| (Amelyn #8) ► WHY DO YOU HAVE TO BE SO HARD TO LOVE ? |
| | (#)Ven 21 Fév 2020 - 16:45 | |
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WHY DO YOU HAVE TO BE SO HARD TO LOVE ?
La veille, je découvrais Raelyn dans les bras détestables de Doherty. Je le trouvai nu, dan son lit, son sempiternel sourire faquin au coin des lèvres. L’image, insultante, à l’instar du jugement que je dresse de mon comportement général, je la noyai dans les verres de Whisky que j’enfilai jusqu’à ce qu’il m’assomme, que je m’endorme, enfin, soumis à l’épuisement. Il m’en faudrait peu, ce soir. Mes poings sont endoloris, mon corps s’est ankylosé parce qu’il n’a pas fait semblant, Tobias, en cognant. Il y mit autant de vigueur que moi, moi qui ne l’ai pas raté. C’était sans doute ma seule satisfaction quand, au réveil, déçu que le souvenir ne m’ait pas quitté, je pris du recul sur la situation. Je m’étais comporté comme un imbécile, un pauvre type à peine mature et cette aversion que je nourris pour mon reflet dans le miroir de l’ascenseur, s’accentua aussitôt. J’aurais dû faire confiance à ma fierté décadente et me taire, ne pas répliquer, ni aux fausses supplications de Raelyn ni aux provocations de son précieux amant. En agissant comme un débile profond, comme ce pauvre type vraisemblablement plus affecté qu’il n’y paraît, je piétinai les restes de mon amour-propre éclaté en mille morceaux au pied de cette sorcière. Et, aujourd’hui, je me vomis. J’exècre chaque fléchette empoisonnée avec laquelle j’ai visé son coeur. Je réprouve ma faiblesse alors que j’oscillais entre garder une bonne raison de la retrouver – au moins pour discuter – et lui rendre sa lingerie. Je maudis cette solitude qui m’envahit quand j’entrepris de nettoyer mon visage et les plaies de mon poing. Mon adversaire, elle l’avait sans doute soigné. Elle avait pansé ses lésions et posé des baisers sur chacune de ses phalanges abîmées. Ça m’avait rendu fou et pour cette émotion aussi, je l’aie méprisée, son infirmière. Je l’aie méprisée alors qu’au fond, je me maudis surtout qu’elle ait écopé d’un coup dont je fus à l’origine, qu’elle se soit enfuie sans que je n’aie le temps de m’autoriser à m’inquiéter de la gravité, parce que Tobias était là, fier de lui, passablement amusé, et qu’il n’a rien trouvé de mieux que de m’arrêter par une raillerie ridicule. Elle l’était, autant que moi, qui oubliai que réparer une erreur, c’est l’apanage des adultes. Ce n’est pas cirer des pompes, c’est la bienséance que d’assumer. Mais, l’aurais-je seulement fait ? L’aurais-je réellement rattrapée ? Ne suis-je pas simplement en train de trouver un coupable autre que Raelyn parce que c’est plus facile ? Aurais-je tourné son visage entre mes doigts pour observer les dégâts provoqués par mon coude, que j’aurais fini par lui cracher une nouvelle horreur de mon cru. Or, ce n’était plus utile. La messe était dite et, pour m’en convaincre, comme si c’était nécessaire, je lui adressai un dernier message – “ ll faut rendre à César ce qui appartient à César. Ps : mets de la glace sur ta joue.“ – avec en pièces jointes, le cliché volé que j’effaçai sur-le-champ, non sans le regarder, une dernière fois, un sourire mi-figue de nostalgie mi-raisin d’amertume sur les lèvres.
Quand l’heure de rejoindre le Club me surprit, je me suis demandé s’il ne convenait pas que je me fasse porter pâle. Les questions, sur l’état de mon visage, m’agaçait déjà, mais force est d’admettre que ce n’est qu’un prétexte. Ils sont habitués à mes silences, à mes réponses laconiques, à mes sourires sujets à l’interprétation. Alors, je damai le pion de ma couardise et j’affrontai ce que je redoutais en face. Avant d’entrer, je respirai longuement et j’enfilai ensuite le masque de l’indifférence. J’ai serré les mains tendues, j’ai adressé des signes de tête aux quelques connaissances heureux de me voir et je réprimai cette coutume de chercher Raelyn du regard au milieu de la foule. Ce n’était plus à propos et Dieu seul sait ce que mes yeux auraient pu révéler sur cette matinée sans repos. Je fus incapable de me reposer et je fus fort aise de ne pas la croiser. Elle était là cependant. J’avais flairé son parfum, celui qui me plait, pas celui qu’abandonnent ses amants sur sa peau et sur sa joue. Je me souviens m’être fait violence pour ne pas me retourner pour vérifier si mon instinct se trompait encore ou s’il était malheureusement dans le bon. Le lendemain, je l’aperçus au loin, cheminer la tête haute vers la salle des stocks, plus prompte à longer les murs. Elle me rappela les nuisibles qui, au sortir de leur bouche d’égouts rampent pour ne pas subir la peur, mue en colère, des Hommes. J’en étais là, moi. J’oscillais entre ces deux sentiments paradoxaux et troublants. Désarçonné, parfois mal à l’aise dans mes propres baskets, je ne savais à quel saint me vouer : celui de la discussion profitable qui allègerait l’atmosphère à défaut de réparer ou l’indifférence chargée d’une rancune qu’elle méritait, à mon sens, de moins en moins. Certes, je lui en voulais toujours, mais apercevoir cet hématome sur sa joue me brisa le cœur une fois de plus. J’avais beau faire, je n’étais plus en mesure de faire semblant de ne pas avoir remarqué l’humidité de ses yeux lorsqu’elle me jeta un dernier regard avant de s’engouffrer dans son appartement. Je la désirais blessée. J’avais triomphé. Personne ne m’en voudrait si je m’attardais à prendre de ses nouvelles à la faveur de ma conscience. Personne, si ce n’est mon ego. Lui, plus tenace que mes bonnes intentions, il persévère malgré qu’il ne soit plus que l’ombre de lui-même. Aussi, manoeuvrais-je pour son salut, qu’il ait le temps de se reconstruire un heaume efficace, que jamais plus, cette beauté ensorcelante, ne puisse toucher du doigt le plus beau morceau du gâteau de ma personnalité. Je laissais sa part à une autre qui, dans l’absolu, ne m’inspirait rien ou pas grand-chose, mais qui était pleine aux as. La petite trentaine, le teint mat, des jambes qui n’en finissent plus, des rondeurs voluptueuses et exotiques, la débutante dans l’art du poker répondait au doux nom de Tessa. C’est joli. Je l’admets. Elle ne l’est pas moins. Je ne suis pas aveugle. Mais, elle ne m’intéresse pas ou bien peu.
Aguerrie dans l’art du marivaudage, elle traîna ses talons aiguilles jusqu’à tôt dans la matinée. Elle ne me quittait pas d’une semelle et, quoique je n’ambitionne pas de la servir à Raelyn en plat froid – celui de la vengeance – je ne lorgne ni sur son décolleté ni sur la chute de rein que sa robe griffé, trop apprêtée pour les lieux, dévoile sans pudeur. Si je la regarde, c’est parce qu’elle s’arrange pour attirer mon attention en gestes calculés : sa main glissant sur mon avant-bras, une pression sur mon épaule alors qu’elle m’accuse de la laisser gagner – ce qui était vrai somme toute, le sacrifice est nécessaire si je veux qu’elle revienne vidé son portefeuille sur mes tables de jeu – ou sa tête qui se pose délicatement sur mon épaule, brièvement, quand elle ne feint plus l’hilarité. En d’autres temps, je l’aurais trouvée pathétique et agaçante. Ce soir, elle m’irrite parce qu’elle me force un souvenir dont Raelyn est reine. Je la revois, assise à sa place, me faire du pied pour je ne sais plus quelle raison et, le sourire que j’adresse à la beauté suave à mes côtés transpirent de nostalgie. Cette merde, que je brasse depuis trois jours, finira par avoir ma peau. Aussi, prétextant qu’elle est imbattable, je déclarai forfait et je ramassai mes maigres affaires. J’avais besoin de mon lit et d’une bouteille, pas seulement un verre à ingurgité entre deux mains. Non. Ma tête me supplie de la mettre à l’envers et je suis faible face à l’appel de l’alcool. Face aux femmes – à moins qu’elle ne soit “elle“, je suis bien plus fort. Sur le trottoir, tandis que Tessa me priait de la raccompagner ou de partager son taxi, je lui ouvris la portière en lui promettant que, la prochaine fois, ce serait la bonne, à condition que je me remette de ma défaite. Conquise, elle a souri, bêtement, et je suis parti, clopin clopant, avec ma solitude pour béquille.
Mon premier réflexe, en poussant la porte de la cabine de mon bateau, fut d’avaler plusieurs gorgées de Whisky au goulot. Quant au second, il m’a conduit jusqu’à la salle de bain. Je me prélassai près de trente minutes sous l’eau chaude, dans l’espoir d’être lavé de l’image de Raelyn que j’aperçus du coin de l’œil sur le seuil du casino clandestin du Club. J’avais tourné la tête dans sa direction, mais j’ai fuis ce que ses pupilles hurlaient en frustration. Cette sensation qui serre mes tripes lorsque je suis confronté à elle, est inconciliable avec mes promesses. Elle ne peut pas me manquer. Cette idée, je la réfute du peu de force qui me subsiste encore et je prie de tout mon être, ce Dieu auquel je n’ai jamais cru, pour que mon ancienne amante se tienne à l’écart de ma vie. Je songeai même à grimper dans ma voiture pour m’agenouiller devant Sarah dans l’espoir qu’elle me pardonne malgré ma bêtise. Au lieu de ça, enroulé dans une serviette, je cherche un somnifère dans ma pharmacie mal achalandée, pestant d’être dérangé par un intrus. Il tambourine à ma porte avec violence et, au lieu d’appréhender ce que traduit cette impatience, j’aurais tout donné pour que Liv pressente l’étendue de malaise, à distance et qu’elle s’enquière assez de mon absence pour s’être déplacée sans m’avertir. Machinalement, je jette un coup d’œil sur l’écran de mon téléphone. Rien. Pas un message. Dès lors, statuant qu’elle est la seule amie avec laquelle je me saoulerais volontiers, je prends mon temps pour enfiler un jeans et un T-shirt. Avec un peu de chance, mon visiteur se lassera et s’en ira dépiter de repartir bredouille. La bonne blague. Cette persévérance me fatigue, mais je me traîne pour aller ouvrir. J’avance d’un pas lent qui, en reconnaissant la voix de Raelyn derrière la porte de bois, s’interrompt un instant. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Qu’est-ce qu’elle me veut exactement ? Me chercher des noises ? Réclamer des excuses pour son ecchymose ? Non. Elle l’aurait déjà fait et, étonnamment, elle ne semble pas m’en vouloir. Curieux, bien que courroucé par son audace, j’ouvre la porte au quart, sans mot dire et dissimulant ma surprise au mieux. La femme devant moi, je ne la reconnais pas. Elle ressemble aux caricatures de celles que la panique ébranle. Elle force le passage, en psalmodiant des phrases que je n’arrive pas à comprendre. J’entends, mais je ne saisis pas ce qui la met dans cet état de… de quoi exactement ? Je ne saurais dire ou je n’ose le deviner. Ce que je peux affirmer sans honte, en revanche, c’est qu’elle est méconnaissable.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34334 POINTS : 3250 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 21 Fév 2020 - 18:11 | |
| Why do you have to be so hard to love ? Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Sur le pas de la porte de la salle aménagée en casino clandestin, je me demande réellement s’il cherche à me blesser. A me toucher, à me faire réagir ou simplement regretter de m’être égarée dans les bras de Tobias, et de d’autres avant lui. Il pense certainement qu’il a vu mon vrai visage – celui que je n’ai pas l’impression d’avoir tenté de me dissimuler – il se dit qu’il va me rendre la monnaie de ma pièce. Il y a plus d’un mois j’avouai, ivre, mais pas moins honnête, que j’avais été folle de jalousie en voyant la petite serveuse poser une main sur son bras et minauder avec lui. A partir de là, comment ne pas supposer que c’est ce qu’il est en train de reproduire, en laissant cette client poser sa tête sur son épaule ? Mon cœur trébuche dans ma poitrine en voyant ça, je ne vais pas chercher à le nier, et si j’étais jusque-là motivée à ravaler ma fierté pour provoquer une discussion, si je suis restée tard et j’ai attendu que la salle de jeux soit presque vide pour espérer voler un peu de son attention pour crever l’abcès, ce geste, sa proximité avec la brune à la robe vulgaire, il ranime ma fierté et je m’apprête à faire demi-tour. Sauf qu’il se lève, elle aussi, et moi je reste interdite, et la moutarde me monte au nez lorsqu’il quitte la pièce avec elle. Cette rage dévorante au fond de mon estomac n’est pas normale, si bien que je tente de la repousser. Je tente de me dire que c’est mieux comme ça, qu’il a le droit d’aller panser ses blessures – si seulement il en a finalement, vu le comportement détaché qu’il adopta l’autre soir – la première venue. Grand bien lui fasse. Je voudrais être capable d’en faire autant, mais je n’y arrive pas.
Au contraire, je ne me suis jamais sentie aussi seule que ces trois derniers jours. Quand je suis remontée dans mon appartement, seule, j’ai ressenti le besoin violent de boire à outrance, et j’ai débouché une bouteille de scotch. Combinée avec un somnifère, le mélange se révéla particulièrement efficace et je sombrai sur mon canapé sans me doucher, sans me changer, sans prendre le temps de m’occupe de ma joue. Le lendemain elle avait pris une teinte violacée, de la commissure de mes lèvres jusqu’à ma pommette, et je ne tentai même pas de la dissimuler. Le bleu était trop marqué pour que j’y parvienne, et de toute façon je n’avais que faire du regard des autres au Club. Mon air renfrogné dû les dissuader puisque personne ne me fit la moindre remarque, ce soir-là comme les deux suivants. Moi, j’étais d’une humeur massacrante. Je préférai m’enfermer au rez-de-chaussée dans ce qui s’apparentait le plus à ma pièce lorsque j’avais besoin de travailler, et mes échanges avec mes équipes, je les réduisis au minimum syndical. Pour oublier que je suis blessée, pour oublier que j’ai mal je préfère être en colère, c’est un sentiment que j’ai bien moins de mal à supporter. Le texto qu’il m’adressa me donna envie de jeter mon téléphone pour qu’il s’écrase contre le mur. A quoi jouait-il ? Ne m’avait-il assez craché sa bile au visage ? Ne m’avait-il pas assez poussée à m’humilier moi-même qu’il avait besoin de m’envoyer cette photo de moi, nue dans les draps de son lit ? Que cherchait-il à faire, me provoquer ? Me montrer qu’il détient des preuves de ma fragilité, que cette photo me représentant, abandonnée et vulnérable il pourrait la partager s’il le souhaitait ? J’eu envie de lui arracher la tête, pas autant qu’à la brune qui posa la sienne sur son épaule. Ce soir, alors que j’appelle un taxi pour rentrer chez moi panser les blessures de mon égo – et lui uniquement je le maintiens et le répète coute que coute, je tente de chasser les images qui viennent s’imprimer sur ma rétine. Lui et la brune, dans ses draps, elle qui se hisse sur le plan de travail, lui qui vient remonter son t-shirt et déposer un baiser sur son nombril, comme il le fit avec moi la semaine précédente, lui qui lui court après dans le voilier pour tenter de l’effeuiller alors qu’elle résiste, qui pose son front contre le sien sur le sofa et vient l’embrasser langoureusement, lui qui la charge sur son épaule pour la glisser à moitié habillée sous la douche et coller sa peau mouillée contre la sienne. Petit à petit elle prend ma place dans tous ces souvenirs, ceux qui sont si frais que j’en ai mal, et lorsque je l’imagine la déposer sur le lit, assise et offerte, pour embrasser tout son corps de sa cheville à son front, mon sang se glace, et ma gorge se noue. Il n’est pas question d’égo, et je suis surtout incapable de m’en soucier tant ces images dérangeantes affluent à mon esprit pour venir renverser mon cœur. Je monte dans le taxi que j’appelai quelques minutes plus tôt avec la ferme intention de rentrer chez moi, mais je ne réfléchis pas, et c’est l’adresse de la marine que je donne au chauffeur.
J’ai cessé de réfléchir, j’ai cessé de me raisonner et de me rappeler pourquoi c’est une mauvaise idée que d’aller le surprendre avec son amante d’un soir. Qu’est-ce que j’y gagnerais, à part des blessures fraîches et plus cuisantes que celle qu’il m’infligea l’autre soir ? Quel est ce masochisme qui me pousse à aller tambouriner contre sa porte pour le surprendre, nu, en sueur et les cheveux en bataille, parce qu’une autre y aura accroché ses doigts ? Je le mérite, peut-être que c’est pour ça que je me l’inflige, comme je méritais les mots durs qu’il m’asséna. Elle, elle mérite que je l’attrape pas les cheveux pour la trainer hors de chez lui. Elle mérite que je lui saute à la gorge et que je lacère son visage de mes ongles manucurés. Lui, il ne mérite pas que je me mette dans ce genre d’état pour lui, mais je suis incapable de m’en empêcher. Alors je fonce vers le bateau, je retire mes escarpins avec hâte pour les balancer sur le pont sans ménagement, et je traverse le voilier pour aller tambouriner contre la porte en bois de la cabine. Il ne répond pas, n’ouvre pas, alors je tape à nouveau, plus fort, avec plus de férocité pour m’assurer que cette fois ci, mon vacarme couvrira le bruit de leurs gémissements respectifs. Il prend son temps, et alors que je m’apprête à abattre mes poings une énième fois contre le bois lourd, la porte s’entrouvre. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, mais depuis que je quittai le Club, la colère a eu le temps de s’insinuer dans tout mon être. Elle dicte mes pensées, mes paroles, elle dicte le rythme de ma respiration saccadée, de ma poitrine qui se soulève et s’abaisse à une allure folle. Sans ménagement, j’ignore son air effaré et je joue des épaules et des coudes pour forcer le passage, pour pénétrer dans le voilier comme une furie. « Alors c’est ça, on va jouer à qui blesse le plus l’autre ? » Je balaye le salon du regard, avant de me retourner vers lui. Mon regard, la colère et la détresse s’y mélange, et je n’ai même plus la force de le cacher. « C’est un moyen de te venger c’est ça ? De me faire du mal ? » Je fais le tour de la pièce, et je fonce dans la chambre puisqu’elle ne semble pas au salon. « Elle est où putain ? » J’attrape le drap pour le jeter hors du lit, comme si elle avait pu dissimuler sa fausse poitrine sous le tissu fin. « ELLE EST OU AMOS ? » Mon self control légendaire, je l’ai envoyé aux orties depuis longtemps. Parce que je suis fatiguée, parce que j’ai trop bu ces derniers jours et trop consommé de drogues, parce que j’ai trop mal. Parce que les images que je m’imposai dans le taxi, elles sont insoutenables. Je claque la porte derrière moi avant d’ouvrir en trombe celle de la salle de bain. J’y ouvre les placards, je reviens dans sa chambre pour ouvrir les portes de son dressing.
Alors que mes joues sont rouges, que ma respiration est saccadée, je dois avoir l’air d’une folle. Mais ça n’a plus la moindre importance ce dont j’ai l’air face à Amos. Parce qu’il s’en fou. Il se fou de ce que nous avions, il se fou que j’ai pris un coup au visage en l’empêcher de se ridiculiser avec Tobias, il se fou des larmes de rage que j’ai versées, il se fou que mon cœur soit en miette, alors que j’ai tout fait depuis douze ans pour éviter ça, à tout prix.
Je reviens au salon en trombe, et je m’approche d’Amos. J’ai envie de le frapper, de l’attraper par le col et de le plaquer contre le mur, mais je me contente de le fusiller du regard, de parcourir la distance qui nous sépare pour le pointer d’un doigt accusateur. « Tu crois que c’est un putain de jeu ? » Mes paroles n’ont aucun sens, mais quelle importance ? « Dis-moi où elle est cachée, dis le moi tout de suite ! » Dans cette dernière phrase, c’est ma détresse qui l’emporte sur ma colère, c’est elle qui serre ma gorge et qui me prive de ma contenance. Qui me prive de la lueur de défi au fond de mes yeux, qui m’ôte le peu de décence et de fierté qu’il me reste.
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| | | | (#)Ven 21 Fév 2020 - 20:47 | |
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WHY DO YOU HAVE TO BE SO HARD TO LOVE ?
Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas ouvert la porte en grand sur Raelyn. Je la connaîs, la têtue. Si elle a décidé d’entrer, elle forcera le passage en m’écrasant si ça lui semble nécessaire. Elle rua dans les brancards à l’instar des camions-béliers qu’utilisent parfois les braqueurs de banque. Et moi, je n’ai d’autres options que me reculer pour la laisser passer. Qu’aurais-je pu faire de toute façon ? A mon corps défendant boucher l’issue ? Ce serait peine perdue. Ce n’est pas une femme que j’ai sous les yeux, mais une véritable furie. Dans un dessin animé, les illustrateurs auraient croqué des éclairs au dessus de sa a tête et auraient remplacés ses yeux verts par deux revolvers chargés. Pour peu, ma créativité m’aurait fait sourire. Sauf que je n’en ai pas envie. Je suis concentré sur ce qui s’échappe de ses lèvres et qui n’atteint pas mon cerveau. Je ne suis pas ivre pourtant. Je n’irais pas jusqu’à prétendre que je suis totalement sobre – je ne le suis jamais plus – mais je suis en état de marche. Je peux le voir, le mouvement circulaire de sa tête qui balaie la pièce à vivre. Ses pupilles sont des scanners. Elles fouinent. Après quoi ? Aucune idée. Mais ça la chahute assez pour qu’elle oublie qu’elle est chez moi et que rien ne m’oblige à accepter qu’elle rejoue une scène des mauvais téléfilms diffusés sur les chaînes publiques sur le coup de 13 heures. Pour qui elle se prend ? Elle était sur ce voilier la bienvenue jusqu’il y a peu. Je lui avais soufflé en toute sincérité et tout ce qu’elle trouva à faire, c’est de cracher dans ma main tendue. Suis-je donc enduré ce comportement alors que je touche enfin du doigt l’objet de son ire irréelle ? Ce sont des indices qu’elle cherche. La preuve que j’ai traîné Tessa chez moi pour la culbuter dans mon divan et/ou ailleurs. Elle essaie de me prendre en défaut, en flagrant délit de plagiat et ça me désole. Je n’y avais même pas songé. A aucun moment, alors que cette beauté suave m’a fait du gringue, je n’envisageai la possibilité de profiter de ses charmes et de sa volupté malgré qu’elle me soit tout offerte. Je ne me fis pas violence pour la pousser gentiment dans son taxi. Je n’avais ni la force ni l’envie de me vautrer dans la luxure. Autant dire qu’être assimilé à ses amants habituels, ces gamins qui collectionnent les conquêtes et qui tiennent probablement une liste notée selon des critères factuels ignominieux pour la femme – cette femme – toutes ces émotions que j’ai vaillamment enfouis au fond de mon cœur menacent de lui sauter au visage.
Dans le couloir de son appartement, je m’étais contenu pour ne pas crier après elle, hurler ma peine ou l’insulter au nom de mon ego. Je m’étais résigné à feindre l’indifférence dans le but de la blesser, certes, mais pour ne surtout pas dévoiler mon penchant pour elle. Et que fait-elle ? Au lieu de me remercier de ne pas l’avoir couvert de honte d’être un monstre d’égoïsme, elle jette mon intégrité dans la fosse aux lions. Elle souille à nouveau ces moments intimes qui dépassèrent l’ordre du sexuel au profit de la douceur. Existe-t-il être plus ingrat sur cette maudite planète ? J’en doute, sincèrement, et ça me serre le cœur de le penser alors qu’elle se pavane dans mes appartements en affichant ses bleus au corps et au cœur. Et les miens ? Ils sont invisibles ? Qu’est-ce que je dois faire pour qu’elle accepte que j’aurais tout donné pour nous éviter cette débâcle ? La prendre dans mes bras pour la rassurer ? Lui chuchoter à l’oreille qu’elle se trompe parce que moi, je n’ai pas essayé de la remplacer ? Que je tiens tête à la douleur pour justement ne pas me venger de ses bassesses ? Qu’attend-t-elle de moi exactement ? Quel plaisir prend-t-elle à me torturer quand tout ce que je réclame à cor et à cris, c’est de la remiser dans la case des jolis souvenirs, la rencarder sans haine, profiter de quelques heures paisibles entre deux hémorragies ? Et la, tout de suite, tandis qu’elle furète dans des endroits improbables – personne ne case un petit mètre soixante-dix dans un placard de trente centimètres de profondeur – dois-je la suivre ? Lui rappeler que je suis là ? Que je veux bien l’écouter si elle promet de se calmer ? Dois-je la réveiller de cet instant d’égarement ou est-ce proscrit sous peine de subir ses foudres ? Ont-elle seulement besoin que je m’interpose pour s’abattre sur moi ?
Je dois agir. J’ignore que faire, mais elle se couvre de ridicule et je découvre avec stupeur qu’il me demeure assez d’estime pour elle pour la préserver de ses conséquences quand elle sera maître d’elle-même. En quête d’inspiration divine, je patiente dans le salon et je me consacre à écrouer dans une cellule la solde de ma propre colère. Si, comme elle, je haussais le ton, je ne donnerais plus cher de la courtoisie. C’est néanmoins compliqué. « Il n’y a que toi qui aime jouer sur les terrains en friche. » persiflais avec humeur. Le ton est beaucoup trop sec, mais je n’ai rien à offrir de mieux. « A part toi et moi, il n’y a personne sur ce bateau. Tu peux aller fouiller sur le pont si ça te chante. Tu n’as pas essayé de ce côté-là, mais tu ne trouveras rien. » Ce qui est stupide finalement. Peut-être n’aurais-je pas dû me retenir. Peut-être que ça m’aurait débarrassé de cette impression que je m’accroche à la brindille d’un espoir révolu. Nul doute que je m’en serais senti moins meurtri. Sur l’heure, j’ai le sentiment d’oeuvrer à ma propre perte et ça me bouffe. Ça me grignote lentement et cruellement le cœur, à moins que ça ne soit ce corps penché vers le mien qui hache ma respiration. Est-ce cette détresse qu’elle me renvoie au visage qui ballotte mes tripes ? Qui me collerait presque le mal de mer ? « Tu me casses les couilles, Rae. C’était quoi ton but en venant jusqu’ici ? Te convaincre que tu n’as rien à te reprocher ? Que je ne vaux pas mieux que toi ? » Je n’ose même pas comparer sa pseudo-infidélité à la mienne parce que Sarah, elle était là avant elle. C’est Raelyn qui la lui ravit, sa place. Quant à moi, j’étais prêt à faire ce qu’il fallait pour que ce non-dit ne nous abîme pas. Je n’étais pas certain qu’elle aurait pu en dire autant. « Et si tu l’avais trouvé là, qu’est-ce que tu aurais fait ? Tu l’aurais tirée par les cheveux pour la dégager ? Tu m’aurais servi ton indifférence sur un plateau ? Tu m’aurais dit que toi aussi, tu t’en fiches complètement ? C’est ça que tu aurais fait ? Pourquoi ? Pour mieux dormir la nuit, dans l’éventualité, bien sûr, que tu sois capable de regretter d’avoir tout gâché et permets-moi d’en douter ? » Je me suis levé, je l’ai pointée du doigt et, lancé dans cette diatribe, je ne m’en étais pas rendu compte. «C’est ce que tu as fait, Raelyn. Tu as tout gâché. Tu l’as fait sciemment, en espérant me blesser. Et tu voudrais que je te rende des comptes ? » repris-je les poings serrés à l’instar de ma mâchoire.
Rien ne justifie que je perde mon sang-froid après tous mes efforts pour me maîtriser. Rien, si ce n’est la douleur. « Pourquoi ? Parce que je n’ai pas caressé ton ego dans le sens du poil ? Parce que je ne suis pas brisé comme la moitié de tes jouets et que ça te fait chier ? » J’avançai d’un pas supplémentaire, je l’ai surplombée de toute ma hauteur et pour être certain qu’elle entende bien, qu’elle s’amuse à déchiffrer le fond de mes yeux – ce qu’elle faisait, ceci étant, plutôt bien en général – je l’ai attrapé par le bras, sans mesurer ma force, mais priant pour ne pas lui faire mal. « Regarde-moi. » ordonnais-je pour m’assurer que j’avais bel et bien toute son attention. « Tout ce que tu voulais savoir est là, devant tes yeux. Je suis tout seul et tu t’es loupée et si j’ai un conseil à te donner, un seul, je te dirai que si tu es venue jusqu’ici pour te foutre de ma gueule avec Tobias, n’essaie pas. Vraiment. Et si tu es venue pour me traiter autrement que comme un caprice, alors choisis bien les mots, parce que je suis fatigué d’être le seul à ne pas jouer. » conclus-je sans oser la lâcher. Je ne veux pas qu’elle parte, je veux qu’elle happe sa chance et qu’elle appréhende les risques d’un mensonge supplémentaire, qu’elle pèse au plus juste que non, je n’en avais pas rien à foutre de la voir avec ce fils de pute et que comme elle, quoiqu’elle ne s’est appuyée que sur des présomptions, j’ai pris une violente claque de sa main en pénétrant son antre il y a moins de 72 heures d’ici.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34334 POINTS : 3250 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 21 Fév 2020 - 23:40 | |
| Why do you have to be so hard to love ? Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Lorsqu’il ouvre la porte qu’il me dévisage, je n’envisage pas une seule seconde m’être trompée. Mon esprit malade a trop fait affluer les images de leurs ébats pour que je remette en doute leur véracité. Il était en train de se vautrer dans ses draps avec elle, il l’a enlacée elle, il a posé ses lèvres sur les siennes dans tous les endroits où, il y a une semaine à peine, il les posait sur les mienne. Alors je m’en fous d’être hypocrite, je m’en fous qu’il ait été dans la même position il y a quelques jours à peine, qu’il ait trouvé Tobias nu dans mon lit, qu’il ait lu dans mes yeux une vérité qui le blessa. C’est ma colère qui dicte mes gestes, c’est elle qui me fait claquer les portes, ouvrir les placards, quels que soit leur taille comme si l’autre perche pouvait s’y être cachée, c’est lui qui me fait inspecter l’état des draps, pour y trouver une preuve que quoi ? Qu’il m’a bel et bien oubliée ? Que j’avais raison dans cet ascenseur, qu’il n’en avait rien à foutre, que j’ai blessé son égo mais que pour ce qui est de son cœur, il s’est vite remis ? Je n’ai pas envie d’avoir raison, pourtant je n’en doute pas une seule seconde alors que je reviens au salon en tempêtant, en lui ordonnant de me dire la vérité comme si j’avais la moindre légitimité à l’exiger, alors que je ne suis rien, et qu’il me l’a justement fait remarqué l’autre soir, rien qu’une gamine capricieuse qui a joué avec lui, mais ce n’est pas grave, parce que c’est mieux comme ça. Son ton sec, sarcastique, il me met hors de moi, il me donne envie de le frapper, d’abattre mes poings sur son torse. « Il n’y a que toi qui aime jouer sur les terrains en friche. » Je le fusille du regard. Il pense être drôle ? Il pense que tout ça n’est qu’un jeu, et que je ne vais pas la trouver, sa pute ? « Ne me mens pas. » Je siffle entre mes dents, avec toute l’agressivité que j’ai accumulées pendant le trajet, pendant que je cherchais en vain une trace de la brune sur le bateau. « A part toi et moi, il n’y a personne sur ce bateau. Tu peux aller fouiller sur le pont si ça te chante. Tu n’as pas essayé de ce côté-là, mais tu ne trouveras rien. » Je l’envisage, vraiment, mais alors je suis prise d’un sentiment vertigineux.
Et s’il disait vrai ? S’il n’y avait vraiment personne d’autre que lui, et moi à présent sur le voilier ? Si j’étais venue jusqu’ici à cause des salades que mon esprit jaloux me raconta, mais qu’il n’eut jamais l’intention de s’acoquiner de la brune ? Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur d’un coup, d’avoir raison ou tort. Pas parce que je veux lui prouver que nous sommes les mêmes, pas parce que je veux que ses péchés m’absolvent des miens, mais parce que l’idée de m’être couverte de ridicule pour des chimères me percute de plein fouet. « Tu me casses les couilles, Rae. C’était quoi ton but en venant jusqu’ici ? Te convaincre que tu n’as rien à te reprocher ? Que je ne vaux pas mieux que toi ? » Lui semble me prête toutes les mauvaises intention du monde, et ma colère reprend des forces. le retour des flamme est violent, et je laisse échapper un rire jaune, triste mais sarcastique. « Ouais c’est ça, t’as certainement raison. » Il continue, pour une raison que j’ignore il se montre bien plus bavard que dans l’ascenseur, alors que moi déjà, toutes mes certitudes s’effondrent.
Elle n’est pas là, il est seul sur le voilier et je dois m’y résoudre.
Le fait d’être la seule fautive de cette débâcle de me n’émeut pas. Je me fiche de savoir à qui jeter la pierre, ce n’est pas pour ça que je suis venue ici, pensant le surprendre avec une autre que moi. Je n’ai pas réfléchi et je réalise, effarée, que ma jalouse et ma possessivité ont dépassé des limites que je ne les croyais plus capable de dépasser. Pour la seconde fois en quelques jours je réalise que j’ai porté des œillères pendant des semaines, je réalise la force de mes sentiments, quels qu’ils soient ils sont là, et ça me terrorise. Ça me donne le vertige, et j’ai l’impression que je vais vomir. « Et si tu l’avais trouvé là, qu’est-ce que tu aurais fait ? Tu l’aurais tirée par les cheveux pour la dégager ? Tu m’aurais servi ton indifférence sur un plateau ? Tu m’aurais dit que toi aussi, tu t’en fiches complètement ? C’est ça que tu aurais fait ? Pourquoi ? Pour mieux dormir la nuit, dans l’éventualité, bien sûr, que tu sois capable de regretter d’avoir tout gâché et permets-moi d’en douter ? » Je jette un regard à moitié vide sur lui. Je ne l’ai écouté qu’à moitié. A défaut, je porte mes mains que la colère fait encore trembler sur mon visage, pour cacher mes yeux une seconde, avant de me masser les temps et de laisser mes doigts redescendre pour se nouer devant mes lèvres. Je parle plus pour moi que pour lui, je murmure dans ma barbe. « Elle est pas là. T’es seul… » Je me revois débouler dans l’appartement, je me revois adopter le comportement d’une vraie furie alors qu’il était probablement en train de dormir, ou d’attendre le sommeil en tout cas puisqu’en le détaillant j’ai l’impression qu’il n’a pas eu le droit à une vraie nuit de sommeil depuis un moment. « C’est ce que tu as fait, Raelyn. Tu as tout gâché. Tu l’as fait sciemment, en espérant me blesser. Et tu voudrais que je te rende des comptes ? » Je laisse mes bras tomber le long de mon corps et je fronce les sourcils. C’est ce qu’il croit ? Que j’ai fait ça sciemment pour l’atteindre ? Dans quel but ? Me pense-t-il cruelle au point d’avoir tout planifié pour lui planter un couteau dans le dos. Des torts, j’en ai à foisons, mais celui-là n’en fait pas partie. « Pourquoi ? Parce que je n’ai pas caressé ton ego dans le sens du poil ? Parce que je ne suis pas brisé comme la moitié de tes jouets et que ça te fait chier ? » Je laisse échapper un rire sans choix, désemparé face au portrait qu’il dresse de moi. Comment trouva-t-il la force de traiter avec affection, de m’embrasser, de déposer ses lèvres sur mon ventre pour couvrir mon corps de baiser de tendre caresse si pendant tout ce temps, c’était ça la vision qu’il avait de moi ?
Qu’est-ce que je peux y changer maintenant ? Mes sentiments, que m’apportent-ils d’autre que des regrets puisque, on ne s’attache pas une femme qu’on voit telle qu’il m’a dépeinte. On ne la désire pas pour autre chose que son corps, pour autre chose que quelques instants à profiter de ses formes voluptueuses. Si c’est ça la vision qu’il a de moi, comment ce que je ressens pourrait-il être réciproque ? Je m’apprête à esquisser un geste, n’importe lequel, fuir plus vraisemblablement, quand il attrape mon poignet fermement entre ses doigts, quand d’un regard froid il m’ancre à la situation, à cet échange douloureux. « Regarde-moi. » Ma poitrine se soulève à un rythme effréné, mais il a ce qu’il veut. Je le regarde, je passe outre ma fierté, ma colère et ma détresse pour vraiment le regarder, pour vriller pour regard dans le sien. Je le regarde, et je le vois. Bien sûr qu’il a mal. Bien sûr que ses paroles ne sont que le résultat de ses blessures. Est-ce normal que je tente de m’accrocher à cette idée ? Peut-être. Est-ce sain ? Certainement pas. « Tout ce que tu voulais savoir est là, devant tes yeux. Je suis tout seul et tu t’es loupée et si j’ai un conseil à te donner, un seul, je te dirai que si tu es venue jusqu’ici pour te foutre de ma gueule avec Tobias, n’essaie pas. Vraiment. Et si tu es venue pour me traiter autrement que comme un caprice, alors choisis bien les mots, parce que je suis fatigué d’être le seul à ne pas jouer. » Il est fatigué de ne pas être le seul à jouer. J’ai l’air de jouer ? Je me serais fatiguée à me déplacer jusqu’ici si c’était un jeu ? Je reste muette une seconde, je tente de dégager mes bras, et j’abandonne.
Après tout, à quoi bon me cacher derrière ma fierté ? Elle n’a plus lieu d’être depuis que j’ai déboulé dans son appartement comme une furie, que j’ai claqué toutes les portes de ses placards et que j’ai souhaité, vraiment fort, la mort de la brune. « Tu crois vraiment que je joue ? » Ma phrase, elle est à mi-chemin entre la question et la plainte. « Tu crois vraiment que je serais venue jusqu’ici si je jouais ? » J’hésite un instant, avant de rajouter. « Je suis là parce que je crevais de jalousie à l’idée que tu l’embrasses, que tu la touches, que tu la traînes toute habillée sous la douche, elle aussi. » Et je n’aurais pas dû. Parce que je n’aime pas la position de faiblesse dans laquelle je me trouve alors qu’il serre mon bras et que ses yeux sondent mon âme. Je n’aime pas devoir affronter les sentiments contradictoires qui m’agitent pour lui répondre. « Je l’aurais attrapée par les cheveux et je l’aurais trainée hors de ce bateau. Je l’aurais trainé jusqu’aux pontons pour maintenir sa tête sous l’eau jusqu’à que ses poumons se remplissent d’eau. » Mon cœur s’agite, il supplie, il me supplie de ne pas le mettre à nu comme je suis en train de le faire. « Parce que je joue pas. » Si, la plupart du temps. « Je jouais pas avec toi. » Je tente de dégager à nouveau mon bras, sans succès, parce que je n’en peux plus de me livrer, je n’en peux plus de ce regard qui me force à me mettre à nue. Mais j’ai déjà mal, qu’est-ce que j’ai à perdre. « Je suis pas venue ici pour me foutre de ta gueule. J’en ai rien à foutre de Tobias. » Deux vérités. J’en rajoute une troisième. « J’ai jamais voulu te blesser. » Jamais, je l’ai fait, mais je ne l’ai jamais souhaité.
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| | | | (#)Sam 22 Fév 2020 - 23:10 | |
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WHY DO YOU HAVE TO BE SO HARD TO LOVE ?
C’est fou cette propension qu’à l’Homme d’oublier ses propres indiscrétions lorsqu’il doit subir celles des autres. Il y a trois jours, quand pour un regard, j’ai distingué dans le sien un soupçon de fièvre, j’ai sondé son salon moi aussi. Je me suis précipité dans sa chambre pour vérifier le bien-fondé de mon intuition. Je ne lui ai pas demandé l’autorisation. Certes, je n’ai pas ouvert les placards, je n’ai pas scruté son dressing, je n’ai pas foncé tête baissée dans la salle de bain, mais n’aurais-je pas été tenté de le faire si son amant, fier de lui, ne trônait pas, entièrement nu, sur son lit ? Je ne peux jurer de rien malheureusement. En arrivant chez elle, j’avais la bouche pleine de bonnes intentions. En la quittant, je pris soin de m’emmitoufler dans une couverture de fierté. Mais, sur le trottoir, je n’étais plus qu’un pauvre type déçu et perclus de jalousie. Celle-là est un puissant poison qui supplante la dignité et enterre la raison et, si je crois reconnaître dans le comportement de Raelyn ses symptômes, je n’ose embrasser l’idée de les avoir diagnostiqués jusqu’à ce qu’elle souffre de ses effets secondaires. Au milieu de mon salon, alors qu’elle était certaine de déloger d’entre mes draps ou mes bras la Tessa et qu’elle prend conscience de sa déconvenue, elle perd pied. Ses mains, agitées de tremblements incontrôlables, glissent sur son visage. Elle se frotte les yeux pour y gommer le voile de sa bêtise ou de sa folie. Elle réalise son erreur et j’aurais juré la voir tanguer comme une barque fragile voguant sur des mers déchaînées en pleine tempête. L’analogie est à propos. Cette nuit, elle en a soufflé une sur mon territoire et elle ne s’est pas épargnée. En plus de son effarement, c’est ma colère qu’elle a soulevée parce que je la trouve culottée et si je me retrouve en elle, je ne peux ignorer les différences flagrantes entre nos deux positions. Moi, j’ai été pris par surprise. Je n’ai pas tiré des plans précis sur la comète. Elle, elle l’a provoqué son désarroi, cette sortie de route. Si, aujourd’hui, le train de ses hypothèses déraille, que puis-je y faire finalement ? Ne pas la juger ? M’adoucir ? Lui permettre de fuir, sans se retourner, qu’elle ait tout le loisir de se trouver de nouvelles excuses pour justifier ses attitudes en général ? Qu’elle s’estime déjà heureuse que je ne jubile pas, que je ne la moque pas, que je n’applaudisse pas sa performance de théâtreuse puisque j’en suis bien incapable. Bien sûr, j’ai peur.
J’ai peur de réfléchir sur des évidences qui n’existent que dans ma tête sous prétexte que ça me rassure d’imaginer que ce cinéma n’en est pas vraiment un, qu’elle est là parce qu’elle tient à moi elle aussi, qu’elle appréciait à sa juste valeur ce que nous partagions et que je lui ai manqué autant que le contraire. J’ai peur d’interpréter les données en étant moins cartésien qu’empirique. J’ai peur d’avoir mal, encore, si elle se barricade dans le donjon de sa vanité. J’ai peur que mes sentiments ébrèchent ma carapace et, cette fois, d’être cassé pour de bon. J’ai peur qu’elle soit plus abattue que capricieuse à mes yeux puisque que je ne peux rester insensible à ce qu’elle marmonne dépitée. J’ai peur de m’épuiser à attraper de l’eau claire avec mes mains. J’ai peur, oui, parce que ma colère se retire lentement au profit d’un espoir complètement dingue. J’ai peur et malgré ça, je n’arrive pas à tirer le loquet de la guillotine qui lui coupera toute envie de m’expliquer ce qui l’agite à ce point. Or, je dois savoir. C’est un besoin presque vital désormais. Je me retiens de lui demander pourquoi elle se met dans des états pareils parce que la réponse me terrorise au même titre que mes faiblesses. Alors, cette question, plus importante que toutes les autres, je la troque contre une satire calomnieuse de sa personnalité. Je ne suis pas certain de véritablement penser tout ce qui sort de ma bouche. Je contrarie donc ma rage en les adoucissant un peu. Je choisis la forme interrogative pour l’astreinte à réfléchir sur l’absurdité de sa démarche et sur ce qu’elle me cache, ce qu’elle se cache. C’est cavalier. Comment me relever si, d’aventures, elle me jetait au visage qu’elle plaide coupable pour l’entièreté de mes chefs d’accusation ? Comment ne pas avoir envie de la tirer par ce bras que je tiens fermement pour la foutre dehors en l’assommant d’insultes ? Comment ? Elle me blesserait bien trop pour que je la ménage. Dès lors, pour notre bien à tous les deux, je fais fi qu’elle se débatte entre mes doigts. Je néglige ses rires indescriptibles, qu’il ne me mette pas hors de moi. Je sous-estime le poids du fardeau qui lui écrase la poitrine et qui bride sa respiration. J’oublie consciemment que ses yeux ont brillé d’une lueur étrange sous la lumière du réverbère après qu’elle nous ait abîmés. Je lui ordonne d’affronter les miens avec la même audace dont elle fit preuve à l’heure de m'arracher à ma fausse quiétude et de fouiller mes placards et mes tiroirs et je lui souffle un conseil qui n’a rien d’une menace, mais qui y ressemble cruellement. J’ai fini de jouer. Il est grand temps qu’elle range l’échiquier dans sa boîte et qu’elle me donne ce que j’attends... sans plus attendre justement. Je suis fatigué de ruser pour qu’elle courbe l’échine devant l’authenticité.
Et elle le fait. Elle met ses réflexes à mal une poignée de secondes et je me rappelle que verser de l’eau sur une pierre ne l’attendrira jamais. C’est en ces mots que les pauvres hères du Club la décrivent et, quoique ses yeux témoignent du contraire, je me fie à leur verdict parce que le mien ne me vaut rien. « Oui. Je crois que tu en es capable. » Elle s’encanaille avec une raclure, un jean-foutre, un agitateur heureux de souffler à pleins poumons dans un cor de guerre, le sbire de la discorde, le bâtard d’Arès. Elle s’amuse de ses frasques. Elle l’encourage en battant des pieds et des mains comme une gamine. Et elle s’étonne de ma réaction ? De qui se moque-t-elle exactement ? Ai-je à ce point l’air d’un con ? Je refuse d’être leur tête de Turc, si bien que l’aveu de sa possessivité m’ébranle à peine. Il me fait l’effet d’une caresse trop timide pour éveiller ce cœur que j’anesthésiai dès qu’elle ouvrit la bouche. Elle m’y a contraint parce que ses mots sont pour moi comme le chant d’une sirène. Ils m’ensorcellent puis me tirent par le fond. Par chance, elle me froisse de nous comparer. Contrairement à elle, je trie sur le volet avant de distribuer mon affection. Je n’en ai pas assez pour la gaspiller. « Parce que ça compte ? Vraiment ? Ou seulement quand ça t’arrange ? Tu y as pensé avant de te faire sauter par Tobias ? » Ce prénom, il m’écorche les lèvres. Outre son implication présumée dans la mort de Sofia, il a fait de moi un animal à cause des conséquences de cette jalousie qu’elle décrit plutôt bien. Elle rêvait de noyer Tessa ? J’envisageai d’exploser la gueule de son amant dans la rigole du trottoir à coups de semelle. C’est la réponse du berger à la bergère à la différence que moi, je sais le pourquoi de cette recrudescence de violence. Je ne pointe plus du doigt ma vanité. J’accepte, difficilement, oui, mais je concède aux sentiments la place qu’ils méritent.
Elle, c’est son ego qui pleure. Elle ne redoute pas l’idée de me perdre moi, mais bien de perdre la face devant moi et ça me dégoûte qu’elle puisse affirmer avec aplomb qu’elle ne joue pas avec moi. « Vraiment ? Pourtant il y a rien qui bat pour moi là dedans. » J’aurais pu tapoter son cœur, sauf je ne la touche pas. J’emprunte la formule de son mec parce qu’elle m’a blessée au plus haut point. Je ne plaisante pas cependant. Je n’ironise pas pour la tourner en ridicule. Cette maudite phrase, ce geste, je les ai lancés aussi loin que possible afin de ne plus en souffrir. Ils me sont revenus comme un boomerang avec une telle force que j’en saigne encore. Et elle ? Elle avoue sans fard qu’elle s’intéresse moins à ce gosse qu’à moi ? « Tu n’en as rien à foutre ? » Je la répète, effaré par sa légèreté. Ce que je comprends de cette révélation, c’est qu’elle a fait si peu de cas de ce que nous avons partagé que n’importe quel type lui aurait convenu, tant qu’il ne souffre pas d’impotence. Un gars rencontré en boîte de nuit aurait pu faire l’affaire et ça me dégoûte aujourd’hui. Je me doutais bien qu’aux prémices de notre liaison, elle n’avait pas renoncé aux plaisirs de la chair avec des presque-inconnus. Les semaines suivant nos premières étreintes, ça m’aurait paru presque normal. Plus maintenant. Pas après ces derniers moments passés ici, avec moi. Pas après qu’elle ait ouvertement déclaré qu’elle s’abandonnerait volontiers à l’idée de ne plus jamais quitter ce voilier. Pas après qu’elle ait contribué à asseoir notre complicité, à ériger de ses mains, devenues ouvrières, une tour de douceur et de tendresse. Il s’était passé un truc ce jour-là, un truc concret que je touchai du bout des doigts, tout comme elle. Un truc réciproque qui m’a tétanisé au point d’avoir envie de prendre mes jambes à mon cou. Un truc qui l’a fragilisée elle aussi. Au contraire, je n’aurais pas eu à la rassurer d’avoir émis l’hypothèse que, bientôt, tout serait terminé. Elle n’en voulait pas, de cette rupture nette. Elle est même revenue au mépris de ses obligations professionnelles parce que je le lui ai demandé, simplement, comme un appel au secours.« Putain, mais c’est encore pire. » ânonnais-je, les yeux baissés et relâchant son poignet de peur de le briser.
Je serre les poings. Je recule. Je tourne en rond. Je trépigne comme un lion en cage et ce sont mes mains qui glissent sur mon visage désormais. Je ne suis pas seulement triste, je suis furieux. Elle m’a piétiné pour rien. « Tu ne voulais pas me blesser, mais tu l’as fait. Tu l’as fait alors que tu savais que j’étais susceptible de passer à l’improviste parce que tu ne m’as jamais interdit de le faire. Tu savais et tu n’as même pas eu la décence de faire ça ailleurs que chez toi et je dois te croire sur parole quand tu dis que c’est pas ce que tu voulais ? Parce que tu es venue ? Parce que tu as cru que j’étais prêt à faire ce que j'ai fait avec toi avec une autre ? Mais tu penses parler à qui exactement ? » À un gamin qui s’accroche aux jupes de sa mère lorsqu'il est dépassé par les événements ? « En venant jusqu’ici, est-ce que tu as pensé une seule seconde à moi ? Quand tu m'as imaginé la traîner sous la douche, est-ce que tu t’es mis à ma place ? Est-ce que tu en as profité pour te demander ce que ça m’avait fait de le voir là ? » vociférais-je en avançant vers elle, pas tant pour l’effrayer – loin de moi cette idée – mais pour l’acculer contre un meuble de ma cuisine, qu’elle s’ôte tout désir de filer à l’anglaise. « Est-ce que tu t’es dit que ça fait trois jours que je vous vois tous les deux, que je vous imagine en plein d’ébats, que je le vois foutre sa tête entre tes cuisses et que ça me rend dingue de me demander si tu y as pris plus de plaisir qu’avec moi ? Tu crois que ça me dégoûte pas ? Que j’ai pas eu envie de le tuer de mes mains ? » Pour ce faire, il aurait fallu que Dieu la crée plus altruiste et douée d’empathie. Quant à moi, je l'aurais remercié s'Il m'avait nanti d’un peu plus de sang-froid.
J’aurais préféré que mes aveux ne soient teintés de cris, que mes traits ne soient pas tordus par la douleur, que mon poing rageur ne se soit pas écrasé furieusement contre mon placard au point qu’elle en sursaute. J’aurais tellement aimé que ça se passe autrement. Tellement que je la regrette cette déclaration. Je la regrette et je recule de deux pas, peut-être quatre ou cinq. Je m’éloigne parce que je n’arrive plus à soutenir son regard. J’ai honte de moi, de ma colère et de mes réactions. J’ai honte de déshabiller mon cœur pour cette femme qui ne le mérite pas. Elle ne tient compte que de ses intérêts de toute façon. Je perds mon temps. « Mais non. Évidemment que non. Mais comment est-ce que j’ai pu être aussi naïf. Putain, mais comment ? » Je m’emporte à nouveau et j'envoie valser tout ce qui traîne sur mon plan de travail. Je respire plus fort, trop fort. Je me dis que si j’arrive à maîtriser mes poumons, je pourrai balayer d’un souffle toutes ces vérités que j’ai déblatérées au mépris de mon instinct de survie. « Tu es une opportuniste, Raelyn. Tu prends chez les autres ce qui t’arrange. Tu les presses jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de jus sans t’inquiéter de ce que tu laisseras derrière toi et j’en suis désolé. Tu as pas idée.» conclus-je, visiblement à sec.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34334 POINTS : 3250 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Dim 23 Fév 2020 - 21:37 | |
| Why do you have to be so hard to love ? Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Ses doigts qui s’enroulent autour de mon poignet, ils me pressent, ils exigent la vérité et me pressent, mais pas autant que ses yeux qui s’accrochent aux miens. Qu’il s’en fichait, j’en étais convaincue en pénétrant sur le bateau, parce que je ne suis pas du genre à me bercer d’illusion. Quand quelqu’un vous dit qui il est, vous le montre en laisse la première venue effleurer son bras et poser sans tête, même furtivement, sur son épaule, vous êtes censés le croire. Je n’ai jamais été de ceux qui se bercent d’illusions, qui arrivent à se convaincre que non, si il ou elle agit comme ça c’est parce qu’il est blessé, parce qu’il souffre et parce qu’il est en colère. Amos m’a dit qu’il s’en foutait, il m’a dit que ce n’était pas grave, et si une part de moi aurait souhaité entretenir l’espoir fou qu’il soit attaché à moi et qu’au contraire, il n’en ait pas rien à foutre, je l’avais muselée parce que je sais la dangerosité de ce genre de pensées. Quand son coude, je crois que c’était son coude, avait heurté ma joue je n’avais vu la moindre trace de regret. Que je n’ai pas su le lire ne m’a pas traversé l’esprit, mon orgueil avant été trop mis à mal et c’était plausible. Mais son regard m’avait renvoyé sa colère et son dégout, et moi j’avais mis ça sur le compte de son amour propre que j’avais bafoué en m’acoquinant d’un autre, un pour lequel il ne ressentait en plus que de l’animosité. Ce sont les phrases de Tobias qui l’ont touché parce qu’il s’est senti moqué, pas mes actes.
Aujourd’hui, avec un peu plus de recul, je crois reconnaître de la douleur dans son regard et moi, idiote, je ne peux m’empêcher de penser que peut-être est-ce là un aveu qu’il mentit ce soir-là, devant ma porte et dans l’ascenseur, qu’il mentit au pied de mon immeuble en me crachant son indifférence. Pourtant le portrait guère flatteur qu’il dépeint de moi me laisse un goût désagréable de doute dans la gorge. La femme qu’il dépeint, si c’est là la façon dont il me voit, il y a peu de chance qu’il s’imagine partager plus avec elle que quelques nuits et donc, peu de chance que j’ai fait autre chose que bafouer son amour propre en prenant les devants et en étant la première à mettre un coup au simulacre d’idylle que nous vivions. « Oui. Je crois que tu en es capable. » Il me le confirme, et je me demande si ces doutes là il les nourrit tout au long de notre liaison, le temps qu’elle dura. « Et ça a toujours été le cas ? » Tu m’en as toujours cru capable ? De jouer avec toi ? De te rendre pour un idiot et de profiter de ta présence sans ne rien ressentir ? Bien sûr que j’ai tenté de m’en convaincre au début, je tentai encore l’autre soir en laissant Tobias poser ses mains sur moi, mais face à mon état proche de l’hystérie aujourd’hui sur le bateau, je suis obligée d’arrêter de me mentir. Il le faut. « Parce que ça compte ? Vraiment ? Ou seulement quand ça t’arrange ? Tu y as pensé avant de te faire sauter par Tobias ? » La vérité c’est que oui, j’y ai pensé et c’est ça qui me poussa même à aller vers un autre, pour m’enlever cette idée de la tête. Pour oublier même que j’y avais pensé, que je m’étais posé la question de savoir ce que je ressentais pour Amos. Mais je ne peux pas lui dire, parce qu’il ne comprendrait pas et parce que je n’ai pas l’abnégation qu’une telle confession requiert. Alors je me tais et je le fusille du regard, touchée qu’il remette mes mots en doutes, touché qu’il parle de moi en ces termes, aussi. « Vraiment ? Pourtant il y a rien qui bat pour moi là-dedans. » Les mots de Tobias je les reconnais, et je ne peux les ignorer. Il les utilise à nouveau, contre moi, pour me renvoyer dans mes buts, pour me faire comprendre qu’à ses yeux, je ne lui déblatère que des conneries. Croit-il vraiment que j’aurais dit ces choses sans les penser ? Ne me connait-il pas mieux ? Ne sait-il pas à quel point cela me terrorise et me fait à la fois mal de reconnaître tout ça à haute voix ? Je baisse les armes, je lui confie n’avoir que faire de Tobias, je lui confie ne pas être ici pour me moquer de lui, je ne l’ai jamais envisagé, et je rajoute que que n’ai pas voulu le blesser. Ces trois choses de vraies et s’il ne s’agit pas là d’une déclaration enflammée, je n’ai jamais été plus honnête. Je ne suis pas du genre à m’encombrer de fioriture, et je pèse mes confidences, parce qu’elles viennent difficilement plus que parce que j’en suis avare. « Tu n’en as rien à foutre ? Putain, mais c’est encore pire. »
La pression autour de mon poignet se desserre et il lâche mon bras. Son regard me glace le sang, parce qu’alors qu’il recule, il m’observe comme s’il ne me connaissait pas, avec un effarement qui me donne l’impression qu’il est en train de découvrir qui il a en face de lui. Et plus que le reste, le dégout et la rage dans ses yeux me blessent. C’est à son tour de prendre son visage entre ses mains. A son tour de frotter ses yeux, pour tenter de ne pas perdre pied. Ce qui m’attends je l’ignore. Se retient-il de me hurler dessus, de me cracher au visage que je le dégoute et qu’il ne veut plus jamais avoir à faire à moi ? Se retient-il de me frapper ? Qu’est-ce que qui est pire, que d’avouer avoir chauffé les draps de types dont je n’avais que faire pour me forcer à continuer à croire qu’il faisait partie du lot ? « Tu ne voulais pas me blesser, mais tu l’as fait. Tu l’as fait alors que tu savais que j’étais susceptible de passer à l’improviste parce que tu ne m’as jamais interdit de le faire. Tu savais et tu n’as même pas eu la décence de faire ça ailleurs que chez toi et je dois te croire sur parole quand tu dis que c’est pas ce que tu voulais ? Parce que tu es venue ? Parce que tu as cru que j’étais prêt à faire ce que j'ai fait avec toi avec une autre ? Mais tu penses parler à qui exactement ? » Je ne sais que répondre, et j’encaisse en gardant mon dos et ma tête droite. J’ai déjà été déclarée coupable à ses yeux, et je ne sais que lui répondre. Qu’il est le seul avec lequel je me sente assez à l’aise pour avoir envie de découcher ? Qu’excepté lui, je ne vois mes amants que chez moi, parce que ça me donne le sentiment de garder la maîtrise de la situation, parce que je n’ai pas envie de rentrer dans l’univers de ces hommes, parce qu’ils ne m’intéressent pas ? Oui, j’ai pris le risque d’être surprise, mais à aucun moment je n’envisageai qu’Amos puisse me rendre visite à l’improviste ce soir-là. Quand il hausse le ton, je me sens comme une enfant que l’on gronde, et cela me déplait, cela me déplait énormément mais sans trop savoir pourquoi une part de moi est soulagée, elle se repaît de satisfaction à l’idée que ses paroles prouvent qu’il a menti, l’autre jour sur le pas de ma porte. Qu’il a menti en tentant de me faire avaler qu’il n’était pas touché. C’est malsain, mais je suis soulagée. Je suis soulagée, mais je voudrais ne pas l’être, parce qu’encore une fois, c’est diablement révélateur de mon propre entichement. « En venant jusqu’ici, est-ce que tu as pensé une seule seconde à moi ? Quand tu m'as imaginé la traîner sous la douche, est-ce que tu t’es mis à ma place ? Est-ce que tu en as profité pour te demander ce que ça m’avait fait de le voir là ? » Non, en venant jusqu’ici je n’ai pensé qu’à moi, à ma colère, et à mon envie de l’empêcher de se vautrer avec une autre dans ces draps qui ont accueilli nos ébats. Je n’ai pas pensé à ce que lui a ressenti l’autre soir, puisqu’il s’en fou, il me l’a dit, et sur le moment je l’ai cru. Je ne le crois plus maintenant, pas alors qu’il vocifère, pas alors que son regard est brulant, rempli de douleur et de colère. Cette dernière, je la préfère largement à son indifférence, et je peux l’encaisser, je peux m’en accommoder. L’idée qu’il m’ait oubliée et soit déjà en quête de plus verts pâturage elle, m’étais insupportable.
Je recule lorsqu’il avance vers moi, jusqu’à me retrouver avec le dos collé contre le meuble de la cuisine, et je ne réponds pas, je le laisse finir sa diatribe parce que sa colère, je veux la voir sortir. Parce que sa rage m’anime, et parce qu’après ça, il ne pourra plus faire semblant, il ne pourra plus me mentir. « Est-ce que tu t’es dit que ça fait trois jours que je vous vois tous les deux, que je vous imagine en plein d’ébats, que je le vois foutre sa tête entre tes cuisses et que ça me rend dingue de me demander si tu y as pris plus de plaisir qu’avec moi ? Tu crois que ça me dégoûte pas ? Que j’ai pas eu envie de le tuer de mes mains ? » Je pourrais lui dire que non, parce qu’il maintint qu’il s’en foutait. Aujourd’hui savoir que ces images hantent son esprit me rassure, même si je regrette de les lui avoir infligée. En matière de possessivité Amos et moi sommes taillés dans le même bois et il ne peut plus me jeter la pierre quant à mon comportement de ce soir, quand à cette folie dans laquelle je m’étais laissée sombrer.
Son poing qui s’écrase contre le placard, je ne le vois pas venir et laisse échapper un sursaut. Est-ce que je le crois capable de me frapper ? Je n’affirmerais pas le contraire, je sais ce que la jalousie peut faire à certain, moi elle me rend violente, je le constatai du temps d’Aaron et ce soir j’en fait le constat net et irrévocable. Sa colère, elle m’allume, elle me pousser à le désirer aussi ardemment qu’au premier jour surtout que, aujourd’hui encore, je ne peux pas l’avoir. Sa détresse par contre, celle qui perce dans sa phrase, elle m’est insoutenable. « Mais non. Évidemment que non. Mais comment est-ce que j’ai pu être aussi naïf. Putain, mais comment ? » Dans un nouvel élan de colère il envoie valser tout ce qui se trouve sur son plan de travail, et cette fois ci je ne tressaille pas. « Tu es une opportuniste, Raelyn. Tu prends chez les autres ce qui t’arrange. Tu les presses jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de jus sans t’inquiéter de ce que tu laisseras derrière toi et j’en suis désolé. Tu as pas idée. » Ses reproches, ils se fraient un chemin jusqu’à mon cœur. Je ne l’anticipe pas et prends ses mots comme une claque. Quand dans la bouche d’un autre j’aurais éclaté de rire, dans la sienne ils sont blessants, similaires à des flèches parfaitement ajustées. « Va te faire foutre Amos. » Ma colère, j’ai besoin de la laisser ressortir, et ma main se pose sur le premier objet à ma portée, un cendrier en verre sur lequel je referme mes doigts avant de le balancer de toutes mes forces dans sa direction, mais il l’esquive. Enragée, mon regard balaye les alentours à la recherche d’un autre projectile, mais Amos est plus rapidement que moi. Il sépare en quatre enjambées la distance qui nous sépare pour me maitriser.
Moi, main s’écrase sur sa joue. « C’est ça que tu penses de moi ? » Je ne hurle pas à m’en rompre les cordes vocales, mais j’ai haussé le ton à mon tour. A nouveau ma main se lève pour s’abattre sur lui, mais celle-ci il l’anticipe et ses doigts se referme sur mes deux poignets violement. « Qu’est-ce que ça peut bien te foutre de m’imaginer avec un autre si c’est ça que tu penses de moi ? » La blessure qu’il vient de m’infliger est visible, trop visible et moi dans ma rage je ne pense même pas à la dissimuler. Je tente de me débattre, mais il resserre sa prise autour de mes poignets et recule pour à nouveau coller mon dos contre le placard, pour me maîtriser. « Si tu préfères tu croire les inepties de Tobias plutôt que ce que moi je te dis alors t’as raison, peut-être que c’est mieux comme ça. » Il connaît le dealeur, il sait qu’il n’est que provocation et discorde. Alors j’ai le droit d’être touchée et vexée que sa parole compte plus à ses yeux que la mienne, assez pour qu’il me rappelle la pique qui lui adressa, celle qui n’avait vocation qu’à le déstabiliser puisque le brun ne sait rien, il ne savait rien de ma liaison avec Amos. « Je t’ai dit que je ne jouais pas, je te le répète à nouveau mais je vais pas me laisser tomber à genoux pour que t’y crois. Pas si je suis qu’une salope opportuniste à tes yeux. » L’insulte je la rajoute puisque, piquée, j’ai cru la lire entre les lignes. Je me débats comme une furie pour qu’il me lâche, pour qu’il lâche mes mains et qu’il cesse de m’entraver de son corps, mais au contraire il le presse plus contre moi pour me contenir. « Ça comptait pour moi. Et ça me terrifie. Que t’y crois ou non, ça changera rien au fait que je mens pas. » Mon regard se fiche dans le sien.
Ma poitrine se soulève à une allure folle, ma respiration est saccadée et je l’observe d’un regard noir. Nous devons avoir une sacrée allure, tous deux hystériques, moi le visage barré d’une ecchymose et lui de diverses plaies. Sa prise sur mes poignets est trop serrée, elle me fait mal, mais moins que ses paroles. Et elle n’éteint pas le retour de flamme, celui du désir qui me noue le ventre alors que pour m’empêcher de me débattre il est obligé de rester si près de moi que nous respiration se mêlent. Si près que, poussée par une nouvelle pulsion, je n’ai que quelques centimètres à parcourir pour poser farouchement mes lèvres sur les siennes. J’ai tant envie de lui que ça fait mal, tant envie de lui qu’un rejet de sa part réduirait mon égo en miettes mais cela n’a pas la moindre importance. Qu’il me repousse s’il le souhaite, qu’il mette fin à ce baiser volé, mais après ça, qu’il ne vienne plus me reprocher de ne pas être entière.
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| | | | (#)Lun 24 Fév 2020 - 11:16 | |
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WHY DO YOU HAVE TO BE SO HARD TO LOVE ?
C’est la deuxième fois sur ces quelques mois qu’elle m’envoie me faire foutre et, quoiqu’il m’en déplaise, je sais pertinemment ce qui ressort de cette insulte. Elle est blessée, mais différemment que ce soir de février. Celui-là, c’est mon geste qui l’opprima. Celui-ci, ce sont les mots nés de ma colère et de ma déception qui la font sortir de ses gonds. La différence est notable, assez pour que je m’interroge. Qu’est-ce que ça peut bien lui foutre si je ne parviens pas à me défaire du sentiment de n’être qu’une marionnette ? S’offusque-t-elle de m’avoir sous-estimé ? S’en veut-elle d’avoir raté sa proie quand elle m’aurait préféré broyé, comme mes prédécesseurs, sous le talon aiguille de ses escarpins de créateur ? Je la trouve profondément injuste alors, oui, je jubile de lui avoir arraché ce masque d’arrogance qu’elle porte usuellement avec apprêt. Je me félicite d’avoir ignoré sa question précédente, peu prévisible, mais néanmoins intrigante. La côtoyer m’offre au minimum une certitude la concernant, une que je ne peux réfuter sans mauvaise foi : elle se moque de ce que pensent ses contemporains. Leur considération l’effleure plus qu’il ne la touche. Se pourrait-il que les miennes comptent ? Qu’elles aient de l’importance pour son cœur ? Est-ce lui que j’ai malmené en la comparant à une garce ? Et moi, est-ce que j’y crois à ma sentence ? Est-elle aussi irrévocable alors que je sème peu à peu derrière moi l’idée d’avoir été son jouet ? J’aurais aimé pouvoir bomber le torse et la traiter de menteuse, mais elle hausse le ton et c’est révélateur. Elle ne s’énerve pas pour un oui ou pou un non. Elle ne crie par pour des peccadilles. Nul besoin de bien la connaître pour deviner qu’elle ne perd que rarement le contrôle de ses émotions. J’avais, par deux fois, réveillé en elle un soupçon d’agacement. Il n’est rien à côté de cette frustration qu’elle transforme en rage et qui me vaut de remercier mes réflexes. Mon cendrier, elle ne l’a pas lancé dans le but de m’impressionner ou pour m’obliger à l’écouter. Elle ne l’a pas jeté au hasard pour escalader la spirale de la violence sous prétexte que je la fis sursauter en frappant dans mon meuble. Elle m’a visé, délibérément. « Putain, mais tu es malade ? » tonnais-je à l’image de celui qui s’est laissé surprendre par le danger. J’alliai la parole au geste dégradant de mes doigts cognant ma tempe. Raelyn, à vif et non contente de m’avoir raté, cherche déjà du regard un autre projectile acceptable. À ce rythme, elle finirait par nous blesser et j’ai bondi vers elle avec l’agilité d’un félin.
Avais-je dans l’intention de lui faire mal ? Pas le moins du monde. Pas même lorsque mon tympan bourdonna à cause de la violence de sa gifle. Celle-là, elle la démangeait depuis un moment déjà. Je l’avais pressentie, mais je dus opérer un choix stratégique pour l’obliger à se contenir : éviter le coup ou me frayer un passage jusqu’à sa main. J’optai pour la seconde alternative. Je les attrapai toutes les deux à la première occasion, esquivant de justesse la beigne paume ouverte qu’elle me réservait. Quand on frappe, on baisse la garde. « Arrête, Raelyn. Arrête ça. » exigeais-je, oubliant sa tendance à se braquer devant les ordres. J’aurais juré avoir accentué son ressentiment. Quel gâchis. Cette hargne entre nous est aussi criante de sentiments que nos plus beaux moments de douceur et de complicité. Ai-je encore le droit de la traiter comme une menteuse ? Serais-je un monstre de lui répéter qu’en effet, je n’en ai rien à foutre qu’elle se brade avec un autre ? Évidemment. Elle est à nu, Raelyn. Ce n’est pas uniquement son corps qui se débat sous le mien. C’est son orgueil qu’elle a muselé et c’est son cœur, inviolable selon la rumeur, qui se sent agressé, délogé du trou dans lequel il reposait, trop exposé par ces protestations et, surtout, ses aveux. En réalité, je ne le compris que plus tard. Sur le moment, j’étais surtout contraint de la maîtriser avant que survienne une catastrophe. « Arrête, tu vas te faire mal. » Et, je ne veux pas que t’aies mal, je n’aime pas ça, aurais-je ajouté si elle avait été disposée à m’entendre. Impossible. Il y a des parasites sur la ligne, aussi l’écrasais-je de tout mon poids contre un meuble. Ses mains, je les ai tenues en respect, bien haut au-dessus de sa tête. La position est inconfortable et fatigante pour les bras. Avec un peu de chance, quand l’adrénaline aura fini de tracer son chemin à travers tout son corps, elle cessera de gigoter en tout sens comme une forcenée. C’est peine perdue de toute façon. Elle n’a pas la vigueur physique pour se dégager, ce qui constitue mon défi majeur d’ailleurs. C’est compliqué de mesurer sa force quand elle est belliqueuse et qu’elle gesticule si près de moi. « C’est bon ? tu as fini ? » persiflais-je moins querelleur et sans effort.
J’écopai d’un regard noir et d'un silence. Il est assourdissant, mais dans ma tête résonnent ces derniers mots. Ils sont comme une boule de flipper. Il ricoche contre mon cœur et émousse le couperet qu’est ma colère. Elle est terrifiée et, à mon sens, c’est plus évocateur que tout le reste. Elle a peur, tout comme moi, ce qui ne peut signifier qu’une seule chose : elle est sincère quand elle prétend ne pas jouer. Elle l’est autant que je le fus lorsque je lui confessai que ces trois jours ont achevé de me rendre dingue de jalousie. « J’ai compris. » soufflais-je avec humeur, mais dénué de toute combativité. Je n’ai plus envie de lui faire la guerre quand elle me détaille avec ces yeux-là, des yeux sucré-salé. Ils disent "tu m’as manqué" et "je te déteste". Moi, j'apprivoise le tout et son contraire. Mais, je ne m’énerve pas, je ne lâche pas, j’attends sagement. J’attends qu’elle respire plus sereinement. J’attends qu’elle soit moins tendue, qu’elle débande les muscles de ses bras pour la libérer. On a l’air fin à nous dévisager comme deux boxeurs aux aguets du tintement de la clochette qui annonce le début d’un nouveau round. Je frôlai des yeux l’ecchymose sur sa joue et une vague de regrets me reprend. Sauf que cette fois, elle ne m’entraîne pas vers le besoin de la maudire de s’être interposée pour protéger Tobias de mes coups. Je n'essaie plus de la détester pour alléger mon fardeau de culpabilité d'avoir essayé de nous séparer. J’envisage sérieusement de lui présenter des excuses pour ça et pour tout le reste. “Je ne pense pas le quart de ce que j’ai dit. Tu n’es pas une garce, une salope ou une opportuniste“, suis-je à deux doigts de formuler quand, tout à coup, elle me vole un baiser.
Il est presque sauvage et, si sa saveur ne m’étonne guère, j’aurais apprécié l’anticiper. Pris de court, je ne peux que m’y abandonner. Je me souviens m’être fait la réflexion que résister à la chaleur de son corps, malgré ses vêtements, cette chaleur qui éveillent en moi un appétit qui n’a pourtant pas sa place au milieu de cette débâcle, me sera pénible. D’où me vient-il ce soudain désir ? Serais-je flatté de l’entendre avouer que j’avais une influence sur ou dans sa vie (peu importe) ? À moins que je ne m’enorgueillisse de ma supériorité ? Non ! C’est différent. C’est beaucoup moins tordu, bien que néanmoins malsain. Je suis accro à cette poitrine qui se soulève quand elle perd le contrôle d’elle-même, accro au grain de sa peau sous mes doigts, accroc à son parfum, à la fragrance de ses cheveux, à leur légèreté qui quand, elle est penchée sur moi en plein ébat, forme comme un rideau entre nous, un qui permet à nos yeux de s’écrouer l’un à l’autre. Je suis tout bonnement accroc à cette femme qui préfère “crever debout que de supplier à genoux“ pour gagner un échantillon de ma confiance. Je ne sais pas si je suis amoureux d’elle, mais je sais que je n’ai pas envie qu’elle sorte de ma vie, pas comme ça, pas aussi salement, pas dès lors que je me sens moins idiot et naïf, mais au contraire entendu, compris et, par-dessous tout, rassuré de n’avoir rêvé ce « truc » qui s’est révélé dans chaque pièce de ce navire. Pas si la passion triomphe sur cette colère impétueuse.
Dans mon torse, mon cœur s’emballe. Il bat a tout rompre. Dans mon cerveau malade, la raison s’oppose à ce que mes mains relâchent leur prise. Elle pense qu’aucun conflit ne se règle par le sexe. Sauf que c’est le langage que je parle le mieux et qu’elle est le plus susceptible de comprendre. Ce sera, pour nous, la reddition la plus loquace qui soit. Bien entendu, je ne veux pas la brusquer. Je me fais violence pour ne pas mettre mon cerveau sur pause quand il y afflue les images d’une étreinte consommée à la dérobée. Sauf que je fonds contre ses lèvres et que son corps a ondulé vers le mien. Il ne m’en a pas fallu davantage. J’ai lâché ses mains et, si j’ai divorcé de ses courbes, je ne l'ai pas repoussée. J’ai assommé le sensé à la faveur du passionnel, à la défaveur de la douceur. Je n’ai pas quitté sa bouche quand j’ai débouclé ma ceinture à la hâte. Entraîné par ses doigts vagabondant de ma nuque à mes cheveux – décidément trop longs – j’ai relevé sa robe, je me suis débarrassé des dernières entraves à notre plaisir et, sa cuisse contre mon bassin, j’ai puisé dans son propre empressement ce qui ressemblait à un consentement. En avais-je seulement besoin de toute façon ? La machine est lancée. Elle est inarrêtable. Je ne réfléchis déjà plus. Au premier coup de reins, trop bourru, presque grossier et certainement enhardi, j’étais perdu, soulagé comme un toxicomane en manque qui bénit cette dose inespérée, celle qui éteint la douleur, qui le plonge dans ce monde parallèle bien plus coloré que sa réalité. Je suis à peine conscient que c’est un leurre. Tôt ou tard, les problèmes nous rattraperont, mais j’y penserai plus tard. Beaucoup plus tard. En attendant je me saoule de son souffle qui saccade et qui exhale quelques gémissements qu’elle ne parvient à réprimer, de son pouls qui accélèrent, de ses lèvres contre les miennes. Ma bouche les quitte pour marquer la peau fine de son épaule dénudée. Dans l’agitation, la bretelle de sa tenue de saison a glissé et j’en profite. Serais-je un jour rassasié de sa volupté ? De ce côté malsain qui me donne le vertige ? Je me gave de son avidité, partenaire de la mienne et, ce soir, tandis que je vends mon âme au diable, je me dis que verser dans la luxure, avec elle, n’a jamais été aussi bon. Trop pour ma santé mentale alors qu’elle frémit sous mes doigts mal appris.
Elle raccroche les gants et, moi, je n’ose pas la lâcher. Mes méfaits accomplis, je réalise que j’ai sur les lèvres un goût de trop peu puisque je ne suis jamais aussi comblé que lorsque sa peau entre en contact avec la mienne. Je ne suis pas sûr d’aimer ce qu’elle agite en moi, mais que puis-je y faire ? Comment lutter ? Mon front contre le sien, je me sens tout penaud d’avoir oublié la prévenance. Mais là encore, que lui dire ? “Je suis désolé“ ? Fadaise. Je ne regrette pas, je suis chagriné de ne pas avoir trouvé dans cet enchevêtrement le réconfort qui suit une réconciliation, une vraie. Alors, j’ai ôté mon T-shirt et sa robe jusqu'à nos coeurs battant à l'unisson pour un peau à peau qui survient trop tard. Ce point d'orgue m’apaise un peu le temps qu’il dure. Avant de lui rendre sa liberté de mouvement et de remonter mon jeans, j’ai posé sur son front en sueur un baiser. J’ai cherché dans ses yeux une once de mépris, mais je n’y ai rien trouvé. « Je te crois, tu sais. » confessais-je, jugeant important qu’elle le sache. J’ai l’intime conviction que je dois ajouter quelque chose, de préférence d’intelligent à défaut d’être tranquillisant. Tout ce qui me vient n’est que futilité du genre : "tu veux une cigarette ou un verre" ? Pathétique. J’ose à peine un sourire parce que je réfléchis trop. J’ai reconnecté mon cerveau trop vite. Pourtant, je surenchéris : « Ne me refais plus jamais ça, Rae. Plus jamais. Parce que j’ai peur moi aussi et ça va finir par me rendre complètement fou. Tu vas me rendre complètement fou. » Et si ça sonne comme un avertissement, c’est davantage un aveu de faiblesse. Désarçonné, j’ai jeté un regard circulaire autour de moi en quête d’une issue de secours, mais je suis paralysé. J’aimerais bouger, mais je ne peux pas, parce que comme un gosse craintif, j’ai juste besoin qu’elle me serre dans ses bras. J’ai besoin d’être rassuré pour la suite, sans doute comme elle. Et pourtant, je déclare que : « Tout va bien se passer. » Je le répète, une fois de plus et plus lentement pour m’en convaincre, la convaincre. C’est moi l’homme qui, marié depuis près d’un quart de siècle, doit brimer ses craintes. C’est mon rôle que de servir de tribune à ses doutes, pas le sien.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34334 POINTS : 3250 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 24 Fév 2020 - 19:59 | |
| Why do you have to be so hard to love ? Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
La violence qui prend possession de moi puisse son origine dans une colère qui, même moi me surprend, parce qu’elle m’est habituellement assez étrangère. Je me laisse que rarement submerger, il n’y a pas grand-chose qui me fasse perdre le contrôle mais Amos lui, semble y parvenir à coup sûr. Que je vers dans ce type de brutalité ne pourrait pas être plus parlant : il me pensait insensible ? Il a certainement maintenant le loisir de constater à quel point je ne le suis pas lorsqu’il s’agit de lui. J’ai maintenant le loisir de constater à quel point je ne le suis pas lorsqu’il s’agit de lui. Au contraire, je suis prise d’une frénésie incontrôlable qui me donne envie de le blesser, de lui jeter au visage n’importe quel objet lourd me tomber sur la main, qui me donne envie de lui crier mon mépris au visage, parce que ma détresse elle je ne sais pas l’exprimer. Je ne suis pas une pleurnicheuse et fondre en larme face à ses accusations dégradantes de me ressemble pas. La violence non plus, mais je suis plus capable de la gérer et je serai sans doute plus capable de faire la paix avec elle lorsque j’aurais décoléré et que je réaliserai la portée de mes actes, ma propre véhémence et mon agressivité. Parce que je le visai avec ce cendrier il y a quelques secondes, je ne cherche pas à nier le contraire. « Putain, mais tu es malade ? » Son geste presque insultant fait monter la colère d’un cran, mais avant que je n’ai le temps de l’exprimer d’un nouveau projectile lancé dans sa direction il fond sur moi, et la gifle que je lui offre fait office d’exutoire salvateur. Ses mots m’ont blessé, mais je sais qu’à travers mes réactions perce aussi ma fureur et mon affliction causées par les images que mon esprit malade de jalousie m’imposa sur le trajet. Il n’en est rien finalement, mais j’ai besoin de m’en prendre à lui pour m’en venger. Ses doigts s’enroulent autour des mien sans aucune mesure, et mais j’ignore leur ascendant pour me débattre comme une lionne, même si je n’ai aucun espoir de renverser la situation. Au contraire, à l’instant ou ses musclent se bandent il pour contenir mes mouvements je n’arrive plus à bouger ses mains d’un centimètre, mais j’essaye, je me tortille entre ses bras pour me dégager et en lui criant ce que je pense de tout ça. « Arrête, Raelyn. Arrête ça. » C’est un peu tard pour tenter de me calmer. Il fallait qu’il y réfléchisse avant de tout faire pour me piquer, il ne peut plus jouer les surpris maintenant qu’il y est parvenu. Son corps me presse, il avant pour me faire reculer et à nouveau il m’accule contre le meuble de cuisine. Il écrase mon corps du sien pour me priver de ma liberté de mouvement, et si je sens la douleur cuisante de la poignée en métal dans mon dos je ne laisse rien paraître, je n’en prends même pas conscience sur le moment. « Arrête, tu vas te faire mal. » Et alors ? Qu’est-ce que cela peut bien lui faire que je me fasse mal ?
Je lutte encore mais, complètement coincée et entravée, je finis par arrêter de me débattre comme un diable. Je vrille mes prunelles dans les siennes alors que ma poitrine se soulève à un rythme agité, alors que ma mâchoire se contracte. « C’est bon ? tu as fini ? » Pas le moins du monde. « Lâche-moi et tu verras si j’ai fini. » Malgré mes pseudo menaces, il me faudrait trente bon centimètre et le même ajout en kilos pour pouvoir être une quelconque menace physique pour le brun, je ne hurle plus, au contraire, je provoque, mais je m’exprime dans un souffle. Je lutte pour retrouver mon souffle, alors que lui semble à peine bousculé par tout ça.
Jamais mes émotions n’ont été si contradictoire. La colère n’a pas disparu, elle ne s’est pas envolé d’un coup de baguette parce que j’ai cessé de me débattre, pas alors qu’il m’y a contraint et que je réagis mal sous la contrainte. Pourtant, je ne sais si c’est la proximité de nos corps, l’ascendant qu’il a sur moi ou nos respirations qui se mêlent, mais le désir que je ressens pour lui remonte en flèche. Peut-être aussi qu’il n’a tout bonnement jamais disparu et que notre affrontement l’a réveillé puisque j’ai toujours été plus attirée par la violence que par la douceur et la délicatesse. « J’ai compris. » Il me dévisage, et moi mes yeux caressent son visage abîmés, alternant entre l’envie de l’amocher plus encore et de fondre sur ses lèvres. C’est la seconde option qui l’emporte et je m’abandonne à mes pulsions, je sépare le peu de distance que son emprise impose à nos visages et je l’embrasse avec avidité. Ce baiser ne porte pas de trace de notre douceur, de la tendresse j’éprouvai pour lui lorsqu’un il y une semaine je m’abandonnai dans ses bras pendant presque 24h. Il est fougueux, enragé, et je résiste de justesse à l’envie de mordre sa lèvre. Je résiste parce que la vague de sensation qui déferle en moi alors que nos lèvres se retrouvent me désarçonne et, s’il restait encore à prouver qu’il n’est plus sur un pied d’égalité avec mes autres amants depuis longtemps, elles achèveraient de m’en convaincre. Mon cœur qui trébuche dans ma poitrine au contact de ses lèvres, il ne sait plus sur quel pied danser. Il n’arrive plus à savoir si je hais Amos ou si je l’adore, et je crois que je n’ai plus envie d’y réfléchir. Pas alors que mon souffle saccadé – à cause de notre affrontement ou notre rapprochement ? – se mêle au sien. Pas alors que finalement, il fond à son tour sur mes lèvres, il appuie le baiser avec fougue et lâche enfin mes mains. Moi, je n’y tiens plus, mon corps se cambre pour se coller contre le sien et mes mains viennent s’ancrer dans sa nuque et se cheveux. J’ai l’impression que la dernière fois que je pus le toucher remonter à une éternité alors qu’une seule semaine s’est écoulée depuis notre dernière étreinte, mais tant pis, j’ai besoin de combler ce manque qu’il a laissé en me rejetant comme il l’a fait, violement, trop violement pour mon égo, trop violement pour mon cœur aussi qu’il a réveillé. Ma raison s’est envolée à l’instant où j’ai enroulé mes doigts autour de son cendrier, et je ne la ranime pas à présent que le ton de notre échange a radicalement changé. Au contraire je l’endors un peu plus, et je cède à l’envie, non au besoin impétueux de régler nos problèmes d’une étreinte brève et sauvage, presque violente. Il déboucle sa ceinture et remonte ma robe noire moulante le long de mes cuisses, et c’est sans douceur qu’il me débarrasse de mon sous-vêtement. Sans douceur aussi qu’il attrape mes cuisses pour me soulever et me mettre à sa hauteur, sans douceur qu’il appuie à nouveau mon dos contre la poignée en fer qui laissera à coup sûr une marque dans le bas de mon dos, sans douceur que j’enroule mes jambes autour de son corps et sans douceur qu’il me fait sienne, à nouveau. Moi, je m’accroche à sa nuque, j’enfonce mes ongles dans sa peau pour ne pas glisser alors les premières vagues de plaisir me saisissent, et je ne quitte ses lèvres qu’à de brefs instants, pour ancrer mon regard fiévreux dans le sien. Les siennes, elles glissent à plusieurs reprises dans mon cou et dans ma clavicule pour me dévorer de baiser, et je sens même la douleur fugace du suçon qu’il dépose sur ma peau fine. Ce geste, il me met habituellement hors de moi. En cet instant, j’en retire une douleur moins cuisante que celle causée par la barre de fer dans mon dos, et je ne m’en formalise pas.
Après son dernier coup de rein, c’est le silence qui me saisit en premier. Je ne sais pas quoi lui dire, je ne sais pas si ce qu’il vient de se passer change quoi que ce soit, parce que cela ressemblait plus à des gestes dictés par l’urgence que par l’envie de me retrouver. Mais il ferme les yeux et vient déposer son front contre le mien, et moi idiote et avide de ses marques d’affection, je profite de cette sensation de légèrement qui survient après l’amour. On fait tout à l’envers, c’est à présent qu’il laisse tomber son t-shirt et glisse ses mains sur mes flancs pour me débarrasser de ma robe, avant de coller son torse contre le mien tandis que j’enlace à nous sa nuque, tandis que je garde mes jambes fermement nouée autour de son bassin. Il se retire et s’éloigne, mes jambes retombent au sol et je reste un instant pantoise. Je l’observe remonter son pantalon et en refermer la fermeture éclair et je me demande « Est-ce maintenant que je dois ramasser ma robe et m’en aller ? » C’est l’apanage de ce genre de coït bref et enragé. Sauf que je n’ai pas envie de partir, le quitter maintenant me laisserait un goût amer en travers de la gorge. « Je te crois, tu sais. » Je déglutis et l’observe. Il me ramène trop vite à mes confessions et par la même occasion, à ma fragilité. A ma faiblesse, celle qu’il induit chez moi. « Ne me refais plus jamais ça, Rae. Plus jamais. Parce que j’ai peur moi aussi et ça va finir par me rendre complètement fou. Tu vas me rendre complètement fou. » Il pourrait s’agir d’une menace, mais je ne suis pas dupe quant à la douleur qu’il noud son timbre. J’ai envie de le serrer dans mes bras, j’en crève, mais je ne suis pas sure que nous en soyons là, pas sûr qu’il en soit là et que notre étreinte ne soit pas qu’une expression pour lui d’un désir incontrôlable, mais voué à rien de plus. Quel comportement me demande-t-il de ne pas reproduire ? Ma trahison qui le blessa ? Ou bien mes actes de ce soir qui le rendirent malade de désir ? Me demande-t-il de n’être que sienne, ou au contraire de ne plus jamais l’être à nouveau ? « Tout va bien se passer. » J’aimerais croire en la première option, mais le concernant je ne suis pas capable de me fier à mes instincts, j’en ai déjà fait l’expérience. Alors, tentant de gommer le trouble de ma voix, je brise à mon tour le silence. « Ne me refais plus jamais quoi ? Qu’est-ce que t’es en train de me demander Amos ? » Je me blinde déjà face à l’éventualité d’un rejet. Face au fait qu’il puisse me dire « ne me provoque plus, ne m’excite plus, ignore moi et ne me pousse plus dans mes retranchements, parce que si je suis incapable de résister au désir que tu fais naître en moi, je ne veux plus y succomber. » Ce serait douloureux, mais moins que d’en finir d’une œillade lancée en disparaissant dans mon appartement, après qu’il eut joué des poings avec Tobias. Je l’observe un instant, et je me baisse finalement pour ramasser ma robe, et décrocher ma petite culotte de ma cheville. « Tu veux que je parte ? » Prise d’un doute, je pose ma question dans un souffle. Tu veux que je parte maintenant, tout de suite de ce bateau ? Tu veux que je sorte de ta vie ? Peut-être qu’il se dédiera pour un entre deux, peut-être qu’à présent c’est celle-là la relation que nous aurons. Qu’il ne s’éternisera plus avec moi sur l’oreiller, qu’il viendra me voir pour tirer son coup, submergé par le désir, et qu’il me quittera parce qu’il ne supporte plus de me regarder en face. Je ne veux pas l’admettre mais cette certitude s’impose avec tant de clarté dans mon esprit que je ne peux le nier : c’est une éventualité que me déplait peut-être plus encore qu’une rupture nette et propre. Mais je sais que, accro à sa peau contre la mienne je serais capable de m’en contenter, de me brader pour avoir la sensation de le posséder encore un peu. S’il me demandait de partir, je le ferais, je n’ai pas envie de le faire souffrir plus que je ne l’ai déjà fait. Ma robe dans mes bras, je l’observe de mes grands yeux interrogateurs, suspendu à ses lèvres, redoutant déjà sa réponse. J’ai besoin qu’il me retienne, qu’il le fasse sans ambiguïté et sans laisser de place au doute, et mon regard le lui crie, ce besoin d'être rassurée.
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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mar 25 Fév 2020 - 23:03, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 25 Fév 2020 - 21:24 | |
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WHY DO YOU HAVE TO BE SO HARD TO LOVE ?
Sa dernière menace aurait mérité que je roule des yeux avec mépris, mais je m’en suis abstenue. J’en avais assez dit et assez fait, d’autant que j’ajoutai au tableau peu flatteur de sa personnalité celui de la forcenée. Un cendrier de verre, c’est lourd et, par conséquent, dangereux. La comparer à une folle fut sans doute la brimade la plus objectif du moment et, probablement, celle que je pensais le moins. Les autres m’avaient été dictées par ma colère et ma douleur. En soulevant en elle ses émotions réciproques, je m’étais attiré ses foudres, si bien que je n’eus d’autres choix, pour me – nous – protéger, d’encombrer son corps du mien. Je ne sais pas ce que j’espérais en la coinçant contre le meuble, mais cette position somme toute dégradante pour toute femme indépendante m’offrait le répit nécessaire pour réfléchir cette inattendue situation. A aucun moment, durant ces derniers jours, je n’envisageai qu’elle se pointerait jusqu’à chez moi pour provoquer une querelle. Je ne m’illusionnai pas non plus du doux fantasme que j’avais réellement compté et qu’elle irait à l’encontre de sa fierté pour amorcer une conversation. Qu’en aurions-nous tiré de toute façon ? De la rage ? De la frustration ou de peine ? Un accord mutuel et cordial qui signerait la fin de notre relation charnelle au profit d’un autre enluminée de courtoisie ? Je me serais braqué aux premiers mots et je m’en serais défendu en brandissant mon bouclier d’indifférence et de silence, qu’elle ne devine pas qu’à mes yeux, rien n’aurait changé. J’aurais continué à la chercher du regard, à la désirer, à l’envisager mienne le temps de quelques ébats. Je me serais administré des gifles mentales pour me défaire de ces mauvaises habitudes. Or, ce soir, alors qu’elle m’impose un baiser que je n’aurais pu prévoir et auquel je prends part, je prends la dimension de mon addiction. Je l’ai aussitôt désirée, ardemment, vivement. Ma convoitise est incoercible et j’ai cédé à cette fière qui s’est emparée de tout mon être. Je ne pense plus qu’elle. Je ne réfléchis plus qu’à ses courbes, à ses lèvres et à sa poitrine arrondie. Elles m’obsèdent tellement que je me prends les pieds dans le tapis de ma libido. Je lui cède tout ce qu’il me reste en volonté de lui faire la guerre. J’agite le drapeau blanc parce que mon cœur braille trop fort devant sa détresse, sa détermination à être entendue, à ce que je la croie également. Incapable de rester de marbre face à son authenticité. Alors, je lui fais l’amour sans sommation. Je ramasse en quelques brusques coups de reins fougueux et passionnés les fruits du besoin et du plaisir. Il ne me gagne pas peu à peu. Il n’afflue pas lentement, mais sûrement, parce que je prends le temps de faire durer l’instant. Il est tapageur, comme mes gestes sont impatients. Au moins l’échange, aussi peut tendre soit-il, a-t-il l’avantage de détendre mes nerfs.
Ma colère relâche en tension, mais je ne me sens pas moins rassuré maintenant que s’achève cette étreinte improvisée. J’ignore s’il convient de rire, de l’embrasser à nouveau, de la couvrir de baisers ou de m’excuser ? Je l’effeuille parce que ma peau réclame la sienne. En quête d’une solution, je renoue avec ce contact si apaisant que je soupire de soulagement et d’effroi également. Je ne crains pas qu’elle m’en veuille. Nos retrouvailles ne se colorent pas systématiquement de tendresse. Parfois, l’avidité tient les rênes si fermement que la posséder sans préavis est impérieux. Ça arrivait à chaque fois que je l’avais sous les yeux et qu’il m’était interdit de la toucher ou de l’effleurer pour ne pas nous exposer sous les feux du projecteur de la rumeur. Et pourtant, je suis hanté par l’hypothèse que cette rudesse n’a pas écrit le bon message. Ce genre de coït empressé suggère l’au revoir ou l’adieu. Sauf que mon cœur l’exclut, cette possibilité. Je me dis que si je me montre honnête et sincère, elle le comprendra. Peut-être qu’elle me prendra dans ses bras et qu’elle me chuchotera à l’oreille qu’elle veut rester, à mes côtés, jusqu’à ce que la routine nous use, jusqu’à ce que la peur nous condamne à une rupture consentie par les deux parties. Je n’attends pas qu’elle se lie à moi. Je n’aspire pas non plus à former avec elle un couple heureux qui nargue les délaissés de Cupidon en épinglant leur bonheur aux valves du Club ou du monde entier. Je ne parle pas d’amour ou de désamour, mais de jalousie et de possessivité. Et, si c’est malsain, mon front contre le siens, je l’implore de ne plus recommencer, de ne plus courir vers d’autres bras alors que je suis là, en pleine révolution, loyale et acquis. Bien sûr, je sous-entends. Je ne confesse rien d’aussi éloquent. Je n’ai pas les mots ni l’abnégation utile à ce genre de déclaration. J’en manque tant que je m’éloigne pour ne prendre aucun risque puisqu’il est évident qu’elle pousse à trahir mon orgueil. Je me recule dans le but de me servir un verre ou plus pour m’empêcher de trop en dire. Je ne supporterais pas qu’elle me rie au visage, qu’elle me moque en me rappelant que le non-dit était clair comme de l’eau roche. Que j’étais d’accord pour éviter toutes accroches. Je le suis peut-être encore, mais le doute subsiste. Je ne suis plus certain de rien. Alors, je me tais. Je la détaille. Je dévisage sa fragilité alors qu’elle ne porte plus, sur elle, que son soutien-gorge. Je suis comme pétrifié lorsqu’elle ramasse sa robe et sa petite culotte. J’imagine qu’elle va partir, que c’est ce qu’elle souhaite quand moi, je suis à bout de force et d’idées pour la retenir. Quant à cette question, elle me paralyse. Que dois-je répondre ? La vérité ou la sienne, celle que je lui impute de peur d’être effronté. Je n’exagère pas ou à peine. Demander à un toxicomane si, après un fixe inespéré et gagné sans effort, il ambitionne de revivre les premiers jours de son sevrage. Il hurlera : non. Cent fois non !
Je ne saurais dire combien de secondes je demeurai debout, silencieux, à l’observer en chien de faïence, mais elles semblèrent aussi longues qu’une éternité. Le temps s’étire dès lors que l’émotion nous prend à la gorge. « Tu veux partir ? » répliquais-je les yeux presque exorbités. C’était idiot comme question. Mais l’aveu, celui qui la supplierait de m’enlacer, de passer la nuit avec moi, de m’autoriser à m’endormir le cœur léger et tranquille, il me reste en travers de la gorge. Il m’étouffe. Alors, je l’ai retrouvée. J’ai parcouru la dizaine de pas qui nous séparait, je me suis baissé pour récupérer mon T-shirt qui traînait toujours au sol et, récupérant ses frusques d’entre ses mains pour les déposer sur son plan de travail, j’ai écarté sur l’encolure de mon habit pour le lui enfiler. Elle m’y aida et je lui ai souris, faiblement et sans joie. Ce geste, il est plus évocateur qu’une longue phrase et, malgré tout, j’en ajoutai une, très courte, parce que j’ai faim, que je suis éreinté, que l’appel du whisky me crispe, bride mon débit de paroles et que celui de la nicotine me tend. « Tout ce que je te demande, c’est de faire des choix, Rae. Mais pas tout de suite. » A moins qu’elle y ait déjà réfléchi. Ce serait une agréable surprise, si elle me déclarait, spontanée et résolue, qu’elle est prête à renoncer à ses amants. Combien sont-ils ? Ont-ils tous la jeunesse de Tobias ? « Là, c’est le moment de sortir de ton sac ton appli magique, parce que je crève la dalle. » J’en profitai pour sortir d’une armoire deux verres. « Et de dormir… enfin. » admis-je nous les remplissant. Il y a toujours une bouteille à portée de main chez moi. « On rangera demain. » Le pronom n’est pas choisi par hasard. C’est une façon détournée d’appuyer ma décision de la garder auprès de moi. Je lui ai tendu la main et dès qu’elle fit mine de s’en saisir, je l’ai tirée vers moi et je l’ai enlacée. « Tu as mis quoi sur ta joue ? » soufflais-je au creux de son oreille. M’en inquiéter, c’est lui demander pardon à demi-mot. Je ne suis pas en mesure de formuler d’humble excuse. Si la douleur est moins cuisante, elle est toujours là, rapetissée, certes, mais terrée quelque part, attendant sournoisement son heure pour bondir. « Ils te font bien mes T-shirts. Mais, faut pas te sentir obligé de les porter si tu es plus à l’aise sans. » Je la taquine, sans grande conviction, mais ça me fait du bien. Elle nourrit mon impression qu’en effet, tout s’arrangera tout autour, que nous trouverons un équilibre qui nous convient si, d’aventures, elle accepte ce qui ressemble déjà à un ultimatum, un choix décisif pour nous, celui auquel elle tient elle aussi.
*** Raelyn, entre mes bras, mon torse épousant son dos, mes bras, autour de sa taille, noués de manière à ce que ma main puisse somnoler sur son sein et mon menton posé sur le haut de son crâne, je m’endormis paisiblement. Je sombrai dans le sommeil du juste, réconforté par sa présence et quelque peu apaisé. Bien entendu, j’étais conscient, en fermant l’œil, que rien n’était réglé. Que cette nuit à partager à deux n’était pas forcément vouée à en dérouler d’autres sous nos pieds. Demain, quand je lui servirai une tasse de café, elle cherchera à discuter. Elle espèrera que je l’éclaire sur le sens à prêter à ma démission. Quant à moi, je me ferai violence pour ne pas l’interroger au sujet de Tobia, bien qu’il n’est plus question, à mon niveau, qu’elle persiste à le fréquenter. Supporter l’omniprésence d’Alec me suffisait amplement. Il planait autour de lui l’épée de ma vengeance. C’était facile de bercer ma jalousie presque maladive (l’est-elle ?) d’une satisfaction anticipée. Mais, ce petit connard qui m’humilia sur le trottoir… à son propos je refuserai toute forme de compromission. Il n’en méritait pas tant. Lui, qui aime tant remuer la merde, sa place est au milieu de l’enclos des cochons. Je l’y jetterais bien moi-même après les avoir affamé. J’en rêvai au cours de la nuit et, si l’idée est plaisante, les images me sortirent de la phase profonde et réparatrice de la fatigue. J’étais toujours assoupi cependant. D’un geste instinctif, je vérifiai que Raelyn n’avait pas déserté en caressant la première parcelle de peau nue à portée de paume. Je me suis concentré sur sa respiration et, peu à peu, je me suis senti glissé à nouveau. C’était agréable comme sensation. Autant que la chaleur de son corps alors qu’elle se rapproche de moi, qu’elle me tire doucement pour se creuser une place un peu plus proche, hésité sur la position la plus confortable et finir par me réveiller définitivement. J’ai ouvert de grands yeux qui la cherchèrent et je me suis étiré. « Il est quelle heure ? » Je lorgnai vers un hublot-fenêtre, mais je les avais tous clos. La chambre était plongée dans un noir d’encre. Je me frottai les paupières, j’ai baillé. Je me suis fait l’effet d’un un gosse éveillé en douceur par sa mère parce qu’il est l’heure d’aller à l’école. « Tu n’arrives pas à dormir ? » finis-je par ajouter en lui ouvrant les bras.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34334 POINTS : 3250 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mar 25 Fév 2020 - 23:01 | |
| Why do you have to be so hard to love ? Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Ses doigts qui tirent sur ma robe pour la remonter, qui s’accrochent à mon sous vêtement pour m’en débarrasser, ses lèvres qui s’appuient sur les miennes dans un baiser dénué de douceur et au contraire teinté de sauvagerie, et enfin, son bassin qu’il appuie contre le mien sans délicatesse, je les comprends. Je les comprends parce qu’après avoir cru que nos corps ne s’épouseraient plus jamais, que nous nous quitterions quand je ne puisse profiter de la dernière fois, je n’aspire pas à une étreinte douce et tendre, je n’aspire pas à des préliminaires à n’en plus finir pour faire monter la température, c’est notre dispute qui me fit cet effet, je n’aspire qu’à le sentir en moi rapidement, comme si, en attendant plus il risquait de m’échapper. De changer d’avis et après quelques baisers, quelques caresses, me dire que finalement il avait changé d’avis, il n’avait plus besoin de me sentir contre lui, qu’il était complètement guéri et qu’en sentant mes lèvres sur les siennes il en prenait la pleine mesure. Qu’on se quitte sur un « merci, merci pour tes baisers mais je n’ai pas envie de plus, plus jamais » me serait insoutenable. Tant pour mon égo que pour mon cœur qui lui n’aspirait qu’à battre plus près de celui d’Amos. Il ne se dérobe pas, il s’empare de son dû et consomme notre union à la dérobé comme si, lui aussi, il avait peur que je me sauve comme si, lui aussi il avait trop attendu ou si mon corps avait trop manqué au sien.
Quand je sens la vague de plaisir me renverser, j’enfoncer mes doigts dans ses cheveux pour ne plus les quitter. Ils restent accrochés là alors que, mon front moite collé contre le sien, je tente de retrouver mon souffle, de calmer les battements de mon cœur mais également les pensées qui affluent à moi. Je vis mal qu’il nous décroche pour ôter son t-shirt et pour tirer le tissu de ma robe au-dessus de ma tête, si bien que dès lors qu’il colle à nouveau son torse contre le mien, je l’attire à moi comme une addict en manque. Ma tête glisse dans son cou et hume son parfum et parviens presque à faire fuir toutes ces questions qui me taraudent. Etait-ce un adieu ? Un aveu de faiblesse qui ne se reproduira pas ? Le résultat de la tension autre nous, une étreinte induite par la fureur plus que par la complicité ? Une réconciliation ? Elle reviennent dès lors que son bassin se détache du mien et que mes pieds touchent à nouveau terre, elles sont violentes et m’empêchent de penser à quoi que ce soit d’autre, surtout quand l’ambiguïté de ses paroles les alimente. Ne plus faire quoi ? Qu’est ce qui va bien se passer, nous ou notre séparation, puisqu’à défaut d’avoir partagé une vraie relation, le genre sur laquelle on met des mots, nous avons été trop unis jusqu’à l’autre soir ? Je suis fatiguée d’essayer de le comprendre, alors j’en formule deux des questions, deux qui, je l’espère, m’aideront à ouvrir les yeux sur ce qu’il attend de moi. Je relègue au second plan qu’il faudra alors que je réponde à la même question : qu’est-ce que je moi je veux de lui, parce que je ne peux pas y répondre. Pas tant parce que j’ignore la réponse, je la devine, je la devine depuis plusieurs jours mais je l’admis ce soir pour la première fois, mais parce que j’ai peur de le dire à voix haute. Peur de devenir une autre à l’instant même où la phrase passerait la barrière de mes lèvres, peur aussi de faire des promesses que je ne pourrai pas tenir. « Tu veux partir ? » Je l’observe un instant, et finalement je me contente de secouer la tête de gauche à droit. Non, je ne veux pas partir. Je ne suis pas le genre de femme à qui l’on demande de partir et si de la part d’autres hommes l’ordre froisseraient mon orgueil, de sa part il s’apparenterait à un coup de poignard. Mais après tout, n’ai-je pas moi aussi, comme il l’a dit, profité des hommes pour les jeter après coup ?
Il ne me laisse pas le temps de plus imaginer toutes les raisons qui font qu’il ne voudrait pas de moi à ses côtés pour la nuit. Au contraire, il parcourt la distance qui nous sépare, ramasse son vêtement et me prend les miens des mains sans que je ne pense à résister, à les retenir serrés contre moi. Son t-shirt, il le passe autour de mon cou, avant d’attraper tour à tour chacune de mes mains pour guider mes bras à travers le tissu, et je me laisse faire, en silence et fascinée par ce que je lis dans son regard. Cette envie de me garder près de lui me renverse, et je n’envisage plus de prendre la fuite, même s’il m’ordonnait de le faire. « Tout ce que je te demande, c’est de faire des choix, Rae. Mais pas tout de suite. » Je déglutis sans le quitter des yeux. Cette question je l’ai anticipé, puisque dans le scénario fou où il m’acceptait à nouveau à ses côtés il n’a jamais fait le moindre doute qu’il exigerait alors que je ne sois qu’à lui. C’est ce qu’il exige de moi, que je ne laisse personne d’autre glisser ses mains sur ma peau, que je lui appartienne tout simplement et ça, c’est ce qui me fait peur. J’ai compris il y a longtemps, sans l’accepter pour autant, que je n’avais plus envie de faire l’amour à d’autres, plus comme avant. Le besoin qui subsistait de m’offrir à mes anciens amants puisait sa source dans ma nécessité de me rassurer, dans mon désir de me prouver qu’il n’y avait rien de plus entre nous qu’une attirance malsaine. Ce n’est pas de devenir sourde à l’appel de la luxure qui me fait peur, c’est de m’engager auprès de lui, c’est cette impression d’être sienne avant de m’appartenir à moi, c’est le sentiment d’être privée de libre arbitre et d’une indépendance à laquelle je ne suis pas prête à renoncer. Mais je n’ai pas envie d’avoir à apprendre à faire sans sa présence dans ma vie, alors mes yeux lui hurlent « je te promets que je te donnerais une réponse ». J’ai peur de déjà savoir laquelle ce sera. J’ai peur d’abattre les dernières frontières entre nous, celles qui me protègent, dès lors que je lui ferai la promesse de ne m’offrir plus qu’à lui parce que je sais qu’au-delà du sexe, elle impliquerait un autre genre d’engagement, un ou le cœur est posé sur le tapis de jeu, et plus uniquement le corps.
Il sent mon besoin de temps, ou peut-être qu’il écoute ses besoin plus primaires à lui. « Là, c’est le moment de sortir de ton sac ton appli magique, parce que je crève la dalle. » Il s’éloigne et alors que je sens une boule au ventre de le voir mettre quelques centimètres uniquement entre nous, je sais que je suis fichue. Je sais qu’il m’obsède et qu’il s’ajoute à présent à ma longue liste d’addictions. « Et de dormir… enfin. On rangera demain. » Il sert deux verres, et finalement il glisse sa main dans la mienne pour m’attirer à lui et moi, je maudis ce soulagement que je ressens à l’idée de retrouver sa chaleur. Je passe sagement bras autour de son torse alors qu’il vient respirer dans mon cou, et je ferme les yeux un instant. « Tu as mis quoi sur ta joue ? » Un sourire aux lèvres, je me recule pour qu’il observe la lueur insolente qui vient briller dans mon regard. « Rien. Je voulais que tu t’en veuilles. » Que l’ecchymose soit visible, marquée et que, en posant les yeux dessus chaque jour et chaque soirée, il se maudisse d’en être en l’origine. Je l’avoue sans fard, parce que les faux semblants n’ont plus de raison d’être. L’orage est passé, pour l’instant. « Ils te vont bien mes T-shirts. Mais, faut pas te sentir obligé de les porter si tu es plus à l’aise sans. » Et moi j’aime les porter pour sentir son odeur, celle-là même dont il m’ordonna de ne pas me défaire suite à notre première étreinte, il y a plus d’un mois et demi.
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Epuisée mentalement, soulagée de sentir à nouveau la chaleur familière de son corps collé contre le mien, je m’endormis rapidement. Mais mes doutes et mes peurs achevèrent leur travail de sape, si bien que quelques heures à peine après avoir fermé les yeux et sombré, je les rouvre et, en proie à toutes ces questions qui affluent, je sens que j’aurais du mal à renouer avec le sommeil. Qu’est-ce qu’il a Amos, de si différent, pour que je sois prête à remettre toutes mes convictions en question ? Pourquoi diable est-il en train de réussir là où aucun homme depuis Aaron n’avait réussi : créer un tel sentiment de manque en moi ? Pourquoi alors qu’il me pose cette question qui m’aurait poussé à rire au nez du premier venu, je n’ai qu’une envie, accepter et m’offrir entièrement à lui ? Pourquoi est-ce que je n’arrive plus à en désirer un autre que lui à ce point, pourquoi est-ce dans ses bras que je me sens le mieux. Alors que je sens qu’il s’agite aussi, je tire sur ces bras pour me libérer de son étreinte, mais uniquement dans le but de me retourner pour lui faire face et chercher ses yeux. Je m’approche de lui, et tente de me blottir dans ses bras, je cherche le contact de sa peau contre mon torse. J’ai laissé tomber son t-shirt au pied du lit lorsque nous le retrouvâmes pour des baisers et des caresses plus sages qu’à l’accoutumé. Epuisés par notre dispute, nous n’avions l’un comme lui qu’une envie, celle de nous retrouver, je su me contenter de ses lèvres dans mon cou, ses les miennes ou le long de mes bras avant de sombrer. « Il est quelle heure ? » Moi, je réponds d’un murmure, comme si parler trop fort risquait de venir troubler notre quiétude et notre équilibre retrouvé, mais précaire. « Je ne sais pas. Trop tard, ou trop tôt. » Le beau milieu de la nuit assurément. « Tu n’arrives pas à dormir ? » Il m’ouvrir un peu plus ses bras et m’attirer à lui, et je me love contre son torse sans demander mon reste, mes avants bras recroquevillés contre ma poitrine et mon visage enfoui dans son cou. « Je n’ai pas envie. » Mes pensées ne me laissent pas tranquilles, mais il s’agit là d’un aveux de faiblesse que je ne peux pas me permettre. Alors à la place, j’entremêle mes jambes aux siennes. « L’autre soir, tu venais me dire quelque chose d’important. » Je n’ai pas oublié. Et si je n’ai pas envie de ranimer les souvenirs désagréables et douloureux de cette soirée, pour lui comme pour moi, j’ai envie de savoir. « Qu’est-ce que c’était ? » Je rajoute dans un murmure parce que je me doute que sa réponse, s’il me l’offre, aura des allures de confessions.
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| | | | (#)Mer 26 Fév 2020 - 18:27 | |
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WHY DO YOU HAVE TO BE SO HARD TO LOVE ?
Elle n’a pas caché sa détresse et sa fragilité. Elle s’est énervée, a haussé le ton et a cherché à me blesser. Elle n’a pas essayé d’éteindre la flamme de son désir en feignant d’être offusquée par ma rudesse. Au contraire, elle plia sous ma volonté, profita de mon appétit d’elle et puisa dans l’étreinte autant de plaisir que moi. Ne serais-je pas sournois si j’exigeais d’elle qu’elle s’épanche plus encore ? Aurait-elle accepté de répondre, tout de go et par la positive, à mon ultimatum que je ne l’aurais pas crue. Et si, d’aventures, elle avait bafouillé, hésité, le regard fuyant, en réclamant du temps pour y réfléchir, je m’en serais vexé. Je préférais donc qu’elle ne s’avance pas sur ce terrain. Personne ne peut prendre une décision importante sous le joug de l’émotion. Raelyn, moi, nous, nous méritions que cette fin de soirée soit psychologiquement moins éprouvante. Nous avions besoin - du moins, je présume - de mettre nos problèmes entre parenthèses, au moins pour le reste de la nuit, puisque ni elle ni moi, n’avions envie d’en finir après notre dernier batifolage. Son hochement de tête le confirma et, plutôt que de l’abreuver de mots qui, pour elle, n’auront jamais autant de poids que les gestes, je l’habillai de mon T-shirt et je lui adressai un sourire. Il était faible, mais sincère. J’étais soulagé et reconnaissant. Bien entendu, je n’ai rien oublié du mal causé par son égoïsme. Je suis conscient qu’elle représente une menace pour mon cœur et que m’obstinerbà ignorer les appels au secours de ce dernier est inconséquent. Pourtant, je la serre contre moi, prudemment, raisonnablement.
Comme elle, je respire les restes de son parfum dans son cou, mais je ne me grise pas. Je ne me laisse pas entêter sous prétexte qu’elle m’a terriblement manqué. Je romps avec cette routine pour discipliner mon regain d’optimisme. Son geste est simple et appréciable. J’aime quand elle s'abandonne à sous-entendre que mon absence lui a été pénible ou que l’odeur de ma peau lui est si familière qu’elle la rassure. Je déteste qu’elle induise en moi un espoir, un bon pressentiment dont je me méfie instantanément. La dernière fois que je prêtai l’oreille à mon instinct, je me suis donné en spectacle sur un trottoir en frappant sur un type de plus dix ans mon cadet, un gosse qui n’aurait jamais dû m’atteindre si je n’avais pas visé la possibilité d’une île. Je ne peux pas embarquer dans un canoë troué qui prend l’eau une seconde fois. Alors, je laisse venir. Je resserre mes bras un peu plus fort et j’exprime mon remords en phrases sibyllines. M’intéresser à son hématome, c’est révéler que ça m’a tracassé de l’avoir bousculée. C’est admettre que, debout sur un morceau de macadam, je m’en suis voulu pour ce coup de coude involontaire. J’ai redouté qu’elle me déteste à jamais ce qui, dans l’absolu, était profondément stupide. Je venais d’interrompre ce méfait que j’ai vécu comme une véritable trahison, j’aurais dû m’en satisfaire si l’on tient compte de ce que j’avais découvert. J’aurais dû être heureux qu’elle m’en tienne rigueur. Sauf que je me suis tracassé et qu’au Club, le lendemain de ce qui ressemblait à une altercation amoureuse, mon cœur s’est brisé devant l’étendue du dommage, exactement comme elle l’envisageait si j’en crois ses affirmations insolentes. C’était le retour de nos jeux favoris. On tâtonne évidemment. On ne s’y jette pas à corps perdu, on se garde d’une maladresse qui nous rappellerait notre dernière dispute, mais il existe encore. « C’était réussi. J’ai une pommade dans la salle de bain. C’est sûrement trop tard, mais je m’en voudrai moins comme ça. » Trop tard et inutile, mais je me serai occupé d’elle, un peu, et j’aurai moins l’impression d’être un lâche. J’ai conclu par un clin d’œil et la vie a repris son cours. On a mangé, on a bu, moins que d’habitude en ce qui me concerne. Avant d'investir la chambre, j’ai fait pénétrer un peu d’onguent sur son ecchymose et, une fois sous les draps, tranquillisé par nos pudiques caresses et nos doux baisers qui fleuraient bon la réconciliation, je me suis endormi.
❈❈❈❈ Elle gigote à mes côtés et le sommeil plus léger, je m’éveille difficilement. En lui demandant l’heure, j’ai redouté qu’elle m’annonce qu’il était tard, beaucoup trop, et qu’elle avait à faire ailleurs. À peine rassuré pour la suite, je crois qu’en mon for intérieur, je l’ai invitée à se rapprocher pour la retenir et non par habitude. Il reste encore trop de non-dits pour que j’appréhende un départ en toute quiétude et avec désinvolture. Plus tôt, je m’accordai le droit de taire mes interrogations et d’éteindre mes doutes. Nous avions subi trop d’émotions sur un laps de temps trop court. L’ambiance s’est allégée rapidement finalement, mais il aurait suffi d’un rien pour relancer la querelle tant elle fut violente. De mémoire d’homme, je n’avais pas souvenir d’avoir été ivre de rage à ce point avec Sarah. Sans doute parce qu’elle est douée d’une empathie hors norme. Au premier haussement de ton, elle avançait qu’elle comprenait et me désamorçait. Raelyn ne se chauffe pas de ce bois. Si elle ne s’indiffère pas, elle est excessive et se laisse régir par la peur. Il lui en restait encore un peu d’ailleurs. Si elle noue ses jambes aux miennes, ses mains s’interposent entre nos deux corps engourdis par l'épuisement. En position fœtale, je devine plus que je ne ressens son malaise et, d’instinct, je fus tenté de lui demander si tout allait bien. Je préférais la version moins directe, celle qui suppose qu’elle n’est pas fatiguée ou qu’elle a simplement besoin d’un partenaire le temps d’un tango sulfureux. Je ne connais rien de plus relaxant que le sexe consenti. Alors, évidemment, l’idée me plaît, quoique je dorme encore à moitié et que retrouver la pleine possession de mes moyens réclamera quelques minutes supplémentaires de tendresse. Quelle déception ! Ce qu’elle veut, Rae, c’est discuter et je me dis qu’elle n’aurait pu choisir plus mauvais moment.
Je ne suis pas disposé à m’entretenir avec elle sur mes intentions de cette nuit désastreuse. Le train était en gare et elle a sciemment décidé de le regarder partir sans y grimper. Elle sait l’essentiel aujourd’hui et il n’est plus envisageable – ni envisagé – que j’enrobe mon précédent ultimatum de papier cadeau. Je l’avais choisi dans l’espoir de la convaincre, de l'influencer puisqu’elle ne pouvait nier qu’il se passait quelque chose entre nous, qu’elle n’avait pas rêvé, que si elle se laissait aller à fermer les yeux et à penser à moi, ça s’imposerait comme une évidence. À présent, il n’est plus question que je formule un argument parce que j’avais confiance en nous et qu’elle a tout gâché. Elle sera là si elle le souhaite, mais je n'y serai pour rien. Certes, je ne défie pas de la femme en elle-même. Je pense qu’elle est plus lumineuse qu’elle ne se l’imagine elle-même. Je me garde surtout de moi et de mon penchant pour elle. Je me méfie de la susceptibilité qu'elle génère et que je ne suis pas en mesure de contrôler. Si je lui révélais, maintenant, tout ce qu’elle brûle de savoir et qui, visiblement, écarte Morphée, comment ne pas remettre en question son choix pour l’avenir ? Comment ne pas m’imaginer que je lui ai forcé la main parce que je suis têtu ? Comment m’empêcher de croire qu’elle s’est offerte parce qu’elle avait peur, non pas de me perdre, mais d’être déboutée par son ego ? Quitte à vivre une rupture, autant en être à l’origine, c’est bien connu. Aussi, ai-je accroché son regard, en silence, avant d’embrasser son front et de clore les paupières.
Elle, mécontentée par mon comportement, m’a légèrement secoué. Elle n’a pas répété le propos. Je l’avais parfaitement entendu et mes yeux agrandis quand les mots ont quitté sa bouche le lui avaient confirmé. Pourtant, je me borne à l’ignorer, bien que j’ajoute : « Ce n’est pas si important. N’y pense plus. » Sauf qu’on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre. Elle insista, je soupirai, mais j’étais résolument opposé à toute confession qui m’empêcherait de recoller les brisures de ma vanité. « Il est remonté avec toi ? » lançais-je à la nuit. C’est une pirouette évidemment. Dans le fond, la réponse m’effraie, mais tant pis. « Tu as désinfecté son visage et ses poings ? » L’as-tu embrassé ? Lui as-tu demandé pardon d’avoir été interrompu ? « Vous avez remis le couvert ? » Y as-tu pris du plaisir ? As-tu jubilé que ses fourberies m’aient fait perdre l’avantage ? « Tu l’as vu souvent sur ce dernier mois ? » Lui arrive-t-il encore de passer ? « Ils sont combien à se disputer la place ? » Celle à ta droite, ce qui, dit comme ça, me réduisait au rôle du prétendant de plus. Une sourde frustration battit mon cœur d’y avoir songé. « Vous vous voyez depuis combien de temps ? » Pourquoi, lui, tu ne t’en lasses pas ? Pourquoi tu ne le brises pas ? « Maintenant que tu as trouvé personne chez moi, il va se passer quoi quand tu vas partir ? Tu vas l’appeler ? Lui ou un autre ? » L’hypothèse m’a rendu dingue, mais je n’ai plus rien à ajouter. Tous ces murmures deviennent oppressants. Ils le sont d’autant plus je n’obtiendrai certainement pas ce que j’attendais. Je prends aussitôt conscience que la blessure est si profonde qu’elle n’est pas refermée. Je n’ai pas pardonné. Pas encore. C’est trop tôt. J’ai déposé un pansement, mais ce n’est pas guérit pas pour autant. « Rien de ce que je n’allais te dire n’est aussi important que ce que, toi, tu pourrais dire. » soufflais-je plus crispé que je ne l’aurais espéré. « Des questions, j’en ai des tas moi aussi, mais elles ne doivent pas toutes être posées. Certaines sont faites pour devenir des mystères. C’est comme ça. » Et la sienne en faisait partie dorénavant. « Qu’aurais-tu voulu que je te dise ? Tu y as réfléchi ? » Quand tu t’es sentie fragile devant la fertilité de ton imagination ?
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34334 POINTS : 3250 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mer 26 Fév 2020 - 20:37 | |
| Why do you have to be so hard to love ? Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Son souffle dans mon cou, ses doigts qui glissent doucement sur ma joue alors que je me recule et que ses yeux se posent sur mon ecchymose, je ferme les yeux un instant avant de lui répondre. Non, je n’ai rien mis sur ma blessure, je voulais qu’en posant les yeux dessus il se rende compte du gâchis que nous avions créé, je voulais qu’il se maudisse de porter un coup qui me blessa, même si je n’étais pas sa cible, parce que je voulais qu’il soit blessé comme le l’étais, parce que je n’ai jamais été quelqu’un capable de tendre l’autre joue lorsqu’on me frappe. « C’était réussi. J’ai une pommade dans la salle de bain. C’est sûrement trop tard, mais je m’en voudrai moins comme ça. » Un sourire satisfait étire mes lèvres face à sa confession. Elle a des allures d’excuses, même s’il ne dit pas regretter ce qu’il s’est passé, et ça me convient, parce que j’ai assez d’égo pour ne pas avoir besoin qu’il s’agenouille et me supplie de le pardonner. Ce serait ridicule, le coup ne m’était pas destiné, et celui que je lui portai fus bien plus violent encore.
Je crois que, pour m’endormir en paix, j’aurais eu besoin de la chaleur d’une étreinte plus douce, une qui m’aurait dit « rien n’a changé, j’ai toujours autant envie de toi et de ta présence », une qui soit moins initiée sous le coup de l’impulsion et parce que nous fûmes incapable de nous contrôler. Je l’appréciai à sa juste valeur, j’en tirai un plaisir intense, mais malsain. Mais des caresses plus douces, des gestes moins empressés m’auraient rassurée sur la pérennité de notre trêve. Là, j’ai l’impression d’être prise au piège dans une boule de cristal qui peut exploser à n’importe quel moment, parce que j’aurais dit quelque chose qui lui aura déplu, ou parce qu’un homme aura posé les yeux sur moi. Je ne suis pas de ces femmes qui sont capables de supplier pour un pardon, de celle qui se mettent à genoux parce qu’elles savent avoir fauté. Même en tort je suis incapable de m’excuser avec des mots, et c’est à travers mes gestes et actions que je montre regretter toute cette débâcle. Nos baisers, sa main qui frôle ma poitrine pour se poser sagement dans le bas de mon dos, tout ça m’apaise, mais ne m’aide pas à dormir d’un sommeil paisible jusqu’au lendemain.
Au contraire, je m’éveille à cause d’un frisson causé par le vent sur ma peau nue, d’un mouvement d’Amos sur le matelas, ou même d’un bruit qui s’infiltre par la fenêtre entrouverte, je l’ignore. Mais j’ai du mal à retrouver le sommeil, et je profite d’un instant où je sens sa respiration moins régulière pour me lover contre lui. Lorsque je le fais, je n’espère pas le réveiller pour avoir une discussion. Je n’espère pas qu’il s’animera peu à peu pour m’envelopper d’une étreinte charnelle. Je ne réfléchis pas, je réponds juste au besoin impérieux de me sentir à l’abris dans ses bras, et ma question, je la pose parce que je sens que sinon elle me taraudera jusqu’au petit matin. Il n’y répond pas dans un premier temps. Il embrasse mon front et ferme ses yeux, alors je me contente de poser ma main sur son torse et d’y appliquer une légère pression. Ses yeux, ils ne s’ouvrent pas. Ils restent fermés alors qu’il conscient finalement à laisser échapper un début de répondre. « Ce n’est pas si important. N’y pense plus. » Bien sûr que c’est important, il le dit d’ailleurs ce jour-là, il pris mon visage entre ses doigts avec un entrain teinté de fébrilité que je ne lui connaissais pas. Depuis j’ai tenté d’imaginer qu’elle pouvait être la déclaration qu’il avait à faire, mais je me suis à chaque fois heurtée à un mur dont la seule vocation est finalement de me protéger d’espoirs fous ou, au contraire, de la sensation vertigineuse que c’est un engagement qu’il allait me proposer. Moi, je le fixe, en espérant que mon regard lui pèsera assez pour qu’il ne se rendorme pas, pour qu’il comprenne que la réponse à cette question elle l’est, importante. Il rouvre les yeux finalement, parce que la pression que j’applique sur son torse avec ma main ne diminue pas, ou parce qu’il sent que je l’observe, qu’il l’entend à ma respiration qui s’est intensifiée. « Il est remonté avec toi ? » Il me surprend et, instantanément, je recule mon visage pour mieux relever les yeux vers lui. « Tu as désinfecté son visage et ses poings ? » Tobias. C’est de Tobias qu’il parle, c’est pour lui qu’il nourrit une obsession alors que le brun ne fut jamais rien de plus qu’un amant, et n’aspira pas à plus. « Vous avez remis le couvert ? » La respiration bruyante je l’observe sans ciller, sans détourner le regard et d’un air impassible. « Tu l’as vu souvent sur ce dernier mois ? » Je sens qu’il n’a pas fini, je me sens comme Pandore ouvrant la boite. Ce que j’y trouve, ça ne me plait pas. Ses questions font se volatiliser la douceur du moment et doucement je démêle mes jambes des siennes. Que lui répondre ? Oui, régulièrement, mais ça n’a pas d’importance. Amos n’est pas taillé dans le même bois que moi et n’a pas ma vision particulière des relations humaines. Il ne comprendrait pas les raisons qui me poussèrent à continuer à chercher de l’affection dans d’autres bras pour ne pas devenir dépendante à la sienne. « Ils sont combien à se disputer la place ? » Cette fois ci mes bras de décollent de sa peau. Je n’en sais rien. Est-ce important ? « Vous vous voyez depuis combien de temps ? » Trois ans. Cette réponse-là, je sais qu’il ne doit pas la connaître, jamais. « Maintenant que tu as trouvé personne chez moi, il va se passer quoi quand tu vas partir ? Tu vas l’appeler ? Lui ou un autre ? » Bien sûr que non. L’aisance avec laquelle je suis capable de me l’affirmer me terrifie. Il marque une pause et je sens se terminer sa désagréable salve de question. Je ne l’aime pas puisqu’elle me donne l’impression d’être interrogée sur mon mode de vie. Il me cria tout à l’heure que je me sers des hommes et que je les jette, il me demande combien froissent mes draps depuis le début de l’année et si la plupart de ses questions sont légitimes, si, malgré l’absence de promesse, je sais que je l’ai trahi parce qu’il y avait dans nos non-dit un attachement assumé, je n’aime pas avoir la sensation de rendre des comptes. Je n’aime pas avoir l’impression qu’il cherche à décortiquer les dernières années de ma vie pour mettre la main mise sur moi. Je me détache et, appuyée sur mon avant-bras que je passe sous ma main, je l’observe toujours d’un regard presque neutre, mais un peu piquée au vif à présent. « Rien de ce que je n’allais te dire n’est aussi important que ce que, toi, tu pourrais dire. Des questions, j’en ai des tas moi aussi, mais elles ne doivent pas toutes être posées. Certaines sont faites pour devenir des mystères. C’est comme ça. » La tension remonte en flèche, la mauvaise, pas celle qui le poussa à écraser mon corps contre le placard de la cuisine. Moi, je suis hermétique à l’évidente douleur dans ses paroles, parce que je me sens jugée. « Qu’aurais-tu voulu que je te dise ? Tu y as réfléchi ? » Bien sûr que oui. Après avoir décoléré du coup que je pris au visage, de ses paroles dures, ce fut ma première pensée.
Je l’observe un instant, je retire entièrement mes jambes des siennes, dont la chaleur me rassurait pourtant, et je consens à répondre à trois de ses questions. Celles dont je n’ai pas envie de retenir la réponse en otage. « Je ne sais pas. » Je ne sais pas ce que j’aurais eu envie qu’il soit venir me dire ce soir-là, parce que mon cœur, mon attirance, ma tête et mes craintes me soufflent des réponses contradictoires. « Il n’est pas remonté. » Même agacée, je ne souhaite pas qu’il se remplisse la tête d’ébats complices pendant lesquels Tobias et moi nous serions moqués de lui et de la détresse. Je la partageais bien trop pour ça. « Et je ne l’ai pas revu. » Je n’ai pensé qu’à celui qui est allongé à mes côté depuis ce soir-là. Je déglutis, pousse un soupir et finalement je me retourne. Je passe mes avant-bras sous mon oreiller et je tente de fermer les yeux. Je ne m’éloigne pas, je ne m’échappe pas et s’il m’a vexée, il a au moins la réponse à une quatrième de ses questions : je n’ai pas l’intention de m’échapper. Pourtant, lorsqu’il passe son bras autour de ma taille je le repousse. Je le repousse parce qu’il m’a envoyé sur les roses et que mon égo en a pris un coup. Je le repousse parce que j’ai l’impression que d’un coup, il réalise celle que je suis et que cela ne lui plait pas. Mais il ne s’arrête pas là, et son bras m’attire à nouveau à lui, plus fermement, me laissant moins la possibilité de m’échapper. J’émets une faible protestation, un faible grognement, mais déjà ses lèvres se posent dans mon cou, s’accrochent à mon lobe d’oreille et sa main descend entre mes cuisses. Il m’attire à lui de son autre bras, vient se coller contre mon dos, et alors que, caressant mon intimité il s’applique à faire monter mon désir, à nous réconcilier de la seule façon que nous connaissons, je tente de rester de marbre. Je n’y parviens pas longtemps, finalement avant de m’abandonner à mes sensations, celle qu’il fait naître mieux que n’importe quel autre, et quand le désir prend la place de la raison et fait de moi de marionnette, je me retourne pour l’embrasser à pleine bouche et m’installer sur lui, écraser son corps du mien et me mouvoir en quête de ses soupirs.
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La saveur aigre douce de cette soirée est toujours à lorsque j’ouvre les yeux. Doucement, les souvenirs de la veille me reviennent, je suis épuisée d’avoir dormi d’un sommeil agité mais alors que je prends conscience du bras d’Amos passé autour de ma taille, il me rassure. Il a gagné, celui-ci je ne l’air pas repoussé, et c’est dans ses bras que j’ai somnolé le restant de la nuit. Je ne suis pas idiote, je sais que les tempêtes de la veille ne sont pas loin, alors je ne bouge pas. J’écoute sa respiration calme, je reste immobile, motivée par la crainte de devoir le quitter lorsqu’il ouvrira les yeux. Je reste là une minute, dix, une demie heure, je l’ignore, mais je ne me redresse que lorsque le sens réveillé. Nos yeux se croisent, il dépose un baiser sur mon front, et finalement se lève, enfile un caleçon et se dirige vers la cuisine. Moi, j’attrape ma petite culotte, l’enfile et passe son t-shirt trop large pour le rejoindre. Il a servi deux tasses de café et je m’empare de la mienne sans un mot. Je résiste à l’envie de me hisser sur le comptoir, je ne me sens plus autant chez moi ici que la dernière fois, et je me contente de m’appuyer contre le comptoir en l’observant, ma tasse serrée entre mes paumes. Je jette un œil aux bris de porcelaine, restes du cendrier que j’éclatai contre un placard à défaut de réussir à toucher ma cible, avant de les écrouer à nouveau aux siens. Que dire ? Je sens que la tension regagne ses droits maintenant que nous avons quitté la chambre à coucher. « J’appellerai personne d’autre en partant d’ici. » Dans un geste lent, mesuré, je porte ma tasse à mes lèvres pour boire une gorgée de café, mais je ne le quitte pas des yeux. « J’en ai pas envie. » Mais, parce qu’il y a toujours un mais, je n’ai pas oublié ce qui me braqua la veille. « Mais je n’ai pas aimé ce que tu as dit ou insinué. Je n’ai jamais prétendu être vertueuse, et j’aimerais savoir ce que ça change de savoir combien d’hommes m’ont touchée avant toi. A partir de combien ce sera trop ? A partir de combien tu décideras que j’ai trop servi, que je n’en vaux plus la peine et tu feras finalement marche arrière ? » A partir de combien tu utiliseras ça comme excuse pour me laisser tomber parce que je suis indépendante et que ça te fais peur ?
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| | | | (#)Mer 26 Fév 2020 - 23:22 | |
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WHY DO YOU HAVE TO BE SO HARD TO LOVE ?
J’aurais pu prétendre que je l’ai blessée par sa faute, à cause de ses choix. Je pourrais ajouter que nul ne lui a demandé d’intervenir et, pis encore, qu’elle l’avait provoquée cette bagarre. Je la tiens entre mes doigts. La carte de la mauvaise foi, je l’ai toujours dans la main. Elle n’aurait jamais tinté comme une clochette de vérité que ce soir d’ailleurs. Mais, à quoi bon cacher que je me suis inquiété ? Elle s’en doutait. Elle avait manigancé pour nourrir ma culpabilité. Sans tombe dans la psychologie de comptoir, je supposais que cette mascarade contribuait à vérifier si je me fichais bel et bien de l’avoir trouvée au lit avec un autre. A mon sens, c’était la preuve qu’il lui demeurait un espoir, qu’elle alimentait en son sein une once d’affection également. Certes, je n’accorde à cette hypothèse que peu de crédit. Je ne suis pas doué pour les relations humaines. Mon couple, presque aussi vieux que Mathusalem, c’est Sarah qui le portait à bout de bras. Je veille à écarter de mon chemin toute insouciance adolescence, celle qui mène au renoncement, à l’absence d’amour-propre. Sauf qu’elle n’est pas folle ou dénuée d’intérêt. Elle me réconforte d’ailleurs. Alors, je me penche sur cette impression comme on ramasse des coquillages sur une place sous prétexte qu’ils sont plus jolis que tous les autres. Je l’évalue et je m’y fie assez pour ne souffrir de lui pardonner son écart si vite. Aurions-nous nommé au préalable notre relation que j’aurais cédé moins facilement à cette tentation de la posséder au milieu de ma cuisine. Les faits sont là cependant. Je ne peux pas effacer l’ardoise jusqu’à la rendre net. Il persistera toujours un peu de poussières de craie sur le tableau. Mais j’en prends mon parti et je l’enlace au milieu du bateau et dans mon lit. Je la serre dans mes bras et je renoue avec la douceur. Je la cajole, je l’étreins et je la câline sans arrière-pensée. Je colmate le trou béant que son absence à creuser dans mon être tant que je le peux encore. Ce n’est qu’une rustine, mais elle sera efficace au moins jusqu’à demain, jusqu’à ce que sonne l’heure de son départ, jusqu’à ce que la solitude me provoque d’un sourire narquois. Je m’endors, avant elle, sans imaginer un seul instant qu’elle est inquiète. Si je n’avais pas dépensé autant d’énergie à m’ancrer au présent, je l’aurais été moi aussi. Gagné par l’angoisse, je n’aurais pas fermé l’œil et sa respiration calme et profonde n’y aurait rien changé cette fois. Je l’aurais sans doute abandonnée le temps d’un verre ou deux et de quelques cigarettes. J’aurais peut-être avalé un somnifère pour triompher de l’insomnie. Qui sait ?
Je saisis l’ampleur de son tracas à cause de cette position qui me rappelle celle de Sofia. Lorsqu’un cauchemar l’avait réveillée en sursaut, elle se blottissait contre moi, la figure forte de la maison, les bras repliés et les genoux repliés contre sa poitrine. Sa peau, contre la mien, agit comme un conducteur électrique. Mon estomac est remonté dans ma gorge dès lorsqu’elle ouvrit la bouche pour formuler une question, la question, une des rares que je sublimerai d’indifférence. L’ignorance lui va mieux que les aveux de faiblesse. Je m’étais bien trop exposé durant ses trois jours. Je tentai d’éluder aussi savamment que possible, mais sa sur mon torse, le poids de son regard sur mes traits, sous-entend qu’elle ne lâchera pas l’affaire. Elle tient à ce que mon authenticité enlumine de plus belles couleurs son anxiété, mais je n’en ai pas envie, non pour l’embêter, mais pour nous protéger des conséquences d’une telle confession. Je me connais trop que pour prendre le risque de nous abîmer à me foutre en l’air, quand elle ne sera qu’à moi – si tant est qu’elle en éprouve le désir – d’ignorer si je lui ai forcé la main ou si elle m’embrasse de son plein gré. Alors, j’ouvre les yeux et, puisque dédramatisé ne mène à rien, je m’arrange pour la braquer par la rhétorique. Je n’attends pas d’elle qu’elle me rende des comptes sur ses habitudes. Ce soir où, envahit par une avidité dépassant toute mesure, je savais où je mettais les pieds. Ces frasques sont le sujet préféré des gazettes du Club. Les seules réponses qui m’intéressent se résument à : est-il revenu, ont-il raillé ma détresse palpable, la perte de mon sang-froid, si elle prévoit de le revoir, lui ou un autre, ou si au contraire, elle songe à saisir ma main tendue. Le reste, c’est du vent. C’est un subterfuge pour qu’elle ne brûle pas nos ailes et ne jette pas aux orties notre complicité en convalescence et ça fonctionne. Je n’en suis pas fier. Je ne suis pas non plus satisfait de ses révélations et qu’elle finisse par s’éloigner, dénouant nos jambes et s’isolant sur son oreille. Dans son dos, j’esquisse une grimace proche du sourire, car dans ma tête se dessinent l’ébauche d’un corps à corps passionné et licencieux. Contrariée d’avoir été renvoyée dans ses buts, elle cherchera forcément à prendre le dessus. J’en suis grisé d’avance, si bien que je mésestime ses protestations. Je lui murmure quelques mots à l’oreille, de ceux qu’on ne peut répéter à voix haute à l’écoute d’oreilles non averties et non concernées. Mes mains, elles se fraient un chemin de son cou, à sa poitrine, jusqu’à son intimité. Sa ténacité rivalise avec la mienne, mais je remporte la partie. Son corps sinue, elle lâche prise et prend le pouvoir pour mon plus grand plaisir. J’adore la voir onduler comme un serpent, se pencher sur moi, s’accrocher à mes flancs pour ne pas perdre l’équilibre. J’adore parce que dans cette position, elle est offerte à mon regard et à mes doigts qui vagabondent au gré de ses désirs, de ses soupires, de ce plaisir partagé.
❈❈❈❈ Je n’ai jamais été un gars du matin. Le brouillard dense autour de mon cerveau ne se dissipe qu’après une bonne douche et au minimum deux tasses de café. Pourtant, à chaque fois que je me réveillai avec Raelyn au creux de mes bras, je me fis la réflexion qu’une caresse sur ma joue détournait la rumeur de mes vieilles habitudes. J’étais dès lors plus souriant, moins morose et renfrogné, mais pas aujourd’hui. Je suis bougon, troublé, incommodé, non pas par sa présence – elle m’est nécessaire – mais parce qu’il est déjà tard et que tout va s’arrêter. Elle va partir, retrouver sa vie. Elle va ramasser ses affaires abandonnées sur mon plan de travail, je vais l’embrasser pour lui dire au revoir et je resterai là, comme un con, au milieu de tout ce bordel, à me demander si elle foulera à nouveau le parquet du catamaran. Ça m’oppresse. Ça m’empêche de m’attarder sous la couette puisque la seule solution, pour me protéger de ses doutes, c’est de crever l’abcès, de poser mes conditions, de les soumettre à son bon vouloir sous forme d’un ultimatum. Sauf que j’ai peur d’être brutal et de la faire fuir. Je crains de manquer de délicatesse et de souffler dans son dos un vent de panique. Encombré par mes tergiversations, je sors de mon lit, enfile mon caleçon à la hâte et je m’enfuis dans ma cuisine. Certes, je déposai sur son front un baiser, mais je suis trop agité pour la rassurer. Je prépare du café. Je marche sur un morceau de porcelaine. Ça fait mal et je peste en nom d’oiseaux entre mes dents. Lorsqu’elle m’a rejoint, je glissai dans sa direction une tasse de café, j’attrapé la mienne et je piochai une cigarette dans mon paquet. Et si elle s’envolait ? Et si elle me riait au nez ? Et si, maintenant que l’émotion générée par notre dispute n’est plus qu’un mauvais souvenir, elle levait les yeux au ciel, tapotait l’épaule et me chuchotait de sa malice patentée : « Mais, avec quoi tu viens ? Regarde-moi, j’ai une tête à avoir envie d’exclusivité ? Avec toi, qui plus est ? Tu es si drôle, Amos. Tu frôles le ridicule. » Non ! Elle serait plus délicate. Au contraire, à terre ne s’éparpilleraient pas les débris de mon cendrier. Mais, dans ce cas, pourquoi ne grimpe-t-elle pas sur mon plan de travail ? Est-ce parce que j’ai l’air revêche et commode ? J’ai envie de lui hurler : mais qu’est-ce que tu fous ? Fais comme chez toi, fais comme si rien n’avait changé, que je puisse m’accrocher fermement à ses indices. Au lieu de ça, elle revient sur la conversation de la veille et elle me désarçonne. Je n’étais pas préparé. J’irais même jusqu’à prétendre sans honte qu’au vu de ma mauvaise composition de ce matin, elle était franchement audacieuse, Raelyn.
Faut-il que je l’apprécie à ce point pour que, ma tasse en suspension près de mes lèvres, je tourne vers elle des yeux tantôt intéressé tantôt interloqué. « Avec quoi tu viens ? » Entre mes doigts, ma cigarette se consume. Elle densifie la brume dans mon crâne. « Je n’ai rien insinué du tout. » grognais-je sans pour autant être vexé. « Si c’est la vertu que je cherchais, j’aurais été la chercher au berceau. » Un peu comme elle avec Tobias, bien que j’exagère, faute à la jalousie. « Je ne ferai pas marche arrière parce que tu as eu des amants. » Son tableau de chasse est certainement plus fourni que le mien, mais malgré modèle archaïque de mon éducation, je ne m’en sens pas attaqué dans ma virilité. Je m’en tape, véritablement. Je ne lui joue pas une sérénade au violon. Je lui mens rarement et je n’ai pas la douceur requise, quand je suis grincheux à ce point, pour lui raconter des histoires. «Je ferai marche-arrière s’il y en a un prochain. » Un après moi évidemment. Je n’aurais pu être plus éloquent. Pourtant, décidant d’avaler une gorgée de mon café chaud et tirant sur mon mégot, je surenchéris. « Faire machine arrière, c’est marrant comme expression alors je suis pas certain que tu saches où tu vas et ou tu veux aller. » Je la soupçonnais s’être à peine projetée sur un avenir à terme moins court que demain et si je déteste le rôle que j’endosse, je me dois de m’y coller. Je suis obligé de la forcer à l’introspection parce que je n’ai pas envie de l’attendre ad vitam aeternam. A ce stade, ça passe ou ça casse. Et je me lance : « Je suis en train de te tendre la main, Rae. Soit tu la prends, soit tu t’en vas seule. Quoi que tu décides, ça sera bon pour moi. » Mensonge quand je prévoyais, il y a trois jours, de dénombrer toutes les raisons pour lesquelles nous formerions une association réussie. Tout ce que j’aurais pu honnêtement avancer, c’est que je ne lui en aurais pas voulu. « Mais je veux que tu sois certaine de ton choix. Si tu te lances, c’est toi qui ne dois pas faire machine-arrière. » Moi, elle échauda mon cœur, mais cette nuit atteste malheureusement que je suis incapable de me passer d’elle. « Je te parle pas de couple. Je te parle d’exclusivité. Et comme personne ne peut prendre une décision comme ça sur le vif. » En général, personne ne mène ce genre de discussion. Les choses se mettent en place naturellement, mais elle n’est pas tout le monde, ma maîtresse. « Voilà ce qu’on va faire. Je vais te laisser rentrer chez toi pour que tu puisses réfléchir à tout ça sans m’avoir dans ton dos. Et, dans sept jours, si je peux te faire confiance, je t’attendrai, chez moi, tout seul évidemment. » Je lui adressai un clin d’œil, histoire d’alléger l’atmosphère. « Tu viens ou pas, en fonction de ce que tu veux. On aura pas besoin d’en discuter. » Et, si d’aventures, bien avant cette date fatidique, ses pieds la guident jusqu’à moi, je ne lui en tiendrai pas rigueur, mais est-ce bien utile de le préciser ?
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34334 POINTS : 3250 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Jeu 27 Fév 2020 - 11:04 | |
| Why do you have to be so hard to love ? Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Alors qu’il quitte la chambre sans un mot, en déposant, certainement par habitude un baiser sur mon front, je reste quelques secondes allongée, le dos contre le matelas à tenter d’ignorer les images réminiscentes de notre étreinte de la veille qui viennent se heurter contre mes paupières. Je tente aussi d’ignorer la petite voix qui me dit qu’il est le seul homme depuis bien longtemps qui me déroute tant, qui me laisse à chaque fois sans savoir à quoi m’attendre l’instant d’après. Je me refais le film de notre soirée d’hier, et chaque enchainement me semble si absurde, dénué de toute trace de raisonnement, que je cesse d’y chercher un sens. Ma colère, ma possessivité et mon comportement à la limite de l’hystérie, notre corps à corps bref et empreint de sauvagerie, ses baisers et caresses sans arrière-pensées alors que je m’étendis à ses côtés, les mots vexants qu’il eut à mon égard au beau milieu de la nuit pour finalement revenir vers moi et initier un rapprochement plus lascif, plus tendre mais passionné, rien de tout ça n’a de sens, rien de tout ça n’a d’explication si ce n’est cette irrémédiable attraction, cette force innommable qui nous pousse l’un vers l’autre et surtout, qui me pousse à m’ouvrir à lui sans que je ne comprenne pourquoi. M’ouvrir, je n’en ai jamais ressenti le besoin avant, plusieurs amants me posèrent la question, me demandèrent si je ne me sentais pas seule par moment, et je donnai à chaque fois la même répondre. Non, je n’avais pas besoin d’un homme dans ma vie, ceux que j’invitais à froisser mes draps soir après soir me convenait parfaitement. Bien sûr que j’étais seule. Bien sûr qu’à plusieurs reprises la pensée qu’il n’y aurait pas grand monde, si ce n’est Alec, pour me pleurer si je devais disparaître. Mais est-ce que ce me touchait ? Est-ce que j’en devenais proie aux doutes ? Non et non, je m’étais déjà attachée, je m’étais déjà engagée à un autre niveau avec un homme et je n’avais plus envie de revivre ça. Je préférais mon cœur là où il était : sous une bonne couche de poussière.
Je me lève finalement, consciente que je ne trouverai pas de réponse ce matin, pas alors que je sens encore la brûlure des doigts d’Amos sur ma peau si je me concentre un peu. Pas alors que les flashs de cette nuit continuent à affluer, et qu’ils feraient rougir mes congénères les plus prudes. Sa mauvaise humeur je l’ai sentie lorsqu’il quitta le lit, pesta contre le morceau de porcelaine qu’il se ficha dans le pied, et je la perçois à nouveau alors que je gagne la cuisine et que j’attrape la tasse de café qu’il me destina entre mes doigts. Elle ne m’impressionne pas, je ne suis pas facile à impressionner, mais je me pose des questions. Qu’ai-je fais si ce n’est lui demander ce qu’il était venu me dire ce soir-là ? Hier soir je me suis mise à nue, j’ai mis ma fierté de côté alors qu’elle me hurlait de l’envoyer sur les roses, de me révolter face à ses mots durs. Lui, j’estime qu’il me manqua de respect à plusieurs reprises sur le coup de la colère mais au-delà de ça, ce sont ses questions intrusives et sur le ton des reproches qu’il me glisse au milieu de la nuit qui me restent en travers de la gorge. « Avec quoi tu viens ? Je n’ai rien insinué du tout. » Je pose ma tasse fumante sur le plan de travail et finalement je croise mes bras sous ma poitrine en haussant un sourcil. Hier à plusieurs reprises il me dépeint comme une femme collectionnant les jouets et les cassant pour le plaisir ou lorsqu’elle en était lassée. Cette nuit, plus perturbé, il me demanda depuis combien de temps je fréquentais Tobias, et combien d’hommes je voyais. Ce que je ressens pour lui est à part mais jamais je ne lui octroierais le droit de fouiller dans ma vie comme une fouille dans le sac à main d’une femme à la recherche d’une preuve pour étayer sa jalousie. « Non c’est vrai, tu as fait plus qu’insinuer. » Je n’insuffle aucun reproche dans le ton de ma voix. Je l’observe, dubitative, me demandant s’il se rend compte que les mots ont une portée ou s’il pense au contraire qu’aucuns ne peut m’atteindre. Il pourrait avoir raison. Ce que les autres pensent et les insultes qu’ils profèrent je m’en contre fiche, mais lorsque lui se joint au mouvement et appuie là où il pense que cela pourra me faire mal, ça me laisse un goût amer dans la bouche. « Si c’est la vertu que je cherchais, j’aurais été la chercher au berceau. Je ne ferai pas marche arrière parce que tu as eu des amants. » Sans décoller mes bras de mon corps, je l’observe en silence, sans détourner le regard, sans l’observer en coin : non, mes pupilles sont vrillées dans les siennes et j’écoute ses paroles. Elles me rassurent, et je m’en maudis. « Je ferai marche-arrière s’il y en a un prochain. » Je ne peux lui en vouloir. Je sais que ce qui va suivre va, à défaut de me déplaire, me faire peur, mais ce serait hypocrite que de répondre que moi, de mon côté, je me fiche qu’il serre d’autres femmes dans ses bras. Je l’ai prouvé hier soir en entrant comme une furie dans son bateau, et si je ne suis pas à l’aise face au constat de ma possessivité incontrôlable, elle est désagréablement familière. Elle me rappelle une époque que je ne pensais revivre, et je ne peux décemment pas lui reprocher de nourrir la même obsession que moi : celle de ne pas me partager.
Mais est-ce que j’en suis capable ? Est-ce que je peux, en claquant des doigts, me débarrasser d’une habitude qui, années après année, me semble être ancrée en moi ? Est-ce que je peux me débarrasser de mon avidité, de mon penchant pour la luxure et les rencontres ? En sondant son regard, j’ai envie de hurler que oui, mais je n’ai pas envie de lui faire du mal, et surtout, j’ai peur de lui offrir ces droits et privilèges. J’ai peur d’avoir mal, puisque la douleur fut la principale raison qui me poussa à me refermer. « Faire machine arrière, c’est marrant comme expression alors je suis pas certain que tu saches où tu vas et où tu veux aller. » Je ne suis pas certaine d’avoir envie de l’admettre. « Je suis en train de te tendre la main, Rae. Soit tu la prends, soit tu t’en vas seule. Quoi que tu décides, ça sera bon pour moi. » Soit tu t’en vas seule. Ces mots raisonnent en moi et je les déteste, je les méprise au point d’être tentée par l’idée de le faire taire d’un baiser pour lui prouver que je n’ai aucune envie d’avoir à apprendre à me passer de lui. « Mais je veux que tu sois certaine de ton choix. Si tu te lances, c’est toi qui ne dois pas faire machine-arrière. » Je décroise mes bras et j’attrape ma tasse de café pour la porter à mes lèvres. Je déteste donner l’impression que je cherche à me donner une contenance, mais je suis obligée d’admettre que ce genre de discussion, je ne l’ai jamais eue et qu’elle me met mal à l’aise. Avec Aaron je n’étais pas la même et elle n’eut pas lieu d’être, et depuis lui je ris au nez de chaque type qui l’amorça. Je ne ris pas, je ne l’envisage même pas, et je ne le coupe pas. « Je te parle pas de couple. Je te parle d’exclusivité. Et comme personne ne peut prendre une décision comme ça sur le vif. » Il aurait employé le terme de couple qu’il ne m’en aurait pas fallu plus pour avoir les jambes qui tremblent et l’envie de les prendre à mon cou. Mais encore une fois il me prouve qu’il me cerne, qu’il sait qui je suis et commence à comprendre comme je fonctionne. Comment, s’il veut m’amener dans cette direction, il doit s’y prendre sans me brusquer. Pourtant, alors que le terme d’exclusivité est lâché et qu’il résonne dans ma tête, je ne sais s’il m’inquiète ou me perturbe, mais il me flanque un frisson dans le dos. La seule chose que je sais c’est que je veux d’Amos à mes côté, je ne veux pas que cette nuit soit la dernière, et il me suffirait de mentir en affirmant que je suis sure, que je n’ai pas besoin d’y réfléchir pour régler la question. Mais pour la première fois depuis longtemps que décide de ne pas faire preuve d’un tel égoïsme, alors que je crève pourtant d’envie de l’attirer contre moi et de régler cette question. « Voilà ce qu’on va faire. Je vais te laisser rentrer chez toi pour que tu puisses réfléchir à tout ça sans m’avoir dans ton dos. Et, dans sept jours, si je peux te faire confiance, je t’attendrai, chez moi, tout seul évidemment. » Je déglutis et je termine ma tasse de café. Mon regard se décroche du sien et dévie, il se perd dans le vide alors que je prends la mesure de ses paroles, de ce qu’il me demande, et de mes pulsions qui me crient de lui dire que je n’ai pas besoin de sept jours. Je les chasse, je ne les écoute pas, je les sais biaisées par la présence d’Amos, par son corps si proche du mien.
Il dit que ce n’est pas grave, que ma décision, quelle qu’elle soit ne le fera pas de mal, mais je suis assez clairvoyante et intuitive pour le savoir à nu. Je sais que les mots qu’il prononce sont difficile à formuler à voix haute, et je me dis aussi qu’en cet instant il préfèrerait certainement s’être entiché d’une autre, une moins compliqué que moi, un qui accueillerait sa proposition à sa juste valeur. « Tu viens ou pas, en fonction de ce que tu veux. On aura pas besoin d’en discuter. » Je fiche à nouveau mes yeux dans les siens, et pose ma tasse vide sur le comptoir. Finalement je m’approche doucement de lui, et prends son visage entre mes mains. Je pose mon front contre le sien et je reste là, quelques secondes, plusieurs minutes. Je n’ai pas envie de le perdre, pas envie de le repousser mais pas la force de répondre à son questionnement, alors je réagis en écoutant mon instinct. Je le rassure autant que je me rassure, parce que sa peau contre la mienne a cet effet, et je me donne la force de partir, aussi. Parce que je sais que c’est ce qu’il me reste à faire, que je ne peux pas le trainer sous la douche ou m’éterniser sur le bateau après ça. Je lui dois une réponse, évidement que je la lui dois, et tant que je ne l’aurais pas, ou plutôt tant que je n’arriverai pas à me résoudre à affronter mes démons pour la formuler, je dois arrêter de jouer avec lui. Dans des mouvements emprunts de douceur, je décolle finalement mon front et laisse ma main glisser jusqu’à sa nuque pour l’attirer vers moi et déposer un baiser sur ses lèvres. Un baiser qui, par sa nature à la fois tendre, passionnée et puissante, lui laisserait entrevoir la suite s’il s’y autorisait. Lui ferait comprendre que ce n’est pas l’envie et le désir de lui faire cette promesse qui me manque, mais la force de le dire à haute voix. Quand je me détache de lui, quand je recule pour planter mes yeux dans les siens, je hoche la tête en silence. Sans un mot, j’ôte son-t-shirt pour enfiler mon soutien-gorge et ma robe, et alors que je sens son regard peser dans mon dos, je lutte contre l’idée de retrouver ses lèvres et de me laisser aller à une étreinte brûlante. Je me dirige vers la sortie, et avant de passer la porte de la cabine je me retourne pour lui jeter un dernier regard.
Sept jours.
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| | | | (#)Jeu 27 Fév 2020 - 14:18 | |
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WHY DO YOU HAVE TO BE SO HARD TO LOVE ?
Je n’avais pas envie qu’elle s’en aille. J’ai encore la tête pleine d’image et si, je n’avais pas été d’aussi mauvaise humeur, nul doute que son corps, enveloppé dans mon T-shirt, aurait tenté le mien qui aurait répondu présent malgré les oppositions de ma raison. Elle, pour avancer, elle a besoin d’être entendue, respectée et de certitudes et je la soutiens. Je ne peux pas, sous prétexte que Raelyn est désirable, ignorer ses appels au secours. Je n’ai pas envie de m’épuiser d’abord en méfiance, puis en jalousie et possessivité, pour finir en paranoïa. Alors, je prends le risque de la bousculer un peu. Je formule, non pas une proposition, mais un ultimatum : l’exclusivité ou la rupture. C’est à prendre ou à laisser. Évidemment, parce qu’elle est intelligente, elle saisit toute l’ampleur de mes mots. Elle les boit avec plus d’avidité que ce café qu’elle sirote distraitement. A son attitude, je devine qu’elle analyse et qu’elle réalise que je ne suis pas un plaisantin, un gamin qu’on s’amuse à balader entre aveu et non-dit et à mesure qu’elle en prend conscience, ses yeux cadenassés aux miens, se voilent de ce que je décrirais comme de la concentration. Elle n’a pas l’air horrifiée ou consternée. Non. J’aurais juré qu’elle avait déjà enclenché le mécanisme de la remise en question. Ça sera douloureux. Nul besoin d'être devin pour le saisir, je déteste les introspections. Mais, elle est nécessaire et Raelyn le sait aussi bien que moi. Elle sait que c’est important pour que jamais plus elle ne se comporte, ici, comme si elle était une parfaite étrangère. Elle est bien plus que ça et je suis convaincu que l’inverse existe. Je me suis creusé une place de choix dans sa vie, sans quoi sa jalousie, habillée de colère, l’aurait gardée loin de moi hier soir. J’ai crevé sa bulle et je me suis installé, sans le vouloir vraiment, et si elle le devine, j’aspire à ce qu’elle se laisse séduire et non à ce qu’elle s’en épouvante. Elle aura besoin de temps pour ça.
Je lui en cède, mais pas à l’envi. Sept jours. Sept jours de réflexion pour elle et de doutes pour moi. Plus de générosité me foutrait en l’air. J’espère qu’elle saura apprécier mon geste quand d’autres auraient pu exiger une réponse dans la minute. Je présume qu’elle en a pleinement conscience, parce qu’elle pose sa tasse, s’avancer vers moi et caresse délicatement mes joues de ses deux doigts. Elle les garde entre ses mains en coupe, me regarde droit dans les yeux, mais ne pipe mot. Je ne saurais dire pourquoi je ne l’ai pas enlacée. Sans doute était-ce une façon de lui confirmer que je tiendrai ma promesse. Je resterai absent de sa vie durant ce temps de réflexion. Même au Club, je bornerai à la politesse. En attendant, lorsqu’elle dépose son front contre le mien, je ferme les yeux. Je profite de notre dernier moment de tendresse et de notre ultime baiser. Je me moque qu’il suppose un avenir heureux. Je recouvre la flamme de l’espoir d’une cloche pour l’asphyxier doucement. Je le savoure, mais je range aussitôt le souvenir dans les oubliettes de ma tête. M’y accrocher serait stupide. Je préfère voir son menton dodeliné de haut en bas. Ce geste ne s’interprète pas autrement que par un : « J’ai compris. » Il ne dit pas à demain ou à la semaine prochaine. Il est aussi équivoque que Raelyn, qui se rhabille en silence, qui agrafe son soutien-gorge sans que je n’ose bouger ou parler. Je me fais tout petit de peur de la retenir pour l’influencer d’une nouvelle étreinte incandescente. Je me tais et, mon café à la main, je la suis des yeux de ma cuisine jusqu’à l’embrasure de la porte et, tandis qu’elle me jette un regard indéfinissable, mon cœur s’est fendu en deux. Et si je ne la revoyais plus ? Si elle n’ambitionne pas construire avec moi quelque chose, petit à petit, sans précipitation ? N’aurais-je pas mieux fait de réclamer une explication en cas de refus ? Arriverais-je à ne pas me torturer à me demander pourquoi ? Dérouté, dégoûté également, j’ai lancé ma tasse à travers la pièce. Elle a ricoché sur le mur et s’est brisée au sol avec fracas. Il acheva le tableau révélateur de ce qu’était ma vie : un beau bordel, un fatras d’émotions répandu à terre, que j’enjambai pour retrouver mon lit beaucoup trop vide, mais où demeure encore un rien de son parfum.
***
Si l’on m’avait posé la question, je me serais vanté d’avoir affronté ces sept jours sereinement et sans angoisse. Mais, ce ne serait qu’un leurre pour écarter toute forme de pitié. J’en ressentais pour moi et c’était de loin la plus détestable des sensations. L’après-midi qui suivit son départ, je tentai vainement de récupérer ce qui me manquait en sommeil pour recharger mes batteries, mais elle se vida la nuit même, au Club. Savoir qu’elle déambule dans les couloirs ou qu’elle s’adonne à ses activités sur son territoire n’était pas handicapant pour ma détermination. Ce qui me paraissait outrageusement pénible, c’était d’éviter de la suivre du regard ou de la dévorer d’une œillade appuyée. Avec le temps, c’était devenu un réflexe, un jeu auquel elle participait bien volontiers. Nous nous grisions lorsque nos pupilles se croisaient. Elles brillaient, rieuses et nous pressentions tous deux que ça se terminerait chez elle, dans sa chambre ou dans son salon, en fonction de la force de notre désir. J’aurais dû mesurer l’impact de cette habitude. Maintenant qu’il m’est interdit de la dévisager et de m’attarder à détailler sa silhouette parfaite, c’est aussi douloureux que d’être dans l’expectative. Cette frustration se révéla de plus en plus ardue à maîtriser, mais j’ai tenu bon. Je l’ai saluée, à chaque fois qu’au hasard d’un couloir, nous tombions nez à nez. Porté par ce qu’il y avait du monde autour de nous, j’ai même réussi à plaisanter pour elle. Il n’était pas question de l’ignorer, simplement de m’en tenir à l’écart et de veiller à ne jamais être seul avec elle.
C’est arrivé au terme du quatrième jour et, pour ne pas la dévorer toute crue, je me suis trouvé une occupation somme toute ridicule : changer une ampoule qui fonctionnait en avançant qu’elle grésillait, qu’elle allait bientôt péter et que ça serait terriblement embêtant. Foutaise. Tout le monde s’en tape qu’il manque de la lumière. Les lieux sont glauques par essence. L’éclairage n’est qu’un détail. Mais, qu’aurais-je pu faire de plus ? Discuter de la pluie et du beau temps ? De l’arrivée de l’automne ? De ses activités, de sa santé ou du retour présumé de Mitchell ? Ça ne m’intéressait pas et bluffer, face à elle, est un exercice qu’elle rend plus compliqué qu’à l’accoutumée, d’autant que je dois me plier à l’évidence. Je ne vis pas, je vivote depuis près de 72 heures. Je me rappelle ces étudiants en blocus qui se découvrent de nouvelles passions éphémères pour éteindre l’angoisse de l’échec. Je m’essayai à la guitare sans succès – je ne manque pas de dextérité, mais ma consommation excessive d’alcool fait trop souvent trembler mes mains. Je m’employai à réviser le moteur de mon bateau dans l’espoir qu’il puisse voguer. Je pris des renseignements pour recommencer à plonger puisqu’il n’est rien de plus relaxant que fréquenter les abysses de l’océan. Là-bas, les couleurs sont chatoyantes et la vie y est paisible. J’ai renoué avec les bonbonnes d’oxygène le sixième jour alors que, les précédents, je me suis sociabilisé. J’ai appelé Sarah pour notre divorce, je suis allée jusque chez Gregory pour boire et bouffer des chips devant un match de baseball, j’ai retrouvé la peine de Liv qui s’enfonce de jour en jour sans que je ne puisse l’aider. J’ai rencontré ce gamin qui a essayé de me manipuler et qui s’est confronté à un os difficile à ronger. J’ai été jusqu’à téléphoné à Chad pour l’inviter à manger dans un restaurant qui ne paie pas de mine, mais qui nous aiderait peut-être à mieux communiquer. Je m’étais bercé d’illusions, mais la tentative eut le mérite de me détacher de ce qui me préoccupe. Chaque nuit, quand tombait l’heure de me coucher, j’étais soumis à des insomnies contre lesquelles j’ai lutté à grand renfort de cachetons et d’alcool. C’était efficace. Je ne récupérais pas, mais je n’étais plus hanté par mes hésitations, par les traits de Raelyn, par le souvenir de notre dernière nuit et par cette peur inconsidérée qu’elle n’honore pas notre rendez-vous.
Plus approchait ce jour fatidique, moins j’allais bien. Aussi, m’autorisais-je à prévoir que c’était terminé, que dans le bon droit, elle serait déjà présentée chez moi, avant l’heure, n’y tenant plus. Si mes émotions avaient été réciproques, elle aurait trouvé le temps long elle aussi. Elle n’aurait pas attendu que s’égrainent ces impatientes heures dans le sablier de mon ultimatum. L’hypothèse qu’elle soit venue pour se heurter à une porte close m’a bien effleuré, mais je l’ai chassé rapidement à l’aide de plusieurs verres parce qu’elle m’embarrasse. Elle autorise l’optimisme à gagner du terrain et c’est un véritable supplice et cette septième soirée, j’ai eu honte de moi, de ma faiblesse, de ma sensiblerie. J’ai honte d’avoir succombé à ce qui n’aurait dû être qu’une tocade. Je m’en veux de m’être surestimé au point d’oublier de me protéger. Je m’en veux et je me fatigue à tourner en rond, à piaffer, à l’attendre, à la maudire, à espérer tout de même qu’elle cognera le bois de ma porte. Je dois agir. Je faire quelque chose d’utile pour ne pas sombrer dans la folie. Mais quoi ? Attraper mon blouson et aller me balader sur la grève ? Et si elle se pointait finalement ? Et si mon absence sous-entendait que j’avais moi-même renoncé ? Que je me suis joué d’elle ? Dois-je attendre minuit ? Minuit pile ? Quelle heure est-il ? Tôt. Beaucoup trop tôt. Il faut que je dorme, que j’oublie que c’est pathétique de tuer mon impatience de cette manière, que c’est la preuve de la vacuité de mon existence ? Je suis mort avec Sofia. Elle a troqué mes passions contre de l’aversion, de la culpabilité et le néant. Est-ce par leur faute que je m’attache tant à Raelyn ? Non ! Bien sûr que non ! Pourtant, d’ici quelques heures, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour modifier la réponse au profit d’un oui. Quelques heures. Bientôt, je serai libéré, songeais-je en m’allongeant dans mon sofa, fumant cigarette sur cigarette, me désaltérant de Whisky avec parcimonie afin de ne pas m’assommer puisque, après tout, on ne sait jamais, pas vrai ?
J’aurais adoré m’assoupir, mais j’en fus incapable. Je n’ai même somnolé. J’ai au contraire testé la relativité du temps qui passe. Il s’est étiré et je me fis réflexion que j’aurais voulu qu’il soit aussi alangui lorsqu’elle était avec moi, elle qui vraisemblablement ne brûle pas de me retrouver. Une demi-heure avant la fin du délai, j’ai versé dans le défaitisme rassurant. J’ai entamé mon travail de sape sans grande efficacité, mais qui finira par porter ses fruits. J’étais en train de lister toutes ces fois où elle s’est montrée égoïste quand mon cœur, d’avoir reconnu le bruit significatif d’un coup sur du bois, a raté un battement. Et si ce n’était pas elle ? S’il s’agissait d’un visiteur inopportun ? Quelqu’un qui ignore tout ce qui m’agite ? Est-ce bien malin de prendre la peau de l’ours sans l’avoir tué et avant de m’emballer et de sourire bêtement ? Est-ce bien raisonnable de m’exposer à une violente déception ? Je dois aller ouvrir, mais d'abord, respirer profondément au minimum trois fois. Je ne dois pas hésiter trop longtemps non plus. Dans l’éventualité où le destin m’apporte une bonne nouvelle, il ne faudrait pas qu’elle m’imagine indécis ou absent. Il ne convenait pas non plus qu’elle se décourage. Alors, j’ai bondi de mon fauteuil. Dans cette hâte retrouvée, je me suis cogné à la table basse, j’ai pesté, mais j’ai ouvert la porte en grand sur ce minois habituellement taquin qui semble transi d’inquiétude.
Dieu que je la comprends. Je n’en menais pas large moi non plus. Sauf qu’à présent, je me sens poussé des ailes. Je marche dix centimètres au-dessus du sol. Mon sourire me trahit autant que mes mains qui ceignent sa taille. Je l’ai tirée vers moi et sans vergogne ni ambages, je l’ai embrassée. J’ai tenté d’être doux, mais les doutes ont rendu son absence intolérable. Elle m’a désaxé, si bien que ce baiser résonne comme un soupir de soulagement. J’y abandonne mon désespoir et, claquant la porte de mon pied, refusant de la lâcher, j’ai respecté ma promesse : ne pas nous encombrer d’une discussion qui manquerait d’intérêt. Je n’envisage pas de ce qu’elle se serait déplacé pour verser dans la politesse injurieuse quand son but serait de se dérober. Les clauses de cet arrangement étaient précises. Aussi, l’ai-je conduite jusqu’à la chambre. Chaque pas la détroussait d’un vêtement : sa veste, sa robe, ses chaussures qu’elle délaissa seule. Je flatte son corps qui se dévoile, je souffle dans son cou, j’en mordille sa peau fine. Mes mains possèdent, pressent, témoignent que j’étais perclus d’impatience, mais je m’en fous. Elle est à moi désormais. Rien qu’à moi. Je m’enorgueillirai sans trembler quand les hommes poseront sur elle un regard envieux, mais je ne serai plus obligé de la partager, de souffrir à l’idée que d’autres bras que les miens ne la serrent. Dans l’aventure, je l’aide à me défaire de mon t-shirt et je me réchauffe de sa peau contre la mienne. Je crois que, sans réellement m’en rendre compte, je murmurai son oreille, après avoir mordillé son lobe : « Tu m’as manqué. » Ce qui aurait pu être idiot si son attitude ne prétendait pas la réciprocité de cette émotion. Sa respiration se hache. La mienne est irrégulière. Sa poitrine se soulève. Je suis à l’étroit dans ce qu’il me reste de mes vêtements. J’ai envie d’elle, tout simplement. En la renversant sur mon lit, je me dis qu’elle avait le droit de décider, elle aussi, si elle préfère la fougue ou la douceur. Sauf que je suis incapable de raisonner. Je suis juste bon à succomber.
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| | | | | | | | (Amelyn #8) ► WHY DO YOU HAVE TO BE SO HARD TO LOVE ? |
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