| | |  (#)Dim 23 Fév 2020 - 12:55 | |
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Ah cette soirée Speed Dating, c’était parti d’une stupide compétition avec Murphy. Une boutade toute gentille à la base mais ça s’est tourné en un veritable challenge que ni toi ni elle n’a voulu abandonner. C’est comme ça que tu te retrouves ici avant l’heure prévu parce que t’avais mal vu mais c’est pas plus mal. T’as le temps de regarder les environs. Les gens qui sont dans le coin. Et puis y’a ce gars là plutôt très cute qui a l’air d’attendre quelque chose ou quelqu’un. Toi tu commences à être nerveux comme un con et les clichés ont la vie dure mais ce gars là a une tête de type qui a sûrement de l’herbe sur lui. Ca te détendrait bien. T’es pas un gros fumeur mais ça t’arrive. Ca t’arrive même plus que de raisons en soirées mais sinon tu fumes rarement. Un petit joint là ça te ferait le plus grand bien. C’est d’ailleurs exactement ce qu’il te faut. Tu fais un pas vers lui, te disant que s’il s’en va ou si quelqu’un se ramène c’est un signe de l’univers qu’il faut vraiment pas que tu te roules un joint là maintenant. Parce que au fond de toi t’es sûr qu’il a tout ce qu’il faut le gars. Tu juges grave Jordan c’est pas bien. Nah. C’est ton subconscient qui a juste très envie de se relaxer en un temps record. Sans avoir à aller faire une balade du pâté de maison avec ta playlist Piano dans les oreilles.
« Hey… T’as pas une clope pour me dépanner ou… Je sais pas. » Jordan, t’es le gars le plus embarrassant de la planète. « Juste une clope ça va en fait. » T’as envie de te mettre des claques parce que t’es trop con à commencer ta demande et à t’arrêter en plein milieu. Peut être qu’il a de la coc’. Ca se serait parfait d’ailleurs, mais ça ferait désordre car les effets sont pas les mêmes que de l’herbe pour te détendre simplement. « Mais si jamais t’as autre chose… » Jordan. Ta gueule.
@Abel White |
|  | | | | (#)Dim 23 Fév 2020 - 16:04 | |
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Warming Up
Devant le speed-dating.
→ C’est douloureux les ruptures. Ça fait mal d’avoir le cœur brisé, d’avoir constamment la sensation que sa poitrine se serre férocement pour déchiqueter davantage le palpitant à l’intérieur. Ça fait mal de se demander sans relâche ce qu’il se passe dans la vie de l’autre, ce à quoi elle pense, ce qu’elle est en train de faire, si elle est heureuse ou non… Plus heureuse sans moi, je n’en sais rien. J’ai même pas cette certitude là pour me dégommer un peu plus la tronche, quoique la dernière fois que je l’ai vu, elle n’avait pas l’air au fond du trou pourtant… Elle doit être mieux sans moi, ouais. Elle doit être passé à autre chose, aussi simplement que ça, car c’est bien connu : je suis facilement remplaçable, aisément effaçable. Chaque jour est une torture depuis, et cette putain de Saint Valentin me donne envie de gerber, j’ai envie de dégueuler sur tous ces amoureux transis d’amour et de leur balancer toutes les vérités qu’ils n’ont pas envie de voir, paumés dans leur bulle de bonheur exécrable. Je les déteste. Je les déteste. Je la déteste. Et je traine cette putain de rancœur comme un poids mort qui écrase mon cœur. Y’a plus que la colère pour vaincre la douleur désormais, alors je m’y réfugie comme un fugitif en détresse, je l’enroule tout autour de moi et je deviens le pire salaud de l’univers. Je cache mes pleurs, je cache ma tristesse et j’avance, le regard fixe et l’esprit ailleurs, encore perdu dans nos souvenirs, encore perdu dans ton odeur sur les draps que tu laissais derrière toi… Ce vide, je ne le remplis pas. Je le contemple souvent en maudissant son néant et en me rappelant du temps où il était plein. Ce vide, je le laisse comme ça. Il me torture, me fous en l’air alors je me fume le cerveau. Parce que j’ai pas envie d’aller mieux je crois, j’ai envie de me foutre en l’air cette fois, je ne sais pas… J’suis l’genre de mec à trop prendre au sérieux ces histoires d’amour, j’suis l’genre de mec qui ne sait pas se reconstruire après une rupture, j’suis l’genre de mec qui supporte pas la solitude, j’suis l’genre de mec qu’a besoin de toi putain… J’sais même pas comment je me suis retrouvé devant cette annonce de speed-dating mais je l’observe d’un air hagard, avec la furieuse envie de cracher dessus comme un con. Ils perdent leur temps les gens, s’ils y croient vraiment, ils perdent leur temps. L’amour c’est d’la merde, ça flingue le cœur, ça retourne le cerveau, ça sert à que dal à part faire souffrir. – Hey… T’as pas une clope pour me dépanner ou… Je sais pas. J’écarquille les yeux, recule d’un pas sous le coup de l’étonnement et fixe l’inconnu qui vient d’me demander une clope avec sérieux, avant de me détendre. J’suis sur la défensive en ce moment, mentalement ailleurs, soit à cause des cachetons que je m’enfile régulièrement, soit à cause du manque de sommeil qui commence à me niquer la gueule sérieusement, soit à cause de… des deux en fait. J’en sais rien. – Juste une clope ça va en fait. Mais si jamais t’as autre chose… Je fronce les sourcils. Ma propre clope pend de mes lèvres alors que je le détaille du regard. Grand, blond, aussi rachitique que moi – quoique, il a l’air bien plus musclé quand même – je me demande s’il me prend pour un dealer. J’ai vraiment la tête de l’emploi ? – Tiens, sers-toi. Je lui sors mon paquet de clope sans vraiment réfléchir, il a l’air carrément en stress en vrai. – T’as cru que je dealais ou quoi ? Mes yeux se posent sur l’affiche de speed-dating face à moi. – J’aurai choisi un autre spot pour ça, y’a que des coincés qui vont à s’genre de truc. Ou des désespérés qui y croient encore…
Dernière édition par Abel White le Lun 24 Fév 2020 - 14:46, édité 1 fois |
| | | | | | (#)Lun 24 Fév 2020 - 8:50 | |
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Le gars est surpris par ta question mais tu sais pas, t’as une vibe parce qu’il te ressemble vu comme ça. Il te fait penser à toi. On t’a déjà abordé pour te vendre des substances dans la rue. C’est drôle quand on te prend pour un crack head. T’en as rien à faire. Tu le prends pas personnellement. Tu regardes même la marchandise parfois. On sait jamais. Mais non. Tu restes sur tes fournisseurs habituels qui sont plus de confiance. Autant qu’on puisse faire confiance à quelqu’un qui deal. Tu vois que le brun n’est pas en mode je suis outré je vais te casser la gueule et ça c’est plutôt cool. T’es pas venu pour finir avec des bleus sur ta tronche. T’en as déjà vu beaucoup. C’est vrai que ça fait longtemps tu t’es pas cassé un truc. Tu t’assagis mon petit. Et lui il te propose son paquet de clope comme si c’était la chose la plus naturelle alors que ça coûte super cher. – Tiens, sers-toi. Alors tu en prends une. – T’as cru que je dealais ou quoi ? Un sourire se forme sur tes lèvres parce que oui. – J’aurai choisi un autre spot pour ça, y’a que des coincés qui vont à s’genre de truc.
« Ou au contraire, c’est le meilleur spot. » Tu fais signe avec tes mains pour lui faire comprendre que tu veux son briquet. Vraiment tu as cru c’était ton pote le gars. Mais vu ses répliques, il est chill. C’est ce que tu as besoin là. « J’y vais juste parce qu’une meuf m’a mis au défi de le faire. Je l’ai inscrit et elle m’a inscrit. Je l’ai pas encore vu mais c’est sûr qu’elle va venir. Elle déteste perdre. » Penser à Murphy te relax un peu. C’est qu’un jeu. Faut que tu gardes ça en tête. T’aimerais bien voir sa tête blonde avant d’entrer là bas mais elle n’est pas à l’horizon. And that’s a shame. Sauf qu’à ce moment là une tête blonde se fait voir un peu plus loin dans la rue et ton cœur s’accèlère avant de se calmer parce que non ce n’est pas elle.
« J’espère que y’aura vraiment que des coincés comme tu dis. Ca va pas lui plaire. » Parce que t’as pas du tout envie qu’elle trouve mieux que toi. C’est avec toi qu’elle rentre ce soir. C’est ça ton plan. Tu le vois pas autrement. Ca te ferait bien chier sinon. Pourquoi elle est pas là. Parce que t’es en avance espèce de con. Détends toi. T’es tellement nerveux c’est risible. Et tu sais même pas pourquoi tu l’es en plus, c’est ça le plus hilarant.
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| | | | | | (#)Lun 24 Fév 2020 - 11:29 | |
| Les speed dating, aka les événements devant lesquels je ricane en lisant les annonces. C'est un truc de merde, je suis persuadée que y'a que les accrocs au cul - ou les complètement paumés - pour aller à un truc pareil. Et pourtant, quand avec Jordan nous avons vu qu'un événement comme ça se tramait en ville, on a sauté sur l'occasion. C'était un défi de merde, pendant une soirée de merde. Un truc pas sérieux, du genre "si tu le fais je le fais". Et me voilà, les lunettes de soleil sur le nez et la moue contrite, vêtue d'une robe bleue. C'est vraiment un record, que je ne sois pas en retard. C'est même un record tout court que je me présente avec de l'avance. Une première aussi, pour le speed-dating, donc.
En fredonnant Only She Knwos de Loving, je me dirige tranquillement vers le lieu du rendez-vous. Je ne sais pas si Jordan a été convoqué à la même date que moi. "Convoqué". On dirait un truc très sérieux pour un job - si seulement. La porte est enfin en vue, et mes yeux se baladent ça et là pour essayer de deviner les candidats potentiels. Pour l'instant, nous ne sommes pas sur du gros niveau - pardon, je suis mauvaise langue : personne ne m'inspire la confiance que j'aurais aimé ressentir. Au moins, l'endroit n'est pas trop glauque.
Et là, surprise : c'est sur une tignasse blonde que mes yeux se posent, une tignasse que je suis certaine de reconnaître. Sa voix me le confirme bientôt. Un sourire fleurit sur mes lèvres et je m'approche, l'air de rien, alors que Jordan Fisher est en train de discuter avec - avec qui, d'ailleurs ? Il est très tôt, et je ne savais pas que Jordan était du genre ponctuel. En avance, même, si on en juge de l'heure. Le type avec lui est peut-être un ami. Ou peut-être qu'il vient pour le speed-dating, lui aussi. J'aurai peut-être le plaisir de le savoir plus tard, qui sait. « ...y’aura vraiment que des coincés comme tu dis. Ça va pas lui plaire. » « De qui tu parles ? De ton amoureuse secrète ? » Sans lui laisser le temps de réaliser, je viens lui planter un baiser sur la joue. L'allure vive, je m'éloigne déjà du lieu de rendez-vous. Il est trop tôt. Je préfère encore aller boire un verre dans la rue adjacente plutôt que de me pointer pour m'asseoir sur une chaise, l'allure trop désespérée pour ce truc que j'ai accepté de faire par défi. « C'est dedans, les rencontres amoureuses, les garçons ! Vous allez griller vos chances si vous discutez avant ! C'est mathématique ! », que je lance en traversant la rue, le sourire jusqu'aux oreilles.
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| | | | | | (#)Lun 24 Fév 2020 - 15:47 | |
| Warming Up→ - Ou au contraire, c’est le meilleur spot. Je lance un regard dubitatif sur l’affiche qui annonce une soirée haute en rebondissement – alors qu’à tous les coups, ça va être plan-plan comme affaire. Je les vois d’ici là, les mecs et les nanas, en mode « tu fais quoi dans la vie ? » et les « tu recherches quoi ? » ou encore « c’est quoi ton genre ? ». Aucun de ces idiots hébétés n’assument d’être de gros frustrés avec comme unique envie celle de tirer son coup vite fait bien fait. J’lui tends mon zippo suite à sa demande silencieuse, tout en continuant de tirer sur ma clope et de le dévisager. Pourquoi t’es là toi, hein ? Avec ta jolie gueule, t’as pas besoin de ça pour choper des meufs, alors tu fous quoi là ? C’est intriguant, ça m’dépasse aussi sûrement, j’suis peut-être pas apte à comprendre ce que les gens sont capables de faire par amour. J’ai été capable de faire quoi, moi ? A part de tout gâcher hein ? – Les coincés fument pas de l’herbe, même si ça leur f’rait pas d’mal mais bon… Je persiste et signe, aucun dealer ne squatterait devant un lieu de speed-dating, c’est la mort du business assurée ce délire. Y’en a qu’on pas l’temps de courir après l’amour et toutes ces conneries, y’en a qui ont besoin de fric pour pas crever, y’en a qu’ont besoin d’adrénaline pour se sentir encore vivants… Y’en a qui ont fermé leurs cœurs depuis longtemps, parce que ça fait trop mal, on s’endurcit et on s’renferme. Jamais mieux servi que par soi-même, pas vrai ? – J’y vais parce qu’une meuf m’a mis au défi de le faire. Je l’ai inscrite et elle m’a inscrit. Je l’ai pas encore vu mais c’est sûr qu’elle va venir. Elle déteste perdre. Un rictus mauvais se pose sur mes lèvres en l’entendant. Tu fais ça pour une meuf alors… Tu sais que ça va rien donner ton affaire ? Que si la go elle t’entraîne dans ce genre de délire, c’est qu’elle n’en a rien à faire de toi et qu’au moment où il faudra te briser le cœur, elle n’hésitera pas ? Toutes les belles… Charmeuses, belles, savoureuses… Meurtrières, maltraitantes, décevantes… - Tu vas t’faire chier comme un rat mort à mon avis… Surtout si t’y vas avec la meuf que t’as envie de serrer à la base. Y’a pas d’enjeu en vrai, à part s’faire chier. Je hausse les épaules, ce n’est pas vraiment mon problème en fait. C’est plutôt carrément le sien s’il se laisse envoûter par une belle plante épineuse, au risque de se faire taillader. – J’espère que y’aura vraiment que des coincés comme tu dis. Ça va pas lui plaire. – D’qui tu parles ? De ton amoureuse secrète ? Divine idylle… Voilà la jolie plante sortie de nulle part qui dépose un bisous sur ta joue pale et je soupire, lâchant un gros halo de fumée obscurcir mon regard. Et voilà, mon gars t’es ferré comme un gros poisson, mordu et foutu d’avance. Elle le tient, la maligne, avec ses petits sourires et ses baisers qui te font rêver jusqu’aux étoiles, elle te tient jusqu’au prochain… jusqu’à plus intéressant, jusqu’à un plus gros poisson… Y’a toujours des plus gros poissons dans l’océan, c’est ça l’problème. On pense être l’unique, jusqu’à ce qu’on s’ramasse la gueule comme les pauvres trous du cul que nous sommes ! - C’est dedans, les rencontres amoureuses, les garçons ! Vous allez griller vos chances si vous discutez avant ! C’est mathématique ! Oh la douce manipulatrice qui s’éloigne déjà… Est-ce qu’elle agissait aussi clairement, Prim ? Est-ce que c’était aussi évident que ça ? Parce que, là ça me saute aux yeux en vrai. Elle passe, dépose un baiser, déclare implicitement qu’il lui appartient le blondinet, puis s’éloigne pour qu’il continue à lui courir après… Elle le travaille au corps, le rend accro, de sorte à ce qu’il ne puisse plus se passer d’elle. Je secoue la tête, mate ses gambettes alors qu’elle s’éloigne, puis déclare – Elle est bonne, j’comprends. J’ai fait pire après tout, alors j’suis qui pour juger ? Tu vas t’faire niquer, mais ça sert à rien que je t’avertisse, tu m’écouteras pas. – T’es trop stressé, mec en tout cas ! J’suis pas dealer, mais j’ai ce qu’il te faut pour te détendre s’tu veux… A condition qu’on s’éloigne un peu, là ça craint, on dirait deux pauvres tâches qui s’répètent leurs meilleures tirades de drague pour pas s’faire jeter dès la première minute ! C’est un système de minutes ou quoi ? Tu sais si y’a genre un temps de présentation, des temps à deux ou à plusieurs ? Je m’amuse un peu en posant mes questions, car il est grave stressé, ça se voit. Il ne devrait pas, y’a pas d’enjeu. - Viens, suis-moi… Et j’commence à marcher, pour nous éloigner un peu de l’endroit du speed-dating. De l’intérieur de ma poche, j’sors un joint et l’allume tranquillement, avant de l’faire passer. – C’est d’la weed. J’regarde autour de nous, avant de lui dire, tranquille – Tu devrais pas t’inquiéter, y’aura que des coincés barbants à l’intérieur. J’dis pas qu’ils vont pas tous la mater elle, car clairement ça va être le cas, mais… y’en aura pas deux comme toi à là-bas, t’inquiète. Elle n’a pas fini de t’en faire baver ta go, t’inquiète pas mec… Tu vas souffrir, en temps et en heure. – Tu t’appelles comment ? Moi, c’est Abel. Et j’suis un blasé de la life. Mon ex était une pute. |
| | | | | | (#)Lun 24 Fév 2020 - 16:49 | |
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T’allumes la clope avec le briquet qu’il te file. Ca faisait longtemps que t’avais pas fumé une clope normale. – Les coincés fument pas de l’herbe, même si ça leur f’rait pas d’mal mais bon… Tu lui rends son zippo. Il te fait rire comme il a l’air sûr de lui. Le gars il a une gueule et il sait s’en servir. T’aimes sa façon d’être. Il te fait penser à toi avant. Quand tu détestais tout le monde tout le temps. Maintenant tu détestes juste ton père et le fils de pute qui a créé l’accident de Rosa. - Tu vas t’faire chier comme un rat mort à mon avis… Surtout si t’y vas avec la meuf que t’as envie de serrer à la base. Un sourire amusé sur tes lèvres. Comme il dit ça. Il est si nonchalant. Il a la réponse à tout. T’aimes les gens qui n’ont pas peur de dire le fond de leur pensée. « ...y’aura vraiment que des coincés comme tu dis. Ça va pas lui plaire. » « De qui tu parles ? De ton amoureuse secrète ? » Oh. Okay. Elle est là. Y’a ses lèvres sur ta joue que tu sens bien et ton bras qui va rapidement se mettre autour d’elle mais elle est déjà en train de filer, t’as pas pu profiter de la sensation. C’est pas grave. Mais t’as un putain de sourire de con qu’elle soit venu t’embrasser alors que vous faites pas équipe ce soir. C’est chacun de votre côté. Tu voulais la voir avant de commencer mais la voir de loin. Est-ce qu’elle se rend compte qu’elle vient de perdre ? Mais t’es très heureux qu’elle ait laissé son ego de côté une minute le temps de venir te dire bonjour. Parce que c’est comme ça que tu le prends. « T’aimerais bien. »
T’es con. T’es trop con. Mais t’aimes trop ça jouer avec elle. Ca te fait bien fou quand t’es avec Murphy. C’est bon. Elle est là. Elle est même en avance. « C'est dedans, les rencontres amoureuses, les garçons ! Vous allez griller vos chances si vous discutez avant ! C'est mathématique ! »
« T’inquiètes, je suis sur un coup. » Tu fais bien sûr référence à Abel alors que t’es en train de mater le cul de Murph qui est en train d’aller de l’autre côté de la rue. Tu sais pas si elle t’a entendu. – Elle est bonne, j’comprends. Il l’a vu lui aussi. Tu retires sur ta clope. Pensif… « Ouais. » – T’es trop stressé, mec en tout cas ! J’suis pas dealer, mais j’ai ce qu’il te faut pour te détendre s’tu veux… A condition qu’on s’éloigne un peu, là ça craint, on dirait deux pauvres tâches qui s’répètent leurs meilleures tirades de drague pour pas s’faire jeter dès la première minute ! C’est un système de minutes ou quoi ? Tu sais si y’a genre un temps de présentation, des temps à deux ou à plusieurs ? Le gars il parle beaucoup mais il dit pas que de la merde et toi tu l’avais cramé à dix kilomètres à la ronde qu’il avait des trucs pas légaux sur lui.
- Viens, suis-moi… Fuck yes. Tu le suis sans broncher. – C’est d’la weed. Fuck yes. Il a pas l’air serein. Tu veux bien croire qu’il est pas dealer. Il est pas habitué à sortir sa came dans la rue comme ça. – Tu devrais pas t’inquiéter, y’aura que des coincés barbants à l’intérieur. J’dis pas qu’ils vont pas tous la mater elle, car clairement ça va être le cas, mais… y’en aura pas deux comme toi à là-bas, t’inquiète. Tu le trouves super sympa à dire tout ça pour te rassurer. Le gars tu le connais de nulle part et il te dit ces mots réconfortant. Tu sais pas pourquoi t’as mérité ça mais vraiment, t’es touché. Tu tires sur le joint qu’il vous a préparé. Parce que oui, tu viens de décrété qu’il était à vous deux. T’es en avance. T’as le temps de tout fumer. Ta clope à la main qui se consomme alors que les choses plus intéressantes se trouvent à tes lèvres. « Thanks man. » – Tu t’appelles comment ? Moi, c’est Abel.
Tu souffles la fumée. « Romeo. » Tu crains Jordan. Quoi. Vraiment, t’es incroyable. Cette obsession avec Romeo. C’est pas sain du tout. Mais t’as pas pu t’en empêcher.« C’est mon premier date depuis des années et je suis sûr que même ta weed va pas suffire à me calmer. » Parce que c’est bien light tout ça. T’es trop habitué à charger comme un gros forcené. « Je me sens trop con d’être si nerveux je pensais pas. » Vraiment. T’as envie de te facepalm. « Bon et toi ? Pourquoi tu détestes le monde entier ? » Parler de lui c’est mieux. Ca va te faire oublier ton propre stress.
@Murphy Rowe @Abel White |
| | | | | | (#)Mar 25 Fév 2020 - 4:20 | |
| Warming Up→ A l’écart, dans une rue adjacente à l’événement du speed dating, j’allume le joint que j’fais tourner aussitôt tout en guettant autour de nous. Je ne suis pas rassuré, pas en forme non plus, la prise d’ecsta régulière me fous en l’air, je suis explosé. Et j’ai beau boire tout le red-bull du monde, rien n’y fait. J’pourrais dormir des heures, non-stop. Le truc c’est que… J’aime pas être seul. Je déteste ça. Ça me rappelle quand j’étais seul à la baraque enfant et que ma mère se tirait pendant plusieurs jours, pour des « retraites bien-être » à la con. Ça me faisait flipper d’être seul dans notre grande baraque, surtout quand le vent soufflait fort et qu’il faisait cogner les volets contre les murs. J’ai des souvenirs perturbants de nuits passées seul, un peur inscrite en moi contre laquelle je lutte difficilement. Ça explique surement pourquoi je traîne dans les rues comme un zonard alors que j’ai rien à faire dehors. Fin, si. Normalement, j’dois acheter de la bière – ou d’la vodka, je ne suis pas encore décidé. J’ai des plans pour la suite de la soirée, mais je ne suis pas pressé. Pour l’instant, y’a ce mec que j’viens de rencontrer, qu’a l’air stressé as fuck à cause d’un speed-dating à la con et j’sais pas pourquoi, j’ai de la peine pour lui. Encore plus après le passage de sa nana – parce qu’elle va le foutre en l’air, mais lui il ne le sait pas encore. Elle, elle le sait par contre. Elle le sait très bien même si elle le niera totalement. Fichues meufs. Elles aiment jouer avec nos sentiments, elles aiment nous rabaisser plus bas que terre, elles aiment nous voir en galère. Et ça m’rend ouf en vérité. Car j’ai pas demandé à souffrir putain ! Quand j’y repense, je me dis que j’ai perdu mon temps ; mais si j’écoute mon cœur, j’aimerai y revenir… dans ses bras, dans ses baisers, la douce chaleur de son corps pressé contre le mien… ouais, elles nous rendent accros et nous baisent la gueule. Génial. – Romeo. Je marque un temps d’arrêt, un temps de bugg. Il a vraiment dit qu’il s’appelait Roméo ? Et là alors, j’explose de rire, trouvant la situation plus que burlesque ! – Oh pardon mec, mais sérieux… Roméo au speed-dating ! T’as refait ma nuit-là, putain… Quand j’raconterais à Ali « j’ai croisé Roméo au speed-dating », il ne va pas m’croire mais bordel, c’est trop énorme comme situation ça ! – Non sérieux, tu t’appelles vraiment Roméo ou tu t’fous d’ma gueule là ? Parce que si c’est sérieux, c’est chaud quand même à porter. Roméo… Qui cherche sa Juliette… - C’est mon premier date depuis des années et je suis sûr que même ta weed va pas suffire à me calmer. Je me sens trop con d’être si nerveux je pensais pas. Je reprends mon sérieux, essuie mes larmes rieuses d’un revers de manche et renifle en le matant. Mais, je ne comprends pas. Non, je ne comprends pas pourquoi il va dans ce truc s’il n’en a pas envie. – Y’a pas d’enjeu mec, détends-toi. Qu’est-ce t’en as à foutre en vrai ? La meuf que tu veux, elle vient de passer là et elle a clairement marqué son territoire donc… Tu devrais l’prendre différemment puisque y’a pas d’enjeu : t’es pas là pour pécho une meuf. Si ? Fin, j’veux dire… Tu peux pécho facilement en vrai, t’as juste à sourire et c’est bon mais… C’est ce que tu veux ? Tenter quelque chose avec une go alors que t’en as une autre dans la tête et dans le cœur ? ça n’a pas de sens, c’est une perte de temps. – Parce que si tu t’en fous, y’a pas d’raisons d’être stressé. Et puis, qu’est-ce qu’on en a à foutre de l’avis des autres sérieux ? On les emmerde, non ? Ouais, je les emmerde moi. Profondément. – Bon et toi ? Pourquoi tu détestes le monde entier ? ça s’voit tant que ça ? Je pouffe, comme un con et hausse les épaules. – Parce que le monde entier me baise. Ça sort tout seul, j’réfléchis pas et je soupire. J’me sens fatigué surtout, exténué d’être en colère constamment… J’aimerai un peu de répit, mais y’en a pas, jamais. Je reprends le joint, tire une grosse taf dessus et me pose contre le mur. L’arrière de mon crâne heurte la pierre et je souffle la fumée noirâtre autour. |
| | | | | | (#)Mar 25 Fév 2020 - 7:23 | |
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Il se marre à ton prénom. C’est limite si tu vas pas être outré parce que c’est un putain de beau prénom et tu aurais rêvé l’avoir pour de vrai. T’as déjà pensé à le mettre comme nom d’artiste mais tu l’as pas fait. Ton nom. Ton vrai nom. C’est important. Que tu montres à ton père que son nom est connu même s’il a aucun mérite pour ça vu qu’il ne t’a jamais soutenu. Il a aucune idée. Il s’intéresse pas à toi. – Oh pardon mec, mais sérieux… Roméo au speed-dating ! T’as refait ma nuit-là, putain… Ca te fait sourire qu’il prenne ça comme une bonne histoire à raconter. T’es le Romeo de l’ombre. Car tu ne l’es pas vraiment. C’est ton identité secrète. Comme Batman. – Non sérieux, tu t’appelles vraiment Roméo ou tu t’fous d’ma gueule là ? « Quoi ? J’ai pas une gueule à m’appeler Romeo ? »
Tu tires un peu plus sur ta clope et tu vas le laisser dans cette illusion que tu t’appelles vraiment Romeo. Tu l’es un petit peu si lui le croit vraiment. Suffit que quelqu’un croit tes paroles pour leur faire prendre vie. Ca te plaît d’être Romeo aux yeux de quelqu’un. Et tu sais pas pourquoi ce gars il continue de te rassurer mais il le fait. – Y’a pas d’enjeu mec, détends-toi. Qu’est-ce t’en as à foutre en vrai ? La meuf que tu veux, elle vient de passer là et elle a clairement marqué son territoire donc… Tu devrais l’prendre différemment puisque y’a pas d’enjeu : t’es pas là pour pécho une meuf. Si ? Fin, j’veux dire… Tu peux pécho facilement en vrai, t’as juste à sourire et c’est bon mais… C’est ce que tu veux ? Ses mots te font du bien et ça te fait tellement bizarre d’être dans cette configuration de nouveau. T’as l’impression d’avoir 16 ans. Murph. Elle est trop souvent dans tes pensées pour que ce soit juste chill comme tu essaies de garder tout ça tout le temps. Et je vais continuer. Parce que t’es dans un gros déni sur le véritable conflit qui se cache là-dessous. Est-ce que c’est ça que tu veux ? Tu veux pécho le premier venu ? Nope. Voilà. – Parce que si tu t’en fous, y’a pas d’raisons d’être stressé.
« Ouais.. » C’est bien là le problème. Ta tête te dit que tu t’en fou, mais ton cœur pense tout autre chose. Ca te fait chier. Alors tu tires plus fort sur ce joint que tu oublies de faire circuler. C’est le tiens maintenant. Et vraiment t’as besoin d’arrêter de penser à tout ça. Une latte de plus et tu changes le sujet. – Parce que le monde entier me baise. Tu connais ce feeling. « J’ai pas eu cette chance là. » T’es con. La weed fait son effet. T’as un léger sourire aux lèvres.
« J’espère que le karma va tourner en ta faveur man. » T’espères aussi que karma va apaiser tes réflexions. Je gère. Tu gères rien Jordan, t’es stressé pour un jeu de speed dating c’est totalement risible. Tu tires de nouveau sur le joint. Je veux pas être en retard. Tu veux surtout avoir de nouveau tes yeux qui se posent sur cette tête blonde. « Merci pour la weed. » Il était pas obligé vraiment. C’est généreux de sa part. « Et pour tes mots. » Les mots et toutes ses phrases t’ont fait du bien. Quand on est angoissé de façon irrationnel c’est vraiment tout ce qu’on demande. Que quelqu’un nous dise que tout va bien se passer. Aucune idée si c’est la vérité mais rien que ces mots t’apaisent pour l’instant. Ou pas. Mais tu t’y accroches.
@Abel White |
| | | | | | (#)Mer 26 Fév 2020 - 2:54 | |
| Warming Up- Quoi ? J’ai pas une gueule à m’appeler Roméo ? Il est sérieux en fait. Et c’est dur pour moi d’arrêter de rire comme un con en voyant que je l’ai surement vexé. Bon après, si c’est son blase, il a dû en entendre des blagues sur le sujet donc je ne suis qu’un connard de plus finalement. – Pas vraiment, mec. Mais c’est cool, fin… L’ironie t’sais : Roméo va au speed-dating. Il se remet de la mort de Juliette, fin alternative qui se joue ce soir à Brisbane… A croire que sa nana, elle s’est vraiment moquée de lui et ce serait carrément méchant dans ce cas donc j’espère pas pour lui. Mais il a l’air heureux d’être dans ce merdier. Moi aussi, j’étais un abruti heureux il y a quelques ans… Parfois, j’aimerai le redevenir… Ah, l’amour et ses incompréhensions… Pourquoi je déteste le monde entier ? A vrai dire, je ne déteste pas le monde entier, je déteste ma vie dans ce monde-là, je déteste ce que je suis et ce qui a fait que j’en suis là aujourd’hui. J’ai la cruelle sensation de n’avoir jamais été acteur de ma propre vie, d’être une sorte d’acteur coincé dans un éternel second rôle, obligé de suivre l’intrigue principale en me demandant constamment ce que je fous là. – J’ai pas eu cette chance là. Je souris, connement. – Tant mieux pour ton cul. J’ajoute, bêtement. J’ai aucune expérience de ce style à mon actif, mais je m’en balance de ce qu’on peut penser à l’heure actuelle. Faut dire que les meufs, elles m’ont bien baisé quand même hein. – J’espère que le karma va jouer en ta faveur man. Je souris, appréciant sa sollicitude. C’est simple, presque banal, une rencontre devant un pub, quelques mots échangés, un joint partagé et voilà deux esprits plus apaisés. Le pouvoir des rencontres est réel. – Merci pour la weed. Et pour tes mots. J’écrase le joint terminé et me redresse, je me détache du mur et fourre mes mains dans mes poches en hochant la tête. – Normal, mec, ça va bien s’passer t’inquièter. Tiens, file-moi ton numéro, tu m’raconteras la fin de soirée. Si t’as pécho une go, ou ta go… Et aussi simplement que ça, je sors mon téléphone. Parce que souvent, je marche au feeling et qu’il est cool ce Roméo. Il aura été une petite touche de légèreté dans ma vie ce soir, et m’a fait du bien quelques instants sans même s’en rendre compte. On s’accroche à ces gens-là, à ceux qui nous font du bien et qui arrivent à nous faire oublier la misère dans laquelle on s’trouve. Il est cool, alors j’espère qu’on s’reverra. En tout cas, je lui souhaite de repartir avec une meuf, peu importe laquelle… Une qui prendra soin de son cœur, ce serait le mieux. The end ?   |
| | | | | | (#)Ven 28 Fév 2020 - 5:21 | |
| – Pas vraiment, mec. Mais c’est cool, fin… L’ironie t’sais : Roméo va au speed-dating. Ca te fait sourire. C’est vrai que vu comme ça, c’est très risible. C’est que ça t’inspirait presque une chanson cette affaire là. A méditer. Ton téléphone est déjà rempli de notes, d’idées, de bouts de phrases, d’associations de mots. Ca en fera une de plus à la liste. Une qui s’accordera à une autre phrase pour former un tout quand le moment sera le bon. – Tant mieux pour ton cul. Nouveau sourire. Tu essaies de mettre ça sur le compte de la weed mais tu sais que c’est lui, ce gars là et ce gars seul qui te change les idées là maintenant tout de suite. Que ce soit via le joint ou ses phrases à la con, c’est tout lui. Thanks man. Que tu le remercies de nouveau dans ta tête parce que tu sais que tu viens juste de le faire. T’es anxieux, tu le sais, il le sait aussi, tu vas pas pousser à lui faire pitier à force de le remercier. Dans deux minutes tu vas commencer à t’excuser d’exister. Non. Tu refuses. – Normal, mec, ça va bien s’passer t’inquiètes. Tiens, file-moi ton numéro, tu m’raconteras la fin de soirée. Si t’as pécho une go, ou ta go… Il est vraiment sérieux là ? Il veut un suivi de ta soirée ? Et toi t’es sérieux à prendre son téléphone pour y entrer ton numéro comme il le suggère ? « J’aime comme t’es investi. »
Sourire amusé aux lèvres mais vraiment, tu pensais pas qu’il s’intéresserait autant à ton petit bout de vie de ce soir. Il a aucune idée de tout ce qui se cache derrière tes doutes de ce soir. T’aurais besoin d’une vie entière pour t’expliquer. Mais il ne demande pas ça, il veut juste le fin mot de l’histoire. C’est qu’une distraction pour lui. C’est comme ça que tu le prends et tu t’en fous, chacun trouve ce dont il a besoin dans cette situation et tout le monde est content. C’est l’important. T’essaies de rester chill, tu lui fais un clin d’oeil avant de filer de ton côté. « Si t’as pas de nouvelles ce soir prend ça comme un bon signe. » Ou bien que tu seras aller te jeter du toit d’un immeuble mais tu retiens fort cette pensée, tu ne sais pas s’il prendra l’humour noir si bien. Tu le connais pas du tout le gars en fait. Après quelques pas tu prends une profonde inspiration parce que ouais. T’es anxieux.
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Des bisous. 