Sitôt rentrée dans le restaurant, Grace ne peut s’empêcher de se faire la réflexion que c’est un petit peu too much. L’ambiance qui se veut pourtant décontractée dénote quelques élans luxueux, petit accompagnement de piano en fond musical en prime, et ça ramène Grace à sa réflexion originale quand elle s’est habillée pour la soirée : mais qu’est-ce que je vais foutre là ?. Elle chasse autant que possible la sensation d’incongruité qui l’envahit parce que de toute façon, trop tard. Elle est là, carton d’invitation en main, revêtue d’un ensemble tailleur-chemise qu’elle avait mis trente minutes à boutonner au lieu d’habituellement dix, prête à rencontrer qui que soit la personne qu’elle était destinée à rencontrer ce soir.

A mesure que les minutes s’égrainent les tables se remplissent et enfin, on donne à Grace son numéro. Peu d’hésitation : la jeune femme se presse jusqu’à celle-ci, s’installe avant qu’on ne remarque sa démarche un peu bancale ou son bras replié, et se hâte de lorgner les autres personnes présentes : un nombre relativement équivalent d’hommes et de femmes, plus ou moins habillés pour l’occasion, plus ou moins nerveux selon les grimaces placardées sur leurs visages. Un point commun entre tous : personne ne semble vraiment savoir ce qu’il fait ici, et chacun oscille entre les tables jusqu’à trouver la sienne. Grace, elle, attend patiemment son ou sa partenaire pour commencer la soirée, mains posées sur la table, guettant chaque personne comme sa potentielle première rencontre. Un tout petit homme roux, une femme au sourire qui doit lui foutre des crampes, un homme aux talents de maquillage qu’elle aurait aimé connaître et rien que pour ça, elle espère que ce sera lui, qui s’arrêtera devant sa table.

Rien du tout : l’homme au parfait eyeliner continue sa tournée et Grace commence à se demander si son promis ne s’est pas perdu dans le flot, ou tout bêtement barré en la voyant de loin. Les quelques minutes qui la séparent de son inconnu semblent se dérouler comme des heures, et Grace réalise que les rencards n’ont même pas encore commencé quand enfin celui-ci se présente à elle. Le grand brun bien coiffé à la barbe naissante s’assoit en face d’elle, et elle retient à peine son soupir de soulagement : “Putain. J’ai cru que j’allais passer la soirée seule, ou qu’ils avaient oublié de me mettre avec quelqu’un, ou une connerie comme ça.” Points de distinction : 0/10. Grace s’en fiche, retrouve instantanément son aplomb et offre un large sourire au jeune homme : “Grace. Enchantée. Premier speed dating ? Parce que moi oui, et j'ai pas la moindre idée de ce qu'on est censés faire. On commande à boire ?”

@Ash Shephard

On ne change pas une équipe qui gagne sauf que là c'est loin d'être gagné. En effet, Ash n'est pas du genre ponctuel et ce jour là il manqua de peu de rater son rendez-vous. Enfin ce speed dating où il c'est inscrit, il ne sait pas trop bien pourquoi d'ailleurs. Il n'a jamais eu besoin de ça pour faire des rencontres. Mais il fût tenté par cette expérience inédite. Ash ce mit donc sur son trente et un pour une fois. Il allait falloir faire une croix sur le calendrier parce que le voir avec un costard franchement ce n'est pas dans ses habitudes. Pas question de ce raser, fallait pas trop lui en demander non plus.

Le jeune homme arriva sur les lieux un peu essoufflé de sa course. Perdu dans un premier temps, il chercha du regard quelqu'un pour le renseigner sur le déroulement de la journée. C'est fou le monde qu'il pouvait y avoir. Les gens étaient si désespéré que ça pour avoir recours à ce genre de truc ? Les profils étaient assez variés. De la jeune femme recouverte d'une tonne de maquillage qu'on aurait pu lui retirer au moins deux centimètres de surface ! Et une autre franchement pas attirante aux yeux de Ash avec son accoutrement des plus vulgaire. Mon dieu qu'est ce que je fous là ce disait-il tout bas. Une animatrice lui indiqua enfin sa table. Il s'y rendit un peu gêné d'arriver quelques minutes en retard. Sa partenaire s'adressa à lui complètement décomplexé. Ce qui mit à l'aise toute suite Ash < Désolé, enchanté la "connerie" c'est moi > Il lui souria d'un air amusé. La soirée s'annonçait sympathique. Grace était une jeune femme plutôt simple. Apparement elle non plus n'était pas une habituée des tailleurs et de ce genre soirée bling bling. Elle ce présenta tout naturellement à lui. Il lui tendit la main à défaut de lui faire la bise. Il ne fallait pas effrayé sa partenaire à la première occasion < Jolie prénom, Moi c'est Ash Shephard, mais appelle moi Ash c'est plus rapide >. Ash lui adressa son sourire charmeur c'était plus fort que lui. Il leva la main pour faire signe à la serveuse de leur rapporter à boire. Comme à son habitude pour lui ce sera Whisky. Puis il ce tourna vers Grace pour enfin entamer ce speed dating. Ils étaient censé apprendre à ce connaitre dans un temps records. Il n'allait pas falloir passer par quatre chemins. < Alors non je ne suis pas un adepte de ce genre de concept. Je me suis laissé tenter par l'expérience. Et je vois que je n'ai pas eu tort, le hasard fait bien les choses > Il plongea son regard dans le siens ce disant qu'elle était plutôt charmante en plus d'être sympathique. < Parle moi un peu de toi ! Tu fais quoi dans la vie ? Qu'est ce qui t'amène à venir faire ce speed dating ?> La serveuse vint leur amener leurs boissons. Ash fit entrechoquer son verre contre celui de Grace < A cette journée > Le jeune homme écouta sa partenaire attentivement, curieux d'en apprendre plus sur elle. L'idée ce n'était pas de l'a mettre dans son lit mais au moins de créer un petit brin d'amitié. Mais même si l'idée première n'était pas de trouver l'âme soeur car il était "censé" l'avoir déjà trouvé, il ne pu s'empêcher de lui faire son petit numéro de charme.

@GRACE COUGHLIN

En attendant l’arrivée de son partenaire, Grace n’arrive pas à s’empêcher de se tortiller sur sa chaise, lutte contre l’envie de sortir son portable pour essayer de trouver une échappatoire possible - l’Île aux Pingouins, un potentiel appel d’urgence de sa voisine parce que son chat fait des conneries dans l’immeuble, mais rien. Elle n’a pas l’habitude d’être assistée dans ses rencontres, la jeune femme, ni que celles-ci soient guidées, d’ailleurs. Ses rencards commencent souvent sans être décidés et se finissent là où l’ambiance la mènent - le clair, le précis de l’intitulé de la chose la bloque un peu. Qu’est-on censé dire à une personne qu’on vient de rencontrer quand on ne sait rien d’elle ? Où est la spontanéité dans un échange pré-établi, programmé, et surtout timé à la minute près par les inconnus qui décident de votre compatibilité ? Grace n’avait jamais appris à se vendre, elle avait toujours marché à l’instinct, que ça plaise ou intimide, et s’était laissée guider par ce qui ressortait de ses échanges. Même ses brefs échanges sur Tinder n’avaient conclu à rien de plus qu’à un rencard avec un mec qui avait fini par devenir un bon pote, et sa vie amoureuse trop floue et confuse l’avait toujours retenue de tenter quoi que ce soit avec quiconque.

Puis, finalement, le premier date du soir s’était présenté un peu essoufflé, mais propre sur lui, avec un sourire d’excuse qu’elle avait d’ores et déjà décidé qu’elle appréciait. < Désolé, enchanté la "connerie" c'est moi >, qu’il lui avait répondu tout de go, et Grace s’enfonce un peu plus dans son siège, un peu moins tendue qu’en début de soirée : “Fais gaffe, le surnom risque de coller.” Elle enchaîne en se présentant, parle peut-être un peu trop, parce qu’à ce stade il valait mieux combler les possibles blancs que de passer une potentielle demi-heure douloureuse à lutter pour démarrer une conversation intéressante. < Jolie prénom, Moi c'est Ash Shephard, mais appelle moi Ash c'est plus rapide. > Shephard. Le nom met quelques minutes à monter à son cerveau fatigué et même une fois que c’est fait, l’information ne fait pas immédiatement tilt. Au lieu de quoi, elle commande une bière, se fichant un peu d’être classifiée comme beauf (mieux valait partir sur une la vérité plutôt que de se faire passer pour une autre, c’est ce que lui avait toujours dit son père). < Alors non je ne suis pas un adepte de ce genre de concept. Je me suis laissé tenter par l'expérience. Et je vois que je n'ai pas eu tort, le hasard fait bien les choses. > Grace répond à la flatterie d’un large sourire ponctué d’un haussement de sourcils. Elle a envie de sortir une blague sur les handicapés, mais elle se retient, encore un moment en tout cas.

< Parle moi un peu de toi ! Tu fais quoi dans la vie ? Qu'est ce qui t'amène à venir faire ce speed dating ?>

Elle récupère son verre et remercie la serveuse, qu’elle suit du regard un instant sur son chemin du retour. C’est qu’elle ne s’attendait pas forcément à rencontrer un homme, d’autant en ayant précisé son orientation, mais qu’importe - et ça la ramène à la question posée. “Alors, si je dois être honnête avec toi…” Elle se penche un peu par-dessus le bord de la table en direction du prénommé Ash, et souffle un peu plus bas : “Tu vois le mec à la table juste à ta droite, là ?” Elle se mord les lèvres, prétend hésiter, puis abdique : “Je cherche quelqu’un qui peut l’abattre. Job clean, 500 000$, et on en reparle plus jamais.” Elle attend que la blague fasse son effet, sauf que la serveuse revient poser leurs verres et interrompre leur aparté. Une nouvelle fois, Grace rencontre brièvement son regard, et elle se retrouve trahie par un sourire idiot : “Nan, j’me fous de ta gueule. Aucune idée, non plus. Je suis pas sur Brisbane depuis si longtemps que ça et j’aime bien rencontrer des nouvelles têtes.” La réponse la plus bateau qui puisse exister. Dommage, elle aimait bien l’idée de trouver un tueur à gages. Elle trinque de bonne grâce avec le jeune homme et poursuit sa réponse : “Je suis photographe, sinon. De plateau. Tu vois les posters pour les films au cinéma ? C’est mon job.” Elle boit la première gorgée de sa bière triple avant de renvoyer la balle : “Et toi, alors ? Attends, je devine : Flic sous couverture ? Nutritioniste ? Dentiste ? Non : urbaniste. Quelque chose en -iste.” Elle brandit un index victorieux en direction d’Ash, puis le repose. “J’abandonne : dis-moi tout sur toi.”

@Ash Shephard

Sa partenaire avait le mérite d'avoir le sens de l'humour. La soirée s'annonçait tout sauf mortellement ennuyeuse. < Fais gaffe, le surnom risque de coller.>  Elle enchaîne en se présentant. Ash lâcha un rire. Il ne s'attendait pas qu'elle réplique ainsi. Il lui souria en hochant la tête en guise de validation. Des surnoms il en avait déjà, un de plus ...! < Alors, si je dois être honnête avec toi… >Elle se penche un peu par-dessus le bord de la table dans direction, puis souffle un peu plus bas : < Tu vois le mec à la table juste à ta droite, là ?” > Elle se mord les lèvres, prétend hésiter, puis abdique : < Je cherche quelqu’un qui peut l’abattre. Job clean, 500 000$, et on en reparle plus jamais > Ash fronça les sourcils. Elle venait vraiment de lui demander de faire tueur à gage pour ses beaux yeux ? Il ce retourna discrètement, observa assez longtemps l'homme en question. Il regarda de nouveau Grace et lui afficha un rictus < OK ! > Les défis ? Il adorait ça !! La jeune femme venait de rentrer dans un jeu dont elle allait regretter de c'être lancé. Surtout avec lui ... Ash fit glisser sa chaise derrière lui pour enfin ce diriger vers l'inconnu. La serveuse l'intercepta en lui disant qu'il n'avait rien à faire là. Il lui chuchota quelque chose à l'oreille. Quoi ? On ne le saura pas, mais en tout cas elle le laissa libre de ses mouvements sourire aux lèvres. Le jeune homme interrompu la conversation du dating d'à côté puis s'adressa à l'homme en question. Soudain un fracas de chaise rompu le brouhaha qui régnait dans la salle. La cible venait de quitter la pièce en s'excusant d'un pas rapide. Ash ce retourna et regarda Grace par dessus son épaule en riant, trop fière de sa connerie. L'organisatrice vint vers lui en le réprimandant. Elle essaya de comprendre ce qui c'était passé mais il n'y avait rien à comprendre. L'homme avait subitement quitté le speed dating sans ce justifier. Et il ne reviendra pas, ça c'est sûr ! Ash regagna sa place en s'asseyant fièrement sur sa chaise qui avait prit des allures de trône le temps d'un instant. Il ce pencha exactement de la même façon qu'elle l'avait fait quelques minutes avant. Ses lèvres effleurèrent son oreille. Il lui parla d'une voix suave volontairement < Je crois que tu me dois 500 000$ ... > Elle devra surement hypothéquer sa maison ou vendre son corps pour pouvoir lui verser une telle somme. Mais c'est elle qui le lui avait proposé après tout. Ash recula pour avoir son visage face au siens. On pouvait voir un sourire triomphant sur son visage. Bon joueur, il lui proposa une option. < Je préfère le cash en petite coupure ! Il lui fit un petit clin d'oeil Mais je te propose une option ! Alors soit tu me donne les 500 000$  ou ... il fit mine de réfléchir à son tour en ce mordillant la lèvre supérieur. Ou un gage ! Humm ... EMBRASSE MOI ! Ouais embrasse moi ! Mais un vrai baiser pas un bisous volé hein. > Oui ... il venait de lui demander de l'embrasser ... Il n'avait pas froid aux yeux pour ces conneries là. Mais il ne lui avait pas demander ça par hasard. Il avait très bien vu le petit jeu de Grace et  qu'il avait 99% chance qu'elle préfère lui verser cet argent plutôt que de fourrer sa langue dans sa bouche. Il patienta jusqu'a ce qu'elle face son choix.

La serveuse revint avec leurs boissons et Ash n'en manqua pas une miette. Grace ne pouvait s'empêcher de relooker la jeune femme. Bon il est vrai qu'elle n'était pas vilaine et pas farouche non plus. Il souria en coin en observant la scène. < Nan, j’me fous de ta gueule. Aucune idée, non plus. Je suis pas sur Brisbane depuis si longtemps que ça et j’aime bien rencontrer des nouvelles têtes. > Sa ! Il l'avait bien vu qu'elle s'en foutait royalement de sa gueule. Ash n'y était pas vraiment habitué. En principe ses beaux yeux bleus suffisaient à faire fondre ces dames. Mais là il était tombé sur un OS. Un os qu'il avait bien envie de ronger. Lorsqu'elle lui répondit cette réponse plus que bateau et avec ce sourire idiot qui l'a trahissait, elle venait de ce vendre littéralement ; Ash avait l'impression de voir un panneau lumineux au dessus de la tête de la jeune femme. Avec des néons clignotant disant "Je suis lesbienne CONNARD". Il posa sa main sur la sienne en l'a regardant tout sourire < Putain je nous ai trouvé un point commun ! Brouteur de minou > Il avait osé ... Oui c'était du tout Ash. Sans la moindre hésitation il venait jeter un pavé dans la mare. < On est fait pour s'entendre > Il joua de ses sourcils avant de ce rassoir dans le fond de sa chaise en poussant un soupir. Il eu un blanc puis Grace enchaina sa présentation mine de rien. < Je suis photographe, sinon. De plateau. Tu vois les posters pour les films au cinéma ? C’est mon job. > Il hocha la tête tout en l'écoutant. Mais il ne pouvait s'empêcher d'imaginer Grace en charmante compagnie ... L'idée de ce retrouver au milieu de ce duo ne lui aurait pas déplu... Mais il revint vite de ses pensées impures lorsqu'elle lui retourna la question. < Et toi, alors ? Attends, je devine : Flic sous couverture ? Nutritioniste ? Dentiste ? Non : urbaniste. Quelque chose en -iste. > Elle brandit un index victorieux en direction d’Ash, puis le repose. < J’abandonne : dis-moi tout sur toi. > Il souria tout en réfléchissant. Un métier en -iste ... Il ce mit à penser tout haut < Humm... en -iste....Plaquiste , Echangiste (sa lui avait échappé) Garagiste ! Oui je suis garagiste ou plutôt mécanicien. Tu vois le mec sexy qui répare ta voiture, et bien c'est moi ! >
Il en pu s'empêcher de compléter sa phrase en utilisant une voix remplie de bonne intention < Mais je touche à tout ... Enfin je peux réparer tout et n'importe quoi > Il lui adressa un sourire en coin tout en agrippant son verre pour y boire une gorgée. Qu'il reposa en regardant son contenu < Tu voulais peut-être un Whisky ? Ou ...> Non il n'allait pas faire ça ... < ...juste un doigt (dit-il à la vitesse de l'éclair que c'était à peine perceptible) Mais un Whisky d'abord ? > Si et la tête la première ! Il pouvait être lourd parfois mais au moins on rigolait bien. C'était bon enfant et sans sous entendu...enfin ...presque ! Femme qui rie femme qui ? Ouais c'était officiel. Grace venait de lui prouver que le speed dating pouvait être franchement sympa. Elle voulait tout savoir sur lui. Qu'il en soit ainsi. Avec elle il sentait qu'il pouvait tout lui balancer sans la moindre honte. Le feeling passait bien en sa compagnie et ce n'était pas pour lui déplaire. < Je mesure 1M75, je suis déjà monté à cheval, j'ai un chien qui ressemble plus un loup qu'a autre chose, je ne bois pas de café je n'aime pas ça mais plutôt une tasse de chocolat chaud, je joue de la guitare à mes heures perdus, ma boisson c'est le whisky mais sa je pense que tu l'avais saisi ... j'aime les jolies femmes ! Mais la femme que j'aime le plus sur terre c'est ma soeur Adèle ...j'ai réaliser mon rêve de gosse de posséder une Shelby 500, mon numéro de portable c'est le 06 73 67 29 68, j'adore les glaces au chocolat, je déteste les brocolis, j'habite le numéro 8 sherwood road à Toowong, je bosse à dream car, je suis poilu mais pas trop ... Si tu as d'autres questions n'hésite pas, je veux être un livre ouvert pour toi ! > Il avait tout balancer sans la moindre honte ni hésitation. Ils échangèrent quelques rires face à toutes cette ribambelles d'informations loufoques. Ash était comme ça, entier et sans complexes.

@GRACE COUGHLIN

En cas de nervosité ou de stress paralysant, Grace trouve particulièrement utile et efficace de désamorcer l'atmosphère à bon coup de blagues plus ou moins bien senties, juste histoire de : ça permet de situer si la personne en face a de l'humour ou non, et jusqu'à quel point on peut la titiller. Avec son humour parfois un peu lourdingue, elle se situe d'entrée avec la plupart des gens de cette manière. Par contre, rarement s’attend-elle à ce que le jeu lui revienne en pleine face. Dans le contexte présent, elle ne se doutait pas qu’Ash allait se lever pour aller voir le type qu'elle vient de lui désigner, et elle se sent un peu obligée de vérifier qu'il ne prend pas de couteau avec lui pour régler son compte au pauvre homme. Mais non : il lui chuchote un truc, l'échange dure à peine plus de trois secondes, et l'homme se lève sans égard pour sa chaise ou sa compagne pour quitter les lieux sans demander son reste. C’est un Ash victorieux qui revient face à la jeune femme, complètement déconfite et prise de court. “Mais t’es dingue ! Si ça se trouve c'était mon prochain rencard. T’as peut-être fait fuir mon âme sœur.” L’aplomb dans ses mots se fait un peu désirer, mais elle est prête à jurer que quoi qu'il se soit passé, elle est désolée pour le pauvre homme.

< Je préfère le cash en petite coupure ! Alors soit tu me donne les 500 000$  ou… Ou un gage ! Humm ... EMBRASSE MOI ! Ouais embrasse moi ! Mais un vrai baiser pas un bisous volé hein. > Le regard circonspect qu’elle lui retourne est gage à lui tout seul d’un refus rapide et sans douleur. Amusée, elle se redresse dans son siège avant de lui répondre, aussi posément qu’elle le peut : “Oui, très bien, mais est ce qu'il est mort ?” Elle appuie ses mots en haussant les épaules, faussement désolée pour son compagnon du soir. “Alors, j'ai pas précisé, hein, mais je voulais une preuve, du genre sa tête dans un vivarium. T’as cru que ça marchait comment, le business tueur à gages ? Tu envoies juste un texto ‘hoplà c’est bon’ et on te vire le fric sans te demander de preuves ? C’est un peu naïf, jeune homme.” Fière de sa parade, elle lui retourne son plus beau sourire victorieux, que ça suffise à le décourager ou non, et elle reprend le cours de la conversation avec une aisance plus prononcée. La serveuse revient rapidement avec leurs boissons, un peu moins souriante depuis les tribulations du jeune homme, mais toujours serviable, et l’échange de regard entre les deux femmes semble interpeller celui-ci : < Putain je nous ai trouvé un point commun ! Brouteur de minou. On est fait pour s'entendre >, poursuit-il. Léger froncement de sourcils : aucune malice dans le ton de l’autre, mais peut-être est-il trop tôt pour dégager un possible procès d’intention.

“Comment t’as su ? C’est les ongles courts ou la serveuse qui t’ont mis sur la bonne voie ?”

Elle ne retient pas une pointe de sarcasme, toute occupée qu’elle est pourtant à siroter sa bière. Elle imagine que ce n’est pas le genre d’aveux auxquels on s’attend lors d’un speed dating face à une personne du sexe opposé. Pourtant, Grace avait bien précisé qu’elle n’avait pas d’intérêt pour les hommes. Elle répond néanmoins à sa question, puis essaie de deviner son métier, à lui. Quatre, cinq, potentiellement une quinzaine d’erreurs plus tard, Ash s’est pris au jeu, lui aussi. “Ah oui ? Tu peux aussi réparer tes conneries et récupérer le mec que tu as fait fuir ou c’est hors de ton champ de compétences ?” La référence cinématographique qu’il lui semble ensuite déceler lui échappe totalement mais elle tente quand même le coup : “Vous savez ce que ça fait déjà un doigt, Larmina ?” Elle s’accoutume lentement à l’ambiance, à ce personnage haut en couleur qui ne recule devant aucune blague aussi grivoise soit-elle, et soudain ne plus tenir le rôle de la beauf en chef ne la dérange plus autant que ça.

Elle laisse le jeune homme se présenter et l’écoute avec attention, sourit à ses singeries. Elle l’aime bien, finalement, avec ses farces innocente et son enthousiasme face à tout. L’antithèse même de ce qu’elle s’attendait à vivre ce soir en venant ici, mais ça ne lui déplaît pas pour autant. Au contraire, elle s’en sent presque plus à sa place. “Chouette. Maintenant je sais exactement où aller et à quelle heure si j'ai besoin de cambrioler une maison. Tu t'étonneras pas si tes 500 000$ viennent de chez toi.” Son sourire dévoile toutes ses dents avant qu’elle poursuive : “Il me manque juste ton numéro de sécurité sociale et on est bons.” Et c’est là que l’information monte, soudain, comme ces choses qu’on oublie puis dont on se souvient d’un coup, en plein milieu de la nuit, quand ça ne sert plus à rien : “Shephard. Adèle. Mais t’es le frère d'Adèle ! Ash !” Et enfin, ça  y est, elle le replace. Elle n’a jamais croisé le frère de son amie, à défaut d’en avoir entendu parler comme d’un bon gamin, juste un peu lourd parfois. Elle plisse les yeux, comme pour aligner le frère et la soeur dans sa mémoire, et l’idée qu’elle s’est faite de lui colle à peu près avec la présentation qu’il se fait de lui-même. “Noooon ! Incroyable, j'ai failli devoir embrasser un fœtus !” qu’elle souffle, plus bas, comme pour elle-même, toujours pas remise. “Je connais ta soeur, on va à l’hôpital ensemble.” Un salon de luxe pour speed dating, un hôpital, ce sont des lieux de rencontre comme tant d’autres.

“Ok, alors, Ash, petit frère d’Adèle, et, putain, je vais avoir du mal à me faire à l’idée, mais soit ; autre question : t’as dit quoi au mec pour le faire fuir comme ça ?”

Parce qu'elle veut savoir, elle doit savoir, elle ne partira pas sans savoir. Elle s’oblige à se rafraîchir avec plusieurs gorgées de bière pour faire passer la révélation qu’elle aurait du avoir beaucoup plus tôt dans la soirée. Elle se demande comment elle pourra bien expliquer l’extraordinaire de la chose lorsqu’elle recroisera Adèle à l’hôpital la semaine prochaine. “Et qu’est ce que tu fais à cette soirée, toi ? Tu m’as pas l’air du genre à se poser.” La phrase pourrait être orientée, porter des espoirs, mais c’est plus fort qu’elle : maintenant qu’elle connaît son lien avec Adèle, elle le prendra à vie pour un chérubin un peu capricieux.

Spoiler:

< Mais t’es dingue ! Si ça se trouve c'était mon prochain rencard. T’as peut-être fait fuir mon âme sœur. > La voilà qu'elle le réprimande d'avoir fait fuir cet homme. Non mais franchement ! Elle ne sait pas ce qu'elle veut. Dans sa tête il ce dit qu'elle le prenait vraiment pour un con car il avait capté que ce genre d'individu ne l'intéressait pas. Mais c'était de bonne guerre. < Croit moi, tu n'as rien perdu, et puis tu m'as moi > Elle lui avait tendu la perche, il l'avait attrapé. C'était trop facile. Comme il l'avait si bien prévu, elle ce dégonfla. Ha ! Pas drôle... Il aurait bien voulu savoir ce que ça faisait d'embrasser une lesbienne. Mais le speed dating n'est pas encore fini ! Ash allait s'armer de patience et travailler sa proie gentiment mais surement.  < Oui, très bien, mais est ce qu'il est mort ? En plus elle ne lui faisait pas confiance ! Nous vla bien. < ça ne serait tardé > Dit-il en regardant sa montre avec sérieux. L'espace d'un instant il ce prit pour James Bond et il prenait ce rôle très a coeur. < Alors, j'ai pas précisé, hein, mais je voulais une preuve, du genre sa tête dans un vivarium. T’as cru que ça marchait comment, le business tueur à gages ? Tu envoies juste un texto ‘hoplà c’est bon’ et on te vire le fric sans te demander de preuves ? C’est un peu naïf, jeune homme > Ash l'a regarda sourire en coin, il n'avait pas dit son dernier mot < Mais je n'ai pas pour habitude de me salir pas les mains gente dame. Quelqu'un s'en chargera pour moi je n'en doute pas. > Il menait son plan sur les bouts des doigts et il voyait bien que Grace était bien agacé de ne pas comprendre le pourquoi du comment, du parce que ! Parce que Ash Shephard troisième du nom, oui oui, gère la situation; Enfin il croit.

Voilà la serveuse, il lui annonce qu'il sait, qu'il l'a grillé à son propre jeu. Elle fait mine de ne pas comprendre mais ça ce voit comme le nez au milieu de la figure. Grace aime les femmes autant que Ash kiff les avoir dans son lit. C'est un sacré point commun pour le coup. Limite ils vont ce battre pour cette serveuse et sa jupe beaucoup trop courte. < Comment t’as su ? C’est les ongles courts ou la serveuse qui t’ont mis sur la bonne voie ? > La serveuse bien évidement, tu l'as relook d'une force. Il n'avait même pas remarquer ses ongles courts. Trop occupé à regarder plus haut ... < Humm...laisse moi réfléchir ...> Il plaça son index devant ses lèvres en faisant mine de réfléchir quelle connerie il pourrait sortir. < Surement l'a façon dont tu mate cette femme Dit-il en désignant la serveuse du regard. Mais surtout ton refus de m'embrasser ! T'es bien une des rares fille qui ne veut pas savoir ce que ça fait de sentir ma langue danser la valse contre la tienne > Ash s'amusa à sortir sa langue entre ses doigts en simulant je ne sais quoi ... mais Grace devrait saisir le message.

< Ah oui ? Tu peux aussi réparer tes conneries et récupérer le mec que tu as fait fuir ou c’est hors de ton champ de compétences ?” La jeune femme fit référence à ses nombreux talents dont celui de réparer n'importe quoi. Il aurait préféré qu'elle lui propose autre chose à rafistoler mais il fit avec avec une pointe d'amertume. < A l'heure qu'il ai il doit ce vider de son sang. Je veux bien te le ramener mais je pense qu'il ne te sera d'aucunes utilité. A moins tu sois une fétichiste du taxidermie ? > Ash lâcha un petit rire sournois avant reprendre son verre de Whisky pour y boire une gorgée. < Vous savez ce que ça fait déjà un doigt, Larmina ? > Il fit mine de pas comprendre. Si elle ce met elle aussi à faire des références cinématographique alors c'était partie pour une soirée cinéma. Donc ... il répliqua avec plaisir. < Non mais il me tarde de savoir > Sa voix était remplie de sous entendu. Il joua à nouveau de ses sourcils tout en l'a regardant d'un air amusé. < Et toi tu sais ce que c'est ? > Dit-il en lui montrant son stylo à mine rétractable. Avant qu'elle ne répond il s'amusa à faire sortir et entrer la mine de son crayon avec beaucoup d'interêt. < Il s'agit d'une arme redoutable ... Il ce charge et ce décharge comme ceci. Chargé, déchargé ... chargééé...déchargéééé ... C'est une arme fiable dit-il en glissant son doigt délicatement sur le stylo d'une façon très subjective  ferme... et qui a un coefficient de pénétration non négligeable ! > Ash amena son crayon à ses lèvres tout en regardant sans retenu sa partenaire. Peut-être lui fera t-il changé d'avis sur la gente masculine. Cela éveillera peut-être l'envie à Grace de connaître enfin l'orgasme avec lui. Ou pas ...

Le jeune homme venait de ce dévoiler à elle sans filtre. Pas de blabla. Il lui avait donné volontairement des indications bien précise dans le cas où lui viendrait l'idée de venir lui rendre une petite visite !! Ash ce fera un plaisir de lui payé une bière et de discuter de leurs talents en communs...
< Chouette. Maintenant je sais exactement où aller et à quelle heure si j'ai besoin de cambrioler une maison. Tu t'étonneras pas si tes 500 000$ viennent de chez toi.” Son sourire dévoile toutes ses dents avant qu’elle poursuive : “Il me manque juste ton numéro de sécurité sociale et on est bons. Ash fit rouler ses yeux avec une pointe d'amusement < Vient les chercher quand tu veux. Mais appel moi avant, comme ça je contrôlerai ton auto, c'est quand même bien mieux une voiture propre non ? A l'occasion je lui mettrais un petit coup de polish ... > Aucuns sous entendu ou presque ! La machine était lancé.

Soudain Grace s'exclama sans raison. Au début il ne comprit pas trop ce qu'il passait. Il faillit en faire tomber son stylo.< Shephard. Adèle. Mais t’es le frère d'Adèle ! Ash ! Ash resta perplexe et essayer de comprendre ce qui ce passer. Enfaite si il avait comprit. Grace connaissait sa soeur et c'était le drame ... < Noooon ! Incroyable, j'ai failli devoir embrasser un fœtus !> Je rêve où elle viens de le traiter de foetus ? Apparement oui ... Je peux t'en donner un de foetus si tu veux murmura t-il dans sa barbe < Je connais ta soeur, on va à l’hôpital ensemble >. A l'hôpital ? Mais y a pas un autre endroit que l'hôpital franchement pour ce voir entre nana ? Les filles sont chelou. < Genre tu l'a accompagne à sa chimio pour boire une tasse de leur café dégeulasse ? > A aucun moment il ne ce serait douté qu'elle aussi aurait pu être malade. La jeune femme ce portait bien et ne montrait pas de signe disant qu'elle aussi pouvait souffrir d'une quelconque maladie.

Bon Grace était tenace, c'est peu de le dire. Le mec qu'avait fait fuir Ash ne lâchait pas sa curiosité féminine. < Ok, alors, Ash, petit frère d’Adèle, et, putain, je vais avoir du mal à me faire à l’idée, mais soit ; autre question : t’as dit quoi au mec pour le faire fuir comme ça ? > Elle semblait victorieuse de sa nouvelle information sur sa famille. Et elle ne c'était pas fait prier pour le ridiculiser. Le jeune homme aurait pu l'envoyer chier gentiment et garder cette information pour lui. Mais il était bon joueur et ce pencha vers elle pour dévoiler son secret. < Tu n'es pas du genre à  lâcher pas le morceau toi ... Bon enfaite je me suis rendu compte que le gars portait encore la trace de son alliance sur son doigt. Je lui ai dis que sa femme le chercher et .... et la suite tu l'as connais. > Trop facile ! Ce genre de truc Ash aurait été le premier à y penser. Lui il portait également une alliance mais au bout de chaine. Ce n'était pas celle de sa dulcinée mais celle de sa mère décédée. Il l'a portait tout le temps autour de son cou.

Puis viens la question qui tue. LA question que Ash ne supporte pas car il ne sait jamais quoi répondre. Adèle le faisait chier avec ça ...car elle connaissait la réponse. < Et qu’est ce que tu fais à cette soirée, toi ? Tu m’as pas l’air du genre à se poser. > Il leva les yeux au plafond en croisant ses mains derrières sa tête. < Détrompe toi ! J'ai quelqu'un dans ma vie. Mais ça n'a jamais interdit de lire le menu nan ? > Il lui retourna la question, après tout c'était de bonne guerre < Et toi ? qu'est ce que tu fou là ? Mise à part pour relooker la petite serveuse et me traiter de foetus ? > Il posa sa main droite sur la table et s'amusa à taper ses doigts sur la surface, bien déterminer à savoir ce que Grace pourrait répondre à cette fatidique question. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle était comme lui. Un éternel coeur à prendre..

@GRACE COUGHLIN  

Spoiler:

“Une des seules femmes, carrément ? Je sais pas si je dois me sentir flattée, du coup.” Elle n’a pas trop de mal à le croire, non plus ; tout comme elle n’a pas tant de mal à comprendre comment le jeune homme s’est figuré qu’elle était lesbienne. Elle n’a pas particulièrement essayé de le cacher, au demeurant. “T’imagines pas que je suis un défi à relever, par contre. T’es trop jeune, et un peu trop barbu pour que mon avis change.” Si seulement c’était un avis, elle aurait sûrement opté pour la facilité, qui plus est. S’il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis, alors Grace en fait sûrement partie. Elle n’a jamais questionné son attirance pour les hommes, à partir du moment, où, une quinzaine d’années plus tôt, elle avait compris qu’elle ne voulait pas juste être la ‘meilleure amie’ des héroïnes de film et que son désintérêt pour l’idée d’avoir un amoureux n’était pas juste parce que les garçons étaient tous nuls. L’idée d’essayer avec le sexe opposé malgré tout, pour ne pas mourir idiote, ne l’avait même qu’à peine effleurée. Étrange perception, pour une aventurière comme elle, mais elle n’avait jamais considéré sa vie autrement et ça faisait partie de ces choses ancrées qui ne changeraient jamais.

Enième référence lugubre à un meurtre commis en bas de la salle où ils se retrouvent tous pour ce speed dating des plus communs, et Grace commence vraiment à se demander ce que son premier partenaire a pu infliger à leur voisin de table pour qu’il s’en aille aussi rapidement. Où est-il maintenant ? Est-il seulement en vie ? Dieu seul le sait, et Grace envie un peu ce vieil omniscient. “Ben je pensais pas en parler à ce stade de notre relation, Ash, mais oui : j’ai un faible pour les corps empaillés.” Ils se foutent ouvertement de la gueule l’un de l’autre, à présent ; plus question de revenir en arrière. Le jeune homme extirpe de sa poche un stylo, et mime la célèbre scène que Grace identifie immédiatement : mêmes références, bon point pour lui. “C’est la piquette, Jack. T’es MAUVAIS.” C’est à peine ironique : trop facile pour elle. “Non, sérieusement. Evite de tester la force de pénétration d’un stylo bille dans une femme en plein speed dating, ça n’a jamais marché pour personne.” Son regard est redevenu sérieux d’un coup d’un seul.

Puis ils passent aux connaissances plus approfondies et c’est enfin à ce moment là, après qu’Ash l’ait épelé pour elle, que la jeune femme arrive enfin à le replacer. Le petit frère d’Adèle, son amie de l’hôpital, et de la SPA, et son amie tout court. Celle qui a justement un petit frère de vingt-trois ans qui s’appelle Ash. Ca tombe sous le sens. “Non, on s’accompagne mutuellement à nos examens, mais avec des cafés dégueulasses quand même.” Elle se demande d’ailleurs comment il se fait qu’ils ne se soient jamais croisés dans d’autres circonstances avant ce soir. “J’ai eu un accident y a un moment”, précise-t-elle quand même, “j’ai des rééducations dans le même hôpital où ta soeur a ses suivis, alors on se croise souvent.” Et c’est grâce à Adèle qu’elle a adopté son chat, Kim Possible, mais elle s’arrête là. “Ambiance”, conclut-elle pour mettre fin au début de gêne qui s’installe et enchaîner sur des questions autour de la vie d’Ash. “Bien vu, pour le voisin de table. T’es observateur, mine de rien !” fait-elle, admirative. “Du coup, j’imagine que si on trouve un cadavre et des voitures de flic en bas à la fin de la soirée, je te devrais vraiment 500 000$. Tu déconnes pas avec le business, toi.”

Passage obligatoire à la question la plus courue ce soir : qu’est-ce qu’il fait ici ? Qu’est-ce qu’elle fait ici ? Qu’est-ce que chacun de tous ces participants attend, exactement, d’une rencontre éclair durant laquelle chacun essaie de se présenter sous son meilleur jour, au mépris de tout réalisme pourtant si charmant à ses yeux ? < Détrompe toi ! J'ai quelqu'un dans ma vie. Mais ça n'a jamais interdit de lire le menu nan ? > Elle cache son sourire un peu piteux dans une nouvelle gorgée de bière. Autrefois, n’importe quand, dans toute relation, c’est exactement ce qu’elle aurait répondu. Ce soir, le menu ne l’intéresse pas. Pourtant, elle n’a même pas commandé. “Oh, et ce quelqu’un est au courant que t’es ici à décimer des hommes mariés et draguer des lesbiennes ou…? Parce que j’imagine que c’est le genre de trucs qui passent mal dans un couple, non ?” La photographe retrouve son regard pétillant de malice et ses taquineries habituelles. Elle le perd à peine, quand Ash lui renvoie la question ; ou en tout cas, elle essaie de le maintenir. “T’insulter et mater la serveuse, c’est déjà pas mal, non ?” qu’elle plaisante, consciente d’avoir touché un point sensible en pointant l’âge d’Ash. Mais que fait-elle vraiment là, au fond ? Est-ce que c’est Alexandria, qu’elle essaie d’effacer comme ça, avec tant et plus d’acharnement, presque un an après leur rupture ? Elle pense à son ex mais ne ressent qu’une vague nostalgie. Ca l’énerve : elle n’a même plus sa coupable idéale à blâmer pour son vague à l’âme présent.

“Eh ben… Je te disais la vérité, en arrivant. Je sais pas trop, vraiment, c’est juste pour rencontrer des gens.” Elle pense à Lola et elle se demande si elle, elle a des plans pour la Saint Valentin, si on lui a proposé d’aller à un endroit de Brisbane qu’elle ne connaissait pas encore et que ça avait fait battre son coeur plus vite et fait disparaître tout le reste autour. Elle reprend une gorgée de bière. “J’ai pas vraiment envie de rencontrer quelqu’un dans l’optique d’une relation.” Elle se dit un instant qu'Alexandria n'a rien à faire là-dedans ; qu'elle la tient, sa coupable. Et cette fois-ci, c'est elle-même. La jeune femme finit sa bière cul sec, pose le verre et aplatit sa main comme pour interrompre la discussion une fois pour toutes : “Tu sais quoi, c’est chiant ces questions niveau Tinder débutant. Raconte-moi plutôt la plus grosse honte que t’aies eu avec une personne qui te plaisait. Et aussi si t’as des passe-temps ou des fétichismes bizarres. Moi j'aime bien le shibari, je crains pas l’étranglement et la plus grosse honte…” Elle lève les yeux vers le plafond, tapote la table de sa main valide et la frappe d’un coup sur la table, comme par peur d’être trop poule mouillée et pour sceller son geste : “Une fois, c’était en seconde, on avait, genre, cette soirée boum que notre lycée organisait, un peu comme le bal de promo mais pour les première année, tu vois. J’avais invité ma crush, elle avait dit oui, j’étais trop fière, et tout. Pris trois heures pour me préparer, suis passée la chercher avec ma mère, pas super classe mais tout va bien… On commence à danser avec tout le monde, et à un moment, elle se retourne, et frotte ses fesses contre moi.” Grace se masse le front, se prépare à perdre toute crédibilité face à Ash, grande inspiration prise en courage ultime. “Et moi, j’avais aucune idée de pourquoi elle faisait ça, ni de ce que c’était censé faire. Donc je me suis retournée et...j’ai frotté mes fesses contre ses fesses aussi.” Ca la fait rire aussi, peut-être un peu fort, mais elle s’en fout, elle est lancée : “Elle a compréhensiblement pas kiffé et a plus voulu m’adresser la parole après ça. Et j’ai été surnommée la femme chimpanzée jusqu’à la fin de l’année scolaire.”

@Ash Shephard

Flatté, elle pouvait l'être. Elle avait une force de caractère honorable et n'hésiter pas a dire le fond de sa pensée. Peut-être un peu trop pour le coup. Ash venait de ce prendre une claque lorsqu'elle lui annonça qu'il pouvait ce l'a ranger bien comme il faut. Même si il n'attendait rien de plus d'une hypothétique amitié. Entendre de la bouche d'une femme que c'était mort et enterré c'était toujours un peu décevant pour sa fierté. < Je me suis fait à cette idée t'inquiète. Loin de moi l'envie de me traverstir > Il laissa échappé un rire. Lui être éfféminé, les jambes et la barbe rasé à blanc ... trop peu pour lui. Un souvenir lointain brouilla cette soudaine envie de rire. Si bien qu'il ravala sa salive et devint toute suite plus sérieux.

< Ben je pensais pas en parler à ce stade de notre relation, Ash, mais oui : j’ai un faible pour les corps empaillés. > Ils se foutent ouvertement de la gueule l’un de l’autre, à présent ; plus question de revenir en arrière. < C’est la piquette, Jack. T’es MAUVAIS. > C’est à peine ironique. On ce serait cru à Bercy en plein show humoristique. Alors qu'autour d'eux l'ambiance était bien plus posé et romantique, leurs rires respectifs brisé ce silence trop présent dans cette salle. Quelques regards c'étaient posé sur eux. Mais les deux jeunes gens étaient plus concentré sur le propre conversation que celles qui ce passaient autour d'eux. < Non, sérieusement. Evite de tester la force de pénétration d’un stylo bille dans une femme en plein speed dating, ça n’a jamais marché pour personne. > Ash lâcha le stylo à la seconde où elle avait fini sa phrase comme si celui-ci était infesté par le coronavirus. Il bafouilla et ria niaisement < Sérieux ? Mais je ne faisais pas référence au stylo enfaite...enfin bref ... > Oui c'est ça arrête toi parce que là tu t'enfonce vraiment très loin ... genre le noyau de la terre.

La conversation devient plus "sérieuse". Faisant référence à Adèle. Les voilà qu'ils parlent d'hôpitaux. Un sujet pas très gaie en soi. Ash eu une pensée pour sa soeur terriblement malade. Son sourire, ses yeux pétillants avaient laissé place à un visage plus froid. Son regard ce perdit sur le bois de la table l'espace d'un instant...< J’ai eu un accident y a un moment >, précise-t-elle. < j’ai des rééducations dans le même hôpital où ta soeur a ses suivis, alors on se croise souvent >. Il ce sentit très con de pas avoir pu penser qu'elle était là bas pour une raison médical. Sa tomber sous le sens. Enivrer par la franche rigolade, il avait réussi à blaguer ce sujet. Il passa sa main des ses cheveux tout en serrant ses lèvres d'un air gêner < Merde ... bon rétablissement à toi .. >. Il eu un blanc ... leurs regards ce croisèrent timidement. Ash ce mit à griffonner sa feuille pour essayer de dissimuler sa gêne. Grace fini par enchaîner sur un sujet beaucoup plus léger. A savoir cet homme qui avait prit une grande place dans leur sujet de conversation. Bien qu'il avait prit les jambes à son coup il y a même pas un quart d'heure, il était bel est bien présent sur leurs lèvres. Ash prit une mine sérieuse, sourire en coin. La jeune femme venait de lui faire un compliment et il n'en était que plus fière.

Ash était venu ici sans trop savoir pour quoi au fond. Cela n'avait rien de bien sérieux à ses yeux. Juste l'occasion de dragouiller sans arrière pensé et pourquoi pas tisser des liens d'amitiés. Ses relations amoureuses étaient bien assez compliqué comme ça pour en rajouter une unième conquête. < Oh, et ce quelqu’un est au courant que t’es ici à décimer des hommes mariés et draguer des lesbiennes ou…? Parce que j’imagine que c’est le genre de trucs qui passent mal dans un couple, non ? > Le jeune homme balaya la salle du regard à la recherche de Jimena. Il est vrai que ça ne lui avait pas traversé l'esprit une seconde qu'elle puisse être présente ici. Et pourquoi d'ailleurs ? Pourquoi elle serait là ? Sa n'avait pas de sens ! Et pourtant ... Sa dulcinée était bien ici ... Il ne découvrirait que plus tard... < Non ... Et puis je ne te drague pas je discute. Il n'y a pas de mal à cela si ? > Il ne pu s'empêcher de repenser à sa compagne. Trop souvent absente ... Et Amy qui elle était au contraire beaucoup trop présente ... Sa main chiffonna sa feuille sans le vouloir. Ash ce sentit un peu bête et tenta de défroisser ce qu'il venait de chiffonner. Grace enchaina la conversation malgré elle. < Eh ben… Je te disais la vérité, en arrivant. Je sais pas trop, vraiment, c’est juste pour rencontrer des gens. > ... < J’ai pas vraiment envie de rencontrer quelqu’un dans l’optique d’une relation > Oui, c'est ce que tout le monde dit pour ce rassurer. Apparement la jeune femme avait souffert d'une relation précédente mais ne semblait pas vouloir en dire plus. Tout comme Ash empêtrer entre deux femmes... Cette conversation devenait pesante. Si bien que le jeune homme ne trouva rien à ajouter. Couper dans sa chique, il resta muet comme une carpe.

Grace avait du le ressentir elle aussi. C'est donc tout naturellement qu'elle enchaina sur un sujet bien plus "léger". < Tu sais quoi, c’est chiant ces questions niveau Tinder débutant. Raconte-moi plutôt la plus grosse honte que t’aies eu avec une personne qui te plaisait. Et aussi si t’as des passe-temps ou des fétichismes bizarres. Moi j'aime bien le shibari, je crains pas l’étranglement et la plus grosse honte…> Ash reste bouche bée devant les relations vraiment surprenante de sa partenaire. Sa mâchoire c'était presque décroché quand elle avoua aimer le shibari. Elle lève les yeux vers le plafond, tapote la table de sa main valide et la frappe d’un coup sur la table. Ash sauta de sa chaise. Il failli avoir une crise cardiaque. Cette femme le surprenait à chaque seconde. Grace continua de dévoiler ses plus lourds secrets sans qu'il n'ai rien à demander. < Une fois, c’était en seconde, on avait, genre, cette soirée boum que notre lycée organisait, un peu comme le bal de promo mais pour les première année, tu vois. J’avais invité ma crush, elle avait dit oui, j’étais trop fière, et tout. Pris trois heures pour me préparer, suis passée la chercher avec ma mère, pas super classe mais tout va bien… On commence à danser avec tout le monde, et à un moment, elle se retourne, et frotte ses fesses contre moi. > Grace se masse le front, se prépare à perdre toute crédibilité face à Ash, grande inspiration prise en courage ultime. < Et moi, j’avais aucune idée de pourquoi elle faisait ça, ni de ce que c’était censé faire. Donc je me suis retournée et...j’ai frotté mes fesses contre ses fesses aussi. > Ca la fait rire aussi, peut-être un peu fort, mais elle s’en fout, elle est lancée : < Elle a compréhensiblement pas kiffé et a plus voulu m’adresser la parole après ça. Et j’ai été surnommée la femme chimpanzée jusqu’à la fin de l’année scolaire. > Il eu un silence presque théâtral avant que Ash manque de s'étouffer avec son whisky. S'en suivi une crise de rire qu'il en pleura à chaude larme. Grace rigola mais voyant qu'il n'arrivait plus à s'arrêter de ce foutre de sa gueule; elle le fusilla du regard. Ash reprit son sérieux avec beaucoup de mal puis prit une grande inspiration pour ce dévoiler à son tour. < Bon j'imagine que c'est à mon tour ? .... > Il croisa ses bras sur la table pour ce donner un brin de courage. Après tout fallait ce lancer ... < Je ne sais pas par quoi commencer ... Je ne sais ce qui est plus gênant pour moi entre la fois où je me suis retrouvé à poil avec juste ma guitare, devant tout mes amis qui venait de m'organiser un anniversaire surprise .... Moi je m'étais imaginé que mon ex voulait qu'on battifole sur le canapé mais apparement nan ... ou avoir failli coucher avec un mec que je ne connaissait pas lors d'une soirée un peu trop arrosé...> Ash avait oublié ce tout "piti" détail, Grace fréquentait sa soeur. Il ce plaqua la main contre son front < Promet moi de garder ça pour toi s'il te plait. > Il avait toujours eu cette réputation de Don Juan beau parleur...alors apprendre qu'il avait eu un moment faiblesse avec le sexe opposé était dur à accepter pour lui.

< Non ... Et puis je ne te drague pas je discute. Il n'y a pas de mal à cela si ? >

Encore une fois, elle se demande si elle le croit vraiment. Il y a encore un an, cette même phrase aurait pu sortir d’entre ses lèvres à elle, toute occupée à faire amie-amie avec des inconnus sans se soucier de ce qu’Alexandria aurait pu en penser, parce que cette dernière ne s'était jamais sentie menacée et n’avait jamais eu aucune raison de l’être. Aujourd’hui, Grace se demande s’il n’y a pas dans cette logique une forme d’aveu, de reddition. Si finalement passer le pas du premier blind date n’est pas une autre façon de dire qu’on est prêt à tourner la page ou, en tout cas, à ne pas s’attacher à quelque chose qui ne marchera sûrement pas. Elle ignore si c’est prophétique, si ça signifie qu’elle se détache enfin de ses quatre dernières années de relation, ou si ce sont ses tendances autodestructrices qui parlent. Si, quelque part, elle n’aimerait pas être ailleurs, avec quelqu’un d’autre, sans bien pouvoir déterminer si elle le veut vraiment, ou même si elle serait légitime de le vouloir. Ca la frustre, incroyablement, et elle n’est visiblement pas la seule à se sentir perdue : Ash n’a pas l’air convaincu par ses mots, lui non plus, et froisse la feuille sous ses yeux dans un soudain mouvement d’accablement. Elle aurait aimé l’aider, ou lui faire comprendre d’une quelconque façon qu’ils sont deux, dans ce bateau qui coule, mais elle ne dit rien, préfère changer le sujet. La légèreté, c’est toujours plus simple, moins réflexif ; plus dans ses cordes.

Parce que, oui, c’est toujours plus facile d’avouer à un parfait inconnu qu’on aime bien se faire attacher et étrangler plutôt que de lui dire qu’on soupçonne peut-être possiblement mais pas trop sûr mais bon quand même avoir des sentiments pour quelqu’un et n’avoir rien, mais alors rien du tout à faire dans cette pièce. Noyer le poisson en l’écrasant à coup bien sentis de baleine, c’était un de ses talents les plus prisés. Alors elle se lance, raconte la fois (la honteuse fois) où elle avait enchaîné premier crush, première danse, premier râteau et première honte dans la petite école de Gold Coast, et ça la gêne presque plus de l’évoquer que d’avouer qu’elle est fan de l’étranglement, ce qui l’amène à se questionner sur ses priorités. Ash, lui, ne répond rien, puis s’étrangle dans son whisky et explose d’hilarité entre deux quintes de toux, et ça ravive le rire de Grace jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’ils ont attiré l’attention de toutes les autres table : “Eh, je t’ai dit ça à toi, hein, pas à toute la salle ! Si tu pouvais éviter de faire fuir encore mon prochain âme-soeur, ce serait gentil.” Mais elle est contente, au fond, d’avoir rendu son sourire au jeune homme visiblement aussi perdu qu’elle et que ça les a distraits du reste au moins un instant. “Donnant-donnant. C’est à toi, maintenant.” Elle a quasiment fini sa bière, et elle devine que le rencard lui-même ne va pas tarder à se terminer, alors elle le presse comme s’il devait absolument lui raconter ses pires histoires, même s’il n’a rien demandé pour se retrouver dans cette position.

< Je ne sais pas par quoi commencer ... Je ne sais ce qui est plus gênant pour moi entre la fois où je me suis retrouvé à poil avec juste ma guitare, devant tout mes amis qui venait de m'organiser un anniversaire surprise .... Moi je m'étais imaginé que mon ex voulait qu'on battifole sur le canapé mais apparement nan ... ou avoir failli coucher avec un mec que je ne connaissait pas lors d'une soirée un peu trop arrosé...>

La première partie la fait marrer à son tour, mais la deuxième l’estomaque. “Mais nan ?”, c’est tout ce qu’elle trouve à répondre, absolument pas rassurante, et en même temps trop étonnée pour considérer les sentiments d’Ash vis-à-vis de sa réaction. “Toi ? Avec un mec ? J’aurais été à des milliards d’années de l’imaginer, mais écoute…” Le choc passe un peu, mais elle regarde à nouveau son interlocuteur et le revoilà comme s’il venait de lui faire l’aveu une seconde fois. “Nan, c’est pas à moi de dire ça à qui que ce soit. T’as pas à t’en faire, promis.” Si elle avait réussi à garder le secret pendant quatre ans pour la personne la plus importante dans sa vie, elle arriverait bien à tenir sa langue pour un garçon qu’elle ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam - juste d’Adèle, et ce n’est pas le genre de trucs qu’on aime savoir de ses frangins, ni le genre de choses qu’on va répéter ailleurs, au demeurant. “Mais… Il te plaisait ?” Elle ne peut s’empêcher d’éprouver de la curiosité, toutefois, parce que comme elle, Ash semble avoir toujours été sûr de sa sexualité, et elle a du mal à imaginer comment un tel changement pouvait se produire. “T’as ressenti un truc pour lui ? Ou c’était de la curiosité ? Ou…” Ou simplement l’envie de combler un manque ; la même envie qui les avait conduits tous les deux ici ce soir ? “T’es pas obligé de répondre si t’as pas envie, hein, vraiment. Si tu préfères je peux t’arroser d’autres anecdotes super gênantes, comme la fois où ma grand-mère est venue me dire au revoir dans ma chambre alors qu’il y avait quelqu’un dans mon lit.”

@Ash Shephard

< Mais nan ? >

Comme si ça ne suffisait pas, Grace enfonça le clou un peu plus. Limite on ne voyait plus la tête tellement elle venait de taper fort avec sa masse. Ash ce laissa s'enfoncer au plus profond de sa chaise. Il aurait aimé finir sous terre dans un petit trou de souris. < Toi ? Avec un mec ? J’aurais été à des milliards d’années de l’imaginer, mais écoute…> Ash répliqua aussitôt. Ne pouvait laisser Grace s'imaginer l'inimaginable à son sujet. < Oula je t'arrête toute suite. Je suis hétéro à 100%. Je n'ai jamais était attiré par les mecs. >

Il aimait beaucoup trop les femme, voir ... à la limite du raisonnable. Ash ne pouvait s'empêcher de les admirer, les toucher, vouloir leur faire des choses pas très catholique. A tel point qu'il n'a jamais réussi à ce caser sérieusement. Cette envie de toujours vouloir butiner la fleur d'à côté, voir si le miel est meilleur chez la voisine. Cette peur de s'engager avec quelqu'un qui n'est peut être pas LA bonne personne. Ash avait réellement un problème avec le mot "engagement". < Mais… Il te plaisait ? > Il ce remémora le visage d'Ikaar et ne pu que constater qu'il avait ce côté déstabilisant. < Je dirais pas que c'est de l'attirance. Je me suis laissais emporter par une pulsion ou je ne sais quoi > Ce soir là, tout avait été beaucoup trop vite. Il n'avait rien vu venir. Et le manque de sexe ne l'avait surement pas aider. Entre la serveuse qui lui rôdait autour telle une chienne en chaleur et ce brun ténébreux qui le provoquait du regard. Il n'en fallu pas plus pour qu'il ce laisser tenter dans cette expérience inédite. < T’as ressenti un truc pour lui ? Ou c’était de la curiosité ? Ou…> C'était surement un mélange de tout ça. Ash ne connaissait pas vraiment la réponse enfaite. < Ressenti quelque chose pour lui, non. C'est parti d'un défis à la con et sa a dérapé. J'ai commencé par le fixer du regard ... J'ai eu le malheur de poser ma main où il ne fallait pas. Mon visage était pas très loin du siens. Et ...piouff ... on c'est embrassé. > Sa c'était la partie soft. Ce qu'il ne disais pas c'est la suite de l'épisode ... Celle où ils ont fini dans les toilettes pour homme ... Ce laissant envahir par une pulsion purement sexuelle; Sauf que Ash avait fait un blocage quand ça devenait un peu trop intime. Il eu un revirement de situation lorsqu'il reprit ses esprits. Voyant que face à lui ce tenait un torse velu dépourvu d'une petite poitrine à palper...

< T’es pas obligé de répondre si t’as pas envie, hein, vraiment. Si tu préfères je peux t’arroser d’autres anecdotes super gênantes, comme la fois où ma grand-mère est venue me dire au revoir dans ma chambre alors qu’il y avait quelqu’un dans mon lit. > Un rire s'échappa de ses lèvres lorsque Grace fit référence à sa grand mère. Elle avait ce don de dédramatiser la chose c'était déconcertant. < J'aime trop les femmes pour virer de bord. Je n'ai rien contre les Gay. Au contraire, il me laisse l'embarra du choix ! Mais je ne pense pas qu'il soit homo. On a eu ce courant qui est passé entre nous. C'est quelque chose que j'ai du mal à expliquer enfaite c'est trop bizarre. > Grace le regardait avec un regard rempli de question. Ash avait envie de confier ce soir. Elle l'avait mit en confiance étonnement. < Je n'arrive pas à me poser ... j'ai toujours envie d'aller voir ailleurs je comprend pas. J'ai pourtant une femme dans ma vie qui est adorable. Mais je ressent un manque ...un truc me manque. Il me manque cette petite chose qui me ferait arrêter de poser les yeux sur une autre femme > Il pensa toute suite à Amy ... Cette demoiselle qu'il avait rencontré en boite. Une danse, un regard, un baiser, ils avaient fini leur nuit ensemble sans ce poser de question. C'était intense. Ils n'avaient pas besoin de ce parler pour ce comprendre. Amy avait ce petit côté sauvage qui lui plaisait beaucoup. C'était "censé" être juste un coup d'un soir, mais il ressentait ce besoin de l'a revoir. Elle était devenue une drogue, SA drogue. De la à dire qu'il avait des sentiments, il était trop tôt pour le dire. < Je l'ai trompé avec une autre ... je sais c'est moche ... je ne sais pas comment lui dire, je suis dans une merde pas possible ... >
Comment avouer à son élue de son coeur qu'on l'a tromper ? Comment peut-on justifier un tel acte ? Ce n'est juste pas pardonnable ... Jimena lui mettra une unième gifle et lui tournera les talons. C'est tout ce qu'il mérite. L'amour c'est trop compliqué enfaite ... Ash regarda Grace. Elle avait été une oreille attentive pour lui. A son tour de l'être pour elle. < Comment tu as ..su ? Qu'est ce qui t'a fait dire du jour au lendemain que tu préféré les femmes aux hommes ? > Il était bien curieux de le savoir. Cette question il avait du ce l'a poser une fois dans sa vie. Mais la réponse était tellement évidente qu'il n'avait pas cherché plus loin. Il s'accouda sur la table, son menton poser dans le creux de sa main. Grace avait toute son attention. < Comment tu peux savoir que c'est la bonne personne ? Celle avec qui tu décide de faire ta vie ? > Il était prêt à prendre des notes ! N'ayant lui même pas la réponse. Une réponse existentielle à ses yeux. Son regard ne lâcha pas une seule seconde celui de sa partenaire. Bien déterminé avoir enfin la réponse.

@Grace Coughlin

< Oula je t'arrête toute suite. Je suis hétéro à 100%. Je n'ai jamais était attiré par les mecs. > A ces mots, Grace lui retourne une moue dubitative mais n’en dit pas plus - ce n’est pas le genre de sujets dans lesquels elle sait, ou souhaite, plonger. Conseiller les gens sur leur orientation sexuelle, avant, c’était quelque chose qu’elle savait faire sans problème. Aujourd’hui, après quatre ans à avoir essayé de coacher sa compagne pour qu’enfin elle puisse l’avouer ne serait-ce qu’à une personne de son entourage autre que son petit frère et son meilleur ami, Grace estimait qu’elle avait assez donné. Que les conseils n’étaient écoutés que s’ils allaient dans le sens de celui qui les quémandait. Elle lui demande, pourtant, si le garçon en question l’avait attiré, et Ash lui répond qu’il s’agissait davantage d’une pulsion. C’est dur à comprendre, pour elle à qui ça n’est jamais arrivé - la seule fois où elle a tenté quoi que ce soit avec un homme, c’était sous drogue, au Tibet, et rien que l’embrasser l’avait dégoûtée. Lui aussi, par ailleurs. Quand bien même, elle a du mal à voir comment une telle chose peut déraper aussi vite sans qu’il n’y ait d’attirance au préalable.

Et d’un coup, elle se sent mal de faire revivre l’épisode à Ash, parce que peut-être qu’il a honte. Il semble de ces hommes un peu machos qui considèrent la virilité comme une condition sine qua non de leur existence et qui ne supporte pas une remise en question de celle-ci, encore moins interne - toute douteuse soit la méthode, elle veut respecter ça et propose plutôt de lui raconter une autre anecdote gênante de son côté à elle. Mais le jeune homme y revient de lui-même, s’épanche un peu plus, lui confie davantage : < Je n'arrive pas à me poser ... j'ai toujours envie d'aller voir ailleurs je comprend pas. J'ai pourtant une femme dans ma vie qui est adorable. Mais je ressent un manque ...un truc me manque. Il me manque cette petite chose qui me ferait arrêter de poser les yeux sur une autre femme > Pour toute réponse, la photographe hoche la tête. Face à elle, Ash semble désespéré, tiraillé, comme si la quête pour cette petite chose en question l’avait complètement vidé d’espoir et d’énergie. < Je l'ai trompé avec une autre ... je sais c'est moche ... je ne sais pas comment lui dire, je suis dans une merde pas possible ... > Là-dessus, elle ne peut qu’approuver.

“Est-ce que tu l’as déjà ressentie avec quelqu’un d’autre, cette chose ? Avec la fille avec qui tu l'as trompée, par exemple ?”

L’espace d’un instant, ça l’effraie - elle se demande si c’est cette même chose qui a poussé Alexandria à la cacher de sa famille pendant quatre ans, parce qu’elle n’avait pas été assez bien, qu’elle avait pressenti que ça n’irait jamais jusqu’au mariage… Elle comprime ses mâchoires et retourne au sujet principal : “Ou est-ce que ça pourrait être que cette chose que tu cherches, en fait, elle se construit, et tu as peur d’attendre et de trop t’attacher, alors tu sabotes tes relations avant de savoir si la chose en question va arriver ?” Parce que ç’avait été elle, ç’avait été ses exs, ç’avait été sa mère. Beaucoup trop de personnes qui avaient fui face à la peur de l’attachement, parce que ça voulait dire risquer d’avoir mal et c’était quelque chose d’effrayant quand on en avait déjà trop vécu. “Tu sais, c’est peut-être bizarre à entendre quand on n’en a jamais trop entendu parler, mais la monogamie n’est pas la seule façon d’entretenir une relation, et pas forcément la meilleure non plus. Y a des couples ouverts ou polyamoureux qui s’en sortent très bien.” Elle-même avait plusieurs fois été dans des relations ouvertes, sans que ça ne lui pose de problèmes de jalousie ou de comptes à rendre. Le referait-elle si elle avait le choix ? Elle ignorait si ça pourrait toujours lui convenir. Tout comme elle ignore présentement si c’est ce dont Ash aurait besoin ; lui qui semble si avide de trouver la bonne personne, l’unique, le grand amour, et pas seulement du sexe à côté d’une relation stable.

< Comment tu as ..su ? Qu'est ce qui t'a fait dire du jour au lendemain que tu préféré les femmes aux hommes ? >

Et la question vient se poser là, abrupte, comme un cheveu sur la soupe, mais Grace l’accepte, parce que c’est loin d’être la première fois qu’on la lui pose, et que le désespoir dans le regard d’Ash lui susurre qu’il vaut mieux dévier le sujet pour le moment. “Bah, c’était pas du jour au lendemain. C’était...toujours un peu là, en fait. Ca a toujours fait partie de moi, mais j’avais pas vraiment de mots à poser dessus.” Elle ne faisait pas partie de ces gens qui avaient commencé à se poser des questions très tardivement, mais elle était de ceux qui l’avaient accepté bien plus tard, par peur. “Je me souviens que petite, toutes mes copines parlaient de leurs amoureux, et je voyais aucun intérêt à en avoir un. Je me forçais presque à ressentir de l’enthousiasme à l’idée d’en avoir un, mais...ça me dégoûtait, au fond. Quand on faisait le jeu de la bouteille, au collège, ça me faisait un petit truc de tomber sur des filles, même si tout le monde trouvait ça un peu dégueu.” Des trucs gentillets, des petits indices qu’elle avait sciemment omis de sa conscience pour ne pas avoir à y réfléchir plus. Pression sociale plus que parentale - ses parents n’auraient eu aucun problème avec la chose. “J’ai vraiment été mise au pied du mur à dix-sept ans, quand je suis tombée amoureuse de ma meilleure amie du lycée : super cliché, en somme. Elle a été dégoûtée, ça m’a brisé le coeur, mais quelque part, ça m’a libérée aussi.” Parce que Claire avait été son premier amour, et qu’elle avait pu l’affirmer avec fierté, sans avoir à l’enfouir. Les complications qui en avaient suivi, leur relation secrète alors que Claire était en couple depuis plus d’un an avec un de leurs meilleurs amis, elle choisi de les omettre. “C’était pas une révélation, en somme. J’ai toujours un peu su...ça m’a juste pris du temps pour assumer complètement.”

< Comment tu peux savoir que c'est la bonne personne ? Celle avec qui tu décide de faire ta vie ? >

Et, là, boom : autre question surprise, autre choc pour Grace qui n’a aucune idée de comment répondre à ça. “A vrai dire, ça, je sais vraiment pas, mon pote. Tu frappes pas spécialement à la bonne porte.” Elle repense à ses précédentes relations ; à la seule où elle s’est un jour dit : oui, je pourrais faire ma vie avec elle, avant de se rendre compte, lentement, douloureusement, qu’elle ne serait jamais heureuse avec une personne comme Alex. “Je pensais le savoir, avant.” C’est dur d’admettre son ignorance. “En vrai, je pense que personne sait. Tu peux demander aux organisateurs de cette soirée, c’est des entremetteurs professionnels, et même eux sauront sûrement pas te répondre. Ou alors c'est des bâtards voleurs de fric et dans ce cas, t'es calé sur la réponse quand même : y en a pas.” Ce qui n’arrange rien, ni pour l’un ni pour l’autre : même dilemme, même détresse, même absence de réponse. Grace aurait aimé savoir, elle aussi, si Lola était la bonne personne, s’il y avait une raison pour qu’elle risque de se casser la gueule à nouveau avant d’engager quoi que ce soit. Et elle aurait bien voulu un oracle pour lui répondre ; malheureusement, au vingt-et-unième siècle, ça ne courait pas les rues de Brisbane. “J’imagine que tu testes”, répond-elle au final, parce qu’elle ne trouve rien de mieux à dire. “T’as rien d’autre à faire qu’essayer, et attendre de voir si ça marche. La vraie question, c'est si c'est un risque que tu peux prendre sans te défiler par peur que ça foire.” Et même ça, ça n’arrive pas à lui fournir de réponse.

@Ash Shephard

< Est-ce que tu l’as déjà ressentie avec quelqu’un d’autre, cette chose ? Avec la fille avec qui tu l'as trompée, par exemple ? > Ash ce plongea des ses pensées. C'est question était plus compliquée qu'il n'y paraît. C'est difficile de maitriser ses sentiments; mais c'est encore plus compliquer de les comprendre. Du moins pour lui. Il avait été toujours volage jusqu'a maintenant. La question de ce poser définitivement avec quelqu'un ne c'était pas posé. Mais sa soeur, Adèle lui avait vivement recommandé. Seulement était-il prêt pour cela ? < J'ai ressentie quelque chose pour Jimena. C'est différent avec elle. Mais j'ai le sentiment que tout nous oppose...On n'est pas du tout du même milieu. Elle a parcouru le monde, moi je n'ai jamais quitté Brisbane ... Elle continue ses étude alors que moi je me suis arrêté au lycée... J'ai l'impression de ne pas être à la hauteur pour elle. Ne pas être "assez" bien. Et j'ai terriblement besoin d'être auprès d'elle mais elle ce contente qu'on ce voit seulement une à deux fois par semaine grand max. Je me sent abandonné ...> Jimena consacrait quasiment la majorité de son temps à ses études. Ce n'était pas facile à comprendre pour quelqu'un qui avait quitté les bancs de l'école à l'âge de 18ans. Le problème c'est que Ash comblait ce vide avec Amy. Alors que ça ne devait être qu'un coup d'un soir. Une attraction c'était créer entre les deux jeunes gens. Jimena jouait à jeu dangereux sans le savoir. < Avec Amy c'est différent. On est pareille. Un simple regard nous suffit pour ce comprendre. Je vais oser des choses que je ne ferai jamais avec Jimena. C'est ...attractif entre nous. Cette fille me rend dingue. Quand je l'a vois j'ai qu'une envie c'est de lui faire l'amour comme un fou. > Leur rapports charnel étaient très intense. Si bien qu'ils pouvaient les enchaîner sans arrêt. C'était à la limite du raisonnable...

< Ou est-ce que ça pourrait être que cette chose que tu cherches, en fait, elle se construit, et tu as peur d’attendre et de trop t’attacher, alors tu sabotes tes relations avant de savoir si la chose en question va arriver ? > Sa avait été le cas avec toutes ses ex. Mais c'était un choix. Ash ne voulait pas ce poser et il assumait complètement cette décision à l'époque. < Non j'ai envie de construire quelque chose. Avant non c'était hors de question. Mais aujourd'hui j'aimerai fonder quelque chose avec quelqu'un. Seulement j'ai peur de faire le mauvais choix. > Toujours cette fatidique question du bon ou du mauvais choix. Comment savoir ... Ash termina son verre de whisky. Sa devait bien faire vingt minute qu'il était là parler avec Grace. Le temps passe toujours trop vite quand on est en bonne compagnie. Il appréciait la jeune femme. Autant ils avaient fait les clowns quelques minutes avant, autant ils pouvaient avoir une conversation profonde. < Tu sais, c’est peut-être bizarre à entendre quand on n’en a jamais trop entendu parler, mais la monogamie n’est pas la seule façon d’entretenir une relation, et pas forcément la meilleure non plus. Y a des couples ouverts ou polyamoureux qui s’en sortent très bien > Il ne c'était jamais posé la question. Mais cela ne lui serait jamais venu à l'idée. < Je crois que là je ferai réellement un meurtre si je l'a voyais avec un autre homme. C'est juste impensable. > Fait ce que je dis mais fais pas ce que je fais ...  Si un homme avait le malheur de tourner autour de sa douce Ash rentrerait dans une colère monstre. Et dieu sait qu'il est très con quand il ce met en colère. Tout ce qui était SA propriété était secrètement bien gardé. Que ce soit sa soeur pour qui son amour est infini ou son chien, sa voiture et bien évidement Jimena, sans oublier Amy maintenant ...

Grace lui expliqua comment elle avait eu sa révélation. Il est vrai que cela paraissait évident vu comme ça. Mais même si l'évidence était là, parfois il est dur de l'accepter. Apparement ce n'était pas le cas pour elle. La jeune femme avait assumé ses choix au fil du temps et c'était très honorable de sa part. Tout le monde ne le fais pas. Certaine personne reste même avec ce secret toute leur vie sans pouvoir s'épanouir complètement. Pourtant aujourd'hui elle ne semblait pas épanouie de ce côté là. Peut-être qu'elle était dans le même cas que lui... Ils ne ce connaissent que depuis vingt minute. Impossible de connaitre une personne en si peu de temps. Parfois toute une vie ne suffit pas ... Une cloche retentit dans la salle. Elle indiquait qu'il ne restait plus que dix minutes pour conclure. La seule chose qu'il y avait à conclure ce soir c'était ses propres choix et non pas une unième conquête. Il n'en avait pas envie. Sous ses airs de dragueur sur pattes ce cachait un petit coeur fragilisé par le temps. < J’imagine que tu testes >, répond-elle au final, parce qu’elle ne trouve rien de mieux à dire. < T’as rien d’autre à faire qu’essayer, et attendre de voir si ça marche. La vraie question, c'est si c'est un risque que tu peux prendre sans te défiler par peur que ça foire. > Ash laissa échappé un soupir. L'une de ses mains vint ce poser sur la table pour faire tourner son stylo bille sur lui même. Le regard un peu perdu dans la salle. Il observa tout ces gens. Tout ça sonnait faux. Des sourires, des regards mal placé, des paroles insensé ... C'était bien triste. Il reposa ses yeux sur Grace qui elle le regardait avec beaucoup de sincérité. Un sourire ce dessina sur son visage. Il était bien tombé ce soir et il était ravi du choix des organisateurs. < Tu aurai dû être psychiatre enfaite ! Je t'imagine bien dans une blouse blanche avec ton petit nom sur un badge. > Il avait envie de détendre l'atmosphère et surtout relancer cette pointe d'humour qui les avait fait si bien démarrer. Histoire de finir sur une bonne note. La cloche retentit une nouvelle fois. Plus que cinq petites minutes ... C'était stressant. < Tu pourra me donner l'adresse de ton cabinet ? Je pense que j'ai reprendre quelques séances > Dit-il sur une pointe d'humour. Aucuns sous entendu cette fois. Entre Ash est Grace il n'y avait plus aucunes ambiguïté. C'était purement amicale. L'a revoir ne lui déplairai pas, mais dans un contexte différent cette fois. Sa main alla ce poser sur la sienne. < Merci ... merci d'être aux côtés d'Adèle ... elle en a besoin et je sais maintenant que tu ne peux qu'être bénéfique pour elle. A l'occasion je viendrai boire un café dégeulasse avec vous. > Les hôpitaux ce n'était pas sa tasse de thé. Voir tout ses gens en détresse le déprimer. Alors voir sa soeur ... Mais il était prêt à faire un effort pour elle, et ...pour Grace qui elle aussi était un oiseau blessé. Il l'a regarda avec compassion < Si tu as besoin de quoi que ce soit appel moi. Je te dois bien sa. Et je serait honoré que tu le fasse.> Il relâcha sa main pour lui tendre un bout de papier où était griffonné son numéro de portable. Le dernier coup de cloche retentit ce qui avait le don de l'agacer. Ash attendit que l'organisatrice passe à ses côtés pour le lui piquer et brandir fièrement l'objet volé. La jeune femme râla mais lui était tellement fière de sa connerie. < Oyé oyé brave gens, il est temps pour vous de faire vos valises et de changer de partenaire. > Il finit par lui rendre après avoir ameuter toute la salle ... Pour la discrétion on repassera ... Il tendit la main à Grace, mais au lieu de l'a lui serrer il attira la jeune femme vers lui pour lui faire la bise. < A défaut de m'embrasser on peut quand même ce faire la bise ! > Ils échangèrent à dernier sourire. C'était presque regrettable de devoir ce quitter si vite. < Au plaisir de vous revoir gente dame. Prends soin de toi > Ash récupéra sa feuille chiffonné et son stylo testeur de force de pénétration pour enfin s'éloigner doucement. Il ce laissa guider par l'organisatrice exaspéré de l'énergumène.

@Grace Coughlin

< J'ai ressentie quelque chose pour Jimena. C'est différent avec elle. Mais j'ai le sentiment que tout nous oppose...On n'est pas du tout du même milieu. Elle a parcouru le monde, moi je n'ai jamais quitté Brisbane ... Elle continue ses étude alors que moi je me suis arrêté au lycée... J'ai l'impression de ne pas être à la hauteur pour elle. Ne pas être "assez" bien. Et j'ai terriblement besoin d'être auprès d'elle mais elle ce contente qu'on ce voit seulement une à deux fois par semaine grand max. Je me sent abandonné ...> A ces mots, la jeune femme se pince les lèvres, hoche la tête d’un air de connaisseuse. Elle a l’impression d’entendre un écho de sa relation avec Alexandria - l’avocate accomplie de trente-deux ans, versus la photographe qui a lâché ses études avant même de les commencer et se démenait pour trouver un poste stable. L’une et l’autre étaient nuit et jour et même en rétrospective, Grace ignore si ça a contribué à leur séparation ou non. Elle ne s’est jamais sentie à l’aise dans le monde de la justice, un bal masqué de coups bas qu’elle ressentait comme une trahison pour leur pays ; et ce malgré sa confiance absolue en Alexandria, qui de son côté paraissait pourtant si bien s’y insérer. “Tu sais, c’était comme ça pour mon ex et moi aussi. Milieux carrément opposés, niveau d’éducation et centres d’intérêts aussi… Mais on a fait en sorte que ça marche, et on se complétait plutôt bien.” Parce que dans leur couple un peu bizarre, elles s’étaient reconnues comme égales et avaient trouvé leur équilibre à elles. Jusqu’à ce qu’il ne fonctionne plus, mais Grace ne regrettait pas d’avoir attendu la fin.

“Enfin, ça n’a pas marché, du coup. Mais ce que je voulais dire, c’est qu’y a aucune honte à avoir arrêté l’école tôt ou à pas avoir parcouru le monde. Et si elle est avec toi, c’est qu’elle t’estime à la hauteur. T’es un mec bien et t’as l’air d’être quelqu’un de stable. Le reste c’est annexe. Te remets pas en question pour si peu, et t’imagine pas que tu mérites moins.”

Elle sait combien c’est dur, dans une société comme la leur, de ne pas se dévaloriser sur un niveau d’études existant ou non. Grace, aucun diplôme en poche sinon celui de sortie du lycée, s’était de nombreuses fois vue rabaissée, pour son métier ou pour ses “compétences gâchées”. Ca l’avait touchée pendant longtemps jusqu’à ce qu’elle réalise qu’elle était exactement là où elle voulait être, et qu’à partir de ce constat, le bonheur d’avoir un diplôme ne l’aurait pas touchée autant que celui de faire ce qu’elle aimait. “Pour le fait de jamais vous voir, vous avez essayé de faire des concessions ? Si deux jours par semaine c’est pas assez pour toi, vous pourriez trouver d’autres moments, quitte à ce que vous vous voyiez pendant qu’elle travaille…” Mais les mais semblent déjà trop nombreux pour qu’Ash ne reste aux côtés de la prénommée Jimena. Il a l’air si convaincu de ne pas la mériter, si rejeté avec elle, que l’opposition totale qu’il dresse entre sa petite-amie et Amy semble déjà avoir creusé un fossé trop grand dans son esprit pour que Grace ne le comble avec quelques réassurances.

< Je crois que là je ferai réellement un meurtre si je l'a voyais avec un autre homme. C'est juste impensable. >

Et plus ils les énumèrent ensemble, moins les solutions possibles semblent, justement, possibles. Grace se demande dans quoi elle s’embarque, au juste, à essayer de l’aider, de qui sur Terre se fout-elle pour s’accorder ce droit alors qu’elle-même sent toute sa vie sentimentale flancher dès qu’elle fait un pas dans une direction autre qu’un isolement complet et décisif. Quand Ash lui donne l’occasion de parler d’autre chose, elle se jette dessus : ça, au moins, elle peut le dire sans avoir peur de sortir une connerie infâme qui risque de retomber sur elle ou sur le jeune homme. Sa dernière question, par contre, elle ne sait pas comment l’anticiper ni quelle réponse lui accorder. Les dix dernières minutes leur sont signalées et Grace en profite pour se donner un coup de fouet, répondre avant de ne plus savoir quoi dire. < Tu aurai dû être psychiatre enfaite ! Je t'imagine bien dans une blouse blanche avec ton petit nom sur un badge. Tu pourra me donner l'adresse de ton cabinet ? Je pense que j'ai reprendre quelques séances. > Elle ricane à ces mots, bien convaincue d’être une piètre psy si elle devait en être. “Ca marche, mais la prochaine fois c’est 50 dollars la séance. J’espère que t’as bien profité des conseils gratuits”, qu’elle lui retourne, sourire de retour sur ses lèvres pleines, et ça lui fait du bien de retourner à un ton plus léger. Puis le garçon la remercie, pour Adèle, et à nouveau, elle ne sait plus où se mettre.

“C’est quand tu veux, pour le café. Et ta soeur m’aide beaucoup, aussi, alors c’est normal.”

Entre personne susceptibles de clamser dans la minute qui suit, généralement, il subsiste toujours un bon feeling : les deux jeunes femmes ne faisaient pas l’exception. Grace prend le bout de papier qui lui est tendu avec un sourire sincère, non-feint, hoche la tête avec un véritable enthousiasme : elle n’aurait pas imaginé passer un si bon moment, mais voilà qu’Ash se lève et dérobe la cloche d’un des entremetteurs pour s’afficher à nouveau devant toute la salle, et ça la fait rire comme une gosse. < A défaut de m'embrasser on peut quand même ce faire la bise ! > Il l’attire près d’elle pour la saluer et, sans trop y réfléchir, Grace l’enveloppe de son bras gauche en une étreinte maladroite, et lui fait un salut marin en portant la main à son front. “Prends soin de toi aussi, Ash.” A son tour, elle se laisse guider vers la prochaine table, un peu à regret, mais un peu moins inquiète de la suite.

@Ash Shephard

Attention participants,

Votre premier tour de speed-dating prendra fin ce soir à minuit et le sujet sera verrouillé. Il est temps de jouer vos dernières cartes séduction !
N'oubliez pas d'envoyer votre grille de notation dès que possible.
Vous découvrirez votre prochain partenaire lors du second tour dès demain.