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crédit/ (mayo0sh/tumblr) ✰ w/ @Ezra Beauregard

" … Je ne sais pas combien de kilomètres ça fait mais … faut admettre que la vue est plutôt magnifique." Tu prononces la phrase entre deux inspirations profondes, cherchant plus que tout à remplir tes poumons d’air et récolter le précieux oxygène dont tes muscles, et principalement ton cœur, ont besoin pour bien fonctionner. Tu poses tes mains sur tes hanches, tout près de ta taille soulignée par ton short de gym qui est ton seul vêtement pour le moment, reprenant petit à petit ton souffle et une respiration normale et non-saccadée. La vue est magnifique, tu vis à Brisbane depuis des années, trop longtemps pour continuer à compter pour dire toute la vérité, et pourtant tu découvres encore des endroits tels que celui-ci. Une simple rue de banlieue, et pourtant, après avoir remonté la pente avec une foulée plutôt rapide, tu as une vue d’ensemble sur tout le quartier et les maisons et bien entendu, les habitants. Tu regrettes déjà de ne pas avoir un appareil photo sous la main, et tu ne dérogeras pas à ta règle personnelle: pas de photo avec ton smartphone.
Il n’y a pas encore de monde dans les rues, pas un dimanche matin, et tu peux voir ceux qui émergent pour se diriger vers la machine à café et commencer leur journée. Toi, ta journée a commencé il y a environ une heure de cela, par un grand verre d’eau et une série d’étirements avant que tu n’ailles chercher ton partenaire de jogging chez lui, ayant promis de le ménager avant tout. En parlant de Ezra… Tu regardes par-dessus ton épaule, cherchant l’autre homme du regard, surpris de ne pas le trouver à tes côtés. "Yo… Tu traines.. ça va ?" Tu poses la question à voix haute, avec un sourire qui se veut légèrement compatissant, et tu te dis que non, tout le monde n’a pas le même rythme que toi. D’autant plus que tu prends toujours les activités physiques très au sérieux, trop au sérieux selon ta mère, et que de te ménager est quelque chose qui t’est étranger. Mais c’est précisément ce que tu fais à cet instant même, tu as rangé tes gants de boxe depuis ton admission au St Vincent et tu t’es toi-même banni de la gym que tu fréquentes, ne te faisant pas confiance.
Tu sais très bien que si tu retrouves devant un sac de sable ou sur un ring, la logique et toutes tes bonnes résolutions vont finir par s’envoler et … le but n’est vraiment pas que tu retournes à la case départ, loin de là. Mais hors de question pour toi de rester sur la touche, de ne rien faire, tu as toujours été quelqu’un de très actif, que ce soit dans une salle de sport ou dans la vie de tous les jours. Courir est un bon compromis, pas besoin de se rendre dans une salle avec de l’équipement et des tentations, tu as juste besoin d’une bonne paire de baskets, ta playlist préférée et… tes pieds font le reste. Tu as retrouvé un bon rythme en l’espace de quelques semaines, et oui, pour quelqu’un d’aussi compétitif que toi, c’est une bonne chose. Tu ne peux pas en demander autant de la part d’Ezra, tu le sais bien.
"Je savais que t’étais pas allé à la gym depuis longtemps mais quand même …" Tu fais exprès de le taquiner, chose que tu regrettes la seconde d’après car c’est votre premier vrai échange depuis… depuis longtemps. Et oui, lui annoncer que tu avais disparu de la circulation parce que tu as été admis à l’hôpital, et tout ça par sms n’était pas la meilleure chose à faire. Tu as sciemment écarté tous les gens importants de ta vie, ça fait parti de ton complexe de héro, les mots de ton thérapeute, pas les tiens. "Oui, c’était une blague, sauf si je n’ai pas le droit d’en faire ?" Tu poses la question, légèrement pensif, ne sachant pas vraiment quoi ajouter d’autre et sachant que le mécano a beaucoup de raisons de t’en vouloir. Au moins il a accepté de te suivre aujourd’hui, ce qui est déjà un bon début. "Prêt pour quelques foulées de plus ? Il y a un café pas loin, on pourra faire une pause." Tu lui indiques la direction d’un signe de la main, attendant son feu vert avant de repartir.

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Le soleil était levé depuis à peine quelques heures, et pourtant sa chaleur se faisait déjà bien ressentir. Les rayons de l’été se faisaient puissants rapidement en Australie, et ce matin là ils semblaient être davantage présents. Pas un brin d’air frais, ou la moindre brise pour venir contredire ça. Celui qui en payait directement les frais, en ce moment même, c’était Ezra. Ses cheveux n’avaient pas eu le temps de prendre une forme plutôt raisonnable depuis qu’il était sorti de son lit, et ça se voyait encore. Ce n’était pourtant pas le premier détail que l’on remarquait chez lui. Ce qui sautait aux yeux, aujourd’hui, c’était la couleur tomate que son visage avait pris. Ce n’était pas un coup de soleil, mais un coup de chaud - de ceux qui s’attrapaient à vouloir se prendre pour un athlète un dimanche matin. De grosses gouttes de sueur se faisaient leur chemin sur les temps du jeune homme, venant s’échouer lamentablement sur ses épaules, son torse et toute autre surface se trouvait plus bas qu’un mètre soixante-dix. Il y avait même bien pire dans cette situation. Avant même de pouvoir admirer le fait qu’Ezra n’était pas réellement dans son élément présentement, on pouvait l’entendre. Sa respiration était celle d’un chien venant de courir deux marathons, et s’il avait été asthmatique, il aurait surement déjà passé l’arme à gauche. « Yo… Tu traines.. ça va ? Je savais que t’étais pas allé à la gym depuis longtemps mais quand même… » Effectuant les quelques dernières foulées qui le séparaient de cette voix, Ezra finit par lever un regard noir vers l’homme qui venait de s’adresser à lui. Si en temps normal, il aurait de suite, comme par instinct, esquissé un sourire amusé sur son visage, ce ne fut pas le cas aujourd’hui. En effet, Edge était venu le tirer de son lit, sans préavis, pour l’emmener faire un jogging un dimanche matin. Il n’y avait pas le moindre élément dans cette phrase qui apportait présentement de la joie à Ezra. Car, ajouté à tout ça, il fallait savoir qu’Edge ne lui avait pas donné la moindre nouvelle pendant les dernières semaines. Il s’était donc pointé chez lui, comme une fleur, après avoir fait le mort, le trainait hors de son lit et tout ça sans aucune explication. Si Ezra n’avait pas su dire non au jogging, car il savait que ce n’était pas mauvais pour lui, il n’était cependant pas tout à fait sur la même longueur d’onde que le jeune homme sur le reste. « Oui, c’était une blague, sauf si je n’ai pas le droit d’en faire ? » Bien sûr qu’il avait le droit, Ezra n’allait pas dire le contraire. Cependant, ce n’était pas pour autant qu’il était tout à fait ouvert à les entendre aujourd’hui. Prenant deux grandes inspirations, tentant en vain de calmer sa respiration saccadée, il vint se tourner à son tour vers la ville qui s’étendait à leurs pieds. Il n’y avait pas à dire, il était vrai qu’ils avaient sous leur nez des paysages magnifiques tous les jours. Ezra se savait chanceux, de ce côté là. Il ne connaissait pas d’autres pays, mais pour lui il n’y avait pas plus beau que les paysages qu’il côtoyait quotidiennement. « Prêt pour quelques foulées de plus ? Il y a un café pas loin, on pourra faire une pause. » Le regard d’Ezra finit par venir suivre le geste de la main que venait de faire Edge - et rien que de comprendre le chemin qui leur restait à parcourir avant de pouvoir regagner un lieu qui ne nécessitait pas de faire du sport, il était fatigué. Mais de toutes façons, maintenant qu’il était monté jusque là, il n’avait plus le choix que de redescendre. Alors, haussant les épaules mais sans émettre le moindre mot à l’attention de Edge, Ezra reprit sa course. Il n’avait pas besoin de donner de signal de départ plus évident au Price, qui le rattraperait sans le moindre effort. Ezra ressemblait à un boeuf qui tentait d’échapper au lion - et Edge était le lion dans toute sa splendeur, dans cette histoire. Les pas du jeune homme le menèrent effectivement, après une bonne vingtaine de minutes de soit-disant quelques foulées de plus, au dit-café. Ezra se servit d’une des chaises posées en terrasse comme appuis, tête ballante entre ses bras appuyés sur le dossier de la chaise, tentant de retrouver son souffle comme il le pouvait. Et, enfin, il sortit quelques mots, entrecoupés dû à son souffle saccadé. « Je… te… déteste… » Edge ne pourrait pas prétendre ne pas être au courant de comment se sentait Ezra en cet instant. Il était vrai que ça faisait un temps bien trop long sans qu’Ezra ne se soit rendu à la salle de sport - ou n’ayant pratiqué un sport quelconque, à dire vrai -, et les quelques kilos et années pris au compteur entre temps se faisait ressentir. Après être resté de la sorte pendant une minute ou deux, il finit se redresser pour planter son regard dans celui d’Edge. « Plus jamais ça. » Le jogging, et le reste sous entendu.

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Tu n’aimes pas particulièrement cela, cette espèce d’entre-deux dans lequel vous êtes en ce moment. Pas vraiment des étrangers, pas vraiment fâchés sans pour autant être en bons termes… Il manque quelque chose, tu as l’impression de marcher sur des œufs et d’aller trop vite et trop lentement à la fois, oui, l’hésitation n’est pas vraiment ton fort, la patience non plus mais pour le coup, tu es celui qui est en tort. Celui qui a plus ou moins disparu du radar de beaucoup, notamment celui d’Ezra. Et tu ne peux que t’en prendre à toi-même, tu sais déjà tout cela, tu te l'ai répété en boucle avant de passer prendre l’autre homme… Ce n’est pas pour autant que la situation te plaît, c’est plus qu’évident.
Tu attends qu’il te rejoigne et si tu attendais une réponse, audible et tangible, de la part d’Ezra sur votre prochaine destination, cette dernière ne vient pas, il se contente juste de suivre la direction indiquée, après un légèrement haussement d’épaules. Tu pousses un léger soupir et roules des yeux en le regardant s’éloigner dans une nouvelle série de foulées et laisses échapper un "… Ça voulait dire oui… ? Okay. " Avant de reprendre ta course et de le suivre. Enfin plus que de le suivre, tu le distances une nouvelle fois, et rapidement et te force à ralentir sur les derniers mètres, pour que vous ne soyez pas trop éloignés l’un de l’autre et s’il a envie d’échanger plus que quelques syllabes avec toi. Ce n’est pas le cas, ce n’est même pas du tout le cas et tu acceptes ce silence quasiment relatif, simplement dérangé par le bruit de vos respirations respectives en fait, jusqu’à votre arrivée au fameux café.
Endroit sur lequel tu es tombé pendant l’un de tes premiers joggings, depuis, tu mets un point d’honneur à y faire un arrêt à chaque fois, que ce soit pour véritablement boire un café ou autre, ou discuter avec la personne qui se trouve derrière le comptoir. Quand on a ta carrure, apparaître sans t-shirt est un bon moyen de briser la glace. Tu hausses un sourcil, légèrement inquiet en voyant Ezra s’effondrer sur la chaise la plus proche de lui, pour reprendre son souffle. Tu n’es pas dans le même état… Du tout. "Okay ? Mec, reste assis, crois-moi, t’as pas envie de tomber dans les pommes ici. Enfin, je te porterais sans broncher, mais hein..." Tu poses une main sur son épaule droite, pour appuyer ton propos et l’inciter à se rasseoir, la dernière chose qu’il veut, c’est vraiment se rendre malade, à l’autre bout de la ville et loin de chez lui. Non, ce n’est pas une bonne idée. Tu marmonnes un léger je reviens avant de pousser la porte du café, qui est vide vu le jour de la semaine et surtout, l’heure. Tu salues l’employée que tu as déjà croisée au fil des dernières semaines et tu jettes un coup d’œil à ce qui est de disponible, tout en t’étirant et finis par déclarer : "Est-ce que je peux avoir deux bouteilles d’eau, une bouteille de jus d’orange et … quelque chose de super protéiné ou sucré pour mon pote. Il est un peu en train de décéder." Tu fais un geste de la main pour désigner Ezra et après quelques mots échangés, tu payes et finis par la remercier et rejoins l’autre homme.
Tu tires la chaise en face de lui et t’installes un peu plus confortablement, tout en plaçant devant lui ce que tu viens d’acheter pour lui. "Tiens. Tu en as clairement besoin." Ce n’est pas vraiment un reproche que tu lui fais là, non, tu cites simplement une évidence, et le but n’est pas qu’il se déchire un muscle ou toute autre complication liée à une activité physique intensive. "C’est la dernière fois que je te demande de m’accompagner hein, la prochaine fois, on fera quelque chose de détendu, dans un endroit avec de la climatisation et un sofa." Et possiblement sans alcool, ça bien entendu, tu ne le dis pas, tu te contentes de le penser avant d’ouvrir ta propre bouteille d’eau et d’en prendre une très longue gorgée. Tu en avais également besoin et tu laisses quelques secondes de silence filer avant d’ajouter : "C’était juste ma façon foireuse de te faire comprendre que tu m’avais manqué."  Sur un ton léger. Phrase qui peut être interprétée comme une mauvaise blague, ou au contraire être prise très au sérieux. Tu le laisses décider.

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Il ne lui semblait pas utile d’indiquer à Edge qu’il était prêt à repartir jusqu’à l’endroit qu’il venait de lui indiquer. Reprendre la course était le meilleur signal pour lui signifier ça. De toutes façons, si Edge n’avait pas été là, Ezra aurait surement abandonné la course pour terminer le trajet en marchant tranquillement. Mais ce genre de pratique ne devait pas être assez sportive pour le jeune homme, et plus vite ils arriveraient à ce dit-café, plus vite Ezra pourrait reposer son corps qui hurlait la souffrance. Il ne comprenait pas comment il avait pu en arriver là. Il n’était pas en mauvaise condition physique - il devait avouer qu’il avait également une bonne génétique qui entrait en jeu -, mais il avait l’impression d’avoir prix dix ans en une seule sortie jogging. Etait-ce le début de la vieillesse ? Il secoua la tête, ce n’était pas le type de pensées qui l’aiderait à ne pas mourir de fatigue avant de pouvoir se poser quelques parts. Les foulées s’enchaînèrent et il parvint enfin à rejoindre cet oasis de repos, ce paradis au bout du tunnel. En chemin, et sans surprise, Edge avait réussi à rattraper, puis dépasser et distancer Beauregard - tout ça sans efforts et sans une goutte de sueur visible, il ne faudrait pas trop en donner non plus. Après avoir tenté de récupérer son souffle, en vain, en se servant d’une chaise comme appui, Ezra finit par se laisser tomber sur cette dernière. Si on tentait l’oreille, il était à présent sûr qu’on pouvait entendre sa respiration siffle et ses poumons pleurer. Ca lui apprendrait à ne pas savoir lâcher les clopes, même en petit quantité, qu’il avait fini à longueur de temps par fumer quasiment quotidiennement au fil du temps. Au départ un moyen de décharger son stress, il devait admettre qu’il s’y laissait aller bien plus facilement dernièrement. Petite habitude qu’il ne vantait pas, bien sûr, mais qui faisait partie de son quotidien. « Okay ? Mec, reste assis, crois-moi, t’as pas envie de tomber dans les pommes ici. Enfin, je te porterais sans broncher, mais hein… » Le regard d’Ezra, noir, se leva un instant vers Edge. Bien sûr qu’il arrivait à faire de cet instant un blague. Comment faisait-il pour ne pas avoir au moins légèrement le souffle court ? Les choses étaient parfois mal faites. D’ailleurs, il en voulait présentement à Edge pour la mauvaise chose: le fait qu’il ne puisse pas garder la cadence n’avait rien à voir avec le jeune homme, mais avec ses mauvaises habitudes. S’il devait en vouloir à Price pour quelque-chose, c’était le fait d’avoir disparu des radars sans préavis. Du jour au lendemain, alors qu’ils avaient pris pour habitude implicite de prendre des nouvelles plus régulièrement qu’à l’accoutumé l’un de l’autre et inversement, Edge avait fait le mort. Un peu comme Ezra faisait en ce moment même, contre son gré. Edge finit par entrer à l’intérieur du café un instant, pour en ressortir avec de quoi se désaltérer. Ce n’était pas une mauvaise idée, car en plus de manquer de souffle, Ezra réalisa qu’il était assoiffé. « Tiens. Tu en as clairement besoin. » Le remerciant d’un hochement de tête, il ne se fit pas prier pour venir avaler goulument plusieurs gorgées de la bouteille d’eau qu’il venait de lui tendre. Il avait l’impression d’enfin arroser un désert très aride. Et, voyant la seconde bouteille qu’Edge avait posé devant lui, Ezra se dit qu’effectivement, cette boisson avec une couleur étrange mais avec une étiquette promettant de vous remettre sur pied en moins de temps qu’il n’en fait pour le dire, ce n’était pas une mauvaise idée. Il vint alors troquer la première bouteille pour la seconde, de laquelle il avala une ou deux gorgées - non sans tirer une légère grimace. Avec le taux de sucre que devait contenir rien ce qu’il venait d’avaler, il en allait sans dire qu’il allait vite être requinqué. « C’est la dernière fois que je te demande de m’accompagner hein, la prochaine fois, on fera quelque chose de détendu, dans un endroit avec de la climatisation et un sofa. » Ezra finit, le souffle presque redevenu normal, par relever le regard vers Edge. L’idée d’un sofa et d’une climatisation là, maintenant, ne lui semblait pas si mauvaise. « Tu as surtout vraiment surestimé mes capacités physiques. » Ce n’était pas un reproche, simplement une constatation. En même temps, Edge n’aurait pu savoir qu’il était tombé si bas et qu’il avait sérieusement besoin de se reprendre en main. Besoin, mais pas forcément envie d’ailleurs - et c’était bien là le soucis. Il savait qu’il avait pris quelques kilo ces derniers temps, et que se contenter se porter les bidons d’huile au garage n’allait pas l’aider à retrouver la forme qu’il avait lorsqu’il avait dix ans de moins - outch. « C’était juste ma façon foireuse de te faire comprendre que tu m’avais manqué. » Ezra prit un instant, et un deuxième, pour analyser la phrase du jeune homme. Le ton qui lui était associé n’indiquait aucune rancune ou quoi que ce soit, et d’un seul coup il se semblait idiot d’en avoir voulu à Edge pour ne pas avoir donné signe de vie ces derniers temps. Mais en même temps, il voulait justifier ce ressenti par le fait qu’il pensait qu’ils étaient mis, et que si Price avait besoin de prendre du temps pour lui, de prendre l’air ou qu’importe ce qu’il avait fait pendant ces dernières semaines, il serait informé. Il tira alors un soupire, laissant son regard aller se perdre pendant ce même temps au delà du jeune homme, par dessus l’épaule d’Edge. Ce ressenti était surement plus qu’idiot finalement, oui. Il vint alors reprendre la parole sur un ton plus détendu que celui qu’il avait osé employé jusque maintenant. « J’ai failli te manquer pour une durée indéterminée, si mon coeur était resté là-haut sur la colline avec tes conneries de faire un jogging un dimanche matin. » Un ton plus léger, un phrasé plus porté sur l’humour que sur la rancoeur. C’était finalement la carte qu’avait décidé de jouer Ezra. Ce n’était pas pour autant qu’une partie de lui, plus fine désormais, en voulait toujours à son ami. « Et d’ailleurs, pourquoi je t’ai manqué, hein ? T’étais passé où ? » Peut-être que ça s’entendait un peu dans cette phrase là, finalement. Il n’était qu’humain, après tout.

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Tu comprends tout à fait que l’autre homme puisse avoir des réticences ou se demande pourquoi tu l’as tiré de son lit si tôt. Vous auriez pu faire ça dans n’importe quel cadre, tu aurais pu lui rappeler autrement que tu fais bien parti de sa vie et que tu ne vas pas disparaître de sitôt. Et ce, malgré les périodes de silence qui suivent certains de vos échanges, c’est en parti de ta faute, tu le sais, tu fais exprès de tenir tout le monde loin, espérant ne blesser personne et au final, c’est l’inverse qui se produit. Que dirait ta thérapeute ? Que ça fait parti de ton complexe de héros, de ne pas autoriser les autres à te voir de près, car ils pourraient se rendre compte que tu es humain. Oui, elle a réussi en quelques minutes à mettre de véritables de mots sur ce que tu as toujours été incapable d’identifier et as toujours qualifié de bêtises. Pas de doute, elle fait très bien son boulot et mérite amplement son salaire.
Tu n’as cependant pas juste envie de dire à Ezra que t’as merdé, d'hausser les épaules et d’entamer une conversation tout aussi futile sur ta voiture ou l’état de ton jardin, non. Tu ne peux plus le faire, ça ne serait pas vraiment juste et il faut que tu arrêtes de te balader avec le poids du monde sur tes épaules, tu as le droit de parler aux autres sans craindre leur réaction, ce sont eux qui décident s’ils veulent rester dans ta vie ou non. Encore un conseil très avisé de ta thérapeute. Tu hausses cependant les épaules dans un premier temps, l’observant se remettre de ses émotions avec un petit air suffisant sur le visage. Autant dire que ce n’était rien pour toi, mais vous parlerez de sa forme physique plus tard. "Hey ce ne sont pas des conneries… Désolé de penser à ta santé et de faire en sorte que tu vives le plus longtemps possible." Car même si Ezra se sent mal dans la seconde, son corps le remerciera sur le long terme, c’est tout ce que tu peux dire. Et puis, il savait très bien dans quoi il s’engageait en se lancer dans une activité physique avec toi comme partenaire. "J’irais mollo la prochaine fois, promis." Tu ponctues ta phrase par un clin d’œil avant de prendre une autre gorgée de ta bouteille d’eau. Avant qu’il ne pose la question qui fâche. Il y a quelques semaines de cela, tu n’y aurais pas répondu, aurais sûrement fait un commentaire stupide sur la barista que tu peux et que vas très probablement draguer -just because- mais pas maintenant… "Tu veux la version simple ou la version courte ?" Qu’il s’estime heureux d’être assis, vraiment.
"La version simple c’est que j’ai disparu de la circulation parce que j’étais à l’hôpital, pendant un petit moment et je n’avais pas vraiment envie d’entraîner tous mes proches là-dedans." Tu l’annonces sans aucun détour, sans une once de sarcasme et sans chercher à te dédouaner de ta part de ta responsabilité. Parler de cette nuit-là devient de plus en plus facile, certes, tu ne te souviens pas de tous les détails, tu ne veux pas te souvenir de tous les détails, et ce, malgré l’insistance de ta thérapeute. Tu peux en parler maintenant, c’est plus simple. Tout paraît toujours flou c’est certain, mais il n’est plus aussi douloureux de revenir sur cette nuit-là. "La vérité c’est … Qu’un combat s’est mal tourné, et non ce n’était pas le genre de combat qui se fait dans les règles. J’ai fini avec le bras droit dans le plâtre et quelques côtes cassées." Non, tu ne rentreras pas plus dans les détails, tu ne lui diras pas comment, ni pourquoi ce combat a commencé. Tu n’arrives déjà pas à refaire ton raisonnement de pensées dans ta tête, et n’arrives pas non plus à l’admettre à Yasmine, et pourtant la brune a entendu plus de tes confessions ces dernières semaines qu’au cours de toute votre précédente relation.
"Et avant que tu ne poses la question, oui ça va mieux, autant sur le plan physique que sur le plan mental." Tu fais le nécessaire, te retiens-tu d’ajouter, tu fais le nécessaire pour aller mieux, le sourire que tu as sur le visage est sincère, et ton expression, tu l’espères, celle d’un homme qui est passé à autre chose. "Oh et je pense quitter mon boulot dans quelques mois ou quelques semaines, en fonction de mes options." Si tu avais le moindre doute lors de ta dernière conversation avec ton cousin, maintenant, c’est plus que clair, ton temps dans les rangs de la police de Brisbane est compté. "C’est tout ce que tu as manqué."

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« Hey ce ne sont pas des conneries… Désolé de penser à ta santé et de faire en sorte que tu vives le plus longtemps possible. J’irais mollo la prochaine fois, promis. » Il osait dire ça, alors qu’une goutte de sueur ne semblait vouloir s’aventurer sur son visage qui semblait déjà reposé. Il n’était pas mauvais en sport, Ezra, il avait juste emprunté la pente de beaucoup de personnes de son âge - à savoir celui de se complaire dans un quotidien qui en venait à ne pas autant challenger sa santé physique. Edge, au contraire, entretenait son physique et ça se voyait d’autant plus aujourd’hui. Cependant, un élément de la phrase du jeune homme vint écorcher quelque peu les oreilles d’Ezra. La prochaine fois - il comptait venir combien de dimanches à la suite pour le tirer du lit et l’emmener vers les portes de l’enfer ? Ezra ne vint cependant pas relever ce point, ce n’était pas le plus important pour le moment. Il aurait le temps par la suite de discuter des certains détails de ces futures séances de sport - imposées -, son attention tout autant que le sujet de la conversation était désormais orientée vers Edge et son absence pendant les dernières semaines. « Tu veux la version simple ou la version courte ? » Un sourcil s’éleva sur le visage d’Ezra. Il ne savait pas si la blague était de mise ou si les dernières aventures de la vie d’Edge étaient à ce point conséquentes pour qu’il en vienne à proposer ces deux options. De toutes manières, Ezra n’était clairement pas assez en forme pour faire la course retour qui le ramènerait chez lui de suite, alors autant y aller pour la longue version. Et il ne laisserait pas Edge repartir sans qu’il lui ait donné tous les détails, comprenant désormais qu’il n’avait pas été absent de la circulation pour son simple plaisir. « La version simple c’est que j’ai disparu de la circulation parce que j’étais à l’hôpital, pendant un petit moment et je n’avais pas vraiment envie d’entraîner tous mes proches là-dedans. » « De quoi ? » Les yeux d’Ezra étaient venus s’écarquiller quelque peu, et la surprise, ainsi que le choc, s’entendaient clairement dans sa voix. Il s’attendait à pas mal de choses, mais pas au fait que son ami ait pu passer tout ce temps là à l’hôpital. Et ce, surtout, sans vouloir prévenir qui que ce soit. Pas qu’il aurait désiré une banderole tirée par un avion annonçant la nouvelle, mais Ezra n’aurait pas dit non à avoir quelques nouvelles de l’état de santé du Price. Il allait ajouter quelque-chose, faire son curieux, poser des questions, mais Edge lui coupa l’herbe sous le pied et enchaina avec, ce qui allait surement être, un peu plus d’explications. Peut-être que certaines des réponses aux questions d’Ezra se trouverait déjà là. « La vérité c’est … Qu’un combat s’est mal tourné, et non ce n’était pas le genre de combat qui se fait dans les règles. J’ai fini avec le bras droit dans le plâtre et quelques côtes cassées. » Certes, il y avait quelques réponses, mais ce n’était pas pour autant qu’Ezra en venait à être rassuré. Au contraire, il avait l’impression que plus Edge expliquer ses mésaventures, plus la situation se dégradait. « Et avant que tu ne poses la question, oui ça va mieux, autant sur le plan physique que sur le plan mental. » Un petit soupire sarcastique s’échappa d’entre les lèvres d’Ezra. « Parce-que tu crois que je vais pas te poser la question quand même ? » La voix qui partait un brin dans des aigus trop hauts à la fin de sa phrase. Il ne reposerait pas la question, mais Edge pourrait clairement comprendre qu’il allait devoir le convaincre qu’il allait réellement bien et que ce n’était pas juste pour venir le rassurer, entre deux gorgées de boisson énergisante et deux foulées de jogging. D’ailleurs, il avait réussi à faire toute la course du jour sans le moindre effort et il sortait de l’hôpital ? La vie n’était vraiment pas juste. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Le côté bad-boy de Edge était surtout là pour plaire à la gente féminine, il n’était pas supposé lui apporter de tels ennuis. « Depuis quand c’est amusant de risquer sa vie dans des combats comme ça, en plus ? » Le jugement n’était pas présent dans le ton employé par Ezra, mais il désirait vraiment comprendre comment il avait pu en arriver là. Sans prévenir personne. Sans demander de l’aide. Ezra lui aurait tendu la main sans une once d’hésitation s’il avait su qu’Edge avait besoin de quelque-chose. Et alors qu’il pensait que l’énumération des derniers exploit de Price était terminée, il réussit cependant à en ajouter une couche. « Oh et je pense quitter mon boulot dans quelques mois ou quelques semaines, en fonction de mes options. C’est tout ce que tu as manqué. » Un soupire quelque peu dédaigneux vint se faire entendre de la part de Beauregard, levant les yeux au ciel. « Trois fois rien quoi, avouons le. » D’une main, il vint se frotter les yeux - il y avait encore quelques étoiles qui dansaient devant ses yeux, mais ce n’était clairement pas le moment de se préoccuper de son attitude à tenir le choc après un jogging. Il vint cependant, par précaution, avaler une nouvelle gorgée de sa boisson ultra sucrée/diabète assuré. « What the hell, man, pourquoi ne pas en avoir parlé avant ? » Il secouait la tête, tendant de trouver seul pour le moment une explication. « J’aurais pu t’aider à quelque-chose au moins, être utile. Je peux être utile à quoi désormais ? Tu veux quitter ton job ? Pourquoi ? » Ezra vint fermer les yeux un instant, arrêtant son débit de paroles, avant d’inspirer une bonne fois pour toutes. « Ce genre de réaction pourrait être une des bonnes réponses, tu vas me dire. » Il était quelque peu hypocrite sans le savoir, Ezra. Il était le premier à se fermer mieux qu’une huitre quand quelque-chose se mettait à vriller dans sa vie, à refuser l’aide d’autrui, à continuer de creuser quand il était au fond du trou.

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crédit/ (mayo0sh/tumblr) ✰ w/ @Ezra Beauregard

Être franc n’a jamais été ton fort. Jamais. Que ce soit avec Ezra ou avec les autres personnes qui partagent ta vie, ce n’est pas par fausse modestie, tu détestes parler de toi, c’est tout. Tu n’as jamais été en mesure de véritablement l’expliquer ou de mettre le doigt sur ce problème-là, mais… tu peux au moins faire des efforts maintenant, surtout pour Ezra que tu connais depuis des années maintenant. Si tu ne peux pas dire au mécanicien ce qui t’est arrivé alors, tu ne vois pas vraiment à qui tu pourrais confier tout ça. Ce n’est pas le genre d’informations légères qu’on balance à n’importe quel étranger, et puis Ezra n’est pas un étranger justement, c’est un ami, un très bon ami et puis, tenir éloigné les gens commence à être trop fatigant. Très fatigant d’ailleurs et c’est de l’énergie que tu pourrais utiliser à faire autre chose. Quoi ? Tu ne sais pas encore, c’est un peu la grande question du moment, car il semble bien que ton petit passage au St Vincent ait bouleversé pas mal de choses dans ta vie. Ce n’est pas juste ton bras droit qui a été cassé ce soir-là, c’est certain.
Donc oui, la surprise et l’incompréhension de l’autre homme, tu les comprends et tu les acceptes même, réalisant dans le même temps que c’est la première fois depuis trop longtemps que vous abordez un sujet concret. À savoir pas ta voiture et ni ton tableau de chasse. Mais il faut bien un début à tout pas vrai ? "Amusant n’est certainement pas le mot que j’emploierais, c’est certain…" Que tu marmonnes pour toi ou pour Ezra, tu ne sais pas vraiment, mais est-ce que ça a vraiment de l’importance ? Non, vous en êtes là maintenant, il sait pourquoi tu as disparu de la circulation et tu ne peux empêcher le sourire qui passe automatiquement sur ton visage tandis qu’il te propose déjà son aide. Sans poser plus de questions que cela, sans te rabrouer ou alourdir le poids que tu as déjà sur les épaules.
"Je… Ezra tout va bien, maintenant, crois-moi quand je te dis que le pire est passé, genre vraiment… Je ne dis pas ça pour que tu ne me poses pas plus de questions hein, mais c’est la vérité." Tu tiens tout de même à le rassurer, certain que si tu lui avais annoncé les choses en temps et en heure, si tu avais laissé ta mère ou même Yasmine contacter plus de monde lors de ton hospitalisation, Ezra aurait été inclus dans la liste des prévenus et tu sais qu’il serait venu aussitôt, et ce même s’il a déjà fréquenté les hôpitaux, et beaucoup de fois dans sa vie et pour d’autres raisons, beaucoup plus importantes. "Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? On a tous des bons et des mauvais jours, c’était un très mauvais jour, et la bouteille de whisky n’a certainement pas aidé." Tu essayes, à ta manière, d’arrondir les angles. Et aussi parce qu’il serait bien facile de faire un raccourci et de rejeter la faute sur l’alcool. C’est une partie du problème à tes yeux, car personne ne t’a forcé à boire quand tu l’as fait et personne ne t’a forcé à aller chercher un endroit où te battre en plein milieu de la nuit, c’est certain. Tu aurais pu passer la nuit tranquillement chez toi, mais ce n’est pas ce qui s’est passé, bien au contraire.
"Donc plus de boxe ou de salle de gym pour moi, c’est pour ça qu’on est là d’ailleurs… Juste au cas où les choses n’étaient pas déjà claires." Ce qui ne te dérange pas vraiment, c’est bien de prendre l’air et de bouger, et ce dans tous les sens du terme. Et puis c’est beaucoup moins cher et … et oui, tu as véritablement dressé une petite liste de tous les avantages que tu pouvais trouver en cessant d’aller autant de fois par semaine à la salle de sport, vraiment. Histoire de te rassurer et également de te persuader que ce changement-là, c’est le bon. Oui, toi qui t’es construit des habitudes et des rites au fil des ans, revenir dessus n’est pas une chose aisée. "Et pour le boulot … j’ai juste besoin de passer à autre chose. Ça fait depuis presque huit ans que je vois des sales trucs et ce, tous les jours. Je ne peux pas continuer de faire comme si ça ne finissait pas par m’atteindre ou déteindre sur moi. Et je ne peux pas continuer de me balader avec tout ça sur les épaules." Oui, il y a des années en arrière rejoindre les rangs de la police te paraissait comme la chose la plus importante à faire, pour aider ton prochain et dans un sens, pour sauver le monde, mais plus maintenant. La seule personne à sauver désormais, c’est toi et personne d’autre. "Mais vraiment, le but de la séance de sport n’était pas de t’alarmer."

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crédit/ (mayo0sh/tumblr) ✰ w/ @edge price

L’exaspération et l’incompréhension étaient de mises dans la réaction d’Ezra, et il ne voyait aucun de mal à ça. La vie de Edge avait été mise à mal, en danger, et il n’avait été au courant de rien de tout ça. Ca l’énervait, parce-qu’il n’aurait pas voulu que quelque-chose de plus grave lui arrive et qu’il ne puisse pas faire quelque-chose pour l’aider, le sortir de cette situation. « Je… Ezra tout va bien, maintenant, crois-moi quand je te dis que le pire est passé, genre vraiment… Je ne dis pas ça pour que tu ne me poses pas plus de questions hein, mais c’est la vérité. » Il avançait ces paroles là exactement pour ne pas qu’Ezra pose davantage de questions. Il n’était pas dupe, et il y voyait clair dans l’attitude de Edge. Et malgré la demande silencieuse de son ami, il ne pouvait s’empêcher de laisser quelques questions lui échapper. Parce-qu’il était désormais inquiet, et qu’il souhaitait en savoir plus sur ce qu’il s’était passé. A défaut d’avoir été présent avant, il pourrait l’être désormais. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? On a tous des bons et des mauvais jours, c’était un très mauvais jour, et la bouteille de whisky n’a certainement pas aidé. » Ezra soupira - parce-qu’il ne saurait s’en empêcher. Il avait aussi l’impression que plus Edge avançait dans les explications, plus la situation s’empirait. Et ils étaient à distance de tout ça, ce n’était pas des aveux en direct auxquels il avait le droit. Il ne pouvait donc s’empêcher de se dire, d’un côté, que ça aurait été encore pire que d’apprendre ça sur le tas. « Un vraiment très mauvais jour alors. » Il fit l’impasse sur la mention de la bouteille de whisky, car Ezra savait pertinemment qu’il lui donnait un dos large pour plus facilement justifier les faits. L’alcool avait toujours le beau rôle quand ça arrangeait, Ezra faisait partie de ceux qui s’étaient osés à jouer de cette excuse - spoiler: ça n’était jamais très efficace quand il fallait faire le résumé de ces affaires là. « Donc plus de boxe ou de salle de gym pour moi, c’est pour ça qu’on est là d’ailleurs… Juste au cas où les choses n’étaient pas déjà claires. » Les lèvres d’Ezra vinrent se tirer en un sourire forcé, les yeux plongés dans ceux de Price. « J’avais compris que c’était à cause de ça que j’ai failli y passer aussi, oui. » Le ton qu’il employait était à la fois contradictoire avec ce qu’il ressentait, et en même temps tellement en adéquation. Ezra se sentait quelque-peu mis de côté, dans cette histoire. Il aurait voulu pouvoir faire quelque-chose pour Edge, pouvoir l’aider qu’importe la façon, mais il devait se rendre à l’évidence que cette phase là n’était pas arrivée et n’arriverait jamais. D’un autre côté, il comprenait de mieux en mieux, en voyant la réaction qu’il avait en ce moment même, la raison pour laquelle tout le quartier n’avait pas été mis au courant des derniers frasques du jeune homme. Il aurait été intenable, s’il l’avait appris plus tôt. « Et pour le boulot … j’ai juste besoin de passer à autre chose. Ça fait depuis presque huit ans que je vois des sales trucs et ce, tous les jours. Je ne peux pas continuer de faire comme si ça ne finissait pas par m’atteindre ou déteindre sur moi. Et je ne peux pas continuer de me balader avec tout ça sur les épaules. » Aux derniers mots prononcés, Ezra vint détourner quelque peu le regard. Il n’ignorait pas ce que Edge vivait au quotidienne, avec son boulot. Il lui avait d’ailleurs toujours trouvé un courage certain à exercer ce type de profession. Les images ne restaient pas gravées uniquement sur une pellicule, et la preuve était devant ses yeux. Edge ne pouvait simplement plus supporter d’enregistrer des détails qui semblaient s’imprimer à l’encre indélébile dans sa mémoire. « T’as déjà commencé les démarches pour te retirer des forces ? » Les yeux bleus qui revinrent se poser sur le Price, les pupilles inquisitrices, bienveillantes cette fois ci. Si toute la partie sur l’accident de Edge venait de remuer Ezra au plus profond de son être, faisant même remonter certains sentiments qui n’étaient guère apprécier en son sein, lui faisant comprendre que la situation avait été catastrophique et qu’il n’avait pu être là pour son ami, il comprenait désormais qu’une autre opportunité de le soutenir s’offrait à lui. S’il n’avait pu être là avant, il ne serait désormais. Parce-que parfois, pouvoir aider les personnes qui nous étaient chères, c’était aussi de faire ce qu’ils voulaient de nous - et pas seulement ce qui semblait être attendu. « Je t’aurais bien offert un job chez moi pour t’aider en attendant, mais j’ai pas envie de faire couler ma boite pour tes beaux yeux. On sait tous les deux que t’es vraiment nul avec les bagnoles. » Parce-que ce qu’Ezra savait faire de mieux, de toutes façons, quand la situation pouvait devenir compliquée et qu’il ne maitrisait clairement pas le tableau qui s’établissait autour de lui, c’était l’humour. Venir inspirer un bon coût, tirer une ligne fine de ses lèvres, et user des mots pour détendre l’atmosphère. Il en voulait à Edge, il ne nierait pas ça. Il lui avait fait comprendre, même, surement. Mais il pouvait intégrer les raisons qui l’avait poussé à agir ainsi. « Mais vraiment, le but de la séance de sport n’était pas de t’alarmer. » Ezra restait cependant Ezra, alors il vint lever les yeux au ciel lorsque le jeune homme prononça ces mots. « Je sais, monsieur gros-biscoteaux, c’était de carrément me tuer en chemin. » Et parce-qu’il était puéril, toujours, même après toutes ces années, Ezra vint prendre sa bouteille d’eau pour venir en lancer sur Price en face de lui. Il n’était plus en train de cracher ses poumons, et semblait avoir repris quelques couleurs - des bonnes couleurs, pas celles qui laissaient supposer qu’il passerait l’arme à gauche rapidement. « Par contre je te jure que si tu me refais ça coup là, t’es mort. Et si t’es déjà mort, je te ressuscite et je te tue moi-même. » Il vint pointer un doigt juste sous le nez de Edge, haussant un sourcil, le regard on ne peut plus sérieux. Il comprenait que parfois, les choses ne désiraient être dites sur l’instant, pour préserver ce dernier des conséquences que cela apporterait. Mais il était sérieux, et il préférait paniquer sur l’instant avec l’espoir de faire quelque-chose plutôt que de rester en arrière et regretter ne pouvoir agir pour aider.

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crédit/ (mayo0sh/tumblr) ✰ w/ @Ezra Beauregard

Ezra écoute et il n’offre pas forcément de commentaires moralisateurs. Et il ne te juge pas, ce qui est le plus important pour toi. Tu comprends qu’il soit irrité et déçu d’avoir été mis sur la touche, vous êtes amis depuis longtemps, on pourrait croire que tu sais déjà que tu peux te reposer sur lui, et ce, sans rien attendre en retour… Sauf que les choses n’ont jamais été aussi simples pour toi et tu espères de tout cœur qu’il ne le prendra pas personnellement. Ce n’est pas que tu as voulu l’écarter volontairement de tout ça, c’est juste que se tourner vers les autres, pour toi et dans ton esprit, c’est déjà admettre une forme de faiblesse, et ce n’est pas vraiment quelque chose que tu t’autorises facilement. Mais tu es humain et c’est ridicule de tout t’imposer de la sorte, tu le réalises petit à petit, mais l’exercice est loin d’être facile, bien au contraire. C’est comme si… eh bien, tu réapprends à marcher après avoir passé des années à courir, et oui l’analogie est un peu bancale, mais c’est la seule que tu possèdes et c’est ainsi que tu le ressens et ainsi que tu le vis au jour le jour.
Et c’est comme ça que tu appréhendes toutes les situations maintenant, les anciennes comme les nouvelles et tu as un léger haussement d’épaules face aux interrogations, tout à fait justifiées de l’homme en face de toi. Te retirer des forces, quand il le dit comme ça, ça sonne tellement officiel. "Direct, tu me poses une vraie question, et non, je n’ai pas encore commencé à faire de démarches pour véritablement démissionner." Tu as simplement émis l’idée, tu as commencé à en parler autour de toi pour t’y faire et tu en as parlé à ta thérapeute, une initiative qu’elle approuve, voulant te sortir d’un environnement un peu trop toxique et sensible pour toi. D’après elle. Sauf que tu fais ça depuis tellement longtemps qu’il serait bizarre de juste raccrocher, comme ça. "Ce qui est ironique dans un sens parce que dans quelques semaines ça fera officiellement huit ans que j’occupe ce poste, ce qui se serait traduit par une promotion et encore plus d’argent. Je choisis très bien mon moment, pas vrai ?" Tu fais la remarque à voix haute, plutôt de tout garder pour toi comme tu l’aurais fait d’habitude. Oui, tout ce que tu vis ne fait aucun sens, mais … autant ne pas t’excuser et aller de l’avant. Sur cette note, Ezra ne semble pas trop t’en vouloir, même s’il te met en garde, aussi physiquement que verbalement et quand vos regards se croisent et que tu hoches la tête, c’est avec tout le sérieux du monde, pas de doute là-dessus. "J’ai compris, ne plus te cacher des trucs sinon tu te chargeras toi-même de m’en coller une. C’est noté hein." Et tu n’as pas envie de te retrouver dans une telle impasse, tu vas tout faire pour ne pas finir dans une situation aussi surréaliste qu’il y a des mois de cela. Coûte que coûte, plus qu’une simple résolution prise avec la nouvelle année, c’est un marché que tu passes avec toi-même et que tu comptes bien respecter. Tu retrouves cependant le sourire, c’est souvent le cas quand il est dans les parages, et tu ne peux pas vraiment t’empêcher de lever ton bras droit et de frimer un peu et de contracter tes muscles, montrant ton biceps pour frimer. "Aaw… Ne sois pas jaloux hein, si tu faisais autant d’exercice que moi, on jouerait dans la même catégorie."
Tu lances un baiser dans la direction d’Ezra, avant de reprendre. "Et merci pour l’offre, mais je suis fait pour conduire des voitures et définitivement pas pour les réparer. Tu me mettrais à la porte en quoi… Dix minutes ?" Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé de t’intéresser à la mécanique, mais c’est un domaine qui t’a toujours échappé et ce malgré les efforts d’Ezra pour t’expliquer cela et ce au fil des années. Ce n’est tout simplement pas pour toi et ça tu l’as admis depuis longtemps, sans aucune honte en plus de cela. "Mais hein, si jamais tu as besoin de quelqu’un pour laver lesdites voitures et avoir plus de clients… je suis ton homme." Tu lances l’idée, sachant qu’il pourra mordre à l’hameçon et cela ferait une bonne publicité pour Mecanor et ses clients. Une très bonne publicité, d’ailleurs et tu peux déjà voir la scène se dessiner sous tes yeux, et ce, avec beaucoup trop de facilité. Tu viens certainement de lui donner de très bon moyen de te torturer et ce pour les mois prochains, mais bon… Ezra te connaît et il sait que si c’est une activité qui ne demande pas le port de t-shirt, tu seras de la partie. "Bon le vieux, tu t’es remis ? Tu penses que tu peux repartir ?" Que tu ajoutes la seconde suivante, et ce malgré le fait que vous soyez dans la même tranche d’âge.

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crédit/ (mayo0sh/tumblr) ✰ w/ @edge price

Comprendre que les autres n’étaient pas prêts à se tourner vers vous, à vous faire face et à voir la confiance qu’ils pouvaient puiser en vous, c’était toujours compliqué. Une part de vous se demandait ce qui avait été fait de travers pour ne pas réussir à montrer, à démonter et prouver par bien des chemins que vous étiez présents pour autrui. Cette même partie, souvent, était celle qui s’en voulait de ne pas avoir été présent ou à la hauteur, de ne pas avoir réussi à remplir pleinement ce rôle d’ami. Mais face à tout ça, en parfait miroir pour ce type de situations, il y avait également toute une partie de vous - une partie de votre coeur souvent -, qui préférait arrêter de chercher et se rabattre sur l’instant présent, plutôt que de tergiverser pendant des semaines encore durant. Venir comprendre, venir réconforter et porter soutien, toutes ces choses là qui n’étaient pas possible si la première face de la pièce était retenue, si le lancer n’était pas parfaitement exécuté. Ezra était passé par la première phase, sur l’instant. Sous le choc  d’apprendre que son ami n’avait plus été en sécurité et que son pronostique vital aurait pu être engagé. Le fil de la conversation continuant de se dérouler, d’apporter des précisions, son esprit s’était allégé et il avait pu passer à la seconde phase - et celle qui servirait à quelque-chose ici. Il ne pourrait aider sur ce qui s’était passé désormais, mais il pouvait être présent aux côtés de Edge pour la suite. Par exemple, pour le changement de carrière qu’il venait de mentionner. Ce n’était pas rien, et ce n’était pas encore fait, alors Ezra pourrait être présent s’il avait besoin d’un coup de main, d’un coup de pouce ou juste d’un conseil. « Direct, tu me poses une vraie question, et non, je n’ai pas encore commencé à faire de démarches pour véritablement démissionner. » Il vint hausser les épaules, un sourcil avec pour marquer l’interrogation tout de même. « Tu l’as fait alors ? » Parce-que ça permettrait à Ezra de comprendre à quel point il était sérieux avec ce projet. Ce n’était pas rien, un changement de plan de carrière, comme ça. Ezra avait eu de la chance de ne pas se lancer dans son premier projet trop loin pour avoir peur de faire demi-tour et de tout plaquer, et désormais il n’échangerait pour rien au monde - vraiment, même après toutes ces années, il était toujours passionné par la mécanique. Mais Edge pouvait arriver à ce point de réflexion, de changement, que bien plus tard. Les conséquences ne seraient surement pas les mêmes, mais c’était le résultat qui comptait surtout dans ces cas là. « Ce qui est ironique dans un sens parce que dans quelques semaines ça fera officiellement huit ans que j’occupe ce poste, ce qui se serait traduit par une promotion et encore plus d’argent. Je choisis très bien mon moment, pas vrai ? » Ezra eut un petit rire, discret, d’à peine une seconde ou deux. « Attends quelques semaines, empoche le pactole et barre toi. T’auras pris que le meilleur comme ça. » Même s’il savait que ce n’était pas vrai, et qu’il emporterait aussi bien plus de pire que de meilleur à la fin de cette histoire. Mais c’était aussi parce-qu’il emportait beaucoup de pire par rapport au meilleur qu’il était surement temps pour lui d’effectuer ce virage à cent-quatre-vingt degrés. Et si Ezra devait lui confectionner une voiture spécialement pour ça, il le ferait sans soucis. Par contre, il lui promettait aussi de venir le sortir de sa tombe s’il venait à mettre sa vie de nouveau en danger sans lui en parler au préalable. Et ce n’était pas un point négociable dans toute cette histoire. « J’ai compris, ne plus te cacher des trucs sinon tu te chargeras toi-même de m’en coller une. C’est noté hein » Le Beauregard vint hocher la tête, acquisse - et c’était presque un deal qui venait d’être scellé. Même si Edge n’était pas d’accord, Ezra prenait ça pour telle. « Aaw… Ne sois pas jaloux hein, si tu faisais autant d’exercice que moi, on jouerait dans la même catégorie. » S’il y avait quelque-chose que le Price ne perdait pas dans cette histoire, c’était le nord et le sens de l’humour. Ezra vint alors faussement chasser de la main le baiser qu’il avait osé lui envoyer dans l’air. « Beurk, dégage moi ça là. » Il faisait l’indigné, mais son sourire en disait long et le contraire surtout. « Au moins si tu trouves pas de boulot, tu pourras toujours gagner du fric en vendant des selfies shirtless, ça marcherait bien auprès des dames. » Etait-ce si déplacé que de sortir cette idée de son chapeau ? Peut-être pas tant, finalement. Ca pourrait vraiment être une roue de secours pour Edge, s’il ne dégotait pas de suite d’autre alternative. Parce-que celle qu’Ezra lui proposait, l’autre, à propos du garage, l’un comme l’autre savait que la blague était entière sur ce coup là. « Et merci pour l’offre, mais je suis fait pour conduire des voitures et définitivement pas pour les réparer. Tu me mettrais à la porte en quoi… Dix minutes ? » Il eut un petit rire. « Je t’en donne cinq, parce-que tu serais capable d’abord de merde en cherchant la caisse à outils. » C’était dire la confiance qu’avait Ezra en les capacités de mécanique de son ami. Mais il l’avait vu une fois, peut-être deux, de tenter - il avait mis deux fois plus de temps à la suite pour réparer les dégâts infligés plutôt que les dégâts initiaux. « Mais hein, si jamais tu as besoin de quelqu’un pour laver lesdites voitures et avoir plus de clients… je suis ton homme. » Fendant l’air de son poing comme pour célébrer une victoire, Ezra eut une nouveau rire, d’autant plus franc. Si leur conversation avait définitivement mal démarrée, elle s’arrangeait de fil en aiguille. « Je savais que ça servirait toujours plus que de nous deux, ce soit toi avec les muscles. » Il ne s’était jamais vanté à vouloir faire carrière dans le mannequinat, de toutes façons. Le feu des projecteurs, très peu pour lui - il n’aimait pas particulièrement être mis sur le devant de la scène, aux yeux de tous. Finalement, son rire vint se tarir doucement, et un petit soupire s’échappa à la suite d’entre ses lèvres. Ca faisait du bien. Il ne l’admettrait pas, ou qu’à demi-mots peut-être, mais Edge lui avait manqué. Ce genre de moments rien qu’à deux gars, ça lui avait manqué. Même si c’était l’humour leur principale arme et que le sérieux se faisait rapidement la malle - Ezra avait besoin de ça de temps en temps. « Bon le vieux, tu t’es remis ? Tu penses que tu peux repartir ? » Fronçant le bout de son nez, Ezra vint lever son majeur en direction de l’autre jeune homme. Ce n’était pas poli, mais Edge l’avait mérité - ou il avait envie de prétendre qu’il l’avait mérité, pour justifier son geste puéril. Terminant la dernière gorgée restant dans sa boisson, il vint jeter la bouteille dans la poubelle à l’extérieur du bâtiment avant de se planter devant le Price. « Fais gaffe, tu vas pas pouvoir me rattraper cette fois ci. » Un sourcil haussé bien haut sur le visage, un regard emplein de défis qu’il ne saurait réellement relever, le jeune homme vint à détaler comme un lapin de garenne. Oh, il y avait de quoi souffler et soupirer et râler face à un tel comportement. Clairement, il se comportait là comme un enfant, et il allait le regretter au bout de dix mètres de course. Et bien sur que Edge pourrait le rattraper, en moins de temps qu’il en faudrait à Ezra pour se rendre compte que ce n’était définitivement pas une bonne idée de partir sur les chapeaux de roues de la sorte.