L'adrénaline pompait encore ses veines, faisait crépiter son sang à l'en rendre totalement électrique. Les réflexes aux aguets, le cœur battant, elle nourrissait à foison les traces des cambriolages de la vieille qu'elle avait commis avec Carter et Freya. Le butin était mémorable, les sensations remarquables. C'était ça qu'elle recherchait indéfiniment, Allie : le fait de se sentir en vie, vraiment et réellement en vie, sans avoir de contre-coup brutal, et ce n'est que lorsqu'elle se mettait prodigieusement en danger que ce goût fatidique emplissait sa bouche, faisait palpiter son cœur déchu et meurtri depuis des années maintenant.
Elle avait absorbé quelques cachets de manière à poursuivre ce sentiment extatique. Elle n'était pas responsable de ce qu'il serait fait des objets volés, ça ne l'intéressait pas et elle n'était pas cupide. Elle n'avait pas dérobé ces gens riches ni ne s'était faufilée dans leur intimité dans le but d'emplir son compte en banque et faire des folies ultimement ; elle l'avait fait parce que ça la faisait vibrer et ça s'arrêtait là. Il ne fallait pas chercher plus loin, elle n'était pas en quête de confort dans sa vie, stagnant indéniablement sur le mode survivor.
Elle quittait l'appartement qu'elle partageait avec son époux, souhaitant prendre l'air et perpétuer l'excitation qui la saisissait au gré du vent. Sur le pallier, elle retrouvait Nino qui devait probablement rentrer de son travail d'homme à tout faire. « Hey, » Elle l'interpelle, avant de s'appuyer sur la carré de porte, l'étudiant avec provocation. « T'en as pas marre, de ta vie ? Ça te barbe pas ? » Puisqu'elle avait l'impression qu'il ne faisait que ça, l'italien : aller au boulot, rentrer chez lui, se masturber devant le porno nocturne, pour recommencer. Il avait parfois quelques amis qui venaient à son studio, pas assez souvent sa fille à son sens. Mais vraiment, du frisson, Nino ne semblait pas en connaître énormément. Et en ce moment, Allie en avait beaucoup trop pour ne pas vouloir le partager ou en causer davantage.
L’un arrivait, l’autre partait, Nino, voulant entre chez lui entendit la poignée de porte s’agiter derrière lui. Il préférait ne pas se tourner, ne voulant pas réellement croiser le regard de Michael car l’italien ne faisait jamais le malin face à lui. Bien qu’il était tout frêle et bien plus petit que Nino, Michael avait un air glacial dans son regard qui donnait des frissons à l’italien et s’il pouvait l’éviter, il ne s’en portait pas plus mal. Tournant la clé dans la serrure de sa porte, c’est la voix d’Allie qui l’interpella sur le palier. Il se tourna alors, préférant voir sa voisine que son mari mais il avait reçu un message de Carter plus tôt dans la journée qui ne l’avait pas forcément mis en joie et voir sa voisine ne le réconfortait pas plus que ça. Il lui fit un simple signe de la tête en guise de réponse, ouvrant ensuite sa porte pour pouvoir se faufiler dans l’appartement au lieu d’entamer une conversation avec la brune. Mais celle-ci semblait ouverte aux échanges. « T'en as pas marre, de ta vie ? Ça te barbe pas ? » il fronça les sourcils, se demandant c’était quoi son problème à toujours être sur l’offensive comme ça. « Vas te faire foutre. » il entra dans son appartement et claqua la porte, la laissant sur le pallier sans aucune autre réponse. Si Nino avait plutôt l’habitude d’être ouvert avec sa voisine, aujourd’hui, il n’en avait pas le cœur. Agacé ou peut être même énervé, à la fois contre Carter mais aussi contre elle, il se demandait depuis quand elle se donnait à cœur joie d’aller braquer des barraques, depuis quand elle était dans les combines de Carter. Depuis quand lui-même savait que Nino la connaissait ? Mais il s’était souvenu que le Rollins était venu le voir chez lui et qu’ils avaient croisé Allie dans la cage d’escalier. Il serait même pas étonné de se dire qu’il était allé la voir ensuite. Nino pouvait pas faire confiance à Carter, il fallait toujours qu’il attire les autres dans sa merde. Pourquoi avait eut-il besoin de mêler Allie à tout ça ? c’était quoi son putain de problème à Carter ? L’italien balança ses clés et son vieux téléphone sur le canapé et alla se prendre une bière dans le frigo pour se calmer, s’il avait réussi à redescendre au travail après avoir appris la nouvelle, recroiser Allie de sitôt n’avait fait que faire bouillir son sang à nouveau. Alors que lui avait claqué la porte à ces merdes illégales, voilà qu’elle se laissait tenter par l’argent facile. Il tentait de décapsuler sa bière, avec la précipitation, il fit tomber la canette qui s’explosa par terre. « Putain ! » qu’il jure même en italien, tout l’immeuble avait sans doute entendu l’impact suivi du cri du jeune homme. Et la porte s’ouvrit sans prévenir, sans qu’il ne donne l’autorisation. « Dégage ! » qu’il lance en voyant Allie sous l’encadrement de la porte, poignée entre les mains. Il aurait juré avoir refermé la porte derrière lui mais dans la précipitation, il l'avait peut être mal claqué. Il ramassa les bouts de verre au sol et se coupa alors, accentuant encore son énervement.
C'est un Nino peu expressif qui se tenait devant Allie, la jeune femme s'étant adossée sur le mur à côté de la porte menant à son studio. Son regard céruléen décrivait l'italien éhontément, s'attardant sur ses cheveux légèrement en bataille et cet air contrarié qui ne semblait pas désirer le quitter. Intriguée, la jeune femme se redressait, provocatrice, joueuse, recueillant un « Va te faire foutre » suivi d'un claquement de porte en guise de réponse. Un rire bref fila entre ses lippes rosées, à la fois surprise et amusée par la situation. « Juste après toi, Marchetti ! » Elle exhorte derrière la porte, arrogance fulgurante. Un Nino de mauvaise humeur : elle saisissait derechef le défi. Son voisin de pallier ne transpirait jamais la joie de vivre, mais aujourd'hui, son humeur s'apparentait au massacrant. Allie était d'avis de jouer avec le feu en titillant un maximum le brun.
Elle l'entend évoluer dans son domicile, insonorisation ratée de la bâtisse oblige. Ses sourcils se froncent discrètement lorsqu'elle perçoit un objet tomber au sol puis se briser, juste avant que l'homme à tout faire ne s'exprime tel un damné. A la fois inquiète et curieuse, la Oakheart ne se priva pas d'ouvrir la porte du #150 pour découvrir un Nino enragé aux doigts ensanglantés « Dégage ! » Peu impressionnée, aucunement obéissante, l'australienne réduisit la distance entre le garçon et elle, après avoir fermé la porte d'un coup de pied négligent. « C'est pas dans ces circonstances-là que j'les apprécie, tes ordres, » elle nargue, faisant allusion à leur partie de jambes en l'air où elle avait invité Nino à la "punir". Allie attrape l'avant-bras de la main blessée du jeune homme sans vergogne avant de questionner : « T'as de quoi te soigner ? » Teigneuse, hargneuse, ses doigts sont fermement resserrés autour du poignet de son interlocuteur. « C'est quoi ton problème, aujourd'hui ? T'as été viré ? » Parce que certes, elle considérait que Nino avait plutôt une vie de merde, mais vu son état d'agacement, quelque chose qui lui tenait à cœur ne devait pas tourner comme il le voulait...
C’était trop tôt pour que l’italien croise sa voisine sans avoir envie de l’égorger sur place. Quelle bande d’imbécile ils pouvaient former avec Carter ! Et pourquoi ce dernier se sentait-il toujours obligé de s’entourer pour faire ses conneries, pourquoi il était incapable de faire ses affaires tout seul ? Il attirait la merde comme un aimant, il était toujours obligé d’attirer les autres dans ses filets. Carter est un grand séducteur et est un grand paumé, son air malicieux attire beaucoup et il sait convaincre quiconque pourrait l’approcher. Nino était juste énervé que ça tombe sur Allie cette fois, énervé qu’elle soit autant attirée par le danger, qu’elle ne sache pas dire non, qu’elle sache pas rester à l’écart. Elle avait besoin de sensations fortes dans sa vie, elle était fragile, bien qu’elle puisse paraître si forte. Et Nino n’allait surement pas lui dire, mais elle était si manipulable, il ne l’avait pas envisagé de la sorte jusqu’à présent, mais il lui en voulait. Lui en voulait d’être capable de lui faire des grands discours sur la responsabilité, sur la maturité quand elle-même plonge les deux pieds joints dans le piège du Rollins. Lui refermant la porte au nez, espérant qu’elle se contente de tracer sa route. C’était quitte ou double avec Oakheart, soit elle avait décidé de lui rentrer dedans, provocatrice comme toujours, soit elle avait décidé de ne pas le calculer, le laissant avec ses états d’âme, ne voulant s’encombrer de l’italien. Et elle avait choisi la première option, puisqu’elle poussa la porte qui visiblement, n’avait pas claqué suffisamment fort après l’impulsion du jeune homme. « C'est pas dans ces circonstances-là que j'les apprécie, tes ordres, » plus fort qu’elle. De quoi l’agacer encore plus, le Marchetti. Les gouttes de sang qui coulent sur le sol, pas bien méchant mais assez piquant pour l’énerver d’autant plus. Une chose entraînant toujours une autre. « T'as de quoi te soigner ? » il grogne, s'éloigne. Non il a rien, juste un vieux mouchoir qui doit trainer par ici, il passa son doigt sous l’eau voyant le liquide virer rouge. « C'est quoi ton problème, aujourd'hui ? T'as été viré ? » aujourd’hui ? Comme si l’italien était habitué des problèmes ? « Y a pas une fois où t’as pas juste envie de fermer ta gueule et de foutre la paix aux autres ? » il connaissait bien sa réponse, elle allait pas le laisser tranquille de sitôt. « C’est comment d’aller braquer des barraques ? T’aime ça l’adrénaline ? » autant arrêter de tourner autour du pot, plus vite elle aura ses réponses, plus vite elle lui foutra la paix.
Il a beau tonner comme un damné, beugler à son égard qu'il souhaite qu'elle déguerpisse, Allie n'émet nul mouvement de recul ni ne ressent quelconque appréhension ou peur face à Nino. Le motif de la frustration qui le force dans cet état échappe son entendement et tandis qu'elle saisit sans vergogne le poignet relié à ses doigts ensanglantés, l'italien la repousse en grognant, tel un animal sauvage. Sa main demeure quelques secondes en suspens, elle déglutit en fixant froidement de ses perles céruléennes le trentenaire. Ce genre de geste la touche férocement en plein cœur. Il peut bien lui hurler comme il veut, mais refuser son aide, ça l'atteint, ça la vexe, ça la blesse et elle s'en vengera ; bien que seul son regard se risquerait à le confier au garçon.
« C'est quoi ton problème, aujourd'hui ? T'as été viré ? » L'australienne persévère, provocatrice, tenace. Il a beau se comporter misérablement, elle refuse de lâcher prise, de le délaisser dans cet état de fureur qu'elle n'a jamais vu le saisir encore. Certes, ils ne se connaissent pas depuis des centenaires, cependant, Allie s'est attachée à Nino : tant qu'elle le considère dorénavant tel un ami. Il s'est incrusté dans cette drôle de catégorie, qui tient aisément sur les doigts d'une seule de ses mains, et elle s'en est aperçue trop tard pour le couper de sa vie. Aujourd'hui, elle ne désire pas qu'il quitte son quotidien, s'absente de sa routine. « Y a pas une fois où t’as pas juste envie de fermer ta gueule et de foutre la paix aux autres ? » Un rire bref, jaune, file entre ses lippes. « Pas quand ça fait autant chier, non. » Pas quand c'est toi, Marchetti. « C’est comment d’aller braquer des baraques ? T’aimes ça l’adrénaline ? » Elle fronce alors les sourcils, intriguée, dubitative. C'est ça, son grand reproche, ce qui le met tant hors de lui ? Le fait qu'elle vole Autrui ? Elle ne s'en est jamais cachée qu'elle était bien loin de l'enfant de chœur, tout comme elle raffolait des sensations fortes. « T'es sérieux ? T'es si naïf ? Tu crois que j'mène comment ma vie, Nino ? En faisant la cuisine et du tricot ? » Elle hausse les sourcils, défiante. « C'est quoi qui te dérange tant au fait que j'braque des baraques ? Qu'est-ce que ça peut bien te faire ? » Il n'était pas jaloux, elle en était persuadée, Nino tenait trop à rester dans le rang pour jouer les caïds la nuit tombée. Alors pourquoi tant d'acidité vis-à-vis des pratiques illicites de l'australienne ? Ou alors, n'était-ce qu'un prétexte pour excommunier son humeur massacrante ?
« C'est quoi ton problème, aujourd'hui ? T'as été viré ? » il se demandait s’il aurait finalement pas préféré être viré plutôt que d’apprendre que la Oakheart s’amuse à flirter avec le danger en rejoignant Carter dans ses plans. Parce qu’il a tendence à se dire qu’elle imagine pas ce qui l’attend, qu’elle va sans doute penser être plus forte et indépendante, qu’elle pourra s’arrêter comme elle le veut et quand elle veut, mais quand tu commences à t’engouffrer la dedans, c’est pas si simple. Parole de Marchetti, elle n’a surement pas grande valeur, mais là, il savait de quoi il parlait. Plus de 15 ans à trainer dans les mauvais coups, toujours, il fini par y retourner, on l’y laisse pas s’en sortir si facilement et quand il pense être tiré d’affaire, y a encore autre chose qui arrive. Il a fini par tirer un trait sur tout ça mais il sait que ça pourrait lui retomber dessus à tout moment. Qu’est ce qu’elle fait encore là, qu’est ce qu’elle pose encore des questions alors qu’il a juste demander à ce qu’on lui foute la paix, à ce qu’elle lui foute la paix ? Pourquoi elle reste là, comme un vautour autour de sa proie, celle qui lachera jamais l’affaire. Coute que coute, Allie, elle a pas froid aux yeux. C’est pas Nino qui va lui dire quoi faire, qu’il pense même pas être crédible, c’est pas son mètre quatre vingt deux qui va la convaincre, elle s’en fou pas mal qu’il fasse trois têtes de plus que lui. Parce qu’elle a vite compris qu’il avait pas la force de persuasion d’un enfant de quatre ans. « Pas quand ça fait autant chier, non. » ca l’agace d’autant plus et il sait qu’a part la prendre par la peau du cul, et la jeter dehors, elle bougerait pas d’ici. Il lâche l’affaire, s’occupe de son doigt qui saigne sous l’eau qui coule dessus. Alors qu’il en a assez, il retire son doigt et sacrifie le t shirt qu’il porte pour l’enrouler dedans, faisant office de pensement, puisqu’il n’a rien d’autre sous la main. « T'es sérieux ? T'es si naïf ? Tu crois que j'mène comment ma vie, Nino ? En faisant la cuisine et du tricot ? » qu’est ce qu’elle insinue ? Que c’est dans ses habitudes d’aller cambrioler des maisons ? Il capte pas. « C'est quoi qui te dérange tant au fait que j'braque des baraques ? Qu'est-ce que ça peut bien te faire ? » Il fait un pas en arrière et voit que le sang gagne du terrain sur son haut mais laisse ça de côté. « T’es entrain d’me dire que c’est comme ça que t’as envie de gagner ta vie ? Y a rien à envier à des mecs qui jouent au chat et à la souris avec les flics à longueur de journée. Reste derrière ta webcam pour gagner ta tunes. Tu risque moins. » Il était persuadé qu’il avait d’autre choix, qu’elle était loin de crever la bouche ouverte pour s’obliger ça. « C’est pas un jeux. » et il le savait bien pour avoir perdu un de ses amis lors de son dernier braquage en Italie, si aujourd’hui Vince était en vie grâce à des machines, c’est aussi parce qu’une fois, il avait eu envie de jouer avec le feu, s’ennuyant trop dans son quotidien. Il fini par retirer son t shirt et le balancer dans sa salle de bain, au pied de sa machine à laver pour fouiller dans l’armoire de l’entrée à la recherche d’un pansement. Mais c’est un petit bandage blanc qui attira son attention, l’enroulant rapidement autour de son index. « Pourquoi tu fais ça ? » il avait du mal à croire que c’était uniquement pour le fric.
Je me suis éhontément imposée dans son studio tandis qu'il fulmine comme jamais je l'ai vu rager auparavant. Je suis, tenace, du regard l'italien parcourir son logement tel un lion en cage, brisant du verre, s'entaillant l'épiderme. Furibond, il commence à communiquer, me sommer de lui foutre la paix, comme s'il jouissait d'une quelconque autorité sur ma personne. Mes sourcils se haussent, aussi perplexe qu'insolente et je croise les bras contre ma poitrine, déterminée à demeurer dans son logement tant que le trentenaire n'aura pas recouvré son sang-froid et explicité les raisons de sa violente hausse de tension.
Manifestement, il est question de mes activités illégales en compagnie de Carter. Au ton de Nino, il désapprouve mon association dans les méfaits du Rollins et sceptique, je l'observe ôter son t-shirt pour le balancer au pied de sa machine à laver et partir en quête d'un pansement. Quelques gouttelettes de sang tombent sur son carrelage, ma voix résonne contre les murs. Jamais je n'avais caché le fait que je ne faisais pas dans le rangé et en aucun cas le Marchetti n'a un mot à prononcer sur ma façon de mener ma vie. « T’es en train d’me dire que c’est comme ça que t’as envie de gagner ta vie ? Y a rien à envier à des mecs qui jouent au chat et à la souris avec les flics à longueur de journée. Reste derrière ta webcam pour gagner ta tune. Tu risques moins. » Je hoche la tête en signe de dénégation. Mon interlocuteur ne comprend rien, il est prodigieusement à côté de la plaque et monte dans les tours pour des raisons totalement loufoques. « C’est pas un jeu. » Voilà qu'il m'infantilise. Qu'il garde sa morale pour sa fille quand elle sera en âge. « Pourquoi tu fais ça ? » Un peu plus de cohérence dans le comportement du garçon. Je sens mon propre sang bouillir dans mes veines et il me faut quelques inspirations pour lui rétorquer sans l'agresser. De quel droit se permettait-il de juger mes activités et de m'en réprimander ? Il croyait quoi, que je lui appartenais ? Que je nécessitais sa présence, sa protection, dans ma vie ? Devrais-je solliciter la permission auprès de monsieur l'agent polyvalent la prochaine fois que je voudrais allumer un joint ? J'avais conscience néanmoins que de bonnes intentions rythmaient le comportement que Nino, qu'il y avait une probabilité qu'il soit dans cet état parce qu'il ne voulait pas me voir sombrer. « Pas pour gagner ma vie. » J'aimais indéniablement la pornographie mais son effet, certes puissant et intense, sur mon être, était malheureusement éphémère. Je ne pouvais pas me réduire à ces tournages pour me sentir vivante, il me fallait bien plus, toujours plus. « Pour gagner une vie. Pour garder ma vie. » Je souffle, confie, à demi-mot, à cet homme contre lequel je suis courroucée mais que j'apprécie malgré tout, qui a su s'incruster au sein de mon cœur et me dérober une part de ma confiance.
Comprendra-t-il que j'ai besoin d'être en danger, d'être stone d'adrénaline, d'être ivre d'amphétamine, pour vivre ? Comprendra-t-il qu'il ne s'agit pas d'un caprice d'obtention d'un frisson par-ci par-là. Il n'était pas question de me donner de l'importance en me vantant que je faisais dans les crimes et les délits. Il n'était pas question de fric, de réputation, de gloire. Il était question de sentir enfin mon cœur vibrer contre ma poitrine et oublier temporairement le trou béant laissé par la disparition de ma fille que le destin m'a cruellement arrachée. Et pour cela, ériger des phallus ne suffit pas.
L’italien qui se permet de dire à sa voisine quelle serait la meilleure vie pour elle, quels choix elle devrait prendre. C’est un peu l’hôpital qui s’fou d’la charité quand on sait que Nino est pas foutu de prendre les bonnes décisions pour lui-même. Mais, il pourrait bien dire que justement, il sait trop bien de quoi il parle pour pas avoir envie de voir Allie se fourrer dans ces choses là. Comme si elle avait aucune conscience des problèmes que ça pourrait lui attirer. Mais, au fond, il savait très bien que Allie savait les conséquences si elle se faisait choper, elle savait très bien qu’elle jouait avec le feu et qu’elle était à l’abri de rien. Mais après tout, est-ce qu’elle avait vraiment quelques choses à perdre ? L’italien il connait ça, le sentiment de se dire qu’il était déjà foutu et qu’un peu plus un peu moins, ca ne changerait pas sa vie de grand-chose. Sauf que quand il avait goûté à la vie dans une cellule grise, il avait vite déchanté, après tout, on était pas si mal dans les quartiers pourris de Scampia. Mais en réalité, c’est pas ça qui l’avait empêcher de recommencer encore et encore, parce qu’il savait qu’il pouvait toujours compter sur son frère, si bien placé, lui qui le sortait toujours d’une manière ou d’une autre de ses plans galère. Jusqu’à ce qu’il avait arrêté de le faire, jusqu’à ce que Vittorio était parti en lui disant que cette fois ci, il devrait se débrouiller seul, qu’il était allé bien trop loin. Si Vince n’avait pas été mêlé à tout ça, ça aurait été une autre histoire. Mais que Nino embarque son meilleur ami dans son casse et qu’il finisse paralysé dans un lit d’hôpital avec des câbles pour le maintenir en vie… c’était trop. « Pas pour gagner ma vie. » Alors quoi ? Qu’est ce qui lui donnait tant envie de faire ces casses ? L’italien ne comprenait pas, si on fait pas ça pour les tunes, on fait ça pour quoi ? « Pour gagner une vie. Pour garder ma vie. » et l’italien senti comme un souffle au cœur en l’entendant. « Qu’est ce que tu racontes ? » il avait besoin de mieux comprendre, parce qu’il avait senti dans sa voix qu’il se passait quelques choses. Il regarda son doigt dont l’hémorragie se stoppait doucement. Il pouvait libérer sa main et passer sa plaie sous l’eau pour en dégager le sang qui commençait à sécher et se nettoyer la peau. Il se calmait à son tour. « Va falloir que tu m’expliques, parce que j’comprends rien. »
Mon cœur martèle férocement ma poitrine et le céruléen de mes yeux ne vouent que foudres à l'attention de l'italien. Je le déteste tellement, présentement, de se permettre de me dicter comment mener ma vie et en particulier me faire la leçon quant à mes occupations. Je lui en veux terriblement d'être fâché à mon égard et qu'il passe ses nerfs sur moi, à m'en faire naître un sentiment de culpabilité mais aussi de crainte. Je nourris une inénarrable colère à son égard parce que mon voisin de pallier, avec toutes ses lubies et ses âneries, j'ai fini par m'attacher à lui et je refuse entrer en conflit avec son être. Je rejette l'idée de perdre notre relation à cause des casses, tout autant que je m'oppose à devenir la marionnette de quiconque. Personne ne m'ordonnera quoi faire de ma vie : ni mon époux, ni ma famille, ni Nino. Il n'y avait bien qu'une seule personne qui jouissait de cet ultime pouvoir et celle-ci, malheureusement, en est privée.
Je soupire bruyamment, ne cachant absolument pas mon mécontentement. Puis, les motifs écorchent mes lèvres, les raisons se frayent un chemin de mon cœur à sa connaissance. Je lui livre une partie de mon être parce que malgré tout, je lui fais confiance, et malgré moi, je l'aime un peu trop. Mais il ne comprend pas, il m'observe avec des yeux de merlan frit et honnêtement, ça me courrouce davantage. J'ai envie de le frapper, de cogner ses épaules voûtées et de le secouer dans l'espoir de relier quelques neurones au sommet. « Qu’est ce que tu racontes ? » Il y a quelque chose dans son intonation, dans son regard, qui me laisse soupçonner que Nino n'est pas totalement ignare de ce que je lui raconte, justement. J'inspire, soupire, il inspecte son doigt, je rive mon regard sur sa plaie. « Va falloir que tu m’expliques, parce que j’comprends rien. » Je grommelle, rouspète, soupire, et m'installe sur le plan de travail face à lui, à côté de l'évier.
« J'ai pas besoin de fric, Nino. J'ai pas besoin de foutre la merde. J'suis pas un rejeton de la société qui veut en faire baver aux autorités et j'm'en fous prodigieusement des riches de Brisbane. J'ai pas de rancœur, j'm'en fous du monde. » Comme je m'en fous de ma vie. « Baiser, faire des casses, rouler beaucoup trop vite, provoquer et dépouiller des types, me foutre dans des situations qui font tambouriner mon cœur et m'font croire que j'vais crever ou m'foutre en l'air ou grimper dans les rideaux... » Je commence, touchant un doigt à chaque énumération. « ... Sont les seules choses qui m'permettent de rester saine d'esprit. Si j'fais pas ça, Nino, j'disjoncte. » Mon regard est plongé dans le sien, brillant de sincérité, éclatant de détresse, hurlant maux, désespoir et chagrin. « J'disjoncte. » je répète, voix éraillée. Je marque une pause, déglutis. « C'est pas une question d'égo, de valeurs, de fric ou d'gloire. C'est une question que quand j'suis dans ces situations-là, y'a plus rien qui compte, j'oublie tout, et ça m'donne enfin un break. » Je pose ma main sur la joue du châtain, glisse une de ses mèches derrière son oreille. « Si t'as pu rentrer dans les rangs et qu'tu endosses dans le rôle de l'enfant de chœur à qui on donnerait le bon dieu sans confession, ce sera pas possible pour moi. Jamais. » Je repose ma main sur ma cuisse, annonçant durement : « C'est comme ça et c'est à prendre ou à laisser. »
« J'ai pas besoin de fric, Nino. J'ai pas besoin de foutre la merde. J'suis pas un rejeton de la société qui veut en faire baver aux autorités et j'm'en fous prodigieusement des riches de Brisbane. J'ai pas de rancœur, j'm'en fous du monde. » C’est bizarre, il avait l’impression qu’en réalité, si elle parlait pas d’elle, elle parlait de lui. Il se retrouvait parfaitement dans ces paroles : il avait besoin de fric, besoin de sentir la merde autour de lui, ce rejeton de la société qui avait grandit dans une des pire cité d’Italie, dans la banlieue sans Dieu ni Loi, là où tout est permis. Il a de la rancœur, beaucoup de rancœur, il en veut à son père, il en veut à sa mère, il en veut à ses frères, il en veut à la terre entière Nino, il est jaloux des riches, il veut leur fric, il veut leur vie, il veut l’humiliation, il veut tout ça. « Baiser, faire des casses, rouler beaucoup trop vite, provoquer et dépouiller des types, me foutre dans des situations qui font tambouriner mon cœur et m'font croire que j'vais crever ou m'foutre en l'air ou grimper dans les rideaux ... Sont les seules choses qui m'permettent de rester saine d'esprit. Si j'fais pas ça, Nino, j'disjoncte. » il ravale sa salive, parce qu’il sent que ca vient des trippes, parce qu’il sent qu’elle est mal Allie, il sent qu’il y a un truc, pour pouvoir toucher d’aussi prêt la mort, pour vouloir à tout prix se sentir autant en vie, c’est qu’elle doit pas être si sure d’elle d’être réellement vivante… « J'disjoncte. » qu’elle repète, alors l’italien s’approche d’elle, fait un pas en avant. « C'est pas une question d'égo, de valeurs, de fric ou d'gloire. C'est une question que quand j'suis dans ces situations-là, y'a plus rien qui compte, j'oublie tout, et ça m'donne enfin un break. » un break à propos de quoi ? Qu’est ce que Allie avait envie de mettre en pause, de quoi voulait-elle s’échapper ? « Si t'as pu rentrer dans les rangs et qu'tu endosses dans le rôle de l'enfant de chœur à qui on donnerait le bon dieu sans confession, ce sera pas possible pour moi. Jamais. » l’espace d’un instant, il avait cru qu’elle était entrain de lui dire que s’il s’était rangé, il l’interessait plus, que s’il s’était calmé sur ses conneries, elle voulait plus de lui, parce qu’elle avait besoin d’adrénaline dans sa vie et qu’il était plus en capacité de lui donner ça. Sur le coup, c’est un pincement au cœur qui s’empara de l’italien avec cette vague impression de s’faire comme larguer. « C'est comme ça et c'est à prendre ou à laisser. » il comprenait pas bien le sens de cette dernière expression et se repassa en mémoire ce qu’elle venait d’lui dire, il compris enfin, qu’elle lui laissait juste pas l’choix de ce qu’elle faisait. Qu’il avait pas son mot à dire si elle allait voir Carter, qu’elle voulait pas qu’il la flic, qu’elle voulait sa liberté pour se sentir vivante plus que jamais. L’italien vint se glisser entre les jambes de la jeune Oakheart, assise sur le plan de travail de la cuisine. Il posa ses mains sur ses cuisses, par-dessus les siennes. « J’ai bien cru que t’allais m’larguer. » qu’il souffle avec un sourire aux lèvres. « J’ai compris… » il hoche la tête. « J’suis personne pour te dire quoi faire et j’ai pas à m’énerver en te voyant te détruire si c’est c’que tu veux… j’suis mal placé pour faire la morale à qui que ce soit, hein… » elle avait peut être raison Allie, c’était peut être ça l’sens de la vie. Sentir les sensations, frôler et jouer avec la mort, avec le danger, se sentir vibrer, sentir son cœur dans ton son corps. Le cœur de l’italien, il vibrait fort. Il glissa une main dans les cheveux de sa voisine, plaça cette mèche rebelle derrière son oreille, dégageant son visage pour mieux y voir. « t’as besoin d’grimper aux rideaux t’as dis. » ca l’fait sourire l’italien. Il pris sa main et vint la poser contre son cœur. « C’est tout l’effet qu’tu m’fait. » Il approcha un peu plus son visage du sien, pris toujours sa main et la posa plus bas, sur son jean. « Absolument tout l’effet qu’tu m’fais… » elle pourrait sans doute sentir la bosse qu’il avait sous ses vêtements.
Son doigt a cessé de saigner, je me suis installée sur la surface de travail proche de son évier, faisant face à sa silhouette frustrée. Nos regards se croisent, se suivent contre sa plaie pour mieux se retrouver ; et soupirant, grommelant, je consens à lui expliciter le sens de mes agissements.
Mon cœur bat le rythme de mes désarrois, de ma détresse, de ma colère. Ma voix vibre à mesure des mots que je lui communique dans l'objectif qu'il assimile le fait que je ne suis pas à la recherche de gloire, d'argent, de vengeance ni de popularité. J'ai besoin de mettre sans cesse ma vie en péril car c'est uniquement dans ces situations extrêmes que j'oublie enfin mon passé qui me tiraille et avec lequel je suis incapable de vivre sereinement. C'est lorsque la fatalité m'étreint périlleusement que seules mes pulsions de vie s'animent elles jouissant du pouvoir d'effacer tout sur leur passage : les souvenirs, la raison, les réflexes. J'ai besoin de cet extrême, de ce poison aussi enivrant qu'assassin. Je nécessite de jouer constamment avec le feu pour me concentrer sur un danger matérialisé et non des fantômes révolus. Et ce mécanisme de survie, il autant mien et qu'indispensable. Il me définit et jamais je ne saurais le stopper. Cela fait beaucoup trop longtemps qu'il est incrusté dans les rouages de mon fonctionnement et si Nino n'est pas capable de l'accepter, alors, il n'est pas en mesure de me tolérer. Ça me brise de songer qu'il me tourne le dos, et c'est bien ce couperet alarmant et effroyable qui m'incite à lui exposer mes tripes avec tant de sincérité. J'ai espoir qu'il comprenne et fasse fi de son désaccord vis-à-vis de mes pratiques, comme Michael était soumis de le faire par amour pour son épouse.
Nino s'avance entre mes jambes, pose ses mains sur les miennes, effleure mes cuisses de ses auriculaires. « J’ai bien cru que t’allais m’larguer. » Il souffle, sourire aux lèvres qui se ricochent contre mes lippes. « J’ai compris… » Il poursuit et mes pupilles se rivent contre les siennes, se noient dans ses orbes étincelantes comme si je comptais en dérober la valeur, la richesse, l'authentique ; comme si l'espace d'une seconde, j'avais cœur à m'y réfugier, je le considérais désormais allié et ami. « J’suis personne pour te dire quoi faire et j’ai pas à m’énerver en te voyant te détruire si c’est c’que tu veux… j’suis mal placé pour faire la morale à qui que ce soit, hein… » Un sourire satisfait en coin apparaît sur mon visage, un éclat de malice égayant mon regard. Je sens ses doigts venir doucement libérer mon visage d'une mèche rebelle, je soupire doucement, mon palpitant empruntant une cadence différente de la précédente. Le soulagement, la reconnaissance, la félicité et surtout : l'appartenance composent cet orchestre. « T’as besoin d’grimper aux rideaux t’as dis. » Un rire file entre mes lèvres. « En effet. Pas toi ? » Sa main retrouve la mienne, il la porte à son cœur que je sens marteler sa poitrine. D'un mouvement de mes jambes, j'entraîne l'italien davantage contre moi, réduisant considérablement la distance entre nos deux corps. « C’est tout l’effet qu’tu m’fais. » Mes yeux décrivent ses traits, son visage désormais qu'à quelques centimètres du mien. « Te voilà romantique ? » Je ferme néanmoins momentanément les yeux, savourant son souffle chaud coulant sur mon visage, avant de les ouvrir et les lever au Ciel, provocante. « Tout l'effet, vraiment ? » Je joue, affiche une mine déçue et aguicheuse, comme si j'en espérais davantage, comme si ce n'était pas assez. « Absolument tout l’effet qu’tu m’fais… » Mes doigts sont désormais attirés sur son entrejambe dont le désir se faire sentir à travers l'étoffe du jean. « Voilà qui est plus juste, » je commente, insolente, avant de me redresser et me rapprocher du rebord du comptoir.
Mes perles azurées effleurent longuement ses iris, ma main masse suavement sa virilité s'érigeant sous son pantalon puis mes doigts viennent se loger sévèrement dans les attaches de sa ceinture, sécurisant la présence du garçon contre moi. Mes lèvres prenne alors périlleusement, fougueusement, assurément, possession des siennes. Comme s'il s'agissait d'un besoin aussi violent que cuisant, d'un exigence ardente et consummante ; comme s'il me fallait annihiler ce jour cette privation et goûter enfin réellement à sa bouche, caresser différemment sa langue de la mienne. Une de mes mains vient caresser sa joue puis maintenir sa mâchoire tandis que j'oeuvre pour que ce baiser gagne en ferveur ainsi qu'en fougue. Mon rythme cardiaque s'accélère exponentiellement, son parfum m'envahit, sa chaleur m'enrobe toute entière et il me paraît soudainement impossible d'être rassasiée. Malgré moi, j'abandonne sa bouche, mes dents glissant contre sa mâchoire puis son cou, pendant que mes doigts libéraient, assurés et déterminés, l'italien de la pression de son jeans.
Dernière édition par Allie Oakheart le Sam 29 Aoû - 21:08, édité 1 fois
« Te voilà romantique ? » Ca l’fait rire l’italien, romantique, si elle veut, lui avait bien d’autres choses derrière la tête qu’être réellement romantique à ce moment-là. Nino avait du mal à comprendre ce qu’il se passait dans sa tête à l’approche d’Allie. Il avait du mal à saisir pourquoi elle avait tant d’emprise sur lui, pourquoi elle arrivait tant à l’apaiser et pourquoi il s’inquiétait pour elle sans cesse. Au-delà de ses impulsions sauvages et charnel, l’italien ressentait toujours une énergie dès lors qu’elle était présente, cette envie d’elle, ce besoin de protection, cette envie de proximité. Il était attiré vers sa voisine par une force incontrôlable. Il était sûre d’une chose l’italien, c’est qu’il n’avait d’yeux que pour Adèle, mais à l’heure, plutôt, à la seconde où Allie était dans les parages, elle prenait le contrôle. Ça en était aussi excitant que flippant, parce que s’il avait envie de mettre toutes les chances de son côté pour faire en sorte d’être une meilleure personne pour Adèle, pour la convaincre qu’il était prêt à être quelqu’un de nouveau pour elle, il n’en était plus du tout sûre quand la Oakheart était dans le coin. On n’pouvait faire plus rapprocher, si l’italien sentait la pression monter, il devait en être autant pour sa voisine à en croire son comportement. Ses yeux en disaient long sur ce qu’elle avait derrière la tête et l’italien en était déstabilisé à nouveau. « Absolument tout l’effet qu’tu m’fais… » il ravala sa salive, attendant un signal pour pouvoir aller plus loin, il n’était plus sûre de rien, il n’avait pas envie de faire un faux pas, voulant la laisser à nouveau prendre le dessus. Elle était joueuse, elle était tactile à son tour, laissant les doigts glisser jusqu’à l’entre-jambe de l’italien dont le tissu était bien bombé. Impossible de se contrôler. Elle prenait le dessus sur tous ses sens. « Voilà qui est plus juste, »