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 somebody to lean on (skylar)

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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyJeu 13 Fév 2020 - 23:51

Il avait bossé comme un acharné toute la journée. Il avait enchaîné les rendez-vous, les réunions importantes, les rédactions de discours et autres écrits qui devaient urgemment être communiqués. Depuis le début de cette nouvelle année, c’était bien simple : Camil Smith ne touchait plus terre, et se trouver un moment pour s’adonner à des activités personnelles était devenu un luxe. Sportif accompli qu’il était, il devait pourtant désormais se contraindre à une petite heure par jour — à peine le temps de se défouler et de se vider la tête. Il savait que les échéances électorales n’étaient pas étrangères à tous ces chamboulements ; aujourd’hui, chacun commençait à paniquer. Pas lui : il était organisé, il était prêt, et il n’avait pas d’enjeu. Quelque soit le résultat des élections municipales, il présenterait prochainement sa démission. La sonnerie de son téléphone fixe l’interrompit dans ses réflexions, et en voyant qu’il s’agissait de sa secrétaire, il décrocha. « Votre rendez-vous est là. » Il en prit bon acte, et lui demanda de lui indiquer le chemin. Il jeta un coup d’oeil à sa montre, et constata qu’il était précisément 19:00. Son rendez-vous était pile à l’heure, à la minute près. Il eut un petit sourire amusé, mais se félicita intérieurement d’avoir accepté de confier son image à Skylar Whitaker. Il aimait l’ordre, la discipline, la rigueur — et vu le soin qu’elle mettait à arriver à l’heure, il ne serait sans doute pas déçu du rendez-vous qui allait suivre. Ils en avaient convenu quelques jours plus tôt, et Camil avait expressément demandé à sa nouvelle collaboratrice de lui faire plusieurs propositions pour les prochains mois. Quelques coups secs furent bientôt entendus. « Entre, je t’en prie. » Il se fendit d’un sourire, mais ne se leva pas pour l’accueillir, ou pour la saluer plus chaleureusement. Non pas par impolitesse — seulement, il était sur un dossier qu’il devait impérativement terminer. Ses doigts pianotaient avec vigueur sur son clavier d’ordinateur, tandis que ses yeux restaient rivés à l’écran pour vérifier que ce qu’il écrivait n’était pas bourré de fautes d’orthographe. « Je suis à toi dans cinq minutes, maximum. » Déclara-t-il en faisant la moue. « Installe-toi, si tu veux. » Proposa-t-il en désignant du regard les fauteuils en cuir qui se trouvaient dans un coin de son bureau. Il avait demandé à ce qu’un endroit plus cosy soit installé, pour des rendez-vous plus officieux ou des entrevues plus informelles. Ce qu’il avait voulu, c’était mettre ses interlocuteurs à l’aise, en confiance. Et jusqu’à maintenant, ça avait plutôt bien fonctionné. « Désolé, j’ai des journées interminables en ce moment. » Avoua-t-il avant de s’installer face à Skylar. Il ne s’en plaignait pas : Camil, dont les ambitions étaient aussi réelles que grandes, savait pertinemment qu’on n’obtenait rien sans fournir de travail. Dans son milieu, il n’était pas question de chance ; les parachutés qui atterrissaient en politique ne faisaient pas long feu, et disparaissaient aussi soudainement qu’ils étaient apparus. Lui, le bourreau de travail, préférait prendre son temps mais s’imposer sur la longueur : tôt ou tard, il serait reconnu. « Les prochaines élections se préparent, et notre cher maire panique. » A juste titre, songea-t-il, narquois. Il ne donnait pas cher de ce remplaçant, qui n’avait pas su faire ses preuves en un court laps de temps donné. Si Camil officiait toujours en tant que directeur de cabinet jusqu’aux prochaines élections, il savait d’ores et déjà que son temps était compté. Il n’en avait pour le moment parlé à personne, conscient que s’afficher trop tôt pourrait lui desservir. Si le maire n’était pas réélu, on le pointerait du doigt et on ferait de lui le seul et unique coupable. On l’accuserait d’avoir manqué d’attention, manqué de temps, manqué de discernement. On pourrait même aller jusqu’à dire qu’il avait volontairement sabordé la compagne de réélection de son supérieur — ce qui n’était aucunement le cas. Les visées politiques de Camil ne se situaient pas au niveau communal. Ce qu’il voulait, lui, c’était entrer à la chambre des représentants. Il mit un point définitif à son écrit, qu’il enregistra par habitude, et s’étira de tout son long. Ses doigts dénouèrent son noeud de cravate, matérialisant sa décontraction. Il fit machinalement craquer ses articulations, et poussa un soupir de soulagement en se levant pour aller à la rencontre de Skylar. « Merci d’être venue, malgré l'horaire.» Déclara-t-il en inclinant légèrement la tête. Il prit place dans le siège qui se trouvait face au sien, et se cala confortablement avant de commencer. « Comme je te l’ai expliqué quand on s’est eu au téléphone pour planifier ce rendez-vous, j’avais besoin de toi pour réfléchir à une stratégie de communication sur le long terme. » Ses échéances à lui étaient plus lointaines ; à eux d’oeuvrer pour que ces prochains mois lui soient utiles. « Quels sont les principaux événements auxquels je dois me rendre, à quelles dates dois-je être disponible, quelles personnes je dois rencontrer… Je ne veux rien laisser au hasard. » Parce que laisser le hasard agir, ça relevait de l’amateurisme. Et si Camil abhorrait ce mot, il ne doutait pas non plus de Skylar à ce même sujet.
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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyVen 14 Fév 2020 - 16:03


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Skylar Whitaker & @Camil Smith somebody to lean on (skylar) 873483867

Camil s’était excusé à plusieurs reprises de me faire venir si tard pour une réunion qui nous prendrait plusieurs heures, mais il ignorait à quel point cela m’arrangeait. Pour deux raisons en fait, suite au scandale que Carmina avait causé en révélant ma liaison vieille d’y à six ans avec Jamie Keynes, Nolan et moi nous étions disputés comme nous l’avions rarement fait. Je ne l’avais pourtant pas trompé, pas à mes yeux en tout cas et si je n’avais pas cessé de fréquenter Jamie dès lors que j’eus rencontré mon époux je le fis dès que les choses devinrent sérieuses entre nous. Je lui avais menti, ou plutôt je lui avais caché la vérité pendant des années, mais avait-il besoin pour autant de me regarder comme s’il ne me connaissait pas ? Comme s’il ignorait qui j’étais devenue ? Je suis déçue, je suis blessée et je suis plus remontée contre l’héritière que je ne l’ai jamais été. Elle s’en est prise à moi, directement, et je compte bien lui rendre au centuple la monnaie de sa pièce. Camil m’évite à la fois d’avoir à rentrer chez moi et affronter la mauvaise humeur de Nolan, et en me rencontrant aussi tard il m’évite d’avoir à visiter les locaux de la mairie sur le temps de travail de mon mari. Le rendez-vous ne pouvait pas mieux tomber et j’avais accepté sans réfléchir une seule seconde. Quand je passe la porte, mon mac flambant neuf et un dossier à la reliure en cuir hors de prix sous le bras, je le trouve accaparé par un mail ou un quelconque dossier à boucler, si bien que je lui souris en silence. « Je suis à toi dans cinq minutes, maximum. » « Aucun problème. » Je réponds sans réfléchir. Durant les quelques semaines pendant lesquelles nous avons commencé à travailler ensemble, je me suis rendue compte que je me sentais à l’aise en sa présence. Une fois ses airs de Don Juan oubliés, c’est un homme chaleureux et plutôt sympathique, et si je ne sais pas grand-chose de lui, de l’homme, j’en apprends un peu plus chaque jour. « Installe-toi, si tu veux. » En silence j’accroche ma veste de taille au porte manteau avant de tirer doucement la chaise face à lui et de m’y installer.

Il relève finalement les yeux vers moi, et me renvoie mon sourire, et abandonne la contemplation du clavier de son ordinateur. « Désolé, j’ai des journées interminables en ce moment. » Je secoue la tête. « Ne t’en fais pas, j’ai l’habitude. » Et je connais. Je suis du genre à ne pas quitter les bureaux de Bradford PR tant que je ne suis pas venue à bout de ma to do list de la journée. Je l’initialise le matin et vient y rajouter du ligne tout au long de la journée, si bien que je suis régulièrement obligée de rester jusqu’à 20h ou 21h passé pour pouvoir achever toutes les tâches. « Les prochaines élections se préparent, et notre cher maire panique. » Rien d’étonnant à ça. Dans quelques mois, les Ausraliens seront aux urnes, et la cote de popularité du maire sortant n’a jamais été aussi basse. « Tu n’as jamais eu envie de chercher à lui faire de l’ombre ? » Ses ambitions le poussent plus loin, pourtant cela aurait été un solide point de départ, un vrai tremplin pour plus. « Merci d’être venue, malgré l'horaire. » S’il savait à quel point je préfère être ici que chez moi. « Ne dis pas de bêtise. Je ne vois aucun inconvénient à passer la soirée en ta compagnie, si c’est le seul moment où tu arrives à dégager un peu de temps. » La phrase n’était pas censée être si ambiguë, dans ma tête elle ne l’était pas en tout cas. Ou peut-être que si ? Les troubles qui agitent mon couple rendent la chose incertaine. « Comme je te l’ai expliqué quand on s’est eu au téléphone pour planifier ce rendez-vous, j’avais besoin de toi pour réfléchir à une stratégie de communication sur le long terme. Quels sont les principaux événements auxquels je dois me rendre, à quelles dates dois-je être disponible, quelles personnes je dois rencontrer… Je ne veux rien laisser au hasard. » Je hoche la tête, et le montre le dossier en cuir. « Et c’est mon travail. Mais tu ne préfèrerais pas que l’on s’installer à la table ? Je t’avoue que je préfère éviter de parler à quelqu’un de l’autre côté d’un bureau. Déjà parce que les hommes comme toi reçoivent trois ou quatre mails susceptibles de les déconcentrer à la minute, ensuite parce que je sais d’expérience que les gens sont plus réceptifs lorsqu’ils quittent leur bureau. » J’ai désigné la table en verre qui trône dans son bureau d’un signe de la tête, celle à laquelle il reçoit certainement de potentiels investisseurs ou d’importants partenaires. Le choix n’est pas anodin, j’aurais bien plus son attention que s’il reste derrière son ordinateur. Et je nous mets aussi sur un pied d’égalité finalement. Il sourit et accepte, et je me lève en même temps que l’Américain pour m’asseoir à côté de lui, pose mon dossier sur la table et l’ouvre finalement.

Je perds la notion du temps et, entre deux dates et stratégies de communication, je relève la tête pour m’apercevoir à travers l’immense baie vitrée qu’il fait déjà nuit. Une heure, deux heures ? Je suis incapable de dire combien de temps nous avons travaillé mais, j’avais raison, nous n’avons pas été dérangés. Il me fit même la politesse d’ignorer les notifications lui annonçant l’arrivée d’un nouveau mail, sincèrement concentré sur ce que je lui présente depuis de longues minutes. J’ai besoin d’une pause, lui aussi. « Tu as des bouteilles d’eau ? » Je relève le nez de mes papiers, et les repousse de quelques centimètres. « On est loin d’avoir terminé en fait, je ne sais pas si tu es attendu… » Par sa petite amie ? Sa sœur ? Me sentant pousser des ailes je rajoute, d’un coup pleine d’audace. « Mais si ce n’est pas le cas, je te propose que l’on s’octroie une pause. Et qu’on commande à manger éventuellement, j’ai avalé une salade ce midi, je ne promets pas de ne pas m’effondrer si je n’avale rien d’un peu plus gras dans les prochaines minutes.  » Un mince sourire sur les lèvres, je cadenasse mes yeux aux siens. « Qu’en dis-tu ? »



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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptySam 22 Fév 2020 - 23:54

« Serait-ce une façon subtile et détournée de me dire que je fais trop travailler ton époux ? » Demanda Camil en souriant, réalisant qu’il avait, ces derniers temps, particulièrement réquisitionné Nolan. Bientôt, il ferait officiellement de son acolyte son directeur de campagne. Le rôle était important, si ce n’est essentiel, et les deux compères s’étaient mis d’accord pour anticiper au maximum et préparer le terrain au mieux. Ils ne laissaient jamais rien au hasard, et cette nouvelle aventure n’échapperait pas à la règle. « J’y ai pensé. » Avoua Camil en haussant les épaules, les yeux toujours rivés sur son écran. Il poursuivit ses écrits, vérifia un chiffre dans l’un des papiers qu’on lui avait précédemment donné, et ajouta : « Mais je me suis dit que ce serait une mauvaise idée. » Il avait longtemps réfléchi au poste qu’il visait, et à la façon d’y accéder. Il vivait à Brisbane depuis longtemps ; être à la tête de la ville, il se réservait ce poste pour ses vieux jours. Pour le moment, il débordait d’énergie, d’entrain, d’envie : il pouvait donc se permettre d’espérer mieux, de voir plus grand. « Je vise plus haut. » Ajouta-t-il finalement en posant son regard sur Skylar, qui s’était installée face à lui. Elle avait déposé un dossier sur le bureau, et au vu de son épaisseur, Camil comprit que l’Australienne avait fait le travail dans le détail. « J’aime bien les challenges. Je pense que tu auras vite l’occasion de t’en rendre compte. » Plaisanta-t-il, alors qu’il relisait la phrase qu’il venait d’écrire. Son dossier était trop important pour qu’il ne prenne le moindre risque. Il ajouta une phrase de conclusion, et prit soin de sauvegarder son travail avant de relever les yeux vers l’Australienne.« Merci, en tout cas. » Déclara le politicien avec sincérité. Il savait que sacrifier une soirée pour travailler n’avait rien d’idyllique. « Disons que c’est le moment le plus discret. » Confia le politicien en haussant les épaules. Les fonctionnaires de la mairie quittaient les bureaux en fin d’après-midi, et à partir de dix-neuf heures, les lieux étaient déserts. Seul le personnel d’astreinte restait présent, tandis que les petites mains arrivaient à l’aube. « Et surtout, la soirée peut s’éterniser, contrairement à un rendez-vous qu’on se serait fixé dans la journée. » L’agenda de Camil était plein à craquer, et il ne pouvait tout bonnement pas envisager de se dégager une après-midi dédiée à des fins personnelles. Parce que même s’il comptait prendre le large dans quelques petites semaines, son engagement restait réel. Il était employé pour faire quelque chose, et tant qu’il ne serait pas parti, il remplirait sa mission avec détermination. « Allons-y. » Concéda l’Américain en se levant, pour suivre l’Australienne. Ils avaient du pain sur la planche ; mieux valait ne pas attendre, avant de s’y mettre sérieusement.


Installés l’un à côté de l’autre, les deux travailleurs de l’ombre enchaînaient les sujets. Les dates importantes, les événements auxquels il devait impérativement se rendre, les diverses stratégies de communication — tout y passait. Ils abordaient tout dans la généralité pour le moment, et se verraient ultérieurement pour peaufiner les mois à venir. « Si, je devrais pouvoir trouver ça. » Déclara-t-il en se levant. Il s’étira, et passa une main derrière son cou. Il était resté des heures assis, et n’avait pas eu le temps de prendre une pause méridienne suffisamment longue pour se rendre à son entraînement de boxe. Depuis quelques semaines, ses loisirs se réduisaient grandement — Camil était trop absorbé par le travail pour envisager de se consacrer à autre chose. Il passa derrière son bureau, ouvrit le petit frigo qu’il avait lui-même fait installer, et en sortit deux bouteilles d’eau. Il jeta un rapide coup d’oeil à sa montre, et réalisa qu’il serait bientôt vingt-et-une heures. Il attrapa son téléphone portable, et constata que sa petite-soeur avait déjà cherché à le joindre à deux reprises. Il fit la moue, et se raisonna : Skylar avait raison. Ils étaient bien lancés et, surtout, ils avaient encore du pain sur la planche. Il écrivit un rapide sms à Sixtine pour lui dire de ne pas s’inquiéter, et de ne pas l’attendre pour dîner. Ce n’était pas dans ses habitudes — Camil s’assurait toujours de prendre du temps libre pour le passer avec sa soeur — mais les impératifs jonchaient désormais son chemin. La route pour la victoire était encore longue. « Ça me va. » Déclara l’Australien en hochant la tête. Il retourna près de Skylar, et se laissa tomber dans le canapé. Plus vautré qu’assis, il s’excusa pour sa tenue. « Désolé, mais la journée a été longue. » Admit-il en tirant sur son noeud de cravate. « Tu veux manger quoi ? » Demanda le politicien en ouvrant une célèbre application de livraison à domicile. Il fit défiler la liste des restaurants qui se trouvaient aux alentours, et arrêta son choix sur un japonais. « Sushis ? » Suggéra-t-il en lui tendant son téléphone, pour qu’elle aussi puisse regarder ce qui la tentait.  
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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyMar 25 Fév 2020 - 17:27


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Skylar Whitaker & @Camil Smith somebody to lean on (skylar) 873483867

« Serait-ce une façon subtile et détournée de me dire que je fais trop travailler ton époux ? » Je grimace mais je me reprends rapidement. Camil n’a pas besoin de connaître les tempêtes qui agitent mon couple, et s’il a certainement déjà entendu parlé des rumeurs lancées par Carmina, de ce scandale qui m’éclaboussa plus tôt dans la semaine, j’ai envie de ne pas y penser et finalement c’est tout le contraire : qu’il tienne Nolan occupé m’arrange plutôt bien. J’ai le temps de souffler, et s’il devait être désœuvré et souvent à la villa, nous nous rendrions fou ces derniers temps. « Non, je comprends parfaitement les exigences qui vont avec son poste, il est tout à toi. » Je rajoute dans un sourire, avant de secoue la tête et de changer de sujet. Il est tout à toi. N’est-ce pas particulièrement traitre de mon état d’esprit ? « J’y ai pensé. Mais je me suis dit que ce serait une mauvaise idée. » A-t-il peur d’essuyer un revers ? Je n’exclurais pas cette possibilité, la peur de l’échec est souvent moteur pour les personnes qui possèdent trop d’égo, et Camil en fait partie. « Je vise plus haut. » Peut que l’échec s’il devait être le résultat de tout ça ne soit que plus supportable ? Qu’il soit admis et accepté par ses pairs, parce que le pari était osé ? « J’aime bien les challenges. Je pense que tu auras vite l’occasion de t’en rendre compte. Merci, en tout cas.  » Mes lèvres s’étirent en un sourire et je réponds sur le même ton que le sien. « Je crois que je m’en suis déjà rendue compte. » Il les aime à tout niveau de sa vie d’ailleurs.

Travaille le soir ne m’a jamais dérangé. Nolan a dû composer avec et il s’en accommode plutôt bien : là où un autre m’aurait reproché d’être mariée à mon travail Nolan ne s’est jusque-là jamais formalisé, nous sommes à ce niveau-là trop semblable pour que notre union ne soit pas harmonieuse. Non, nos sujets de discordes se situent ailleurs. « Disons que c’est le moment le plus discret. » Je hoche la tête doucement. « Oui, c’est vrai. Quand comptes tu rendre publique ta candidature ? Tu as encore décalé la date ? » Sa démission j’en entends parler depuis un certain temps, mais je commence à me demander si quelque chose ne le retiens pas ici. La peur de plonger dans le vide ? J’en douce, je commence à le cerner un peu. « Et surtout, la soirée peut s’éterniser, contrairement à un rendez-vous qu’on se serait fixé dans la journée. » Les poils de mon époux se hérisseraient s’il entendait cette phrase à double sens, mais il ne me semble pas saisir de sous-entendu de la part de Camil. L’attention qu’il me portait a pour l’instant cédé la place à une relation professionnelle et du respect, il semble attentif à mes conseils depuis que nous avons commencé à travailler ensemble, et si cela me satisfait je ne peux m’empêche de m’en vouloir. Parce que je réalise que si je le remarque, ce manque de sous-entendu, c’est qu’il me manque. Il me flattait autrefois, et je réalise que bien que ce soit malsain, l’idée me plaisait.

Il me suit à la table et nous nous installons. Je n’ai pas l’habitude de chômer, et l’ordre du jour est si long que nous pourrions passer la nuit sur le dossier que j’ai préparé, si bien que je ne vois pas le temps filer. Lorsque je relève les yeux la nuit est définitivement tombée et mon estomac me rappelle que Nolan doit m’attendre pour dîner. Je jette un œil à mon téléphone alors que l’américain se lève pour aller nous chercher des bouteilles d’eau. Pas de message de mon époux, et je n’en enverrai pas non plus. Nos rapports sont froids depuis la bombe lâchée par Carmina qui révéla ma liaison passée avec Jamie Keynes, et si Nolan et moi n’étions pas ensemble à l’époque il a du mal à accepter que je lui ai menti par omission. Au lieu d’envoyer un message, j’active le mode avion de mon téléphone, pour éviter d’être confrontée à ma situation l’espace de quelques heures supplémentaires. Lorsque le blond revient avec les deux bouteilles d’eau, je le remercie en attrapant la mienne pour la décapuchonner. « Ça me va. » Je fais taire cette voix qui me souffle que Nolan n’aimerait pas me savoir occupée à travailler à une heure tardive avec son patron et ami. Nous ne faisons rien de mal, et Nolan n’est pas là. « Désolé, mais la journée a été longue. » Il tire sur le nœud de sa cravate et moi je balaye ses craintes d’un geste de la main. « Enlève là, je m’en fiche. » Je sors mes pieds à moi de mes escarpins et je retire ma veste de tailleur sous laquelle je porte une blouse blanche légère, avant d’appuyer mon dos contre le dossier de ma chaise. « Tu veux manger quoi ? Sushi ? » Je hoche la tête. « Oui, c’est parfait. » Je me masse légèrement les tempes, avant de refermer le dossier et de le repousser de quelques centimètres. Je l’observe envoyer un message, certainement pour prévenir qu’il rentrera tard, d’un air amusé. « Ta dulcinée ou ta petite sœur ? » Sa relation n’est pas sérieuse, elle ne l’était pas en tout cas début janvier il y a plus d’un mois. Je me surprends à me demander ce qu’il en est à présent, même si ma curiosité est déplacée. Je n’ai pas à m’intéresser à ce genre de chose, mais je me convaincs que cela ne m’intéresse que pour le bien de son image. « Comment vont les choses avec… Delphine ? Diana ? Daniella ? Tu me pardonneras, son prénom m’a échappé. » Je sais pertinemment comment s’appelle l’arriviste dont il s’est acoquiné, mais qu’il mette son image en péril avec une fille si peu stable ne me concerne pas, et je me dois de sauver les apparences en prétendant que c’est le cas.

Je prends aussi le risque qu’il m’interroge sur Nolan, il a forcément remarqué qu’il restait tard, que je n’ai pas pris la peine de le prévenir ce soir que notre rendez-vous s’éternisait et il n’a pas pu passer à côté du scandale causé par Carmina Farrell, qui partagea la photo de Jamie et moi sous-titré d’un « Et toi cousine, que t’a-t-il promis ? » Mais ma curiosité est plus forte que la crainte qu’à son tour il se montre indiscret.



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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyDim 1 Mar 2020 - 22:55

Camil avait été surpris de la réponse rapide et franche de l’Australienne. Il s’était attendu à une joute verbale, une forme de jeu, sans gravité ni conséquence. Mais il n’en avait rien été : Skylar s’était montrée factuelle, presque laconique. « Fais gaffe, je pourrais être tenté de te le piquer. » Plaisanta le politicien, alors que la femme de Nolan lui indiquait qu’il pouvait complètement réquisitionner son époux. À vrai dire, l’Australien ne s’en privait pas : ces derniers temps, les deux hommes n’avaient pas chômé. Les réunions de travail s’étaient prolongées jusque tard, et ils avaient longuement discuté de diverses stratégies politiques. Les deux hommes étaient, une fois n’est pas coutume, sur la même longueur d’onde — ce qui facilitait grandement leur travail. Concernant les challenges, il lui répondit par un sourire malicieux, comme pour la rendre presque complice de ses actes.


« Fin Mars. » Répondit Camil en passant machinalement une main sous son menton. Le timing semblait être parfait ; ce ne serait ni trop tôt, ni trop tard par rapport aux prochaines élections municipales. Et, surtout, ça lui laissait de nombreux mois pour préparer sa propre campagne. Il s’imposerait, petit à petit, sans être étouffant. Il fallait que chaque Australien sache qui était Camil Smith, sans pour autant avoir l’impression de n’entendre parler que de lui — gare à la sur-popularité et à la sur-médiatisation. Le politicien savait que ce trop plein d’exposition pouvait être à double tranchant. « Nous travaillerons sur un communiqué de presse ensemble, d’ailleurs. » Prévint Camil, qui avait déjà réfléchi à sa déclaration. Il serait bref, concis, mais efficace. Il mentionnerait bien évidemment le couple Whitaker, qui était et serait largement impliqué. « Mais plus tard. » Ajouta-t-il, en souhaitant pas mettre la pression à sa récente recrue.


Avec l’approbation de Skylar, le politicien retira purement et simplement sa cravate. Il soupira de soulagement, et la déposa sur l’accoudoir du canapé. « Ma petite-soeur. » Répondit l’Américain en souriant. « Nous avons un rituel : passer les mercredis soirs ensemble. » Confia le politicien en souriant. Même si Sixtine et Camil vivaient ensemble, il arrivait qu’il se passe des jours entiers sans qu’ils ne se croisent. La cadette de la famille Smith avait une vie sociale débordante ; quant à l’aîné, sa vie professionnelle l’accaparait énormément. Ils avaient donc instauré un rituel : chaque mercredi soir, ils s’accordaient un moment ensemble, rien qu’à eux. Ils allaient parfois au cinéma, parfois au bowling, parfois au restaurant ; l’activité avait finalement peu d’importance, tant qu’ils la faisaient ensemble. « Mais elle ne sera pas surprise de me voir annuler ; elle sait que, ces derniers temps, je suis particulièrement occupé. » Admit-il en faisant la moue. Il rattraperait le temps perdu avec Sixtine plus tard ; pour le moment, ses ambitions politiques le tenait. Et sa nouvelle relation, aussi. « Tous les feux sont au vert. » Confia-t-il avec un sourire malicieux, en nouant ses mains derrière sa tête. Et c’était vrai : les moments qu’il passait en compagnie de Deborah étaient agréables, et les deux acteurs qu’ils étaient s’entendaient à merveille. Leur duo était crédible, et l’image qu’ils renvoyaient semblait convaincre même les plus sceptiques. Pendant une fraction de seconde, il se demanda si la question de Skylar concernant le prénom de Deborah était parfaitement anodine, ou si elle cachait quelque chose. Faisait-elle exprès de ne plus se souvenir du prénom de sa prétendue compagne, ou l’avait-elle sincèrement oublié ? Il avait quelques doutes : il n’était pas rare que des photos du nouveau couple filtrent dans la presse, et les journalistes ne se faisaient jamais prier pour évoquer « Deborah, la nouvelle compagne de Camil Smith ». Pour le moment, ils s’étaient montrés relativement polis et respectueux — mais l’Australien savait que ça ne durerait pas. Tôt ou tard, ils subiraient un déchaînement médiatique — une évidence que Camil cherchait à repousser le plus loin possible. lI n’avait d’ailleurs jamais jamais officiellement fait les présentations entre les deux femmes, estimant que leur rencontre n’était, pour le moment, pas essentielle. Elle interviendrait bien assez tôt, de toute façon. Skylar devrait précisément informer l’Irlandaise de ce qu’elle attendait d’elle, et à quels endroits elle devait être vue lors de la campagne électorale. « Debbie. » Clarifia finalement Camil, sans préciser qu’il s’agissait de son surnom. Depuis qu’ils avaient décidé de jouer au petit couple, ils n’avaient pu eu d’autre choix que d’apparaître liés et soudés. L’Américain avait donc naturellement adopté le surnom de Deborah, plutôt que de l’appeler par son prénom. « Tâche de t’en souvenir ; je ne voudrais pas avoir à douter de tes compétences. » Plaisanta-t-il, en faisant référence au poste qu’il lui avait confié dans sa campagne. « Et surtout, je ne voudrais pas que tu la vexes lorsque je te la présenterai. » Ajouta-t-il, évoquant pour la première fois à voix-haute une entrevue entre les deux femmes. « J’aimerais qu’on aille dîner tous les quatre, avec Nolan, un jour prochain. Ça te dirait ? » Demanda-t-il, alors qu’il jetait un coup d’oeil à son téléphone portable qui s’était mis à vibrer. Il jeta un rapide coup d’oeil dessus, et constata que le livreur était arrivé. « J’arrive. » Déclara-t-il simplement, avant de s’éclipser et d’aller à la rencontre de celui qui serait leur sauveur. Il récupéra les sachets, paya le livreur, et retourna aussitôt dans son bureau. Skylar l’attendait en pianotant sur son téléphone, et lui décocha un large sourire lorsqu’elle le vit revenir. Il reprit place à ses côtés, et distribua à l’Australienne son repas. « Je ne sais pas comment vous faites avec ce truc. » Déclara le politicien en pointant du doigt les talons aiguilles de Skylar, restés au sol après que l'Australienne s'en soit débarrassée. « Ça ressemble vraiment à un instrument de torture. » Il ouvrit le pot de sauce soja, et le déposa sur la table basse. Il décrocha ses deux baguettes, et entreprit de goûter le maki au saumon. Il ferma les yeux, et soupira de satisfaction. « J’avais oublié à quel point c’était bon. »
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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyMar 3 Mar 2020 - 17:37


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« Fais gaffe, je pourrais être tenté de te le piquer. » Dieu seul sait à quel point je pourrais être tentée. Mais mes problèmes de couple ne regardent pas Camil, je n’ai aucune envie d’en encombrer l’homme politique, de crainte qu’il me considère moins puisque, finalement, je me révèle agitée par les même troubles que le commun des mortels, que n’importe quelle femme. Alors je me tais, je garde ça pour moi et je prie pour que Nolan ait la présence d’esprit d’en faire autant et de ne pas s’étendre sur nos problèmes conjugaux. Camil a déjà certainement lu ces articles, ceux au sujet de Jamie Keynes et moi, ceux écrits par des sites à scandale qui ont sauté sur les ragots plus faux les uns que les autres colportés par Carmina. Il n’a pas posé de question, mais je suis sure qu’il en a pris connaissance, alors inutile de l’embêter plus que nécessaire avec mes histoire.

« Fin Mars. Nous travaillerons sur un communiqué de presse ensemble, d’ailleurs. » J’ai déjà attrapé mon stylo et déjà noté l’information dans un coin de mon agenda. Je ne suis pas du genre à laisser quoi que ce soit au hasard. « Mais plus tard. » Je relève les yeux vers lui, un sourire accroché aux lèvres. « Je te préparerai un premier draft. Je préfère m’y prendre trop tôt plutôt que trop tard. » Mais il le sait déjà, je suis consciencieuse, et je n’aime pas être prise par surprise. La première version du communiqué sera prête avant qu’il n’y pense, et il n’aura qu’à relire et à la modifier à sa guise pour y mettre sa patte et y inclure ses suggestions.

Mais aujourd’hui nous avons effectivement déjà assez de sujets à traiter comme ça : comment redorer l’image de Camil doucement, sans que cela ne soit trop évident qu’il cherche à se racheter auprès du grand public, et sans révéler tout de suite ses intentions politiques. Les événements auxquels il doit se rendre, les personnes qu’il doit absolument rencontrer autour d’un déjeuner, les mains qu’il doit serrer et les endroit où il doit être discrètement photographié par les paparazzis, tout y passe, l’heure aussi, sans que nous ne le réalisions. Si lui envoie un message à un destinataire inconnu, moi je ne prends pas la peine de prévenir mon époux. « Ma petite-soeur. Nous avons un rituel : passer les mercredis soirs ensemble. » Je penche la tête sur le côté et l’observe. « Mais elle ne sera pas surprise de me voir annuler ; elle sait que, ces derniers temps, je suis particulièrement occupé. » « Tu aurais dû me le dire, on aurait fait ça un autre soir. J’aurais trouvé une autre excuse pour… » Pour me tenir éloignée de chez moi. C’est ça que j’allais dire, mais je me tais au dernier moment, consciente que Camil n’a pas besoin de savoir tout ça. « Pour rester tard au travail. Je suis incorrigible. » Mon sourire est convaincant, mais j’ai trop hésité pour que mon trouble ne soit pas visible. Alors tant pis, je détourne la conversation sur son idylle. « Tous les feux sont au vert. » Je lève un sourcil, peu convaincue, autant par la femme qu’il a choisie de fréquenter que parce qu’il me confia la dernière fois que leur liaison n’était pas sérieuse et que, en parallèle, il voyait toujours d’autres femmes. « Deborah, la nouvelle compagne de Camil Smith. Debbie. » Debbie. Doux jésus, même le prénom fait strip-teaseuse. « Tâche de t’en souvenir ; je ne voudrais pas avoir à douter de tes compétences. » Plus amusée que vexée, je lève un sourcil. « Je t’ai déjà donné une raison de douter de mes compétences ? » Non, tout ce que je fais est maîtrisé, calculé, et même lui devrait être capable de comprendre que j’ai buté sur le nom de la demoiselle volontairement. Je ne l’ai jamais rencontrée mais il sait ce que je pense de son profil. Et dans notre monde, tout est question de profil. « Et surtout, je ne voudrais pas que tu la vexes lorsque je te la présenterai. » Je ne dis rien et me contente de lever un sourcil. Il serait peut-être pertinent que je la briefe effectivement, histoire de lui apprendre à avoir l’air moins vulgaire, et où acheter ses vêtements pour ne pas avoir l’air de s’habiller en grande surface. Peut-être s’habille-t-elle en grande surface ? Seigneur, l’idée même me révulse. « J’aimerais qu’on aille dîner tous les quatre, avec Nolan, un jour prochain. Ça te dirait ? » Là, je déglutis difficilement. Nolan et moi ne nous parlons que peu depuis notre violente dispute au sujet des révélations de Carmina. Si nous avons toujours su faire semblant, je doute de notre capacité à le faire dans ces circonstances. « Je… » Je n’ai aucune envie d’organiser ce dîner. « Oui, on sera là. » Mais je n’ai pas le choix.

Le téléphone de Camil vibre et il se lève, m’offrant l’occasion de me recomposer. « J’arrive. » Je hoche la tête doucement, posant mon stylo en réalisant que je joue avec nerveusement depuis qu’il a évoqué l’idée de ce dîner à quatre. « Je ne sais pas comment vous faites avec ce truc. Ça ressemble vraiment à un instrument de torture. » Mes yeux suivent les siens, et je comprends qu’il parle de mes talons aiguille. « Question d’habitude. Mais oui, c’est une torture, mais une torture nécessaire. » Personne ne me respecterait si je me promenais en baskets. Je me lève finalement pour le rejoindre sur le canapé autour de la table basse. « J’avais oublié à quel point c’était bon. » A mon tour j’attrape un sushi entre mes baguettes. « Tu n’as pas quelque chose à boire pour aller avec ça ? » Je ne dis jamais non à un verre de vin, jamais, c’est l’un de mes premiers commandement, reste d’une vie un peu plus rock’n roll. Finalement, je finis par pousser un soupir. « Tu sais, en tant que client… » Evidement, je ne parle pas d’autre chose. « … Tu aurais été dans ton droit si tu m’avais posé des questions. » Au sujet de la publication instagram de Carmina Farrell, et de ses conséquences. Sous une photo de Keynes et moi elle avait sous-titré « et toi cousine, que t’a-t-il promis ? » réveillant les détracteur de Jamie, et créant la rumeur d’une liaison actuelle entre lui et moi. Les feuilles de choux s’en était données à cœur joie pour enterrer le brun qui, soyons honnête, n’avait pas besoin de ça. Camil aurait été en droit de m’interroger sur ces idioties qui, malgré leur manque de fondement et le fait qu’elles ne soient que mensonges, menaçaient de porter un coup à mon image. « D’autres l’ont fait. » D’autres clients, que j’avais su rassuré de la vérité, je crois.



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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyVen 6 Mar 2020 - 23:38

« Excellent. » Répondit-il, alors que l’Australienne notait dans un coin de son agenda que Camil voulait qu’elle lui prépare un communiqué de presse pour annoncer sa candidature. Plus le temps avançait, et plus il était confiant dans son choix : il avait bien fait d’accepter sa proposition de travail. « Je compte sur toi pour me l’envoyer en fin de semaine. Comme ça, je pourrai l’étudier ce week-end et te faire un retour. » Ajouta-t-il, sur un ton ferme et qui ne laissait aucune place à la négociation. Dans les affaires, Camil pouvait se montrer redoutable, voire parfois tyrannique. Il était exigeant avec lui-même, et l’était donc tout autant avec ses collaborateurs. Et si ces derniers n’étaient pas satisfaits, alors l’Australien les invitait poliment à prendre le large. Mieux valait être seul que mal accompagné, après tout.


« Tu as besoin d’excuse pour rester tard au travail ? » Demanda Camil en arquant un sourcil.  Il prit soudainement conscience que ses collaborateurs devaient rendre des comptes à d’autres personnes que lui. Qu’au-delà d’une vie professionnelle, tout le monde avait droit à sa vie privée. Pendant une fraction de seconde, il se demanda si sa relation avec Deborah tiendrait le coup, sur la longueur. Allait-elle se lasser de lui, de ses absences répétées, de son manque d’intérêt et d’implication ? Serait-elle suffisamment forte pour encaisser les coups bas, les remarques désobligeantes, et les rumeurs incessantes ? Peut-être s’était-il montré trop ambitieux, lorsqu’il avait cru pouvoir mener de front sa vie professionnelle et sa vie privée. « Excuse-moi, c’était peut-être déplacé comme question. » Ajouta-t-il finalement. Skylar était mariée. Il n’était pas si facile d’avoir une vie privée épanouie, lorsque l’on passait le plus clair de son temps au travail. Les concessions devaient être nombreuses. Camil fit donc part d’une idée qui avait germé dans son esprit quelques jours plus tôt, pour renforcer la crédibilité de son prétendu couple avec Deborah : un dîner, entre couples. Nolan et Skylar, Deborah et Camil. Ce serait pour lui une occasion idéale de présenter Debbie à ses plus proches collaborateurs. « Super. » Confia le politicien en souriant. « Je te laisserai fixer une date, et réserver un restaurant. » Il se pencha à nouveau sur leur dossier et poursuivit sa lecture.


Camil sourit, et secoua la tête. « Ce ne sont pas les questions qui manquent, vu les dernières publications. » Confia l’Australien, qui avait pris le temps de lire la presse. Les journalistes s’en étaient donnés à coeur joie, depuis les révélations fracassantes de Carmina Farrell. L’héritière de la compagnie aérienne Cathay Pacific avait été à l’initiative du grand déballage médiatique, en publiant quelques clichés sur l’un des réseaux sociaux les plus suivis. « Mais qu’est-ce que ça va m’apporter, à moi, personnellement, de savoir si t’as eu une relation ou pas avec Jamie Keynes ? » Question purement rhétorique, car la réponse était simple : rien. Ça ne lui apporterait rien, aucun bienfait, aucun mérite. « Et puis, franchement, je ne suis pas le mieux placé pour faire le moindre commentaire. » Sa propre vie était épiée par les médias locaux et régionaux, et quelques unes de ses frasques avec des visages connus avaient été évoquées — voire même détaillées — dans la presse à scandale. Cependant, ces derniers temps, Camil avait mis un sévère coup de frein à sa vie débridée. D’abord parce qu’il manquait de temps ; et ensuite parce qu’il ne voulait pas foutre toute sa stratégie d’acceptation en l’air. Si ses fins de soirée étaient parfois animées, il veillait néanmoins à ce que cela soit dans un cadre plus privé. Les derniers papiers écrits à son sujet faisaient état d’un couple stable — et Camil en était ravi. Mais ce dont il se félicitait le plus, c’était des photos qui venaient témoigner de cet évident bonheur : Deborah et Camil déambulant main dans la main dans les rues de Brisbane, Deborah et Camil au restaurant, Deborah et Camil faisant leurs courses, Deborah et Camil s’embrassant après leur visite au Lone Pine. « Même si je me suis calmé, ces derniers temps. » Ajouta-t-il avec un petit sourire amusé. « Cela étant dit, je tiens à préciser que j’aimerais que votre vie privée ne soit pas un frein dans vos projets professionnels respectifs. » Précisa l’Américain en inclinant légèrement la tête en direction de Skylar. Elle était intelligente et connaissait la langue de bois : ce qu’il voulait dire par là, c’était que la qualité de leur travail devait primer sur leurs déboires sentimentaux. S’il ne doutait pas de la femme de Nolan, il n’avait pas pu ignorer la mine maussade de son fidèle allié, qui avait traîné sa peine de jour en jour. Si Camil s’était montré poli et respectueux en ne lui demandant pas de compte, la détresse de Nolan avait pourtant été perceptible. Visible par chacun, et probablement constatée par beaucoup. Mais l’Australien était quelqu’un de discret et de réservé, et personne n’avait osé l’interroger sur les récents troubles qu’il avait subi. Il termina ses sushis, déposa les baguettes dans la boîte, et soupira d’aise. Il croisa les mains derrière sa nuque, et se laissa aller dans le canapé. Il se relâchait, décompressait lentement. Les journées étaient longues, ces derniers temps. « On en a encore pour longtemps ? » Demanda Camil après avoir jeté un coup d’oeil à sa montre. Il était plus de vingt-trois heures. « Parce que je sens que je ne vais plus être très attentif. » Admit-il en faisant la moue. Ils avaient beaucoup bossé, et la fatigue commençait naturellement à se faire ressentir.
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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyJeu 12 Mar 2020 - 14:52


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« Excellent. » Un fin sourire étire mes lèvres. Habituée à recevoir des retours positifs quant à mon travail je ne me cache pas de les apprécier, mais ce que demande Camil à trait à une broutille à mes yeux. « Je compte sur toi pour me l’envoyer en fin de semaine. Comme ça, je pourrai l’étudier ce week-end et te faire un retour. » Je hoche la tête distraitement et note la tâche dans mon l'application de mon téléphone qui me sert d'organiseur. Je n'ai pas besoin de lui préciser qu'il l'aura, il le sait aussi bien que moi, je ne lui ai pour l'instant jamais donné la moindre raison de douter de mon efficacité. Le travail que je livre est appliqué, rigoureux et en bonne perfectionniste je ne laisse pas grand chose au hasard. J'aurais aimé qu'il emploie un ton moins sévère, qu'il me traite en égale et pas en subordonnée, parce que je ne lui ai jamais donné la moindre raison de douter de mon implication.

J'ai du mal à cerner Camil, plus que je ne l'aurais cru et alors que je voyais avant un séducteur doublé d'un ambitieux, que je l'imaginais facilement assez intrasigeant, il me surprend parfois avec des réactions que je ne lui aurais pas prêtées. Comme là alors qu'il relève mon hésitation, alors qu'il met les pieds dans le plat sans rougir de le faire. « Tu as besoin d’excuse pour rester tard au travail ? » Un sourire en demi teinte vient se dessiner sur mes lèvres. Pour moi qui aime conserver les apparences il m'est délicat de m'exprimer sur le sujet. Il fait marche arrière bien heureusement, me laissant l'occasion de formuler une réponse. « Excuse-moi, c’était peut-être déplacé comme question. » Je secoue la tête, l'air détaché et indifférent quand cela me trouble de constater que j'ai de plus en plus de mal à faire l'effort de dissimuler les troubles qui agitent mon couple. « Non, ne t'en fais pas. Vivre avec un bourreau du travail dans mon genre, c'est pas facile tous les jours, simplement. » Nos problèmes n'ont rien à voir avec ma tendance à faire passer mon boulot avant tout le reste, mais je noie le poissons comme je peux. « Super. Je te laisserai fixer une date, et réserver un restaurant. » Cette opportuniste je n’ai pas envie de la rencontrer : elle ne colle pas à l’image que je me fais de ce que devrait-être une femme au bras d’un homme du notre rang, mais sans le laisser paraître et avec ce sourire hypocrite que je maîtrise à la perfection aux lèvres, je prétends le contraire. « C’est noté, j’appellerai ta secrétaire pour fixer ça avec elle en fonction de tes obligations. » Un homme comme Camil ne s’encombre pas de ce type de considération : il se contente d’arriver le matin et de demander à Gladys, Diana, Bertha ou quel que soit le prénom de la femme insipide assise au bureau qui juxtapose le sien.

Dans un désir de transparence je choisi de crever moi même ce qui pourrait être un potentiel abcès pour un homme comme Camil, qui a du mal à accorder de la confiance à ses collaborateurs. Le cadre plus intimiste du canapé se prête bien à ce genre de sujet délicat. « Ce ne sont pas les questions qui manquent, vu les dernières publications. » Je me doute, et sans laisser paraître de malaise je l’invite à continuer d’une main. « Mais qu’est-ce que ça va m’apporter, à moi, personnellement, de savoir si t’as eu une relation ou pas avec Jamie Keynes ? » Sa réaction me surprends mais elle me contente. Elle me prouve que les idioties de Carmina n’ont pas réussi à semer le doute dans son esprit quant à mes compétences. « Et puis, franchement, je ne suis pas le mieux placé pour faire le moindre commentaire. » Un mince sourire étire mes lèvres. Oui, Camil n’a rien d’innocent en la matière et il est même plutôt surprenant que ce genre de scandale à la me too ne lui soit jamais tombé dessus. « Même si je me suis calmé, ces derniers temps. Cela étant dit, je tiens à préciser que j’aimerais que votre vie privée ne soit pas un frein dans vos projets professionnels respectifs. » La nôtre ? Parle-t-il de Nolan. Je pèse ses mots et reste pensive un instant, avant de hocher la tête. « Ce n’est pas le cas en tout cas. Enfin si, mais dans une autre vie. » Jamie Keynes et moi n’avons rien partagé de plus que quelques corps à corps passionnés, et l’idée que cela puisse aujourd’hui ressortir de la sorte, qu’une histoire de fesse vieille d’il y a six ans menace mon couple et poussent certains client à remettre ma crédibilité en question me semble ridicule. « Et tu as raison, cela ne t’apporte rien de le savoir. Puisque effectivement, ce ne sera pas un frein pour mes objectifs professionnels en ce qui me concerne. C’est hors de questions. » Je pousse un soupire, hausse les épaules et remets une mèche de cheveux derrière mon oreille. « Sauf que d’autres clients m’ont semblé croire que ma vie privée pouvait d’une façon ou d’une autre interférer avec mon professionnalisme. Ce n’est pas le cas, et je tenais à ce que ce soit clair. » Je marque une pause, avant de reprendre, plus généralement. « Comment fais tu pour garder un tel détachement à propos de ce que les gens pensent de toi ? » Il a vécu des années avec l’image peu reluisante d’un playboy, pourtant, il semble n’en avoir que faire. « On en a encore pour longtemps ? Parce que je sens que je ne vais plus être très attentif. » Je jette un coup d’oeil à ma montre alors que d’une baguette j’attrape un sushi que je croque distraitement. « Oui, mais on pourra voir les derniers points au téléphone demain. Un verre en revanche pourrait te faire du bien. » C’est surtout moi qui en aurait bien besoin après une soirée de travail acharné.




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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptySam 14 Mar 2020 - 15:15

« Je suis content de te l’entendre dire. » Déclara l’Australien en souriant légèrement. Rassuré quant aux intentions de sa collaboratrice, il se détendit. Il n’aurait pas voulu que les histoires de coeur du couple Whitaker viennent entacher les relations professionnelles qu’il pouvait avoir avec eux. « Je t’avoue que si tu as d’autres histoires croustillantes qui vont sortir sous peu, il est grand temps de m’en faire part. » Non pas qu’il soit particulièrement curieux ; cependant, il préférait savoir en amont plutôt que d’être pris au dépourvu. La question que Skylar lui posa ensuite le laissa au dépourvu. Il avait hésité à lui répondre, comme s’il craignait que ses propos puissent jouer en sa défaveur. « J’ai déjà vécu pire. » Admit-il à voix basse. Le onze septembre deux mille un avait bouleversé sa vie, définitivement. Il avait cru que ce retard d’une heure lui serait fatal, auprès de son mentor. Ça n’avait pas été le cas ; à l’inverse, cette soixantaine de minutes lui avait sauvé la vie. L’effondrement des tours jumelles avait radicalement changé sa vie, et sa façon de voir et d’appréhender les choses. En fin de compte, il ne passait rarement quelque chose de grave. « Et puis… Ils sont globalement dans le vrai. Je ne vais pas les blâmer pour ça. » Répondit-il en haussant les épaules. Pourquoi nier l’évidence ? Il aimait plaire, draguer, flirter, s’envoyer en l’air. Il se traînait une réputation de playboy — méritée, au demeurant — et il s’en fichait royalement. « C’est vrai que ça ne me ferait pas de mal. » Concéda le politicien en hochant la tête. Il se releva, fit disparaître les restes de leur repas, et alla éteindre son ordinateur. Il constata qu’il avait du pain sur la planche pour le lendemain — une quinzaine de mails étaient déjà en attente. « Tu veux aller où ? » Demanda-t-il en enfilant sa veste de costard. Il vérifia que son porte-feuille était dans sa poche, et attrapa ses clés de voiture qui traînaient négligemment sur son bureau. Son regard s’attarda un instant sur la silhouette de Skylar, jusqu’à s’arrêter sur sa chute de reins. Ses hanches se balançaient de gauche à droite à une cadence régulière, tandis que ses talons résonnaient sur le sol en parquet de la mairie à chaque pas qu’elle faisait. Elle le devançait, comme perdue dans ses pensées. Son sac à main à bout de bras, l’Australienne avait la tête baissée sur son téléphone portable — elle semblait plongée dans une lecture passionnante. Un article de presse ? Un message d’un proche ? Qu’importe : lui pouvait se rincer l’oeil en toute discrétion. Nolan était un petit veinard. ; Skylar possédait des atouts qui faisaient pâlir d’envie la plupart de la gent féminine. « On peut aller sur le rooftop du Sixteen Antlers. Je te déposerai ensuite chez toi. » Déclara le politicien en rejoignant sa collaboratrice. Ils sortirent tous deux de la mairie, et se mirent en chemin. Ils échangèrent encore à propos de la stratégie de communication qu’ils souhaitaient mettre en place, débattant avec plus ou moins de vigueur de certains sujets. Ils évoquèrent aussi les réseaux sociaux et l’influence que ces derniers avaient, notamment auprès des jeunes électeurs — et tous deux se mirent d’accord sur le fait qu’il s’agissait d’un vecteur de communication essentiel, dont ils ne pourraient pas ni se priver, ni même le laisser de côté. Les deux Australiens arrivèrent bien vite au bar, et ils allèrent s’installer sur la terrasse. Au milieu de la foule, ils passèrent inaperçus — et ce n’était pas pour leur déplaire. Camil décrocha un sourire charmeur à la serveuse, dont la queue de cheval effleurait la table des universitaires qu’elle était en train de servir. Elle se dirigea ensuite vers eux, dégaina un stylo et un calepin pour noter leur commande, et posa naturellement son regard sur Camil, sans prêter la moindre attention à Skylar. Il avait l’habitude de ce genre d’attitude, et ça l’amusait plus qu’autre chose. Les femmes étaient tellement cruelles, les unes avec les autres. « Un double scotch, pour ma part. » Déclara-t-il simplement, avant de dévier son regard vers Skylar. Il attendit qu’elle passe sa commande, et croisa ses doigts en plongeant son regard dans celui de l’Australienne. « Je préférerais que ce moment reste entre nous, si tu n’y vois pas d’inconvénient. » Admit Camil après quelques instants d’hésitation. Le brouhaha leur assurait une certaine forme de discrétion, et d’intimité. Ils pouvaient donc parler, sans trop se soucier d’être écoutés. Il ne voulait pas que Nolan se fasse de fausses idées les concernant. Alors bien sûr, l’imagination de Camil n’était pas en reste — il mentirait s’il disait que l’idée d’allonger Skylar sur le canapé de son bureau ne lui avait pas traversé l’esprit — mais il se souvenait aussi de la promesse qu’il lui avait faite, lorsqu’elle lui avait demandé de se montrer professionnel avec elle et de ne pas blesser Nolan. Son ami connaissait sa réputation d’homme à femmes, et il avait déjà eu l’occasion de le voir à l’oeuvre. Nolan savait que, dès l’instant où Camil avait une idée derrière la tête, il mettait tout en oeuvre pour la concrétiser. Dès qu’il avait jeté son dévolu sur une femme, il tournait autour d’elle comme un vautour l’aurait fait autour de sa proie. Il maniait les mots mieux que personne, et ses sourires charmeurs avaient déjà fait des ravages. Même les femmes les plus fidèles et les plus sérieuses s’étaient déjà retrouvées prises au piège. Camil n’en avait fait qu’une bouchée, sans se soucier des ravages que cela pourrait éventuellement provoquer.
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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyLun 16 Mar 2020 - 11:19


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La réaction de Camil quand à ces rumeurs, à cette aventure qui appartient au passé depuis des années, elle me rassure, elle me conforte dans l’image que j’avais de lui, et elle me convainc que je vais réussir à faire quelque chose du blond, politiquement et professionnellement parlant. Il est réfléchi, calme - je ne l’ai d’ailleurs jamais vu monter dans les tours - et capable de faire bonne impression. Une fois que son petit soucis d’image sera réglé, il fera le parfait candidat, bien que faire élire un américain ici en Australie relève en soi du tour de force.
« Je suis content de te l’entendre dire. Je t’avoue que si tu as d’autres histoires croustillantes qui vont sortir sous peu, il est grand temps de m’en faire part. » Un sourire amer étire mes lèvres et je secoue doucement la tête. « Rien de plus que cette histoire qui, si tu veux mon avis, n’en est même pas une. » Ce n’est rien de plus que le résultat d’une vendetta ridicule, contre Jamie ou contre moi je l’ignore, certainement un peu des deux. « J’ai déjà vécu pire. » Je fronce les sourcils et décide de repousser l’interrogation à plus tard. On m’a appris que lorsque quelqu’un garde une information pour lui, il faut être habile si l’on espère la lui soutirer, pas lui rentrer dedans tout de go. « Et puis… Ils sont globalement dans le vrai. Je ne vais pas les blâmer pour ça. » Je pince les lèvres et me laisse finalement aller à rire avec lui. « Il y a du vrai mais... » Je rajoute un clin d’oeil. « Il n’y a pas que ça. » Il n’est pas uniquement le séductrice acharné que décrivait Nolan. C’est un homme sérieux, passionné par son boulot et ça, je trouve ça beaucoup plus plaisant et séduisant que ses tentatives de séduction. Ça m’inquiète, mais pas autant que ça le devrait. Peut-être est-ce simplement mes récents tracas qui endorment ma méfiance et me rendent plus réceptive à ce genre d’attentions. Pourtant, je sais que je joue avec le feu en lui proposant d’aller boire un verre. Pas à cause de ce qu’il pourrait se passer : je ne m’imagine pas encore capable de franchir la ligne, mais à cause de ce que Nolan pourrait en penser si cela lui parvenait aux oreilles.

Mais tant pis pour lui. Ce soir j’ai envie de faire quelque chose pour moi.
 
« C’est vrai que ça ne me ferait pas de mal. » J'acquiesce, et j’attrape un dernier sushi avant de reposer la barquette vide sur la table basse. « Tu veux aller où ? » Je hausse les épaules et me contente d’un « Surprends-moi. » Avant de me redresser et d’enfiler ma veste tandis qu’il en fait de même. Sur le chemin vers la sortie, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’oeil à mon téléphone. Nolan n’a pas appelé ni laissé de message : il a compris que j’évitais la maison ces derniers temps je crois, et alors que j’entends le pas de l’américain derrière moi je suis prise d’un mauvais retour de conscience. Aimerais-je que Nolan aille boire un verre avec une collaboratrice alors que notre couple traverse une passe difficile ? Je sais que non. Pourtant je secoue la tête et éteins mon téléphone, avant de le ranger dans mon sac pour le reste de la soirée. Je ne fais rien de mal et surtout, je le fais pour moi. Lorsque nous nous engouffrons dans la voiture, le sourire que j’adresse au blond est signe que j’ai décidé d’oublier mon époux pour ce soir, et ce qu’il peut bien penser de mon travail auprès de son ami. « On peut aller sur le rooftop du Sixteen Antlers. Je te déposerai ensuite chez toi. » J'acquiesce au choix du bar, et sur le chemin, j’oublie totalement mes derniers doutes au profit d’une conversation agréable et naturelle.

Pour se changer les idées, il y a pire endroit que le Sixteen Antlers. Le bar est branché, agréable, et l’été touchant à sa fin adieu les températures étouffante à cette heure ci. Je retire ma veste puisqu’un simple chemisier suffit, et je me retourne vers Camil juste à temps pour assister à son numéro de charme, et surtout au spectacle de la petite serveuse qui fonce tête baissée. Alors qu’elle s’approche de la table il n’est clair qu’elle a d’attention que pour le blond, et elle pourrait avoir de l’allure si elle ne rougissait pas comme une jeune première. « Un double scotch, pour ma part. » Un sourire sur les lèvres je me racle la gorge pour qu’elle se souvienne de ma présence. Elle n’a pas l’air génée ni dérangée lorsqu’elle se retourne vers moi, si bien que j’adopte le ton le plus mielleux que je suis capable d’adopter. J’ai appris à prétendre, à faire semblant en évoluant dans la haute société. « Un martini dry pour moi. » Elle note nos commandes et s’éloigne, et moi je l’observe, un sourire sur les lèvres. « Je préférerais que ce moment reste entre nous, si tu n’y vois pas d’inconvénient. » Je plante mes yeux dans ceux du blond finalement et il regagne instantanément mon attention. « Aucun. » Il n’y a qu’une personne que je souhaite préserver de tout ça et il s’agit de Nolan. Je ne connais pas les motivations de Camil, mais les miennes me suffisent à vouloir que notre entrevue de s’ébruite pas. « C’est toujours comme ça ? » Je pointe la serveuse qui s’affaire à une autre table du menton. « Ça marche à tous les coup le sourire ravageur ? C’est donc ça, infaillible technique de drague de Camil Smith ? » Je jette un dernier regard à la blonde avant de tourner à nouveau mon regard en direction de l’américain. « C’est fascinant. » Dans ma voix, il n’y a aucune trace de reproche, je suis, pour la première fois depuis des semaines, sincèrement divertie et profondément amusée.
   


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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyDim 22 Mar 2020 - 21:37

Si Camil avait toujours exigé une excellence intellectuelle et stratégique de la part de ses collaborateurs, il n’avait jamais été particulièrement regardant sur la façon dont ils se comportaient à l’extérieur. Il se fichait royalement de leur vie privée, et des déboires qu’ils pouvaient vivre. L’important, c’était avant tout qu’ils se dévouent pour sa cause. Qu’ils soient efficaces et astucieux. Et qu’ils ne fassent pas de vague, pour éviter qu’on lui fasse le moindre reproche. Comme la plupart de ses confrères et adversaires politiques, l’aîné des Smith n’aimait pas les scandales. Ils étaient trop retentissants à son goût, et bien souvent le résultat d’un fait déformé, décuplé, amplifié. Skylar venait d’en faire indirectement les frais — et vraisemblablement, elle était passablement énervée. « Dommage. » Soupira le politicien en haussant les épaules, alors que la femme de son ami lui indiquait qu’aucune autre histoire ne viendrait entacher sa bonne réputation. « Moi qui espérais que tu avais quelques sujets graveleux sous le coude, je serais presque déçu. » Non pas qu’il veuille que Nolan soit blessé, bien au contraire ; seulement, il avait imaginé que Skylar serait plus audacieuse, plus sauvage. L’avait-elle été, avant son mariage avec Nolan ? Ou avait-elle toujours été si sérieuse, si calculatrice ? L’Australienne paraissait toujours tellement sûre d’elle, tellement distante — comme si elle était étrangère à tout ce qui se passait autour d’elle. Elle ne semblait jamais laisser filer la moindre émotion, comme si cela pouvait lui porter préjudice. Il ne pouvait pas la blâmer ; lui-même ne se laissait pas envahir par les sentiments qu’il pouvait ressentir, pour que personne ne puisse jouer sur ses faiblesses. « C’est gentil d’essayer de voir plus loin. » En tout cas, il voulait y croire. Qu’elle lisait au-delà de l’image qu’il voulait bien renvoyer, qu’elle ne se focalisait pas exclusivement sur son bla-bla rhétorique de politicien — bref, qu’elle lui apportait un peu plus d’attention qu’elle n’aurait dû. Ça le flattait. Et Camil était tout, sauf indifférent à la flatterie.


Il n’avait jamais supposé qu’au-delà des apparences et des nécessités imposées par le poste qu’elle occupait, elle réclamerait subtilement sa compagnie. Un peu plus longtemps, dans un lieu un peu moins formel, en tout bien tout honneur. Un moment suspendu dans le temps, un moment qui n’appartiendrait qu’à eux, et au cours duquel ils évoqueraient tout, sauf leur job — s’ils en étaient capables, vu les bourreaux de travail qu’ils étaient. « Fais attention, je pourrais me montrer audacieux. » Répondit l’Australien en souriant, alors que son interlocutrice lui demandait de se montrer surprenant. Boire un verre dans un bar était une chose ; il pourrait tout aussi bien lui proposer un saut à l’élastique, ou un tour de manège à la fête foraine. Camil pouvait déborder d’inventivité, quand il s’agissait de se changer les idées. Comme tout acharné du travail qui se respectait, ses moments de détente relevaient plus de la débauche et d’une vie post-apocalyptique. « En tout bien tout honneur. » Précisa-t-il, les mains relevées, se défendant de toute idée lubrique. Il avait déjà clairement avancé ses pions, en ce qui concernait l’Australienne. Et cette dernière lui avait parfaitement fait comprendre qu’elle était une femme mariée, et que les relations adultérines n’étaient pas faites pour elle.


Ils avaient pris place sur le rooftop du bar. L’été filait petit à petit, mais les températures restaient relativement clémentes pour la saison. Loin d’être gêné par la présence de sa collaboratrice, le politicien se laissa aller à un numéro de charme silencieux lorsqu’il vit que l’attention de la jeune serveuse s’était posée sur lui. Il passa commande et, alors que la jolie blonde s’éloignait, fit part de la confidentialité qu’il souhaitait donner à ce moment particulier. Il eut un léger sourire lorsqu’elle approuva sa requête, probablement consciente que cette entrevue serait mal perçue par son époux. « Tant mieux. » Déclara le politicien. Une petite-voix au plus profond de lui lui susurrait que ce manque de transparence n’était pas anodin. Que s’ils étaient allés boire un verre, comme deux simples collègues, ils n’auraient pas besoin de le cacher à leur entourage proche — et notamment Nolan. Que leur attitude n’était pas normale. « Non, pas toujours. » Admit-il en riant. Si seulement ! Il aurait nettement moins besoin de s’acharner, parfois. Mais Skylar était bien placée pour le savoir, non ? Quelques semaines plus tôt, le politicien n’avait pas hésité à lui faire savoir que ses intentions à son égard n’avaient rien de louables, bien au contraire. Elle l’avait d’ailleurs remis à sa place, lui rappelant qu’elle n’était pas libre, et que le libertinage ne la tentait pas. Mieux encore : elle lui « Avec les plus légères, ça suffit. » Un sourire, quelques oeillades insistantes, et un contact léger : voilà les ingrédients pour être mis sur la bonne voie. « Mais je dois parfois déployer des trésors d’inventivité. » Reconnut-il en faisant la moue. La serveuse revint avec leurs boissons, qu’elle déposa devant eux. Après une énième oeillade faussement innocente, elle s’éloigna avec un large sourire aux lèvres. Fière d’elle, vraisemblablement. Mais l’attention de l’Australien était déjà reportée sur Skylar. « A quoi trinquons-nous ? » Demanda-t-il en s’emparant de son verre.
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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyLun 23 Mar 2020 - 22:57


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Skylar Whitaker & @Camil Smith somebody to lean on (skylar) 873483867

Qu’est ce que je fais ici au juste ? Il est plus de vingt et une heure, je suis mariée et supposée être heureuse en ménage – même si nos les récentes révélations ont autant abimé l’image publique de mon couple que notre union en elle-même. Mais ne suis-pas en train de tenter le diable ? Camil m’a fait des avances, à plusieurs reprises, et pas toujours de façon subtile, et si j’ai toujours apprécié d’être la cible du regard des hommes et de leurs attentions, même si la bague à mon doigt et mon amour pour mon époux m’empêchent d’y répondre. Après tout, quel est le mal à aimer être observée, à aimer susciter du désir ? Sauf que je sais que c’est différent, je sais qu’en plus de les apprécier, leur disparition me gêne à présent. Pourtant c’est moi qui ai été claire, moi qui ai demandé que cela cesse, mais aujourd’hui, je réalise à quel point je joue avec le feu.

Pour mon image publique dans un premier temps. Des soupçons d’infidélité pèsent sur moi, que raconterait-on dans la presse à scandale si j’étais prise en photo en train de boire un verre avec un coureur de jupon notoire ? Je serais clouée au pilori, parce que l’opinion publique a vite fait de se plaire à diaboliser les femmes qui ont l’audace d’avoir réussi dans la vie, et de ne pas en avoir honte. Mais c’est mon mariage que je mets en danger aujourd’hui. Seulement, je n’arrive plus à être certaine que cela veuille dire grand-chose. Plus certaine de ce pour quoi je me bats, et pour faire taire toutes ces pérégrinations, je commande un verre, je me dis qu’il sera plus efficace qu’une introspection, plus plaisant aussi. « Fais attention, je pourrais me montrer audacieux. » Je lève un sourcil mais mon visage se peint d’un air amusé. Il dit ce que je ne peux énoncer à haute voix : je n’attends que ça. « En tout bien tout honneur. » Un sourire entendu vient s’ajouter au tableau, et finalement je réponds d’un simple. « Evidement. » Il fait presque office d’une private joke, il est la preuve de cette connivence que j’entretiens l’air de ne pas y toucher.

J’ai beau me dire que je ne fais rien de mal, je ne peux continuer à me mentir alors que je suis soulagée à l’idée que le blond propose de garder ce verre innocent entre nous. « Tant mieux. » Je suis allée trop loin pour reculer de toute façon, et ce mensonge là je suis prête à l’ajouter à ma coupe pourtant déjà bien pleine. Alors je badine, je m’amuse de l’attitude de la serveuse et surtout des tentatives de charme de Camil, qui semble plus naturelles et instinctives que calculées. « Non, pas toujours. » Il rit, et dans ses yeux je lis que je dois comprendre que je suis particulièrement bien placée pour le savoir. « Avec les plus légères, ça suffit. » Je laisse échapper un rire. Et vient effleurer mon épaule de ma joue alors que la serveuse revient avec nos verres. Je me tais jusqu’à ce qu’elle se soit éloignée de la table, en pensant simplement qu’à une époque je n’aurais pas fait la difficile et que, légère pour pas légère, cela aurait suffi me concernant également ? J’aimais profiter de la vie, j’aimais séduire, et si je ne regrette pas mon union avec Nolan, je l’aime d’un amour compliqué, mais sincère, malgré le fait que notre route soit loin d’être rectiligne. N’est-ce pas là l’apanage de tous les jeunes couples, un cap à passer alors que les années de mariage s’installent et que l’on réalise que l’on passera toute sa vie auprès de la même personne. Non, je ne regrette pas, mais je me demande parfois si j’étais prête à le rencontrer. Si j’avais assez vécu. « Mais je dois parfois déployer des trésors d’inventivité. » Je lève un sourcil. « Du genre ? » En ce qui me concerne, il a vite abandonné : ce n’est pas un reproche, mais je n’aime pas la frustration qui me noue l’estomac à cette idée. « Epate moi. Quelle est la chose la plus folle que tu aies faite pour avoir une femme dans ton lit ? Pour la séduire ? » Jusqu’où mes congénères sont-elles prête à aller pour voir un homme se trainer à leurs pieds ? Je n’ai jamais compris ça, j’ai toujours assumé mes envies et mes désirs, sans me soucier des conventions et des qu’en dira-t-on. « A quoi trinquons-nous ? » J’attrape mon verre et l’approche du sien, faisant mine de réfléchir. Ma réponse est dangereuse, mais toute trouvée. « Aux trésors d’inventivité. » Mon regard cadenassé au sien, je fais tinter nos verres avant de le porter à mes lèvres. Après tout, nous passons une bonne soirée, qu’y a-t-il de mal à ça finalement ? « Tu as déjà abandonné ? » Face à une femme qu’il voulait vraiment, une qui, à ses yeux à lui, en valait la peine. « Tu as déjà voulu quelqu’un au point d’être prêt à t’accrocher, vraiment longtemps ? » J’aime ces questions en apparence futile, j’aime que l’ambiance soit plus légère que tout à l’heure alors que nous étions penchés sur nos papiers, et surtout plus légère qu’à la maison. Ces derniers temps, j’étouffe.





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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyMar 31 Mar 2020 - 22:15

Il fit danser les glaçons dans le fond de son verre quand, soudainement, un sourire étira ses lèvres. L’audacieuse Skylar s’avérait aussi être curieuse, quand il s’agissait de creuser la vie privée de son nouvel employeur. Il réfléchit quelques instants, puis arrêta son choix sur une histoire vraie, mais qui n’avait rien de préjudiciable. Elle pourrait la raconter à qui voudrait l’entendre ; ça ne risquait pas d’entacher sa (déjà) sulfureuse réputation. « J’ai été en retrouver une à l’étranger, alors qu’elle était en vacances avec ses copines. » Dit le politicien en haussant les épaules. Ce n’était rien de spectaculaire, rien de fou, mais ça avait au moins été le mérite d’être. « Ses copines qui n’étaient pas ravies de me savoir dans les parages, d’ailleurs. » Il s’était fait discret, pourtant. Il avait profité des plages de sable blanc,  avait dansé jusqu’au bout de la nuit, rattrapé ses heures de sommeil en retard. La solitude ne le dérangeait pas. Toutes n’avaient pas eu droit à tant d’égard de la part du politicien. Certaines n’avaient même pas eu droit à un lieu un tant soit peu décent pour un coup rapide, tandis que d’autres avaient été honorées dans de véritables palaces. Peu étaient les femmes qui avaient eu l’occasion de franchir la porte de la chambre de son appartement, aussi. Mais Camil savait recevoir, quand il appréciait. « Je la monopolisais beaucoup trop à leur goût. Mais la vérité, c’est que c’était elle, le vrai pot de colle. » Et qu’elle ne l’avait jamais assumé auprès de ses amies. Il leva les yeux au ciel en souriant ; on ne l’y reprendrait plus, à s’exiler sur une île lointaine uniquement pour avoir l’honneur qu’une femme, aussi belle et bien roulée puisse-t-elle être, cède à ses avances. « Et toi ? Quelque chose d’improbable à avouer ? » Demanda-t-il, portant le liquide ambré à ses lèvres. Il glissa le long de son oesophage, lui procurant une sensation immédiate de chaleur, qui se répandit progressivement dans son corps. Après une dure journée de labeur, il appréciait tout particulièrement ce sentiment de bien-être et de plénitude.


Camil, surpris, était d’abord resté muet suite à la question posée par Skylar. Cherchait-elle à le tester ? À savoir s’il tiendrait sa parole, après lui avoir dit qu’il veillerait à ne pas blesser Nolan ? Espérait-elle entendre qu’elle était la seule avec qui il avait fait marche arrière avec autant de netteté ? Incertain du chemin qu’il empruntait, l’Australien préféra rester sur ses gardes. Avancer ses pions, tout en étant prêt à reculer si nécessaire. « Tu le sais tout aussi bien que moi. » Répondit le politicien après quelques secondes de silence. Est-ce qu’il avait déjà abandonné ? Bien sûr : il n’était pas infaillible. On ne pouvait pas plaire à tout le monde. Et insister lourdement n’avait jamais fait ses preuves — sauf si on tenait impérativement à faire le titre des unes de journaux, son patronyme précédé d’un hashtag et suivi d’un « me too » glaçant. Libido exacerbée  certes, mais libido assumée et surtout, libido sainement entretenue. Avec consentement, naturellement. « Je sais respecter les souhaits de chacun. » Admit-il, faisant clairement référence à la conversation qu’ils avaient eue, quelques semaines plus tôt. Ne lui avait-elle pas demandé de prendre ses distances avec elle, pour éviter tout malentendu avec son compagnon et époux ? « Mais la réponse est non. Non, je ne me suis jamais accroché longtemps pour obtenir ce que je voulais. À quoi bon ? Ruminer, idéaliser une personne, et finalement être déçu ? » Il ne voyait pas l’intérêt de faire autant d’efforts, qui ne seraient d’ailleurs peut-être jamais concluants. Et puis, il y avait tellement de poissons dans l’océan… Pourquoi s’attarder sur un seul, aussi belle l’espèce puisse-t-elle être ? « Pourquoi tout ceci, Skylar ? » Demanda Camil en arquant un sourcil, prêt à la mitrailler de questions pour la déstabiliser. Il savait que ce ne serait pas facile ; il n’était pas une débutante en face de lui. Il était sûre d’elle, confiante, entraînée. « Pourquoi avoir voulu venir ici, avec moi, alors que ton mari t’attend sagement à la maison ? » Si elle n’avait pas été en couple, le politicien n’aurait eu aucun mal à croire qu’elle cherchait à attirer son attention, voire même à le draguer. Elle lui avait avoué, à demi-mots, qu’elle avait eu un passé de séductrice. Était-elle en train de lui montrer les quelques résidus qu’il lui restait encore ? « Pourquoi avoir accepté de garder cette entrevue secrète, si tu n’as aucune arrière pensée ? » Les questions s’étaient enchaînées, ne laissant aucun répit à l’Australienne pour y répondre. Il ne la lâcherait pas avant d’avoir une réponse claire. Puisqu’elle voulait jouer cartes sur table… Il se pencha légèrement vers elle, et ajouta, à voix suffisamment basse pour qu’elle soit la seule à l’entendre : « Es-tu en train de me demander de m’accrocher, Skylar ? » Parce que finalement, là était toute la question, n’est-ce pas ?
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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyVen 10 Avr 2020 - 19:12


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Skylar Whitaker & @Camil Smith somebody to lean on (skylar) 873483867

Apprendre à découvrir Camil et ses frasques, c’est une façon pour moi d’échapper un peu à mon quotidien, à ce que mon mariage était en train devenir, et à la situation chez moi de façon plus générale. Plus les semaines passent plus j’apprécie ces quelques moments que je passe avec lui, plus je réalise que sa compagnie est agréable, plus que celle de la plupart des requins du milieu. Sous ses airs d’ambitieux et de séducteur se cache un homme cultivé, avec de l’humour et une certaine dose de charme que j’arrive de moins en moins à ne pas relever. Je m’y suis employée vaille que vaille au début pour ne pas manquer de respect à mon époux, mais je suis si en colère contre ce dernier après depuis notre dernière dispute que je semble avoir oublié temporairement tout ça. Et si je me sens coupable, je suis obligée d’admettre que cela fait un bien fou. « J’ai été en retrouver une à l’étranger, alors qu’elle était en vacances avec ses copines. Ses copines qui n’étaient pas ravies de me savoir dans les parages, d’ailleurs. » Face à ses facéties, je souris, ris même parfois, ramasse mes cheveux derrière mon oreille et me conduit d’une façon qui ne me ressemble plus depuis des années. Mais est-ce bien grave ? Ce que je fais, la façon dont je me conduis ne plairait pas à Nolan, mais au fond je ne fais de mal à personne. Je badine, mais sans craindre pour ma fidélité pour l’instant. « Je la monopolisais beaucoup trop à leur goût. Mais la vérité, c’est que c’était elle, le vrai pot de colle. » « Mais bien sûr, c'était elle le pot de colle… » Le taquiner, me moquer gentiment, c’est dangereux mais je ne peux m’en empêcher. « Et toi ? Quelque chose d’improbable à avouer ? » Je fronce le nez, signe de réflexion. « Nolan m’a posé la même question l’autre jour… » Pas sur le même ton cela dit, lui me lançait un regard aussi accusateur que réprobateur. « Est-ce que si dur que ça de penser que j’étais une jeune fille ennuyeuse ? » Je ne l’étais pas, j’ai parfois joué avec les limites, mais il ne m’arrachera pas une confession sans se battre.

À quoi je joue exactement alors que je rentre dans son jeu, et relance même la partie ? Je n’en sais rien, je sais juste que c’est grisant. « Tu le sais tout aussi bien que moi. » C’est vrai, j’aurais pensé qu’avec moi il eût été un peu plus acharné. « Je sais respecter les souhaits de chacun. » C’est Nolan que je cherchais principalement à protéger en énonçant les miens. « Mais la réponse est non. Non, je ne me suis jamais accroché longtemps pour obtenir ce que je voulais. À quoi bon ? Ruminer, idéaliser une personne, et finalement être déçu ? » Je hausse un sourcil finalement un peu surprise par sa réponse. « Parce que les choses les plus faciles à voir ne sont pas forcément les plus intéressantes ? » Au-delà de mon ego surdimensionné, je pense ce que je dis. Je suis une battante, j’ai toujours considéré que ce qui valait la peine valait également que l’on se batte. « Pourquoi tout ceci, Skylar ? Pourquoi avoir voulu venir ici, avec moi, alors que ton mari t’attend sagement à la maison ? » Pourquoi suis-je ici ? Certainement parce que ce qui m’attend à la maison c’est un peu plus de disputes. Mais pas que, je ne me voile pas la face à ce point. « Pourquoi avoir accepté de garder cette entrevue secrète, si tu n’as aucune arrière pensée ? » Il me désarçonne, et interprète mon hésitation comme une invitation à faire preuve de toujours plus d’audace, a tenter de m’arracher la vérité, une confession. « Es-tu en train de me demander de m’accrocher, Skylar ? » Que convient-il de dire ? Que c’est agréable, de le voir s’accrocher à tenter de me séduire ? Que cela flatte mon ego trop piétiné depuis ces derniers mois ? Que j’aime l’idée de plaire, et encore plus celle de lui plaire ? « Je suis ici plutôt que chez moi parce que cela me change les idées. » Je mise sur la vérité, une qui cache quand même mon inclination à son sujet. « Tu te doutes qu’avec les circonstances actuelles c’est compliqué entre Nolan et moi. Et c’est pour ça que cela m’arrange que cette soirée reste entre nous. » Me savoir ici avec son ami ne donnerait lieu qu’à plus de disputes, plus d’éclats de voix, et je n’en peux plus. « Je ne suis pas en posture de te demander quoique ce soit. » Je suis la femme mariée entre nous deux. « Mais cela ne me déplaît pas. » C’est tout ce que je suis capable d’avouer sans me sentir réellement coupable.



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Message(#)somebody to lean on (skylar) EmptyJeu 16 Avr 2020 - 11:40

« Crois ce que tu veux. » Commenta le politicien, alors qu’un léger sourire étirait ses lèvres. Si elle s’imaginait qu’il était blanc comme neige et qu’il se comportait en amant dévoué alors qu’une ombre de sentiment l’habitait, elle se méprenait complètement. Il n’avait jamais caché son besoin de séduire, et courir plusieurs lièvres à la fois lui ne lui faisait pas peur. L’Australien arqua un sourcil, surpris d’entendre Skylar lui faire remarquer non sans une certaine touche d’amertume, que Nolan s’était lui aussi intéressé aux frasques qu’elle avait potentiellement tu. Les raisons de son silence lui appartenaient, et jamais l’Américain ne se serait permis d’émettre le moindre jugement à ce sujet. « N’est-il pas en position de le savoir, de vouloir connaître la vérité ? » Demanda-t-il en fronçant légèrement le regard. Il connaissait suffisamment Nolan pour savoir qu’il ne lâcherait pas l’affaire si facilement. « Ne te méprends pas, il ne s’agit pas d’un jugement. Seulement, vous êtes mariés… » Fit-il remarquer. Si chacun avait droit à son jardin secret, cela n’empêchait pas l’autre de se poser des questions, de s’inquiéter, de vouloir en savoir davantage. C’était humain, non ? Cela étant dit, les propos échangés ne faisait que confirmer une chose qu’il avait supposé, jusqu’à maintenant : il y avait de l’eau dans le gaz, entre les Whitaker. Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, cela nous réjouissait pas Camil. Pour deux raisons, notamment : la première, il appréciait sincèrement son collaborateur. Ils travaillaient ensemble depuis de nombreuses années. Il était droit et intègre, et le politicien se doutait donc bien qu’il avait été peiné d’apprendre que sa femme n’avait été que partiellement honnête avec lui. La seconde raison qui faisait qu’il n’était pas ravi, c’était qu’il avait pris le pari de travailler avec le couple. Et le moindre dissonance pouvait lui être fatale — ce qu’il n’était pas prêt d’accepter. Il interviendrait et remettrait les pendules à l’heure si cela était nécessaire, mais il préférait pour le moment laisser les deux individus gérer leurs propres problèmes. « Non, pas vraiment. » Répondit-il en haussant les épaules. Elle s’était vendue comme étant une personne audacieuse, qui n’avait pas froid aux yeux, et elle voulait lui faire croire qu’elle avait été sage et disciplinée ? Ça ne collait tout simplement pas avec le personnage. « Mais permets-moi de te dire que je trouve ça… Suspect. » Ajouta-t-il en faisant la moue. Il l’imaginait plutôt testant ses limites, expérimentant quelques tactiques, jouant avec des proies plus ou moins faciles à berner. Il savait que les héritières bien élevées, ou les filles de bonnes familles, se partageaient souvent en deux groupes : les ingénues qui n’osaient jamais sortir des rangs et, à l’inverse, les audacieuses et éprises de liberté qui transgressaient les règles pour vivre pleinement, pour frissonner de plaisir et de satisfaction. Et sa petite voix intérieure lui soufflait que Skylar appartenait à cette deuxième catégorie.


« Une distraction, donc. Voilà ce que je suis. » Scanda-t-il théâtralement, allant jusqu’à poser une main sur son coeur. À vrai dire, il ne s’en formalisait pas. Il préférait dédramatiser la situation pour faire sourire Skylar, conscient que l’Australienne ne devait pas avoir beaucoup d’occasion de se divertir, depuis que son histoire avec Jamie Keynes était parue dans les journaux. Cependant, leur conversation redevint bien vite sérieuse. « Sois honnête, Skylar : as-tu envie que les choses s’arrangent entre Nolan et toi ? » Demanda le politicien, plongeant son regard dans celui de son interlocutrice. Le politicien en doutait. Si elle avait voulu apaiser les tensions, elle aurait veillé à ne pas prendre de rendez-vous professionnel pile au moment où Nolan rentrait à la maison. Elle n’aurait pas suggéré à Camil de prolonger leur rendez-vous, en allant boire un verre. « Quel dommage. Tu n’es pas en position de demander quoique ce soit, et je suis en position d’exiger un peu près tout ce que je veux. » Fit-il remarquer avec un petit sourire narquois, faisant à la fois référence à leur situation professionnelle et à la conversation pleine d’ambiguïté qu’ils étaient en train d’avoir. « La question est de savoir ce qui te plait le plus, dans cette situation : le fait d’être courtisée, et de savoir que tu plais ? » Suggéra l’Australien, alors qu’il vidait son verre.  Ça pouvait effectivement la rassurer. Cependant, il avait l’impression que cela n’était pas exactement ça, qui ne lui déplaisait pas. Skylar était une femme sûre d’elle, débordante de confiance en elle et en ses capacités. Elle n’était pas naïve et, par conséquent, devait donc parfaitement savoir qu’elle plaisait — que ce soit aux hommes ou aux femmes, d’ailleurs. « À moins que ce soit le fait de braver l’interdit et de bafouer les sacrements du mariage ? » Ça, il pouvait le comprendre : contourner les règles, voire carrément passer au-dessus, ça pouvait être grisant. « Ou peut-être est-ce la sensation que tout pourrait déraper, tôt ou tard, qui fait que ça te plait ? » Il jouait clairement avec elle, avec ses nerfs. Il voulait la mettre face à ce qu’elle ne disait pas, ce qu’elle n’avouait pas. Il voulait voir craqueler son masque d’impassibilité, voir disparaître son flegme légendaire. Il voulait découvrir la femme fougueuse qu’il avait cru déceler, au fil de leurs dernières rencontres et derniers échanges. « Mais le jour où ça arrivera, Skylar, seras-tu suffisamment forte pour renoncer à cette douce folie ? » Il avait de sérieux doutes. La tentation serait peut-être trop forte, pour elle. Parce qu'elle aimait trop jouer avec le feu. Parce qu'elle était trop audacieuse.
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