart de tour pour me concentrer sur l'étalage. Elle ne m'intéresse plus, Eavan. Elle est tout ce que je déteste malheureusement.  
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