| Si tu crois qu'on peut encore sauver cette étoile [Skylan#3] |
| | (#)Ven 14 Fév 2020 - 12:11 | |
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Février 2020 – 19 heures
Pour une fois, Nolan n’était pas parti à une heure impossible bien qu’il était débordé de travail. Dès qu’il l’avait pu, le brun s’était volatilisé, quittant les bureaux de la Mairie à la va vite, préoccupé par cette bombe qui venait de lui exploser à la figure. Il n’avait rien vu venir, rien compris si ce n’était qu’il était indirectement concerné par toute cette histoire. Ou directement même… Il n’en savait rien. Et toute la journée durant, il n’avait cessé de cogiter à ce qu’il se produisait. La publication de Mina sur Instagram. La légende qui s’y accompagnait et le coup porté en plein cœur. Nolan n’avait même pas su s’énerver. Non, la seule émotion qui l’avait envahi, était un calme olympien, une maîtrise de lui-même terrible quand il n’avait qu’une seule envie : prendre le téléphone, appeler Skylar et la traiter de tous les noms. Mais il savait que ce n’était pas la solution… Il connaissait trop bien Skylar pour savoir qu’elle essaierait encore de retourner la situation à son avantage. Etait-ce le cap de la trentaine qui le rendait si assagi ? Etait-ce le fait que ça n’allait pas fort entre eux, ces derniers temps, qu’il s’agissait d’une couche s’ajoutant à une histoire fragilisée ? A vrai dire, Nolan était perdu, ne trouvant rien d’autre à redire que de demeurer silencieux et de se jeter dans son travail, d’oublier ce post à la con… D’oublier les mots qui le frappaient aux yeux… D’ignorer combien c’était incroyablement douloureux, terriblement dénigrant. A force, il ne comprenait plus rien. Jamie et Skylar… Il n’en revenait toujours pas, se demandant si c’était vrai ou non. Il n’en savait rien, il n’y avait pas de datse mais les faits étaient là, les mots apparaissant sur cet écran et Nolan hésitait encore, pris par toute cette tempête qui s’abattait sur ses épaules. Il ne savait même pas s’il devait croire ou non. Une partie de lui réfutait l’idée. Après tout, il était marié à Skylar. Jamie était son ami avec qui, il s’entendait très bien dans ce groupe de copains qu’ils étaient. Il avait même fait intégrer Dorian. Et jamais, au grand jamais, il avait pensé, une seconde, qu’il pouvait y avoir quelque chose entre Jamie et Skylar. Bien entendu, il n’était pas sans ignorer la tempête qui traversait, actuellement, la vie de son ami, les problèmes qu’il rencontrait dans sa vie personnelle et professionnelle. Mais là où l’humain agissait, parfois, de façon dérisoire, c’est que tant que le problème restait loin de lui, l’humain le traitait autrement que si la merde était devant son nez. Comme en cet instant. Avec tous ces scandales qu’il y avait, Nolan ne pouvait s’empêcher de croire que tout était vrai, que Mina avait, sans doute, raison… Qu’il y avait eu ou avait quelque chose entre sa femme et son ami. Ça expliquait que tout était si tendu entre eux, à force, Nolan finissait par ne plus avoir les idées claires. Et il était las, assis dans le divan de leur immense salon, avec pour seule compagnie, celle de leurs deux chiens, lui quémandant des caresses auquel Nolan n’était pas en mesure de répondre. Et si tout était vrai ? Cette idée ne cessait de grignoter toute pensée qui prétendait le contraire. Une boule se trouvait au fond de son estomac et elle ne cessait de grossir, au fur et à mesure que le temps s’écoulait avec une lenteur insupportable. Son téléphone était posé sur la table basse et il était incapable de le prendre et d’appeler Skylar. Ou Jamie. Ou même Mina pour lui rappeler qu’en dénigrant Skylar, elle touchait sa famille, lui-même puisque le nom de Whitaker était apparent, qu’indirectement – ou directement parce qu’il était loyal à son épouse – il se retrouvait coincé dans ce tas de merde dont il se serait bien passé. « Tu fous quoi, putain… » Maugréa-t-il afin de briser le silence, puis il se leva d’un mouvement brusque pour se rendre dans la cuisine, en compagnie des deux poilus. Il était dix-neuf heures passé. D'ordinaire, il ne faisait pas gaffe à l’heure à laquelle Skylar rentrait, tout comme lui-même n’y prêtait pas d’attention. Mais ce soir, c’était différent. Et l’absence de nouvelles, l’absence du moindre appel rassurant le rendait fou. Ça aussi, c’était quelque chose dont il prenait, petit à petit, conscience. Skylar savait très bien ce qu’il se produisait sur les réseaux sociaux. Elle était active, montrant une partie de leur vie dorée. Elle était forcément au courant de ce que Mina avait fait… Alors, pourquoi t’as pas appelé… Songeait-il en se servant un verre de vin. Il avait besoin de s’occuper les mains, besoin de faire quelque chose en attendant l’arrivée de Madame. Il était encore tout habillé, avait simplement desserré le nœud coulant de sa cravate. Et pour le reste, il attendait que Skylar veuille montrer le bout de son nez. Son attente fut, enfin, récompensée, quand les phares éclairèrent la cuisine d’un vif halo lumineux. Et puis, il attendit, écoutant les bruits que le silence de leur demeure, lui offraient. Un moteur qui se coupe. Une porte qui claque. Des discrets claquements de talons. Une porte qui s’ouvre et les chiens qui se mirent à aboyer en filant vers l’entrée. Et il attendit, faisant claquer ses doigts sur le marbre étincelant du plan de travail où il était, buvant son verre avec l’impression que tout allait bien, alors qu’en réalité, tout allait si mal. Et puis enfin… L’objet du délit lui fit l’honneur de sa présence, entrant dans les yeux, si belle et si terrible à la fois. Un être qui, en cet instant, l’exécrait au plus haut point. « Bonsoir Skylar. » Lui dit-il d’une voix terriblement froide. « Il me semble que tu as quelque chose à me dire … » Il était sur la défensive, attendant qu’elle clarifie la situation. Parce qu’en dépit de tout, Nolan lui laissait le bénéfice du doute, la possibilité de se lui dire quelque chose. Qu’il s’agissait d’un tissu de mensonges mais il ne voyait pas pourquoi Mina irait jusqu’à mentir, associant Jamie et Skylar de la force. Une partie de lui préférait nier l’évidence qui sautait, pourtant, aux yeux. @Skylar Whitaker
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| | | | (#)Lun 17 Fév 2020 - 14:37 | |
| Si tu crois qu'on peut encore sauver cette étoile Skylar Whitaker & @Nolan Whitaker
J’aurais pu m’attarder au bureau, y rester assez tard pour qu’il soit nécessaire que je me commande quelque chose à manger, certainement au restaurant asiatique du coin de la rue que j’aimais tant. J’aurais pu prétendre travailler sur un dossier et ne pas voir le temps passer, rentrer à une heure tardive, m’assurant de ne pas croiser Nolan, de le trouver endormi en tournant la clé dans la serrure. J’aurais pu faire tout ça, mais cela aurait simplement repoussé la dispute au lendemain et elle aurait éclaté, plus violente encore. Nolan n’est pas idiot, il sait certainement que j’ai eu vent de la nouvelle, qu’à l’instant où j’ai ouvert mes réseaux sociaux ils débordaient de centaines de messages en tout genre, et je ne peux pas prétendre ne pas être au courant. Je ne peux débarquer comme une fleur en espérant que cette conversation désagréable n’aura pas lieu. Les messages qui s’entassent sur Instagram, Twitter et même sur mon profil professionnel, je n’ai pas eu le courage de les ouvrir pour l’instant, je ne sais pas si je le ferai. Les premiers que j’ai survolé mon suffit : certains s’insurgent, accusent Jamie sans chercher à remettre en doute la parole de l’héritière et me soutiennent ouvertement, beaucoup m’insultent aussi, mais je n’ai que faire de tout ça.
Deux choses comptent : ma réputation professionnelle et pour ce faire je commence déjà à réfléchir à la stratégie à adopter. Je ne vois qu’une seule solution : une communication pour rétablir la vérité. Redorer le blason de Jamie aussi, parce qu’il ne mérite pas cet acharnement médiatique, et le me blanchir de toute rumeur d’adultère. Indiquer que la liaison est sortie de son contexte, qu’elle a eu lieu entre deux adultes consentants qui étaient à l’époque célibataires, et terminer en disant que je ne m’étendrait pas plus à ce sujet qui reste personnel. Je rassurerais les individus qui prendront le clavier pour commenter : oui, mon mariage va très bien. Non, Jamie ne m’a jamais manipulée ou utilisée pour quoi que ce soit. J’étoufferai cette histoire qui ne repose sur rien d’autre que du vent, et au prochain scandale le grand public oubliera qu’il s’est passionné pour la fake news reliée par Carmina.
Pour Nolan, c’est une autre paire de manche. Même si je ne l’ai pas trompé, pas à mes yeux, je lui ai menti. J’ai présenté Jamie comme un ami et rien de plus, et je me suis gardée de préciser qu’il y eu quelques semaines pendant lesquelles je les fréquentais tous les deux, avant que les choses ne deviennent sérieuses entre nous. Pourquoi l’aurais-je fais ? Il n’y avait pas la moindre ambiguïté entre Jamie et moi, il n’y en a plus jamais eu depuis. Je connais mon époux, il a certainement passé toute l’après-midi à se faire des films et alors que j’aurais dû l’appeler pour le rassurer, j’ai préféré agir méthodiquement. Envoyer un message à Jamie pour lui donner rendez-vous en premier lieu. J’en viens, j’avais besoin de le voir pour m’accorder avec lui sur ce qu’il convient d’avouer à Nolan et ce qu’il convient de garder entre nous, besoin d’accorder notre version en quelque sorte puisque je sais qu’après m’être tombé dessus Nolan cherchera à entendre ce que celui qui est devenu son ami avec le temps a à lui dire. La vérité joue en notre faveur, nous n’avons pas entretenu de liaison depuis des années dans le dos de Nolan.
Pourtant lorsqu’après avoir quitté l’ex rédaction en chef de QG, je gare ma berline dans notre allée, je suis étrangement soucieuse et tendue. Cet esclandre me semble d’un coup être celle de trop, je suis fatiguée d’entendre les reproches de Nolan et cette histoire apporte de l’eau à son moulin. Je suis irritée, fatiguée et j’ai passé une mauvaise journée. Je n’ai pas la force d’affronter la colère de Nolan, pas alors que je la sais motivée par tous les autres problèmes que traverse notre couple en ce moment. J’éteins les phares en poussant un soupir, reste là une minute, les mains posées sur le volant, et finalement je sors de la voiture pour me diriger vers la porte d’entrée de la villa. J’accueille les chien d’une caresse sur la tête, sans y mettre beaucoup de cœur, et j’accroche mon manteau dans l’entrée avant de me diriger vers la cuisine, mes talons qui claquent contre le carreaux blancs. Nolan est là, un verre à la main, et il m’observe avec froideur. « Bonsoir Skylar. » Son ton me glace, et je devine qu’il a déjà fait mon procès et que je jury a rendu son verdict : je suis coupable pour lui, cela ne fait aucun doute. « Il me semble que tu as quelque chose à me dire… » Je lève un sourcil et dépose mes papier et mon ordinateur sur le plan de travail.
J’ai envie que les choses s’arrangent entre nous. Je voudrais le rassurer en lui donnant directement ma version des frais : la vérité édulcorée du secret que notre liaison s’étendit un peu après notre rencontre. Mais le ton qu’il emploi, le regard qu’il me jette, tout ça me braque et je lui réponds d’une voix plus froide que je ne l’aurais voulu. « Bonsoir Nolan. » Je me hisse sur un tabouret, impassible, et incapable de lui demander pardon alors que je me sens attaquée, je continue. « Si tu as une question, pose la moi directement. » L’humeur changeante je me redresse et je me dirige à mon tour vers un placard d’où je sors un verre à pied, et je me sers moi aussi un verre de vin que je porte à mes lèvres. « Parce que je suis fatiguée. Cette journée a été compliquée et je n’ai pas l’énergie pour jouer aux devinettes, pour deviner quels sont les films que tu t’es fait cette après-midi et à quel point je suis déjà coupable à tes yeux. » Carmina, il connait à peine. Je ne mérite pas, à ce titre, le bénéfice du doute ? « Elle a réussi son coup, vraisemblablement. » C’est de l’héritière qu’il est question, celle qui s’est juré de me pourrir l’existence.
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| | | | (#)Lun 24 Fév 2020 - 11:21 | |
| Plus il l’observait faire, arrivant et faisant comme si de rien n’était, plus elle lui insupportait au plus haut point. Il était même étonné de voir comme il était possible de passer d’une humeur à une autre en une fraction de seconde. De la rage à la tristesse, de l’amour à la haine. Il ne suffisait que d’un pas pour que l’équilibre penche du mauvais côté. En l’occurrence, il observait sans aucune tendresse dans ses yeux, ni une volonté d’être compatissant. Il attendait des réponses qu’il n’avait pas eu de toute la journée. Pas un appel, pas un message, rien. A croire qu’il en était devenu inexistant, ou qu’il ne méritait pas de crédit à ses yeux. Pourtant, il était question, potentiellement, d’adultère dans les mots de Mina, puisqu’il n’y avait pas de date confirmant cette liaison. Une part de lui se convainquait que tout ceci n’était qu’un ramassis de mensonges. Il y croyait à quatre-vingt-dix-neuf pour cent que tout ceci n’était qu’une machination de plus pour alimenter le conflit existant entre les deux héritières. Et pourtant, il y avait bien cet unique pourcentage de doute, qui n’existait que parce qu’avec son épouse, les rapports étaient plus compliqués ces derniers temps, qu’il avait du mal à visualiser où ce mariage les menait quand elle lui opposait son désir d’avoir un enfant par un refus catégorique. Ainsi, le tout cumulé ensemble, Nolan obtenait une bouille indigeste dans laquelle il ne s’y retrouvait plus, ne savait plus vraiment s’il lui en voulait parce qu’elle ne voulait pas d’enfants, parce qu’elle agissait sans tenir compte de ses mises en garde au sujet de ces enfantillages avec Mina. Ou bien de cet article paru et qui les discréditait tous. Pourtant, il reconnut bien là, Skylar, quand elle prit la parole avec l’indifférence caractéristique de ces personnes qui faisaient comme si de rien était, ou du moins, qui semblait prendre le problème avec une légèreté. Il accusa la réplique en serrant un peu plus les dents, évitant de répondre et la laissant faire, se prendre son verre et expliquer combien la journée avait été éprouvante. Pauvre bibiche… Songea-t-il avec une colère sourde, se gardant d’émettre la moindre parole provocatrice. Il prenait, une nouvelle fois, sur lui jusqu’à temps que les fils de la patience ne se brisent un à un. Néanmoins, son attitude lui était distante, lui faisait comprendre que toute la journée, elle s’était probablement préparée à cette entrevue, à cette conversation qui s’annonçait houleuse, sinon pourquoi lui donnerait-elle l’impression de noyer le poisson comme s’il était bien trop ingrat de ne pas entrer dans le vif du sujet, ne posant ainsi pas sa question directement. Pourquoi pas ? Comment aurait-il dû réagir ? Prendre la nouvelle avec légèreté ? En rire. ? Mais oui bien sûr. « J’ai espéré recevoir un appel de ta part mais je n’ai rien eu. Ce n’est pourtant pas anodin ce genre d’attaque, surtout dans nos vies actuelles. J’aurais très bien pu tenter de comprendre et de te soutenir parce que ce n’est pas forcément évident d’être dénigré de la sorte, mais en lieu et place de cela, le silence n’a été que la porte ouverte à des tas d’interrogations, des doutes aussi… Mais après tout, est-ce vraiment de ma faute ? Qu’aurais-tu pensé à ma place ? » Lui répondit-il d’une vois toujours aussi froide. « J’ai effectivement des tas de questions au sujet de ce ramassis de conneries mais je préfère que tu m’expliques tout cela plutôt que de passer pour le mari autoritaire et jaloux qui se demande bien pourquoi il se retrouve à devoir lire ce genre de merdes. » Et y trouver son nom de famille n’était en rien plaisant. Ça visait l’ensemble des siens et ce n’était pas forcément une bonne chose. Il avait déjà eu des appels de Judith et Harlan, mais il avait préféré ne pas y répondre, très peu désireux de se lancer dans une conversation houleuse. Il les aurait envoyé bouler, c’était sûr, dévoré par l’envie de tout mettre à plat avec Skylar et d’en clarifier la situation. Quoi qu’il en soit, cet article faisait le tour de Brisbane et il en était plus que ravi, ironiquement bien entendu. Il but une nouvelle gorgée de son verre, et le reposa dans un tintement discret, dévisageant son épouse avec aigreur. « Ce n’était pas faute de t’avoir dit que ce conflit avec Mina finirait mal… Ce n’était pas faute de t’avoir dit de ne pas te mêler des histoires de cul des autres… Regarde où tu en es maintenant. » Et où il en était lui… Le cœur au bord des lèvres, à deux doigts d’exploser. « Tu t’es vraiment tapée Jaimie Keynes ? »
@Skylar Whitaker |
| | | | (#)Mar 25 Fév 2020 - 17:27 | |
| Si tu crois qu'on peut encore sauver cette étoile Skylar Whitaker & @Nolan Whitaker
La colère de Nolan me pique au vif. Je devrais tenter de l’adoucir, mais fatiguée par ma journée, je me sens agressée, et je ne réagis jamais bien à ce type de provocation. Qu’il me demande des comptes à peine ai-je passé le seuil de la porte me met hors de moi, c’est hypocrite lorsqu’on sait que j’ai bel et bien des choses à me reprocher, peut-être pas aussi graves que ce qu’il imagine, mais Mina n’a pas monté son histoire de toute pièce. Elle est partie d’une vérité qu’on lui a peut-être racontée, qui je l’ignore, ou supposé en retombant sur de vieux articles ou de vieilles photos de soirée je n’en sais rien, et elle a cherché le meilleur moyen d’utiliser cette vérité pour blesser ceux qu’elle déteste. Le coup est magistral, assez bien exécuté je suis obligée de l’admettre, mais elle s’est fait une ennemie : à présent il n’y a plus rien qui compte d’autre que l’idée de lui pourrir la vie et surtout, de la sortir de celle de Carlisle. Comment peut-il accepter de tels comportement ? Comment a-t-il pu accepter son premier esclandre qui ne visait qu’à exposer Jamie, et comme peut-il cautionner qu’à présent elle m’embarque moi aussi là-dedans ? Je suis de son sang, en me trainant dans la boue c’est sa famille qu’elle traine dans la boue, celle de sa mère, comment peut-il encore la regarder ? Elle a dépassé les bornes et l’amour que Carlisle lui porte ne la protègera plus de mes foudres.
Je ne sais ce que Nolan s’est imaginé mais je le devine alors qu’il continue sans se démordre de son ton glacial. « J’ai espéré recevoir un appel de ta part mais je n’ai rien eu. Ce n’est pourtant pas anodin ce genre d’attaque, surtout dans nos vies actuelles. J’aurais très bien pu tenter de comprendre et de te soutenir parce que ce n’est pas forcément évident d’être dénigré de la sorte, mais en lieu et place de cela, le silence n’a été que la porte ouverte à des tas d’interrogations, des doutes aussi… Mais après tout, est-ce vraiment de ma faute ? Qu’aurais-tu pensé à ma place ? » Non, ce n’est pas anodin. J’ai retardé l’heure des règlements de compte puisqu’en ce moment la moindre broutille est susceptible de causer la pire des querelles. Et ça, ça n’a rien d’une brouille. « Pour quoi faire ? Pour avoir cette discussion au téléphone ? Tu penses vraiment qu’il aurait pu en ressortir quelque chose de positif ? » Je suis persuadée que même là ce ne sera pas le cas, mais même si c’est la lâcheté qui motiva mon silence, je pense ce que je dis : l’appeler aurait été la pire des idées. « J’avais du travail, j’ai fait aussi vite que j’ai pu. » Mensonge, j’ai rencontré Jamie au parc, pour tenter de limiter les dégâts et de nous mettre d’accord sur notre version des faits. « J’ai effectivement des tas de questions au sujet de ce ramassis de conneries mais je préfère que tu m’expliques tout cela plutôt que de passer pour le mari autoritaire et jaloux qui se demande bien pourquoi il se retrouve à devoir lire ce genre de merdes. » Je n’aime pas cette impression d’être interrogée comme une enfant qui a fait une bêtise, il me connait et sait pourtant que ce n’est pas comme ça qu’il faut s’y prendre avec moi, que lorsqu’on m’attaque, je ne me défends pas, je rends chaque coup au centuple. Je croise mes bras, et j’attends qu’il continue, pas décidée à crever l’abcès. « Ce n’était pas faute de t’avoir dit que ce conflit avec Mina finirait mal… Ce n’était pas faute de t’avoir dit de ne pas te mêler des histoires de cul des autres… Regarde où tu en es maintenant. » C’est une blague ? C’est ma faute à présent, si Mina a décidé de s’attaquer à moi ? Si elle a réagi si vivement à quelques remarques de ma part ? Je n’ai fait que pointer du doigt ce que tout le monde pense d’elle, de sa relation avec mon cousin et les doutes au sujet de la paternité de sa fille ne sont qu’un secret de polichinelle. Elle a fouillé mon passé pour y trouver mon linge sale, elle a déclaré la guerre. « Tu t’es vraiment tapée Jaimie Keynes ? » Je laisse échapper un rire jaune, avant de me hisser sur l’un des tabourets en levant les yeux au ciel. « Je t’ai connu moins vulgaire. » C’est vraiment comme ça qu’il veut que nous entamions la discussion ? Il veut savoir si je me suis tapé Jamie ? « Pourquoi tu ne m’as pas plutôt demandé s’il m’avait sautée ? » Je mets en lumière son manque de classe, son emportement ridicule. « Et tu comptes vraiment sous-entendre que j’ai mérité les attaques de Carmina ? Que c’est de ma faute si elle s'en prend à nous ? » Qu’il ne s’aventure pas sur cette pente-là, elle m’agacerait plus que ses accusations. Je porte finalement mon verre à mes lèvres, avant d’avaler une gorgée et de le reposer sur le comptoir, avant de pousser un soupir. « Jamie et moi avons eu une liaison. C’était il y six ans, quand je suis arrivée à Brisbane, et je ne t’avais pas encore rencontré. » Cela n’explique pas tout, surtout pas le fait que j’ai passé tout ça sous silence, mais cette vérité là je préfère l’admettre directement, arracher le pansement d’un coup plutôt que de tourner autour du pot pendant des heures. « Est-ce que c’est vraiment important ? » Bien sûr que ça l’est et, à sa place, je serais déjà hystérique, mais en grande hypocrite, je donne l’impression d’être excédé par ses doutes, comme si j’étais irritée par l’importance qu’il donne à cette histoire.
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| | | | (#)Jeu 5 Mar 2020 - 16:50 | |
| Il était aussi têtu que Skylar pouvait être bornée. Cependant, il ne pouvait faire semblant, ni passer à côté de ce qui était en train de se produire, quand bien même, ça n’avait rien d’agréable. Chaque mot qu’il prononçait, déclenchait des tourbillons d’émotions entre colère et peine, qu’il tentait de vaillamment de combler par un calme qu’il maîtrisait difficilement. Il avait envie de se mettre à hurler, de laisser parler cette rage qui l’habitait face à une Skylar qui semblait ne pas mesurer la gravité de la situation. Lui parlant avec un affront qui mettait à mal sa patience. Il n’y avait pas de besoin d’adopter de ton provocateur, Skylar maîtrisait l’art de détourner le sujet de la conversation à sa propre convenance, y compris quand elle n’était pas dans son bon droit de se passer pour la victime. Il la connaissait bien trop, capable de noyer le poisson avec brio. Mais cette fois-ci, il n’était pas prêt à lâcher l’affaire. Loin de là. « crois-moi qui si nous avions eu cette discussion au téléphone plus tôt que maintenant, j’aurais eu moins de colère. Et plus d’empathie pour t’aider à gérer tout ça. Ne serait-ce que pour te soutenir même si tu as cru penser tout le contraire. » Il lui adressa un sourire ironique. « Mais encore une fois, tu as décidé pour deux.. ça devient une habitude. Pourtant, il me semble que tout ceci me concerne. » Son nom était entaché par une telle révélation et ça lui semblait intolérable. L’avoir au téléphone aurait été rassurant mais hélas, le mal était fait. Et maintenant, la conversation se faisait sur un vrai terrain miné. Il ne pouvait pas passer l’éponge sur ça. Et de surcroit, sa curiosité était bien trop dévorante. Il voulait être certain que Mina racontait des bêtises, que ce n’était que de vagues spéculations sans aucun intérêt. Le problème, c’est que le silence de son épouse, durant cette journée, lui avait paru bien trop louche. Il n’avait pas compris pourquoi. Alors oui, il aurait pu passer outre et nier tout ceci… Mais c’est bien au-delà de ses forces. La révélation venait de Mina, pas d’un visage inconnu. Non… C’était cette personne qui s’était trouvée chez lui à Noël, cette personne qui partageait la vie du cousin de sa femme. Il ne pouvait pas agir comme si de rien était. Nolan, en cet instant, avait besoin d’être rassuré. Cependant, l’attitude de Skylar n’aidait en rien. Son ton provocateur lui donnait envie de prendre ses clés, de claquer la porte et de partir bien loin. Comment était-ce possible d’éprouver autant de ressentiment à son égard quand d’ordinaire, il n’éprouvait que de l’amour. Sa remarque au sujet de sa vulgarité n’eut pour réaction que de froncer, un peu plus, les sourcils, de la dévisager en silence, peu prêt à se lancer dans une guerre liée aux détails comme de savoir s’il était vulgaire ou non, s’il la heurtait ou non. Skylar donnait l’impression de noyer le poisson, y compris quand elle laissa entendre qu’il la pensait méritante de tout ce qu’il lui arrivait. « Je n’ai jamais dit une telle chose, alors arrête de tourner autour du pot. » Lui rétorqua-t-il d’une voix agacée. « Ton comportement dilatoire est en train de me faire perdre patience... » Et il n’en avait plus trop. Il y avait longtemps qu’il se rendait compte que ça n’allait plus trop, qu’il la perdait. Et si d’ordinaire, cette situation le rongeait tout entier, cette fois-ci, il était juste en colère, canalisant au mieux toutes ces émotions négatives qui l’envahissaient de part et d’autre. Tout ce maelström sembla s’agrandir bien plus lorsque la terrible vérité lui fut enfin dévoilée. Toute une après-midi à attendre un appel de sa part, toute une journée à nier ce qui lui semblait si fou. Il revoyait encore Skylar lui présentait Jamie comme un ami alors qu’en réalité, c’était bien plus que ça. Une liaison. A son arrivée à Brisbane. Il n’y avait pas besoin d’être ingénieux en maths pour savoir qu’il avait été là, avant lui et surtout… peu de temps avant lui. Nolan garda le silence, la dévisageant avec un calme qui ne cachait pas la colère grondant en lui. Mais le coup final ne fut pas la révélation. Non. Loin de là. Le coup final fut celle de sa question. « Important ?! » rétorqua-t-il aussitôt, s’emportant presque. « Pourquoi, ça ne devrait pas l’être ?! T’aurais réagi comment à ma place, hein ? J’aimerais bien t’y voir d’ailleurs, je ne pense que tu aurais accepté mon silence !! » Il la fusilla du regard, puis reprit. « Puis, le monde ne tourne pas autour de ta petite personne, Skylar ! Les gens ont des sentiments figure-toi ! Alors oui, je suis désolé si ma conduite t’agace mais ça a de l’importance pour moi ! Tu me l’as présenté comme étant un ami et tu t’es bien gardée de me dire ce petit détail, chose que toi-même n’aurait pas supporté ! » Il se tut, sentant que la véhémence de ses propos entachaient toutes ses tentatives de rester calme. Mais c’était compliqué. Il préféra s’occuper les mains en buvant une gorgée de son verre, tout en ne quittant pas son épouse des yeux. « Et pendant tout ce temps, je n’ai vu que du feu dans tout ça… » Il repensait à cette fameuse rencontre où il s’était bien entendu avec Jamie, où il avait apprécié l’esprit de l’homme, devenant ami… Et lui… Et Skylar. Ça en était même douloureux. « T’as d’autres choses à me dire avant que Mina ne s’amuse à l’afficher, histoire que je sache ? » A ce stade, il n’était plus surpris de rien. Juste incroyablement déçu.
@Skylar Whitaker |
| | | | (#)Sam 7 Mar 2020 - 19:46 | |
| Si tu crois qu'on peut encore sauver cette étoile Skylar Whitaker & @Nolan Whitaker
Cette discussion m’irrite déjà et je crois que si je pouvais fuir, quitter la villa et me réfugier chez une amie, de la famille ou à l’hôtel, je le ferais. L’hôtel… L’idée n’est pas si idiote et elle m’effleure un instant, avant que je ne me mette une claque mentale : je n’ai rien à me reprocher de plus grave qu’un mensonge par omission. Je ne mérite pas d’être traitée dans la boue et si je comprends la colère de Nolan, je compte bien l’affronter tête haute. Il maintient qu’il aurait préféré un coup de fil et, si je m’écoutais, je maintiendrais le contraire. « Crois-moi qui si nous avions eu cette discussion au téléphone plus tôt que maintenant, j’aurais eu moins de colère. Et plus d’empathie pour t’aider à gérer tout ça. Ne serait-ce que pour te soutenir même si tu as cru penser tout le contraire. » Je ris d’un rire jaune en l’entendant prétendre ça. Il aurait eu plus d’empathie ? Il ne se serait pas énervé ? C’est parce qu’il ne connait pas la vérité ça, et si j’avais pris le parti de la lui dévoiler au téléphone, nul doute que la situation aurait été pire. Non, ce qu’il aurait voulu, c’est que je décroche mon téléphone à l’instant où j’ai pris connaissance de la rumeur pour la démentir et le rassurer. Sauf que je ne peux pas faire ça, parce qu’il y a une minuscule part de vrai dans les accusations de cette garce. Assez pour ébranler mon couple déjà fragilisé, j’en suis persuadée. « Mais encore une fois, tu as décidé pour deux.. Ça devient une habitude. Pourtant, il me semble que tout ceci me concerne. » « Arrête. » Ma réponse fuse en réponse directe à la sienne. Je peux accepter bon nombre de reproche sans tiquer, parce que cela vient de lui et qu’il est blessé, parce que je l’aime, mais pas celui-ci. Je sais que derrière sa phrase il en profite pour me rappeler que je lui refuse son Graal, un enfant, et ce reproche là il n’a pas le droit de le faire. Il n’a aucun droit de m’attaquer sur un choix que je suis en droit de faire. Mon corps, mon choix.
Qu’il me pose la question de la plus vulgaire des façons me choque, parce que je ne le reconnais pas. C’est la colère qui parle, je devrais m’en rendre compte, mais sur l’instant je suis simplement profondément déçue. J’ai quelque chose à me reprocher, mais pas de l’avoir trahi, je n’ai rien fait qui mérité d’être traitée comme une trainée. « Je n’ai jamais dit une telle chose, alors arrête de tourner autour du pot. » J’abandonne mon verre de vin et croise mes bras sous ma poitrine. « Ton comportement dilatoire est en train de me faire perdre patience... » Mon comportement dilatoire. Alors ça y est, après m’avoir demandé si je me tapait Keynes il a retrouvé son éduction et un niveau de langage correct ? Il est prêt à avoir une discussion ? Je lâche le morceau, la quasi entière vérité, je tais les détails qui lui déplairaient. De toute façon il a l’air de déjà m’imaginer avoir une liaison avec son ami dans son dos et depuis des années, alors qu’il n’en est rien, autant cracher le morceau. « Important ?! Pourquoi, ça ne devrait pas l’être ?! T’aurais réagi comment à ma place, hein ? J’aimerais bien t’y voir d’ailleurs, je ne pense que tu aurais accepté mon silence ! » Refusant de voir sa détresse, mon irritation monte d’un cran. Je sais ce que j’ai à me reprocher mais alors qu’il s’en prend à moi, qu’il me parle comme si j’étais une adolescente fautive, je n’arrive plus à être honnête et à simplement prendre sur moi pour m’excuser. « Puis, le monde ne tourne pas autour de ta petite personne, Skylar ! Les gens ont des sentiments figure-toi ! Alors oui, je suis désolé si ma conduite t’agace mais ça a de l’importance pour moi ! Tu me l’as présenté comme étant un ami et tu t’es bien gardée de me dire ce petit détail, chose que toi-même n’aurait pas supporté ! » Je lève les yeux au ciel et calque mon ton sur le sien en le pointant du doigt. « Je te l’ai présenté comme un ami puisque c’est ce qu’il était quand tu l’as rencontré. » Pas tout à fait, pas seulement, mais le reste n’était qu’amusement, cela ne compte pas à mes yeux. « Je n’ai jamais fait de faux pas, je n’ai pas fait d’écart. Je t’ai promis d’être fidèle, je l’ai toujours été. » Je fulmine face à ses reproches. « Tu peux me reprocher d’avoir été lâche, mais pas d’être égoïste parce que ça n’a rien à voir, et pas de t’avoir trahi parce que je ne l’ai pas fait. » J’ai changé du tout au tout pour lui, entre ses bras. « Et c’est précisément parce que je devinais que tu ferais une montagne d’une histoire qui n’en vaut pas la peine que je ne t’ai rien dit. Parce que Jamie et un ami, que je l’apprécie, et que je sais que tu n’aurais pas su l’entendre. Pas su t’empêcher de te demander s’il m’arrivait encore de penser à lui parfois quand j’étais dans tes bras. » Ce n’est jamais arrivé, Nolan et moi, ça a été une évidence très rapidement, peut-être trop. « Ce n'est pas le cas. » Et ça, ce n’est pas un mensonge. « Et pendant tout ce temps, je n’ai vu que du feu dans tout ça… » Je soupire avant de prendre ma tête entre mes mains, lasse de tout ça. « Parce qu’il n’y avait rien d’important à savoir. » Qu’il fasse un scandale d’une histoire dont même Jaime et moi nous fichons me semble ridicule. « T’as d’autres choses à me dire avant que Mina ne s’amuse à l’afficher, histoire que je sache ? » Alors qu’il prononce ces mots je relève la tête et lui adresse un regard noir, empli de colère. « Qu’est-ce que t’es en train de sous-entendre là exactement ? » Je sens mon rythme cardiaque s’accélérer et une crise colère violente pointer le bout de son nez. « Que je me suis tapé tout Brisbane ? Que je t’ai déjà donné une raison de douter de ma loyauté ? » J’ai menti oui, mais je n’avouerais pas des horreurs que je n’ai pas commises.
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| | | | (#)Lun 30 Mar 2020 - 14:17 | |
| Il lui était difficile de garder son calmer, de ne pas céder à une colère profonde et souveraine. Il prenait sur lui mais l’exercice était plus que difficile. Nolan apprenait à ses dépens que les défauts de sa femme - qu’il avait, au début de leur histoire, trouvé mignons - était en train de le rendre fou, de lui faire perdre la tête au point d’avoir des envies de balayer tout ce qui se trouvait devant lui. Son téléphone dernier cri, le verre de vin plein, la bouteille… Tout ce qui se trouvait devant lui. Et pourtant, il savait qu’agir ainsi n’était pas la solution. La violence ne faisait pas partie de sa façon d’être. Nolan était un être passionné mais d’apparence calme. Un peu nerveux quand il se trouvait en position de crise. Mais être violent, il ne l’avait jamais été. Et il était presque mortifié de le découvrir, de se rendre compte qu’au lieu d’essayer de calmer la crise, Skylar enchérissait dans la seule volonté de faire ce qu’elle savait faire de mieux : Prouver qu’elle avait raison même quand elle avait tort. Et c’était insupportable de se rendre compte qu’aujourd’hui, il ne le supportait pas. Même, qu’il ne la supportait plus, qu’elle faisait partie de ces êtres qu’il exécrait plus que tout, capable de renverser la donne à leur avantage. La discussion était compliquée. Elle admettait avoir été lâche mais avait toujours été fidèle. Les choses avaient le mérite d’être claires : Skylar ne l’avait pas trompé à propre parler. Pourtant, ce n’était pas ç qu’il lui reprocher… Mais bien de s’être tue pendant un long moment. Six longues années ou avec les Keynes, ils avaient partagé des moments amicaux, des réceptions, des dîners à quatre, des barbecues d’été. Trop de moments durant lesquels Nolan avait su parler, rire avec Jamie sans se douter que derrière tout ça, se cachait une liaison dont il ignorait la teneur.
Selon sa femme, elle avait agi pour son propre bien, pour épargner une mauvaise entente, une impossibilité pour lui, de pouvoir accepter Jamie en tant que telle. Mais comment aurait-il pu agir ? Comment aurait-il su ? « Et en plus d’agir pour deux… Tu penses à ma place, de mieux en mieux. » Lui rétorqua-t-il d’une voix impatiente. « Tu n’as même pas laissé le bénéfice du doute dans tout ça. Et quand bien même, je n’aurais pas accepté Jamie, cette décision me revenait à moi. Et à moi seul, ok ?! De quel droit peux-tu me cacher une telle chose, hein ?! » Il serra les poings, à s’en blanchir les jointures, à s’en planter les ongles courts dans sa chair. Au point de se faire mal et de se contenir. De reprendre la parole d’une voix si calme que cela en devenait presque effrayant. « Aie au moins l’honnêteté d’admettre qu’à ma place, tu m’aurais fait une scène terrible… Et que j’aurais eu droit à ce que tu me fasses la gueule pendant six mois… » Il la fixait d’un regard mauvais, lui lançant bien des éclairs au milieu de cette tempête.
Et malgré tout, il en souffrait énormément, semblant se demander si Skylar l’aimait vraiment, si elle le considérait un peu ou bien n’était-il qu’une alliance à son doigt et rien d’autre. Elle avait toujours été la princesse de ses parents, la reine d’un époux heureux. Mais elle était habituée à ce que le monde tourne autour de son nez. Se rendait-elle vraiment compte du ravage qu’elle créait, qu’au lieu de faire profil bas et d’un peu d’humilité, elle continuait à agir égoïstement et à ne penser qu’à elle ? Nolan préféra mettre les choses à plat, souhaitant savoir si Mina avait d’autres secrets à déterrer, histoire qu’il soit au courant et ce, afin d’avoir l’air moins con qu’il ne l’était en ce moment. Sa fierté en prenait un coup mais visiblement, sa question sembla rendre Skylar encore plus énervée qu’elle ne l’était déjà, interprétant sa question sur ses histoires de coucheries. « Je parle à tout point de vu… » S’impatienta-t-il en levant les yeux au ciel. « Je ne pensais pas forcément à ça. Je me doute bien que tu ne te tapes pas tout Brisbane. Ça risquerait d’être un sacré coup dur pour ta réputation. » Sa réputation et Dieu sait que Skylar y tenait. Et là encore, Noaln aurait pu faire preuve d’un peu de compassion et soutenir son épouse. Mais le mal était fait. En s’engouffrant dans son silence et dans sa mauvaise foi, Skylar sciait la branche sur laquelle elle était assise. Ce soir, il n’avait même pas envie de la soutenir, ni même de la regarder. Elle le débectait.
@Skylar Whitaker |
| | | | (#)Sam 4 Avr 2020 - 18:51 | |
| Si tu crois qu'on peut encore sauver cette étoile Skylar Whitaker & @Nolan Whitaker
Nolan me connait. Il sait que, en colère, j’ai du mal à contenir ma rage, à ne pas la laisser me dévorer – nous dévorer – et empirer la situation. J’ai toujours été sanguine, j’ai toujours eu tendance à prononcer des mots qui dépassent ma pensée sous le coup de la colère. Je me bats, et je suis du genre à taper sous la ceinture. Nolan sait tout ça et pourtant il a choisi de continuer à me houspiller, il hausse le ton, il me cherche. Bien sûr que ses questions sont légitimes mais il me connait, il est censé me connaître et blessé, il s’y prend mal dans sa façon d’aborder le problème, dans sa façon de m’aborder moi. Il ne réfléchit plus, je suis rentrée tard, il a eu toute l’après-midi pour gamberger et à présent il me rentre dedans, oubliant que je ne suis pas capable de me taire, même quand j’ai tort, surtout quand j’ai tort, et que je suis capable de la pire des mauvaises foi. « Et en plus d’agir pour deux… Tu penses à ma place, de mieux en mieux. » Excédée, particulièrement irascible après une journée passée en lire toute sorte de commentaires plus dégradant les uns que les autres, je n’arrive pas à désamorcer la bombe de ma colère. Au contraire, dans un haussement d’épaule insultant, je joue la carte de l’indifférence. « Parfait, tu n’as qu’à ajouter ça à ma longue liste de défauts que tu gardes, j’en suis sure, dans ta table de nuit. » J’enroule à nouveau mes doigts autour de mon verre de vin pour en boire deux gorgées d’affilée. Je le termine, le constate dans une grimace, et le ressert. Il faudra au moins ça. « Tu n’as même pas laissé le bénéfice du doute dans tout ça. Et quand bien même, je n’aurais pas accepté Jamie, cette décision me revenait à moi. Et à moi seul, ok ?! De quel droit peux-tu me cacher une telle chose, hein ?! » Je pousse un long et audible soupire. « Et bien je l’ai fait, voilà. Je peux pas revenir dessus. » Je sais que cette indifférence, elle le blessera. Mais en colère, je crois bien qu’il s’agit là de mon objectif. Je ne peux pas lui dire que je suis désolée : je sais que si ce choix était à refaire, je le referais. Parce que je suis persuadée que j’ai choisi ce qui était le mieux pour nous, et si Carmina n’avait rien dévoilé, Nolan n’aurait jamais su. Je ne suis pas rongée par la culpabilité comme il aimerait certainement que je le sois. « Je sais pas si tu veux que je me sente coupable, mais ça marche pas. Alors change de refrain. »
Je réaliserai certainement demain que je suis allée trop loin. Que mon mariage vaut plus que ma fierté. Mais il sera trop tard, je réalise toujours ce genre de choses trop tard. C’est ça, en partie, qui rend la communication si compliquée entre nous. Un comble, quand on sait que la communication, c’est mon gagne-pain. « Aie au moins l’honnêteté d’admettre qu’à ma place, tu m’aurais fait une scène terrible… Et que j’aurais eu droit à ce que tu me fasses la gueule pendant six mois… » A sa place, je l’aurais frappé, j’aurais jeté toute la vaisselle et il le sait. Je suis capable de devenir physiquement violente quand je suis en colère, et s’il en a rarement fait les frais, il est arrivé que je ne sois pas capable de me contenir et passe ma colère sur notre mobilier, pour ne pas lui arracher les deux yeux. « Je suis pas à ta place. » Et je n’admettrai rien, il le sait pertinemment. Certainement pas à chaud en tout cas, alors qu’il m’a aculée contre le mur et qu’il me prie de la faire. Parce que dans ces moment-là, tout ce qui compte c’est de ne pas perdre la face.
Le couperet tombe finalement. « Je parle à tout point de vu… » Je soutiens son regard, décidée à ne pas perdre à cette petite bataille idiote. « Je ne pensais pas forcément à ça. Je me doute bien que tu ne te tapes pas tout Brisbane. Ça risquerait d’être un sacré coup dur pour ta réputation. » Mes doigts se serrent autour de mon verre, mes jointures blanchissent, et pour ne pas risquer de le briser je le vide d’une traite avant de le reposer sur la table. « Attention à ce que tu dis Nolan… » Je pourrais répondre que c’est parce que je l’aime que je ne ferais jamais ça, pas parce que je tiens à mon image. Là, j’ai juste l’impression qu’il insinue que la seule chose qui me retiens d’agir comme une trainée, c’est mon envie de rester parfaite aux yeux du grand public. « Tu me donnes envie de te faire du mal. » J’ai conscience de mes limites. Alors blessée, scandalisée, j’attrape la bouteille de vin entre mes doigts avant de descendre de mon tabouret. « Je serai sur la terrasse, si l’envie te prend d’à nouveau insinuer que je ne suis qu’une trainée. » Et la bouteille en main, je tourne les talons, je monte l’escalier pour échapper à cette désagréable conversation. Je fuis, parce que c’est ce que je fais du mieux.
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| | | | | | | | Si tu crois qu'on peut encore sauver cette étoile [Skylan#3] |
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